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l’idée de la famille avec laquelle j’étais arrivée, avec laquelle j’avais grandie : la famille, c’est
les parents et leurs enfants.
J’ai voulu alors réorienter mon étude. Cela me paraissait insuffisant de ne rencontrer que cinq
familles au vu de la diversité des parcours et profils des familles vivant ici. Je suis donc allée
à la rencontre des uns et des autres, sans critère restrictif, partant du fait que tous sont
membres d’une famille : une personne qui est ici toute seule est l’enfant de parents qui ne sont
pas venus avec elle, peut-être aussi est-elle parent ou frère/sœur. L’obstacle majeur était la
langue, ou plutôt l’absence de langue commune que j’imaginais alors. Pour les aborder, j’ai
cherché un support, un levier psychologique dirait-on en psychologie, qui puisse établir le
dialogue et permettre une base de travail pour aborder leur situation familiale. J’ai décidé de
faire avec chacun ce que l’on pourrait appeler un « arbre généalogique et géographique ». Si
la formule manque d’élégance, elle a l’avantage d’être explicite !
2.3.2. Méthodologie
Le principe est simple. Cela consistait à faire avec eux leur arbre généalogique :
inscription du nom des personnes avec lesquelles ils ont un lien de parenté (sur trois
générations), avec l’âge (ou l’inscription « décédé » si tel était le cas). Ensuite on ajoutait le
nom de la ville ou du pays où chaque membre de la famille résidait au moment de l’entretien.
Modèle-type de l’arbre généalogique et géographique
Généralement, je présentais le mien, pour leur faire comprendre la démarche, puis écrivais
avec eux le leur 25 , et abordais au fur et à mesure les points qui m’intéressaient : « savez-vous
où est votre frère ? » ; « Etes-vous encore en contact avec lui ? Et ici, au CADA, comment ça
25 Voir deux exemples en annexe.
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