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pour l'Allemagne, appelé par l'Electeur qui avait décidé
de faire de lui son conseiller : l'exercice de ces fonctions
ne se fit pas sans grandes difficultés. Deux ans plus tard,
Du Fresne rentrait à Paris, désigné officiellement comme
Ministre de l'Électeur de Mayence à la cour de France.
Il put ainsi continuer à suivre les affaires d'Allemagne,
d'accord avec Lionne, puis avec Pomponne, tous deux
ses amis.
Pomponne, nommé Secrétaire d'État en 1671, avait
pensé à le désigner comme premier commis *. Avant
d'avoir pris possession de ses fonctions, il écrivait, de
Stockholm où il était ambassadeur,. à son cousin Feuquières
z, le 31 octobre i 671 : « Je vous ai déjà mandé mon
sentiment sur M. Du Fresne et qu'il n'y a personne sans
exception que je crois plus capable des affaires étrangères
et que je souhaitasse plus d'y employer. Ce dont
je doute seulement est que j'aie de quoi l'occuper comme
il le mériterait3.» Le projet n'eut pasde suite, Pomponne
ayant gardé les deux premiers commis de Lionne, MM.
Pachau et Parayre, auxquels il adjoignit son secrétaire
M. de Tourmont. Mais il ne renonça pas à prendre les
conseils que Du Fresne se plut à lui donner tant sur les
affaires diplomatiques que sur l'organisation des bureaux.
L'ancien collaborateur de Brienne, de Lionne et de
Colbert semble avoir conservé jusqu'à la fin de sa vie
1. Qu'il me soit permis de renvoyer à mon article : Changement
de ministre (Revue de Paris, 15 juillet 1911) ; j'y ai publié un mémoire
adressé par Du Fresne à Pomponne.
2. Du Fresne encourageait Feuquières à rechercher un emploi
diplomatique. « Je lui sais bon gré, écrivait Pomponne, de vous
mettre le coeur au ventre pour les emplois du dehors. » Feuquières
fut ambassadeur à Stockholm de 1672 à 1680, puis à Madrid en
1688.
3. Lettres des Feuquières, tome II, p. 36.