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MÉDECINS DU MONDE

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14/15<br />

Projet Averroès<br />

L’objectif est de construire<br />

un réseau d’associations<br />

médicales de terrain couvrant<br />

les 25 Etats de l’Union européenne<br />

demandant, entre<br />

autres, à l’ensemble des Etats<br />

signataires de la convention<br />

européenne d’assurer un accès<br />

aux soins et à la prévention<br />

à l’ensemble des résidents<br />

étrangers, indépendamment<br />

du caractère régulier ou<br />

irrégulier de leur séjour,<br />

dans les mêmes conditions<br />

– à niveau de ressources<br />

identiques – que celles qui sont<br />

proposées aux nationaux.<br />

Plaidoyer<br />

Lancé cette année, le service<br />

plaidoyer nous permettra<br />

de colliger nos constats<br />

et nos propositions pour<br />

renforcer notre capacité<br />

de pression.<br />

malades expulsés sans garanties de soins dans leur pays d’origine, la mise en place<br />

du projet Averroès, les avancées des observatoires français, et depuis peu européen,<br />

sur l’accès aux soins sont autant d’initiatives qui incarnent la réalité de la migration,<br />

trop souvent réduite à un phénomène statistique manipulé à outrance par des politiques<br />

en mal de bouc émissaire. Nous poursuivrons dans les années à venir ce travail en<br />

faveur des droits de l’homme.<br />

Accès aux soins, reconstruction, santé des migrants, violences faites<br />

aux femmes, aujourd’hui ; enfants des rues, peuples autochtones, santé en<br />

prison, demain… De notre activité internationale émergent des thématiques<br />

communes à celles qui nous mobilisent ici en France et en Europe.<br />

Les appréhender de manière transversale nous permet d’en analyser les multiples<br />

aspects et d’étayer un plaidoyer précis, plus convaincant, et donc plus efficace<br />

pour modifier durablement les scandales dont nous sommes témoins.<br />

> En France aussi<br />

La politique de santé à l’égard des populations les plus précaires n’a cessé<br />

de reculer cette année. Si la loi de santé publique pérennise les programmes<br />

de réduction des risques, elle les ligote sur le plan financier et supprime le testing, seule<br />

approche individuelle permettant de créer efficacement du lien. Si la réforme de l’assurance<br />

maladie favorise l’accès aux mutuelles des personnes vivant juste au-dessus du seuil<br />

de la CMU, nous voyons maintenant combien elle complique le parcours santé des exclus<br />

et augmente pour eux le coût financier des soins et de l’hospitalisation. Si la circulaire<br />

«accès aux soins urgents» amoindrit à peine les conséquences sanitaires et humaines<br />

des décrets limitant l’accès à l’AME des personnes sans titre de séjour, elle devient<br />

inutile quand un nouveau texte incite la police à pourchasser ces personnes jusque<br />

dans les hôpitaux et les lieux de soins et d’accueil. Enfin, si la loi Ceseda conserve<br />

la régularisation pour soins, elle obère de façon majeure l’accès à la santé des étrangers.<br />

Que ce soit par la voie des médias ou par des recours juridiques, nous continuons<br />

à lutter contre ces lois du soupçon et de l’inhumanité qui pèsent sur les plus vulnérables.<br />

Nos centres d’accueil, de soins et d’orientation, comme nos missions<br />

hors centres, mesurent au quotidien les effets du recul à l’accès<br />

aux soins. Avec la mise en place de la CISP (Classification internationale<br />

des soins primaires), nous souhaitons mieux témoigner de l’impact sur la santé<br />

de l’exclusion et de la pauvreté. Observateurs attentifs, c’est cependant en<br />

préservant notre vocation à disparaître que nous saurons éviter les pièges<br />

de l’institutionnalisation de nos actions.<br />

L’autonomie des «bus méthadone» et des missions de réduction des risques<br />

dans des conditions leur permettant de poursuivre leur action a été<br />

acquise de haute lutte en 2005. Une fédération regroupant les associations nées<br />

de ces actions permet à Médecins du Monde de poursuivre un engagement militant<br />

et précurseur, en observant, notamment, l’évolution de la consommation de produits<br />

et en luttant pour la santé des usagers et pour leur reconnaissance, en France<br />

comme à l’international.<br />

La vie dans la rue est une torture. Privation de sommeil et insuffisance alimentaire<br />

ruinent la santé. Malgré la tardive reconnaissance par la loi des lits-halte santé<br />

cet été, malgré de magnifiques initiatives associatives, toutes nos équipes constatent<br />

combien augmente le nombre de personnes vivant dans la rue et se détériore leur<br />

état de santé. Les expulsions sans relogement de l’été dernier ne font qu’aggraver<br />

cette situation. C’est pour s’opposer à une politique qui gère la misère<br />

au lieu de la combattre que la mission SDF Paris a interpellé l’opinion<br />

et le gouvernement, en rendant visibles les sans-logis par la distribution<br />

de tentes, symboles des carences dont ils sont les victimes.<br />

Pas de santé sans toit, pas de santé sous un toit insalubre ou dans des murs<br />

plombés. C’est aussi ce qui motive notre engagement dans la lutte pour un droit<br />

au logement opposable. Notre présence auprès des squatters, qui organisent<br />

une vie parallèle à la société dans les lieux alternatifs, marque encore une fois<br />

la capacité d’adaptation de Médecins du Monde et notre volonté de ne laisser<br />

personne à la marge.<br />

,,<br />

Cette politique à la fois<br />

répressive, complexe<br />

et incohérente se fait<br />

indubitablement aux dépens<br />

de la santé des plus pauvres.<br />

Notre pays ne faisant pas<br />

le choix du soin pour tous,<br />

nous ne cesserons de lutter<br />

contre cette injustice,<br />

indigne du pays des droits<br />

de l’homme.<br />

”<br />

Initiatives<br />

associatives<br />

La Halte de nuit à Bordeaux,<br />

par exemple, accueille<br />

depuis trois ans,<br />

sans conditions, ceux qui<br />

n’ont pas d’autre toit.

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