En question : la grammaire typographique - Liste Typographie

Jean Me¨ ron
QUESTION : LA
EN
TYPOGRAPHIQUE
GRAMMAIRE
Eè tude critique
ß
JeanMe¨ ron, La Ferte¨ -sous-Jouarre, novembre "ññð.

Me¨ ron Jean, Qualite¨ &Typographie
1.
(Eè tudes critiques), á volumes.
LesloisdelaRe¨ publique ayant
3.
rite¨ du code napole¨ onien, il n'est
he¨
ininte¨ ressantderappelercequ'e¨ -
pas
Napole¨ on a© son fre© re Joseph,
crivait
Naples : û Eè tablissezleCodecivila©
a©
; tout ce qui ne vous est pas
Naples
va se de¨ truire, en peu d'anne¨
attache¨
es, et ce que vous voudrez conser-
se consolidera.Voila© le grand
ver
du Code civil² il conso-
avantage
votre puissance puisque, par lui,
lide
ce qui n'est pas ¢deicommis tombe
tout
qu'il ne reste plus de grandes maisons
et
que celles que vous e¨ rigez en
C'est ce qui m'a fait preª cher [sic]
¢efs.
code civil et m'a porte¨ a© l'e¨ tablir
un
Lucius, Dëche¨ ance des bourgeoisies
(Pierre
d'argent, Flammarion, Paris,
p. "á"). ý Aé Sainte-He¨ le© ne,
"ñâå,
de¨ chu de¨ clarera : û Ma
l'empereur
gloire, ce n'est pas d'avoir gagne¨
vraie
quarante batailles [²]. Ce que
n'e¡acera, ce qui vivra e¨ ternellement,
rien
c'est mon Code civil. ý
Dans nos socie¨ te¨ s technocratiques
4.
et ploutocratiques, cent juristes
rudits rassemble¨ s n'arriveraient pas
e¨
posse¨ der toute la loi. (On e¨ value
a©
"òò òòò environ les lois et de¨ crets
a©
re¨ glementent notre vie quoti-
qui
Aé ce chi¡re, il faut ajouter
dienne.
multitude d'arreª te¨ s, d'avis et
une
re¨ £exions du type : û Nul n'est
les
ignorer la loi! ý²) Ce qui est
cense¨
pour les Eè tats l'est pour tout.
vrai
exemple, prenons la religion qui
Par
en Occident. Dieu a donne¨
prëvaut
hommes dix commandements
aux
au passage qu'il s'agit de
(notons
non de lois, ce qui
commandements
pas la meª me chose). Les juifs y
n'est
par leTalmud. Puis vint
rëpondront
Christ, qui a explique¨ dans quel
le
ces commandements doivent
esprit
regarde la grammaire comme la premie©re
Je
de l'art de penser.
partie
fondement de toutes les sciences,
[²]
grammaire, qui sait rëgenter jusqu'aux rois
La
les fait, la main haute, obe¨ ir a© ses lois.
Et
re Molie©
INTRODUCTION
û grammaire typographique ý est l'ensemble des re© gles propres
La
la composition et a© la pre¨ sentation de l'e¨ crit pris au sens large
a©
criture, typographie, etc.).
(e¨
mes e¨ tudes critiquesà ont e¨ te¨ faites dans le respect des
Toutes
gles typographiques e¨ nonce¨ es par les auteurs et codes qui font
re©
en la matie© re, re© gles qui sont ge¨ nëralement suivies par les
autorite¨
et les correcteurs professionnels. Ce qui ne signi¢e
typographes
que je partage toutes les opinions exprime¨ esÄ.
nullement
l'ai rappele¨ maintes fois dans mon rapport Qualitë &Typo-
Je
: û Il y a deux sources a© l'anarchie : l'absence et l'exce© s de lois
graphie
ý On retrouve le meª me type de pense¨ ea© toutes les
(Confucius).
poques : û Plus l'Eè tat est corrompu, plus il y a de lois (Tacite) ý;
e¨
Les longues lois sont des calamitës publiques (Robespierre) ý²Å.
û
peu de lois re¨ gissent les e¨ poques organiques de l'histoire, le
Si
de le¨ gife¨ rer, lui, se manifeste et se de¨ veloppe aux e¨ poques
besoin
critiques ý. La production de lois cro|ªta© mesure que le re© gne de
û
qualite¨ fait place au re© gne de la quantite¨ Æ : û Il n'y a pas de loi
la
le ge¨ nie, mais il y en a de¨ ja© une pour le talentÇ. ý
pour
entendu, cette question ^ qui n'est pas sans rapport avec
Bien
sujetÈ ^ me¨ riterait d'eª tre dëveloppëe davantage, mais ce n'est
notre
l'objet de cette e¨ tude.
pas
les lois sont nëcessaires, mais pas n'importe lesquelles.
Certes,
le domaine qui nous occupe ici, û toute re© gle entra|ª nant des
Dans
nos jours un de¨ cret d'application.
de
chre¨ tiens, eux, produiront les
Les
(droit canon). Sans compter
canons
ignorants de tout poil qui ne
les
s'empeª cher de donner leur
peuvent
sur le sujet.
avis
Berdiaev Nicolas, De l'ine¨ galitë,
5.
û Sophia ý, e¨ d. L'Aê ge d'Homme,
coll.
Napole¨ on l'avait bien compris :
6.
la fe¨ odalite¨ .L'encre
ûLecanonatue¨
la socie¨ te¨ moderne. ý û La lettre
tuera
mais l'esprit vivi¢e (2 Co â,å). ý
tue,
Condillac
Avant de vouloir rëformer, ne
2.
pas commencer par appren-
faut-il
analyser, etc. Malheureusement,
dre,
ce qu'oublient un peu vite nom-
c'est
bre de nos contemporains.
Lausanne (Suisse), "ñæå, p. ""ä.
autres circulaires. C'est pourquoi,
tre observe¨ s : avec amour. Il donnera
eª
non pas un nouveau commandement
mais ce que nous appelons

Drillon Jacques, traite¨ dela ponctuationfranc°
1.
aise, coll. û tel ý, gallimard,
"ññ", p. âòñ (Comme dans
Paris,
rapport, chaque fois que je cite
mon
auteur, je reproduis scrupuleusement
un
la typographie, etc.)
Si les remarques et les questions
2.
es par Christian Delorme dans
pose¨
(LesEè ditions d'Organisation,
lelogo
"ññ") ne manquent pas de
Paris,
il est utile de rappeler
pertinence²,
toute cre¨ ation ve¨ ritable exige
que
la connaissance des
prëalablement
et des re© gles : rien n'est plus
lois
que l'improvisation.
conditionne¨
La lettre minuscule traduit-elle
û
texte (la parole) dynamique
le
bouge a© l'est ce matin!
L'Europe
La lettre majuscule convient-elle
ý
a© l'e¨ criture statique
mieux
E NATIONALE
ASSEMBLEè
La lettre capitale traduit-elle l'ins-
ý
le prestige, le solennel,
titutionnel,
majestueux Est-ce pour traduire
le
e¨ tablir une hie¨ rarchie ou un certain
et
respect de la personne que la
frappe le prënom en
dactylographe
minuscules et le nomen lettres
lettres
(p. ææ). ý
majuscules
fe¨ rer aux conventions est une
ûSere¨
sinon une facilite¨ .Parmi
tentation,
conventions les plus re¨ pandues :
les
Le caracte© re typographique
ý
lie¨ a© la litte¨ rature du
Garamond,
e sie© cle, ou les line¨ ales, mieux
xvii
es au langage scienti¢que et
adapte¨
industriel²
Les formes adoucies pour les
ý
rigides et anguleuses
comestibles,
l'industrie, sobres pour l'admi-
pour
rassurant pour la banque,
nistration,
pour les produits de beaute¨ ,
fantaisie
gri¡e pour la mode²
la
Les rythmes : incline¨ sversla
ý
pour le dynamisme, courbes,
droite
gers et incline¨ s pour la fe¨ minite¨ ²
le¨
L'e¨ paisseur : formes e¨ paisses pour
ý
voquer la solidite¨ et le¨ ge© res pour
e¨
l'e¨ le¨ gance et le ra¤nement²
noter
Les couleurs dites ``chaudes''ou
ý
la nature du produit :
``froides''selon
de chau¡age ou surgele¨ .
appareil
Le vert pour la nature et la sante¨ ,
ý
bleu pour le ciel, la mer et le froid,
le
jaune et le rouge pour le soleil
le
le chaud, le blanc pour le propre,
et
noir pour le deuil ou le luxe²
le
La couleur rose ne laisse pas atten-
ý
l'indication d'un produit industriedre
lourd²
quivoques, appauvrissant les possibilite¨ s d'expression, est une
e¨
re© gleÃ. ý Les lois et les re© gles doivent eª tre conside¨ re¨ es
mauvaise
des repe© res, des tables d'orientation, ² non comme des
comme
intangibles. Comme la science, la spiritualite¨ ², la loi
principes
faite pour l'homme et non l'homme pour la loi. Le¨ onard de
est
qui est sans doute le seul artiste a© avoir pose¨ , dans son traite¨
V|nci,
la peinture, autant de re© gles picturales, n'omettait jamais de
de
: û Si tuvoulais te laisser guider par des re© gles dans ton travail,
dire
ne re¨ aliserais jamais rien et tu ne produirais dans tes Ýuvres
tu
confusionÄ. ý
que
meª me, si û un ve¨ ritable style ne doit rien a© la re© gle; il ne
De
pas davantage a© l'incurie ; il ne faut eª tre la victime d'aucun
doit
: l'illusion de liberte¨ que procurent le laisser-aller, la mode
mirage
l'atavisme ne vaut pas mieuxque la solidite¨ apparente qu'ame© ne
ou
respect absolu des re© gles. Aller au bout de soi-meª me, disait
le
et de son style, pourrait-on ajouterÅ. ý
Aragon;
proble© me, dans les me¨ tiers du livre, est qu'û aujourd'hui,
Le
protagonistes sont engage¨ s dans la batailleÆ : l'e¨ crivain, qui,
trois
aptes a© de¨ signer un parfum : il
sont
pour cela, que le contexte de
su¤t,
et de consommation
prësentation
cohe¨ rent et bien indique¨ (p.ðä-
soit
ðå).ýQuoiqu'ilensoit^etj'insiste
ce point ^ il existe bien un sym-
sur
des formes, des couleurs,
bolisme
l'espace, des pierres, des animaux,
de
ve¨ gëtaux, etc. Ils furent utilisës
des
tout temps, par toutes les cultures.
en
ci-dessous : û Jean-quirit
Exemples
ý, û Jean-qui-pleure ý, ou encore
code the¨ matique utilise¨ dans les
ce
te¨ le¨ matiques et la presse :
rëseaux
meª me si la signi¢cation des symboles
Et
varie parfois d'une culture a©
autre : ici, la couleur du deuil
une
le noir, la© le blanc ; chez tel peu-
est
il est ce¨ le¨ brë û tristement ý (pleureuses²)ple
chez tel autre dans la joie
les contradictions ne
(fanfare²);
bien souvent qu'apparentes et
sont
font rire que les sots. La premie© re
ne
ristique du symbole, n'est-ce
caracte¨
son ambivalence Qui plus est,
pas
symbole n'est jamais utilise¨ seul :
un
fait partie d'un contexte. Ainsi,
il
est exact de dire que la couleur
s'il
un e¡et spatial : les tons chauds du
a
chromatique (du jaune orange¨
cercle
rouge) donnent la sensation
auviolet
tre en avant comparativement aux
d'eª
froids (l'autre partie du cercle
tons
il ne faut pas oublier
chromatique),
chaque couleur de¨ pend aussi de la
a©
du fond qui porte la forme.
couleur
J'ai oublie¨ le nom de ce peintre qui,
(
ment, a utilise¨ les couleurs
prëcise¨
pour les parties en fond et
chaudes
froides pour celles en avant-plan.
les
avant d'en arriver la© ,ilestprudent
Mais,
de s'en tenir aux principes de
De nos jours, la û science des
base.)
est e¨ tudie¨ e avec beaucoup
symboles
rigueur et de se¨ rieux par des chercheurs
de
appartenant a© toutes les dis-
(Ex. : Franc° ois Garnier,
ciplines.
de recherche au cnrs, a consa-
charge¨
un ouvrage [á tomes] au Langage
cre¨
l'image au Moyen Aê ge. Signi¢cation
de
symbolique [LeLe¨ opard d'or,"ñðá].)
et
est en e¡et impossible de compren-
Il
quoi que ce soit a© cette e¨ poque
dre
avoir e¨ tudie¨ la symbolique.
sans
encore, les auteurs qui se croient
La©
sa© e¨ crire sur de tels sujets
autorise¨
le¨ gion. Prenons par exemple
sont
Alle© gre (Dieu face a© la
Claude
Fayard, Paris, "ññæ). Le titre
science,
lui-meª me est de¨ ja© signi¢catif :
en
(Claude Alle© gre), je te
ûDieu,Moi
de compara|ª tre devant Ma
somme
ý ( Je ferai prochainement
science²
critique de cet ouvrage. Dieu, la
la
et la science vus par le ministredel'Eè
Bible
ducation nationale, de la
et de laTechnologie, je
Recherche
pouvais pas laisser passer cela.)
ne
N'importe quel autre sujet que
4.
ponctuation aurait pu eª tre pris.
la
â
En question : la grammaire typographique
le plus souvent, se rëclame d'une ponctuation``respiratoire''; le
3. Drillon J., ouvrage citë,p.æ".
ý ² et pourtant, toutes les couleurs
de prëciser que cet e¡et spatial relatif

Richaudeau Franc° ois, article
2.
p. äñ. ( Je comprends que suite
citë,
la lecture de mon rapport ces gensla©
a©
aient e¨ prouve¨ le besoin de m'e¨ ti-
comme vaniteux, etc. Bien
queter
je reproduis ¢de© lement la
entendu,
de l'auteur et de
composition²
diteur. Ainsi, ce grand blanc entre
l'e¨
phrase est exige¨ par l'auteur.
chaque
te¨ ponctuation, j'aurais bien vu
Coª
virgule apre© s û Richaudeau ý,
une
mais²)
Extrait de l'e¨ dito de Roger
3.
: û Grammaire typo-
Chatelain
ý, paru dans Le Gutenberg,
graphique
"æ, â septembre "ññð.
n‘
Le proce¨ de¨ utilise¨ est toujours
4.
meª me : on commence par vous
le
de tole¨ rance, par exemple, puis
parler
vous demande, comme ici, û de
on
un bon coup de balai dans
donner
fatras pseudo-linguistique
ce
åò). ý P. æá, Franc° ois Richaudeau
(p.
contre les û ma|ªtres e© s-code ý
fulmine
trouve doctrinaires, irrationnels,
qu'il
etc. Il semblerait qu'il en soit
: û Que mon [c'est moi qui
conscient
lecteur garde a© l'esprit que
souligne]
tout ce qui suit ^etmeª me
dans
je me laisse parfois aller a© un ton
si
remptoire ^ mes propositions
pe¨
vent toujours de conseils,
rele©
jamais d'injonctions. ýAllons
et
Remarquez, la û me¨ thode
bon!
ýpeutrendreservice.Claude
Coue¨
gre, lui aussi, parle de tole¨ rance
Alle©
son livre (Dieu face a© la science):
dans
Sans tabou, sans a priori, avec
û
seul totem ce qui doit rester
comme
re© gle des socie¨ te¨ s civilise¨ es : la
la
rance (p. "ò). ý (Fait inte¨ ressant
tole¨
tre© s signi¢catif, en page ã de cou-
et
l'e¨ diteur a prëfe¨ re¨ e¨ crire
verture,
plutoª tquetotem.) Quand on
guide
toutes les beª tises qui sont
constate
crites dans ce genre d'ouvrages,
e¨
de
iln'estpasinutilederappelera©
auteurs que la tolërance est
tels
Pour eª tre agre¨ able a© l'auteur, j'ai
5.
cette citation en italique,
compose¨
une force de corps le¨ ge© rement
avec
rieure :1pt (cf. articlecitë,p.åå).
supe¨
Nous le verrons, la plupart des
6.
richaudiennes ne sont
propositions
qui voit dans la ponctuation une simple partie de
grammairien,
syntaxe; le typographe (devenu ``claviste''), qui recti¢e les er-
la
les plus grossie© res (quand il sait encore le faire), se bornant a©
reurs
pure et simple des lois que rece© le un ouvrage quasi
l'application
et dont la seule e¨ vocation sugge© re l'emploi massif des
mythique
: le CODE TYPOGRAPHIQUE. ô A quoi il faut
majuscules
le secre¨ taire de re¨ daction, quatrie© me personnage, jeune
ajouter
et myste¨ rieux toujours, qui travaille aux coª te¨ sdujour-
souvent,
que l'e¨ crivain est presque toujours devenu : il tient Grevisse
naliste
son coude gauche, et le Code typographique sous le droitÃ. ý
sous
ces considërations m'ame© nent a© dire quelques mots de
Toutes
re¨ forme du Code typographique que Franc° ois Richaudeau pre¨ co-
la
dans l'article : û Pour un code typographique simpli¢e¨ ý, paru
nise
communication &langage, n‘ ""ã, i er trimestre "ññð, e¨ ditions
dans
REè FORME DU CODE TYPOGRAPHIç QUE
LA
CONIç SEè E PAR FRANC° OIç SRIç CHAUDEAU
PREè
question de perdre les bonnes habitudes, le ton de l'article est
Pas
par l'e¨ diteur, de© s le chapeau : û Franc° ois Richaudeau qui
donnë
bousculer les habitudes et les idëes rec° ues, propose une simpli¢cation
aime
du code ancien qui est une rationnalisation [sic]deses
tes sous les craª nesÄ. ý
tempeª
certains lecteurs pourraient ne pas avoir compris l'a-
Comme
de l'e¨ diteur, Richaudeau pre¨ cise en note, page å" :
vertissement
Et j'attends sans illusions, mais avec £egme et ironie, les vole¨ es
û
bois vert que vont m'assener des``puristes inconditionnels''du
de
et des usages typographiques, a© la lecture du pre¨ sent article. ý
code
ceux qui ne comprennent toujours pas, l'auteur avertit
Pour
plusieurs reprises que cet article s'adresse d'abord et avant tout a©
a©
lecteurs. Ainsi, p. æò : û Et mon lecteur [²]. ý Signë :Franc°ois
ses
Eè diteur (avec une majuscule, s'il vous pla|ªt).
Richaudeau,
la Gazette pëdagogique de Lure (dont Franc° ois Richaudeau
Dans
re¨ dacteur en chef ), Marcel Renaud re¨ sume ainsi la de¨ marche
est
l'auteurÅ : de
Le Code est trop complique¨ , trop complexe et û applique¨
".
aucune tole¨ rance [c'est moi qui souligne] par des metteurs
sans
point et correcteurs professionnels ý;
au
il est û incomplet ý;
á.
il fourmille d'û incohe¨ rences ý;
â.
en¢n, chacun est invite¨ a© û militer en faveur d'un nouveau
ã.
typographique, plus simple, plus rationnel, mais aussi plus to-
Code
rant ý. le¨
n‘ ã : n'est-ce pas ce qui s'appelle û entrer en religion ýÆ
Point
inovatur nisi continuatur Ç (û Tout novateur est un continuateur
Nihil
ý), a¤rme l'adage antique. C'est ce que je de¨ montre dans
e¨ tude. Cela dit, certaines propositions de Richaudeau ne
cette
pas d'inte¨ reª tÈ. Entre autres exemples : û Mais il faut
manquent
ce spe¨ cialiste [le correcteur] accepte chez chaque auteur une
que
marge de liberte¨ , re£et de sa personnalite¨ ;meª me si cela
certaine
ã
En question : la grammaire typographique
1. Drillon J., ouvrage citë,p.åá.
Retz, Paris, pages äð a© ðò.
re© gles.
Nul doute que ses propositions soule© veront quelques
¢lle de la connaissance.
pas des nouveaute¨ s.
le conduit a© des entorses a© certaines re© gles ; auxquelles il faudrait

