Telework Outlook - 1997 and beyond - European Telework Week
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Rapport sur le<br />
Travail à Distance<br />
En Europe<br />
Nouvelles Méthodes de Travail 1999
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
AC990518<br />
<strong>Telework</strong>99.doc, août 1999<br />
Dernière version disponible en ligne : http://www.eto.org.uk<br />
2
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Préambule<br />
L’Europe compte aujourd’hui, à l’aube du 3 ème millénaire, plus de 9 millions de télétravailleurs. L’adoption de<br />
nouvelles méthodes de travail est la résultat de deux phénomènes : la propagation des nouvelles technologies dans notre<br />
vie quotidienne et la prise de conscience par un nombre croissant d’entreprises que les ressources humaines sont leur<br />
principale richesse. De même, la nécessité d’accroître la flexibilité de l’entreprise et celle offerte aux individus, en<br />
dirigeant le travail vers l’individu et non l’inverse, va de pair avec la volonté des citoyens d’améliorer leur qualité de<br />
vie.<br />
Le rythme des changements est sans précédent. Les nouvelles technologies comme les téléphones GSM et l’Internet,<br />
favorisant le travail à distance, sont utilisées par un nombre croissant d’individus, comme en témoignent les résultats<br />
d’une enquête réalisée en Europe auprès de plus de 7 000 foyers et 4 000 décideurs d’entreprises, dans 10 Etatsmembres<br />
1 . Cette étude confirme d’ailleurs les prévisions du groupe qui, sous la direction de M. Bangemann (ancien<br />
commissaire de l'Union Européenne ), a publié en 1995 un rapport sur l’Europe et la Société de l’Information (“Europe<br />
towards the Information Society”).<br />
Si l’évolution des méthodes de travail a été relativement lente dans un premier temps, les innovations et progrès<br />
technologiques, ainsi que la déréglementation des télécommunications, permettent aujourd’hui à bon nombre<br />
d’individus de travailler différemment. Le travail à distance ou télétravail se développe de fait très rapidement en<br />
Europe, comme en témoignent les fonds de recherche et structurels européens (FSE) en faveur de la Société de<br />
l’Information.<br />
Cette publication inclut des informations concernant les tous derniers développements et projets, relatifs aux<br />
programmes de recherche ainsi qu'aux résultats des projets financés par les Fonds Structurels Européens, ainsi qu’aux<br />
mesures de soutien en faveur des réseaux transeuropéens. Elle contient également les résultats des études EcaTT,<br />
assortis d’une présentation par pays des principaux enjeux en matière de télétravail. Des rapports antérieurs, ainsi que la<br />
dernière version du rapport le plus récent, sont disponibles sur le site http://www.eto.org.uk.<br />
Le travail à distance n’est pas une fin en soi, mais un indicateur des changements affectant tous les aspects du travail. Il<br />
constitue également un bon angle d’attaque pour comprendre ces changements. Le dialogue socio-professionnel est<br />
désormais centré sur les questions soulevées par le télétravail, ce que la Commission européenne continuera<br />
d’encourager. Les assemblées annuelles européennes sur les “Nouvelles méthodes de travail 2 ”, de même que la<br />
Semaine européenne du télétravail 3 , auront d’autant plus de retentissement qu’elles permettront de débattre de ces<br />
questions et de mieux comprendre les nouvelles possibilités offertes par le travail à distance.<br />
Le travail à distance devient une pratique courante pour la plupart des pays européens. Votre participation active aux<br />
études, aux débats et au développement du télétravail est importante pour saisir toutes les opportunités visant à<br />
améliorer la compétitivité de l’Europe et notre qualité de vie.<br />
Les points de vue exprimés dans ce document sont ceux de ses nombreux auteurs, et pas nécessairement ceux de la<br />
Commission elle-même.<br />
Peter Johnston<br />
Maarten Botterman<br />
1 Projet ECaTT, voir section 3.1.1<br />
2 6 ème assemblée européenne “Making telework work for all”, 22 –24 septembre 1999, Aarhus (DK) et 7 ème assemblée européenne “Working in the 3 rd<br />
Millennium”, septembre 2000, Londres (R-U)<br />
3 Semaine européenne du télétravail : Work in the Information Society, 1 ère semaine de novembre, http://www.etw.org<br />
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Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Paris le 25 janvier 2000<br />
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Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
En <strong>1997</strong> il y avait environ 2 millions de télétravailleurs dans l'Union Européenne, soit 2% de la population active ; en<br />
1998 , 3 millions, et en novembre 1999, près de 9 millions de personnes travaillaient selon ce qu’il est maintenant<br />
convenu d’appeler « les nouvelles méthodes de travail ».<br />
C’est bien, je le crois, la manifestation effective de l’essor du Travail à Distance en Europe, et après la période des<br />
expérimentations et du développement, nous sommes maintenant dans celle où les nouvelles organisations du travail<br />
entrent véritablement dans le fonctionnement normal des entreprises.<br />
Dans les 10 prochaines années, il est probable que 15 à 20 % de la population active sera en situation de Travail à<br />
Distance sous une de ses différentes formes.<br />
Chez France Télécom, nous avions pris conscience très tôt de l’avenir de ces nouvelles formes de travail et de leur<br />
dimension stratégique pour nos clients, et nous avons donc commencé par les utiliser pour nous selon le principe<br />
“maîtrisons en interne les solutions que nous voulons offrir à nos clients”.<br />
Nous avions aussi décidé de nous associer aux initiatives tendant à promouvoir le Travail à Distance, et en novembre<br />
<strong>1997</strong>, 1998, et 1999 nous avons été <strong>European</strong> Core Partner de la semaine Européenne du Télétravail organisée par<br />
l’ancienne DGXIII, aujourd’hui Direction Générale Société de l’Information, que je voudrais remercier ici pour toutes<br />
ses actions.<br />
Il est évident que le point important pour nous était bien d’offrir à nos clients (particuliers, professionnels, PME/PMI,<br />
gr<strong>and</strong>es entreprises) des solutions dont la pertinence est prouvée pour leur permettre d’intégrer efficacement ces<br />
nouvelles formes de travail dans leur mode de fonctionnement quotidien.<br />
Ces solutions existent. Nos clients, depuis les indépendants jusqu’aux gr<strong>and</strong>s groupes industriels, les utilisent<br />
maintenant, et nous avons eu l’honneur de voir trois d’entre elles nominées en 1999 pour les <strong>Telework</strong> Awards, et l’une<br />
d’elles obtenir le premier prix dans la catégorie “meilleurs produits et services”.<br />
Est ce à dire que tout est parfait ? Que le processus est en vitesse de croisière, et qu’il est temps de porter l’effort sur un<br />
autre sujet ?<br />
La nouvelle économie dans laquelle nous sommes d’ores et déjà nous pousse à continuellement accentuer notre effort<br />
d’Innovation, à prendre des risques, pour anticiper, concevoir et maîtriser les solutions de demain. Mais les progrès des<br />
NTIC ne sont rien sans une évolution des mentalités et des compétences, et bien des obstacles psychologiques sont<br />
encore présents.<br />
La communication et la valeur de l’exemple sont deux des moyens pour les faire évoluer, et je suis donc<br />
particulièrement heureux d’avoir pu contribuer avec l’AFTT et Distance Expert à la sortie de la version française du<br />
Status Report 1999.<br />
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Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
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Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
AFTT : Association française du télétravail et des téléactivités<br />
L'AFTT a pour objet de devenir l'espace français fédérateur d'échanges, d'initiatives, d'informations et de projets en<br />
matière de téléactivités. Elle est née en mai <strong>1997</strong>, d’une double dem<strong>and</strong>e :<br />
• d’une part, celle des membres du projet ETD (<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Development) qui souhaitaient promouvoir la<br />
création d’associations nationales représentatives,<br />
• et d’autre part, celle des télétravailleurs français, qui réclamaient une structure qui puisse être leur porte-parole visà-vis<br />
des pouvoirs publics et au travers de laquelle ils aient la possibilité d’échanger leurs expériences pour<br />
progresser ensemble.<br />
L'AFTT veut, avant tout autre chose, répondre à un besoin du marché : celui d'un lieu fiable où trouver une information<br />
et des réponses honnêtes et sérieuses aux questions générales que se posent de plus en plus de personnes au sujet des<br />
téléactivités. C’est pour cette raison que son conseil d’administration travaille actuellement au projet de création de la<br />
Communauté virtuelle des téléactivités. Elle s'attache à faire évoluer les concepts et les pratiques en organisant des<br />
groupes de travail thématiques. Dans le cadre de sa vocation française, elle cherche à faire connaître les expériences<br />
étrangères, et plus particulièrement européennes, de manière à élargir le champ de références des membres intéressés. A<br />
cet effet, elle s’est engagée dans l’organisation de la manifestation <strong>Telework</strong>.com pour la semaine européenne du<br />
télétravail (ETW) début novembre 1999.<br />
Le site web de l’AFTT (http ://www.aftt.net) est le reflet de ses objectifs et offre à tous ses visiteurs une revue de<br />
presse, une bibliographie des principaux ouvrages et documents de recherche sur le télétravail, un agenda et des<br />
informations ponctuelles régulièrement remises à jour.<br />
Pour permettre aux télétravailleurs de partager leur vécu professionnel, elle a également mis en place, avec le soutien<br />
technique du projet ETD, une liste de discussion (inscription sur le site de l’AFTT).<br />
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Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
France Télécom et le travail à distance : une approche globale :<br />
pratiquer pour mieux satisfaire les besoins de ses clients<br />
France Télécom qui a été <strong>European</strong> Core Partner de la Semaine européenne du télétravail en 1998 et 1999, et sponsor<br />
de l’adaptation française 1999 du <strong>Telework</strong> h<strong>and</strong>book, soutient aujourd’hui la version française du <strong>Telework</strong> Status<br />
Report 1999. Cette forte implication traduit l’importance des « Nouvelles Méthodes de Travail » au sein de France<br />
Télécom, à la fois dans son fonctionnement interne, mais aussi évidemment dans sa stratégie d’offres, et l’enjeu<br />
fondamental que représente le travail à distance pour France Télécom.<br />
En interne :<br />
Les mises en œuvre ont été et sont réalisées en vraie gr<strong>and</strong>eur selon un but totalement opérationnel, avec un souci de<br />
pérennité et d’efficacité des solutions mises en place, avec un principe majeur :<br />
« Utilisons d’abord en interne les solutions que nous voulons vendre ensuite à nos clients. »<br />
et une ligne de conduite constante :<br />
« Le télétravail, c’est 1/3 d’organisation, 1/3 de management, 1/3 d’outils. »<br />
Afin d’anticiper, de prendre des risques calculés, et de maîtriser les évolutions technologiques, organisationnelles et<br />
sociales dans l’environnement concurrentiel de la nouvelle économie, France Télécom s’est fixé des objectifs :<br />
• d’excellence technique, en développant et testant en interne en vraie gr<strong>and</strong>eur des produits et services avant de les<br />
commercialiser;<br />
• d’innovation, en anticipant, et testant de nouvelles solutions pour de nouvelles façons de travailler;<br />
• d’entreprise de service de référence, en augmentant sa réactivité et son efficacité vis-à-vis de ses clients, tout en<br />
développant les compétences de ses personnels, et en améliorant leurs conditions de travail.<br />
Le travail à distance fait ainsi l’objet d’une politique volontariste, impliquant étroitement l’encadrement et les salariés,<br />
en développant le dialogue social et la concertation avec les organisations syndicales.<br />
Signataire de la Charte européenne du télétravail début 1998, France Télécom a organisé en mars 1999, sous l’égide de<br />
sa Branche Développement, les Rencontres du Développement, réunissant les experts et partenaires sur cet important<br />
dossier. Les prix du trophée Télétravail interne 1998 y ont été remis par Michel Bon, Président de France Télécom, et<br />
Jean-Jacques Damlamian, Directeur Exécutif de la Branche Développement.<br />
France Télécom a présenté aux <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Awards 1999 trois dossiers, tous trois nominés lors de <strong>Telework</strong> 99<br />
à Aarhus (Danemark) :<br />
• Boogie : ensemble d’outils très performants pour le travail à distance synchrone et asynchrone et le travail<br />
coopératif,<br />
• PC Nomade : solution packagée complète pour les commerciaux et équipes de terrain,<br />
• Utilisation en vraie gr<strong>and</strong>eur de l’ADSL (y compris vidéoconférence et voix sur IP).<br />
Ce dernier dossier a obtenu le premier prix à Bruxelles en novembre 1999 lors de la Semaine Européenne du<br />
Télétravail .<br />
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Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Quelques exemples de réalisationsau sein de la « Net Compagnie » France Télécom<br />
La solution de travail coopératif, développée pour des équipes projet de la Division du système d’information, constitue<br />
un package applicatif sous le nom « Espace Coopératif » : il est largement implanté pour le traitement du processus de<br />
facturation, la réalisation coopérative à distance de projets informatiques, et la gestion de certaines filiales européennes,<br />
Le travail nomade des commerciaux des agences de France Télécom utilisant la solution PC Nomade,<br />
Les chartes du travail alterné, des bureaux satellites et de passage,<br />
sont des exemples de réalisations récemment introduites au sein de l’entreprise.<br />
Les échanges en ligne selon un principe de «knowledge management » sont déjà implantés dans plusieurs Directions.<br />
Des exemples d’entreprises clientes<br />
Chez Philips Eclairage et Olsy (Groupe Olivetti) , plus de 400 commerciaux travaillent à distance. Ces sociétés ont<br />
redéfini leurs processus pour tirer le meilleur parti des nouveaux outils et services que leur a proposés France Télécom.<br />
L’offre de France Télécom pour le travail à distance une gamme étendue, grâce à une<br />
approche globale des besoins de ses clients<br />
• Des solutions d’intégration des travailleurs distants dans les réseaux privés virtuels, avec une continuité fixemobile,<br />
• Des solutions pour la téléphonie mobile comprenant des outils sécurisés de gestion et contrôle des flottes de<br />
téléphones portables via le Web, des avis de notification de fax, de reroutage à distance des appels, etc.<br />
• Des solutions de visioconférence sur PC, sur meubles vidéos spécialisés, par installations dédiées en vraie<br />
gr<strong>and</strong>eur,<br />
• Des solutions d'audioconférence par téléphone sans réservation, avec transmission simultanée de documents,<br />
partage à distance de documents, tableau blanc électronique partagé,<br />
• Des solutions de travail coopératif à distance (avec plates-formes de groupware et intranets),<br />
• La conception globale et l’équipement complet de télécentres et de bureaux satellites,<br />
• La réalisation d’intranets, la sécurisation complète d’extranets,<br />
• Des solutions d’hébergement sécurisées,<br />
• Des plates-formes et solutions d’e-commerce sécurisé,<br />
• Des solutions pour les communautés d’intérêt,<br />
• Des solutions pour les SOLOs et PME/PMI de diagnostics personnalisés, de reroutage des appels modifiable à<br />
distance, de notification de messages arrivés, de secrétariat à distance,<br />
• L’accès au réseau numérique « Numéris » partout en France, l’accès à Internet à haut débit sur réseaux câblés et<br />
sur réseau classique à haut débit en ADSL (Netissimo) et l’accès à Internet partout en France pour le prix d'une<br />
communication locale,<br />
• Les Numéros verts, Numéros Azur et Numéros Indigo pour un meilleur service aux clients de nos clients,<br />
• Les messageries évoluées, messageries multimédias, la lecture sur mobile Itinéris des e-mails par synthèse vocale,<br />
l’accès à l’Internet par téléphones mobiles selon le protocole WAP,<br />
• Une facturation électronique globale et détaillée,<br />
• Du conseil (études d'opportunités, conseil en NTIC),<br />
• Des solutions adaptées aux SOLOS, SOHOS, PME /PMI et TPE.<br />
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Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Donc, tous les éléments nécessaires à la mise en place de ces nouvelles formes de travail que les Anglo-Saxons<br />
qualifient depuis peu de « work nouveau » ou de « new ways of working » ou « New Methods of Work » plutôt que<br />
telework.<br />
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Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Organisation virtuelle d'experts en téléactivités<br />
DISTANCE EXPERT est un cabinet de conseil spécialisé dans la mise en place de nouvelles organisations du travail<br />
fondées sur l'utilisation intensive des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Le domaine<br />
d'intervention particulier du cabinet est celui des gr<strong>and</strong>es structures nationales ou internationales qui ont la volonté de<br />
devenir des acteurs moteurs de la Société de l'Information et de la Net-Economie.<br />
DISTANCE EXPERT fédère un réseau d'experts dont la pratique permanente et l'investissement personnel sont au<br />
cœur des actions de transformation actuelle de la société, en terme d'utilisation des technologies de l'information et des<br />
télécommunications.<br />
La pratique quotidienne des experts de DISTANCE EXPERT avec leurs clients, leurs pairs et leurs partenaires les<br />
amènent à chercher, tester, valider et rendre accessibles les technologies les plus appropriées aux nouveaux besoins du<br />
marché qui s'appellent : réactivité, convivialité, flexibilité, adaptabilité et surtout confiance.<br />
Il est vrai qu'en cette période de mutation rapide, seule la confiance alliée à la compétence permet de nouer les alliances<br />
rapides pour faire face au changement nécessaire et gagner.<br />
Les praticiens de DISTANCE EXPERT, tous issus de l'industrie, ont une gr<strong>and</strong>e maîtrise des changements<br />
organisationnels, du marketing international, de la qualité totale, du reengineering et de l'alignement stratégique des<br />
systèmes d'information ainsi que de la formation professionnelle. Ils travaillent au niveau européen depuis longtemps et<br />
pratiquent les différences culturelles.<br />
Outre leur implication directe dans le monde industriel, la plupart d'entre eux enseignent, sont auteurs d'ouvrages de<br />
référence, expert auprès de la Commission européenne et participent à des projets européens dans le cadre des<br />
programmes de recherche de la Commission européenne.<br />
Cette ouverture sur l'Europe en particulier, et plus globalement sur le monde dans leur domaine d'expertise en fait<br />
naturellement des interlocuteurs reconnus de réseaux internationaux qu'ils mettent à la disposition de leur clients pour<br />
faciliter des opérations de benchmarking.<br />
DISTANCE EXPERT ouvrira son site web http://www.distance-expert.com au cours du premier trimestre 2000.<br />
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Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
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Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Remerciements<br />
La préparation de ce document a impliqué de nombreuses personnes tant au sein de la Commission<br />
européenne que d’autres organisations.<br />
Nous tenons à remercier tout particulièrement les membres suivants de l’équipe ETD, pour leur contribution<br />
majeure dans le cadre de ce rapport :<br />
Jeremy Millard (Danish Technological Institute)<br />
Horace Mitchell (Management Technology Associates)<br />
Nous remercions également les personnes suivantes, dont la contribution a été importante :<br />
Christian van Asbroeck (Association Belge du Télétravail ou BTA), Imogen Bertin (Centre de<br />
Télétravail de Cork), Andrew Bibby, Marc Bonazountas (Epsilon), Elise Bri<strong>and</strong> (Martech<br />
International), Kitty de Bruin (Netherl<strong>and</strong>s <strong>Telework</strong> Platform), Rui Cartaxo (Associação<br />
Portuguesa para o Desenvolvimento do Teletrabalho), Ian Culpin (Martech International),<br />
Alan Denbigh (The Telecottage Association), Constantine Dikaios (Epsilon), Thomas Frovin<br />
Jensen, Josef Hochgerner (Zentrum für sociale Innovation), Lilian Holloway (Swedish<br />
Telecottage Association), Chris Hudson (Communication Workers Union), Ursula Huws<br />
(Analytica), Michel Ickx (Ecomail), Katalin Kolosy (AEIDL), Paul Jackson (Président de la<br />
Fondation Internationale du Télétravail à l’Université de Brunel), Jos Janssens (EUROPS),<br />
Werner Korte (Empirica), Paul Lagasse (Conseiller pour le programme IST à l’université de<br />
G<strong>and</strong>), Manon van Leeuwen (Projet Fueva, Junta de Castilla y Leon), Tuula Lind (Regionet<br />
Oy), Joan Majó (Information Society Forum), Patrizio di Nicola (Micromatica), Jack Nilles,<br />
Rainer Pollman (TeleArbeit), Victor de Pous, Klaus Rapf (Forshungsgesellschaft für<br />
Informatik), Gerhard Reisecker (Forshungsgesellschaft für Informatik), Ian Simmins (Carlyle<br />
Information Services), David Skyrme (David Skyrme Associates), Lisbeth Spangaard (Danish<br />
Technological Institute), Wendy Spinks (Professeur à l’université de Josai au Japon), Lars<br />
Tollet (Taitoverkko), Thomas Tuttenei (Verb<strong>and</strong> Telearbeit Deutschl<strong>and</strong>), Nicole Turbe-<br />
Suetens (Distance Expert et Association Française du Télétravail et des Téléactivités : AFTT).<br />
Ainsi que les membres de la Commission européenne, notamment :<br />
Gerhard Brauenling, Christiane Dhyne, Marie Donnelly, Rosa Fina, Jan Hens, Pentii<br />
Lahtinen, John Nolan, Pascale Scourion et Vibeke Sylvest.<br />
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Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
SOMMAIRE<br />
1 INTRODUCTION.......................................................................................................17<br />
1.1 Les principales tendances du travail à distance 17<br />
1.2 Travail à distance, emploi et économie 18<br />
1.3 L'expansion du travail à distance 19<br />
1.4 Le rapport « Télétravail 99 » 24<br />
2 L’ÉVOLUTION TECHNOLOGIQUE ET SOCIALE SUSCITE DE NOUVELLES<br />
MÉTHODES DE TRAVAIL ..............................................................................................26<br />
2.1 De nouvelles attitudes face à la technologie 26<br />
2.2 Point de vue de l’utilisateur sur les nouvelles technologies 27<br />
2.3 Évolution technologique et méthodes de travail 28<br />
2.3.1 Évolution des processus et des attributions .............................................................................................. 29<br />
2.3.2 Le « lieu de travail » : nouvelles perspectives .......................................................................................... 29<br />
2.3.3 Indépendance vis-à-vis du lieu de travail ................................................................................................. 30<br />
2.3.4 Entreprises nouvelles, métiers nouveaux.................................................................................................. 31<br />
2.4 Développement des technologies et des infrastructures face aux exigences du travail à distance 31<br />
2.5 La technologie et son contexte 33<br />
3 STATUT DU TRAVAIL À DISTANCE EN EUROPE.................................................34<br />
3.1 Vue d’ensemble 34<br />
3.1.1 Combien et quelles sortes de télétravailleurs ? ......................................................................................... 34<br />
3.1.2 Le travail à distance en Europe : tendances globales dans le contexte de la Société de l’Information..... 41<br />
3.2 Autriche 45<br />
3.3 Belgique et Luxembourg 49<br />
3.4 Danemark 52<br />
3.5 Finl<strong>and</strong>e 58<br />
3.6 France 64<br />
3.7 Grèce 73<br />
3.8 Irl<strong>and</strong>e 77<br />
3.9 Italie 82<br />
3.10 Les Pays-Bas 87<br />
3.11 Portugal 91<br />
3.12 Espagne 96<br />
3.13 Suède 101<br />
3.14 Royaume-Uni 107<br />
3.15 Perspective globale du travail à distance 113<br />
3.15.1 Le travail à distance en Europe centrale et en Europe de l’est (CEE)................................................ 114<br />
3.15.2 Le travail à distance aux Etats-Unis ................................................................................................... 118<br />
3.15.3 Le travail à distance au Japon............................................................................................................. 119<br />
14
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
3.16 Les principales activités de télétravail européennes en 1998-99 121<br />
3.16.1 L’Agenda du télétravail européen ...................................................................................................... 121<br />
3.16.2 Le troisième atelier international du télétravail - Turku, Finl<strong>and</strong>e, septembre 1998.......................... 122<br />
3.16.3 La cinquième assemblée européenne sur le télétravail et les nouvelles méthodes de travail– Lisbonne,<br />
septembre 1998................................................................................................................................... 123<br />
3.16.4 La Semaine européenne du télétravail, novembre 1998..................................................................... 124<br />
3.16.5 Le télétravail lors de la Conférence sur les technologies de la Société de l’Information, Vienne,<br />
décembre 1998 ................................................................................................................................... 126<br />
3.16.6 La Journée européenne du télétravail, Bruxelles, juin 1999............................................................... 127<br />
3.16.7 Evolution du télétravail européen – activité de dissémination européenne........................................ 128<br />
4 LA COMMISSION EUROPÉENNE ET LE TRAVAIL À DISTANCE.......................129<br />
4.1 Cadre de la politique européenne 129<br />
4.2 Contexte de la politique sociale et du travail 131<br />
4.3 Programme de recherche européen 135<br />
4.4 Réseaux transeuropéens de télécommunications 137<br />
4.5 Fonds structurels 138<br />
4.5.1 L’initiative LEADER.............................................................................................................................. 139<br />
4.5.2 Initiatives ADAPT et EMPLOYMENT.................................................................................................. 140<br />
4.5.3 Article 10 (FEDER)................................................................................................................................ 143<br />
4.6 ISPO : prise de conscience accrue 144<br />
5 L’AVENIR DU TRAVAIL À DISTANCE – 1999 ET AU-DELÀ................................146<br />
5.1 Le travail arrive sur votre bureau, là où vous vous trouvez… 146<br />
5.1.1 Les gr<strong>and</strong>es tendances ............................................................................................................................ 146<br />
5.1.2 Un scénario à moyen terme .................................................................................................................... 149<br />
5.1.3 La technologie dans son contexte ........................................................................................................... 151<br />
5.2 Cinquième programme-cadre : Etat du programme des Technologies de la Société de l’Information (IST<br />
– Information Society Technologies) à la fin du premier semestre 1999 152<br />
5.3 Programme de sensibilisation 154<br />
5.3.1 L’Agenda du télétravail européen........................................................................................................... 154<br />
5.3.2 Quatrième conférence internationale sur le télétravail, Tokyo, du 31 août au 3 septembre 1999 .......... 155<br />
5.3.3 Sixième Assemblée Européenne sur le télétravail et les nouvelles méthodes de travail, Aarhus, Danemark,<br />
du 22 au 24 septembre 1999 ................................................................................................................... 156<br />
5.3.4 Semaine Européenne du Télétravail 1999 .............................................................................................. 158<br />
5.3.5 Les Trophées Européens du Télétravail 1999......................................................................................... 159<br />
5.3.6 Autres initiatives..................................................................................................................................... 160<br />
15
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Annexe 1 Semaine européenne du Télétravail 1998 : synthèse des différentes manifestations 167<br />
1 Résumé par pays 167<br />
2 Trophées Européens du télétravail 1998 168<br />
Annexe 2 Projets sur le télétravail à l’échelle européenne 175<br />
1 Contacts à la Commission 175<br />
2 Projets par ordre alphabétique 176<br />
Annexe 3 Le télétravail sur Internet 196<br />
1 <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online (ETO) 196<br />
2 Sites Européens sur le télétravail 202<br />
3 Sites internationaux 204<br />
Annexe 4 Définitions et glossaire 206<br />
1 Définitions 206<br />
2 Glossaire 207<br />
Annexe 5 Publications et références récentes 215<br />
1 Publications de la Commission Européenne 215<br />
2 Autres publications 216<br />
3 Magazines sur le télétravail 218<br />
4 Associations en Europe 219<br />
16
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Introduction<br />
1.1 Les principales tendances du travail à distance<br />
Le travail à distance continue à se développer très rapidement en Europe comme un mode normal<br />
d’organisation du travail. En devenant une pratique courante, il implique que les gouvernements européens,<br />
les entreprises et les individus reconnaissent avec urgence et répondent à l'impact qu'exerce l'exemption de<br />
contraintes de temps et d'espace sur le travail. L’impact du changement dans la culture du travail se répercute<br />
sur notre économie, notre société, nos activités et la vie privée. Il est important de faire l'effort de mieux<br />
comprendre où nous emmènent ces développements, et où nous souhaitons aller, afin d'exploiter les<br />
nouvelles opportunités et d'assurer une plus gr<strong>and</strong>e compétitivité en même temps que nous améliorons la<br />
qualité de la vie professionnelle.<br />
Il y a dix ans, le télétravail était une façon particulière de travailler, concernant seulement une élite<br />
technologique, mais il s'est depuis transformé en une forme d’organisation du travail de plus en plus banale<br />
dans certains Etats-membres et/ou secteurs économiques importants. De nos jours, en 1999, il y a plus de<br />
9 millions d'Européens engagés dans ces nouvelles pratiques de travail impliquant directement l'utilisation<br />
des NTIC. La répartition est inégale entre les Etats-membres comme le montre le tableau ci-dessous, mais la<br />
tendance est en marche.<br />
Nombre de<br />
télétravailleurs en<br />
1998-99<br />
(en milliers)<br />
Pourcentage de<br />
télétravailleurs en<br />
1998-99<br />
Progression <strong>1997</strong>-98 (%)<br />
Allemagne 1 800 5,1 + 53<br />
Autriche 67 2,0 + 33<br />
Belgique &<br />
Luxembourg<br />
250 6,2 + 25<br />
Danemark 300 11,6 + 20<br />
Espagne 120 0,9 + 50<br />
Finl<strong>and</strong>e 220 10,0 + 59<br />
France 420 1,8 + 67<br />
Grèce 50 1,3 + 160<br />
Irl<strong>and</strong>e 58 7,1 + 16<br />
Italie 350 1,7 + 40<br />
Pays-Bas 1 200 18,2 + 100<br />
Portugal 100 2,2 + 67<br />
R.U. 1 455 5,5 + 13<br />
Suède 300 9,0 + 67<br />
TOTAL UE 6 690 4,5 + 45<br />
USA 15 700 12,9 + 42<br />
Japon 2 090 7,9 -<br />
Source USA : Cyber Dialogue, New-York, mid-year 1998 telecommuters :<br />
http://www.cyberdialogue.com/press/releases/ telecommuting.html<br />
Source Japon : Wendy Spinks (NB : les données estimées pour 1999 se basent sur une<br />
étude de 1996 et comprend seulement les employés de bureau à temps plein, en télétravail<br />
régulier ou non)<br />
Table 1 – Développement du télétravail en Europe, 1998-99<br />
(estimation d'après différentes études et analyses effectuées dans chaque pays concerné)<br />
De plus, en considérant l'innovation toujours plus rapide et les nouveaux usages qui se développent dans le<br />
monde du travail grâce aux nouvelles technologies, l’étape actuelle n'est très certainement que la partie<br />
visible de l'iceberg en termes des développements et mutations à venir. Cela conduira au changement le plus<br />
17
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
considérable dans la manière de travailler en Europe pour une très longue période et se répercutera sur la vie<br />
professionnelle de presque tout le monde dans les cinq à dix prochaines années.<br />
La raison d'un tel intérêt pour ces nouvelles méthodes de travail n'est pas une fascination pour la technologie<br />
elle-même, mais plutôt un désir commun de maximiser leur impact bénéfique sur la compétitivité, la<br />
productivité et les conditions de travail en Europe, même si une certaine inquiétude persiste face au taux de<br />
chômage qui reste globalement assez élevé. L'ensemble est toutefois loin d'être totalement négatif,<br />
maintenant que la période la plus noire de chômage semble être passée, et que son taux commence à décliner.<br />
Ceci est en gr<strong>and</strong>e partie dû à la création considérable de nouveaux emplois, associée au développement de<br />
la société de l'information et à l'émergence d'une très forte augmentation d'emplois dans le secteur des<br />
services.<br />
Il semble, en outre, évident qu'aux environs de 2007, la différence entre les flux d'entrée et de sortie dans la<br />
population européenne en âge de travailler commencera à devenir négative. La population active va alors de<br />
plus en plus diminuer au sens propre comme au figuré en laissant l'Europe avec un problème de manque de<br />
main-d'œuvre, au moins dans certains secteurs clés et pour certaines compétences 4 à résoudre dans le long<br />
terme. Les développements de la société de l'information, en particulier par rapport à l'emploi et aux<br />
nouvelles manières de travailler, par exemple la fourniture de services, vont permettre de résoudre une partie<br />
des problèmes de chômage et inciter à relever les futurs défis.<br />
1.2 Travail à distance, emploi et économie<br />
Il est très probable que les nouvelles technologies en général, et les NTIC en particulier, ont un effet<br />
important et gr<strong>and</strong>ement bénéfique sur la productivité et la compétitivité, mais surtout sur la performance.<br />
Pendant des années, il y a eu un débat à propos du « paradoxe de la productivité » : est-ce que l'introduction<br />
de la technologie de l'information dans les affaires augmentait la productivité, comme cela était l'intention ?<br />
Toutefois, il y a toujours un écart entre l'introduction d'une telle technologie et sa pleine exploitation, ce qui<br />
nécessite de changer la manière dont les choses sont accomplies, la façon dont les affaires sont organisées et<br />
prises en main, en prenant en compte la façon dont le marché se développe. Il est clair que si ces<br />
changements sont effectués avec succès, la productivité et surtout la performance augmenteront de manière<br />
significative.<br />
Par exemple, en comparant deux sociétés, l'une implantant les NTIC, faisant progresser ces capacités<br />
installées et changeant l’organisation de la direction, et une autre ne faisant rien de tout cela, sur une période<br />
de six à huit ans, la première a atteint à long terme une croissance de productivité plus importante comparé à<br />
la seconde. Il est intéressant de constater que cela s'est déroulé après une croissance de productivité initiale<br />
plus basse, due à la nécessité pour le personnel d'apprendre à utiliser la technologie (les données d'Eurostat<br />
montrent qu'acquérir des capacités NTIC est un processus coûteux et qui prend du temps) et au nouveau style<br />
de management. 5<br />
De même, un récent compte rendu sur les effets des « Technologies sur les processus d’entreprise » 6 (TBP),<br />
sujet du programme ESPRIT de la Commission européenne montre clairement que les projets TBP ont un<br />
véritable impact sur les performances d'une entreprise 7 . De nombreux participants à ce travail (55%) ont<br />
indiqué une amélioration dans l'ensemble de leur compétitivité, et ils étaient nombreux à compter en plus sur<br />
une hausse du chiffre d'affaires (47%), du nombre de clients (49%) et de leur part de marché (34%).<br />
Les NTIC, en particulier Internet et le commerce électronique, commencent à changer chaque aspect de<br />
l'économie. Les dernières données 8 montrent qu'Internet réduit les coûts entre les fournisseurs et les clients,<br />
4 Employment <strong>and</strong> employability in 2010 Europe, par Ken Ducatel et James P. Gavigan, Institute of Prospective Technological Studies, Séville<br />
(Espagne), faisant partie du programme Joint Research Center’s Futures de la Commission européenne, juillet 1999.<br />
5 Rapporté dans l'<strong>European</strong> Social Fund, Info Review, N o 7, février 1999, p. 4, publié par la Commission européenne et basé sur des données de<br />
l’OCDE.<br />
6 Technologies for Business Processes (TBP).<br />
7 Mid-term evaluation results of 135 <strong>European</strong> companies transforming their business : project results from the Technologies for Business Processes<br />
Domain of the ESPRIT Programme, publié par la DG XIII de la Commission européenne, février 1999.<br />
8 Les données et les résultats de ce paragraphe sont rapportés dans The Washington Post, juillet 1999.<br />
18
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
et comme il crée de nouvelles affaires et réactive les anciennes, il bouscule les notions de valeur économique.<br />
L'impact d'Internet est difficile à quantifier à cause de son taux de croissance (par exemple, à chaque<br />
seconde, sept nouvelles personnes dans le monde se connectent pour la première fois), mais les lueurs d'une<br />
nouvelle économie deviennent visibles.<br />
Des chercheurs de l'université du Texas estiment qu'Internet a généré 301 milliards de dollars rien qu'aux<br />
USA en 1998. Le commerce électronique d'entreprise à entreprise pourrait à lui seul être quasiment multiplié<br />
par 30, passant de 48 milliards de dollars l'année dernière à 1 300 milliards de dollars en 2003, selon les<br />
prévisions du cabinet spécialisé Forrester Research Inc. Celui-ci a estimé que les consommateurs ont dépensé<br />
8 milliards de dollars en ordinateurs, livres, CD, vêtements et autres produits l'année dernière sur Internet.<br />
80 millions d'Américains sont actuellement en ligne selon le Département au commerce, et dans un peu plus<br />
de trois ans, ce chiffre augmentera d'environ 60% pour atteindre 130 millions, ce qui correspond à la moitié<br />
de la population américaine.<br />
En ce qui concerne les compagnies aériennes, l'utilisation d'Internet supprime les intermédiaires pour vendre<br />
et traiter les billets, en réduisant les coûts de 85%. TISS.COM, une des nouvelles compagnies dans ce<br />
secteur, est une firme allem<strong>and</strong>e installée uniquement sur Internet. Ayant commencé en 1995, elle a bénéficié<br />
de 700 000 utilisateurs inscrits en 1998. Chaque jour, 20 000 visiteurs achètent à peu près 200 billets à cette<br />
compagnie composée de deux personnes. 60% de leurs clients sont américains, 25% européens, et les autres,<br />
dans les autres parties du monde. Deux particularités distinguent ce service des agences de voyage plus<br />
« traditionnelles » : les systèmes appelés Air Tracker et Fare Tracker qui comparent les prix du marché et<br />
offrent d'abord le prix le plus avantageux.<br />
Internet peut faire plus que baisser les coûts ; il peut aussi augmenter les revenus, en permettant par exemple<br />
aux compagnies aériennes de remplir des sièges à la dernière minute, qui, sans cela, resteraient vides, et en<br />
informant immédiatement des voyageurs potentiels qu’il y a encore des billets disponibles. Cela permet par<br />
exemple à TISS de parfois avoir la possibilité d'afficher des prix bénéficiant de 70% de réduction.<br />
Internet est aussi un facteur d’augmentation de la rentabilité. Ainsi, par exemple en changeant la façon dont<br />
le travail de maintenance se fait dans certaines compagnies aériennes qui utilisent des procédures modernes<br />
et des spécifications immédiatement disponibles dans le monde entier, plutôt que d’envoyer par mél ou par<br />
fax des manuels qui deviennent rapidement obsolescents.<br />
Tous ces développements, et toutes ces transformations, changent bien sûr le travail et l'emploi de façon<br />
importante ; en fait, ils délimitent les nouvelles formes de travail à distance qui commencent à émerger. Un<br />
exemple récent et d'actualité, qui est certainement aussi une indication de ce que sera le futur, est le cas de<br />
Linux et son émergence en tant alternative à la domination de Microsoft et d'Apple. En effet, Linux n'aurait<br />
pas pu devenir un produit sérieux et estimé sans Internet et la nouvelle façon de travailler et de coopérer que<br />
celui-ci a permis. En regroupant des personnes expertes, mais largement dispersées, afin de travailler sur le<br />
Linux de base, mis en place sur Internet, en 1991, par un Finl<strong>and</strong>ais, Linus Torvalds, et en partageant<br />
gratuitement leur travail, ce groupe intime et détendu, sans hiérarchie et sans coordination, a fait de Linux<br />
l'une des meilleures versions d'UNIX jamais créée.<br />
Ce que l'histoire de Linux nous montre vraiment, c'est le pouvoir que possède un réseau électronique pour<br />
réellement changer la manière dont le travail est effectué. La communauté Linux, un regroupement virtuel,<br />
temporaire et autodidacte d'individus divers engagés dans une tâche commune, est un modèle pour une<br />
nouvelle forme d'organisation qui pourrait servir de base à un nouveau type d'économie. 9<br />
1.3 L'expansion du travail à distance<br />
Comme nous l'avons montré précédemment, nous avons amorcé une mutation profonde en ce qui concerne le<br />
lieu de travail pour pratiquement tout le monde en Europe, que ce soit dans l'environnement d'un bureau<br />
traditionnel ou dans de nouvelles situations de travail. Chacun aura besoin d'apprendre à travailler autrement<br />
9 Voir The dawn of the e-lance economy, par Thomas Malone et Robert Laubacher du MIT’s Sloan school of Management, Cambridge, Mass. (USA),<br />
dans le Harvard Business Review, septembre-octobre 1998.<br />
19
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
à l'avenir, en utilisant des technologies différentes, en s'organisant de façon nouvelle, et en s'attaquant à de<br />
nouveaux marchés, ce qui sera très stimulant pour la plupart des gens.<br />
L'un des principaux points de ces changements et de ces défis, est le fait que le télétravail européen continue<br />
à se développer en 1999, et passe en ce moment par une étape de croissance rapide avec des formes de<br />
réalisations très variées. Pour comprendre cela, il est utile de jeter un coup d’œil sur les quatre périodes du<br />
développement du travail à distance :<br />
1 ère période : le travail à distance frileux<br />
Années 80 : les travailleurs européens se comptent d'abord en milliers pour atteindre le million à<br />
la fin des années 80<br />
Le travail à distance était un sujet de discussion pour certains chercheurs et politiciens, et<br />
pratiqués seulement par une poignée de personnes et par l'élite technologique.<br />
2 ème période : le travail à distance balbutiant<br />
Du début à la moitié des années 90 : il y a 1,5 à 2 millions de télétravailleurs en Europe<br />
Des groupes économiques avant-gardistes ont suivi, spécialement ceux dont les ressources et<br />
l'autorité leur permettaient de déterminer leurs propres façons de travailler sans en recourir à des<br />
supérieurs.<br />
3 ème période : le travail à distance en développement<br />
<strong>1997</strong>-98 : il y a entre 2 et 4,5 millions de télétravailleurs en Europe (ce qui est probablement sousestimé)<br />
Le travail à distance a décollé à cette période pendant laquelle des esprits se sont rencontrés et<br />
des objectifs ont commencé à se former entre un nombre important de décideurs (qui<br />
commençaient à voir les bénéfices économiques du travail à distance) et d'employés (qui eux<br />
commençaient à comprendre et à se renseigner sur les bénéfices que pouvait apporter le<br />
télétravail à leur vie professionnelle et à leur vie privée).<br />
4 ème période : le travail à distance en plein essor<br />
En 1999 : il y a plus de 9 millions de télétravailleurs en Europe<br />
Le travail à distance s'épanouit ; il commence à présenter un nombre important de<br />
caractéristiques et de formes, à entrer dans de nombreux et différents secteurs et situations, et à<br />
utiliser de multiples techniques et méthodes, ceci relevant toutefois de la même caractéristique,<br />
qui est d'être rendu possible grâce aux NTIC. Dans ce contexte, le travail à distance devient en<br />
fait la nouvelle forme de travail.<br />
En 1999, le travail à distance, comme concept et comme pratique, se fond et évolue vers un ensemble d'autres<br />
développements et innovations, tels que le commerce électronique, la gestion des connaissances, la globalisation du<br />
commerce et des marchés, les organisations et équipes virtuelles, le développement du capital intellectuel, des<br />
qualifications et des compétences, la coordination, les organisations de qualité, l'économie digitale ou de réseau, la<br />
production dématérialisée ou impalpable, etc.<br />
Il devient difficile de séparer le travail à distance de ces autres développements, et il serait en fait vraiment incongru de<br />
le faire, excepté dans le sens où le travail à distance, en tant que travail basé sur ou permis par les NTIC, représente la<br />
nouvelle perspective de travail de la société de l'information.<br />
Ainsi, le travail à distance possède aujourd'hui de nombreux noms et apparaît sous de nombreux aspects, autant que par<br />
de nouvelles manières et méthodes pour travailler : travail nouveau, travail en réseau, travail virtuel, etc. Travailler à<br />
distance catalyse le changement dans le travail et a des effets qui vont au-delà dans plusieurs domaines qui vont être<br />
abordés sous quatre angles :<br />
• Avec qui vous travaillez.<br />
• Les nouvelles formes de travail.<br />
• Les lieux de travail qui changent.<br />
• Le mélange travail, vie et apprentissage.<br />
20
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
1) Avec qui vous travaillez<br />
Le travail est lié à des personnes, et non pas à un lieu. Lorsqu’on travaille avec les NTIC, ce sont les personnes qui<br />
composent le réseau et les relations que l’on développe avec elles qui sont déterminantes et non plus le lieu où l'on se<br />
trouve. Ce sont les personnes et non pas les lieux qui définissent une organisation. En plus, les personnes concernées<br />
constituent un ensemble mouvant défini par les besoins de l'activité du moment et par le marché. Tout cela contribue à<br />
souligner le rôle clé des relations interpersonnelles et le fait que celles-ci soient plus complexes et changent en fonction<br />
du rôle joué par un individu. Dans ces nouvelles organisations, la même personne peut, en effet, suivant les cas,<br />
exécuter des tâches, diriger une équipe, vendre ou acheter des prestations, etc. On sort du cadre rigide de la définition<br />
de poste figée. Autre facteur nouveau, il apparaît vraiment que ce soit par la confiance que ces relations dynamiques<br />
peuvent se tisser et se développer.<br />
Par exemple, une étude de 1998 sur le travail à distance, effectuée par Siemens-Nixdorf à Stockholm, montrait que les<br />
télétravailleurs, contrairement aux employés de bureau traditionnels, insistaient sur la relation avec les collègues,<br />
l’intérêt du travail et la présence du management (pas nécessairement de façon physique). Les employés traditionnels,<br />
de leur côté, n'accordaient pas autant d'importance à ces aspects et portaient beaucoup plus d'intérêt à l’aménagement<br />
des bureaux et à la hiérarchie. 10<br />
Une autre étude de 1998, menée par Gallup sur plusieurs années et de nombreux pays, insistait sur le fait que constituer<br />
des petits groupes et équipes était bien plus important et donnait de bien meilleurs résultats que tous les discours sur la<br />
culture d’entreprise Les bonnes relations entre les membres d'une équipe et le responsable semblent l'emporter sur tous<br />
les autres critères et notamment sur la nécessité d’être physiquement regroupés pour l'augmentation de la productivité et<br />
de la créativité. 11<br />
De nombreuses personnes voient dans l'individu, plutôt que dans l’entreprise, l'aspect fondamental de la future<br />
économie en réseau. Les tâches ne seront plus assignées et contrôlées par les rouages du management, mais seront au<br />
contraire exécutées de façon autonome par des indépendants contractés à cet effet. Ces indépendants, connectés<br />
électroniquement 12 se retrouvent en un réseau fluide et temporaire pour produire et vendre des biens et des services.<br />
Qu<strong>and</strong> l'objectif est atteint, le réseau se dissout, et ses membres redeviennent indépendants, circulant à travers<br />
l'économie pour trouver la prochaine mission. Cela se produit aussi dans de gr<strong>and</strong>es structures où :<br />
• l’organisation en mode projet est de plus en plus pratiquée,<br />
• les intrapreneurs commencent à être appréciés,<br />
la formation d'unités d'affaire indépendantes 13 devient une pratique courante.<br />
2) Les nouvelles formes de travail<br />
Les nouvelles technologies permettent d’envisager de nouveaux types d'organisation et de travail. Les<br />
équipes et les organisations virtuelles, qui sont souvent de nature temporaire pour s'occuper d'une tâche<br />
particulière, sont créées, transformées puis ab<strong>and</strong>onnées aussitôt que le besoin est passé. Certains exemples<br />
particulièrement intéressants incluent le mouvement des « free agents », qui a débuté en Amérique du Nord<br />
et qui commence à se développer en Europe. Il s’agit, en réalité, de la transposition de l’indépendant<br />
classique en une forme qui, grâce aux NTIC, peut faire abstraction du problème géographique et aborder<br />
d’autres marchés.<br />
Ces nouveaux « agents libres » ont une flexibilité totale, et souvent ils contrôlent comment, où et qu<strong>and</strong> ils<br />
travaillent. Ce sont les nouvelles vedettes de la main-d'œuvre, pouvant choisir et obtenir du travail d'un gr<strong>and</strong><br />
nombre de clients potentiels. Possédants des compétences rares, pointues ou très recherchées, les agents<br />
libres sont des individus qui évitent les plans de carrière traditionnels et la relation employé/employeur,<br />
10 Rapporté dans l'édition danoise de Computer World, 20 octobre 1998, p. 22.<br />
11 Rapporté dans The Economist, 8 août 1998, p. 60.<br />
12 E-lancers comme les appellent les Américains en faisant référence aux freelancers.<br />
13 Voir The dawn of the e-lance economy, cité précédemment.<br />
21
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
qu’ils remplaçent par le « plaisir » des activités dans lesquelles ils s'engagent, dans lesquelles ils sont prêts à<br />
investir beaucoup d'efforts en espérant retirer un bénéfice intéressant.<br />
De tels développements remettent en question les règles traditionnelles du marché du travail ainsi que les<br />
processus de gestion des affaires. Ils devront dorénavant être inclus dans les conventions et règles qui, tout<br />
en permettant plus de flexibilité et de liberté, devront essayer d’assurer un minimum de sécurité pour<br />
l'individu. En fait, les agents libres revendiquent le fait qu'ils parviennent à une sécurité personnelle plus<br />
importante tout en ayant de nombreux clients ou partenaires, au lieu de se reposer sur un seul employeur qui<br />
peut, du jour au lendemain, déposer son bilan.<br />
Un autre mouvement significatif est en marche, celui de la « fast company », qui se situe entre les extrêmes<br />
que représentent les agents libres et le parcours de carrière traditionnel. Comme le nom l'indique, une « fast<br />
company » a tendance à se construire et à se transformer rapidement ou à se démanteler dès que nécessaire.<br />
Elle génère un sens plus important d'appartenance et de continuité que la démarche d’agent libre. Là encore,<br />
la confiance et la loyauté ne relèvent pas du fait accompli, il faut les développer et les entretenir.<br />
Ces nouvelles entreprises permettent une organisation stable, même si elle est temporaire, où les<br />
engagements mutuels peuvent créer des relations et un lien social, dans lesquels le fait de trouver les bons<br />
profils avec qui et pour qui travailler devient le vrai défi. L’enjeu consiste à sortir de la relation « eux » et<br />
« nous » pour parler de la relation à l’employeur ou à la hiérarchie. C'est dans de telles structures que<br />
l’utilisation des NTIC permet de « se rapprocher des collègues comme des clients ». 14<br />
Ces deux exemples, même s’ils ne sont pas encore largement rép<strong>and</strong>us, révèlent un changement dans la<br />
relation entre le travail et l'organisation. Auparavant, l'organisation était plus ou moins fixée et se basait<br />
essentiellement sur la hiérarchie, l'ancienneté et les diplômes pour organiser et gérer les activités. C’est<br />
l’organisation qui déterminait les tâches. Les NTIC constituent l’outil clé pour inverser cette relation. La<br />
nature de la tâche et les besoins de ceux qui sont impliqués peuvent maintenant déterminer l'organisation à<br />
adopter.<br />
Ainsi, l'organisation n'est plus fixée, car elle est simplement devenue un des outils utilisés pour exécuter une<br />
tâche. En clair, les multiples caractéristiques des tâches et des intérêts se manifestent dans toute une diversité<br />
d'organisations. Cela constitue un défi autant qu'une merveilleuse opportunité. Comment la politique, les<br />
institutions et les structures européennes peuvent-elles favoriser de nouvelles formes de travail et générer des<br />
opportunités (peut-être aussi en protégeant) pour ceux qui pourraient ne jamais devenir des « vedettes »<br />
même s’ils en ont envie et la capacité ?<br />
3) Les lieux de travail qui changent<br />
Tout comme pour le travail lui-même, les environnements et contextes de travail novateurs prolifèrent dans<br />
le terrain fertile créé autour des NTIC. La diversité est si gr<strong>and</strong>e que certains d'entre eux prennent des<br />
directions opposés, comme, par exemple, les lieux de travail qui deviennent à la fois plus ou moins<br />
personnalisés. Alors que les vies privée et professionnelle se mélangent, nous pouvons observer plusieurs<br />
exemples de personnalisation de l'espace.<br />
Dans certains cas, comme pour de nombreuses entreprises de la Silicon Valley en Californie, les employés<br />
rachètent leur « bureau » et clament qu'il est à eux. Parce qu'ils y passent tellement de temps, à n'importe<br />
quelle heure du jour ou de la nuit, que les bureaux deviennent des habitations avec des affaires et meubles<br />
personnels. Ceci est bien sûr poussé à l’extrême, mais cela existe.<br />
De même, de nombreuses personnes parmi les nouveaux télétravailleurs à domicile organisent une partie de<br />
leur maison en bureau personnel, plus ou moins isolé du reste de l'espace domestique, mais néanmoins<br />
inévitablement affecté par les activités ordinaires de la famille.<br />
A l'opposé, il existe de plus en plus d’exemples d'espaces de travail dépersonnalisés, par exemple, ce qui est<br />
appelé le « hot-desking » qui a tendance à démolir les murs du bureau traditionnel, dans lequel les personnes<br />
avaient leur espace personnel et permanent, pour le remplacer par un espace commun où il faut réserver, à<br />
l’avance, l'espace nécessaire pour une durée déterminée. Dans des entreprises comme Oticon à Copenhague<br />
ou Andersen Consulting à Paris, les cloisons rigides disparaissent alors que de nombreux employés<br />
entreposent leurs quelques affaires personnelles dans un caisson mobile, se déplacent à volonté, et se<br />
14 Les mouvements free agent et fast company ont été décrits pour exemple par Daniel Pink et le Fast Company Magazine.<br />
22
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
branchent dans la prise la plus appropriée, selon qu'ils souhaitent se retrouver dans un endroit tranquille ou<br />
travailler avec un groupe de collègues.<br />
Ces exemples sont liés à d'autres nouveaux concepts de lieu de travail, dus en gr<strong>and</strong>e partie à la technologie, mais bien<br />
sûr aussi à d'autres facteurs, comme des règles de ressources stratégiques et humaines spécifiques, qui sont aussi<br />
importantes. Beaucoup de gr<strong>and</strong>es entreprises commencent à repenser leurs stratégies et leurs environnements de<br />
bureau et de lieu de travail, souvent en même temps qu'un déménagement.<br />
Par exemple, le nouveau siège de British Airways à Londres a déménagé de Heathrow pour de nouveaux locaux. Le<br />
bâtiment a été conçu non pas pour impressionner de l'extérieur, comme c'était le cas auparavant, mais pour faire<br />
impression sur les employés qui y travaillent. Cela se fait en intensifiant le plus possible les contacts internes entre tous<br />
les niveaux d'employés et de direction, en mélangeant les espaces personnalisés et dépersonnalisés, en élaborant les<br />
installations et les fonctions autour de rues, de cafés, de restaurants, de boutiques, de salles de sport... qui se trouvent<br />
tous à l’intérieur du bâtiment. Il y a aussi des zones « d'atterrissage » pour les employés qui arrivent de voyage, les<br />
salles d'équipes et les aires de repos. L'objectif primordial était de créer des endroits attractifs pour prendre son temps et<br />
se relaxer, et de pouvoir préparer des réunions sereinement, afin de créer une nouvelle culture et augmenter la flexibilité<br />
et l'innovation.<br />
Bien sûr, tout cela est rendu possible par la technologie, pas seulement les ordinateurs portables et les réseaux locaux<br />
mais aussi les téléphones cellulaires. Ces exemples illustrent la façon dont les nouvelles formes de travail, basées sur<br />
l’utilisation des NTIC, permettent aux individus d'être mobiles et flexibles aussi bien sur leur lieu de travail qu'à<br />
l'extérieur. 15<br />
4) Le mélange travail, vie et apprentissage<br />
Une des principales caractéristiques de la société de l'information est la rupture des barrières entre les<br />
personnes, les lieux, les rôles et les activités, pour laquelle les NTIC jouent un rôle crucial. Encore une fois,<br />
cela présente à la fois des avantages et des inconvénients ; les avantages sont la créativité et de nouvelles<br />
formes d'expression, la santé et le bien-être ; les inconvénients sont l'effacement des bonnes vieilles<br />
certitudes et la difficulté à s'adapter non pas à quelques situations nouvelles mais à un nombre important de<br />
situations et de dem<strong>and</strong>es variables. Les modèles industriels selon lesquels nous avons travaillé, appris et<br />
vécu étaient jusqu’à maintenant basés sur des unités discrètes de temps et d'espace, et des répartitions claires.<br />
Le style de la société de l'information est au contraire flou et agité.<br />
On peut attribuer cela au changement des relations entre emploi et sans-emploi, employé et employeur,<br />
entrepreneur et client, et entre le lieu de travail et les autres endroits. Ce ne sont pas seulement les différentes<br />
personnes et les divers lieux qui présentent une variété de rôles et d'usages, mais aussi le fait qu’il faille<br />
décrypter en permanence. La prétendue société de 24/24 heures, dans laquelle a cours la disponibilité des<br />
services à n'importe quelle heure et où tout un chacun peut décider à n’importe quel moment de travailler ou<br />
d’apprendre, sont des aspects importants de ce développement. 16<br />
Dans cette situation, la société, comme les individus qui la composent, a besoin de recréer de nouveaux<br />
équilibres, souvent à partir de rien, comme il y a peu d’antécédents pour nous guider. De nouvelles limites<br />
sont nécessaires en ce qui concerne le temps et l'espace, par exemple entre le travail et la vie privée, la<br />
famille et la vie en communauté, où ces activités ne sont pas nécessairement dissociées complètement<br />
comme dans le passé, mais où le choix et la complémentarité sont souverains. Nous avons besoin de<br />
nouveaux concepts de règles de gestion du temps pour aller, par exemple, à l'encontre de l'idée selon laquelle<br />
les technologies qui font soi-disant gagner du temps, en fait, nous en laisse de moins en moins et génèrent de<br />
plus en plus de stress.<br />
Les problèmes d’identité et psychologiques rencontrés par de nombreuses personnes dans ces nouvelles<br />
situations nécessitent de nouvelles approches, afin de créer des structures individuelles et collectives relatives<br />
au temps et à l'espace, notamment dans le domaine du travail. Cela doit faire partie d'une nouvelle perception<br />
15 Rapporté dans The Economist, 1 er août 1998, p. 59. Pour d'autres exemples voir l'étude de cas « Functional Office » aux Pays-Bas (section 3.11) et<br />
le magazine Fast Company, août 1998, décrivant les nouveaux bâtiments de Nortel situés en dehors de Toronto (Canada).<br />
16 Voir The 24 Hour Society par Leon Kreitzman, Profile Books Ltd., 1999.<br />
23
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
du travail, de la vie et de l'apprentissage, soutenue par des principes et un encadrement légal, mais qui<br />
permette aussi la diversification. 17<br />
1.4 Le rapport « Télétravail 99 »<br />
La mission de la Communauté européenne du travail à distance, en partenariat avec la Commission<br />
européenne, est de diffuser largement les théories, concepts et pratiques des nouvelles méthodes de travail<br />
afin de toucher un maximum de personnes dans les entreprises et dans leur réalités quotidiennes à travers<br />
l’Europe. Le nouveau programme IST (Technologies de la société de l'information), particulièrement la<br />
« ligne d’action II » dont les premiers projets devraient être engagés avant la fin de l’année 1999, le<br />
processus de dialogue social et les fonds structurels ainsi que le processus de réglementation et le forum de la<br />
société de l’information, œuvrent ensemble à y parvenir. Il est important de saisir cette opportunité unique en<br />
conjuguant tous nos efforts.<br />
Il reste de nombreuses difficultés pratiques et techniques associées au travail à distance, résultant des<br />
frustrations des utilisateurs. Le défi des prochaines années, et plus spécialement par rapport au travail à<br />
distance dans le programme IST, n'est pas de persuader les individus de se débrouiller, comme nous le<br />
faisons souvent aujourd'hui avec les PC, les modems et les outils techniques pas encore bien adaptés, mais<br />
plutôt de progresser avec le développement technologique, pour créer des outils beaucoup plus appropriés à<br />
la plupart des besoins professionnels spécifiques. Il sera alors beaucoup plus facile de prédire et<br />
d’accompagner les changements sociaux et l'organisation qui généreront les nouveaux emplois et la<br />
productivité dont nous avons besoin.<br />
Le rapport « <strong>Telework</strong> 99 » fournit un instantané à la mi-99 et un panorama de l’état du développement du<br />
télétravail en Europe, ainsi que de l'activité de la Commission européenne dans ce domaine. Suite à<br />
l’introduction qui vient d’être présentée, il y a quatre sections principales, chacune contribuant à une<br />
description d'ensemble et à une analyse actuelle du télétravail en Europe, mais aussi à anticiper les<br />
développements futurs.<br />
La Section 2 présente une vue d'ensemble des technologies en rapport avec le travail à distance. Mi-1999 est<br />
le moment approprié pour faire le point, alors que les activités de recherche et de développement<br />
technologiques du 4 ème programme-cadre (en particulier, les programmes ACTS, ESPRIT et Telematics)<br />
s'achèvent et que le 5 ème programme-cadre IST démarre. Cet inventaire utile constitue un regard en arrière et<br />
en avant sur les technologies, et montre quels sont leurs liens avec les nouvelles méthodes de travail.<br />
La Section 3 établit un bilan sur le travail à distance à travers l'Europe, en incluant les dernières estimations<br />
quantitatives de la montée du travail à distance dans différents pays. En plus d'une évaluation au niveau<br />
européen et de la première publication des résultats d'une récente et importante étude en Europe, cette section<br />
examine la situation de chaque Etat-membre dans le contexte des développements européens et<br />
internationaux, et détermine le statut du télétravail en Europe Centrale et en Europe de l'Est et chez nos<br />
principaux concurrents, afin de procurer un repère international. Un compte rendu des principaux<br />
événements sur le télétravail en Europe l'année dernière, dont la Semaine européenne du télétravail de 1998<br />
et l'Assemblée européenne à Lisbonne en septembre 1998, est aussi relaté.<br />
La Section 4 examine le rôle de la Commission européenne et ses initiatives par rapport au télétravail en<br />
Europe, en fonction de l'agenda de recherche (en particulier le 5 ème programme pour la recherche et le<br />
développement technologique, de 1999 à 2002), de la réglementation et de l'application des fonds structurels.<br />
Pour chacune des principales lignes d'action de la Commission, les activités liées au télétravail sont évaluées<br />
et leur progression et leur réalisation sont résumés.<br />
La Section 5 observe le futur à court et à moyen terme, particulièrement en ce qui concerne les<br />
développements des marché et des décisions pour le télétravail et les téléactivités. Les principaux<br />
événements et initiatives pour le reste de l'année sont mis en évidence, y compris l'Agenda du télétravail<br />
européen, l'Assemblée sur le télétravail à Aarhus (Danemark) en septembre 1999, et la Semaine européenne<br />
du télétravail pendant la première semaine de novembre 1999.<br />
17 Voir Information <strong>and</strong> Communication Technologies <strong>and</strong> the Information Society Panel Report, Institute of Prospective Technological Studies,<br />
Séville (Espagne), faisant partie du programme Joint Research Centre’s Futures de la Commission européenne, avril 1999.<br />
24
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Les annexes contiennent d'autres informations détaillées et structurées, avec un rapport sur la Semaine<br />
européenne du télétravail de 1998 et une présentation de projets liés au télétravail, des sources d’information,<br />
des publications et des références. Ceci est destiné à démontrer la gr<strong>and</strong>e portée du travail à distance en<br />
Europe, à permettre l'accès aux principales données disponibles et à présenter les personnes impliquées. Le<br />
tout se base sur la contribution considérable effectuée par de nombreuses personnes dans toute l'Europe, en<br />
association avec la Commission européenne.<br />
25
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
2 L’évolution technologique et sociale suscite de nouvelles méthodes de travail<br />
Cette section établit un lien entre, d’une part, l’évolution de nos attitudes et de notre appréhension de la<br />
technologie, et, d’autre part, la transformation de nos méthodes de travail. Elle traite notamment de la<br />
manière dont elle révolutionne le monde du travail et des affaires, ouvre de nouvelles perspectives et exige<br />
une approche différente du travail à distance.<br />
2.1 De nouvelles attitudes face à la technologie<br />
L’évolution du travail à distance (voir Section 1.3, L’expansion du travail à distance) s’est accompagnée<br />
d’un changement de comportement face aux nouvelles technologies de l’information et de la communication<br />
(NTIC). En fait, le travail à distance a influencé l’attitude du public face à ces technologies. Il a constitué<br />
l’une des premières évolutions, dans le monde des affaires, à être le fait d’ « utilisateurs » individuels plutôt<br />
que de spécialistes de l’informatique ou de stratèges d’entreprise. La couverture médiatique des premières<br />
activités de télétravail mettait l’accent sur des aspects personnels tels que le style de vie, la famille et le<br />
foyer. Les premiers télétravailleurs étaient souvent les premiers, dans leur entourage, à investir dans un<br />
ordinateur personnel dans un but « sérieux » (c’est-à-dire pour le travail), à la différence des spécialistes ou<br />
des informaticiens amateurs. La notion d’ordinateur « personnel » était alors une nouveauté. Jusque là, seules<br />
les entreprises en possédaient et c’étaient des spécialistes de l’informatique qui décidaient de leur emploi,<br />
plutôt que des « utilisateurs ordinaires ».<br />
Aujourd’hui, les réactions face à l’évolution technologique sont totalement différentes. En moyenne, environ<br />
un foyer européen sur quatre possède déjà au moins un ordinateur personnel 18 ; dans certains pays, cette<br />
proportion est supérieure à 50 %, voire proche de 100 % dans certains milieux. Quant à l’ordinateur, ce n’est<br />
plus un objet imposé par « la direction » ou le service informatique. Désormais, c’est pour beaucoup un outil<br />
du quotidien ; il permet de mettre son savoir-faire et ses compétences en pratique pour obtenir des résultats,<br />
faire des découvertes et se divertir. Ceux qui les achètent pour leur propre usage à domicile voient s’ouvrir<br />
de nouvelles perspectives et comptent exercer une influence sur la manière dont ils sont utilisés sur leur lieu<br />
de travail.<br />
Dans les années 90, le passage du statut d’ « utilisateur passif » devant se contenter de ce qui lui tombait sous<br />
la main à celui d’utilisateur conscient de ses choix a concerné aussi bien les services de communication que<br />
les applications et les périphériques. À la fin des années 80, la plupart des foyers européens disposaient<br />
simplement d’ « un téléphone » et d’un service téléphonique élémentaire, généralement fourni par un<br />
opérateur en situation de monopole. Avec la libéralisation du marché des télécommunications, le<br />
consommateur européen peut aujourd’hui choisir – et il le fait effectivement – parmi différents fournisseurs<br />
de services élémentaires de télécommunications, différents types de services et de connexions, ainsi que dans<br />
une gamme en constante expansion d’appareils de communication. La popularité de l’Internet a renforcé la<br />
tendance à interconnecter et à fusionner les périphériques d’ « information » et de « communication »,<br />
suscitant du même coup le désir de se les procurer et de les utiliser. Le succès remporté par les téléphones<br />
portables a incité à fournir sous une forme miniaturisée, plus légère et entièrement portable, toutes les<br />
technologies équipant désormais nos bureaux et nos foyers, notamment celles que nous utilisons tant pour<br />
nos loisirs que dans les affaires et le travail. (Voir tableau ci-après.)<br />
Dans les années 70 et au début des années 80, il était souvent question de « technophobie », la peur des<br />
nouvelles technologies. En réalité, ces craintes se fondaient sur l’incapacité supposée de l’individu à gérer et<br />
à maîtriser la technologie et ses implications, à une époque où relativement peu de gens se comportaient en<br />
« utilisateurs conscients de leurs choix ». À la fin des années 90, ces peurs avaient largement fait place à une<br />
préoccupation d’ordre social vis-à-vis de ceux qui ne parviennent pas à comprendre et à utiliser ces<br />
18 Prévision EITO de 1998<br />
26
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
technologies (ou qui n’ont pas les moyens de les acquérir), les « démunis de l’information ». Dans les pays<br />
développés, le point de vue qui prévaut aujourd’hui est que les NTIC font d’ores et déjà partie du tissu<br />
social, et que cette tendance devrait se confirmer. Chaque foyer aura accès à l’Internet ainsi qu’à la télévision<br />
et à la radio numériques. Les NTIC seront intégrées à des articles de consommation courante, tels que les<br />
voitures et les télécopieurs, les réfrigérateurs et les postes de radio, voire les chaussures et les lunettes. La<br />
question n’est plus : « Les aurons-nous et les utiliserons-nous ? », mais « Quel usage en ferons-nous et pour<br />
quels résultats ? ». Plus précisément, dans le contexte du présent rapport, « Comment les nouvelles<br />
technologies peuvent-elles contribuer à améliorer la situation de l’emploi et la manière de travailler ? »<br />
Adoption, en pourcentage, de différents périphériques NTIC par les foyers européens<br />
Source : Eurostat Information Society Barometer 1998<br />
% équip. ménages PC CD Rom Modem Internet Mobile<br />
Belgique 33 19 10 8 26<br />
Danemark 57 45 25 25 43<br />
Allemagne 31 23 10 7 19<br />
Grèce 12 7 2 3 29<br />
Espagne 28 18 5 5 26<br />
France 23 17 6 4 26<br />
Irl<strong>and</strong>e 26 17 9 8 28<br />
Italie 27 17 7 6 44<br />
Luxembourg 43 35 15 14 37<br />
Pays-Bas 59 40 25 20 24<br />
Autriche 31 24 10 7 36<br />
Portugal 18 11 4 3 30<br />
Finl<strong>and</strong>e 39 27 18 17 64<br />
Suède 60 50 34 40 60<br />
R-U 35 20 9 11 32<br />
EU15 31 21 9 8 30<br />
2.2 Point de vue de l’utilisateur sur les nouvelles technologies<br />
Le rythme de l’évolution technologique suscite deux points de vue très différents. Le premier, c’est « le<br />
dilemme de l’acheteur », problème connu dans le monde des affaires depuis une trentaine d’années, la<br />
question qui se pose étant : « Dois-je acheter aujourd’hui, alors que je sais parfaitement que la semaine<br />
prochaine ou le mois prochain, j’aurai la même chose pour moins cher ou mieux pour le même prix ? »<br />
L’histoire montre que nous partons généralement du principe que les prix vont augmenter à court terme, plus<br />
ou moins vite. L’évolution technologique a toujours permis de réduire les coûts. Toutefois, les progrès<br />
technologiques important mettent généralement des années ou décennies avant de s’imposer sur le marché et<br />
à l’utilisateur. Dans les économies libérales, les effets des NTIC se voient chaque jour. Les premiers « PC<br />
d’entreprise » coûtaient l’équivalent de plus de € 10 000 ; le particulier peut aujourd’hui acheter un modèle<br />
st<strong>and</strong>ard d’une puissance 1000 fois supérieure pour moins du dixième de ce prix. Dans les communications<br />
mobiles, nous sommes passés d’appareils et de services coûteux, réservés de fait aux dirigeants, à des<br />
téléphones pour les étudiants et les enfants en quelques années seulement.<br />
Le second point de vue est la « frustration de l’utilisateur de niveau expert ». Ce type d’utilisateur pousse la<br />
technologie dans ses derniers retranchements. Il sait parfaitement qu’il existe déjà une technologie plus<br />
performante, mais qu’elle n’est pas encore disponible sur le marché ou qu’elle est encore trop coûteuse. Ce<br />
problème est très net chez les internautes actifs : ils souhaitent disposer de communications plus rapides,<br />
27
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
savent que des technologies de communication plus performantes existent déjà et attendent qu’un fournisseur<br />
les commercialise sous une forme pratique et à un prix raisonnable.<br />
Ces différentes perspectives reflètent des situations très diverses quant à l’appréhension de la technologie et à<br />
son utilisation, tant par l’entreprise que par le particulier. Ainsi, deux personnes ayant les mêmes besoins et<br />
utilisant la même technologie peuvent la percevoir très différemment. Prenons pour exemple le courrier<br />
électronique et deux utilisateurs du même logiciel et du même service. Le premier a pris le temps de les<br />
maîtriser et d’utiliser toutes leurs fonctionnalités. Le courrier entrant fait l’objet d’un tri préalable, par<br />
rubriques et par niveau de priorité. Le courrier venant de certaines personnes apparaît en surbrillance pour<br />
attirer l’attention. Les avis et les discussions reçus de listes de diffusion sont conservés afin d’être lus<br />
ultérieurement. Les courriers publicitaires sont supprimés dès leur réception. Cet utilisateur connaît<br />
parfaitement les possibilités et les limites de la technologie. Il sait non seulement tirer parti de tous les<br />
moyens de gagner du temps et de communications plus performantes, mais il est constamment à l’affût de<br />
nouvelles améliorations. La situation du second utilisateur est très différente. Tout le courrier entrant est<br />
placé dans une corbeille d’arrivée unique et présenté tel quel ; autrement dit, les messages importants sont<br />
noyés au milieu des circulaires de routine, des messages provenant de groupes de discussion et des messages<br />
publicitaires. Nos deux utilisateurs reçoivent le même volume de courrier, mais le premier est extrêmement<br />
satisfait et en exploite pleinement les fonctionnalités, t<strong>and</strong>is que le second se plaint de recevoir « trop de<br />
courrier » et « trop de publicité ».<br />
Les nouvelles technologies ont quelque chose à offrir à ces deux utilisateurs. Le premier y trouve de<br />
nouvelles fonctionnalités telles que les séquences audio et vidéo incorporées au courrier électronique, grâce à<br />
des communications plus rapides, des processeurs plus puissants et des supports de stockage meilleur marché<br />
et plus rapides d’accès. Quant au second, il y trouve une meilleure ergonomie, par exemple lorsque<br />
l’application qu’il utilise détecte qu’il a besoin de conseils et les présente sous une forme plus pratique. Cela<br />
aussi nécessite un matériel plus performant et une capacité accrue, ainsi qu’une connaissance, approfondie<br />
constamment, par les développeurs des besoins et des préférences des utilisateurs, sans parler d’une<br />
« intelligence » plus gr<strong>and</strong>e des logiciels proprement dits.<br />
Cet exemple peut s’appliquer à toutes les utilisations de la technologie, depuis la conception de sites Web,<br />
l’ingénierie et la structuration du contenu jusqu’à la recherche en ligne, ou depuis l’accès plus facile et<br />
pratique jusqu’aux fonctions les plus « discrètes » des téléphones portables, en vue de se connecter plus<br />
facilement à l’Internet en déplacement, à l’hôtel, dans la salle d’attente de l’aéroport ou dans l’avion. Ainsi,<br />
les NTIC et la société de l’information dans le cadre des quatrième et cinquième programmes-cadre (Section<br />
4 du présent rapport) devraient conduire à un rapprochement des besoins extrêmement divers des utilisateurs<br />
des services de recherche et développement des fournisseurs. Un engagement actif des utilisateurs, novices<br />
ou expérimentés, est essentiel pour proposer des projets sous bien des aspects du nouveau programme IST<br />
(Information Society Technologies – technologies de la société de l’information).<br />
2.3 Évolution technologique et méthodes de travail<br />
La manière dont nous gérons nos affaires et notre travail est déterminée par un certain nombre de facteurs<br />
sociaux, culturels, économiques et juridiques. L’évolution technologique apporte de nouvelles méthodes de<br />
travail et ce, de trois manières :<br />
1. La technologie permet d’exécuter les tâches actuelles plus vite, de manière plus cohérente et pour un<br />
moindre coût. Autrement dit, nous obtenons les mêmes résultats en y consacrant moins de temps,<br />
d’efforts et de moyens financiers ; ou bien nous en faisons davantage dans le même temps, avec les<br />
moyens.<br />
2. La technologie permet d’exécuter certaines tâches à distance, alors qu’il fallait jusqu’ici se rendre à un<br />
endroit particulier.<br />
28
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
3. La technologie permet à de nouvelles activités, inenvisageables auparavant en raison de leur coût ou de<br />
la somme de travail requise, de voir le jour.<br />
La mise en application de n’importe quelle combinaison de ces effets permet l’apparition de nouvelles<br />
méthodes de travail. Dans les premières applications de la technologie au monde du travail et de<br />
l’information, l’accent était mis sur le premier facteur, les répercussions se faisant sentir chez les cols blancs.<br />
Par exemple, l’introduction des photocopieurs a réduit la dem<strong>and</strong>e en dactylographes ; quant aux logiciels de<br />
gestion des paies et de comptabilité, ils ont contribué à réduire la dem<strong>and</strong>e en employés chargés de la tenue<br />
des comptes. Dans un deuxième temps, l’accent a été mis non plus sur la seule réduction des coûts, mais sur<br />
l’amélioration des résultats. Par exemple, les tableurs ont permis aux dirigeants et aux professionnels de<br />
modéliser et d’étudier différents scénarios avant de prendre une décision et de lancer un projet.<br />
2.3.1 Évolution des processus et des attributions<br />
Aujourd’hui, le développement de la technologie et son application au monde du travail portent surtout sur le<br />
second et le troisième facteurs, bien qu’elle ne cesse pas pour autant de viser à réduire les coûts ou à<br />
augmenter les performances. Une prise de conscience et une utilisation généralisées de l’Internet montre que<br />
la technologie a contribué à abolir les distances, t<strong>and</strong>is que l’adoption rapide du Web a favorisé l’innovation<br />
dans les méthodes de gestion.<br />
Il s’est ensuivi une évolution depuis la simple amélioration, en interne, des conditions dans lesquelles se<br />
déroulaient les différentes activités existantes, jusqu’à une remise en question plus radicale de processus<br />
entiers au niveau de l’ensemble de l’entreprise. Désormais, au lieu de : « Comment mieux faire ceci ou<br />
cela ? », nous avons tendance à dem<strong>and</strong>er : « Cette activité est-elle vraiment indispensable ? ». Si la réponse<br />
reste affirmative, nous nous dem<strong>and</strong>ons alors si elle doit toujours être assumée par le personnel en place dans<br />
le contexte existant, ou bien s’il est possible de la « refondre » plus radicalement.<br />
De ce fait, nous sommes aujourd’hui en mesure d’effectuer certains travaux entièrement en dehors de<br />
l’entreprise, soit en les sous-traitant à des entreprises spécialisées, soit en confiant la responsabilité de<br />
certaines tâches au client ou à un fournisseur. Par exemple, les distributeurs automatiques de billets<br />
permettent au client d’interagir directement avec les ordinateurs de la banque plutôt qu’avec son personnel.<br />
Les services bancaires entièrement en ligne élargissent l’éventail des tâches dont le consommateur peut se<br />
charger directement, ce qui réduit encore le travail de manipulation de données par le personnel rémunéré par<br />
la banque. Dans une certaine mesure, toutes les formes de commerce électronique ont le même effet, le client<br />
ou le fournisseur interagissant directement avec le système en se chargeant d’un certain nombre de tâches.<br />
Un autre exemple courant est la tendance de plus en plus marquée à réserver les billets d’avion et les régler<br />
directement à la compagnie aérienne. Au lieu du personnel du service de réservation ou d’une agence de<br />
voyage, c’est désormais le client qui s’en charge. Dans la plupart des cas, le consommateur n’y voit pas un<br />
« travail », mais un moyen plus direct et plus rapide d’obtenir une prestation.<br />
Dans certains cas, l’effort fourni par le consommateur est reconnu et récompensé directement, par exemple<br />
par une remise sur le prix du billet ou par des conditions plus avantageuses pour les dépôts et les prêts<br />
bancaires. Dans presque tous les cas, ces changements se traduisent par une réduction relative de la<br />
proportion du travail administratif ou mécanique/de routine au sein de l’entreprise, t<strong>and</strong>is qu’on assiste à une<br />
hausse relative de la part du travail de gestion et technique, ainsi que de l’ensemble des efforts suscités par<br />
l’innovation et le changement, par rapport au maintien des méthodes existantes. Cette tendance favorise à<br />
son tour le télétravail, puisque le travail de gestion et technique, ainsi que l’innovation, ne dépendent plus<br />
d’un lieu particulier.<br />
2.3.2 Le « lieu de travail » : nouvelles perspectives<br />
29
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Les transactions en ligne entre fournisseurs et clients ont également eu des répercussions sur la nécessité<br />
pour de nombreuses entreprises d’appréhender leur activité au niveau international ou mondial, plutôt que<br />
localement ou au niveau national. Lorsqu’une société propose des produits ou des services par<br />
l’intermédiaire d’un site Web, tout utilisateur de l’Internet, quel que soit l’endroit où il se trouve dans le<br />
monde, peut s’informer des offres disponibles et devenir un client potentiel.<br />
Auparavant, tous les messages promotionnels et publicitaires étaient influencés, dans une certaine mesure,<br />
par leur contexte géographique. Aujourd’hui, le Web inverse cette tendance. Les consommateurs partent du<br />
principe qu’ils peuvent faire affaire avec une société disposant d’un site web, à moins que celle-ci ne précise<br />
explicitement qu’elle ne commercialise ses produits que dans une zone géographique particulière. Toutefois,<br />
cette possibilité peut être limitée par plusieurs facteurs. Par exemple, si certains ne voient aucun inconvénient<br />
à acheter certains produits ou services « en ligne » dans une langue étrangère, la plupart des gens souhaitent<br />
qu’ils soient dans leur propre langue.<br />
Là aussi, la combinaison de la technologie et du travail à distance est séduisante pour l’entreprise consciente<br />
des perspectives que cela représente. Il est aujourd’hui possible d’intégrer des utilitaires de traduction<br />
automatique aux sites Web et aux navigateurs. Ainsi, un utilisateur d’expression allem<strong>and</strong>e peut visiter un<br />
site en français dont le contenu est traduit automatiquement, pour un coût dérisoire, voire nul, pour le<br />
propriétaire du site ou l’utilisateur. Certes, ce mode de traduction ne peut généralement pas restituer toutes<br />
les nuances d’un message commercial sophistiqué. Cependant, il suffit généralement à l’utilisateur pour<br />
comprendre quels sont les articles vendus et à quelles conditions, surtout si le propriétaire du site a veillé à<br />
utiliser un langage simple. Quant au travail à distance, ce dernier peut, bien sûr, confier la réécriture du texte<br />
ainsi traduit à des auteurs d’expression allem<strong>and</strong>e résidant en Allemagne, afin de présenter son site dans un<br />
style plus naturel et, en conséquence, plus efficace.<br />
Cet exemple montre bien comment la technologie permet de nouvelles activités inenvisageables auparavant.<br />
Aujourd’hui, même la plus petite entreprise peut proposer ses produits dans de nombreux pays et de<br />
nombreuses langues pour un coût relativement modeste. Certes, il subsiste le coût et la complexité des<br />
procédures d’exportation, d’expédition, etc. Cependant, au sein de l’Union européenne, cette barrière,<br />
mineure, disparaîtra peu à peu. Même dans le commerce international, l’infrastructure de sociétés<br />
multinationales spécialisées dans la logistique telles qu’UPS ou TNT permet aujourd’hui même aux petites<br />
entreprises de s’ouvrir à l’exportation. Ces sociétés font alors appel à la technologie pour optimiser leur<br />
rapport prestations-coûts.<br />
2.3.3 Indépendance vis-à-vis du lieu de travail<br />
La technologie repousse également sans cesse la frontière entre une fonction ou un travail « local » (c’est-àdire<br />
exigeant la présence de la personne à un endroit particulier) et une fonction ou un travail indépendant du<br />
lieu (autrement dit, ce travail pouvant être effectué n’importe où, selon les besoins de l’employeur ou de la<br />
personne qui en est chargée).<br />
À ce sujet, la chirurgie illustre parfaitement cette situation. Il y a cinq ou dix ans, nous aurions considéré<br />
évident que, pour pratiquer une opération, le chirurgien et le patient devaient se trouver dans la même salle.<br />
Le cliché qui prévalait alors était celui du chirurgien, scalpel en main, travaillant directement sur le corps du<br />
patient.<br />
Aujourd’hui, lors de certaines interventions délicates, le chirurgien manipule ses instruments à distance.<br />
Certes, il est dans la même salle d’opération, mais il ne touche pas directement le patient ni les instruments<br />
(appareils semi-robotisés miniaturisés). Quant à la « téléchirurgie », elle fait actuellement ses premiers pas. Il<br />
existe déjà dans le monde des centaines d’exemples d’interventions effectuées avec l’assistance, par<br />
visioconférence, d’un spécialiste dispensant ses conseils à un généraliste ou un auxiliaire médical sur place.<br />
Quant à la télé-intervention à proprement parler, ce n’est plus qu’une question d’amélioration des<br />
30
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
technologies existantes, de confiance, d’expérience dans la recherche et d’évolution des réglementations en<br />
place. L’exemple de la chirurgie illustre parfaitement la manière dont la technologie permet d’effectuer<br />
presque tout « à distance ».<br />
2.3.4 Entreprises nouvelles, métiers nouveaux<br />
Les « concepteurs de pages web », qui travaillent chez des « prestataires de services web » constituent un<br />
excellent exemple de ces nouveaux métiers. Cette activité nécessite d’allier la connaisssance des<br />
technologies actuelles et naissantes, ou un intérêt pour celles-ci, à celle des nouvelles méthodes de<br />
communication avec les individus ou les entreprises. Pour cela, il est nécessaire de disposer de personnes<br />
douées pour la technologie et la communication, possédant également une « bonne connaissance de<br />
l’environnement en ligne et de la manière dont les gens y réagissent .<br />
Il y a dix ans, c’est le type de combinaison que l’on se serait attendu à rencontrer chez un stratège ou un<br />
dirigeant informatique, au plus, par gr<strong>and</strong>e entreprise. La société à la recherche de la perle rare aurait dû<br />
consacrer des sommes importantes et recourir à des chasseurs de têtes. En outre, il aurait fallu payer des<br />
salaires élevés et offrir des avantages séduisants. Aujourd’hui, même la plus petite des entreprises soucieuse<br />
de percer sur le marché en ligne doit impérativement trouver ou former ces personnes. La combinaison de<br />
compétences requises pour réussir dans les affaires change rapidement et les opportunités offertes à ceux qui<br />
s’orientent vers ces nouveaux métiers sont considérables.<br />
De même, l’on assiste à l’apparition de nouveaux types d’entreprise. Fin 1998, la chaîne britannique Dixons,<br />
spécialisée dans l’électronique gr<strong>and</strong> public, définissait une nouvelle tendance dans les services Internet en<br />
lançant une offre « Freeserve », à savoir un service d’accès à l’Internet gr<strong>and</strong> public entièrement gratuit, seul<br />
le coût des communications au tarif local étant facturé par l’opérateur téléphonique. En juillet 1999, cette<br />
offre était devenue une filiale à part entière, au capital en actions de € 3 milliards 19 . Ce n’est là qu’un<br />
exemple des milliers d’entreprises nouvelles de toutes tailles, qui ont d’ores et déjà vu le jour en Europe<br />
depuis l’apparition de la société de l’information.<br />
2.4 Développement des technologies et des infrastructures face aux exigences du travail à<br />
distance<br />
Pour répondre aux exigences des nouvelles méthodes de travail du programme IST (voir section 4), il est<br />
nécessaire de s’interroger sur les besoins des utilisateurs et d’élaborer des modèles efficaces alliant ces<br />
besoins au développement et au déploiement de la technologie. L’un de ces modèles a été présenté lors de la<br />
Journée d’information sur le télétravail de la Commission européenne, le 1 er juin 1999.<br />
Selon ce modèle, deux principaux facteurs influencent la manière dont les utilisateurs individuels perçoivent<br />
et exploitent la technologie dans le monde du travail : leur degré de contrôle relatif sur leur environnement<br />
de travail et leur degré de mobilité relatif pendant qu’ils exercent leur activité.<br />
La première figure illustre ce degré<br />
de contrôle. C’est lorsque<br />
l’utilisateur dispose d’un espace « à<br />
lui », autrement dit, une pièce où il<br />
est maître à bord, et qu’il choisit<br />
lui-même la technologie et son<br />
mode d’utilisation qu’il dispose du<br />
degré de contrôle optimal. Cette<br />
Contexte du télétravail pour les technologies et les infrastructures<br />
Influence nulle<br />
Degré de<br />
19 La réelle valeur sous-jacente des « actions Internet » est<br />
contrôle controversée.<br />
de Toutefois, Freeserve affichait quelque 1,3 million d’utilisateurs Déplacement au bout – de<br />
dix mois de fonctionnement. Cette société emploie un gr<strong>and</strong> l’environnement<br />
les consommateurs comme pour les sociétés.<br />
nombre de personnes et incite à l’expansion de l’e-business et véhicule des nouvelles de location méthodes de<br />
travail en rendant l’utilisation de l’Internet plus attrayante pour<br />
Assis à son Déplacement Déplacement –<br />
bureau<br />
dans le bureau véhicule personnel<br />
Sous contrôle<br />
31<br />
fixe<br />
Source: <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online - http://www.eto.org.uk<br />
Degré de mobilité<br />
Déplacement sur<br />
les lieux publics<br />
Transport<br />
aérien<br />
1 e classe<br />
En transit
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
situation est comparable à celle du bureau « privé » d’un cadre, qui accède beaucoup plus facilement à la<br />
technologie, par exemple, qu’un guichetier. Ainsi, le degré de contrôle diminue progressivement jusqu’à ce<br />
qu’il soit quasiment nul. Par exemple, une personne travaillant dans le hall des départs d’un aéroport contrôle<br />
parfaitement la manière dont elle utilise son matériel (par exemple, un ordinateur portable). Cependant, elle<br />
peut être dans l’impossibilité d’effectuer certaines tâches de routine telles qu’échanger du courrier<br />
électronique, le signal du réseau GSM étant trop faible dans un environnement souvent très protégé.<br />
La deuxième figure présente les différents degrés de mobilité et les associe au degré de contrôle. Un individu<br />
assis à son bureau peut être considéré « fixe » par rapport à un réseau local ou distant. L’individu qui se<br />
déplace dans son bureau ou dans son immeuble de bureaux est mobile localement, mais fixe<br />
géographiquement. S’il conduit sa voiture, il<br />
est très mobile, mais il garde largement le<br />
contrôle de son environnement de travail, Contexte du télétravail pour les technologies et les infrastructures<br />
bien que les aspects relatifs à la<br />
communication soient tributaires de la Influence<br />
qualité et de la portée du service de réseau nulle<br />
Salle d’embarquement aéroport<br />
choisi. Quant à l’individu qui se déplace sur<br />
Chambre d’hôtel (budget)<br />
un lieu public, où il est très dépendant de<br />
Degré de<br />
l’infrastructure et des services fournis par les<br />
Chambre d’hôtel (classe affaires)<br />
contrôle de<br />
autorités publiques et les commerces, il l’environnement Bureau privé<br />
représente le cas extrême d’une mobilité<br />
(senior)<br />
élevée et d’un contrôle réduit. L’utilisation<br />
des transports en commun représente un Sous contrôle<br />
Domicile<br />
(avec espace dédié)<br />
niveau intermédiaire : dans une certaine<br />
mesure, l’utilisateur peut faire son choix en<br />
Fixe<br />
Degré de mobilité<br />
fonction des prestations proposées. Par Source : <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online - eto.org.uk<br />
en transit<br />
exemple, la compagnie aérienne SAS met<br />
h //<br />
depuis quelques années un téléphone intégré au siège des passagers à la disposition des voyageurs d’affaires,<br />
alors que de nombreuses compagnies ne proposent aucun service de ce type. Fournir de telles<br />
prestations aux utilisateurs constamment en déplacement et « loin de leur base » constituera de plus en plus<br />
un avantage concurrentiel pour les sociétés qui auront compris cette nécessité et auront veillé à y répondre.<br />
Comme le montre la troisième figure, les réactions du marché sont en fait une combinaison de celles des<br />
utilisateurs et des fournisseurs de périphériques et de services ou d’infrastructures.<br />
Dans l’angle supérieur droit du modèle<br />
(mobilité plus élevée et contrôle<br />
individuel relativement réduit de<br />
l’environnement), l’évolution du<br />
télétravail est plus tributaire des<br />
investissements dans les infrastructures.<br />
Ce facteur est déterminé par les pouvoirs<br />
publics et par l’industrie. Par exemple, les<br />
autorités locales peuvent coopérer avec<br />
des fournisseurs de services GSM ou<br />
UMTS pour offrir un service local<br />
d’accès hautes performances dans les rues<br />
et les lieux publics. Cependant, de<br />
nombreux autres secteurs que les NTIC,<br />
par exemple l’hôtellerie et les industries<br />
Contexte du télétravail pour les technologies et les infrastructures<br />
Influen nulle<br />
Degré de<br />
contrôle de<br />
l’environnement<br />
Sous contrôle<br />
Source: <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online - http://www.eto.org.uk<br />
Degré de mobilité<br />
des loisirs et des voyages, de l’automobile, les sociétés autoroutières, les chemins de fer et différentes autres<br />
infrastructures de transport, ont également une influence sur cette évolution. À mesure que l’on s’approche<br />
fixe<br />
Dépendance supérieure vis-àvis<br />
des investissements dans<br />
les infrastructures (publics,<br />
privés)<br />
Dépendance supérieure vis-àvis<br />
des investissements<br />
individuels/d’entreprise<br />
En transit<br />
32
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
du secteur inférieur gauche (faible mobilité et contrôle individuel élevé), la dépendance se déplace vers les<br />
utilisateurs de la technologie, entreprises et individus.<br />
L’introduction de nouveaux produits et services dépend de l’investissement consenti par les fournisseurs<br />
dans le développement et le marketing. Quant à la réussite commerciale et à la dem<strong>and</strong>e, ainsi qu’à<br />
l’investissement qu’elle suscite, ils sont la conséquence de l’engouement des utilisateurs. La téléphonie<br />
mobile illustre parfaitement cette réaction des utilisateurs, qui ont incité à augmenter les investissements en<br />
vue d’améliorer les services et de réduire les coûts. Les solutions de visioconférence sont commercialisées<br />
depuis aussi longtemps que les téléphones portables, mais leur succès a été plus mitigé. Raisonnablement<br />
bien acceptées dans les gr<strong>and</strong>es entreprises implantées sur plusieurs sites, elles n’ont pas réussi leur percée<br />
sur le marché des PME et des particuliers, même sous forme de solutions prêtes à l’emploi.<br />
Il est impératif pour les chercheurs, les développeurs et les fournisseurs de mieux comprendre comment les<br />
technologies d’aujourd’hui sont utilisées et comment les consommateurs choisissent de nouveaux<br />
périphériques et de nouveaux services. C’est là que les aspects de la recherche socio-économique du<br />
programme sur les nouvelles méthodes de travail de la société de l’information jouent un rôle crucial<br />
(sections 4 et 5).<br />
2.5 La technologie et son contexte<br />
Le fait qu’une chose est possible ne signifie pas nécessairement qu’elle verra le jour. La technologie permet<br />
d’envisager de nouvelles manières de travailler et de faire des affaires. Cependant, ce sont des facteurs<br />
sociaux, culturels, économiques, juridiques, sans parler, bien entendu, des préférences et des attentes des<br />
particuliers comme des entreprises, qui déterminent ce qui arrive effectivement. L’Europe présente une<br />
gr<strong>and</strong>e diversité quant à l’utilisation de la technologie dans l’entreprise et le monde du travail. Dans une<br />
large mesure, c’est le signe rassurant d’une liberté de choix ainsi que d’un héritage socio-culturel riche et<br />
varié. En Europe, l’important pour les entreprises et les individus est de continuer à bénéficier de cette liberté<br />
de choix. Pour ce faire, il est nécessaire de poursuivre les efforts en vue de rendre les nouvelles technologies<br />
et les nouveaux services accessibles et abordables, depuis les îles grecques et les petits villages des zones<br />
rurales jusqu’aux centres économiques de Francfort et de Londres, ou les économies sc<strong>and</strong>inaves, très<br />
tournées vers l’information.<br />
Il est également nécessaire de prendre conscience de notre manière d’utiliser la technologie par rapport à<br />
d’autres régions du monde, notamment les Etats-Unis et d’autres pays très développés. Comme le montre la<br />
section 3, l’Europe s’appuie actuellement moins, proportionnellement, sur la technologie que les Etats-Unis<br />
dans l’ensemble et les investissements per capita baissent d’année en année. Cette tendance globale recèle<br />
toutefois des écarts importants d’un pays à l’autre et entre les différentes régions d’un même pays. Si tous<br />
progressaient aussi vite que les régions les plus évoluées d’Europe, nous serions dans une situation au moins<br />
comparable à celle des Etats-Unis, voire en avance sous certains aspects. L’application effective de la<br />
technologie ayant des répercussions substantielles sur la compétitivité, il est primordial que les régions<br />
d’Europe sous-équipées évoluent plus rapidement. Dans le même temps, l’Europe a beaucoup à gagner sur<br />
des marchés mondiaux très diversifiés grâce à la gr<strong>and</strong>e diversité de ses cultures et de ses économies,<br />
l’économie devant servir le progrès, non le diriger.<br />
33
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
3 Statut du travail à distance en Europe<br />
3.1 Vue d’ensemble<br />
Le télétravail européen a connu, en 1999, une période de croissance très rapide. Alors que nous nous<br />
apprêtons à entrer dans le troisième millénaire, plus de 9 millions d’individus ont adopté de nouvelles<br />
méthodes de travail impliquant directement l’emploi des technologies en réseau. Les précédents rapports sur<br />
la situation du travail à distance publiés par la Commission européenne en <strong>1997</strong> et 1998 ont révélé qu’entre<br />
1,5 et 2 millions d’individus en <strong>1997</strong>, et environ 4,6 millions d’individus en 1998, ont été concernés par le<br />
travail à distance en Europe. Aujourd’hui, en 1999, il se peut que ce niveau ait doublé, bien qu’il semble, de<br />
toute évidence, que ces chiffres aient été sérieusement sous-estimés au cours des années précédentes. Qui<br />
plus est, même ce niveau n’est certainement que la partie visible de l’iceberg, compte tenu des<br />
développements auxquels nous pouvons nous attendre au cours des années à venir . Enfin, bien que ces<br />
données occultent des variations substantielles entre les Etats-membres, elles aboutissent au changement le<br />
plus radical jamais constaté depuis longtemps dans les méthodes de travail, un changement qui affectera<br />
d’une façon ou d’une autre, dans les cinq à dix années à venir, pratiquement tous les européens dans leur vie<br />
professionnelle.<br />
Dans le présent chapitre, nous examinons la croissance rapide du nombre de télétravailleurs européens et<br />
nous analysons les différents types de télétravail les plus rép<strong>and</strong>us. Ce chapitre est suivi par un bilan des<br />
principales tendances caractérisant la situation en 1999 et montre qu’il devient impossible de distinguer le<br />
télétravail, dans de nombreux contextes, des autres évolutions de la Société de l’Information avec laquelle il<br />
est intrinsèquement lié.<br />
3.1.1 Combien et quelles sortes de télétravailleurs ?<br />
Comme nous l’avons décrit précédemment, l’essor du télétravail dans l’Union européenne se poursuit à un<br />
rythme très soutenu. Les résultats d’une nouvelle étude, entreprise dans le cadre du projet ECaTT 20 et<br />
réalisée de façon homogène dans 10 des 15 Etats Membres, sont actuellement publiés pour la première fois<br />
dans ce rapport (voir le tableau 1 et la note qui l’accompagne à propos des chiffres). Ces nouveaux chiffres<br />
présentent de nombreux avantages. Ils reposent sur une étude similaire réalisée en 1994 et sont fondés sur<br />
des méthodes scientifiques st<strong>and</strong>ards utilisant les mêmes définitions et la même méthodologie dans tous les<br />
pays étudiés, ce qui permet de les comparer. Bien entendu, des problèmes subsistent quant à la façon dont les<br />
définitions et les questions de l’enquête sont interprétées dans les différents pays et leur adéquation par<br />
rapport à un contexte culturel et social spécifique, mais cela sera toujours le cas indépendamment des<br />
méthodes d’étude adoptées. Autre atout de taille de ces chiffres : ils mesurent quatre différents types de<br />
télétravail, pouvant être, là aussi, directement comparés entre les différents pays.<br />
Les chiffres ECaTT montrent qu’en 1999, entre 6 et 9 millions d’européens ont adopté de nouvelles<br />
méthodes de travail impliquant l’emploi direct des technologies en réseau. La différence entre ces deux<br />
chiffres dépend du degré d’utilisation des méthodes de télétravail adoptées. Plus de 6 millions d’européens<br />
télétravaillent d’une façon qui affecte de façon significative leur vie professionnelle et les arrangements pour<br />
lesquels ils ont opté sur le plan de l’organisation. Ces données sont comparables à celles de l’étude ad hoc<br />
collectées dans le cadre du projet ETD 21 (<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Development) réalisé en 1998/99 (voir le<br />
tableau 2 et la note qui l’accompagne sur ces données), qui indiquent que près de 6,7 millions d’européens<br />
utilisent de façon substantielle les techniques du télétravail. En plus de ce niveau général de télétravail, les<br />
données du projet ECaTT indiquent que 3 millions d’européens supplémentaires ont également commencé à<br />
mettre en pratique des techniques de télétravail, mais de façon encore peu significative, bien que de toute<br />
20 Le projet ECaTT (Electronic Commerce <strong>and</strong> <strong>Telework</strong> Trends: Benchmarking Progress on Electronic Commerce <strong>and</strong> New Methods of Work) est<br />
co-financé par le programme ESPRIT et le programme ACTS de la Commission européenne.<br />
21 Le projet ETD est co-financé par le programme ACTS de la Commission européenne.<br />
34
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
évidence, une fois que les individus commencent à télétravailler, la plupart d’entre eux continuent à le faire<br />
et, de fait, utilisent ces méthodes de plus en plus intensivement. L’étude ECaTT indique en outre que 60% de<br />
travailleurs supplémentaires, qui ne télétravaillent pas encore, sont intéressés à la perspective de le faire dans<br />
le futur. C’est la raison pour laquelle le potentiel de croissance du télétravail est important.<br />
35
Nouvelles méthodes de travail 1999 Le travail à distance en Europe<br />
Tableau 1 : Télétravail en Europe en 1999 (d’après des études ECaTT réalisées par © empirica)<br />
1) télétravail<br />
à domicile<br />
2) profession<br />
libérale SOHO<br />
3) télétravail<br />
mobile<br />
4) Sous-total<br />
des colonnes 1-<br />
3 excluant les<br />
recoupements<br />
5) télétravail<br />
occasionnel<br />
TELETRAVAIL<br />
TOTAL (somme<br />
des colonnes 4<br />
& 5)<br />
Tableau 2 : Estimation du développement du télétravail européen,<br />
1998-99 (d’après différentes études et analyses quantitatives et<br />
qualitatives réalisées dans chaque pays)<br />
‘000<br />
%<br />
pop.<br />
active<br />
‘000 %<br />
pop.<br />
active<br />
‘000 %<br />
pop.<br />
active<br />
‘000 %<br />
pop.<br />
active<br />
‘000 %<br />
pop.<br />
active<br />
‘000 %<br />
pop.<br />
active<br />
En milliers<br />
1998/99<br />
% pop.<br />
active<br />
1998/99<br />
% d’augmentation<br />
<strong>1997</strong>-98<br />
Autriche *)<br />
Autriche 67 2,0 + 33<br />
Belgique *)<br />
Belgique & Lux. 250 6,2 + 25<br />
Danemark 121 4,54 37 1,38 56 208 176 6,58 104 3,90 280 10,48 Danemark 300 11,6 + 20<br />
Finl<strong>and</strong>e 142 6,71 47 2,24 55 2,61 229 10,80 126 5,96 355 16,77 Finl<strong>and</strong>e 220 10,0 + 59<br />
France 272 1,23 45 0,20 182 0,2 499 2,25 136 0,61 635 2,87 France 420 1,8 + 67<br />
Allemagne 538 1,53 536 1,52 520 1,47 1 562 4,43 570 1,61 2 132 6,04 Allemagne 1 800 5,1 + 53<br />
Grèce *)<br />
Grèce 50 1,3 + 160<br />
Irl<strong>and</strong>e<br />
14 1,01 8 0,56 4 0,31 26 1,88 35 2,56 61 4,44 Irl<strong>and</strong>e 58 7,1 + 16<br />
Italie<br />
315 1,57 90 0,45 270 1,35 584 2,92 135 0,67 720 3,59 Italie 350 1,7 + 40<br />
Luxembourg *)<br />
Luxembourg - - -<br />
Pays-Bas 285 3,96 166 2,31 308 4,29 593 8,25 451 6,27 1 044 14,53 Pays-Bas 1 200 18,2 + 100<br />
Portugal *)<br />
Portugal 100 2,2 + 67<br />
Espagne 162 1,28 32 0,26 65 0,51 259 2,04 97 0,77 357 2,81 Espagne 120 0,9 + 50<br />
Suède<br />
207 5,29 61 1,55 90 2,31 313 7,98 282 7,19 594 15,17 Suède 300 9,0 + 67<br />
Royaume-Uni 630 2,37 234 0,88 550 2,07 1,273 4,78 754 2,83 2 027 7,62 Royaume-Uni 1 455 5,5 + 13<br />
*) estimations 259 1,62 129 0,81 205 1,28 534 3,34 270 1,69 804 5,03 - - - -<br />
UE TOTALE 2 946 1,96 1 386 0,92 2 305 1,54 6 049 4,03 2 960 1,97 9 009 6,00 UE TOTALE 6 690 4,5 + 45<br />
USA 15 700 12,9 + 42<br />
Les données et les résultats ont été extraits du projet ECaTT (ECaTT: Benchmarking Progress on Electronic<br />
Commerce <strong>and</strong> New Methods of Work) réalisé par empirica GmbH, Bonn (Allemagne). Le projet est cofinancé par le<br />
Programme ESPRIT et le programme ACTS de la Commission européenne. © empirica<br />
Voir la note concernant ces données à la page suivante.<br />
Japon<br />
2 090 7,9 -<br />
Source USA: Cyber Dialogue, New York, mi-1998 télétravailleurs :<br />
http://www.cyberdialogue.com/press/releases/ telecommuting.html<br />
Source japonaise : Wendy Spinks (noter que les données indiquées sont<br />
estimées pour 1999 sur la base d’une étude de 1996 et concernent les cols<br />
blancs employés à temps plein uniquement, y compris le télétravail régulier et<br />
sporadique)<br />
36
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Note sur les données<br />
Tableau 1 :<br />
Il montre les données pour 10 pays de l’UE étudiés et analysés en 1999 dans le cadre du projet ECaTT (ECaTT:<br />
Benchmarking Progress on Electronic Commerce <strong>and</strong> New Methods of Work), réalisé par empirica GmbH, à Bonn<br />
(Allemagne). Il s’agit de la suite du projet TELDET effectué en 1994. Les données pour les 5 pays restants ont été<br />
estimées en tenant compte de la similarité avec d’autres pays spécifiques étudiés. Les données ont été calculées à partir<br />
des résultats des recensements et vérifiées sur le plan scientifique en utilisant des échantillons représentatifs basés sur<br />
des quotas des principaux critères des individus de plus de 15 ans. Les données ont été collectées au moyen<br />
d’entretiens téléphoniques, assistés par ordinateur, d’environ 1 000 personnes pour les gr<strong>and</strong>s pays, et 500 dans les<br />
plus petits. Au total, 7 700 personnes ont été interviewées dans les 10 pays.<br />
Quatre catégories de base de télétravailleurs, utilisant tous des NTIC en tant qu’outils indispensables dans le cadre de<br />
leur travail, ont été étudiées :<br />
1. Les télétravailleurs basés à leur domicile au moins un jour complet par semaine : ils travaillent à la maison (qui n’est<br />
pas leur lieu de travail habituel ), ou exercent de façon permanente leurs activités à partir de leur domicile et sont<br />
rémunérés par un employeur.<br />
2. Les professions libérales (qui sont effectivement des professions indépendantes parce que propriétaires, partenaires,<br />
associés d’une société) appartenant à la catégorie SoHo, c’est-à-dire des petites entreprises à domicile : leur lieu de<br />
travail habituel consiste en un bureau situé à leur domicile<br />
3. Les travailleurs mobiles : ils passent au moins 10 heures par semaine loin de leur domicile et/ ou de leur lieu de<br />
travail principal.<br />
4. Extra : considérés comme télétravailleurs mais qui travaillent moins d’un jour complet à leur domicile. Il s’agit<br />
d’individus pour lesquels le télétravail n’est pas encore significatif mais qui commencent à expérimenter les<br />
changements, les avantages et les problématiques du télétravail et qui ont de fortes chances de l’adopter de façon<br />
plus systématique à l’avenir.<br />
Il est à noter que la catégorie 3 n’est pas incompatible avec les catégories 1 et 2. Les individus qui sont soit basés à leur<br />
domicile ou qui sont des télétravailleurs indépendants peuvent aussi apparaître dans la catégorie mobile s’ils satisfont<br />
aux critères requis. En d’autres termes, les données des sous-totaux (colonne 4) sont inférieures aux totaux des lignes<br />
dans les colonnes 1-3 pour éviter un double comptage.<br />
La valeur des données du Tableau 1 sert de base scientifique en utilisant des définitions st<strong>and</strong>ards et des échantillons<br />
représentatifs. Elles permettent donc des estimations précises des différentes catégories de télétravailleurs ainsi qu’une<br />
comparaison directe entre les pays.<br />
Remarque : SOHO : Small Office, Home Office (petites entreprises et professions libérales), que l’on appelle maintenant<br />
SOLO en France.<br />
Tableau 2 :<br />
Il montre les données collectées au travers du réseau des coordinateurs nationaux du projet ‘<strong>European</strong> <strong>Telework</strong><br />
Development’, agrégées à d’autres sources, où la définition du télétravail est très vaste. Elle inclut : le travail à domicile à<br />
temps partiel ou à temps complet ; les télétravailleurs mobiles ; les personnes utilisant les techniques du télétravail dans<br />
des centres d’appels et des organisations similaires ; des organisations virtuelles et en réseau recourant à des<br />
technologies réseau pour faire des affaires avec leurs clients, fournisseurs et partenaires ; ainsi que les professions<br />
libérales et les travailleurs en ligne indépendants. Il ressort de toute évidence de la plupart des pays que ces estimations<br />
sont probablement conservatrices.<br />
Dans la plupart des cas, ces données sont basées sur des études nationales quantitatives, assorties d’une interprétation<br />
qualitative d’experts. Toutefois, dans certains cas, ces études ne sont basées que sur de très petits échantillons<br />
(notamment en Irl<strong>and</strong>e) et généralement, les définitions et les méthodes utilisées ne sont pas directement comparables<br />
(d’où l’intérêt d’une définition large, englobant tout) de sorte qu’aucune comparaison internationale précise ne peut être<br />
faite avec rigueur(contrairement aux données du tableau 1). La valeur des données du tableau 2, en l’absence de<br />
définitions convenues d'un commun accord et d’études internationales, tient dans le fait qu’elles donnent une idée des<br />
ordres de gr<strong>and</strong>eur de l’ampleur du télétravail en Europe en généra et fournit un élément de comparaison avec les<br />
estimations à moyen terme faites par EITO 22 depuis plusieurs années. Ceci permet donc des estimations brutes de la<br />
croissance du télétravail d’une année sur l’autre.<br />
Habituellement, les données ETD sont généralement comparables avec les ensembles de données similaires<br />
collectées au cours des deux années précédentes, ce qui présente un intérêt certain. Les données 1998/99<br />
indiquent une augmentation d’environ 45% sur <strong>1997</strong>/98 et de plus de 300% sur 1996/97. Ces augmentations<br />
très rapides s’inscrivent dans la lignée des estimations à moyen terme de l’observatoire européen sur les<br />
22 <strong>European</strong> Information Technology Observatory 98, page 300 dans la section <strong>Telework</strong>: Status, Development <strong>and</strong> Issues. (Télétravail : statut,<br />
développement et problématiques).
