télécharger le document .pdf - Samdarra

des autres acteurs associatifs de l’asile, et doit gérer une ambiguïté : « d’un côté faire un « tri
inévitable » du fait du trop grand nombre de demandes d’hébergement mais également du fait
d’une volonté de sélection des meilleurs candidats au statut de réfugié ; de l’autre côté et
malgré tout ne pas se substituer à l’OFPRA qui reste seul juge de la demande d’asile » 20 .
Si les CADA ne fonctionnent pas tous de la même manière et sont dirigés selon des logiques
très différentes, il n’en reste pas moins que tous proposent un suivi médico-psychologique
adapté et une aide au niveau administratif (démarches à la préfecture, renouvellement CMU,
ouverture d’un compte bancaire ou postal, obtention d’un titre de transport, etc). De plus, les
demandeurs d’asile bénéficient d’une équipe nombreuse (environ un professionnel pour dix
hébergés) et leur durée de séjour est relativement longue (18 mois en moyenne), à comparer
des CHRS où ils peuvent rester trois nuits, parfois quinze, à la suite desquelles ils doivent
rechercher un hébergement. Par ailleurs, le personnel des CADA a pour mission d’occuper le
temps des demandeurs d’asile, pour atténuer l’ennui dû à l’inactivité, le stress lié à l’attente de
la réponse de l’Ofpra, et l’apparition ou la résurgence de problèmes qui s’ensuit.
Par-dessus tout, ces professionnels sont formés pour effectuer un accompagnement juridique,
proposé à toutes les personnes afin d’établir leur récit de vie ou de préparer leur recours
devant la CNDA. De plus, les CADA bénéficient d’un budget pour l’intervention de
traducteurs. L’avantage est tel que « le bilan 2003 du DNA montre que 60 % des personnes
sorties de CADA avaient obtenu le statut de réfugié. Même si d’autres raisons peuvent
expliquer le fort taux d’obtention de statut en CADA, notamment les critères d’entrée, il n’en
reste pas moins que l’accompagnement contribue pour une part non négligeable dans les
résultats d’obtention du statut. » 21
2.1.3. Lieux de l’étude
Pour mon étude, je me suis rendue dans deux Centre d’Accueil des Demandeurs
d’Asile de la banlieue lyonnaise, tous deux administrés par l’association lyonnaise Forum
réfugiés. Ils sont tous les deux proches de commerces et de moyennes et grandes surfaces. Si
tous les deux sont desservis par les bus, l’un a l’avantage d’être proche d’une station de
métro.
Les deux CADA ne sont pas configurés de la même manière : l’un autour d’une cour centrale,
les bureaux de l’association intégrés au bâtiment, l’autre, en long, une cour à l’arrière, avec
les bureaux de l’association à l’écart. Les deux sont dans des locaux mixtes : CADA et foyers
20 Belkis D., Franguiadakis S. et Jaillardon E., 2004, En quête d'asile - Aide associative et accès au(x) droit(s),
LGDJ, p.97.
21 Bourgeois F., Ebermeyer S. et Sevin M., 2004, L’hébergement des demandeurs d’asile à Lyon : pratiques
locales et devenir des demandeurs, p.220.
20