Richaudeau Franc° ois, article
1.
p. åá. Proposer sans cesse un
citë,
vocabulaire est une manie
nouveau
qui revient bien
contemporaine,
a© û remplacer une tache par
souvent
trou ý. Lorsqu'un mot sou¡re de
un
surchage se¨ mantique ý, rappeler
û
sens premier su¤t la plupart du
son
Parfois meª me, c'est une obligation
temps.
morale. Exemple, lorsque
Catach e¨ crit : û [²] le fondement
Nina
des lois, c'est d'eª tre falsi¢e¨ es²
Avant-propos ý a© L.G. Vëde¨ nina,
(û
linguistique de la pre¨ sentation
Pertinence
il serait prudent
typographique,p.xi),
prëcise qu'elle utilise ce mot
qu'elle
son sens classique et litte¨ raire :
dans
Transformer des faits, en en alte¨ rant
û
mais sans intention de
l'exactitude,
: Il y a donc deux manie©res de
tromper
: l'une par le travail d'embellir;
falsi¢er
par l'application a© faire vrai (Paul
l'autre
ry) ý, et non dans son sens e¨ tymologique
Vale¨
: û ". Falsi¢erquelque chose,
rer volontairement, le de¨ naturer,
l'alte¨
le modi¢er, en vue de tromper.
Philos. Falsi¢er une thëorie,ende¨ -
á.
la faussete¨ par expe¨ rimen-
montrer
(Lexis, Larousse, Paris, "ñæñ,
tation
æáá) ý. Selon Dauzat Albert,
p.
Jean, Mitterand Henri,
Dubois
dictionnairee¨ tymologiqueet his-
nouveau
(Larousse, Paris,"ñæ", p. áñä),
torique
mot, qui date du de¨ but du xiv e s.,
ce
latinfalsi¢care (iv e s.,
viendraitdubas
de falsus, faux.
Prudence),
Qui plus est, de telles a¤rmations
2.
rien ou pas grand chose.
n'apportent
Encore aujourd'hui, certaines
3.
a© e¨ crire ne disposent pas
machines
capitales accentue¨ es² Ce qui
des
che nullement les dactylo-
n'empeª
consciencieux de respecter
graphes
aussibienlalanguefranc°aisequeles
e¨ trange© res. He¨ le© ne Va i r e l
langues
prësentation d'un manuscrit dactylo-
(La
coll. û fac. litte¨ rature ý,
graphië²,
Paris, "ññá) e¨ crit page "òò :
Nathan,
majuscule, ajouter la ce¨ dille
ûSic°est
la main. ý Principe que James
a©
Fe¨ vrier n'a cesse¨ d'observer
G.
son Histoire de l'e¨ criture (Grande
dans
que Payot, Paris, "ññä),
Bibliothe©
que l'atteste l'extrait de la p. ðñ
ainsi
Quand je pense que Louis Gue¨ ry
4.
nous e¨ viter cet article !²
pouvait
substituer les termes de principes et de conseils. Peuton
d'ailleurs
meª me reª ver de re¨ unions ou© le correcteur ^ apre© s qu'il ait exa-
rapidement un manuscrit ^ s'entretienne avec l'auteur a¢n
minë
leurs conceptions Ã. ý
d'harmoniser
d'entrer dans le vif du sujet, juste un mot a© propos de
Avant
des idëes ¢xes de l'auteur.
quelques-unes
åá : û Pour les souligne¨ s, les choses sont plus claires; car
Page
une composition en caracte© res plomb, il e¨ tait impossible de
avec
les traits horizontaux qui auraient croise¨ les formes descendantesdesg,j,p,q,y.ýC'estletypemeª
placer
me d'a¤rmations gratui-
a© la RichaudeauÄ, car la chose n'e¨ tait absolument pas impossibltes
a© re¨ aliser. Il e¨ tait tout a© fait possible de fondre des caracte© res
le soulignë, commel'apropose¨ Berthold a© ses clients pour
avec
polices de caracte© res destine¨ es aux photocomposeuses.
certaines
åã : û Des accents sur les capitales ô Cequie¨ tait possible
Page
sur les manuscrits pre¨ gutenbëriens, impossible avec les carac-
res plomb, redevient possible avec la plupart des logiciels de
te©
ý Dois je commenter (Voir mon rapport.)
micro-ordinateurs.
åã : û Et l'on peut regretter que les polices actuelles ne
Page
voient pas d'accentuer les I capitales d'un point [²] ý Mettre
pre¨
point sur ce I capitale et ceux de l'intertitre de la page pre¨ ce¨ -
le
ne m'a pose¨ aucun proble© me. Je rappelle la proce¨ dure : j'ai
dente
d'abord tape¨ la lettre I en capitale puis l'accent ( ç ), comme au
tout
vieux temps de la photocomposition. Quand on est profes-
bon
on utilise des outils professionnelsÅ. Point!
sionnel,
vient le temps de la remise des prix² : û Louis Gue¨ ry,
En¢n,
conscient des de¨ fauts de ce code, appelle de ses vÝux
l'auteur,
re¨ formeÇ. ý C° a,pourunere¨ fe¨ rence, c'est une re¨ fe¨ rence !² È.
une
Lisibilitë
ois Richaudeau se veut en France le spe¨ cialiste de la lisibi-
Franc°
. Les quelques exemples (pris au hasard) reproduits ci-dessous
lite¨
sont-ils pas signi¢catifs
ne
äð : (44x65 cm); note " : [²] en france.
Page
äñ : Eè mileJaval est compose¨ en italique comme le titre de
Page
Il trouve cela plus lisible. Mon dieu! pourquoi pas.
l'ouvrageÉ
åò : les nombres 209 (pages) et 500 (articles) sont par-
Page
alignës l'un au-dessus de l'autre en ¢n de ligne : je supposfaitement
que c'est pour faciliter un e¨ ventuel calcul!²
å": Jere¨ ponds : oui, c'est une opëration indispensable. Il
Page
a pas a© dire, c'est tre© se¨ le¨ gant. Avec certaines polices de carac-
n'y
res, cette fac° on de souligner facilite grandement la perception
te©
û longues du bas ýÊ : gp, gp, gp, gp, gp, gp, gp, gp, gp, gp, gp.
des
Richaudeau Franc° ois, article
5.
p. äñ (note ã).
citë,
Je me suis su¤samment exprime¨
6.
les ouvrages de ces deux auteurs
sur
mon rapport Qualitë &Typographie
dans
pour que j'y revienne ici.
Curieusement, meª me page,
7.
Gue¨ ry e¨ chappe a© la re© gle.
Louis
L'auteur semble en eª tre conscient
8.
ne souligne pas la lettre J
puisqu'il
de Jere¨ ponds : oui. Par contre, "
ä
En question : la grammaire typographique
Dictionnaire desre© gles typographiques, Paris, CFPJ,1996.
Lameilleure
publication dans ce domaine a© ce jour;
et sans qui je ne
D'ailleurs
me serais pas risquë a© entreprendre cet ouvrageÆ.
reproduit ci-dessous :
Parce qu'il s'agit d'une re¨ fe¨ rence

de la note ð de la page pre¨ ce¨ dente)
(suite
ne s'explique pas pourquoi le sou-
on
s'interrompt subitement sur
ligne¨
espace place¨ eaubeaumilieu
cette
la phrase (voir ici p. æ, a© Page æä :
de
(ou une sërie [²]).
une
Pour les professionnels qui manipulent
1.
les chi¡res a© longueur de
e, peut-eª tre, mais pour les
journe¨
Meª me chose avec le texte :
autres!²
Pour a¤rmer que le texte courant
û
lit mieux en lettres minuscules
se
lettres majuscules, il faudrait
qu'en
qu'il s'agit du meª me lecteur
prëciser
dans les meª mes conditions,
place¨
meª me support, du meª me texte,
du
que le corps de la minuscule
signi¢e
supe¨ rieur a© celui de la majuscule
sera
Christian, le logo, Les
(Delorme
ditions d'Organisation, Paris,"ññ",
Eè
áò). ý Maintenant, pour comprendrecequ'e¨
p.
crit Christian Delorme,
faut-il avoir un minimum
encore
connaissances de base en design
de
Quant aux dogmes, en
graphique.
re de û science ý!² Justement,
matie©
y en a un qui vient de tomber :
il
nature peut re¨ ge¨ ne¨ rer toutes nos
la
ycompris les neurones. Nos
cellules,
apprentis sorciers vont
modernes
Extraits de Georges Ifrah, Histoire
2.
universelle des chi¡res (L'intelligene
hommes racontëe par les nombres
des
coll. û Bouquins ý, Robert
etlecalcul),
Paris, "ññã, respectivement
La¡ont,
äâã, äã"et åää.
pages
åâ-åã : passons sur les capitales (en fait, ici, ce sont des
Pages
notamment dans les titres : û Aé la recherche du temps
majuscules),
ý, et pourquoi pas: û Aé la Recherche duTemps Perdu ý²
perdu
me suis de¨ ja© exprime¨ a© ce sujet dans mon rapport.
Je
åä : Bibliothe© que de la plëiade. La© encore, quelle logique!
Page
åæ : concernant la composition des nume¨ ros de te¨ le¨ pho-
Page
il y aplus lisible et plus facile a© me¨ moriser. Ex. : o ðòò á"ò á"ò.
ne,
a© ce 6 avec ce 8, oumeª me avec ce 9, ce n'est pas en donnant
Quant
l'exce© s qu'on peut espe¨ rer eª tre suivi.
dans
åæ : û Un nombree¨ crit en chi¡res e¨ tant moins long
Page
crit en lettres, et donc plus rapide a© lire, la logique voudrait
qu'e¨
toujours le composer en chi¡res et jamais en mots. ý Il n'est pas
de
de dire qu'un nombre e¨ crit en chi¡res est obligatoirement
exact
long qu'e¨ crit en lettres. Il est tout aussi faux d'a¤rmer que
moins
nombres compose¨ s en chi¡res sont toujours plus rapide a© lireÃ,
les
que le prouvent les exemples ci-dessous :
ainsi
cent mille un million un milliard
dix
100 1 000 1 000 000 1 000 000 000
10
moins d'e¨ crire, a© partir de mille : 10 3 , 10 6 , 10 9 , 10 12 , 10 18 ,²On
a©
a© tout!
s'habitue
grecque des myriades.
Notation
a© 10 000, c'est-a© -dire a© la myriade, second palier de la nume¨ rotation grecque,
(Arrive¨
[le scribe] l'a exprime¨ par un M (initiale du nom grec de û dix mille ý
il
surmontant cette dernie© re lettre d'un alpha; partant de ce principe,
en
rotation copte.
Nume¨
le syste© me numëral copte, les nombres sont repre¨ sente¨ s par des lettres surmonte¨ es
(Dans
i za¨
savante chinoise des grands nombres.
Notation
000 250 000 500 000 1 000 000 2 000 000
150
en vigueur au Moyen Aê ge.
Nume¨rotation
laissons la© cette petite re¨ cre¨ ation sur le chi¡re et poursuivons.
Mais
æò-æ" : il n'y a pas a© dire, les puces (ž) sontvraiment
Pages
s visibles! tre©
te¨ lecture, ce n'est pas mal non plus. Contrairement a© ce
Coª
Richaudeau a¤rme p. åò, Louis Gue¨ ry n'a jamais e¨ crit dans
que
dictionnaire : Ordre des templiers, mais ordre desTempliers.
son
Ordre des me¨ decins qu'il compose avec un O majuscule.
C'est
me chose pour les espaces : û Notons qu'un typographe de
Meª
å
En question : la grammaire typographique
un billion
un trillion
1 000 000 000 000 1 000 000 000 000 000 000
meª me caracte© re, de la meª me
du
d'encombrement, ce qui
surface
me l'Antiquite¨ viations taient :
Meª a b dans g d ,lesabre¨ e ia e¨ ib kxq
nombreusesÄ
M M M M M M M M
10 000 20 000 30 000 40 000 50 000 110 000 120 000 6 690 000
il a alors note¨ les multiples conse¨ cutifs de la myriade sous la forme ci-dessus.)
900 900 000
d'un seul trait jusqu'a© 999 et de deux traits a© partir de 1000.)
pouvoir s'en donner a© cÝur joie.
(Valeur : syste© me xia© deng : 10 14 ; syste© me zho^ng deng : 10 44 ; syste© me sha© ng deng : 10 4096 .)
K^
Q^
M^
Z^
Y^
la nouvelle ge¨ nëration, Jean-Franc° ois Porchez,nepre¨ voit dans

Richaudeau Franc° ois, article
1.
p. æá (note "å).
citë,
Il n'y a pas de numëro de page,
2.
cela on est tranquille.
comme
Suite a© l'envoi de mon rapport,
4.
ois Porchez m'a adresse¨
Jean-Franc°
guide de âá pages. J'y ai porte¨
son
de "òò coups de crayon. Je lui
plus
propose¨ de le rencontrer pour lui
ai
part, gracieusement, de mes
faire
et de mes corrections.
remarques
ne m'a jamais re¨ pondu.
Il
Chez cet auteur, le mot espace
5.
plus du genre fe¨ minin. Meª me
n'est
n'a pas ose¨ .Ainsi,p.åò
Richaudeau
ä), il e¨ crit : û Je me plie ici a©
(note
en typographie, en mettant
l'usage
mot au fe¨ minin. ý Richaudeau
ce
a, pour une nouvelle,
ûseplieý.C°
une nouvelle ! Il est vrai qu'il
c'est
bien faire quelques concessions
faut
temps en temps.
de
Est-ce le û signe ze¨ ro ý de linguistes
6.
comme L.G.Ve¨ de¨ nina qui
Aux de¨ buts de l'informatique,
7.
e¨ tait primordial de gagner de la
il
dans les me¨ moires des ordinateurs.
place
Comme les dates apparais-
souvent dans certaines applicationsaient
(gestion, etc.), les informati-
eurent l'ide¨ edecoderl'anne¨ e
ciens
deux caracte© res : 48 pour "ñãð,
sur
pour "ñåð, etc. Cela n'explique
68
pas pourquoi ils se sont
toutefois
s si tard de l'incapacite¨ des
soucie¨
a© comprendre que 00
ordinateurs
"ñòò et non áòòò!
signi¢e
m'opposeront : û On com-
Certains
bien la guerre de "ã-"ð. ý Cette
pose
riode de notre histoire, tristement
pe¨
le© bre, n'a pas d'e¨ quivalent avant
ce¨
date. Impossible donc de la
cette
avec un quelconque
confondre
ve¨ nement ante¨ rieurdecetype.
e¨
Gue¨ ry Louis, Dictionnaire des re© -
8.
typographiques, cfpj,Paris,"ññå.
gles
Deux-points renvoie a© e¨ nume¨
10.
rations,maispasa© citations,
inse¨ cable et nulleÃ. ý C'est curieux, mais dans celle de mars
¢ne
p. ()Ä, au chapitre û Les corps, les mesures (Le cadratin &
"ññæ,
mesures),onpeutlirececi:
les
Un cadratin est e¨ gal a© la hauteur du corps (em en anglais)Å.
^
chi¡res, pour la mise en tableaux (en en anglais). []
les
Suivant les cas, le quart de cadratin & le tiers de quadratin [sic]
^
utilise¨ s pour l'inter-mot [sic]Æ.
sont
Les``espaces ¢nes''sont toutes les valeurs infe¨ rieures (page sui-
^
J.-F. Porchez e¨ voque l'espace ¢ne ou quart de quadratin). ý
vante,
sortes d'espaces sont ainsi de¨ ¢nies, plus si on conside© re
Cinq
pour Porchez toutes les valeurs infe¨ rieures au quart de cadratin
que
sont des ¢nes. Ce dernier conna|ªte¨ galement les espaces inse¨ -
l'espace normalÇ et l'û espace ý pas de blanc, qui devient
cables,
Richaudeau l'espace nulleÈ. Si je comprends bien, Porchez
chez
simpli¢e¨ depuis.
a
personnes ont la faª cheuse habitude de tout abre¨ ger.
Certaines
Richaudeau a compose¨ û octobre ñæ ý pour û octobre "ññæ ý,
Ici,
qui est comple© tement aberrant de la part d'un û ma|ªtre ý en lisi-
ce
. Que l'on songe au û bug de l'an áòòò ýÉ, dont les conse¨ -
bilite¨
ne sont pas toutes identi¢e¨ es a© ce jour et dont le couª t
quences
toujours pas chi¡rable.
n'est
æä : Richaudeau pre¨ cise a© propos du deux-points : û Le
Page
traditionnel ne les admet qu'a© l'inte¨ rieur d'une phrase, et
code
donc de leur faire annoncer une nouvelle phrase ( dont
interdit
les deux points peuvent terminer une phrase pour annoncer
cas,
(ouunese¨ rie de ) phrase(s) qui lapre¨ cise(nt) ou la de¨ taille(nt). ý
une
quel code l'auteur fait-il allusion Aé celui de son ami Gue¨ ry
Aé
supposeÊ : (p. "â"-"âá, a© majuscule)û[²]parcontre,onne
je
pas de capitale initiale : ^ apre© s un deux points, a© l'inte¨ rieur
met
phrase [²]; ^ au de¨ but des alinëas d'une e¨ nume¨ ration, que
d'une
soient prëce¨ de¨ s d'un tiret ou d'une lettre d'ordre [²]
ceux-ci
lorsque, dans une e¨ nume¨ ration, les aline¨ as de¨ butent par un
mais
ro d'ordre, le premier mot prend une capitale initialeË. ý Ce
nume¨
n'empeª che pas Gue¨ ry de donner en exemple une phrase (ici,
qui
voyons ce que disent :
Maintenant,
Les autres codes typographiques
1.
s un deux-points, au premier mot d'une citation, meª me non
ûApre©
de guillemets (âæ,p.ãñ).ý
accompagnëe
capitales,a© majuscule²C'est
a©
R. Chatelain araison
pourquoi
de¨ noncerdansLeGutenberg (n‘ "æ,
de
sept. "ññð) un des de¨ fauts majeurs
â
ce type d'ouvrages, a© savoirqu'û il
de
d'innombrables renvois et
renferme
titions. N'importe qui appre¨ cie
rëpe¨
alphabe¨ tique, certes, mais ce
l'ordre
apour corollaire l'impossibilite¨
dernier
de grouper des cas similaires ² ý.
Le mot majuscule est e¨ galement
11.
p. ãñ (âå) : û Tout nom propre
utilise¨
crit obligatoirement avec une majuscule.ý(Depuis,c°aabienchange¨
s'e¨
.)
les typographes ne manquent
Pourtant,
jamais de prëciser : û En typo-
on ne conna|ª tquelacapitalegraphie,
ý Si je comprends bien, nous
la© en pre¨ sence d'un lapsus²
sommes
que les typos se rassurent, "
Mais,
æ
En question : la grammaire typographique
normale,
sa plaquette, Le Guide, d'octobre ñæ, que â espaces:
3. Je passe sur les de¨ ¢nitions.
Un demi-cadratin est en ge¨ ne¨ ral e¨ gal a© la largeur de tout [sic]
^
ainspire¨ Richaudeau
la premie© re lettre est une capitale ).
Je pense que dans certains
une citation) de¨ butant par une majuscule (p. åñ, a© deux-points)ÃÂ.
^
Code typographique ("æ e e¨ d., "ññâ) : [La majuscule s'emploieÃÃ]
Nous verrons que cette capitale
9.
s'appelait a© l'origine une ma-
initiale
juscule.

