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impossible de le faire sans éveiller des soupçons à la frontière ? Le père, cadre dans son pays,
devait ou voulait assurer ses fonctions professionnelles jusqu’à ce que cela ne soit plus
possible ? Etait-ce trop cher ? Pour cette dernière famille, nous écartons l’argument financier,
puisqu’ils avaient un niveau de vie très confortable (le père gagnait l’équivalent de 2000 € par
mois).
Portrait – Louba et Timour sont Tchétchènes. Ils vivaient à Grozny avant de devoir fuir, en
1993, chez des amis de Timour, en Ingouchie. Leurs parents sont décédés. Timour ignore où
sont son frère et ses sœurs, et Louba laisse neuf frères et sœurs à Grozny. Ils sont à Lyon avec
leurs trois enfants. C’est le dernier, 11 ans, qui me raconte. Il est arrivé avec son papa en
2008. Son grand frère, 20 ans, les a rejoint deux semaines après. Sa mère et sa sœur viennent
d’arriver, en 2009. Il est le seul à parler français, et il n’est pas très à l’aise dans ce rôle de
traducteur. Je n’insiste pas. Nous n’en saurons donc pas plus.
c – Ceux qui sont déjà là : avoir de la famille en France
Certains ont déjà, en arrivant, de la famille en France, bien souvent à Lyon. Les autres
sont à Metz, Paris ou Troie. Cela concerne quatorze personnes. Et notre connaissance reste
basée sur la famille nucléaire : peut-être certains ont-ils des cousins (comme Liljana) ou des
oncles et tantes (comme Nahia) ?
Six ont un ou plusieurs frères (ou sœurs) en France. Huit ont des enfants, et dans le cas de
Patrice l’enfant est mineure, venue avec sa mère (qui n’est pas l’épouse de Patrice). Tania y a
sa mère, et Armando toute sa famille.
Nous ignorons s’ils sont venus demander l’asile à Lyon, parce qu’ils y avaient de la famille.
Cela est très probable pour quelques-uns. D’autres ont clairement signifié qu’ils ne voulaient
pas trop de contact avec eux, nous pouvons donc supposer que cette présence n’était donc pas
un argument pour les faire venir à Lyon.
Portrait – Jelenko et Ramka, 25 et 26 ans, sont Rroms et ont fui la Serbie en 1999. La famille
de Ramka est en Belgique, exceptée une de ses sœurs qui est en Slovénie, et une dont elle a
perdu la trace. Jelenko, quant à lui, ignore où sont sa mère et trois de ses frères et sœurs. Son
père est décédé. Il a aussi un frère et une sœur à Lyon. Selon lui, « il y a quarante personnes
de [sa] famille ici ». Le premier jour où je les ai rencontrés, il m’a dit : « vous avez de la
chance de nous trouver. On n’est pas souvent là. » Et effectivement, je ne les ai jamais revus,
sauf une fois au bureau du CADA. Lyon n’était pas leur destination, puisqu’ils ont tenté une
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