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s'ajoutaient ceux que lui rapporta Constantinu Sottiro, un
Grec employé dans sa maison. Ce Sottiro s'était avancé
courageusement dans l'Ogaden à 140 kilomètres de
Harar jusqu'à un lieu nommé Galdoa, dans les terrains
de parcours de la grande tribu des Rer Hersi ; il avait
même été retenu captif quinze jours et n'avait été délivré
que grâce aux relations que Rimbaud s'était faites dans
les milieux indigènes i.
Rimbaud groupa ces notions sur l'Ogaden dans un
rapport daté du 10 décembre 1883 qu'il adressa à ses
patrons et que l'un d'eux, Bardey, eut la bonne idée
d'envoyer à la Société de géographie, qui le publia 2.
Rimbaud trace d'abord les limites de l'Ogaden ; il
indique ensuite les pistes qui du Harar y conduisent.
Après quelques mots sur le climat, il énumère les
rivières qui du Harar se dirigent vers le sud, Herer,
Fafan, Dokhta, rivières intermittentes, qui après les
pluies roulent des eaux torrentielles et qui ensuite ne
contiennent plus dans leurs lits qu'un chapelet de mares.
Rimbaud donne ensuite de l'Ogaden la description
suivante :
« L'aspect général de l'Ogadine est la steppe d'herbes
hautes avec des lacunes pierreuses ; ses arbres, du
1. L'itinéraire de Sottiro figure sur la carte de Paulitschke,
annexée à son mémoire : Uebersichtskarte von dem Gebiet der
Ejssa-Somal, von Harar und den nôrdlichen Gallalândern, Pelermann's
Milteilungen, 1885,Tafell7. —Paulitschke fait grand état
des notes que son « ami » Sottiro lui a communiquées à Harar.
Il ne se doute pas que Rimbaud les avait utilisées avant lui.
2. Rapport sur l'Ogadine par M. Arthur Rimbaud, agent de
MM. Mazeran, Viannay et Bardey à Harar (Afrique orientale).
Compte rendu de la Société de Géographie, 1884, p. 99-103. Rimbaud
nomme le pays qu'il décrit Ogadine, la forme Ogaden a prévalu.