de la note ""de la page pre¨ ce¨ dente)
(suite
auteurs du Code reviennent a©
les
de© slapageäò(âð):
l'orthodoxie
On met une capitale au commen-
û
de tous les noms propres. ý
cement
a© la dernie© re version du Code,
Quant
semble bien que Robert Guibert
il
fait le mënage.
ait
Cela me donne l'occasion de
1.
que les dactylographes ont
montrer
a© apprendre des typographes
moins
ces derniers le prëtendent. Il ne
que
pas confondre la technologie
faut
la connaissance de la langue
avec
De nos jours, ce qui est essentiel
2.
moins de comprendre, que de
c'est
Les mots cle¨ s de notre
consommer.
ne sont-ils pas : consom-
civilisation
croissance, relance (de l'e¨ conomiemation,
de l'emploi²), etc. Pourtant,
dans la vie sociale, la primaute¨ spirituelle
û
appartient a© la culture. C'est
elle et non par la politique ni par
par
conomie que la socie¨ te¨ atteint ses
l'e¨
La valeur de celle-ci se mesure
¢ns.
la qualite¨ de sa culture. La re¨ volu-
a©
de¨ mocratique, dont la marche
tion
le monde ne date pas d'hier,
dans
se justi¢e gue© re par la qualite¨ de
ne
qu'elle lui apporte. Une fois
celle
mocratise¨ e, la culture perd partout
de¨
en qualite¨ et en valeur. Elle
meilleur marche¨ , plus abordable,
devient
plus re¨ pandue, plus utile et
confortable, mais aussi plus
plus
au rabais, laide et sans style :
plate,
se transforme en civilisation.
elle
Culture et civilisation ne sont
[²]
e¡et pas synonymes [²]. La
en
est symbolique par nature,
culture
a he¨ rite¨ du symbolisme cultuel.
elle
vie spirituelle s'exprime en elle
La
fac° on symbolique et non pas
de
De meª me, toutes ses Ýuvres
rëaliste.
essentiellement symboliques.
sont
ne sont pas les dernie© res rëalisa-
Ce
de l'existence, mais seulement
tions
signes qui y sont donne¨ s. [²]
leurs
civilisation n'est pas lie¨ ea© la symbolique
La
cultuelle, elle provient de
monde : elle est ne¨ e [²] dans la
ce
de l'homme avec la nature
lutte
Nicolas, De l'ine¨ galite¨ ,
(Berdiaev
l'Aê ge d'Homme,
coll.``Sophia'',
on met un bas-de-casse au premier mot si la partie
deux-points,
est introduite par le deux-points n'est pas un titre d'Ýuvre ni
qui
citation (p. äæ). ý
une
Lexiquedesre© gles typographiques en usage a© l'Imprimerie nationale :
^
met une capitale û apre© s un deux-points, lorsqu'il annonce
On
citation ¢ctive ou re¨ elle en style direct (mais non quand il
une
ce© de une explication ou une e¨ nume¨ ration) [²]. Quelquefois
pre¨
me sans les deux-points (p. âñ). ý
meª
gle ge¨ nërale, le deux-points fonctionne comme une ponctuation
re©
interne a© la phrase et est suivi d'une minuscule (sauf s'il s'agit
nom propre). Il y a cependant quelques cas ou© il est suivi
d'un
majuscule : ö Lorsqu'il introduit une question : On peut
d'une
poser la question suivante : Faudra-t-il² (en face de) : On
se
a© la conclusion suivante : il faudra²). La minuscule est
arrive
possible s'il n'y a qu'une seule question; mais s'il y en a plusieurs,
aussi
il faut la majuscule [²]. ö Lorsqu'il introduit une phrase
e [²], une phrase donne¨ e comme exemple [²], les termes
cite¨
e¨ nume¨ ration avec signes e¨ nume¨ ratifs commenc° ant par une
d'une
[²]. ö Lorsqu'il introduit une phrase ou un e¨ nonce¨
majuscule
a© une phrase apre© s un mot isole¨ qui joue le roª le d'un
assimilable
: Dactylographie : Laisser un espace avant et apre© s.ý
titre
Meª me type d'e¨ nonce¨ s dans M.-L. Dufour, le tapuscrit, recom-
^
pourla prësentation etla dactylographiedes travauxscienti¢ques
mandations
humaines), Eè cole des hautes e¨ tudes en sciences sociales, ser-
(sciences
des publications.
vice
est vrai que Franc° ois Richaudeau est le grand spe¨ cialiste de
Il
d'aborder le franc° ais, voyons ce que prëconise Franc° ois
Avant
en termes de lisibilite¨ a© propos de la construction syn-
Richaudeau
(p. æð) : û Les phrases en engrenage, dites rëcursives a© droite,
taxique
type ``sujet, verbe, comple¨ ment'', e¨ ventuellement jalonne¨ es
du
mots fonctionnels indicateurs ( car, qui² ), sont plus lisibles
de
des phrases en dëroulage,e¨ numëratives. ý
que
de ces trois paragraphes (il s'agit du meª me texte) est le
Lequel
lisible plus
original
Texte
du jour du conseil e¨ tait la rëgulation de la qualite¨ de l'eau potable
L'ordre
niveau communal, de¨ partemental et national, les conse¨ quences e¨ conomiques
au
des e¨ conomies d'e¨ nergie, et les principes et me¨ thodes de controª le
ð
En question : la grammaire typographique
^
Le Ramat typographique : û Dans un texte courant, apre© sun
^
Meª me discours chez Jacques Drillon (traitë de la ponctuation
franc°aise, p. âðæ et suivantes) et de nombreux autres auteurs.
Les dactylographesÃ
2.
He¨ le© neVa i r e l , Lapre¨ sentation d'un manuscrit dactylographië :ûEn
^
et le savoir-faire.
la lecture rapide, de la lecture dite û en e¨ cre¨ mage ý, etc.Ä.
du gaspillage de l'e¨ nergie.
les conse¨ quences
compose¨ selon la me¨ thode richaudienne
Texte
du jour du conseil e¨ tait la re¨ gulation de la qualite¨ de l'eau pota-
L'ordre
ble au niveau communal, de¨ partemental et national;
Lausanne [Suisse],"ñæå, p. á"â-á"ã). ý
e¨ conomiques des e¨ conomies d'e¨ nergie;
et les principes et me¨ thodes de
controª le du gaspillage de l'e¨ nergie.

Weistheimer Patricia H., Savoir
1.
pour communiquer (Notes et Rap-
ëcrire
professionnels), traduit de l'amëricaiports
par Ste¨ phane Carn,â e e¨ d.,
û Communication ý, Eyrolles,
coll.
"ññò, p. æå. (Les carrëse¨ vide¨ s
Paris,
Thomas AdolpheV. (il fut
2.
correcteur des Dictionnaires
chef
Dictionnaire des di¤culte¨ sde
Larousse),
langue franc° aise, Librairie Larousse,
la
Le jour ou nous n'aurons plus
3.
corriger que ce genre d'erreurs,
a©
re© gles d'accord du participe passe¨
les
qui, je le rappelle, divisent les
^
cialistes eux-meª mes ^ et autres
spe¨
tails, c'est que tout ira bien.
de¨
J'insiste bien. Mon propos n'est
4.
de faire ici le proce© s d'auteurs
pas
PaulVale¨ ry ou Andrë Gide.
comme
comme avec la tole¨ rance, c° a
C'est
Pourquoi n'y a-t-il pas ici une
5.
apre© s la parenthe© se ouvrante
espace
une autre devant la parenthe© se
et
comme l'auteur l'exige
fermante
propose¨ e par Patricia H.WeistheimerÃ
Solution
du jour du conseil e¨ tait :
L'ordre
re¨ gulation de la qualite¨ de l'eau potable au niveau communal, de¨ partemental
La
et national.
ais Franc°
åò : û Ceci dit [²]. ý Pour me¨ moire, je rappelle que û ceci
Page
pour annoncer ce qui va suivre; cela, au contraire, sert a©
s'emploie
ce qui pre¨ ce© de : Dites ceci de ma part a© votre ami : qu'il se
rappeler
tranquille. Que votre ami se tienne tranquille : dites-lui cela de ma
tienne
(Acad.). [²] Cela dit (et non ceci dit ):Cela dit, il faut bien consta-
part
(R. Le Bidois, dansV|e et Langage, "ñäã, p. äää). ý Adolphe
terque²
Thomas de pre¨ ciser : û Malgre¨ ces re© gles pre¨ cises, dont le bien-
V.
tombe sous le sens [c'est moi qui souligne], il n'est pas rare
fonde¨
ceci au sens de cela dans la conversation, et meª me de les
d'entendre
l'un pour l'autre sous des plumes autorise¨ es : Ceci prouve quela
lire
ologie seretrouve un peu partout (P.Vale¨ ry, MonsieurTeste,ðò).Ceci
the¨
quereste-t-il a© faire (A. Gide, les Nourritures terrestres, áä".)Ä. ý
retenu,
mon propos n'est pas de corriger RichaudeauÅ. Je l'ai de¨ ja©
Ici,
voque¨ dans mon rapport : une personnalite¨ peut dire et e¨ crire
e¨
quelle beª tise, commettre n'importe quelle erreur, etc.,
n'importe
y aura toujours quelqu'un pour les justi¢er. Dans le cas pre¨ sent,
il
û le bien-fondë [de ces re© gles] tombe sous le sens ý, PaulVale¨ ry
si
Andre¨ Gide e¨ tant û des plumes autorise¨ es ý, il est inconcevable
et
puissent commettre des erreurs aussi grossie© res, donc²
qu'ils
une fac° on comme une autre de concevoir l'infaillibilite¨ Æ.
C'est
å" : û [²] faut-il avoir une pie© tre opinion des lecteurs
Page
dix mille objets''. ý Je ne vois pas tre© s bien ce que vient faire ici la
a©
pie© tre opinion des lecteurs ý Car lire û ñ a© "ò òòò objets ý ou
û
òòòa© "ò òòò objets ý, cela ne veut absolument pas dire la meª me
ûñ
mais alors absolument pas. Cet exemple ^ mal choisi ^
chose,
signi¢catif de la me¨ thode richaudienne, car neuf fois sur dix
est
bien û neuf mille a© dix mille objets ý qu'il faut lire. Cela dit,
c'est
a raison sur un point : chaque fois qu'il y a doute,
Richaudeau
de de¨ cider quoi que ce soit, la plus e¨ le¨ mentaire courtoisie
avant
d'attirer l'attention de l'auteur sur le point litigieux.
commande
si, apre© ss'eª tre enquis du sens, ce dernier exige ^ ce
Maintenant
est fre¨ quent ^ que û neuf mille a© dix mille objets ý soit e¨ crit
qui
neuf a© dix mille objets ý, alors la© , pas de discussion, typos et cor-
û
doivent corriger d'autorite¨ : un auteur (ou son e¨ diteur)
recteurs
pas tous les droits.
n'a
åæ (concernant les nombres a© composer en lettres) : û Les
Page
compose¨ s dans les vers ( ce qui s'explique alors par la
nombres
orale [c'est moi qui souligne] du texte ). ý Une nouvelle
nature
couverte richaudienne qui fera date () : ainsi, selon l'auteur,
de¨
serait capable de faire la di¡e¨ rence entre le son û "òò ý et
l'oreille
son û cent ý!² Il est vrai qu'a© force de pratiquer le û toucher de
le
ý au chant des cigales, on ne voit plus ^ pardon on n'entend
pipi
^ le monde de la meª me fac° on.
plus
ñ
En question : la grammaire typographique
ú
Les conse¨ quences e¨ conomiques des e¨ conomies d'e¨ nergie.
ú
ú
Les principes et mëthodes de controª le du gaspillage de l'e¨ nergie.
eª tre remplace¨ s par un autre
peuvent
les majuscules par des minus-
signe,
et les points par des pointsvirgulescules,
sauf, bien entendu, le dernier
(point ¢nal).)
Paris, "ñæ", p. æð.
qui ont a© lire:
``neuf a© dix mille objets'', pour leur substituer
d'autorite¨ (et toujours sans l'accord de l'auteur)Ç:
``neuf mille
û tombe sous le sens ý, mais²
page æä Ce n'est pas se¨ rieux, c° a!

Ici, ce n'est pas la lisibilite¨ typographique
2.
(ou legibility)quiesten
mais bien la lisibilite¨ linguistique
cause,
(ou readability).
Meª me e¨ nonce¨ page æò (note "â) :
3.
Remarquons que, suivant le meª me
û
le point-virgule, les deux
code,
[apparemment, ce ne sont pas
points
meª mes ; page æã², l'auteur compose
les
: deux-points], le point d'excla-
et le point d'interrogation ^
mation
deux derniers pourtant plus visi-
ces
parës du mot qui
bles^sont,eux,se¨
pre¨ ce© de par une espace. Aé quelle
les
obe¨ issent ces re© gles conside¨
logique
re¨ es comme sacrëes par toute une
ý ( Je me suis exprime¨
profession
cette logique dans mon rapport.)
sur
Page æå : û On pourrait me reprocher
4.
un certain illogisme en collant
point et autres signes contre le mot
le
ce¨ dent; et dans les trois der-
pre¨
cas en les faisant toujours prëceniers
der et suivre d'une espace. [²]. ý
lucidite¨ !(Voire¨ galement les
Quelle
richaudiennes, p. "æ.)
propositions
La premie© re parenthe© se est compose¨
5.
e en romain, mais la deuxie© me
Richaudeau Franc° ois, Manuel
6.
typographie et de mise en page,p.ää.
de
e¨ galement ce qu'il e¨ crit au
(Voir
suivant.)
paragraphe
Permettez-moi d'ironiser. Au
7.
: , , , , ² (voir page á").
choix
C'est comme avec les pre¨ servatifs,
9.
y en a qui pensent que c'est plus
il
La simplicite¨ ,voila© ce qui caracte¨
10.
rise un professionnel. Ajoutez des
le¨ ments a© une charpente rëalise¨ e
e¨
les re© gles de l'art, c'est tout l'e¨ di-
dans
qui est fragilise¨ .Lanatureutilise
¢ce
le syste© me le plus simple,
toujours
plus e¨ conomique, pour parvenir
le
ses ¢ns. a©
Relativement a© l'û esthe¨ tique ý
11.
R. Chatelain e¨ crit
richaudienne,
åæ : û [²] notre me¨ moire stocke ces chi¡res en les groupant
Page
par blocs ( ou chunks )e¨ quivalents a© des mots [²]. ý L'auteur
crit dans son Manuel de typographie et de mise en page (Retz, Paris,
e¨
p."åò) : û Pourquoi re¨ pudier le franglais et pas le franlatin. ý
"ñðñ,
ææ : û Lorsque les tirets marquent les de¨ buts de chacune
Page
lignes d'une suite d'e¨ nume¨ rations, faire suivre chacun d'eux
des
espace-mots si possible ¢xe, a¢n que les premie© res lettres
d'une
premiers mots de chaque ligne soient alignës[sic] verticale-
des
ý Eè nume¨ rer, c'est e¨ noncer une a© une (successivement) des
mentÃ.
faisant partie d'un tout; c'est les passer en revue. Eè numë-
choses
: action d'e¨ nume¨ rer; re¨ sultat de cette action (l'exemple de
ration
pre¨ ce¨ dente ^ emprunte¨ a© Patricia H.Weistheimer ^ com-
lapage
une e¨ nume¨ ration). L'expression : û une suite d'e¨ nume¨ rations ý
porte
donc impropre. Il semblerait que dans le syste© me richaudien
est
tirets soient ne¨ cessaires pour marquer le de¨ but de chaque
plusieurs
nonce¨ .Demeª me, chacun de ces e¨ nonce¨ s comporterait plusieurs
e¨
Quant aux û premie© res lettres des premiers mots de chaque
dëbuts.
ý!² Quelle abondance Ä! Moi, c° a me donne le tournis.
ligne
contradictions, etc.
Incohërences,
åò, apre© savoirde¨ nonce¨ l'incohe¨ rence et la complexite¨ de
Page
re© gles, l'auteur fait remarquer que û [²] pour marquer
certaines
¢n d'une phrase, un point d'exclamation est se¨ pare¨ du dernier
la
par une espace, alors qu'un simple point ^ pourtant moins
mot
lui ^ est colle¨ contre ce motÅ ý. Dans ce cas, pourquoi
visible,
page æã que ^ comme le point ^ le point d'interrogation,
exiger
point d'exclamation, le deux-points et le point-virgule soient
le
saumotquipre¨ ce© de et soient suivis de deux espaces-mots
colle¨
Pourquoi ne pas faire comme certains imprimeurs du
variables.
qui encadraient ces signes d'une espace La© , je comprendrais
passe¨
la logique de l'auteur. Et c'est lui qui reproche un manque
mieux
logique aux auteurs de codesÆ. (Pour le moment, je passe sur
de
autres propositions d'espace avant et apre© s la ponctuation.)
les
Italique
åå, on compose en italique : û [²] ^ un dialogue; ô ^ une
Page
( et dans ces deux derniers cas, cela n'exclut pas d'encadrer ces
citation
par des guillemets )Ç. ý Dans les ouvrages qu'il consacre a© la
textes
, l'auteur n'omet jamais de faire remarquer que û les mots
lisibilite¨
s en italique sont le¨ ge© rement moins lisibles que s'ils
compose¨
taient en romainÈ. ý Un dialogue, c° a peut nëcessiter de nombreuses
l'e¨
pages. Or, contrairement aux autres codes, il demande a©
que ces derniers ^ comme les citations ^ soient compose¨ sen
ce
Parmi ses cris de guerre : simpli¢ons! Estimant qu'un
italiqueÉ.
pourrait ne pas su¤re, pourquoi ^ au nom de la sacrosainte
signal
lisibilite¨ ʲ ^ ne pas rajouter des guillemetsË. N'est-ce pas
que d'aucuns appellent : û redondance typographique ýÃÂ.
ce
åå : û L'idëal pour les textes [italiques] en petit corps
Page
de composer ces mots dans un corps supe¨ rieur a© celui du
serait
courant ² et tant pis pour l'esthëtique typographiqueÃÃ ²
texte
appre¨ cieront! [²] L'importance
cinquante,
de l'homoge¨ ne¨ ite¨ d'un
texte, dans la cre¨ ation typogra-
l'aspect visuel, gëomëtrique
phique,
la composition, e¨ chappent-ils a©
de
la sensibilite¨ de Richaudeau ý "
En question : la grammaire typographique "ò
1. Ici, je n'analyse que le franc° ais.
en italique.
8. Aé chacun ses manies, ses idoles²
suª r s'ils en mettent deux²
LeGutenberg (n‘ "æ) : û Ceux qui
dans
attache¨ sa© la ligne grise, fon-
sont
dement de l'e¨ cole baª loise des anne¨ es

