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s'y était instruit des usages, avait obtenu la faveur de
Ménélik et serait devenu vraisemblablement pour son
compagnon de route un conseiller informé 1.
Rimbaud partit donc seul pour le Choa à la fin de
septembre ou au début d'octobre 1886. Le 9 février
1887 il atteignit Ankober, l'ancienne capitale du Choa,
délaissée par Ménélik à la fin de son règne, mais encore
assez vivante il y a trente ans.
Il y rencontra un Français, Jules Borelli, qui a fait d'intéressants
voyages en Abyssinie de 1885 à 1888 et avec
lequel il ne tarda pas à se lier.
Borelli écrit dans son journal à cette date du 9 février
1887 : « M. Rimbaud, négociant français, arrive deToudoura
avec sa caravane. Les ennuis ne lui ont pas été
épargnés en route. Toujours le même programme : mauvaise
conduite, cupidité et trahison des hommes ; tracasseries
et guet-apens des Adal ; privation d'eau ;
exploitation par les chameliers. » Le nouveau venu
donna une impression d'énergie à Borelli, qui ajoute :
« Il sait l'arabe et parle l'amharigna et l'oromo. 11 est
infatigable. Son aptitude pour les langues, une grande
force de volonté et une patience à toute épreuve le
classent parmi les voyageurs accomplis 2. »
Rimbaud séjourna au Choa trois mois et demi, de
février à mai 1887. Financièrement son expédition
échoua. « Mon affaire a très mal tourné, et j'ai craint
quelque temps de redescendre sans unthaler », écrivait-il
à Bardey le 26 août 1887. D'une part les créanciers de
1. Cf. Gabriel Gravier: Paul Soleillet. Bulletin de la Société
normande de géographie, sept.-oct. 1886, p. 319.
2. Jules Borelli -..Ethiopie méridionale, in-4°. Paris, 1890, p.
201.
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