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
technologies de l’information (voir à ce propos la Figure 1 ci-après).³ Une croissance similaire par rapport à<br />
l’année précédente a été observée aux USA où environ 12,9% de la population active télétravaille<br />
actuellement.<br />
Il existe de nettes distinctions entre les différents types de télétravail comme indiqué dans les données du<br />
projet ECaTT. Le tableau 3 montre qu’au niveau européen, le télétravail basé à domicile, qui désigne un<br />
individu rémunéré pour son travail par un employeur, constitue encore pour le moment la forme la plus<br />
rép<strong>and</strong>ue de télétravail mais représente actuellement moins de 50% du télétravail total. Tout de suite après,<br />
l’on trouve les formes de télétravail engendrées par l’augmentation des solutions mobiles achetées en<br />
Europe, permettant aux individus de se connecter au réseau où qu’ils se trouvent, qu’ils utilisent des<br />
équipements mobiles ou des lignes fixes. Les professions libérales constituant la catégorie SoHo sont de plus<br />
en plus nombreuses et témoignent de l’importance croissante de ce type de relation d’agent indépendant. Il<br />
est également possible pour certains télétravailleurs indépendants d’être basés à domicile et d’exercer<br />
simultanément des professions libérales, ce qui double en quelque sorte le comptage des individus. La<br />
colonne 5 du tableau 3 montre l’étendue de ce double comptage.<br />
(Légende du tableau : Figure 8 : Développement du télétravail par segment 1994-2000)<br />
- Schémas d’entreprise – Salariés télétravaillant informellement – Professions libérales – initiatives de télécentres<br />
locaux – Centres de téléservices – Développement du télétravail par segment (estimations moyennes d’EITO).<br />
Pour l’Union européenne dans son ensemble, près de 10% des télétravailleurs pratiquent plus d’un type de<br />
télétravail. Ceci permet également de mesurer la flexibilité de l’individu à l’égard des différents types de<br />
télétravail.<br />
Dans le tableau 3, les données sont également groupées en fonction des principales régions européennes afin<br />
de faciliter la visualisation des variations géographiques. Les différences distinctives entre le Nord et le Sud,<br />
38
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
pour ce qui est de l’essor du travail à distance en Europe, sont clairement visibles (colonne 1). Il existe<br />
également de fortes différences entre les principales régions d’Europe au niveau de la division des trois<br />
différents types de télétravail, comme indiqué dans les colonnes 2 à 4 :<br />
• En Sc<strong>and</strong>inavie (Danemark, Suède et Finl<strong>and</strong>e), la zone présentant l’incidence globale la plus élevée de<br />
télétravail, le télétravail à domicile pour le compte d’un employeur constitue encore la forme principale<br />
de télétravail, t<strong>and</strong>is que les professions libérales et les travailleurs mobiles sont moins rép<strong>and</strong>us que la<br />
moyenne européenne par rapport au télétravail dans sa totalité. Il semblerait que l’accès à des<br />
technologies de qualité et généralement peu coûteuses, ainsi que des conditions économiques et des<br />
attitudes favorables vis à vis du travail se traduisent par une incidence élevée du télétravail en<br />
Sc<strong>and</strong>inavie. Toutefois, les télétravailleurs de ces trois pays se plaignent de la réglementation du marché<br />
du travail, qui s’avère incapable de satisfaire la dem<strong>and</strong>e des employeurs souhaitant recruter des agents<br />
indépendants ou recourir à d’autres types d’organisation de travail non conventionnelle.<br />
• Les pays du Bénélux comprennent une proportion beaucoup plus forte que la moyenne européenne de<br />
télétravailleurs n’exerçant pas leurs activités à partir de leur domicile; il s'agit surtout de travailleurs<br />
mobiles. Ils présentent également un taux de “chevauchement” important entre les télétravailleurs mobiles<br />
et les autres. Bien qu’il existe une différence marquée entre les Pays-Bas et la Belgique, les deux pays<br />
suivent une tendance similaire, même si les Pays-Bas pratiquant plus le télétravail exercé hors du<br />
domicile. Peut-être est-ce dû au fait que les pays du Nord, plus petits et non sc<strong>and</strong>inaves, savent équilibrer<br />
avec succès leur marché du travail et leurs politiques économiques de manière à fournir de bonnes bases<br />
aux entreprises et aux individus en matière de sécurité : beaucoup considèrent en effet ces bases comme<br />
nécessaires pour permettre la prise de risque, tout en présentant suffisamment de flexibilité pour stimuler<br />
des formes de travail innovantes. Il est indispensable d’effectuer des recherches plus poussées sur ces<br />
questions.<br />
• Au Royaume-Uni et en Irl<strong>and</strong>e, le contexte est mixte, reflétant étroitement la situation globale de<br />
l’Union européenne, mais avec une prépondérance de télétravailleurs mobiles et une proportion moins<br />
importante de télétravailleurs SoHo par rapport au télétravail global. Ces données peuvent sembler<br />
étonnantes, surtout au Royaume-Uni où les politiques en matière de marché du travail sont très flexibles.<br />
Nous pouvons cependant expliquer cela par le fait de l'existence d'une très gr<strong>and</strong>e flexibilité, et à cause<br />
d’un flou dans la réglementation et la législation relative aux SoHos (par exemple en ce qui concerne la<br />
taxe d'habitation pour les résidences privées utilisées comme lieu de travail à fins commerciales). Il<br />
subsiste une incertitude tendant à dissuader les individus à prendre le risque de se lancer à leur compte ou<br />
de monter des TPE. Autre facteur intervenant dans ce contexte : l’exiguïté des demeures britanniques qui<br />
rend difficile l’organisation d’activités commerciales à domicile. La flexibilité du télétravailleur<br />
individuel entre les différentes formes de télétravail est toutefois plus importante que la moyenne<br />
européenne (comme c’est d’ailleurs le cas pour tous les pays de l’Europe du Nord, contrairement à<br />
l’Europe centrale et à l’Europe du Sud). Ceci n'est probablement que le simple reflet d'une plus gr<strong>and</strong>e<br />
autonomie personnelle des individus et surtout d'un niveau plus élevé de la flexibilité organisationnelle<br />
des entreprises dans ces pays.<br />
39
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Tableau 3: Equilibre entre les différents types de télétravailleurs et les régions européennes, 1999<br />
Région européenne<br />
(Excluant le télétravail occasionnel à la maison de salariés, c'est-à-dire moins de 1 jour par semaine)<br />
1) télétravailleur<br />
% population<br />
active (extras<br />
exclus)<br />
% divisé entre les types de télétravailleurs dans chaque région<br />
2) basé à la<br />
maison<br />
3) professions<br />
libérales<br />
SoHo<br />
4) Mobiles 5) Recoupement<br />
(total du % dans 2,<br />
3 & 4 moins 100%)<br />
Sc<strong>and</strong>inavie 8,24% 65% 20% 30% 15%<br />
Bénélux 7,52% 49% 27% 51% 26%<br />
RU, Irl<strong>and</strong>e 4,64% 50% 19% 44% 12%<br />
Allemagne, Autriche 4,40% 35% 34% 33% 2%<br />
France, Italie 2,57% 54% 12% 42% 8%<br />
Espagne, Portugal,<br />
Grèce<br />
1,87% 63% 12% 25% 0%<br />
15 UE 4,03% 49% 23% 38% 10%<br />
• L’Allemagne et l’Autriche présentent peut-être les résultats les plus surprenants et les plus intéressants.<br />
Compte tenu de l’essor moyen du télétravail dans l’Union européenne, ces pays se caractérisent par une<br />
division profonde entre les différents types de télétravail. Le pourcentage de télétravail exercé par des<br />
salariés employés à domicile par rapport au télétravail total est nettement moins important que la<br />
moyenne, t<strong>and</strong>is que le pourcentage de travailleurs libéraux SoHo est beaucoup plus important. Les<br />
formes mobiles sont également légèrement moins importantes que la moyenne. De plus, on constate un<br />
équilibre surprenant entre chacun des différents types de télétravail. Ces données contredisent dans une<br />
certaine mesure les études et les suppositions précédentes, à savoir qu’étant donné la rigidité et le côté<br />
formel du marché du travail (d’après les st<strong>and</strong>ards européens) la forme de télétravail en tant que salarié<br />
travaillant à domicile se rencontrerait de façon beaucoup plus systématique que le télétravail exercé par<br />
des professions libérales. Une explication possible est le fait que les TPE en Allemagne ne constituent pas<br />
de nouvelles formes de travail car la plupart n’emploient qu’une seule personne ou que quelques salariés.<br />
Ces entreprises existaient déjà depuis un certain temps en tant qu’entreprises indépendantes dans tous les<br />
secteurs, et leurs propriétaires sont devenus entre temps des télétravailleurs (d’après la définition du projet<br />
ECaTT) se servant des NTIC pour communiquer avec les clients et les autres partenaires de l’entreprise.<br />
Ainsi, il semblerait que les professions libérales en Allemagne aient été mieux préparées au concept de<br />
Société de l’Information que, par exemple, les britanniques. Toutefois, l’Allemagne et l’Autriche ne<br />
présentent pratiquement aucun recoupement entre les différents types de télétravail : les individus<br />
n’adoptent qu’une seule forme de télétravail au lieu d’en mélanger plusieurs, ce qui reflète peut-être les<br />
attitudes plutôt formelles et sectaires des régimes de réglementation du travail.<br />
• France et Italie : Ces deux pays mélangent les caractéristiques de l’Europe centrale et de l’Europe du<br />
Nord avec celles de l’Europe du Sud, ce qui se manifeste habituellement dans leurs différences internes<br />
nord/sud. Se distinguant par des structures institutionnelles comparativement bureaucratiques,<br />
compliquées et centralisées, qui inhibent peut-être les formes plus libres de télétravail comme la catégorie<br />
SoHo, ces pays présentent un pourcentage plus élevé que la moyenne de salariés employés à domicile par<br />
rapport au télétravail global. Toutefois l’Italie, et non la France, se situe au-dessus de la moyenne<br />
européenne en matière de formes de télétravail mobiles, ce qui reflète clairement l’histoire d’amour entre<br />
l’Italie et le téléphone mobile. La flexibilité du télétravailleur individuel entre les différentes formes de<br />
télétravail se trouve, étonnamment, au-dessous de la moyenne européenne, bien que ceci masque une<br />
flexibilité au-dessus de la moyenne en Italie, par rapport à la ‘flexibilité zéro’ en France. Ce phénomène<br />
est de fait un autre facteur de différentiation entre la France et l’Italie.<br />
40
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
• Les pays d’Europe du Sud comme l’Espagne, le Portugal et la Grèce présentent un contexte frappant : le<br />
télétravail de salariés employés à domicile est beaucoup plus élevé que la moyenne, t<strong>and</strong>is que le<br />
télétravail SoHo et mobile est inférieur à la moyenne. Ces pays en sont, de loin, encore au stade des essais<br />
et des phases pilotes dans le domaine du télétravail, le secteur public étant souvent le fer de lance, un<br />
leader stimulant l’essor des NTIC (contrairement aux pays sc<strong>and</strong>inaves qui disposent eux aussi d’un<br />
secteur public important mais où c’est le secteur privé qui tend à stimuler l’essor et l’exploitation des<br />
NTIC). Comme en Allemagne et en Autriche, les individus dans ces pays du Sud ne mélangent pas les<br />
différentes formes de télétravail, ce qui reflète, dans ce cas, la nature formelle et expérimentale des<br />
activités présentes.<br />
3.1.2 Le travail à distance en Europe : tendances globales dans le contexte de la Société de<br />
l’Information<br />
Le contexte global du télétravail européen en 1999, outre la croissance soutenue qui le caractérise, est<br />
complexe et change rapidement. Dans de nombreux contextes, il devient impossible à distinguer des autres<br />
évolutions de la Société de l’Information auxquelles il est lié de façon intrinsèque. Ce phénomène se retrouve<br />
dans de nombreuses tendances et problématiques qui caractérisent le télétravail européen dans son ensemble.<br />
L’évidence qualitative que l’on retrouve en peu partout en Europe montre clairement que les principaux<br />
facteurs et caractéristiques du travail à distance s’inscrivent dans la lignée du contexte existant des dernières<br />
années :<br />
• La libéralisation à gr<strong>and</strong>e échelle des télécommunications, ainsi que les avancées techniques et du marché<br />
débouchent sur une baisse des prix et sur une augmentation de la qualité et de la facilité d’accès aux<br />
technologies de base. Bien qu’il existe encore des différences au travers de l’Europe (par exemple, la<br />
libéralisation des services des télécommunications en Grèce qui a été une fois de plus reportée jusqu’à<br />
janvier 2001), tous les pays en constatent les avantages réels.<br />
• Les partenaires sociaux et le gouvernement s’adaptent, dans de nombreux pays et de nombreux secteurs, à<br />
l’actualité, voire la devancent. Au Danemark, par exemple, de nombreux secteurs ont désormais<br />
développé des projets d’accords, entre les employeurs et les syndicats, qui reconnaissent le travail à<br />
distance et assurent sa promotion, tout en permettant aux employés qui télétravaillent de jouir des mêmes<br />
avantages sociaux, ou tout du moins d’avantages sociaux similaires à ceux des travailleurs traditionnels.<br />
Quant à l’Italie, de nouvelles dispositions statutaires visant à promouvoir le travail à distance dans le<br />
secteur public sont entrées en vigueur en 1998-99.<br />
• Les avantages tangibles du travail à distance deviennent de plus en plus évidents pour un gr<strong>and</strong> nombre<br />
d’employés, de partenaires légaux et de travailleurs. Nombreux sont ceux qui ne considèrent plus le<br />
télétravail comme une activité secondaire qui n’est exercée que par quelques spécialistes ou par des<br />
individus privilégiés, ou simplement comme une question de travail à domicile quelques jours par<br />
semaine. Au lieu de cela, le télétravail commence à être considéré comme une introduction des NTIC sur<br />
le lieu de travail et dans la vie des travailleurs, modifiant profondément tous les aspects du travail ainsi<br />
que les méthodes utilisées par les entreprises pour rester compétitives et tirer pleinement parti de leurs<br />
activités et de leurs salariés.<br />
Malgré ces tendances encourageantes, quelques problématiques familières peuvent toutefois poser encore des<br />
défis importants, notamment :<br />
• Les importantes variations géographiques en Europe, à la fois entre le Nord et le Sud et l’Est et l’Ouest ;<br />
ces défis deviendront encore plus importants lorsque l’Union européenne élargira la participation de ses<br />
membres aux pays de l’Est. Il ne s’agit pas seulement de variations dans l’essor du télétravail (voir les<br />
tableaux 1, 2 et 3) qui se reflètent directement et sont fortement liés à un ensemble d’évolutions de la<br />
Société de l’Information dont elles dépendent. A titre indicatif, l’investissement dans les NTIC, le nombre<br />
de PC, l’acquisition de téléphones mobiles, le nombre de serveurs Internet (voir la Figure 2) et<br />
l’utilisation de l’Internet par les individus, les foyers et les entreprises sont fortement liés au télétravail, au<br />
41
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
commerce électronique et à la télécoopération 23 . De telles différences peuvent, cependant, être également<br />
considérées comme des atouts, par exemple en termes de différentiations culturelles et commerciales, et<br />
comme des opportunités exploitables. L’Europe constitue un banc de test de variétés culturelles et<br />
commerciales beaucoup plus proche des caractéristiques du marché mondial dans sa globalité que du<br />
marché nord-américain, relativement monolithique. Face à cela, l’exploitation de la pluralité des<br />
opportunités, des politiques et des approches adoptées, va fournir à l’Europe de nombreuses ressources et<br />
des avantages variés dans le contexte mondial que cette dernière devrait apprendre à reconnaître et à<br />
dimensionner.<br />
Figure 2 : Serveurs Internet pour 1000 individus, fin 1998<br />
Finl<strong>and</strong><br />
Denmark<br />
Sweden<br />
Netherl<strong>and</strong>s<br />
UK<br />
Austria<br />
Belgium/Luxembourg<br />
Germany<br />
Irel<strong>and</strong><br />
France<br />
Spain<br />
Italy<br />
Portugal<br />
Greece<br />
0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0 70,0 80,0 90,0<br />
Source: EITO 1999, page 60, extrait de RIPE<br />
(Légendes à gauche, de haut en bas : Finl<strong>and</strong>e, Danemark, Suède, Pays-Bas, Royaume-Uni, Autriche,<br />
Belgique/Luxembourg, Allemagne, Irl<strong>and</strong>e, France, Espagne, Italie, Portugal, Grèce)<br />
• Il reste encore quelques zones et secteurs où l’infrastructure technique n’est pas suffisamment adaptée en<br />
termes de disponibilité, de qualité ou de prix, ou bien où les installations physiques minimales nécessaires<br />
pour exercer un télétravail font défaut. C’est le cas, par exemple, du Royaume-Uni, où de nombreuses<br />
demeures sont trop exiguës pour permettre un développement à gr<strong>and</strong>e échelle des TPE, ou encore dans<br />
certains pays d’Europe du Sud où les zones rurales ou périphériques connaissent encore des problèmes de<br />
connexion aux réseaux modernes à haut débit.<br />
• Les réglementations ou législations du marché de l’emploi inadaptées sont encore très largement<br />
rép<strong>and</strong>ues. Malgré les avancées importantes réalisées au cours des dernières années, il reste encore<br />
beaucoup à faire pour mettre en place des structures adéquates au développement de la future Société de<br />
l’Information, plutôt qu’une économie industrielle et afin d’établir des structures facilitant le<br />
développement au lieu d'être restrictives tout en étant capables de protéger les travailleurs contre<br />
l’exploitation ou les abus.<br />
23 Voir également, par exemple, les variations dans le pourcentrage d’utilisation par les individus dans les Etats-membres de PC, de l’Internet et des<br />
téléphones mobiles, ainsi que de nombreuses autres nouvelles technologies dans le rapport ‘Measuring the Information Society: Eurobarometer 50.1’,<br />
publié par DGXIII de la Commission européenne en mars 1999.<br />
42
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
• Dans ce contexte, il existe encore beaucoup de controverses en Europe sur les mérites et les désavantages<br />
de concepts tels que la liberté du marché et de l’économie, surtout au niveau de la réglementation du<br />
marché du travail et de la protection sociale. Le paysage politique fluctuant et contradictoire tant au<br />
niveau national qu’européen ne manquera pas d’alimenter ce débat. La publication du rapport de l’OCDE<br />
sur les perspectives de l’emploi en 1999, qui montre que l’intervention de l’état dans les marchés du<br />
travail (qui est faible en Gr<strong>and</strong>e-Bretagne et important dans les pays du Sud ainsi qu’en France et en<br />
Allemagne) n’a que peu ou pas d’incidence sur l’emploi ou le chômage, représente le tout dernier point<br />
de départ en date pour toutes sortes de discussions et pour la compréhension de ces problématiques. Ce<br />
rapport révèle que les politiques de réglementation relativement fortes dans ces zones ne font rien d’autre<br />
que d’affaiblir le taux de renouvellement du personnel sur le marché du travail, de sorte que moins<br />
d’individus sont au chômage mais qu’une fois sans emploi, ils mettent beaucoup plus de temps à<br />
retrouver du travail. Le rapport dévoile également que ce n’est pas l’offre de travail contrôlée par la<br />
politique du marché du travail qui affecte le nombre d’emplois mais que c’est plutôt du côté de la<br />
dem<strong>and</strong>e que les choses posent problème : ainsi, sans politique macro-économique adaptée, dans des<br />
domaines comme la croissance économique et le commerce, le marché de l’emploi même le plus flexible<br />
ne peut parvenir à rien de concret. En relation avec la productivité (telle que mesurée en utilisant le PIB<br />
par heure travaillée), il semble également évident que les régimes de protection sociale en Europe ont été<br />
beaucoup plus performants que ceux du Royaume-Uni, voire même que ceux des Etats-Unis, dès les<br />
années 1960. Peut-être est-ce dû au fait que les individus se sentent plus en confiance lorsqu’ils prennent<br />
des risques s’ils connaissent les conséquences et s’ils savent que si les choses tournent mal, elles ne<br />
tourneront néanmoins pas à la catastrophe.<br />
• Comme tout le monde le sait, l’Europe est à la traîne des Etats-Unis et du Japon sous de nombreux<br />
aspects au niveau de la Société de l’Information (voir, par exemple, la figure 3). Bien que la signification<br />
de ces conséquences puisse être surestimée, notamment parce que l’apparente homogénéité des USA et du<br />
Japon masque quelques différences internes extrêmes lorsque nous les considérons comme des unités de<br />
mesure uniques, elles placent néanmoins l’Europe en position de réel désavantage en termes de commerce<br />
et de compétition à l’échelle mondiale. L’Europe a besoin de reconnaître ses faiblesses dans ces domaines<br />
tout en réalisant les opportunités que sa propre variété culturelle et commerciale peut présenter.<br />
Figure 3 : dépenses NTIC per capita, 1998 (Source : EITO, 1999, p. 399)<br />
USA<br />
Japan<br />
W. Europe<br />
0,00 200,00 400,00 600,00 800,00 1000,00 1200,00 1400,00 1600,00 1800,00 2000,00<br />
(Légendes à gauche, de haut en bas : Etats-Unis, Japon, Europe de l’ouest)<br />
43
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
• La barrière principale se situe peut-être encore au niveau de la prise de conscience et de la compréhension<br />
limitées de la problématique par les décideurs à tous les niveaux et dans tous les domaines d’activités<br />
économiques. Toutefois, les choses changent et souvent, ce n’est pas tant la prise de conscience du<br />
télétravail qui fait défaut mais plutôt une connaissance et une compréhension de la façon de le mettre en<br />
place sur un plan pratique. Autre changement : nous passons d’un problème général à un problème<br />
concentré dans des secteurs et des sphères économiques spécifiques, tels que les innombrables PME qui<br />
forment encore la moelle épinière de nombreuses économies locales et régionales en Europe, par exemple<br />
dans les secteurs primaire et de la production, ainsi que dans les activités de services peu informatisées.<br />
L’étude ECaTT examine également l’essor du télétravail par taille d’entreprise et s’est aperçue que plus<br />
les sociétés étaient importantes, plus cet essor était manifeste, à l’exception des très petites entreprises (0<br />
à 9 salariés). Il est probable que ces dernières soient englobées dans la catégorie SoHo dont nous avons<br />
parlé précédemment, mais les PME de plus de 10 salariés sont clairement sous-représentées dans le cadre<br />
du développement du télétravail européen. (Voir également les Figures 4 et 5 montrant les différences<br />
dans l’utilisation des NTIC par taille d’entreprises en Europe.)<br />
120<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
99 96<br />
83<br />
66<br />
71<br />
40<br />
74<br />
48<br />
21<br />
Gr<strong>and</strong>es<br />
entreprises<br />
PME<br />
Petites<br />
entreprises<br />
Ordinateurs PC avec modem Accès Internet<br />
Source : SPECTRUM ICT Survey 1998<br />
Figure 4 : Adoption des ordinateurs, PC avec modem et de l’Internet par taille d’entreprise<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
77<br />
48<br />
41<br />
24 20 23<br />
10<br />
4 2<br />
Gr<strong>and</strong>es PME Petites<br />
Mél EDI Visioconf<br />
Source : SPECTRUM ICT Survey 1998<br />
Figure 5 : adoption du mél, de l’EDI et de la vidéoconférence par taille d’entreprise<br />
44
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Note: Dans les sous-sections spécifiques aux pays qui suivent (3.2 à 3.15), toutes les données sont, sauf<br />
indication contraire, extraites de : http://www.eto.org.uk/eustats, où d’autres données et sources détaillées<br />
sont également fournies.<br />
3.2 Autriche<br />
Résumé<br />
Après <strong>1997</strong>, qui a été une année marquée par des évolutions significatives en direction de la Société de<br />
l’Information, avec une croissance considérable des activités répertoriées dans le rapport du gouvernement<br />
sur la Société de l’Information (avril <strong>1997</strong>), 1998 a été une année de consolidation, au niveau du<br />
développement du télétravail. Les activités de télétravail public se sont poursuivies. Des projets pilotes ont<br />
été menés à bien par certains gouvernements provinciaux. Le Ministère Fédéral de l’Agriculture a promu à<br />
plusieurs reprises le télétravail comme étant un moyen d’améliorer la situation de l’emploi dans les zones<br />
rurales. Bien que le secteur privé n’adopte que lentement cette nouvelle façon de travailler, l’implication de<br />
plus de 350 experts dans un Groupe de Travail de la Société de l’Information ayant débuté en <strong>1997</strong> va avoir<br />
une portée considérable, bien au-delà du Gouvernement Fédéral, et devrait accélérer l’accès des entreprises<br />
et citoyens, employeurs, employés et institutions publiques à la Société de l’Information.<br />
L’environnement du télétravail a aussi considérablement évolué au cours des deux dernières années, avec un<br />
premier accord collectif ayant été conclu dans l’industrie pétrolière, un contrat modèle élaboré par le<br />
Syndicat des Cols Blancs, ainsi qu’un certain nombre d’accords individuels conclus au sein des entreprises.<br />
Il subsiste toutefois toujours un écart important entre la politique publique et la mise en œuvre dans le privé,<br />
et le conservatisme inné des environnements du marché du travail et industriel de l’Autriche débouche sur<br />
une acceptation plutôt mitigée du télétravail. Cet état de fait peut changer avec l’abaissement des coûts et<br />
l’augmentation accrue de l’utilisation des télécommunications suite à la libéralisation du marché des<br />
télécommunications, qui est entrée en vigueur en 1998. Le rôle incontesté de l’Autriche en tant que pont<br />
entre l’Union européenne et l’Europe de l’Est, où nous constatons une acceptation beaucoup plus rapide des<br />
nouvelles méthodes de travail et de commerce, peut également s’avérer un facteur décisif pour le<br />
développement du télétravail. Alors que nous nous trouvons à l’aube d’une nouvelle ère durant laquelle<br />
l’Union européenne va s’ouvrir vers l’Est et où les futurs Etats-membres vont se préparer à devenir des<br />
membres à part entière, ce rôle va prendre de plus en plus d’importance à l’avenir.<br />
Contexte du travail à distance et adoption des NTIC<br />
Contexte général :<br />
L’Autriche est l’une des économies européennes les plus florissantes et les plus stables ; elle emboîte en cela<br />
le pas à l’Allemagne, son principal partenaire commercial, avec lequel elle partage une langue commune. Ce<br />
marché de "langue locale" relativement vaste s’étend également aux pays de l’Est avoisinants où l’allem<strong>and</strong><br />
est une langue très rép<strong>and</strong>ue et comprise. La disponibilité d’un gr<strong>and</strong> "marché interne", ainsi que le<br />
conservatisme relatif des marchés commerciaux domestiques de l’Autriche, expliquent peut-être l’adoption<br />
relativement lente des PC, de l’informatique en général et de l’Internet, par rapport à (par exemple) la Suède<br />
– un pays similaire en termes de population et de PNB:<br />
Population,<br />
millions, <strong>1997</strong><br />
PNB per<br />
capita ($ US),<br />
<strong>1997</strong><br />
NTIC per<br />
capita (Euro),<br />
1998<br />
PC/100 cols<br />
blancs, <strong>1997</strong><br />
Utilisateurs<br />
Internet/1000<br />
individus, <strong>1997</strong><br />
Autriche 8,1 25 445 996 62 45<br />
Suède 8,9 25 559 1 520 85 148<br />
• L’Autriche a bénéficié pendant de nombreuses années de sa position géographique en tant que pont entre<br />
l’Est et l’Ouest et va probablement être renforcée dans ce rôle avec l’élargissement de l’Union<br />
45
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
européenne. De nombreuses multinationales choisissent l’Autriche comme tremplin pour leurs activités<br />
en Europe de l’Est. Il se peut toutefois que ce rôle soit remis en cause par des pays concurrents, lorsque<br />
certains pays de l’Est auront rejoint l’Union européenne et pourront donc être considérés par les<br />
entreprises comme base de lancement fiable et économique.<br />
• Le marché du travail en Autriche est caractérisé par des mécanismes très formels, avec des chambres de<br />
travail et de commerce régionales et nationales auxquelles les employés et les employeurs sont obligés de<br />
s’affilier, et qui bénéficient de droits de représentation entérinés par la loi. Parallèlement, il existe des<br />
syndicats et des fédérations d’employeurs.<br />
Facteurs clés :<br />
• Le rapport national sur la Société de l’Information, publié en avril <strong>1997</strong>, fournit des informations<br />
détaillées concernant la politique et les actions. Ce rapport a une portée assez vaste, traitant de l’emploi de<br />
la technologie par le gouvernement et l’industrie, de la politique de télécommunications, de la recherche<br />
et de l’éducation, ainsi que des dispositions légales et réglementaires pertinentes.<br />
• La libéralisation des télécommunications, acceptée en <strong>1997</strong>, est entrée en vigueur en 1998 avec des<br />
objectifs positifs visant à assurer des services fiables, de haute qualité et peu coûteux par le biais de la<br />
stimulation, de la compétition et des restrictions imposées aux fournisseurs dominants. Les coûts des<br />
télécommunications devraient continuer à baisser en 1999.<br />
• Les partenaires sociaux (représentants des employeurs et des employés), qui jouent un rôle<br />
particulièrement important en Autriche, ont commencé à fournir des contrats type et des directives pour le<br />
télétravail.<br />
• Le Ministère de l’Education fournit un accès Internet gratuit aux écoles de sorte que les futures recrues<br />
entrant sur le marché du travail seront familiarisées avec le travail en réseau.<br />
• Le télétravail est devenu une question qui suscite de plus en plus l’intérêt des médias. Cet intérêt du<br />
public peut se traduire par des efforts accrus des employés cherchant à généraliser le télétravail, forçant<br />
ainsi les entreprises à accepter cette organisation du travail innovante.<br />
46
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Le travail à distance dans le gouvernement provincial de Haute-Autriche<br />
En automne <strong>1997</strong>, les premières études pilotes ont été démarrées avec comme objectif de définir un st<strong>and</strong>ard<br />
pour la mise en application du travail à distance dans l’administration du gouvernement provincial de la Haute-<br />
Autriche. Ces projets pilotes ont été terminés en automne 1998 et, en conséquence, le travail à distance sera<br />
désormais régulièrement mis en œuvre.<br />
Les formes suivantes d’organisation du télétravail ont été testées:<br />
• Le télétravail à domicile en alternance (1 ou 2 jours de travail au domicile)<br />
• Le télétravail dans un bureau satellite<br />
• Le télétravail à temps plein à domicile.<br />
Concernant le domaine d’exploitation et les circonstances sociales, les distinctions suivantes ont été faites dans<br />
l’étude pilote :<br />
• Administration générale : 19 employés dans l’administration avec différentes tâches et qualifications ont été<br />
choisis pour travailler alternativement à domicile (un jour par semaine) et au bureau.<br />
• Cour d’administration indépendante : 9 de ses membres ont travaillé à domicile un jour par semaine.<br />
• PROTIS, le projet “Télétravail à St. Johann et dans le région de Hanserberg” : offre l’opportunité de<br />
télétravailler à 5 techniciens de l’administration du district de Linz. Des espaces de bureau supplémentaires<br />
ont été loués pour ce projet. Les techniciens ont passé un tiers de leur temps de travail dans le bureau<br />
satellite.<br />
• La réintégration dans leur poste de travail de deux mères de famille : après plusieurs années de congé de<br />
maternité avec des arrangements à temps partiel se déroulant alternativement au domicile et au bureau, En<br />
tout, 35 employés du gouvernement provincial de la Haute-Autriche ont pris part aux différents projets pilotes.<br />
Le rapport final sur les projets est basé sur des entretiens avec les télétravailleurs, leurs supérieurs et leurs<br />
collègues. L’expérience positive des télétravailleurs et de leurs supérieurs hiérarchiques suggère l’extension de<br />
cette forme de travail flexible. Le rapport a servi de base pour une décision politique sur l’extension du télétravail<br />
au sein du gouvernement provincial.<br />
En Haute-Autriche, ces formes de télétravail alterné sont préférées au télétravail isolé, exercé à domicile. Avec<br />
l’augmentation du télétravail, le gouvernement provincial de Haute-Autriche se positionne comme étant une<br />
organisation moderne, orientée clients et salariés, utilisant les opportunités offertes par les nouvelles NTIC. Ces<br />
opportunités sont particulièrement utiles pour le gouvernement souhaitant rapprocher ses services du citoyen et<br />
mieux coordonner les besoins des employeurs et des employés.<br />
Contraintes:<br />
• L’adoption, en Autriche, des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication est<br />
relativement faible pour une économie florissante et développée. En d’autres termes, les initiatives du<br />
gouvernement et les forces vives du marché ont un retard substantiel à rattraper.<br />
• Le taux de chômage relativement faible, l’économie dopée par le rôle de l’Autriche dans le commerce<br />
avec les pays de l’Est et les effets conservateurs des puissantes institutions du marché du travail de<br />
l’Autriche sont autant de facteurs favorisant le status quo et ne stimulant guère des investissements plus<br />
élevés dans les NTIC ou l’introduction de nouvelles méthodes de travail.<br />
• Les recomm<strong>and</strong>ations initiales de l’Union européenne concernant le travail à distance ont eu tendance à<br />
être normatives plutôt que concrètes et ont essentiellement essayé d’éviter les effets négatifs éventuels<br />
plutôt que de promouvoir les avantages positifs.<br />
• Le prix des télécommunications est encore élevé par rapport aux autres pays. Comme nous l’avons<br />
mentionné, les prix devraient baisser en 1999 t<strong>and</strong>is que les effets de la libéralisation du marché des<br />
télécoms vont commencer à se faire sentir.<br />
Activités de télétravail et résultats<br />
Un certain nombre d’activités importantes sont survenues entre <strong>1997</strong> et 1999 :<br />
• Le premier accord collectif d’Autriche concernant le télétravail a été signé, couvrant l’industrie pétrolière<br />
• Un contrat type pour le télétravail a été créé par le Syndicat des Cols Blancs<br />
• Le Syndicat a également publié un ensemble de recomm<strong>and</strong>ations pour le télétravail<br />
47
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
• Le service Austrian Labour Market Service (AMS) assure le support de toute une gamme d’actions de<br />
formation se concentrant sur les compétences informatiques, notamment des projets relatifs au télétravail<br />
pour les femmes qui reviennent sur le marché du travail et pour les personnes h<strong>and</strong>icapées.<br />
• Dans une étude réalisée par Spectra, 69% des personnes interrogées ont exprimé une attitude positive à<br />
l’égard de l’idée du télétravail ; ce pourcentage a atteint 77% parmi les personnes interrogées les plus<br />
jeunes (âgées de moins de 30 ans).<br />
• Le Ministère Fédéral de L’Agriculture a soutenu le télétravail, dans le cadre des semaines européennes du<br />
télétravail ETW’97 et ETW´98, mettant ainsi en exergue le télétravail comme étant un moyen d’améliorer<br />
la situation de l’emploi dans les zones rurales.<br />
• Des politiciens de haut rang au sein des gouvernements provinciaux (notamment le Tyrol) soutiennent des<br />
activités de télétravail privées locales. Citons entre autres l’initiative LEADER dans la vallée tyrolienne<br />
de l’Ötztal.<br />
• Des Administrations Provinciales et Urbaines soutiennent les activités de télétravail, notamment les<br />
Gouvernements Provinciaux de Salzbourg et de la Haute-Autriche ainsi que la Municipalité de Vienne.<br />
Ces deux derniers réalisent des projets pilotes au sein de leur propre administration. En Haute-Autriche, le<br />
projet a déjà pris fin et le télétravail devrait être désormais mis en œuvre comme une méthode de travail<br />
ordinaire.<br />
• Le projet viennois est en cours et enregistre un certain succès; les responsables du projet anticipent que le<br />
télétravail deviendra rapidement une façon normale d'organiser le travail.<br />
Le travail à distance – un projet pilote dans l’administration de la ville de Vienne<br />
Dans le courant de l’été 1998, l’administration de la capitale fédérale autrichienne, Vienne, a lancé un projet pilote<br />
de “Télétravail”. Au bout de deux ans, l’expérience tirée de ce projet servira de base pour décider si le télétravail<br />
peut se généraliser à l’avenir dans des institutions administratives.<br />
Le projet se base sur 40 à 60% du temps de travail hebdomadaire passé dans le cadre du télétravail à domicile.<br />
En tout 16 employés, 12 hommes et 4 femmes, télétravaillent actuellement. La plupart d’entre travaillent dans le<br />
département informatique.<br />
Quatre des participants sont responsables d’équipes ou de départements, l’un étant le supérieur hiérarchique<br />
d’un autre télétravailleur. Deux participants sont des employés à temps partiel, deux essaient un modèle de<br />
bureau partagé.<br />
Les expériences initiales sont en gr<strong>and</strong>e majorité positives après le déroulement de la moitié de la durée du<br />
projet. Bien que les décisions officielles ne seront prises qu’au terme du projet, on peut d’ores et déjà s’attendre à<br />
ce que le télétravail deviennent une forme ordinaire de travail dans l’administration de la ville de Vienne.<br />
Conclusions<br />
L’Autriche présente des caractéristiques inhabituelles au niveau du travail à distance. Dans la plupart des<br />
pays, la dem<strong>and</strong>e et l’intérêt envers le travail à distance a précédé l’offre d’une infrastructure et<br />
d’arrangements sociaux ; l’Autriche semble aller à contre courant. Il existe un support de la part du public en<br />
faveur des télécentres ; il existe des contrats types et des recomm<strong>and</strong>ations des syndicats pour le travail à<br />
distance ; le gouvernement assure la promotion de la Société de l’Information. Les institutions publiques<br />
réalisent des projets pilotes sur le travail à distance au sein de leur propre administration. Toutefois le secteur<br />
privé, dominé par les PME, est plutôt lent à accepter le télétravail en tant qu'organisation de travail st<strong>and</strong>ard,<br />
et l’essor du télétravail a été jusqu’à présent freiné pour cette raison. Toutefois, nous avons été confrontés à<br />
une réponse beaucoup plus forte lors des Semaines européennes du Télétravail en <strong>1997</strong> et en 1998, et les<br />
sondages d’opinions récents indiquent une attitude positive à son égard. De plus, compte tenu de l’intérêt des<br />
médias pour ce sujet, on peut s’attendre à une acceptation accrue du télétravail par les entreprises privées.<br />
48
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
3.3 Belgique et Luxembourg<br />
Résumé<br />
La Belgique et le Luxembourg sont des pays petits, denses en termes de population et disposant d’un réseau<br />
étendu d’autoroutes et de voies ferrées. Ces facteurs, combinés avec la concentration de bureaux relativement<br />
petits dans les gr<strong>and</strong>es villes et dans leurs périphéries où ils ont un poids économique importants, ne jouent<br />
pas en faveur du télétravail. Néanmoins, les autorités belges considèrent que le télétravail présente un<br />
potentiel intéressant pour aider à résoudre les problèmes d’embouteillages croissants et le niveau élevé du<br />
chômage dans les anciennes zones industrielles.<br />
Grâce à la déréglementation du marché des télécommunications qui a eu lieu le 1er Janvier 1998, la Belgique<br />
rattrape les autres pays comparables en Europe en termes d’adoption des NTIC. De fait, la Belgique a<br />
enregistré son taux de croissance le plus élevé en 1998. Le nombre croissant de téléphones GSM et de<br />
connexions Internet va contribuer à l’acceptation du public - et aboutir à une dem<strong>and</strong>e en faveur de méthodes<br />
d’organisation du travail nouvelles et plus flexibles.<br />
Depuis 1994, la Belgique dispose d’une association de télétravail bien établie à l’échelon national - (la<br />
Belgian <strong>Telework</strong>ing Association - BTA) avec une forte représentation des principaux employeurs,<br />
particulièrement dans les secteurs de l’informatique et des télécommunications. L’association BTA s’est<br />
restructurée en 1998 et a étendu ses activités.<br />
Au Luxembourg, une association de télétravail (Association Luxembourgeoise des Télé-Activités - ALTA) a<br />
été créée fin 1998. ALTA et BTA ont établi des liens étroits dès le départ.<br />
Le contexte du travail à distance et l’essor des NTIC<br />
Contexte général :<br />
• En relation avec son PIB et sa structure économique, la Belgique présente un faible taux d’investissement<br />
et d’utilisation des NTIC.<br />
Population en<br />
millions, <strong>1997</strong><br />
PIB per capita<br />
($ US), <strong>1997</strong><br />
NTIC per<br />
capita (Euro),<br />
1998<br />
PC / 100<br />
cols blancs,<br />
<strong>1997</strong><br />
Utilisateurs<br />
d’Internet /1000<br />
individus, <strong>1997</strong><br />
Belgique 10,3 23 577 1 098 52 54<br />
Pays-Bas 15,6 22 720 1 233 64 89<br />
• Toutefois, la Belgique semble maintenant en bonne voie pour rattraper les autres pays européens<br />
présentant des économies comparables. En effet, en 1998,<br />
− Le marché des NTIC a progressé de 9,7% par rapport à <strong>1997</strong>, le taux le plus élevé en Europe, suite à<br />
une croissance record de 10,3% en 1996-<strong>1997</strong> ; ce marché est maintenant estimé à 12 milliards<br />
d’Euros ; ses taux de croissance prévisionnels pour 1999 et 2000 sont respectivement de 9% et de<br />
7,5% ;<br />
− Toutefois, ce marché ne représente que 5,1% du PIB, juste au-dessus de la moyenne européenne (mais<br />
seules la France et l’Allemagne sont au-dessous de la Belgique) ;<br />
− Les dépenses en NTIC per capita n’ont été que de 1 026 euros, soit moins que dans les pays nordiques,<br />
le Royaume-Uni et les Pays-Bas;<br />
− Le nombre de téléphones mobiles a doublé en l’espace d’un an, pour atteindre 17% de la population<br />
(alors qu’il atteignait à peine 3% en 1996) ; un troisième opérateur entrera sur le marché en avril<br />
1999 ;<br />
− Le nombre de serveurs Internet a augmenté de 95% ; il y en a maintenant 2 pour 100 habitants (un<br />
chiffre encore bas par rapport aux 6% du Danemark, par exemple) ;<br />
− Les connexions Internet concernent 6% de la population.<br />
49
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
• La Belgique est un leader de longue date en matière de déploiement de réseaux de télévision câblée avec<br />
quelque 95% de foyers équipés de téléviseurs ayant accès par câble à plus de 30 chaînes télévisées. Les<br />
câblo-opérateurs ont commencé à offrir l’accès à l’Internet à des débits pouvant atteindre 2 mégabits par<br />
seconde, fournissant une plate-forme importante pour des essais anticipés de services large b<strong>and</strong>e à<br />
domicile.<br />
• Les trois régions fédérales (Fl<strong>and</strong>res, Wallonie et Bruxelles) ont installé ou sont en train de terminer<br />
l’installation de réseaux fédérateurs fibre optique. En Wallonie par exemple, d’ici l’an 2001 le réseau<br />
WIN connectera les écoles primaires et secondaires (600 000 élèves et 80 000 professeurs) avec un PC<br />
pour 10 élèves. D’autres projets visent le commerce électronique, l’intégration des personnes<br />
h<strong>and</strong>icapées, l’accès en ligne aux informations et aux administrations publiques, etc.<br />
• De nombreuses organisations, à tous les niveaux des secteurs publics et privés, disposent de bureaux de<br />
représentation dans ou près de Bruxelles. Elles constituent une source d’emploi et de commerce à<br />
l’échelle locale, mais ont besoin de travailler "sur place" plutôt "qu’à distance". Environ 40% de la<br />
population de Bruxelles n’est "pas d’origine belge".<br />
• Une nouvelle loi sur le Travail à Domicile est entrée en vigueur depuis mars <strong>1997</strong>. Bien que son texte<br />
n’emploie pas spécifiquement le terme de télétravail, le gouvernement admet que ce qui l’a motivé pour<br />
faire passer la loi est la perspective de stimuler l’avènement du télétravail à domicile.<br />
Facteurs clés :<br />
• L’association belge pour le télétravail (Belgian <strong>Telework</strong>ing Association, http://www.bta.be), très active,<br />
s’est restructurée au cours du premier semestre de 1998, engendrant un surcroît d’activités et une hausse<br />
des inscriptions. Depuis fin 1998 existe également la nouvelle association du Luxembourg<br />
(http://www.alta.lu).<br />
• Le télétravail suscite beaucoup d’intérêt de la part du public, générant toutes sortes d’activités et<br />
d’événements.<br />
EVO-SOFT<br />
EVO-SOFT est un centre informatique de compétences, dont le personnel est ‘loué’ par les clients en fonction de leurs<br />
besoins, pour des missions de trois à douze mois. La société a démarré avec 3 personnes en <strong>1997</strong> et en emploie<br />
aujourd’hui 90. Elle prévoit d’en employer plus de 220 en 2001. Elle dispose de quatre petits bureaux décentralisés,<br />
répartis dans la région des Fl<strong>and</strong>res.<br />
Les employés d’EVO-SOFT reçoivent une station de travail et un équipement de télécommunication à domicile. Tous les<br />
deux mois, ils se réunissent dans l’un des bureaux de l’entreprise. Le reste du temps, ils travaillent depuis leur domicile<br />
ou dans les locaux des clients, à leur propre rythme et lorsque le client le dem<strong>and</strong>e.<br />
EVO-SOFT enregistre des frais d’exploitation minimes et répercute les économies ainsi réalisées sur ses employés par<br />
le biais de rémunérations plus élevées. Cette approche est devenue tellement attrayante que la société n’a aucun mal à<br />
conserver ses meilleurs salariés.<br />
Selon la direction, un esprit d’entreprise très positif s’est créé au sein de la société, comme le prouvent les séjours<br />
collectifs au ski organisés par les employés et la création de leur propre équipe de football.<br />
• Les embouteillages et la pollution résultante que l’on peut régulièrement constater à l’intérieur et à la<br />
périphérie de Bruxelles (1 million d’habitants et 250 000 travailleurs en transit) constituent une bonne<br />
motivation pour réduire l’utilisation des voitures et les déplacements inutiles. Des primes destinées aux<br />
employés qui prennent des mesures dans ce domaine sont en cours de discussion au parlement, et<br />
devraient intégrer des projets de télétravail.<br />
• Le Ministre Fédéral des Affaires Economiques et des Télécommunications a lancé Agora’98, une<br />
convention rassemblant plus de 300 experts sur les questions de la société de l’information. Il les a<br />
chargés, en parallèle avec son Comité de Consultation des Télécommunications, de produire des<br />
recomm<strong>and</strong>ations concernant la ‘transition de la Belgique vers la Société de l’Information’, englobant le<br />
télétravail.<br />
• Dans l’ancienne zone industrielle de Wallonie, des agences du gouvernement (ForEm) et des<br />
établissements de formation (Euro-Télétravail) s’attachent à revaloriser les compétences de la population<br />
50
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
active afin de l’intégrer à la société de l’information et intègrent le télétravail à leurs programmes dans<br />
une optique de mobilité et de recyclage.<br />
• Des associations professionnelles telles que Fabrimetal, des centres de formation en informatique et en<br />
télécommunications pour les PME telles que Teleport Brussels, TechnoFutur3, etc., assurent une<br />
promotion importante du télécommerce et de la télécoopération.<br />
• La Belgique est en train d’accroître son rôle de centre d’accueil des nouvelles entreprises articulées autour<br />
du télétravail, ainsi que des opérations telles que les centres d’appel. Pour ce faire, le pays capitalise sur<br />
ses compétences linguistiques, son emplacement et sa population qui, pour la plupart, n’est pas d’origine<br />
belge.<br />
Contraintes:<br />
• Les régions fortement individualistes, dotées de différentes langues et cultures, s’opposent à ce que les<br />
habitants d’une région télétravaillent pour des sociétés se trouvant dans une autre, exception faite de<br />
"l’attraction" exercée par la capitale (et troisième région), Bruxelles.<br />
• Dans le centre ville, un gros pourcentage d’individus travaillent dans des bureaux relativement petits et<br />
dans des petits sièges de fédérations et d’associations européennes ; la nature du travail et sa moindre<br />
portée ne sont pas propices à un usage intensif des technologies informatiques et télécom ou du travail à<br />
distance. Cet état de fait peut changer car les méthodes en ligne deviennent de plus en plus présentes dans<br />
les directions générales de la Commission Européenne, d’autant plus si la Commission souhaite servir<br />
elle-même d’exemple en matière de travail à distance.<br />
• La densité du réseau autoroutier et de chemin de fer, la compacité du pays (30 000 km² pour 10 millions<br />
d’individus), et la facilité d’accès de toutes les régions, sont autant de facteurs qui freinent l’intérêt porté<br />
au travail à distance.<br />
• Certaines études indiquent que les coûts supplémentaires générés par le télétravail, de même que les<br />
difficultés de la gestion à distance constituent encore des facteurs importants d’inhibition.<br />
Activités de télétravail et résultats<br />
• La Belgian <strong>Telework</strong>ing Association (BTA), fondée en 1994 et restructurée pendant le premier semestre<br />
1998, a professionnalisé ses activités de gestion et d’administration tout en augmentant le nombre de ses<br />
membres. Ces derniers sont passés de 85 à 110 en 1998. Parmi les entreprises membres figurent des<br />
sociétés non high-tech (notamment ASLK-CGER Bank et Dow Corning) ainsi que des acteurs locaux et<br />
multinationaux dans le domaine des technologies de l’information (Alcatel Bell, Banksys, Belgacom,<br />
Ericsson, IBM, Mobistar, SWIFT, etc.), des associations telles que Fabrimetal (industries électroniques)<br />
et BelTUG (un groupe d’utilisateurs de télécom), pour ne citer qu’eux.<br />
• Entre mars 1998 et mars 1999, la BTA a organisé six événements ou conférences publiques et en a coorganisé<br />
six autres. Des membres clés de BTA ont accordé plus de 25 interviews aux médias, notamment<br />
à deux gr<strong>and</strong>es chaînes de télévision et deux radios importantes. Ils ont également animé des débats sur le<br />
thème du télétravail lors d’événements qui n’étaient pas organisés par la BTA.<br />
• Après avoir ouvert un télécentre en 1996, Innotek, un membre belge du réseau européen Business<br />
Innovation Centres, a initié début 1998 l’un des plus gr<strong>and</strong>s programmes de déploiement de télécentres<br />
d’Europe. Le 15 mars 1999, Innotek a signé 22 contrats dans la région flam<strong>and</strong>e et poursuit maintenant<br />
ses activités en Wallonie.<br />
• Belgacom, en association avec le programme de formation Euro-Télétravail, a commencé à<br />
commercialiser des produits prêts à l’emploi labellisés 'Télétravail', notamment un ‘PC pour le<br />
Télétravail’. IBM a des projets similaires.<br />
• Le Ministre de la Région Flam<strong>and</strong>e a finalisé un petit projet pilote de télétravail à domicile et s’apprête à<br />
déployer ce programme à gr<strong>and</strong>e échelle pouvant impliquer plusieurs dizaines de salariés.<br />
WINIT<br />
51
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
WINIT propose des conseils, du développement et des services informatiques. Les 15 professionnels de la société :<br />
• sont des indépendants<br />
• sont des partenaires dans une société coopérative à responsabilité limitée<br />
• ont signé une ‘Charte d’entreprise’ définissant l’organisation<br />
• signent un accord spécifique pour chaque projet auquel ils participent.<br />
WINIT ne dispose pas du tout de bureau central ; il s’agit d’une organisation virtuelle basée sur le réseau Intranet de la<br />
société. Lorsque les partenaires estiment qu’un client potentiel traditionaliste s’attend à être reçu dans un environnement<br />
de bureau impressionnant, ils en louent un à l’heure au centre d’affaires local.<br />
D’après les fondateurs de la compagnie, la structure légale et le modus oper<strong>and</strong>i de WINIT ont été conçus dès le départ<br />
pour obtenir :<br />
• Le niveau le plus élevé possible de responsabilisation et de motivation de la part des partenaires<br />
• Un maximum de flexibilité et d’efficacité dans l’organisation<br />
• Une utilisation optimale des technologies de l’information et des télécommunications<br />
• La suppression des charges et des coûts de personnel qui ne sont pas strictement nécessaires<br />
Les partenaires ont la responsabilité de s’équiper eux-mêmes en stations de travail et en outils de communication<br />
(Internet, fax, GSM) afin de pouvoir travailler depuis leur domicile.<br />
Un système formel de contrôle qualité et de gestion de projet est utilisé pour assurer la qualité de la production.<br />
Parmi les clients de WINIT figurent des gr<strong>and</strong>s comptes tels que AKZO, Belgacom, la Commission Européenne, KPMG,<br />
Shell, TD Williamson, etc.<br />
Conclusions<br />
Si l’essor du marché des technologies de l’information et les actions de sensibilisation émanant d’entités<br />
gouvernementales, professionnelles et associatives continuent à faire l’actualité, la Belgique rattrapera<br />
bientôt les autres pays européens dotés de contextes socio-économiques comparables.<br />
La plupart des entreprises ‘traditionnelles’ (de gr<strong>and</strong>e et de petite taille) ne devraient pas évoluer<br />
massivement vers des projets de télétravail (à domicile) dans l’avenir proche. Cependant, elles vont recourir<br />
plus systématiquement à la technologie pour améliorer la mobilité et le service clientèle. Elles peuvent<br />
utiliser des télécentres dans des situations spécifiques.<br />
En revanche, de nombreuses petites sociétés nouvellement créées, particulièrement dans le secteur en plein<br />
essor des technologies de l’information et des télécommunications, adopteront des modèles d’organisation<br />
flexibles tels que ceux dont on parle actuellement, et recourront dès le départ au télétravail, à la<br />
télécoopération et au télécommerce.<br />
3.4 Danemark<br />
Résumé<br />
Le Danemark compte parmi les plus importants investisseurs européens dans le domaine des technologies<br />
informatiques et télécom, des PC et de l’Internet, tout en étant un gros utilisateur de ces derniers. Mais<br />
récemment encore, le télétravail n’était pas un sujet de discussion privilégié, pas plus, d’ailleurs, que sa mise<br />
en pratique. <strong>1997</strong> a été témoin d’une mutation profonde, avec un intérêt croissant pour le télétravail (dans les<br />
médias, lors des conférences, de la part du gouvernement) ainsi qu’une augmentation des activités dans ce<br />
domaine, ce dernier passant de moins de 1% à entre 5% et 15% de la population active, ces chiffres variant<br />
en fonction des définitions et des méthodes d’étude. T<strong>and</strong>is que beaucoup de facteurs ont eu une influence<br />
sur le lieu de travail pour arriver à ce résultat, une décision politique a nettement pris le dessus : la décision<br />
qu’un ordinateur fourni par un employeur pour un usage privé à domicile ne constitue pas un avantage en<br />
nature et n’est pas, à ce titre, imposable, à partir du moment où il est également utilisé ponctuellement à des<br />
fins professionnelles. L’impact fiscal de cette mesure est resté marginal sur les recettes du gouvernement. Par<br />
contre, la valeur que cette mesure a généré en termes d’activités et d’attitude des consommateurs vis à vis de<br />
la haute technologie à domicile a été considérable.<br />
52
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Ce facteur important a contribué au fait que 61% des foyers danois disposaient mi-99 de leur ordinateur<br />
personnel, 33% d'entre eux ayant aussi un accès à l’Internet. En 1998-99, le télétravail a cessé de faire les<br />
gros titres de l’actualité, bien qu’il ait continué à faire de nombreux adeptes, une fois intégré aux accords<br />
collectifs entre les partenaires sociaux du marché du travail. En revanche, le commerce électronique et<br />
d’autres thématiques technologiques ont commencé à faire la une de l’actualité.<br />
A un niveau plus détaillé, le Danemark expérimente les mêmes problèmes et barrières que les autres pays où<br />
le télétravail bénéficie d’une acceptation plus généralisée : la mécompréhension des dirigeants et le manque<br />
de confiance, ainsi qu’une vision à court terme sur les conditions de mise en œuvre du télétravail et les<br />
questions de gestion immédiates au lieu d’une vision stratégique portant sur la transformation des<br />
entreprises.<br />
La mise en application du télétravail dans le cadre des accords collectifs généraux et l’augmentation des PCs<br />
fournis à domicile par les employeurs représentent sans aucun doute un potentiel et des opportunités de<br />
flexibilisation du travail . Il apparaît nettement que dans les entreprises intervenant dans les secteurs les plus<br />
appropriés au télétravail, notamment les services, les activités gourm<strong>and</strong>es en informations et les sociétés de<br />
conseil, le télétravail est utilisé comme paramètre stratégique. Il reste toutefois un obstacle majeur : le<br />
télétravail extensif exige un changement de mentalité. Il subsiste en plus un obstacle majeur consistant dans<br />
le fait que le télétravail suppose un mode de reconnaissance basé sur les résultats et non pas sur la présence;<br />
ce qui reste un sujet sensible pour la plupart des syndicats.<br />
Contexte du travail à distance et essor des NTIC<br />
Contexte général :<br />
• Le Danemark vise, avec d’autres pays nordiques et les Pays-Bas, la première place en matière<br />
d’utilisation et d’investissement des technologies de l’information en Europe, mais jusqu’en 1996,<br />
l’Internet a eu du mal à décoller. La situation a changé considérablement en <strong>1997</strong>-98 :<br />
NTIC %<br />
du PIB,<br />
1998<br />
NTIC par<br />
habitant<br />
(Euro),<br />
1998<br />
PC /100 cols<br />
blancs, <strong>1997</strong><br />
PC par 1000<br />
individus,<br />
<strong>1997</strong><br />
Téléphones<br />
mobiles<br />
/1000<br />
individus,<br />
Jan. 1998<br />
Utilisateurs<br />
de l’Internet/<br />
1000<br />
individus,<br />
<strong>1997</strong><br />
%<br />
croissance<br />
des<br />
serveurs<br />
Internet<br />
/1000<br />
individus<br />
1996-98<br />
Danemark 5,52% 1 554 68 349 310 134 162%<br />
Suède 6,49% 1 520 85 353 410 148 70%<br />
Finl<strong>and</strong>e 5,26% 1 119 63 234 460 146 59%<br />
Pays-Bas 5,93% 1 233 64 292 130 89 111%<br />
• Le pourcentage d’individus possédant un ordinateur à domicile atteint désormais 61% (juin 1999), de<br />
nombreuses personnes ayant acheté cet ordinateur très récemment, souvent dans le cadre du programme<br />
financé par le gouvernement aux termes duquel un ordinateur fourni par un employeur à des fins privées,<br />
à domicile, ne constitue pas un avantage en nature imposable, s’il est utilisé, dans une certaine mesure, à<br />
des fins professionnelles. Un tiers de tous les foyers dispose désormais de son propre accès à l’Internet,<br />
un chiffre qui s’est multiplié par quatre depuis <strong>1997</strong>. Le nombre total de personnes âgées de 16 à 74 ans<br />
ayant accès à l’Internet, à titre privé et/ou depuis leur lieu de travail, est estimé à environ 52% (2,7<br />
millions d’individus) de toutes les personnes appartenant à cette tranche d’âge.<br />
• L’emploi est élevé, tout comme le travail à temps partiel, t<strong>and</strong>is que le chômage est faible. L’emploi dans<br />
le domaine des services figure parmi les niveaux les plus élevés d’Europe. Le Danemark bénéficie du PIB<br />
par habitant le plus élevé d’Europe, mis à part le cas exceptionnel du Luxembourg:<br />
53
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Population<br />
en<br />
millions,<br />
<strong>1997</strong><br />
PIB par<br />
habitant<br />
($), <strong>1997</strong><br />
Taux de<br />
participation<br />
des<br />
travailleurs,<br />
1996<br />
Travail à<br />
temps partiel<br />
en % de<br />
l’emploi,<br />
1996<br />
Services en %<br />
de l’emploi<br />
total, 1996<br />
Chômage en %<br />
de la<br />
population, mai<br />
1998<br />
Danemark 5,1 30 927 80% 22% 69% 4,7%<br />
Allemagne 82,2 25 363 70% 16% 59% 9,8%<br />
Pays-Bas 15,6 22 720 71% 37% 73% 4,2%<br />
• Une gr<strong>and</strong>e prospérité et un faible taux de chômage montrent que le développement des compétences, la<br />
fidélisation des individus expérimentés et la productivité sont autant d’éléments propices à l’industrie.<br />
Les chiffres sur Excel : le premier bureau satellite du Danemark<br />
La société de services informatiques, Excel A/S, située dans la région périphérique du Jutl<strong>and</strong>, au Danemark, a<br />
créé le premier bureau satellite du pays en 1998, en capitalisant directement sur les expériences mixtes des<br />
employés en termes de télétravail à domicile. Parmi les avantages du télétravail, citons les aspects positifs de la<br />
responsabilisation des employés et de la diminution du stress, surtout pour les employés ayant des familles, et<br />
parmi les conséquences négatives, citons l’isolement professionnel et social. Le bureau satellite a été capable de<br />
résoudre ces problèmes en fournissant un environnement destiné à trois employés, ce qui a considérablement<br />
réduit le facteur de l’isolement. Il a également favorisé l’utilisation de techniques de management complètement<br />
nouvelles concernant la gestion à distance, tout en conduisant également au développement de communications<br />
en ligne performantes dans le cadre de ce processus.<br />
Excel Data et son bureau satellite sont déjà devenus exemplaires en termes de méthode de travail. Ce type de<br />
méthode a de forte chances de se st<strong>and</strong>ardiser dans un futur proche et contribue à une meilleure compréhension<br />
de la nature bénéfique du télétravail qui peut être exploité pour augmenter la cohérence sociale et de<br />
l’environnement. La société a ainsi permis de réduire le trajet de ses employés, leur faisant économiser au moins<br />
2 000 km de trajet dans une semaine type, tout en montrant comment des zones périphériques peuvent attirer et<br />
retenir une main-d’œuvre très qualifiée. Le principe du bureau satellite est un pas en avant vers la<br />
décentralisation géographique des opportunités d’emploi dans une zone périphérique. Des avantages sociaux ont<br />
également été obtenus grâce à la baisse du stress quotidien des employés ayant des familles à charge sans<br />
augmenter pour autant leur isolement, en fournissant une méthode qui permet de réconcilier le travail et la vie<br />
privée et de laisser la place au choix individuel et à la responsabilisation.<br />
L’efficacité du concept de bureau satellite est actuellement étudiée par la Occupational Health Clinic de l’hôpital<br />
central de Hearning, dans le cadre d’un projet d’évaluation de trente mois.<br />
Facteurs clés:<br />
• Le Danemark entre rapidement dans la société de l’information, en accélérant ses investissements dans les<br />
NTIC, avec la généralisation de l’Internet, avec un niveau élevé de sensibilisation de la part du<br />
gouvernement et du public et des pressions appropriées exercées sur l’industrie à des fins d’innovation.<br />
Le nombre de programmes formels et d’efforts dans le domaine high-tech a augmenté en 1998,<br />
notamment avec l’utilisation, par l’administration publique, de l’informatique et de l’accès numérique au<br />
profit des citoyens, avec l’établissement de nombreux centres pour le développement du commerce<br />
électronique, etc.<br />
• En termes de développement des compétences et des qualifications, 82 060 individus ont suivi, en 1998,<br />
un ou plusieurs modules de cours informatiques intitulés EPCDL (<strong>European</strong> PC Drivers' Licence), dont<br />
71 232 ont passé des tests. 12 000 personnes ont désormais terminé le cursus de 7 modules. Entre 20 000<br />
et 40 000 individus suivent actuellement les modules de cours EPCDL en ligne et 40 000 personnes<br />
supplémentaires devraient les rejoindre en 1999. 311 établissements de formation publics et privés ont<br />
officiellement mis en place des centres de test, et un cours de perfectionnement est actuellement en cours<br />
de développement. Un nombre croissant d’individus choisissent également d’autres cours de formation.<br />
Par exemple, près de 20 000 licences “Wit PC-driving license 97” ont été vendues – il s’agit d’un produit<br />
commercial.<br />
54
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
• Les syndicats réagissent désormais très positivement au télétravail, sous réserve que les conditions<br />
proposées soient acceptables (pour les syndicats) au niveau des accords cadres, qui existent déjà dans la<br />
plupart des secteurs.<br />
• Les autorités locales et régionales continuent à s’intéresser au télétravail en tant que facteur contribuant<br />
au développement économique et social et de nombreuses initiatives ont été lancées dans ce domaine. Il<br />
existe maintenant, par exemple, de nombreuses entreprises, sur les îles de l’archipel danois, qui<br />
commencent à exploiter le potentiel des NTIC pour développer le télétravail et améliorer les services. Le<br />
gouvernement a lancé une initiative de développement du télétravail (IT-Springet), dans le cadre de<br />
laquelle 31 établissements publics mettent le télétravail en pratique, à titre d’essai (le nombre<br />
d’établissements intéressés était quatre fois plus important). Les critères ayant déterminé la sélection des<br />
établissements ont été, d’une part, le financement et, d’autre part, la volonté de couvrir de nombreux<br />
types différents d’établissements.<br />
• Une mutation socioculturelle significative a été observée à long terme dans les attitudes individuelles visà-vis<br />
de la société en général et du travail en particulier : le télétravail est un exemple de ce changement –<br />
il y a 10 ans, il était considéré comme quelque chose d’imposé par les employeurs et auquel il fallait<br />
résister. Aujourd’hui, il est considéré par beaucoup comme un signe de plus gr<strong>and</strong>e délégation des<br />
responsabilités, une symbole de flexibilité pour l’individu comme pour l’entreprise, d’autogestion et<br />
d’autodétermination. L’intérêt s’est tout d’abord porté collectivement sur les droits, l’égalité, la hiérarchie<br />
et la bureaucratie pour se concentrer ensuite plus sur la personne et ses possibilités, les alternatives, la<br />
décentralisation et une plus gr<strong>and</strong>e indépendance. Un taux de chômage relativement faible, des niveaux<br />
de participation élevés et un niveau important de travail à temps partiel paraissent jouer en faveur de ce<br />
changement d’intérêt.<br />
Contraintes:<br />
• La barrière principale au progrès est le manque de compréhension et de confiance parmi les responsables,<br />
confirmé à la fois par des études du secteur public et privé. Trop d’importance est accordée aux questions<br />
immédiates, à court terme, et la sensibilisation est insuffisante sur les opportunités stratégiques et les<br />
implications globales du télétravail sur le plan organisationnel. Le changement de rémunération, non plus<br />
basée sur la présence mais sur les performances, peut tenir certains employés éloignés du télétravail.<br />
• Le débat public (et apparemment la pensée de la plupart des dirigeants locaux) est étroitement focalisé<br />
sur des thèmes spécifiques tels que les conditions auxquelles sont soumis les télétravailleurs individuels<br />
travaillant chez eux. Le seul modèle pris en compte est celui du télétravailleur à domicile, exerçant ses<br />
activités à temps partiel (c’est-à-dire passant une partie de la semaine à la maison, et l’autre au bureau).<br />
Des questions beaucoup plus importantes, concernant le développement de l’entreprise, sa compétitivité,<br />
ses marchés, ainsi que l’amélioration de la qualité de vie professionnelle des employés sont ainsi passées<br />
sous silence. Une autre dimension est apparue en 1998, à savoir que les salariés étaient préoccupés par la<br />
perspective de l’isolement inhérente au télétravail ou ressentaient le besoin d’être constamment en contact<br />
avec des collègues et la direction afin de mener à bien leurs tâches ou tout simplement pour être au<br />
courant des développements survenant sur leur lieu de travail.<br />
55
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Exonération d’impôts pour les PC utilisés à domicile fournis par l’employeur<br />
En juin <strong>1997</strong>, un petit changement dans la loi fiscale danoise a eu lieu : tout ordinateur fourni par un employeur à<br />
des fins privées au domicile d’un salarié n’est plus imposable du moment qu’il est également utilisé à des fins<br />
professionnelles. Suite à cela, de nombreuses organisations et entreprises, surtout les plus importantes, ont lancé<br />
des projets dans le cadre desquels plus de 75% des foyers des employés se voyaient offrir un ordinateur<br />
Pentium, ainsi que, souvent, une imprimante, un modem et un abonnement à l’Internet. En échange, il était<br />
dem<strong>and</strong>é aux salariés, dans de nombreux cas, de suivre les cours du "permis de conduire informatique européen"<br />
sur leur propre temps de loisirs, ce qui inclut également des possibilités d’aménagement de la formation à<br />
distance, bien que l'employeur paie toutes les charges.<br />
Près de 35 000 salariés danois ont tiré parti de ces programmes durant le deuxième semestre de <strong>1997</strong>. En 1998,<br />
le Danemark a connu une année record en termes de ventes de PC : 629.167 unités ont été vendues,<br />
l’exonération d’impôt sur les PC fournis par les employeurs à leurs salariés étant de loin le facteur le plus<br />
important d’après Dataquest, une société d’étude de marché internationale spécialisée dans l’informatique.<br />
L’exonération fiscale est ainsi devenue le facteur principal qui a récemment propulsé le Danemark, en juin 1999, à<br />
la tête de la liste des premiers pays du monde en termes de nombre de foyers équipés d’ordinateurs (61%), un<br />
tiers des foyers disposant de son propre accès à l’Internet (Source : le Service Statistique Danois, 1999).<br />
Le programme d’exonération fiscale a été une réussite pour toutes les parties prenantes. Pour les employés,<br />
l’offre d’un PC à domicile avec un abonnement à l’Internet a donné accès à tous les membres de la famille aux<br />
installations informatiques et à l’Internet, tout en leur permettant d’exploiter les opportunités de réconcilier le<br />
travail et la vie privée grâce au télétravail. Pour les employeurs, le programme a permis d’augmenter<br />
considérablement les compétences informatiques du personnel (surtout grâce aux cours d’informatique<br />
personnelle) et a amélioré la flexibilité des salariés, en termes du lieu et de mode de travail, grâce au télétravail. Il<br />
a également permis la formation à distance depuis le lieu de travail et le domicile. Dans les secteurs informatiques<br />
et télécom, les ventes d’équipements et l’utilisation des réseaux ont augmenté substantiellement. Pour le<br />
gouvernement, la perte marginale de revenu généré par les impôts a été plus que compensée par les avancées<br />
substantielles en direction de son projet de Danemark numérique, dont l’objectif est de doter la population danoise<br />
et le secteur professionnel de compétences techniques et de l’accès nécessaire pour exploiter pleinement la<br />
société de l’information.<br />
Les activités de télétravail et les résultats<br />
Une véritable explosion d’activités est survenue au Danemark, avec des évolutions dignes d’intérêt,<br />
malheureusement beaucoup trop nombreuses pour être rapportées dans cette synthèse, qui ne peut que se<br />
cantonner à certains aspects et points forts intéressant le plus gr<strong>and</strong> nombre.<br />
• Au niveau national, l’une des initiatives les plus intéressantes s’appelle l’"IT-springet" (traduire par<br />
"l’avancée technologique majeure"). Il s’agit d’un projet se chiffrant à 5,5 millions d’Euros, entrepris par<br />
le Ministère de la Recherche. C’est la première action lancée de façon centralisée, à laquelle vont<br />
participer près de 2 000 employés dans 31 établissements publics représentatifs. Les participants se voient<br />
offrir de nouveaux PC ainsi que des compétences et des activités informatiques pour renforcer l’usage de<br />
la technologie de l’information, dans chaque institution. L’augmentation de la connaissance et de<br />
l’expérience du télétravail font partie des objectifs de ce projet. Le projet répond en partie à la dem<strong>and</strong>e<br />
croissante des citoyens de disposer d’un accès électronique et d’informations provenant du secteur public<br />
qui, de son côté, n’arrive pas à suivre. En mai 1999, tous les ministères et les communes danoises, ainsi<br />
que la moitié des autorités locales du district étaient présents sur le web, mais trop peu d’établissements<br />
publics ont donné suite à ce programme (notamment les écoles, les maisons de retraite, les hôpitaux, etc.).<br />
• En 1998-1999, la recherche se poursuit en vue d’illustrer le développement du télétravail. Toutefois le<br />
nombre exact de télétravailleurs n’est pas connu, principalement à cause du manque de définition<br />
officielle du terme 'télétravailleur'. En novembre <strong>1997</strong>, le Congrès de l’Union des Syndicats Danois a<br />
publié une étude réalisée par Gallup qui indiquait que 15% des salariés télétravaillaient déjà à domicile au<br />
moins un jour par semaine, bien que de nombreux commentateurs pensent que ce chiffre soit surestimé.<br />
PLS Consult a estimé, mi-1998, qu’entre 10 000 et 50 000 individus étaient des télétravailleurs réguliers.<br />
Une étude conduite par l’université d’Aalborg début 1999 a évalué à environ 250 000 le nombre<br />
d’individus travaillant à domicile quelques jours par semaines et utilisant les NTIC.<br />
56
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
• Si à cela nous ajoutons les télétravailleurs mobiles, les personnes travaillant dans des équipes<br />
transversales, ainsi que dans des télécentres, etc. ce nombre atteint facilement les 300 000, soit près de<br />
11,6% de la population active. Il est probable que l’intégration du télétravail à des accords collectifs entre<br />
les parties prenantes de la population générera des données sur la réglementation du télétravail. Même<br />
dans ce cas, il manquera toujours un indicateur correct concernant le télétravail non réglementé. Un<br />
exemple de télétravail non réglementé n’est autre que celui de la plupart des municipalités danoises qui<br />
ont investi dans ce que l’on appelle ‘un poste de travail de politicien' à domicile. Parallèlement, tous les<br />
responsables d’administrations municipales se sont vus octroyer des espaces de travail entièrement<br />
intégrés à domicile. Le même contexte se retrouve dans les entreprises, plus particulièrement dans les<br />
secteurs utilisant l’informatique de façon intensive.<br />
• Une étude complète, réalisée par le Ministère de la Recherche début 1999 (“Danske IT-billeder” – photo<br />
du paysage informatique danois), indique que la gr<strong>and</strong>e majorité des danois voit l’ordinateur comme un<br />
outil de travail plutôt que comme un instrument de loisirs et utilise l’Internet pour lire les nouvelles et<br />
rechercher des informations professionnelles. L’analyse montre également qu’il existe un danger réel<br />
qu’une minorité de la population devienne un groupe “sous-alimenté” en informations. Le gouvernement<br />
est ainsi confronté à un double défi : donner une impulsion au développement des technologies<br />
informatiques et télécom dans le secteur public pour répondre aux besoins des danois souhaitant accéder<br />
aux services et aux informations sur le Net, tout en essayant de s’assurer que ceux qui n’ont pas accès aux<br />
technologies informatiques ne deviennent pas des laissés pour compte. Une étude parallèle réalisée pour<br />
le compte du Service d’Information du Gouvernement a classé la population danoise en quatre catégories,<br />
en fonction de leurs relations avec les technologies informatiques et télécom :<br />
i) Les enthousiastes : 30% de la population, principalement des jeunes et des personnes ayant une<br />
éducation supérieure, qui utilisent la technologie non seulement pour elle-même mais aussi pour ce<br />
qu’elle peut faire ;<br />
ii) Les pragmatiques : 26% de la population ayant reçu une éducation supérieure, dont la majorité est<br />
composée de femmes qui utilisent positivement la technologie pour réaliser leurs objectifs<br />
spécifiques ;<br />
iii) Les traditionalistes : 25% de la population qui reconnaît la valeur de l’informatique mais qui ne se<br />
soucie pas des avancées technologiques. Près d’un quart de ce groupe est composé de personnes ayant<br />
plus de 60 ans ;<br />
iv) Les sceptiques : 19% de la population appartenant à une catégorie plus âgée (seulement 10% de moins<br />
de 30 ans) qui rejette les technologies.<br />
• Une importante étude de contexte réalisée par le Conseil du Développement des Affaires Danois révèle<br />
que 20 à 25% des 1 900 entreprises étudiées ont subi une transformation structurelle ces dernières années,<br />
introduisant des changements tels que des organigrammes plus horizontaux, des équipes<br />
pluridisciplinaires autodirigées, l’interconnexion et des styles de gestion basés sur la valeur ajoutée. Ces<br />
entreprises se sont avérées, en général, 30% plus productives, ont développé deux à trois fois plus de<br />
nouveaux produits, et ont créé deux à trois fois plus de nouveaux emplois.<br />
• Le télétravail et la restructuration sont instaurés par les entreprises les plus gr<strong>and</strong>es et les plus rentables.<br />
Les petites entreprises sont beaucoup plus lentes à répondre, bien que dans certains cas, cela puisse<br />
s’expliquer par le fait que les PME ne voient pas l’introduction du télétravail et des nouvelles méthodes<br />
de travail comme quelque chose de spécifique ou de spécial et ne participent pas de bonne grâce aux<br />
études. Le télétravail est un symptôme de relations publiques positif pour certaines entreprises.<br />
• Fin 1998, une importante conférence a été organisée par environ 10 syndicats préoccupés par la catégorie<br />
‘free-lance’ et ‘indépendants’ de la population active afin d’attirer l’attention du gouvernement sur les<br />
difficultés auxquelles ce groupe est confronté face à l’omniprésence des nouvelles formes de travail. Le<br />
problème est que ces travailleurs ont besoin de s’adapter aux dem<strong>and</strong>es fluctuantes du marché, ce qui se<br />
traduit souvent par une modification des statuts des salariés, des professions libérales et des indépendant<br />
57
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
travaillant à leur compte. Les cadres légaux et administratifs actuels ne sont pas à même de résorber des<br />
changements si fréquents : en d’autres termes, l’individu concerné finit souvent dans une situation où il<br />
(ou elle) ne peut pas bénéficier du niveau normal de sécurité sociale. Plusieurs politiciens ont participé à<br />
la conférence et le Ministre du Travail a entrepris des révisions appropriées de la législation actuelle.<br />
Conclusions<br />
Bien qu’ayant débuté lentement, le Danemark est rapidement devenu l’un des pays européens leaders dans le<br />
domaine du télétravail. Bien que le télétravail soit sorti de l’actualité jusqu’à un certain point en 1998-99,<br />
t<strong>and</strong>is que le commerce électronique et d’autre thématiques technologiques ont pris le dessus, il continue à<br />
être adopté par de nombreuses parties prenantes. Des compétences et des qualifications accrues, ainsi qu’une<br />
prise de conscience de ce que sont le télétravail et les nouvelles méthodes de travail, tirent parti de<br />
l’introduction stratégique, au cours des années précédentes, des technologies informatiques et télécom dans<br />
les entreprises, le secteur public et les foyers. En 1999, la principale différence est que de nombreuses<br />
activités importantes ont atteint un certain niveau de maturité et une masse critique, de sorte que le<br />
développement s’accentue. Des compétences NTIC nombreuses et nouvelles se développent, notamment<br />
l’utilisation de nouvelles techniques pour développer des applications Internet, que l’on peut constater avec<br />
la progression des sites sur l’Internet. Autre développement important : l’utilisation étendue de l’Internet. La<br />
phrase : " Je l’ai trouvé sur le Net ! " est devenue très courante dans le langage danois. Début 1999, le ratio<br />
entre le nombre de domaines Internet .dk et la population est de 1 pour 10, ce qui indique un niveau<br />
d’activités élevé sur l’Internet.<br />
3.5 Finl<strong>and</strong>e<br />
Résumé<br />
Il y a un siècle, le diplomate espagnol Ángel Ganivet décrivait, dans son fameux livre "Cartas Finl<strong>and</strong>esas",<br />
l’intérêt des finl<strong>and</strong>ais pour les nouvelles technologies telles que le téléphone. Maintenant, la pénétration des<br />
technologies de l’information et des télécommunications dans les environnements professionnels et privés est<br />
telle qu’elle compte parmi les plus élevées du monde. Ceci s’explique par le fait qu’avec une des populations<br />
les plus petites d’Europe répartie sur le cinquième plus gr<strong>and</strong> territoire européen, la Finl<strong>and</strong>e bénéficie d’une<br />
forte propension naturelle envers les applications de télécommunications traditionnelles et évoluées.<br />
De plus, un certain nombre d’éléments dans la structure de l’industrie et de la culture finl<strong>and</strong>aise facilitent<br />
l’adaptation aux nouvelles solutions technologiques. L’un de ces éléments n’est autre que les vastes<br />
compétences professionnelles et les pratiques de travail libérales rép<strong>and</strong>ues parmi la population et<br />
notamment parmi la population active. Ces différents types d’explications culturelles sont d’autant plus<br />
valables pour les aménagements de télétravail, qui sont souvent officieux et généralement revendiqués par<br />
les travailleurs eux-mêmes.<br />
La technologie moderne est largement acceptée et utilisée dans le cadre d’aménagements de travail plus<br />
flexibles, notamment en termes de lieu de travail, et la Finl<strong>and</strong>e est l’un des pays européens ayant adopté le<br />
plus massivement le télétravail. Les individus sont, pour la plupart, suffisamment intéressés par la nouvelle<br />
technologie au point d’utiliser leurs ressources personnelles pour les acquérir. Dans les communautés rurales<br />
également, les attitudes vis-à-vis de la télématique sont généralement positives. L’essor de l’Internet est très<br />
rapide, de même que l’adoption généralisée d’applications telles que les services bancaires en ligne, bien<br />
établis en Finl<strong>and</strong>e alors qu’ils restent une nouveauté ou une éventualité future dans de nombreux autres<br />
pays. La Finl<strong>and</strong>e s’érige en chef de file européen dans le domaine des télécommunications mobiles, à la fois<br />
en tant qu’utilisateur et que fournisseur. Le gouvernement a adopté des stratégies proactives vis-à-vis de la<br />
société de l’information et la Finl<strong>and</strong>e est très bien placée pour jouer un rôle significatif dans les progrès de<br />
cette société, à la fois en Europe et à l’échelle mondiale. Les autorités tendent à considérer le télétravail<br />
58
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
comme une méthode alternative permettant de diminuer le chômage grâce "aux professions libérales", mais<br />
les employeurs n’ont pas été tellement enthousiastes à l’idée de recruter directement de nouveaux salariés en<br />
tant que télétravailleurs.<br />
Les "travailleurs à leur compte" ne constituent pas une catégorie légale en Finl<strong>and</strong>e. Les autorités souhaitent<br />
assurer le soutien de l’emploi sous toutes ses formes, notamment par l’octroi d’une subvention aux<br />
entreprises et aux individus se trouvant dans des zones éloignées, lorsqu’ils essaient de doper les activités<br />
professionnelles au travers d’arrangements de télétravail. De plus, le gouvernement souhaite également<br />
apporter son soutien à toutes les entreprises cherchant à améliorer leurs performances via le télétravail.<br />
Contexte du travail à distance et essor des NTIC<br />
Contexte général :<br />
• Avec une population peu nombreuse, répartie sur une vaste zone géographique, la Finl<strong>and</strong>e est le pays<br />
d’Europe dont la population est la plus disséminée sur le plan géographique (voir tableau ci-après).<br />
• L’économie de la Finl<strong>and</strong>e a subi une transformation plus rapide que la plupart des pays européens depuis<br />
l’effondrement de l’Union Soviétique, qui représentait 20% de son commerce extérieur. Parmi les autres<br />
facteurs ayant contribué au changement au début des années 1990, citons des mutations technologiques<br />
(surtout dans le domaine des services), ainsi qu’un fort boom économique suivi par une forte récession,<br />
une économie et une spéculation de type “casino” pendant le pic du boom économique, l’effondrement du<br />
secteur bancaire et son renforcement grâce un financement public, plus un gouvernement de centre droite<br />
et agraire.<br />
Population (en<br />
millions), <strong>1997</strong><br />
Superficie (milliers de<br />
km 2 )<br />
Population par km 2 ,<br />
<strong>1997</strong><br />
Autriche 78,1 84 93<br />
Belgique/Luxembourg 10,7 31,7 337<br />
Danemark 5,1 43 119<br />
Finl<strong>and</strong>e 5,1 338 15<br />
France 58,3 544 107<br />
Allemagne 82,2 358 230<br />
Grèce 10,4 132 79<br />
Irl<strong>and</strong>e 3,6 70 51<br />
Italie 57,2 301 190<br />
Pays-Bas 15,6 41,5 376<br />
Portugal 10,0 89 112<br />
Espagne 39,3 505 78<br />
Suède 8,9 450 20<br />
Royaume-Uni 58,7 243 242<br />
USA 265,0 9373 28<br />
Japon 124,4 378 329<br />
• L’industrie lourde, qui était auparavant prédominante, s’adapte à la société de l’information émergente, et<br />
la Finl<strong>and</strong>e est devenue un précurseur dans de nombreux domaines high-tech. Les articles d’exportation<br />
traditionnels — papier et bois — ont déjà cédé leur première place aux machines et aux nouvelles<br />
technologies (surtout au profit des machines de fabrication de papier, des bateaux et des téléphones<br />
mobiles). La mutation a été relativement rapide et s’est faite au profit de l’emploi dans les services :<br />
Emploi en 1975 (%) Emploi en 1996 (%)<br />
59
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Agriculture +<br />
Industrie<br />
Services Agriculture +<br />
Industrie<br />
Services<br />
Finl<strong>and</strong>e 51 49 36 64<br />
Irl<strong>and</strong>e 54 46 42 58<br />
Pays-Bas 41 59 27 73<br />
• La croissance rapide de la haute technologie a commencé au cours de la grave dépression de 1990-1994.<br />
Depuis, des taux de croissance du PIB de 5 à 6 % ont été enregistrés. Les foyers ont retrouvé confiance<br />
dans l’économie, et la consommation privée a augmenté rapidement. Toutefois, la récession du début des<br />
années 90 s’est traduite par l’exclusion des chômeurs et des jeunes. Les coûts de la sécurité sociale sont<br />
encore relativement élevés par rapport aux autres pays, malgré des coupes budgétaires sévères.<br />
• Des efforts acharnés, à l’échelle nationale, ont sorti la Finl<strong>and</strong>e d’une grave récession et le chômage est<br />
maintenant en baisse, bien qu’il reste malheureusement encore très élevé et au-dessus de la moyenne<br />
européenne. Ces données vont à l’encontre d’une croissance économique remarquable, à cause d’un pool<br />
malencontreux de travailleurs peu qualifiés et d’un manque de main d’œuvre dans le secteur de la haute<br />
technologie. Toutefois, malgré le taux de chômage élevé, le taux d’emploi est aussi élevé que la moyenne<br />
de l’Union européenne, surtout parce que de nombreuses femmes travaillent à temps plein.<br />
• La transformation a englobé un essor très rapide des nouvelles méthodes de télécommunications. La<br />
Finl<strong>and</strong>e compte parmi les utilisateurs les plus intensifs de téléphones mobiles et de l’Internet au monde.<br />
Le pourcentage de foyers disposant de connexions téléphoniques au réseau fixe décline depuis 1993 et<br />
tombera en dessous de celui des foyers équipés de téléphones mobiles en 1999. Le nombre de téléphones<br />
mobiles a dépassé celui des téléphones fixes.<br />
Téléphones mobiles pour 100<br />
habitants, janvier 1998<br />
Utilisateurs de l’Internet pour<br />
1000 individus, <strong>1997</strong><br />
Finl<strong>and</strong>e 46 146<br />
Suède 41 148<br />
Danemark 31 134<br />
Royaume-Uni 16 119<br />
Allemagne 12 64<br />
• La reprise économique actuelle (ou retour à la normale) a été plus visible dans les principales zones<br />
urbaines qui connaissent une pression exceptionnelle au niveau de la population, une densité urbaine qui<br />
devrait perdurer au cours de la prochaine décennie. Il existe trois zones de croissance distinctes : l’axe<br />
Helsinki-Turku le long de la côte sud, l’axe Helsinki-Tampere dans la zone centre/sud de la Finl<strong>and</strong>e, et<br />
la ville côtière de Oulu dans le nord. Ces régions affichent une forte croissance dans les industries<br />
informatique et des télécommunications ainsi que des services, et elles hébergent toutes des universités<br />
techniques et des centres de recherche d’envergure nationale. Dans toutes les régions, les villes attirent les<br />
habitants des zones périphériques.<br />
• D’après les st<strong>and</strong>ards continentaux, les embouteillages sont pratiquement inexistants en Finl<strong>and</strong>e et il<br />
n’existe donc pas de motivation pour le télétravail à ce niveau. Les raisons logistiques en faveur du<br />
télétravail sont toutes autres : les distances sont très gr<strong>and</strong>es et la densité de la population compte parmi<br />
les plus basses d’Europe, mais les coûts de circulation relativement élevés peuvent encourager le<br />
télétravail. La motivation principale des finl<strong>and</strong>ais en faveur du télétravail est leur désir individuel<br />
d’améliorer leurs performances professionnelles en organisant leur temps et leur espace de travail de<br />
façon plus efficace.<br />
• 42 % des foyers disposent d’un ordinateur, dont un peu plus de la moitié (22 %) est connectée à<br />
l’Internet, et mi-1999 il y avait plus de 60 téléphones mobiles pour 100 habitants.<br />
• Avec Nokia, la Finl<strong>and</strong>e compte l’un des leaders mondiaux dans le domaine de la téléphonie mobile.<br />
• La Finl<strong>and</strong>e, dont la densité de la population est très faible, parle deux langues officielles (le finnois et le<br />
suédois), outre la connaissance de l’anglais qui est une langue très rép<strong>and</strong>ue.<br />
60
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Télétravail depuis la résidence secondaire estivale<br />
Forte d’une population de 5,2 millions d’individus, la Finl<strong>and</strong>e possède 350 000 résidences secondaires estivales. La<br />
distance moyenne entre la résidence habituelle de la famille et sa résidence secondaire est de 130 kilomètres. La plupart<br />
des ces demeures sont situées dans le district des lacs au sud et au centre de la Finl<strong>and</strong>e, ou dans l’archipel du sud ou<br />
du sud-ouest.<br />
Entre 1980 et 1995, la population permanente des zones faiblement peuplées de la Finl<strong>and</strong>e rurale a baissé de 1,5 à<br />
1 million d’individus. Pendant la même période, le nombre d’utilisateurs réguliers de résidences secondaires estivales a<br />
augmenté, passant de 1 à 1,7 million. La population estivale transitoire de plusieurs municipalités dépasse de loin le<br />
nombre de résidents permanents. Ces municipalités ont maintenant commencé à considérer le télétravail comme un<br />
remède à leur économie locale souvent soumise à de fortes tensions.<br />
Les résidences estivales sont de plus en plus équipées également pour l’hiver et plus la population urbaine reste<br />
longtemps en environnement rural, plus elle passe de temps dans les boutiques locales, ce qui contribue à assurer la<br />
pérennité de la structure de service local.<br />
La gr<strong>and</strong>e majorité des résidences secondaires possède l’électricité et beaucoup disposent de lignes téléphoniques<br />
fixes. La majeure partie du territoire finl<strong>and</strong>ais est couvert par le réseau de téléphonie mobile GSM et pratiquement 100%<br />
par NMT, le st<strong>and</strong>ard téléphonique analogique des années 1980 qui tend maintenant à disparaître. (NMT 900 sera mis<br />
hors service d’ici la fin de l’an 2000, toutefois NMT 450 sera encore pris en charge). RNIS est disponible partout en<br />
Finl<strong>and</strong>e, ainsi que dans quelques zones résidentielles estivales, notamment dans les stations de ski de Laponie où<br />
compte tenu du gr<strong>and</strong> nombre de résidences secondaires possédées par des entreprises et louées à des employés ou<br />
des clients, il n’est pas rare que des lignes RNIS aient été mises en place. Toutefois, ces zones géographiques<br />
nécessitent des connexions beaucoup plus rapides.<br />
Facteurs clés:<br />
• Les longues distances et la population disséminée dans tout le pays incitent les finl<strong>and</strong>ais à explorer<br />
toutes sortes d’applications télématiques, de sorte que la Finl<strong>and</strong>e a figuré parmi les pionniers des<br />
applications spécialisées telles que la télémédecine.<br />
• Le gouvernement finl<strong>and</strong>ais adopte une approche proactive dans sa tentative de développer une société de<br />
l’information et d’y inclure le télétravail (voir à ce propos le site<br />
http://www.sitra.fi/tietoyhteiskunta/index.html).<br />
• Entre 1999 et 2003, le cabinet du premier ministre Paavo Lipponen devrait concentrer encore plus ses<br />
efforts sur les questions de la Société de l'Information (IST) que ne l’avait fait son prédécesseur de 1995 à<br />
1999. Un Groupe Thématique de Télétravail National a été formé pour coordonner la politique de<br />
différents ministères et organisations centrales. Tous les citoyens ont un accès libre à l’Internet dans les<br />
bibliothèques publiques locales ; les services publics en ligne sont donc par nature démocratiques et ne<br />
sont pas l’apanage d’une élite. Cependant, d’après des études réalisées auprès des utilisateurs, seulement<br />
1% d’entre eux utilisent l’Internet principalement dans les bibliothèques. En d’autres termes, ceux pour<br />
qui la bibliothèque constitue le seul moyen d’accès ne sont pas obligatoirement au courant de ses<br />
possibilités. La formation en informatique et en télématique est considérée comme une priorité nationale.<br />
Par exemple, une formation de base en informatique est donnée à tous les niveaux d’école, y compris à<br />
l’école primaire. Des PC sont connectés à l’Internet dans pratiquement toutes les écoles. La campagne<br />
"Apprenez le futur de vos enfants ", ciblant les parents et les gr<strong>and</strong>s-parents, a remporté l’adhésion de<br />
quelque 30 000 participants à ce jour.<br />
• L’acceptation, de la part du public, des nouvelles applications de télécommunication est élevée : les<br />
services bancaires à domicile, par exemple, sont bien établis et très rép<strong>and</strong>us.<br />
• En Finl<strong>and</strong>e, la majorité des salariés utilise la technologie de l’information sur son lieu de travail. En<br />
<strong>1997</strong>, quelque 121 000 employés et 57 000 entrepreneurs avaient au moins travaillé un peu sur un<br />
ordinateur à domicile. 36 000 salariés ont passé un accord avec leur employeur dans ce domaine. Par<br />
rapport aux années précédentes, l’essor du télétravail semble avoir commencé à s’accélérer. Le Ministère<br />
du Travail, dans le cadre d’une autre estimation réalisée en <strong>1997</strong>, comptait 220 000 télétravailleurs (10 %<br />
de la population active), dont 20 % avaient passé un accord avec leur employeur.<br />
• Le télétravail fait partie des changements structurels globaux dans l’organisation du travail. Un tiers des<br />
salariés s’intéressent au télétravail. Le nombre de télétravailleurs devrait augmenter à la fois dans le<br />
secteur privé et le secteur public, ainsi que sous forme d’aménagements de travail flexibles et informels<br />
61
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
en général. Toutefois, relativement peu de contrats formels ont été conclus concernant le télétravail<br />
permanent.<br />
• Le réseau téléphonique public couvre le pays à près de 100 %. L’ancien système de concession de zones à<br />
des opérateurs de télécommunications locaux (Finnet Group) ou à Telecom Finl<strong>and</strong> est en cours de<br />
déréglementation depuis 1998. Ce sont surtout les fournisseurs d’accès Internet qui semblent attendre<br />
avec impatience de pouvoir entrer en concurrence avec les opérateurs de télécommunications et entre eux.<br />
• La technologie ATM est disponible partout en Finl<strong>and</strong>e. Elle est très utilisée par les autorités nationales et<br />
locales ainsi que par les gr<strong>and</strong>es entreprises. Les PME l’adoptent elles aussi, dans une certaine mesure.<br />
Un petit nombre de logements ont mis en place des réseaux internes. L’ensemble des 3 500 plus gr<strong>and</strong>es<br />
entreprises recourt à l’EDI.<br />
Contraintes:<br />
• Les Finl<strong>and</strong>ais sont pour la plupart salariés. Les petits entrepreneurs ne sont pas très encouragés bien<br />
qu’ils n’aient pas non plus été découragés et qu’ils ne subissent pas de contraintes sur le plan législatif,<br />
mais nous pouvons désormais constater un changement au profit d’une incitation plus positive. Les<br />
professions libérales ne constituent pas une catégorie légale en soi – en général, elles sont classées dans la<br />
même catégorie que les entrepreneurs.<br />
• Pour ce qui est du télétravail, la législation ne représente pas une barrière, mais les attitudes<br />
traditionnelles en sont une, bien qu’elles posent de moins en moins de problèmes. Les aménagements de<br />
travail atypiques augmentent à la fois dans le secteur privé et le secteur public.<br />
• Dans de nombreux cas, les employeurs ne proposent pas activement de télétravail en tant que tel. Ils sont<br />
malgré tout intéressés par des contextes de travail flexibles (à temps partiel) en cas de problèmes de<br />
capacité ou s’ils peuvent y trouver des avantages en termes de coûts. Les services sont de plus en plus<br />
externalisés via les réseaux et la sous-traitance, mais peu de salariés recherchent activement de nouveaux<br />
aménagements de travail dans le cadre d’une stratégie à long terme.<br />
Activités de télétravail et résultats<br />
• Le travail à distance est exercé dans des entreprises et des organisations sans ingérence gouvernementale,<br />
et sans politique d'entreprise bien définie. Les aménagements de télétravail sont généralement partiels et<br />
visent à étendre l’utilisation des heures de travail et du lieu de travail.<br />
• Le nombre de télécentres n’a pas été étudié de façon suivie depuis le début des années 1990. Pendant les<br />
sept dernières années, quelques études et projets pilotes concernant les nouvelles formes et organisations<br />
de travail sortant des cadres traditionnels ont été mis en place. Bon nombre d’entre eux étaient réalisés<br />
dans le cadre d’une politique publique visant à combattre le chômage, mais peu sont devenus, jusqu’à<br />
présent, autonomes sur le plan économique.<br />
• La promotion du travail à distance a été largement axée sur le développement régional dans l’archipel et<br />
dans d’autres zones rurales – se concentrant spécifiquement sur la création d’emploi et la formation. De<br />
nombreux projets existent. Ils concernent la formation à la direction d’entreprise dans des centres de<br />
formation pour adultes un peu partout dans le pays. Peu de projets formels combinent les nouvelles<br />
formes de travail visant la prospérité et une croissance lucrative, mais certains d’entre eux intègrent par<br />
exemple des pépinières d’entreprises.<br />
• Relativement peu de projets ont débuté à l’initiative d’un employé. La plupart des télétravailleurs ont créé<br />
leur poste eux-mêmes, habituellement dans des professions de traducteurs, journalistes, chercheurs ou<br />
programmeurs. Jusqu’à un certain point, ce groupe est simplement ‘obligé’ d’adopter le télétravail.<br />
• Depuis janvier 1999, les sessions plénières du gouvernement finl<strong>and</strong>ais peuvent être consultées en ligne à<br />
Virhe Kirjanmerkkiä ei ole määritetty 24 . Les pages du Comité pour le Futur du parlement hébergent un<br />