de la note ""de la page pre¨ ce¨ dente)
(suite
n'ont aucune sensibilite¨
Certains
tique comme d'autres n'ont ni
esthe¨
t, ni odorat. C'est une in¢rmite¨
gouª
une autre. Nous avons tous,
comme
des degre¨ s divers, une quelconque
a©
. Inutile donc de partir en
in¢rmite¨
Cela dit, si la typographie
croisade.
û invisible ý ^ qui privile¨ gie le
dite
de la page ^ a encore de beaux
gris
devant elle, tout ne doit pas
jours
tre ramene¨ a© elle. Richaudeau a
eª
sur ce point : û Il faut dëgager
raison
typo fonctionnelle au service du
une
(entretien avec Jef Tom beu r,
lecteur
De la correction : Codes, re© gles² ý,
û
ation Nume¨rique,nov."ññð,p.âðâñ).
Cre¨
ý Les nouveaux supports de com-
(Internet, etc.) ne¨ cessitenmunication
en e¡et de nouvelles approches.
Audin Maurice, Histoire de l'imprimerie.
1.
Radioscopie d'une e© re :
Gutenberg a© l'informatique,A.et
de
Picard, Paris, "ñæá, p. "òñ-""ò.
J.
Il faut bien le reconna|ª tre,
2.
de crëateurs de caracte© res
nombre
sont moins inspirës
contemporains
porte¨ sa© s'approprier le travail
que
autres. (Ce qui est vrai dans tous
des
domaines d'ailleurs.) Ainsi, quel-
les
de compe¨ tent en la matie© re
qu'un
fait remarquer qu'il ne faisait
m'a
di¡e¨ rence entre le Banjo de
aucune
Deberny & Peignot et l'Anisette
chez
par Jean-Franc° ois Porchez,
dessine¨
que ce dernier admet sans pro-
ce
me (il l'e¨ crit meª me,ilestvrai,en
ble©
corps). Reconnaissons toute-
petit
que le typographe fe¨ tiche de
fois
et consorts a du talent
Richaudeau
tant qu'interpre© te. Je ne vois donc
en
inconve¨ nient a© ce qu'il re¨ in-
aucun
te les italiques anciennes dans
terpre©
richaudienne, les faisant
l'optique
be¨ ne¨ ¢cier des dernie© res recherches
ainsi
psycho-linguistiques.
De nombreux te¨ le¨ spectateurs se
3.
plaignentdelasubitehausseduson
moment de la publicite¨ .Enfait,
au
ne pas eª tre hors-la-loi, les inge¨ -
pour
n'augmentent pas le son, mais
nieurs
un stratage© me. De meª me,
utilisent
est possible d'obtenir des caracte© res
il
plus gros sans pour autant
italiques
la force de corps. Pour cela,
modi¢er
su¤t tout simplement ^ dans un
il
attendant de nouvelles polices ou© les caracte© res italiques seraient
En
plus gros que les romains du meª me corps. ý Il faut savoir
l'origine, û cette lettre [l'italique ou cursive], imite¨ edese¨ crits
qu'a©
chancellerie employe¨ salors,n'e¨ tait ni gothique, ni ronde, mais
de
troite, ge¨ ne¨ ralement penche¨ eetdetre© s petit corps. Cependant
e¨
type``italique''est caracte¨ rise¨ , non pas comme on le croit ge¨ në-
le
par l'inclinaison de ses lettres puisqu'on trouve, en Italie,
ralement
italiques a© peu pre© s droites (Castiglione), mais plutoª tparla
des
de ses formes Ã. ý Cela dit, Richaudeau a raison. C'est
cursivite¨
dans les couples : les associations ne sont pas toujours tre© s
comme
Citation
æä (ainsi compose¨ , avec une minuscule en de¨ but de phrase,
Page
qui pouvait di¤cilement e¨ chapper a© l'auteur², cette dernie© re
ce
tant compose¨ e en gras) :
e¨
si la citation entre guillemets comprend plus de â lignes, le
û
lecteur peut eª tre perdu quand il arrive a© sa ¢n. Pour e¨ viter
û
cette geª ne, commencer chaque ligne par un guillemet ouvert. ý
û
ne suis pas certain que cette manie© re de faire favorise la lisi-
Je
.Traditionnellement, on met plutoª t des guillemets fermants
bilite¨
comme le fait remarquer Jean-Pierre Colignon, û l'emploi de
car,
risque, appel de note
Aste¨
æå : û Coller l'aste¨ risque au mot qui le pre¨ ce© de, et le faire
Page
d'une espace-mots variable ý; par contre : û [²] faire pre¨ -
suivre
der et suivre [l'appel de note] d'une espace-mots variable. ô
ce¨
l'isoler visuellement plus que l'aste¨ risque Parce qu'il
Pourquoi
que l'on proce© de parfois a© un ordre de lecture inverse: par-
arrive
d'un survol des notes, on remonte d'une note particulie© re au
tant
qui l'avait engendre¨ e. ý Un protestant me dit un jour : û Dans
texte
Bible, les commentaires sont plus importants que le texte. ý Si
la
part de ce principe, les propositions richaudiennes prennent
on
leur importance² (Il ne serait pas protestant, par hasard!)
toute
Dieu! Richaudeau est libre de lire comme il l'entend. De la©
Mon
typographiques traditionnels consacrent plusieurs pages
manuels
re© gles de ces se¨ parations. Ici encore, il faut se souvenir que
aux
lecteur, avide de de¨ couvrir les sens des mots au sein des
``l'Ýil''du
ignore, ne``voit''pas ces subtilite¨ s. En outre, certaines
phrases,
: romain italique romain. Oui,
didot
sais, ce que j'e¨ cris la© n'est pas tre© s
je
mais c° a permettra a© Franc° ois
moral,
de pester une nouvelle
Richaudeau
colignon jean-pierre, la ponctuation,
4.
art et ¢nesse,e¨ ditions e¨ ole, paris,
æä. [Ainsi compose¨ . Et apre© son
p.
tonne² Je rappelle que l'auteur est
s'e¨
En question : la grammaire typographique ""
Raison pour laquelle, les composer avec une force de
heureuses.
le¨ ge© rement supe¨ rieure, n'est-ce pas accentuer cette dyshar-
corps
monieÄ Exemple : romain italique, romain italique Å.
fermants (ý) au lieu de guillemets ouvrants (û) e¨ vite
guillemets
tique et confuse mise entre guillemets de la dernie© re syl-
l'inesthe¨
labe du dernier mot d'une citation (û ble. ý Je pense²)Æ. ý
a© demander a© ce que ses lecteurs û militent² ý.
û Les coupures ( ou divisions ) de mots et de phrases:
Les
ainsi, par exemple, il vous
rele© vent parfois de l'incohe¨ rence:
compose¨ en pointspica, de composer,
texte
comme dans l'exemple ciapre©
s, le passage en italique en points
fois contre ces û incohe¨ rences, etc. ý.
chef correcteur au Monde.]

Richaudeau Franc° ois, article
1.
p.ææ. citë,
Aé la grande e¨ poque des tests dits
2.
intelligence ý (Q.I.), des psycho-
d'û
se sont rendus en Afrique
logues
y tester les populations (com-
pour
d'autres ont cherche¨ a© tout prix
me
leur faire croire que leurs anceª tres
a©
taient autres que les Gaulois).
n'e¨
d'eux ¢t part de ses recherches
L'un
cours d'une confe¨ rence. (Par respect
au
pour nos fre© res africains, et par
envers la descendance de ce
charite¨
savant ý, je tairai ses conclusions.)
û
du de¨ bat, un de mes professeurs
Lors
demanda : û Monsieur le Profes-
lui
(en pareil cas les majuscules
seur
les indige© nes vous ont-
s'imposent),
fait passer le test de la chasse au
ils
(Notre û savant ý, surpris par l'ë-
lion
tellequestion, luire¨ pond :)
trangetëd'une
Je ne vois pas tre© sbienquelrap-
ö
votre question a avec le sujet
port
prof. lui repose alors la question
(Mon
nouvelle fois. Il ¢nit par re¨ pondre :)
une
videmment, non!²
öEè
Heureusement pour nous,
ö
ý
Occidentaux!²
Apre© s avoir rappele¨ que dans la
3.
e¨ pistolaire rien ne justi¢e la
prose
de la majuscule a© l'initiale
prësence
la û vedette ý, Jacques Drillon
de
: û Pratique agac° ante : on
ajoute
donne du ``Cher Monsieur'',
vous
on vous e¨ tou¡e sous la grossie©
mais
rete¨ de la pense¨ e(traite¨ de la ponc-
franc°aise, p. áãñ). ý Qui plus
tuation
la typographie ne re¨ pond pas
est,
des crite© res de lisibilite¨ que je
qu'a©
sache.
Aé cet endroit, il y a un blanc rësiduel
4.
en ¢n de ligne.
Richaudeau ayant apparemment
5.
un roª le important dans la for-
joue¨
d'Yves Perrousseaux, on
mation
mieux pourquoi ce der-
comprend
prend l'e¨ cran de son Macintosh
nier
une table a© dessin, re¨ alise les
pour
de conduite (appele¨ sparlui
points
de pointille¨ s) en proce¨ dant
lignes
par copier-coller de morceaux
û
ajuste¨ s en ¢n de ligne (Mise
entiers,
page et impression, p."áã) ý, etc.
en
attendant le clonage², il existe
En
professionnels pour recommander
des
ce genre d'ouvrages. Et apre© sils
tonnent, e¨ criventqu'û on est entre¨
s'e¨
l'e© re du n'importe-quoi ý, etc.
dans
interdit de couper un pre¨ nom ou un nom propre tel ``Marie''
est
( de la ) ``Rochefoucauld'', mais vous eª tes autorise¨ a© couper ``ma-
ou
ou ``rocheux'' Ã. ý Ils sont nombreux ceux qui, prëtendant au
rië''
scienti¢que ý, trouvent ce qu'ils cherchent. Malheureusement, en
û
de protocoles d'expe¨ rience rigoureux, leurs conclusions
l'absence
bien souvent entre le laboratoire et la fumerie d'opiumÄ.
titubent
me semble que je le de¨ montre su¤samment dans mes rapports.
Il
je reprendrai cette question ulte¨ rieurement, avec d'au-
Toutefois,
sujets. tres
Richaudeau ne comprend pas pourquoi on doit e¨ viter
Ainsi,
division ou la coupure d'un nom propre, par exemple. C'est
la
pour l'esthe¨ tique, il y a ceux qui ont de l'e¨ ducation et
comme
T|rets
æä : û Les tirets (a© ne pas confondreavecles traits d'union).ýParce
Page
y a plusieurs sortes de traits d'union De¨ cidëment, l'auteur
qu'il
particulie© rement le pluriel. (Il n'est pas le seul.)
a¡ectionne
ææ : û Lorsque les tirets marquent les de¨ buts de chacune
Page
lignes d'une suite d'e¨ nume¨ rations, faire suivre chacun d'eux
des
espace-mots si possible ¢xe [c'est moi qui souligne], a¢n que
d'une
premie© res lettres des premiers mots de chaque ligne soient ali-
les
verticalement. Æ Et si le texte suivant chaque tiret comporte
gnës
d'une ligne,``rentrer''chacune des lignes suivantes, a¢n d'iso-
plus
visuellement chacune des parties de l'e¨ nume¨ ration. ý
ler
le conseil est judicieux, la me¨ thode propose¨ e pour obtenir
Si
vertical du texte pre¨ sente plusieurs inconve¨ nients.
l'alignement
si les tirets ou les nume¨ ros d'ordre ont une chasse constante
Car
n'est d'ailleurs pas toujours vrai pour ces derniers), ce n'est pas
(ce
cas des lettres d'ordre :
le
de¨ but de l'e¨ nonce¨ ² 1‘ de¨ but de l'e¨ nonce¨ ²
a)
de¨ but de l'e¨ nonce¨ ² 2‘ de¨ but de l'e¨ nonce¨ ²
b)
de¨ but de l'e¨ nonce¨ ² 3‘ de¨ but de l'e¨ nonce¨ ²
i)
de¨ but de l'e¨ nonce¨ ² 4‘ de¨ but de l'e¨ nonce¨ ²
m)
de¨ but de l'e¨ nonce¨ ² 1‘ de¨ but de l'e¨ nonce¨ ²
a)
de¨ but de l'e¨ nonce¨ ² 2‘ de¨ but de l'e¨ nonce¨ ²
b)
de¨ but de l'e¨ nonce¨ ² 3‘ de¨ but de l'e¨ nonce¨ ²
i)
but de l'e¨ nonce¨ ² 4‘ de¨ but de l'e¨ nonce¨ ²
m)de¨
autant donner des proce¨ dures utiles de© slede¨ part. Selon les
Bref,
on peut sugge¨ rer l'utilisation de latabulation, la cre¨ ation
logiciels,
style (format), surtout si les e¨ nume¨ rations reviennent souvent
d'un
dans le document, etc.
syste© me richaudien ne connaissant que les espaces-mots
Le
et les espaces dites û nulles ý, j'aimerais que l'auteur m'ex-
variables
comment obtient-il cette espace-mots si possible ¢xe
plique
Je passe sur le û si possible ý.) Il re¨ pond a© cette question, page æð :
(
[²] si les lignes compose¨ es sont plus courtes que la justi¢cation
û
la page, les espaces-mots variables deviennent automatique-
de
e¨ gales a© des espaces-mots ¢xes ² et il n'y a plus de problement
me. ý Conclusion : pour que les e¨ nonce¨ s d'une e¨ nume¨ ration
alignës verticalement, le paragraphe doit obligatoirement
soient
tre compose¨ en drapeau et non en justi¢cation. Remarquez, il
eª
En question : la grammaire typographique "á
ceux qui n'en ont pasÅ. ý
vaut mieux entendre cela que d'eª tre sourdÇ.

Devons-nous comprendre que,
1.
me en matie© re de ponctuation,
meª
Page æò, il est question d'espacemots
2.
se¨ cable (de valeur variable est-
parfois prëcise¨ ); pages ææ et æð,
il
si possible ¢xe, etc.
d'espace-mots
l'article prëcite¨ de J.Tombeur,
(Dans
û sugge© re des solutions
Richaudeau
mais aussi un recours plus
visuelles,
quent au point-virgule, par exem-
fre¨
ý Apparemment, cela ne semble
ple.
le concerner : û Faites ce que je
pas
dis ; quant a© moi, je fais ce que
vous
veux² L'important, c'est que
je
Page æ" : û Espaces (dites) nulles*ý.
3.
Et pardon pour cette incorrection
*
associant des signi¢cations
volontaire,
apparemment contradictoires.
Incorrection, contradictoire² ý,
û
crit-il. Non!!! La© ,a© mon avis, il se
e¨
Ce qui choque pourtant son ami
4.
Gue¨ ry : û Sans cesse, le lecteur
Louis
sans eª tre un e¨ rudit de la typographie,
qui,
a un minimum de connais-
dans ce domaine, bute sur un
sances
de six chi¡res dont quatre
nombre
en ¢n de ligne et les deux autres
sont
la ligne suivante, sur un point d'in-
a©
qui, toutseulaude¨ butd'une
terrogation
semble s'ennuyer a© mourir [²]
ligne,
des re© gles typographiques,
(Dictionnaire
""). ý p.
Certaines espaces (comme la ¢ne
5.
plomb) ont une valeur ¢xe : 1pt,
en
ce quelle que soit la force de corps,
et
que pour d'autres espaces la
alors
varie proportionnellement
valeur
la force de corps utilise¨ e(cadratin,
a©
etc.). Et alors!² Ce
demi-cadratin,
l'inverse qui serait inquie¨ tant.
serait
ces espaces ¾ chaque force
Mais
corps ne cre¨ ent pas pour autant
de
nouvelles espaces. (Pour mëmoire,
n
composition manuelle, les espa-
en
fortes sont celles que l'on place
ces
les mots d'un caracte© re de
entre
moyenne [environ le tiers du
chasse
Quant aux espaces moyen-
corps].
et aux ¢nes,ellesserventplus
nes
cialement a© la justi¢cation des
spe¨
La dernie© re espace place¨ e
lignes.
une ligne pour obtenir la justi-
dans
de¨ ¢nitive s'appelle espace
¢cation
justi¢ante.)
s Subtilite¨
æä, Richaudeau pre¨ conise de faire pre¨ ce¨ der et suivre chaque
Page
se d'une espace-mots variable, mais, page ææ : û Lorsque
parenthe©
contenu entre les parenthe© ses est tre© s court ou de nature gram-
le
^ par exemple ce(s) ^, supprimer l'espace apre© s la parenthematicale
se ouvrante, et avant la ferme¨ e. ý Meª me type de discours pour
risque et l'appel de note, etc. Je ne suis pas certain que la û nature
l'aste¨
grammaticale ý d'un texte soit une donne¨ e imme¨ diate de la
variable (p. æå). ý Composer le point de suspension
espace-mots
au mot ou de¨ tache¨ du mot, avant ou apre© s la phrase, cela ne
colle¨
absolument pas la meª me chose. Ce qui est remarquable
signi¢e
cet auteur, c'est son û esprit de suite ý. Il de¨ veloppe volontiers
chez
fac° on de composer les parenthe© ses par exemple, mais le point de
la
suspensionò
les espaces
Sur
le syste© me richaudien ^ nous l'avons de¨ ja© vu ^ il n'y a plus
Dans
deux types d'espace (p. æâ) :
que
les espaces-mots variablesÄ;
^
serait inspire¨ de faire la di¡e¨ rence entre une espacemots
Richaudeau
inse¨ cable et une espace-mots se¨ cable :
å"et åñ : un guillement ouvrant (û) se retrouve seul en
pages
de ligneÆ; ¢n
æã : point-vir-/gule ; etc.
page
åò : û Et le code typographique prescrit l'emploi de pas
Page
de å espaces de largeurs di¡e¨ rentes pour chaque dimension
moins
ou corps ) de caracte© reÇ. ý Mais la© ou© l'auteur se surpasse, c'est
(
æ"-æá : û Et surtout, interrogeons-nous sur les capacitësdu
pages
ordinaire a© appre¨ cier certaines de ces subtilite¨ s ² et a© faire
lecteur
di¡e¨ rences dans chaque corps de caracte© res entre pas moins de
les
largeurs d'espaces. Face a© la composition d'un texte courant
å
D'autant plus que ces ¢nesses n'obe¨ is-
pas toujours a© des re© gles rationnelles, comme nous l'avons vu
sent
ce¨ demment. Et que de nombreux logiciels de traitement
pre¨
texte et de PAO les ignorent. ý
de
[[ [[ [[ [ [ [ [ [ [
[[
En question : la grammaire typographique "â
Franc° ois Richaudeau û a ses teª tes ý!
meª me chez ses lecteurs. C'est pourquoi, je pense que
conscience,
type d'e¨ nonce¨ rele© ve plus de la foi que de la science ou de la lisi-
ce
bilite¨ . Maintenant, s'il y tient pour lui-meª me et son entourage.
û Les points de suspension:
Les faire pre¨ ce¨ der et suivre d'une
vous militiez pour ma cause! ý.)
vante²
^
les espaces nullesÅ.
^
page åò : áòñ / pages et äòò / articles;
^
^
par exemple en corps 10 ou 12 ), percevra-t-il les dimensions
(
rentes entre un demi-cadratin, un tiers, un quart de cadra-
di¡e¨
tin
Entre une espace-mots non se¨ cable et une espace se¨ cable
[c'est moi qui souligne].
"/ñå em á/ñå em "/å em "/â em demi-cadratin cadratin
[[ [[ [ [ [ [ [ [ [ [
"/ñå em á/ñå em "/å em "/â em demi-cadratin cadratin
[[
[[ [[ [ [ [ [ [ [ [ [
0 "/ñåem á/ñåem "/åem "/âem demi-cadratin cadratin
[[

