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au moins une personne totalement bilingue (français ou anglais) venant du Daguestan,
d’Arménie, de Serbie, du Kosovo, d’Irak, pouvant me présenter plus largement quelques traits
de sa culture et des traditions familiales de chez elle. Et j’ai pu bénéficier du service de deux
interprètes à la fin de mon stage, une parlant russe, l’autre parlant serbo-croate.
Deux personnes n’étaient pas du CADA : un homme, réfugié du Nigéria, venu s’installer dans
ma commune avec ses deux enfants, et une amie, réfugiée irakienne, que je connais hors de
tout contexte universitaire.
Les entretiens ont été de durée et de qualité variées, en fonction notamment du niveau de
langue que nous avions en commun. Mais un autre aspect est entré en ligne de compte : le
sujet de la famille s’est révélé éminemment sensible et douloureux. Certains se sont effondrés
en larme, certains sont partis, d’autres ont changé de conversation ou m’ont invitée à le faire :
« nous n’irons pas plus loin, le reste m’appartient ». De plus, rappelons-le, ce sont des
personnes en demande d’asile, donc pour qui la parole est un enjeu énorme : parole qui a été
soutirée au pays lors de tortures ou de menaces, et parole qu’il faut livrer à l’OFPRA et qui,
seule, peut ouvrir les portes de l’asile et d’un avenir en sécurité en France. J’ai pris le parti de
ne jamais insister et je n’ai jamais sorti de dictaphone. En découle un recueil de données
inégales, selon l’aisance des personnes vis-à-vis du sujet et la confiance qu’elles me
donnaient.
2.2.3. Profil sociologique des personnes rencontrées
Voici sous forme de tableaux le profil sociologique des personnes rencontrées, à
savoir leur pays d’origine ou leur appartenance ethnique, leur âge et leur composition
familiale.
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