‘Rapport sur les Futurs’ ainsi qu’une comparaison intéressante entre la Finl<strong>and</strong>e et le Wisconsin, l’état<br />
américain se rapprochant le plus de la Finl<strong>and</strong>e.<br />
• La télématique a apporté des changements et des économies structurelles à de nombreux niveaux : Travail<br />
au bureau, trajet pour se rendre au travail, commerce et services bancaires. Peut-être les effets sont-ils<br />
24 http://www.eduskunta.fi/<br />
62
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
plus visibles dans le domaine de la logistique et dans le secteur bancaire. En Finl<strong>and</strong>e, la banque<br />
électronique a un long passé. Les rémunérations ont été versées directement sur les comptes en banque<br />
depuis 1960 et les finl<strong>and</strong>ais sont habitués à payer leurs factures via leurs comptes en banque. Les cartes<br />
de crédit sont très utilisées et le montant d’argent liquide détenu par le public est faible par rapport au<br />
PIB. Le nombre d’accords bancaires portant sur le règlement par prélèvement du loyer et des factures de<br />
téléphone de la part de la clientèle privée a été multiplié par 15 entre 1990 et 1996. Les services bancaires<br />
à domicile sont les services Internet les plus utilisés, mais beaucoup de clients se servent des anciens<br />
systèmes bancaires à domicile via un modem. Le nombre de bureaux et d’employés de banque a été divisé<br />
par deux depuis le début des années 1990 et le réseau professionnel bancaire est probablement le plus<br />
efficace d’Europe, par rapport à la population. Le réseau des distributeurs automatiques bancaires a atteint<br />
son maximum. Une nouvelle étape est en marche.<br />
• Le Finnish Flexiwork Forum, organisation non gouvernementale, est en train de redéfinir ses priorités.<br />
Elle passe du statut de promoteur du télétravail poursuivant plusieurs objectifs à la fois à celui<br />
d’association de télétravailleurs.<br />
La périphérie télématique<br />
A Marjala, une nouvelle zone périphérique se trouvant à l’est de la ville finl<strong>and</strong>aise de Joensuu, de nouvelles formes de<br />
télétravail ont été favorisées, parallèlement à d’autres formes de télématique quotidiennes. La banlieue a hébergé la<br />
Foire annuelle du Logement de 1995. Une autre raison explique également le succès de Marjala : les locataires ont été<br />
favorisés dès la phase de construction, créant un esprit d’appartenance et de participation supérieur à la moyenne parmi<br />
la population.<br />
La zone était au départ un projet financé essentiellement par la ville de Joensuu et la Commission Européenne, dans<br />
l’objectif d’en faire une zone où les individus peuvent vivre du berceau jusqu’à la tombe, et où il n’existe aucun obstacle<br />
au travail, même pour les personnes h<strong>and</strong>icapées. Les fonctionnaires de la ville ont, pour leur part, essayé d’abaisser les<br />
barrières visibles et invisibles entre les différents secteurs administratifs, en créant un réseau de services publics<br />
fonctionnant mieux dans la zone.<br />
Marjala dispose d’un télécentre avec utilisation gratuite d’ordinateurs, très utilisé notamment pour les services bancaires<br />
à domicile et pour contacter les services sociaux municipaux. Les enfants sont également encouragés à utiliser les<br />
ordinateurs du télécentre. La zone recourt désormais aux services d’un résident local faisant office de support technique<br />
pour les PC, qui illustre le fait que les activités locales peuvent créer des emplois locaux. De plus, l’essor du télétravail et<br />
du travail flexible a été stimulé par la connexion de toute la zone à un réseau. En <strong>1997</strong>, Marjala servait de zone<br />
d’expérimentation pour le premier test de télé-achat en Finl<strong>and</strong>e.<br />
La Foire de Marjala n’était pas la première à investir dans la télématique pour ses habitants, mais ce faisant, elle a<br />
remporté beaucoup plus de succès que ses prédécesseurs, probablement en partie grâce à la prise de conscience<br />
progressive du public des potentialités, et en partie grâce à l’implication proactive des autorités locales et de leurs efforts<br />
pour créer des racines démocratiques dans la zone.<br />
Conclusions<br />
Le télétravail à temps partiel à domicile, ainsi que le travail mobile et les autres formes de télétravail sont<br />
bien développés en Finl<strong>and</strong>e, qui figure parmi les pays européens leaders dans ce domaine. Cet état de fait<br />
est normal au vu du leadership global de la Finl<strong>and</strong>e en matière d’utilisation de l’informatique et des<br />
télécommunications. En Finl<strong>and</strong>e, la mobilité au travail est très rép<strong>and</strong>ue et augmente à un rythme soutenu.<br />
La majorité de la population active utilise des téléphones mobiles, l’utilisation de l’Internet est bien<br />
développée, et les ordinateurs portables sont très utilisés par les professionnels et les responsables.<br />
Les finl<strong>and</strong>ais sont traditionnellement des employés bénéficiant de revenus mensuels réguliers. Avec<br />
l’avènement de la technologie, le télétravail commence souvent ad-hoc, à petite échelle. Pour ce qui est des<br />
professions libérales, peu de support leur est fourni, par exemple, en matière de recherche de travail régulier,<br />
sur la façon dont vendre ses compétences et de trouver des partenaires et des réseaux. Les télétravailleurs<br />
“indépendants” doivent en permanence essayer de trouver un équilibre entre le statut formel d’employé ou<br />
d’entrepreneur, avec toutes les conséquences que cela implique au niveau des impôts, de la sécurité sociale,<br />
etc. Qui plus est, différentes autorités tendent à avoir différentes interprétations et réponses, bien que cela<br />
puisse être avantageux en termes de flexibilité et de possibilité pour les individus de contester les décisions<br />
qui leur semblent aller à l’encontre de leur intérêt spécifique. Les télétravailleurs indépendants ont fort<br />
63
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
besoin de travailler en réseau et en groupe dans les domaines du marketing, de la formation et des relations<br />
publiques.<br />
Toutefois, les entrepreneurs sont dans l’ensemble soutenus, par exemple dans le cadre des politiques et des<br />
programmes opérationnels des Ministères du Travail, de l’Education et de la Culture, ainsi que de l’Industrie<br />
et du Commerce. Des efforts spéciaux concernant le travail à distance sont également menés dans le<br />
programme national du Fond Social Européen.<br />
La portée du télétravail devrait continuer à croître si la reprise économique et de l’emploi se poursuit, si la<br />
dem<strong>and</strong>e de main d’œuvre devient supérieure à l’offre, si les employeurs font plus d’efforts pour attirer et<br />
fidéliser leurs employés, et si les employés se sentent plus en confiance. L’infrastructure technologique<br />
nécessaire est déjà en place.<br />
Le télétravail, ainsi que le télécommerce, ont un rôle important à jouer au profit des communautés<br />
finl<strong>and</strong>aises les plus isolées. La réussite dans ce domaine impliquera des mesures visant à obtenir plus de<br />
consensus et de reconnaissance du télétravail et (surtout) des professions libérales, par exemple pour que les<br />
employés et les professions libérales bénéficient du même traitement, parallèlement aux actions existantes<br />
pour promouvoir l’esprit d’entreprise.<br />
La relation entre le télétravail et le télécommerce est particulièrement importante en Finl<strong>and</strong>e. Les Finl<strong>and</strong>ais<br />
sont naturellement coopératifs et ont l’esprit d’équipe mais sont, par tradition, beaucoup moins entrepreneurs<br />
et moins pointus en marketing. Etant donné le profil élevé de la Finl<strong>and</strong>e dans la téléphonie mobile et<br />
l’utilisation de l’Internet, ce pays a de fortes chances de devenir une source proactive d’innovations et de<br />
nouveaux services de la société de l’information, ces derniers pouvant être exportés et appliqués à l’échelle<br />
mondiale.<br />
3.6 France<br />
Résumé<br />
La France a fait des progrès considérables, en 1998-1999, en matière d’usage de l’Internet, des technologies<br />
informatiques et télécom en général, ainsi que du télétravail en particulier. Bien que les réglementations<br />
portant sur les 35 heures freinent l’acceptation, de la part du patronat, de toutes les formes de ce qui pourrait<br />
être qualifié comme étant le travail nouveau, le fait même que les sociétés soient obligées de repenser et,<br />
dans de nombreux cas, de remodeler leur organisation de travail, peut les conduire à revoir également la<br />
façon dont elles travaillent. L’action du gouvernement est fortement orientée vers le développement de<br />
l’Internet ainsi que du commerce électronique, par exemple au moyen de la très populaire Fête de l'Internet<br />
qui est devenu le précurseur de son homologue, l'Internet Fiestal dont la dynamique est partie du bureau<br />
ISPO de la Commission Européenne. Le gouvernement se trouve également à l’origine de nouvelles<br />
initiatives visant à améliorer la capacité d’innovation des entreprises françaises, pouvant contribuer à redorer,<br />
dans une certaine mesure, le blason de la France qui n’a pas la réputation d’être propice aux entrepreneurs à<br />
cause de ses institutions centralisées et de ses procédures souvent bureaucratiques, surtout en matière de<br />
création de TPE et de PME/PMI.<br />
L’Association Française du Télétravail et des Téléactivités (AFTT), fondée en <strong>1997</strong>, est devenue plus active<br />
et contribue à centrer le débat sur le travail à distance qui est un sujet traité en permanence par la presse sans<br />
que pour autant les pratiques augmentent sensiblement. Le potentiel du télétravail est immense dans la<br />
mesure où de plus en plus d’individus souhaitent télétravailler pour améliorer leur qualité de vie et mieux<br />
équilibrer leurs vies personnelle et professionnelle. Toutefois, il existe des barrières importantes à un progrès<br />
rapide. Par rapport à ses voisins du Royaume-Uni, d’Allemagne et du Bénélux, les sociétés françaises<br />
comprennent encore mal ce que le télétravail peut leur apporter en termes d’avantages mesurables, sans<br />
compliquer excessivement un système déjà passablement complexe sur le plan administratif, et qui est en<br />
train de le devenir encore plus avec le passage aux 35 heures. Il existe également quelques raisons très<br />
64
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
pratiques et rationnelles expliquant le décollage mitigé du télétravail dans les entreprises : le lent<br />
développement des intranets et la faiblesse au niveau de la sécurisation de nombreux réseaux d'entreprises.<br />
Les facteurs inhibant les dirigeants sont encore nombreux, la plupart des entreprises n’ayant pas encore<br />
évolué dans le sens d’organisations orientées processus.<br />
Contexte du travail à distance et essor des NTIC<br />
Contexte général :<br />
• La France investit des sommes relativement considérables dans les technologies de l’information, par<br />
rapport aux st<strong>and</strong>ards européens, mais le contexte de leur utilisation est fort différent des autres pays<br />
similaires. La disponibilité quasi universelle du Minitel a fait bénéficié la France d’un leadership mondial<br />
avant l’heure en matière de sensibilisation du public aux applications en ligne et aux réseaux.<br />
Malheureusement, le Minitel a freiné jusqu’à récemment l’essor de l’Internet et l’achat de PC par les<br />
consommateurs. En janvier 1998, le gouvernement français a adopté une approche très positive vis-à-vis<br />
de la société de l’information. Ce facteur, ainsi que d’autres, a conduit à l’expectative d’une forte<br />
croissance de l’utilisation des PC et de l’Internet dans l’avenir, mais la France va probablement devoir<br />
attendre quelques années avant de rattraper son retard.<br />
NTIC en % du<br />
PIB, 1998<br />
NTIC par<br />
habitant<br />
(Euro), 1998<br />
PC pour 1000<br />
habitants,<br />
<strong>1997</strong><br />
Utilisateurs de<br />
l’Internet/<br />
1000<br />
habitants,<br />
<strong>1997</strong><br />
Foyers<br />
équipés de PC,<br />
1996<br />
France 5,00% 1 083 234 43 19%<br />
Allemagne 4,45% 1 064 231 64 21%<br />
Royaume-Uni 6,39% 1 250 283 119 23%<br />
• Une interprétation stricte de la loi sur l'utilisation des termes français a généré en <strong>1997</strong> une décision du<br />
tribunal qui dit que tout site Internet basé en France et dont l'origine du contenu provient d'un pays<br />
étranger, généralement le siège de la société, doit offrir tout son contenu en français au public, ainsi que<br />
dans toute autre langue pouvant s’avérer appropriée aux cibles et aux intérêts généraux de l'entreprise . Ce<br />
jugement très critiqué a renforcé l’opinion des pays étrangers , à savoir que la France n’est pas “ouverte à<br />
l’Internet”.<br />
• Le taux de chômage élevé est le problème principal figurant dans la liste des priorités du marché de<br />
l’emploi. Par ailleurs, la mise en application des 35 heures hebdomadaires a été l’une des principales<br />
mesures visant à résoudre cette situation. De toute évidence, le fait de devoir repenser, sur le plan légal,<br />
l’organisation du travail par rapport à la contrainte du temps n’incite pas les entreprises à adopter le<br />
télétravail. Ce phénomène peut cependant engendrer des résultats positifs et inattendus :<br />
− Les entreprises sont obligées de repenser une fois pour toutes, et, dans de nombreux cas, de<br />
restructurer leur organisation du travail, ce qui peut inciter à penser à de nouvelles méthodes de travail<br />
− Dans certains cas, les entreprises décident tout simplement de ne pas changer gr<strong>and</strong> chose à leur<br />
organisation interne mais, au lieu de cela, d’externaliser et de sous-traiter certaines activités, ce qui<br />
pourrait se traduire par une augmentation du télétravail ou de travaux exécutés "en ligne".<br />
− La mise en application du programme des 35 heures exige, dans de nombreux cas, de poser un<br />
nouveau regard sur la flexibilité individuelle et le télétravail peut devenir intéressant dans ce sens,<br />
dans la mesure où il évite de perdre du temps dans les trajets. Les individus travaillant par exemple<br />
pendant moins de temps ou ayant droit à plus de jours de congé (ces derniers étant pris par demijournée)<br />
pourraient souhaiter passer moins de temps dans les trajets afin d’en gagner à titre personnel ;<br />
ceci pourrait conduire à des programmes de télétravail.<br />
65
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Ces idées sont toutes nouvelles et n’ont pas encore été mises en application, mais elles pourraient être<br />
intégrées à la refonte structurelle qui surviendra au moment de la sortie de la deuxième loi, prévue pour<br />
plus tard en 1999.<br />
• La France dispose d’un important secteur public qui emploie quelque 5 millions de personnes.<br />
L’acceptation ou non du télétravail par les différentes administrations et les syndicats importants aura un<br />
impact particulièrement significatif en France.<br />
Facteurs clés :<br />
• L’intérêt à l’égard d’Internet est de plus en plus marqué, surtout suite à des mesures gouvernementales<br />
(http://www.internet.gouv.fr), ainsi qu’au développement du commerce électronique où sont impliqués<br />
des acteurs de gr<strong>and</strong>e envergure (par exemple BNP-Paribas, Les 3 Suisses, etc.). Le Rapport sur le<br />
Commerce Electronique, publié en 1998 par le Ministère des Finances et mis à jour en février 1999, est<br />
très prisé dans le monde des affaires. Il a conduit à la création d’un Trophée du Commerce Electronique<br />
qui s’est déroulée en mars 1999, pendant la Fête de l'Internet.<br />
• Une association nationale de télétravail (Association Française du Télétravail et des Télé-activités -<br />
AFTT), fondée en <strong>1997</strong>, est devenue depuis très active et contribue à centrer le débat sur le télétravail, qui<br />
est toujours en vogue dans la presse. Bon nombre de ces articles sont référencés sur le site web de l’AFTT<br />
à l’adresse suivante : http://www.aftt.net.<br />
• Les autorités régionales sont de plus en plus intéressées par les téléactivités et les autres approches de la<br />
société de l’information car ces méthodes permettent de stimuler les entreprises et l’emploi local. Un<br />
certain nombre de projets pilotes ont été mis en place et d’autres devraient suivre.<br />
• Un programme destiné à la "Modernisation de l’Etat" constitue une partie importante de la stratégie de la<br />
société de l’information de gouvernement ; le télétravail est explicitement mentionné dans les<br />
propositions de modernisation de l’état.<br />
• Un taux de chômage de longue durée élevé incite un nombre de plus en plus élevé de dem<strong>and</strong>eurs<br />
d'emploi à tenter de se lancer dans une activité indépendante ou à créer une TPE utilisant les NTIC. Il y a<br />
d'ailleurs des mesures d'aides pour soutenir les investissements des PME/PMI dans les NTIC et pour<br />
développer l’offre de capital risque.<br />
TELERGOS<br />
TELERGOS a été fondée en France en 1990. Il s’agit d’une société de téléservices intervenant principalement<br />
dans le domaine de la télésaisie pour le compte de compagnies d’assurance et de courtage. Une filiale a été<br />
fondée en Angleterre en 1994. Au début, la production se faisait dans les différents centres répartis sur le<br />
territoire. En effet, Telergos a plusieurs télécentres dans les zones rurales de l’est et du sud-ouest de la France,<br />
ainsi que dans le nord de l’Angleterre. En 1995, la société employait plus de 100 salariés, dont moins de 10<br />
travaillaient au siège à Paris.<br />
Son chiffre d’affaires total s’élève à 23 millions Francs. En 1996, à cause du déclin rapide de la télésaisie comme<br />
activité principale, deux nouvelles activités ont été créées : la transcription de conférences et la sous-traitance de<br />
l’infrastructure de gestion pour les compagnies d’assurance et les courtiers.<br />
Aujourd’hui, la production est partagée entre des télécentres, des télétravailleurs et des sous-traitants dans des<br />
structures individuelles ou collectives. En 1999, 50 % des 21 millions de francs de chiffre d'affaires provenaient de<br />
ces nouvelles activités et 35 % des activités s’effectuaient dans les télécentres.<br />
Ces expériences ont conduit à un certain nombre de conclusions :<br />
1. Il existe une différence entre le télétravail et les téléservices : le télétravail est un concept d’organisation de<br />
production, dans lequel le télétravailleur travaille en dehors de la place de production "st<strong>and</strong>ard" (comme le<br />
bureau d’une société). Un télétravailleur salarié est rémunéré par un salaire mensuel comme s’il travaillait dans le<br />
bureau de la société. Un téléservice est un concept de sous-traitance, dans lequel la facturation est basée sur le<br />
volume de production et non sur le temps passé.<br />
2. Technologie : la nouvelle organisation de production géographique est directement liée à la capacité de<br />
numériser et de transférer les informations devant être traitées vers les compétences disponibles, où qu’elles se<br />
trouvent, plutôt que de transporter les compétences (le travailleur) vers l’information à traiter.<br />
3. Les éléments financiers : Le passage des salaires aux factures reflète le besoin de réduire les coûts de<br />
production et d’atteindre une certaine flexibilité grâce à la sous-traitance. TELERGOS est donc désormais<br />
66
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
principalement une société de sous-traitance intervenant dans l’environnement des téléservices parce que les<br />
télécentres ruraux, les télétravailleurs et les sous-traitants fournissent un travail de meilleure qualité à moindre<br />
coût. La transformation d’une organisation basée sur un centre de télétravail complet en une organisation plus<br />
souple s’explique par le besoin de trouver des compétences à valeur ajoutée pour des volumes variables. Le<br />
niveau d’équilibrage a diminué, passant de 95 % du revenu en 1994 à 77 % en 1998.<br />
4. Le marché des téléservices :<br />
• La clé de ce marché s’explique par le besoin du client proposant ses services de sous-traiter pour des raisons<br />
économiques ; les clients ont besoin d’être convaincus que la sous-traitance est une solution efficace à leurs<br />
problèmes de production, même si elle est difficile à mettre en place pour des raisons psychologiques ou à<br />
cause de la résistance des syndicats<br />
• Un prestataire de téléservices doit être, en premier lieu, un professionnel de haut niveau dans certains<br />
domaines (par exemple la saisie, la PAO, la traduction, etc.) et deuxièmement, posséder de bonnes<br />
qualifications en informatique et en télécommunications ainsi qu’une organisation de production à distance. Le<br />
client perçoit souvent le premier aspect (service) comme positif, mais fréquemment, le second (la distance)<br />
comme un problème compliquant le premier.<br />
• Pour les produits industriels, la distance constitue plus un problème qu’un avantage ; ce problème peut être<br />
surmonté uniquement grâce à un taux de renouvellement rapide et fiable. Un client choisit un téléservice au vu<br />
du coût et de la qualité qui est meilleure, même si la distance reste un problème.<br />
• Les téléservices ne peuvent pas se vendre en tant que tels, mais seulement en tant que solution permettant<br />
de résoudre des problèmes de production internes. Il leur faut être vendus par le biais de la sous-traitance, par<br />
un fournisseur qui apporte une solution globale et flexible. Les téléservices doivent être considérés au même<br />
titre que les autres produits, avec une seule différence : la distance peut être réduite en utilisant les nouvelles<br />
technologies ; mais tous les autres paramètres restent exactement les mêmes.<br />
Il existe deux types de téléservices à l’heure actuelle :<br />
i) St<strong>and</strong>ards : il s’agit de services bien connus, tels que la traduction, qui peuvent être achetés à un fournisseur<br />
que vous ne connaissez pas bien si vous pouvez vérifier facilement la qualité du service qu’il propose. Cette<br />
vérification peut être effectuée par des intermédiaires qui sélectionnent des traducteurs pour évaluer leur<br />
qualité et leur fiabilité. Ces types de services doivent être payés contrat par contrat, avec des outils de<br />
paiement sécurisés parce que les clients peuvent changer après chaque tâche.<br />
ii) Services personnalisés : ils ne peuvent pas être achetés par un fournisseur que vous ne connaissez pas car<br />
ils dem<strong>and</strong>ent un long processus de connaissance qui ne peut être fait qu’en nouant des liens physiques entre<br />
le client et le fournisseur. Ces types de services sont généralement récurrents et présentent un bon retour sur<br />
l’investissement commercial.<br />
• En 1999, un nombre croissant d’individus ont cherché à créer leur propre société de téléservices afin de<br />
transformer leur statut en profession libérale, en TPE ou en micro-enterprise. La France n’est pas réputée<br />
comme étant le pays le plus propice aux entrepreneurs et cette nouvelle tendance est très encourageante.<br />
Les nouvelles technologies donnent aux individus l’espoir qu’ils peuvent réussir s’ils créent leur propre<br />
entreprise. Mais le processus est encore très lourd et compliqué ; d’autre part, il peut s’avérer coûteux de<br />
créer une entreprise en France, de sorte que beaucoup hésitent à se lancer.<br />
• Le potentiel du télétravail est immense car de plus en plus d’individus souhaitent télétravailler afin<br />
d’améliorer leur qualité de vie et de mieux équilibrer leurs vies professionnelle et personnelle. Le<br />
télétravail et le développement des téléactivités est un thème qui revient dans la plupart des<br />
manifestations régionales ou nationales dès qu'il est question des NTIC.<br />
Contraintes:<br />
• A partir d’une perspective individuelle et étant donnée la situation de l’emploi qui n’encourage guère à<br />
prendre des risques, la plupart des individus hésitent à expérimenter ou à revendiquer des avantages tels<br />
que le travail à distance, qui pourraient mettre en péril leur situation professionnelle.<br />
• Du point de vue de l’entreprise, il existe encore un manque de compréhension sur ce que le travail à<br />
distance peut lui apporter, en tant qu’avantages mesurables. Elle ne souhaite pas compliquer encore plus<br />
un système déjà complexe sur le plan administratif, et qui est en train de le devenir encore plus avec la loi<br />
sur les 35 heures.<br />
• Des raisons très pratiques et rationnelles expliquent le lent décollage du travail à distance dans les<br />
entreprises, notamment le faible développement des intranets et le manque de sécurité de nombreux<br />
réseaux.<br />
67
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
• Le facteur d’inhibition du cadre moyen est encore fort car la plupart des entreprises n’ont pas encore<br />
évolué dans le sens d’organisations orientées processus.<br />
• Compte tenu des coûts non salariaux français qui se situent au-dessus de la moyenne, et au vu des<br />
incertitudes de la semaine de 35 heures, les nouvelles formes d’entreprises en ligne, indépendantes des<br />
emplacements géographiques, vont probablement renoncer à l’idée de considérer la France comme une<br />
source potentielle importante de recrutement pour les nouveaux emplois basés sur les communications<br />
qu’elles sont en train de créer.<br />
Activités de télétravail et résultats<br />
• Le Gouvernement a été fortement impliqué à tous les niveaux dans la Fête de l'Internet en 1999, avec des<br />
milliers d’événements atteignant plus de 3 millions d’internautes durant le week-end de l’initiative. Tous<br />
les chiffres sont disponibles à l’adresse suivante : http://www.fete-internet.asso.fr/stats-total/<br />
• Cet événement a généré des résultats tangibles : l’ouverture d’environ 150 nouveaux centres où les<br />
citoyens peuvent accéder à l’Internet ; l’implication de plus de 80 villes et une extension à 13 pays<br />
d’Afrique. La ‘Fiesta européenne’, qui a été organisée pour la première fois cette année avec le support de<br />
l’ISPO de la Commission européenne, est également le fruit d’une initiative française.<br />
• Autre mesure importante prise par le gouvernement Jospin pendant le lancement de la Fête de l'Internet :<br />
la libéralisation du chiffrement de 128 bits. La France a toujours été très conservatrice à ce sujet, mais se<br />
retrouve maintenant au même niveau que les pays les plus avancés. En avril 1999, le Ministère des<br />
Finances (http://www.finances.gouv.fr) a annoncé la création de 18 indicateurs nationaux résultant pour<br />
mesurer l'innovation. Parmi ces derniers, l’on trouve : le nombre d’entreprises créées dans le domaine des<br />
nouvelles technologies, le nombre d’employés travaillant dans les secteurs des NTIC, le nombre de<br />
sociétés de capital risque gérant des fonds supérieurs à 15 millions d’euros, etc. Malheureusement, le<br />
travail à distance ne fait pas encore partie de ces indicateurs.<br />
• Une version française du "<strong>Telework</strong>ing h<strong>and</strong>book" a été publiée en novembre 1999 sous le titre "Travail<br />
et activités à distance" Elle a été réalisée par France Télécom et l’Association Française du Télétravail et<br />
des Téléactivités.<br />
• Le Festival Européen du Télétravail de Serre-Chevalier a été annulé en 1999. Par contre, une nouvelle<br />
manifestation appelée “3<strong>Telework</strong>.com" a vu le jour au Palais des Congrès à Paris en novembre 1999.<br />
Conclusions<br />
Outre la place qu’elle occupe dans la conjoncture européenne globale, la France exerce une gr<strong>and</strong>e influence<br />
sur les perceptions et les attentes concernant la société et l’économie, non seulement en Europe mais aussi<br />
dans une zone plus étendue à l’échelle mondiale, surtout dans les pays francophones et dans de nombreuses<br />
régions où elle a noué de fortes relations historiques, diplomatiques et commerciales.<br />
Une approche positive, dynamique et ouverte vis-à-vis de la société de l’information, englobant le télétravail,<br />
aura des conséquences positives et de gr<strong>and</strong>e portée. A l’inverse, une faible réactivité à son égard, ou des<br />
réponses cantonnées au niveau local et ignorées à plus gr<strong>and</strong>e échelle, notamment en dehors de la France,<br />
risquent d’affecter la réactivité globale de l’Europe et son rôle potentiel de leader mondial dans le cadre de la<br />
mise en place de cette société de l’information.<br />
Des événements et des initiatives ayant eu lieu fin 1998 et début 1999 ont suscité des attentes positives ainsi<br />
qu’une plus gr<strong>and</strong>e sensibilisation de l’opinion publique à l’égard du télétravail, mais de nombreuses<br />
difficultés restent à affronter et à surmonter. Il sera très intéressant d'observer dans les toutes prochaines<br />
années quel sera l'impact en France, et hors de France, des différentes mesures qui seront prises pour<br />
favoriser cette évolution.<br />
3.7 Allemagne<br />
Résumé<br />
68
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
L’année dernière a été témoin d’évolutions substantielles en Allemagne. Citons notamment l’initiative<br />
fédérale “Télétravail pour les PME”, qui a eu un impact important, ainsi que la création réussie de<br />
l’Association du Télétravail Allem<strong>and</strong>e (Verb<strong>and</strong> Telearbeit Deutschl<strong>and</strong> -VTD). La libéralisation du marché<br />
allem<strong>and</strong> des télécommunications a apporté des avantages significatifs aux entreprises et aux foyers.<br />
D’autres initiatives et activités ont également été lancées, promues pour la plupart par le gouvernement et les<br />
autorités régionales dans l’optique d’engager l’Allemagne de façon plus décisive en direction de la société de<br />
l’information.<br />
Toutefois, les attitudes vis-à-vis du télétravail en Allemagne sont plutôt mitigées. Une période prolongée de<br />
chômage élevé a débouché sur un débat concernant les mérites relatifs de marchés de l’emploi plus flexibles,<br />
par rapport à une protection accrue des travailleurs et des dispositions de sécurité. Par ailleurs, l’élection, en<br />
1998, d’un gouvernement fédéral dirigé par la Démocratie Sociale, a poussé le gouvernement à supporter le<br />
débat. Ce phénomène a politisé les attitudes vis-à-vis du télétravail.<br />
Il existe également des opportunités au niveau de l’environnement réglementaire et législatif, créant encore<br />
des barrières à la progression du télétravail dans le contexte allem<strong>and</strong>. Les nombreuses initiatives, utiles et<br />
intéressantes, prises en Allemagne, ne bénéficient pas d’une visibilité suffisante dans le reste de l’Europe.<br />
Espérons que l’association nationale saura rendre les actualités concernant les activités allem<strong>and</strong>es plus<br />
accessibles à un plus gr<strong>and</strong> nombre.<br />
Contexte de travail à distance et essor des NTIC<br />
Contexte général :<br />
• L’Allemagne est la plus gr<strong>and</strong>e économie de l’Europe, l’une des gr<strong>and</strong>es puissances économiques<br />
mondiales les plus florissantes et la deuxième puissance commerciale du monde :<br />
% des exportations mondiales<br />
Commerce visible Commerce invisible Total<br />
USA 11,95 16,59 13,47<br />
Allemagne 10,83 7,77 9,82<br />
Japon 8,88 10,93 9,55<br />
France 5,59 9,66 6,92<br />
Royaume-Uni 4,97 9,25 6,37<br />
Italie 4,79 4,19 4,59<br />
Le tableau montre également que parmi les six premières puissances économiques du monde,<br />
l’Allemagne reste très focalisée sur l’industrie (commerce visible) à l’opposé des services. Ceci se reflète<br />
dans les ratios de l’emploi :<br />
% de la répartition de l’emploi total en 1996<br />
Services Industrie Agriculture<br />
Allemagne 59 38 3<br />
France 70 26 5<br />
Royaume-Uni 71 28 2<br />
Italie 61 32 7<br />
USA 73 24 3<br />
L’Allemagne se distingue par la plus forte proportion d’habitants employés dans l’industrie de tous les<br />
pays européens. Ceci reflète à la fois un succès, mais aussi un défi dans la mesure où le passage aux<br />
services reflète une tendance générale des économies développées et leur état de préparation vis-à-vis de<br />
la société de l’information. De fait, seulement 62% de l’économie allem<strong>and</strong>e et européenne en valeur est<br />
basée sur des services, contre plus de 70% aux USA, et les nouveaux emplois européens créés au cours<br />
69
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
des dernières années sont venus pratiquement tous du secteur des services. L’économie mondiale évolue<br />
de plus en plus vers les services, ce qui pourrait faire prendre à l’Europe et à l’Allemagne un retard<br />
sérieux, surtout à la lumière de la délocalisation croissante des emplois de production vers des pays où les<br />
coûts salariaux sont faibles. Le problème est complexe parce que de nombreux services peuvent être<br />
proposés en utilisant les nouvelles technologies, et l’Allemagne peut être en train de perdre en termes de<br />
création d’emploi potentiels qui accompagne ce phénomène.<br />
• Des facteurs similaires affectent l’investissement de l’Allemagne dans les NTIC et donc sa préparation<br />
relative au télétravail. Par exemple, compte tenu de son PIB inférieur, le Royaume-Uni bénéficie d’un<br />
niveau d’investissement relativement élevé dans les NTIC, et plus particulièrement dans les PC :<br />
PIB per capita ($US),<br />
<strong>1997</strong><br />
NTIC per capita (Euro),<br />
1998<br />
Allemagne 25 363 1 064 51<br />
Royaume-Uni 21 952 1 250 57<br />
PC/100 cols blancs,<br />
<strong>1997</strong><br />
• Le chômage est la préoccupation principale du marché du travail allem<strong>and</strong> ; il atteint encore le taux de 9%<br />
(janvier 1998). La reprise due à l’orientation vers l’exportation, survenue récemment, n’a pas été<br />
accompagnée par une croissance rapide de l’emploi domestique. Il existe actuellement un débat pour<br />
savoir si l’investissement relativement élevé, sur le plan historique, de l’Allemagne, dans la protection<br />
sociale ainsi que la forte infrastructure des syndicats et des conseils du travail constituent un rempart<br />
contre le chômage et ses conséquences, ou est au contraire un facteur contribuant au chômage à cause du<br />
manque de souplesse du marché du travail et de l’inhibition à l’égard des nouvelles méthodes de travail.<br />
Facteurs clés :<br />
• La libéralisation du marché des télécommunications en Allemagne a déjà apporté des avantages<br />
significatifs aux entreprises et aux foyers. Certains coûts de télécommunications ont chuté de plus de 70%<br />
en conséquence. Le travail à partir de lieux distants et du domicile deviendra beaucoup plus rentable,<br />
influençant non seulement les connexions ordinaires à Internet, les communications téléphoniques et les<br />
fax, mais aussi la façon dont les télétravailleurs se connectent au réseau de leur entreprise. Comme toutes<br />
les applications de l’entreprise ne peuvent pas être utilisées via des connexions téléphoniques, des liaisons<br />
louées permettent aux télétravailleurs de se connecter aux systèmes de leur entreprise.<br />
• La richesse de l’économie allem<strong>and</strong>e en fait une cible attractive pour les opérateurs de<br />
télécommunications. On peut donc s’attendre à ce que la libéralisation renforce la concurrence, en faisant<br />
chuter les prix et en introduisant de nouveaux services au sein d’une infrastructure déjà sophistiquée.<br />
• Le Gouvernement Fédéral a mis en place un programme actif en faveur de la société de l’information, qui<br />
accélère la sensibilisation de l’opinion à l’Internet et à son emploi et devrait stimuler l’adoption des PC<br />
par les consommateurs. En réalité, de nombreuses activités, pour la plupart subventionnées par le<br />
gouvernement et les autorités régionales, sont déjà mises en œuvre et visent à faire évoluer l’Allemagne<br />
de façon plus décisive vers la société de l’information.<br />
• L’Allemagne figure parmi les pays leaders au niveau des aspects légaux et réglementaires de la société de<br />
l’information, plus particulièrement au niveau des aspects affectant le commerce électronique, tels que<br />
l’acceptation des signatures électroniques.<br />
• Le travail à distance offre des solutions potentielles à un taux de chômage élevé et à des niveaux<br />
d’activités économiques faibles dans les Länders de l’ancienne Allemagne de l’est. Il pourrait également<br />
permettre de participer à l’essor mondial des NTIC et des activités de service, et de rétablir un équilibre<br />
par rapport à une trop forte dépendance vis-à-vis des nouveaux investissements dans l'industrie<br />
secondaire.<br />
Contraintes :<br />
• Bien que la plate-forme technologique pour le travail à distance et la communication d’entreprise ait<br />
généralement été mise en place, de nombreuses questions et de nombreux problèmes sont encore soulevés<br />
70
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
du point de vue de l’organisation. Un certain nombre de responsables et de décideurs n’ont pas encore<br />
confiance dans le télétravail, et ce sont ceux qui ont encore des problèmes à comprendre la façon dont ils<br />
devraient prendre en charge le travail distribué asynchrone. La mentalité des décideurs semble évoluer, au<br />
travers des mécanismes des groupes de travail qui constituent un moyen clé d’échanger les informations<br />
en Allemagne.<br />
• Il existe encore de nombreuses incertitudes au niveau de l’environnement législatif et réglementaire, qui<br />
freinent encore le progrès dans le contexte allem<strong>and</strong>. Après les élections fédérales de 1998, le<br />
gouvernement doit encore lever certaines incertitudes réglementaires et fiscales concernant les petites<br />
entreprises, les professions libérales et les personnes travaillant à leur compte. L’Allemagne manque de<br />
signaux clairs provenant du gouvernement au niveau du soutien apporté au bénéfice de l’entreprise, de la<br />
création de nouvelles entreprises et de l’investissement dans les nouvelles technologies. Les débats qui se<br />
tiennent actuellement entre l’industrie et le gouvernement peuvent contribuer à résoudre ce problème.<br />
Toutefois, il n’existe aucune loi fiscale spécifiquement étudiée pour les télétravailleurs et cela sera la<br />
tâche d’associations telles que la VTD et d’autres acteurs de pousser le gouvernement à prendre les<br />
mesures qui s’imposent dans ce domaine.<br />
• Toutes les pratiques d’emploi allem<strong>and</strong>es sont fortement liées aux dispositions contractuelles, légales et<br />
réglementaires. L’adoption généralisée du travail à distance requiert des dispositions contractuelles et<br />
réglementaires claires et positives, en l’absence desquelles le progrès est freiné. Pour le moment un<br />
certain nombre d’incertitudes et d’anomalies subsistent. Les préoccupations concernant le chômage et/ou<br />
l’érosion potentielle des droits et des protections de l’emploi sous-tendent les discussions et les réflexions<br />
sur le télétravail en Allemagne.<br />
• La taille et la puissance sous-jacente de l’économie allem<strong>and</strong>e se traduisent par une faible pression<br />
exercée sur les employeurs ou les travailleurs allem<strong>and</strong>s et leurs représentants pour qu’ils regardent ce qui<br />
se passe à l’extérieur et qu’ils prennent connaissance des changements survenant ailleurs. Toutefois, ceci<br />
est actuellement en train de changer.<br />
TWIST – le télétravail novateur chez BMW<br />
De multiples formes de télétravail sont prises en considération dans ce projet de gr<strong>and</strong>e envergure mis en œuvre chez le<br />
constructeur automobile allem<strong>and</strong> BMW. Le télétravail multisite (télétravail alterné) a été établi avec des postes de travail<br />
partagés entre les locaux de BMW et les bureaux des employés ou des bureaux satellites. Chaque poste de travail est<br />
relié au réseau de l'entreprise par ligne RNIS ou via le réseau D1, D2. Des employés hautement qualifiés, par exemple<br />
dans les domaines de la recherche et du développement, se sont vus offrir la possibilité de travailler depuis des sites<br />
distants et depuis leur domicile.<br />
Après la signature d’un accord de groupe BMW sur le télétravail en décembre 1998, le télétravail s’est imposé en tant<br />
que forme moderne de réorganisation du processus et en tant que partie intégrante d’un accord mutuel signé entre la<br />
direction et les représentants du personnel.<br />
Les objectifs du projet "TWIST-<strong>Telework</strong>ing in Flexible Structures" sont d’évaluer les effets positifs et négatifs du<br />
télétravail sur BMW AG concernant les aspects individuels, structurels et sociaux. L’étude se concentre essentiellement<br />
sur l’identification d’obstacles freinant la mise en application du télétravail ainsi que sur l’évaluation des effets de<br />
promotions possibles.<br />
Un système sophistiqué d’analyse des coûts et des avantages est utilisé. Dans le cadre de ce dernier, non seulement les<br />
facteurs d’évaluation économiques sont pris en compte, mais également les critères psychologiques, socio-économiques<br />
et sociaux. L’évaluation de l’analyse coûts/avantages a déjà eu un impact important sur la généralisation du télétravail à<br />
la fois au sein de BMW AG ainsi qu’à l’extérieur de la société.<br />
Activités de télétravail & résultats :<br />
• Une initiative fédérale récente intitulée "Télétravail pour les PME" (TIM - Initiative Telearbeit fuer den<br />
Mittelst<strong>and</strong>) a eu un impact significatif. Plus de 400 PME ont été créées, fournissant plus de 1 700 postes<br />
de télétravail, dont plus de 500 totalement nouveaux.<br />
• L’association VTD - Verb<strong>and</strong> Telearbeit Deutschl<strong>and</strong> (Association du télétravail Allem<strong>and</strong>e) a été créée<br />
avec succès en 1998. La VTD, supportée et intégrée aux activités d’ETD, soutient des entreprises et des<br />
télétravailleurs mettant en œuvre le télétravail. Ses membres peuvent exploiter des archives de projet ainsi<br />
qu’une base de connaissances avec des informations valables et confidentielles sur le projet. L’association<br />
VTD coopère également avec d’autres associations en vue de concevoir un cadre pour le télétravail, et en<br />
71
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
apportant au Gouvernement des conseils au niveau de ses décisions affectant le télétravail et les nouvelles<br />
méthodes de travail.<br />
• Le projet OnForTe est soutenu par plusieurs syndicats allem<strong>and</strong>s, le Ministère Fédéral de l’Industrie, des<br />
Sciences et de la Technologie et par Deutsche Telekom. OnForTe fournit des conseils et un support, des<br />
exemples des "pratiques les plus probantes", des informations destinées aux personnes travaillant à leur<br />
compte, des exemples d’accords collectifs sur le télétravail, des informations sur la l'hygiène et la sécurité<br />
ainsi que sur la protection des données en plus de liens vers des experts. L’initiative OnForTe a également<br />
remporté le "prix de l’intégration" allem<strong>and</strong>e en tant qu’exemple à suivre en matière de télétravail et<br />
d’intégration de l’information.<br />
• Un groupe de travail composé de membres de plusieurs projets ADAPT de la Commission Européenne a<br />
été constitué. Son but est de rassembler les résultats des différents projets et de donner la possibilité aux<br />
nouveaux projets de capitaliser sur leurs expériences. Un aspect important de ses travaux consiste à<br />
analyser les erreurs et les fautes afin d’éviter que les nouveaux venus ne fassent des erreurs similaires.<br />
• Le projet TWIST (<strong>Telework</strong>ing in Flexible Structures) implique des partenaires industriels tels que BMW<br />
AG (exécutant), Siemens Nixdorf AG (support technique), Tally GmbH Equipment (imprimantes), et<br />
BPU GmbH (recherche de projet). Ces partenaires travaillent ensemble à la mise en place de 300 postes<br />
de télétravail afin d’améliorer le flux de travail et de renforcer la compétitivité à long terme de BMW AG.<br />
• L’initiative "Télétravail sécurisé dans les administrations communales" (“Datensichere Telearbeit in<br />
kommunalen Verwaltungen”) a été lancée par le Ministère Fédéral allem<strong>and</strong> de l’Economie et de la<br />
Technologie afin d’inciter les collectivités locales à créer de véritables postes de télétravail. Ce projet est<br />
la suite directe de l’initiative de télétravail très fructueuse : "TIM - <strong>Telework</strong> for SME's" (mentionné cidessus).<br />
Seulement 3% de toutes les villes disposent actuellement d’employés utilisant le télétravail et<br />
seulement 27% de ces dernières ont l’intention d’en avoir. Notre objectif est donc d’utiliser le télétravail<br />
pour établir des centres d’appels afin d’augmenter les performances du service public, une tâche<br />
importante étant de préserver le niveau de sécurité approprié lors de l’envoi de documents confidentiels,<br />
par exemple sur l’Internet.<br />
• Le projet Internet <strong>Telework</strong> Job Exchange est un projet pilote réalisé pour le compte d’une agence<br />
cherchant à mettre en contact des chercheurs d’emploi et des employeurs sans frais, dès lors que l’emploi<br />
est orienté vers le télétravail. Le service est seulement disponible sous forme électronique, et aidera<br />
également à définir les avantages contractuels et les contrats appropriés, visant à rendre le marché<br />
allem<strong>and</strong> du télétravail plus transparent.<br />
Conclusions<br />
L’importance de l’Allemagne, en sa qualité de première puissance économique européenne, implique que sa<br />
réponse à des applications telles que le travail à distance aura une influence considérable sur la réponse<br />
globale de l’Europe. En 1998-1999, bon nombre d’activités ont eu lieu, témoignant clairement de<br />
l’engagement du gouvernement fédéral dans le cadre du support du travail à distance et des affaires légales et<br />
réglementaires connexes. Le travail à distance suscite également un vif intérêt de la part des entreprises, des<br />
syndicats et des citoyens, ainsi que de la part des administrations des Länders. La création réussie d’une<br />
association nationale de télétravail en 1998 a déjà joué un rôle important en éveillant l’intérêt du public et en<br />
documentant le débat sur le télétravail. Le nombre de projets et d’activités concernant le télétravail augmente<br />
rapidement. Il est nécessaire de regrouper ces différentes initiatives et ces différents groupes, peut-être sous<br />
forme d’un META groupe, afin de réduire le temps de recherche suivant les dem<strong>and</strong>es d’informations ainsi<br />
que la redondance des bases de connaissances existantes. Une des tâches importantes que devront assumer<br />
des associations telles que VTD consiste à coordonner les activités et à fournir au gouvernement des<br />
informations appropriées afin qu’il puisse élaborer le cadre correct, propice aux nouvelles façons de<br />
travailler.<br />
L’Allemagne offre l’un des exemples les plus manifestes de l’Europe au niveau du dilemme qui existe entre,<br />
d’une part, les droits acquis des travailleurs et les pratiques du marché du travail, et d’autre part le besoin de<br />
pratiques de travail et d’organisation plus flexibles. Le télétravail n’est que l’un des nombreux aspects de<br />
72
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
cette question mais le débat sur le télétravail met cette problématique clairement en évidence et la façon dont<br />
l’Allemagne résoudra ce problème sera importante pour l'ensemble de l’Europe.<br />
3.7 Grèce<br />
Résumé<br />
Pour la Grèce, qui se caractérise par le niveau d’emploi le plus élevé d’Europe dans le secteur de<br />
l’agriculture, le deuxième PIB le plus bas par habitant après le Portugal, et la plus faible proportion de<br />
salariés dans le secteur de l’information, la société de l’information revêt clairement des aspects et des<br />
implications différents de ceux (par exemple) du Danemark ou de l’Allemagne. Compte tenu du fait que les<br />
travailleurs dans les secteurs des services ne représentent que 55% de la population active, soit le taux le plus<br />
faible d’Europe, le télétravail dans son sens le plus rép<strong>and</strong>u (travail à domicile au lieu de se rendre au<br />
bureau) ne représente pas une priorité. Par ailleurs, le télétravail à l’étranger et les applications étroitement<br />
liées telles que le télécommerce et la télécoopération offrent à la Grèce d’excellentes opportunités pour<br />
élargir sa base commerciale au reste de l’Europe et à l’échelon international.<br />
Même si la Grèce est l’un des pays européens présentant les niveaux les plus bas d’investissements dans les<br />
NTIC, la période 1998-99 a été marquée par des avancées majeures en faveur du développement d’un cadre<br />
supportant le télétravail, généré en partie par les problèmes de passage à l’an 2000. Beaucoup d’efforts ont<br />
été faits pour augmenter la disponibilité des PC et l’accès à l’Internet afin de :<br />
• promouvoir l’idée du travail à distance,<br />
• accélérer la sensibilisation de l’opinion<br />
• utiliser et expérimenter à gr<strong>and</strong>e échelle la technologie de l’information et les activités en ligne.<br />
Contexte du travail à distance et essor des NTIC<br />
Contexte général :<br />
• En Grèce, le niveau d’investissement dans les NTIC est proportionnellement faible au sein de l’Europe de<br />
l’ouest, particulièrement au niveau de l’utilisation de l’Internet.<br />
NTIC en % du PIB,<br />
1998<br />
Investissement<br />
NTIC par habitant<br />
(Euro) , 1998<br />
Grèce 4,42% 452 11<br />
Portugal 4,92% 477 19<br />
Europe de l’ouest 4,98% 1 020 54<br />
Premier pays de l’Europe de l’ouest 6,49% 2 023 152<br />
Utilisateurs de l’Internet<br />
pour 1000 individus,<br />
<strong>1997</strong><br />
• Toutefois, la croissance a été rapide à de nombreux niveaux de la société de l’information au cours des<br />
deux dernières années, bien que débutant à partir d’une base très basse. Début 1999, le nombre de PC<br />
connectés en permanence à l’Internet était d’environ 27 000, t<strong>and</strong>is que le nombre d’individus ayant accès<br />
à l’Internet s’élevait à plus de 100 000. Les prévisions pour 1999 sont dans l’ensemble optimistes,<br />
projetant d’autres augmentations rapides et une croissance beaucoup plus élevée que la moyenne par<br />
rapport à l’Europe dans son ensemble.<br />
• Le nombre estimé de télétravaillleurs, si l’on utilise la définition du terme dans son sens large, a de même<br />
augmenté rapidement par rapport à l’année dernière, passant d’environ 0,5% à environ 1,3% de la<br />
population active, soit une augmentation d’environ 160% par rapport à la moyenne de l’Union<br />
européenne qui est d’environ 45%.<br />
• Le marché informatique en Grèce est en train de devenir très prometteur eu égard aux projets<br />
informatiques importants financés par le secteur public. Pendant la période <strong>1997</strong>-98, le taux de<br />
73
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
développement du marché a atteint 17,2% et au cours des deux prochaines années, il devrait être<br />
supérieur à 18%.<br />
• L’agriculture reste une source importante d’emplois en Grèce. L’emploi dans le secteur des services est le<br />
plus faible d’Europe et englobe le secteur public ainsi que, dans une large mesure, le tourisme. La Grèce<br />
se distingue par le taux d’emploi le plus élevé d’Europe dans les petites entreprises et les professions<br />
libérales et le plus faible pourcentage de salariés travaillant dans le secteur de l’information. Cette<br />
situation reflète le rôle prédominant du tourisme et de l’agriculture. Mises à part les PME, le secteur<br />
public est également un important employeur, directement et indirectement, et exerce beaucoup<br />
d’influence sur les pratiques de l’emploi.<br />
% d’emplois, 1996 Entreprises % de l’emploi total<br />
pour 1000<br />
Agriculture Services habitants, PME Professions<br />
1992<br />
1992 libérales 1995<br />
Grèce 21 55 101 86 34 22<br />
Portugal 12 56 64 78 26 33<br />
Premier/dernier<br />
pays de l’UE<br />
* Jala International, cité dans EITO 1998<br />
2 73 23 56 8 54<br />
Travailleurs/<br />
information*<br />
• Avec un taux faible de revenu par habitant et un pouvoir d’achat peu élevé, le coût d’un PC ou d’une<br />
connexion Internet semble élevé au citoyen grec ou au dirigeant d’une PME – ils coûtent deux fois plus<br />
chers que pour une personne équivalente aux USA ou au Danemark.<br />
Facteurs clés :<br />
• Le niveau d’activités sur le World Wide Web est en plein essor, surtout le niveau d’utilisation de<br />
l’Internet dans le cadre du travail de groupe à distance. D’après les résultats d’une étude récente réalisée<br />
par Amer Nielsen Research <strong>and</strong> Creative Marketing, il a été estimé qu’environ 125 000 citoyens grecs<br />
surfent sur l’Internet de façon régulière. Toutefois, seulement 50 000 comptes Internet sont enregistrés<br />
auprès des fournisseurs d’accès Internet grecs. La raison de cet écart apparent est due au fait que<br />
l’Internet est accessible depuis les universités, les points d’information publics, les bibliothèques et les<br />
entreprises.<br />
• Le nombre de fournisseurs d’accès Internet (les connexions Internet sont proposées par 40 sociétés en<br />
Grèce) a augmenté au cours des deux dernières années, suite à une augmentation de la dem<strong>and</strong>e.<br />
• Les politiques tarifaires des fournisseurs d’accès sont relativement abordables et varient de 20 à 40 euros<br />
par mois.<br />
• Depuis le mois d’avril <strong>1997</strong>, un comité spécial s’attache à motiver le secteur public et les entités<br />
gouvernementales à utiliser les technologies de la société de l’information dans toutes leurs activités.<br />
Citons à titre d’exemple un projet important appelé Integrated Information Systems for Taxation (TAXIS),<br />
déjà utilisé par les bureaux du fisc en Grèce.<br />
• Après l’approbation par le gouvernement grec de la nouvelle loi 2639/98, mi-1998, un nouveau domaine<br />
de télétravail est apparu en Grèce. Cette loi présente officiellement le télétravail comme un type alternatif<br />
de travail, tout en établissant un cadre légal décrivant les obligations et les droits des employeurs et des<br />
employés.<br />
• En 1999, une gr<strong>and</strong>e campagne a été lancée en Grèce, visant à sensibiliser le public à l’importance des<br />
technologies de l’information en présentant le télétravail comme une méthode de travail alternative. La<br />
campagne s’est basée sur des articles dans des journaux, des magazines spécialisés, des publicités et des<br />
présentations télévisées, des conventions, etc.<br />
• La Greek Telecommunications Organisation (OTE) a initié une modernisation du réseau de gr<strong>and</strong>e<br />
envergure afin de répondre à la dem<strong>and</strong>e croissante de ses clients nationaux et internationaux.<br />
CRO - "Crete Resort Offices"<br />
74
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
CRO est le premier prototype de bureau de tourisme en Europe. Situé dans l’hôtel C<strong>and</strong>ia Maris, à Heraklion, en<br />
Crète ainsi que dans le <strong>Telework</strong> Business Centre de STEP-C (Science <strong>and</strong> Technology Park of Crete), des<br />
installations de télétravail pour hommes d’affaires et touristes ont été installées dans un environnement de lieu de<br />
vacances doté d’un centre d’affaires. Ce bureau fournit un service de secrétariat complet ainsi qu’un support<br />
technique aux télétravailleurs, avec une possibilité d’hébergement en option dans un hôtel à proximité où les<br />
hôtes peuvent également tirer parti des installations de télétravail offertes par un certain nombre de gr<strong>and</strong>es<br />
chaînes hôtelières en Crète.<br />
L’objectif de ce centre était de mélanger le télétravail et le tourisme, ainsi que de proposer une qualité de vie<br />
élevée. Cette vision s’est matérialisée dans le nouveau concept de Bureaux de vacances. Des aménagements de<br />
travail flexibles assurent la promotion des activités et la haute technologie fait irruption dans les lieux de vacances<br />
traditionnels. La télétravail en est un exemple flagrant. Du point de vue de l’individu, cela signifie un nouveau style<br />
de vie excitant et un nouveau moyen de responsabilisation. Du point de vue de l’entreprise, cela peut se traduire<br />
par plus de flexibilité offerte aux employés de haut niveau ainsi qu’aux clients et partenaires précieux.<br />
Le concept de Bureaux de vacances représente plus qu’une simple opportunité commerciale et un processus de<br />
réorganisation. Cette approche introduit un concept intégré pour le travail et la relaxation dans un environnement<br />
propice à la créativité, encourage l’engagement vis-à-vis des nouvelles technologies et offre de nombreuses<br />
opportunités d’agréments tout au long de l’année.<br />
Les principaux utilisateurs potentiels de cette nouvelle formule de travail sont :<br />
• Les touristes ayant besoin de travailler un peu pendant les vacances.<br />
• Les citoyens étrangers ayant l’intention d’établir leur résidence permanente ou temporaire en Crète tout en<br />
conservant leur employeurs et/ou leurs clients à l’étranger.<br />
• Les professionnels qui se rendent dans la région de Crète pour participer à des conférences, des réunions,<br />
etc.<br />
• Tout autre homme d’affaire.<br />
Contraintes:<br />
• La libéralisation des télécommunications, dans le domaine des services, a été repoussée en Grèce jusqu’en<br />
janvier 2001.<br />
• La qualité de l’infrastructure et des services de télécommunications existants, ainsi que l’infrastructure<br />
technique des fournisseurs d’accès Internet sont encore limitées, à cause de l’augmentation de la dem<strong>and</strong>e<br />
et du fait que les programmes de modernisation du réseau n’ont été lancés que récemment.<br />
• Malgré les campagnes et les initiatives susmentionnées, il subsiste encore un manque d’informations sur<br />
le télétravail.<br />
• Les employeurs adoptent une attitude conservatrice dès lors qu’il s’agit de promouvoir le télétravail.<br />
• Le niveau de formation en informatique est faible, et l’on constate un manque d’expertise dans le<br />
domaine des technologies de l’information, surtout parmi les travailleurs âgés de 40 ans et plus.<br />
Activités de télétravail et résultats<br />
• Un certain nombre d’initiatives prises à l’échelon de tout le pays sont en cours, comme GOSHOP.GR, qui<br />
est une joint-venture de sociétés essayant de commercialiser toutes sortes de produits via l’Internet. Autre<br />
initiative digne d’intérêt : GOGREECE.COM, qui propose un formulaire d’abonnement à toute personne<br />
intéressée par la vente de produits. Récemment, un important supermarché grec a offert la possibilité<br />
d’acheter des march<strong>and</strong>ises via l’Internet.<br />
• En janvier 1999, un groupe de travail spécial a été organisé par la Federation of Hellenic Information<br />
Technology Enterprises (FHITE). Baptisé <strong>Telework</strong>ing in Greece (Télétravail en Grèce), son objectif est<br />
de présenter et de promouvoir le télétravail en Grèce. Pour la première fois lors d’un événement de ce<br />
type, les principaux intervenants n’étaient autres que le Ministère du Travail, le Ministère des<br />
Télécommunications, des experts en télétravail ainsi que d’autres acteurs.<br />
• Plusieurs télécentres ont été créées pour motiver les entrepreneurs à investir dans les technologies de<br />
l’information. Citons à titre d’exemple le télécentre de Crète, hébergeant de l’équipement de<br />
téléconférence, l’accès à Internet ainsi que des lignes RNIS. Il cible les touristes de haut niveau<br />
(directeurs, responsables) qui souhaitent travailler pendant leurs vacances.<br />
75
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
• Au niveau des techniques EDI (Electronic Data Interchange) plusieurs projets sont en cours. Ils<br />
ambitionnent de promouvoir l’échange des données, le commerce via l’Internet, ainsi que d’autres<br />
applications de commerce électronique.<br />
• Le bureau des impôts a mis en place un système en ligne, appelé TAXIS, qui relie tous les bureaux<br />
fiscaux de Grèce avec un serveur de données principal et des applications spéciales. En utilisant le<br />
système TAXIS et un accès à l’Internet, il est possible d’envoyer des formulaires de T.V.A ainsi que<br />
d’autres formulaires en ligne.<br />
• Un nombre croissant de banques privées grecques (par ex. Eurobank, Alpha Bank et Egnatia Bank)<br />
offrent à leurs clients un nouveau service sur Internet. Des clients sélectionnés peuvent, via des codes et<br />
des numéros PIN, effectuer des transactions bancaires, interroger leur compte en banque, etc., n’importe<br />
où dans le monde.<br />
Le serveur de télétravail “Kassopi”<br />
Il s’agit d’une des trois applications du projet TEMeTeN (co-fondé par UE et le GGRE), décliné lui-même en deux<br />
parties : tourisme et télétravail. La conception et la structure de l’information sur le serveur de télétravail “Kassopi”<br />
cible des utilisateurs non experts en informatique ; en fait, l’utilisateur n’a besoin de connaître que l’utilisation d’un<br />
navigateur Internet. Le progiciel créé est donc facile à comprendre et à utiliser. Les pages web du serveur de<br />
télétravail “Kassopi” possèdent une structure similaire, avec une interface conviviale de sorte que l’utilisateur sait<br />
ce qui l’attend à une page web donnée. Pour lui faciliter encore plus la tâche, des pages de réalité virtuelle ont été<br />
incorporées à la partie ’tourisme’ de l’application. Le serveur de télétravail “Kassopi” possède également une<br />
option qui amène l’utilisateur à la page web commune à tous les participants au projet TEMeTeN (les îles<br />
Baléares en Espagne, la Crète, la Grèce et l’Epire en Grèce).<br />
Les pages de réalité virtuelle sont utilisées pour la partie “tourisme” du site web qui amène l’utilisateur vers un<br />
environnement différent, afin de l’inciter à utiliser le serveur web pour planifier, par exemple, des vacances en<br />
Epire. L’utilisateur a le choix entre deux langues, l’anglais et le grec. Ultérieurement, une ou deux langues seront<br />
ajoutées (allem<strong>and</strong>, français etc.). Parmi les autres possibilités de ce serveur, citons la possibilité de chercher un<br />
hébergement ou une agence de voyage, avec réservation et paiement par voie électronique.<br />
Le serveur de télétravail “Kassopi” se trouve à l’adresse suivante :<br />
http://medlab.cs.uoi.gr/server/epirusenglish.htm.<br />
Les pages concernant le télétravail possèdes les fonctions et caractéristiques suivantes :<br />
• Une carte de l’Epire<br />
• Un menu avec les sites de télétravail en Epire<br />
• Une option pour se rendre à une page d’information utile contenant des informations précieuses pour les<br />
télétravailleurs itinérants<br />
• Des informations concernant les politiques de facturation des télécentres<br />
• Des informations sur les sites de télétravail en Epire regroupées en trois catégories : les "Coins du<br />
Télétravail", les télécentres et les cybercafés.<br />
Les "Coins du Télétravail" sont de petits télécentres où des ressources informatiques et télécom sont mises à la<br />
disposition des télétravalleurs pour qu’ils puissent travailler. Les Coins fournissent les logiciels les plus rép<strong>and</strong>us,<br />
notamment de traitement de texte, d’outils de bases de données, ainsi que d’autres installations telles que des<br />
imprimantes, des fax et l’accès à Internet. Ces Coins ont été installés dans deux hôtels, l’un dans la préfecture de<br />
Ioannina et l’autre dans la préfecture de Thesprotia. Ces deux préfectures sont celles ayant enregistré le plus<br />
gr<strong>and</strong> nombre de visiteurs pendant l’année, surtout la préfecture de Ioannina, qui est un endroit idéal pour passer<br />
les vacances d’hiver.<br />
Conclusions<br />
La dem<strong>and</strong>e croissante de la société moderne en faveur d’un échange rapide et efficace d’informations a fait<br />
percevoir le télétravail comme une forme supplémentaire de travail très utile, à savoir la possibilité de<br />
travailler à domicile au lieu de devoir se déplacer. Toutefois, les investissements potentiels en Grèce dans les<br />
technologies et les installations nécessaires sont loin d’être adéquats, rendant difficile la percée du télétravail.<br />
De plus, il est nécessaire d’accélérer la sensibilisation de l’opinion à l’égard du télétravail et de promouvoir<br />
l’emploi des technologies de l’information et des activités en ligne. Pour la Grèce, l’infrastructure légale et<br />
technique est déjà en cours de développement, d’où un futur très prometteur dans ce domaine. Plus important<br />
76
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
encore, on constate un besoin d’investir dans les PC et l’accès à l’Internet, des domaines en plein essor, et<br />
ces investissements seront décisifs quant à la participation de la Grèce à la société de l’information.<br />
3.8 Irl<strong>and</strong>e<br />
Résumé<br />
1998 a été une année marquée par la "généralisation" du télétravail en Irl<strong>and</strong>e, avec des changements dans la<br />
situation politique et réglementaire ainsi qu’une sensibilisation accrue au télétravail en tant qu’option de<br />
travail. Ces évolutions sont survenues dans un contexte de croissance économique soutenue et<br />
d’augmentation de l’emploi accompagnés par un manque de main d’œuvre qualifiée tendant à s’empirer, des<br />
prix de propriété en rapide augmentation et de sérieux embouteillages dans les principales villes. Le chômage<br />
en Irl<strong>and</strong>e se situe en dessous de la moyenne européenne à 6,4%, avec des chiffres d’immigration nets<br />
annuels record de 22 500 personnes.<br />
La croissance en valeur du marché de l’informatique en l’Irl<strong>and</strong>e devrait atteindre 10,9% en 1988/99 d’après<br />
l’EITO, soit la deuxième croissance la plus élevée d’Europe. Une étude réalisée par Amarach Consultants<br />
indique que le coût est un facteur tendant à freiner la généralisation des technologies informatiques et<br />
télécom - 68% des irl<strong>and</strong>ais n’ont pas accès à un ordinateur à domicile ou au travail. Parmi cet échantillon,<br />
90% n’ont pas l’intention d’en acheter un dans les six prochains mois, soit à cause de leurs prix élevés ou de<br />
l’impossibilité de s’offrir un ordinateur. Une étude réalisée en 1998 pour le compte de la Commission de la<br />
Société de l’Information a indiqué que la moitié des irl<strong>and</strong>ais pensaient ne pas être prêts à exploiter les<br />
nouvelles technologies. Ces chiffres indiquent le début d’une scission sociale entre les "infosriches" et les<br />
"infospauvres"<br />
Le marché des télécommunications a été déréglementé avec un an d’avance sur le planning, fin 1998. 28<br />
licences télécom ont été octroyées aux opérateurs. Telecom Éireann, l’ancien opérateur public, a été privatisé<br />
et ses actions ont été vendues au public fin juin 1999.<br />
Contexte du travail à distance et essor des NTIC<br />
Contexte général :<br />
D’après une étude réalisée en 1998 par la Commission de la Société de l’Information, 75% des entreprises<br />
irl<strong>and</strong>aises sont maintenant connectées à l’Internet – soit un pourcentage plus élevé qu’au Royaume-Uni, en<br />
France, en Allemagne, au Japon, et aux USA. La majorité des "convaincus d’avant l’heure" réside à l’est<br />
(Dublin) du pays. Une étude réalisée par Amarach Consultants en juin 1999 estime qu’environ 15% de la<br />
population adulte est maintenant connectée à l’Internet. Environ 7% de la population accède au Net depuis<br />
son domicile, contre 5% y accédant depuis son lieu de travail. Toutefois, l’utilisation du PC n'a pas augmenté<br />
beaucoup en passant de 20% en 1996 à 22% en 1998, alors que l'accès au PC est passé de 21% à 28%.<br />
Un essai interne de la technologie ADSL pour le travail à distance est en cours à Telecom Éireann et un<br />
accès à l’Internet à haut débit via ADSL devrait également faire partie d’un programme mené conjointement<br />
par Microsoft et Telecom, visant à tester si la technologie large b<strong>and</strong>e convient aux télétravailleurs. Sur le<br />
marché du câble, le plus gr<strong>and</strong> câblo-opérateur CableLink a été racheté par l’opérateur d’Irl<strong>and</strong>e du nord<br />
NTL. Il a l’intention d’utiliser son réseau pour fournir des connexions large b<strong>and</strong>e à domicile.<br />
L’Irl<strong>and</strong>e compte quelque 11 000 personnes travaillant dans l’industrie des centres d’appel, d’après les<br />
chiffres de l’IDA (Industrial Development Authority). Le manque de main d’œuvre qualifiée caractérise ce<br />
secteur – près de 36% des salariés travaillant dans des centres d’appel multilingues sont des étrangers,<br />
essentiellement à cause du manque de germanophones. Quelques progrès ont été faits dans la localisation des<br />
projets de centres d’appels en dehors de Dublin, mais la plupart des développements ont eu lieu dans d’autres<br />
gr<strong>and</strong>es villes telles que Cork et Limerick, plutôt que dans des petites villes. La politique de l’IDA est<br />
focalisée sur l’investissement dans la main d’œuvre qualifiée, notamment dans les services intégrant le<br />
77
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
commerce électronique et les interfaces Web. Il existe une forte tendance en faveur des projets de "services<br />
partagés" traitant aussi bien l’administration que les appels. Des articles de presse continuent à mettre en<br />
exergue les problèmes liés aux conditions de travail et à l’épuisement nerveux de certains opérateurs de<br />
centres d’appels. Le salaire hebdomadaire, dans l’industrie, versé aux opérateurs ne travaillant que dans une<br />
seule langue ne dépasse que de 10 livres sterling celui des travailleurs dans le domaine de l’agriculture. Le<br />
Ministère de l’Entreprise, du Commerce et de l’Emploi a lancé une campagne d’information à l’intention des<br />
écoles, dont l’objectif est d’améliorer l’image de l’industrie. D’après lui, les salaires dans le secteur<br />
démarrent à partir de 10 000-14 000 livres irl<strong>and</strong>aises.<br />
Malheureusement, le Bureau Central des Statistiques, qui a converti ses recenseurs en télétravailleurs fin<br />
<strong>1997</strong>, en utilisant des ordinateurs portables pour mener des enquêtes sur les domiciles des individus, a<br />
rencontré d’importants problèmes de changement de direction qui ont conduit à une profusion de statistiques<br />
inutiles, notamment à des chiffres sur les télétravailleurs n’ayant pas été collectés en 1998. Pour la deuxième<br />
année consécutive, la Commission de la Société de l’Information a fait appel à CSO pour remédier au<br />
manque de statistiques sur les télétravailleurs.<br />
3-Com Irel<strong>and</strong><br />
Jim McGovern est responsable commercial chez 3-Com Irel<strong>and</strong>, une société spécialisée dans l’offre de solutions réseau.<br />
Il utilise le télétravail pour rester en contact avec ses clients, autant que faire se peut.<br />
A partir de chez lui, il se connecte au bureau vers 8 heures du matin et consacre environ deux heures aux<br />
communications et aux tâches administratives. Il se rend ensuite en rendez-vous chez ses clients sans avoir à subir les<br />
heures de pointe de la circulation à Dublin. M. McGovern ne garde qu’un "pied à terre" dans les bureaux de 3-com, dans<br />
la mesure où il travaille principalement depuis son domicile en utilisant une ligne RNIS. Il télétravaille depuis 6 ans dans<br />
la société et passe 85% de son temps loin du bureau, au même titre qu’environ 90% de ses collègues du bureau de 3-<br />
Com.<br />
Il pense qu’être un télétravailleur n’a jamais été aussi simple grâce aux avancées technologiques telles que le courrier<br />
électronique et RNIS, mais prévient que le télétravail peut être également déstabilisant et isoler l’individu des interactions<br />
humaines, pouvant mener à une baisse des st<strong>and</strong>ards à cause du manque de stimulation. L’autodiscipline est vitale pour<br />
les télétravailleurs et la situation doit être adaptée à la maison pour exercer le télétravail – pas d’enfants en bas âge qui<br />
commencent à marcher ni travaux de construction en arrière plan ! (Business & Finance 29/1/98, Business Contact août<br />
1998)<br />
Deux petites études comm<strong>and</strong>itées à titre privé sur le travail à distance ont été réalisées, générant des<br />
résultats contradictoires. Une étude mené conjointement par Dublin Transportation Office, Telecom Éireann<br />
et <strong>Telework</strong> Irel<strong>and</strong> a indiqué qu’en été 1998, 7,6% des travailleurs de Dublin travaillaient<br />
occasionnellement depuis leur domicile en utilisant un ordinateur, t<strong>and</strong>is que 52% auraient aimé pouvoir<br />
mélanger un peu de travail à domicile avec leur travail au bureau. Cette étude a également décelé que les<br />
employeurs pensent qu’environ 15% de leurs salariés seraient aptes à travailler à domicile et que le groupe le<br />
plus important de télétravailleurs potentiels sont les travailleurs indépendants, alors que 37% des travailleurs<br />
sont impliqués d’une façon ou d’une autre dans le travail à domicile.<br />
Une étude réalisée par le Work Research Centre dans le cadre du projet Teleman ADAPT pendant la même<br />
période indique que seulement 0,3% des salariés des gr<strong>and</strong>es entreprises (ayant des effectifs de plus de 1000<br />
employés) télétravaillent et que globalement, seulement 4,3% des entreprises interrogées utilisent le<br />
télétravail. Une étude distincte des membres de l’Institute of Personnel <strong>and</strong> Development (datant de mars<br />
1998) estime à environ 15% les membres du personnel souhaitent travailler depuis leur domicile, en accord<br />
avec l’étude DTO/TÉ/TWI.<br />
Pour la deuxième année consécutive, des mesures prises par Telecom Éireann ont eu un impact important sur<br />
la sensibilisation de l’opinion vis-à-vis du télétravail en Irl<strong>and</strong>e. Parmi ces mesures, citons : des publicités à<br />
la radio pendant la Semaine Européenne du Télétravail ; un clip vidéo destiné à être utilisé au salon<br />
78
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Communications 99 ; la distribution de 20 000 brochures sur le télétravail ; une gr<strong>and</strong>e campagne<br />
d’affichage et radio qui s’est déroulée pendant la période mai/juin 99 ; le support de l’étude "Shortest Route"<br />
; la création d’un bureau d’assistance sur le télétravail avec numéro vert, ainsi que des petits déjeuners<br />
d’affaires sur le travail flexible, organisés à l’intention des entreprises.<br />
La Commission de la Société de l’Information a publié un projet engageant le gouvernement irl<strong>and</strong>ais à<br />
prendre différentes mesures. Parmi celles ayant de fortes chances d’affecter l’essor du télétravail, citons :<br />
• La signature d’un accord avec un opérateur international portant sur la connectivité large b<strong>and</strong>e<br />
(second trimestre 1999)<br />
• L’affectation de fonds structurels de l’UE à hauteur de 18 millions de livres sterling, destinés à la<br />
connectivité large b<strong>and</strong>e nationale<br />
• L’introduction de la boucle locale et l’offre de boucle locale sans fil dès que possible<br />
• L’ouverture du premier parc numérique près de Dublin, devant être suivie par un autre dans les dockl<strong>and</strong>s<br />
de Dublin<br />
• Des mesures visant à encourager le commerce électronique et l’emploi, notamment par la promotion de<br />
l'entrepreunariat , des réductions des charges des fournisseurs d’accès Internet et la création d’une autorité<br />
de certification numérique<br />
• Des PC, des connexions RNIS et l’accès à l’Internet dans toutes les bibliothèques publiques, plus l’étude<br />
de la faisabilité de kiosques Internet dans les écoles, les bureaux de poste, etc., ainsi que des adresses<br />
électroniques pour tous les citoyens.<br />
Une évolution politique a été très défavorable au télétravail. L’acte des Finances de 1998 n’a pas pris les<br />
mesures, qui étaient pourtant prévues, d’allégement fiscal pour les gardes d’enfants. L’Irl<strong>and</strong>e reste l’un des<br />
rares pays européens à h<strong>and</strong>icaper financièrement les parents de jeunes enfants qui souhaitent travailler.<br />
Cette omission est advenue à un moment de pénurie de main d’œuvre qualifiée, alors que la participation des<br />
femmes à la population active, toujours la plus basse de l’UE, avait augmenté. Les parents irl<strong>and</strong>ais<br />
consacrent jusqu’à 20% de leurs revenus à la garde de leurs enfants, l’une des pires statistiques d’Europe.<br />
Le National Advisory Committee on <strong>Telework</strong>ing du gouvernement a écrit un rapport en juin 1999. Les<br />
principales recomm<strong>and</strong>ations du NACT sont les suivantes :<br />
• Une campagne de sensibilisation de la part du gouvernement<br />
• L’élaboration d’une politique gouvernementale de tététravail, le gouvernement devant devenir un leader<br />
en matière de mise en pratique du télétravail<br />
• Le déploiement d’initiatives de formation et d’éducation "conviviales sur le plan du télétravail", avec une<br />
sensibilisation aux initiatives existantes<br />
• La mise en place d’un forum de mesures de télétravail permettant de contrôler, d’évaluer, de lancer et de<br />
soutenir des initiatives de télétravail<br />
• La mise en place de nouveaux modèles d’entreprise<br />
• Des changements fiscaux et légaux visant à rendre l’Irl<strong>and</strong>e plus attractive pour le télétravail<br />
• Un environnement de télécommunications facilitant le télétravail<br />
Noel Treacy, le Ministre des Sciences, de la Technologie et du Commerce, a dit que la mise en œuvre par les<br />
partenaires sociaux d’un code de pratique sur le télétravail inclus au rapport, élaboré en consultant<br />
l’association patronale IBEC et le congrès des syndicats ICTU, serait très utile aux personnes ou aux<br />
organisations intéressées par les perspectives du télétravail. "D’après moi, l’un des éléments les plus<br />
importants du rapport est le Code de Pratique ". Le code a été rédigé par ETD Irel<strong>and</strong> pour le compte du<br />
National Advisory Council on <strong>Telework</strong>ing.<br />
Oniva<br />
Daragh Scaife est directeur technique chez Oniva, une société basée à Dublin qui offre des prestations Internet, Intranet<br />
et multimédia pour le compte de clients basés en Irl<strong>and</strong>e et en Gr<strong>and</strong>e-Bretagne.<br />
Daragh utilise un PC portable et un téléphone mobile pour se connecter au réseau de son entreprise, ainsi qu’un PC de<br />
poche et un téléphone mobile pour consulter ses messages en cours de déplacement. Il a récemment effectué une<br />
79
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
présentation commerciale en Gr<strong>and</strong>e-Bretagne à un groupe d’individus qui s’étaient rassemblés dans des locaux pour<br />
une réunion l’après-midi, et avait prévu de prendre une décision sur la signature d’un contrat le matin suivant. Après la<br />
réunion, à laquelle les personnes qui n’avaient pas participé au briefing original étaient présentes, il s’est aperçu en<br />
dévisageant ses interlocuteurs que quelque chose d’anormal se passait et que certains éléments manquaient à sa<br />
présentation. Il se mit alors d’accord avec les participants pour refaire la présentation le matin suivant à 9 heures, avant<br />
la réunion de prise de décision. Pendant la nuit, il a faxé une nouvelle idée de dessin à Dublin et rassemblé les nouveaux<br />
fichiers de présentation en utilisant son portable et son GSM à partir de son hôtel. Il a fait sa deuxième présentation le<br />
matin suivant et a ainsi pu conclure le contrat.<br />
"Travailler de façon flexible signifie que l’emplacement géographique ne pose pas de problème – nous utilisons<br />
également des liaisons par courrier électronique pour les membres du personnel que nous voulons retenir et qui sont<br />
atteint par lé démon du voyage. . Actuellement, nous employons un concepteur 3 D, qui travaille pour nous depuis<br />
l’Espagne, et un développeur de logiciels basé en Afrique du Sud. Globalement, l’aspect le plus important du travail<br />
flexible est le gain de productivité généré par le travail de groupe en échangeant des fichiers et des messages sur<br />
n’importe quelle distance". (Telecom Eireann Flexible Working Business Breakfast 3/3/99)<br />
L’Irl<strong>and</strong>e est devenue le deuxième pays à ratifier la Convention sur le Télétravail de l’International Labour<br />
Organisation qui fait bénéficier les travailleurs à domicile (y compris les télétravailleurs) des mêmes droits<br />
que les autres travailleurs. Ces droits englobent le congé maternité, le congé maladie, les congés payés, un<br />
délai de préavis minimum si le salarié doit quitter l’entreprise et le droit à assigner son employeur au<br />
Prudhomme s’il pense avoir été licencié de façon injustifiée. Si les télétravailleurs perdent leur emploi, ils<br />
ont droit à la sécurité sociale, et le gouvernement doit promouvoir l’égalité de traitement entre les travailleurs<br />
à domicile et les autres salariés dans des domaines tels que le droit de s’organiser, le droit à la formation et<br />
les compléments de salaire en nature. Ces droits entreront en vigueur le 22 avril 2000.<br />
Parmi les autres évolutions importantes, citons :<br />
• La finalisation d’un programme d’actionnariat des salariés visant à permettre aux salariés de Telecom<br />
Éireann d’acheter 15% de la société, le déclenchement d’un accord à gr<strong>and</strong>e échelle sur la réorganisation<br />
et l’optimisation des performances, englobant un accord de télétravail à l’échelon de toute l’entreprise.<br />
• Le rapport d’un comité d’experts internationaux qui définit un plan d’actions très clair pour que l’Irl<strong>and</strong>e<br />
fasse office de concentrateur européen pour le commerce électronique.<br />
• Une campagne visant à réduire le coût d’accès à l’Internet, incluant l’obtention d’un accord de la<br />
Commission européenne visant à en niveler les coûts d’accès.<br />
Facteurs clés :<br />
• Manque de main d’œuvre qualifiée en informatique<br />
• Augmentation de la part des femmes dans la population active<br />
• Politique du gouvernement encourageant le commerce électronique et une infrastructure optimisée.<br />
• Actions de sensibilisation par Telecom Éireann<br />
• Enterprise Irel<strong>and</strong>/IDA : disposition de priorité d’emploi pour les postes situés à l’extérieur de la zone de<br />
Dublin, avec un système de primes de motivation financières<br />
• Généralisation de l’accès à l’Internet<br />
• Embouteillages, surtout à Dublin<br />
• Actions issues des programmes et des fonds de l’UE, comme ADAPT, ETD, Diplomat, Area<br />
Partnerships, LEADER, County Enterprise Boards, et les subventions de formation de l’ESF<br />
• Déréglementation des télécommunications et renforcement de la concurrence<br />
• Augmentation de la formation disponible<br />
Contraintes :<br />
• Des tarifs d’interconnexion de télécommunications élevés et un manque de transparence dans les tarifs<br />
limitant la concurrence.<br />
• Résistance des dirigeants aux nouvelles méthodes, par ex. la gestion par les résultats<br />
• Un manque perceptible d’infrastructure large b<strong>and</strong>e<br />
• Une confusion sur le plan juridique : travail salarié contre travail indépendant, fiscalité, hygiène et<br />
sécurité, etc.<br />
80
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
• Des ressources de formation faibles/inadaptées, surtout pour les adultes<br />
• Une structure de support insuffisante pour le travail à distance dans les zones rurales, en matière de<br />
support technique, d’accès à la maintenance informatique et d’installations de formation adaptées, entre<br />
autres.<br />
• Manque d’informations sur les possibilités de télétravail dans les agences pour l’emploi.<br />
Activités de télétravail et résultats<br />
• La conférence CWU Disability <strong>and</strong> <strong>Telework</strong>ing - 86 personnes ont participé à une conférence organisée<br />
avec ETD le 5/11/98. Au terme du débat de la conférence, il a été conclu que le travail à distance offrait<br />
des opportunités pour l'emploi des personnes h<strong>and</strong>icapées, mais qu’il posait des problèmes d’isolement,<br />
t<strong>and</strong>is que la formation en informatique actuelle est d’un niveau beaucoup trop basique pour les tâches<br />
qui peuvent être réalisées à distance. L’accès aux informations sur les opportunités et l’adaptation des<br />
équipements est insuffisant.<br />
• East Clare Training Associates a tenu une conférence à Ennis pendant la Semaine Européenne du<br />
Télétravail sur son projet Localnet (réseaux télématiques locaux destinés à la formation et au<br />
développement), sponsorisé dans le cadre du programme Leonardo.<br />
• Emerge Consultancy a lancé une initiative dans le cadre du programme Adapt, destinée aux PME dont les<br />
effectifs comprennent entre 50 et 100 employés et travaille en collaboration avec deux entreprises<br />
intéressées par la mise en pratique du travail flexible dans l’optique de concevoir des outils et des<br />
techniques pour les responsables.<br />
• ETD et Telecom ont collecté, l’an passé, des coupures de presse sur le travail à distance et les secteurs<br />
connexes tels que le commerce électronique. Des extraits sont disponibles sur le site web de CWU :<br />
www.cwu.ie. Telecom et ETD ont collaboré avec les séries Tech TV sur RTE 2 en vue de préparer une<br />
présentation spéciale sur le travail à distance lors de la Semaine Européenne du Télétravail. Telecom a<br />
également sponsorisé la ligne téléphonique gratuite d’ETD sur le télétravail.<br />
• ETD travaille en concertation avec plusieurs sites web diffusant des offres d’emploi afin d’ajouter des<br />
informations sur les options de télétravail et encourager les employeurs à indiquer les postes pouvant<br />
convenir au télétravail. (www.jobfinder.ie, www.exp.ie, www.marlborough.ie, www.premier.cc)<br />
• L’agence de formation d’état FÁS et <strong>Telework</strong> Irel<strong>and</strong>, une association destinée aux télétravailleurs,<br />
donnent des cours à distance à l’intention des télétravailleurs. Ils sont proposés sur l’Internet avec le<br />
support de Postgem, maison mère du fournisseur d’accès Irel<strong>and</strong> Online - 100 personnes se sont inscrites<br />
pour être formées en tant qu’ingénieurs de test de localisation logicielle.<br />
• South Kerry Development Partnership a organisé des séminaires sur les opportunités qu'offre le<br />
télétravail, animés par McCaffrey du télécentre KITE et a ensuite embauché un responsable du<br />
développement ayant pour mission d’encourager les télétravailleurs professionnels de Dublin à aller<br />
s’installer dans la zone rurale de Kerry.<br />
• Telecom a reçu 3 190 appels sur sa ligne d’assistance gratuite dédiée au télétravail au cours de l’année 98.<br />
Une étude menée auprès d’entreprises clientes indique que le travail flexible est cité comme étant la<br />
deuxième question professionnelle la plus importante, et un déjeuner d’affaires sur les problématiques de<br />
travail flexible a accueilli 250 dirigeants, clients de la société. Telecom dispose actuellement de plus de<br />
500 salariés télétravaillant de façon informelle.<br />
• <strong>Telework</strong> Irel<strong>and</strong> a tenu une conférence en novembre 1998 à Portumna (Galway) intitulée " Le<br />
télécommerce – la nouvelle ruée vers l’or ? ". Cette conférence, qui a attiré 80 participants, avait comme<br />
principaux conférenciers le Ministre des Sciences, du Commerce et de la Technologie, Maarten<br />
Botterman de la Commission européenne et Kevin Sweeney de Hewlett Packard, entreprise où 30% du<br />
personnel commercial et de support télétravaillent.<br />
• The Work Research Centre a lancé un programme, Adapt Teleman, qui étudiait les pratiques du télétravail<br />
dans les gr<strong>and</strong>es entreprises (plus de 100 employés). Le projet a été présenté devant des responsables des<br />
ressources humaines et a donné lieu au forum de conseil MAST (Managers Supporting <strong>Telework</strong> –<br />
Responsables Soutenant le Télétravail), destiné aux entreprises mettant en pratique le télétravail.<br />
Conclusions<br />
81
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Globalement, l’adoption du télétravail en Irl<strong>and</strong>e est actuellement limitée par le manque de main d’œuvre et<br />
les problèmes dus à la culture des dirigeants, et non pas par le manque d’infrastructure ou de technologie, ou<br />
encore le coût des télécommunications. A l’avenir, il faudra donc impérativement agir au niveau de la<br />
formation des responsables, plus particulièrement des responsables des ressources humaines.<br />
Le pourcentage de travailleurs indépendants à domicile (un peu plus d’un tiers) suit les tendances de<br />
l’Angleterre et des US. Toutefois, le manque de protection sociale et de ressources de formation appropriées<br />
destinées aux travailleurs indépendants irl<strong>and</strong>ais va limiter la croissance du télétravail des professions<br />
libérales. La création de "sociétés virtuelles", formées de télétravailleurs indépendants associés, est limitée<br />
par la confusion législative, plus spécifiquement dans le domaine de la fiscalité et de l’emploi.<br />
Il est urgent que le gouvernement montre la voie au secteur privé au travers d’actions visant à promouvoir le<br />
télétravail et le commerce électronique dans l’administration publique, où peu d’initiatives ont été entreprises<br />
dans ce domaine jusqu’à présent. Il est donc impératif de proposer une action politique pour fournir de<br />
meilleures installations de garderie d’enfants et apporter un soutien financier à la garde des enfants en vue<br />
d’assister les parents qui adoptent généralement une attitude positive face au télétravail.<br />
Il existe un enthousiasme indéniable vis-à-vis du potentiel du télétravail parmi les activistes du<br />
développement rural mais peu de projets fructueux, sur le plan commercial, existent et les dispositions prises<br />
en matière de formation sont d’un niveau de qualification informatique plutôt bas, avec peu de perspectives<br />
de création de futurs postes de télétravail, à moins qu’une formation supplémentaire ne soit fournie. Des<br />
mesures sont nécessaires en vue d’informer les autorités chargées du développement et pour mettre en<br />
lumière les projets menés à bien, afin d’éviter de gaspiller des ressources.<br />
3.9 Italie<br />
Résumé<br />
1998 a été une année marquée par plusieurs développements importants en Italie, surtout dans le secteur<br />
public. En Juin 1998 le gouvernement a émis un projet de loi concernant, pour la première fois, le télétravail<br />
dans les administrations publiques italiennes. D’après la loi qui a été approuvée, tous les fonctionnaires<br />
peuvent adopter "le travail à distance" (ce terme englobe le télétravail à domicile, le travail basé dans un<br />
télécentre et le travail mobile), à condition de se conformer à la réglementation préparée par l’AIPA<br />
(l’autorité dans le domaine informatique dans l’administration publique), publiée en février 1999 par le<br />
conseil des ministres.<br />
En 1998 le gouvernement a également approuvé d’autres projets de loi importants, plus précisément dans le<br />
domaine des cartes d’identification numériques, du stockage optique de documents, etc. Toutes ces<br />
innovations conféreront une validité légale aux contrats signés sur l’Internet et faciliteront l’essor du<br />
commerce électronique. L’importance du commerce électronique dans le développement de l’économie<br />
italienne a été étayée par un projet de loi daté du mois de mars 1998 et suivi par une "Directive pour la<br />
politique de commerce électronique", publiée en juillet 1998 par le Ministère de l’Industrie.<br />
Le travail à distance a attiré l’attention du parlement, au sein duquel d’importantes propositions juridiques<br />
ont été présentées et une nouvelle législation est prévue en 1999. Le travail à distance se généralise dans le<br />
secteur industriel, principalement suite à l’utilisation des NTIC et à l’approbation de la loi sur le travail à<br />
distance dans les administrations publiques. Online, le site web de télétravail italien, est le site national le<br />
plus actif d’Europe : le nombre de contacts en 1998 a dépassé les 400 000, et la liste de discussion<br />
"Telelavoro", compte désormais 700 utilisateurs.<br />
Des variations extrêmes en termes de prospérité et d’emploi entre le nord et le sud de l’Italie posent un<br />
problème national de longue date, que le télétravail et le commerce électronique pourraient contribuer à<br />
82
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
résoudre, en admettant que les secteurs industriels et publics commencent à investir dans les nouvelles<br />
technologies.<br />
Contexte du travail à distance et essor des NTIC<br />
Contexte général :<br />
• L’Italie est, en substance, le pays d’Europe du Sud le plus gr<strong>and</strong> et celui dont l’économie est la plus<br />
développée. Bien que l’Italie fasse partie des principales puissances commerciales du monde, avec un PIB<br />
par habitant proche de la moyenne européenne dans son ensemble, son niveau d’investissement dans les<br />
nouvelles technologies et son utilisation de ces dernières se situent bien en dessous de celui des<br />
principaux pays d’Europe du Nord :<br />
Source : ASSINFORM/Gartner Consulting, 1998<br />
(Légendes : Etats-Unis, Japon, Royaume-Uni, Allemagne, France, Union européenne, Italie, Espagne)<br />
• La faible position du marché technologique italien semble toutefois changer rapidement. Une analyse des<br />
tendances datant de 1998 indique que le marché des technologies a atteint 41,5 milliards d’euros, avec<br />
une augmentation de 10,1% (par rapport à une hausse de 9,4% en <strong>1997</strong> ). Le marché informatique a<br />
augmenté de 8,7% (semblable à la moyenne européenne), t<strong>and</strong>is qu’en <strong>1997</strong> la hausse de la croissance<br />
était de seulement 6,1% (alors que la moyenne européenne était de 7,7%). En 1996, elle s’élevait à 3,6%<br />
(moyenne européenne 5,8%).<br />
• La coalition de centre gauche gouvernant l’Italie a fait du chômage une priorité nationale, ce dernier<br />
restant élevé de façon persistante et atteignant encore environ 12%. Des projets de loi récemment soumis<br />
devraient augmenter le taux de participation des femmes au marché du travail. D’après CENSIS, une<br />
société d’étude réputée à l’échelon national, le marché du travail italien a enregistré, en 1998, un taux de<br />
renouvellement de 700 000 emplois, dont au moins 250 000 peuvent être adaptés au travail à distance.<br />
• Le tourisme est une industrie qui joue un rôle important en Italie, qui est la quatrième destination<br />
mondiale la plus populaire. La richesse exceptionnelle du patrimoine artistique et des sites historiques<br />
italiens rend le domaine culturel particulièrement intéressant pour les activités de la société de<br />
l’information.<br />
Facteurs clés :<br />
• En juillet 1998, le Ministère de l’Industrie a présenté ses Directives pour la politique de commerce<br />
électronique qui fixait des objectifs stratégiques à atteindre. En particulier, le gouvernement considère le<br />
commerce électronique comme un outil permettant d’augmenter la diffusion des produits italiens dans le<br />
83
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
monde et de simplifier la structure du marché grâce à une meilleure délocalisation de l’administration<br />
publique, comme prévu dans la "réforme institutionnelle". Suite à l’approbation de ces directives, le<br />
Ministère de l’Industrie a créé un Observatoire du Commerce Electronique, composé d’experts et de<br />
représentants de l’industrie et des partenaires sociaux.<br />
• Concernant la pénétration globale de l’Internet, on constate un niveau élevé d’activités et d'échanges en<br />
ligne avec un savant dosage entre des sources locales et nationales pour motiver l’intérêt envers internet<br />
d'un nombre accru de citoyens. La Semaine Européenne du Télétravail de 1998 a remporté un vif succès<br />
en Italie, générant plus de 70 articles, programmes de radio et de télévision louant les avantages du<br />
télétravail.<br />
Le projet PONTE<br />
Le projet PONTE est le prolongement du projet Horizon South Wind, mis en place avec le concours de la Municipalité de<br />
Palerme. Dans le cadre de ce projet, un groupe de personnes h<strong>and</strong>icapées physiquement et d’opérateurs sociaux ont<br />
été formés au télétravail en effectuant le transfert d’informations alphanumériques et éconographiques du papier au<br />
format électronique.<br />
Ce nouveau projet, financé par L’Union européenne et le Ministère du Travail dans le cadre de l’initiative Horizon, vise à<br />
créer une nouvelle entreprise basée sur le télétravail, composée initialement de 15 personnes h<strong>and</strong>icapées formées au<br />
télétravail dans le cadre du projet South WIND. La société cherchera du travail sur le marché et offrira des téléservices<br />
aux entreprises et aux autorités publiques siciliennes.<br />
Le projet inclut les principales activités suivantes :<br />
1. Recherche : une étude sur l’application du télétravail en tant que méthodologie structurelle sera entreprise, en<br />
procédant à l’analyse des activités les plus adaptées au télétravail. La recherche sera menée au niveau local en<br />
analysant les besoins exprimés par les entités publiques ou privées, ainsi qu’au niveau européen via les partenaires<br />
impliqués dans le projet.<br />
2. Création d’entreprise : une société coopérative, composée de personnes h<strong>and</strong>icapées, sera constituée.<br />
3. Formation : un cours de formation de 180 heures sera mis en place, visant à faire acquérir les compétences<br />
nécessaires pour gérer une entreprise.<br />
4. Tutorat: lors de la phase de constitution de l’entreprise et pour les douze premiers mois, les spécialistes du projets<br />
assureront une assistance juridique, administrative, de gestion et d’organisation, et prodigueront des conseils dans le<br />
cadre de l’élaboration d’un plan d’activités approprié.<br />
• La libéralisation des télécommunications s’effectue dans les délais prévus et il y a maintenant trois<br />
nouveaux opérateurs de téléphonie fixe et trois de téléphonie mobile (le dernier, Wind, gère la nouvelle<br />
fréquence GSM de 1800 MHz). Cette concurrence est très bénéfique pour les citoyens, car les prix des<br />
communications longue distance et des appels mobiles ont diminué en moyenne de 30% par rapport à<br />
<strong>1997</strong>, et Telecom Italia a élaboré une nouvelle gamme d’aménagements tarifaires pour les appels locaux<br />
et longue distance, optimisée pour l’Internet.<br />
• Tiscali, un nouvel opérateur basé en Sardaigne, disposant d’un réseau à Rome et à Milan, va lancer<br />
l’accès gratuit à Internet pour tous ses clients mi-1999.<br />
• La libéralisation anticipée a déjà conduit à une croissance très rapide de l’utilisation des téléphones<br />
mobiles. Le nombre d’abonnés a atteint les 20,5 millions en 1998, comme le montre le tableau ci-après.<br />
84
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Source : ASSINFORM/Gartner Consulting, 1998<br />
En réalité, l’Italie compte parmi les premiers pays européens au niveau de l’essor de la téléphonie mobile,<br />
avec 24 abonnements pour 100 habitants. Elle n’est dépassée que par les pays nordiques suivants :<br />
Finl<strong>and</strong>e (56), Suède (41) et Danemark (31) en 1998.<br />
• Le gouvernement, dans un projet de loi fiscale de 1999, a accordé un bonus fiscal aux entreprises<br />
réinvestissant une partie de leurs revenus dans les nouvelles technologies, comme les PC, les réseaux, etc.<br />
Les prochains projets de loi s’attacheront probablement à financer des sociétés mettant à niveau leur<br />
équipement informatique et leurs logiciels afin de se conformer aux normes de passage à l’an 2000 et à la<br />
compatibilité avec l’euro.<br />
• D’après certains analystes italiens spécialisés dans le secteur des hautes technologies, le besoin de mettre<br />
à jour les informations et les systèmes informatiques pour le passage à l’an 2000 et la comptabilité en<br />
euro va permettre le renouvellement du parc informatique dans de nombreux secteurs de l’industrie et<br />
dans les administrations. En 1998, pour la première fois en 20 ans, les dépenses en achat de nouveaux<br />
matériels ont dépassé les dépenses en nouveaux logiciels et services (+10,3% contre +9,2%), et on a pu<br />
constater une nette tendance en faveur de l’acquisition de systèmes ouverts et distribués.<br />
Le travail à distance et les centres d’appel créent des emplois en Sicile<br />
Le travail à distance se développe rapidement en Sicile et crée de nouveaux emplois. Près de 230 nouvelles<br />
opportunités de télétravail ont été proposées par Integrated Services, une société informatique. Les télétravailleurs<br />
sélectionnés mettront à jour des données cliniques sur des patients utilisant les services de santé sur une carte à puce<br />
appelée Cartavita. Les télétravailleurs doivent être parfaitement capables d’utiliser un PC sans aide, dans la mesure où<br />
leur travail est basé à domicile.<br />
Wind Telecomunicazioni, le nouvel opérateur entrant sur le marché de la téléphonie fixe, propose des postes en<br />