Ici, elles sont en ñå e d'em,mais
1.
de¨ pend du syste© me utilise¨ .
tout
Relisezcequ'e¨ crit l'e¨ diteur dans
2.
chapeau. le
Je rappelle qu'en composition
3.
l'approche est le produit
manuelle,
deux espaces : celui place¨ a© droite
de
premier caracte© re + celui place¨ a©
du
du suivant (pour simpli¢er,
gauche
me base sur le vide que ces blocs
je
plomb laissent sur le papier). Ces
de
e¨ taient calcule¨ s en fonction
espaces
la forme de la lettre (voir mon
de
Qualitë & Typographie). Pour
rapport
l'approche entre certaines
rëduire
de caracte© res, telles AV, LT²,
paires
typo n'avait d'autre solution que
le
û raboter ý les caracte© res comme
de
disait alors qu'ils e¨ taient encoche¨
On
s (a© ne pas confondre avec le
nage qui, lui, est la partie de l'Ýil
cre¨
de¨ borde du bloc de plomb, ce
qui
bordement pouvant se faire aussi
de¨
en haut [capitales accentue¨ es],
bien
bas [certaines lettres comme
qu'en
Q], a© gauche et/ou a© droite [ü²]
le
caracte© re). Avec l'arrive¨ e des premie©
du
res photocomposeuses, l'ope¨ ra-
d'encochage ae¨ te¨ appele¨ e crënage,
tion
qui ne facilite pas la compre¨ hen-
ce
entre les gëne¨ rations de typographession
sans parler des de¨ ¢nitions
ou incomple© tes qui sont gëne¨
fausses
ralement donne¨ es).
informatique, cette approche
Qu'en
^ comme en plomb ^ partie
fasse
grante du caracte© re ou soit de¨ ¢-
inte¨
ailleurs (dans une table de chasse
nie
exemple) ne change absolument
par
au design graphique. Car, quelle
rien
soit la me¨ thode employëe, la
que
d'approche obe¨ ira toujours aux
mise
mes lois optiques et restera l'une
meª
ope¨ rations les plus de¨ licates dans
des
crëation d'une police de caracte© res.
la
pas d'elle que de¨ pend en
N'est-ce
partie la bonne prësentation
grande
la lisibilite¨ d'un texte
et
les exemples de la page pre¨ ce¨ dente, les espaces du premier
Dans
en corps "ò, celles du deuxie© me en corps "á, celles du troi-
sont
me en corps áò. Ces espaces ¢xes ^icienñå e de cadratinà ^
sie©
proportionnelles a© la force de corps et, ma foi, cela est parfois
sont
pratique. Avec les outils informatiques, de nombreuses autres
bien
¢xes peuvent eª tre cre¨ e¨ es. Avec âBá, par exemple, les pos-
espaces
s sont pratiquement illimite¨ es, ce qui permet, entre autres,
sibilite¨
faire rentrer partie d'un mot dans une ligne justi¢e¨ e en jouant
de
sur les approches, ce qui e¨ vite bien des lignes
imperceptiblement
lave¨ es², et la cre¨ ation de rues, le¨ zardes ou chemine¨ es :
blanches,
imperceptiblement les approches est parfois bien utile.
Modi¢er
Modi¢er imperceptiblement les approches est parfois bien utile.
º.1%
Modi¢er imperceptiblement les approches est parfois bien utile.
º.2%
Modi¢er imperceptiblement les approches est parfois bien utile.
º.3%
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.
Modi¢er imperceptiblement les approches est parfois bien utile.
º1%
justi¢er ses thëories, l'auteur ne manque jamais une occasion
Pour
rappeler les limites et les contraintes lie¨ es a© la composition
pour
Pourtant, comparativement au syste© me richaudien, le
manuelle.
me mis au point par Gutenberg est autrement moins limite¨
syste©
de chasse variable, etc.). Et c'est lui qui parle de liberte¨ .
(lettres
a© la se¨ cabilite¨ et a© l'inse¨ cabilite¨ d'une espace, la© les
Quant
de l'auteur rele© vent purement et simplement du de¨ lire²
propos
personne de son entourage n'ayant pu lui dire en
Apparemment,
ses propos sont aberrantsÄ, quelques mots d'explication.
quoi
composition manuelle, le proble© me de la se¨ cabilite¨ et de
En
cabilite¨ d'une espace ne se pose e¨ videmment pas puisque ces
l'inse¨
res sont mate¨ rialise¨ es par un bloc de me¨ tal. En informa-
dernie©
par contre, ces espaces sont immate¨ rielles. Mais quel que
tique,
le proce¨ de¨ de composition utilise¨ ,lere¨ sultat sera rigoureu-
soit
le meª me sur le papier : dans les deux cas, le lecteur percevrsement
la meª me quantite¨ de blanc, d'espace, de vide², appelez cela
vous voulez, et non le bloc de me¨ tal correspondant ou
comme
qui permet de le ge¨ nërer. Bref, Richaudeau parle
l'instruction
nouvelle fois pour ne rien dire.
une
fait ^ je vais le de¨ montrer ^, ces notions de se¨ cabilite¨ et
En
cabilite¨ sont omnipre¨ sentes dans les nouveaux outils de
d'inse¨
et de mise en page. On peut meª me a¤rmer que,
composition
: ce sont les espaces qui isolent une lettre de la suivanteÅ.
Approches
Sans elles, les caracte© res se toucheraient, comme dans cet
: lettres Æ. Nous le verrons, elles tiennent a© la fois de la
exemple
cabilite¨ et de l'inse¨ cabilite¨ .
se¨
le test de la page suivante, j'ai utilise¨ les deux phrases cidessous
Pour
:
au dëbut del'e¨ criture, cetteligne ne comporte ni espaces, ni accents
Comme
ni ponctuation.
ligne ne comporte ni espaces, ni accents, ni ponctuation, comme
Cette
de¨ but de l'e¨ criture.
au
di¡e¨ rence, les phrases ci-apre© sonte¨ te¨ compose¨ es sans
Seule
entre les mots, ni accents, ni ponctuation.
espace
En question : la grammaire typographique "ã
Original
indique¨ ci-dessous :
VA
VA
VA
sans elles, la publication assiste¨ e par ordinateur serait impossible.
^
^
Certains caracte© res (notamment
4.
la famille des Scriptes)n'ontd'ail-
de
pratiquement pas d'approches,
leurs
lettres e¨ tant lie¨ es les unes aux au-
les
tres comme dans l'e¨ criture manuelle.

utdelecriture
-
ò"áâãäåæðñò"áâãäåæðñò"áâãäåæðñò"áâãäåæðñò"áâãäåæð
-
ò"áâãäåæðñò"áâãäåæðñò"áâãäåæðñò"áâãäåæðñò"áâãäåæð
ñò"áâãäåæðñ
pre¨ cise que ce test a e¨ te¨ re¨ alise¨ avec âBá. D'autres re¨ sultats,
Je
aussi aberrants, peuvent eª tre obtenus avec d'autres logi-
tout
(de traitements de texte ou de PAO).
ciels
Il su¤t d'inverser la phrase pour que le texte soit divise¨ di¡e¨ -
".
remment.
programme se comporte ge¨ nëralement de la meª me fac° on
Le
le texte est compose¨ en capitales ou en bas de casse.
lorsque
fait, pas toujours : voyez la deuxie© me ligne du deuxie© me
(En
compose¨ en minuscules.)
exemple
justi¢cation n'a aucune incidence sur le texte. Choisir le
La
justi¢ë ou en drapeau ne change strictement rien.
mode
que le paragraphe compose¨ de chi¡res apparaisse, j'ai duª
Pour
le niveau de division (avec les niveaux " a© ð de âBá,
modi¢er
paragraphe dispara|ªt purement et simplement; il ne re¨ ap-
le
qu'avec les niveaux ñ a© "").
para|ªt
Le programme ne divise pas toujours au plus pre© sdela¢nde
á.
ligne : il a parfois laplace de faire rentrer une ou deux autres
la
supple¨ mentaires dans la justi¢cation.
lettres
dans les deux cas, les re¨ sultats obtenus ne sont ni satisfaisants
Bref,
tre© s logiques, car meª me lorsqu'il a la place, le logiciel ne divise
ni
entre certaines paires de lettres, ce qui peut se concevoir dans
pas
premier cas (l'algorithme de division pouvant tre© s bien û recon-
le
ý un motif phone¨ tique ou e¨ tymologique), mais pas dans le
na|ªtre
ou© aucun algorithme de division n'est sollicitë. En dehors
second,
En question : la grammaire typographique "ä
Parame© tres pour la division et la justi¢cation active¨ s
".
commeaudebutdelecriturecettelignenecomporteniespacesniaccentsniponctuation
cettelignenecomporteniespacesniaccentsniponctua-
tioncommeaudebutdelecriture
commeaudebutdelecriturecettelignenecomporteniespacesniaccentsniponctuation
cettelignenecomporteniespacesniaccentsniponctuationcommeaude-
ñò"áâãäåæðñ
Parame© tres pour la division et la justi¢cation de¨ sactive¨ s
á.
commeaudebutdelecriturecettelignenecomporteniespacesniaccentsniponctuation
cettelignenecomporteniespacesniaccentsniponctuationcommeaudebutdelecriture
commeaudebutdelecriturecettelignenecomporteniespacesniaccentsniponctuation
cettelignenecomporteniespacesniaccentsniponctuationcommeaudebutdelecriture

Exemple : dans les livres destine¨ s
1.
enfants et aux adultes qui ap-
aux
a© lire, la division de mots
prennent
prohibe¨ e. Franc° ois Richaudeau
est
seul les raisons ou©
comprendra-t-il
les lui donner (Pardonnez-
dois-je
mais lorsqu'un auteur e¨ crit
moi,
de beª tises² dans un article,
autant
question mërite d'eª tre pose¨ e, que
la
plaise ou non.)
cela
Comme le fait remarquer Jacques
2.
sarme¨ nien (û La division par
De¨
des mots franc° ais : application
ordinateur
a© T E Xý,Technique et science
vol. ä, n‘ ã, Dunod,
informatiques,
p. áäá) : û Il s'agit la© ,d'ail-
Paris,"ñðå,
d'une singulie© re ironie si l'on
leurs,
que le premier proce¨ de¨ de
songe
par ordinateur est une
typographie
franc° aise, le``proce¨ de¨
invention
(Brevet le áã mars "ñäã,
B.B.R.''
livre¨ le "ð mai "ñää). ý Passons!²
de¨
û Aé la di¡e¨ rence du franc° ais, en
3.
l'anglais adopte une division
e¡et,
phone¨ tique (d'ailleurs
partiellement
complique¨ e puisque faisant
assez
la position de l'accent
intervenir
et partiellement e¨ tymo-
tonique)
avec de¨ tection de prë¢xes,
logique,
et radicaux ( Jacques
su¤xes
De¨ sarme¨ nien, article citë,p.áäá).
Vous imaginez la photo de Monica
4.
L² place¨ e par erreur dans un
consacre¨ a© Chirac ou a© Jospin
article
riode de cohabitation, il est
(Enpe¨
Je n'envisage pas le cas de ceux
5.
vont scotcher les illustrations
qui
sur l'e¨ cran, comme
directement
dessinent au crayon gras,
d'autres
leur double-de¨ cime© tre
prennent
mesurer, voire meª me se le© vent
pour
Il y a surdose, et alors! Je fais ce
6.
je veux. (Richaudeau : .)
que
Il n'y a pas a© dire, il est moderne,
7.
inte¨ gre¨ au monde
parfaitement
la remarque ci-dessus, seules les lignes de chi¡res sont divise¨ es
de
fac° on logique et constante, et ce quels que soient les parame© -
de
de composition utilise¨ s. Ce qui signi¢e que l'ordinateur a
tres
d'instructions plus pre¨ cises pour fonctionner.
besoin
une composition justi¢e¨ e, en fonction du but recherche¨
Dans
, les mots peuvent eª tre divise¨ s ou non en ¢n de ligneÃ. Dans le
ou© la division est refuse¨ e, les approches deviennent donc inse¨ -
cas
Maintenant, si la division est autorise¨ e, il est primordial
cables.
le logiciel ne divise pas les mots n'importe ou© : c'est le roª le
que
algorithmes de division de mots. Ces derniers e¨ tant la plupart
des
temps d'origine anglo-saxonne Ä, ils sont particulie© rement
du
pour d'autres langues que l'anglais Å. D'ou© le recours
ine¤cace
dictionnaires d'exception qui peuvent eª tre e¨ dite¨ s par les utilisateurs.
aux
Ainsi, il est possible d'interdire la division de tel ou tel
^ cas des noms propres par exemple ^ (approches inse¨ cables),
mot
d'indiquer a© quels endroits du mot la division peut se faire
ou
a© la fois se¨ cables et inse¨ cables).
(approches
ce seul niveau, la se¨ cabilite¨ ou l'inse¨ cabilite¨ des approches
Aé
donc fondamentales pour obtenir une composition qui satisfait
sont
aussi bien a© l'esthe¨ tique qu'a© la lisibilite¨ .
: comme pour les approches, il est primordial de
Espaces-mots
indiquer au programme que telle espace est inse¨ cable ou
pouvoir
cable, que ce soit pour e¨ crire les nombres en chi¡res 1000 000,
se¨
les noms de souverains suivis de leur nume¨ ro dynas-
1200²,
(Louis XIV²), les abre¨ viations et les symboles d'unite¨ sde
tique
(100 F, 11 h 30²), etc.
mesure
: il est de bon gouª t² que certains paragraphes soient
Paragraphes
s entre eux (cela favorise aussi la lisibilite¨ ):
lie¨
il est souhaitable qu'une colonne ^ a© plus forte raison
Ainsi,
page ^ ne se termine pas par un deux-points (:), surtout
une
ce qui suit ne fait qu'une seule ligne (cas d'une formule, par
si
exemple).
n'est plus agac° ant que de trouver un e¨ le¨ ment de titraille
Rien
en bas de colonne ou de page; une illustration sans sa
seul
verticale : dans la mesure du possible, e¨ viter les lignes
Justi¢cation
en bas ou en haut de colonne ou de page. Toujours cette
creuses
est tout aussi primordial que les illustrations²
Cadres,etc.:il
un rapport avec le texteÆ. Ce type d'inse¨ cabilite¨ age¨ nëra-
aient
pour nom : ancrage. Pour ceux qui font de la production
lement
je veux parler de tous ceux qui n'ont pas le temps de û faire
^
vais m'arreª ter la© car je suis bien parti pour e¨ crire un livre sur
Je
sujet. Je ne vais pas davantage m'attarder sur l'utilisation richau-
le
des di¡e¨ rentes espaces. Quant a© û [percevoir] entre une
dienne
non se¨ cable et une espace se¨ cableý!!!!!!²È.
espace-mots
Et que de nombreux logiciels de traitement de texte et de
û
les ignorent. ý Si je comprends bien, la norme richaudienne
PAO
En question : la grammaire typographique "å
^
^
le¨ gende, etc.
prëfe¨ rable de n'oublier personne!)
notion d'inse¨ cabilite¨ .
l'amour ý avec leur e¨ cranÇ ^ cette fonction est tre© s utile.
pour fermer la (les) feneª tre(s), etc.
Il faut bien en eª tre
contemporain.
ce ne sont pas les meil-
conscient,
leurs produits² qui se vendent.
a pour fondement l'ignorance et les limitations technologiquesÉ.

Je rappelle qu'ailleurs (p. æò²),
1.
est question d'espace-mots se¨ cable
il
valeur variable est-il parfois prëcise¨
(de
); p. ææ, æð², d'espace-mots, si
On voit bien ou© me© ne ce genre
2.
manie : page ææ, ce blanc entre :
de
verticalement. xy [Et si le texte
û²
² ý, etc.
suivant
Si^danslesensde:ûEnchaª sser
3.
objet dans un autre, le ¢xer dans un
un
dans un creux, de manie© re
support,
le mettre en valeur : Enchaª sser un
a©
dans un mur ý, encastre¨ est
bas-relief
par le Lexis (p. â"ð) comme
donne¨
d'enchaª sse¨ ^, ce n'est
synonyme
le cas en linguistique : pour û En-
pas
sser des citations dans un discours ý, le
chaª
me Lexis propose û inse¨ rer, inter-
meª
ý, ce qui ne signi¢e pas tout a©
caler
la meª me chose. N'est-ce pas ainsi
fait
les mots ¢nissent par sou¡rir de
que
surchage se¨ mantique ý, etc.
û
Page åâ : Mettre une capitale
4.
a© û la premie© re lettre
(majuscule)
chaque phrase, sans aucune
de
exception.ýUnemajusculen'est
obligatoirement une capitale
pas
page åã), mais passons. û Sans
(voir
exception ý! Dites-moi si je
aucune
trompe, mais c° a ne laisse pas une
me
marge de manÝuvre. û La
grande
joue avec cette opposi-
stylistique
annulant la majuscule a¢n de
tion,
les phrases.Telle est la
rapprocher
de M. Butor qui souligne
manÝuvre
l'unite¨ des trois paragraphes
ainsi
ã, ä) dans le passage ci-dessous :
(â,
(le rapprochement des paragra-
[²]
â ö ã,ä est appuyë par un tiret;
phes
limite á ö â, ã, ä est renforce¨ e
la
l'aide des points de suspension
a©
Vëde¨ nina, Pertinence linguis-
(L.G.
de la pre¨ sentation typographique,
tique
de Nina Catach,
avant-propos
Paris, "ñðñ, p. "òå). ý
Peeters-Selaf,
mon avis, Michel Butor va eª tre
(Aé
s mal note¨ ;Ve¨ de¨ nina aussi.) Apre© s
tre©
rappele¨ que le proce¨ de¨ inverse
avoir
utilise¨ pour rendre le segment plus
est
et plus voyant [cas de la
autonome
sie par exemple], L. G.Ve¨ de¨ nina
poe¨
(p. "òæ) : û L'opposition
poursuit
s'emploie
majuscule/minuscule
comparer les poe© tes du point
pour
vue de leur importance comme
de
me de
nouslevoyonsdansunpoe©
Godeau (û Notorie¨ te¨ ý,
Georges
:Venez, je vous emme© ne,Paris,
dans
æò : û Et mon lecteur comprendra alors pourquoi, face a©
Page
incohërences ou a© ces malentendus, je propose des solutions
ces
et son environnement. ý Ce qui nous ame© ne au cÝur meª me
point
la re¨ forme richaudienne (p. æâ-æã) :
de
DES PROPOSITIONS PLUS SIMPLES
û
PLUS RATIONNELLES
ET
principes
Trois
Utiliser dans les textes courants seulement á types d'espa-
1‘
: les espaces-mots variables Ã; les espaces nulles.
ces
Danstouteslesse¨ quenceslinguistiques non``enchaª sse¨ es*'':
2‘
ce© de; le
collerlesignedeponctuationaumotquilepre¨
suivre d'une ou de deux espaces-mots variables, sui-
faire
leur importanceÄ.
vant
Dans les se¨ quences linguitiques``enchaª sse¨ es'' ( entre tirets,
3‘
ses, guillemets): encadrer ces se¨ quences par une
parenthe©
variable.
espace-mots
ûJ'emploie ici le terme linguistique ``enchaª sse¨ ''dans une interprëtation
*
marque¨ e par des signes pre¨ cis de ponctuation: tirets, parenthe© -
restrictive,
guillemets. ý (Page ðò, Richaudeau invente pour la circonstance le mot
ses,
Å.) encastre¨
LES APPLICATIONS PROPOSEè ES
û
[²]
point e¨ tant toujours colle¨ a© la dernie© re lettre de la phrase
Le
ce¨ dente: pre¨
suivre ce point de á espaces-mots variables.
Faire
le syste© me le plus simple et qui est applique¨ dans le pre¨ -
C'est
en outre, a© titre facultatif:
Et
la premie© re lettre de la phrase suivante en capi-
Composer
grasse. C'est le proce¨ de¨ e¨ galement retenu dans les pages
tale
cet articleÆ.
de
utiliser un point plus gros,telce.Ç, compose¨ encorps áã
Ou
une ligne en corps "á.
dans
remplacer le point par un autre signe plus visible, tel
Ou
carre¨ e¨ vide¨ ú.
ce
e¨ ditions ouvrie© res,"ñæñ, p."òñ):
Les
le¨ ,j'aivuMa|«akovsky.Al'aise
ûAlate¨
son chapeau, il parlait des poe© -
sous
de celui qu'il prëfe© re, godeau.ý
tes,
un instant que Godeau
Imaginons
soit pas son poe© te prëfe¨ re¨ !² Je
ne
Pour obtenir le point (.)que
5.
Richaudeau, il convient
souhaite
prëciser que doubler la force de
de
ne su¤t pas obligatoirement,
corps
de¨ pend de lapolice de caracte© res
tout
e. Avec le Bembo, par exem-
utilise¨
j'ai duª le composer en corps ãò.
ple,
points ci-dessous, appartenant
Les
des polices di¡e¨ rentes, sont compose¨
a©
s en corps áã (roman-book) :
d'autres termes, il est prëfe¨ rable
En
remplacer le point par la puce
de
En question : la grammaire typographique "æ
Le
nouvelles, plus rationnelles, dans l'un des articles suivants:
possible ¢xe, etc.
^
sent article.
^
Ces deux dernie© res pratiques e¨ tant plus compliquëes. ý
.......
(Le"ð e point est bien compose¨ en
.................
áã : c'est celui du Palace Script.)
corps
serai pas hypocrite, j'utilise parfois
ne
ce proce¨ de¨ .Onpeutmeª me renforcer
cette opposition : M onsieur.
ou à par ex.). Si cette dernie© re
(ž
pas dans la police de carac-
n'existe
te© res utilise¨ e, la prendre en casseau.

