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affaires de la famille, passant son temps à solliciter
auprès des ministres et de leurs commis le paiement
d'appointements ou de gratifications, le remboursement
de dépenses, ou d'autres grâces : toutes choses alors
particulièrement compliquées et qui exigeaient d'incessantes
démarches. Il se chargeait aussi de « pourvoir
aux affaires de Picardie », c'est-à-dire de diriger la gestion
des terres patrimoniales de Feuquières, de correspondre
avec les notaires, de prescrire des poursuites
contre les fermiers récalcitrants, de négocier des emprunts,
etc. En juin 1647, c'est lui qui signa le contrat
de mariage du marquis Isaac, dont il avait la procuration,
avec Mademoiselle de Gramont. En 1656, il travaillait
encore à régler les affaires des Feuquières, mais
il allait être appelé à de plus intéressantes fonctions.
Il n'avait pas cessé d'entretenir des correspondances
en Allemagne avec les personnages qu'il avait connus ;
il traitait officieusement avec la Cour, dès 1647, les
affaires d'un prince ecclésiastique qui était destiné à jouer
longtemps un rôle important en Allemagne comme l'un
des plus fidèles clients de la France, Jean-Philippe de
Schônborn, évêque de Wurzbourg depuis 1645, puis (en
1648) archevêque de Cologne, Electeur et Archichancelier
de l'Empire 1. Pendant plus de vingt-cinq ans, c'est Du
Fresne qui, avec des emplois et des titres variés, tint en sa
main tous les fils des négociations menées par le gouvernement
français, sous trois ministres, avec ce prélat, et,
1. Voir R. Auerbach, La France et le Saint-Empire romain germanique,
1912, p. 55, 57, 60, 109 ; — Mentz, Johann Philipp von
Schônborn, Kurfùrst von Mainz, Iéna, 1899. — J. Valfrey, Hugues
de Lionne, ses ambassades en Espagne et en Allemagne, 1881,
p. 77 et suiv.