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Et à côté de ces violences, il y a toute une déstructuration de la société. Selon Milana
(23 ans, réfugiée en Belgique), au Daghestan « on ne pouvait plus sortir », et sa petite cousine
de 7 ans (demandeuse d’asile) ajoute qu’on ne pouvait pas toujours aller à l’école. « Les
magasins n’étaient ouverts qu’une demi-heure par jour » se remémore Dragana.
Et puis surtout cela a mis des dizaines de milliers de gens sur la route, « déplacés » dans leur
pays ou fuyant vers d’autres. C’est le cas d’Akramat, qui, avant de venir en France, a habité
« chez des amis, dans de la famille, dans un camp de réfugié ou dans des villages en
Ingouchie » pendant les bombardements de Grozny. Et la famille d’un petit garçon du CADA
(11 ans, demandeur d’asile) a connu le même sort : de Grozny ils ont dû aller vivre en
Ingouchie.
c. Fuir la guerre
Certains ne partent pas pendant la guerre. Ils ne le peuvent pas, économiquement ou
moralement, ou ne le veulent pas. D’autres décident de le faire, parfois après une longue
réflexion, parfois du jour au lendemain. Chaque histoire est singulière, chaque choix propre à
une situation personnelle différente.
A Bechar, il n’a pas fallu longtemps pour se décider : ses ravisseurs venaient de le libérer en
le menaçant de le tuer s’il était encore à Bagdad à la fin de la semaine. Le lendemain, il avait
pris la route du Nord de l’Irak. Akramat, quant à lui, a voulu partir après s’être marié :
« quand j’étais tout seul, je ne pensais pas à mon avenir ».
De son côté, Nahia, vivant dans une communauté chrétienne à Bagdad, s’est dit que la
situation devenait critique, et, après avoir tout envisagé, a demandé à être envoyée dans une
communauté au Liban.
On ne sort pas aisément d’un pays qui est en guerre. Nahia m’explique : « Pour sortir d’Irak ?
C’est très dangereux. Nous on a discuté longtemps avec un homme à la frontière. On a dû lui
donner de l’argent. Ca change tout le temps le moyen qu’il faut prendre et par où il faut
sortir. Avant de partir tu te renseignes. Ca se sait. » Pour ce qui est des pays du Caucase,
certains ont rallié la Russie ou la Pologne avant de monter dans un camion pour l’Europe,
d’autres sont partis directement en camion.
1.1.3. Ceux qui dérangent
a - Persécutions ethniques (Kurdes, Rroms, Arméno-Azéris)
Couple Azéri-Arménien
La plupart des Arméniens ou Azéris rencontrés ont quitté leur pays parce qu’ils étaient
en couple mixte (de ces deux pays) et qu’une guerre récente (Haut-Karabakh, 1988-1994) a
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