Coª te¨ rationalite¨ , coller ^ comme
1.
point ^ les signes de ponctuation
le
( ! : ;) au mot qui les pre¨ ce© de,
double
cela apre© s avoir fait remarquer que,
et
tous les signes de ponctuation, le
de
est le moins visible, c° a pour
point
trouvaille, c'est une trouvaille.
une
toute logique, on s'attendait plu-
En
ta© ce qu'il demande que ce dernietoª
soit de¨ colle¨ comme les autres.
Catach Nina, û Avant-propos ý
2.
L.G. Vëde¨ nina, ouvrage citë,p.xi.
a©
Ce point pouvant eª tre remplace¨
3.
un signe plus visible, tel ce carre¨
par
Quant a© RogerChatelain,ile¨ crit
4.
son article prëcite¨ : û [rester]
dans
quant a© l'application de
sceptique
innovation. Et s'agit-il en
cette
La majuscule est symbolise¨ eici
5.
re
parcequ'onappelleuncaracte©
(), ce dernier pouvant repre¨ -
joker
n'importe quel caracte© re
senter
Bien entendu, pour mettre au
6.
de tels scripts, il faut faire une
point
plus ¢ne du document a© traiter
analyse
que celle que je viens d'e¨ voquer,
d'autres proble© mes pouvant se
bien
prësenter.
me suis de¨ ja© su¤samment exprime¨ sur la pre¨ tendue simplicite¨
Je
et la rationalite¨ des propositions richaudiennes (que l'auteur
ici en trois points) pour que je m'y attarde davantageÃ.
regroupe
ne me reste donc a© analyser que les applications qu'il estime re¨ -
Il
En fait, celles que Richaudeau propose concernent
volutionnaires.
uniquement ce que Nina Catach appelle û les blancs de
(avec la lourde redondance du signe a© trois teª tes : point,
phrase
majuscule)Ä ý. Ces applications se re¨ sument et se traduisent
blanc,
par ceci :
visuellement
¢n de phrase. Majuscule ² (mëthode actuelle)
²
² ¢n de phrase. Majuscule ² (deux espaces-mots variables)
".
² ¢n de phrase. Majuscule ² (idem + majuscule en gras)
á.
de parler philosophie, e¨ voquons la technique. L'auteur
Avant
re que la troisie© me solution est û plus complique¨ eýa© met-
conside©
en ÝuvreÆ. Je ne vois pas en quoi. Un professionnel digne de
tre
nom û s'en bat les co[q]uilles ý (pardonnez-moi de m'exprimer
ce
l'argot des typographes, mais c'est pour eª tre suª rd'eª tre compris
dans
du plus grand nombre). Le (la) claviste n'a pas autre chose a©
copie d'e¨ cran de gauche correspond au premier exemple
La
; celle de droite, au deuxie© me exemple.
ci-dessous
Barredecommande
á.
xy
/&B;. xy
&D;/tga ²findephrase.Majuscule ²
/.
/. xy
/&B; xy
\245\W xy
&D;/tga ²findephrasežMajuscule ²
exemple : a© l'aide de la commande Cherche/Remplace
Premier
(/ ), j'ai demande¨ au programme de remplacer le point-
(premier champ) par la meª me chose, mais en
espace-majusculeÇ
le tout en gras : &B;²&D; (deuxie© me champ); tga
mettant
tant des options de la fonction Cherche/Remplace.
e¨
me exemple : meª me chose que ci-dessus, a© ceci pre© s
Deuxie©
j'ai demande¨ que le point soit remplace¨ par une espace,
que
d'une puce (code¨ e ici \245\W), puis d'une espace avant
suivie
Script â.
simplement, un script est une se¨ quence de macros. L'avan-
Dit
du script, c'est qu'il permet d'exe¨ cuter un certain nombrtage
d'opërations (de routines) a© l'aide d'une seule commande.
dernier peut bien entendu contenir une des deux commandes
Ce
ci-dessus, mais e¨ galement bien d'autres commandes.
En question : la grammaire typographique "ð
â. ² ¢n de phrase. Majuscule ² (idem + gros pointÅ)
e¨ vide¨ ú.
l'occurrence, d'une simpli¢cation ý
que de taper le texte comme il (elle) en a l'habitude. Son
faire
termine¨ , c'est a© l'ordinateur de faire le sien. âBá, par exem-
travail
ple, o¡re trois possibilite¨ s au micro-e¨ diteur (chevronnë):
". Menu (commande Cherche/Remplace²)
alphanumërique.
la majuscule, le tout en gras.
De ce coª te¨ -la© , donc, aucun proble© me. Nous sommes preª tsÈ!

Ce serait faire insulte a© la me¨ -
1.
de nos anceª tres, vivant a© cette
moire
C'est certainement ce qui s'est
2.
page ææ, etc., de son article.
passe¨
ayant e¨ te¨ de¨ veloppe¨ par des
(âBá
ces
typographes-informaticiens,
^ au courant des cadences
derniers
^ ont tenu compte du
syndicales²
me. Composer, c'est fatigant.
proble©
âBá, le (la) claviste a donc la
Avec
de faire un petit somme
possibilite¨
la barre d'espace a© chaque ¢n
sur
ligne : les espaces ne seront pas
de
en compte. Pub :a© mon avis,
prises
un excellent argument de vente
c'est
âBá.) pour
Dans ce cas prëcis, meª me âBá
3.
tient compte.
en
Pardonnez-moi, mais je ne vais
4.
meª me pas tout faire.Eh
quand
j'ai mes limites ; ou alors
oui,
euros, s'il vous pla|ª t!):
(en
La© , j'imagine tre© sbienlare¨ action
5.
û Fanche ý et de ses amis lursiens :
de
Comme si cela ne su¤sait pas² Et
û
donc! Maintenant il y a des
allons
s relatives!!!!!!² ( .)
unite¨
a, pour une simpli¢cation, c'est
C°
û Jeune, j'ai eu des illusions ; j'en
6.
revenu bienvite. Les grands ora-
suis
qui dominent les assemble¨ es
teurs
l'e¨ clat de leur parole sont, en
par
ral, les hommes politiques les
gëne¨
mëdiocres ; il ne faut pas les
plus
par des paroles ; ils en ont
combattre
de plus ron£antes que les
toujours
tres ; il faut opposer a© leur faconde
voª
logique; la pra-
unraisonnementserre¨,
tue. [C'est moi qui souligne.]
tiqueles
Conseil d'Eè tat,ilyavaitdes
Au
beaucoup plus e¨ loquents
hommes
moi; je les battais toujours par
que
simple argument : deux et deux
ce
quatre (Napole¨ on). ý Pour Jean
font
Meung (Le roman de la rose) :
de
Rien n'a pouvoir contre raison. ý
û
Nous le verrons dans un prochain
7.
c'est exactement la meª me
rapport,
demande que le point de phrase soit suivi de
Richaudeau
espaces-mots variables. Quand je pense aux combats qu'il
deux
parfois mener aupre© s des informaticiens et/ou des e¨ diteurs
faut
logiciels pour obtenir telle ou telle fonction ou ame¨ lioration,
de
l'auteur on ne revient pas a© l'aª ge de pierreÃ, ses exigences
avec
tout simplement aberrantes. En e¡et, de nombreux logiciels
sont
PAO ou de traitements de texte proposent maintenant en
de
^ la fonction peut toutefois eª tre de¨ sactive¨ e^derem-
standard
les espaces doubles ^ voire multiples ^ par un seul. Car
placer
un (une) claviste ou dactylographe digne de ce nom, taper
pour
espaces a© la suite, c'est une faute de frappe. Et c° a se voit
deux
¢gurent entre les mots, par exemple.
lorsqu'elles
il y a plus grave. En e¡et, certains logiciels ^ que je ne
Mais
pas ^ comptabilisent ces espaces doubles ou multiples
nommerai
¢n de ligneÄ. Certains me re¨ torqueront : û Qu'a© cela ne tienne,
en
n'y a qu'a© remplacer la deuxie© me espace variable par une espace
il
voire inse¨ cable. ý Petit proble© me, le syste© me richaudien, nous
¢xe,
vu, ne conna|ªt que deux types d'espace. De toutes fac° ons,
l'avons
ne re¨ sout absolument pas le proble© meÅ. Reste une possibilite¨
cela
: modi¢er la force de corps de l'espace place¨ e entre le point et
majuscule. Il est toutefois conseille¨ de tester la chose avec les
la
rents logiciels qui sont actuellement commercialise¨ sÆ.
di¡e¨
nous reprenons l'exemple de lapage pre¨ ce¨ dente, pour obtenir
Si
une espace de áã points dans un texte compose¨ en corps"á, la
sera la suivante :
syntaxe
xy
/. xy
/tga ² fin de phrase. Majuscule ²
/.
si cette dernie© re vaut pour un texte compose¨ en
Maintenant,
"á (points pica), maints informaticiens me feront remar-
corps
ý.
quer^etcelaavecraison^qu'ellemanqued'ûuniversalite¨
la macro ci-dessous :
D'ou©
/. xy
/. xy
/tga ² fin de phrase. Majuscule ²
le premier cas, j'ai utilise¨ une û valeur absolue ý : áã pt,
Dans
áã points pica. Aé supposer que je travaille en didot et non en
pour
j'aurais duª e¨ crire : áã dd. Imaginons maintenant que le texte
pica,
soit pas compose¨ en corps "á mais en corps "ò, pour obtenir
ne
espace double, j'aurais duª e¨ crire : áò pt (ou áò dd), etc. Bref,
une
la liste de codes. Raison pour laquelle les informaticiens
bonjour
imagine¨ ce qu'ils appellent les û valeurs relatives ýÇ. Ici, relative
ont
quoi Aé la force de corps, bien suª r. Ce qui, en clair, signi¢e que
a©
doublera lavaleur de l'espace place¨ eapre© s
l'instruction
point de phrase en tenant compte non seulement de la force de
le
utilise¨ e, mais e¨ galement de l'unite¨ de mesure utilise¨ e(syste©
corps
me me¨ trique, pica, didot, pouce, etc.). Et la© nous retrouvons les
demi-cadratins, et autres espaces ¢xes dont la largeur
cadratins,
avec la force de corps, si chers aux typographes de la com-
varie
manuelle (ce sont leurs unite¨ s relatives) et qui indisposenposition
tant Richaudeau et consorts.
En question : la grammaire typographique "ñ
e¨ poque.
une simpli¢cation² ý
choseaveclaloi.
comment, nous ^ les nouveaux typographes (ou les
Voila©
nouveaux), prenant mode© le sur les Anciens ^ conce-
typographes
la simpli¢cation et la rationalite¨ È.
vons
: il faut peut-eª tre re¨ £e¨ chir avant de vouloir re¨ for-
Moralite¨
mer. Car certains choix ne sont pas sans conse¨ quences É.

Apre© s la û typo-paª tisserie ý, etc.,
1.
e¨ poque sera-t-elle celle de la
notre
typo-gruye© re ý (Par respect pour
û
rëgionalismes², le gruye© re peut
les
entendu eª tre remplace¨ par n'importe
bien
quel fromage û a© trous ý.)
Page æò : û Exemple de l'e¨ ternel
2.
du cre¨ ateur partagë entre
dilemme
le``beau'', et dessinant
``l'utile''et
davantage pour eª tre vu que
parfois
eª tre lu. ý Si cette remarque de
pour
est ^ trop souvent he¨ las ^,
l'auteur
justi¢e¨ e, ce n'est pas
parfaitement
raison pour tomber dans l'exce© s
une
et en tirer des conclusions
inverse
tives et de¨ ¢nitives.
haª
Catach Nina, û Retour aux
3.
ý,Traverses ãâ, p. âñ [c'est moi
sources
Ouy Gilbert, û La ponctuation
4.
premiers humanistes franc° ais ý,
des
: Groupement de recherches
dans
les textes modernes du CNRS,
sur
ponctuation : recherches historiques
La
actuelles, Paris, Besanc° on,"ñæñ
et
Tous ces spe¨ cialistes, bien entendu,
5.
sont loin d'eª tre d'accord sur la
parlons philosophie²
Maintenant,
que Richaudeau propose n'est absolument pas nouveau.
Ce
ceci pre© s qu'un ve¨ ritable artiste ^ Gutenberg en e¨ tait un ^ proposera
(Aé
ceci par exemple : ² ¢n de phrase žMajuscule ²
non celaà : ² ¢n de phrase. Majuscule ²
et
d'e¨ quilibre, d'esthe¨ tique² Mais j'oubliais, Richaudeau
question
que faire du design graphique. Pour lui, tout ce qui rele© ve de
n'a
tique n'a rien a© voir ni a© faire avec la lisibilite¨ Ä.)
l'esthe¨
L'un des deux premiers ouvrages imprime¨ senFrance(a© l'atelier
û
de la Sorbonne, en"ãæò) comporte un petit manuel de ponc-
avec des usages strictement codi¢e¨ s et bien analyse¨ s. Ces
tuation,
incunables (imprime¨ s en romain) utilisent d'ailleurs eux-
premiers
mes une riche pre¨ sentation de signes, ce qui prouve combien
meª
traditions sont anciennes (voir Gasparin de Bergame, Episto-
nos
liber, "ãæò). Cependant, les fonctions linguistiques qui leur
larum
sont di¡e¨ rentes, et l'on s'expose a© des contresens
correspondent
si on les assimile aux noª tres d'apre© s leur bonne mine. On
graves
de¨ ja© chez Dolet ("äãò) laplupart de nos signes actuels : vir-
trouve
point, double point, parenthe© ses, point d'exclamation, point
gule,
Il s'agit la© des plus courants, mais on conna|ªtet
d'interrogation.
depuis fort longtemps les se¨ parations supe¨ rieures, alinëas,
utilise
versets, lunes, soleils,``pieds de mouche'' (qui mar-
paragraphes,
comme les lettres orne¨ es et les vignettes des manuscrits,
quent,
grandes divisions du texte). Aé coª te¨ , on a toujours, bien suª r, les
les
signes de re¨ fe¨ rence, de correction et d'abre¨ viations, aste¨ -
anciens
croix, losanges, petites mains, repe© res``visuels''pour tra-
risques,
et savants, sans compter une grande richesse de signes
ducteurs
scienti¢ques ou mathe¨ matiques, d'astrologie, physi-
proprement
architecture, etc. Nous n'avons rien invente¨ ²Å.ý
que,
OuyÆ recense deux types de pied-de-mouche (para-
Gilbert
: û Un signe trace¨ assez le¨ ge© rement, ayant le plus souvent
graphe)
forme d'une potence dont la barre transversale est tourne¨ e vers
la
droite, habituellement oblique : . Il e¨ quivaut a© notre point a©
la
ligne. [²] Un signe plus gros et plus appuye¨ ayant la forme
la
C majuscule : ô. Il e¨ quivaut parfois, comme le pre¨ ce¨ dent,
d'un
notre point a© la ligne, mais marque normalement une coupure
a©
forte que nous signalerions aujourd'hui en passant une ligne
plus
æò). ý ö û La majuscule qui commenc° ait un paragraphe e¨ tant
(p.
ne¨ ralement plus grosse et trace¨ e avec plus de recherche : elle
ge¨
une littera notabilior (initiale). Pour peu que le manuscrit
devenait
t un peu soignë, ellee¨ tait e¨ crite a© l'encre de couleur (l'alternance
fuª
d'initiales rouges et bleues devint quasiment de re© gle, tout
moins dans la France du Nord, au cours du xiii e sie© cle), voire
au
Il existait une hie¨ rarchie des initiales, depuis celles qui
peinte.
aient les paragraphes, simplement rehaussëes d'une touche
commenc°
de jaune ou rouge, jusqu'aux grandes lettres peintes et dore¨ es
es, dans les manuscrits assez luxueux, au de¨ but des ouvrages
place¨
de chacun des livres qui le composaient (p. æ"). ý
ou
ne m'attarderai pas ici sur la ponctuation qui fut utilise¨ e
Je
di¡e¨ rentes e¨ poques de notre histoire, vous renvoyant aux
aux
spe¨ cialise¨ s (ceux aussi bien des linguistes que des calligraphes,
ouvrages
palëographes²Ç). Un mot toutefois sur ce besoin qu'ont
En question : la grammaire typographique
áò
qui souligne] :
(á tomes).
question. La© aussi, il y a des e¨ coles²
certains auteurs d'inventer de nouveaux signes de ponctuation.

Doppagne Albert, La bonne
1.
ponctuation²,p.äæ.
Colignon Jean-Pierre,
2.
La ponctuation : un point ce n'est
û
tout! ý,Traverses ãâ,fe¨ vrier "ñðð,
pas
æð. p.
Catach Nina, La ponctuation²,
3.
"ò. Je passe sur la compe¨ tence de
p.
en matie© re de symbolisme.
l'auteur
e¡et, pourquoi pas : Pschitt²!,
En
etc. Par ailleurs, il n'est pas
Psitt!,
de rappeler que la lettre
inutile
psi est de¨ ja© utilise¨ epar
grecque
professionnels de la psychologie.
les
sont les psychologues² qui vont
Ce
tre contents. eª
Jacquenod Raymond, La ponctuation
5.
ma|ªtrisëe, Marabout, Alleur
Si Alcanter de Brahm a bien e¨ te¨
6.
et non conservateuradjoint,
conservateur
mon avis, la© , il y a outrage. Imaginons
a©
un instant que quelqu'un
du û monsieur le maire ý, ou
donne
û monsieur le premier ministre ý
du
Jacques Chirac, notre prësident.
a©
a© ce qu'il rouvre la Bastille (!)
D'ici
doit bien rester quelques cellules
(il
sous-sol). Maintenant, donner
en
û monsieur le prësident ý a© Lionel
du
c° a c'est du û prophe¨ tisme
Jospin,
ý (depuis qu'on sait qu'il
rëpublicain
a des û miracles rëpublicains ý²).
y
[²] un publiciste franc° ais, Alcanter de Brahm, imagina
û
sur la ¢n du XIX e sie© cle, un signe [ ] qu'il nomma
d'ironie et dont plusieurs e¨ ditions du Petit Larousse illustre¨
point
donnë l'image. [²] ô Plus pre© s de nous, l'e¨ crivain franc° ais
ont
Queneau a imaginë, propose¨ et employe¨ (dans son
Raymond
Le Chiendent) un signe particulier [¸] qu'il appelle le point
roman
L'auteur n'a pas perse¨ ve¨ re¨ dans l'emploi de ce signe
d'indignation.
n'e¨ tait que le point d'exclamation a© l'envers. ô Plus re¨ cemment
qui
[²] on peut regretter que le ``point d'ironie'', duª a© l'inventif
û
publiciste Alcanter de Brahm ("ðåð-"ñãá), n'ait ja-
e¨ te¨ repris dans l'usage. Ce signe typographique ressemblant
mais
un point d'interrogation italique qui regarderait vers la droite
a©
) aurait duª , comme son nom l'indique, exprimer l'ironie, la
(
rision² En son absence, on utilise ^ mis entre parenthe© ses ^
de¨
point d'exclamation, seul ou double¨ , ou bien encore associe¨ au
le
d'interrogation (quoi qu'en pensent les ``traditionalistes''de
point
typographique, qui refusent le cumulde ces signes!):
l'orthodoxie
(!),(!!)²Ä.ý
(!),(!!!),
Le point d'ironie (lettre Psi,``Ps² son de la £e© che qui vole²
û
de meilleur pour exprimer l'ironie '')Å.ý
quoi
Le point d'ironie a l'aspect d'un point d'interrogation inverse¨
û
.LelittërateurAlcanter de Brahm ("ðåð-"ñãá), conser-
du muse¨ e Carnavalet, sugge¨ ra aux typographes l'introductiovateur
de ce nouveau signe de ponctuationÆ. ý
Marcel Bernard, dit Alcanter de Brahm ("ðåð-"ñãá),
û
adjoint du muse¨ e Carnavalet, e¨ tait aussi un
conservateur
crivain fe¨ cond et plein d'humour. [²] il inventa une ponctuation
e¨
qu'il appela le point d'ironie. C'est une sorte de point d'in-
dont le crochet s'ouvre sur la droite au lieu de s'ouvriterrogation
sur la gauche : . Ce point est destinë, selon lui, a© indiquer au
les passages, les phrases ironiques² pour le cas ou© le lecteur
lecteur
n'aurait pas compris!Ç. ý
tons-nous un instant sur les propos tenus par les auteurs
Arreª
Comme vous avez pu le remarquer, j'ai souligne¨ chez
ci-dessus.
d'entre eux la profession de Marcel Bernard, alias Alcanter
quatre
Brahm. Pour les deux premiers, Alcanter de Brahm e¨ tait publi-
de
Pour le quatrie© me, c'e¨ tait un littërateur et un conservateur de
ciste.
e. Pour le dernier, un ëcrivain, conservateur adjoint de muse¨ eÈ.
muse¨
verrons que pour le prochain auteur, c'e¨ tait un journaliste.Aé
Nous
avis, il en manque. Maintenant, les nombreuses professions
mon
ce cre¨ ateur talentueux expliquent peut-eª tre pourquoi le point
de
a autant de formes :
d'ironie
Lepubliciste acre¨ e¨ les signes et . Mon dieu! quoi de plus
^
: un publiciste propose toujours plusieurs projets.
normal
ëcrivain, conservateur (adjoint), lui, est nettement plus
Lelitte¨rateur,
pour ne pas dire conservateur : . Ma foi, cela ne
classique,
pas a© l'ide¨ e que se font la plupart des gens d'un
correspond-il
a© plus forte raison d'un conservateur adjoint
conservateur,
En question : la grammaire typographique á"
encore, Joseph Delteil a propose¨ un point d'humourÃ. ý
4. Peignot Jëroª me,Typoe¨ sie,p."åã.
(Belgique), "ññâ, p. ãñ.
^
Ainsi, il existe quatre signes ( , , et ) pour le seul point

