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1.2.2. Les absents<br />
a – Structure familia<strong>le</strong> initia<strong>le</strong><br />
Les structures familia<strong>le</strong>s, ou structures de parenté, ne sont pas homogènes entre <strong>le</strong>s<br />
pays, ni au sein des pays ou peup<strong>le</strong>s. Il nous parait illusoire et artificiel de vouloir créer une<br />
typologie en fonction de l’appartenance nationa<strong>le</strong> ou ethnique. Il existe de tel<strong>le</strong>s différences<br />
de sty<strong>le</strong> de vie, en fonction du lieu de vie (vil<strong>le</strong>/campagne), du niveau socio-économique, des<br />
influences culturel<strong>le</strong>s…<br />
A titre d’exemp<strong>le</strong> : nous avons souvent tendance à par<strong>le</strong>r de l’« Afrique » et des « famil<strong>le</strong>s<br />
africaines ». Voici deux situations que nous avons pu rencontrer :<br />
- Oliver est Nigérian. Il a 41 ans. Il a vécu avec l’ensemb<strong>le</strong> de sa famil<strong>le</strong> (parents et famil<strong>le</strong>s<br />
des frères inclus) dans un village au Nord du Nigéria. Son père et lui sont polygames : ils ont<br />
chacun deux femmes. Il a douze frères et sœurs. De sa première femme, aujourd’hui décédée,<br />
il a deux enfants. De la seconde (36 ans), il en a deux autres. Il est parti quand <strong>le</strong> dernier de<br />
cette femme avait un an.<br />
- Odette est congolaise (RDC). El<strong>le</strong> a 35 ans. Avant de partir, el<strong>le</strong> vivait avec son mari dans<br />
un appartement de la capita<strong>le</strong> (Kinshasa). El<strong>le</strong> a une sœur. Avec son mari (45 ans), ils ont eu<br />
trois enfants.<br />
C.Poiret explique que, « du point de vue de <strong>le</strong>ur forme résidentiel<strong>le</strong>, différents types de<br />
famil<strong>le</strong>s africaines se rencontrent en France : des famil<strong>le</strong>s monoparenta<strong>le</strong>s, qui s’appuient<br />
souvent sur des réseaux de solidarité féminins ; des famil<strong>le</strong>s élémentaires, monogamiques,<br />
dont l’organisation est proche de cel<strong>le</strong> de la famil<strong>le</strong> conjuga<strong>le</strong> type européenne ; des famil<strong>le</strong>s<br />
élémentaires polygamiques, qui fonctionnent sur différents modes quant à la localisation des<br />
femmes et de <strong>le</strong>urs enfants et, plus rarement, des famil<strong>le</strong>s élargies et composées. » 46<br />
D’autre part, nous avons remarqué de très grandes fratries (entre dix et treize enfants)<br />
dans des famil<strong>le</strong>s tchétchènes, Rrom du Kosovo, nigériane et au sein de deux famil<strong>le</strong>s<br />
irakiennes.<br />
b- Ceux qui restent<br />
En partant, on laisse derrière soi des frères et sœurs, ses parents, ses amis, ses cousins<br />
et, cela arrive, sa/son compagne(-on) et ses enfants. Les deux personnes qui sont venues sans<br />
<strong>le</strong>ur femme et <strong>le</strong>urs enfants viennent d’Arménie et d’Irak. Le cas de l’Arménien est plutôt<br />
isolé. D’habitude, la migration en provenance de ce pays, ou de ses citoyens habitant en<br />
Russie, est familia<strong>le</strong>. Par contre, c’est une pratique assez commune chez <strong>le</strong>s Africains<br />
46 Poiret C., 1996, Famil<strong>le</strong>s africaines en France, L’Harmattan, p.96.<br />
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