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Tous deux appartenaient au même milieu : ils étaient
très liés avec les Arnauld et avec les amis de Port-
Royal ; Du Fresne était depuis longtemps en termes
familiers avec Arnauld d'Andilly, dont Manassès de
Feuquières avait épousé la cousine germaine, ainsi qu'avec
son frère l'abbé de Saint-Nicolas, plus tard évoque
d'Angers, et avec les deux fils d'Andilly, Antoine, le
futur abbé, et Simon, le futur marquis de Pomponne
Ariste était frère d'un curé de Saint-Merry que ses opinions
jansénistes avaient fait inquiéter. Ces relations
des Arnauld avec les collaborateurs de Brienne méritent
d'être notées par les historiens de la colonisation française
; ils furent, en effet, ainsi que leurs parents et leurs
amis, du nombre des capitalistes qui, d'accord avec Foucquet
et peut-être à son instigation, s'intéressèrent aux
entreprises d'outre-mer, dont les deux commis du secrétaire
d'État eurent aussi à s'occuper, par goût et par
devoir professionnel ; les Brienne avaient dans leur
département la marine du Levant, les consulats et certaines
affaires commerciales et coloniales. L'ami de Du
Fresne, le marquis de Feuquières (Isaac), fut quelque
temps, on doit le rappeler ici, vice-roi d'Amérique.
Dans les papiers de Du Fresne, nous trouvons beaucoup
de documents sur les questions coloniales ; mais la
plupart datent d'une époque où il n'était plus premier
commis, ayant naturellement quitté le Secrétariat d'État
avec les Brienne en avril 1663.
Lionne, qui depuis longtemps dirigeait les affaires
étrangères sans avoir la charge de Secrétaire d'État, et
Colbert qui était chargé des affaires commerciales et
coloniales, continuèrent à employer Du Fresne avec la
plus entière confiance, sans lui attribuer une fonction