02.11.2014 Views

MÉDECINS DU MONDE

MÉDECINS DU MONDE

MÉDECINS DU MONDE

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Personnes se prostituant<br />

RdR & Echange de seringues<br />

112/113<br />

Caractéristiques<br />

> population majoritairement originaire<br />

d’Europe de l’Est, d’Afrique<br />

subsaharienne et de Chine<br />

populaire, soit détentrice de visas<br />

de tourisme, soit en demande<br />

d’asile, soit en situation irrégulière,<br />

parfois victime de trafic<br />

Sexe, âge<br />

> très majoritairement des femmes<br />

de 20 à 40 ans, des transgenres,<br />

des hommes et parfois des mineurs<br />

Principales pathologies<br />

> gynécologiques ; pathologies<br />

liées aux conditions de la rue ;<br />

troubles psychiques liés au stress,<br />

à l’isolement et aux maltraitances ;<br />

addictions<br />

Nombre de missions<br />

> 6 équipes mobiles/missions<br />

intervenant auprès de personnes<br />

se prostituant, dans la rue, en lien<br />

souvent étroit avec les CASO et<br />

es programmes de réduction des<br />

risques liés à l’usage de drogues<br />

Nombre de bénéficiaires<br />

> données très difficiles à obtenir,<br />

sans doute près de 1 000<br />

Nombre de bénévoles<br />

> 117<br />

Partenaires<br />

> Cabiria, les Amis du bus<br />

des femmes, Aides, Ddass,<br />

Gasprom, Plate-forme de<br />

lutte contre la traite des êtres<br />

humains, CDAG, CPAM, mairies,<br />

planning familial, urgences<br />

psychiatriques, Samu social<br />

><br />

La loi de sécurité intérieure, qui a créé le délit de racolage passif, et la présence policière<br />

massive contribuent au contexte répressif qui restreint l’accès aux soins et au matériel de<br />

prévention des personnes se prostituant. Exposées aux risques d’infections sexuellement<br />

transmissibles, parfois toxicomanes, et dans certains cas victimes de trafics, ces personnes<br />

se trouvent dans une situation de grande vulnérabilité, renforcée par leur criminalisation.<br />

Un soutien par la prévention et l’information<br />

Depuis 1999 en tant que thématique à part entière<br />

Activités : Dans un climat marqué par un net renforcement de la<br />

violence à leur encontre, les personnes se prostituant se trouvent<br />

en situation de grande vulnérabilité avec un accès plus difficile aux<br />

associations et au matériel de prévention. Les difficultés d’hébergement<br />

et la lenteur de l’ouverture des droits sont des obstacles<br />

supplémentaires à l’accès aux soins. L’action de Médecins du<br />

Monde se traduit notamment par des actions mobiles, de<br />

promotion de la santé et de réduction des risques liés aux<br />

pratiques prostitutionnelles, avec un accompagnement<br />

social, médical, administratif et juridique. Les équipes s’attachent<br />

à donner une information adaptée et traduite si nécessaire<br />

sur les risques liés aux IST, VIH, hépatites, et sur les droits.<br />

• Au Havre, MdM a dû cesser son activité, l’omniprésence policière<br />

ayant eu pour effet de faire complètement disparaître de la<br />

rue les personnes se prostituant.<br />

• A Poitiers, MdM, au sein du collectif l’Abri, a démarré une<br />

activité auprès de personnes se prostituant en septembre 2005.<br />

• A Rennes, la mission exploratoire menée en 2005 n’a pas<br />

débouché sur la mise en place d’un programme spécifique.<br />

Types d’interventions<br />

> Tous nos programmes proposent des orientations vers des dépistages<br />

(VIH, VHB, VHC), distribuent du matériel de prévention, font de l’écoute,<br />

de la promotion des droits de la personne, informent et orientent vers<br />

les structures de droit commun.<br />

> Metz : mise en place d’une structure itinérante avec Aides.<br />

> Montpellier : en plus des interventions en soirée dans le centre-ville,<br />

une sortie hebdomadaire, en journée, est organisée sur les routes nationales.<br />

> Nantes : accompagnement physique vers l’hôpital et pour toutes<br />

démarches de soins, d’accès aux droits, de dépôts de plainte, et dans<br />

les tribunaux pour les procès pour racolage. Aide à l’inscription à des<br />

cours d’alphabétisation. Mise en place d’ateliers santé thématiques.<br />

> Paris : information adaptée et traduite en chinois, accompagnement<br />

et orientation avec interprètes.<br />

> Poitiers : mise en place de maraudes au sein d’un collectif.<br />

> Rouen : mise en place d’un système d’alternance des sorties du bus,<br />

grâce à une synchronisation avec les actions de l’association Aides,<br />

et d’une mission de dépistage des maladies infectieuses.<br />

Perspectives :<br />

Les missions souhaitent<br />

travailler et développer<br />

le volet témoignage,<br />

notamment sur les<br />

conséquences de la loi<br />

de sécurité intérieure<br />

pour les personnes<br />

se prostituant, aux plans<br />

sanitaire et social.<br />

><br />

Le décret du 14 avril 2005 confère une reconnaissance législative à la politique de réduction<br />

des risques. Il est aujourd’hui démontré que les programmes d’échange de seringues sont<br />

efficaces : ils réduisent le partage de seringues et de pailles et, donc, le risque de transmission<br />

du sida ou de l’hépatite C. Ils limitent considérablement les risques d’overdose,<br />

ils permettent l’orientation des usagers de drogues vers les structures sanitaires et sociales.<br />