télétravail en Sicile. Cette nouvelle société de télécommunications, fruit d’une joint-venture entre Enel (actionnaire<br />
principal avec 51%), Deutsche Telekom et France Télécom (détenant chacune 24,5%), est en train de réorganiser sa<br />
structure de service aux clients. Wind a déjà ouvert deux centres d’appel à Rome et à Naples (employant plus de<br />
700 opérateurs) et un troisième sera créé à Palerme cette année. Entre-temps, Wind va créer dans la capitale sicilienne<br />
le premier centre informatique institutionnel qui emploiera 70 personnes qualifiées dans le domaine des réseaux, de la<br />
technologie de l’information, du marketing et des ventes, du service clients, etc.<br />
Contraintes:<br />
• En 1998, les coûts téléphoniques des liaisons louées numériques comptaient parmi les plus élevés<br />
d’Europe, freinant la concurrence parmi les fournisseurs d’accès Internet au travers de réseaux POS. Cette<br />
situation a été mise en exergue par les fournisseurs d’accès Internet, qui ont tenu un congrès à Naples.<br />
D’après leurs estimations, le coût d’une ligne numérique de 2 Mbit en Italie est 10 dix fois supérieur à la<br />
moyenne de l’OCSE.<br />
• Le très faible niveau d’utilisation des PC et de l’Internet en Italie, surtout en dehors des régions les plus<br />
industrialisées, représente un h<strong>and</strong>icap majeur pour l’extension du travail à distance, car les individus ont<br />
85
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
moins conscience des potentiels de l’informatique réseau, pour ne l’avoir pas pratiquée. De plus,<br />
l’utilisation des PC dans le secteur public est faible.<br />
Activités de télétravail et résultats<br />
• L’AIPA (Autorité pour l’Informatique dans l’Administration Publique) a publié, en 1998, des directives<br />
concernant l’usage des signatures électroniques et du stockage optique de documents légaux, qui vont<br />
conférer un statut légal aux contrats conclus par courrier électronique et autres moyens électroniques.<br />
• En juin 1998, le gouvernement a émis un projet de loi qui, pour la première fois, a introduit le travail à<br />
distance dans les administrations italiennes. Aux termes de la loi qui a été approuvée, tous les<br />
fonctionnaires peuvent adopter "le travail à distance" (ce terme inclut le télétravail à domicile, le travail<br />
dans les télécentres et le télétravail mobile), à condition de se conformer à la réglementation préparée par<br />
l’AIPA et publiée en février 1999 par le Conseil des Ministres.<br />
• Suite à la ratification de cette loi, certaines administrations ont lancé des projets pilotes de télétravail et<br />
les premiers résultats, fructueux, ont été présentés pendant la Semaine européenne du télétravail de 1998<br />
(Administration du Conté de Pérouse, Comité de retraite nationale, Institut scientifique pour la recherche<br />
sur le cancer, Gouvernement régional de l’Emilie Romagne, Administration de la ville de Naples, etc.)<br />
• Le travail à distance se développe très rapidement dans le secteur public. En décembre 1998, les<br />
Ministères du transport, de la justice et de l’agriculture ont publié une proposition commune pour la<br />
construction de 11 télécentres devant être utilisés par leurs employés ; le Ministre des Affaires Régionales<br />
a en outre présenté, en mai 1999, un projet de télétravail coopératif développé avec l’aide du coordinateur<br />
national ETD ; et l’INAIL (National Work Insurance Board) prépare également un projet complet de<br />
télétravail.<br />
• Le gouvernement régional de l’Emilie Romagne a approuvé un projet pour la création de neuf télécentres<br />
dans des zones rurales.<br />
• Un Projet <strong>1997</strong>-2000 visant l’adoption des NTIC dans les administrations intègre le travail à distance<br />
comme l’une des applications devant être explorée.<br />
• Suite à la présentation d’une série de propositions faites au Parlement en 1996-<strong>1997</strong>, le Sénat italien a<br />
récemment unifié ces dernières dans le cadre d’une proposition appelée 2305: Norme per la promozione e<br />
l'incentivazione del Telelavoro (règles pour la promotion et l’encouragement du travail à distance). La<br />
proposition est en cours de discussion avec les partenaires sociaux et son approbation est prévue pour<br />
l’été 1999.<br />
• Le site web italien du télétravail est, en substance, le site de télétravail le plus actif d’Europe, attirant plus<br />
de 15000 visiteurs par mois.<br />
• Plusieurs sociétés ont présenté en 1998 les résultats de leurs projets pilotes de télétravail.<br />
Le travail à distance chez Electrolux Zanussi<br />
Electrolux Zanussi, le premier fabricant italien d’appareils ménagers, a introduit le travail à distance pour garantir l’égalité<br />
des chances entre les hommes et les femmes, ainsi que pour sauvegarder l’emploi et les aménagements de congé<br />
maternité. Le travail à distance est l’une des toutes dernières nouveautés introduites suite à l’accord signé fin <strong>1997</strong> entre<br />
Zanussi et les syndicats. Les femmes salariées ayant de jeunes enfants peuvent désormais travailler aux mêmes heures<br />
que les autres employés, mais ont également la possibilité de choisir des horaires convenant mieux à leur situation. Ces<br />
télétravailleurs doivent garantir leur disponibilité pendant la moitié du temps normal, distribué selon leur choix dans deux<br />
"fenêtres journalières".<br />
L’accord prévoit que, dans les deux prochaines années, 40 des 825 salariés utiliseront le travail à distance à la fin ou<br />
avant la période de congé maternité.<br />
Conclusions<br />
Au cours des dernières années, la scène du télétravail italien s’est transformée ; partant d’un d’intérêt mitigé,<br />
limité principalement aux recherches académiques, elle est devenue une véritable ruche d’activités. En<br />
particulier, le télétravail et le commerce électronique se sont frayé leur voie dans les agendas nationaux et<br />
régionaux, et l’on constate un intérêt croissant à son égard parmi les administrations, les employeurs et les<br />
86
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
syndicats. L’Italie est plus particulièrement intéressée par les télécentres en tant qu’outils permettant le<br />
développement des activités locales et encourageant l’emploi.<br />
Il est fort probable que le télétravail augmente dans le triangle Milan-Boulogne-Gènes ainsi qu’à Rome et<br />
dans ses alentours. Notons une évolution nouvelle et très intéressante : la sensibilisation croissante de<br />
l’opinion publique au télétravail dans le sud du pays (surtout en Sicile et dans la ville de Naples), ainsi que le<br />
progrès rapide en matière d’aménagements législatifs, réglementaires et contractuels appropriés.<br />
Les deux problèmes principaux de ce pays, qui constituent de véritables défis, sont loin d’être l’apanage de<br />
l’Italie: s’attaquer au problème du faible niveau d’utilisation et d’expérience des nouvelles technologies par<br />
les citoyens, les responsables et les employés, et comprendre comment déployer au mieux ces technologies<br />
pour résoudre les problèmes du Mezzogiorno. Le télétravail est une application que les citoyens peuvent<br />
comprendre facilement ; il devrait donc jouer un rôle clé.<br />
3.10 Les Pays-Bas<br />
Résumé<br />
Les Pays-Bas ont une économie très florissante, avec un commerce international per capita deux fois<br />
supérieur à celui de l’Allemagne, de la France ou du Royaume-Uni ; ils se distinguent également par le plus<br />
fort pourcentage d’emplois dans les services de toutes les économies de l’UE (73% en 1993). Grâce à l’essor<br />
important des technologies de l’information et à des politiques progressistes en ce qui concerne le marché du<br />
travail, outre des compétences linguistiques bien développées, ce pays figure parmi les mieux placés en<br />
Europe pour tirer parti de l’émergence d’une économie mondiale en réseau. Il n’est donc guère surprenant<br />
que les Pays-Bas soient l’un des pays où le travail à distance est le plus rép<strong>and</strong>u. Le Forum du télétravail, qui<br />
bénéficie du soutien de gr<strong>and</strong>s industriels poursuit son action de sensibilisation auprès du public et ses<br />
programmes de développement politique.<br />
Parmi les problèmes auxquels les Pays-Bas sont confrontés, citons le faible déploiement des nouvelles<br />
technologies dans les écoles et les petites entreprises. Notons également la pénurie de main d’œuvre, surtout<br />
dans les emplois high-tech. Le Cabinet néerl<strong>and</strong>ais a récemment mis en place un groupe de travail pour<br />
s’attaquer à ces problèmes, devenu opérationnel en juin 1999. Cette initiative ("werken aan ICT") vise à<br />
modifier la mauvaise image dont souffre l’informatique parmi certaines personnes, améliorer l’interaction<br />
entre le travail et les études et promouvoir la participation plus élevée des femmes dans l’industrie<br />
informatique.<br />
Contexte du travail à distance et essor des NTIC<br />
Contexte général :<br />
• L’économie des Pays-Bas se caractérise par une proportion élevée d’emplois dans les services (la plus<br />
élevée d’Europe) et un niveau total d’utilisation des NTIC parmi les plus élevé de ce continent en se<br />
basant sur les principaux indicateurs :<br />
% emploi Investissements NTIC, 1998 Utilisation des PC, <strong>1997</strong><br />
dans les<br />
services,<br />
1996 en % du PIB Par habitant pour 100 pour 100<br />
(Euro) cols blancs habitants<br />
Utilisateurs de<br />
l’Internet pour<br />
1000 habitants,<br />
<strong>1997</strong><br />
Premier Pays-Bas Suède Danemark Suède Suède Suède<br />
Second Suède RU Suède Irl<strong>and</strong>e Danemark Finl<strong>and</strong>e<br />
Troisième RU Pays-Bas RU Pays-Bas Pays-Bas Danemark<br />
Quatrième France Danemark Pays-Bas Danemark Finl<strong>and</strong>e RU<br />
Cinquième Belgique Finl<strong>and</strong>e France Finl<strong>and</strong>e RU Pays-Bas<br />
87
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
• En 1995, 44% de tous les foyers possédaient leur PC et ce chiffre a augmenté en 1998 pour atteindre<br />
57%, un tiers de ces derniers ayant accès à l’Internet. Cinq opérateurs de téléphonie mobile sont actifs aux<br />
Pays-Bas, ce qui fait maintenant chuter les prix, et un tiers de la population néerl<strong>and</strong>aise utilisait des<br />
téléphones mobiles en juin 1999.<br />
• En termes de population totale disposant d’une connexion Internet, ce chiffre atteignait 6% en 1996,<br />
passant à 13% en 1998, et à 15% en novembre 1998,<br />
• Les Pays-Bas sont une nation très commerçante, avec des ratios de participation deux fois plus élevés<br />
dans le commerce qu’en Allemagne, par exemple.<br />
Population,<br />
<strong>1997</strong><br />
% du commerce<br />
mondial<br />
Pays-Bas 15,6 3,49 22,4<br />
France 58,3 6,92 11,8<br />
Allemagne 82,2 9,62 11,7<br />
Royaume Uni 58,7 6,37 10,9<br />
Italie 57,2 4,59 8,0<br />
Ratio<br />
commerce/population<br />
• Les st<strong>and</strong>ards de vie sont également très élevés et le pays adopte des politiques progressistes en ce qui<br />
concerne le marché du travail, avec une approche fortement analytique et innovante.<br />
Facteurs clés :<br />
• Le Ministère du Transport s’intéresse depuis longtemps au travail à distance, qui est maintenant perçu<br />
comme une solution partielle au problème endémique de congestion du trafic routier – les Pays-Bas<br />
possèdent le réseau routier le plus dense d’Europe par rapport à la taille du pays. Outre les coûts sociaux<br />
et économiques des embouteillages, notons une préoccupation très rép<strong>and</strong>ue et qui fait de plus en plus<br />
d’adeptes : les dommages causés à l’environnement.<br />
• Suite à quelques années d’efforts individuels et du Forum du Télétravail néerl<strong>and</strong>ais, le télétravail<br />
bénéficie désormais d’une attention tant politique que commerciale. Le Telewerk Forum coordonne le<br />
'fileverdunningsplan" qui a été conçu pour permettre à 25 000 personnes, dans le triangle Amsterdam-La<br />
Haye-Utrecht, de télétravailler afin d’éviter les embouteillages entre 7 et 9 heures du matin. L’étude de<br />
faisabilité du projet, financée par le Ministère du Transport, MediaPlaza, l’organisation industrielle NTIC,<br />
KPN Telecom, Toshiba et le Telewerk Forum, a indiqué que 10 000 individus devraient pouvoir<br />
télétravailler dans cette zone géographique. Le Telewerk Forum a dem<strong>and</strong>é aux ministres d’investir<br />
30 millions d’euros, aux sociétés d’investir dans les nouvelles technologies, et aux syndicats et aux<br />
employeurs de soutenir le projet.<br />
FUNctional Office: l’efficacité avec le confort d’Oracle<br />
"Le FUNctional Office crée des postes de travail fournissant un support optimal des diverses activités du personnel. Il<br />
ab<strong>and</strong>onne le principe du lieu de travail permanent. Si vous avez besoin d’un lieu où vous concentrer sur votre tâche,<br />
alors le FUNctional Office peut vous le fournir. Il dispose également d’installations pour les individus travaillant en<br />
équipes ou à leur domicile. Parallèlement, il reconnaît qu’un lieu de travail doit être agréable et confortable, ce qui<br />
explique le côté FUN. Vous devez aimer travailler dans le FUNctional Office ; une sorte de domicile au même titre que<br />
l’autre. Embellir le bureau avec des couleurs et disposer d’une véritable cafétéria permettent de créer les aspects FUN.<br />
La croissance explosive du personnel d’Oracle générait un besoin chronique d’espace de bureau supplémentaire. Par<br />
ailleurs, les coûts d’hébergement vampirisaient le budget. En plus de cela, la location de locaux est habituellement<br />
assujettie à des contrats de plusieurs années. Ce manque de flexibilité peut mettre en danger la compétitivité d’une<br />
entreprise. Un aménagement était nécessaire, avec moins de superficie que les petits bureaux traditionnels mais avec<br />
88
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
plus de possibilités que ne pouvait en offrir un passage direct à un espace ouvert. Seulement 13 mètres carré par<br />
personne ont été nécessaires, au lieu de 23. Et 55 postes de travail pour chaque département sont suffisants pour 110<br />
salariés." Le FUNctional Office stimule une coopération interdépartementale et crée des situations où les discussions<br />
sont plus approfondies. La facilité d’accès aux salariés a été améliorée.<br />
Il “remonte” également le moral des salariés, ce qui est crucial pour fidéliser le personnel. La communication interne est<br />
plus aisée et les individus se trouvent plus à leur aise sur leur lieu de travail. Autant de bonnes raisons pour rester plus<br />
longtemps chez Oracle ! Le remplacement d’un salarié coûte en moyenne 75 000 dollars. Oracle réalise ainsi des<br />
économies considérables. La société peut même rentabiliser son investissement en l’espace de 18 mois.<br />
En fin de compte, le FUNctional Office augmente la productivité. Les différents types de postes de travail disponibles<br />
aident le personnel à travailler plus efficacement. D’autre part, les dossiers sont plus faciles à trouver maintenant que le<br />
classement se fait de façon centralisée.<br />
Le FUNctional Office a été introduit en trois phases :<br />
1) Le projet Tango a été lancé il y a deux ans. Tous les salariés ont alors reçu un ordinateur portable et un cours sur<br />
l’utilisation du portable. Le passage d’un centre informatique centralisé à 700 centres décentralisés a été réalisé en huit<br />
mois.<br />
2) Il ambitionnait d’améliorer la mobilité du personnel. L’expertise, ainsi que les tâches de routine, devaient devenir plus<br />
mobiles. Les individus ont dû apprendre à classer les dossiers de façon centralisée et à mettre au rebut les piles de<br />
papier chaotiques. Après une journée complète de nettoyage, 50% des armoires et des tiroirs étaient vidés et retirés. Un<br />
nouveau st<strong>and</strong>ard téléphonique a été installé et le personnel d’Oracle est accessible à partir d'un numéro unique, qu'il<br />
soit au bureau, dans sa voiture ou à son domicile. Comme le lieu de travail à domicile doit répondre à toutes sortes de<br />
critères réglementaires, chaque télétravailleur se voit allouer un budget pour l’achat d’un bon bureau et d’une bonne<br />
chaise."<br />
3) Puis est venue la réorganisation du bureau. Tout est nouveau. L’air conditionné, le plafond, la moquette. La première<br />
considération a été de pouvoir prendre en charge les salariés. Des tables, pouvant être ajustées électroniquement, ont<br />
été installées et placées de façon à ce que les individus ne travaillent pas face à la lumière. Tout a été intégré de façon<br />
optimale. Même les cuisines, qui étaient blanches, sont désormais assorties au reste du bureau. Dans cet endroit, les<br />
salariés peuvent vraiment se relaxer. Chaque étage a sa propre personnalité, unique en son genre. L’un possède même<br />
une moquette rouge brique."<br />
Le FUNctional Office d’Oracle a remporté le prix du télétravail néerl<strong>and</strong>ais récompensant le meilleur projet, en novembre<br />
1998. Le jury a considéré que le projet était étudié de façon approfondie et intégrale avec des résultats probants. Les<br />
efforts n’étaient pas uniquement concentrés sur l’équipement de bureau et technique, mais également sur les aspects<br />
fiscaux, ainsi que sur l’environnement de télétravail et la formation des employés, tout ayant été mis en place et intégré.<br />
• L’organisation Electronic Highway Platform coopère avec Isoc.nl et gemweb (un site web d’élection avec<br />
des FAQs) en vue de se préparer aux élections de l’état provincial (www.provincies.nl)<br />
• L’Institute for Public <strong>and</strong> Politics publie une lettre d’information sur les nouveaux médias, contenant<br />
beaucoup d’informations sur les sites web intéressants, les forums de discussion en ligne et les initiatives,<br />
afin de stimuler l’utilisation de l’Internet (www.publiek-politiek.nl/nmbb)<br />
• Une nouvelle réglementation fiscale permet aux employeurs de payer une somme limitée, exonérée<br />
d’impôts, pour dédommager les télétravailleurs salariés des coûts associés au travail à domicile, à hauteur<br />
de 400 euros par an.<br />
• D’autres formes de travail flexible sont bien accueillies et il existe un consensus général quant au besoin<br />
de poursuivre l’innovation dans les méthodes de travail.<br />
• Une économie florissante a conduit à une pénurie de main d’œuvre qualifiée, ce qui a encouragé les<br />
sociétés à adopter de nouvelles méthodes de travail.<br />
• Le magazine réputé Telewerken en est maintenant à sa sixième année de publication.<br />
Les Pays-Bas sont une nation ouverte et humaine qui est en train de devenir un centre de compétences dans<br />
le domaine de l’utilisation des nouvelles technologies pour l’intégration sociale . Cette nation exploite<br />
notamment la formation informatique et le travail à distance comme moyen, pour les personnes ayant des<br />
problèmes de mobilité, d’accéder à l’emploi. Notons également une nouvelle initiative : un projet d’école qui<br />
apporte un soutien aux personnes âgées afin qu’elles comprennent et apprennent l’emploi des autoroutes de<br />
l’information (www.human.nl/hv/nieuws/bemoei.htm).<br />
Contraintes :<br />
89
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
• Le niveau d’investissement total dans les NTIC occulte un contexte très variable, avec un usage<br />
relativement faible des nouvelles technologies au sein du gouvernement et dans les petites entreprises.<br />
• Compte tenu de la nette carence du pays en compétences informatiques, la préparation au passage à l’an<br />
2000 et à l’application de l’euro freine la mise en place d’autres applications telles que l’accès à distance<br />
aux systèmes et aux services de l’entreprise.<br />
• La législation et la réglementation sont basées en gr<strong>and</strong>e partie sur le travail à domicile traditionnel et<br />
sont, sous certains aspects, inadaptées aux télétravailleurs modernes.<br />
• Comme partout, la résistance et les préoccupations des dirigeants s’expliquent par l’attachement à un<br />
vieux style de "gestion par la présence", et une adoption insuffisante d’un type de gestion basé sur la<br />
mesure des résultats.<br />
• La pression positive en faveur du travail à distance, générée par les embouteillages, est compensée par<br />
l’excellente infrastructure de transports publics des Pays-Bas, qui est en train d’être améliorée en utilisant<br />
de façon novatrice les nouvelles technologies pour optimiser les informations et la planification des trajets<br />
au profit des citoyens.<br />
Activités de télétravail et résultats<br />
• Le Telewerk Forum a assuré le support de plus de 100 séminaires visant à augmenter la sensibilisation et<br />
les conseils.<br />
• Le Ministère des Affaires Economiques a publié des brochures sur le travail à distance et d’autres<br />
applications de la société de l’information.<br />
• Le Ministère du transport a réalisé des projets et des programmes pilotes assurant la promotion du travail<br />
à distance pour les employés, en tant que moyen permettant de réduire l’utilisation de la voiture et les<br />
embouteillages.<br />
• Une étude de faisabilité a été entreprise dans 8 départements du gouvernement en vue d’étudier les<br />
possibilités d’innovation des processus de travail.<br />
• Le projet d’étude de faisabilité visant réduire le trafic a été présenté à la presse, aux politiciens et aux<br />
ministres.<br />
• IDC a publié des estimations et des prévisions montrant que :<br />
1996 2000 : environnement<br />
inchangé<br />
2000 : scénario de<br />
croissance<br />
2000 : scénario de<br />
"désastre" *<br />
Travailleurs 336 000 640 000 664 000 754 000<br />
mobiles<br />
Télétravailleurs 137 400 252 000 315 000 650 000<br />
* "Croissance" implique quelques mesures gouvernementales supplémentaires en vue de promouvoir ou de<br />
permettre le télétravail. "Désastre" implique un ensemble de mesures beaucoup plus incisives déclenché (par<br />
exemple) par un embouteillage sérieux et prolongé. L’échelle de différence indique l’importance accordée à<br />
l’action ou à l’inaction des pouvoirs publics.<br />
• Le Telewerk Forum a développé une base de données complète d’études qui compte déjà quelque 260<br />
articles. Une base de données d’études de cas est également en cours d’élaboration.<br />
• La cérémonie de remise des Prix du Télétravail annuelle a été organisée pour la cinquième fois. Pendant<br />
cette dernière, le Ministre des Affaires Sociales et du Travail a fait un discours montrant que les avantages<br />
potentiels du télétravail excédent de loin les risques.<br />
• Un certain nombre de sites web proposent des emplois et des opportunités de contracter du travail,<br />
notamment un certain nombre de tâches de télétravail.<br />
• Le Ministère du Transport a lancé des projets et des programmes pilotes assurant la promotion du<br />
télétravail en tant que moyen, pour les salariés, de réduire l’utilisation de la voiture et les embouteillages.<br />
D’autre part, une mise à jour du “Telewerk H<strong>and</strong>boek” (manuel du télétravail) a été récemment publiée,<br />
reflétant les huit années d’expérience pratiques déjà obtenues.<br />
90
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Conclusions<br />
Un nouveau rapport de Heliview estime que le nombre actuel de télétravailleurs formels est de 200 000. Si<br />
nous prenons la définition du terme “télétravail dans son sens large”, y compris le télétravail informel et<br />
l’utilisation des nouvelles technologies dans le cadre du travail mobile, du travail d’équipe, du travail de<br />
centre d’appels, etc., ce nombre peut atteindre 1 200 000, soit plus de 18% de la population active. C’est<br />
probablement le nombre de télétravailleurs le plus élevé d’Europe. En d’autres termes, cela signifie que la<br />
croissance prévue est encore réalisable, mais une accélération considérable pourrait encore avoir lieu si<br />
toutes les initiatives pertinentes étaient prises.<br />
Le gouvernement néerl<strong>and</strong>ais se voit lui-même comme un "client de choix" pour les applications de la<br />
société de l’information et d’autres mesures positives pourraient se traduire par un essor rapide du télétravail.<br />
Tous les facteurs propices à l’essor du télétravail sont concentrés ici, aux Pays-Bas : la pression exercée par<br />
les embouteillages, la population active, les carences en compétences, ainsi qu’un niveau généralement élevé<br />
d’utilisation des nouvelles technologies. Les principales préoccupations des Pays-Bas sont un faible<br />
pourcentage d’utilisation des nouvelles technologies parmi les petites entreprises et la résistance des<br />
dirigeants aux nouvelles approches de gestion. La promotion permanente, l’information et le développement<br />
d’une politique sont indispensables pour exploiter cet énorme potentiel.<br />
3.11 Portugal<br />
Résumé<br />
1998 a été une année pivot pour le télétravail au Portugal. L’organisation de <strong>Telework</strong> ’98, la 5 ème assemblée<br />
européenne sur le télétravail et les nouvelles méthodes de travail, organisée par l’APDT (Association des<br />
télétravailleurs de langue portugaise) et TELEMANutenção, une société privée directement impliquée dans<br />
le télétravail depuis sa création en 1993, a attiré beaucoup d’attention à tous les niveaux de la société, ainsi<br />
que l’implication directe de trois ministères et du Président lui-même. Ce phénomène témoigne à quel point<br />
le télétravail est perçu comme étant un facteur important par les autorités gouvernementales ainsi que par le<br />
public en général.<br />
Les activités de l’APDT, opérationnelles depuis mi-<strong>1997</strong>, ont réussi à attirer l’attention de nombreux<br />
télétravailleurs potentiels. L’intérêt des médias, allant d’importants journaux et magazines jusqu’à la<br />
télévision, a été substantiel sur le plan stratégique, attirant l’attention de toute la société sur les atouts du<br />
télétravail en tant que nouvelle méthode de travail permettant d’améliorer la qualité de vie. Des bases solides<br />
ont ainsi été jetées, permettant d’envisager un développement considérable du télétravail au Portugal au<br />
cours du prochain millénaire, et de relier potentiellement plus de 200 millions de personnes parlant le<br />
portugais dans le monde. 1999 sera une autre année clé pour le télétravail en langue portugaise car l’APDT,<br />
avec le support du gouvernement brésilien, organise une convention appelée South American <strong>Telework</strong> ’99,<br />
à Rio de Janeiro, au Brésil, en relation avec la <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Assembly d’Aarhus, au Danemark. Le<br />
télétravail portugais va ainsi pouvoir traverser les frontières continentales pour assumer son rôle stratégique<br />
dans le monde et réaffirmer l’universalité de la culture et de la langue portugaises.<br />
Le gouvernement du Portugal adopte une approche progressiste des évolutions de la société de l’information,<br />
que l’on retrouve dans le livre vert publié en <strong>1997</strong>, intitulé Mission for the Information Society. Le Portugal a<br />
été l’un des premiers pays européens à mettre en œuvre des services d’information en ligne pour les citoyens.<br />
Il a en effet déployé des kiosques d’information publics à Lisbonne en 1993-1994, débouchant sur le<br />
programme InfoCid (information pour les citoyens), avec quelque 400 kiosques installés au Portugal, assortis<br />
d’un service Internet. Le Portugal a également adopté une approche proactive dans le domaine de<br />
l’éducation, toutes les écoles étant désormais connectées à l’Internet. D’autre part, ce pays a l’intention<br />
d’équiper chaque classe d’un ordinateur connecté d’ici l’an 2000.<br />
91
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Cette approche très active s’explique par le fait que le Portugal démarre à partir d’un faible niveau<br />
d’investissement et d’utilisation des nouvelles technologies et qu’historiquement, ce pays a développé peu<br />
d’activités dans les applications Internet telles que le télétravail. Le télétravail fait partie intégrante de la<br />
stratégie de la société de l’information et des primes de motivation pour les employés et les citoyens sont<br />
mises en place ou planifiées. Des applications spécialisées telles que la télémédecine et la téléformation,<br />
impliquant l’emploi de la technologie pour développer et soutenir la prospérité et les emplois ruraux, ont eu<br />
tendance à être considérées comme des priorités par le Portugal, plutôt que le télétravail basé à domicile.<br />
Contexte du travail à distance et essor des NTIC<br />
Contexte général :<br />
• Le Portugal se distingue, historiquement, par un faible PIB par habitant ainsi qu’un faible taux<br />
d’investissement dans les nouvelles technologies, en pourcentage du PIB, ce qui explique la plus faible<br />
pénétration de PC d’Europe et sa place d’avant-dernier quant au nombre d’utilisateurs de l’Internet :<br />
PIB par habitant<br />
($ US), <strong>1997</strong><br />
NTIC en % du<br />
PIB, 1998<br />
NTIC par<br />
habitant (Euro),<br />
1998<br />
PC pour 100<br />
cols blancs,<br />
<strong>1997</strong><br />
Portugal 10 079 4,92% 477 27 19<br />
Pays de l’UE le +<br />
faible<br />
Pays de l’UE le +<br />
élevé*<br />
* à l’exclusion du Luxembourg<br />
Portugal 3,93% 452 Portugal 11<br />
30 927 6,49% 1 554 85 148<br />
Utilisateurs de<br />
l’Internet pour<br />
1000<br />
habitants,<br />
<strong>1997</strong><br />
• Le Portugal a bénéficié d’un taux de chômage relativement bas, surtout par rapport à son voisin l’Espagne<br />
– 6,6% en mai 1998 par rapport aux 18,8% de l’Espagne, un chiffre en dessous de la moyenne<br />
européenne de 10,2%. Un pourcentage d’emplois relativement faible se retrouve dans les services (63%<br />
en 1995), bien que ce dernier ait augmenté rapidement au cours des dix dernières années.<br />
• Les considérations d’ordre géographique et démographique sont importantes pour déterminer la stratégie<br />
et le contexte de développement de la société de l’information. Le Portugal se trouve à l’extrémité de<br />
l’Europe, avec un long réseau routier et des connexions de chemin de fer. Malgré cela, le Portugal se<br />
retrouve, sur le plan culturel, au centre d’un réseau mondial potentiel de 200 millions de personnes<br />
parlant portugais.<br />
Facteurs clés :<br />
• L’histoire du Portugal est jalonnée d’innovations fructueuses dans le domaine des service publics basés<br />
sur les télécommunications. Citons par exemple le programme Multibanco, dans le cadre duquel le<br />
déploiement des applications de porte-monnaie électronique ont été en avance par rapport à des pays férus<br />
en informatique tels que le Royaume-Uni, ou encore le recours aux réseaux pour collecter les taxes<br />
routières ainsi que l’informatisation et la mise en réseau anticipées des services de guichets des bureaux<br />
de poste.<br />
• Plus récemment, le Livre Vert du gouvernement sur la société de l’information au Portugal<br />
(http://futuro.missao-si.mct.pt/english/greenpaper/green.htm) a défini une approche complète, cohérente<br />
et distinctement portugaise intégrant le travail à distance comme élément clé.<br />
• Les portugais sont réputés pour leur créativité et leur spontanéité, des caractéristiques très positives dans<br />
une période de mutation technologique rapide.<br />
92
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
• Les souvenirs encore récents de la révolution et du développement constitutionnel ont amené les leaders<br />
politiques du Portugal à se référer à leur pays comme une "jeune" démocratie, et il existe donc moins de<br />
résistance au changement positif que dans des pays dotés d’institutions et de méthodes établies depuis<br />
longtemps.<br />
• Une communauté mondiale comptant quelque 200 millions de personnes parlant le portugais offre une<br />
masse critique potentielle, pour la langue et le marché culturel portugais au niveau mondial, supérieure à<br />
celle du seul Portugal, ainsi qu’un marché global plus important que pour la plupart des pays européens,<br />
grâce au facteur linguistique.<br />
• Un terrain difficile dans une gr<strong>and</strong>e partie du pays, ainsi que de longues distances et de longs temps de<br />
trajets vers les principaux marchés de l’Union européenne devraient encourager les sociétés et les<br />
citoyens portugais à accepter aisément l’informatique en réseau, le télétravail et le télécommerce dans le<br />
cadre de leurs tractations avec les autres pays de l’Union européenne ainsi qu'avec le monde entier.<br />
Contraintes:<br />
• Le niveau relativement faible d’utilisation des NTIC au Portugal représente un obstacle commercial au<br />
développement rapide d’applications basées localement sur la société de l’information, notamment du<br />
télétravail à domicile.<br />
• Il présente également des problèmes de courbe d’apprentissage et de qualification, dans la mesure où<br />
moins de citoyens expérimentent les ordinateurs et l’Internet au travers de l’achat privé et de l’utilisation<br />
des technologies.<br />
• Le PIB par habitant relativement bas fait que les ordinateurs, la téléphonie et les coûts Internet paraissent<br />
chers aux entreprises et aux citoyens portugais par rapport aux coûts perçus, par exemple, en Sc<strong>and</strong>inavie.<br />
• La logique commerciale généralement admise pour le télétravail est faible au Portugal par rapport à des<br />
pays tels que les Pays-Bas, qui se distinguent par des salaires élevés, des coûts salariaux tout aussi élevés,<br />
des réseaux routiers denses et congestionnés et une économie high-tech développée.<br />
Activités de télétravail et résultats<br />
• Microsoft, Portugal Telecom, Hewlett Packard, Telepac, Edson Comunicação et TELEMANutenção ont<br />
montré jusqu’à quel point le télétravail pouvait s’avérer intéressant en matière de création de nouvelles<br />
opportunités pour les personnes h<strong>and</strong>icapées. Ces six entreprises ont constitué un consortium, sans le<br />
soutien de l’état, en vue de créer des conditions favorables pour qu’un groupe de personnes h<strong>and</strong>icapées<br />
au chômage puisse travailler en tant qu’indépendants, mais en bénéficiant de toute la coordination et de<br />
tout le support marketing de TELEMANutenção. Chacune des compagnies du consortium contribue<br />
directement, avec ses produits, à créer l’infrastructure dont ont besoin les télétravailleurs.<br />
TELEMANutenção et Microsoft ont conçu toute la formation (à la fois initiale et permanente), afin que<br />
les télétravailleurs soient préparés de façon adéquate à des fonctions spécifiques et avec la certitude de<br />
trouver d’un marché auquel vendre leurs services. Le projet, baptisé PORCIDE (THINK en anglais), a<br />
fait office de référence en tant qu’approche simple et rapide, parfaitement adaptée au groupe spécifique<br />
d’individus ciblé (potentiellement, environ 4 000 personnes au total au Portugal) et peut apporter une<br />
contribution appréciable à la société. THINK a remporté le Prix de la Semaine du Télétravail en 1998.<br />
• L’APDT a participé à plus de 20 séminaires traitant du télétravail, reflétant ainsi l’intérêt croissant de tous<br />
les secteurs de la société pour le télétravail<br />
• D’importants journaux ont écrit plus de 50 articles directement liés au télétravail, traitant encore de<br />
concepts basiques tout en attirant malgré tout l’attention de très nombreuses personnes.<br />
• Portugal Telecom, Hewlett Packard, Microsoft, “Reader’s Digest” ainsi que d’autres sociétés de moyenne<br />
ou de gr<strong>and</strong>e taille ont commencé à divulguer leurs expériences en matière de télétravail<br />
• Plus de 200 PME ont déjà adopté le télétravail en tant que stratégie d’organisation afin d’augmenter leur<br />
efficacité et la portée de leur offre.<br />
• Le nombre d’utilisateurs de l’Internet dépasse les 750 000 au Portugal.<br />
• Plus de 50 étudiants universitaires écrivent des thèses sur les différents aspects du télétravail et l’APDT a<br />
commencé à coordonner leurs efforts pour vulgariser, à plus gr<strong>and</strong>e échelle, le sujet.<br />
93
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
• TELEWORK98, la 5 ème assemblée européenne sur le télétravail et les nouvelles méthodes de travail, a<br />
attiré plus de 500 participants, dont 50% provenaient de l’extérieur de l’Europe, avec 80 intervenants.<br />
Elle a déclenché une importante couverture médiatique au Portugal, au Brésil, en Europe et aux Etats-<br />
Unis. Portugal Telecom a été le sponsor principal de cet événement. La Commission européenne lui a<br />
emboîté le pas, ainsi que Sun Microsystems et le Ministère Portugais du Travail, témoignant ainsi de leur<br />
vif intérêt pour le télétravail.<br />
• Pour la première fois, la télévision a réalisé les premiers reportages sur des expériences de télétravail<br />
• Plus de 200 associés sont désormais membres de l’association APDT.<br />
• L’association des femmes portugaises chef d’entreprise a lancé un projet spécifique, VIDA NOVA (une<br />
Nouvelle Vie), visant à promouvoir le télétravail.<br />
• L’APDT a lancé la première étude sur les télétravailleurs au Portugal, dans l’optique d’obtenir des<br />
informations détaillées sur le télétravail formel et informel, salarié et indépendant.<br />
• IL n’existe pas de législation spécifique concernant le télétravail, mais le premier groupe de travail a été<br />
créé par l’APDT. Les premiers résultats devraient être disponibles d’ici l’an 2000.<br />
Conclusions<br />
Le télétravail sous forme de travail à domicile ne représente pas une priorité pour le Portugal, par rapport aux<br />
applications spécialisées du télétravail telles que la télémédecine ou la téléformation, et par rapport aux<br />
politiques spécialement étudiées pour (a) accélérer l’adoption des nouvelles technologies par les citoyens, le<br />
gouvernement et l’industrie (surtout les petites entreprises) et (b) comprendre et mettre en pratique le<br />
télétravail et ses applications connexes (télécommerce et télétravail de groupe) en vue de résoudre le<br />
problème de l’isolement géographique relatif du Portugal en Europe et d’étayer la prospérité et la cohésion<br />
sociale des communautés rurales. Outre l’exploitation des opportunités que présentent le télétravail et le<br />
télécommerce dans les pays du monde parlant portugais, le Portugal a également besoin d’encourager<br />
activement les entrepreneurs, les sociétés et les communautés portugaises à exporter leur savoir-faire vers les<br />
pays d’Europe ayant un PIB supérieur, et à commercialiser les qualifications et les capacités portugaises afin<br />
de répondre à la dem<strong>and</strong>e du marché plutôt que de permettre à de nouvelles opportunités de migrer en dehors<br />
de l’Union européenne.<br />
Le Portugal reste encore à la traîne de la plupart des pays d’Europe en matière de télétravail. Toutefois, pour<br />
que le télétravail puisse réellement prendre son essor, la plupart des entreprises doivent modifier leurs<br />
procédures d’organisation. Au Portugal, le changement a souvent besoin de démarrer dans les hautes sphères,<br />
pour essaimer ensuite vers la base. Dans ce contexte, le gouvernement devrait donner l’exemple et initier un<br />
programme horizontal visant à former les cadres dirigeants des PME aux nouvelles méthodes de travail. La<br />
nouvelle génération future de responsables est la première à adopter ces changements de structures et bien<br />
évidemment, l’industrie high-tech s’érige en chef de file dans le cadre de ce processus. Ainsi, on s’attend à<br />
ce que dans les cinq prochaines années, une restructuration majeure de toute l’économie survienne. Cette<br />
dernière permettra d’adopter les nouveaux modèles d’organisation et les nouvelles méthodes de travail.<br />
Parallèlement, il est important pour le Portugal de se concentrer sur une meilleure qualité de vie grâce à une<br />
meilleure gestion des ressources humaines, conduisant à plus de satisfaction et à plus de temps passé en<br />
famille plutôt que dans des trajets inutiles.<br />
Le projet THINK<br />
THINK (Towards H<strong>and</strong>icap Integration Negotiating Knowledge) est un projet qui, compte tenu des difficultés que<br />
connaissent les personnes h<strong>and</strong>icapées, utilise les méthodes issues des nouvelles technologies et le télétravail pour<br />
développer leurs capacités, en les aidant à commercialiser leurs services et à bénéficier ainsi d’une parfaite intégration<br />
professionnelle. Le principal objectif de THINK, à court et moyen terme, est d’intégrer sur le plan professionnel vingt<br />
personnes h<strong>and</strong>icapées en deux ans, en les rendant productives, rentables et autosuffisantes dans des domaines tels<br />
que la comptabilité, la traduction, le traitement de texte, la programmation et l’assistance technique.<br />
94
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
THINK a début officiellement le 6 Octobre <strong>1997</strong>. Ce projet est unique en son genre dans la mesure où il a été promu<br />
exclusivement par un consortium de sociétés privées, sans subvention publique. Ce consortium est composé de<br />
TELEMANutenção (chef de projet et fournisseur de savoir-faire), Portugal Telecom (fournisseur des infrastructures de<br />
télécommunications), Telepac (qui fournit les communications Internet), Edson Comunicação (pour la partie marketing et<br />
publicitaire), Hewlett Packard Portugal (matériel) <strong>and</strong> Microsoft Portugal (logiciels).<br />
THINK, connu au Portugal sous le nom de PORCIDE – Projecto Original de Capacidades Integr<strong>and</strong>o Deficientes na<br />
Economia (Projet original de capacités intégrant des h<strong>and</strong>icapés à l’économie), a reçu en <strong>1997</strong> le « prix de l’innovation<br />
majeure allant dans le sens de la société de l’information » décerné par la Mission de la Société de l’Information et<br />
l’hebdomadaire EXPRESSO. Plus récemment, il s’est vu décerner, en novembre 1998, le Prix du Télétravail Européen<br />
en tant que « meilleure contribution à la pérennité de l’Europe », sans parler des mentions honorifiques lors de<br />
différentes conférences nationales et internationales.<br />
La portée du projet a été limitée à 20 individus durant ses deux premières années d’activités, étant donné le caractère<br />
précurseur de l’approche choisie et la nécessité de créer pour les télétravailleurs une structure de contrôle et de support<br />
suffisamment solide pour leur donner les moyens de fournir à leurs clients des services hautement professionnels. Le<br />
processus de recrutement du projet a été réalisé en tenant compte de paramètres très stricts. A partir de 80 c<strong>and</strong>idats au<br />
départ, 20 ont été présélectionnés en utilisant des critères d’aptitude relatifs à la situation et aux conditions de l’individu,<br />
tenant compte des exigences inhérentes à chaque marché. Dans un deuxième temps, les individus sélectionnés se sont<br />
vus offrir en même temps les moyens matériels nécessaires et un cursus de formation adéquat et solide. Cette formation<br />
a été fournie presque simultanément par Microsoft pour la partie connaissance des produits, et parTELEMANutenção<br />
pour les techniques inhérentes au télétravail proprement dit. Par la suite, le projet s’est concentré essentiellement sur<br />
des questions techniques ainsi que sur des questions d’intégration sociale, les premiers pas vers l’autonomie et la<br />
compétitivité, à la fois en termes de marché et de processus de développement personnel.<br />
Pendant le processus de formation, le consortium a tiré des conclusions à partir des informations fournies par les<br />
télétravailleurs et grâce au contrôle permanent qui a été effectué. Deux constatations ont été faites, à savoir que sans<br />
esprit d’équipe il serait impossible d’atteindre les objectifs proposés et que tous les travailleurs impliqués ne convenaient<br />
pas à ce type de travail. Pour résoudre les premiers problèmes critiques, certains aménagements ont été prévus pour<br />
que les PORCIDES (c’est ainsi qu’ont été appelés ces télétravailleurs) ne se sentent pas seuls ou ne manquent pas de<br />
support : des réunions hebdomadaires entre toutes les parties prenantes en utilisant le produit de Microsoft<br />
(NetMeeting) ; des réunions mensuelles dans des hôtels pour instaurer des contacts face à face ; la distribution de<br />
rapports de satisfaction clientèle à la fois pour obtenir de meilleures performances et pour créer un sain esprit de<br />
compétition ; la fourniture du matériel nécessaire pour que les télétravailleurs puissent passer les examens organisés par<br />
Microsoft pour se qualifier à l’échelon international en tant que techniciens compétents. Enfin, tout les participants ont été<br />
encouragés à se contacter régulièrement les uns les autres par téléphone afin de discuter à la fois des problèmes<br />
personnels et professionnels. Pendant la formation ont également été prévus des prix de productivité, des compétitions<br />
sportives, des réunions à des dates importantes, des visioconférences, etc. Bien qu’un psychologue ait été recruté pour<br />
se tenir à la disposition de tous, deux individus ont dû quitter ce groupe spécifique (tout en gardant des liens avec le<br />
projet THINK/ PORCIDE). Ils ont été rapidement remplacés par deux autres qui étaient déjà formés et se sont intégrés<br />
facilement. Le groupe ainsi constitué dispose d’un niveau de cohésion, d’autodiscipline, d’initiative et d’amitié ne pouvant<br />
pas être comparé à la plupart des équipes qui travaillent ensemble dans le même bureau dans la majorité des<br />
entreprises du pays.<br />
THINK a donc été un projet pionnier dans le domaine du télétravail de groupe, en permettant à 20 personnes<br />
h<strong>and</strong>icapées de s’intégrer sur le plan professionnel au marché du travail dans les domaines du développement de sites<br />
web, des traductions et du travail graphique. A l’avenir, le consortium a l’intention d’utiliser le savoir-faire, la<br />
connaissance et l’expérience ainsi acquises pour créer un second groupe de la même taille, puisque cela semble être un<br />
nombre facile à gérer. L’expérience a appris également que le recrutement futur de chefs de projets serait souhaitable<br />
afin de donner aux télétravailleurs une motivation supplémentaire pour exceller dans leurs tâches et obtenir des<br />
promotions, ainsi que pour traiter une plainte commune, à savoir que, du fait qu’ils sont éloignés de la maison mère (dont<br />
les effectifs sont également composés de télétravalleurs) leurs efforts ne seraient pas appréciés à leur juste valeur et leur<br />
développement de carrière , pas pris au sérieux.<br />
Le consortium a également l’intention de s’étendre dans d’autres pays européens, ainsi qu’au Brésil et aux USA, et<br />
toutes les études indiquent que le Nord de l’Europe a la maturité nécessaire pour ce type de société. En fait, le nombre<br />
d’utilisateurs d’Internet dans ces pays dépasse de loin celui du Portugal (bien que le taux de croissance portugais soit<br />
remarquable), et les distances observées dans certains pays justifient pleinement la création de groupes de travail<br />
dispersés sur le plan géographique. Deux autres faits ont encouragé le consortium à penser à l’échelon international : la<br />
plupart de ses clients actuels sont des multinationales, et certaines tâches, comme les traductions ou la maintenance de<br />
sites web multilingues, seraient plus faciles à faire exécuter par des citoyens des pays concernés.<br />
95
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
3.12 Espagne<br />
Résumé<br />
L’Espagne dispose d’opportunités nationales spécifiques au sein de la société de l’information. Des variantes<br />
de l’espagnol sont utilisées comme première langue dans 28 pays et par près de 300 millions de personnes.<br />
D’autre part, le voyage et le tourisme constituent l’un des principaux secteurs propices aux activités en ligne<br />
et l’Espagne possède le ratio de revenus touristiques le plus élevé des principales puissances économiques de<br />
l’Union européenne. Une vaste superficie avec une population finement distribuée encourage l’adoption<br />
anticipée du télétravail, surtout dans des applications telles que les services médicaux. Un taux de chômage<br />
élevé encourage également les espagnols à comprendre et à utiliser les méthodes de télétravail et de<br />
télécommerce.<br />
Pendant les années 1998-99, l’économie s’est considérablement améliorée en Espagne. Les critères exigés<br />
pour rejoindre l’euro ont été réunis sans difficulté et la récente législation du travail a introduit plus de<br />
souplesse et créé beaucoup d’emplois, malheureusement de nature temporaire pour la plupart. Il est à noter,<br />
toutefois, que la majorité des contrats temporaires sont en cours de renouvellement. Les faibles taux<br />
d’emprunt ont eu un impact positif sur la construction, qui est à l’origine de nombreux emplois temporaires.<br />
De nouveaux emplois et des postes à durée indéterminée sont également créés, pour la plupart dans le secteur<br />
high-tech.<br />
Le télétravail signifie toujours ‘travailler à partir de son domicile’ pour un gr<strong>and</strong> nombre d’espagnols. Peu<br />
d’informations ou de nouvelles circulent à propos de projets de télétravail au sein de gr<strong>and</strong>es entreprises ; le<br />
télétravail s’y exerce généralement sous forme mobile ou à temps partiel à partir du domicile, deux formes de<br />
télétravail qui se prêtent facilement aux statistiques permettant de comptabiliser facilement le nombre de<br />
télétravailleurs. Les formes croissantes de télétravail en Espagne sont essentiellement difficiles à mesurer. Il<br />
pourra s’agir :<br />
• d’individus travaillant pour leur compte<br />
• de petites groupes de télétravailleurs qui constituent des sociétés distribuées<br />
• de nombreux accords de télétravail informels parmi les PME<br />
• d’un nombre croissant de programmes et de projets nationaux impliquant les secteurs publics et privés<br />
dans des environnements locaux<br />
• de projets de télécentres.<br />
Contexte du travail à distance et essor des NTIC<br />
Contexte général :<br />
• L’Espagne est le cinquième pays européen en termes de population. La population est distribuée de<br />
manière plus éparse que dans les autres gr<strong>and</strong>es puissances économiques, à cause de la superficie étendue<br />
de l’Espagne et de la dispersion d’une partie de sa population sur des îles adjacentes (les Canaries et les<br />
Baléares). L’Espagne est aussi très régionalisée dans son administration, car elle est divisée en 17<br />
comunidades autonomas (y compris les groupes d’îles des Canaries et des Baléares).<br />
Superficie<br />
km²<br />
(milliers)<br />
en<br />
Population<br />
(millions), <strong>1997</strong><br />
Espagne 505 39.3 78<br />
Royaume-Uni 243 58.7 242<br />
Allemagne 358 82.2 230<br />
Italie 301 57.2 190<br />
France 544 58.3 107<br />
Finl<strong>and</strong>e 338 5.1 15<br />
Densité (habitants<br />
au km²), <strong>1997</strong><br />
96
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
• Le PIB par habitant est de loin le plus bas des principaux pays de l’UE, bien que supérieur à ceux de la<br />
Grèce et du Portugal. Ceci a pour effet de rendre les NTIC relativement chères pour les consommateurs et<br />
les petites entreprises locales. L’Espagne se distingue par un faible taux d’investissement dans les gr<strong>and</strong>s<br />
systèmes informatiques et dans les PC par habitant, mais par un niveau un peu plus élevé d’utilisation de<br />
PC chez les cols blancs. Il existe des différences significatives parmi les niveaux de revenus entre les<br />
principales villes et zones industrielles et l’arrière-pays rural.<br />
PIB par<br />
habitant ($<br />
US), <strong>1997</strong><br />
NTIC en %<br />
du GDP,<br />
1998<br />
NTIC par<br />
habitant<br />
(Euro), 1998<br />
PC pour<br />
1000<br />
habitants,<br />
<strong>1997</strong><br />
PC pour 100<br />
cols blancs,<br />
<strong>1997</strong><br />
Espagne 13 282 3,93% 497 80 50 47<br />
Pays le + faible de<br />
l’UE<br />
Pays le + élevé de<br />
l’UE*<br />
* à l’exclusion du Luxembourg<br />
10 079 Espagne 452 60 27 11<br />
30 927 6,49% 1 554 350 85 148<br />
Utilisateurs<br />
de<br />
l’Internet<br />
pour 1000<br />
habitants,<br />
<strong>1997</strong><br />
• Le taux de chômage est le plus élevé de tous les principaux pays de l’UE. Il atteignait 18,8% en mai<br />
1998. La législation du travail qui limite sévèrement la flexibilité, a découragé les entreprises, les<br />
empêchant d’embaucher des employés permanents à plein temps. Elle a débouché sur de nombreux<br />
emplois à durée déterminée ou temporaires. Par ailleurs, les dépenses du gouvernement ont diminué<br />
considérablement ces dernières années, dans le cadre d’efforts monétaires fructueux visant à se qualifier<br />
pour l’euro.<br />
• L’espagnol est l’une des langues les plus parlées du monde, après le chinois et l’anglais. Différentes<br />
variantes de l’espagnol sont utilisées comme langue principale dans 28 pays, essentiellement en Amérique<br />
du Sud. Dans d’autres pays, l’espagnol est la langue maternelle de vastes populations minoritaires,<br />
notamment aux Etats-Unis.<br />
Langue<br />
Nombre de personnes de cette<br />
langue maternelle (millions)<br />
Chinois/M<strong>and</strong>arin 885 1<br />
Anglais 322 2<br />
Espagnol 266 3<br />
Bengali 189 4<br />
Hindi 182 5<br />
Portugais 170 6<br />
Russe 170 6<br />
Japonais 125 8<br />
Allem<strong>and</strong> 98 9<br />
Français 72 13<br />
Classement<br />
mondial<br />
97
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Italien 40 27<br />
• En Espagne proprement dit, il existe de nombreuses populations parlant différents dialectes – le castillan<br />
74%, le catalan 17%, le galicien 7%, le basque 2%.<br />
• Le tourisme est une industrie importante. Au niveau du PIB national, l’Espagne enregistre les bénéfices<br />
générés par le tourisme les plus élevés de tous les pays du monde.<br />
• Par rapport aux autres gr<strong>and</strong>es puissances économiques de l’UE, l’Espagne compte le nombre le plus<br />
élevé de personnes par foyer. Ce facteur en renforce d’autres, en suggérant que les télécentres, plutôt que<br />
le télétravail basé à domicile, sont mieux adaptés aux activités de télétravail en Espagne.<br />
Facteurs clés :<br />
• La vaste population mondiale de personnes parlant espagnol fournit une masse critique potentielle pour<br />
les activités en ligne, par rapport aux autres pays européens.<br />
• La croissance rapide du commerce électronique, particulièrement inter-entreprises, et la généralisation de<br />
l’Internet. Environ 1 700 000 individus sont abonnés à l’Internet, soit une population totale de 2,5<br />
millions d’utilisateurs à temps plein et à temps partiel. C’est parmi ces derniers que l’on retrouve la<br />
plupart des télétravailleurs.<br />
• L’AECE, l’association pour le commerce électronique espagnol, a estimé le montant des transactions sur<br />
l’Internet (y compris le paiement en ligne) à environ 5 millions d’euros en <strong>1997</strong>, et 21 millions d’euros en<br />
1998. Si l’on considère tous les facteurs (coûts d’accès, augmentation du nombre de foyers équipés de PC<br />
ou de connexions au web, nombre de sociétés présentes sur l’Internet, etc.), l’AECE estime qu’en 2001, le<br />
commerce électronique se chiffrera à 1,25 milliard d’euros en Espagne.<br />
• Trois sociétés offrent un accès national à l’Internet : INFOVIA+ de Telefonica, RETENET de Retevision<br />
et INTERPISTA de British Telecom.<br />
• Trois sociétés, Telefonica, Airtel et Retevision offrent des services de téléphonie mobile.<br />
• Il existe également trois opérateurs de télécommunications, Telefonica, Retvision et Uni2, partageant la<br />
même grille et se faisant concurrence au niveau des prix et des services.<br />
• En Espagne, les dépenses R&D dans le domaine des hautes technologies représentent 18% de tout le<br />
secteur de la recherche et du développement. Toute proportion gardée, c’est le secteur qui dépense le plus<br />
- plus, par exemple, que les secteurs chimique ou automobile. Plus de 60% de cette production est<br />
exportée.<br />
• L’ANIEL, l’association des industries électroniques et télécom, estime que chaque emploi R&D créé dans<br />
ce secteur génère plus de 7 emplois dans les autres secteurs. Toutefois, les 0,9% du PIB espagnol<br />
dépensés dans la recherche représente tout juste la moitié du pourcentage du PIB de la moyenne<br />
européenne.<br />
• Le taux de chômage élevé et l’impossibilité de créer des emplois à temps plein en quantité suffisante<br />
constituent une motivation supplémentaire pour de nombreux jeunes, plus flexibles de par leur âge et par<br />
nécessité, intéressés par les nouvelles méthodes de travail.<br />
TELETRABAGES<br />
TeletraBages est un projet faisant partie intégrante du programme ADAPT, soutenu par la Direction de l’Emploi du<br />
"Generalitat de Catalunya" et du "Consell Comarcal del Bages" (l’administration locale de la zone de Bages, située près<br />
de Barcelone). Ce projet implique également le "Consell Tecnico del Bages" ainsi que la chambre de commerce de la<br />
ville de Manresa.<br />
Le projet lui-même implique plusieurs mesures simultanées :<br />
• un programme de sensibilisation<br />
• une recherche systématique des sources de télétravail<br />
98
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
• un programme pour la création de nouveaux projets parmi les entreprises<br />
• des installations de conseil pour les PME<br />
• la collecte de données des projets européens<br />
• la création de matériel didactique pour les conseils et la formation<br />
• l’étude des mutations professionnelles<br />
• l’orientation et le conseil professionnels<br />
• la formation<br />
• la création d’un site web et d’un réseau d’échanges et de synergies (http://www.bages.org)<br />
Un accent particulier est mis sur le développement régional, le groupe de travail et la définition de nouvelles<br />
compétences.<br />
TeletraBages a trouvé que les types d’activités pouvant être adaptés au télétravail sont les suivants :<br />
• commerce électronique (achat, vente et location)<br />
• information et bureau d’assistance en ligne<br />
• services de secrétariat administratif<br />
• surveillance électronique<br />
• conception graphique<br />
• traduction et correction de textes<br />
• télémédecine<br />
Le projet est bien avancé et a d’ores et déjà créé des opportunités de travail. Un système d’échange pour les dem<strong>and</strong>es<br />
et les offres d’emploi, créé sur le Web, a reçu de nombreuses visites et s’est traduit par plusieurs accords entre<br />
employeurs et individus.<br />
TeletraBages insiste sur la définition des compétences en relation avec les nouvelles technologies et sur le besoin<br />
d’informer et d’assister les PME qui adoptent ces technologies et le télétravail en tant qu’outils et pratiques à valeur<br />
ajoutée.<br />
Contraintes:<br />
• Un taux élevé de personnes habitant sous le même toit, couplé à la pénétration relativement faible des<br />
nouvelles technologies, rend moins attractif, en Espagne, le modèle habituel de télétravail basé à<br />
domicile.<br />
• Une ignorance très rép<strong>and</strong>ue et un manque d’informations sur les nouvelles technologies.<br />
• Une législation du travail obsolète, basée sur les contextes et les normes de la société industrielle.<br />
• Des barrières psychologiques, que l’on retrouve dans la majorité de la population, allant à l’encontre du<br />
changement.<br />
• Afin de promouvoir les nouvelles méthodes de travail, le travail à distance et flexible, il est nécessaire que<br />
les PME, qui représentent plus de 80% de tous les emplois, commencent à utiliser les nouvelles<br />
technologies et prennent conscience des avantages du télétravail dans le sens large. Etant donné que la<br />
moitié des PME n’utilisent pratiquement pas d’ordinateurs, et que 80% ne disposent pas de connexions à<br />
l’Internet, le potentiel de ces nouvelles méthodes de travail et de création de nouvelles carrières est limité.<br />
Cependant, dans le domaine du commerce électronique, 44% des entreprises actives sur l’Internet sont<br />
des petites entreprises, les entreprises de taille moyenne ou de gr<strong>and</strong>e taille ne représentant, elles, que<br />
17%.<br />
TURISTA<br />
Turista est un projet géré par l’AET (Asociación Española de Teletrabajo), l’association espagnole du télétravail. Il est<br />
financé par le programme DDI du Ministère de l’Industrie dans le cadre d’une initiative ciblant les PME, et implique deux<br />
groupes pilotes. L’un des deux groupes est composé d’individus qui aimeraient bien télétravailler et de membres de<br />
l’association de télétravail espagnole. L’autre est composé de PME actives dans le domaine du tourisme.<br />
Le premier groupe travaille à la définition des compétences partagées par la communauté des télétravailleurs et sur<br />
l’inventaire et le marketing de ces compétences via une base de données très flexible et intuitive. Pour créer cette base<br />
de données, le logiciel Gingo de la société française TriVium (www.trivium.fr) a été sélectionné au vu de sa convivialité et<br />
de la possibilité de l’appliquer à toutes sortes de problèmes de gestion des ressources humaines. Partant de données<br />
collectives allant du personnel high-tech dans les très gr<strong>and</strong>es entreprises jusqu’aux étudiants voulant faire des études<br />
dans les pays étrangers, en passant par les immigrés et les chômeurs, l’arborescence de GINGO permet au groupe de<br />
connaître, de partager et d’améliorer ses capacités.<br />
Le deuxième groupe effectue des recherches sur les activités, basées sur GINGO, de "l’arbre des connaissances" de la<br />
communauté des télétravailleurs, pouvant apporter de la valeur ajoutée aux produits et aux services qui se prêtent au<br />
99
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
télétravail.<br />
Le profil des postes et des activités dem<strong>and</strong>é par les sociétés peut ensuite être comparé et adapté aux compétences<br />
offertes par les télétravailleurs et complété par la formation supplémentaire requise.<br />
TURISTA met l’accent sur la définition des compétences en relation avec les nouvelles technologies et sur le besoin<br />
d’informer et d’assister les PME souhaitant adopter le télétravail et les nouvelles technologies comme outils et pratiques<br />
à valeur ajoutée.<br />
Activités de télétravail et résultats<br />
• L’association du télétravail (AET) a publié un guide du télétravail en 1998, avec le support de Motorola<br />
et d’IBM.<br />
• L’AET assure le support d’un site web actif avec des discussions en ligne, une liste de questions<br />
fréquemment posées (FAQ), etc.<br />
• Des solutions au problème du chômage ont été essentiellement trouvées à l’échelon local ; l’Espagne n’a<br />
pas réussi, jusqu’à présent, à importer avec succès des opportunités de télétravail comme celles qui ont<br />
abouti à une hausse de l’emploi en Irl<strong>and</strong>e, par exemple, et qui commencent à prendre leur essor dans les<br />
pays du Bénélux.<br />
• Plus de 40 centres de travail sont opérationnels ou en cours de développement. La plupart proviennent de<br />
projets européens ou régionaux impliquant un financement public sous une forme ou une autre. Toutefois,<br />
certains projets sont autonomes sur le plan financier et fournissent des activités commerciales au-delà de<br />
leur activité principale de formation. Certain projets augmentent la sensibilisation de l’opinion publique<br />
au télétravail et servent de programmes pilotes.<br />
• Beaucoup de nouvelles formes de travail flexibles sont le fruit d’activités permises par les nouvelles<br />
technologies ou liées à ces dernières, et en particulier au développement du commerce électronique.<br />
• Bon nombre d’administrations, de ministères, de municipalités, etc., disposent maintenant de leur propre<br />
site web et sont accessibles par mél. Les Impôts, qui sont passés en ligne pour offrir toutes sortes de<br />
services actifs au-delà de l’information passive disponible sur le site, permettent maintenant aux<br />
entreprises de traiter leurs impôts en ligne via l’Internet. Un mécanisme interactif de requête a reçu pas<br />
moins de 250 000 requêtes au cours du premier mois. Un système de messagerie électronique avec<br />
plusieurs boîtes aux lettres, épaulé par des experts, ne se contente pas seulement de répondre aux<br />
questions, mais aide également à traiter les impôts ainsi que les cas complexes.<br />
• L’Espagne a une commission pour l’Internet au Sénat, ainsi qu’une commission pour la société de<br />
l’information, créée par le Ministère de l’énergie et de l’industrie. Cette dernière a participé à la Fiesta<br />
avec une initiative impliquant des entreprises et des associations d’entrepreneurs. Toutefois, peu d’impact<br />
a été constaté jusqu’à présent sur les citoyens ordinaires, la plupart des initiatives étant limitées au niveau<br />
institutionnel.<br />
• Les Régions sont très importantes en Espagne et le niveau d’autonomie est un facteur important de<br />
l’administration étatique. Beaucoup de progrès ont été faits au niveau régional et un certain nombre de<br />
régions autonomes disposent d’infrastructures de télécommunications évoluées, disponibles au niveau<br />
local sur des réseaux, et de politiques bien définies pour la promotion de la société de l’information. C’est<br />
probablement à ce niveau décentralisé que le progrès dans le télétravail et les autres activités de la société<br />
de l’information sera le plus manifeste.<br />
Conclusions<br />
Dans un pays comme l’Espagne, de même que dans de nombreux autres pays européens, les efforts ne<br />
doivent pas aller uniquement en direction des individus et des gr<strong>and</strong>es entreprises, mais doivent avant tout<br />
porter sur les PME. Toutefois, ces efforts ne peuvent pas être réalisés de façon individuelle car les PME ont<br />
non seulement besoin d’informations, mais aussi d’assistance et de garanties au niveau des méthodes, de la<br />
viabilité et du succès des expérimentations dans le domaine du télétravail. Ceci est plus facilement réalisable<br />
dans le cadre de projets locaux impliquant des associations sectorielles, régionales et d’employeurs d’un<br />
côté, et des institutions publiques et professionnelles de l’autre. C’est cette approche que l’Espagne a<br />
adoptée.<br />
100
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Toutefois, bien que les institutions et les entreprises espagnoles participent activement à tous les programmes<br />
de l’Union européenne, notamment au développement de la société de l’information, l’Espagne a besoin<br />
d’adopter un point de vue national clair et net sur la façon dont le télétravail, le télécommerce et le télétravail<br />
de groupe peuvent être appliqués pour s’attaquer aux problèmes de la croissance économique et du chômage.<br />
Les espagnols ont un don naturel pour la communication, et l’Espagne bénéficie d’une forte image dans le<br />
monde, renforcée par son histoire, par l’usage mondial de sa langue et par sa popularité en tant que<br />
destination touristique. Il est impératif que l’Espagne structure sa position vis-à-vis du télétravail, du<br />
télécommerce et du télétravail de groupe au travers d’approches planifiées, capitalisant sur ses atouts.<br />
3.13 Suède<br />
Résumé<br />
Etat-membre à part entière depuis 1995, la Suède est l’un des plus gros consommateurs européens des<br />
technologies de la société de l’information. Cette nation est en outre à l’origine du concept de téléchaumière.<br />
La population suédoise est la deuxième distribuée le plus finement après la Finl<strong>and</strong>e. La région de Norrl<strong>and</strong>,<br />
par exemple, avec seulement 1,2 million d’habitants répartis sur 58% de la superficie de la Suède, se<br />
distingue par une moyenne de moins de 5 individus par kilomètre carré. La Suède est très industrialisée, avec<br />
un pourcentage élevé de multinationales par rapport à son économie. Ce pays est historiquement une nation<br />
commerçante et l’on rencontre les hommes d’affaires et les vacanciers suédois dans le monde entier.<br />
Le marché du travail est l’un des mieux organisés d’Europe, mais depuis les années 1970, d’importantes<br />
mutations sont survenues dans le "modèle social suédois". La législation du marché du travail a été révisée<br />
en <strong>1997</strong> et une analyse est actuellement en cours sur les impacts réglementaires des mutations<br />
technologiques, notamment du télétravail. Le télétravail est relativement rép<strong>and</strong>u et la Suède est l’un des<br />
pays européens enregistrant l’essor le plus important dans ce domaine. D’importantes barrières fiscales et<br />
réglementaires subsistent toutefois.<br />
Contexte du travail à distance et essor des NTIC<br />
Contexte général :<br />
• La Suède rivalise avec la Finl<strong>and</strong>e en tant qu’utilisateur le plus intensif des nouvelles technologies. Elle<br />
investit un pourcentage élevé de son PIB dans ces dernières, plus que tout autre pays européen, et occupe<br />
la première ou la deuxième place dans la plupart des paramètres de mesure importants (voir le tableau à la<br />
page suivante).<br />
• La Suède est un pays européen relativement prospère, avec un PIB par habitant similaire à celui des Pays-<br />
Bas, mais avec seulement la moitié de la population de ces derniers, répartie sur une superficie dix fois<br />
supérieure. La partie nord la Suède (Norrl<strong>and</strong>), qui occupe 58% de la superficie du pays, n’est occupée<br />
que par 14% de la population (voir tableau sur cette page).<br />
NTIC en %<br />
du PIB,<br />
1998<br />
NTIC per<br />
habitant<br />
(Euro), 1998<br />
PC pour<br />
1000<br />
habitants,<br />
<strong>1997</strong><br />
PC pour 100<br />
cols blancs,<br />
<strong>1997</strong><br />
Téléphones<br />
mobiles pour<br />
100 habitants,<br />
Janvier 1998<br />
Suède 6,49% 1 520 350 85 41 148<br />
Pays de l’UE le +<br />
faible<br />
Pays de l’UE le +<br />
élevé*<br />
* à l'exclusion du Luxembourg<br />
3,93% 452 60 27 9 11<br />
Suède 1 554 Suède Suède 46 Suède<br />
Utilisateurs<br />
de l’Internet<br />
pour 1000<br />
habitants,<br />
<strong>1997</strong><br />
101
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
GDP<br />
habitant<br />
$), <strong>1997</strong><br />
par<br />
(US<br />
Population<br />
(millions),<br />
<strong>1997</strong><br />
Surface<br />
(km 2 )<br />
Personnes Emploi (%), 1996<br />
par km 2 Industrie Services<br />
Suède 25 559 8,9 450 20 26 71<br />
Pays-Bas 22 720 15,6 42 371 23 73<br />
Pays le + haut<br />
de l’UE<br />
Pays le + bas<br />
de l’UE<br />
Région<br />
Norrl<strong>and</strong><br />
de<br />
30 927 82,2 544 Pays-Bas 38 Pays-Bas<br />
10 079 3,6 43 15 Pays-Bas 55<br />
1,2 261 5<br />
• Bien que la Suède soit devenue une économie de services du point de vue de l’emploi, avec le deuxième<br />
pourcentage le plus élevé d’Europe dans les emplois de service, le secteur de la fabrication reste<br />
important et représente 80% des exportations en valeur. Le secteur des services comprend un pourcentage<br />
élevé d’emplois dans les services publics et la Suède n’a pas encore développé une forte position<br />
d’exportateur dans le domaine des services. Les pouvoirs publics emploient le tiers de la population<br />
active totale.<br />
• La Suède a toujours plaidé en faveur de la liberté du commerce. Dans le secteur de la fabrication, le<br />
nombre de multinationales résidant dans ce pays est très élevé par rapport à l’échelle économique<br />
domestique et comprend plusieurs intervenants nationaux - Ericsson, ABB, SKF, Volvo, Saab, Atlas<br />
Copco, Scania. Les multinationales à capitaux suédois représentent le tiers des exportations de la Suède.<br />
Au cours des dernières années, la Suède a également attiré les investissements de multinationales<br />
étrangères. Forte d’une longue histoire de commerce et d’implication à l’échelon international, la Suède<br />
est internationale en apparence – par exemple, un pourcentage important de sites web suédois proposent<br />
leur contenu en anglais et en suédois ; beaucoup affichent également d’autres langues, notamment<br />
l’allem<strong>and</strong> et le russe.<br />
• La croissance économique de la Suède est presque entièrement attribuable au secteur privé. Dans le<br />
secteur public, sa faible position financière a conduit à de sévères coupes budgétaires, à la fois au niveau<br />
de la consommation du gouvernement et dans le nombre de fonctionnaires. La croissance de la production<br />
dans le secteur privé est en gr<strong>and</strong>e partie le fruit d’une productivité plus élevée et du plus gr<strong>and</strong> nombre<br />
d’heures de travail par employé, mais l’augmentation du nombre de salariés n’a pas été suffisante pour<br />
compenser les réductions d’effectifs qui sont survenues dans le secteur public. Le niveau de l’emploi n’a<br />
donc pas, globalement, énormément changé entre 1994 et <strong>1997</strong>.<br />
• Avec le Danemark, la Suède partage le taux de participation au marché de l’emploi le plus élevé d’Europe<br />
; notamment un très haut niveau de participation des femmes, avec une différence de participation de<br />
seulement quatre points de pourcentage entre les hommes et les femmes. Toutefois, plus de femmes que<br />
d’hommes travaillent à temps partiel ou dans des postes moins bien payés et des pressions sont exercées<br />
pour que des mesures soient prises en matière d’égalité des chances.<br />
• La productivité du travail a augmenté entre 1990 et <strong>1997</strong> de 60% dans les industries consommatrices<br />
d’informations et de presque 40% dans les industries consommatrices de capitaux. Grâce à de bonnes<br />
performances en matière d’exportation, les parts de marché de la Suède ont augmenté de plus de 20%<br />
depuis 1992.<br />
• Bien que le chômage en Suède soit proche de la moyenne européenne ou juste en dessous (8,9% en mai<br />
1998) son niveau reste extrêmement élevé par rapport aux st<strong>and</strong>ards suédois de l’après-guerre (entre 1970<br />
et 1990, le chômage n’a jamais excédé les 4%). Il existe une controverse quant à la façon de procéder<br />
pour résoudre le problème du chômage. Le gouvernement a cherché à promouvoir une plus forte<br />
flexibilité du marché de l’emploi afin d’augmenter la compétitivité de l’industrie suédoise, mais de<br />
nombreuses voix se sont élevées en faveur d’une approche alternative basée sur la stimulation accrue de<br />
la dem<strong>and</strong>e domestique et l’optimisation des services publics.<br />
Le travail à distance dans des organisations virtuelles<br />
102
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Dans la région nord de Västerbotten, en Suède, un projet de travail a été mis en place. Les entités à l’origine de ce projet<br />
sont l’Association Suédoise des Autorités Locales et sa branche régionale dans le conté de Västerbotten, en<br />
collaboration avec ToppLedarForum. Ce projet comprend trois différents groupes de télétravailleurs :<br />
1. Des télétravailleurs salariés travaillant à temps partiel à domicile ou depuis des télécentres locaux. Ce groupe est<br />
situé dans les zones d’Umeå et de Vännäs.<br />
2. Des télétravailleurs salariés ayant des compétences spécifiques, travaillant en partie depuis leur domicile. Dans ce<br />
groupe se trouve également une société qui y participe avec deux postes de travail distants de 130 km l’un de l’autre.<br />
3. Des PME travaillant dans des organisations virtuelles dans des régions très éloignées. Dans ce groupe existe un<br />
réseau de PME intervenant dans le secteur graphique (un studio d’impression, un concepteur de site web, un<br />
spécialiste en médias, etc.). Elles vont développer la coopération virtuelle en utilisant l’Internet comme outil.<br />
L’objectif de ce projet est :<br />
• de réaliser des recherches et d’évaluer les différentes méthodes de télétravail au sein des organisations participantes<br />
• d’explorer et évaluer différentes solutions de sécurité<br />
• d’étudier et d’évaluer différentes installations de visioconférence en ligne<br />
Le projet sera étudié d’un point de vue sociologique concernant la direction et les participants. Il sera entrepris en<br />
utilisant le télétravail et l’Internet comme outil.<br />
Tout le groupe de projet dispose d’un espace de travail commun sur l’Internet et toutes les informations concernant le<br />
projet y sont placées, notamment les discussions et les résultats du projet lui-même ainsi que la fonction de gestion du<br />
projet. Les résultats seront présentés aux autres organisations et groupes de personnes intéressés.<br />
Contact : Lilian Holloway, responsable du projet : lilian.holloway@ammarnas.net<br />
Facteurs clés:<br />
• De longues distances et des petites communautés isolées ont poussé la Suède à devenir le berceau du<br />
concept de "téléchaumières" et encouragent aujourd’hui l’adoption d’applications pratiques des<br />
technologies de la société de l’information, par exemple dans le domaine de la télémédecine.<br />
• La participation élevée des femmes à l'activité économique implique que, dans la plupart des foyers, les<br />
deux parents travaillent ; cet état de fait encourage des approches positives aux méthodes de travail<br />
flexible permettant d’équilibrer les responsabilités professionnelles et familiales.<br />
• Il existe une excellente infrastructure de télécommunications et la Suède a été un leader mondial en<br />
matière de libéralisation des télécommunications. Telia (l’opérateur de télécommunication historique)<br />
compte offrir des communications large b<strong>and</strong>e à 98% des foyers suédois d’ici 2004.<br />
• Une communauté active de télétravailleurs prospère en Suède et des experts suédois sont régulièrement<br />
invités comme intervenants dans des conférences européennes et internationales.<br />
• La nature fortement internationale des secteurs autres que le service conduit à une dépendance élevée visà-vis<br />
des télécommunications et à l’adoption anticipée des méthodes de travail en ligne au sein de<br />
compagnies dans ce secteur.<br />
• Jusqu’à présent, les attitudes positives des individus à l’égard des applications NTIC et l’acceptation des<br />
nouvelles méthodes de travail ont été des facteurs clés pour l’essor du télétravail, de sorte que les<br />
évolutions sont parties de la base. Ce n’est que récemment que les entreprises du secteur privé ont<br />
commencé à en percevoir les atouts sur le plan commercial, et le secteur public reste à la traîne dans ce<br />
domaine.<br />
Contraintes :<br />
• Les règles et les réglementations d’antan ne sont pas compatibles avec un marché du travail flexible. Ces<br />
obstacles existent toujours, ce qui peut expliquer pourquoi le télétravail est encore relativement sous<br />
développé dans le secteur public en Suède.<br />
• D’après les résultats d’une étude réalisée par le gouvernement, le principal obstacle à l’essor du télétravail<br />
n’est autre que la nature du travail proprement dit et le besoin d’être en contact avec des collègues. Très<br />
peu de travailleurs ont indiqué que travailler à la maison constituait une barrière de ce type. L’employeur<br />
représente une barrière majeure pour les jeunes salariés et ceux bénéficiant d’une éducation supérieure.<br />
• La tradition suédoise d’un marché du travail très réglementé et organisé freine l’innovation dans les<br />
méthodes et les structures de travail. Des incertitudes et des barrières subsistent au niveau du traitement<br />
des télétravailleurs salariés, à la fois du point de vue réglementaire et fiscal, outre la peur du chômage, à<br />
103
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
tel point que les salariés sont moins enclins à prendre les risques inhérents aux nouvelles méthodes de<br />
travail. Des changements ont désormais été suggérés (voir la prochaine sous-section à ce propos) mais ont<br />
aussi été critiqués comme étant trop limités.<br />
104
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Senior Surf Sweden<br />
Une journée de septembre 1999 sera marquée par l’avènement du Senior Surf Day partout en Suède. Cet événement<br />
est organisé par SeniorNet Sweden (une organisation à but non lucratif fondée il y a 3 ans pour promouvoir l’emploi des<br />
l’Internet auprès des citoyens plus âgés) et a les objectifs suivants :<br />
1. augmenter le nombre d’utilisateurs de l’Internet seniors en Suède<br />
2. montrer aux citoyens seniors les possibilités de l’Internet<br />
3. par le biais des bibliothèques dans tout le pays, impliquer un gr<strong>and</strong> nombre de citoyens seniors dans des activités<br />
recourant aux ordinateurs et à l’Internet<br />
4. montrer l’importance des bibliothèques dans la société de l’information<br />
5. promouvoir d’autres activités, des activités entre elles, des produits et des services sur l’Internet en coopération avec<br />
Swedish Telecom, la postes suédoise, Microsoft et bien d’autres encore<br />
6. devenir une activité clé coordonnée par le Département de la Sécurité Sociale pendant ‘l’année des personnes<br />
âgées’ organisée par les Nations Unies en 1999<br />
7. devenir un événement annuel afin de montrer l’importance des personnes âgées dans la société<br />
8. promouvoir l’idée d’un événement Senior Surf à l’échelon européen pendant ‘l’année des personnes âgées 1999’<br />
Toutes les bibliothèques publiques en Suède sont invitées à participer. SeniorNet Sweden a organisé des séminaires<br />
pendant le printemps 1999 afin de former les tuteurs seniors responsables dans les bibliothèques partout dans le pays.<br />
Pendant le Senior Surf Day, au moins deux membres de SeniorNet Sweden feront office de guide Internet dans les<br />
bibliothèques. Ils feront en sorte d’attirer le plus gr<strong>and</strong> nombre possible de personnes âgées pour les faire surfer sur<br />
l’Internet. Ce sont des citoyens seniors qui apprendront à d’autres citoyens seniors à surfer. Après le Senior Surf Day,<br />
des cercles d’études et de brefs cours d’introduction seront organisés à l’échelon local à l’intention des personnes âgées<br />
intéressées.<br />
Parmi les atouts du télétravail, qui permettent de transformer les personnes âgées en utilisateurs actifs de l’Internet et<br />
d’autres outils en réseau, citons :<br />
• du point de vue de l’individu : il permet de fournir des moyens aux travailleurs envisageant de prendre leur retraite, de<br />
réduire lentement leur implication dans la vie active et le marché du travail, sans rupture brutale<br />
• du point de vue de l’employeur : comme de nombreux travailleurs âgés possèdent beaucoup d’expertise et de<br />
compétences, le télétravail et d’autres formes de travail flexible permettent aux employeurs de conserver l’accès à<br />
ces compétences pendant une période beaucoup plus longue et souvent en fonction de leurs besoins et sur une base<br />
flexible<br />
• du point de vue de la société : conserver, même si ce n’est que sur une base ad hoc et à temps partiel, l’implication<br />
des travailleurs plus âgés dans le marché du travail plutôt que de les faire partir en retraite anticipée. Cette approche<br />
est bénéfique non seulement pour l’économie, qui retient des compétences et une expertise qui se fait de plus en<br />
plus rare (et qui le deviendra encore plus car moins de jeunes entreront sur le marché du travail au cours des 10 à 20<br />
prochaines années), mais aussi pour les services sociaux grâce à la réduction des paiements potentiels et en<br />
conservant les personnes âgées plus actives et mieux intégrées à la société.<br />
L’adresse du site web utilisé est la suivante : http://www.seniornet.se<br />
Activités de télétravail et résultats<br />
• En <strong>1997</strong> la Suède a hébergé l’Assemblée Annuelle de Télétravail Européen, un événement clé qui a<br />
permis un débat politique sur le télétravail et les questions connexes, et au cours duquel ont été présentés<br />
toutes sortes de cas d’étude pratiques sur le télétravail, surtout en Suède et dans les pays voisins.<br />
• La TCO (Swedish Confederation of Professional Employees) a produit un petit livret intitulé A Good<br />
<strong>Telework</strong>place (une bonne place de télétravail), qui s’inscrit dans la lignée de sa publication précédente :<br />
Working at a Distance. (travail à distance).<br />
• Une nouvelle organisation de support, enter-by.net a été formée en 1998, pour compléter le travail du<br />
Distansforum. Enter-by.net concentre ses efforts sur les télétravailleurs indépendants.<br />
• En <strong>1997</strong>, le Ministère du travail a mis en place un Comité de Réglementation du Télétravail qui a travaillé<br />
en collaboration avec la Commission informatique Suédoise et le Comité d’Apprentissage à Distance,<br />
DUKOM. La comité a remis un rapport au gouvernement suédois en septembre 1998, révélant que la<br />
Suède jouissait d’un fort potentiel dans le domaine du télétravail, que des formes de travail plus flexibles<br />
présentaient de gros avantages pour l’individu ainsi que pour l’employeur, et que le télétravail convenait<br />
bien aux personnes capables de contrôler leur propre travail et la façon dont il est effectué. Les<br />
changements suivants ont été proposés (voir également les conclusions ci-après):<br />
105
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
− un changement mineur à apporter au marché du travail.<br />
− un changement mineur à apporter à la loi fiscale afin de permettre aux télétravailleurs salariés de travailler<br />
depuis leur domicile afin de bénéficier d’un petit allégement fiscal de 2 000 Sek par an au maximum.<br />
− un site web gratuit avec un accès aux informations sur le télétravail devrait être mis à disposition.<br />
− des projets pilotes sur le télétravail devraient être mis en place au sein du gouvernement suédois, afin que<br />
ce dernier puisse servir de modèle au secteur public.<br />
− Plus d’études sur le télétravail sont nécessaires, par exemple, plus sur la répartition du télétravail entre le<br />
sexe masculin ou féminin, les différences régionales, les implications pour l’individu, etc.<br />
• Le gouvernement suédois se prépare pour le prochain projet de loi informatique, dans lequel de nouveaux<br />
objectifs seront fixés dans le but d’apporter les modifications législatives indispensables pour élargir et<br />
étendre l’emploi des nouvelles technologies. En d’autres termes, il sera nécessaire de faire le point sur les<br />
besoins devant être couverts par les changements de la législation, par exemple, le télétravail.<br />
• D’après une étude réalisée par IDC, 1 350 000 PC ont été vendus en Suède en 1998, un record de tous les<br />
temps. Cet engouement s’explique, comme au Danemark, par le fait que la Suède a mis en place un<br />
système de réduction fiscale lors de l’achat d’un PC.<br />
• IDC Sc<strong>and</strong>inavia a également révélé que 39% de la population suédoise utilise fréquemment l’Internet,<br />
13% étant des acheteurs fréquents sur l’Internet, et que la majorité des acquéreurs sur l’Internet sont des<br />
hommes d’éducation supérieure ayant des revenus élevés. L’utilisateur type de l’Internet peut être décrit<br />
comme étant de sexe masculin, utilisant le Net aussi bien chez lui qu’au travail, vivant seul ou en famille.<br />
La différence entre les sexes n’a pas beaucoup changé depuis la dernière étude réalisée en automne <strong>1997</strong>.<br />
D’après les estimations, environ 40% des utilisateurs suédois d’Internet sont des femmes.<br />
• D’après des études réalisées par la Swedish Association of Local Authorities, la Federation of Swedish<br />
County Councils et la Swedish Church, environ 300 000 personnes travaillent à partir de leur domicile,<br />
soit près de 9 % des salariés. Plus de 191 000 personnes disent avoir passé un accord avec leur employeur<br />
aux termes duquel ils ont la possibilité de travailler régulièrement chez eux. C’est surtout des femmes qui<br />
travaillent à domicile ; 135 000 hommes sont des télétravailleurs, contre 170 000 femmes. Six pour cent<br />
des personnes employées dans le secteur privé sont des télétravailleurs, en majorité des hommes (80 000),<br />
t<strong>and</strong>is que la plupart des télétravailleurs du secteur public sont des femmes (110 000).<br />
• Un quart des autorités publiques prétendent avoir mis en pratique le télétravail ou avoir l’intention de le<br />
faire. L’étude indique que dans les quatre principales autorités locales en Suède, le télétravail reste un<br />
phénomène rare, cantonné la plupart du temps à la phase de projet pilote, très limité. L’une des<br />
conclusions de l’étude est que le télétravail se retrouve à la même fréquence dans toutes les autorités<br />
locales suédoises, environ 250 personnes sur 800 000 employées dans ces organisations travaillant depuis<br />
leur domicile une jour par semaine. Dans le même ordre d’idées, on ne trouve que très peu de<br />
télétravailleurs dans les conseils du conté. Environ 100 personnes télétravaillent, dont la moitié au sein du<br />
Conseil du Conté de Stockholm. L’étude indique également qu’il n’existe pas de différence significative<br />
entre les villes et les zones rurales.<br />
• Dans le cadre d’une étude réalisée en 1999 par NUTEK (le comité national suédois pour le<br />
développement industriel et technique) portant sur l’utilisation de l’informatique par 3 500 PME<br />
suédoises, on a découvert que le télétravail était beaucoup plus attractif pour les entreprises situées dans<br />
des gr<strong>and</strong>es villes qu’il ne l’était dans les zones rurales faiblement peuplées. Dans une certaine mesure,<br />
ces résultats vont à l’encontre de tout ce qui avait été supposé sur la valeur du télétravail dans les zones<br />
périphériques, mais semble pouvoir être expliqué par le fait que les télétravailleurs souhaitent compléter<br />
leurs contacts virtuels par des contacts physiques, au lieu de les remplacer. Dans le contexte de la gr<strong>and</strong>e<br />
ville, bien entendu, le télétravail peut faciliter les trajets et les problèmes d’embouteillage, qui ne sont pas<br />
pris en considération dans les zones rurales et où les gens sont beaucoup plus habitués à se déplacer même<br />
sur de longues distances.<br />
Conclusions<br />
106
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Deux facteurs clés ont fortement influencé la Suède. D’une part, la politique du gouvernement et les mesures<br />
réglementaires jouent un rôle clé, à cause du pourcentage élevé d’emplois dans les services publics et compte<br />
tenu du niveau élevé d’organisation du marché du travail. D’autre part, le revenu national de la Suède où un<br />
pourcentage élevé des emplois dans le secteur privé dépendent de gr<strong>and</strong>es multinationales – dont les capitaux<br />
sont suédois et étrangers – réalisant des affaires dans un contexte de plus en plus mondialisé. L’évolution<br />
future du télétravail parmi les salariés en Suède dépend donc en gr<strong>and</strong>e partie des résultats obtenus par le<br />
Comité sur la réglementation du télétravail et de la réponse du gouvernement. Compte tenu des quelque 30<br />
000 télétravailleurs indépendants, dont les conditions de travail, la sécurité au travail, l’assurance, les soins<br />
médicaux, etc. doivent être pris en charge à titre privé, au lieu de relever de la responsabilité des employeurs<br />
comme pour les salariés, cette catégorie de personnes a des besoins importants en matière de support et<br />
d’informations bien documentées. La suggestion récente du gouvernement suédois, qui a proposé d’apporter<br />
deux changements mineurs aux lois du travail actuelles, a été une déception pour la Swedish Networker<br />
Association qui voulait obtenir plus de la part du gouvernement. Même dans ce cas, il existe encore un fort<br />
potentiel d’innovations par des individus et des petites entreprises qui participent à l’économie en réseau au<br />
niveau européen et international.<br />
Le secteur public est à la traîne du secteur privé dès lors qu’il s’agit de télétravail. Il est très difficile de<br />
recruter de nouveaux effectifs dans certaines parties du secteur public où il existe une concurrence directe<br />
avec le secteur privé. Dans ce dernier, la flexibilité dans le travail est considérée comme un atout<br />
concurrentiel important lors du recrutement de nouveaux employés. Ce phénomène sera encore plus marqué<br />
à l’avenir, car le secteur public dispose d’un gr<strong>and</strong> nombre d’employés devant partir à la retraite dans les 5 à<br />
10 ans.<br />
3.14 Royaume-Uni<br />
Résumé<br />
Parmi les facteurs favorisant l’adoption des méthodes de la société de l’information au Royaume-Uni<br />
figurent la libéralisation anticipée des télécommunications, qui a conduit à une diminution des prix et à une<br />
prolifération de la concurrence et des nouveaux services, ainsi qu’un marché du travail faiblement<br />
réglementé présentant peu d’obstacles à l’innovation. L’adoption du télétravail a été accélérée par<br />
l’association de télétravail la plus réputée d’Europe, qui a positivement influencé la couverture médiatique<br />
tout en fournissant des services d’information au public.<br />
Par conséquent, le Royaume-Uni peut se targuer du plus haut pourcentage de télétravail des cinq principales<br />
puissances économiques européennes, ainsi que du taux le plus rapide d’introduction du télétravail<br />
notamment dans les banques, les compagnies d’assurance et d’autres secteurs qui avaient traditionnellement<br />
‘pignon sur rue’ et qui sont entre-temps devenus virtuels, articulés autour du support et des ventes par<br />
téléphone. Le Royaume-Uni est l’un des premiers pays à collecter des statistiques de télétravail sur une base<br />
annuelle par le biais d’une étude de la population active.<br />
Le Royaume-Uni se distingue également par le taux de pénétration le plus élevé en matière d’utilisation de<br />
l’Internet parmi les gr<strong>and</strong>es puissances économiques et un taux de croissance Internet soutenu a été constaté<br />
début 1999 grâce à des groupes de détaillants (Dixons, Tescos, etc.) offrant un accès libre à Internet. Près<br />
d’un million d’abonnés ont souscrit à Dixons Freeserve Internet dans les premiers mois qui ont suivi son<br />
lancement.<br />
107
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Contexte du travail à distance et essor des NTIC<br />
Contexte général :<br />
• Parmi les gr<strong>and</strong>es puissances économiques européennes, Le Royaume-Uni a un faible PIB par habitant<br />
mais un niveau d’investissement relativement élevé dans les technologies de la société de l’information et<br />
dans l’utilisation de ces dernières. Le niveau d’utilisation des nouvelles technologies est remarquablement<br />
haut compte tenu des faibles revenus et pouvoir d’achat des citoyens britanniques :<br />
Investissements<br />
NTIC en %<br />
du PIB,<br />
1998<br />
Royaume-<br />
Uni<br />
PIB par<br />
habitant,<br />
<strong>1997</strong><br />
PC pour<br />
100<br />
habitants,<br />
<strong>1997</strong><br />
Utilisateurs<br />
de<br />
l’Internet<br />
pour 1000<br />
habitants,<br />
<strong>1997</strong><br />
Serveurs<br />
Internet pour<br />
1000<br />
habitants,<br />
1998<br />
21 952 6,39 22 119 24,6 71,4<br />
Allemagne 25 363 4,45 22 64 17,6 74,4<br />
Allemagne 23 691 5,00 18 43 8,7 77,9<br />
Italie 19 821 4,06 10 24 6,7 73,6<br />
PIB par<br />
habitant dans<br />
l’achat de<br />
parité (PPP)*<br />
* Le PPP est dérivé en considérant le PIB par habitant par rapport aux prix locaux d’un panier de march<strong>and</strong>ises et de<br />
services st<strong>and</strong>ards ; ce chiffre se réfère aux Etats-Unis USA = 100 (Source : EIU)<br />
L’EITO prévoit que d’ici 2001 le Royaume-Uni possédera plus de 12 millions d’utilisateurs de l’Internet,<br />
fournissant à la fois une plate-forme pour le télétravail et une motivation pour les entreprises existantes<br />
souhaitant l’adopter<br />
• La faible utilisation du RNIS par le Royaume-Uni était auparavant considérée comme un obstacle.<br />
Toutefois, BT a repensé récemment le RNIS (‘the Highway product’), ciblant les particuliers et les petites<br />
entreprises et, suite à cela, le nombre de connexions a beaucoup augmenté.<br />
• Ce phénomène n’augmente pas à lui seul la disponibilité potentielle des liaisons RNIS dans les zones<br />
rurales. De récents changements dans l’environnement réglementaire, ouvrant le réseau local à la<br />
concurrence, vont se traduire par l’introduction de services large b<strong>and</strong>e tels qu’ADSL.<br />
• L’environnement social et économique du Royaume-Uni est faiblement réglementé et s’avère excellent au<br />
niveau des mesures en matière compétitivité, de liberté économique et d’environnement propice aux<br />
entreprises. Ce phénomène, amplifié par des salaires, des impôts et des charges sociales relativement bas,<br />
a attiré beaucoup d’investissements dans le pays, provenant de multinationales européennes et<br />
internationales. D’autre part, le Royaume-Uni est le point d’entrée européen pour de nombreuses<br />
multinationales américaines et d’Extrême-Orient.<br />
• Le Royaume-Uni a été la première gr<strong>and</strong>e puissance européenne à libéraliser les télécommunications et à<br />
privatiser l’opérateur du monopole d’état. Le régulateur des télécommunications (OFTEL) a eu comme<br />
objectif d’encourager et de faciliter les investissements des concurrents et jusqu’à récemment, a restreint<br />
la liberté de BT de réduire ses prix afin de permettre à ses concurrents de proposer des prix inférieurs à<br />
ceux de BT tout en réalisant encore des bénéfices. Même avec ces contraintes, les prix ont<br />
considérablement baissé ; depuis 1984/5, le coût moyen d’un appel aux USA dans la journée, via BT, a<br />
chuté de 89%. Le régulateur a également mis l’accent sur l’accès facile, pour les nouveaux concurrents,<br />
aux consommateurs et aux entreprises, établissant des règles strictes concernant l’usage du réseau de BT<br />
par les concurrents. Ces mesures ont conduit à une prolifération de nouveaux produits et services<br />
proposés par les concurrents qui, dans certains cas, vendent de la capacité plutôt que de l’infrastructure. Il<br />
existe aujourd’hui plein de revendeurs de lignes de réseaux, mais le câble reste l’apanage des zones<br />
urbaines. L’opérateur de téléphone sans fil Ionica s’est retiré du marché en 1998.<br />
• L’utilisation mobile continue à croître et il est question de bannir l’emploi des mobiles dans certains<br />
wagons de chemin de fer car les lignes ferroviaires jalonnées de tunnels fréquents et manquant de stations<br />
de répéteur ne sont pas de bons endroits pour passer des coups de fil.<br />
108
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
• Depuis avril 1998, des lois fiscales permettent aux employés qui travaillent à domicile de dem<strong>and</strong>er le<br />
remboursement de leur trajet pour se rendre au bureau. Mais le travail à domicile doit être requis par la<br />
société plutôt que par l’employé.<br />
• Les médias montrent un intérêt croissant pour la télétravail, le dernier débat en date étant celui de<br />
politiques favorables à la famille désignées par le terme ‘telehubbies’ – suite à la découverte du fait que<br />
les télétravailleurs masculins étaient plus nombreux que leurs homologues féminins.<br />
• Les données de l’étude de la population active publiées par le Bureau du gouvernement britannique des<br />
statistiques nationales indiquent ce qui suit :<br />
Année <strong>1997</strong> 1998 1999<br />
Télétravailleurs à domicile 1 225 000 256 000 255 000 (définition étroite)<br />
Télétravailleurs utilisant leur domicile 504 000 589 000 693 000<br />
comme base 2<br />
Télétravailleurs occasionnels 3 285 000 301 000 357 000<br />
Total 1 014 000 1 146 000 1 305 000 (définition large)<br />
1. Les télétravailleurs travaillant à domicile n’incluent que ceux qui (dans le cadre de leur emploi principal) travaillent essentiellement<br />
depuis leur domicile.<br />
2. Télétravailleurs qui travaillent dans différents endroits et utilisent leur domicile comme base (également appelés 'télétravailleurs à<br />
domicile') incluant ceux qui (dans le cadre de leur emploi principal) travaillent dans différents endroits et utilisent le domicile comme<br />
base.<br />
3. Télétravailleurs occasionnels, y compris ceux qui ne travaillent pas habituellement depuis leur domicile ou qui travaillent dans<br />
différents endroits en utilisant leur domicile comme base mais qui sont envoyés au moins un jour par semaine à leur domicile ou<br />
dans différents endroits en utilisant leur domicile comme base.<br />
Ces chiffres montrent une croissance homogène de 13% sur une période de trois ans, mais la croissance,<br />
d’après les chiffres de l’année dernière, indique une nette augmentation des individus travaillant de façon<br />
flexible, c’est-à-dire utilisant leur domicile comme base et télétravaillant occasionnellement la plupart du<br />
temps. Une prévision réalisée sur cette base indique que le pourcentage de la population active qui<br />
télétravaillera représentera 10% de la population active d’ici 2004.<br />
• L’une des estimations les plus récentes des statistiques concernant les employés des centres d’appels au<br />
Royaume-Uni provient du rapport d’IDS 'Pay <strong>and</strong> Conditions in Call Centres' (‘Salaires et conditions de<br />
travail dans les centres d’appels’) publié en 1998. Ce rapport estime à environ 150 000 le nombre de<br />
salariés dans des centres d’appels, mais les auteurs mettent l’accent sur le fait qu’un certain nombre de<br />
facteurs conjoncturels entrent en ligne de compte dans le rapport car les chiffres ont été actualisés par les<br />
agences de développement d’Ecosse, du Pays de Galle et d’Irl<strong>and</strong>e, mais pas par celles d’Angleterre ou<br />
