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Michelle Sapori<br />

l’aube du mouvement académique en Europe, on peut également citer pour sa<br />

notoriété future l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers qui s’ouvrit en 1665,<br />

et, parce qu’elle prit source au XVII e siècle, la première des grandes académies<br />

allemandes fondé à Vienne en 1652, l’Academia naturae curiosorum, académie<br />

médicale du médecin Jean-Laurent Bausch. Enfin, quelques académies italiennes<br />

furent créées à l’étranger : à Vienne en 1656, à Paris en 1644 par l’historien Jean-<br />

Baptiste Nani, ambassadeur de la République vénitienne, et, toujours au XVII e<br />

siècle, à Madrid par le moine Lodovico Perrini.<br />

À l’échelon européen comme à l’échelon français, l’Académie de Soissons<br />

se situe en amont.<br />

Les académies de province<br />

L’Académie de Soissons aimait à se présenter comme la « fille aînée de<br />

l’Académie française », et si le propos demande à être nuancé, il n’en est pas<br />

moins vrai.<br />

En dehors de Paris, des sociétés d’intellectuels et d’artistes existaient qui,<br />

sans prétendre au titre prestigieux d’Académie, pratiquaient la lecture et l’éloquence.<br />

On trouvait dans un grand nombre de villes des cours d’amour, de gaie<br />

science ou de gai savoir, comme celle des Jeux floraux à Toulouse, des Gieux<br />

sous l’Ormel à Douai, du Puy de la Conception à Rouen, du Petit Puy du Mois à<br />

Lille… Leurs origines se perdent parfois dans le Moyen Âge. Dès le milieu du<br />

XVII e siècle il y eut à Toulouse des conférences académiques dont les membres<br />

furent surnommés les « lanternistes » parce qu’ils s’y rendaient le soir avec une<br />

lanterne. À partir du dernier quart du XVII e siècle, certains de ces cénacles de<br />

province se transformèrent en académies pourvues de lettres patentes du roi. On<br />

n’en comptait pas moins d’une trentaine en 1793 au moment de leur dissolution.<br />

L’histoire des académies de province s’écrit donc sur deux siècles, et si on<br />

choisit le critère chronologique deux groupes se distinguent : les académies de la<br />

première génération qui toutes seront officialisées par lettres patentes avant 1700,<br />

et les académies du pré-encyclopédisme – une vingtaine de sociétés nouvelles –<br />

qui de 1715 à 1760 s’ajouteront aux premières créations provinciales. Les académies<br />

de Bordeaux, Lyon, Marseille, Dijon, Nancy, Besançon et Grenoble peuvent<br />

être citées parmi les plus importantes.<br />

Soissons a la particularité d’appartenir à la première vague des créations<br />

académiques, celles du Grand Siècle : Avignon (1658), Arles (1669), Soissons<br />

(1674), Nîmes (1682), Angers (1685), Villefranche-en-Beaujolais (1695), ainsi<br />

que la société des Jeux floraux de Toulouse qui remontait à 1323 et fut érigée en<br />

académie en 1695. Viennent ensuite Caen (1705), Montpellier (1706), Bordeaux<br />

(1713), Pau (1720), Béziers (1723), Lyon (1724), Marseille (1726), La Rochelle<br />

(1732), Arras (1738), Dijon (1740), Montauban (1744), Rouen (1744), Toulouse<br />

(1746), Clermont-Ferrand (1747), Auxerre (1749), Amiens et Nancy (1750),<br />

Besançon (1752), Grenoble (1752), Châlons-en-Champagne (1753), Metz (1760),<br />

Clermont (1780) et Orléans (1786), la dernière fondée avant la Révolution.<br />

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