Cette approche en terme de santé publique permet aux usagers marginalisés d’avoir accès<br />

à des structures sociales, de soins, d’information, d’orientation et d’accompagnement.<br />

Aller vers une population marginalisée<br />

1996, cession de la licence du kit accès prévention au ministère de la Santé<br />

Activités : La distribution de matériel stérile, fondamentale<br />

pour réduire les risques liés à l’usage de produits,<br />

permet d’établir un contact avec une population souvent<br />

marginalisée qui, sans ces programmes, n’aurait pas accès<br />

à l’information et aux structures de prise en charge de droit<br />

commun. Le contact créé, les équipes peuvent alors transmettre<br />

de messages de prévention, écouter et orienter les usagers de drogues<br />

pour des questions d’ordre médical, social ou juridique : hébergement,<br />

ouverture de droits, régularisation des situations juridiques,<br />

sevrages, post-cures, traitements de substitution. A Paris, des tests<br />

salivaires de dépistage de l’hépatite C sont proposés et permettent,<br />

outre la prise en charge médicale en cas de résultat positif, de dialoguer<br />

avec la personne et de lui apporter une aide plus complète.<br />

D’autres outils sont utilisés dans cette démarche de réduction des<br />

risques en lien avec le contexte : pailles d’inhalation à destination<br />

des «sniffeurs», embouts de pipes à crack évitant les brûlures et les<br />

contaminations par le VHC, Sterifilt permettant de filtrer au bout de<br />

la seringue les substances non injectables. Les équipes de terrain<br />

effectuent constamment un travail de recherches et d’enquête sur les<br />

outils et les messages de prévention afin d’améliorer leur efficacité.<br />

Le travail de rue est souvent complémentaire du travail effectué dans<br />

les antennes mobiles.<br />

Types d’interventions<br />

> 4 structures mobiles : bus, camionnettes et équipes allant à pied<br />

au-devant des usagers de drogues dans la rue ou les squats.<br />

> 1 lieu fixe d’accueil de jour à Bordeaux, 1 lieu fixe pour l’échange<br />

de seringues à Paris et Marseille.<br />

> Mise à disposition de matériel d’injection stérile : tous les CASO.<br />

> 236 808 seringues données, 36% de seringues usagées rapportées.<br />

Perspectives :<br />

Favoriser les dispositifs facilitant<br />

les échanges avec les usagers<br />

sur le modèle des tests<br />

salivaires de dépistage de<br />

l’hépatite C. Le développement<br />

des polyconsommations<br />

nécessite la création de<br />

nouveaux outils, notamment<br />

liés à la consommation<br />

de crack. Depuis janvier 2006,<br />

les programmes d’échange<br />

de seringues sont reconnus<br />

comme établissements<br />

médico-sociaux et sont financés<br />

par l’assurance maladie,<br />

en tant que Caarud (Centre<br />

d’accueil et d’accompagnement<br />

de réduction des risques<br />

pour les usagers de drogues),<br />

sous condition de remplir les<br />

missions (accueil, orientation,<br />

accompagnement…).<br />

Dans le cadre du passage<br />

en Caarud, les programmes de<br />

Paris, Bordeaux et Marseille<br />

devraient quitter MdM en 2006<br />

et s’autonomiser en associations<br />

créées par les équipes de<br />

terrain soutenues par MdM.<br />

Pathologies<br />

les plus fréquentes<br />

> risques infectieux liés à l’usage<br />

de drogues par voie intraveineuse<br />

(VHC, VIH, VHB), abcès,<br />

comorbidités psychiatriques,<br />

problèmes dentaires, souffrance<br />

psychique liée à l’exclusion<br />

> risques de marginalisation, discrimination<br />

et dommages sociaux<br />

Constat de nos programmes<br />

> nette évolution vers une polyconsommation<br />

de produits injectés<br />

ou non. Persistance d’une forte<br />

prévalence de l’hépatite C chez<br />

les usagers injecteurs<br />

Nombre de bénéficiaires<br />

> file active de près de 2 600 UDVI<br />

pour plus de 12 500 passages sur<br />

les antennes mobiles et en lieux<br />

fixes. Plus de 19 000 autres<br />

passages (informations, orientations<br />

et demandes autres que du matériel)<br />

Nombre de bénévoles<br />

> 35 au sein d’équipes<br />

pluridisciplinaires<br />

Sources de financement<br />

> principalement l’Etat via la Ddass,<br />

les collectivités territoriales,<br />

les CPAM, le FNPEIS, les mairies,<br />

la Cramif<br />

Partenaires<br />

> ministère de la Santé (Direction<br />

générale de la santé), Mildt (Mission<br />

interministérielle de lutte contre<br />

la drogue et la toxicomanie), OFDT<br />

et toutes les structures de RdR<br />

des villes où nous sommes présents

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!