Loin de moi l'ide¨ edepenserque
1.
sont la© les seules formes du point
ce
: c'est ce que j'ai trouve¨ a© ce
d'ironie
Alors que je mettais sous presse,
jour.
rec° u le dernier grapheª . Voyons ce
j'ai
crit J. Andre¨ (û Typographie
qu'e¨
Internet ý, grapheª n‘ "ã, nov. "ññð,
et
a© ce sujet : û [²] les smileys ont
p."á)
la© ou© les diverses tentatives de
rëussi
d'ironie et autres ont e¨ choue¨ :
point
le monde utilise aujourd'hui ces
tout
teª tes penche¨ es indiquant que
petites
fait une plaisanterie ou que l'on
l'on
tre© sfaª che¨ !ý
est
suis content :^)
Je
n'ai pas ¢ni :^(
Je
:en ce domaine, la pratique
Moralite¨
souvent prëfe¨ rable a© la the¨ orie.
est
Jouette Andrë, Dictionnaire d'orthographeetexpressionëcrite,
2.
Le Robert,
Drillon Jacques, traite¨ dela
3.
franc° aise, p. ""-"á.
ponctuation
prëcise en note : û Ce point
L'auteur
(un point d'interrogation
d'ironie
suivant l'axe vertical) a e¨ te¨
retourne¨
plusieurs fois; la plus an-
invente¨
``cre¨ ation''de ce signe est due
cienne
Mulhousien Alcanter de Brahm
au
qui l'emploie dans son
("ðåð-"ñãá),
L'ostensoir des ironies ("ðññ). ý
ouvrage
Catach Nina, La ponctuation²,
4.
ñ-"ò. Curieusement, l'auteur veut
p.
l'orthographe mais rendre
simpli¢er
ponctuation plus complexe!
la
Grevisse Maurice, Le bon usage,
5.
n‘ áæäå, p. "ã"ã.
Duculot,
LarbaudVale¨ ry, Sousl'invocation
6.
Je¨roª me, Gallimard, Paris,"ñãå.
desaint
Qu'on me comprenne bien :
7.
ne suis pas foncie© rement hostile
je
nouvelles ponctuations, mais
aux
les spe¨ cialistes s'accordent entre
que
au moins sur leur forme. Parmi
eux
nouvelles ponctuations que je
les
particulie© rement re¨ ussies : la
trouve
û de¨ bats ouverts ý de l'En-
rubrique
Universalis de¨ bute par le
cyclop×dia
, et se termine par le signe
signe
La© , voyez-vous, j'ai envie de pre¨ senter une supplique :
d'ironieÃ.
Mesdames et messieurs les gourous, nous, pauvresTerriens que
û
sommes, comprenons parfaitement que vous pre¨ fe¨ riez rester
nous
en orbite plutoª t que de vivre parmi nous. Mais, nous vous en
revenez sur terre de temps en temps, ne serait-ce que
supplions,
c'est le cas de le dire ^ pour faire le point. ý
^
maintenant ce qu'en pensent d'autres auteurs : û Un
Voyons
proposa un jour de cre¨ er un nouveau signe de ponc-
journaliste
: le point d'ironie. Ce signe est super£u : signaler qu'on
tuation
c'est oª ter le sel de la plaisanterie. D'ailleurs, on n'ironise
ironise,
ceux qui ont le meª me tour d'esprit et qui le sentent d'emble¨
qu'avec
e. Avec les autres, il faut s'abstenir d'ironiser, meª me avec un
ý ö û [²] il s'est trouve¨ des e¨ crivains pour re¨ clamer l'instauration
pointÄ.
d'un signe supple¨ mentaire, qui aurait comple¨ te¨ les points
d'interrogation et de suspension : le ``point d'ironie''.
d'exclamation,
Il s'en trouve encore, dieumerci [ainsi compose¨ ], pour pen-
que l'ironie est dans la phrase, non dans le signe qui la cloª tÅ.ý
ser
Catach n'est pas de cet avis : û Peut-eª tre, pourquoi pas,
Nina
[la ponctuation] e¨ tudiëe dore¨ navant comme elle le
sera-t-elle
rite, et s'enrichira-t-elle encore demain de nouveaux signes,
me¨
ceux que re¨ clamait, entre autres, Herve¨ Bazin, pour six
comme
d'intonation'' supplëmentaires (Plumons l'oiseau, Grasset,
``points
Psi,``Ps² son dela £e© che qui vole² quoi de meilleur pour exprimer
(lettre
l'ironie ''). ö Le point de doute (``Je me demande si elle vien-
''). ö Le point de certitude (``Je crois en Dieu ''). ö Le
dra
d'acclamation (``V|ve Untel ''). ö Le point d'amour
point
je l'aime ''). ö Le point d'autorite¨ (``tre© s sensible dans le
(`Àh,
ý
commandement'')²Æ.
l'avons vu, a© ces six û points d'intonation ý, il faut ajouter
Nous
le point d'indignation (¸)etlepoint d'humour dont je n'ai pas eu
du dessin.
connaissance
tez pas la© votre lecture, ce n'est pas ¢ni : û P. Claudel a
N'arreª
conise¨ (et employe¨ dans certains de ses ouvrages) une disposition
pre¨
typographique qu'il appelle``pause''et qui consiste a© laisser
certaines phrases de petits intervalles en blanc. ``Les points
dans
les virgules, de¨ clarait-il, ne donnent en e¡et qu'une articula-
et
de la phrase grossie© re et purement logique. Sans nëcessite¨
tion
il y a dans le discours des pauses et des arreª ts qui
grammaticale,
absolument indispensables au sens.'' (dans la Corresp. Claudel-
sont
me,Vale¨ ry LarbaudÈ nous apprend que l'e¨ cri-
Gide,p.æ".)Ç.ýDemeª
argentin Ricardo Gu« raldes ("ððå-"ñáæ) avait propose¨ qu'on
vain
t les signes musicaux a© la ponctuation, et qu'on e¨ criv|ªt
substituaª
soupir a© la place d'un point, une demi-pause pour l'aline¨ a, etc.
un
crois que la© il faut eª tre objectif : Richaudeau est tre© s raison-
Je
Je ne dis pas û de¨ passe¨ ý, il pourrait prendre cela pour une
nableÉ.
Dans un instant, je vais montrer par l'exemple a© quel point
insulte.
propositions ne sont pas des nouveaute¨ s.
ses
la ponctuation de la phrase. La fac° on esthëtique de
Reprenons
n'a pu e¨ chapper a© l'auteur, ce dernier ayant publie¨ dernie©
laponctuer
rement dans sa revue communication &langage un article d'Adolf
sur û La typographie de la Bible de Gutenberg ý : û [²] les
W|ld
de ponctuation [²] n'e¨ taient pas place¨ s directement apre© s
signes
áá
En question : la grammaire typographique
Je ne te crois pas :=]
Points d'ironie et autres vus par Internet!
N'est-ce pas d'elle que na|ª t l'usage!
Le point d'ironie
"ñåå, "ãá, et ``sayne© te d'illustrations'', "ãâ) :
p. äâä. En e¡et, c'est plutoª t sage!
, reprësentant deux e¨ pe¨ es croise¨ es.

Wild Adolf, û La typographie
1.
la Bible de Gutenberg ý, dans
de
&langage,n‘""ã,
communication e trimestre "ññæ), e¨ ditions Retz,
(ã
p. ñ". En dehors du fait qu'elle
Paris,
tait esthe¨ tique, cette fac° on de ponc-
e¨
permettait e¨ galement de favorisetuer
la re¨ gularite¨ de l'espace entre
mots. Plus proche de nous :
les
Marcel Proust, pour se¨ parer les
^
de ses lettres, ne revenait
paragraphes
pas a© la ligne mais se contentait
crire : .ö. Quoique ce proce¨ de¨
d'e¨
t commode et e¨ conomique, il n'a
fuª
fait e¨ cole. pas
Cette page du Coran, due a© Jean
^
moins, au premier coup d'Ýil,
Au
sait qu'on lit le Coran et non la
on
( J'ai choisi cette page parce
Bible.
la composition et la mise en
que
sont e¨ quilibrëes. Parfois, les
page
sont courts. Re¨ sultat : sur
versets
pages, il y a surdose de
certaines
lunaires.)
croissants
Blanchard Ge¨ rard, Aide au
2.
de la typo-graphie,AtelierPer-
choix
e¨ diteur, Reillanne,"ññð,
rousseaux
(Exemple, p.äæ, Julien Gracq,
p.äå.
C'est vrai, quoi. Je trouve que les
3.
ne sont pas su¤samment
voyelles
dernier mot mais a© e¨ gale distance entre celui-ci et le prochain.
le
e¨ taient fondus au milieu de ces deux lettres. Ceci procurait une
Ils
souplesse pour s'adapter a© l'espace disponibleÃ. ý
certaine
nos jours, le quotidien Libëration, par exemple, ponctue la
De
de ses articles par un gros point, suivi ou non des initiales des
¢n
et pre¨ nom de l'auteur quand ces derniers ne sont pas e¨ crits
nom
long (exemple de gauche). Un gros point de suspension indique
au
au lecteur que l'article n'est pas terminë (exemple du milieu).
c'est la mention Suite page 00 qui est utilise¨ e, comme dans
Parfois,
de droite :
l'exemple
Ge¨ rard Blanchard, û les points d'impact visuels, dans
Pour
d'une typo-vision actuelle, relaient la ponctuation habi-
l'espace
ou renoue avec certains signes comme les Ýils ou pieds de
tuelle
(indicateurs de paragraphe), en cre¨ ant des signes plus
mouche
comme les gros points ronds ou carre¨ s et les pointes
marquants
£e© che, devenus courantsÄ. ý
de
(voir p. áä) qu'il a choisi pour illustrer son propos,
L'exemple
plutoª t sujet a© caution. En typoësie², aucun proble© me, mais la© ,
est
pense que cela deviendrait tre© sagac°anta© la longue. Si on part de
je
principe, pourquoi ne pas traiter de la meª me fac° on les accents,
ce
a
é
ç
çourne
è
e, be
ê
tes (be
í
J'attends [²] avec £egme et ironie [²] ý
û
dehors de Roger Chatelain, je ne sais si Franc° ois Richaudeau
En
rec° u de nombreuses û volëes de bois vert ý de la part des û ``puristes
a
inconditionnels'' du code et des usages typographiques, a© la
[de son] article ý, en tout cas je comprend fort bien qu'il
lecture
attende û sans illusions, mais avec £egme et ironie ý. Car, en-
les
une fois, il n'invente rien, et si certains ont cru devoir crier a©
core
re¨ sie, il n'a pas manque¨ (ou ne manquera pas) de riposter en
l'he¨
exemples sur exemples. Pour ma part, je m'en tiendrai
produisant
a© L'Encyclopëdie Diderot et d'Alembert Æ.
dans le premier exemple de la page suivante [1], le registre
Si
conserve¨ , ce n'est pas le cas dans le deuxie© me [2], et on com-
est
di¤cilement pourquoi. Quant a© l'alignement en pied du
prend
courant, pour moi c'est un myste© re. Je passe sur les ¢lets de
titre
re. Les titres², sont ponctue¨ s. Les capitales sont normalement
gouttie©
accentue¨ es, mais pas toujours. Dans l'exemple ci-dessous,
inte¨ ressant, lorsque le texte change de colonne, le premier
Dëtail
imprime¨ en haut de la colonne suivante (ici prendre) est com-
mot
au fer a© droite sur une nouvelle ligne a© la ¢n de la colonne
pose¨
cëdente. Si lavirgule est ge¨ ne¨ ralement pre¨ cëdëe et suivie d'une
pre¨
ç
áâ
En question : la grammaire typographique
de Bonnot :
par exempleÅ. C'est tre© s sympa a© mettre en Ýuvre :
mesure, s '
enfon a|
t, j
amb| gu| tes),
²
è
Mais laissons la© toutes ces expëriences qui n'ont pas re¨ ussi a© s'im-
ççte
poser dans l'usage.
on sent bien que l'accent a existe¨ mais qu'il a de¨ ja© beaucoup servi :
La route, reproduit ici page áä.)
visibles. Mais ce n'est que mon avis.
L'encyclope¨ die Diderot et
4.
L'art de l'e¨ criture. Carac-
d'Alembert,
te© res et alphabets, Inter-Livres, "ññã.
[espace variable

die Diderot et d'Alembert,
L'Encyclope¨
de l'e¨ criture. Caracte©res et alphabets, Inter-Livres, "ññã.
L'art
[1]
[2]
[3]

tire¨ de G. Blanchard,
Exemple
au choix de la typo-graphie,p.äæ,
Aide
: Questions
Pourquoi, contrairement aux
^
les deux-points
points-virgules,
attirësverslebas
sont-ils
Pourquoi certaines virgules ou
^
ne sont-elles pas com-
apostrophes
es comme les autres Yaurait-il
pose¨
deuxie© me niveau hie¨ rarchique
un
tre avons-nous tout simplement
(Peut-eª
a¡aire a© un manuel²)
La© , il y a maltraitance² Comme
1.
disait Coluche : si tu es laid, petit,
le
tranger ý², pour toi c° ava eª tre tre© s
ûe¨
dur!²
Hornschuch Jëroª me, Orthotypographia
2.
(Instruction utile et ne¨ ces-
pour ceux qui vont corriger des livres
saire
& conseils a© ceux qui vont les
imprimës
e¨ dite¨ par les e¨ ditions des
publier),re¨
Paris, "ññæ.
Cendres,
variable ^ ce qui sou¡re beaucoup d'exceptions ^ paradoxalement,
espace
le point-virgule, lui, a tendance a© eª tre colle¨ au mot
pre¨ ce© de. Le point de phrase est tantoª t suivi d'une espace normale,
qui
tantoª t d'une espace double. Il arrive meª me qu'il n'y a pas
du tout. Parfois, la parenthe© se est de¨ colle¨ e du mot qui
d'espace
ce© de et/ou qui suit (exemple de gauche ci-dessous) :
pre¨
ne peut pas dire que cette fac° on de composer les nombres
On
la lisibilite¨ (exemple de droite ci-dessus). Quant a© ûmon-
facilite
ý, il s'abre¨ geait de¨ ja© M. Je ne commente pas l'abre¨ viation de
sieur
premie© re ý : û
cette manie qu'on appelle de nos jours la majusculinite.Quant
ni
la composition des titres ci-dessous, il n'y a pas a© dire, c'est du
a©
maintenant la calligraphie. Coª te¨ espace, aucun doute,
Voyons
du Richaudeau. Aé mon avis, le premier P du deuxie© me
c'est
s'est fait crosserÃ. Quant au troisie© me exemple, on ne
exemple
pas dire que le mot Ecritures soit immëdiatement lisible :
peut
cela pour dire que ce qui est ancien n'est pas obligatoirement
Tout
un mode© le a© suivre. Pour s'en convaincre, il n'est que de se
de ce qu'e¨ crit Je¨ roª me Hornschuch en "åòð dans Orthotypographia
souvenir
Ä.
áä
En question : la grammaire typographique
Julien Gracq, La route :
grand art!

