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une déclaration contenant le récit détaillé de son
voyage'. Il avait ramené avec lui un jeune Indien,
nommé Essomeric, fils d'un grand chef; il le fit baptiser
et lui servit de parrain, et quelques années plus tard, il
le maria à une de ses parentes. « Il lui procura, a écrit
l'abbé Paulmyer, un mariage qui le rendit son allié et
dont sortirent plusieurs enfants, l'un desquels a été mon
aïeul paternel » (ou plutôt bisaïeul).
Fier de cette origine, l'abbé avait envoyé en 1659 à
André Duchesne, historiographe du Roi, une copie d'un
rapport de mer de son illustre parent, copie qui est actuellement
à la Bibliothèque nationale. En 1663, il publia ce
rapport dans un 2
ouvrage intitulé i Mémoire touchant
l'établissement d'une mission chrétienne dans le troisième
monde, autrement appelé la terre australe, méridionale,
antarctique et inconnue, dédié à notre Saint-Père le Pape
Alexandre VII par un ecclésiastique originaire de cette
même terre. Paris, chez Claude Cramoisy, 1663,
214 pages. La dédicace (qui a vingt pages) est signée :
/. P. D. C. presire ind. et chanoine de l'église cathédrale
de S. P. d. L., c'est-à-dire: Jean Paulmyer de
Cortonne, prêtre indigne (formule d'humilité bien connue)
et chanoine de l'église cathédrale de Saint-Pierre
3
de Lisieux. L'ouvrage paru, l'abbé prétendit, nous ne
savons pour quelle cause, qu'il n'en était pas l'éditeur ;
qu'il avait prêté son manuscrit à Picques, curé de Saint-
1. Paul Gaffarel, Histoire du Brésil français (1878), p. 34-54. —
Charles de La Roncière, Histoire de la marine française, tome II,
p. 132-137.
2. Il n'en existe, dit-on, que cinq exemplaires, dont un dans la
réserve de la Bibliothèque nationale.
3. De Brosses, dans son Histoire des navigations a.ux terres australes
(1756) a, par une erreur plaisante, traduit : prêtre indien.