de Londres.<br />
Facteurs clés :<br />
• Le télétravail a été dans une certaine mesure avalisé par le gouvernement, notamment en <strong>1997</strong> et en 1998<br />
par le biais des "National Car-Free <strong>Week</strong>s". Le gouvernement a, en tant qu’employeur, adopté une<br />
politique de soutien du télétravail pendant de nombreuses années, laissant les départements individuels et<br />
souvent les autorités locales décider s’ils voulaient ou non recourir au télétravail à domicile pour leurs<br />
fonctionnaires.<br />
• Globalement, les entreprises britanniques ont eu tendance à adopter un point de vue du télétravail<br />
informel plutôt que formel, ce qui nous fait penser que les individus télétravaillant par le biais d’accords<br />
informels entre managers et salariés sont plus nombreux que dans le cadre de schémas formels. Le<br />
télétravail informel semble bien fonctionner dans le cas de salariés professionnels et reflète la tendance en<br />
faveur de la responsabilisation, plutôt que de la supervision comme style de management.<br />
Sedgwick<br />
Un nouveau projet de télétravail chez les courtiers en assurance Sedgwick pourrait à long terme créer l’opportunité pour<br />
un tiers des 700 salariés basés à Norwich de travailler à partir de chez eux.<br />
Un programme pilote, impliquant environ 30 télétravailleurs, est la prochaine étape qu’abordera l’entreprise, qui emploie<br />
109
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
au total 4 500 salariés au Royaume-Uni et 15 000 à l’échelon mondial. Ce programme reste pour le moment en suspens<br />
jusqu’à la finalisation de la mise en conformité du système informatique de l’entreprise aux normes de passage à l’an<br />
2000, qui se fera ultérieurement dans le courant de l’année.<br />
Les accords de Sedgwick en résumé : tous les télétravailleurs sont notifiés par lettre de ce qui suit :<br />
1. variations par rapport aux termes et conditions existants<br />
2. début / durée<br />
3. lieu de travail (le domicile est défini, ainsi que le bureau)<br />
4. équipement – uniquement pour un emploi à domicile<br />
5. confidentialité – il s’agit d’une clause de ‘renforcement’<br />
6. repas - Sedgwick fournit un repas gratuit à ses salariés, mais uniquement s’ils se rendent au bureau !<br />
7. autres dépenses – seule la facture téléphonique est remboursée<br />
8. espace de travail – l’espace de travail est choisi en fonction de critères d’hygiène et de sécurité<br />
9. hypothèque et assurance – le débiteur hypothécaire doit être informé que l’équipement est couvert par l’assurance de<br />
l’employeur, et que les assureurs de Sedgwick sont informés eux-mêmes de la responsabilité de l’employeur.<br />
10. période de préavis définie pour la résiliation du contrat (fixée à un mois de part et d’autre)<br />
• Le trajet pour se rendre au travail devient de plus en plus pénible pour de nombreux travailleurs. Les<br />
routes sont embouteillées et les annonces récentes vont dans le sens d’une réduction plutôt que d’une<br />
augmentation des constructions de routes. Les transports publics sont très variables en termes de<br />
st<strong>and</strong>ards et les services ferroviaires sont de plus en plus critiqués parce qu’ils sont bondés, ainsi qu’à<br />
cause des retards et des services supprimés. Le gouvernement est en train de débattre de quelques mesures<br />
concernant les tarifs routiers ainsi que d’une taxation éventuelle des places de parking automobiles du lieu<br />
de travail. Tous ces facteurs vont augmenter l’intérêt envers le télétravail, apparaissant comme une<br />
alternative aux trajets et autres déplacements professionnels.<br />
• Les entreprises britanniques adoptent rapidement des alternatives basées sur les télécommunications par<br />
rapport aux méthodes de vente et de support face à face et postales. De nombreux centres d’appels ont été<br />
créés, beaucoup de sociétés emploient des numéros de téléphone spéciaux, les banques et quelques<br />
chaînes de supermarché commencent à offrir des services sur l’Internet. L’approche beaucoup plus<br />
positive de BT en matière de commercialisation du RNIS aux consommateurs, ainsi que l’essor de<br />
l’Internet, vont accélérer cette tendance.<br />
• Le Royaume-Uni se caractérise également par le taux de pénétration le plus élevé de l’Internet parmi les<br />
gr<strong>and</strong>es puissances économiques, et une croissance considérable de l’Internet a été constatée début 1999<br />
lorsque des groupes de détaillants (allant de Dixons à Tescos) ont offert un accès gratuit à l’Internet. Près<br />
d’un million d’abonnés ont alors souscrit à Dixons Freeserve Internet, dès les premiers mois après son<br />
lancement. La société tire également des revenus des factures téléphoniques partagées avec l’opérateur<br />
Energis, mais espère dériver la majeure partie de ses bénéfices d’abonnés se rendant tout d’abord dans les<br />
b<strong>and</strong>eaux publicitaires en ligne de la “fenêtre d’achat” de Dixons, avant de se rendre sur l’Internet. Un<br />
certain nombre d’entreprises offrent désormais ces services gratuitement, mais les utilisateurs doivent<br />
savoir que les services de support servant à les aider à résoudre des problèmes peuvent s’avérer coûteux –<br />
car ils peuvent être facturés jusqu’à 1 livre sterling par minute.<br />
Contraintes:<br />
• Même dans l’environnement social et économique relativement libéralisé du Royaume-Uni, la TCA<br />
continue à identifier des problèmes fiscaux et juridiques freinant l’essor du télétravail organisé. Pour leur<br />
part, les employeurs se posent la question de savoir comment gérer les responsabilités d’hygiène et de<br />
sécurité qu<strong>and</strong> les travailleurs sont basés chez eux, outre des incertitudes sur le traitement fiscal des<br />
indemnités ou du remboursement des notes de frais. Du côté des employés, il existe des préoccupations<br />
quant à l’utilisation du propre domicile comme lieu de travail, qui pourrait être grevé par des impôts<br />
locaux coercitifs si les locaux sont considérés comme étant utilisés à des fins professionnels et non à des<br />
fins personnelles. Ces questions sont exacerbées par le fait que beaucoup d’entre elles sont traitées par des<br />
autorités locales incapables d’interpréter les lois et les directives nationales de façon cohérente ; on ne<br />
peut pas attendre d’un employeur qu’il négocie avec les nombreuses autorités locales dont dépendent les<br />
employés en fonction des lieux où ils résident, avant de s’embarquer dans un programme de télétravail.<br />
• Des préoccupations concernant la gestion et la culture de l’entreprise continuent à être citées comme<br />
faisant obstacle aux programmes de télétravail organisés, bien que ces contraintes aient tendance à<br />
110
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
diminuer au niveau des coûts des trajets et des locaux, car de nombreux responsables s’habituent de plus<br />
en plus aux nouvelles technologies (comme la messagerie électronique, par exemple), et parce que de plus<br />
en plus d’individus possèdent un PC ou un ordinateur portable à domicile, les coûts des technologies<br />
continuant à baisser.<br />
Des télétravailleurs à la rescousse<br />
Les télétravailleurs pourraient améliorer leurs revenus et apporter leur contribution à la communauté locale en s’enrôlant<br />
à temps partiel comme pompiers. Une mise au point récente sur les besoins de la brigade du North Yorkshire les a<br />
conduits à s’intéresser aux personnes travaillant à domicile pour suppléer à leur problème de manque de personnel. "les<br />
individus qui travaillent chez eux sont particulièrement utiles comme pompiers, car il faut qu’ils puissent atteindre la<br />
station en cinq minutes pour activer la pompe à incendie", explique Julie Toward de la brigade des pompiers du North<br />
Yorkshire. "Dans l’ensemble, les pompiers doivent être disponibles pendant la journée, du lundi au vendredi, afin de<br />
pouvoir disposer de suffisamment de personnel pour fournir en équipage l’autopompe."<br />
Le service national des pompiers compte beaucoup sur les pompiers permanents ou à temps partiel, environ la moitié de<br />
ses recrues étant composée de personnel permanent. Souvent, le problème est le suivant : dans les citées dortoirs, les<br />
individus ne sont pas disponibles parce qu’ils se rendent sur leur lieu de travail en dehors de la zone où ils sont<br />
joignables. Un porte-parole de l’association nationale des pompiers a déclaré à ce propos : "Certaines zones<br />
expérimentent différentes méthodes de recrutement. Il est judicieux de recruter des télétravailleurs".<br />
• Un autre frein important à la croissance n’est autre qu’un fait pratique : il faut disposer d’un<br />
aménagement approprié. Pour beaucoup de travailleurs se déplaçant sur leur lieu de travail actuellement,<br />
il n’est pas envisageable de travailler à partir de leur domicile : les maisons sont trop petites, il y a deux<br />
travailleurs dans chaque foyer, voire plus, sans parler des objections d’ordre social – beaucoup<br />
d’individus perçoivent le travail comme une coupure avec la vie privée et le domicile comme une coupure<br />
avec le travail. Des investissements substantiels en infrastructures, sous forme de centres de travail<br />
flexibles, de bureaux distribués, etc., seraient nécessaires pour permettre au télétravail de remplacer à<br />
gr<strong>and</strong>e échelle les trajets pour se rendre sur le lieu de travail.<br />
• Le fait que le travail tende à dépendre de plus en plus des ordinateurs et des télécommunications ouvre<br />
des opportunités au télétravail et soulève quelques problèmes – notamment la question du support<br />
technique aux employés disséminés un peu partout. Des solutions technologiques devraient arriver bientôt<br />
sur le marché, mais ce problème génère également des opportunités de nouveaux types de services ciblant<br />
les télétravaillleurs et leurs employeurs.<br />
Activités de télétravail et résultats<br />
• Le Royaume-Uni dispose d’une association de télétravail bien établie, la TCA. Baptisée à l’origine<br />
TeleCottages Association, elle a changé de nom en <strong>1997</strong>. Elle s’appelle maintenant “<strong>Telework</strong>,<br />
Telecottage <strong>and</strong> Telecentre Association”. Cette nouvelle dénomination reflète l’attention accrue portée au<br />
télétravail salarié et au rôle potentiel des installations de télécentre partagées. La TCA répond à plus 5<br />
000 questions par an, provenant d’employeurs, des médias et de personnes intéressées par la perspective<br />
du télétravail. Cette association a considérablement influencé l’évolution du télétravail.<br />
• En <strong>1997</strong> également, la TCA a allié ses forces avec celles d’autres organisations de télétravail dans<br />
l’optique de former une “Plate-forme Nationale du Télétravail” qui (entre autres) exerce un lobby sur le<br />
gouvernement.<br />
• Il existe une conférence annuelle, qui s’est tenue à Londres pendant la Semaine du Télétravail. Un<br />
Newsgroup sur l’Internet (uk.business.telework) a remplacé la liste de discussion sur le télétravail<br />
britannique qui était autrefois gérée par le site Mailbase.<br />
• Le livre blanc du transport (1999), intitulé “A New Deal for Transport - Better for Everyone” (un<br />
nouveau moyen de transport – meilleur pour tout le monde” a été considéré comme une opportunité<br />
extraordinaire par le gouvernement qui souhaitait substituer les technologies informatiques au transport.<br />
Notons au passage une association inattendue : l’organisation des motards, la RAC et la Environmental<br />
Transport Association (ainsi que la TCA) ont elles aussi soumis cette question à l’arbitrage du<br />
gouvernement. Il en a résulté un paragraphe plutôt équivoque suggérant que le gouvernement lance une<br />
étude approfondie pour déterminer quels pourraient être les contextes à long terme.<br />
111
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
• Dans l’ouvrage intitulé “<strong>Telework</strong>ing <strong>and</strong> Local Government: assessing the costs <strong>and</strong> benefits”<br />
(“Télétravail et gouvernement local – évaluation des coûts et des avantages”), l’auteur Ursula Huws<br />
commence par reconnaître que le télétravail est une question qui influence le gouvernement local de<br />
différentes façons. Ce livre analyse les coûts et les avantages du télétravail pour une autorité locale en tant<br />
qu’employeur, en tant que prestataire de services aux communautés locales, en tant qu’autorité de<br />
planification, en tant que responsable de l’éducation et de la formation, et en tant qu’agent de<br />
développement de l’économie locale.<br />
• Le rapport intitulé “Working Anywhere” (“travailler n’importe où) (UK DTI – Département du<br />
commerce et de l’industrie) a été publié pendant la Semaine du télétravail en 1998 par Barbara Roche, la<br />
Ministre de l’époque, et a marqué une recrudescence de l’intérêt de la part de la DTI à l’égard du<br />
télétravail. Il a été suivi de près par l’excellent “Managers Guide to <strong>Telework</strong>ing” (Guide du télétravail<br />
pour les managers) publié par le Département de l’Emploi, un titre qui est actuellement épuisé.<br />
• La DTI a également publié le rapport intitulé “Moving into the Information Age - an International<br />
Benchmarking Study” (“Passage à l’ère de l’information – une étude comparative internationale”), qui<br />
n’est autre qu’une étude de l’adoption des nouvelles technologies au Royaume-Uni par rapport à la<br />
France, l’Allemagne, les Etats-Unis et le Japon. Ce rapport conclut que nous arrivons derrière les Etats-<br />
Unis et le Japon, mais que nous devançons la France et l’Allemagne en termes d’utilisation des<br />
technologies par les entreprises.<br />
• Le rapport annuel de Motorola fournit un nouveau jeu de statistiques d’études retraçant l’essor des<br />
technologies au Royaume-Uni. D’après les résultats de cette nouvelle étude, les patrons britanniques ont<br />
du mal à suivre l’engouement de leurs employés à l’égard du travail flexible. Le rapport de Motorola<br />
datant de 1998 “The British <strong>and</strong> Technology”révèle que plus d’un tiers des 1 000 employés interrogés<br />
aimeraient pouvoir travailler à partir de chez eux, et que près de la moitié de ces salariés avaient des<br />
opinions mitigées à ce sujet – ni franchement pour, ni franchement contre. Au total, 18% des salariés ont<br />
dit que leurs patrons ne voulaient pas entendre parler de travail flexible.<br />
• Les pratiques de travail semblent malgré tout évoluer, 29% des personnes interrogées travaillant déjà<br />
quelque peu depuis leur domicile et 36% déclarant qu’elles aimeraient pouvoir travailler depuis chez<br />
elles. Le rapport de cette année a abordé le thème du télétravail de façon beaucoup plus approfondie qu’il<br />
ne l’avait fait les années précédentes.<br />
• D’après le rapport “Telecommute 2000”, la population active britannique totalise plus 78,5 milliards de<br />
miles (125,6 milliards de km) pour se rendre au travail, auxquels viennent s’ajouter 43,8 milliards de<br />
miles (77,7 milliards de km) supplémentaires sous forme de déplacements pendant le travail. Et la facture,<br />
ne serait-ce que pour les trajets en voiture pour se rendre au travail, s’élève à 13,5 milliards de livres<br />
sterling. Le rapport parle de l’intérêt de “travailler sur le câble plutôt que sur les routes”, mettant l’accent<br />
sur les coûts sociaux, écologiques et administratifs des trajets pour se rendre au travail par rapport au<br />
télétravail.<br />
• Dans un nouveau rapport intitulé “<strong>Telework</strong>ing Britain”, MITEL argumente que c’est la politique de<br />
l’entreprise, et non le manque de confiance, qui ralentit l’essor du télétravail salarié. L’étude réalisée par<br />
la société MORI pour le compte du fournisseur de communications MITEL a intégré des questions sur les<br />
attitudes à l’égard du télétravail de 465 ‘salariés dans le domaine de l’information’ et 150 employeurs. Le<br />
groupe d’employés interrogés a été ciblé à partir d’un échantillon de plus de 6 000 individus, identifiant<br />
ceux dont les tâches ‘pourraient vraisemblablement être réalisées à distance’. Dans ce groupe, 65% ont dit<br />
que le télétravail était freiné par le manque de politique de l’entreprise en la matière, les trois quarts de<br />
l’échantillon déclarant que leurs employeurs leur feraient confiance s’ils télétravaillaient.<br />
• Un rapport récent, intitulé “Pay <strong>and</strong> Conditions in call Centres” (“Salaires et conditions de travail dans les<br />
centres d’appel” – rapport provenant des services Incomes Data Services) indique que la croissance des<br />
centres d’appels est en train de se stabiliser. L’étude couvre 80 sociétés exploitant 120 centres d’appels et<br />
employant plus de 32 000 salariés, soit un cinquième de la population active, ce qui en fait la plus gr<strong>and</strong>e<br />
étude jamais publiée sur les salaires, les horaires et les conditions de travail.<br />
Un réseau d’entraide<br />
L’une des institutions caritatives les plus réputées du Royaume-Uni compte constituer une équipe de conseillers basés à<br />
112
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
domicile. La Multiple Sclerosis (MS) Society pense que le fait d’utiliser des personnes ayant eu elles-mêmes l’expérience<br />
de la maladie améliore considérablement la qualité des services et de l’aide prodigués. Le fait de permettre aux<br />
bénévoles de fournir le service depuis leur domicile facilite considérablement la tâche des personnes actuellement<br />
impliquées dans MS. “La plupart de nos membres aimeraient s’impliquer davantage mais ne peuvent pas le faire à cause<br />
de leur difficulté à se déplacer”, explique Jim Glennon, responsable de la ligne d’assistance de MS Society<br />
Conclusions<br />
L’intérêt porté à la société de l’information au Royaume-Uni s’est accru avec la création, début 1999, d’un<br />
Parlement écossais et d’une Assemblée nationale galloise, devant tous deux adopter certains aspects de la<br />
"démocratie électronique". Le télétravail devrait en fait augmenter de façon soutenue plutôt que spectaculaire<br />
; il semble déjà normal aux professionnels britanniques de passer un certain temps à domicile, souvent sans<br />
qu’il existe de programme ou de politique formels de la part de l’entreprise. Toutefois, de nombreuses<br />
entreprises reconnaissent maintenant qu’une approche mieux organisée du télétravail serait bénéfique et le<br />
pourcentage d’employeurs proposant des programmes organisés devrait également augmenter.<br />
Il existe un barrière pratique au télétravail : la proportion de domiciles inadaptés (en termes d’espace ou<br />
d’autres contraintes) comme lieu de travail régulier et non occasionnel. Les avantages du télétravail – surtout<br />
en matière de congestion de trafic – pourraient être exploités facilement s’ils étaient accompagnés<br />
d’investissements dans des centres de proximité.<br />
Le Royaume-Uni constitue un banc d’essai européen unique en son genre pour les politiques et l’essor de la<br />
société de l’information, notamment pour le télétravail, étant donné : son engagement politique à l’égard des<br />
nouvelles technologies ; la libéralisation anticipée de l’industrie des télécommunications ayant abouti à un<br />
usage plus élevé que la moyenne des NTIC par rapport au pouvoir d’achat individuel et au PIB ; son<br />
penchant inné pour la flexibilité du marché du travail et sa forte culture de liberté individuelle et de<br />
responsabilité que de nombreux citoyens possèdent. Sous certains aspects, ce pays ressemble plus aux Etats-<br />
Unis qu’à l’Europe continentale, bien qu’il ne faille pas trop présumer de telles comparaisons. En tous cas, le<br />
Royaume-Uni peut enrichir le débat européen et le développement de la politique européenne avec un certain<br />
nombre d’expériences et de points de vue uniques en leur genre et très intéressants, tout en tirant à son tour<br />
de gr<strong>and</strong>es leçons de ses partenaires continentaux.<br />
3.15 Perspective globale du travail à distance<br />
Dans une économie et une société mondiale de plus en plus globale, le télétravail européen doit être<br />
considéré dans sa perspective internationale, d’autant plus que la relocalisation du travail affecte les<br />
nouvelles technologies ainsi que leur potentiel permettant aux entreprises d’être compétitives à l’échelon<br />
mondial. D’après l’experte en télétravail Ursula Huws 25 , les nouvelles technologies de l’information<br />
provoquent d’importants bouleversements dans la distribution mondiale de l’emploi : « une entreprise<br />
moderne peut sous-traiter le développement de son logiciel en Inde ou en Russie, la saisie des données en<br />
Jamaïque ou aux Philippines et les centres d’appel en Irl<strong>and</strong>e, à New Brunswick ou en Tasmanie. »<br />
Une nouvelle division internationale du travail émerge dans le cadre du télétraitement des informations,<br />
certains pays jouant un rôle unique dans la nouvelle géographie industrielle, t<strong>and</strong>is que l’Europe et d’autres<br />
régions du monde progressent vers une économie basée sur l’information. Certains pays attirent certains<br />
types particuliers de télétravail : centres d’appels, relocalisation de l’infrastructure de gestion,<br />
développement logiciel, saisie des données, etc. Les pays comptant de nombreux spécialistes logiciels et<br />
25 Dans le livre daté de 1999, intitulé <strong>Telework</strong>ing <strong>and</strong> Globalisation : http://www.employment-studies.co.uk/press/9910.htm. certains passages de<br />
cette sous-section sont extraits de ce communiqué de presse. Ce livre fournit un nouveau cadre permettant d’analyser les implications mondiales du<br />
télétravail.<br />
113
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
proposant des salaires comparativement moins élevés exerce une attraction puissante sur le marché, en tant<br />
que pays de destination pour le développement logiciel (c’est par exemple le cas de la Russie, de la Bulgarie,<br />
de la Roumanie, des Philippines, de la Chine, de l’Indonésie et du Brésil). Toutefois, les pays offrant des bas<br />
salaires attireront toujours l’attention dans le domaine de la saisie des données, qui ne dem<strong>and</strong>e pas de<br />
qualification élevée. De plus, ce type de travail peut en permanence être déplacé, pour trouver ailleurs la<br />
source de travail la moins chère.<br />
Dès lors qu’il s’agit d’attirer un télétravail, même la langue ne constitue pas toujours une condition<br />
indispensable : une installation de saisie de données chinoise s’est avérée plus fiable et moitié moins chère<br />
que des sources américaines moins qualifiées, bien que les opérateurs ne connaissent que l’alphabet anglais,<br />
mais pas la langue. Les centres d’appel sont différents et exigent une parfaite connaissance de l’anglais, du<br />
français ou de l’espagnol, par exemple. Mais ici, d’autres facteurs entrent en jeu. Le Danemark et les Pays-<br />
Bas font des transactions en anglais, en grec et en français, parce que ce sont des secondes langues rép<strong>and</strong>ues<br />
dans ces pays, t<strong>and</strong>is que les anciennes colonies britanniques ou françaises peuvent ne pas disposer de<br />
suffisamment de main d’œuvre parlant couramment ces langues, ou peuvent ne pas disposer de la qualité de<br />
l’infrastructure pour prendre en charge un gr<strong>and</strong> centre d’appels.<br />
Mis à part l’état du développement de l’infrastructure de télécommunications, d’autres facteurs non humains<br />
sont également importants, tels que le coûts des lignes non dédiées pour l’utilisateur. Les fuseaux horaires<br />
sont aussi importants, lorsque les sociétés essaient de mettre en place des centres d’appels, de développement<br />
logiciel ou de saisie de données fonctionnant 24 heures sur 24 dans le monde entier. Le mouvement rapide de<br />
catégories entières de travail peut radicalement doper l’économie d’une nation, ou épuiser ses richesses. On<br />
assiste ainsi à l’émergence de nouveaux vainqueurs et de nouveaux perdants. Un pays surfant sur la vague<br />
peut tout d’un coup se retrouver au creux de celle-ci t<strong>and</strong>is que le travail se déplace. De plus, ces évolutions<br />
deviennent de plus en plus difficiles à prévoir, faute d’indicateurs pour les suivre. Les systèmes de mesure<br />
traditionnels, tels que les classifications par occupation et par secteur, et les définitions des termes<br />
‘organisation’ ou ‘export’ ont pratiquement perdu leur signification, t<strong>and</strong>is que les nouvelles occupations et<br />
méthodes de travail n’ont pas été définies à l’échelle universelle.<br />
Les trois sous-sections suivantes donnent un état des lieux du télétravail dans trois régions mondiales,<br />
cruciales pour l’expansion, la compétitivité et le positionnement commercial futur de l’Europe.<br />
3.15.1 Le travail à distance en Europe centrale et en Europe de l’est (CEE)<br />
10 ans sont désormais passés depuis la chute du mur de Berlin et les mouvements révolutionnaires qui ont<br />
considérablement altéré les sociétés et les économies de l’Europe centrale et de l’Europe de l’est (CEE).<br />
Certains des pays impliqués sont désormais sur le point d’entrer dans la Communauté européenne en tant<br />
qu’Etats-membres, et la plupart des autres pays souhaitent les rejoindre le plus tôt possible. D'énormes<br />
efforts politiques, sociaux et économiques ont été entrepris depuis, et bien que ces derniers aient été variables<br />
d’un pays à l’autre et les situent loin derrière les Etats-membres de l’UE pour la plupart des paramètres de<br />
mesure, ils se sont traduits par des avancées rapides en direction de la société de l’information.<br />
Comme pour l’Union Européenne, les données sur le télétravail sont très difficiles à obtenir, bien que les<br />
paramètres de mesure concernant l’infrastructure technologique sous-jacente soient désormais st<strong>and</strong>ardisés. 26<br />
Des données récentes provenant des statistiques RIPE ont été reprises dans le tableau suivant, indiquant le<br />
nombre d’ordinateurs connectés à l’Internet.<br />
Pays Nombre d’ordinateurs pour 1000<br />
26 Par exemple, provenant de l’<strong>European</strong> Information Technology Observatory 1999, disponible à l’adresse suivante : http://www.eto.org.uk/eito<br />
114
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
connectés à l’Internet, Juin<br />
1999<br />
Biélorussie 1 191 0,12<br />
Bulgarie 14 913 1,75<br />
République Tchèque 102 461 9,95<br />
habitants<br />
Estonie 27 087 18,06<br />
Hongrie 87 895 8,62<br />
Latvie 15 749 6,30<br />
Lituanie 11 718 3,17<br />
Pologne 162 437 4,15<br />
Roumanie 30 104 1,33<br />
Russie 191 363 1,29<br />
Slovaquie 26 268 4,86<br />
Slovénie 22 506 11,25<br />
Ukraine 23 520 0,45<br />
Finl<strong>and</strong>e (le + élevé<br />
de l’UE)<br />
Grèce (le + bas de<br />
l’UE)<br />
492 513 96,57<br />
61 511 5,80<br />
Le travail à distance n’est généralement pas très développé dans ces pays, si ce n’est parmi une élite évoluée<br />
sur le plan technologique, bien payée et d’un niveau d’éducation supérieur qui se trouvent dans une position<br />
similaire à celle de l’Europe de l’ouest il y a cinq à 10 ans. Mais cela ne signifie pas que ces pays suivent la<br />
même évolution, au niveau du télétravail et du développement de la société de l’information, que les Etatsmembres<br />
de l’UE. Premièrement, les évolutions surviennent de plus en plus rapidement, permettant à des<br />
régions et des groupes plus courageux ou plus innovants de passer rapidement à l'étape suivante, en termes<br />
d’évolution technologique, de gestion et de ressources humaines. Deuxièmement, ces pays bénéficient déjà<br />
de nombreux avantages pour certains types d’emplois délocalisés étant donné 1) leur longue tradition de<br />
st<strong>and</strong>ards d’éducation élevés dans les domaines techniques, 2) des infrastructures technologiques qui, bien<br />
que loin derrière les st<strong>and</strong>ards des pays évolués en termes de facilité d’accès, de coût ou de qualité,<br />
fournissent néanmoins une couverture de base, et 3) une population active qualifiée et motivée, employée à<br />
bas salaires. Ainsi, les pays de l’Europe de l’est et centrale exploitent déjà ces derniers pour les<br />
infrastructures de gestion, la saisie de données et le développement de logiciels. A titre indicatif, une société<br />
bulgare innovante aide l’équipe du site web de l’ETO à développer sa base de données de ressources ainsi<br />
que d’autres installations en ligne, conformément à un st<strong>and</strong>ard professionnel élevé. En fait, la majorité de<br />
ces pays travaille désormais avec le site web du concentrateur de l’ETO en construisant ses propres services<br />
nationaux et régionaux. Le statut du télétravail dans la plupart des pays de l’Europe centrale et de l’est est<br />
illustré dans les brefs exposés qui suivent.<br />
République Tchèque<br />
Aucun rapport spécifique ne semble exister sur le télétravail dans la République Tchèque, mais, dans le cadre<br />
d’une petite enquête téléphonique, une centaine de gr<strong>and</strong>es entreprises et certains de leurs sous-traitants ont<br />
été interviewés sur leurs pratiques actuelles, les possibilités et leurs intentions futures. Généralement, le<br />
terme de “télétravail” n’est pas bien compris par les départements du personnel. Sur 18 réponses positives<br />
reçues, 7 provenaient de sociétés informatiques et logicielles. L’une d’entre elles, l’ensemble des chaînes<br />
télévisées tchèques, a révélé employer plus d’une centaine de journalistes télétravaillant régulièrement. IBM<br />
et Microsoft autorisent leur personnel à télétravailler. Les formes de télétravail impliquées incluent le travail<br />
à domicile, le travail à partir de bureaux satellites ou de centres d’appels et le travail mobile. Il semblerait<br />
115
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
que l’étendue du télétravail soit, toutefois, supérieure à ce qui a été rapporté. Le terme ‘télétravail’ en<br />
tchèque se traduit par ‘vacher’, ce qui peut expliquer certaines difficultés à le comprendre. 27<br />
Une étude des utilisateurs de l’Internet datant de 1998, réalisée dans la république Tchèque 28 , a indiqué<br />
qu’un utilisateur Internet type pouvait être décrit comme un jeune homme ayant des préférences politiques à<br />
droite, en train de finir ses études ou ayant tout juste terminé sons cursus universitaire dans une université ou<br />
un collège, avec une orientation technique. Il travaille généralement dans une gr<strong>and</strong>e zone urbaine et dans<br />
une entreprise ayant un rapport avec l’informatique ou les services. Il utilise l’Internet entre une et deux<br />
heures par jour (surtout le WWW et le mél) – la plupart du temps depuis son poste de travail. La motivation<br />
principale qui le pousse à utiliser l’Internet est l’extraction d’informations à des fins personnelles et<br />
professionnelles, pour continuer ses études ou pour communiquer. L’expérience d’achat en ligne est encore<br />
rare (mais continue à augmenter), et les résultats indiquent un vif intérêt dans ce domaine à l’avenir.<br />
L’obstacle principal à l’achat en ligne est souvent l’absence de carte de paiement et la peur des fraudes lors<br />
des transactions. Ce sont les achats en ligne de billets d’avion ou de train, ou encore de tickets d’admission,<br />
de livres, de logiciels et de produits audio et vidéo, qui sont les plus courants.<br />
Hongrie 29<br />
Le travail à distance a beaucoup intéressé le gouvernement hongrois ces dernières années. Il est considéré<br />
comme un moyen d’augmenter le nombre de nouveaux emplois disponibles et donc comme un moyen de<br />
créer des emplois. En 1998, un budget de 400 millions de florins hongrois a été alloué au télétravail au profit<br />
de deux groupes : les h<strong>and</strong>icapés et les mères de jeunes enfants. Suite à cela, 200 à 300 nouveaux emplois<br />
ont été créés. Ce chiffre bas est dû au fait que le gouvernement n’a pris en charge que les coûts<br />
d’équipement, que les employeurs devaient verser une grosse somme d’argent au gouvernement pour<br />
participer au programme, et que les entrepreneurs ne cherchent généralement pas à employer des personnes<br />
appartenant à l’une ou l’autre de ces catégories. Toutefois, les organisations caritatives ont bien accueilli le<br />
don d’équipements dans la mesure où elles avaient de toute façon l’intention d’employer des h<strong>and</strong>icapés.<br />
Les leçons que nous pouvons tirer de cette expérience, ainsi que d’autres initiatives, au niveau des<br />
contraintes socio-économiques clés, telles que le gr<strong>and</strong> nombre d’appartements trop petits pour être<br />
aménagés pour le télétravail (peu d’individus disposent d’une pièce séparée ou d’un espace conçu pour être<br />
utilisé comme espace de travail), sont qu’il existe un manque d’informations sur les lieux où les taux de<br />
chômage sont les plus élevés et que, par conséquent, il n’a pas été possible de les cibler. Parmi les contraintes<br />
techniques figurent les difficultés du travail en ligne et de la connectivité par mél, ainsi que le coût élevé des<br />
télécommunications. De plus, les employeurs préfèrent le personnel à temps complet plutôt que le partage du<br />
travail et le temps partiel. Ainsi, bon nombre d’individus cumulent plusieurs emplois, notamment le travail<br />
au noir, et le contrôle est considéré comme étant problématique. Enfin, la plupart des PME préfèrent que leur<br />
personnel soit indépendant, ce qui réduit les charges salariales ; le personnel contractuel doit être licencié<br />
officiellement, mais continue ensuite à travailler dans les locaux de l’entreprise. Il ne semble pas y avoir de<br />
barrières légales au télétravail.<br />
L’étendue du télétravail en Hongrie est difficile à établir, à la fois à cause de problèmes de définition et parce<br />
que la plupart des individus ne reconnaissent pas que les nouvelles technologies ont modifié leur façon de<br />
travailler, notamment avec l’avènement du télétravail. Toutefois, 25 000 personnes semblent travailler depuis<br />
leur domicile en utilisant un PC sur une population active totale de 3,5 millions d’individus. Il est probable<br />
que la majorité de ce travail soit réalisé par des hommes dans des postes tels que la comptabilité, la<br />
traduction, la saisie/l’édition, la recherche, la planification et la conception. La plupart d’entre eux pourraient<br />
27 Ce paragraphe est extrait d’une présentation de la république Tchèque par Vladimir Smolka dans son projet de rapport sur le télétravail<br />
transfrontalier - Transborder <strong>Telework</strong>ing, the <strong>European</strong> Foundation for the Improvement of Living <strong>and</strong> Working Conditions - publié à Dublin, en<br />
Irl<strong>and</strong>e, en1999.<br />
28 http://vip.fce.vutbr.cz/pruzkum/e/round4.htm<br />
29 extrait d'une présentation de la Hongrie par Ildiko Ekes dans son projet de rapport sur le télétravail transfrontalier - Transborder <strong>Telework</strong>ing (op<br />
cit.)<br />
116
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
être classés comme des télétravaillleurs ‘volontaires’, mais ils ont probablement accepté cette forme de<br />
travail à cause des perspectives limitées d’emploi plutôt que par choix. Si l’on se projette dans le futur du<br />
télétravail en Hongrie, plusieurs facteurs sont importants, y compris le fait que les compétences<br />
informatiques font désormais partie de l’éducation de sorte que les jeunes gens qui entreront bientôt sur le<br />
marché de l’emploi disposeront alors des compétences nécessaires. Toutefois, les entreprises informatiques<br />
étrangères fondant des start-ups en Hongrie envoient les jeunes recrues suivre des formations au Royaume-<br />
Uni ou en Allemagne et ces dernières sont souvent tentées d’y rester. Les employeurs doivent tailler dans les<br />
coûts de production et continuer à chercher les solutions les plus économiques.<br />
Pologne 30<br />
En Pologne, il est difficile d’obtenir des informations sur les pratiques de télétravail, en partie à cause du<br />
problème de définition mais aussi à cause du secret professionnel. Toutefois, le nombre d’individus<br />
travaillant à leur compte est en augmentation, suite à la pression exercée sur les petites entreprises pour<br />
réduire leurs coûts. Le secteur libéral fournit du travail tel que des services d’informations, par exemple des<br />
réceptionnistes et des st<strong>and</strong>ardistes ; des services basés sur le téléphone, notamment juridiques ; la traduction<br />
et l’édition, ainsi qu’un peu de comptabilité. Certains de ces domaines attirent les personnes h<strong>and</strong>icapées et<br />
les mères de jeunes enfants.<br />
Les coûts salariaux ne constituent pas un facteur clé. Le coût de création d’un emploi dans un bureau est<br />
supérieur au coût d’équipement d’un salarié à domicile. Pour contrer ce phénomène et pouvoir télétravailler,<br />
l’employé doit être très fiable, étant donné qu’il est plus difficile de contrôler un salarié travaillant à distance<br />
qu’un salarié basé physiquement sur le lieu de travail. Le fait de rémunérer les salariés à la tâche, plutôt que<br />
sur une base horaire, peut toutefois contribuer à maîtriser les coûts. De plus, il existe de fortes motivations<br />
pour les PME souhaitant utiliser du personnel contractuel indépendant, mais les coûts des<br />
télécommunications sont élevés et la qualité est variable.<br />
Les syndicats sont préoccupés par le manque de protection sociale des télétravailleurs car ils ne représentent<br />
que ceux qui sont salariés. Un taux de chômage élevé, toutefois, amène de nombreuses personnes à accepter<br />
de travailler à leur compte en tant que personnel contractuel afin de s’assurer un emploi. Dans l’industrie<br />
logicielle, il existe une préoccupation au niveau de l’IPR lorsque des travailleurs contractuels indépendants<br />
effectuent le développement.<br />
Roumanie 31<br />
En Roumanie, le développement d’une infrastructure de communication et l’essor des nouvelles technologies<br />
est dans une phase émergeante. La plupart de la population vit dans des appartements avec de sérieux<br />
problèmes d’espace et peu d’installations de télécommunications. Les prix des ordinateurs et les tarifs du<br />
téléphone sont également relativement élevés et freinent l’expansion du télétravail. Les centres de travail<br />
sont généralement perçus comme présentant un fort potentiel pour résoudre ces problèmes.<br />
Le marché Internet est, toutefois, en pleine expansion : il se chiffrait à près de 8 millions de dollars en <strong>1997</strong><br />
et devrait s’élever à 42 millions de dollars d’ici 2001. L’estimation des télétravailleurs potentiels est<br />
actuellement de 0,5 à 1% de la population active, et au cours des cinq prochaines années ce chiffre pourrait<br />
dépasser les 3%. En 1998, le gouvernement a lancé la Stratégie nationale pour l’informatisation et la mise en<br />
œuvre rapide de la société de l’information, afin de bâtir la société de l’information en Roumanie et de se<br />
préparer à rejoindre l’Union Européenne. Cette stratégie s’articule autour d’une série d’objectifs à court,<br />
moyen et long terme jusqu’en 2005, et ambitionne de développer l’infrastructure d’information nationale,<br />
l’industrie NTIC (surtout l’industrie logicielle) ainsi que les ressources humaines et institutionnelles.<br />
Slovénie 32<br />
30 Extrait d’une présentation de la Pologne par Andrvej Maciejzcvk dans le projet de rapport sur le télétravail transfrontalier - Transborder<br />
<strong>Telework</strong>ing (op cit.)<br />
31 avec la contribution d’Adrian Toia.<br />
117
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
T<strong>and</strong>is que les journaux ont rapporté des cas de télétravail ‘high-tech’, cette évidence reste très limitée.<br />
Parmi les personnes bénéficiant d’une éducation supérieure, le taux de pénétration des PC est élevé (75%),<br />
75% d’entre eux ont accès à l’Internet depuis leur domicile, et 5 à 6% travaillent à domicile. La technologie<br />
n’est pas considérée comme une barrière au développement, mais plutôt le fossé existant – en termes de<br />
compétences technologiques - entre les jeunes gens et les personnes âgées, la population urbaine et rurale, et<br />
selon le niveau d’éducation. Selon les termes du code du travail actuel, qui existe depuis très longtemps, le<br />
télétravail est considéré comme du travail à domicile et n’est pas couvert.<br />
Bon nombre de dirigeants s’opposent au télétravail. Ils n’apprécient guère ce concept à cause de la perte de<br />
contrôle qui en découle et du manque de confiance en leurs salariés. Les ordinateurs sont utilisés dans des<br />
emplois non conventionnels pour contrôler la production et tout manque de performances conduit à un<br />
licenciement. Mieux protéger les télétravailleurs pose problème, de même qu’il est difficile d’évaluer dans<br />
quelle mesure les télétravailleurs sont réellement indépendants, plutôt que ‘quasi indépendants’ sans<br />
bénéficier toutefois de la protection légale des employés.<br />
3.15.2 Le travail à distance aux Etats-Unis<br />
Les Etats-Unis sont toujours une nation leader dans le domaine du télétravail au niveau du nombre de<br />
télétravailleurs. L’essor des nouvelles technologies aux Etats-Unis est considérablement en avance par<br />
rapport à la plupart des autres pays et le marché du travail faiblement réglementé, de même que l’esprit<br />
d’entreprise très développé qui règne dans ce pays, contribuent à cette position.<br />
D’après les résultats d’une nouvelle étude basée sur le rapport d’IDC de 1999, intitulé “U.S.Residential<br />
Telecommunications Survey in 1999” 33 (Etude des télécommunications résidentielles aux Etats-Unis), 27,4%<br />
de tous les foyers américains ont indiqué avoir travaillé depuis leur domicile dans une certaine mesure, soit<br />
en tant que télétravailleurs, salariés travaillant en dehors des heures de service, ou gérants d’entreprise basés<br />
à domicile. « Chacun de ces segments exige un ensemble de services de télécommunications unique en son<br />
genre et dispose de différentes ressources financières », déclare Dana Thorat, analyste du programme<br />
Residential Telecommunications Services chez IDC. « Le segment constitué par des salariés travaillant après<br />
les heures de bureau peut rechercher des extensions de services de communication d’entreprise sophistiquées<br />
pour pouvoir poursuivre leur travail journalier à domicile, t<strong>and</strong>is que les gérants d’entreprise basés à<br />
domicile veulent paraître plus professionnels et cacher le fait qu’ils gèrent une entreprise depuis chez eux. »<br />
Certains employeurs peuvent financer tout ou partie des dépenses de télécommunications de leurs employés<br />
travaillant à domicile après les heures de travail, t<strong>and</strong>is que les chefs d’entreprise à domicile font<br />
extrêmement attention à leur budget lorsqu’ils achètent des produits et des services de télécommunications.<br />
L’étude d’IDC a montré que le taux de pénétration des PC et l’accès à l’Internet tendent à être plus élevés<br />
pour les ménages travaillant à la maison par rapport à la moyenne des foyers américains. L’analyse, par IDC,<br />
d’un échantillon de foyers américains indiquent qu’en 1999, un peu plus de la moitié des foyers possédait un<br />
PC. Par ailleurs, la pénétration des activités en ligne parmi les foyers américains a augmenté, pour passer à<br />
30% - soit une hausse par rapport aux 25,5% de l’année dernière. « Clairement, les consommateurs<br />
souhaitent être en ligne et le PC est actuellement l’équipement d’accès principal », explique Amy Harris,<br />
analyste du programme Residential Telecommunications Services d’IDC.<br />
Pour ce qui est du nombre de télétravailleurs aux Etats-Unis, ce dernier est passé à 15,7 millions mi 1998,<br />
d’après les résultats d’une étude publiée par Cyber Dialogue, une société de conseil de New York 34 . Ces<br />
données sont également proches des prévisions de l’américain Jack Nilles, souvent appelé le Père du<br />
32 Extrait d’une présentation de la Slovénie par Franc Treek dans le projet de rapport sur le télétravail transfrontalier - Transborder <strong>Telework</strong>ing (op<br />
cit.)<br />
33 Basé sur une étude téléphonique de 1 500 foyers en février et mars 1999. Les résultats complets sont disponibles auprès de Dana Thorat:<br />
dthorat@idc.com<br />
34 http://www.cyberdialogue.com/press/releases/telecommuting.html<br />
118
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
télétravail 35 . Le télétravail est défini comme du travail à domicile pour le compte d’un employeur extérieur<br />
pendant les heures normales de travail, pour un minimum d’un jour par mois ou plus. Ces résultats sont basés<br />
sur des interviews de 2 000 Américains de plus de 18 ans, finalisés au mois de juillet. D’après les auteurs, les<br />
résultats indiquent que le télétravail est très dynamique et étroitement lié au niveau de l’emploi dans<br />
l’économie ainsi qu’à l’impact gr<strong>and</strong>issant des ordinateurs et de l’Internet. Ces données révèlent qu’alors que<br />
la tendance à la croissance du télétravail a fluctué quelque peu pendant les années 1990, le nombre de<br />
télétravailleurs utilisant un PC et se connectant en ligne depuis leur domicile a augmenté considérablement.<br />
L’étude indique également que l’Internet contribue à transformer radicalement la façon dont les travailleurs<br />
se connectent à leurs employeurs, donnant naissance à de nouvelles relations de travail, telles que les PME<br />
qui ont fortement besoin de télétravailleurs expérimentés pour répondre à leurs besoins de productivité<br />
lorsque l’économie est forte.<br />
L’étude sur Cyber Dialogue a identifié trois catégories de télétravailleurs : les salariés à temps complet, les<br />
travailleurs contractuels et les employés à temps partiel qui télétravaillent de façon informelle. Les employés<br />
à temps plein qui télétravaillent se chiffrent désormais à 7,4 millions de télétravailleurs. Ces salariés<br />
travaillent depuis leur domicile en moyenne 18 heures par semaine, ou environ 2,5 jours par semaine. Près de<br />
la moitié sont employés par de petites entreprises ayant moins de 100 salariés, t<strong>and</strong>is que 1,8 million (24%)<br />
travaillent pour de gr<strong>and</strong>es entreprises employant 1 000 salariés ou plus.<br />
Plus de 90% des 4 millions de télétravailleurs contractuels indiquent qu’ils travaillent pour des entreprises de<br />
moins de 100 employés. Aucun d’entre eux n’a indiqué qu’il travaillait avec de gr<strong>and</strong>es entreprises<br />
employant 1 000 salariés ou plus. L’important segment des 4,3 millions de travailleurs à temps partiel qui<br />
télétravaillent de façon informelle est peuplé essentiellement de retraités et de femmes au foyer qui tirent<br />
parti de l’économie de l’emploi à plein temps pour compléter leur revenu en travaillant à domicile. Dans ce<br />
segment, près de trois individus sur quatre sont des femmes, de loin le ratio le plus élevé des trois segments<br />
de télétravail. On a constaté que ce groupe utilisait peu les nouvelles technologies et était plus le fait d’une<br />
forte économie que de l’adoption des PC et de l’Internet.<br />
Sur le plan démographique, l’âge des télétravailleurs, en 1998, était d’environ 42 ans, avec de plus fortes<br />
probabilités qu’il s’agisse de femmes (51%) que d’hommes. Ces télétravailleurs ont fait état d’une revenu<br />
moyen par foyer de 45 200 dollars. Les salariés à plein temps ont plutôt tendance à être des hommes (57%)<br />
et légèrement plus jeunes, et gagnent plus ($49 500 dollars). Les télétravailleurs contractuels sont eux aussi<br />
plutôt des hommes (58%) et gagnent 46 700 dollars par an, t<strong>and</strong>is que les salariés à temps partiel<br />
télétravaillant de façon informelle sont un peu plus âgés et gagnent moins d’argent (34 500 dollars).<br />
La tendance du télétravail à long terme indique que 18 millions d’adultes américains pourraient télétravailler<br />
d’ici l’an 2000, en fonction du niveau global de l’emploi dans l’économie à cette époque. Une économie<br />
forte pourrait conduire à plus de télétravail, mais les télétravaillleurs ne travailleront à leur domicile qu’à<br />
temps partiel, conformément au contexte de la tendance observée depuis longtemps aux Etats-Unis.<br />
3.15.3 Le travail à distance au Japon<br />
Le travail à distance au Japon date d’une suite d’expérimentations de bureaux satellites réalisée à la fin des<br />
années 1980, bien qu’un essai technologique sur le travail à distance réalisé par NEC en 1984 soit souvent<br />
cité comme étant la première incursion dans ce domaine. Nés de la bulle économique, les premiers ensembles<br />
de bureaux satellites se caractérisaient par des installations coûteuses et des gadgets technologiques, mais<br />
peu d’attention était accordée aux processus de travail et aux questions soulevées par le travail à distance en<br />
matière de ressources humaines. A l’heure actuelle, seul le secteur institutionnel a manifesté de l’intérêt pour<br />
les installations de télétravail, t<strong>and</strong>is qu’il n’y a eu aucune implication au niveau des pouvoirs publics. Avec<br />
l’avènement de la récession économique au début des années 1990, l’intérêt des entreprises est descendu en<br />
35 http://www.jala.com/ustcforecast.htm<br />
119
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
flèche, se traduisant par la fermeture de nombreux bureaux satellites, qui étaient à l’époque essentiellement<br />
regroupés dans les faubourgs de Tokyo et qui représentaient une douzaine de sites.<br />
Depuis 1995, cependant, on a constaté une résurgence de l’intérêt pour le télétravail au Japon, à la fois de la<br />
part du gouvernement et du secteur privé. Cet intérêt a coïncidé avec une incroyable hausse des ventes<br />
d’ordinateurs domestiques, 1995 étant l’année où Windows 95 a été lancé sur le marché japonais, 1996<br />
l’année où les serveurs et les comptes Internet se sont décuplés et <strong>1997</strong> l’année du multimédia et du marché<br />
SoHo. Le secteur privé a renouvelé son intérêt envers le télétravail suite à une prise de conscience croissante<br />
de l’importance des nouvelles technologies dans une économie mondiale extrêmement concurrentielle et en<br />
raison du besoin pressant des dirigeants de repenser les méthodes de travail et les processus de l’entreprise.<br />
Les entreprises japonaises commencent à repenser leur approche de la façon dont elles embauchent,<br />
compensent, évaluent et rivalisent sur le marché turbulant du travail et des affaires. Contrairement à la vague<br />
initiale de projets pilotes de bureaux satellites visant à réduire les trajets et les coûts des bureaux, et au<br />
nouveau développement des affaires, la période actuelle se caractérise par un intérêt croissant porté aux<br />
efforts domestiques et à l’évolution des méthodes de travail.<br />
D’après Wendy Spinks 36 , le principal défi se situe au niveau de l’encadrement japonais, qui doit apprendre à<br />
gérer la diversité. L’avenir du télétravail japonais en dépend et malgré toutes les tendances socioéconomiques<br />
qui renforcent l’adéquation du télétravail en tant que partie intégrante de la solution<br />
emploi/entreprise, le télétravail salarié restera une pratique marginale jusqu’à ce que les sociétés japonaises<br />
s’adaptent à la diversité. De même, les pionniers dans ce domaine ont de fortes chances de se trouver parmi<br />
les individus travaillant à leur compte, les entrepreneurs du marché SoHo et les PME.<br />
Alors qu’une définition du terme télétravail prédomine au Japon, une définition générique commune est qu’il<br />
s’agit d’un nouveau style de travail recourant aux nouvelles technologies pour réaliser un travail dans des<br />
lieux de travail alternatifs. Dans leur <strong>Telework</strong> White Paper (1998), l’association des bureaux satellites du<br />
Japon a classé le télétravail en termes de types de travailleurs, d’installations utilisées, de zones<br />
géographiques affectées et de fréquence.<br />
Bien qu’aucune étude formelle n’ait été réalisée sur le télétravail, l’association a évalué, en <strong>1997</strong>, le nombre<br />
de télétravailleurs parmi les cols blancs. Elle a découvert qu’en 1996, le nombre de cols blancs travaillant à<br />
plein temps s’élevait à 809 000 individus (soit 5% de l’ensemble des cols blancs travaillant à plein temps),<br />
dont 680 000 (4,2%) étaient des télétravailleurs réguliers. Des pronostics ont également été faits pour l’an<br />
2001, indiquant qu’en 1999, environ 2,09 millions d’individus (7,9%) télétravailleraient, soit un chiffre<br />
beaucoup plus élevé qu’en Europe, qui n’a pas été comparé à ceux des Etats-Unis. Il est fort probable que si<br />
les employés autres que les cols blancs, les salariés à temps partiel et les travailleurs indépendants étaient<br />
inclus à ces chiffres, ces derniers augmenteraient substantiellement.<br />
Quatre évolutions importantes sont survenues dans le télétravail japonais par rapport à l’année dernière :<br />
1. Le Ministère des Postes et des Télécommunications (MPT) a organisé sa 5 ème journée nationale du<br />
télétravail le 14 juin 1999. Ces journées sont organisées sur une base semestrielle et ont généralement lieu<br />
en mai /juin et en octobre/novembre. La première s’est déroulée au mois de mai <strong>1997</strong>. Visant à<br />
sensibiliser l’opinion sur le télétravail au Japon, l’activité principale de cette conférence d’une demijournée<br />
a consisté à mettre en exergue les questions importantes dans le domaine du télétravail et à faire<br />
un rapport sur les cas de télétravail spécifiques. Cette année, l’événement a été animé par Seiko Noda,<br />
Ministre des Postes et des Télécommunications. Fait inhabituel dans les cercles politiques japonais, Seiko<br />
Noda est non seulement une femme, mais elle n’a que 38 ans. Depuis qu’elle a commencé à exercer ses<br />
fonctions, elle a travaillé pour s’assurer que les applications en réseau, notamment le télétravail, figurent<br />
36 Des informations générales supplémentaires sur le télétravail au Japon, plus particulièrement en relation avec le 4 ème Groupe de Travail<br />
International sur le Télétravail, peuvent également être obtenues auprès de Wendy Spinks: spinks@jiu.ac.jp. Wendy Spinks nous a fourni les passages<br />
de cette sous-section.<br />
120
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
en bonne place dans l’agenda MPT 37 . Parmi les autres intervenants, citons le Professeur Keiko Kiyohara,<br />
chargé de la recherche liée au travail sur un programme pilote de télétravail en cours de réalisation à la<br />
Cité des Sciences de la ville de Keihanna, non loin de Tokyo.<br />
2. Autre évolution de bon augure pour l’évolution du télétravail japonais : la création d’une association<br />
académique dédiée au télétravail : la Japan <strong>Telework</strong> Society (J@TS). Elle a été inaugurée le 5 juin 1999,<br />
par le professeur Takashi Ohnishi de l’université de Tokyo, qui a été choisi comme intervenant pour<br />
l’inauguration par quelques 130 participants. La Society a débuté par une conférence d’une journée où<br />
une vingtaine d’articles sur le télétravail japonais ont été présentés. J@TS a l’intention de créer un<br />
journal, d’organiser des réunions hors ligne régulières et d’étoffer sa page d’accueil 38 , qui en est<br />
actuellement à ses débuts.<br />
3. Troisième évolution, également très récente : la mise en place d’un corps de liaison intergouvernemental<br />
pour le télétravail. Lancé le 16 juin 1999, ce groupe de liaison sera chapeauté par le bureau politique du<br />
Ministère des Postes et des Télécommunications. Des personnalités de haut niveau provenant de toutes<br />
sortes de ministères et d’agences gouvernementales seront impliqués. La mission principale du groupe<br />
sera de coordonner la politique gouvernementale relative au télétravail. Il s’agit d’un rare exemple de<br />
coopération entre différentes branches du gouvernement central.<br />
4. Le Ministère japonais du travail a l’intention d’établir un "Centre de conseil et d’expérimentation du<br />
télétravail " (nom provisoire) sous les auspices du ministère japonais du télétravail. Ce projet financé par<br />
le gouvernement, qui devrait être opérationnel mi-juillet 1999, sera hébergé par l’association des bureaux<br />
satellites du Japon (qui devrait bientôt être rebaptisée l’Association du Télétravail du Japon) et offrira<br />
trois domaines principaux de services :<br />
• Un "coin de consultation" où les entreprises et les salariés intéressés par la mise en place d’un<br />
programme de télétravail mais n’étant pas encore certains de vouloir s’engager, peuvent rendre visite à<br />
des experts provenant du terrain et discuter avec eux. Les questions peuvent également être posées par<br />
fax ou par mél<br />
• un "coin d’expérimentation" où les visiteurs peuvent voir des vidéos d’études de cas sur le télétravail<br />
et aussi expérimenter eux-mêmes le télétravail<br />
• une page d’accueil distincte, qui hébergera une liste des ressources et des informations. Elle est<br />
actuellement en cours d’élaboration, mais des mises à jour peuvent être trouvées sur la page d’accueil<br />
existante de l’association. 39<br />
3.16 Les principales activités de télétravail européennes en 1998-99<br />
3.16.1 L’Agenda du télétravail européen<br />
L’Agenda du télétravail européen 40 a été élaboré pour maximiser l’impact des efforts de recherche européens<br />
et du support disponible pour le changement structurel (surtout grâce aux mesures du Fond social européen<br />
telles que le programme ADAPT), ainsi que les impacts des activités liées à la législation du travail et à la<br />
pratique de l’emploi. Il s’agit d’une combinaison tout à fait unique qui ne peut être réalisée qu’à l’échelon<br />
européen et par le biais des institutions de Bruxelles.<br />
L’Agenda du télétravail européen, en plus de rassembler ces trois instruments de mise en œuvre de la<br />
politique, focalise également des ressources limitées sur un petit nombre d’événements et d’activités chaque<br />
37 La page d’accueil de MPT se trouve à l’adresse suivante : http://www.mpt.go.jp<br />
38 http://urban1.ues.rcast.u-tokyo.ac.jp/www/telework/cover.htm<br />
39 http://egg.tokyoweb.or.jp/soajhome/index.htm<br />
40 http://www.eto.org.uk/agenda<br />
121
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
année, afin de maximiser les impacts et les synergies pouvant être réalisés. Ainsi, en 1998-99 les ressources<br />
ont été concentrées sur des événements d’envergure européenne de haut niveau et à fort impact, qui<br />
reflétaient la tendance générale du télétravail dans la vie professionnelle de nombreux européens et ont<br />
contribué à concrétiser ces changements.<br />
3.16.2 Le troisième atelier international du télétravail - Turku, Finl<strong>and</strong>e, septembre 1998<br />
Lors de l’atelier international du télétravail de 1998, le troisième de la série, on a pu constater une certaine<br />
maturité dans la façon dont les questions et les évolutions ont été traitées. Ce phénomène était évident<br />
pendant les trois premières journées des ateliers académiques, dans les journaux, ainsi que lors de la<br />
conférence du dernier jour 41 .<br />
Les sessions de l’atelier étaient articulées autour du thème ‘les environnements de télétravail’, illustrant<br />
l’idée que les questions du télétravail étaient éclectiques et figuraient en bonne place sur les agendas – de la<br />
planification du transport jusqu’à la régénération rurale, en passant par l’innovation des entreprises et le<br />
travail flexible. Cet état de fait s’est reflété à de nombreux niveaux et dans les nombreuses perspectives<br />
disciplinaires à partir desquelles les intervenants ont abordé le sujet.<br />
La session sur ‘L’environnement du groupe de travail’, par exemple, a cherché à traiter l’importance du<br />
‘contexte de travail’ pour les travailleurs à domicile et les ‘équipes virtuelles’. Tout en reconnaissant la<br />
flexibilité offerte par les nouvelles technologies, les intervenants ont également parlé d’un impératif :<br />
comment ‘la téléprésence’ peut recréer les réseaux sociaux qui se nouent dans les lieux de travail<br />
traditionnels – des réseaux qui permettent le partage de l’information, tout en fournissant support et conseil.<br />
La session sur ‘L’environnement d’apprentissage et de développement’ a attiré l’attention du public sur un<br />
autre exemple d’une approche plus mûre du télétravail. Il a été remarqué que, souvent, les entreprises doivent<br />
traiter beaucoup de questions et sont confrontées à de nombreux problèmes, tout à fait distincts de ceux liés<br />
au télétravail. De plus, dans le cadre de la prise de décisions sur le changement d’organisation et les<br />
nouvelles méthodes de travail, nombre d’alternatives (autres que le télétravail) peuvent mériter d’être prises<br />
en considération, telles que la ré-ingénierie des process ou la sous-traitance. Les décisions sur les options de<br />
télétravail peuvent donc dépendre des mérites relatifs des programmes de changement alternatifs.<br />
Une évolution récente du travail flexible a attiré beaucoup d’attention : celle du travail mobile. Pour la<br />
plupart des gens, l’utilisation de technologies telles que la téléphonie mobile et les ordinateurs portables,<br />
équipés de modems et dotés de messagerie électronique, caractérise une forme émergente de télétravail. Les<br />
données présentées à Turku ont illustré que, de fait, le travail mobile peut croître plus rapidement que le<br />
télétravail traditionnel à domicile ou dans un centre. Un autre point encore plus intéressant a été soulevé par<br />
une étude réalisée en Norvège. L’étude a indiqué que le travail mobile et le travail à domicile peuvent se<br />
renforcer mutuellement – en d’autres termes, plus les individus adoptent le travail mobile, plus ils ont de<br />
chance d’entreprendre du travail à domicile également (et vice versa).<br />
A l’avenir, pour de nombreux travailleurs, la méthode de travail la plus flexible peut donc impliquer un<br />
équilibre entre le travail à domicile, le travail au bureau et à l’extérieur et la visite de clients, de fournisseurs<br />
et d’autres partenaires commerciaux. Reconnaître la façon dont les différentes formes de télétravail peuvent<br />
se compléter mutuellement – et compléter également le travail sur site – représente une avancée prospective<br />
dans un débat se cantonnant souvent à de simples questions de substitution des trajets par la technologie.<br />
A l’instar de l’événement d’Amsterdam l’année précédente, Turku 98 s’est terminé par une journée de<br />
conférence, à laquelle sont venus se joindre des participants supplémentaires – provenant pour la plupart de<br />
l’industrie. La conférence inaugurale a été faite par la Ministre du travail finl<strong>and</strong>aise, Liisa Jaakonsaari, et –<br />
41 Un résumé des conclusions de ces quatre journées se trouve à l’adresse suivante : www.tukkk.fi/telework.<br />
122
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
via une conférence vidéo – par la Ministre du travail, Ulrika Messing. Le message politique commun était<br />
que le télétravail est amené à jouer un rôle de plus en plus important, en apportant la flexibilité aux individus<br />
et aux entreprises. Comme la Ministre Ulrika Messing l’a fait remarquer : ‘le télétravail n’est pas une fin en<br />
soi.’ La connaissance de la valeur du télétravail pour les entreprises et les individus sera un facteur clé de<br />
cette évolution.<br />
3.16.3 La cinquième assemblée européenne sur le télétravail et les nouvelles méthodes de<br />
travail– Lisbonne, septembre 1998<br />
<strong>Telework</strong> 98 s’est tenu à Lisbonne du 23 au 25 septembre 1998 et a été organisé par l’APDT (l’association<br />
portugaise pour le développement du télétravail), Portugal Telecom étant le sponsor principal. Parmi les<br />
autres sponsors figuraient la Commission européenne, Sun Microsystems, ICP (Le régulateur des télécom<br />
portugaises), IEFP (le corps du gouvernement portugais pour l’emploi et la formation professionnelle),<br />
Cisco, et Delloite. TMN (opérateur de GSM de Portugal telecom) a sponsorisé des sessions spécifiques. 42<br />
<strong>Telework</strong> 98 a été le plus gr<strong>and</strong> événement international sur le<br />
télétravail jamais organisé en Europe, et probablement dans le<br />
monde. Plus de 500 participants venant de 23 pays différents y ont<br />
participé, un peu plus de la moitié venant du Portugal. La<br />
Sc<strong>and</strong>inavie, l’Italie et l’Espagne, avec le Portugal, ont représenté<br />
plus de 75% de tous les participants.<br />
La couverture médiatique dans les pays parlant espagnol a été<br />
remarquable. Les deux principales chaînes télévisées du Portugal,<br />
SIC et RTP, ont fourni une couverture complète de l’événement, et la<br />
dernière a interviewé en direct le Comité d’Organisation lors d’un<br />
programme d’actualités diffusé aux heures de gr<strong>and</strong>e écoute. Rede<br />
Globo (GNT), la principale chaîne brésilienne, a également dépêché une équipe sur place. Tous les journaux<br />
d’actualités générales et économiques du Portugal ont couvert l’événement.<br />
Après avoir écouté plus de 60 intervenants, la principale conclusion de l’assemblée a été que le télétravail est<br />
désormais considéré comme un outil d’intervention horizontal majeur, capable de façonner tous les secteurs<br />
économiques. Il a été trouvé que la véritable innovation engendrée par le télétravail est l’attitude<br />
conceptuelle qui le sous-tend, orientée par les récentes évolutions dans les télécommunications et les<br />
nouvelles technologies. Différents exemples de travail à distance utilisant des technologies traditionnelles ont<br />
également été cités.<br />
Cinq domaines principaux ont été traités lors de l’assemblée, avec des sessions d’une journée se déroulant en<br />
parallèle :<br />
1. Emploi<br />
Dans cette session, "vers une nouvelle société du travail", quatre thèmes principaux ont été abordés :<br />
i) Les nouvelles opportunités d’emploi créées par le télétravail et les nouvelles méthodes de travail<br />
introduites par la société de l’information, en mettant l’accent sur leurs implications dans le domaine de la<br />
gestion de ressources humaines<br />
ii) Le cadre légal et contractuel de la téléactivité -- ici, les conclusions principales ont suggéré que de<br />
nouvelles réglementations ne sont pas toujours indispensables pour couvrir le télétravail<br />
iii) Le rôle du dialogue social dans le développement du télétravail<br />
iv) Les perspectives futures du télétravail, présentées dans le contexte global d’une discussion sur le passage<br />
à une nouvelle société de travail.<br />
42 http://www.teleman.pt/telework98<br />
123
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
2. Télémédecine<br />
Outre l’explication des concepts basiques de la télémédecine, des aspects génériques tels que la planification<br />
et la gestion de la télémédecine dans un hôpital ont été présentés. Une attention particulière a été accordée<br />
aux questions telles que la téléformation médicale, la télésurveillance des signes médicaux<br />
(électrocardiogramme, pression sanguine, poux, etc.), la téléconsultation et le télédiagnostic. Parmi les autres<br />
aspects spécifiques couverts, notons l’utilisation des cartes à puces par les patients, de systèmes électroniques<br />
tels que des bases de données et des bibliothèques médicales dans les écoles de médecine.<br />
3. Individus ayant des besoins spéciaux<br />
Le télétravail peut améliorer l’autonomie et le développement personnel de différents types de personnes<br />
ayant des besoins spéciaux : les chômeurs, les prisonniers, les personnes âgées, les personnes h<strong>and</strong>icapées et<br />
ceux vivant dans des endroits éloignés. Les nouvelles technologies peuvent, de fait, inverser le processus<br />
d’exclusion de ces groupes. Des cas de mise en œuvre réussie de réseaux de centres et de clubs pour<br />
personnes âgées ont été décrits. Des références détaillées ont été données sur le télé-apprentissage en tant que<br />
moyen permettant d’intégrer les enfants et les adolescents h<strong>and</strong>icapés ou souffrant d’une maladie grave.<br />
4. Le cadre technologique<br />
Les principales conclusions de cette session ont été que l’utilisation fructueuse du télétravail impliquait la<br />
mise en place d’une infrastructure technologique adéquate, ainsi que de bonnes procédures d’organisation et<br />
de gestion. Il a été prouvé que des entreprises virtuelles sont devenues une réalité et que l’Internet est un<br />
catalyseur important du changement actuel de paradigme. Le concept de Chaîne de Valeurs de Porter, lancé<br />
dans les années 1980, a été l’objet d’un renouveau d’intérêt avec des évolutions telles que l’extranet. Il a<br />
également été question des outils d’importance vitale pour sécuriser le commerce électronique, notamment<br />
de l’initiative récente lancée par VISA, consistant à établir le protocole SET pour les transactions<br />
électroniques. Plusieurs aménagements de bureau à domicile ont également été présentés pendant cette<br />
session.<br />
5. Nouvelles organisations<br />
Les caractéristiques des entreprises de télétravail ont été résumées comme suit :<br />
• Rapides : le télétravail accélère le développement du produit et son introduction sur le marché, tout en<br />
permettant une interaction directe avec les clients<br />
• Plates : contrairement aux structures hiérarchiques<br />
• flexibles: la flexibilité du télétravail réduit les coûts tout en motivant les travailleurs et en améliorant<br />
leurs interactions. De nombreuses tâches peuvent être réalisées soit à domicile, soit au bureau, ou à partir<br />
de tout endroit disposant d’un accès au réseau.<br />
• justes: par exemple, l’ouverture et la transparence, avec l’égalité des chances<br />
• libres : libre d’innover, de développer, de rechercher de nouveaux marchés et de développer de<br />
nouveaux produits et services, libéré des contraintes du temps, du lieu et de la convention.<br />
3.16.4 La Semaine européenne du télétravail, novembre 1998<br />
La Semaine européenne du télétravail est le pivot de nombreuses activités qui perdurent tout au long de<br />
l’année et permettent de mieux comprendre le concept du télétravail et sa mise en œuvre. Si bon nombre<br />
d’autres activités cherchent à attirer l’attention du public et des médias, le regroupement des actions en<br />
matière de télétravail pendant une seule et même semaine permet aux participants de renforcer leurs<br />
messages à plusieurs niveaux. C’est pour apporter son soutien à l’industrie, aux administrations et aux autres<br />
124
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
organisations intéressées dans ses activités que la DGXIII a lancé la première Semaine européenne du<br />
télétravail en 1995.<br />
ETW’98 s’est déroulée du 2 au 9 novembre 1998. Cette quatrième année de l’ETW a remporté un vif succès,<br />
avec plus de 150 événements organisés partout en Europe, dont 70 événements majeurs dans 11 pays. La<br />
participation directe a été estimée à plus de 13 000 personnes (13 470). Plus de 50 000 bulletins<br />
d’information de la Semaine européenne du télétravail ont été publiés, couvrant trois numéros dans 4 langues<br />
(anglais, français, allem<strong>and</strong> et Italien).<br />
En tant qu’événement médiatique, <strong>Telework</strong> <strong>Week</strong> 98 et le télétravail en particulier ont attiré l’attention de<br />
20 à 30 millions d’européens, au travers de toutes sortes de journaux, magazines, publications<br />
professionnelles, radios et chaînes de télévision européennes (environ 180 communiqués de presse,<br />
programmes radiophoniques et télévisés, notamment BBC World Radio, RAI, etc.). Plus de 500 articles et<br />
références dans la presse ont été enregistrés, avec au moins autant qui n’ont pas été contrôlés. Des rapports<br />
ont également été publiés dans les médias américains sur la Semaine européenne du télétravail. Cette année à<br />
été témoin d’une interaction spéciale avec le Canada, qui a organisé sa première journée nationale du<br />
télétravail (le 4 novembre) pendant l’ETW.<br />
La deuxième cérémonie de remise des prix du télétravail européen a été organisée à Bruxelles le 6 novembre<br />
1998 dans le cadre de l’ETW. Sept catégories ont été représentées et plus de 150 représentants des sphères<br />
économiques, sociales, politiques et académiques ont participé à la cérémonie. Cet événement a été diffusé<br />
sur le web et plus de 2 000 individus (2 406) ont voté via l’Internet pour partager leurs votes avec un jury<br />
d’experts ainsi qu’avec les représentants présents à la cérémonie pour élire les vainqueurs.<br />
La Semaine européenne du télétravail a reçu le soutien de ses organisateurs et sponsors dans toute l’Europe.<br />
Le cadre de coopération et le concours du prix du télétravail européen ont pu être réalisés grâce à la DG XIII<br />
de la Commission européenne et à ses partenaires clés : Toshiba, France Télécom, Cisco, Telecom Italia et<br />
Siemens. Toshiba a participé en 1998 pour la deuxième fois. Aux Pays-Bas, Toshiba est également l’un des<br />
membres fondateurs du Netherl<strong>and</strong>s <strong>Telework</strong> Forum (NTF) et, en tant que tel, a déjà été impliqué dans les<br />
activités néerl<strong>and</strong>aises entourant la promotion du télétravail depuis longtemps. Parmi les activités<br />
promotionnelles, notons une campagne articulée autour du slogan “Comment vous rendez-vous au travail”,<br />
début 1996.<br />
Les principaux partenaires de la semaine du télétravail en 1998 étaient :<br />
<strong>European</strong> Commission<br />
France Télécom est également impliquée dans les activités de l’Association Française du Télétravail et des<br />
Télé-activités (AFTT). Bien que partenaire officiel pour la première fois, France Télécom avait activement<br />
participé aux semaines du télétravail précédentes en sponsorisant des événements et en publiant une édition<br />
spéciale d’un million de cartes téléphoniques.<br />
125
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
CISCO est un nouveau partenaire. Malgré la réputation de longue date de la société en tant que spécialiste de<br />
l’Internet et des réseaux eu égard à son rôle dominant dans le domaine des routeurs IP et des nœuds Internet,<br />
peu d’Européens connaissent CISCO. La semaine du télétravail a contribué à une meilleure compréhension<br />
de son rôle et de ses produits en tant qu’acteur de premier plan dans la construction de la société de<br />
l’information.<br />
Telecom Italia a permis d’inscrire le télétravail en bonne place dans l’agenda en Italie. En sa qualité<br />
d’important organisateur et sponsor national en <strong>1997</strong>, Telecom Italia a décidé de participer en tant que<br />
partenaire officiel en 1998, afin de fournir un cadre complet pour les activités de télétravail en Italie,<br />
travaillant, pour ce faire, en étroite collaboration avec des experts italiens du télétravail et en particulier avec<br />
l’ETD.<br />
SIEMENS a également participé à la Semaine européenne du télétravail pour la deuxième fois, en qualité de<br />
partenaire officiel. Les intérêts de SIEMENS ont été représentés directement par un groupe de télétravail<br />
spécifique à Munich.<br />
Le support de la semaine du télétravail a été canalisé et coordonné par Martech International ainsi que par les<br />
membres du projet <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Development. L’assistance au niveau du contact dans les médias a<br />
été fournie par Pinacle, une alliance pan-européenne entre des agences RP indépendantes, et Newsdesk, un<br />
bureau d’informations sur l’Internet destiné aux journalistes, essentiellement dans les domaines de<br />
l’informatique, de l’Internet et des télécommunications<br />
Un rapport complet sur l’ETW ’98 et le 1998 <strong>Telework</strong> Awards est fourni dans l’annexe 1. 43<br />
3.16.5 Le télétravail lors de la Conférence sur les technologies de la Société de l’Information,<br />
Vienne, décembre 1998<br />
La session "Nouvelles méthodes de travail" a eu beaucoup d’impact lors de la conférence IST (Information<br />
Society Technologies). Cet événement, qui n’est autre que la<br />
principale convention annuelle présentant les programmes<br />
IST en Europe, a attiré une foule de plus de<br />
3 000 participants. ‘Work Nouveau” était le titre de l’une des<br />
premières sessions de la conférence. Elle a attiré tant de<br />
monde que de nombreux participants se tenaient debout dans<br />
la salle de conférence et que d’autres écoutaient les<br />
présentations diffusées à l’extérieur de la salle. De plus, les<br />
présentations ont été vues et écoutées par un public en ligne<br />
encore plus nombreux, à la fois par le biais de liaisons vidéo<br />
et grâce à la diffusion sur le web.<br />
La session, présidée par Maarten Botterman de la DGXIII de<br />
la Commission européenne, a débuté et s’est terminée par des clips vidéos de la cérémonie de remise des prix<br />
“<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Awards 1998”. Horace Mitchell, Directeur d’<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online et Directeur<br />
de programme du <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Development a effectué la première présentation – Nouvelles méthodes<br />
de travail en Europe: un instantané – en mettant l’accent sur "la force à travers la diversité". David Leevers<br />
de BICC a exploré le thème de La présence virtuelle : communications de groupe intégrées dans le secteur<br />
de la construction, présentant les résultats des projets du quatrième programme-cadre. Hermann Maurer,<br />
directeur de l’Institute for Information Processing <strong>and</strong> Computer-Supported New Media, basé en Autriche, a<br />
fait le point sur les technologies actuelles et émergentes et en matière d’expérience dans Gestion et transfert<br />
de la connaissance : des questions clés de la société de l’information. Pour conclure la session, Larry Taylor<br />
43 voir également http://www.etw.org/98<br />
126
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
de TTP Communications a présenté des idées attrayantes concernant le futur des communications mobiles -<br />
Services nouveaux.<br />
Plus tard, pendant la première journée de la conférence, Victor Deconinck, le présentateur d’actualités en<br />
multiplex de la télévision néerl<strong>and</strong>aise a accueilli "Le débat sur l’emploi" – avec des experts de renom<br />
couvrant les différents aspects sociaux, économiques et technologiques du travail, qui se sont rencontrés lors<br />
d’un débat télévisé en direct. Ces experts ont été invités à répondre à des interventions de différentes<br />
personnes - des travailleurs et des décideurs – ayant vécu des expériences concrètes, et ont été défiés par les<br />
opinions d’une vaste audience n’hésitant pas à participer. Parmi les experts qui sont intervenus dans le débat<br />
ont figuré Luc Soete, professeur d’économie internationale à l’université de Maastricht ; Willy Buschak,<br />
secrétaire confédéral de l’<strong>European</strong> Trade Union Federation (ETUC); ainsi que Joan Majó, de l’Institut<br />
Catalan de Tecnologia, président du groupe de travail de l’Information Society Forum sur "L’emploi et les<br />
postes de travail". Parmi les contributions du marché, notons celle de Donald MacDonald, président national<br />
du syndicat UK Communication Workers Union (CWU) ; Joop van Putten, directeur de la NBBS Travel<br />
Agency of the Netherl<strong>and</strong>s ; Rudi Weissmann, de TISS (Travel Information Software Systems) en<br />
Allemagne et John Taylor d’AGORA, un ancien salarié de BT. Staffan Hildebr<strong>and</strong>, de Suède, a présenté son<br />
film The Future of Work (l’avenir du travail).<br />
Tout au long de la conférence, le salon très affairé a été l’occasion de présenter un certain nombre de projets<br />
triés sur le volet du quatrième programme-cadre, notamment le service <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online. La<br />
conférence IST de 1999 s’est tenue à Helsinki, du 22 au 24 novembre 1999. 44<br />
3.16.6 La Journée européenne du télétravail, Bruxelles, juin 1999<br />
La Journée européenne du télétravail du 1er Juin 1999 45 a donné l’occasion de présenter la politique actuelle<br />
de la Commission européenne et ses activités d’information et de stimulation relatives au télétravail, ainsi<br />
qu’une avant-première du Rapport européen sur le télétravail de 1999.<br />
Toutes sortes de parties prenantes ayant un intérêt constructif pour le télétravail européen ont participé à la<br />
Journée d’information. Le personnel de la Commission impliqué dans les activités de télétravail était<br />
notamment présent, ainsi que des activistes régionaux, des participants à des projets nationaux et<br />
internationaux relatifs au télétravail, des coordinateurs des événements de télétravail nationaux des années<br />
précédentes, sans parler d’autres acteurs tels que des fournisseurs intervenant à l’échelon européen, des<br />
représentants des partenaires sociaux et d’importants représentants d’organisations nationales.<br />
La première partie des débats de la journée a été consacrée à faire le point sur les activités de télétravail et<br />
connexes en Europe mi-1999. Cette mise à jour a englobé une introduction au télétravail et au support actuel<br />
et futur de la commission, mettant l’accent sur le nouveau programme des technologies de la société de<br />
l’information et les mesures clés à prendre. Elle a traité des nouvelles méthodes de travail et de commerce<br />
électronique ; a proposé une vision de la société élaborée par l’Information Society Forum par rapport au<br />
développement de l’emploi dans le contexte de la société de l’information émergente ; un rapport sur les<br />
évolutions de la politique de DGV, ainsi que des informations concernant le support des Fonds structurels et<br />
le 5 ème programme-cadre.<br />
Dans l’après-midi ont été annoncés <strong>Telework</strong> <strong>Week</strong> 1999 46 et la cérémonie de remise des prix ‘1999<br />
<strong>Telework</strong> Awards 47 ’ . Cet événement a été suivi par une présentation des technologies permettant le<br />
télétravail, s’inspirant largement du travail réalisé dans le cadre du 4 ème programme-cadre qui touche<br />
44 Les détails de la conférence se trouvent à l’adresse suivante : http://www.cordis.lu/ist98 <strong>and</strong> http://www.ist99.fi.<br />
45 Un rapport complet sur la Journée d’Information, publié par la DGXIII-C de la Commission européenne, peut être téléchargé à l’adresse suivante :<br />
http://www.eto.org.uk.<br />
46 http://www.etw.org<br />
47 http://www.etw.org/awards.htm<br />
127
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
maintenant à sa fin. Finalement, deux événements majeurs de l’Agenda du télétravail européen du mois de<br />
septembre ont été présentés : le 4 ème atelier international du télétravail se déroulant cette année à Tokyo, au<br />
Japon 48 , et la 6 ème assemblée du télétravail et des nouvelles méthodes de travail européens se tenant à Aarhus,<br />
au Danemark. 49<br />
3.16.7 Evolution du télétravail européen – activité de dissémination européenne<br />
Les objectifs globaux du projet ETD (<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Development), soutenu par le programme ACTS<br />
de la Commission européenne dans le cadre du quatrième programme-cadre pour la recherche et les<br />
développements technologiques, sont :<br />
1. d’élargir le concept et l’impact du télétravail afin d’englober également :<br />
• le télécommerce et le commerce électronique : les entreprises faisant des affaires par voie électronique<br />
• le travail de groupe à distance : des entreprises, des individus et des gouvernements coopérant par voie<br />
électronique<br />
2. devenir un agent important et un ‘facilitateur’ permettant de faire évoluer l’agenda et de passer de la<br />
phase de recherche et de discussion à l’action et à la mise en application en:<br />
• sensibilisant l’opinion publique<br />
• développant la compréhension<br />
• permettant une mise en œuvre appropriée et réussie.<br />
Le support apporté par la Commission à ETD prend fin mi-1999 et il n’existe pour le moment aucun<br />
programme concret concernant sa poursuite. Toutefois, le site web et ses services associés (se trouvant à<br />
l’adresse suivante : http://www.eto.org.uk) continueront à servir de nombreux utilisateurs en Europe et dans<br />
le monde entier. N’hésitez pas à surveiller la sortie des nouvelles annonces sur ce site !<br />
Au cours des trois années de vie de l’ETD (1996-1999), ce projet est devenu réputé à la fois au sein de la<br />
communauté ACTS et en tant qu’acteur important et influant dans les réseaux de télétravail nationaux,<br />
européens et internationaux. Il a parfaitement joué son rôle de catalyseur des changements dans l’agenda du<br />
télétravail, permettant de passer du débat à l’action et à la mise en pratique. Une activité visant à encourager<br />
les gens à profiter des avantages sociaux a été lancée via le programme d’actions nationales de l’ETD, la<br />
stimulation des activités et le support des groupes d’intérêts, y compris des fournisseurs et des groupes<br />
d’utilisateurs, ainsi que par le biais de services en ligne et de campagnes auprès des médias.<br />
Le site Web de l’ETO enregistre plus de 200 000 ‘hits’ par mois. De nombreux individus et entreprises ont<br />
contribué à ce processus, notamment un vaste réseau de bénévoles provenant de plus de 30 pays différents.<br />
Pour ce faire, l’ETD a étendu la portée de sa couverture, en ne se cantonnant plus exclusivement au<br />
télétravail mais en intégrant le télécommerce (qui englobe le commerce électronique) et le travail de groupe à<br />
distance. L’ETD a en effet montré comment le télétravail ne peut pas être isolé des évolutions plus vastes du<br />
marché, en tant que nouvelle méthode et organisation du travail, ou en tant que partie intégrante de la<br />
dem<strong>and</strong>e des employeurs, des organisations et de la macro-économie qui cherchent à améliorer leurs<br />
performances et leur portée.<br />
Ce succès a été remporté parallèlement à l’augmentation du nombre de télétravailleurs européens, qui est<br />
passé d’environ 2 millions en 1996-7 à plus de 9 millions en 1999. Bien que ces chiffres soient moins élevés<br />
que ceux des Etats-Unis et qu’il existe une différence substantielle entre les Etats-membres et entre les<br />
différents types d’entreprises, le télétravail tend à se généraliser en Europe, dans de nombreux secteurs où il<br />
se justifie tant du point de vue institutionnel qu’individuel.<br />
48 http://www.teleworkfoundation.org<br />
49 http://www.telework99.dk<br />
128
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
4 La Commission européenne et le travail à distance<br />
4.1 Cadre de la politique européenne<br />
Depuis plus de cinq ans, la Commission européenne élabore des stratégies destinées à instaurer une société<br />
de l'information en Europe. Cet effort s'appuie principalement sur la libéralisation des télécommunications et<br />
la politique sociale. Les autres piliers de ces stratégies sont la mise en place des conditions nécessaires aux<br />
nouvelles activités, un soutien continu du développement technologique et des projets pilotes, ainsi que<br />
l'information du gr<strong>and</strong> public.<br />
La Commission européenne s'est intéressée au télétravail dès 1989, dans le cadre du programme de recherche<br />
RACE (Research <strong>and</strong> Development Programme in advanced communication technologies for Europe –<br />
RMC, Comité pour le programme de recherche et de développement sur les technologies de pointe des<br />
télécommunications pour l'Europe) sur les technologies de communication. Il s'agissait alors d'évaluer les<br />
risques (d'exclusion) et les opportunités (de décentralisation) résultant de l'impact économique de l'évolution<br />
des communications dans les zones rurales et les régions isolées. L'analyse stratégique réalisée par la<br />
DG XIII en collaboration avec la DG VI (agriculture) dans le cadre de la réforme de la Politique agricole<br />
commune (PAC) a révélé que le télétravail était un facteur potentiel de création d'emplois dans les zones<br />
rurales.<br />
Ces résultats ont conduit à la mise en œuvre du programme ORA (Opportunities or Applications of<br />
Information <strong>and</strong> Communication Technologies in Rural Areas – Applications des technologies de<br />
l’information et de la communication dans les zones rurales) RTD (Research <strong>and</strong> technological development<br />
– RDT, recherche et développement technologique), en assocation avec l'initiative du Fonds Structurel<br />
LEADER I, en vue de soutenir les initiatives locales et rurales pour l'emploi. C'est dans ce contexte qu'ont<br />
été lancés les premiers programmes de recherche axés sur le télétravail : PATRA (concernant les aspects<br />
sociaux et psychologiques), MITRE (étude du télétravail d’un point de vue professionnel) et SYNERGY<br />
(ECTF), un projet à l’origine de maints consensus et prises de conscience.<br />
Avec la publication, en 1993, du livre blanc Growth, Competitiveness, Employment, the Challenges <strong>and</strong> Way<br />
Forward into the 21st Century, la Commission européenne définit les priorités qui feront autorité au cours<br />
des prochaines années pour préparer l’Europe à une nouvelle forme de société : la société de l’information.<br />
Le principal souci exprimé dans ce livre blanc est le travail. L’augmentation phénoménale du nombre de<br />
chômeurs dans l’Union européenne accentue la nécessité de prendre en considération un nouvel élément. À<br />
l’origine de la généralisation du télétravail, un ensemble de mesures de stimulation et d’actions de recherche,<br />
lancées par la Commission européenne 50 en 1994, associent le passage de l’Europe à une société de<br />
l’information à la nécessité d’une plus gr<strong>and</strong>e souplesse de l’emploi.<br />
S’appuyant sur l’opinion émise dans ce livre blanc, selon laquelle « la multitude d’opportunités de création<br />
de nouveaux services liés aux activités culturelles, de production, de consommation et des loisirs suscitera<br />
l’apparition de très nombreux emplois nouveaux… », un groupe d’industriels européens de haut niveau a<br />
proposé au Conseil un plan d’action destiné à assurer la création de nouveaux emplois en Europe dans les<br />
meilleurs délais. Ce plan, tout d’abord adopté en 1994 51 , indique que sur les dix principales mesures à mettre<br />
en œuvre pour instaurer la société de l’information, le télétravail est la plus importante. Il a été mis à jour en<br />
1996 sous le nom de « Rolling Action Plan » (plan d’action relais) 52 , suite au succès rencontré par les<br />
50 “<strong>Telework</strong> 1996: Actions for stimulation of transborder telework <strong>and</strong> research cooperation in Europe; Final Report”, (« Télétravail 1996 : mesure<br />
visant à stimuler le télétravail transfrontalier et la coopération pour la recherche en Europe, rapport final ») DGXIII B, avril 1996 (OPCE: CD-94-96-<br />
695-EN-C)<br />
51 “Europe’s way to the information society: An Action Plan” (La voie européenne vers la société de l’information : plan d’action), COM(94)347, 19<br />
juillet 1994<br />
52 “Europe at the forefront of the Global Information Society: Rolling Action Plan” (L’Europe à la pointe de la société de l’information globale : plan<br />
d’action relais), COM(96)607, 26 novembre 1996. Disponible sur le site http://www.ispo.cec.be<br />
129
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
mesures de libéralisation du secteur des télécommunications et de mise en place du 4 e programme-cadre<br />
(1995-98), en particulier par un gr<strong>and</strong> nombre de mesures destinées à la recherche et au développement<br />
technologique en Europe, notamment le programme ACTS (nouveaux services de communication), le<br />
programme ESPRIT (développement informatique dans le cadre des changements des processus<br />
d’entreprise) et le programme Telematics Applications Programme (TAP).<br />
Les aspects sociaux du télétravail ont été développés dans deux livres verts. Le premier, Living <strong>and</strong> Working<br />
in the Information Society: People First (« Vivre et travailler dans la société de l’informations : priorité à<br />
l’homme), a été adopté dans le courant de l’année 1996. Les consultations qui ont suivi ont révélé des avis<br />
quelque peu partagés, certains pensant qu’il était préférable de laisser le télétravail évoluer naturellement et<br />
d’autres insistant sur la nécessité de légiférer pour protéger les télétravailleurs. Suite à la parution de ce livre<br />
vert, le rapport The Labour Market <strong>and</strong> Social Dimension of the Information Society (Le marché du travail et<br />
la dimension sociale de la société de l’information) 53 , également axé sur le télétravail, annonçait, entre autres<br />
dispositions, une rencontre avec les partenaires sociaux destinée à déterminer dans quelle mesure une<br />
intervention de l'Union Européenne serait bénéfique aux télétravailleurs.<br />
Le second livre vert, intitulé A Partnership for a New Organisation of Work (Partenariat pour une nouvelle<br />
organisation du travail) 54 , adopté en avril <strong>1997</strong>, a donné lieu au communiqué Modernising the organisation<br />
of work – a positive approach towards change (Modernisation de l’organisation du travail : une<br />
appréhension positive du changement) 55 , qui est à l’ordre du jour de la politique sociale. L’article Jobs in the<br />
Information Society (l’emploi dans la société de l’information) 56 , publié peu avant le sommet européen de<br />
Vienne, révélait que 500 000 postes liés à la société de l’information n’étaient pas pourvus en raison du<br />
manque de main d’œuvre qualifiée sur le marché du travail.<br />
En 1998, les États-membres acceptent de financer le cinquième programme-cadre de recherche et<br />
développement (PCRD) européen. Il en résulte pour la première fois une ligne d’action unique regroupant<br />
dans le cadre du programme thématique sur les technologies de la société de l’information, tous les travaux<br />
destinés à aider les individus à améliorer leurs conditions de travail et les entreprises à accroître l’efficacité<br />
de leur production ainsi qu’à faciliter la commercialisation des biens et services (« New Methods of Work<br />
<strong>and</strong> Electronic Commerce » - nouvelles méthodes de travail et commerce électronique).<br />
Les directives de 1999 relatives au télétravail, pour lesquelles plus de 100 propositions avaient déjà été<br />
soumises en juin 1999, visent à faciliter la compréhension des changements et des nouvelles opportunités en<br />
matière de méthodes de travail et de développement de nouvelles technologies, de nouveaux procédés et de<br />
nouveaux services, sur le lieu de travail et pour la promotion du travail coopératif, dans les murs et hors de<br />
l’entreprise.<br />
Le développement des applications de télétravail, et notamment l’amélioration des processus de production,<br />
est soutenu non seulement par le programme sur les technologies de la société de l’information mais<br />
également par les appels relatifs au thème 3 « Croissance concurrentielle et durable » (Competitive <strong>and</strong><br />
Sustainable Growth) de la ligne d’action « Produits, processus et organisation innovants » (Innovative<br />
Products, Processes <strong>and</strong> Organisation), ainsi que par la dem<strong>and</strong>e conjointe de propositions en matière de<br />
systèmes de fabrication intelligents (IMS, intelligent manufacturing systems), en particulier sous le thème<br />
« Problématiques humaines, organisationnelles et sociales » (Human/organisational/social issues).<br />
Soucieuse de sensibiliser les européens, la DG XIII a élaboré, en étroite coopération avec la DG V et d’autres<br />
services de la Commission, le premier agenda de télétravail européen en 1998. Cet agenda décrit une série<br />
d’événements clés portant sur l’ensemble des questions relatives au télétravail. Il recouvre notamment des<br />
événements sociaux, technologiques et politiques, relatifs à la recherche théorique, et des événements<br />
53 COM(97) 390, 24 juillet <strong>1997</strong>: http:// europa.eu.int/comm/dg05/info_soc/com397/97397en.pdf<br />
54 COM(97)…, avril <strong>1997</strong>/ http://www.europa.eu.int<br />
55 COM(98)592, novembre 1998 http://europa.eu.int/comm/dg05/soc-dial/labour/com98-592/com359en.pdf<br />
56 OM(98)590, novembre 1998 http:// europa.eu.int/comm/dg05/info_soc/jobopps/summen.pdf<br />
130
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
s’adressants aux télétravailleurs et aux militants du télétravail. Pris dans leur ensemble, la synergie de ces<br />
événements complémentaires contribue à offrir une image et une présence européennes cohérentes dans les<br />
débats sur les nouvelles méthodes de travail et dans le développement des technologies et des services<br />
appropriés.<br />
4.2 Contexte de la politique sociale et du travail<br />
Les directives annuelles relatives à l’emploi, adoptées en novembre <strong>1997</strong> par le Conseil européen, sont<br />
regroupées en plans d’action sur l’emploi au niveau national, les rapports de mise en œuvre étant mis à jour<br />
chaque année. Dans les rapports nationaux de 1999, les c<strong>and</strong>idats à la création d’emplois de la société de<br />
l’information seront concernés à tous les niveaux. L’accent mis sur le télétravail est principalement lié au<br />
volet « adaptabilité » des priorités du plan d’action.<br />
Le communiqué sur l’organisation du travail 57 a été adopté en novembre 1998. Son objectif est de stimuler et<br />
de renforcer les relations de partenariat en vue de moderniser l’organisation du travail. Il évoque un certain<br />
nombre de problèmes, auxquels la Commission estime que les partenaires sociaux ont tout intérêt à<br />
répondre :<br />
• diversification des relations professionnelles et nouvelles formes de travail ;<br />
• création de conditions optimales d’adoption et d’assimilation des nouvelles technologies, notamment<br />
des technologies de l’information et de la communication ;<br />
• initiatives sociales et pour l’emploi axées sur le télétravail.<br />
La particularité de la politique européenne de l’emploi est qu’il ne s’agit pas d’une politique de lutte contre<br />
le chômage. Elle repose sur une stratégie positive, visant bien entendu à réduire le chômage, mais surtout à<br />
augmenter le nombre des actifs.<br />
Les taux d’activité aux États-Unis<br />
et en Europe sont respectivement<br />
de 72 % et de 60 % et, pour que le<br />
taux européen atteigne celui des<br />
États-Unis, 30 millions de<br />
personnes doivent trouver un<br />
emploi. Cet objectif primordial<br />
devra être réalisé sans renoncer au<br />
modèle social ni au système de<br />
protection sociale que la plupart<br />
des citoyens souhaitent conserver.<br />
Toutefois, ces systèmes étant<br />
coûteux, une participation accrue<br />
de la population active faciliterait<br />
gr<strong>and</strong>ement leur financement.<br />
Europe<br />
72%<br />
60%<br />
246 m<br />
Population<br />
active<br />
+ 30 M<br />
potentiels<br />
147 M<br />
actifs<br />
72%<br />
174 m<br />
Population<br />
active<br />
127 M<br />
actifs<br />
USA<br />
Deux principaux types d’action devraient permettre de résoudre ces problèmes :<br />
a) L’établissement d’un environnement macro-économique stable, qui a conduit au lancement de l’euro afin<br />
d’éliminer la fluctuation des monnaies européennes les unes par rapport aux autres, a permis la mise en<br />
place d’un équilibre favorable au développement économique. Ce critère est d’autant plus important que<br />
57 COM(97) 390, 24 juillet <strong>1997</strong> : http:// europa.eu.int/comm/dg05/info_soc/com397/97397en.pdf<br />
57 COM(97)…, avril <strong>1997</strong>/ http://www.europa.eu.int<br />
57 COM(98)592, novembre 1998 http://europa.eu.int/comm/dg05/soc-dial/labour/com98-592/com359en.pdf<br />
57 OM(98)590, novembre 1998 http:// europa.eu.int/comm/dg05/info_soc/jobopps/summen.pdf<br />
131
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
92 % des transactions commerciales européennes sont internes et que l’euro réduit les coûts pour<br />
l’industrie d’environ 2 %, avantage non négligeable pour le bilan des entreprises.<br />
b) La stratégie européenne pour l’emploi, mise en œuvre au Luxembourg en novembre <strong>1997</strong> lors d’un<br />
sommet spécial sur l’emploi, est un programme tournant selon une périodicité prédéfinie. Par exemple,<br />
les mesures sont généralement établies à l’automne et les États-membres les commentent au début de<br />
l’année suivante. Cela conduit à une redéfinition de ces mesures, dans un mouvement cyclique<br />
d’adaptation à l’évolution des besoins et des priorités.<br />
Le processus de création d’emplois repose sur quatre piliers, chacun étant suffisamment large pour relever<br />
les défis que posent les marchés du travail et de l’emploi :<br />
1. Capacité à travailler : repose sur des stratégies actives plutôt que passives, évitant que des travailleurs<br />
ne perdent leur emploi et, surtout, le chômage de longue durée. Au niveau individuel, la capacité à<br />
travailler est l’aptitude d’une personne à s’intégrer au marché du travail.<br />
Chaque année, 18 à 20 millions de personnes perdent leur emploi et environ 4 millions de chômeurs passent<br />
dans la catégorie « longue durée ». Toutefois, un nombre comparable de chômeurs de longue durée trouvant<br />
un emploi, le total reste plus ou moins inchangé. L’objectif consiste à réduire le nombre de passages du statut<br />
