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1.3. Mission initiale et choix de l’objet d’étude
1.3.1. Propositions d’étude émanant du réseau Samdarra
A l’origine, la demande de stage provient de mon envie de continuer à travailler sur
la thématique des migrants, dans la poursuite de mon travail de l’an dernier. 16 Le réseau ne
sollicitait a priori pas de stagiaires, à l’exception d’étudiants en psychologie. Toutefois, au
premier entretien, la responsable du réseau, le Dr Zeroug-Vial, s’est montrée très intéressée à
l’idée d’une étude anthropologique au sein du réseau. L’objectif était aussi pour le réseau de
porter des études, de produire de la matière, du concret, qui leur donne une certaine visibilité,
une certaine reconnaissance face à d’éventuels financeurs ou à des partenaires. Nous nous
sommes donc rencontrés dans nos attentes.
La seule condition que je posais quant au choix de l’objet d’étude était qu’elle se fasse auprès
même de population. Non pas auprès des travailleurs sociaux, ni des psychologues, mais
auprès des demandeurs d’asile. Connaître et faire connaître la parole de ceux auxquels on
tente d’apporter des réponses, ou que l’on tente d’accompagner au mieux, me paraît
éminemment important. Ainsi j’ai préféré ne pas saisir la première proposition de la part du
bureau qui était d’observer l’articulation des réalités locales de terrain avec la mise en place
des pratiques professionnelles.
Par la suite, nous avons convenu qu’il fallait que je « m’imprègne » des différentes pratiques
et représentations des personnes qui participaient au groupe de travail. Je suis donc allée à la
rencontre de plusieurs d’entre elles, sur leur lieu de travail, et j’ai discuté de leur travail avec
les demandeurs d’asile et de ce qui les questionne au niveau de la « parentalité », ce qui leur
pose problème.
1.3.2. Le défi de l’anthropologie appliquée
J’écoutais ce qu’il se disait, je lisais ce qu’il se faisait et j’arrivais aussi avec mes
idées, mes envies. Inscrire son étude dans une démarche d’anthropologie appliquée s’est
avérée une chose très difficile. Anthropologie professionnelle, anthropologie appliquée…
Même au sein de la faculté, même au sein de la discipline, cela questionne : qu’est-ce que cela
implique individuellement ? Jusqu’à où travaille-t-on pour/avec le commanditaire ? Comment
se négocie ce travail ? Finalement, pour moi, l’anthropologie appliquée allait relativement de
soi, du fait même que je ne conçois l’anthropologie qu’au service de la société dans laquelle je
vis. Disons que cela était facilité par le fait que la commande croisait ici un intérêt personnel.
16 J’ai réalisé une étude sur les migrants subsahariens à Alger (« Rencontre avec des migrant(e)s subsaharien(ne)s
dans un quartier Est-Algérois »), en 2008. L’étude était dirigée par Thierry Valentin.
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