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—1.387 — Gomme on le voit, elles ne se réfèrent pas seulement à l'époque du ministère de Briennequi dut céder en 1663 sa charge de secrétaire d'État. C'est que, dans les années qui suivent, Du Fresne fut chargé de missions diplomatiques et de travaux particuliers portant notamment sur des affaires commerciales et coloniales, ce qui explique la présence dans ses portefeuilles de documents pouvant intéresser la Société de l'histoire des colonies françaises. Aux brèves indications que donnent sur sa vie les Mémoires de l'abbé Arnauld (Collection Petiî'-ot, t. XXXIV, p. 349), ceux du jeune Brienne (édition Barrière, t. II, p. 279-300), les Lettres des Feuquières (publiées par E. Gallois, 1845,1.1, passim ; t. II, p. 35, etc.), et l'Histoire du Dépôt des Archives des Affaires Étrangères, d'Armand Baschet (p. 74), j'ai pu, par l'étude de ces registres et par quelques autres récherches, ajouter des détails précis 1, et tout d'abord, établir son nom. « Léonard de Mousseau, écuyer, seigneur du Fresne, conseiller du Roi, lieutenant général au bailliage de Loudun », c'est ainsi qu'il est désigné dans des pièces notariées 2. Il avait débuté comme secrétaire de Manassès de Pas, marquis de Feuquières, envoyé en Allemagne comme ambassadeur extraordinaire auprès des princes protestants et des généraux de l'armée suédoise (1633) 3. En 1. Résumés dans : Le marquis de Pomponne, ambassadeur et secrétaire d'Etat (1911), p. 4, 304, 348, el complétés depuis lors. 2. Cabinet des Titres, pièces originales, vol. 220S, fol. 335 et 384 ; et vol. 2206, fol. 686. 3. Un très grand nombre de lettres du Du Fresne, ou à lui adressées, de 1633 à 1642 ont été publiées dans les Lettres des Feuquièr-es. Le cardinal de Richelieu le mentionne dans une lettre du 1"octobre 1634 {Lettres..., t. IV, p. 620).
— 388 — même temps que son secrétaire il était en quelque sorte son intendant, travaillant avec lui, portant ses messages, chargé de commissions d'ordre diplomatique, correspondant avec ses gens d'affaires, allant à Paris soutenir ses intérêts et ceux des nombreux enfants du marquis, et traité par toute la famille en ami. Il suivit dans ses campagnes Feuquières appelé au commandement d'une armée. Il assistait à la bataille de Thionville où le malheureux général fut battu et fait prisonnier par les Impériaux, le 7 juin 1639. De Metz, où les débris de l'armée s'étaient retirés, il envoyait le 14 juin, à l'abbé de Remefort, l'un des commis du secrétaire d'État Chavigny, une relation de la bataille, soucieux de justifier son maître malgré lui 1. Après la mort de Feuquières, qui succomba le 13 mars 1640 aux suites de ses blessures, son fils aîné, Isaac, qui lui succéda dans le gouvernement de Verdun, garda auprès de lui Du Fresne, qui continua à s'occuper des 1. «Il est bien vrai qu'il m'a fait entendre depuis qu'il a su que le sort des armes m'avait voulu plus épargner que je n'avais désiré moi-même, que son intention n'était pas que ses amis s'employassent à le justifier et que cette charité choquerait son esprit, au plus misérable état qu'il saurait tomber» (Lettres des Feuquières, t. I, p. 239). Feuquières changea ensuite d'avis. « Je ne doute pas, écrivait-il le 14 décembre à son fils aîné, que le sieur Du Fresne ne se ressouvienne particulièrement de la recommandation que je lui ai faite sur le sort dont il doit faire entendre à M. de Noyers les particularités de ce qui s'est passé au combat où j'ai été pris. Je n'ai pas jugé de moyen plus naïf pour lui faire entendre la vérité de mes actions que de lui envoyer le journal que j'ai accoutumé de faire du jour où je commence les campagnes, sur lequel ma relation sera dressée telle qu'il jugera à propos qu'elle soit donnée» au public... Que Du Fresne suive ponctuellement ce que je lui ai dit et en la forme que je lui ai prescrite et qu'il voie M. de Noyers seul parce qu'en de pareilles affaires la compagnie nuit et empêche les hommes retenus comme lui de s'ouvrir •> [Ibid., p. 2a2-2'ù4).
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