de chômeur à celui de chômeur de longue durée, ce qui provoquera une diminution de cette dernière<br />
catégorie. Une série de questions sont actuellement soumises aux États-membres dans ce but. L’une d’elles<br />
propose de tirer parti des outils et des avantages de la société de l’information, à savoir la formation<br />
permanente, afin de favoriser l’adaptation de chacun à l’évolution des conditions économiques.<br />
2. Esprit d’entreprise : le retard de l’Europe est considérable dans ce domaine ; aussi est-il essentiel d’y<br />
remédier pour augmenter le nombre d’emplois. En ce qui concerne la structure de l’économie et du<br />
marché du travail en Europe, il est à signaler que seules 30 à 35 % des activités économiques européennes<br />
reposent sur les services, contre 60 % aux États-Unis.<br />
L’économie mondiale se tourne de plus en plus vers les services, creusant un écart considérable avec<br />
l’Europe, en particulier si l’on considère la délocalisation croissante de postes relatifs à la fabrication vers<br />
des pays où la main d’œuvre est moins chère.<br />
Ce problème est d’autant plus complexe que de nombreux services peuvent être mis en œuvre à l’aide des<br />
nouvelles technologies ; or nous n’exploitons pas les opportunités de création d’emplois liées à ces services.<br />
Pour pallier à cette lacune, un effort particulier est fourni pour établir une stratégie d’optimisation de la<br />
capacité de création d’emploi dans le secteur des services, notamment dans le contexte d’une société de<br />
l’information.<br />
3. Adaptabilité : cette préoccupation quant à la capacité des<br />
individus et des entreprises à faire face aux changements<br />
s’inscrit au cœur du débat sur le télétravail. Au cours des<br />
30 dernières années, l’Europe a connu trois<br />
ralentissements économiques occasionnant des pertes<br />
d’emploi, bien que le chômage ait régressé entre ces<br />
périodes.<br />
2.00<br />
1.00<br />
0.00<br />
-1.00<br />
-2.00<br />
-3.00<br />
-4.00<br />
4.00<br />
Evolution de l’industrie<br />
73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97<br />
en millions<br />
Evolution des services<br />
2.00<br />
1.00<br />
0.00<br />
-1.00<br />
-2.00<br />
-3.00<br />
-4.00<br />
4.00<br />
Tout au long de cette période, cependant, l’évolution de<br />
l’emploi dans le domaine de la fabrication a été largement<br />
négative en dépit d’une croissance fortement positive des<br />
services pour la même période.<br />
3.00<br />
3.00<br />
2.00<br />
2.00<br />
1.00<br />
1.00<br />
0.00<br />
0.00<br />
-1.00<br />
-1.00<br />
73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97<br />
In en millions<br />
132
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Ces résultats révèlent que la plupart des nouveaux emplois sont créés dans le secteur des services, t<strong>and</strong>is<br />
qu’une progression globale du marché de l’emploi nécessite une croissance du PIB supérieure à 2 %.<br />
Le problème sous-jacent de cette tendance relève de l’adaptabilité. En effet, lors des récessions, nous avons<br />
été incapables de mettre en œuvre les changements nécessaires pour faire face aux chocs externes, sans parler<br />
des difficultés internes dues, par exemple, à une concurrence sans cesse plus vive, aux nouvelles<br />
technologies, à la dem<strong>and</strong>e des consommateurs, etc.<br />
Il n’est pas possible d’imposer l’adaptabilité par des voies légales. Elle repose en effet avant tout sur les<br />
partenaires sociaux, les entreprises et les travailleurs. La modernisation de l’organisation du travail,<br />
notamment le télétravail, doit faire l’objet d’accords.<br />
L’adaptation de la population au télétravail est le défi le plus délicat à relever. Beaucoup trouvent en effet<br />
extrêmement difficile de s’adapter aux changements, à de nouveaux systèmes ou à de nouvelles méthodes de<br />
travail. Dans le cas précis du télétravail, deux problèmes fondamentaux se posent.<br />
a) Compétences : par exemple, le nombre d’européens capables d’utiliser un PC (selon le permis européen<br />
d’utiliser un ordinateur – <strong>European</strong> Computer Driving License – et de certaines autres évaluations) serait<br />
de seulement 25 à 30 millions d’actifs sur 250 millions, soit moins de 10 % de la population active. Par<br />
ailleurs, apprendre à utiliser cette technologie est très pénible pour bien des travailleurs. Sa mise en œuvre<br />
est également un problème, le modèle "plug <strong>and</strong> play" (je branche et je travaille) n’étant pas encore une<br />
réalité à part entière.<br />
b) Le télétravail est considéré comme une véritable menace pour les dirigeants d’un gr<strong>and</strong> nombre<br />
d’entreprises. Cette population est la plus réticente, car elle a l’impression de n’avoir aucun pouvoir sur<br />
les télétravailleurs. De nombreux dirigeants ont du mal à « laisser faire », non seulement en matière de<br />
télétravail, mais également pour tout ce qui concerne les nouvelles formes de travail et notamment le<br />
travail coopératif, l'aplatissement des niveaux hiérarchiques, etc. Le télétravail met également en évidence<br />
notre participation effective à l’activité de l’entreprise en termes de productivité et de sa mesure, etc.<br />
Cette transparence est perçue comme une menace par un gr<strong>and</strong> nombre de chefs d’entreprise.<br />
4. Égalité des chances : priorité politique de premier plan en matière de création d’emplois. Le nombre de<br />
femmes qui ont une activité professionnelle augmente à un tel rythme que la parité hommes-femmes<br />
devrait être atteinte entre 2010 et 2015. Cette évolution soulève de nombreuses questions, en particulier la<br />
nécessité de mettre en œuvre toutes les mesures permettant aux femmes d’accéder au marché du travail.<br />
Trois directives de la politique de création d’emplois visent à favoriser l’égalité des chances.<br />
Les directives de 1999 ont été adoptées au Conseil européen de Vienne en décembre 1998 et chacun des<br />
États-membres met à jour son plan d’action national, ce qui suppose une mise en œuvre et une évaluation des<br />
résultats des mesures de 1998. Ces estimations et ces rapports nationaux sont actuellement en cours<br />
d’analyse. La Commission pourra ainsi préparer cet été de nouvelles mesures qui seront adoptées avant la fin<br />
de l’année.<br />
Cette année, une idée nouvelle, exprimée par les chefs de gouvernement à Vienne, propose de considérer la<br />
société de l’information d’un point de vue horizontal.<br />
Le concept de société de l’information peut s’appliquer à chacun des quatre piliers fondamentaux :<br />
apprentissage et formation permanents pour l’aptitude au travail, nouveaux emplois pour l’esprit<br />
d’entreprise, adoption de nouvelles technologies dans les entreprises et dans les méthodes de travail pour<br />
l’adaptabilité et enfin, la parité hommes-femmes pour l’égalité des chances. Ces actions sont désormais<br />
intégrées aux plans d’action nationaux et analysées dans les rapports récents.<br />
Dans ce contexte, deux types d’action revêtent une importance particulière :<br />
1. Actions politiques des États-membres :<br />
133
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Suite à l’analyse d’un rapport lors du congrès de Vienne, chaque État-membre développe une stratégie de<br />
société de l’information reposant sur six axes prioritaires :<br />
i) revitalisation de l’environnement des entreprises,<br />
ii) mise en place de cadres politiques robustes et souples,<br />
iii) établissement de la société de l’information, le secteur public donnant l’exemple,<br />
iv) optimisation des technologies de la société de l’information,<br />
v) investissement dans les outils nécessaires,<br />
vi) investissement dans les domaines de l’aptitude au travail et de l’adaptabilité.<br />
Les États-membres communiquent actuellement leurs rapports à la Commission, les résultats devant être<br />
étudiés à Helsinki en décembre prochain. Il sera alors essentiel de tirer parti de l’expérience de chacun<br />
d’eux dans le but de les rapprocher au moyen d’indicateurs destinés à tester leurs performances<br />
respectives en matière d’infrastructure, d’offre de services et de développement de société d’information.<br />
2. Actions des partenaires sociaux : un communiqué sur l’organisation du travail, publié à la fin de l’année<br />
dernière, proposait l’instauration d’un processus complet. L’une des difficultés souvent évoquées<br />
lorsqu’il est question, par exemple, du temps de travail, des contrats à court terme, de la législation du<br />
travail ou de l’imposition, est que chacun de ces aspects est traité indépendamment, sans considération<br />
pour les autres problèmes à résoudre.<br />
Bien que ces aspects puissent être traités de différentes manières (par exemple, certains requièrent de<br />
nouvelles lois, d’autres un financement ; d’autres encore font simplement appel au bon sens, etc.), il est<br />
impératif de prendre en considération l’ensemble des objectifs à réaliser en termes de nouvelles formes<br />
d’organisation du travail et de modernisation des processus de travail.<br />
Le rôle principal a été attribué aux partenaires sociaux, qui sont ainsi responsables de l’élaboration du cadre<br />
de l’action. L’importance de l’organisation du travail dans le processus de création d’emplois a par<br />
conséquent été renforcée au plus haut niveau de la scène politique, tant par le présent document que par le<br />
pilier Adaptabilité.<br />
Les problèmes seront pris en charge au moyen d’un ensemble commun d’objectifs. Ainsi, chacun pourra<br />
décider de l’objectif recherché par un processus convenu. Nous avons pu constater l’efficacité du processus<br />
de convergence lorsque les États-membres ont défini, puis lancé l’euro ; aussi une méthode similaire est-elle<br />
appliquée aujourd’hui dans la stratégie de l’emploi.<br />
Il est également nécessaire de définir et de tomber d’accord sur un certain nombre de questions. La<br />
Commission propose alors certaines des actions ci-dessous, sans toutefois en interdire aucune, la décision<br />
finale étant du ressort des groupes concernés eux-mêmes.<br />
• formation,<br />
• temps de travail,<br />
• diversification des relations professionnelles,<br />
• nouvelles technologies,<br />
• implication dans le processus de prise de décision et participation financière.<br />
La Commission a dem<strong>and</strong>é aux partenaires sociaux d’agir en ce sens, de se concerter et de préparer un<br />
rapport pour la fin de l’année 1999.<br />
Le 9 juin 1999, une sorte de « séminaire de réflexion » a réuni les partenaires sociaux nationaux et européens<br />
pour étudier la question du télétravail dans une perspective d’avenir. Le télétravail concernant actuellement<br />
entre 6 et 9 millions de personnes, le moment est bien choisi pour analyser l’expérience acquise avant que<br />
cette pratique ne se rép<strong>and</strong>e plus largement.<br />
134
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Dans le même ordre d’idées, l’état actuel de cette évolution ne justifie pas une modification de la législation,<br />
bien que cela puisse s’imposer dans le futur. Les partenaires sociaux ont tout intérêt à profiter de cette<br />
opportunité pour prendre la tête du développement des concepts d’adaptabilité, de modernisation de<br />
l’organisation du travail et du télétravail.<br />
4.3 Programme de recherche européen<br />
Pour la première fois, le cinquième programme-cadre réunit en une ligne d’action (Key Action II), dans le<br />
cadre du programme thématique sur les technologies de la société de l’information, tous les travaux visant à<br />
améliorer les conditions de travail pour les individus, à accroître l’efficacité de la production des entreprises<br />
et à faciliter la commercialisation des biens et services (« New Methods of Work <strong>and</strong> Electronic Commerce »<br />
- Nouvelles méthodes de travail et commerce électronique).<br />
L’objectif de ce travail est de développer les technologies de la société de l’information. Les travailleurs<br />
et les entreprises européens, notamment les PME, seront ainsi plus compétitifs sur le marché mondial.<br />
Ils bénéficieront également d’une meilleure qualité de vie au travail. En effet, ces technologies les<br />
libéreront des contraintes des méthodes actuelles de travail et d’organisation, notamment du point de<br />
vue des distances et du temps passé dans les transports. Cela concerne tant le développement que le<br />
commerce des biens et des services, notamment sur le marché de l’électronique, et tient compte des<br />
différentes exigences du travailleur, du consommateur et de l’entreprise, ainsi que des formations<br />
requises. Ces travaux reposeront sur la prise en compte du contexte mondial, en particulier de<br />
l’évolution rapide du marché, et des facteurs socio-économiques. L’objectif sera de développer et<br />
d’imposer des pratiques exemplaires dans le travail et les affaires, d’exploiter des atouts européens<br />
tels que le paiement électronique, les cartes à puce, les systèmes mobiles, les logiciels pour la<br />
modélisation des processus de gestion, la gestion des entreprises et la protection des consommateurs.<br />
Les directives de 1999 relatives au télétravail, pour lesquelles il est possible de proposer des projets, visent à<br />
faciliter la compréhension des changements et des nouvelles opportunités dans le monde du travail et des<br />
affaires. Elles ont également pour objectif de promouvoir le développement de nouvelles technologies, de<br />
nouveaux processus et de nouveaux services tant sur le lieu de travail qu'à l'intérieur des équipes qui<br />
travaillent en mode coopératif que se soit dans ou hors de l'entreprise.<br />
Dans le cadre de la ligne d’action II, un ensemble de projets du quatrième programme-cadre a été réuni pour<br />
former un groupe centré sur les nouvelles méthodes de travail. Ce groupe exploitera les travaux de la chaîne<br />
du télétravail du programme ACTS 58 et constituera une passerelle entre les actions du quatrième et du<br />
cinquième programme-cadre. Il accueillera les nouveaux projets pris en charge par le programme IST, ainsi<br />
que les projets liés à d’autres activités correspondantes du cinquième programme-cadre et à l’élaboration des<br />
stratégies 59 .<br />
Un atelier, organisé à Bruxelles le 5 mai 1999, a réuni des projets présentés dans le cadre des programmes<br />
ACTS, ESPRIT et Telematics. Ces propositions couvraient toute la gamme des technologies et des<br />
opportunités de télétravail offertes par ces programmes, notamment l’enseignement, la formation, la<br />
conception et la fabrication. Elles s’adressaient par ailleurs aux fournisseurs, aux utilisateurs et aux réseaux<br />
de PME travaillant en équipe et au sein d’organisations virtuelles. Ces technologies et opportunités<br />
contribuent à réduire les délais de commercialisation, améliorer la qualité des produits, optimiser la<br />
productivité et l’ergonomie, et promouvoir l’exploitation des innovations. La plupart de ces résultats peuvent<br />
être vérifiés par des démonstrations et des tests en direct, d’autres par une pratique quotidienne. Les<br />
technologies mises en œuvre comprennent la téléprésence, la visioconférence, les techniques et les méthodes<br />
58 http://www.eto.org.uk/gat<br />
59 La liste actuelle des projets formant ce groupe illustre la gr<strong>and</strong>e variété des projets en cours autour du télétravail. Cette liste, ainsi que des contacts,<br />
des présentations et des rapports, sont disponibles en ligne sur le site http://www.eto.org.uk/ist-nmw.<br />
135
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
de commerce électronique et une exploitation innovante des sites internet . La quasi-totalité d’entre elles<br />
reposent sur des jeux d’outils technologiques , dont un gr<strong>and</strong> nombre illustrent une convergence généralisée<br />
vers l’amélioration de la productivité individuelle et des environnements industriels. Elles peuvent également<br />
faire appel à de nouvelles interfaces utilisateur, notamment à des applications en langage naturel ou utilisant<br />
la parole, impossibles à mettre en œuvre auparavant. Ces outils et l’évolution des st<strong>and</strong>ards associés ont<br />
gr<strong>and</strong>ement facilité la fertilisation croisée entre différents secteurs, applications, disciplines et programmes.<br />
Un rapport concernant cet atelier est disponible en ligne.<br />
Au cours de la Journée d’information sur le télétravail qui a suivi (le 1 er juin 1999) les informations issues<br />
d'un projet ont suggéré une nouvelle manière d'évaluer les opportunités et les dem<strong>and</strong>es en matière de projets<br />
de recherche sur les Nouvelles méthodes de travail du programme IST. Elles impliquent notamment une<br />
différentiation entre les points suivants :<br />
Trois types de recherche différents :<br />
− Urgente : condition clairement définie avec un résultat exploitable. Toutefois, ne constituant pas une<br />
solution immédiatement disponible, elle exige un travail ciblé de courte durée. La prise de conscience<br />
suscitée par le quatrième programme-cadre et la diffusion des résultats ont été insuffisantes jusqu’ici et<br />
nécessitent la poursuite des recherches.<br />
− Stratégique : opportunités commerciales connues ou largement escomptées avec une orientation<br />
relativement claire, en matière de développement technologique et de définition de st<strong>and</strong>ards<br />
(c’est-à-dire faisant l’objet de nombreux accords), et la capacité requise (les systèmes universels de<br />
télécommunication mobile – UMTS, Universal Mobile Telecommunication Systems – de nouvelle<br />
génération illustrent parfaitement la réunion de ces conditions). Il est probable que l’on a trop souvent<br />
comparé nos recherches antérieures avec les travaux effectués dans les autres domaines.<br />
− Différenciée : prise de recul par rapport aux tendances actuelles et adoption d’une nouvelle perspective<br />
permettant de résoudre, par des solutions originales, des problèmes parfois méconnus. Ce procédé<br />
comporte forcément certains risques et impose un marketing agressif. C’est dans ce domaine que<br />
l’Europe s’est montrée la plus faible et ce point exige une attention toute particulière.<br />
La technologie est-elle intégrée dans le monde réel du travail (c’est-à-dire le marché) ou confinée au monde<br />
de la recherche ?<br />
Il est possible qu’une part importante des travaux réalisés jusqu’à présent aient été trop exclusivement<br />
orientés vers le monde de la recherche ou les groupes d’utilisateurs. De ce fait, les liens entre le marché et<br />
ces communautés ont pu être insuffisants.<br />
La recherche a-t-elle été mise en évidence et a-t-elle fait partie intégrante du marché gr<strong>and</strong> public des<br />
années 1990 (qui n’a pas été réellement mondial) ou s’est-elle plutôt orientée vers les futurs marchés<br />
mondiaux potentiels ?<br />
Par rapport aux États-Unis, l’Europe a eu moins tendance à se projeter dans l’avenir, alors que les plus<br />
gr<strong>and</strong>es opportunités naissent de l’anticipation. Les différences fondamentales entre l’Europe et les États-<br />
Unis reflètent la réalité du marché mondial. En effet, l’Europe au sens large regroupe davantage de diversité<br />
que l’Union européenne, offrant une image plus proche du marché mondial réel que le marché américain,<br />
largement monolithique. Il en résulte pour l’Europe une multitude d’opportunités reposant sur la gr<strong>and</strong>e<br />
diversité des marchés mondiaux futurs, à condition de savoir se différencier et de ne pas se contenter de<br />
suivre le courant.<br />
De plus, le développement d’applications de télétravail centrées sur l’innovation dans les processus de<br />
production trouve un appui dans les appels relatifs au thème 3 « Croissance concurrentielle et durable »<br />
(Competitive <strong>and</strong> Sustainable Growth) de la ligne d’action « Produits, processus et organisation innovants »<br />
(Innovative Products, Processes <strong>and</strong> Organisation) ainsi que dans la dem<strong>and</strong>e conjointe de propositions en<br />
136
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
matière de systèmes de fabrication intelligents (IMS, intelligent manufacturing systems), en particulier sous<br />
le thème « Questions humaines, organisationnelles et sociales » (Human/organisational/social issues).<br />
Dans l’ensemble, la rapidité de l’évolution technologique ouvre sans cesse de nouvelles perspectives pour<br />
une pensée novatrice en matière de télétravail. La poursuite de notre effort d’innovation assurera à l’Europe<br />
une position dominante dans ce secteur.<br />
Le télétravail constituant un investissement créateur d’emploi à long terme, il nous semble essentiel<br />
d’attribuer à la recherche et au développement un budget à la hauteur de ces évolutions, également soutenues<br />
par d’autres sources telles que les Fonds Structurels.<br />
4.4 Réseaux transeuropéens de télécommunications<br />
Les réseaux transeuropéens de télécommunication (TEN-telecom, Trans <strong>European</strong> Telecoms Networks) ne<br />
font pas partie des quatrième et cinquièmes programmes-cadre RDT. Il constituent une action de stimulation<br />
de l’investissement dans le cadre du chapitre sur les réseaux transeuropéens (Trans <strong>European</strong> Network) du<br />
traité de Maastricht. L’objectif principal de cette action étant de stimuler le déploiement à gr<strong>and</strong>e échelle des<br />
réseaux transeuropéens de télécommunication, elle peut intervenir dans le déploiement de projets après la<br />
phase de recherche, là où un financement supplémentaire de la part de la Commission est souhaité. Il se<br />
trouve que les partenaires engagés dans certains des projets TEN en cours ont également participé à des<br />
projets de recherche et à des mesures spéciales dans le cadre du quatrième programme-cadre. Le<br />
développement de structures transeuropéennes pour le télétravail apparaît comme un facteur clef pour le<br />
regroupement futur du marché européen et la compétitivité des entreprises. Actuellement, un certain nombre<br />
de ces projets concernent le télétravail.<br />
Le budget total accordé aux projets TEN-Telecom est relativement peu élevé : il représente en effet 25 à<br />
30 millions d’euros par an. Les objectifs globaux de cette action consistent à favoriser le lancement<br />
d’applications de télécommunication et de services génériques transeuropéens, en démontrant que les<br />
infrastructures utilisées peuvent faciliter la transition vers la société de l’information de plusieurs manières :<br />
• en renforçant le marché interne ;<br />
• en aidant les régions à travailler conjointement par le biais d’un renforcement de la cohésion<br />
socio-économique ;<br />
• en démontrant que l’utilisation des technologies de la société de l’information permet de faire face à de<br />
nouvelles opportunités d’action et d’emploi.<br />
Les réseaux TEN-Telecom ont été établis en 1994 à la suite d’un certain nombre d’actions préparatoires<br />
préconisées par le traité de Maastricht et le Rapport Bangemann. En 1995, des directives financières pour les<br />
projets TEN et la publication des mesures relatives à la directive Euro-ISDN ont permis de relier tous les<br />
projets TEN-Telecom à la première plate-forme de services multimédias disponible. Cette évolution a fait<br />
apparaître la nécessité d’intégrer les applications à différents réseaux (par exemple RNIS, RTCP, mobile,<br />
satellite, autres réseaux à haut débit, etc.) interopérables. De nouvelles directives, adoptées courant <strong>1997</strong>,<br />
définissaient un nouvel environnement de travail avec les principales caractéristiques suivantes : un<br />
déploiement total sur le marché, des relations de partenariat entre les secteurs public et privé, et des domaines<br />
d’intérêt public pouvant justifier un financement supplémentaire par la Commission.<br />
Les domaines d’activité des réseaux TEN-Telecom sont définis par ces directives. L’accent est mis<br />
particulièrement sur les applications présentant un intérêt public élevé, telles que le télétravail, les services de<br />
télécommunication pour les PME, le télé-enseignement, le transport, l’environnement, la culture et la santé.<br />
Une autre série de projets concerne les services génériques fonctionnant conjointement et offrant des outils<br />
communs pour différents types d’applications telles que le courrier électronique, mais également les outils<br />
multimédias et d’autres services comme les systèmes de paiement, etc. Le soutien financier du programme<br />
TEN-Telecom doit être considéré comme un catalyseur permettant de faire face aux risques plutôt que<br />
comme un moteur.. En général, 50 % du financement peut être attribué aux études commerciales et de<br />
137
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
faisabilité. Toutefois la contribution totale ne doit pas être supérieure à 10 % du coût total du projet, ce coût<br />
comprenant la mise en œuvre réelle.<br />
Pour bénéficier d’un soutien dans le cadre du programme TEN-Telecom, les projets doivent :<br />
• être en mesure de répondre aux besoins des utilisateurs, c’est-à-dire que les utilisateurs ou leurs<br />
représentants doivent participer aux projets ;<br />
• être opérationnels, c’est-à-dire que toutes les activités RDT doivent avoir été menées à bien pour que le<br />
projet soit prêt à la commercialisation, ou du moins pour les étapes initiales du lancement ;<br />
• être économiquement viables, c’est-à-dire que bien qu’il s’agisse de domaines publics, les conditions de<br />
mise en œuvre doivent être réunies et offrir une perspective de durabilité, par exemple grâce à des<br />
engagements financiers à long terme de la part des organismes publics, des estimations réalistes des<br />
revenu provenant des utilisateurs, etc. ;<br />
• bénéficier d’un soutien ferme de la part des partenaires publics et privés. Dans le cas du télétravail, par<br />
exemple, les organismes représentatifs des PME devraient s’associer aux organismes publics et privés<br />
concernés pour soutenir le projet ;<br />
• avoir un caractère transeuropéen, c’est-à-dire que les participants doivent être répartis dans plusieurs<br />
pays.<br />
L’un des objectifs de TEN-Telecom est de définir un cadre technique, opérationnel et juridique éprouvé<br />
permettant à un gr<strong>and</strong> nombre d’entreprises et d’autres organisations d’intégrer harmonieusement les réseaux<br />
de télécommunication transeuropéens. Ce cadre devra inclure les réseaux européens des centres d’appel et de<br />
service offrant des emplois proches du domicile des travailleurs dans les zones rurales et urbaines, les<br />
réseaux européens de centres d’affaires offrant des équipements de télétravail aux professionnels itinérants,<br />
ainsi que les entreprises virtuelles européennes dont les employés sont des télétravailleurs répartis dans<br />
plusieurs pays.<br />
L’objectif final est de créer des structures ouvertes pour le télétravail international, convenant aux<br />
travailleurs indépendants et aux petites entreprises. Ces structures devront offrir des communications fiables<br />
et sécurisées, et apporter les garanties nécessaires en matière de protection des données, d’assurance, de<br />
sécurité sociale et de droit du travail. Ce ou ces environnements devront garantir des échanges multimédia<br />
entre :<br />
• les individus et leur domicile,<br />
• les réseaux virtuels d’entreprise,<br />
• Internet et les services avancés à haut débit (reposant sur l’ATM),<br />
• les liaisons radiotéléphoniques avec les terminaux mobiles.<br />
Les premières estimations en cours portent notamment sur la faisabilité technique, la facilité de gestion et<br />
l’acceptabilité pour tous les partenaires sociaux concernés (en particulier les télétravailleurs susceptibles<br />
d’utiliser les équipements) et l’engagement d’un nombre important d’entreprises à utiliser conjointement un<br />
ou plusieurs environnements de télétravail transeuropéens.<br />
4.5 Fonds structurels<br />
La participation de l’Union européenne au soutien de l’aménagement structurel par le biais de Fonds<br />
Structurels se monte à environ 30 000 millions d’euros par an. Il existe quatre Fonds Structurels différents :<br />
le Fonds européen de développement régional (FEDR), le Fonds social européen (FSE), les fonds pour le<br />
secteur agricole et la pêche, et le Fonds de cohésion.<br />
Alors que les fonds de recherche sont gérés par la Commission, ce n’est pas le cas de la plupart des fonds<br />
structurels. Seuls 9 % dépendent de l'Union Européenne, la plupart étant gérés par les États-membres, voire<br />
par les régions. Certaines initiatives de l'Union mettent l’accent sur les nouvelles méthodes de travail, par<br />
exemple dans le programme Employment NOW (New employment Opportunities for Women - nouvelles<br />
138
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
perspectives d’emploi pour les femmes). Le télétravail est mentionné dans la description de l’un des quatre<br />
thèmes prioritaires, à savoir la conciliation du travail et de la vie de famille. Cela impose l’élaboration de<br />
mesures destinées à lutter contre certains effets négatifs tels que l’isolement et la perte de protection sociale.<br />
Toutefois, les initiatives les plus importantes sont proposées dans les programmes LEADER, ADAPT et<br />
EMPLOYMENT.<br />
Pour compenser les différences entre les régions en termes de développement de nouvelles technologies IST,<br />
l’article 10 du FEDER et l’article 6 du FSE définissent l’application du concept de société de l’information à<br />
la vie réelle des régions comme une priorité. Pour ce faire, le domaine des applications et services innovants<br />
est prioritaire pour les actions pilotes, dont le télétravail est souvent un composant important.<br />
4.5.1 L’initiative LEADER<br />
LEADER signifie Liaisons Entre les Actions pour le Développement de l’Économie Rurale. La participation<br />
financière de l'Union a été fixée à 1 755 millions d’euros, dont 900 millions sont attribués aux régions<br />
d’objectif 1 (présentant un retard de développement). L’initiative LEADER I a été établie dans le but de<br />
rapprocher le traitement des FSE des projets de recherche de la Commission, et notamment ORA en 1990 et<br />
1991. LEADER II s’applique à la planification des fonds structurels de 1994 à 1999.<br />
L’initiative LEADER couvre des zones géographiques de taille limitée et présentant une forte identité<br />
régionale. Elle repose sur l’engagement de la population, des sociétés, des associations et des autorités<br />
locales. Une appréhension multisecteur intégrée permet de stimuler l’élaboration de stratégies de<br />
développement adaptées aux caractéristiques des zones concernées.<br />
Quatre des huit points essentiels relatifs aux zones rurales 60 concernent le télétravail : activités et emplois,<br />
migrations et intégration sociale ou professionnelle, évolutions technologiques, compétitivité et accès aux<br />
marchés.<br />
Plusieurs projets liés au télétravail ont débuté dans le cadre des « programmes d’innovation rurale »<br />
(mesure B), de la « coopération internationale » (mesure C) ou du réseau européen pour le développement<br />
rural (mesure D). Ils sont présentés dans l’annexe 2.<br />
La notion de développement rural est souvent considérée comme un développement intégré et durable,<br />
destiné à englober les dimensions sociales, culturelles, économiques et environnementales dans un contexte<br />
de diversité géographique. Un gr<strong>and</strong> nombre d’auteurs de projets dans le cadre de l’initiative LEADER ont<br />
tenté de traiter des questions relatives aux nouvelles méthodes de travail utilisant les NTIC, avec quelques<br />
succès et de nombreux échecs. Au cours du séminaire européen sur les nouvelles technologies et l’évolution<br />
de l’emploi en zone rurale, qui s’est tenu en juin 1998 aux Hébrides, sept études de cas ont été analysées et<br />
quatre modèles de gestion ont été retenus :<br />
i) utilisation des NTIC dans les activités traditionnelles, par exemple le marketing pour l’artisanat local, le<br />
tourisme, la production agricole ;<br />
ii) utilisation des NTIC pour la création d’emplois, par exemple pour les centres d’appel, ou le télétravail ;<br />
iii) application des NTIC à l’offre de services tels que les services médicaux, l’enseignement,<br />
l’administration publique, etc. ;<br />
iv) association des NTIC à la gestion des réseaux, lorsqu’ils constituent un outil de communication interne ou<br />
externe.<br />
60 Les huit points clefs définis par le réseau LEADER sont les suivants : mobilisation de la population locale et cohésion locale ; culture et identité<br />
régionales ; activités et emploi ; image de la région ; migrations et intégration sociale et professionnelle ; environnement, gestion des espaces et des<br />
ressources naturels ; évolutions technologiques ; compétitivité et accès aux marchés.<br />
139
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
D’autres efforts sont nécessaires pour rapprocher les NTIC de tous les services ou activités bénéficiant aux<br />
populations rurales. Les aspects novateurs de ces projets devraient également être soutenus par la prochaine<br />
initiative pour le développement rural, LEADER+ (2000-2006) 61 .<br />
4.5.2 Initiatives ADAPT et EMPLOYMENT<br />
Étroitement liées, les questions de croissance et de promotion de la société de l’information sont devenues<br />
des priorités élémentaires pour les FSE. Aussi le développement de nouvelles activités relatives au télétravail<br />
bénéficie-t-il d’un soutien croissant, et notamment de la part du FSE. Les projets du fonds social reposent<br />
souvent sur des expériences issues des projets du programme de recherche européen.<br />
Les initiatives ADAPT et EMPLOYMENT ont fait la preuve de leur utilité dans ce domaine. Des projets ont<br />
été sélectionnés dans un certain nombre d’États-membres dans le cadre des initiatives ADAPT, NOW et<br />
HORIZON. Plus de 100 projets du programme ADAPT ont été retenus pour poursuivre les innovations dans<br />
les domaines du télétravail, ainsi que de la coopération et du commerce à distance. Aucun d’entre eux n’est<br />
centré uniquement sur la technologie. Ils portent plutôt sur les répercussions de l’utilisation de la technologie<br />
sur la population et les entreprises, ainsi que sur les opportunités qu’elle offre en matière d’emploi et<br />
d’efficacité. En réalité, ces projets ont tendance à sous-estimer l’importance du télétravail dans le programme<br />
ADAPT.<br />
Une bien plus gr<strong>and</strong>e partie des 4000 projets d’ADAPT concerne l’adaptation des lieux de travail, des<br />
entreprises, de leurs services et de leur production suite à l’adoption des NTIC. Tous ne ciblent pas en<br />
particulier le télétravail, mais ils constituent cependant une réponse directe aux défis générés par la<br />
réorganisation du travail et la requalification de la main d’œuvre. Ils illustrent clairement la rapidité avec<br />
laquelle nous évoluons vers une situation où le télétravail ne sera plus considéré comme une exception, mais<br />
comme une forme de travail à part entière.<br />
Les États-membres ont aujourd’hui sélectionné la totalité des projets ADAPT. La plupart sont encore en<br />
cours de réalisation et les résultats seront disponibles courant 2000. Parallèlement, des activités d’intégration<br />
sont organisées au niveau des nations et de l’Europe. Ces actions ont deux objectifs : le premier consiste à<br />
inclure les résultats novateurs des projets à des programmes nationaux et, dans certains cas, régionaux ou<br />
locaux, qu’ils bénéficient ou non d’un financement du FSE. Le second but est d’analyser dans quelle mesure<br />
les futurs plans d’action nationaux pour l’emploi peuvent tirer parti des expériences antérieures. Les Étatsmembres<br />
soutiennent ce processus fondamental de différentes manières. Par exemple, la structure de soutien<br />
national d’ADAPT en Allemagne a créé un forum sur Internet relatif à ses projets de télétravail. La structure<br />
de soutien d’ADAPT dans les Fl<strong>and</strong>res planifie une série d’activités axées sur les centres d’appel.<br />
Au niveau de l’Union, le FSE a publié le document <strong>Telework</strong>: tomorrow’s form of work (Télétravail : le<br />
mode de travail de demain – ISBN 92-828-4152-9), synthèse d’une expérience menée à partir de projets clefs<br />
sur le télétravail dans le cadre de l’initiative ADAPT. Elle s’accompagne d’un catalogue réunissant<br />
100 projets relatifs au télétravail, la plupart issus d’ADAPT, et quelques uns provenant du programme<br />
EMPLOYMENT.<br />
La Commission envisage de diffuser les résultats de ces projets concernant le télétravail afin que ces<br />
expériences contribuent à une meilleure compréhension de cette forme d’activité dans l’Union européenne.<br />
Un certain nombre de tendances se sont déjà dégagées et devront être confirmées par des recherches plus<br />
approfondies.<br />
Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas la technologie mais le facteur humain qui conditionne le succès<br />
ou l’échec d’un projet de télétravail. Il est nécessaire de convaincre les chefs d’entreprise des avantages<br />
qu’ils peuvent en tirer. Les syndicats doivent prendre conscience que la transition vers le télétravail ne<br />
61 Vous pouvez obtenir des informations sur l’initiative de développement rural et les projets en cours en six langues sur le site web de l’Europe rurale<br />
http://www.rural-europe.aeidl.be<br />
140
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
modifie en aucune façon les relations entre la direction et le personnel. Les employés et les formateurs<br />
doivent accepter et comprendre les nouveaux paradigmes d’apprentissage. Le second facteur déterminant est<br />
l’amélioration de la coopération entre de nombreuses branches et structures au niveau régional, entre les<br />
PME et les gr<strong>and</strong>es entreprises, et entre les sociétés et les prestataires de services.<br />
Les projets ADAPT reposent sur la prise de conscience du fait que les PME ne se contentent pas d’attendre<br />
la transition vers le télétravail. Le concept abstrait du « télétravail » lui-même est inconnu des dirigeants et<br />
des propriétaires de PME. Cependant, cette image évolue, souvent de manière radicale, lorsque ces<br />
responsables s’intéressent aux idées nouvelles concernant les entreprises ou lorsqu’ils cherchent à gagner un<br />
avantage concurrentiel par le biais d’une utilisation accrue des NTIC, de l’accès distant aux données et au<br />
transfert électronique d’informations. Un soutien est nécessaire à tous les niveaux. Il arrive fréquemment que<br />
les petites entreprises ne soient pas suffisamment équipées pour gérer des transformations fondamentales de<br />
leurs méthodes d’organisation du travail, suite à l’introduction des NTIC en réseau. À elles seules, elles ne<br />
peuvent pas fournir la formation et l’apprentissage considérables nécessaires aux changements structurels de<br />
gestion et de culture d’une entreprise. Elles sont également incapables de garantir des services de conseil et<br />
de formation continus. La mise en œuvre du télétravail dans les PME fait appel à une approche globale et à<br />
une structure permettant de gérer ces processus en coordonnant les prestations de service. Pour bénéficier<br />
d’une assistance aussi étendue, les PME doivent offrir un point de contact unique, sous la forme d’un<br />
magasin multiservice, physique ou virtuel.<br />
Un certain nombre de promoteurs des projets ADAPT ont vu, dans l’offre de formation aux NTIC , un bon<br />
moyen de promouvoir le télétravail dans les PME et de stimuler la création d’entreprises de téléservices. La<br />
formation classique, même à distance via les NTIC, manque d’efficacité. Les entreprises ne peuvent pas se<br />
permettre de se séparer de leur personnel pour des formations de longue durée. Elles ont besoin de solutions<br />
directes pour résoudre leurs problèmes actuels.<br />
Il est nécessaire d’adapter la formation et l’apprentissage aux besoins réels des PME et de les personnaliser<br />
pour chaque lieu de travail. L’apprentissage reposant sur une approche pratique donne de meilleurs résultats<br />
qu’un accès permanent à la formation. Ainsi, la formation doit passer du statut de fournisseur de contenu à<br />
celui de mentor pour son élève. Pour relever ce nouveau défi, un certain nombre de projets ADAPT ont<br />
développé des concepts et des méthodologies d’entraînement à distance utilisant tous les types de<br />
technologies, notamment la visioconférence. En résumé, la formation doit remplacer sa stratégie orientée<br />
axée sur l’offre par une appréhension mieux adaptée à un marché axé sur la dem<strong>and</strong>e.<br />
La plupart des sociétés de télétravail sont en réalité des entreprises d’apprentissage qui mettent l’accent sur<br />
l’amélioration des communications, tirent parti de leur expérience pour élaborer de nouveaux processus de<br />
production et intègrent le travail avec la formation. En général, elles sont démocratiques, décentralisées, et<br />
s’organisent autour du travail de groupe ou d’un projet. En outre, elles sont parfaitement adaptées au<br />
commerce électronique et intègrent des processus d’apprentissage, de planification, de formation et de<br />
gestion.<br />
Le télétravail permet la collaboration entre les sociétés. Les projets ADAPT exploitent ces nouvelles<br />
opportunités pour s’associer aux chaînes logistiques existantes. Nombre d’entre elles créent des télé-réseaux<br />
d’experts dans divers domaines, offrant ainsi à leur clientèle des ressources étendues englobant<br />
connaissances, assistance et compétences en ligne. D’autres choisissent de créer des sociétés virtuelles<br />
permettant aux PME de concurrencer les entreprises plus gr<strong>and</strong>es, soit sur des marchés de niche, soit par la<br />
mise en commun de leurs ressources. Le marketing et la prestation de services tournés vers l’extérieur<br />
conduisent à la création et au développement de centres d’appels dans toute l’Europe. Les projets de<br />
télétravail ADAPT analysent l’évolution des qualifications de gestion de ces centres, ainsi que les nouveaux<br />
profils d’emploi et approches nécessaires en matière d’organisation et de formation.<br />
141
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Le télétravail peut être à l’origine de nouvelles opportunités commerciales dans une région. Il peut également<br />
constituer une plate-forme idéale pour la promotion de la collaboration entre des individus et des entreprises<br />
clefs. Les organismes représentatifs traditionnels peuvent devenir des intervenants travaillant conjointement<br />
au développement de la région. Pour aboutir, ils doivent analyser le marché et réunir les ressources de<br />
recherche et développement, de formation et de conseil pour soutenir les nouvelles entreprises et créer un<br />
environnement favorable à la création d’entreprises.<br />
La création de bureaux satellites et de télécentres offre un nombre restreint de nouveaux emplois, mais peut<br />
permettre aux dirigeants de société de prendre conscience de nouvelles opportunités. Elle mobilise les<br />
autorités locales, les partenaires sociaux, les universités régionales et le monde des affaires, peut créer de<br />
nouveaux réseaux pris en charge par les NTIC, des opportunités de télétravail et de téléformation, et peut<br />
revitaliser une région entière. Il est donc essentiel que les promoteurs du télétravail ne limitent pas leur<br />
intérêt immédiat à la création d’un télécentre et concentrent leur attention sur ces processus de coopération.<br />
Ils aideront ainsi à garantir la pérennité des sociétés et des centres à la création desquels ils ont participé.<br />
Les projets ADAPT et EMPLOYMENT-NOW démontrent que le télétravail peut respecter la parité<br />
hommes-femmes. Il peut permettre aux hommes et aux femmes d’accéder à tous les types d’emploi,<br />
notamment dans la programmation informatique, les bureaux d’assistance utilisateur, la compilation des<br />
données, la formation, la vente de biens et services, etc. Le télétravail offre également aux femmes une place<br />
sur le marché du travail sous la forme de professions indépendantes et de la création de nouvelles activités.<br />
La souplesse de cette forme de travail doit cependant s’accompagner de mesures destinées à lutter contre<br />
l’isolement social, à favoriser les structures d’accueil des enfants, à assurer une protection sociale et à<br />
maintenir le niveau des salaires.<br />
Le télétravail constitue un moyen efficace d’employer des personnes h<strong>and</strong>icapées ou invalides. Les projets<br />
EMPLOYMENT-HORIZON et EMPLOYMENT-INTEGRA illustrent l’application de deux stratégies : des<br />
campagnes conçues et ciblées pour stimuler la prise de conscience, et destinées à augmenter les offres<br />
d’emploi dans les entreprises existantes d’une part, le soutien des créateurs d’entreprise individuelle d’autre<br />
part. Toutefois, il est encore plus important de lutter contre l’isolement social des télétravailleurs h<strong>and</strong>icapés.<br />
Des contacts réguliers avec d’autres télétravailleurs, des clients et des structures techniques ou autres, peut<br />
les aider à s’appuyer sur le télétravail en vue d’une intégration ultérieure au travail en entreprise.<br />
Le télétravail offre des opportunités de travail indépendant intéressantes. Cependant, les projets ADAPT et<br />
EMPLOYMENT ont révélé que la mise en œuvre d’un plan de création d’entreprise n’est pas toujours<br />
simple. Apparemment, ni la technologie ni le télétravail en tant que méthode de travail ne sont à l’origine des<br />
principaux problèmes. En revanche, la plupart des nouveaux télétravailleurs, ayant été salariés ou chômeurs<br />
pendant un certain temps, ne dispose pas des compétences indispensables, en matière de gestion, pour lancer<br />
leur propre entreprise. Ils sous-estiment souvent les délais nécessaires avant qu’une entreprise ne génère des<br />
revenus garantissant sa viabilité ; ils ont également tendance à sous-estimer les efforts requis pour constituer<br />
une clientèle ou obtenir des financements destinés à de nouveaux investissements. Il est essentiel de<br />
s’appuyer sur un réseau solide pour devenir un télétravailleur indépendant.<br />
Jusqu’à ces derniers temps, le télétravail était considéré comme une forme de travail adaptable aux besoins<br />
des individus, permettant d’éliminer les contraintes d’espace et de temps. Cette situation est en pleine<br />
évolution. Les frontières entre la modification de l’organisation du travail et la mise en œuvre du télétravail<br />
se brouillent. Les salariés ne sont pas confrontés à des situations qui leur imposent de choisir entre le<br />
télétravail et le travail « normal ». En réalité, un nombre croissant d’entre eux recherchent à la fois un lieu de<br />
travail où ils peuvent rencontrer des collègues et la possibilité d’effectuer certaines tâches à leur domicile ou<br />
chez des clients. Dans ce domaine, le télétravail offre des conditions bénéfiques aux employés comme aux<br />
sociétés, et suffisamment souples pour satisfaire les uns et les autres. Il est évident que certaines barrières<br />
demeurent, en particulier dans les PME, et que leur suppression peut prendre un certain temps. Toutefois, la<br />
situation s’améliore, sans doute en raison du succès rencontré par l’Internet.<br />
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Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Au niveau européen, la nouvelle initiative de la Communauté, EQUAL, tirera parti des expériences<br />
d’ADAPT et d’EMPLOYMENT. Elle tiendra également compte des priorités relatives à la nouvelle période<br />
de programmation du FSE, comme le soutien des innovations et l’adaptation dans le cadre de l’organisation<br />
du travail, le développement de l’esprit d’entreprise et l’égalité des chances face au marché du travail. Le<br />
télétravail constituera un aspect de plus en plus important des projets de tous les États-membres. En effet, des<br />
associations regroupant organismes du marché du travail, institutions de formation, partenaires sociaux,<br />
sociétés et organisations non gouvernementales étudient les méthodes qui permettraient de tirer parti de<br />
NTIC sans cesse plus complexes afin de limiter la discrimination et d’optimiser l’accès au marché du travail.<br />
4.5.3 Article 10 (FEDER)<br />
En ce qui concerne la cohésion interrégionale en Europe, des statistiques récentes indiquent que les régions<br />
les plus défavorisées sont confrontées à un « vide technologique » deux fois plus important que l’écart des<br />
revenus per capita. Conformément aux priorités de l’article 10 approuvé pour la période 1995-1999, de<br />
nouvelles mesures visent à élaborer des méthodes permettant d’ajouter des innovations au plan de<br />
développement des régions défavorisées de l’Union européenne. Ces mesures intègrent notamment « une<br />
prise de conscience accrue des PME des régions les plus défavorisées en matière d’activités de<br />
développement technologique ». Plus généralement, elles concernent les implications économiques<br />
régionales des changements technologiques, comme l’a suggéré la Commission régionale du Parlement<br />
européen.<br />
L’un des domaines prioritaires pour les actions pilotes menées dans le cadre de l’article 10 du FEDER et de<br />
l’article 6 du FSE pour la période 1995-1999 est l’application du concept de société de l’information dans la<br />
vie réelle des régions par des applications et des services innovants, c’est-à-dire des initiatives régionales<br />
pour la société de l’information (RISI, Regional Information Society Initiatives).<br />
Les initiatives RISI se subdivisent en deux catégories :<br />
a) RISI 1 - développement d’un partenariat régional pour l’élaboration d’une stratégie et d’un plan d’action<br />
régionaux pour la société de l’information ;<br />
b) RISI 2 - préparation et lancement d’applications pilotes dans plusieurs régions en vue de présenter les<br />
meilleurs méthodes et de développer un savoir-faire pour le déploiement de la société de l’information au<br />
niveau des régions.<br />
La société de l’information révolutionne nos habitudes de travail coopératif et de cohabitation. Le futur<br />
bien-être économique et social des régions d’Europe dépendra en gr<strong>and</strong>e partie de leur capacité à participer à<br />
l’établissement de la société de l’information. Cette action pilote vise par conséquent à les aider à tirer parti<br />
des perspectives qui s’ouvrent à elles tout en limitant les risques d’être laissé à l’écart de cette révolution.<br />
La stratégie globale du point de l’article 10 portant sur la société de l’information consiste à poursuivre une<br />
stratégie d’apprentissage actif au sein des régions et entre elles. Cette stratégie reposera sur la stimulation,<br />
l’expérimentation, l’évaluation et la diffusion des meilleures méthodes de création des conditions<br />
socio-économiques nécessaires au développement et à la mise en œuvre du télétravail, des réseaux de PME et<br />
d’autres services et applications. Ceux-ci contribueront à leur tour au développement économique régional,<br />
en particulier dans les régions les plus défavorisées de l’Union européenne.<br />
Les projets qui entrent dans le cadre des initiatives RISI 1 (stratégie et plan d’action pour la société de<br />
l’information) s’appuient sur les expériences antérieures et suivent l’action pré-pilote, lancée en 1995, de<br />
l’initiative interrégionale pour la société de l’information (IRISI, Inter-regional Information Society<br />
Initiative) dans six régions test de l’Union (Piémont, Valence, Nord-Pas de Calais, Nord-Ouest de<br />
143
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
l’Angleterre, Macédoine Centrale et Saxe) 62 . L’objectif poursuivi globalement est de permettre aux<br />
partenariats régionaux de mieux exploiter les ressources existantes dans le développement de la société de<br />
l’information.<br />
Ces projets pilotes sont conformes à une approche interdisciplinaire et sont suivis et gérés conjointement par<br />
la DG XVI (politique et cohésion régionales), la DG V (emploi, relations industrielles et affaires sociales) et<br />
la DG XIII (télécommunications, marché de l’information et valorisation de la recherche) 63 .<br />
Les projets de l’initiative RISI 2 (applications pilotes dans plusieurs régions) centrent leur intérêt sur les<br />
régions les plus défavorisées. Ces projets ne définissent pas de services élémentaires ni d’applications<br />
génériques particuliers. Ils tentent plutôt de présenter des méthodes innovantes d’application des NTIC,<br />
validées dans le cadre des activités professionnelles et commerciales dans les régions défavorisées. L’accent<br />
est mis sur l’adaptation de technologies existantes éprouvées plutôt que sur la mise en œuvre de nouvelles<br />
techniques.<br />
4.6 ISPO : prise de conscience accrue<br />
ISPO, (Information Society Project Office ou Bureau des Projets de la Société de l’Information), qui fait<br />
partie de la DG XIII, a pour but de promouvoir la coopération et le développement de la société de<br />
l’information en Europe. Il joue le rôle d’une unité de service établie par la DG III et la DG XIII pour bâtir<br />
des passerelles entre les services de la Commission et les intervenants extérieurs travaillant sur des questions<br />
relatives à la société de l’information, notamment dans les domaines technologiques, sociaux, économiques,<br />
etc.<br />
ISPO fait partie du centre d’activité pour la société de l’information (ISAC, Information Society Activity<br />
Centre), dont le rôle consiste à stimuler la prise de conscience des opportunités et des implications du<br />
développement de la société de l’information. Pour ce faire, il organise des événements spéciaux, assure un<br />
rôle directeur dans l’organisation de conférences et la participation à d’autres conférences, ateliers,<br />
séminaires, etc. et à certains projets. L’objectif du BPSI est d’assurer une présence dans toutes les occasions<br />
où la société de l’information est évoquée, qu’elles soient ou non favorables à son développement.<br />
ISPO dirige une série de services d’information reposant sur plusieurs technologies et canaux de diffusion :<br />
• un site web (http://www.ispo.cec.be) jouant le rôle d’un magasin multiservice dans le domaine de la<br />
société de l’information ; il s’agit d’un site européen très fréquenté, qui enregistre plus d’un million<br />
d’accès par mois ;<br />
• un bulletin d’information, gratuit et disponible sous forme électronique ou imprimée ;<br />
• un service d’assistance utilisateur et d’appel gratuit.<br />
Le courtage d’idées, d’applications et de services, fonction essentielle d'ISPO, est particulièrement sensible<br />
aux exemples de méthode et aux expériences réussies pouvant être mis en application ailleurs. ISPO peut<br />
également offrir une assistance relative aux instruments de financement de la Commission. En particulier, il<br />
peut aider les nouveaux intervenants qui ont une idée exploitable, mais ne disposent pas des contacts<br />
appropriés à la Commission. ISPO assure également la collecte d’informations provenant de sources<br />
diverses, présentées sous une forme exploitable, afin de fournir des banques d’informations ouvertes. Cela<br />
suppose en outre des liaisons avec des services d’information externes et nécessite de gérer un réseau de<br />
réseaux facilitant l’accès aux informations recherchées. Décentralisées, ces sources d’informations restent à<br />
leur emplacement d’origine et sont mises à jour par des spécialistes plutôt que par ISPO.<br />
62 Pour en savoir plus sur les actions pré-pilotes IRISI, consultez le site Web http://spavalda.polito.it/<br />
63 Pour en savoir plus sur les actions pilotes RISI 1, consultez le site Web http://www.risi.lu.<br />
144
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
De plus, ISPO met en place et gère des programmes et des projets à petite échelle, dans le cadre de la<br />
promotion de la société de l’information. Le premier appel, en 1996, a donné lieu à plus de 100 propositions,<br />
dont 16 ont été financées.<br />
Enfin, ISPO assiste la DG XIII dans les actions publicitaires relatives à la semaine européenne du télétravail<br />
et d’autres manifestations qui sont inscrites au calendrier européen du télétravail.<br />
145
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
5 L’avenir du travail à distance – 1999 et au-delà<br />
5.1 Le travail arrive sur votre bureau, là où vous vous trouvez…<br />
Cette section (ou chapitre… être cohérent tout au long du document) décrit les gr<strong>and</strong>es tendances<br />
technologiques influant sur nos méthodes de travail et sur la façon dont nous gérons nos activités , en les<br />
reliant aux réalisations du programme européen IST du cinquième programme-cadre (Information Society<br />
Technologies).<br />
Le rythme auquel nous créons et adoptons aujourd’hui de nouvelles technologies est sans précédent. Ce<br />
rapport ne peut donc que fournir un instantané des principaux changements influant sur nos méthodes de<br />
travail, et tout particulièrement le travail à distance . Lorsque nous prenons des décisions concernant<br />
l’exploitation immédiate ou future des technologies, nous devons réfléchir à long terme. Ces décisions nous<br />
ouvriront ainsi des portes, au lieu de mener à une impasse. Nous commenterons donc, dans un premier<br />
temps, les principaux développements attendus au cours des cinq à dix prochaines années, tels que reflétés<br />
dans des travaux en cours et initiés dans le cadre du quatrième et du cinquième programme-cadre européen<br />
(voir section 4). Nous nous concentrerons ensuite sur la façon dont ces technologies seront utilisées et sur<br />
leur rapport avec de nouvelles méthodes de travail.<br />
5.1.1 Les gr<strong>and</strong>es tendances<br />
Ce qui arrive sur nos bureaux, dans nos foyers, dans nos voitures ou dans nos poches est, en définitive, lié à<br />
l’évolution des principales technologies : matériel informatique, capacité ou b<strong>and</strong>e passante dans les<br />
télécommunications, dimensions physiques (taille et poids des composants par rapport aux performances),<br />
intelligence et facilité d’utilisation des logiciels, et coût. Dans tous ces domaines, les progrès devraient très<br />
vraisemblablement se poursuivre au moins pendant les dix prochaines années. Dans le secteur des<br />
télécommunications, la libéralisation et la déréglementation devraient se traduire par une accélération<br />
soutenue des développements, plutôt que par une progression régulière.<br />
Le rapport prix/performances des systèmes<br />
Depuis trois décennies, les performances des ordinateurs augmentent de 20 à 30% chaque année – un facteur<br />
dont bon nombre d’entreprises ne tiennent pas compte lorsqu’elles planifient leurs investissements. Pourtant,<br />
un à deux ans peuvent s’écouler avant que toutes les phases de l’adoption d’une technologie au sein d’une<br />
entreprise – offre, décision, installation et apprentissage – n’aboutissent à son utilisation effective. Une<br />
évolution de 30% du rapport prix/performances signifie donc qu’au moment où ladite technologie sera<br />
totalement intégrée dans l’entreprise, son coût aura diminué de moitié pour des performances deux fois<br />
supérieure. De même, au bout de la période – disons cinq ans – sur laquelle nous avons justifié ce projet, la<br />
valeur de notre investissement représentera alors un sixième de son coût effectif (pour des performances six<br />
fois supérieures). Au lieu de se dire « que pouvons-nous nous permettre de faire aujourd’hui ? » ou « que<br />
pouvons-nous faire avec la technologie actuelle ? », nous devons planifier nos investissements stratégiques<br />
en nous posant la question suivante : « Que se passera-t-il lorsque la technologie coûtera dix fois moins cher<br />
tout en étant dix fois plus performante ? ». Bien sûr, nous n’avons d’autre choix que d’acheter et d’utiliser<br />
les technologies du moment aux prix du moment, mais notre approche quant à leur acquisition et leur<br />
utilisation sera radicalement différente si nous tenons compte de ces facteurs. Puisque transformer une<br />
organisation prend autant de temps, voire plus de temps, que d’apprendre et d’utiliser une nouvelle<br />
technologie, nous devons nous projeter dans l’avenir. Il nous faut notamment réfléchir sur la façon dont les<br />
marchés et la société auront réagi face à cette amélioration constante du rapport prix/performances des<br />
technologies.<br />
B<strong>and</strong>e passante et coût des télécommunications<br />
146
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Pendant la plus gr<strong>and</strong>e partie de ce siècle, le service public de télécommunications en Europe est resté entre<br />
les mains de monopoles détenus ou dirigés par les gouvernements. Ces “opérateurs” ont investi en<br />
fournissant et en optimisant des réseaux monolithiques pour offrir leurs “bons vieux services téléphoniques”<br />
à chaque foyer, à des tarifs étudiés pour amortir le coût de cette infrastructure et générer les profits<br />
considérés par leurs soins ou par leur gouvernement comme appropriés. Il était alors difficile (et dans de<br />
nombreux cas, illégal) pour d’autres entreprises de rivaliser avec ces monopoles. L’amélioration des services<br />
et la réduction de leur coût étaient donc décidées par les fournisseurs, plutôt qu’imposées par la concurrence.<br />
Aujourd’hui, la situation a déjà évolué dans une gr<strong>and</strong>e partie de l’Europe et évolue globalement dans toute<br />
l’Europe, en raison de la politique européenne en faveur de<br />
Greece<br />
la libéralisation et de la déréglementation des marchés des<br />
télécommunications. De plus, le dynamisme et les<br />
innovations de nouveaux intervenants sur le marché<br />
stimulent les investissements dans les nouvelles technologies<br />
et l’augmentation des capacités. Cependant, le rythme de<br />
cette évolution varie considérablement d’un pays à un autre,<br />
en fonction de l’interprétation locale de la politique de<br />
libéralisation - ce qui influe fortement sur l’attrait des<br />
France<br />
marchés locaux pour des investisseurs potentiels (opérateurs<br />
existants ou nouveaux). Si les changements au niveau du<br />
Ita ly<br />
USA<br />
rapport prix/performances des ordinateurs et équipements<br />
UK<br />
Spain réseau sont globalement comparables dans toute l’Europe,<br />
Germany<br />
nous ne pouvons encore en dire de même pour la b<strong>and</strong>e<br />
passante et le coût des télécommunications longue distance<br />
(voir tableau).<br />
A New Geography<br />
“D istances” betw een countries bas ed<br />
on the cost of an internation al p hone<br />
call using discounted call services,<br />
mid-1999<br />
(N ot strictly to scale - all the<br />
relationships cannot be shown in a two<br />
dimensional representation)<br />
Source: <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online<br />
Bulgaria<br />
Miniaturisation<br />
Parallèlement à l’optimisation des performances et à la<br />
réduction des coûts, un autre axe de développement<br />
important consiste à continuer de réduire la taille et le poids<br />
de toutes sortes d’appareils informatiques et de<br />
télécommunications. Si les ordinateurs de poche<br />
d’aujourd’hui sont plus performants que les machines de<br />
bureau ne l’étaient il y a cinq ans et que les systèmes<br />
d’entreprise proposés il y a dix ans, la technologie de demain<br />
intégrera encore plus de fonctions au sein d’appareils de la<br />
taille d’une montre, voire plus petits. Avec les systèmes de<br />
poche dits “wearable”, actuellement en cours de<br />
développement dans les laboratoires, nous nous “revêtirons”<br />
de notre panoplie informatique et télécoms en nous habillant<br />
le matin. Nous n’aurons donc plus à nous rappeler<br />
d’emporter notre téléphone et notre ordinateur portables. De<br />
plus, avec le système de télécommunications UMTS 64 , le<br />
successeur du st<strong>and</strong>ard européen GSM pour les téléphones<br />
mobiles d’aujourd’hui, nos systèmes portables miniatures<br />
64 UMTS : Universal Mobile Telecommunications System (système de télécommunications mobile universel). Cette technologie, qui<br />
est actuellement testée sur le terrain par d’importants constructeurs d’équipements de télécommunications mobiles, devrait être mise<br />
en application en 2001-2002. Les débits de l’UMTS, atteignant 2 gigabits par seconde, permettent des communications mobiles à<br />
une vitesse nettement plus élevée que les modems les plus rapides utilisés actuellement à domicile sur des lignes téléphoniques<br />
st<strong>and</strong>ards. Pour de plus amples informations, consultez le Forum UMTS : http://www.umts-forum.org.<br />
Légendes carte : Grèce, France, Italie, Etats-Unis, Royaume-Uni, Espagne, Allemagne – Une nouvelle géographie – Les ‘distances’<br />
entre les pays sont basées sur le coût d’une communication téléphonique internationale à tarif réduit – mi-1999 (échelle<br />
approximative – les relations ne peuvent être toutes représentées en deux dimensions) – Source : <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online.<br />
147
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
seront reliés à nos systèmes de bureau, de sorte que nous pourrons, en tant qu’utilisateurs, utiliser une seule<br />
et même approche cohérente, où que nous nous trouvions. Enfin, la miniaturisation signifie que les fonctions<br />
des systèmes peuvent être incorporées à pratiquement tous les produits que nous utilisons, y compris aux<br />
livres, magazines, vêtements et appareils domestiques, ainsi qu’à tous les aspects des voyages et des<br />
transports.<br />
Intelligence et facilité d’utilisation<br />
Après avoir fait couler beaucoup d’encre au début des années 80, le concept “d’intelligence artificielle” ou<br />
de “systèmes experts” a quelque peu perdu de son importance et les constructeurs ont hésité à appliquer le<br />
terme “intelligent” à leurs systèmes et applications. Certes, nous sommes encore relativement loin des<br />
systèmes qui seraient “généralement intelligents” dans le même sens que l’intelligence humaine. Cependant,<br />
dans le sens de “réponses intelligentes à des situations et besoins”, il est vrai que nos systèmes deviennent<br />
plus intelligents au fil des ans. Les suggestions faites par votre navigateur web actuel lorsque vous visitez un<br />
nouveau site sont un bon exemple du comportement intelligent des systèmes d’aujourd’hui. Ainsi, si vous<br />
répondez « Oui » à la question « Pour visualiser ce site correctement, vous devez télécharger le jeu de<br />
caractères XYZ ; souhaitez-vous le télécharger maintenant ? », le système localise le site proposant le jeu de<br />
caractères approprié, le télécharge et l’installe - le tout sans que vous, utilisateur, n’ayez à comprendre les<br />
processus sous-jacents. Il y a cinq ou six ans, ce type de comportement aurait été pour le moins<br />
époustouflant. Aujourd’hui, nous considérons comme un dû ce type d’interaction entre notre système et le<br />
réseau. Dans les programmes de recherche et de développement actuels, l’accent est mis sur les “agents<br />
intelligents” – des applications logicielles capables de comprendre les besoins de l’utilisateur et chargés<br />
d’explorer l’Internet pour y rechercher les éléments appropriés et communiquer les résultats de leur<br />
recherche. Autres formes d’intelligence attendues : les systèmes qui détectent le niveau d’expérience d’un<br />
utilisateur et sa compréhension d’une application, puis ajustent l’interface et le comportement de<br />
l’application en conséquence. D’autres recherches sont actuellement menées sur le développement et les tests<br />
de systèmes qui “savent” où l’utilisateur se situe, où il souhaite se rendre et quels moyens de transport sont<br />
disponibles pour ce faire, puis suggèrent les meilleurs itinéraires et, le cas échéant, se chargent des<br />
réservations et des paiements. Tous ces efforts visent à rendre les applications plus attractives et plus faciles<br />
à utiliser, tout en permettant à l’utilisateur de se concentrer sur ses propres besoins et priorités en faisant des<br />
économies de temps et d’argent.<br />
L’impact de la libéralisation sur les coûts<br />
Les coûts varient considérablement d’un pays à l’autre, ce qui peut avoir un impact sensible sur le<br />
comportement, en matière d’innovation, des salariés d’une entreprise, décideurs ou non. Les installations et<br />
les coûts internes dans la plupart des pays de l’Union européenne restent très affectés par les investissements<br />
consentis durant la période de pré-libéralisation ; par contre, la libéralisation a un impact plus immédiat sur<br />
les coûts externes. Le tableau "A New Geography" (B<strong>and</strong>e passante et coûts des télécommunications, cidessus)<br />
montre l’impact qu’ont les conditions locales (pays) sur le coût d’un service concurrentiel type –<br />
fourniture de services téléphoniques internationaux à prix réduit - pour les particuliers et les entreprises. Pour<br />
toute entreprise souhaitant tirer profit de la mondialisation, notamment du télétravail et du commerce<br />
électronique, le “coût perçu” de sa connexion avec ses clients ou ses salariés inclut celui des simples appels<br />
téléphoniques. Ce tableau illustre les écarts de coûts en Europe et entre l’Europe et d’autres régions 65 . Pour<br />
chacun des pays de l’Union européenne indiqués ci-dessous, le pays le “plus proche” en termes de réduction<br />
du coût des appels internationaux est l’Amérique du Nord, suivi par le Royaume-Uni, l’Allemagne et la<br />
France.<br />
65 La carte "New Geography" combine un certain nombre de facteurs ; dans une optique de simplicité, le tableau ne présente que les coûts des appels.<br />
148
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Coûts des appels téléphoniques internationaux à prix réduits de et vers différents pays<br />
Appel de : Vers :<br />
USA R-U Allemagne France Italie Espagne Grèce Bulgarie<br />
USA 16 18 20 25 30 39 40<br />
R-U 14 18 20 25 30 39 40<br />
Allemagne 19 19 28 33 28 48 122<br />
France 21 19 21 30 35 39 62<br />
Italie 24 23 24 27 49 58 64<br />
Espagne 27 25 28 27 34 44 50<br />
Grèce 49 50 56 59 64 69 79<br />
Bulgarie 100 112 126 125 135 136 139<br />
Source : <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online<br />
Parmi les principaux pays de l’Union européenne, celui dont le programme de libéralisation a été mis en<br />
œuvre le plus vite et avec le plus de vigueur (le Royaume-Uni) bénéficie d’un atout concurrentiel. Ce pays<br />
offre à ses citoyens et entreprises les meilleurs prix pour les appels internationaux en direction de tous les<br />
pays, tout en représentant la destination la moins chère pour la plupart des autres pays. Le fait que les Etats-<br />
Unis, en termes d’appels téléphoniques, soient “plus proches” de l’Allemagne que de la France ou de<br />
l’Espagne est un sujet préoccupant, méritant que l’on s’y attarde. L’Europe a adopté une politique unifiée en<br />
matière de libéralisation et la mondialisation croissante de la concurrence et des technologies comme la<br />
téléphonie Internet (voir ci-dessous) aboutira à une convergence des prix pour certains services. Toutefois,<br />
les conditions locales dans chaque pays continueront d’influer, au cours des prochaines années, sur les<br />
services livrés aux utilisateurs et leurs prix. Les exemples de la Grèce et de la Bulgarie montrent le type<br />
d’effort requis pour évoluer vers une parité des coûts, notamment pour les pays de l’UE dont les<br />
environnements de télécommunications sont plus restrictifs, ainsi que pour certains pays aspirant à rejoindre<br />
l’UE dans le reste de l’Europe. S’il nous est possible de communiquer par courrier électronique avec des<br />
télétravailleurs situés en Bulgarie aussi facilement et économiquement qu’avec d’autres situés au Royaume-<br />
Uni ou en France, nous prendrons toutefois le temps de la réflexion avant de leur téléphoner.<br />
5.1.2 Un scénario à moyen terme<br />
Quel sera l’impact de ces développements technologiques sur nos méthodes de travail ? A moyen terme (5 à<br />
10 ans), nous devrions constater ce qui suit :<br />
Matériels de communication bon marché commercialisés comme des consommables<br />
L’adoption rapide des téléphones portables sur le marché gr<strong>and</strong> public sera suivie par la prolifération de<br />
nouveaux appareils tirant profit de l’augmentation de la b<strong>and</strong>e passante résultant du déploiement de l’UMTS<br />
à compter de 2001. A l’instar de la téléphonie de base, cette évolution peut s’amorcer avec des appareils<br />
coûteux ciblant les dirigeants d’entreprise et autres utilisateurs professionnels. Toutefois, les tendances en<br />
matière d’investissements laissent à penser que les produits gr<strong>and</strong> public entreront plus rapidement en phase<br />
de production en série et de commercialisation. Bon nombre d’individus transportent déjà un lecteur de CD<br />
audio et un téléphone portable, auxquels vient parfois s’ajouter un appareil photo numérique. L’association<br />
de transmissions UMTS et de technologies telles que les DVD 66 et l’informatique embarquée laisse présager<br />
bon nombre d’applications attrayantes dans les domaines des loisirs et des voyages. De tels développements<br />
ont une influence commerciale, dans la mesure où ils permettent de réduire le prix des équipements et des<br />
services.<br />
66 Digital Video Disk ou Digital Versatile Disk<br />
149
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Une b<strong>and</strong>e passante plus importante pour les particuliers<br />
La diversité des approches et les nombreuses différences caractérisant les environnements réglementaires<br />
locaux signifient qu’il existera de gr<strong>and</strong>s écarts entre les différentes régions d’Europe, voire même entre les<br />
différentes régions d’un même pays, quant à l’augmentation de la b<strong>and</strong>e passante et à la réduction de son<br />
coût pour les foyers de 2000 à 2010. Dans un pays (le Royaume-Uni), l’opérateur de télécommunications en<br />
place (BT) a annoncé son intention de déployer rapidement des services ADSL 67 à l’échelle nationale, ce qui<br />
pourrait accélérer la commercialisation de b<strong>and</strong>e passante auprès du gr<strong>and</strong> public par des concurrents<br />
utilisant d’autres technologies telles que le câble. Le gr<strong>and</strong> public commençant à utiliser des systèmes de<br />
télécommunications à plus haut débit à domicile et en déplacement, il est de plus en plus évident qu’une<br />
gr<strong>and</strong>e partie des tâches professionnelles peut être réalisée n’importe où et à tout moment. Le schéma établi,<br />
à savoir travailler sur un lieu et à des heures précises, sera de plus en plus remis en question. Cette nouvelle<br />
approche facilitera également la communication entre les employeurs et leurs salariés travaillant à domicile<br />
dans d’autres pays, ce qui encouragera le télétravail transfrontalier.<br />
L’informatique et la connectivité universelle<br />
Au cours des dix prochaines années, la plupart des foyers européens devraient disposer d’une connexion<br />
Internet, fournie par une combinaison d’appareils de type PC et TV. Dans des zones de trafic intense, dotées<br />
d’une infrastructure peu coûteuse et hautes performances, d’autres applications domestiques (par ex., des<br />
réfrigérateurs et autres appareils de stockage de produits alimentaires) seront reliées et la maison sera<br />
entièrement “câblée”. Ce type de connectivité sera également courant dans les lieux publics. Les voitures,<br />
autobus, trains et avions seront, eux aussi, connectés à des fins de contrôle et d’information, et fourniront une<br />
connectivité à leurs passagers. De même, les hôtels, bars, bibliothèques et autres établissements publics<br />
proposeront à leurs clients et visiteurs des services de connexion, ainsi que des systèmes d’accès publics.<br />
Systèmes et réseaux personnels<br />
L’ordinateur “personnel” n’est véritablement “personnel” que si un utilisateur en a l’usage exclusif et qu’il<br />
est le seul à influer sur (par exemple) les logiciels et applications utilisés. Dans le monde professionnel, les<br />
décisions en la matière sont prises par les dirigeants de l’entreprise, plutôt qu’à l’échelon individuel. Quant<br />
au PC utilisé dans un environnement familial, il est souvent partagé par tous les membres de la famille. Les<br />
futurs “systèmes personnels” seront, eux, beaucoup plus “personnels” : ils seront conçus pour être utilisés par<br />
un individu et se “formeront”, à l’usage, aux activités et capacités de leur utilisateur, se rendant ainsi plus<br />
utiles et plus faciles à utiliser. Les salariés, qu’ils travaillent à domicile, dans les bureaux de leur employeur<br />
ou sur le terrain, pourront accéder à tout moment à leurs “systèmes et réseaux personnels”, tout comme nous<br />
disposons aujourd’hui en permanence d’un agenda personnel, d’un porte-monnaie, d’argent, de cartes de<br />
crédit, etc. Les investissements et les compétences de l’individu en ce qui concerne les systèmes et réseaux<br />
personnels auront un impact sur la performance professionnelle et l’emploi. Celui-ci accentuera la tendance<br />
en faveur d’une approche plus individuelle du travail et confortera l’idée que les individus et les salariés<br />
accepteront tous de “travailler à l’endroit le plus justifié”, plutôt que de se conformer à un “schéma<br />
st<strong>and</strong>ard”. Les systèmes et réseaux personnels contribueront également à minimiser l’importance de<br />
l’emplacement géographique. D’un point de vue technologique, il sera plus facile de recruter, d’interviewer,<br />
d’embaucher et de travailler avec quelqu’un se situant à 2 000 km de vous, bien que les questions d’ordre<br />
légal, fiscal, réglementaire et culturel resteront déterminantes quant à l’application de ce concept.<br />
Les marchés en ligne des "compétences et du temps”<br />
67 ADSL = Asymmetric Digital Subscriber Line (ligne d’abonnés numérique asymétrique). Les technologies DSL permettent de<br />
transmettre des données à un débit de 2 mégabits par seconde, voire plus, sur les paires torsadées en cuivre qui relient actuellement la<br />
plupart des abonnés aux centraux téléphoniques. Avec l’ADSL, les débits varient en fonction des directions : ils sont plus élevés du<br />
central à l’utilisateur et moins élevés en sens inverse. Le débit possible du central à l’utilisateur varie également en fonction de la<br />
distance les séparant ; il est généralement de 2 Mbps pour une distance de 5 km. Le débit de l’utilisateur au central peut quant à lui<br />
atteindre 64 kbps (débit indentique à celui d’une ligne RNIS).<br />
150
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Dans le cadre des projets européens faisant partie du quatrième programme-cadre, de nouvelles approches<br />
ont été étudiées quant à la mise en correspondance de compétences personnelles et d’impératifs<br />
professionnels en ligne (voir Annexe 2). De sérieux obstacles doivent cependant être levés pour assurer le<br />
succès de ces services par delà les frontières nationales, même au sein du marché unique européen 68 .<br />
Néanmoins, en 1998 et 1999, un certain nombre de services commerciaux ont émergé, dont quelques-uns<br />
montrent des signes de réussite et de viabilité. Les plus actifs d’entre eux se situent actuellement aux Etats-<br />
Unis, où le niveau d’utilisation de l’Internet parmi les employeurs et les télétravailleurs est plus élevé qu’en<br />
Europe. Une plus gr<strong>and</strong>e "intelligence" dans les systèmes et les réseaux, associée à une familiarisation<br />
croissante avec le travail en ligne et à des écarts importants au niveau des coûts salariaux et des frais<br />
généraux en Europe (y compris en Europe centrale et de l’est), laisse à penser que des services efficaces de<br />
ce type émergeront dans les cinq prochaines années.<br />
Technologies linguistiques et coopération en ligne optimisée<br />
Les technologies linguistiques permettent déjà à tout utilisateur du web parcourant, par exemple, un site<br />
allem<strong>and</strong> de visualiser le contenu de ce site traduit dans une langue (par ex., l’anglais) de façon relativement<br />
intelligible. La vitesse, l’intelligibilité et la précision d’une telle traduction “à la volée” ne cesseront de<br />
s’améliorer et constituent un bon exemple de la façon dont un réseau peut être utilisé pour partager un<br />
système informatique hautes performances entre de nombreux utilisateurs. Les nouvelles technologies<br />
émergeant dans le cinquième programme-cadre seront capables de gérer de multiples sites web coopératifs<br />
traitant de sujets d’intérêt général et ciblant des audiences de langues, cultures et pays différents. Leur<br />
association ouvre de nouvelles perspectives aux petites entreprises et aux télétravailleurs qui pourront établir<br />
une “présence” à la fois réelle et virtuelle sur des marchés éloignés tant sur le plan culturel que<br />
géographique. Elle optimisera également la coopération en ligne et la gestion des connaissances au sein des<br />
entreprises plus importantes (multinationales) et de leurs chaînes logistiques.<br />
De nouvelles approches en matière de tarification des communications<br />
La téléphonie Internet (utilisation de l’Internet au lieu du réseau téléphonique pour les appels longue distance<br />
et internationaux) a relancé le débat sur la tarification des télécommunications. L’une des possibilités est que<br />
les utilisateurs soient soumis à des tarifs différents pour le même type de service, selon la “qualité de service”<br />
dem<strong>and</strong>ée, avec une technologie capable d’adapter différents types de tâches à différents besoins en termes<br />
de performance réseau. Par exemple, des services pourront être conçus afin que nous puissions recevoir des<br />
méls en arrière-plan à un prix très bas, payer un peu plus pour une connexion vocale simple, davantage pour<br />
la vidéo à faible débit (par ex., pour les enfants qui envoient des photos à leur gr<strong>and</strong>-mère) et un prix à la<br />
minute supérieur pour une présence virtuelle de très bonne qualité (réunions professionnelles en ligne).<br />
Toutes ces opérations seraient traitées par le réseau sans intervention de l‘utilisateur. Les équipes affectées<br />
aux projets du quatrième programme-cadre ont étudié les implications de telles approches tant sur le plan<br />
technique que sur celui de la mise à disposition.<br />
5.1.3 La technologie dans son contexte<br />
Le fait que quelque chose puisse être réalisé ne veut pas nécessairement dire qu’il le sera. Grâce aux<br />
nouvelles technologies, de nouvelles méthodes de travail sont apparues mais leur adoption dépend de<br />
facteurs sociaux, culturels, économiques, réglementaires et fiscaux, ainsi que des préférences de chacun en<br />
matière d’organisation du travail. Les pays européens utilisent ces technologies au sein des environnements<br />
de travail de façon très différente, signe de la liberté de choix et des héritages culturels et sociaux variés qui<br />
font leur richesse. Il est primordial pour les entreprises et les citoyens européens de continuer à posséder et<br />
exercer cette liberté de choix. Il faut donc poursuivre les efforts pour s’assurer que les nouveaux produits<br />
technologiques et services soient disponibles et abordables, des îles grecques aux petits villages de campagne<br />
isolés, en passant par les centres économiques de Francfort et de Londres et les économies saturées<br />
d’informations de Sc<strong>and</strong>inavie.<br />
68 Pour en savoir plus sur ces obstacles, consultez le site http://www.eto.org.uk/faq/faqtwreg.htm<br />
151
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
L’évolution des technologies et de la concurrence contribue à réduire progressivement les contraintes<br />
techniques ou économiques liées à notre façon de travailler. Ainsi, le choix des méthodes de travail et de<br />
commerce s’élargit lui aussi peu à peu. La variété des méthodes adoptées en Europe et ailleurs (voir<br />
Section 3), associée aux succès (ou aux échecs) rencontrés par les particuliers et les entreprises en matière de<br />
travail à distance , prouvent qu’il n’y a pas une seule et unique façon de procéder et un seule et même<br />
réponse à toutes les questions soulevées par ces individus. Toutefois, les faits semblent indiquer que<br />
l’innovation ‘audacieuse’ combinée aux précautions adaptées, est préférable à la résistance au changement.<br />
5.2 Cinquième programme-cadre : Etat du programme des Technologies de la Société de<br />
l’Information (IST – Information Society Technologies) à la fin du premier semestre<br />
1999<br />
L’objectif principal du programme des Technologies de la Société de l’Information (IST) est de centrer<br />
cette Société sur les utilisateurs et leurs besoins spécifiques. Il s’inscrit parfaitement dans le cadre des<br />
réglementations de l’Union européenne en favorisant la convergence du traitement de l’information, des<br />
communications et des médias et en soulignant le besoin d’interopérabilité au niveau mondial, ainsi que la<br />
nécessité de cohérence dans l’application des technologies émergentes destinées à renforcer la compétitivité<br />
des entreprises et améliorer la qualité des environnements de travail. Dans cette optique, le programme<br />
prévoit une “collaboration étroite entre les recherches et les réglementations nécessaires pour construire une<br />
Société de l’Information cohérente”. Une somme de 3,6 milliards d’euros sera attribuée au développement<br />
des Technologies de la Société de l’Information au cours des quatre prochaines années, qui viendra<br />
compléter les travaux effectués dans le cadre des programmes ESPRIT, ACTS et Telematics. L’une des<br />
quatre lignes d’action du programme sera consacrée aux ‘nouvelles méthodes de travail et de commerce<br />
électronique’ et disposera d’un budget d’environ 550 millions d’euros.<br />
Suite au premier appel d’offre pour cette ligne d’action adressé aux chercheurs en mars 1999, un premier<br />
ensemble de projets visant à instaurer de nouvelles méthodes de travail dans et entre les entreprises a été<br />
proposé. Les nouveaux travaux débuteront en janvier 2000. Jusqu’à présent, la majorité des propositions<br />
enregistrées portaient sur les actions à prendre en matière de développement de technologies au sein<br />
d’entreprises dynamiques structurées en réseau, ainsi que sur la gestion des connaissances et le travail de<br />
groupe ou coopératif . A ce stade, les projets relatifs à la conception du lieu de travail sont encore rares.<br />
Toutefois, les projets à venir devraient porter sur le développement de systèmes de partage de logiciels dans<br />
le cadre de processus de production distribués, sur la gestion des connaissances et les groupes de travail.<br />
Le second appel d’offre lancé en septembre 1999 porte quant à lui sur l’amélioration de notre<br />
compréhension du système socio-économique, sous le thème “Nouvelles perspectives pour le travail et le<br />
commerce”, et sur l’installation expérimentale des nouvelles technologies, afin notamment de promouvoir<br />
une “première utilisation” ou une “meilleure utilisation”.<br />
Un groupe de conseil a été mis en place afin d’aider la Commission à gérer de façon optimale les fonds<br />
attribués au programme des Technologies de la Société de l’Information. Ce groupe est chargé de définir<br />
des orientations générales pour le programme de travail 1999. Le programme de travail 2000 sera quant à<br />
lui finalisé avec l’aide du groupe de conseil en novembre 1999, mais ses principales orientations sont déjà<br />
définies : l’objectif sera de tirer parti des développements réalisés en matière d’intelligence en réseau et<br />
d’utilisation intuitive afin de rendre la technologie invisible et ne laisser apparaître que les services<br />
conviviaux et simples d’utilisation. Une récente étude mondiale effectuée sur 14 000 personnes montre de<br />
gr<strong>and</strong>es disparités dans la façon dont les américains et les européens considèrent la technologie : les<br />
américains semblent l’adopter plus facilement et apprécient toutes les nouveautés t<strong>and</strong>is que les européens<br />
préfèrent l’utiliser de façon transparente, une fois que ses avantages sont démontrés. Cette différence<br />
d’attitude jouera un rôle crucial dans la conception des lieux de travail dans le futur, où qu’il soient, afin<br />
d’utiliser de manière optimale les compétences des salariés européens.<br />
152
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Un réunion de consultation, qui s’est tenue en septembre 1999 sur les “lieux de travail viables” dans la<br />
future économie globale, a également contribué à attirer l’attention sur les problèmes de conception des<br />
lieux de travail, ainsi que sur les possibilités d’utiliser l’environnement existant efficacement et de réduire la<br />
consommation globale des ressources des nouvelles technologies dans ce domaine.<br />
L’évolution continuelle des technologies offre d’énormes opportunités pour changer et améliorer les<br />
méthodes de travail dans une optique de viabilité globale et d’optimisation des conditions de travail de<br />
l’individu. Les services de ligne fixe sont actuellement utilisés par environ 700 millions d’abonnés dans le<br />
monde entier. Toutefois, la téléphonie mobile supplante rapidement ce type de service. Dans certains pays<br />
européens, les abonnés au téléphone mobile sont déjà plus nombreux que les abonnés au téléphone fixe, et<br />
leur nombre total à l’échelle mondiale devrait atteindre 1 milliard d’ici à 2005. L’ordinateur de bureau est<br />
d’ores et déjà portable et devrait prochainement être transportable sur soi. Grâce à l’introduction des<br />
systèmes UMTS de 3 ème génération en Europe en janvier 2002, l’ordinateur sera également en mesure de<br />
prendre en charge l’accès au Web et les communications vidéo. En outre, l’utilisation généralisée<br />
d’interfaces vocales pour remplacer les claviers dans les environnements professionnels devrait s’accélérer<br />
en raison de l’évolution des technologies.<br />
Cependant, la domination des communications vocales sur les réseaux de téléphonie fixe et mobile est<br />
actuellement remise en cause par la croissance soutenue des communications de données, liée à l’utilisation<br />
de l’Internet. Le volume total de données échangées devrait excéder celui des communications vocales<br />
l’année prochaine. D’ici à 2005, les transmissions vocales devrait devenir une niche qui représentera moins<br />
de 10 % des communications totales. Les transmissions de données domineront le marché et le protocole IP<br />
deviendra le fondement des activités de réseau. Cette tendance est majoritairement stimulée par l’évolution<br />
des méthodes de travail. Toutefois, dans les lieux de travail, les échanges d’informations et les<br />
communications entre les salariés doivent encore être améliorés. Dans ces temps d’innovation et de<br />
changements, l’Europe doit rester à la pointe du développement technologique et de son utilisation<br />
intelligente.<br />
La montée en puissance des services de transmission de données est due à la convergence des technologies<br />
de l’information et des télécommunications, deux domaines encore bien différents il y a quelques années.<br />
Les réseaux distincts pour la téléphonie et la télévision par câble sont actuellement transformés et réunis.<br />
Dans les pays européens dotés d’un réseau de télévision par câble très dense, il est désormais possible de<br />
disposer de connexions Internet à haut débit (quelques mégabits par seconde), idéales pour le télétravail en<br />
télécentres dans des communautés résidentielles, dans des lieux de travail décentralisés ou à domicile.<br />
L’intégration de ces réseaux permet d’accéder de façon transparente à une large gamme de services, faisant<br />
disparaître les barrières entre les services de données, vidéo, audio, de téléphonie mobile et de téléphonie<br />
traditionnelle. Les terminaux multifonctions utilisés pour les communications mobiles et multimédia et<br />
l’intelligence des réseaux conduiront à une réduction des coûts associés à l’utilisation de ces services.<br />
Toutefois, les réseaux d’accès à ces services seront probablement différents, en fonction des densités de<br />
population et des réseaux existants. Malgré tout, des dorsales à haut débit sont progressivement intégrées au<br />
niveau européen.<br />
Les tarifs de communication diminuent rapidement en raison de la concurrence qui s’exerce actuellement<br />
sur le marché européen libéralisé et de la réduction des coûts liée aux développements technologiques. Les<br />
tarifs de communication longue distance sont ceux qui diminuent les plus rapidement et cette “disparition<br />
des distances” devrait avoir des effets importants sur la distribution géographique des activités<br />
professionnelles, du travail et de la diffusion d’informations. De nombreuses formes de travail pourront<br />
réellement s’exercer n’importe où, ce qui contribuera de façon significative à la mondialisation des activités<br />
et du commerce. L’Europe doit donc, plus que jamais, s’appuyer sur les compétences de sa main d’œuvre et<br />
l’efficacité de leur utilisation. Toutefois, ce facteur dépendra des améliorations apportées à la convivialité<br />
des outils technologiques utilisés dans les environnements de travail européens. Cela nécessitera :<br />
• Une conception centrée sur l’utilisateur : ce facteur est essentiel au développement de nouvelles<br />
technologies.<br />
153
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
• Un accès universel : partout et tout le temps. Il ne doit pas y avoir de pays ou de communautés de<br />
personnes lésées dans ce domaine. Une ligne téléphonique classique et un téléphone ne sont plus<br />
suffisants aujourd’hui. Il sera de plus en plus essentiel de pouvoir accéder à tous les services de la<br />
Société de l’Information pour de nombreux types de travail et la plupart des activités professionnelles et<br />
pour renforcer l’intégration sociale.<br />
• Des communications évolutives sous le contrôle des individus : la vitesse du développement<br />
technologique actuel est effrayante pour de nombreux utilisateurs et certains d’entre eux ne souhaiteront<br />
pas être connectés en permanence. Ainsi, ils doivent pouvoir se déconnecter ou ajuster les flux<br />
d’informations qui leur parviennent, en fonction de leur environnement et de leur travail. De nombreux<br />
services à venir devront ainsi pouvoir être accessibles à des débits différents, avec une qualité de service<br />
différente dans différents pays, selon les capacités de l’infrastructure.<br />
• Un dialogue multi-modal : grâce à des passerelles transparentes entre les services pour permettre par<br />
exemple une présence virtuelle, une coopération indépendante des distances ou un enseignement à<br />
distance. Pour ce faire, la vidéo, l’audio et les données doivent être fusionnées.<br />
• Des services multilingues : la capacité à produire, gérer, extraire et échanger des informations dans une<br />
ou plusieurs langues de son choix est cruciale en Europe, ce qui augmente les besoins de produits de<br />
traduction automatique et de reconnaissance vocale.<br />
• Des formats souples pour la présentation des informations : adapté aux exigences de chacun.<br />
• Des interfaces de nouvelle génération : produits spécialisés pour des groupes de personnes ou des<br />
situations spécifiques, tels que les personnes h<strong>and</strong>icapées, les travailleurs nomades, etc. Ces situations<br />
sont bien plus complexes à gérer que les situations traditionnelles.<br />
• Une gestion de la confiance : si nous sommes amenés à nous appuyer sur l’infrastructure<br />
d’information et l’intelligence du réseau, il est nécessaire de disposer de technologies qui nous<br />
permettront de savoir si les personnes avec lesquelles nous communiquons sont bien celles que l’on<br />
croit. Plus la technologie est transparente, plus le besoin de vérification sur des questions telles que<br />
celle-ci est gr<strong>and</strong>.<br />
En conclusion, l’évolution très rapide de la technologie donne naissance à de nouvelles opportunités pour<br />
proposer des solutions novatrices en matière de télétravail. L’Europe a la chance d’être la tête de file de ce<br />
domaine, mais elle doit continuer à faire preuve d’innovation.<br />
Le télétravail créera sans aucun doute de nouveaux emplois dans le futur et le budget de recherche et<br />
développement dans ce domaine devra être attribué en conséquence. Il sera également pris en charge par<br />
d’autres sources, telles que les Fonds structurels.<br />
5.3 Programme de sensibilisation<br />
Pour être quotidiennement informé de ces projets et y prendre part, il est nécessaire d’être relié à des réseaux<br />
adaptés regroupant des personnes aux besoins identiques. Sauf exception, toutes les informations sur les<br />
initiatives citées ci-dessous sont disponibles sur le site Web ETO (<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> On-line) 69 .<br />
5.3.1 L’Agenda du télétravail européen<br />
L’agenda européen du européen (voir section 3.17.1 ci-dessus) a concentré ses ressources en 1999 sur la<br />
conférence internationale sur le télétravail qui s'est tenue à Tokyo, l’Assemblée européenne qui a eu lieu à<br />
Aarhus au Danemark, la Semaine Européenne du Télétravail 1999 et la cérémonie de remise des Trophées du<br />
Télétravail à Bruxelles. Chacun de ces événements a réuni de nombreux intervenants spécialisés dans ce<br />
69 <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> On-line : http://www.eto.org.uk, voir e.g. /events et /agenda.<br />
154
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
domaine. Cette sous-section propose un bref aperçu de chacune de ces initiatives. Toutefois, d’autres<br />
événements de cette nature auront lieu cette année et méritent d’être pris en compte 1 .<br />
5.3.2 Quatrième conférence internationale sur le télétravail, Tokyo, du 31 août au 3 septembre<br />
1999<br />
Il s’agit de la première conférence de ce type à se dérouler hors de l’Europe. Son objectif est de mettre en<br />
lumière la nature internationale du travail à distance . Basée sur le thème "Stratégies de télétravail pour les<br />
nouveaux travailleurs", cette conférence a reflété les profonds changements qui ont bouleversé le travail en<br />
termes de démographie, de parité homme-femme, de hausse de l’emploi dans le secteur des services, de<br />
travail à temps partiel, etc., ainsi que les méthodes de travail. La conférence qui s'est tenue à Tokyo était<br />
essentiellement axée sur le télétravail, la coopération et les entreprises virtuelles.<br />
Les premières conférences sur le télétravail remontent à 1996 :<br />
• 1996 : premier atelier à Londres sous le thème “Nouvelles perspectives internationales pour le télétravail”<br />
• <strong>1997</strong> : second atelier à Amsterdam, baptisé “Mettre les idées en action”. Examen des questions liées à<br />
l’innovation, la mise en place du travail virtuel et les dynamiques sociales et professionnelles.<br />
• 1998 : troisième atelier à Turku (Finl<strong>and</strong>e), sous le thème “Environnements de télétravail”. Etude des<br />
différents environnements essentiels pour un télétravail efficace, tels que l’environnement de travail<br />
coopératif, la réglementation nationale, etc.<br />
La conférence qui s'est tenue au Japon en 1999 était organisée, au niveau local, par le Forum International<br />
pour la flexibilité du travail et par la Fondation Internationale du télétravail au niveau mondial. L’objectif est<br />
de réunir des individus, venant de pays différents, dont les travaux de recherche sur les aspects théoriques et<br />
conceptuels du travail virtuel font autorité dans les milieux scientifiques et universitaires. Ainsi, pendant 3 ou<br />
4 jours, de petits groupes de chercheurs, de scientifiques et de responsables politiques ont pu débattre,<br />
dialoguer et soumettre leurs idées au jugement de leurs pairs.<br />
Outre des séances plénières, quatre ateliers étaient organisés :<br />
a) Gestion des ressources humaines : les problèmes de gestion liés aux nouveaux travailleurs et au<br />
télétravail, tels que la prise de décision, la formation, les défis posés par les sociétés à forte croissance ou<br />
les travailleurs indépendants, les questions de marginalisation et d’isolement, etc.<br />
b) Processus de travail novateurs : les dernières innovations en matière de télétravail et les structures<br />
susceptibles de nous aider dans ce domaine.<br />
c) Technologies et espace : développement des plates-formes nécessaires pour créer des environnements de<br />
travail coopératif efficaces. Outre les problèmes techniques, examen des dynamiques nécessaires pour<br />
bâtir de bonnes relations de travail au sein d'une équipe.<br />
d) Développement régional : télétravail, télécentres et réglementations nécessaires pour créer des<br />
environnements adaptés à ces nouvelles organisations du travail.<br />
Une conférence publique s'est déroulée à l’issue de la conférence pour communiquer les résultats des<br />
recherches des quatre ateliers. Cette conférence, à laquelle participa la communauté des travailleurs à<br />
domicile de Tokyo, est essentielle pour diffuser les résultats des recherches à un public plus important. Les<br />
principaux intervenants étaient originaires du Japon, des Etats-Unis et de l’Europe.<br />
En l’an 2000, la Cinquième Conférence Internationale sur le Télétravail se tiendra à Stockholm sous le thème<br />
(provisoire) “Télétravail et 21 ème siècle”. Pour obtenir de plus amples informations sur les conférences des<br />
années précédentes ainsi que sur celles de 1999 et 2000, veuillez consulter le site web 70 de la fondation.<br />
70 Fondation Internationale pour le Télétravail : http://www.teleworkfoundation.org<br />
Forum International pour la flexibilité du travail : http://www.iff.org/telework99<br />
155
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
5.3.3 Sixième Assemblée Européenne sur le télétravail et les nouvelles méthodes de travail,<br />
Aarhus, Danemark, du 22 au 24 septembre 1999<br />
Cette assemblée, baptisée “le télétravail pour tous”, reflète la volonté danoise, et européenne en général, de<br />
démontrer que le télétravail et les nouvelles méthodes de travail peuvent apporter des avantages<br />
considérables aux individus, aux familles, aux communautés locales et services publics, ainsi qu’aux<br />
entreprises et à l’économie toute entière. C’est pourquoi les thèmes de l’assemblée 1999 s’articulaient autour<br />
des besoins exprimés par quatre gr<strong>and</strong>es catégories de public :<br />
1. Public : Politiciens, hommes de loi et autres responsables politiques.<br />
Thème : Aspects sociaux et législatifs de ce nouveau type de travail pour le marché de l’emploi.<br />
2. Public : Cadres et dirigeants souhaitant optimiser la flexibilité et la productivité de leur entreprise grâce<br />
au télétravail et aux nouvelles méthodes de travail.<br />
Thème : Les nouvelles méthodes de travail dans l’entreprise et leurs liens avec le commerce électronique.<br />
3. Public : Représentants des agences de développement locales ou nationales et les personnes concernées<br />
par l’égalité des chances et les groupes sociaux.<br />
Thème : Les aspects économiques de ce type de travail afin de garantir que les individus, les familles et<br />
les communautés pourront bénéficier de cette flexibilité au cours du 21ème siècle.<br />
4. Public : Les fournisseurs de technologies et d’infrastructure, ainsi que les experts et les consultants.<br />
Thème : L’innovation dans les technologies, les infrastructures et les services nécessaires au télétravail et<br />
aux nouvelles méthodes de travail en général.<br />
Cette assemblée a accueilli un certain nombre d’intervenants importants des secteurs publics et privés et de la<br />
Commission Européenne, parmi lesquels :<br />
Kevin Kelly : rédacteur en chef et fondateur du Wired Magazine.<br />
Installé en Californie, Kevin Kelly s’est livré à une analyse<br />
complète des nouvelles stratégies d’entreprise liées à la nouvelle<br />
économie dans son dernier livre intitulé ‘New Rules for the New<br />
Economy: 10 Radical Strategies for a Turbulent World’. Dans son<br />
discours, Kevin Kelly a abordé l’évolution des entreprises et du<br />
travail dans l’économie en réseau et a participé à un débat sur ce<br />
thème avec Diane Coyle et d’autres intervenants.<br />
Diane Coyle : journaliste économique reconnue travaillant pour le<br />
journal the Independent à Londres. Diane Coyle est l’auteur du<br />
livre ‘The Weightless World – Strategies for Managing the Digital<br />
Economy’, unanimement salué par la critique et récemment<br />
nommé livre de l’année par Business <strong>Week</strong>. Sa vision de la<br />
nouvelle économie et de l’évolution du travail a été décrite par<br />
certains comme “un remède miracle contre les sottises proférées<br />
sur le nouveau millénaire” et son livre est perçu comme celui qui<br />
“fera avancer le débat sur la meilleure façon d’atteindre le bien<br />
être social”.<br />
Mike Hawley : professeur de technologie des médias à la<br />
mythique université MIT de Boston (Etats-Unis). Mike Hawley,<br />
qui fait partie de la célèbre équipe du Media Lab créé et animé par<br />
Nicolas Negroponte, est chargé d’un projet baptisé Things That<br />
Think (Les objets qui pensent). Ce projet vise à rendre les<br />
ordinateurs invisibles en les intégrant à des objets et des lieux de<br />
156
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
la vie quotidienne, des bureaux aux cuisines en passant par les vêtements et les meubles, afin qu’ils puissent<br />
prendre en charge et enrichir nos activités de façon intelligente et efficace.<br />
Les autres intervenants importants étaient :<br />
• Michael Niebel, consultant spécial sur les nouvelles méthodes de travail pour la DGXIII de la<br />
Commission européenne et ancien Chef de Cabinet de Martin Bangemann<br />
• Marie Donnelly, responsable de la division ‘Société de l’information’ pour la DGV de la Commission<br />
Européenne.<br />
• Peter Johnston, responsable de la division ‘Nouvelles méthodes de travail’ pour la DGXIII de la<br />
Commission Européenne.<br />
• Birte Weiss, Ministre de la recherche au Danemark<br />
• Ove Hygum, Ministre du travail au Danemark<br />
• Henning Dyremose, CEO de Tele Danmark<br />
• Willy Bushak, Secrétaire général de la Confédération des syndicats européens<br />
• Ursula Huws, Analytica<br />
• Marie-Louise Knuppert, Secrétaire générale de la confédération des syndicats danois<br />
• Kim Østrup, directeur général de IBM Danemark et président de l’association danoise des sociétés<br />
informatiques<br />
L’assemblée 1999 sur le télétravail est le principal événement européen consacré aux aspects technologiques,<br />
socio-économiques et réglementaires des nouvelles méthodes de travail. Comme les assemblée précédentes,<br />
elle représente un événement majeur et très influent dans ce domaine. L’assemblée s’est articulée autour de<br />
séances plénières, de sessions parallèles et d’ateliers et comprenait également des démonstrations et<br />
expositions de produits nouveaux en matière de technologie, d'organisation de lieu de travail, ainsi qu’un<br />
programme social complet.<br />
Lors de cette assemblée, une attention particulière a été portée au nouveau programme IST (Technologies de<br />
la société de l’information) présenté par l’Union Européenne dans le cadre du cinquième programme-cadre<br />
de recherche et développement. L’action clé n°2 de ce programme a été présentée de manière détaillée<br />
puisqu’elle concerne les nouvelles méthodes de travail et le commerce électronique.<br />
Des annonces importantes ont été effectuées lors d’une conférence de presse internationale qui s'est tenue le<br />
premier jour de l’assemblée. Toutes ces informations, ainsi qu’un programme complet présentant les<br />
intervenants et les événements qui ont animé cette assemblée sont disponibles sur le site Web de<br />
l’assemblée 71 .<br />
71 http://www.telework99.dk<br />
157
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
5.3.4 Semaine Européenne du Télétravail 1999<br />
Pour la cinquième année consécutive, la Semaine Européenne du Télétravail est une structure qui permet à<br />
tous les européens d’attirer l’attention sur leurs initiatives et de faire des économies d’échelle en les<br />
programmant au cours d’un laps de temps déterminé (première semaine de novembre). Toutefois, la portée<br />
de cette semaine de promotion du télétravail et des nouvelles méthodes de travail s’étend, au delà de<br />
l’Europe, au monde entier, comme le prouve le public international qu’elle attire.<br />
Comme pour les éditions précédentes, la Semaine Européenne du Télétravail est sponsorisée par la DG XIII<br />
de la Commission Européenne et la liste des principaux partenaires pour 1999 a été rendue publique dès la<br />
confirmation de leur participation. La semaine du télétravail 1998 était sponsorisée par Toshiba, France<br />
Telecom, Telecom Italia, Cisco et Siemens.<br />
La semaine du télétravail ne pourrait exister sans les personnes qui, dans toute l’Europe, organisent des<br />
manifestations, sponsorisent ces événements ou y participent. Grâce à la couverture médiatique de cette<br />
manifestation, chaque année, de plus en plus de personnes prennent conscience des nouvelles opportunités<br />
qui s’offrent à elles dans le domaine du travail.<br />
En 1999, le principal objectif est encore de toucher un maximum de personnes en véhiculant des messages<br />
positifs sur le télétravail.<br />
<strong>European</strong><br />
1999<br />
Afin de concentrer les efforts, une attention particulière est portée :<br />
• aux PME européennes<br />
• aux intermédiaires professionnels<br />
• aux administrations européennes au niveau local, régional et national, puisqu’elles sont essentielles à<br />
l’adoption du travail à distance et à la promotion des nouvelles méthodes de travail plus flexibles<br />
• aux médias<br />
• aux individus qui doivent être informés des avantages apportés par les nouveaux environnements de<br />
travail<br />
Les moyens suivants ont été utilisés :<br />
• Le site Web 72 qui présente le bulletin d’information sous forme électronique, le réseau Internet de la<br />
Semaine Européenne du Télétravail qui compte actuellement 14-15 membres, un forum de discussion en<br />
ligne et une liste des événements mise à jour régulièrement sur le site ETO 73 .<br />
• Des technologies "push" telles que la diffusion sur l’Internet (la Journée d’information a été retransmise<br />
sur le Web) qui permet aux utilisateurs de se connecter et de participer à l’événement pour un coût<br />
dérisoire, ou le NetPresenter qui permet de s’inscrire en ligne et recevoir des messages régulièrement sous<br />
forme d’écran de veille, qui sont ensuite automatiquement mis à jour à chaque connexion<br />
• Des moyens de diffusion traditionnels tels que l’édition électronique personnalisée pour rédiger des<br />
bulletins d’information, des brochures, etc., en quantités limitées pour des événements spécifiques qui ne<br />
nécessitent pas une production en masse ; une publication papier diffusée en gr<strong>and</strong>e quantité juste avant la<br />
72 http://www.etw.org<br />
73 http://www.eto.org.uk/events<br />
158
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
semaine du télétravail qui détaillait la liste des événements prévus et leur date, ainsi que la liste des<br />
c<strong>and</strong>idats sélectionnés pour les Trophées Européens du Télétravail, entre autres.<br />
Il est essentiel d’organiser des manifestations capables de toucher un vaste public, même en dehors des<br />
gr<strong>and</strong>es villes. Dans ce cadre, l’utilisation de l'Internet, notamment pour les forums en ligne, se révèle très<br />
efficace. Tout le monde est invité à participer, pour organiser, aider à organiser ou même simplement<br />
sponsoriser un événement.<br />
Des manifestations et des initiatives ont également eu lieu en Europe de l’Est et dans les pays<br />
méditerranéens, entre autres, au cours de la Semaine Européenne du Télétravail 1999.<br />
5.3.5 Les Trophées Européens du Télétravail 1999<br />
La cérémonie de remise des Trophées Européens du Télétravail s'est tenue au cours de la Semaine Européenne du<br />
Télétravail 1999, le 5 novembre 1999 à Bruxelles. Les catégories pour les Prix 1999 étaient 74 :<br />
1. Meilleur exemple dans une gr<strong>and</strong>e entreprise<br />
Les nominés de cette catégorie utilisent le télétravail de manière généralisée, intégré aux méthodes de travail<br />
traditionnelles de l’entreprise. Les critères à prendre en compte sont les suivants : ampleur de l’utilisation du<br />
télétravail (par rapport au nombre de salariés travaillant de cette manière et à leur catégorie), qualité des<br />
communications et de l’accès à l’information hors de l’entreprise (en termes de support technique et<br />
d’organisation au sein de l’entreprise), précision des objectifs et résultats effectifs (réduction de l’espace de<br />
travail dans les bureaux, amélioration du service à la clientèle, fidélisation du personnel, par exemple).<br />
2. Meilleur exemple dans une PME/PMI<br />
Au cours des six dernières années, la plupart des nouveaux emplois ont été créés par des PME. Les nouvelles<br />
technologies permettent d’utiliser des moyens de communications de pointe adaptées à tous les types<br />
d’entreprise. Ainsi, les start-ups et les petites entreprises peuvent réduire leur délai de mise sur le marché de<br />
façon considérable et employer des équipes à l’étranger pour un coût raisonnable. Les critères à prendre en<br />
compte sont les suivants : intégration des technologies dans les processus de production, précision des<br />
objectifs et résultats effectifs (taille des marchés et des réseaux exploités par l’entreprise, par exemple).<br />
3. Meilleure initiative publique<br />
Le télétravail a fait son apparition en Europe au début des années 90 comme une solution potentielle aux<br />
problèmes d’embouteillage. Auparavant, les entreprises utilisaient cette méthode de travail comme partie<br />
intégrante de leur culture et/ou comme un avantage concurrentiel. Aujourd’hui, les entreprises ont pris<br />
conscience que l’intégration des nouvelles technologies améliore leur compétitivité et la qualité de leur<br />
environnement de travail, si elles sont bien utilisées. Depuis, de nombreuses administrations publiques ont<br />
suivi cet exemple et lancé des campagnes destinées à promouvoir le télétravail. Les critères à prendre en<br />
compte pour cette catégorie sont : l’impact des mesures adoptées sur le développement du travail à distance<br />
ainsi que les efforts menés pour faire connaître ces nouvelles méthodes de travail.<br />
74 http://www.etw.org/awards3.htm<br />
159
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
4. Meilleure initiative pour venir en aide aux personnes défavorisées<br />
Sur l’Internet, les h<strong>and</strong>icaps disparaissent. Le monde du travail actuel offre de nouvelles opportunités aux<br />
personnes autrefois exclues en permettant aux individus d’exprimer au mieux leurs compétences grâce à des<br />
interfaces performantes. Les critères à prendre en compte sont : l’effet réel et potentiel des initiatives<br />
destinées à promouvoir cette organisation du travail.<br />
5. Meilleure aide à la prise de conscience publique<br />
Le slogan "Why change the way we work" (Pourquoi changer notre façon de travailler ?) a conduit de<br />
nombreux citoyens britanniques à remettre en cause leurs méthodes de travail. Ce slogan primé de la<br />
compagnie British Telecom est l’un des nombreux exemples de campagnes publicitaires visant à nous faire<br />
prendre conscience des changements nécessaires et à promouvoir ces nouvelles technologies. Les critères à<br />
prendre en compte pour cette catégorie sont : l’originalité et l’efficacité de ces campagnes.<br />
6. Meilleur(e) technologie ou service (pas de concours)<br />
De nouveaux produits technologiques et services apparaissent sur le marché chaque jour pour nous permettre<br />
de travailler là où nous le désirons. Bien qu’il n’y ait qu’un seul premier prix, cette catégorie ne compte que<br />
des vainqueurs puisque tous les produits ou services nominés recevront l’attention de nombreux<br />
télétravailleurs en Europe et au delà, intéressés par cette remise de prix.<br />
5.3.6 Autres initiatives<br />
D’autres réseaux locaux ou nationaux réunissent les personnes intéressées par les nouvelles méthodes de<br />
travail. Ainsi, les associations nationales pour le télétravail organisent chaque année des manifestations (voir<br />
Annexe A5.4 pour la liste des associations), et les organisateurs d’événements commerciaux lancent souvent<br />
des programmes thématiques 75 .<br />
La Septième Assemblée Européenne sur le Télétravail et les nouvelles méthodes de travail qui se tiendra à<br />
Londres en 2000 est actuellement en préparation. De plus amples informations seront diffusées<br />
prochainement 76 .<br />
Ce n’est pas tout. Le télétravail, dont le cadre s’est stabilisé, est désormais un sujet essentiel qui suscite<br />
l’intérêt de nombreuses personnes. Les événements et manifestations annuelles organisées sur le sujet en sont<br />
la preuve évidente puisqu’elles rencontrent un gr<strong>and</strong> succès commercial (notamment en matière de<br />
partenariat avec des organisations publiques et/ou privées).<br />
75 consulter le programme régulièrement mis à jour à l’adresse http://www.eto.org.uk/events qui regroupe tous les évènements relatifs au télétravail,<br />
au commerce électronique et à la télécoopération aux niveaux local, national, européen et international.<br />
76 voir http://www.eto.org.uk/events<br />
160
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Annexe 1 : Semaine Européenne du Télétravail 1998 : synthèse des différentes<br />
manifestations<br />
A1.1 Résumé par pays<br />
Autriche<br />
9 évènements avec plus de 400 personnes<br />
Presse : articles dans 5 gr<strong>and</strong>s journaux (Neue Kronen Zeitung, Der Kurier...)<br />
TV : reportage de 5 minutes sur ORF-Vienna au JT de 19h<br />
Belgique<br />
2 évènements<br />
Rassemblement annuel BTA : 60 personnes<br />
Trophées Européens du Télétravail : 150 personnes<br />
Presse : articles dans des gr<strong>and</strong>s journaux (Le Soir, La Libre Belgique, L’Echo...)<br />
Radio : Interviews sur RTBF et BFM<br />
Danemark<br />
2 évènements avec plus de 100 personnes<br />
Presse : 4 articles dans Jyllets Posten, un article dans Aarhus Stiftstiende, Computer World et Tele Danmark<br />
TV : reportage de 2 minutes sur DR1<br />
Finl<strong>and</strong>e<br />
9 évènements avec plus de 480 personnes<br />
Presse : STT, Taloussanomat, Satakunan Työ, Länsi-Suomi, Kouvolan Sanomat...<br />
TV / Radio : interviews sur Radio Savo, Radio Suomi, Oikea Asema et Porin Paikallis<br />
France<br />
8 évènements avec plus de 1100 personnes<br />
Médias : des cartes téléphoniques ont été imprimées à l’effigie du télétravail<br />
Gr<strong>and</strong>e-Bretagne<br />
13 évènements avec plus de 1000 personnes<br />
Presse : articles dans Daily Telegraph, Times et Mail on Sunday<br />
Radio : BBC4 Radio Humberside, Southern Countries Radio et Classsic FM<br />
Grèce<br />
1 évènement (Crète) avec plus de 100 personnes<br />
Irl<strong>and</strong>e<br />
3 évènements avec plus de 230 personnes<br />
Enquêtes sur le télétravail<br />
Presse : articles dans Irish Times, Sunday Business Post, Sunday Tribune, Examiner et Irish Independent<br />
Radio : Telecom Eireann, Tipp FM<br />
TV : reportage de 7 minutes sur Tech TV<br />
Italie<br />
161
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
18 séminaires, conférences, formations, etc.A avec plus de 2500 personnes<br />
ETW98 à Rome le 30/10/98, avec plus de 250 participants<br />
Presse : plus de 100 articles différents<br />
TV : RAI a produit une émission de 30 minutes, interviews<br />
Radio : interviews<br />
Médias : plus de 2000 CD-Roms ont été distribués, la version italienne du Status Report sur le télétravail européen a été publiée et<br />
distribuée.<br />
Pays-Bas<br />
2 séminaires avec plus de 100 personnes<br />
Apple Expo : plus de 9000 visiteurs en 4 jours<br />
Dutch <strong>Telework</strong> Awards : plus de 100 personnes<br />
Radio : interviews, une émission d’une heure sur le télétravail<br />
A1.2 Trophées Européens du Télétravail 1998<br />
A1.2.1 Aperçu général<br />
On a eu un aperçu de la solidité et de la diversité des initiatives traitant<br />
du télétravail en Europe à la cérémonie des Trophées Européens du<br />
Télétravail, qui se déroulait à Bruxelles le 6 novembre 1998, et de<br />
gr<strong>and</strong>es sociétés européennes s'y sont partagé la vedette et les prix avec<br />
de petites entreprises et des projets communautaires novateurs.<br />
Les Trophées, qui sont maintenant indissociables de la Semaine<br />
Européenne du Télétravail, ont attiré des personnes de toute l’Union<br />
Européenne (du 2 au 9 novembre). Présentant la cérémonie, Peter<br />
Johnson de la Commission Européenne (DG XIII) a souligné<br />
l’importance des nouvelles formes de travail, rendues possibles par les<br />
Nouvelles Technologies de l’Information et des Communications<br />
(NTIC). "Nous devons apprendre à partir des meilleures pratiques, et la<br />
cérémonie des Trophées Européens du Télétravail nous permet de<br />
découvrir ce qu’il y a de meilleur en Europe." a-t-il affirmé.<br />
Le télétravail, défini d’habitude comme le travail isolé ou à distance rendu possible par l’utilisation des NTIC, englobe<br />
une gr<strong>and</strong>e variété de pratiques comprenant le travail à domicile, le nomadisme, les bureaux satellites et les télécentres.<br />
Peter Johnson a annoncé à la cérémonie qu’au total, à peu près 4 millions de personnes télétravaillaient dans les Etats-<br />
de l’Union Européenne. "Ce chiffre augmente très rapidement." a-t-il dit. "Dix millions de personnes<br />
Membres<br />
télétravailleront d’une façon ou d’une autre d’ici l’an 2000.".<br />
Vingt deux sociétés et organisations de 9 pays étaient sélectionnés pour la Cérémonie des Trophées Européens du<br />
Télétravail, et avaient l’opportunité d’expliquer brièvement leur pratique du télétravail devant une audience invitée au<br />
Palace Hotel de Bruxelles. L’évènement, animé par la présentatrice de télévision belge Daisy van Cauwenbergh, était<br />
également retransmis en simultané sur Internet.<br />
La variété du télétravail en place en Europe se reflétait dans les projets nominés. Parmi les gr<strong>and</strong>es sociétés<br />
représentées à la cérémonie, il y avait BMW pour son programme sur le télétravail TWIST impliquant 400 employés,<br />
Telecom Italia Mobile pour son usage innovant des ordinateurs portables destinés aux techniciens sur le terrain, et les<br />
opérateurs télécom néerl<strong>and</strong>ais et danois, KPN et Teledanmark, pour leurs récentes gr<strong>and</strong>es campagnes sur le<br />
télétravail. British Telecom a, quant à elle, diffusé sa publicité télévisuelle sur le thème "Pourquoi ne pas changer la<br />
façon dont nous travaillons ?".<br />
Les présentations d’entreprises plus petites, faisant usage de manière créative du télétravail, comportaient celles de la<br />
firme néerl<strong>and</strong>aise Vertis, le centre d’appels écossais GCS et la société danoise Excel, qui a ouvert un bureau satellite à<br />
Billund, évitant à certains de ses employés de devoir se déplacer à plus de 60 kms jusqu’à Herning.<br />
162
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
KITE, une petite entreprise basée dans une zone rurale d’Irl<strong>and</strong>e du Nord, et qui utilise les NTIC pour travailler avec<br />
des clients américains, était un autre nouveau participant. Son directeur, Michael McCaffrey, s’est exprimé sur la façon<br />
dont le travail pouvait maintenant "suivre le soleil" autour du monde.<br />
Deux projets visaient l’opportunité que représente le télétravail pour les personnes h<strong>and</strong>icapées : le programme<br />
portuguais THINK et le programme italien CSELT. Les Trophées Européens du Télétravail accueillaient aussi les<br />
élèves de l’école Piquecos (Tarn-et-Garonne, France) pour un design sur le télétravail, utilisé pour des cartes<br />
téléphoniques dans plusieurs pays européens.<br />
Cette année là, les Trophées ont séduit des personnalités importantes des autorités publiques et des gouvernements.<br />
Parmi les 11 propositions, les 3 sélections ont été : l’initiative Telearbeit im Mittelstet destinée à promouvoir le<br />
télétravail dans les petites entreprises conjointement avec le gouvernement fédéral allem<strong>and</strong> et Deutsche Telekom,<br />
l’utilisation du travail flexible par le Surrey County Council (UK), et le projet Fueva opérant dans la région espagnole<br />
de Castilla y Leon.<br />
En tant que compétition célébrant l’innovation dans l’utilisation de la technologie, le vote se devait de l’être également.<br />
Chaque participant a donc été examiné par un petit groupe d’experts sur le télétravail, et leur vote a été équilibré avec<br />
celui des visiteurs du site web des Trophées du Télétravail, et avec celui du public de la cérémonie.<br />
Les gagnants ont été Telecom Italia Mobile (best contribution to <strong>European</strong> competitiveness), BT (best advertising<br />
campagne), KITE (most entrepreneurial use of telework), CSELT (most innovative use of technology), Fueva (best<br />
public initiative), THINK (best contribution to <strong>European</strong> sustainability) et <strong>Telework</strong>er magazine (best single article or<br />
programme).<br />
Les Trophées Européens du Télétravail ont été mis en évidence lors de la Semaine Européenne du Télétravail, qui<br />
comprenait des évènements et des activités à travers toute l’Union Européenne. Peter Johnson de la Commission<br />
Européenne (DG XIII) a placé ces évènements dans un contexte plus large, qu<strong>and</strong> il a rappelé au public de la cérémonie<br />
des Trophées que le 5 ème Programme-cadre de l’UE à venir, pour la recherche et le développement technologique,<br />
comprendrait d’avantage d’opportunités pour explorer le développement économique et les possibilités de création<br />
d’emplois dans la Société d’Information. "Nous avons l’occasion de mettre l’Europe en avant." a-t-il dit.<br />
La Semaine Européenne du Télétravail 1998 a été soutenue par des organisateurs et des sponsors de toute l’Europe.<br />
Elle a été rendue possible, comme les Trophées Européens du Télétravail, par la DG XIII de la Commission<br />
Européenne et ses partenaires :<br />
Commission<br />
Européenne DG XIII<br />
A1.2.2 Les gagnants des Trophées de la Semaine Européenne du Télétravail 1998<br />
Best Contribution to <strong>European</strong> Competitiveness<br />
TIM (Telecom Italia Mobile)<br />
Début <strong>1997</strong>, Telecom Italia Mobile (TIM) a fait face à l’augmentation rapide des communications mobiles sur le<br />
marché italien, dynamique et extrêmement compétitif. Le nombre de clients était non seulement de plus en plus<br />
important, mais exigeait aussi une meilleure qualité de services. TIM fut obligé de répondre à l’attente des clients en<br />
contrôlant efficacement le matériel, et en assurant un niveau élevé de services pour l’équipement en place dans tout le<br />
pays. Cet aménagement a été réussi en introduisant peu à peu un programme de télétravail pour les techniciens du<br />
groupe Operation & Maintenance (O&M) démarré en décembre <strong>1997</strong>.<br />
L’objectif du programme de télétravail était d’accroître l’efficacité des processus de management en réseau, en<br />
éloignant les techniciens des centres administratifs, et en les libérant du fardeau du contrôle quotidien dans et hors des<br />
163
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
centres régionaux (Presidi Territoriali Regionali). Avec la mise en place du télétravail, le personnel pointe à partir de<br />
chez lui et commence immédiatement à travailler sur l’équipement de transmission BSC et BTS à l’endroit désigné.<br />
Avec le programme de télétravail TIM, plusieurs avantages sont apparus comme l’augmentation du nombre<br />
d’opérations quotidiennes par technicien et du nombre d’activités programmées, et la réduction des déplacements et des<br />
dépenses de fonctionnement, ainsi qu’une plus gr<strong>and</strong>e satisfaction du personnel.<br />
Best Advertising Campagne<br />
British Telecom<br />
Pendant plusieurs semaines, une petite fille dans un ciré jaune est devenue familière à tous les téléspectateurs sur les<br />
écrans de télévision.<br />
Dans le cadre de la campagne de BT ("Pourquoi ne pas changer la façon dont nous travaillons ?"), Nicola Bl<strong>and</strong>, âgée<br />
de 9 ans, a posé des questions comme "Pourquoi utilisons-nous autant de papier ?", "Pourquoi voyageons-nous aussi<br />
loin juste pour discuter de travail ?" ou encore "Pourquoi mon papa n’est jamais à la maison à l’heure du bain ?".<br />
Alors que l’objectif principal de cette campagne était évidemment de promouvoir les produits et services de BT tels que<br />
le RNIS, elle avait également le potentiel pour un impact beaucoup plus important sur la culture du travail dans ce pays.<br />
Dominic Owens, responsable de la communication marketing chez BT, a déclaré "Nous voulons remettre en question, à<br />
travers les yeux innocents d’un enfant, la façon dont nous travaillons tous. Pourquoi, par exemple, passons-nous des<br />
heures à nous déplacer pour des réunions, alors que nous pourrions assister à une visioconférence ? La façon dont nous<br />
travaillons est démente et cela ne doit plus continuer ainsi. Les gens travaillent comme ils le font, simplement parce<br />
qu’ils l’ont toujours fait ainsi, mais cela n’est plus nécessaire. L’avancée rapide des technologies est en train de<br />
révolutionner le monde du travail et nombreux sont ceux qui en ont déjà tiré des avantages". De nombreuses<br />
entreprises ont déjà commencé à réexaminer la façon dont elles travaillent, attachant plus d’importance au travail<br />
flexible et au travail à distance, et investissant dans les nouvelles technologies qui permettront aux salariés de travailler<br />
à distance.<br />
Mais comment BT aborde-t-il le sujet ? Neil McLocklin, manager du développement du programme "Workstyle 2000",<br />
a affirmé que BT remettait en question les pratiques traditionnelles du travail et les refaçonnait pour qu’elles<br />
conviennent au monde qui change, ainsi que pour faire entrer la compagnie dans le nouveau millénnaire. Selon lui, 825<br />
managers télétravaillaient deux jours par semaine au sein de la compagnie, en espérant que dans l’année suivante ce<br />
chiffre doublerait.<br />
"Il y a quatre raisons principales à cela." dit McLocklin. "Les gens veulent le faire. Nous avons effectué beaucoup<br />
d’enquêtes et découvert qu’ils aiment travailler ainsi. Ils peuvent, de différentes façons, mieux travailler. Le scénario<br />
normal consiste en ce que ces personnes télétravaillent deux jours par semaine. Qu<strong>and</strong> ils peuvent travailler<br />
tranquillement de chez eux, la productivité augmente parce qu’ils gèrent mieux leur temps. Cela nous fait également<br />
économiser de l’argent et nous permet de mettre en pratique ce que nous préconisons."<br />
Most entrepreneurial Use of <strong>Telework</strong><br />
KITE (Kinawley Integrated <strong>Telework</strong>ing Enterprise Ltd)<br />
Kinawley est un village situé dans une zone rurale de l’Irl<strong>and</strong>e du Nord, proche de la République d’Irl<strong>and</strong>e. La<br />
population de Kinawley était composée de 700 personnes en 1991, dont 37,4% avaient moins de 20 ans, en gr<strong>and</strong>e<br />
partie des hommes, comme souvent dans les zones rurales en déclin. Kinawley souffrait d’une grance pénurie socioéconomique,<br />
une des plus importantes de l'Irl<strong>and</strong>e du Nord. La région était caractérisée par une faible densité<br />
démographique, un solde migratoire négatif, ayant comme conséquence une baisse du nombre de foyers, causé<br />
principalement par le manque d’opportunités d’emplois. Le chômage était plus élevé qu’en moyenne en Irl<strong>and</strong>e du<br />
Nord (20,8% contre 15,7%) avec une population active de 36,4% contre 42,2% en Irl<strong>and</strong>e du Nord.<br />
Comme il n’y avait pas de secteur industriel solide et très peu d’industries de services, sa population dépendait<br />
essentiellement d’activités à faible valeur ajoutée ou devait se déplacer loin pour travailler, et l'infrastructure générale<br />
étant pauvre, certains connaissaient inévitablement la pauvreté. Pour répondre à cette tendance, KITE se mit à créer une<br />
activité de services dans le secteur des technologies de l’information basée à Kinawley. KITE a été activement<br />
164
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
impliquée dans la promotion du concept du télétravail en Irl<strong>and</strong>e du Nord. Alors qu’elle développait l’idée d’établir un<br />
télécentre à Kinawley, l''entreprise a rapidement identifié le potentiel de télétravail comme étant une opportunité pour<br />
l’emploi des femmes dans les zones rurales. KITE connaît bien la capacité de travail et les compétences disponibles<br />
dans son pays ainsi que la capacité des habitants à développer l’économie de la région.<br />
Les objectifs de KITE ont été de pouvoir donner une nouvelle image positive de Kinawley et de ses environs. La mise<br />
en place de KITE signifiait que cette zone rurale isolée était mise en avant sous un autre jour. L’ère technologique<br />
combinée à la possibilité d’être chez soi ont fait que Kinawley est devenu un bel exemple de ce qui pouvait être<br />
accompli dans une zone rurale. La regénération socio-économique a contribué au développement des environs, à<br />
l’ avantage de tous ceux qui y habitent.<br />
La réalisation des objectifs sociaux s’est faite en agissant principalement dans les domaines suivants :<br />
Assistance à l’enfance<br />
Equipement et infrastructure<br />
Formation<br />
Intégration sociale<br />
Mise en place du télétravail<br />
Relations communautaires<br />
Trouver un marché pour les services<br />
Most innovative Use of Technology<br />
CSELT<br />
Les sociétés du groupe Telecom Italia ont été les premières en Italie à développer des solutions intégrées, et à faire des<br />
essais pour permettre aux personnes h<strong>and</strong>icapées de travailler à domicile ou dans des télécentres. Différent modules ont<br />
été développés dans des projets internes, nationaux (MURST) et européens (TIDE, ACTS). La plupart de ces solutions<br />
sont basées sur l’intégration des technologies de reconnaissance vocale pour la langue italienne avec des applications<br />
dans la télécommunication commerciale.<br />
Différents modules d’application peuvent être intégrés afin de permettre l’accès pour les professionnels h<strong>and</strong>icapés aux<br />
différents terminaux et services de télécommunications. Le travail à distance diminue les problèmes d’accès aux<br />
télécommunications des divers groupes d’utilisateurs h<strong>and</strong>icapés. Les h<strong>and</strong>icapés moteurs peuvent contrôler<br />
vocalement les navigateurs et les autres services web, faire de la visioconférence et utiliser des applications de travail<br />
coopératif. Les malvoyants ont accès aux informations vocales d’Internet, et aux journaux, magazines et bases de<br />
données électroniques. Les malentendants peuvent utiliser une application de visioconférence modifiée ne comprenant<br />
que des signaux visuels et une double caméra avec vues sur le visage (pour lire sur les lèvres) et sur les mains (pour le<br />
langage des signes).<br />
La possibilité de travailler chez soi ou dans un télécentre amène de nouvelles opportunités pour les professionnels<br />
h<strong>and</strong>icapés, afin de rester ou d’entrer sur le marché du travail. En effet, l’introduction du télétravail peut conduire à une<br />
organisation plus flexible du travail et à une réduction des déplacements. Les horaires rigides du travail, les<br />
déplacements quotidiens difficiles, l’architecture du lieu de travail peuvent créer de graves problèmes pour les<br />
professionnels qui sont ou sont devenus h<strong>and</strong>icapés. Le télétravail peut être une solution compatible avec la santé et les<br />
besoins d’assistance personnels. Comme l’a démontré le projet TWIN (coordonné par CSELT, avec le support de<br />
Telecom Italia et de l'UE), le travail à distance doit de toute évidence s’organiser de façon à éviter l’ exclusion sociale<br />
et professionnelle.<br />
CSELT et Telecom Italia ont entrepris il y a longtemps une action ayant pour but de créer une plate-forme qui pourrait<br />
favoriser le télétravail pour les h<strong>and</strong>icapées, en diminuant les problèmes d’accès aux terminaux et aux services de<br />
télécommunications, et en trouvant de vraies applications pratiques, pour une promotion active du télétravail.<br />
La plupart des solutions ont été trouvées avec l’intégration de nouvelles techniques vocales dans les applications de<br />
télécommunications, grâce à la gr<strong>and</strong>e expérience de CSELT dans ce domaine (les meilleurs produits italiens de<br />
synthèse et de reconnaissance vocales).<br />
Les modules les plus novateurs pouvant être intégrés dans la plate-forme de télétravail comprennent :<br />
- un serveur proxy accomplissant des modifications automatiques aux pages HTML, configurables par l’utilisateur, afin<br />
de permettre le contrôle vocal de n’importe quel navigateur web par des personnes h<strong>and</strong>icapées moteur ;<br />
165
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
- une application de visioconférence et de travail coopératif contrôlée vocalement ;<br />
- une application de visioconférence pour les malentendants, avec uniquement des signaux visuels, et la possibilité de<br />
lire<br />
sur les lèvres et de pratiquer le langage des signes ;<br />
- un service centralisé permettant de dialoguer par téléphone à faible coût ;<br />
- une application contrôlable vocalement pour les opérateurs téléphoniques h<strong>and</strong>icapés ;<br />
- un environnement intégré pour le Web vocal et l’accès aux documents électroniques pour les utilisateurs malvoyants.<br />
La plate-forme de télétravail a été testée par de véritables utilisateurs dans de vraies conditions de travail, permettant<br />
son amélioration dans les besoins et ses fonctions. Cette approche a également permis d’identifier les caractéristiques<br />
techniques les plus importantes, les préférences au niveau de l’interaction et les coûts souhaités, du point de vue de<br />
l’utilisateur final.<br />
Best public Initiative<br />
FUEVA : le projet “Télétravailleur”<br />
Le projet FUEVA représente les outils de base pour connaître le télétravail, sous la forme d’un CD-Rom, en présentant<br />
et en diffusant les informations et les services de la Virtual <strong>Telework</strong> Association, quelque chose d’entièrement<br />
nouveau dans la région de Castilla y Leon en Espagne. Il s’agit d’informer aussi bien les personnes qui ne connaissent<br />
pas le travail à distance que celles qui télétravaillent déjà.<br />
L’information est également de valeur pour le gouvernement régional lui-même, puisque le télétravail est considéré<br />
comme une nouvelle forme de travail, mentionné dans le plan régional pour l’emploi.<br />
FUEVA, en collaboration avec la Direction Générale pour l’Emploi du gouvernement de la région de Castilla y Leon, a<br />
réalisé deux types d’actions différentes dans le cadre du projet "Télétravailleur".<br />
Le projet propose de nombreux services en rapport avec le télétravail, principalement aux PME ainsi qu’aux<br />
particuliers de la région, dans le but de rép<strong>and</strong>re l'idée, promouvoir et stimuler la mise en place du télétravail dans la<br />
région.<br />
Les deux produits qui en résultent sont complémentaires dans le fait que le CD-Rom présente d'une manière générale le<br />
télétravail, ses avantages, les inquiétudes qu’il soulève, etc. La Virtual <strong>Telework</strong> Association, qui souhaite apporter une<br />
information plus détaillée et jouer le rôle de consultant pour la mise en place du télétravail, est en ce sens une extension<br />
du CD-Rom.<br />
Le résultat de l’action qui concernait le développement du CD-Rom sur le télétravail a été sa réalisation, comprenant<br />
toutes sortes d’informations sur le télétravail, ce qui est intéressant tout en restant facile d’accès pour le public cible.<br />
"The Virtual <strong>Telework</strong>ing Association of Castilla y Leon" existe sous la forme d’une page web interactive, accessible<br />
sur le serveur de FUEVA, qui propose tous types d’informations et de services, certaines accessibles gratuitement,<br />
d’autres pour les membres uniquement. L’adresse est : http://www.fueva.uva.es/avit<br />
Best Contribution to <strong>European</strong> Sustainability<br />
THINK (Towards H<strong>and</strong>icap Integration Negotiation Knowledge)<br />
THINK (Towards H<strong>and</strong>icap Integration Negotiating Knowledge) est un projet qui, en prenant en compte les difficultés<br />
des h<strong>and</strong>icapés physiques, et en utilisant les possibilités offertes par les NTIC et le télétravail, vise à développer les<br />
possibilités dans ce domaine, et à aider ces personnes à vendre leurs services pour parvenir à une totale intégration<br />
professionnelle.<br />
Le principal objectif de ce projet à court et moyen terme consiste en l’intégration professionnelle de 20 h<strong>and</strong>icapés les<br />
deux premières années, en les rendant productifs et autonomes dans des secteurs tels que entre autres la comptabilité, la<br />
traduction, le traitement de texte, la programmation et l’assistance technique.<br />
166
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Ce projet pour l’emploi, commencé le 1 er avril <strong>1997</strong>, a la particularité d’avoir été lancé par un ensemble de sociétés<br />
privées, sans financement public.<br />
Il est prévu d’exporter dans les autres pays européens les techniques testées et démontrées au Portugal.<br />
L’expérience du projet THINK / PORCIDE, par son originalité et son potentiel pour l’emploi, en reliant l’utilisation<br />
des caractéristiques de la Société d’Information avec l’intégration socio-professionnelle des personnes h<strong>and</strong>icapées, est<br />
une pratique exemplaire en ce qui concerne la Société Civile et la création de travail et d’emplois d’avenir.<br />
Participants :<br />
TELEMANutenção - Chef de projet<br />
Portugal Telecom - Infrastructures des télécommunications<br />
Telepac - Internet<br />
Microsoft Portugal - Software<br />
Hewlett Packard Portugal - Hardware<br />
Edson Comunicações - Publicité et marketing<br />
Public visé : personnes h<strong>and</strong>icapées de moins de 40 ans avec un cursus universitaire.<br />
Best single Article or Programme<br />
<strong>Telework</strong>er Magazine<br />
Des extraits ont circulé sur Internet par l’intermédiaire de TCA-OnLine, maintenant disponible en partenariat avec BT<br />
sur leur site web de travail à domicile. Le magazine est conçu pour les membres de la British Telecottage Association,<br />
mais est aussi en vente à plus gr<strong>and</strong>e échelle.<br />
Afin de prouver la valeur ajoutée du magazine, l’édition d’avril-mai 1998 a été soumise au jury. Elle comprenait<br />
d’excellents articles d’une gr<strong>and</strong>e diversité. Ce numéro contenait les articles suivants :<br />
TCA <strong>and</strong> UK <strong>Telework</strong> Platform lobbies parliament in the House of Commons (week long)<br />
Students rebel against lessons via videoconference<br />
Mobile teleworkers advised not to phone <strong>and</strong> drive<br />
Call Centres are flourishing in the UK<br />
Transport<br />
<strong>Telework</strong> <strong>and</strong> Traffic management<br />
Report shows that roads reduce economic activities<br />
The Teletourers - new high tech caravans for the tripping teleworker<br />
Telecottages <strong>and</strong> Telecentres<br />
The most remote Telecottage in the UK<br />
The Telecottage in the Railway Carriage<br />
Stoke on Trent high tech centre<br />
Technology<br />
Electronic News services - Newsdesk<br />
Ian Simmins <strong>and</strong> the ETD web site<br />
Training<br />
University for Industry<br />
Training for call centres<br />
Disabled people trained at home<br />
Organisation<br />
Local council recruits teleworking programmers<br />
Surrey County Council teleworking<br />
Regus ‘Touchdown centres’<br />
Telecottage Map<br />
Technology Feature : What every <strong>Telework</strong>er wants<br />
My favourite things - spoof technology gizmos<br />
167
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Annexe 2 : Projets sur le télétravail à l’échelle européenne<br />
A2.1 Contacts à la Commission<br />
Programme IST (Technologies de la Société d’Information)<br />
Contact à la Commission européenne : GAT :<br />
Jacques Babot<br />
Christian van Asbroeck<br />
Nouvelles Méthodes de Travail<br />
Tél. : +32 2 770 62 59<br />
Commission Européenne, DG XIII/C 1 Fax : +32 2 770 79 52<br />
Tél. : +32 2 296 35 94<br />
E-mail : vanasbroeck@compuserve.com<br />
Fax : +32 2 296 29 80<br />
http://www.eto.org.uk<br />
E-mail : telework@bxl.dg13.cec.be<br />
Initiatives ADAPT et EMPLOY<br />
Michel Laine<br />
Fond Social Européen<br />
Tél. : +32 2 295 81 38<br />
Fax : +32 2 296 62 80<br />
E-mail : gerhard.braeunling@dg5.cec.be<br />
Initiative LEADER<br />
M. van de Poele<br />
LEADER<br />
Commission Européenne, DG VI/F1.1<br />
Tél. : +32 2 295 61 78<br />
Fax : +32 2 295 10 34<br />
E-mail : catherine.combette@dg6.cec.be<br />
http://europa.eu.int/en/comm/dg06/index.htm<br />
Article 10 de l’ERDF<br />
Pentti Lahtinen<br />
Commission Européenne, DG XVI<br />
Tél. : +32 2 299 31 61<br />
Fax : +32 2 296 24 73<br />
E-mail : Pentti.Lahtinen@dg16.cec.be<br />
Action ISIS<br />
(Initiatives de la Société d’Information<br />
en support de St<strong>and</strong>ardisation)<br />
Secrétariat ISIS<br />
Commission Européenne, DG III/B3<br />
Tél. : +32 2 296 01 09<br />
Fax : +32 2 299 16 75<br />
E-mail : isis@dg3.cec.be<br />
Trans <strong>European</strong> Telecoms Networks<br />
Yvan Capouet<br />
Trans <strong>European</strong> Telecoms Networks<br />
Commission Européenne, DG XIII/A.3<br />
Tél. : +32 2 295 40 58<br />
Fax : +32 2 295 10 71<br />
E-mail : yvan.capouet@bxl.dg13.cec.be<br />
168
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
A2.2 Projets par ordre alphabétique<br />
Note: Cette liste comprend la plupart des projets connus comme présentant un intérêt entre le 4 ème et le 5 ème<br />
Programme-cadre pour les projets relevant des Nouvelles Méthodes de Travail, thème du Programme IST (5 ème<br />
Programme-adre).<br />
45 + Initiative ADAPT<br />
Les objectifs du projet étaient de développer la formation aux NTIC pour des salariés de PME de plus de 45 ans.<br />
Le projet visait à développer l’aptitude des PME à tirer profit des nouvelles opportunités apportées par la Société<br />
d’Information, tout en empêchant l’exclusion des anciens employés, en leur donnant la capacité de travailler<br />
dans un environnement basé sur l’information et l’utilisation des NTIC. Les expériences et leurs résultats dans<br />
les trois pays partenaires (la Belgique, la Finl<strong>and</strong>e et la Gr<strong>and</strong>e-Bretagne) serviront de base pour un guide sur les<br />
meilleurs procédés, méthodes, ressources et pratiques.<br />
Période du projet : 01/01/1998 - 31/12/1999<br />
Contact :<br />
Adult Institute of Further Education<br />
Postikatu 8 B<br />
04400 Jarvenpaa<br />
FINLANDE<br />
Marjukka Rehumäki<br />
Tél. : +358 9 2719 0241<br />
Fax : +358 9 2711 441<br />
E-mail : marjukka.rehumaki@adulta.fi<br />
AC-DIRECT<br />
Article 10 de l’ERDF<br />
Le but d’AC-DIRECT dans la région de Västerbotten (Suède) était de créer une infrastructure de réseau<br />
régionale pour les organisations publiques et privées en se concentrant sur les PME, et de mettre en rapport les<br />
entreprises et les collectivités locales, tout en obtenant une bonne relation avec les autres régions et pays par<br />
l’intermédiaire d’Internet. Les impacts d’AC-DIRECT ont été :<br />
- d’accroître l’efficacité du marketing et de l’exportation des PME,<br />
- d’améliorer l’apport des services publics,<br />
- de stimuler les possibilités de télétravail,<br />
- de faciliter l’efficacité des administrations publiques.<br />
Période du projet : 11/01/96 - 31/10/98<br />
Contact :<br />
Umestan Företagspark<br />
903 47 UMEÅ<br />
SUEDE<br />
Rolf Wännström<br />
Tél. : +46 90 71 80 00<br />
Fax : +46 90 71 80 05<br />
E-mail : rolf.wannstrom@consitor.se<br />
ACTIVE ACTIVE multiplier project Programme LEONARDO-DA-VINCI<br />
Le but du projet est de favoriser l’accès à l’emploi à travers les ou téléactivités pour les dem<strong>and</strong>eurs d'emploi, y<br />
compris les personnes h<strong>and</strong>icapées. La conception, le développement et la validation des modules de formation<br />
sont réalisés en partenariat étroit avec des sociétés de téléservices dans les trois pays impliqués dans le projet :<br />
l’Allemagne, la France et les Pays-Bas. Les stagiaires sont préparés à travailler à distance des clients, dans des<br />
centres d’appels ou des départements de téléservices. Etre formé sur les techniques de travail à distance ne<br />
conduit pas automatiquement à l’emploi, par conséquent les stagiaires ne sont pas formés sur les méthodes de<br />
télétravail mais sur les techniques de nouvelle communication requises par le marché du travail. De bons<br />
résultats de placement ont déjà été obtenus.<br />
Période du projet : décembre 97 - avril 2000<br />
Contact :<br />
Centre de Réadaptation Professionnelle et Fonctionnelle de<br />
Nanteau-sur-Lunain<br />
BP 34<br />
77792 Nemours Cedex<br />
Pierre Olivier<br />
Tél. : 01 64 45 15 15<br />
Fax : 01 64 29 05 17<br />
E-mail : coserpf.nanteau.p.plivier@wanadoo.fr<br />
http://www.cos-crpf-nanteau-fr.com<br />
ACTSLINE Marketing ACTS results<br />
Programme ACTS<br />
ACTSLINE vise à être le département marketing du programme ACTS. Il a identifié quels résultats sont<br />
susceptibles d’intéresser les acteurs extérieurs au programme, a développé un ensemble d’informations<br />
personnalisées pour chaque groupe d’acteurs et a fait la promotion active des messages ACTS. De plus,<br />
plusieurs technologies ACTS sont presque prêtes pour un développement commercial, et les groupes d’acteurs<br />
169
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
intéressés ont été encouragés à développer les étapes finales. Le rapport au télétravail et à la télécoopération est<br />
qu’ACTSLINE regroupe les résultats du programme ACTS selon des points spécifiques, y compris le télétravail,<br />
les nouvelles façons de travailler, le commerce électronique, etc. Le projet perçoit les possibilités du marché et<br />
les conditions requises dans ce secteur, avec le support des Coordinateurs Nationaux du projet ETD.<br />
Période du projet : mars 1998 - janvier 2000<br />
Contact :<br />
Italtel Central Laboratories<br />
Castelletto di Settimo Milanese<br />
20019<br />
ITALIE<br />
Hill Stewart<br />
Tél. : +392 4388 8030<br />
Fax : +392 3351 0146<br />
E-mail : info@actsline.infowin.org<br />
http://www.actsline.infowin.org<br />
ASIS Alliance for a Sustainable Information Society Programme ACTS<br />
L’objectif d’ASIS est de démontrer que la Société de l’Information peut créer un développement durable si les<br />
bons ingédients sont amalgamés. Cela implique de créer un climat de compréhension et d’engagement.<br />
L’Alliance encourage la gr<strong>and</strong>e participation des organisations publiques et privées nécessaire pour travailler sur<br />
les nouvelles façons de travailler, jouer et vivre que comprend une Société d’Information. Cette société peut être<br />
vue comme la prochaine étape vers un monde juste, satisfaisant, prospère et durable.<br />
Période du projet : mars 1998 - février 2000<br />
Contact :<br />
Research Institute for Applied Knowledge Processing<br />
Helmholtzstrasse 16<br />
89081 Ulm<br />
ALLEMAGNE<br />
Dr. Thomas Schauer<br />
Tél. : +49-731-5018633<br />
Fax : +49-731-501999<br />
E-mail : tschauer@faw.uni-ulm.de<br />
http://asis.jrc.es<br />
AUDIS Multipurpose auditory display for 3-D hearing applications Programme Esprit<br />
Les techniques d’acoustique virtuelle sont utilisées pour rehausser le son afin d’améliorer de manière<br />
significative ce qui est transmis aux utilisateurs d’une application. Les applications possibles sont nombreuses,<br />
en particulier dans le cas de futurs systèmes personnels. Etant donné les efforts passés à optimiser les affichages,<br />
il est incroyable que si peu d’attention ait été portée au son. En fait, son ergonomie est relativement pauvre.<br />
Toutefois, sa qualité peut être améliorée considérablement en utilisant les techniques développées par Virtual<br />
Acoustics, qui cherche à créer des environnements audios virtuels réalistes, en utilisant des sons diffusés dans<br />
des écouteurs. AUDIS souhaite mener les recherches nécessaires au développement de la diffusion audio<br />
multitâche, afin d’imposer définitivement le son 3D comme une interface homme-machine puissante et flexible,<br />
en termes de meilleur confort pour l’utilisateur, de meilleure efficacité et de réaction face aux situations<br />
anormales.<br />
Contact :<br />
SEXTANT Avionique<br />
Rue Toussaint Catros 91<br />
33166 St Médard-en-Jalles<br />
Gérard Reynaud<br />
Tél. : 05 56 13 52 09<br />
Fax : 05 56 13 50 54<br />
E-mail : Reynaud@sextant.thomson.fr<br />
http://cordis.lu/esprit/src/22352.htm<br />
BIC Blueprint for Interactive Classrooms Programme d’applications télématiques<br />
Le projet BIC consistait à concevoir et construire des salles de cours interactives pour enseigner à distance, en<br />
utilisant différentes technologies audiovisuelles qui permettaient aux enseignants et à leurs élèves d’interagir<br />
grâce à des réseaux de télécommunications, d’une façon pédagogique et rentable. Ce projet a impliqué des<br />
partneraires en Belgique, en Finl<strong>and</strong>e, en France, en Irl<strong>and</strong>e et en Italie, qui ont tentés de démontrer et<br />
d’exploiter des fonctions développées et testées dans chaque université. Afin de rendre cette information<br />
disponible à gr<strong>and</strong>e échelle, le guide "Classrooms for Distance Teaching & Learning : A Blueprint" a été publié<br />
et un site web a été créé. Le guide contient des informations pratiques et des conseils sur la mise en place et<br />
l’utilisation des classes interactives.<br />
Période du projet : 01/01/1996 - 31/08/1999<br />
Contact :<br />
Audiovisuele Dienst<br />
K.U.Leuven<br />
Steengroevenlaan 3 B 3<br />
3001 Heverlee<br />
BELGIQUE<br />
Sally Reynolds<br />
Tél : +32 16 329250<br />
Fax : +32 16 329298<br />
E-mail : sally.reynolds@atit.be<br />
http://www.linov.kuleuven.ac.be/BIC<br />
170
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
BOURBON Broadb<strong>and</strong> Urban Rural Based Open Networks Programme ACTS<br />
Plusieurs projets de recherche et programmes européens, en place ou à venir, ont indiqué qu’accroître la<br />
compétitivité des PME était l’un des objectifs les plus importants. Le projet BOURBON vise à spécifier,<br />
constituer et lancer des essais dans des PME de chaque pays partenaire (Allemagne, Autriche, Ecosse, Finl<strong>and</strong>e,<br />
France, Grèce, Irl<strong>and</strong>e, Italie et Pays-Bas). Pour y parvenir, plusieurs étapes se sont succédées : l’élaboration<br />
d’une architecture de réseau, sa réalisation, son application et son développement. Les technologies de la Société<br />
d’Information se rép<strong>and</strong>ent de plus en plus dans toutes les activités industrielles et sociales, et accélèrent la<br />
globalisation de ces économies, en particulier en permettant aux PME d’accéder au marché global.<br />
Période du projet : le projet s’est arrêté en août 1999<br />
Contact :<br />
Lake Communications Ltd.<br />
Beech House<br />
Dublin 24<br />
Tallaght<br />
IRLANDE<br />
CAFE<br />
MONDIAL<br />
Jim Clarke<br />
Tél : +353 71 55068<br />
Fax : +353 71 55069<br />
E-mail : jclarke@lake.ie<br />
http://www.lake.ie<br />
Communication Applications For Education, Multi-user Open Network<br />
Design, Infrastructure And Logistics<br />
Programme<br />
d’applications<br />
télématiques<br />
CAFE MONDIAL a été un projet fondé dans le cadre du programme d’applications télématiques de l’UE dans<br />
le but de développer les téléservices pour les citoyens européens. CAFE MONDIAL offre la logistique et<br />
l’infrastructure pour des salles de classe virtuelles, le commerce électronique et les communautés virtuelles<br />
basés sur l’architecture Internet et Intranet. Pendant le projet, plusieurs centres de documentation sur la<br />
télématique se trouvaient sur des sites en Allemagne, en Espagne, en Irl<strong>and</strong>e et en Suède.<br />
Période du projet : 02/01/1996 - 01/01/1999<br />
Contact :<br />
Youeti Communication Network GmbH<br />
Merziger Strasse 1<br />
66679 Losheim am See<br />
ALLEMAGNE<br />
Jolete Leinenbach<br />
Tél. : +49 6872 91024<br />
Fax : +49 6872 3041<br />
E-mail : jleinenbach@cafe-mondial.de<br />
http://www.cafe-mondial.net<br />
CESAR Collaboration Environnements <strong>and</strong> Service Architectures for<br />
Programme Esprit<br />
Researchers<br />
CESAR constitue un outil complet pour la collaboration multimédia synchrone et asynchrone basée sur Internet<br />
et sa technologie. Le projet se concentre sur le rassemblement et l’intégration de la technologie dernier cri pour<br />
permettre une transition en douceur entre les modes de coopération synchrone et asynchrone, dans les<br />
environnements de travail des utilisateurs. CESAR prévoit en particulier une interopérabilité entre différentes<br />
plate-formes, ce qui est nécessaire dans les projets de recherche européens, des services pour l’intégration de<br />
différents outils de collaboration synchrone, et le support de publications multimédias et de présentations en<br />
temps réel. De plus, CESAR apporte de nouvelles fonctions sur Internet avec de nouveaux services comme<br />
l’indication de la présence et de l’activité des utilisateurs. Le projet est basé sur les précédentes activités de<br />
recherche et de développement, en particulier le BSCW Shared Workspace System développé dans le projet<br />
TAP's CoopWWW, qui a attiré plusieurs milliers d’utilisateurs, dont beaucoup issus de la communauté de<br />
recherche européenne. Le projet se base sur la participation de l’utilisateur. Dans la première phase du projet, un<br />
ensemble d’outils a été utilisé dans une série de tests par des groupes d’utilisateurs, qui ont mis les outils en<br />
application au sein de leur domaine de travail ordinaire. Cela détermine les besoins de l’utilisateur à partir d’une<br />
expérience pratique plutôt que sur une analyse abstraite. Lors des phases suivantes du projet, l’outil sera<br />
amélioré et prolongé. Bien que d’abord concentré sur les exigences de la communauté de recherche européenne,<br />
CESAR sera exploité sur un marché beaucoup plus vaste, un système de collaboration général, basé sur Internet.<br />
Contact :<br />
Wolfgang Appelt<br />
GMD-FIT<br />
Tél. : +49 2241 14 2326<br />
Sankt Augustin D-53754<br />
Fax : +49 2241 14 2889<br />
Köln<br />
E-mail : Wolfgang.Appelt@gmd.de<br />
ALLEMAGNE<br />
http://www2.echo.lu/telematics/recherche/cesar.html<br />
171
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
CITRONE Customising Interfaces through Three-Dimensional Reconstruction Programme Esprit<br />
of Objects in a Network Environment<br />
Généralement, les technologies de digitalisation 3D sont basées sur des dispositifs emcombrants et coûteux qui<br />
ne sont pas à la portée des utilisateurs ordinaires. Cet aspect a découragé son utilisation dans de nombreuses<br />
applications. Mais le système CITRONE a concentré ses efforts sur le développement d’un logiciel qui permet la<br />
modélisation réaliste du visage de l’utilisateur en 3D. Une fois obtenue, elle peut être animée, et le résultat est un<br />
personnage en 3D réaliste, capable de parler et de se comporter aussi fidèlement que le modèle original dans les<br />
limites de la technologie actuelle. Un des points essentiels est que n’importe quel utilisateur, sans formation<br />
spéciale, soit capable de s’en servir à partir de chez lui. Il est également important de préciser que CITRONE ne<br />
nécessite pas de matériel autre que celui de la plupart des utilisateurs, et constitue donc une solution complète à<br />
bas prix. Pour cette raison, un service de vente sur Internet a été développé, et l’utilisateur peut l'acheter de chez<br />
lui. Plusieurs applications ont été prévues pour le système : multimédia, éducation, jeux...<br />
Période du projet : 15/11/1998 - 04/06/1999<br />
Contact :<br />
Organisation EPTRON SA<br />
C/ Caleruega 79 3 B<br />
28033 Madrid<br />
ESPAGNE<br />
Tomás Rodríguez García<br />
Tél. : +34913838125<br />
Fax : +34913838864<br />
E-mail : eptron@eptron.com<br />
http://ww.eptron.com<br />
COBIP <strong>Telework</strong> coordination services for cooperative business processes Programme<br />
d’applications<br />
télématiques<br />
Le projet COBIP vise à utiliser des outils d’automatisation dans le management des activités de télétravail<br />
décentralisées pour améliorer la productivité, et favoriser le management des équipes et des départements<br />
virtuels par le télétravail, en apportant des services de soutien adaptés aux télétravailleurs. COBIP se concentre<br />
sur des solutions pour les PME. Le système fonctionne sur Windows NT en utilisant Internet et les architectures<br />
de distribution (TINA/CORBA) sur des réseaux de large b<strong>and</strong>e. L’interaction par le télétravail est basée sur de<br />
visioconférence st<strong>and</strong>ard. Une bibliothèque numérique permet le stockage et la restitution de documents<br />
multimédias manipulés et échangés par les télétravailleurs. Le télétravail n’offrira toutes ses possibilités que si<br />
l’attention est porté sur la coopération. Il n’y a généralement pas d’outil de coordination avec des fonctions<br />
d’organisation spécifiques à cet usage. Dans ce projet, des services de coordination du télétravail sont<br />
développés et mis en pratique.<br />
Contact :<br />
INTERFACE Gesellschaft für DV, Logistik<br />
und Unternehmens-organisation mbH<br />
Zollhausstr. 95<br />
90469 Nürnberg<br />
ALLEMAGNE<br />
Jörg Goletz<br />
Tél. : +49 911/980 8000<br />
Fax : +49 911/980 8018<br />
E-mail : cobip@iface.de<br />
E-mail : jgoletz@iface.de<br />
http://www.cobip.com<br />
COWORK Concurrent project development IT tools for small-medium enterprises<br />
networks<br />
Programme<br />
Esprit<br />
Le projet COWORK vise à développer un nouveau logiciel permettant aux PME du secteur de la mécanique de<br />
coopérer dans un environnement d’ingénierie, afin d’économiser du temps et de réduire les coûts. Cet objectif<br />
devrait être atteint en encourageant les PME à appliquer méthodiquement les techniques de Concurrent<br />
Engineering et Co-Design, soutenues par un nouveau programme spécialement conçu à cette intention.<br />
Période du projet : 01/10/<strong>1997</strong> - 31/03/2000<br />
Contact :<br />
DemoCenter s.c.a r.l.<br />
ITALIE<br />
Fundación Tekniker<br />
Avda. Otaola, 20 Apartado 44<br />
20600 Eibar, Gipuzkoa<br />
ESPAGNE<br />
Paolo Onesti & Juan Antonio Martín<br />
Tél. : +34 943 206744<br />
Fax : +34 943 202757<br />
E-mail : p.onesti@democenter.it<br />
E-mail : jmartin@tekniker.es<br />
http://www.tekniker.es/cowork<br />
172
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
CrossFlow Cross-organisational workflow management Programme Esprit<br />
CrossFlow examine les problèmes liés au Cross-Organisational WorkFlow Management et développe<br />
l’infrastructure nécessaire pour en faciliter la mise en place. Le projet souhaite développer :<br />
- une architecture détaillée qui réponde aux questions soulevées ;<br />
- un encadrement dans des zones d’application spécifiques ;<br />
- des outils pour établir un lien entre les WfMS des deux organisations ;<br />
- des extensions pour les fonctions courantes des WfMS ;<br />
- une présentation des résultats du projet ;<br />
- une démonstration de l’utilisation de la solution dans une zone d’application spécifique.<br />
Période du projet : à partir du 22/09/1998<br />
Contact :<br />
CER IBM France - S3228<br />
BP 43<br />
06610 La Gaude<br />
Jacques Saint-Blancat<br />
Tél. : 04 92 11 47 19<br />
Fax : 04 93 24 4545<br />
E-mail : jsb@fr.ibm.com<br />
http://www.crossflow.org<br />
DENEMA Development of new market for telematics products in Central Asia Programme<br />
d’applications<br />
télématiques<br />
Le projet DENEMA a aidé à associer l’Asie Centrale aux Autoroutes de l’Information, en explorant les<br />
nouveaux marchés, en sensibilisant et en transmettant le savoir-faire pour les applications télématiques. Des<br />
stratégies à long terme pour la coopération avec l’UE ont été développés en collaboration directe avec des<br />
spécialistes de l’éducation, de la santé et des affaires. La conférence Eurasia On-line 98 réunissait les pays de<br />
l’Asie Centrale et l’Union Européenne afin d’accroître la coopération dans les nouveaux marchés des produits<br />
télématiques, des services de la santé, de l’éducation, de la formation et du commerce électronique.<br />
Période du projet : novembre <strong>1997</strong> - juin 1999<br />
Contact :<br />
UNESCO Information et Informatics Division<br />
1 rue Miollis, bureau 14.44<br />
75015 Paris<br />
Dana Ziyasheva<br />
Tél. : 01 45 68 42 41<br />
Fax : 01 45 68 55 83<br />
E-mail : d.ziyasheva@unesco.org<br />
http://www.katelco.com/UNESCO/index.html<br />
http://www.katelco.com/UNESCO/denema_en.html#focus<br />
http://www.unesco.org/webworld/eurasia_98/index.html<br />
DIPLOMAT <strong>European</strong> charter for telework Programme ACTS<br />
DIPLOMAT a été composé de deux actions principales :<br />
- créer une Charte Européenne du Télétravail complète, identifiant les applications ACTS et les autres<br />
technologies, et obtenir un accord sur cette charte ;<br />
- contacter 2000 organisations influentes dans le processus de discussions et obtenir un accord, afin de solliciter<br />
leur opinion et de les informer sur le télétravail, les technologies ACTS et la Société d’Information, et de<br />
stimuler les essais de télétravail et l’utilisation des technologies ACTS.<br />
Période du projet : <strong>1997</strong> - 1998<br />
Contact DIPLOMAT :<br />
University of Sustainable Resources<br />
Gregor Mendelstrasse 33<br />
1180 Vienna<br />
AUTRICHE<br />
Josef Hochgerner<br />
Tél. : +43 1 4950 44 214<br />
Fax : +43 1 4950 44 240<br />
E-mail : j.hochgerner@magnet.at<br />
http://www.telework-forum.org/diplomat.uk<br />
http://www.wise-forum.org<br />
ECATT Electronic Commerce And <strong>Telework</strong> Trends Programme Esprit<br />
ECATT souhaite constituer une importante base de statistiques sur le potentiel et l’orientation des nouvelles<br />
formes de travail et du commerce électronique. Ses objectifs sont de :<br />
- mettre à disposition des données et des informations sur les nouvelles formes de travail (télétravail) et le<br />
commerce électronique ;<br />
173
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
- procéder à une analyse représentative des obstacles fréquents au commerce électronique et au télétravail ;<br />
- réaliser une analyse des possibilités offertes par le commerce électronique et le télétravail en projetant des<br />
développements jusqu’en 2005 ;<br />
- comparer les développements en Europe et aux USA.<br />
Période du projet : septembre 1998 - avril 2000<br />
Contact :<br />
Empirica Gesellschaft für Kommunikations- und<br />
Technologieforschung mbH<br />
Oxfordstraße 2<br />
53111 Bonn<br />
ALLEMAGNE<br />
Werner Korte<br />
Tél. : +0228-98 530-0<br />
Fax : +0228-98 530-12<br />
Email: werner.korte@empirica.com<br />
http://www.empirica.com<br />
EETP <strong>European</strong> Educational TelePorts Programme d’applications télématiques<br />
Le projet EETP développe des services d’aprentissage à distance afin de faciliter la formation continue de<br />
professionnels à travers l’Europe. Vingt institutions pédagogiques européennes et des associations de formation<br />
en Italie, en Espagne, en Irl<strong>and</strong>e, en Finl<strong>and</strong>e et au Portugal se sont associées pour créer la première structure<br />
commune à l’échelle européenne pour tenir des services éducatifs.<br />
Contact :<br />
TRAINET S.P.A<br />
Graziano Di Paola<br />
E-mail : gdipaola@mbox.trainet.it<br />
http://eetp.trainet.it<br />
EMICO Editeur Multimédia Interactif et COopératif INCO<br />
Le projet EMICO développe et teste les méthodes de formation et de cours d’une langue, d’une culture, d’un<br />
environnement à un(e) autre.<br />
Période du projet : 01/12/<strong>1997</strong> - 01/12/2000<br />
Contact :<br />
Sté A6-Mediaguide<br />
Département de Recherche<br />
6 rue Paul Claudel<br />
91000 Evry<br />
Gérard Claës<br />
Tél. : 01 60 77 72 06<br />
Fax : 01 60 79 49 87<br />
E-mail : 101467.633@computilisateurve.com<br />
http://www.cordis.lu/esprit/src/961977.htm<br />
EIES <strong>European</strong> Information Exchange Service for the communication between Programme ACTS<br />
harbours<br />
Le projet EIES a défini, expérimenté et mis en pratique un service de communication avancé entre les autorités<br />
portuaires, les armateurs, les douanes, les sapeurs-pompiers, etc., dans les zones portuaires, grâce à une plateforme<br />
basée sur plusieurs technologies (Internet, ATM, RNIS, mobiles).<br />
Période du projet : septembre 1995 - octobre 1998<br />
Contact :<br />
Eutelis<br />
Bd Poissonnière<br />
75009 Paris<br />
Pierre Perrot & Marie-Christine Tran<br />
Tél. : 01 55 33 36 07<br />
Fax : 01 55 33 36 47<br />
E-mail : pierre.perrot@eutelis.fr<br />
http://www.expertel.fr/EIES<br />
http://www.isl.org/EIES<br />
EPRI-Watch<br />
Programme ACTS<br />
Le projet EPRI-Watch visait les politiciens, surtout les Membres du Parlement Européen, intéressés par la<br />
Société de l’Information, afin de leur faciliter la communication. Ses trois gr<strong>and</strong>s objectifs étaient de :<br />
- sensibiliser et informer les Parlementaires sur la Société de l’Information ;<br />
- permettre une meilleure compréhension des technologies à un Parlementaire par leur utilisation dans ses<br />
activités quotidiennes;<br />
- stimuler l’échange d’informations entre les décideurs politiques et la communauté ACTS.<br />
Période du projet : 1995 - 1999<br />
Contact :<br />
Teleport Sachsen-Anhalt<br />
EPRI-Watch Office<br />
Bd Clovis 39,<br />
Helga Treiber<br />
Tél. : +32 2 285 46 26<br />
Fax : +32 2 230 69 29<br />
E-mail : treiber@epri.org<br />
174
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
1000 Bruxelles<br />
BELGIQUE<br />
http://www.epri.org<br />
EPSYLON Enhanced process modelling system for lean operations<br />
Programme Esprit<br />
management<br />
Le projet EPSYLON vise à définir, appliquer et valider un nouveau logiciel permettant aux industries d’obtenir<br />
les avantages suivants :<br />
- l’amélioration du management des activités,<br />
- le contrôle sur les opérations complémentaires comme le recyclage et la maintenance,<br />
- de meilleurs plannings et prises de décision.<br />
Période du projet : décembre <strong>1997</strong> - juin 2000<br />
Contact :<br />
Dr. Sebastiano Sighinolfi<br />
Democenter s.c.a.r.l.<br />
Viale Virgilio 55<br />
41100 Modena<br />
ITALIE<br />
Tél. : +39 59 848810<br />
Fax : +39 59 848630<br />
E-mail : s.sighinolfi@democenter.it<br />
http://193.207.81.209/democenter<br />
ETD <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Development Programme ACTS<br />
Le projet ETD traite du télétravail, du commerce électronique et de la télécoopération, ce qui inclut le soutien<br />
direct au programme ACTS et aux activités européennes afin de :<br />
- stimuler le télétravail,<br />
- développer les actions au niveau national et européen,<br />
- supprimer les barrières en développant une vision et une perspective claires du télétravail,<br />
- soutenir l’utilisation générale des technologies de télétravail à travers un réseau européen de sites web et de<br />
services en ligne sur le télétravail.<br />
Les moyens importants qui sont employés comprennent :<br />
- un site web complet sur le télétravail, ainsi qu’un réseau de sites web en différentes langues ;<br />
- le soutien de la Semaine Européenne du Télétravail chaque année en novembre ;<br />
- des initiatives régionales et nationales et un réseau de 14 coordinateurs nationaux.<br />
Période du projet : juin 1996 - septembre 1999<br />
Contact :<br />
The Danish Technologic Institute<br />
Teknologiparken<br />
8000 Aarhus C<br />
DANEMARK<br />
Jeremy Millard<br />
Tél. : +45 89 43 88 08<br />
Fax : +45 89 43 88 43<br />
E-mail : jeremy.millard@teknologisk.dk<br />
http://www.eto.org.uk<br />
EVENT <strong>European</strong> virtual enterprise network Initiative ADAPT<br />
L’objectif du projet EVENT était de développer les réseaux d’entreprise au niveau local, national et mondial en<br />
utilisant les NTIC et la gestion de réseau. Trois serveurs ont été mis en place pour le projet, fournissant une<br />
plate-forme et plusieurs services pour les participants. Plusieurs ouvrages et méthodes ont été produits et se<br />
trouvaient en ligne, concernant la formation, la production, la stratégie et le commerce Internet. Plusieurs<br />
services et bases de données ont été développés en coopération avec les participants. EVENT a coopéré avec<br />
plusieurs projets de réseaux régionaux pour propager localement les concepts et les services développés. Une<br />
fois le projet terminé, il en est resté un réseau et une communauté.<br />
Période du projet : février 1996 - décembre 1998<br />
Contact :<br />
University de Jyväskylä<br />
Continuing Education Centre<br />
40351 Jyväskylä<br />
FINLANDE<br />
Antti Auer<br />
Tél. : +358 41 603626<br />
Fax : +358 41602521<br />
E-mail : auer@jyu.fi<br />
Gem<br />
Programme Esprit<br />
Le projet Gem développe une base des connaissances pour la création et l’utilisation de curriculum vitae<br />
numérique par-delà les langues et les normes culturelles, et vise à créer un réseau d’excellence pour ce travail.<br />
Contact :<br />
Prof. Etrea Pontiggia<br />
Graduate School of Business Administration<br />
Tél. : +39 02 5836 6323 / 6852<br />
175
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Bocconi University<br />
Milan<br />
ITALIE<br />
Fax : +39 02 5836 6883<br />
E-mail : etrea.pontiggia@sda.uni-bocconi.it<br />
GIPSECA A Generic Interactive Package for Systems Engineering Courses Programme INCO-DC<br />
<strong>and</strong> Applications<br />
Le projet GIPSECA concerne l’organisation et le développement de matériel multimédia pédagogique sur<br />
Internet. Parmi les partenaires se trouvent plusieurs institutions européennes et méditerranéennes.<br />
Contact :<br />
Heriot-Watt University<br />
Department of Computing & Electrical Engineering<br />
Edinburgh, EH14 4AS<br />
GRANDE-BRETAGNE<br />
Ali Zalzala<br />
Tél. : 0044 131 451 3894<br />
Fax : 0044 131 451 3327<br />
E-mail : a.zalzala@hw.ac.uk<br />
http://www.cee.hw.ac.uk/~ali/gipseca<br />
Harmony Coping with the complexity of business innovation Programme Esprit<br />
Harmony est un projet IMS (Intelligent Manufacturing Systems) sur 4 ans, dont l’objectif principal est de<br />
développer un système de soutien basé sur Internet pour le lancement, l’innovation et l’investissement, ce qui<br />
aidera à améliorer le rendement des projets d’innovation. Le projet a de nombreux partenaires dans l’UE, en<br />
Australie, en Suisse et aux USA, ainsi que des "cercles d’experts". Harmony s’est développé à partir du besoin<br />
clairement identifié d’un soutien efficace pour le lancement au niveau sociétaire, aussi bien qu’au niveau de<br />
l’économie en général. Par conséquent, la vision partagée par tous les partenaires est d’établir des pratiques<br />
acceptées au niveau international pour un soutien basé sur les technologies multimédia et Internet, qui soit de<br />
haute qualité, facile d’emploi et complet.<br />
Période du projet : 1998 - 2002<br />
Contact :<br />
Fraunhofer Institute for Factory Operation auf Automation<br />
Settorstr. 22<br />
39106 Magdeburg<br />
ALLEMAGNE<br />
Prof. Dr. H. Kühnle & B. Söndgerath<br />
Tél. : +49 (0)391 4090 -510 ou -712<br />
Fax : +49 (0)391 4090 -596<br />
E-mail : soendgerath@iff.fhg.de<br />
IBCoBN Integrated Broadb<strong>and</strong> Communication <strong>and</strong> Broadcast Networks Programme ACTS<br />
Le principal objectif du projet est d’identifier les besoins en communication de large b<strong>and</strong>e des utilisateurs et<br />
des applications internes. Il entreprend aussi à plus long terme la recherche et le développement en ce qui<br />
concerne les besoins en IBC dans le secteur CATV, et de créer un centre d’excellence pour prendre en charge<br />
l’identification des futurs besoins en réseaux câblés régionaux. IBCoBN a organisé des expériences dans<br />
plusieurs sites CATV en Belgique, en Espagne, en Gr<strong>and</strong>e-Bretagne, aux Pays-Bas, au Portugal et en Russie. Le<br />
projet s’addresse aux besoins en communication des utilisateurs internes, y compris les personnes âgées ou<br />
défavorisées, mais aussi aux besoins des entreprises (en mettant l’accent sur les PME et indépendants) et du<br />
secteur public (en particulier le soin aux personnes âgées). En vérifiant les applications à gr<strong>and</strong>e vitesse qui sont<br />
souhaitables et abordables, le projet a exprimé son intérêt à jouer un rôle important dans le programme ACTS.<br />
Contact :<br />
NSSL<br />
(ppr Integan CV)<br />
47A Fore Street<br />
Framlingham<br />
Suffolk IP13 9DD<br />
GRANDE-BRETAGNE<br />
John McEwan<br />
Tél. : +44 1728 723410<br />
Fax : +33 1728 621190<br />
E-mail : 100141.1356@compuserve.com<br />
ICARE 9000 On-dem<strong>and</strong> consulting <strong>and</strong> remote electronic formation<br />
for PME in urban <strong>and</strong> rural areas<br />
Programme d’applications<br />
télématiques<br />
ICARE 9000 utilise des outils de télématique avancés comme la visioconférence, afin de permettre le soutien<br />
technique aux sociétés cherchant à obtenir la certification ISO9000, en utilisant les techniques d’intervention à<br />
distance. Certains soutiens sont effectués en ligne, par exemple qu<strong>and</strong> une PME a un problème spécifique, ce qui<br />
permet d’offrir une solution rapide.<br />
Contact :<br />
TELES AG<br />
Dr. Birgit Heinz<br />
Tél. : +49 30 399 28 241<br />
176
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Doverstr. 2-4<br />
10587 Berlin<br />
ALLEMAGNE<br />
Fax : +49 30 399 28 242<br />
E-mail : b.heinz@teles.de<br />
http://www.teles.de<br />
InfoBridge<br />
Programme ACTS<br />
Les principaux objectifs d’InfoBridge sont de fournir une information dans laquelle le travail du programme<br />
ACTS soit visible pour le monde extérieur, et de publier des résumés faciles d’accès des projets ACTS et des<br />
résultats appliqués à des secteurs précis (scientifique, technique, politique...). De plus, InfoBridge fournira une<br />
base d’informations électronique (Web-based Infospace) permettant l’échange d’information entre le<br />
programme ACTS et le monde extérieur. InfoBridge s’est constitué d’après le projet InfoWin (qui s’est terminé<br />
en décembre 1998), élargissant par exemple la diffusion d’information à de nouvelles aires géographiques,<br />
spécialement en Europe de l’Est. Il utilise et prolonge les services, les outils, les produits et les expériences pour<br />
atteindre ses objectifs.<br />
Période du projet : à partir de 1999<br />
Contact :<br />
Rechenzentrum Univ. Stuttgart<br />
Allmetring 30<br />
70550 Stuttgart<br />
ALLEMAGNE<br />
Barbara Burr<br />
Tél. : +49 711 685 5811<br />
Fax : +49 711 678 7626<br />
E-mail : burr@rus.uni-stuttgart.de<br />
Http://www.uk.infowin.org/ACTS/RUS/PROJETS/ac359.htm<br />
Information, Communication <strong>and</strong> Technology Advisory Service<br />
Initiative LEADER<br />
Depuis mai 1994, le groupe Skye & Lochalsh a créé environ 100 postes de télétravail dans les Hébrides, au<br />
Nord-Ouest de l’Ecosse. Un des points essentiels de cette phase expérimentale a été la constitution d’un fichier<br />
de télétravailleurs potentiels, comportant 500 personnes résidant ou souhaitant aller sur les îles. Comme aucune<br />
société n’existait dans ce secteur, le groupe LEADER a créé Lasair Ltd, capable d’obtenir des contrats avec des<br />
responsables de n’importe quel coin du monde. Par la nature du travail, ces postes de télétravail constituent une<br />
activité avec une réelle valeur ajoutée, et impliquent des compétences dans l’édition, la réécriture, la relecture,<br />
l’infographie... Plusieurs nouvelles sociétés ont été attirées par cette zone très rurale et un ISP Net Centre s’est<br />
ouvert dans la ville de Stornoway. Le projet a également été sélectionné sous l’initiative Territorial Employment<br />
Pact Exchange Mart.<br />
Contact :<br />
Information, Communication <strong>and</strong> Technology Advisory Service<br />
Pairc House, Halbost, Lochs, HS2 9QB<br />
Isle of Lewis<br />
Scotl<strong>and</strong><br />
GRANDE-BRETAGNE<br />
Donnie Morrison<br />
Tél. : +44 1851 880 225<br />
Fax : +44 1851 880 386<br />
E-mail : donnie@sol.co.uk<br />
http://www.hebrides.com/itp<br />
InfoWin ACTS Information Window Programme ACTS<br />
InfoWin est la principale source d’information (imprimée et en ligne) pour le programme ACTS (Advanced<br />
Communication Technologies <strong>and</strong> Services).<br />
Période du projet : 1996 - 1999<br />
Contact :<br />
Rechenzentrum Univ. Stuttgart<br />
ALLEMAGNE<br />
Barbara Burr<br />
E-mail : Burr@rus.uni-stuttgart.de<br />
http://www.uk.infowin.org/ACTS<br />
Integrated Program for the Development of <strong>Telework</strong> Centres<br />
Initiative ADAPT<br />
Ce projet visait à encourager au niveau régional ce nouveau type d'organisation du travail qu’est le télétravail, en<br />
particulier le développement de télécentres dans des zones isolées de Grèce. Les objectifs du projet étaient :<br />
- l’étude de la structure (légale, financière...) du télétravail en Grèce et dans d’autres pays de l’UE,<br />
- la perception d’opportunités de télétravailleurs dans les principales villes de Grèce (Athènes, Thessalonique...),<br />
- la préparation des actions de soutien dans les télécentres,<br />
- la mise en application de 4 télécentres dans les zones isolées,<br />
- la création d’une association de ces télécentres.<br />
Période du projet : décembre 1998 - décembre 1999<br />
Contact :<br />
Zeus S.A.<br />
Bogonikolos<br />
Tél. : +30 61 622 655<br />
177
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Trade Center A’ Square - Riga Feraiou 93<br />
26221 Patras<br />
GRECE<br />
Fax : +30 61 272 425<br />
E-mail : zeus@zeusnet.gr<br />
LIQUIT LIfe QUality In <strong>Telework</strong> Programme Esprit<br />
Le principal objectif de LIQUIT était de définir de manière précise une méthodologie pour soutenir et suivre de<br />
près les équipes de télétravail dans le commerce européen. Cette méthodologie, pleine de possibilités et<br />
exécutable par des outils opérationnels, a permis aux organismes de surmonter les obstacles au télétravail.<br />
L’approche du projet s’est centrée sur le développement d’indicateurs de performance, basés sur des analyses<br />
précises, des ébauches de procédés et des outils de précision qui ont été vérifiés par un groupe d’utilisateurs<br />
représentatif, ayant un rôle important et faisant participer des PME, des multinationales et le secteur public. Les<br />
résultats permettent le futur développement d’outils, qui offriron de meilleures possibilités de management des<br />
ressources isolées et la vérification des besoins du commerce et des télétravailleurs. Le développement d’une<br />
stratégie d’exploitation est important, et une étude de marché minutieuse a été entreprise, ainsi que la<br />
communication des activités du projet, d’ailleurs un site web a été mis en place pour faire connaître les<br />
expériences et les résultats du projet.<br />
Période du projet : octobre 1998 - juin 1999<br />
Contact :<br />
C International Ltd.<br />
Haseley Business Centre<br />
Warwick CV35 7LS<br />
GRANDE-BRETAGNE<br />
Stephen Swift<br />
Tél. : +44 1203 537043<br />
Fax : +44 1203 247220<br />
E-mail : sswift@cinternational.co.uk<br />
MARIFlow A workflow management system for maritime industry Programme Esprit<br />
Le projet MARIFlow propose une architecture afin d’automatiser et de contrôler la circulation de données sur<br />
Internet provenant de différentes organisations, créant ainsi une plate-forme nécessaire pour des procédures<br />
impliquant plusieurs organisations et compagnies. Cette architecture est suffisamment générale pour être<br />
appliquée à n’importe quelle pratique commerciale où des données circulent et les activités entre différentes<br />
industries et organisations suivent des procédures, mais les exemples d’applications ont été développés pour<br />
l’industrie maritime. Le premier prototype du système est opérationnel.<br />
Période du projet : septembre 1999 - décembre 2000<br />
Contact :<br />
Dept. of Computer Eng.<br />
Middle East Technical University<br />
06531 Ankara<br />
TURQUIE<br />
Asuman Dogac<br />
Tél. : +90-312-210 5598 ou 210 2076<br />
Fax : +90-312-210 1259<br />
E-mail : Asuman@srdc.metu.edu.tr<br />
http://www.srdc.metu.edu.tr/mariflow<br />
MAST MAnagers in Support of <strong>Telework</strong> Initiative ADAPT<br />
Visant les PME, le projet MAST a mis en place la formation et le support méthodologique nécessaire pour<br />
encourager et aider les sociétés irl<strong>and</strong>aises à utiliser le télétravail de façon plus intensive. Il était mené par Work<br />
Research Centre Ltd. (WRC), un organisme de recherche, de conseil et de formation spécialisé dans l’impact des<br />
nouvelles technologies sur la vie professionnelle et la société en général. Sa priorité était de communiquer les<br />
trois points essentiels suivants : la sensibilisation sur les réalités du télétravail, sur la façon de le mettre en<br />
pratique, et sur les techniques permettant de surmonter les difficultés. Les outils et les services appropriés ont été<br />
développés. Le partenariat comprenait entre autres Forbairt, Telecom Eireann, l’Institut Irl<strong>and</strong>ais de Formation<br />
et de Développement, ainsi que des projets allem<strong>and</strong>s et grecs.<br />
Période du projet : février 1998 - décembre 1999<br />
Contact :<br />
Work Research Centre Ltd.<br />
1 Greenlea Drive, Terenure<br />
Dublin 6W<br />
IRLANDE<br />
Dr Richard Wynne<br />
Tél. : +353.1/492-7042<br />
Fax : +353.1/492-7046<br />
E-mail : 100140,1053@compuserve.com<br />
E-mail : mt.fanning@wrc-recherche.ie<br />
Mellisa Methods <strong>and</strong> tools for natural language interfacing to st<strong>and</strong>ard Programme Esprit<br />
software applications<br />
Le projet Mellisa développe la technologie et les outils qui permettront aux utilisateurs finaux de se connecter,<br />
178
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
en utilisant un langage naturel, à des systèmes d’applications informatiques, et d’appliquer cette technologie<br />
avec succès.<br />
Contact :<br />
Jose Frias<br />
Software AG Espana<br />
E-mail : jfrias@sag.es<br />
ESPAGNE<br />
MIRTI Models of Industrial Relations in <strong>Telework</strong> Innovation Programme d’applications<br />
télématiques<br />
Le projet MIRTI a consisté à examiner les différents types et définitions de télétravail à travers une série<br />
d’études de cas, en développant des outils appropriés (structure légale et accords sociaux), et des scénarii. Ses<br />
objectifs comprenaient :<br />
- des lignes directrices pour les sociétés et les administrations publiques abordant le télétravail,<br />
- des lignes directrices pour les rapports entre employeurs et employés,<br />
- des recomm<strong>and</strong>ations et des lignes directrices au niveau national et de l’UE.<br />
Le site web propose une traduction en 5 langues (allem<strong>and</strong>, anglais, espagnol, français et italien) et le CD-Rom<br />
contient le manuel "Implementing <strong>Telework</strong>" (en 5 langues) et une comparaison entre 30 accords européens sur<br />
le télétravail selon plusieurs critères, dont le temps de travail, la technologie, la vie privée, les statuts, la santé et<br />
la sécurité...<br />
Période du projet : avril 1996 - juillet 1998<br />
Contact :<br />
MIRTI Consortium<br />
Corso Stai Uniti 14/b<br />
35127 Padova<br />
ITALIE<br />
Renato Rizzo<br />
Tél. : +39 049 8084760<br />
Fax : +39 049 8084734<br />
E-mail : r.rizzo@iol.it<br />
http://www.telework-mirti.org<br />
MtoM3d Made-to-measure garments 2D/3D approach Programme INCO-DC<br />
MtoM3D était un projet de recherche international dont l’objectif était de développer le marché et la valeur des<br />
vêtements fabriqués dans les pays en voie de développement. Pour cela, une nouvelle méthode a été mise en<br />
place pour la production de vêtements sur mesure, consistant à utiliser le modèle 3D d’un mannequin pour<br />
effectuer des retouches en 2D.<br />
Période du projet : novembre <strong>1997</strong> - décembre 1999<br />
Contact :<br />
INRIA<br />
Domaine de Voluceau<br />
78153 Le Chesnay Cedex<br />
André Gagalowicz<br />
E-mail : Etre.Gagalowicz@inria.fr<br />
http://www.ercim.org/MtoM3D<br />
MULTIMEDIATOR Multimedia publishing brokerage service Programme ACTS<br />
Ce projet a fait la démonstration d’un service de courtage intelligent pour des clients et des fournisseurs dans le<br />
secteur de l’édition. La technologie existante et les développements de projet ont été intégré, la valeur ajoutée<br />
des services a été étudiée afin d’être développée pour le télétravail et la télécoopération.<br />
Période du projet : septembre 1995 - février 1998<br />
Contact :<br />
Logic Control, S.A.<br />
Ctra. De Prats 122<br />
08208 Sabadell (Barcelona)<br />
ESPAGNE<br />
Jaime Delgado<br />
Tél. : +34 93 401 68 14<br />
Fax : +34 93 728 54 04<br />
E-mail : delgado@ac.upc.es<br />
http://www.ac.upc.es/multimediator<br />
NET-TELEMED<br />
Initiative ADAPT<br />
Ce projet applique une structure de télémédecine et un CIS (Clinical Information System) dans un hôpital privé,<br />
en même temps qu’une formation continue pour le personnel (technique, médical et infirmerie), afin de garantir<br />
la qualité de service offerte aux patients. En utilisant ce système, une coopération solide a été développée entre<br />
l’hôpital et les autres centres médicaux modernes, en Italie et en Europe. Le projet établit un système novateur<br />
de télémédecine pour l’assistance aux patients par le biais d’un système informatisé et de personnel qualifié. La<br />
formation est l’un des aspects les plus importants du projet, et permettra à tout le personnel en charge des<br />
services hospitaliers de posséder les connaissances et les pratiques technologiques nécessaires. Le projet tente<br />
également d’accélérer le développement de nouvelles activités, comme les télé-médecins.<br />
Période du projet : mars 1998 - avril 2000<br />
179
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Contact :<br />
Casa di Cura Noto - Pasqualino<br />
Via Dante, 330<br />
90100 Palermo<br />
ITALIE<br />
Clinica Moto<br />
Tél. : +39 91 6841753<br />
Fax : +39 91 6822449<br />
E-mail : telemed@siade.com<br />
NOTE A project developing virtual office facilities Programme Esprit<br />
Ce projet développe et teste des technologies en faveur des applications de bureau virtuel pour les nomades.<br />
Contact :<br />
Thomson-CSF Communication<br />
Dr. Rigobert Foka<br />
E-mail :rigobert.foka@tcc.thomson-csf.com<br />
http://www.telecom.ntua.gr/note<br />
Nuevas Trabajadoras<br />
Initiative pour l’emploi NOW<br />
Les autorités régionales d’Etalucía ont étudié les nouvelles possibilités d’emploi dans le secteur des nouvelles<br />
technologies avec EUROCEI, un partenaire important ayant une gr<strong>and</strong>e expérience des PME, et qui était donc<br />
très bien placé pour aider à analyser les besoins des entreprises en rapport avec le télétravail. Les objectifs du<br />
projet étaient de :<br />
- définir le niveau de connaissance des sociétés et des femmes d’Etalucía sur le télétravail,<br />
- définir de nouveaux profils d’emploi utilisant le télétravail,<br />
- définir le profil des sociétés réellement prêtes à embaucher des télétravailleurs,<br />
- favoriser les nouveaux profils d’emploi comme de nouvelles opportunités pour les femmes,<br />
- analyser les expériences de chacun dans le télétravail afin de détecter d’éventuels problèmes.<br />
Période du projet : juin 1998 - novembre 1999<br />
Contact :<br />
EUROCEI<br />
Centro de Empresas e Innovación S.A.<br />
Autovia Sevilla-Coria del Rio, KM 3.5<br />
41920 San Juan de Aznalfara (Sevilla)<br />
ESPAGNE<br />
Enrique Piriz Salgado<br />
Tél. : +34 5 41 705 17<br />
Fax : +34 5 41 711 17<br />
E-mail : ceia@eurocei.com<br />
OUEA Observatoire Urbain de l’Axe Atlantique Article 10 de l’ERDF<br />
L’OUEA a tenté de créer un terrain commun à tous les citoyens, les professionnels, les industries et les<br />
institutions de Galice et du Nord du Portugal, en favorisant l’érudition de la société, l’entente mutuelle et en<br />
renforçant les relations économiques et sociales.<br />
Les objectifs étaient de :<br />
- créer un espace virtuel afin d’avoir une meilleure communication et compréhension,<br />
- identifier, organiser et développer les informations qui existaient dans ce domaine,<br />
- coopérer vers une meilleure connaissance de la société et son potentiel,<br />
- contribuer à la création d’emploi grâce aux nouvelles technologies d’information,<br />
- faciliter une information structurée aux responsables de la politique et du commerce,<br />
- assister la cohésion sociale entre deux régions.<br />
Les impacts prévus étaient de :<br />
- mettre en place une base de données en ligne,<br />
- promouvoir le télétravail afin de créer de nouveaux emplois,<br />
- faciliter les décisions stratégiques qui auront un impact sur la cohésion,<br />
- minimiser les effets négatifs de l’isolation socio-économique des régions périphériques.<br />
Période du projet : mars <strong>1997</strong> - septembre 1999<br />
Contact :<br />
Consorcio Zona Franca de Vigo<br />
Area Portuaria de Bouzas, De 14-D<br />
36208 Vigo<br />
ESPAGNE<br />
Sonia Trigo<br />
Tél. : +34-986-205565 / 213265<br />
Fax : +34-986-205565<br />
E-mail : ouea@zonafrancavigo.com<br />
PERFECT<br />
Programme Esprit<br />
Le projet PERFECT souhaite contribuer au changement dans la façon de travailler dans les industries<br />
européennes, en s’écartant de l’entrave habituelle du simple contrôle incertain, pour procéder à un contrôle<br />
performant basé sur les techniques de statistiques variées.<br />
180
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Contact :<br />
University<br />
Newcastle<br />
GRANDE-BRETAGNE<br />
Jim Eterson<br />
E-mail : jim.eterson@ncl.ac.uk<br />
RapidPDM Rapid implementation of Product Data Management Programme Esprit<br />
L’objectif principal du projet RapidPDM est de développer une méthodologie qui s’adresse aux besoins des<br />
industries. Les objectifs de ce projet sont de :<br />
- développer des méthodes pour structurer, diriger et accélérer les procédés de développement,<br />
- développer des outils pour les procédés d’exécution,<br />
- diffuser la méthodologie,<br />
- rendre les outils disponibles.<br />
Le but principal du projet est de réduire le coût, le temps, le risque et l’effort, et avantager les entreprises<br />
européennes, en particulier les PME.<br />
Période du projet : 01/09/1998 - 01/02/2001<br />
Contact :<br />
M.I.S. Organisatie-Ingenieurs<br />
Planetenbaan 69<br />
P.O. Box 1773<br />
3600 BT Maarssen<br />
PAYS-BAS<br />
Dick Metemaker<br />
Tél. : +31.346.570888<br />
Fax : +31.346.552388<br />
E-mail : dick.metemaker@mis.nl<br />
http://www.rapidpdm.org<br />
Safety-NET Leading competence development globally Programme d’applications télématiques<br />
Safety-NET était un projet qui souhaitait démontrer le potentiel des NTIC sur la performance des employés<br />
d’industries de type ferroviaire, maritime, portuaire ou offshore. La formation était en gr<strong>and</strong>e partie<br />
traditionnelle, sur le terrain ou en centre de formation. Safety-NET a identifié les difficultés potentielles et a<br />
démontré la valeur ajoutée des NTIC :<br />
- une formation traditionnelle sur le lieu de travail,<br />
- un développement des compétences (formation et contrôle des connaissances).<br />
Le projet a utilisé les technologies Internet et Intranet pour produire un système qui a révolutionné la façon dont<br />
la formation et le développement sont transmis.<br />
Période du projet : janvier 1996 - juin 1998<br />
Contact :<br />
MARINTEK<br />
P.O. Box 4125<br />
Valentinlyst<br />
7002 Trondheim<br />
NORVEGE<br />
Mike Newton<br />
Tél. : +47 7359 5990<br />
Fax : +47 7359 5778<br />
E-mail : Mike.Newton@marintek.sintef.no<br />
http://www.marintek.sintef.no/snet<br />
SICMA Scalable Interactive Continuous Media server design <strong>and</strong> Application Programme<br />
ACTS<br />
SICMA a élaboré un serveur pour la distribution d’images, de données et d’informations multimédias en<br />
continu, et a prouvé son efficacité en l’appliquant dans un "musée virtuel".<br />
Période du projet : septembre 1995 - janvier 1999<br />
Contact :<br />
Parsytec Computer GmbH<br />
Auf der Hüls 183<br />
52068 Aachen<br />
ALLEMAGNE<br />
Uwe Knaak<br />
Tél. : +49 241 9696-456<br />
Fax : +49 241 9696-500<br />
E-mail : kna@parsytec.de<br />
SMARTS SME And Regional Telecoms Support Programme ACTS<br />
L’objectif du projet SMARTS était d’augmenter la participation des PME dans le travail et l’exploitation des<br />
résultats du programme ACTS. Dans ce projet, la participation a été définie comme :<br />
- un partenariat complet ou une sous-traitance dans un projet ACTS nouveau ou existant,<br />
- l’utilisation des technologies de large b<strong>and</strong>e et des services,<br />
- la présence aux manifestations ACTS,<br />
181
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
- l’utilisation des produits de large b<strong>and</strong>e et des services par des PME qui sont par exemple dans le tourisme,<br />
- des ingénieurs et des scientifiques de PME qui se joignent aux projets ACTS en tant que chercheurs.<br />
Le projet a adopté trois stratégies pour atténuer les barrières d’isolement, de faible infrastructure, et<br />
d’impossibilité à financer une participation aux projets ACTS. SMARTS, qui a été traduit en 5 langues<br />
européennes, a opéré en particulier dans les secteurs de la télécoopération et du commerce électronique.<br />
Période du projet : janvier 1996 - mars 1999<br />
Contact :<br />
Teleport Sachsen-Anhalt GmbH<br />
Steinfeldstrasse 3<br />
39179 Magdeburg-Barleben<br />
ALLEMAGNE<br />
Comelia Muhl<br />
Tél. : +49 39203 82030<br />
Fax : +49 39203 82031<br />
E-mail : smarts@tsa.de<br />
SME <strong>and</strong> Micro-Business Adaptation via <strong>European</strong> Superhighway Technology Initiative ADAPT<br />
Ce projet a introduit le télétravail et la formation à distance dans les PME de zones rurales traditionnelles, où le<br />
multimédia et les technologies de télécommunications mettaient longtemps à être acceptés. Il s’adressait aux<br />
besoins des habitants des banlieues, des femmes qui travaillent et ne peuvent pas conjuguer vie privée et vie<br />
professionnelle, et de ceux qui ont des difficultés à se déplacer vers le lieu de travail. Les trois objectifs étaient<br />
de permettre aux travailleurs de s’adapter au changement en améliorant leurs qualifications et leur mobilité, de<br />
créer de nouveaux emplois et de conseiller.<br />
Période du projet : octobre 1996 - novembre 1998<br />
Contact :<br />
Dator S.R.L.<br />
Via S. Lorenzo, 2<br />
39031 Brunico (Bolzano)<br />
ITALIE<br />
Astrid Caleffi<br />
Tél. : +39 474 555455<br />
Fax : +39 474 555051<br />
E-mail : cal@dator.it<br />
STACCIS Support for Telematics Applications Cooperation with the Programme d’applications<br />
Commonwealth of Independent States<br />
télématiques<br />
Le projet STACCIS visait à renforcer la coopération par les applications télématiques dans les secteurs de<br />
l’enseignement, de l’environnement et de la recherche scientifique et technologique, entre les pays européens du<br />
CIS (Commonwealth of Independent States) et leur équivalent de l’UE. En plus du besoin croissant de mettre en<br />
place des réseaux informatiques et des applications télématiques plus efficaces, les pays européens du CIS<br />
représentaient également un marché important pour les applications télématiques et offraient un gr<strong>and</strong> potentiel<br />
de coopération professionnelle et scientifique dans ce secteur. La coopération avec l’UE a permis une meilleure<br />
information sur les opportunités de marché, et un plus gr<strong>and</strong> nombre de fournisseurs de services. Par un procédé<br />
de démonstration et de présentation d’applications télématiques, plus de 1700 utilisateurs des pays de la CEI<br />
sont liés aux résultats, et 2500 enseignants, chercheurs et managers de ces pays ont été formés à l’utilisation des<br />
services télématiques et des réseaux. STACCIS a assisté les 7 pays européens (l’Arménie, l’Azerbaïdjan,<br />
Belarus, la Géorgie, la Moldavie, la Russie et l’Ukraine) en les informant sur les applications télématiques, par<br />
des programmes de formation, et en appuyant la coopération Est-Ouest dans le développement, l’échange et<br />
l’utilisation des applications télématiques.<br />
Période du projet : juillet 1996 - juin 1999<br />
Contact :<br />
Information <strong>and</strong> Informatics Division<br />
UNESCO<br />
1, rue de Miollis<br />
75732 Paris Cedex 15<br />
Dana Ziyasheva<br />
Tél. : 01 45 68 42 41<br />
Fax : 01 45 68 55 83<br />
E-mail : d.ziyasheva@UNESCO.org<br />
STEPS2 Strategic Topics in Engineering of Public Services for employment Programme Esprit<br />
Ce projet, qui travaille avec les administrations publiques d’Espagne et d’Italie, a comme objectifs de :<br />
- améliorer l’accès au marché du travail, par exemple en s’adressant à l’orientation professionnelle, en<br />
combattant le chômage à long terme et l’exclusion, en accroissant l’égalité des chances ;<br />
- promouvoir le rôle vital de l’agence nationale pour l’emploi pour qu’elle soit plus active dans l’orientation ;<br />
- assurer l’efficacité du temps et des coûts administratifs, la transparence et l’information aux utilisateurs,<br />
l’égalité des chances et l’engagement auprès des citoyens ;<br />
182
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
- augmenter les ressources financières des administrations pour la lutte contre le chômage.<br />
Contact :<br />
Alberto Savoldelli<br />
MIP<br />
Tél. : +39 02 2369181<br />
2, Via Fucini<br />
Fax : +39 02 23691820<br />
20133 Milan<br />
E-mail : alberto.savoldelli@polimi.it<br />
ITALIE<br />
http://www.steps2.aat.it<br />
STEPWISE<br />
Programme Esprit<br />
L’objectif de STEPWISE est d’améliorer la qualité et de réduire le coût de logiciel de la modélisation, qui est<br />
une technique importante pour aider au développement rapide des logiciels d’applications, et qui est<br />
particulièrement utile pour l’échange de données. Il a développé une méthodologie et une infrastructure<br />
logicielle pour permettre une transformation intelligente des modèles EXPRESS. La technique est utilisée pour<br />
développer des PI (procedural interfaces), des tables de données et des formats de fichier, dont le XML.<br />
Période du projet : novembre <strong>1997</strong> - février 2000<br />
Contact :<br />
Monsell EDM Ltd<br />
GRANDE-BRETAGNE<br />
Robin La Fontaine<br />
Tél. : +44 1684 592 144<br />
Fax : +44 1684 594 504<br />
E-mail : robin@monsell.co.uk<br />
http://www.stepwise.org<br />
STORM Stochastic non-stationary modeling environnement for decision Programme Esprit<br />
processes in financial markets<br />
L’objectif du projet est de développer un environnement logiciel appellé STORM, conçu pour des besoins<br />
spécifiques dans le secteur des marchés financiers, notamment ceux des analystes. L’objectif principal est de<br />
permettre la coopération de différentes technologies, et de rendre ces technologies utilisables par des<br />
applications, même pour les utilisateurs ou les consultants qui ne sont pas familiers avec la technologie utilisée.<br />
Contact :<br />
Elseware<br />
26-28 rue Danielle Casanova<br />
75002 Paris<br />
Patrick Naim<br />
Tél. : 01 44 58 93 40<br />
Fax : 01 42 96 68 68<br />
E-mail : patnaim@elseware.fr<br />
http://www.elseware.fr/referenc.htm#Stochastic<br />
SUSTAINS Support Unable userS To Access Information aNd Services Programme Esprit<br />
Le projet SUSTAINS vise à développer et faire la preuve d’un nouveau logiciel capable d’aider les<br />
administrations publiques à améliorer leurs relations avec les utilisateurs qui ont des difficultés à utiliser les<br />
interfaces conventionnelles des NTIC.<br />
Contact :<br />
Finsiel S.p.A<br />
ITALIE<br />
Fabio Russo<br />
E-mail : m.ferraro@finsiel.it<br />
T4D <strong>Telework</strong> Platform Programme d’applications télématiques<br />
L’objectif du projet est d’augmenter les opportunités d’emploi pour des h<strong>and</strong>icapés moteurs (paraplégiques) des<br />
zones rurales de l’Europe. Le fait que T4D ait suivi une autre expérience (TEMPLE) a apporté au projet :<br />
- une agence virtuelle pour l’emploi qui existe déjà pour les télétravailleurs, analysant les principales tendances<br />
du marché du travail, en termes de profiles et de compétences ;<br />
- une plate-forme supportant des applications de formation et de conseil technique en ligne.<br />
T4D s’occupera particulièrement de :<br />
- identifier, sélectionner, former et soutenir les télétravailleurs h<strong>and</strong>icapés participant au projet,<br />
- réunir l’équipement nécessaire pour des télécentres,<br />
- adapter la plate-forme en fonction des besoins spécifiques des télétravailleurs h<strong>and</strong>icapés,<br />
- présenter les avantages qu’offrent l’embauche des télétravailleurs h<strong>and</strong>icapés,<br />
- valider, démontrer et évaluer le pilote,<br />
- constituer un guide des bonnes pratiques.<br />
Contact :<br />
FUE-ECTF<br />
ESPAGNE<br />
Sonia Fernetez<br />
E-mail : soniaectf@tst.es<br />
http://www.t4d.net/en/topz.htm<br />
183
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
TEAMNET Tele-Employment Access Methodology through NEw Technology Programme<br />
LEONARDO DA<br />
VINCI<br />
Les objectifs du projet TEAMNET étaient d’amener les différents entités sociales à considérer les possibilités<br />
d’emploi des personnes h<strong>and</strong>icapées, dans les 9 Etats-Membres des 12 institutions impliquées dans le<br />
partenariat, ainsi que de développer un système d’emploi à distance pour encourager le placement des personnes<br />
h<strong>and</strong>icapées sur le marché du travail grâce au télétravail. Le système multilingue, disponible sur Internet,<br />
permettait à une personne h<strong>and</strong>icapée d’entrer ses coordonnées, son CV ainsi que ce qu’il ou elle souhaitait<br />
accomplir ; un employeur pouvait proposer de la même manière un télétravail spécifique. Le système<br />
coordonnait l’offre et la dem<strong>and</strong>e, et un message était éventuellement envoyé à la société et au télétravailleur<br />
pour contact.<br />
Période du projet : décembre 1996 - décembre 1998<br />
Contact :<br />
ASPHI ONLUS<br />
Via Arenti 6-8<br />
40124 Bologna<br />
ITALIE<br />
Luigi Rossi<br />
Tél. : +39 051 277803<br />
Fax : +39 051 224 116<br />
E-mail : lrossi@asphi.nettuno.it<br />
http.//euro.asphi.it/town<br />
TEBELA TElematics Bridge between Europe & Latin America Programme INCO-DC<br />
Le projet TEBELA, prévu comme une mesure d’accompagnement aux projets de recherche technique en faveur<br />
de la Société d’Information, vise à soutenir les activités de recherche en encourageant le développement de<br />
réseaux et les relations entre l’Europe et l’Amérique latine, en rapport avec le télétravail (y compris le commerce<br />
électronique, les NTIC, le développement et la Société d’Information en général). Ces réseaux soutiennent les<br />
chercheurs et les télétravailleurs, en permettant un forum impliquant les gouvernements, les employeurs et les<br />
individus. Les objectifs de TEBELA ont été élaborés en anticipant les orientations technologique, légale et<br />
sociale qui pourraient affecter les futurs développements des initiatives de télétravail des deux côtés de<br />
l’Atlantique.<br />
Contact :<br />
Andtrew Page<br />
Protocol Communications Ltd<br />
E-mail : protocol@ectf.org.uk<br />
E-mail : protocol@tebela.org<br />
http://www.tebela.org<br />
TECODIS TElework in COoperative Development of Industrial Software Programme ACTS<br />
Le télétravail est considéré comme une possibilité de répartir des personnes qualifiées sur des projets, de façon<br />
plus flexible que dans un environnement centralisé. Dans ce contexte, le projet a deux objectifs principaux :<br />
premièrement, montrer l’utilité du télétravail dans le secteur du développement de logiciel industriel.<br />
Deuxièmement, prouver sa viabilité en développant une plate-forme et en en faisant la démonstration dans un<br />
projet à l’echelle internationale.<br />
Contact :<br />
Ericsson S.A<br />
28045 Madrid<br />
ESPAGNE<br />
Julio Lopes<br />
Tél. : +34 1 339 2883<br />
Fax : +31 1 339 2804<br />
E-mail : emejlr@madrid.ericsson.se<br />
TELEMART TELEmatics MARketing of <strong>Telework</strong>ers Programme d’applications télématiques<br />
L’objectif de TELEMART était de développer des services et des systèmes pour les télétravailleurs. Le projet<br />
souhaitait créer de meilleures conditions sur le marché du travail pour ceux qui étaient à la recherche d’un travail<br />
permettant l’utilisation des outils et des techniques du télétravail, par des activités en réseaux comme les<br />
services de courtage.<br />
Période du projet : janvier 1996 - décembre 1998<br />
Contact :<br />
Tradezone International Ltd.<br />
Middlesborough TS1 1DE<br />
GRANDE-BRETAGNE<br />
David Horne<br />
Tél. : +44 1642 216 200<br />
Fax : +44 1642 216 201<br />
E-mail : david.horne@tradezone.co.uk<br />
http://telemart.org<br />
TELESHOPPE<br />
Tele-shopping services using virtual reality <strong>and</strong> interactive<br />
multimedia<br />
Programme ACTS<br />
184
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Les principaux objectifs de TELESHOPPE étaient d’étudier comment l’interface de l’utilisateur pouvait être<br />
améliorée grâce aux technologies multimédia avancées et à la réalité virtuelle, en simulant l’aspect physique des<br />
achats à distance.<br />
Période du projet : octobre 1995 - août 1999<br />
Contact :<br />
ARCHESl<br />
7, allée de la Veissière<br />
38640 Claix<br />
Jean-Paul Lefèvre<br />
Tél. : 06 08 98 73 72<br />
Fax : 04 76 99 89 83<br />
E-mail : JPLefevre@compuserve.com<br />
http://www.cocom.dk/teleshop.htm<br />
TELE TOOLS<br />
Initiative ADAPT<br />
Le but du projet était de développer des outils facilitant le télétravail dans les PME. Ces outils n’étaient pas<br />
seulement technologique, mais concernaient aussi le développement individuel et l’organisation du travail. Le<br />
projet a utilisé Internet pour donner accès à une présentation du télétravail, de l’apprentissage en ligne, des<br />
coordonnées de consultants, et à d’autres expériences (régionales, nationales et internationales). Des livres et des<br />
CD-Rom ont été développés pour l’apprentissage, et un groupe d’instructeurs, capables d’enseigner et de<br />
travailler comme consultants étaient disponibles. Des partenaires étaient situés en Allemagne, en Autriche, au<br />
Danemark et en Irl<strong>and</strong>e.<br />
Période du projet : <strong>1997</strong> - 1999<br />
Contact :<br />
Anders Petersen<br />
Hetelhojskolen i Århus<br />
Tél. : +45 89 48 66 88<br />
Haslegaardsvej 10<br />
Fax : +45 86 15 76 29<br />
8210 Århus V<br />
E-mail : Eters.Petersen@org.hha.dk<br />
DANEMARK<br />
http://www.org.hha.dk/telework/teletools<br />
TELEWINT TELEWork INTerregional INTERREG II<br />
L’objectif de TELEWINT est de renforcer la compétitivité des PME du Benelux par l’application du télétravail.<br />
C’est un projet pilote dans lequel la connaissance et la pratique du télétravail seront obtenus par la réalisation de<br />
64 postes de télétravail dans 16 PME y participant, dans différents secteurs comme le génie civil, les NTIC, le<br />
tourisme, la comptabilité, la vente en gros, la banque, l’assurance... Les résultats du projet pilote seront<br />
appliqués à toutes les PME de la région. En juin 1999, le projet TELEWINT est allé en finale du Global<br />
Bangemann Challenge pour sa contribution au développement de la Société d’Information, localement et<br />
globalement.<br />
Période du projet : octobre 1998 - avril 2001<br />
Contact :<br />
N.V. REWIN West-Brabant<br />
Mozartlaan 7<br />
P.O.Box 3182<br />
4800 DD Breda<br />
PAYS-BAS<br />
P.H.Boegborn<br />
Tél. : +31 76 56 46 788/789<br />
Fax.: +31 76 56 46 788/789<br />
E-mail : 101522.11202@compuserve.com<br />
TEN-TREND <strong>Telework</strong> Remote Enterprise Network Development Trans <strong>European</strong> Telecoms<br />
Networks<br />
L’objectif principal du projet était d’étudier la faisabilité des applications de services de télécommunications en<br />
faveur du télétravail et d’autres nouvelles manières de travailler.<br />
Les objectifs étaient de :<br />
- examiner les besoins des utilisateurs concernant les applications de télétravail,<br />
- définir les conditions d’organisation pour soutenir les télétravailleurs et leur implication dans les applications<br />
TEN-TREND,<br />
- établir une structure comprenant l’utilisateur, l’application, le management, l’organisation et les aspects légaux<br />
du télétravail,<br />
- définir un ensemble complet et un ensemble essentiel d’applications pour le télétravail,<br />
- étudier la faisabilité des applications déterminées dans TEN-TREND,<br />
- valider des exécutions pilotes des applications sélectionnées,<br />
- contrôler la viabilité des applications proposées en termes de faisabilité, d’acceptabilité et d’utilité.<br />
Période du projet : janvier <strong>1997</strong> - juin 1998<br />
185
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Contact :<br />
Empirica<br />
Gesellschaft für Kommunikations und Technologieforschung GmbH<br />
Oxfordstrasse 2<br />
53111 Bonn<br />
ALLEMAGNE<br />
Simon Robinson<br />
Tél. : +49 228 98530-0<br />
Fax : +49 228 98530-12<br />
E-mail : simon.robinson@empirica.com<br />
TEX.AT.WORK TEXtile Application of TeleWORK Programme d’applications télématiques<br />
TEX.AT.WORK a été lancé par 15 partenaires de 4 pays : l’Espagne, l’Italie, la Finl<strong>and</strong>e et la France. L’objectif<br />
principal du projet était de démontrer qu’à travers l’exécution des applications télématiques entre les entreprises,<br />
la compétitivité des PME appartenant au TCD (Textile/Clothing/Distribution) et l’efficacité de toute l’industrie<br />
pouvaient être maintenues et améliorées en :<br />
- réduisant le temps nécessaire à réagir aux dem<strong>and</strong>es du marché et améliorer le niveau de la qualité de service<br />
offert aux clients,<br />
- accélérant l’approvisionnement en tissu, en éliminant l’attente non-productive et en rendant l’organisation des<br />
transports plus efficace,<br />
- synchronisant les différentes opérations,<br />
- prenant en compte la tendance de décentralisation du cycle de production.<br />
Période du projet : 01/01/1996 - 31/03/1999<br />
Contact :<br />
ASTER<br />
Via Morgagni 4<br />
40122 Bologna<br />
ITALIE<br />
TEX.COM.TOOLS<br />
Paola Perini<br />
Tél. : +39 51 236 242<br />
Fax : +39 51 227 803<br />
E-mail : texatwork@aster.it<br />
E-mail : paola.perini@aster.it<br />
http://www.aster.it/texatwork<br />
Cooperation for the development of technical tools for the<br />
improvement of industrial communication in textile / clothing<br />
sector<br />
Programme<br />
INCO-DC<br />
Le projet TEX.COM.TOOLS consiste en des activités de recherche pour le développement d’outils techniques<br />
qui permettront l’échange rapide et précis d’informations techniques en sous-traitance. Ce projet vise à<br />
développer les relations industrielles dans le secteur du textile et des vêtements, entre l’Union Européenne et les<br />
pays du Bassin Méditérranéen. Ses partenaires comportent 3 centres technologiques du textile (CETIH en<br />
France, CLOTEFI en Grèce et CETTEX en Tunisie), un organisme en EDI (EDIGRAC) et 4 industries en<br />
Grèce, au Maroc et en Tunisie.<br />
Période du projet : octobre <strong>1997</strong> - septembre 2000<br />
Contact :<br />
CLOTEFI SA<br />
4, El. Venizelou Str<br />
17676 Kallithea, Athens<br />
GRECE<br />
Fani Kotzia<br />
Tél. : +301-9234932, 9237355<br />
Fax : +301-9235603<br />
E-mail : fkotzia@etakei.gr<br />
E-mail : clotefi@etakei.gr<br />
TOBASCO TOwards Broadb<strong>and</strong> Access Systems for CATV Optical networks Programme ACTS<br />
Le but du projet TOBASCO est d’améliorer les réseaux CATV et de démontrer la viabilité du système. Des<br />
services interactifs dans les réseaux CATV permettront une participation massive dans les applications comme<br />
le télétravail et la téléformation, et le projet contribuera à la promotion de ces applications.<br />
Contact :<br />
Forward Looking Work<br />
Bell Laboratories, Lucent Technologies<br />
P.O. Box 18<br />
1270 AA Huizen<br />
PAYS-BAS<br />
Ton Koonen<br />
Tél. :+31 35 6874558<br />
Fax :+31 35 6875954<br />
E-mail :koonen@lucent.com<br />
http://www.ctit.cs.utwente.nl/Docs/recherche/projets/tobasco<br />
TOOLIT<br />
Initiative LEADER<br />
Le projet TOOLIT rassemble trois partenaires impliqués dans les projets de télétravail dans les zones rurales<br />
d’Ecosse, du Luxembourg et de Suède. Il s’agit de créer un service à valeur ajoutée grâce à la contribution du<br />
186
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
savoi-faire chaque partenaire.<br />
Contact :<br />
Skogletet LEADER II AB<br />
Box 100<br />
94222 Älvsbyn<br />
SUEDE<br />
Kristina Öhman<br />
Tél. : +46 929 128 50<br />
Fax : +46 929 128 30<br />
E-mail : kristina@skogsletet.se<br />
TOPILOT Multimedia service for distance learning Programme d’applications télématiques<br />
L’objectif du projet TOPILOT était d’améliorer l’éducation des gens du voyage (cirque, forains et bateliers) par<br />
l’introduction des nouvelles technologies, en créant un système d’apprentissage à distance basé sur les<br />
communications sans fil. La plate-forme consistait en un lecteur CD-I et un modem GSM pour l’élève, un PC<br />
avec une connexion Internet pour le professeur, et un serveur pour permettre la communication entre les deux.<br />
La plate-forme et les trois logiciels créés ont été validés sur une période de 5 mois, et le compte-rendu ayant été<br />
très positif, il a été prévu de publier les logiciels, de continuer le service d’éducation à distance et de coopérer<br />
avec des éditeurs pour ajouter des options aux produits.<br />
Période du projet : janvier 1996 - janvier 1999<br />
Contact :<br />
EFECOT<br />
BELGIQUE<br />
Kasper Peters<br />
Tél. : +32/(0)2 227 40 66<br />
Fax : +32/(0)2 227 40 69<br />
E-mail : kasper.peters@efecot.net<br />
http://www.efecot.net<br />
TOSCA<br />
Programme ESPRIT<br />
TOSCA est un projet de recherche, financé par la Commission Européenne dans la section "Integration in<br />
Manufacturing" (IiM) du programme ESPRIT, offrant une interface homme-machine (HMI) afin d’interagir<br />
avec tous les éléments d’un système de fabrication. Cette interface améliore la productivité en offrant une façon<br />
naturelle de communiquer.<br />
Les principaux résultats du projet seront :<br />
- une structure de données,<br />
- un système de reconnaissance vocale pour des conditions défavorables,<br />
- des systèmes de contrôle numérique.<br />
Contact :<br />
SMT Machine AB<br />
PO Box 800<br />
721 22 Västerås<br />
SUEDE<br />
Claes Nordström<br />
Tél. : +46-21-805120<br />
Fax : +46-21-805111<br />
E-mail : claes.nordstrom@SMT-Machine.se<br />
http://www.wzl.rwth-achen.de/WM/PROJEKTE/TOSCA<br />
TWEURO TeleWork EUROpa Programme d’applications télématiques<br />
TWEURO a proposé des services sur Internet, étant un site web non-officiel pour les sections TURA<br />
(Telematics for Urban et Rural Areas) et IADS (Integrated Applications for Digital Sites) où se trouvaient des<br />
informations sur les projets et d’autres sujets utiles. Il a également constitué un moyen personnel mais<br />
néanmoins utile par lequel les projets TURA pouvaient travailler à distance les uns avec les autres et avec la<br />
Commission.<br />
Période du projet : janvier 1996 - décembre 1999<br />
Contact :<br />
The Danish Technologic Institute<br />
Teknologiparken<br />
8000 Aarhus C<br />
DANEMARK<br />
Jeremy Millard<br />
Tél. : +45 89 43 88 08<br />
Fax : +45 89 43 88 43<br />
E-mail : jeremy.millard@teknologisk.dk<br />
http://www.tweuro.com<br />
USINACTS USability IN ACTS Programme ACTS<br />
La fonction d’USINACTS est d’identifier, décrire, documenter et diffuser des exemples d’applications utlisables<br />
dans le cadre du programme ACTS et par les industries. Son objectif est de montrer que ces applications<br />
apportent des avantages réels, par des services mieux adaptés et configurés selon les besoins des utilisateurs,<br />
notamment pour le télétravail et la télécoopération.<br />
187
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Période du projet : juin 1996 - février 2000<br />
Contact :<br />
Human Science & Advanced Technology Research Institute<br />
The Elms, Elms Grove Loughborough, LE11 1RG<br />
Leicestershire<br />
GRANDE-BRETAGNE<br />
Anne Clarke<br />
Tél. : +44 467 355 002<br />
Fax : +44 1509 23 46 51<br />
E-mail : annemclarke@compuserve.com<br />
http://atwww.hhi.de/usinacts.html<br />
Virtual Workplace<br />
Initiative ADAPT<br />
Le projet Virtual Workplace proposait d’aider les PME à bénéficier des réseaux d’information. L’utilisation des<br />
NTIC menant à des changements dans les manières de travailler, plusieurs programmes de formation au<br />
télétravail ont été créés (entrepreneur virtuel, télé-consultant, média sur Internet, utilisation des réseaux<br />
d’information), ainsi que d’autres supports comme l’ETSC (<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Support Centre).<br />
Période du projet : janvier 1996 - décembre 1999<br />
Contact :<br />
Hannele Ikonen<br />
Amiedu, Professional Formation Center<br />
E-mail : hannele.ikonen@ami.fi<br />
former Ammatti-Instituutti<br />
http://www.amiedu.net/eng/virtual1.htm<br />
Valimotic 8<br />
P. O. Box 151<br />
00381 Helsinki<br />
FINLANDE<br />
VKN Virtual KMU Network-management<br />
Initiative ADAPT<br />
La base de ce projet est le transfert des compétences pour le management d'entreprises virtuelles, condition<br />
nécessaire au développement des réseaux virtuels des PME. Des simulations et des logiciels, comme Virtual<br />
Company et LOTUS Notes, constituent les outils de formation appropriés.<br />
Contact :<br />
Dr. Jan H. Peschka<br />
IPC - International Projet Center AG<br />
Tél. : +49 761 38620<br />
PF 5801<br />
Fax : +49 761 386211<br />
79026 Freiburg<br />
E-mail : peschka@ipc-ag.com<br />
ALLEMAGNE<br />
http://www.ipc-ag.com<br />
Annexe 3 : Le télétravail sur Internet<br />
A3.1 <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online (ETO)<br />
Le site web <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online (http://www.eto.org.uk) est reconnu comme le premier site Internet dédié au<br />
télétravail et à ce qui s’y apparente. Avec un nombre croissant de participants du monde entier, un vaste ensemble de<br />
ressources et de liens vers des sites en de nombreuses langues et dans de nombreux pays, sa popularité a augmenté de<br />
manière significative. Les connexions par mois ont dépassé les 190 000, équivalant à plus de 20 000 utilisateurs de plus<br />
de 85 pays. L’amélioration du contenu du site s’est exprimée en 1998-99 par de nombreuses pages, dont celles<br />
spécifiques à chaque pays, ajoutées ou mises à jour, avec de nouvelles caractéristiques comme un forum de discussion<br />
facile à utiliser et un bon nombre de présentations.<br />
Aperçu du Site<br />
<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online vise à fournir aux employeurs, aux responsables politiques, aux télétravailleurs et aux autres<br />
personnes intéressées, l’accès à l’information.<br />
Il y a 4 thèmes principaux :<br />
- <strong>Telework</strong> - travail virtuel par des réseaux électroniques, pas simplement de chez soi mais dans une vaste étendue<br />
d’emplacement indépendants.<br />
188
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
- Teletrade - le commerce électronique dans son sens le plus large.<br />
-Telecooperation - travail virtuel grâce aux réseaux électroniques, en coopération à travers des frontières<br />
organisationnelles et géographiques, soit par arrangements officiels ou par réseaux informels.<br />
- Information Society - nouvelles méthodes de travail.<br />
Ces thèmes offrent aux utilisateurs des informations à travers différents types de pages et d’accès :<br />
- Introductory pages - information de base comprenant des définitions, perspectives et des stratégies<br />
- Frequently Asked Questions - sur des sujets qui vont de trouver du travail à ce qui concerne les h<strong>and</strong>icapés<br />
- Links - Liens aux autres sites web<br />
- Resources database - Informations détaillées<br />
- Events calendar -Manifestations en rapport avec le télétravail et la Société d’Information au niveau mondial<br />
- Online discussion forums - forums de discussion par une interface web facile à utiliser (WebBoard)<br />
- <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Development (ETD) - Informations sur le projet ETD<br />
- Search <strong>and</strong> navigation - Moteur de recherche, page du contenu et détails sur les changements récents<br />
- Feedback - réactions générales, envoi d’information et recomm<strong>and</strong>ations.<br />
En plus des pages web, le site contient aussi des informations sous d’autres formats (documents Word, présentations<br />
Powerpoint, etc.). Le site propose ainsi des ressources considérables à même d’encourager le dialogue et de partager les<br />
connaissances et les expériences de la communauté mondiale du télétravail sur Internet.<br />
Principaux Développements en 1998-99<br />
Plusieurs caractéristiques introduites en <strong>1997</strong>-98 ont été améliorées et mises à jour :<br />
- Country Pages - de nombreuses pages contiennent un contenu beaucoup plus localisé ; parmi les pays ajoutés se<br />
trouvent le Canada, la Lettonie, la Moldavie, la Norvège et l’Ukraine.<br />
- Events Database - une source utile d’un gr<strong>and</strong> nombre d’évènements, au niveau local et international.<br />
- ETD News - publié une fois par trimestre conjointement avec l’ETHOS Newsletter, l’édition en ligne a permis<br />
d’accéder à plus de lecteurs, et souvent loin devant la publication sur papier.<br />
Des liens forts ont été établis avec la Semaine Européenne du Télétravail, qui a son propre site web<br />
(http://www.eto.org).<br />
- Enhanced Statistics - le site contient plus de 60 indicateurs de référence pour la plupart des pays de l’UE. Les<br />
principales catégories sont les télécommunications, le RNIS, Internet, le coût d’accès et d’appel, l’éducation,<br />
l’économie et l’emploi.<br />
189
Nouvelles méthodes de travail 1999 Le travail à distance en Europe<br />
Figure A3.1 Overview Schematic of <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online web site<br />
<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online - Web Site Schematic<br />
ETO<br />
http://www.eto.org.uk<br />
Web Site<br />
<strong>Telework</strong><br />
/twork/<br />
Teletrade<br />
/ttrade/<br />
Telecooperation<br />
/tc/<br />
Information<br />
Society<br />
Introductory<br />
Information & Links<br />
resource.htm<br />
Country Pages<br />
Opportunities,benefits,<br />
strategies<br />
FAQs: /faq/faqintro.htm<br />
<strong>European</strong> <strong>Telework</strong><br />
<strong>Week</strong><br />
http://www.etw.org<br />
National Pages<br />
/nat/ for full list<br />
/nat/xx/ (xx=country code)<br />
Electronic commerce,<br />
opportunities, strategies,<br />
enabling technologies<br />
FAQs & links:<br />
resource.htm#ttradefaqs<br />
/links/ttrade.htm<br />
Benefits, strategies<br />
democractic process<br />
CSCW etc.<br />
FAQs & Links:<br />
resource.htm#tcoopopps<br />
/links/tcoop.htm<br />
Note<br />
Some URLs are given relative to top page.<br />
Thus /nat/ is http://www.eto.org.uk/nat/<br />
IST Programme<br />
New Methods of Work<br />
/ist-nmw/<br />
Statistics (by country)<br />
Telecomms<br />
- connections, charges<br />
- computers/ISDN<br />
- Internet<br />
- economy etc.<br />
(60 in total)<br />
/eustats/<br />
Interaction<br />
In Depth<br />
<strong>Telework</strong> WebBoard (online forum) http://webboard.www.eto.org.uk/~telework<br />
Various email discussion lists e.g. economic development, telecooperation best practice, disabilities /discuss/discuss.htm<br />
ETO feedback (email: eto-info@eto.org.uk ) o Registration of Interest /forms/regform1.htm<br />
Resources Database - over 1,500 resources /resource/index.htm<br />
Presentations e.g. New Ways of Working, Being Effective Online /etd/etd-pres.htm<br />
About ETD - project info, participants etc /etd/ o ETD News (quarterly) /etd/news/<br />
Site Navigation<br />
Contents Search Recent Updates<br />
contents.htm AT-etoquery.htm getfiles.htm<br />
ETO Site Guide (July 1999)
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Principales modifications du site<br />
- A Resources Database - un aperçu de plus de 1500 ressources et plusieurs moyens de recherche.<br />
- Presentations - 16 présentations Powerpoint provenant de participants ETD à divers évènements ; les utilisateurs<br />
peuvent les visualiser ou télécharger le fichier.<br />
- IST : New Methods of Work - pour encourager la participation et la formation de projet pour le 5 ème Programmecadre.<br />
- Web-based Discussion Forum - dans une arborescence structurée, les utilisateurs peuvent voir et contribuer aux sujets<br />
qui les intéressent en particulier.<br />
Pages Nationales<br />
Il y a 27 pays et 2 régions qui possèdent leurs propres pages sur le télétravail sur ETO, avec les traductions appropriées.<br />
La plupart de ces pages contiennent les informations suivantes :<br />
- statut du télétravail dans le pays,<br />
- coordination ETD,<br />
- liens à des informations en ligne, nationales et/ou de même langue,<br />
- association(s) du télétravail,<br />
- recomm<strong>and</strong>ations.<br />
Base de données<br />
La base de données n’est pas située sur le même serveur que les pages web, même si elle peut y être manipulée. Par<br />
exemple, les utilisateurs peuvent soumettre des articles ou des commentaires, qui sont validés avant d’être placés dans<br />
la base de données. Les utilisateurs peuvent l’interroger et les résultats sont affichés. En juillet 1999, il y avait 1585<br />
ressources dans les catégories suivantes (une ressource peut appartenir à plusieurs catégories) :<br />
- télétravail (906)<br />
- commerce électronique (483)<br />
- télécoopération (480)<br />
- gestion des connaissances (287)<br />
- éducation, formation (189)<br />
- démocratie (67)<br />
- réseau communautaire (229)<br />
Les utilisateurs peuvent sélectionner un sujet, un type de ressource, ou spécifier l’auteur, le titre, ou du texte. En plus<br />
des ressources conventionnelles (livres, articles, journaux), il y a de nombreuses ressources en ligne : listes de<br />
discussion, forums, présentations électroniques,etc. Environ 80% des ressources sont en ligne et par conséquent<br />
facilement accessibles sur Internet (http://www.eto.org.uk/resource/index.htm).<br />
Présentations<br />
Les présentations sur le projet ETD peuvent être consultées directement sur Internet, ou en téléchargeant au format<br />
Powerpoint 97. Parmi les titres se trouvent par exemple :<br />
- New Ways of working in the public Sector <strong>and</strong> public Services (June 1999)<br />
- Being effective online (June 1999)<br />
- Image <strong>and</strong> Enterprise : Local Prosperity in a global networked Economy<br />
- Online Communities : Opportunities <strong>and</strong> Challenges<br />
- Europe's Progress towards an Information Society<br />
- Developing the Market for the Technologies of <strong>Telework</strong><br />
La liste complète, avec des mises à jour fréquentes, se trouve à : http://www.eto.org.uk/etd/etd-pres.htm<br />
IST - Nouvelles Méthodes de Travail<br />
Pour le 5 ème Programme-cadre, le site ETO est un exemple de télécoopération pour aider les équipes de projets dans la<br />
ligne d’action "Nouvelles Méthodes de Travail". Cette partie du site est conçu pour inciter au rapprochement des<br />
activités du 4 ème et du 5 ème Programme-cadre. En plus de l’information et d’index aux pages en rapport avec l’UE, des<br />
liens aux projets du 4 ème Programme sont rassemblés selon les thèmes du 5 ème Programme-cadre. Il y a également la<br />
possibilité d’aller sur des forums de discussion et de prendre contact avec des participants et des partenaires. Les pages<br />
IST sur le site ETO sont à : http://www.eto.org.uk/ist-nmw/index.htm<br />
Forums de Discussion sur Internet
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Depuis sa création, le site ETO a tenu des forums par l’intermédiaire de listes de discussion par mél. A l’époque (1996),<br />
les forums en ligne, tels que ceux appréciés par les utilisateurs de Compuserve ou les employés de réseaux internes<br />
d’entreprises, n’étaient pas disponibles ou abordables pour tous les utilisateurs d’Internet, ou n’étaient pas faciles à<br />
utiliser. Depuis, plusieurs produits nouveaux ont permis de proposer un tel service. Ainsi, WebBoard (O'Reilly) a été<br />
intégré au site ETO pour une facilité d’utilisation comme alternative à la liste par simple courrier électronique. Le<br />
forum général sur le télétravail, <strong>Telework</strong> WebBoard (http://webboard.eto.org.uk), fournit une interface qui affiche les<br />
messages de façon à ce que les utilisateurs puissent voir la structure de la discussion. Comme dans les gestionnaires de<br />
fichiers, les utilisateurs peuvent se déplacer dans l’arborescence du forum. Le WebBoard s’est avéré être populaire,<br />
avec plus de 1000 utilisateurs inscrits. L’inconvénient est que, pour le moment, les activités doivent être effectuées en<br />
ligne. Par conséquent, tant que les les coûts des télécommunications ou d’Internet sont trop élevés, la liste mél est<br />
toujours disponible. Ses archives peuvent être également consultées directement sur le Web.<br />
Statistiques du Site<br />
En mai 1999, le site web <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online avait 192 294 visites avec une moyenne de 6 203 visites par jour,<br />
par des utilisateurs d’au moins 86 pays, qui ont téléchargé plus d’un Go (1000 Mo) d’informations. Les 10 pages les<br />
plus consultées (autres que la page d’accueil) sont indiquées dans un tableau à la page suivante. Sept de ces 10 pages<br />
sont les mêmes que l’année précédente. Les nouvelles sont le <strong>Telework</strong> 98 Status Report, les statistiques et le moteur de<br />
recherche, indiquant qu’un tel outil est inestimable sur un site avec autant de ressources.<br />
Remerciements<br />
Un site de l’ampleur d’ETO n’aurait pas le succès qu’il rencontre sans l’aide de nombreuses personnes. Bien qu’ETD<br />
soit soutenu par la Commission Européenne, la plupart du contenu du site, en particulier celui très consulté des pages<br />
nationales, dépend largement de bénévoles. L’équipe de développement du site remercie tous les contributeurs grâce à<br />
qui le site connaît un tel succès, et remercie en particulier l’aide technique apportée par Loud-n-Clear.com ainsi que<br />
Roumen Nikolov, Evgeni Galabov et leurs collègues de chez Virtech Ltd. à Sdeia (Bulgarie). Nous saluons leur<br />
contribution et celle de nombreux autres collaborateurs au premier site au monde sur le télétravail.<br />
192
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Ecran de présentation du <strong>Telework</strong> WebBoard<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
5<br />
6<br />
7<br />
8<br />
9<br />
10<br />
Country specific <strong>Telework</strong> Pages<br />
http://www.eto.org.uk/nat<br />
ETO Resources<br />
http://www.eto.org.uk/resource.htm<br />
<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Main Page<br />
http://www.eto.org.uk/twork<br />
<strong>European</strong> Events Calendar Service<br />
http://www.eto.org.uk/events<br />
<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Development Initiative (ETD)<br />
http://www.eto.org.uk/etd<br />
FAQ : <strong>Telework</strong> (Telecommuting) - The Benefits<br />
http://www.eto.org.uk/FAQ/faq03.htm<br />
<strong>Telework</strong> 98 (<strong>European</strong> Commission Status Report)<br />
http://www.eto.org.uk/twork/tw98<br />
FAQ : How can I get Work as a <strong>Telework</strong>er<br />
http://www.eto.org.uk/faq/faq04.htm<br />
Information Technology Statistics<br />
http://www.eto.org.uk/eustats<br />
Search the <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online Site<br />
http://www.eto.org.uk/AT-etoquery.htm<br />
193
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
A3.1 - Le site web <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online : Aperçu du contenu<br />
<strong>Telework</strong><br />
Previous <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> <strong>Week</strong>s :<br />
ETW98 , ETW97 , ETW96 , ETW95<br />
ACTS <strong>Telework</strong> Chain (GAT)<br />
Benefits <strong>and</strong> Opportunities<br />
<strong>Telework</strong> Charter (DIPLOMAT)<br />
Code of Practice<br />
Definitions<br />
Disabilities <strong>and</strong> <strong>Telework</strong><br />
Employment - Getting Work<br />
<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Agenda<br />
<strong>European</strong> Events Calendar<br />
Homeworking<br />
Resources <strong>and</strong> Links<br />
Strategies - Employers<br />
Strategies - <strong>Telework</strong>ers<br />
Telecottages vs. Telecentres<br />
Tools for <strong>Telework</strong>ers<br />
Traffic Congestion<br />
<strong>European</strong> Commission Status Report : <strong>Telework</strong> 1998<br />
<strong>European</strong> Commission Status Report : <strong>Telework</strong> <strong>1997</strong><br />
- WWW Pages or Zipped File<br />
Actions for Stimulation of Transborder <strong>Telework</strong> <strong>and</strong><br />
Research Cooperation In Europe : <strong>Telework</strong> 1996<br />
- Zipped File<br />
Teletrade<br />
Benefits <strong>and</strong> Opportunities<br />
Challenges<br />
Definition <strong>and</strong> Overview<br />
EDI<br />
Electronic Commerce (EC) contrasted<br />
EC - SME Memoretum of Understeting<br />
Enabling Mechanisms<br />
- Payment Mechanisms<br />
- Secure Transactions<br />
G7 Conference on Electronic Commerce<br />
Resources - see also Documents<br />
Strategies<br />
Telecooperation<br />
Definition<br />
How does telecoopération work ?<br />
Who can benefit from telecoopération ?<br />
ETD - an exemple of telecooperation<br />
Telecooperation <strong>and</strong> the democratic Process<br />
Reading about telecooperation <strong>and</strong> related subjects<br />
Some PowerPoint presentations on telecooperation<br />
What Are Groupware <strong>and</strong> CSCW ?<br />
Links related to telecoopération <strong>and</strong> CSCW<br />
Information <strong>and</strong> Resources<br />
Discussion Lists - general<br />
- ETD Interest Groups<br />
- LEADERNET - Rural Employment<br />
ETHOS-ETD Newsletter<br />
ETO Web Site Accolades<br />
<strong>European</strong> Évents Calendar<br />
Infomation Technology/Society Statistics<br />
Links to other TTT sites<br />
- <strong>Telework</strong><br />
- Teletrade <strong>and</strong> Electronic Commerce<br />
- Telecooperation<br />
- Information Society<br />
Information Society Webring<br />
Media Backgrounders<br />
Presentations From ETD (Powerpoint)<br />
Press Releases (ETD)<br />
Recent Additions <strong>and</strong> Updates<br />
Information Society (General)<br />
Économics of - OECD Workshop<br />
th<br />
EC 5 Framework-Programme<br />
Opportunities <strong>and</strong> Threats<br />
Internet/Intranet<br />
Access (Universal)<br />
Growth<br />
Intranets<br />
Regulatory<br />
ETD (<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Development)<br />
Goals<br />
Interest Groups (discussion lists)<br />
Who Can Benefit<br />
Participation - how to get involved<br />
- Join The ETO Site Team<br />
Presentations (Powerpoint)<br />
Press Releases<br />
The ETD Team<br />
- The People Behind The Web Site<br />
ETD Team Profiles<br />
Maarten Botterman - DGXII ACTS<br />
Michel Ickx - National Activities Coordinator<br />
Jeremy Millard - Projet Manager<br />
Horace Mitchell - Programme Director<br />
Ian Simmins - Webmaster<br />
David Skyrme - Information et Communications Manager<br />
Audience Interests<br />
Employers (<strong>and</strong> ETD)<br />
Employers <strong>and</strong> Managers (telework)<br />
Researchers<br />
IT <strong>and</strong> Individual <strong>Telework</strong>ers<br />
IT <strong>and</strong> Telecommunications Managers<br />
Media<br />
Policy Makers<br />
Suppliers (IT, Telecoms...)<br />
Technology Developers<br />
Trade Unions<br />
Countries<br />
Austria<br />
Belgium<br />
Bulgaria - In Bulgarian<br />
Canada<br />
Central et Eastern Europe<br />
Czech Republic - In Czech<br />
Denmark - In Danish<br />
Finl<strong>and</strong><br />
France - In French<br />
Germany - In German<br />
Greece - In Greek<br />
Hungary - In Hungarian<br />
Irel<strong>and</strong><br />
Italy - In Italian<br />
Latvia - In Latvian<br />
Luxembourg<br />
Mediterranean Countries<br />
Moldova<br />
Netherl<strong>and</strong>s<br />
Norway<br />
Pol<strong>and</strong> - In Polish<br />
Portugal - In Portuguese<br />
Russia - In Russian<br />
Spain - In Spanish<br />
Sweden - In Swedish<br />
Switzerl<strong>and</strong> - In German<br />
U.K.<br />
Ukraine<br />
Note - Ceci est extrait de la page à l’adresse http://www.eto.org.uk/contents.htm ;<br />
consultez cette page web pour la mise à jour des liens<br />
194
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
A3.2 Sites européens sur le télétravail<br />
Sites d’associations<br />
Allemagne<br />
Autriche<br />
Verbet Telearbeit Deutschlet (VTD)<br />
Austrian <strong>Telework</strong> Association (ÖTA)<br />
http://www.vtd.org<br />
http://www.oeta.at<br />
Belgique The Belgian <strong>Telework</strong> Association (BTA) http://www.bta.be<br />
Espagne<br />
Finl<strong>and</strong>e<br />
France<br />
Asociación Española de Teletrabajo<br />
Finnish Flexiwork Forum<br />
Association Française du Télétravail et des<br />
Téléactivités (A.F.T.T.)<br />
http://www.cibertica.es/aet<br />
http://www.tkk.utu.fi/oustotyo<br />
http://www.aftt.net<br />
Irl<strong>and</strong>e <strong>Telework</strong> Irel<strong>and</strong> http://www.telework.ie<br />
Italie<br />
Luxembourg<br />
Telelavoro Web Italia<br />
Societa’Italiana Telelavoro (SIT)<br />
Association Luxembourgeoise des<br />
Télé-Activités (ALTA)<br />
http://www.mclink.it/telelavoro<br />
http://www.societaitalianatelelavoro.it<br />
http://www.alta.lu<br />
Pays-Bas Netherl<strong>and</strong>s Telewerk Forum http://www.telewerkforum.nl<br />
Portugal<br />
Royaume-Uni<br />
Suède<br />
Associacao Portuguesa para o<br />
Desenvolvimento do Teletrabalho<br />
Associacao Portuguesa de Teletrabalho<br />
The <strong>Telework</strong> Telecottage <strong>and</strong> Telecentre<br />
Association (TCA)<br />
Scottish <strong>Telework</strong> Association (STA)<br />
Telefythynnad Cymru (Telecentres Wales)<br />
Swedish Networker Association<br />
http://www.teleman.pt/apdt<br />
http://www.teletrabalho.com<br />
http://www.tca.org.uk<br />
http://www.cali.co.uk/sta<br />
http://www.telecentres.org<br />
http://www.enter-by.net<br />
Autres sites européens<br />
Allemagne<br />
<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online Germany<br />
<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Deutschl<strong>and</strong><br />
TA Telearbeit<br />
Telearbeit im Mittelstet<br />
OnForTe (best practice in <strong>Telework</strong>)<br />
Secure <strong>Telework</strong> in Communal<br />
Administrations<br />
Internet <strong>Telework</strong> Job Exchange<br />
<strong>Telework</strong> Germany : job defers<br />
http://www.eto.org.uk/nat/de<br />
http://www.eto.org.uk/nat/de/indexde.htm<br />
http://www.ta-telearbeit.de<br />
http://www.iid.de/telearbeit/mittelstet<br />
http://www.onforte.de<br />
http://www.bmwi.de/projekte/telearbeit/datel.html<br />
http://www.telejobservice.de<br />
http://www.go-telework.de<br />
Autriche<br />
<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online Austria<br />
Austrian <strong>Telework</strong> Website<br />
(Allem<strong>and</strong>)<br />
http://www.eto.org.uk/nat/at<br />
http://www.telearbeit.at<br />
Belgique <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online Belgium http://www.eto.org.uk/nat/be<br />
195
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Bulgarie <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online Bulgaria http://www.eto.org.uk/nat/bg<br />
Danemark<br />
Espagne<br />
Europe centrale<br />
et de l’Est<br />
Finl<strong>and</strong>e<br />
France<br />
Grèce<br />
<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online Denmark<br />
Telearbejde i Danmark<br />
Distancearbejde (Danish Retail <strong>and</strong><br />
Office Workers Union, HK)<br />
<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online Spain<br />
Teletrabajo en España<br />
Forum Español de Teletrabajo<br />
<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online Central et<br />
Eastern Europe<br />
<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online Finl<strong>and</strong><br />
National <strong>Telework</strong> Theme Group<br />
<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online France<br />
Télétravail - information française<br />
<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online Germany<br />
Greek <strong>Telework</strong> (en Grec et Anglais)<br />
http://www.eto.org.uk/nat/dk<br />
http://www.ttt.dk<br />
http://www.distancearbejde.dk<br />
http://www.eto.org.uk/nat/es<br />
http://www.eto.org.uk/nat/es/indexesp.htm<br />
http://www.festel.org<br />
http://www.eto.org.uk/nat/eec<br />
http://www.eto.org.uk/nat/fi<br />
http://www.uta.fi/telework<br />
http://www.eto.org.uk/nat/fr<br />
http://www.eto.org.uk/nat/fr<br />
http://www.eto.org.uk/nat/gr<br />
http://www.telework.gr/index_en.htm<br />
Hongrie <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online Hungary http://www.eto.org.uk/nat/hu/<br />
Irl<strong>and</strong>e<br />
Italie<br />
<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online Irel<strong>and</strong><br />
Communication Workers Union site<br />
with telework support services<br />
<strong>Telework</strong> jobs online<br />
<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online Italy<br />
<strong>Telework</strong> <strong>and</strong> Disability<br />
http://www.eto.org.uk/nat/ie/<br />
http://www.cwu.ie<br />
http://www.jobfinder.ie<br />
http://www.eto.org.uk/nat/it<br />
http://www.ailun.nuoro.it/telework<br />
Lettonie <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online Latvia http://www.eto.org.uk/nat/lv<br />
Luxembourg<br />
<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online<br />
Luxembourg<br />
http://www.eto.org.uk/nat/lu<br />
Moldavie <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online Moldova http://www.eto.org.uk/nat/md<br />
Pays-Bas<br />
Pays<br />
Méditerranéens<br />
<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online<br />
Netherl<strong>and</strong>s<br />
<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online<br />
Mediterranean Countries (MED)<br />
http://www.eto.org.uk/nat/nl<br />
http://www.eto.org.uk/nat/med<br />
Norvège Project <strong>Telework</strong> http://www.avenir.no/fjernarbeid<br />
Pologne <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online Pol<strong>and</strong> http://www.etc.alpha.net.pl/eto<br />
Portugal <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online Portugal http://www.automail.pt/telework<br />
République<br />
Tchèque<br />
Roumanie<br />
<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online Czech<br />
Republic<br />
<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online Romania<br />
Sfetcu Home Page<br />
http://www.eto.org.uk/nat/ckz<br />
http://www.eto.org.uk/nat/ro<br />
http://www.geocities.com/eureka/park/3622<br />
Royaume-Uni <strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online UK http://www.eto.org.uk/nat/uk<br />
196
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
UK <strong>Telework</strong>ers Web Site<br />
http://members.aol.com/telwebsite<br />
Russie<br />
Suède<br />
Suisse<br />
<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online Russia<br />
En Russe<br />
<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Online Sweden<br />
Distansforum<br />
<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Switzerl<strong>and</strong><br />
en Allem<strong>and</strong><br />
<strong>Telework</strong> Unlimited<br />
http://www.eto.org.uk/nat/ru<br />
http://ieie.nsc.ru/~eto<br />
http://www.eto.org.uk/nat/se<br />
http://www.distansforum.se<br />
http://www.eto.org.uk/nat/ch<br />
http://www.eto.org.uk/nat/ch/chdeindx.htm<br />
http://www.telework.ch<br />
Ukraine ETO Ukraine http://webber.net.ua/astro/eto<br />
Sites généralistes<br />
Etrew Bibby - telework notes<br />
British Telecom - telework reports<br />
Connected - Alan McClusky : views / links<br />
ECTF<br />
<strong>European</strong> Community <strong>Telework</strong>/Telematics Forum<br />
ISPO (Information Society Programme Office)<br />
- EC background paper on telework<br />
- page de telework links<br />
Projet MIRTI<br />
Poptel - trade unions <strong>and</strong> telework<br />
Recherche Institute (FIM) - Linz<br />
TW Europa<br />
(Programme d’applications télématiques)<br />
W.I.S.E. forum<br />
(Work, Information Society <strong>and</strong> Employment)<br />
http://www.eclipse.co.uk/pens/bibby/telework.html<br />
http://www.labs.bt.com/innovate/telework<br />
http://www.connected.org<br />
http://www.telework-forum.org<br />
http://www.ispo.cec.be/infosoc/telework.html<br />
http://www.ispo.cec.be/g7/backg/telework.html<br />
http://www.ispo.cec.be/infosoc/telework.html<br />
http://www.telework-mirti.org<br />
http://www.poptel.org.uk<br />
http://www.fim.uni-linz.ac.at/telework/telework.htm<br />
http://www.tweuro.com<br />
http://www.wise-forum.org<br />
A3.3 Sites internationaux<br />
International <strong>Telework</strong> Foundation<br />
International FlexiWork Forum<br />
Canadian <strong>Telework</strong> Association<br />
Japanese Télécentre Association<br />
Japan <strong>Telework</strong> Society (J@TS)<br />
Gil Gordon - Telecommuting (USA)<br />
http://www.teleworkfoundation.org<br />
http://www.iff.org<br />
http://www.ivc.ca<br />
http://egg.tokyoweb.or.jp/soajhome/index-e.htm<br />
http://urban1.ues.rcast.u-tokyo.ac.jp/www/telework/cover.htm<br />
http://www.gilgordon.com<br />
197
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Jala International, Inc. (USA)<br />
Telecommute America ! (USA)<br />
The International <strong>Telework</strong> Association - ITAC<br />
(Telecommuting Advisory Council, USA)<br />
<strong>Telework</strong> Resources indicated by Fleming Ltd<br />
http://www.jala.com<br />
http://www.att.com/telecommute_America<br />
http://www.telecommute.org<br />
http://www.mother.com/~dfleming/dmflinks.htm<br />
198
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Annexe 4 : Définitions et glossaire<br />
A4.1 Définitions<br />
Télétravail<br />
Il existe de nombreuses définitions du télétravail, ce qui crée des difficultés qu<strong>and</strong> on essaye de comparer les résultats<br />
de différentes enquêtes et recherches sur le télétravail. L’élément commun à tous les aspects du télétravail est :<br />
“l’utilisation des ordinateurs et des télécommunications<br />
pour changer la géographie acceptée du travail.”<br />
Ses origines peuvent se retrouver dans le terme "telecommuting" introduit par Jack Nilles aux USA dans son ouvrage<br />
The Telecommunications Transportation Trade-off (John Wiley & Sons, 1976), pour indiquer ce type de travail, et<br />
popularisé par Francis Kinsman dans son livre The Telecommuters (John Wiley & Sons, 1987). Le terme "télétravail"<br />
s’est rép<strong>and</strong>u en Europe par la Commission Européenne qui, de la fin des années 80 au début des années 90, a soutenu<br />
un effort de recherche considérable dans ce domaine, en particulier l’usage du télétravail comme moyen de développer<br />
l’activité économique et de créer des opportunités de travail dans les zones rurales ou dans les endroits<br />
économiquement défavorisés.<br />
Télétravailleur<br />
Alors qu’il est généralement interprété comme quelqu’un qui travaille à domicile une partie ou tout le temps, ce qui est<br />
une vision limitée du concept, le télétravailleur est quelqu’un qui utilise des ordinateurs et les télécommunications afin<br />
de surmonter les contraintes de lieu ou de temps, devenant ainsi plus flexible sur le lieu de travail.<br />
Travail flexible<br />
Ce concept qui englobe un gr<strong>and</strong> nombre de nouvelles pratiques de travail, comprenant les horaires flexibles et la<br />
flexibilité du lieu de travail, des contrats de travail, peut aussi signifier une utilisation flexible des bureaux, qu<strong>and</strong> un<br />
groupe de personnes n’ont pas de bureau personnel mais ont accès à des bureaux partagés<br />
Télécentre<br />
Des bureaux y sont partagés, souvent entre les employés de plusieurs sociétés, ou de différents départements de la<br />
même entreprise. Les employés peuvent utiliser le bureau qui leur convient le mieux, plutôt qu’un espace de bureau<br />
spécifique appartenant à la société ou au département.<br />
Telecottage<br />
Cette catégorie particulière de télécentres, appellés ainsi à cause de leurs origines rurales, s’est rép<strong>and</strong>ue en de<br />
nombreux endroits d’Europe, leur nombre étant estimé à plus de 500. Ils peuvent avoir la forme d’une maison de<br />
campagne, d’un bâtiment de ferme ou d’une partie d’école aménagés, ou simplement des bureaux. Ils ont plusieurs<br />
rôles dont celui de former aux NTIC et au télétravail et stimuler le développement économique local.<br />
Télétravail à domicile<br />
Dans ce type de télétravail, la maison est le lieu de travail principal d’un télétravailleur employé ou indépendant. Une<br />
partie de la maison est réservée, avec des accessoires comme des armoires de classement, un téléphone professionnel,<br />
un fax et un ordinateur, et bien sûr un modem ou une liaison RNIS.<br />
Nomade<br />
Ce télétravailleur n’a pas d’endroit en particulier plutôt qu’un autre pour travailler. Equipé d’un téléphone mobile et/ou<br />
d’un ordinateur portable, son bureau se situe au plus près d’une prise de téléphone (ou n’importe où s’il est sur batterie<br />
et par liaison radio).<br />
Bureau distant<br />
199
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Ce lieu est physiquement distant du bureau principal, et permet à un ou plusieurs salariés d'y travailler,<br />
individuellement ou en groupe qu<strong>and</strong> ils en ont besoin. Il a généralement la possibilité d’un "accès distant" aux<br />
systèmes informatiques de l'entreprise.<br />
.<br />
Télétravail offshore<br />
Ce terme a été inventé lors d’une enquête sur le télétravail en 1992-93 pour le Département du Commerce et de<br />
l’Industrie de Gr<strong>and</strong>e-Bretagne. C’est une variante de l’idée de bureau distant, où le travail est réparti dans plusieurs<br />
pays.<br />
Télévillage<br />
Ce concept, qui est l’extension du télécentre, prend la forme d’une communauté préparée aux futurs du travail et styles<br />
de vie. Le village entier est "branché" et chaque maison est entièrement équipée pour être connectée à un réseau interne.<br />
Télécoopération<br />
La télécoopération est l’application des technologies d’information et de la communication par des individus et des<br />
organismes pour améliorer la communication et accéder à l’information. Les personnes qui travaillent en collaboration<br />
par réseau au sein d’une équipe virtuelle sont un exemple de ce qu’est la télécoopération. L’alliance est constituée pour<br />
créer un réseau d’individus éparpillés qui s’unissent pour coopérer sur un objectif commun. La télécoopération entraîne<br />
de nouvelles compétences et des changements dans les organisations. La circulation d’informations et les<br />
communications ne sont plus un souçi, les barrières disparaissent.<br />
A4.2 Glossaire<br />
Accès distant : logiciel qui permet à l'utilisateur d'un ordinateur d'accéder à une application située sur un ordinateur<br />
distant. Cette technique s'oppose aux applications spécifiques comme le courrier électronique, où le logiciel client est<br />
déjà installé sur l'ordinateur local. On distingue les variantes dites nœud distant et contrôle distant. Le nœud distant<br />
donne accès à un réseau distant et on devient alors juste un nouvel utilisateur exécutant l'application en question. En<br />
contrôle distant, l'utilisateur prend le contrôle du PC distant au moyen de son clavier local. Le PC distant exécute<br />
l'application et son image écran est renvoyée à l'ordinateur local.<br />
ACTS (Advanced Communication Technologies <strong>and</strong> Services) : programme de recherche technologique de l’UE<br />
pendant le 4 ème Programme-cadre, ACTS s’intéresse aux avantages socio-économiques par l’utilisation de réseaux et de<br />
services trans-européens avancés, tels que le RNIS, la communication mobile, la large b<strong>and</strong>e et les services multimédia.<br />
ACTS se concentre plus sur les applications que sur la technologie en elle-même.<br />
ADAPT : initiative financée par le Fond social européen visant à aider la population active à s’adapter aux<br />
changements industriels. Ainsi, la Société d’Information et les progrès des NTIC sont considérés du point de vue du<br />
développement des ressources humaines, ce qui est en rapport direct avec le télétravail. Le Fond social a donné 1,6<br />
BECU en 5 ans et, avec le co-financement des Etats-Membres, cela a atteint 3,2 BECU.<br />
ADSL (Asymetric Digital Subscriber Line) : Technique de transmission numérique sur une simple ligne téléphonique<br />
autorisant des débits de plusieurs Mbit/s vers l’installation de l’utilisateur et permettant notamment de transmettre des<br />
images, de la vidéo et d’accéder à Internet à des débits élevés.<br />
ATM (Asynchronous Transfer Mode) : technique de communication pour réseau multiservices à haut débit. Les<br />
informations (voix, données, images) sont numérisées et découpées en cellules de taille fixe.<br />
Audioconférence : plusieurs personnes sont mises en communication téléphonique simultanée par le fournisseur de<br />
services, ce qui leur permet de tenir des réunions virtuelles. Les opérateurs proposent une vaste gamme de services<br />
auxiliaires tels que la transcription ou la traduction.<br />
BBS (Bulletin Board System) : service en ligne pour envoyer des messages, des archives de fichiers, et d’autres<br />
services ou activités d’intérêt à un groupe spécifique d’utilisateurs. Les BBS peuvent être publics ou privés, et ont<br />
souvent été le fait d’amateurs, mais un nombre croissant sont maintenant directement connectés à Internet, et beaucoup<br />
200
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
sont aussi gérés par le gouvernement, les institutions de la recherche et de l’éducation (voir aussi Newsgroups et<br />
Usenet).<br />
BPR (Business Process Re-engineering) : reconception radicale des méthodes commerciales pour améliorer<br />
l’efficacité, la qualité, le service clinetèle et réduire les délais. Le télétravail offre des opportunités de reconfiguration et<br />
de profit. Toutefois, le projet COBRA, supporté par l'UE, a été peu exploité en ce qui concerne le télétravail dans les<br />
initiatives BPR.<br />
Centres d'appels : exemple de travail décentralisé, où le travail précédemment dispersé dans l’entreprise ou dans<br />
l’organisation, est regroupé en un centre, souvent situé dans une zone à main-d'œuvre abondante, coûts réduits et<br />
bonnes liaisons de télécommunications. Les appels adressés aux services locaux d'assistance clientèle sont<br />
automatiquement redirigés vers le centre d’appel, lequel couvre généralement une vaste région, voire tout un continent.<br />
Dans certains cas, le centre d’appel est externalisé par l’entreprise. Le centre d'appel s'appuie sur du personnel<br />
(téléconseillers ou téléopérateurs) de plus en plus qualifié, hébergé dans un bâtiment ou espace spécialement aménagé<br />
et utilisant les techniques combinées des télécommunications et de l'informatique.<br />
CERN (Centre Européen de Recherche Nucléaire) : centre de recherche près de Genève où le WWW a été inventé.<br />
Commerce électronique (E-Commerce) : traitement de transactions commerciales par le biais de réseaux de<br />
télécommunications. Au début, le commerce électronique s'effectuait sur des réseaux homogènes utilisant l'EDI<br />
(Echange de Données Informatisées), mais le cadre s'est maintenant considérablement élargi et se développe avec les<br />
échanges sur Internet. De nombreux aspects du commerce électronique attirent maintenant le label "électronique" :<br />
paiements électroniques, achats électroniques, banque électronique, etc.<br />
Communauté électronique : se réfère généralement à une communauté virtuelle dans le contexte du commerce<br />
électronique ou du marché électronique.<br />
Communauté virtuelle (Virtual Community) : communauté qui se développe autour d'un domaine d'intérêt commun<br />
et qui utilise des techniques en ligne pour fonctionner. Elle peut utiliser des forums électroniques, le Web ou des listes<br />
de diffusion par courrier électronique, afin de partager des informations et d'entretenir des échanges. Si des volontaires<br />
assurent le fonctionnement de certaines communautés, d'autres sont développées par des entités commerciales afin de<br />
créer un point focal en vue du commerce électronique.<br />
Community networking : utilisation de réseaux électroniques pour créer et accroître des communautés, qui peuvent<br />
être spécifiquement géographiques, ou qui mettent en rapport des individus (ou des groupes, des organisations) qui ont<br />
des intérêts similaires où qu’ils soient (voir aussi communauté virtuelle).<br />
Computer conferencing : sorte de groupware (logiciels de travail coopératif) où les utilisateurs peuvent envoyer des<br />
messages à des "bulletin boards" ou à d’autres bases de données, et recevoir des réponses. Les informations sont<br />
organisées par sujets, rendant plus facile la possibilité de communiquer avec des personnes partageant des intérêts<br />
communs.<br />
CoP (Communities of Practice) : groupes de personnes qui partagent des informations et des connaissances. Les CoP,<br />
qui par exemple travaillent virtuellement en communautés électroniques (voir ce terme), jouent un rôle très important<br />
dans la gestion de la connaissance.<br />
Courrier électronique (E-mail) : service de transmission de documents numérisés permettant d’échanger à distance<br />
des messages et des informations éventuellement multimédia (sons, images, vidéo) stockés dans des boîtes aux lettres<br />
électroniques à des adresses assignées aux utilisateurs.<br />
CTI (Computer Telephony Integration) : intégration de systèmes informatiques et d'équipements téléphoniques. Il<br />
peut s'agir de fonctions de connexion téléphonique depuis un ordinateur ou plus souvent de fonctions d'échange<br />
intelligentes qui, à l'arrivée d'un appel, affichent sur l'écran d'un ordinateur des informations relatives à l'appelant ainsi<br />
que des enregistrements de bases de données.<br />
Cyberespace (cyberspace) : désigne le monde virtuel, constitué par les réseaux informatiques mondiaux, dans lequel<br />
on se plonge lorsqu’on touche à Internet.<br />
201
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
DECT (Digital Enhanced Cordless Telecommunications) : norme européenne de transmission radio-numérique pour<br />
la téléphonie fixe ou mobile.<br />
DeskTop Conferencing (DTC) : visioconférence où les communications se font d’ordinateur à ordinateur, les<br />
utilisateurs ayant une petite caméra vidéo située en haut de leur moniteur. Un logiciel intègre la vidéo dans<br />
l’environnement de Windows à côté d’autres documents, la télécoopération prenant place par la combinaison de<br />
conversation et de partage de document.<br />
Distributeur d’appel (Automated Call Distribution) : système où les appels à un numéro de téléphone central sont<br />
détournés automatiquement vers un opérateur. Cette personne peut être un télétravailleur à distance ou à domicile.<br />
Economie numérique : interprétation de la nouvelle économie mondiale dominée par les infrastructures numériques,<br />
par exemple les réseaux électroniques ou numériques basés sur les infrastructures NTIC, en particulier Internet.<br />
EDI (Electronic Data Interexchange ; Echange de données informatisé) : c'est l'échange électronique de données<br />
structurées entre ordinateurs, via des messages st<strong>and</strong>ardisés, à travers un ou des réseaux de télécommunications, en<br />
remplacement de l’échange de documents papiers. Exemple : échange de factures ou de comm<strong>and</strong>es.<br />
EFT (Electronic Funds Transfer) : autorise et effectue les paiements sur des réseaux spécifiques.<br />
Equipe virtuelle (virtual team) : concept de travail virtuel appliqué à une équipe de travail. Les membres de l'équipe<br />
travaillent en des lieux différents et utilisent des méthodes de télécoopération pour faire progresser leur travail commun.<br />
ESPRIT (<strong>European</strong> Special Program for Research into Information Technology) : programme de recherche<br />
technologique de l’UE pendant le 4 ème Programme Cadre, basé sur le développement commun de technologies telles<br />
que les semi-conducteurs complexes, le multimédia et les systèmes experts.<br />
ETD (<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> Development) : initiative du programme ACTS, dont le but est de stimuler le télétravail, le<br />
commerce électronique et la télécoopération.<br />
ETW (<strong>European</strong> <strong>Telework</strong> <strong>Week</strong>) : semaine d’activités comprenant des conférences, des expositions et d’autres<br />
évènements pour attirer l’attention du public et des médias sur les avantages économiques et sociaux du télétravail. La<br />
1 ère Semaine Européenne du Télétravail s’est déroulée du 9 au 16 novembre 1995, et a lieu tous les ans.<br />
Extranet : réseau utilisant le protocole Internet et qui permet à des utilisateurs externes, par exemple, des fournisseurs<br />
ou des clients, d'accéder à certaines informations internes d’une entreprise. Par essence, c'est un Intranet (cf. ce terme)<br />
n'autorisant aux utilisateurs extérieurs qu'un accès limité à certaines informations par l'intermédiaire du pare-feu.<br />
FAQ (Frequently Asked Questions) : regroupement des questions les plus souvent posées sur un sujet particulier et<br />
des réponses données par les responsables du site ou les membres du forum. Il est bon de les consulter pour savoir si la<br />
question que vous allez poser ne possède pas déjà une réponse, dans un souci d'éviter ainsi d'encombrer inutilement le<br />
forum et d'irriter la collectivité. Le FAQ de l’ETO se trouve à : http://www.eto.org.uk/faq/faqintro.htm<br />
Fast company : terme américain qui désigne une organisation située entre les free agents et la profression<br />
traditionnelle, et comme le nom l’indique, elle a tendance à être créée et rapidement transformée ou démantelée. Même<br />
si elle est temporaire, elle reste stable, et un engagement commun peut développer des relations avec les bonnes<br />
personnes avec et pour qui travailler, sans les traditionnels "eux" et "nous" des relations employeur-employé.<br />
Free agent : terme américain pour un individu comparable à un travailleur free-lance, mais de portée géographique<br />
beaucoup plus large et sur un plus gr<strong>and</strong> nombre de marchés, grâce aux nouvelles possibilités du travail en réseau. Il est<br />
entièrement flexible, a souvent un contrôle total sur comment, où et qu<strong>and</strong> travailler, et peut choisir du travail à partir<br />
de nombreux clients potentiels.<br />
FTP (File Transfer Protocol) : protocole de transfert de fichiers entre deux ordinateurs connectés sur Internet.<br />
GAT (General Access <strong>Telework</strong>) : section du programme ACTS qui rassemble ceux qui travaillent sur des projets<br />
spécifiques concernant le télétravail.<br />
202
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Gestion de la connaissance : gestion des connaissances d'une organisation, qu'elle soit explicite (information ou<br />
connaissance pouvant être codifiée) ou tacite (connaissance présente dans l'esprit des personnels). Implique une<br />
approche systématique de la gestion des processus de connaissance - création, identification, regroupement,<br />
classification, stockage, diffusion et utilisation - ainsi que l'instauration d'un environnement propice à la création et au<br />
partage de la connaissance. Des technologies de collaboration comme Internet, les intranets et les groupwares (ou<br />
synergiciels ou collecticiels) jouent un rôle important dans la plupart des initiatives de gestion de la connaissance.<br />
GIF (Graphics Interchange Format) : un des 2 formats les plus utilisés pour la diffusion d’images sur Internet, car il<br />
prend peu de volume mais il est limité à 256 couleurs. La compression JPEG (cf. ce terme) est jugée préférable pour les<br />
photographies de haute qualité.<br />
Groupware : contraction de group (groupe) et software (logiciel), ce terme désigne des logiciels permettant à un<br />
groupe ou des groupes d’individus de travailler collectivement ensemble et d'assurer les trois fonctions essentielles de<br />
communication, de coordination et de coopération. On traduit parfois ce terme par collecticiel ou synergiciel. Lotus<br />
Notes est actuellement le logiciel le plus utilisé.<br />
GSM (Global System For Mobile Communications) : norme européenne de transmission radio numérique utilisée<br />
pour la téléphonie mobile.<br />
HTML (HyperText Mark-up Language) : langage universel de programmation permettant de créer des pages web,<br />
reliées par des liens hypertexte. Il permet de créer des liens avec d’autres documents accessibles sur Internet.<br />
HTTP (HyperText Transfer Protocol) : protocole de communication le plus connu utilisé pour le Web.<br />
IAP (Internet Access Provider) : fournisseur d'accès Internet.<br />
Intelligent Agent : logiciel utilisant les techniques d’intelligence artificielle, qui opère de façon autonome en utlisant<br />
un ensemble de règles, par exemple pour parcourir Internet et rechercher des informations, ou pour filtrer des messages<br />
et des informations pour des utilisateurs spécifiques.<br />
Internet : réseau mondial constitué par l'interconnexion de plusieurs dizaines de milliers de sous-réseaux de toutes<br />
tailles.<br />
Intranet : réseau interne d'entreprise fonctionnant selon la technologie et les protocoles Internet.<br />
IPR (Intellectual Property Rights) : droits de propriété intellectuelle pour du contenu qui circule sur les réseaux<br />
électroniques, où il peut s’avérer difficile de contrôler sa copie et son utilisation.<br />
ISP (Internet Service Provider) : fournisseur de services sur Internet, comprenant l’accès, qui se distingue du<br />
fournisseur d'accès Internet par le fait qu’il contribue aux connexions entre les pays.<br />
ISPO (Information Society Project Office) : créé par la DGIII et la DGXIII, l’ISPO relie la Commission à ce qui<br />
concerne la Société d’Information, du point de vue technologique, social, économique...<br />
IST (Information Society Technologies) : programme de recherche technologique de l’UE pendant le 5 ème<br />
Programme-cadre (1999-2002), basé autour des 4 Actions-clés, dont l’Action-clé II (New Methods of Work <strong>and</strong><br />
Electronic Commerce).<br />
IT (Information Technology) : matériel et logiciel informatiques qui ne comprennent pas les équipements et les<br />
services de télécommunications (voir NTIC), mais le terme est souvent utilisé pour regrouper ces deux types de<br />
technologie.<br />
JPEG (Joint Photographic Experts Group) : Format d'image photographique compressée qui délivre de bons<br />
résultats à des rapports de compression pouvant atteindre 20:1. Cette efficacité est à l'origine de sa large utilisation sur<br />
Internet. (Cf. également GIF et MPEG)<br />
203
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Kiosque (kiosk) : Service offert par un exploitant de réseau. Lorsque les clients se connectent à un service à valeur<br />
ajoutée, la facturation et le recouvrement des factures sont assurés par l’exploitant de réseau qui reverse au fournisseur<br />
de services la part qui lui revient. Le kiosque a été inventé par France Télécom qui l’a mis en place avec les services<br />
télématiques sur Minitel.<br />
Large b<strong>and</strong>e (broadb<strong>and</strong>) : expression utilisée pour désigner les réseaux à haut débit (débits de l’ordre de plusieurs<br />
Mbit/s au moins) permettant de transmettre des fichiers de gros volume ou des images.<br />
Lecteur hors-connexion (Off-Line Reader) : logiciel qui permet aux utilisateurs de courrier électronique et d’Internet<br />
de télécharger des informations et de les consulter qu<strong>and</strong> ils ne sont pas connectés, ce qui fait économiser des frais<br />
téléphoniques. Il est compris dans de nombreux logiciels de courrier électronique (Eudora par exemple), mais des<br />
progiciels (par exemple Virtual Access) fournissent des interfaces similaires.<br />
Liste de diffusion (list server) : dans les groupes de discussion fonctionnant par courrier électronique, système<br />
permettant de diffuser un message, un article, une question, etc., à un gr<strong>and</strong> nombre de personnes préalablement inscrits<br />
sur une liste.<br />
LIW (Location Independent Work) : terme général pour le travail flexible et le télétravail, qui indique que le lieu<br />
physique où a lieu le travail n’est pas important. Les communications modernes et la technologie informatique amènent<br />
le travail au travailleur, où qu’ils soient.<br />
Marchés électroniques : endroits sur Internet qui facilitent les connections et les transactions entre acheteurs et<br />
vendeurs, sous forme de centres commerciaux virtuels, de communautés électroniques...<br />
MIME (Multipurpose Internet Mail Extensions) : protocole permettant de distribuer des fichiers binaires au travers<br />
d'Internet en tant que documents attachés à un message de courrier électronique. Cela inclut les images, photos, sons et<br />
vidéos ainsi que les documents textes avec mise en page. Plusieurs logiciels de courrier électronique intègrent MIME et<br />
l'ont rendu pratiquement invisible à l'utilisateur, sinon un logiciel de courrier utilise un protocole similaire appelé<br />
Uuencode et Uudecode pour arriver au même résultat.<br />
Modem (modulateur-démodulateur) : équipement indispensable pour avoir accès au réseau Internet et placé entre un<br />
ordinateur et une prise téléphonique pour transformer un signal numérique (informatique) en signal analogique<br />
(téléphonique), et vice versa. Il se caractérise par sa vitesse de modulation exprimée en bauds mais on mesure aussi ses<br />
performances en bits par seconde. Ce terme désigne parfois, mais abusivement, les adaptateurs pour connecter un<br />
ordinateur à une ligne Numéris.<br />
Monnaie électronique (electronic cash) : argent qui existe sous forme d’information, qui peut être contenu dans une<br />
carte à puces ou sur un disque de stockage, et qui peut circuler sur des terminaux spéciaux ou sur des réseaux.<br />
MPEG (Moving Picture Expert Group) : groupe chargé de définir les st<strong>and</strong>ards en matière de compression des<br />
images vidéo, notamment MPEG-2. Un nouveau st<strong>and</strong>ard, MPEG-4, définit les images en termes d'objets et de leurs<br />
attributs, ce qui facilite la manipulation des objets audio et visuels à distance par l'intermédiaire de réseaux.<br />
NACT (National Advisory Council on <strong>Telework</strong>) : conseil national établi par le gouvernement irl<strong>and</strong>ais pour le<br />
développement du télétravail en Irl<strong>and</strong>e, contribuant ainsi à la réalisation des opportunités d’emploi.<br />
Navigateur (browser) : logiciel permettant de naviguer sur Internet ; les deux navigateurs les plus rép<strong>and</strong>us sont<br />
Netscape Navigator (intégré dans Netscape Communicator) et Internet Explorer (Microsoft). La navigation permet à<br />
l’usager la recherche d’une information et de passer d’un document à l’autre à l’aide des liens hypertexte.<br />
NC (Network Computer) : concept d'ordinateur simplifié et rendu très bon marché par une réduction du nombre de<br />
composants (pas de disque dur, ni de lecteur de CD-Rom, utilisation de l'écran du téléviseur). Contrairement au PC, le<br />
NC ne peut compter que sur les ressources du réseau et donc sur son branchement sur Internet, pour fonctionner.<br />
Concept très en vogue il y a 2 ans mais dont on parle moins actuellement… Un seul NC a eu un réel succès : le Minitel.<br />
204
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Newsgroups (news) : forums où chacun peut consulter ou déposer des articles ; ceux-ci, conservés plusieurs jours,<br />
donnent lieu à des discussions (parfois très animées !). Les newsgroups sont spécialisés sur les thèmes les plus variés,<br />
des plus classiques aux plus insolites.<br />
NTIC (ICT) : le terme général "Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication" comprend à la fois<br />
la technologie d’information (matériel et logiciel informatiques) et l’équipement et les services de télécommunications.<br />
Numérisation (digitalisation) : procédé de conversion éloigné de la technologie de télécommunications traditionnelle,<br />
remplacée par le numérique, où le signal est seulement représenté par sa présence (1) ou son absence (0) de bits. La<br />
numérisation permet aux systèmes de télécommunications, comme les téléphones, d’interagir directement avec les<br />
ordinateurs et la technologie d’information. Depuis 1998, la télévision numérique a fait son apparition en Europe, ce<br />
qui donne à ce média la possibilité de se tourner vers les télécommunicationss et les ordinateurs.<br />
OEN (Open Electronic Networking) : utilisation de systèmes ouverts pour la télécoopération, en utilisant différents<br />
moyens comme le courrier électronique, les listes de distribution et Internet.<br />
Organisation virtuelle (virtual organisation) : organisation de divers membres indépendants qui opèrent en<br />
coopération sans contraintes d’espace et/ou de temps, en télécoopération.<br />
Pare-feu (coupe-feu, firewall) : c’est un ordinateur avec des logiciels, placé entre un réseau local (celui d’une<br />
entreprise par exemple) et un autre réseau (qui peut être Internet) et qui filtre tous les échanges entre les deux réseaux<br />
afin d’assurer la sécurité du réseau local.<br />
PGP (Pretty Good Privacy) : méthode de cryptage des messages, basée sur une combinaison de clés privées, qui les<br />
rend difficiles à décoder s’ils sont interceptés.<br />
POP (Point Of Presence) : point d'accès à Internet.<br />
Programme d’Applications Télématiques (Telematic Applications Programme) : programme de recherche et de<br />
technologie de l’UE dans le 4 ème Programme-cadre, qui vise l’application des technologies d’information et de<br />
communications dans des domaines comme l’éducation, la santé, le transport et les bibliothèques.<br />
Push : sous plusieurs dénominations (Push Technology, Webcasting, Netcasting, Cybercasting), c’est l’ensemble des<br />
techniques logicielles permettant de compléter automatiquement la "cueillette" d'informations caractérisant jusqu'ici<br />
Internet, par une diffusion personnalisée à travers ce réseau, de données destinées à des propriétaires de microordinateurs<br />
qui en ont fait la dem<strong>and</strong>e.<br />
Réseau Local (Local Area Network) : réseau qui rassemble des ordinateurs dans une petite superficie, généralement<br />
un simple bureau, où des équipements comme les imprimantes et les disques peuvent être partagés. De nombreux RL<br />
ont des passerelles pour connecter leurs utilisateurs à des services externes comme Internet.<br />
Moteur de Recherche (search engine) : serveur permettant de rechercher des informations sur le Web, l’utilisateur<br />
obtenant à partir de mots-clés les adresses des sites correspondant à sa requête. Le moteur utilise un index, qui contient<br />
généralement des références vers toutes les pages du Web. Les index peuvent porter sur le contenu entier d'un site ou<br />
contenir des références à des pages individuelles d’un site. La sélection des pages à indexer peut être manuelle (un<br />
créateur soumet ses pages pour indexation) ou automatique, un crawler ou spider scrutant le réseau pour trouver les<br />
pages nouvelles.<br />
Réseau de connaissance (knowledge networking) : création et développement de connaissances par l’intermédiaire<br />
de réseaux, et qui a lieu dans les CoP, les communautés électroniques et les diverses formes d’organisation virtuelle.<br />
Réseau Téléphonique Commuté (Public Switched Telephone Network) : réseau téléphonique classique, construit et<br />
géré par un exploitant public.<br />
RNIS (ISDN) : le Réseau Numérique à Intégration de Services permet d’utiliser une seule ligne pour plusieurs<br />
applications, comme par exemple le téléphone, le fax et l’accès à des services en ligne, et offre des avantages pour<br />
certains types de télétravail.<br />
205
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
SET (Secure Electronic Transactions) : la transaction électronique sécurisée est le protocole st<strong>and</strong>ard qui utilise le<br />
cryptage pour les transactions commerciales.<br />
SOHO (Small Office Home Office) : catégorie de travailleurs que les spécialistes du marketing considèrent comme un<br />
segment de marché spécifique. Il s’agit essentiellement de travailleurs indépendants travaillant à leur domicile et de<br />
toutes petites entreprises de moins de 5 personnes.<br />
Société de l’Information : terme adopté par la Commission Européenne pour définir une société où l’information est<br />
le composant primordial de l’activité économique et sociale. Les citoyens, consommateurs ou travailleurs, utilisent de<br />
façon intensive l’information qui est accessible par les technologies avancées d’information et de communications.<br />
Spamming (spam) : pratique soulevant la désapprobation générale et consistant à poster des messages, de manière<br />
indifférenciée dans des groupes, de nouvelles et par des courriers électroniques individuels, par exemple, pour de la<br />
publicité non sollicitée.<br />
Téléactivités : terme générique servant à désigner toutes les activités qui s'effectuent à distance : télétravail,<br />
téléservices, téléformation, télémédecine, etc.<br />
Téléconférence : conférence dans laquelle les interlocuteurs sont répartis dans deux (ou plus de deux) sites, reliés entre<br />
eux par des moyens de télécommunications. Ce terme générique désigne aussi bien les conférences audio que visio.<br />
Travail coopératif (Computer Supported Cooperative Work) : outils, logiciels et méthodes de travail employés<br />
pour faciliter le travail de groupe, notamment le travail de groupes virtuels. Comprend l'utilisation de la conférence<br />
assistée par ordinateur, des systèmes de « tableau blanc » électronique, l'utilisation d'intranets et de logiciels de<br />
groupware. Un terme plus rép<strong>and</strong>u, mais plus restrictif, est le groupware, synergiciel ou collecticiel.<br />
TTS (Transport-Télécommunications Substitution) : substitution du déplacement ou du transport physiques par les<br />
méthodes basées sur les télécommunications comme le télétravail et le commerce électronique.<br />
TQM (Total Quality Management) : approche systématique pour apporter une qualité de produits et services dans les<br />
organismes, l’essentiel étant d’être conforme à des st<strong>and</strong>ards, comme ISO9000 et ISO9001.<br />
UMTS (Universal Mobile Telecommunications System) : st<strong>and</strong>ard émergent en matière de téléphonie cellulaire qui<br />
supporte des vitesses allant jusqu'à 2 Mbps et qui est destiné à succéder à GSM. Sa dénomination est légèrement<br />
trompeuse, car l'un de ses objectifs consiste à fournir aux utilisateurs des services homogènes sur des réseaux tant<br />
mobiles que fixes.<br />
URL (Uniform Resource Locator ; Localisateur universel de ressources) : syntaxe utilisée pour nommer une<br />
ressource et le protocole à utiliser pour l'atteindre. L’URL contient le protocole suivi de «:// », le service et l’adresse de<br />
la donnée.<br />
Usenet (Users Network ; Réseau des utilisateurs) : ensemble des newsgroups sur Internet. C’est l’ensemble des<br />
réseaux, des machines et surtout des personnes permettant une communication publique, électronique, d'essence<br />
universelle qui s'appuie sur Internet (mais n'est pas limité à Internet). Ce terme générique peut être employé dans de<br />
multiples sens. On rencontre un terme encore plus générique (qui veut dire beaucoup de choses et rien à la fois) : le mot<br />
news.<br />
Uuencode/Uudecode : logiciel utilitaire qui convertit un fichier binaire (souvent une image ou une photo) en un fichier<br />
Ascii (texte) afin de pouvoir le joindre à un message de courrier électronique ou le télécharger d'un forum. Uuencode<br />
déguise les fichiers non-texte afin de les inclure dans les messages de courrier électronique. A la réception, le<br />
destinataire ou son programme de gestion de courrier électronique convertit le fichier reçu à l'aide de Uudecode pour<br />
lui redonner sa forme originale.<br />
Visioconférence : service de communication entre deux ou plusieurs groupes d'interlocuteurs distants, leur permettant<br />
de se parler, de se voir et d’utiliser en commun des documents de travail, au moyen de matériels de télévision ou de<br />
micro-ordinateurs multimédia communiquant à travers des réseaux RNIS ou large b<strong>and</strong>e. Les équipements de<br />
206
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
visioconférence ont des tailles variables, selon le nombre de participants : équipements spécifiques pour des groupes,<br />
kit visio composé d’une mini-caméra et d’un micro sur PC pour un ou deux utilisateurs.<br />
Virtual Corporation : terme américain le plus communément utilisé pour désigner une organisation virtuelle.<br />
Voice mail : enregistrement, stockage et restitution des messages vocaux.<br />
Webcasting : diffusion en direct de vidéo ou de données audio sur Internet. Par exemple, des discours et des dialogues<br />
issus de conférences peuvent être reçus, en temps réel, par les utilisateurs d'Internet sur le réseau téléphonique normal.<br />
Des sous-titrages peuvent également être fournis, ainsi que des équipements permettant de collecter en temps réel les<br />
réactions des usagers d'Internet (par téléphone, télécopie ou courrier électronique). Après la conférence, l'événement<br />
diffusé peut être archivé en vue de son chargement ultérieur par un utilisateur désireux de le revisualiser.<br />
WWW (World Wide Web, Web, W3, Toile) : toile d'araignée mondiale constituée par l'ensemble des serveurs web<br />
sur Internet. Le Web est en fait une partie d'Internet et désigne l'ensemble des serveurs qui diffusent leurs informations<br />
sous forme de fichiers hypertexte : on passe d'un document à un autre (voire d'un site à un autre) par simple clic de la<br />
souris sur un lien hypertexte.<br />
207
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Annexe 5 : Publications et références récentes<br />
A5.1 Publications de la Commission Européenne<br />
Titre Auteur Autres détails Date<br />
Report on the <strong>European</strong> <strong>Telework</strong><br />
Information Day, 1 er juin 1999<br />
Jeremy Millard CEC, DG XIII/C/1<br />
Nouvelles Méthodes de<br />
Travail<br />
Juin 1999<br />
Status Report on <strong>European</strong> <strong>Telework</strong><br />
(<strong>Telework</strong> 1998)<br />
Deployment of <strong>Telework</strong> in <strong>European</strong><br />
Public Administrations<br />
Rapid Assessment<br />
1998 Report of the Information Society<br />
Forum<br />
Report on the <strong>European</strong> <strong>Telework</strong><br />
Information Day, 28 mai 1998<br />
Status Report on <strong>European</strong> <strong>Telework</strong><br />
(<strong>Telework</strong> <strong>1997</strong>)<br />
Communication on the social <strong>and</strong><br />
Labour Marché Dimension of the<br />
Information Society : People First -<br />
The next Steps<br />
<strong>Telework</strong> in Europe : Bridging the Gap<br />
entre social <strong>and</strong> societal Needs <strong>and</strong><br />
new Technology Opportunities<br />
Seminar Report<br />
Partnership for a new Organisation of<br />
Work<br />
Proposal for a <strong>European</strong> Parliament <strong>and</strong><br />
Council Decision concerning the 5 th<br />
Programme Cadre of the <strong>European</strong><br />
Community for Research, technologic<br />
Development <strong>and</strong> Demonstration<br />
Activities (1998-2002)<br />
Europe at the Forefront of the global<br />
Information Society : Rolling Action<br />
Plan<br />
The Information Society <strong>and</strong> the Citizen<br />
:<br />
A Status Report on the Availability <strong>and</strong><br />
Use of Information <strong>and</strong> Communications<br />
Systems<br />
C.E. (DGXIII-B)<br />
Fritz Betz, Johanna<br />
Riegler et Irene<br />
Schwarz<br />
Centre for Social<br />
Innovation, Vienna<br />
The Information<br />
Society Forum<br />
CEC, DGXIII/C/1<br />
Nouvelles Méthodes de<br />
Travail<br />
<strong>European</strong> Foundation<br />
for the Improvement of<br />
Living et Working<br />
Conditions, <strong>and</strong> DG V<br />
Information Society<br />
Forum Secretariat<br />
BU 24 2/70<br />
Rue de la Loi<br />
B-1049 Bruxelles<br />
Septembre<br />
1998<br />
30/04/1998<br />
Janvier 1998<br />
Jeremy Millard CEC, DG XIII/B/1 Août 1998<br />
C.E. (DGXIII-B) CEC, DG XIII/B/1 Octobre<br />
<strong>1997</strong><br />
C.E. (Communication) COM(97)390 Juillet <strong>1997</strong><br />
Jeremy Millard CEC, DG XIII/B/1 Juin <strong>1997</strong><br />
C.E. (Green Paper) COM(97)128 Avril <strong>1997</strong><br />
C.E.<br />
(Proposal to Council<br />
<strong>and</strong> Parliament)<br />
COM(97)142 Avril <strong>1997</strong><br />
C.E. (Communication) COM(96)607 Novembre<br />
1996<br />
ISPO<br />
BU24 2/78<br />
Rue de la Loi 200<br />
B-1049 Bruxelles<br />
Septembre<br />
1996<br />
Living <strong>and</strong> working in the Information<br />
Society : People first<br />
C.E. (Green Paper) COM (96) 389<br />
Publié en supplément<br />
3/96 du Bulletin de<br />
l’Union Européenne.<br />
Juillet 1996<br />
208
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Networks for People <strong>and</strong> their<br />
Communities<br />
The social Implications of <strong>Telework</strong> :<br />
Abstracts<br />
Building the <strong>European</strong> Information<br />
Society for us all : Interim Report<br />
The Citizen’s Network : Fulfilling the<br />
Potential of public Passenger Transport<br />
in Europe - Green Paper<br />
Actions for Stimulation of transborder<br />
<strong>Telework</strong> <strong>and</strong> Research Coopération in<br />
Europe (<strong>Telework</strong> 96)<br />
Electronic Commerce Workshop<br />
(Bruxelles, 22-23 avril 1996)<br />
The Information<br />
Society Forum<br />
<strong>European</strong> Foundation<br />
for the Improvement<br />
of Living <strong>and</strong> Working<br />
Conditions<br />
High Level Experts<br />
group on the Social <strong>and</strong><br />
Societal Aspects of the<br />
Information Society<br />
ISBN : 92-827-7869-X<br />
Prix : ECU 7<br />
Information Society<br />
Forum Secretariat<br />
BU 24 2/70<br />
Rue de la Loi<br />
B-1049 Bruxelles<br />
<strong>European</strong> Foundation<br />
Loughlinstown,<br />
Dublin 18<br />
postmaster@eurofound<br />
.ie<br />
CEC, DG V/B/5<br />
Rue de la Loi 200<br />
B-1049 Bruxelles<br />
Juin 1996<br />
Mai 1996<br />
C.E. ISBN 92-827-5812-5 1996<br />
C.E., DG XIII B1 ISBN-94-96-695 1996<br />
Janvier 1996<br />
1996<br />
<strong>Telework</strong> Congress, Chance <strong>and</strong><br />
Challenge for Europe<br />
(Luxembourg, 26-28 juin 1996)<br />
The Way forward : Advanced<br />
Communications, economic Growth<br />
<strong>and</strong> social Development in Europe<br />
Projet FAIR (ACTS)<br />
Conf. proceedings<br />
ISBN 92-827-8640-4<br />
Prix : ECU 22<br />
DG XIII-B1<br />
Av. de Beaulieu 9, 2/27<br />
B-1160 Bruxelles<br />
ISBN 0-903622 77 7<br />
Adb@postman.dg13.ce<br />
c.be<br />
1996<br />
1996<br />
A5.2 Autres publications<br />
Titre Auteur Publication / Autres Détails Date<br />
Télétravail et Globalisation Ursula Huws,<br />
IES Report 358,<br />
Juillet 1999<br />
Nick Jagger,<br />
Siobhan O’Regan<br />
Grantham Book Services Ltd,<br />
Isaac Newton Way,<br />
Alma Park Industrial Estate,<br />
Grantham NG31 9SD, GB<br />
Tél. : +44 1476 541080<br />
Fax : +44 1476 541061<br />
<strong>Telework</strong>, Telecentres <strong>and</strong> P. di Nicola<br />
IFOA & ETD Mai 1999<br />
Teledidactic<br />
<strong>European</strong> Information Technology<br />
Observatory 99 (EITO’99)<br />
Zicht op Telewerken<br />
& F. Buzzoni<br />
EITO Task Force EITO, Lyoner Str. 18,<br />
60528 Frankfurt, Allemagne<br />
http://www.eto.org.uk/eito<br />
H. de Vries<br />
& T.Weijers<br />
Minsterie van Sociale, Zaken<br />
en Werkgelegenheid<br />
Tél. : 070-3819900<br />
ISBN 90 5749 244 X<br />
Mars 1999<br />
1999<br />
209
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
The weightless World - Thriving in<br />
the digital Age<br />
Local Connections - Making the<br />
Net work for Neighbourhood<br />
Renewal<br />
<strong>Telework</strong> <strong>and</strong> local Government :<br />
What are the Costs <strong>and</strong> Benefices ?<br />
Diane Coyle<br />
Claire Shearman<br />
Ursula Huws<br />
Capstone, Oxford, GB<br />
ISBN 1-84112-017-0<br />
Communities Online<br />
P.O. Box 18714<br />
London E6 6GL, GB<br />
http://www.communities.org.<br />
uk<br />
LGMB<br />
David.Maicock@lgmb.gov.uk<br />
Tél. : + 44 171 296 6756<br />
1999<br />
1999<br />
1999<br />
Télétravail : Choisir la bonne Voie<br />
<strong>Telework</strong> in the Netherl<strong>and</strong>s :<br />
Labour Law, social Security Law<br />
<strong>and</strong> occupational Health <strong>and</strong> Safety<br />
Aspects<br />
<strong>Telework</strong> Environnements :<br />
Proceedings of the 3 rd International<br />
Workshop on <strong>Telework</strong><br />
Managing <strong>Telework</strong> : Strategies for<br />
managing the virtual Workforce<br />
Flexible Werken / Telewerken<br />
The Home Office Solution : How<br />
to balance your professional <strong>and</strong><br />
personal Lives while working at<br />
Home<br />
Telearbeit und berufliche<br />
Kompetenzen<br />
Télétravail, Téléactivités : Outils de<br />
I. Mouronval<br />
& F. Mercier<br />
Hester de Vries<br />
Reima Suomi, Paul<br />
Jackson, Laura<br />
Hollmén, Mats Aspnäs<br />
Jack M. Nilles<br />
Mininsterie van<br />
Verkeer en Waterstaat<br />
Alice Bredin<br />
& Kirsten Lagatree<br />
Bureau d’études de la CFTC<br />
Hugo Sinzheimer Institute,<br />
University of Amsterdam<br />
Tél. : +31 20 52535<br />
Turku Centre for Computer<br />
Science, General Publication<br />
N°8, ISBN 952-12-0253-X<br />
John Wiley & Sons<br />
ISBN 0471293164<br />
Ministerie van Verkeer en<br />
Waterstaat, Directie<br />
Voorlichting, Postbus 20901<br />
2500 EV Den Haag<br />
Pays-Bas<br />
John Wiley & Sons<br />
ISBN 0471192090<br />
J. Carmona-Schneider, ISA Consult<br />
M. Döing, U. Schwetje isa-bo@isa-consult.de<br />
Datar<br />
La Documentation Française<br />
Valorisation des Territoires<br />
ISBN 2-11-004016-5<br />
New international Perspectives on Paul Jackson<br />
Routledge, FEEPOST,<br />
<strong>Telework</strong> : From Telecommuting to & Jos van der Wielen Etover, Hants SP10 5BR, GB<br />
the virtual Organisation<br />
http://www.routledge.com<br />
New Workplaces for new<br />
Marilyn Zelinsky McGraw-Hill<br />
Workstyles<br />
ISBN 007063324X<br />
The ultimate Home Office Survival Sunny Baker<br />
Petersons Guides<br />
Guide<br />
& Kim Baker<br />
ISBN 0768900077<br />
Le Guide du Télétravail P. Vican Manitoba<br />
ISBN 2-251-79017-9<br />
Télétravail et Téléservices<br />
L. Coope<br />
Économiquea<br />
& G. Pannetier ISBN 2-7178-3563-6<br />
Building Action on Ideas (report Paul Jackson<br />
of Amsterdam ’97 International & Jos van der Wielen<br />
Workshop)<br />
New Rules for the new Economy -<br />
10 Ways the Network Economy is<br />
changing everything<br />
Kevin Kelly<br />
Work et Organisational<br />
Research Centre<br />
Tilburg University<br />
P.O. Box 90153<br />
5000 LE Tilburg<br />
Pays-Bas<br />
ISBN 90-75001-19-9<br />
Fourth Estate, Londres<br />
ISBN 1-85702-871-6<br />
Janvier<br />
1999<br />
Novembre<br />
1998<br />
Septembre<br />
1998<br />
Août 1998<br />
Mai 1998<br />
Mai 1998<br />
Mai 1998<br />
Avril 1998<br />
Avril 1998<br />
Avril 1998<br />
Avril 1998<br />
Février<br />
1998<br />
Janvier<br />
1998<br />
Janvier<br />
1998<br />
1998<br />
210
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
The Corrosion of Character - The<br />
personal Consequences of Work in<br />
the new Capitalism<br />
Work <strong>and</strong> Employment in the<br />
Information Society<br />
(The W.I.S.E. Report, Vol. 1)<br />
Telearbeit - Leitfaden für Kleinund<br />
Mittelbetriebe<br />
The <strong>Telework</strong> H<strong>and</strong>book : New<br />
Ways of working in the<br />
Information<br />
Society (seconde édition)<br />
Att arbeta på distans - nya<br />
arbetsformer i IT-samhället<br />
Distansarbeta i framtidens ITsamhälle<br />
IT är svaret - men vad var<br />
egentligen frågan ?<br />
<strong>Telework</strong> - Good Practice for the<br />
Future (results from the <strong>Telework</strong><br />
'97 Assembly in Stockholm)<br />
Work Transformation<br />
Richard Sennett<br />
J. Hochgerner<br />
& F. Lacina<br />
F. Edelmann,<br />
G. Staubmann<br />
et H. Tanner<br />
Imogen Bertin<br />
& Alan Denbigh<br />
W.W. Norton & Company,<br />
New-York & Londres<br />
ISBN 0-393-04678-8<br />
Verlag Guthman Peterson,<br />
Wien<br />
Information und Medien,<br />
Donauuniversität Krems<br />
TCA<br />
ISBN : 0 9528492-1-6<br />
1998<br />
1998<br />
1998<br />
1998<br />
Walter Paavonen NUTEK Info 049-1998 1998<br />
Anita Lundin<br />
& Birgitta Persson<br />
Liber Ekonomi 47-042242-7 1998<br />
Lennart Forsebäck IHM Förlag AB ISBN 91 1998<br />
86460 51 X<br />
Walter Paavonen NUTEK<br />
1998<br />
ISSN 1102-2574<br />
HNB Publishing 1998<br />
ISBN 0-9664286-0-9<br />
Telewerk is Maatwerk<br />
Le Guide Pratique du Télétravail<br />
Prime Esperienze Italiane di<br />
Telelavoro - Capire I Bisogni e<br />
Contrattare gli Accordi<br />
(seconde édition)<br />
Charbonneau, Dorin,<br />
Dumoulin, Gauthier,<br />
Lombard,<br />
Turbé-Suetens<br />
Industriebank LIDE,<br />
Tél. : +31 43 3280280<br />
Les Editions d'Organisation<br />
ISBN 9 782708 119789<br />
1998<br />
1998<br />
Renato Rizzo Mondadori Informatica 1998<br />
The Telecommuters Francis Kinsman ASIN 0471917893 1998<br />
A5.3 Magazines sur le télétravail<br />
Titre Publication / Autres Détails Fréquence<br />
<strong>European</strong> Journal of<br />
<strong>Telework</strong><br />
(Anglais)<br />
Addico Cornix Ltd.<br />
70 Causewayhead, Penzance,<br />
Cornwall, TR18 2SR<br />
Tél. : +44 1736 332736<br />
Fax : +44 1736 334702<br />
4 par an<br />
Telewerken<br />
(Holl<strong>and</strong>ais)<br />
<strong>Telework</strong>er<br />
(Anglais)<br />
Overkleeft Uitgeverij bv<br />
Brinkpoortstraat 38<br />
7411 HS Deventer<br />
Tél. : +31.570 611044<br />
E-mail : kene@nedernet.nl<br />
The Telecottage Association<br />
The Other Cottage<br />
Shortwood, Nailsworth<br />
Gloucestershire, GL6 0SH<br />
6 par an<br />
Prix : FL 72,50 par an<br />
Uniquement par abonnement<br />
6 par an<br />
211
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
A5.4 Associations en Europe<br />
Europe<br />
<strong>European</strong><br />
Community<br />
<strong>Telework</strong> /<br />
Telematics Forum<br />
(ECTF)<br />
Allemagne<br />
Verbet Telearbeit<br />
Deutschlet (VTD)<br />
Autriche<br />
Austrian <strong>Telework</strong><br />
Association (ÖTA)<br />
Belgique<br />
Belgian <strong>Telework</strong><br />
Association<br />
Tél. : 0800 616 008<br />
Pays Adresse E-mail / WWW Tél. / Fax<br />
12 Castle Street protocol@ectf.org.uk<br />
Tél. : +44.1803.865852<br />
Totness, Devon http://www.teleworkforum.org<br />
Fax : +44.1803.868377<br />
TQ9 5NU<br />
Gr<strong>and</strong>e-Bretagne<br />
Espagne<br />
Asociación<br />
Española de<br />
Teletrabajo<br />
Finl<strong>and</strong>e<br />
Finnish Flexiwork<br />
Forum<br />
France<br />
Asssociation<br />
Française du<br />
Télétravail et<br />
des Téléactivités<br />
(AFTT)<br />
Irl<strong>and</strong>e<br />
<strong>Telework</strong> Irel<strong>and</strong><br />
(TWI)<br />
Italie<br />
Associazione<br />
Lavoro &<br />
Tecnologia<br />
Italie<br />
Societa Italiana<br />
Telelavoro (SIT)<br />
Luxembourg<br />
Association<br />
Luxembourgeoise<br />
des Télé-Activités<br />
(ALTA)<br />
Pays-Bas<br />
Nederl<strong>and</strong>s<br />
<strong>Telework</strong> Forum<br />
Portugal<br />
Associacao<br />
Portuguesa para o<br />
Balhomer Weg 7<br />
D-34308 Bad Emstal<br />
Akademistra. 2/4<br />
A-1010 Vienna<br />
Teleport Bruxelles<br />
Buro&Design Centre<br />
Esplanade du Heysel<br />
B-1020 Bruxelles<br />
Las Calas 3<br />
28016 Madrid<br />
Puistotie 27,<br />
04420<br />
Jarvenpaasjyhal<br />
6, rue E. Gaugiran<br />
BP 34<br />
41600 Lamotte-<br />
Beuvron<br />
7 Clones Road<br />
Monaghan<br />
P.O. Box 2395,<br />
00100 Rome<br />
Via Pierluigi da<br />
Palestrina 48<br />
00193 Roma<br />
B.P. 50<br />
L-7201 Walferdange<br />
Vijzelmolenlaan 10<br />
P.O. Box 623<br />
3440 AP Woerden<br />
Av. Miguel<br />
Bombarda 8 F,<br />
Apartado 117,<br />
Si-Reis@t-online.de<br />
http://www.vtd.org<br />
Info@oeta.at<br />
http://www.oeta.at<br />
bta@compuserve.com<br />
http://www.bta.be<br />
mickx@ciberteca.es<br />
mistrala500@wotwe.es<br />
http://www.ciberteca.es/aet.ht<br />
m<br />
Tél. : +49 5624 925383<br />
Fax : +49 5624 925384<br />
Tél. : +43 1 5852300-23<br />
Fax : +43 1 5852300-11<br />
Tél. : +32 2 475 2000<br />
Fax : +32 2 475 2010<br />
Tél. : 341-5153707<br />
Fax : 4137950<br />
http://www.tkk.utu.fi/joustotyo Fax : +358 9 2790 7444<br />
infos@aftt.net<br />
http://www.aftt.net<br />
Riona@telework.ie<br />
http://www.telework.ie<br />
lavtec@italymail.com<br />
http://www.mclink.it/telelavoro<br />
Sit@isinet.it<br />
http://www.societaitalianatelel<br />
avoro.it<br />
info@alta.lu<br />
http://www.alta.lu<br />
info@telewerkforum.nl<br />
http://www.telewerkforum.nl<br />
100135.266@compuserve.com<br />
http://www.teleman.pt/apdt<br />
Tél. : +33 2 54 88 18 12<br />
Fax : +33 2 54 88 19 19<br />
Tél. : +353 47 72069<br />
Fax : +353 47 72070<br />
Tél. : +39 338 8759486<br />
Fax : +39 6 4391066<br />
Tél. : +39 6 3211285<br />
Fax : +39 6 3224256<br />
Tél. : +352 33 32 32<br />
Fax : +353 33 39 82<br />
Tél. : + 31 348.493650<br />
Fax : +31 348.482288<br />
Tél. : +351 1 4416965<br />
Fax : +351 1 4415767<br />
212
Nouvelles méthodes de travail 1999<br />
Le travail à distance en Europe<br />
Desenvolvimento<br />
do Teletrabalho<br />
Portugal<br />
Associacao<br />
Portuguesa de<br />
Teletrabalho<br />
Royaume-Uni<br />
<strong>Telework</strong>,<br />
Telecottage <strong>and</strong><br />
Telecentre<br />
Association (TCA)<br />
Suède<br />
Swedish Networker<br />
Association<br />
2780 Oeiras<br />
Av. D. Nuno Alvares<br />
Pereira 27<br />
2735 Cacem<br />
telework@automail.pt<br />
http://www.teletrabalho.com<br />
http://www.automail.pt/telewor<br />
k<br />
Tél. : +351 1 913 85 03<br />
Fax : +351 1 913 70 99<br />
Freepost CV2312<br />
WREN<br />
http://www.tca.org.uk Tél. : +44 1203 696986<br />
Fax : +44 1203 696538<br />
Warwickshire<br />
CV9 2RR<br />
Box 28<br />
S-920 75<br />
Ammarnäs<br />
enter-by.net@enter-by.net<br />
http://www.enter-by.net<br />
Tél. : +46 952 602 72<br />
Fax : +46 952 601 65<br />
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