Drillon Jacques, traite¨ dela ponctuation
1.
franc°aise, p. äâ.
Catach Nina, û Avant-propos ý
2.
L.G. Ve¨ de¨ nina, ouvrage citë,p.xi.
a©
blanc qui est a© l'e¨ criture, ce que
Ce
silence est a© la musique, le vide a©
le
: û Une roue est faite
l'architecture²
trente rais sensibles,maisc'est
de
ce au vide central non-sensible du
graª
qu'elle tourne. ö Les vais-
moyeu,
sont faites en argile sensible,
selles
c'est leur creux non-sensible qui
mais
ö Les trous non-sensibles que
sert.
la porte et les feneª tres, sont l'es-
sont
d'une maison. ö Commeonle
sentiel
par ces exemples öC'estdunon-
voit
que vient l'e¤cace, le re¨ sultat
sensible
ý Le commentaire
(Lao-Tzeu,xi).
: û [²] dans beaucoup d'eª tres
prëcise
dit le texte, l'utile, l'e¤cace,
sensibles,
ce qu'ils ont de non-sensible,
c'est
creux, leur vide, un trou.
leur
commentateurs gëne¨ ralisent et
Les
: toute e¤cace sort du vide ;
disent
eª tre n'est e¤cace, qu'en tant qu'il
un
vide. ý (Les Pe©res du syste© me tao|«ste
est
Lao-Tzeu; á. Lie-Tzeu; â.Tchoang-
[".
traduction inte¨ grale et pre¨ face
Tzeu],
Le¨ onWieger, Padoux e¨ diteur,
de
"ñåå, p. áæ.) Comme le blanc,
Paris,
de Guy Massat, Zen-Phënixologie,
Extrait
ditions Ohsawa-Europe, p. ã.
e¨
science moderne a montrë combien
La
le vide atomique et cosmique
tait impressionnant; sans parler du
e¨
qui est en l'homme, etc.
vide
Ve¨ de¨ nina L.G., Pertinencelinguistique
3.
de la pre¨ sentation typographique,
ñå. Si je comprends bien, Hitler
p.
qu'Akimov e¨ tait couche¨ !²
savait
quoi, c° a tenait vraiment
Comme
peu de chose²
a©
A.Gide, Les nourritures terrestres,
*
Paris, "ñåå, p. "åá.
Gallimard,
Christiane Rochefort, Le Repos
**
guerrier,B.Grasset,Lelivredepoche,
du
Vëde¨ nina L.G., ouvr. citë,p.åò.
4.
prëcise p. åä : û Le tiret "
L'auteur
de conclure ce chapitre, consacre¨ a© la re¨ forme richaudienne
Avant
des codes typographiques et autres guides en la matie© re,
LA PONCTUATION
DE
tout d'abord avec la ponctuation de la phrase : û [²]
Poursuivons
se demande, a© l'unisson des linguistes, si la majuscule ne serait
on
aussi un signe de ponctuation ö tant elle apporte d'informa-
pas
sur la structure grammaticale d'une phrase. Elle est a© l'e¨ chelle
tions
paragraphe (ici, du``chant'') ce que le blanc est a© l'e¨ chelle de la
du
Elle isoleÃ. ý
phrase.
propos de ce blanc qui circule autour des e¨ le¨ ments impri-
Aé
s mais aussi dedans et qui est partout (blanc de ligne, d'empagementme¨
etc.), Nina Catach e¨ crit : û [²] la ponctuation du blanc,
est avant tout une ponctuation du mot : quoi de plus pauvre
qui
le blanc Ici c'est la quantite¨ qui joue : il y a le blanc (mini-
que
entre les lettres, avant et apre© s la coupure en ¢n de ligne ou
mal)
trait d'union, avant et apre© s l'apostrophe; il y a le blanc (plus
le
entre les groupes de lettres signi¢catifs qui constituent
important)
mot; il y a le blanc supple¨ mentaire apre© s un signe de ponctua-
le
il ya les blancs de phrase (avec la lourde redondance du signe
tion;
trois teª tes : point, blanc, majuscule); les blancs d'aline¨ as, les blancs
a©
titres, des lignes de poe¨ sies, des marges, des chapitres² Tous
des
blancs accompagnent les mots, les soutiennent comme dans
ces
e¨ crin, comme le ciel ou le fond d'un paysage, comme le ne¨ gatif
un
du positif, comme l'espace autour du temps²Ä. ý
pour laquelle û le rapprochement de deux paragraphes
Raison
nera aux modi¢cations du sens. Nous allons citer un exemple
ame©
de la litte¨ rature sovie¨ tique. Il s'agit d'une parodie``Comment
tire¨
crire des me¨ moires'', recueil de recettes fait par N. Akimov
e¨
: ô ``Ce jour-la© je suis revenu a© l'hoª tel tre© s tard; je me suis vite
("ñåá)
shabillë et je me suis couche¨.Lameª me nuit Hitler est entrë enTchëcoslo-
de¨
S'adressant au lecteur, l'auteur de la parodie fait l'analyse
vaquie''.
l'e¡et produit par l'absence de l'aline¨ a entre ces deux phrases :
de
proce¨ de¨ ,öe¨ crit-il, ö vous permettra de rapprocher votre vie
ce
des e¨ ve¨ nements historiques (en les traitant comme des
personnelle
nes d'un meª me niveau logique). Le lecteur comprendra
phënome©
poursuit N. Akimov, ö que si vous ne vous e¨ tiez pas cou-
bien,
s, les troupes d'Hitler n'auraient pas ose¨ commencer leur
che¨
Å. ý attaque
de¨ nina poursuit : û Le tiret est un signe non oriente¨ ,dont
Ve¨
forme graphique ne permet de l'attribuer a© aucun des segments
la
: ni a© droite, ni a© gauche. On saura orienter le tiret en le
voisins
a© la ¢n d'une ligne concluant un aline¨ a, un paragraphe
trouvant
bien un chapitre :
ou
de juin ö
Nuit
ö Paris
je songe a© toi [²]*
Athman,
vice versa, au commencement d'une ligne, ce que nous trouvons
ou,
souvent dans le dialogue :
tes obscur.
öVouseª
Rien ne fut jamais plus lumineux²**Æ.
ö
áå
En question : la grammaire typographique
quelques mots sur la ponctuation.
le vide est partout :
"ñäð, p. "äã.

de la note ã de la page pre¨ ce¨ dente)
(suite
se trouve a© la ¢n du seg-
conjonctif
ou© ,pareila© deux points, il prëvienment
que le passage est a© suivre :
Ce tiret est destine¨ a© atte¨ nuer
[²]
force se¨ paratrice de l'espace blanc
la
Vëde¨ nina L.G., ouvrage citë,
1.
"á. p.
Drillon Jacques, ouvrage cite¨ ,
2.
ää. p.
û Signe ze¨ roý:certainslinguistes
3.
dire par la© que l'absence du
veulent
Vëde¨ nina L.G., ouvrage citë,
4.
ãð-ãñ. p.
Catach Nina, û Avant-propos ý
5.
L.G. Vëde¨ nina, ouvrage citë,p.ix.
a©
pigraphe au NouveauTestament
(Ene¨
aire grec/franc° ais,Maurice
interline¨
e¨ crit : û Une langue est
Carrez
¢let jete¨ sur la re¨ alite¨ des choses.
un
autre langue est un autre ¢let. Il
Une
rare que les mailles co|« ncident. ý)
est
traditore (û Traducteur,
Traduttore,
tre ý), dit l'adage antique.
tra|ª
Drillon Jacques, ouvrage cite¨ ,
6.
ãä. p.
Drillon Jacques, ouvrage cite¨ ,
7.
áæñ. p.
Vëde¨ nina L.G., ouvrage citë,
8.
"òæ. p.
Orthoe¨ pie : science qui e¨ tudie
9.
de¨ ¢nit la prononciation la plus
et
certaines e¨ poques, les titres e¨ taient ponctue¨ s(voirp.áãet
Aé
De nos jours, û les orthographes interdisent le point dans les
áä).
[Pourtant] la langue publicitaire l'emploie pour enrichir le
titres.
Ainsi dans [le titre] de l'annonce [ci-dessous :]
message.
insistant sur le caracte© re acheve¨ du titreÃ. ý
graphique
Drillon a donc raison d'e¨ crire : û Si l'une des taª ches de
Jacques
ponctuation est de lever les e¨ quivoques, la suppression de tout
la
vise a© les re¨ tablirÄ. ý
signe
tablir les e¨ quivoques², n'est-ce pas ce qui fait tout l'inte¨ -
Re¨
t du û signe ze¨ roÅ ý Quel est le but recherche¨ :ûLemeª me que
reª
de la publicite¨ :empeª cher le lecteur de parcourir la phrase a©
celui
haª te, ralentir le rythme de sa lecture, le faire de¨ penser plus de
la
pour de¨ chi¡rer le message. R. Jakobson, avec qui nous
temps
eu l'occasion d'en parler, a enrichi cette ide¨ e, en disant
avons
ce proce¨ de¨ on cre¨ e de nouveaux liens se¨ mantiques : en
qu'avec
l'absence de virgule dans la phrase cite¨ ed'Aragon(Paris mon
e¡et,
mille fois fusillë ) permet d'attribuer le participe passe¨ a© deux
cÝur
a© la fois, a© ``mon cÝur'' et a© ``Paris'' cre¨ ant par ce proce¨ de¨ une
mots
entre ces deux images. [²] L'absence du signe a donc sa
analogie
expressiveÆ. ý
valeur
û [²] le travail fait par l'e¨ crivain avec la ponctuation
Ainsi,
ve© le, mieux que tout autre, cette monte¨ e du signe, cette para-
re¨
de la syntaxe que l'on ignore trop souvent, et qui est
digmatique
secret de l'intraductibilite¨ des languesÇ. ý
le
les textes critiques, par exemple, on atteint û a© une ve¨ ritable
Dans
in£ation de ponctuation : les pieds de mouche, les crochets,
chevrons, les barres verticales ou incline¨ es, s'ajoutent aux richesses
les
de la typographie, italiques, petites capitales, exposants,
graisses diverses² ô En revanche, l'usage quotidien
indices,
dispara|ª tre certains signes, et vide de leur sens ceux qu'elle
fait
prenant l'un pour l'autre, ne reconnaissant plus les
conserve,
s, et renonc° ant a© la hie¨ rarchie qui en re¨ gissait l'emploiÈ. ý
identite¨
û Aujourd'hui, les signes qui indiquent une intervention exte¨ -
ö
a© celle de l'auteur se multiplient. Jadis, on ne connaissait
rieure
les parenthe© ses. Aujourd'hui, on a les crochets ([ ]), les chevrons
que
(54), et meª me les demi-crochets, ou les pieds-de-mouche
P renverse¨ s suivant leur axe vertical) employe¨ s rarement, et
(des
ici pour me¨ moire (leur fonction est tre© s proche de
mentionnës
des crochets)É. ý
celle
G. Ve¨ de¨ nina fait remarquer que û la fantaisie graphique a
L.
les signes manuscrits : soulignage, ratures, notes en marge,
mobilise¨
elle les utilise tous comme des accents, pour varierlatypographie
et
texte. Le soulignage conna|ªt beaucoup de variantes graphiques.
du
est largement employe¨ dans la presse et la publicite¨ .ô Lesnotes
Il
marge tirent leur origine des manchettes du Moyen AgeÊ. ý
en
la meª me fantaisie graphique qui permet de reproduire
C'est
û sons dë¢gure¨ s ý : û Nous parlons de ``sons de¨ ¢gure¨ s''quand, a©
les
place d'un son que l'orthoëpieË a enregistre¨ dans cette position
la
normatif, on en entend un autre. La langue e¨ crite la re-
comme
te en employant un signe a© la place d'un autre, pour rendre des
£e©
áæ
En question : la grammaire typographique
y est.
Tout
e de l'abondance comple© te est donne¨ e avec l'aide du signe
l'ide¨
entre les phrases [²]. ý
signe est aussi un signe.
usuelle.

ArmandLanoux, Quand la mer se
*
Julliard, "ñåã, p. äå.
retire,
Guy de Maupassant, Le Pe© re Milon,
**
dits,Ollendorf,Paris,"ðññ,p.á".
Contesine¨
Vëde¨ nina L.G., ouvrage citë,
1.
"òâ-"òã. p.
Lorsque l'aste¨ risque masque un
2.
propre, les linguistes le nom-
nom
û aste¨ ronyme ý. (Ce mot n'a
ment
e¨ te¨ enregistre¨ par l'Acade¨ mie.)
pas
Contact, le magazine des adhe¨ -
3.
de la Fnac, n‘ âãå, novembre
rents
Esclaves encore²,Lettretrimestrielle
4.
du Comite¨ contre l'esclavage
Le titre : û Esclaves encore² ý,
5.
compose¨ , forme une premie© re
ainsi
che ý. Elle est oriente¨ eversla
û£e©
qui symbolise non seulement
zone
espe¨ re¨ ,lebuta© atteindre²,
l'avenir
e¨ galement la mort, la ¢n, la re¨ -
mais
le combat a© mener. Contrairement
bellion,
a© la seconde qui, elle, pointe
infe¨ rieur droit de la page, et
l'angle
symbolise tout ce qui est de¨ mo-
qui
le monde de la chute, des
niaque,
de l'instinct² Ici, peu
pulsions,
que le maquettiste qui a
importe
cette page en soit conscient
rëalise¨
non ^ il y a bien un symbolisme
ou
l'espace, de la forme, des couleurs,
de
monde animal, ve¨ gëtal, etc. ^, et
du
re¨ sultat est la© . Sur ce point, Carl-
le
Jung a raison : l'homme ne
Gustav
e¨ chapper a© ses symboles.
saurait
Dreyfus.
A¡aire
Andrë, L'Occident contemporain.
Akoun
e¨ trangers et re¨ gionaux: Jaª cques ElledisaitJacques a© la mode
accents
en accentuantlonguementle``a''*.Ilinvitaenfranc°aisd'Alsa-
canadienne,
les voyageurs a© sortir,disantd'untonraide:öFoulez-vous tescendre,messieursettames**cien
ô [²] On rend ainsi, avec ce procëde¨ ,
vices de prononciation, tels que be¨ gaiement, nasillement, ze¨ -
les
[²]Ã. ý
zaiement
meª me, pour masquer un nom propre, par exemple, on
De
l'aste¨ risque (M*** ou simplement ***)Ä.
utilise
l'exemple de gaucheÅ, les deux gros guillemets anglais
Dans
et fermant jouent un roª le analogue aux e¨ pe¨ es croise¨ es (
ouvrant
: dans les deux cas, le but recherche¨ consiste a© e¨ tablir,
Universalis
une relation privile¨ gie¨ e avec le lecteur, soit a© l'impliquer dans
soit
de¨ bat, etc. Dans l'exemple de droiteÆ, le point de suspension
le
fait suite au titre : Esclaves encore², alors que le point de
vertical
horizontal, lui, s'applique a© l'illustration (il est d'ailleurs
suspension
incruste¨ dans son angle infe¨ rieur droit). La re¨ union de ces
points de suspension dessine une sorte de £e© cheÇ, engageant
deux
lecteur a© ouvrir le document qu'il a entre les mains, tout en
le
peut certes les refuser, mais ils se
Il
toujours d'une ma-
manifesteront
re ou d'une autre, que ce soit pendannie©
son sommeil (reª ves²) ou a©
tat de veille (parades militaires,
l'e¨
tes²). Le dessin ci-contre en est
feª
remarquable illustration. ( Je
une
fais graª ce des propos que Jean
vous
satenusen"ðñðdanslaPetite
Jaure©
concernant cette a¡aire.)
Rëpublique,
dessin ne vous rappelle-t-il rien.
Ce
vous de l'Hydre de Lerne,
Souvenez
serpent a© sept teª tes (si le nombre
ce
celles-civarie, de cinq ou six jus-
de
cent, selon les auteurs, ce sont
qu'a©
d'aspects du meª me symbole)
autant
racle© s-Hercule doit a¡ronter.
qu'He¨
le¨ gende dit que la teª te du milieu
La
immortelle. Elle dit aussi que les
est
teª tes doivent eª tre tranche¨ es d'un
sept
coup, sinon elles repoussent
seul
Je suppose que vous avez
toutes.
galement entendu parler des û sept ý
e¨
che¨ sditsûcapitauxý^ la© encore,
pe¨
nombre varie selon les Pe© res de
leur
glise ^ mais ils sont tous d'accord
l'Eè
trois points : ". trois d'entre eux
sur
une importance toute particu-
ont
re (d'ou© les trois tentations du
lie©
au de¨ sert); á. a© la source de
Sauveur
sept ou huit passions principales
ces
de tous les autres vices qui en de¨ -
et
se trouve la philautie, c'esta©
coulent,
-dire l'amour-propre (ou amour
go|« ste de soi); â. comme les teª tes
e¨
l'Hydre de Lerne, ces sept pe¨ che¨ s
de
eª tre combattus en meª me
doivent
Ils sont en correspondance
temps.
les sept de¨ mons dont l'Eè vangile
avec
(Lc ð,á; Mc "å,ñ²), etc. "
parle
áð
En question : la grammaire typographique
La ponctuation est souvent utilise¨ ea© des ¢ns expressives, etc.
"ññð, û Eè ditoý,pageâ.
moderne, n‘ ", novembre "ññð, p. ".
et
) utilise¨ es par la rubrique û de¨ bats ouverts ý de l'Encyclop×dia
Mythes et traditions, Brepols, Paris,"ññ", p."æð.

de la note ä de la page pre¨ ce¨ dente)
(suite
che¨ signi¢e
(Jerappellequelemotpe¨
manquer la cible² ý, tout comme
û
de¨ signel'ûAdversaireý.)Bien
Satan
conside¨ rations pourraient
d'autres
tre faites, mais je m'en tiendrai la©
eª
aujourd'hui. C'est pourquoi
pour
de¨ nina a raison de citer un pas-
Ve¨
ou© M. Butor analyse les fonctionsage
spatiales de la signature d'un
sur son tableau : û Il y a une
peintre
normale de la signature et
position
de¨ placement la souligne ; de
tout
me, il y a une direction normale,
meª
de l'e¨ criture occidentale.Tout
l'horizontale,
e¨ cart nous donnera l'im-
qu'on a imprime¨ une force
pression
tordre, pour faire pivoter cette
pour
ce qui se traduira d'ailleurs
ligne,
dans les mouvements des
souvent
des spectateurs. [²] (Butor
visages
LesMotsdanslapeinture, Skira,
Michel,
p. ""á, dans Vëde¨ nina L.G.,
"ñåñ,
citë,p.ñò).ý
ouvrage
Le maquettiste a traite¨ l'illustration
1.
avec beaucoup de pudeur, ce qui
d'autant plus d'importance
donne
d'intensite¨ a© cette £e© che compo-
et
e des deux points de suspension :
se¨
si contraindre un corps n'est pas
car
Griselin Madeleine, Carpentier
2.
Chantal, Mai« llardet Joe« lle,
Serge, Guide de la communication
Ormaux
e¨ crite (Savoir rëdiger, illustrer et
rapports, dossiers, articles, me¨ -
prësenter
et the© ses), Dunod, Paris, "ññá.
moires
planeplanplaplp
llalan
lane pl ane
eneanelanep
lanëT aiR
p
&friv
oletantv
olteV
ir
t,
;d
a: ;:
e, ddaannssiissss
nS.eda:Nse¨
du caracte© re dramatique, tragique, de ce qu'il va lire
l'avertissant
voir a© l'inte¨ rieurÃ.
et
nos jours, le recours aux pictogrammes est de plus en plus
De
quent. Aé ceux que nous avons de¨ ja© vu : , , et , ajoutons
fre¨
reproduits ci-dessous, invente¨ s et utilise¨ s par les auteurs du
ceux
de la communication ëcriteÄ.
Guide
t, en Europe, ¢nie la monnaie locale avec ses F (FRF), FB
Bientoª
FS (CHF), etc. Place a© l'euro : . (Adieu le change, aussi!)
(BEF),
ponctuation a aussi ses poe© tes. Dans û le n‘ãð de NoThanks
La
paru a© compte d'auteur en "ñâä, traduit par J. Demarcq],
[recueil
y trouve la ponctuation cummingsienne dans tous ses e¨ tatsÅ :
on
mots scindës : û p lanëTaiR / e ý
^
strophe (un monostiche, certes) constitue¨ eentoutetpour
une
d'une seule et unique virgule. ý
tout
meª me, e¨ crire ^ comme le fait Ge¨ rard Blanchard :
De
typo-graphie
ne signi¢e pas la meª me chose que lorsqu'il est compose¨ ainsi :
cela
typographie
cette publicite¨ du journal Le Point, nous trouvons cette
Dans
: phrase
chacun sait, le mot point est un nom commun. Pourquoi
Comme
lui avoir mis une majuscule C'est que pour les dirigeants
alors
ce journal, il ne s'agit pas de n'importe quel û faire le point ý. Il
de
du point du Point. Ce que je comprend moins, c'est l'absence
s'agit
da
dan
! Leste
se-ce¨
l est eda
Ce¨
cupidoergosum
ö
clair = vrille¨
e¨
ö
omiepsicrolonO
ta
mëgae¨
áñ
En question : la grammaire typographique
Rappel Maxime Re© gle
Pie© ge Astuce Typographie
Approfondir Clin d'Ýil Cohe¨ rence
^
agglutinës : û cupidoergosum ý
scindës-agglutinës:ûce¨ l est eda / &nse& ý
^
^
entremeª le¨ s : û omiepsicrolon ý
scindës-entremeª le¨ s : û p aul D- atterri r-A l'in / su -Per ý
^
incruste¨ s de signes et/ou de capitales : û ; d / ; : a : / nS.e ý
^
^
redouble¨ s graphiquement : û ddaannssiissss / (lmE) ý
disparaissant et revenant en e¨ cho (trois premiers vers), jusqu'a©
^
il y a pire encore : le viol
acceptable,
la conscience² C'est que l'escla-
de
vage a de nombreux visages.
Demarcq Jacques, û ``Ce jeune
3.
d'interrogation'' E. E. Cum-
point
mings ý, dansTraverses ãâ,p.""ò:
48
e
(ImE)
oui
eDebou
P
aul D- atterri r-A l'in
su -Per
&nse&
E. E. Cummings

Aé mon avis, L.G.Ve¨ de¨ nina aurait
1.
un point apre© sleT; Richaudeau,
mis
un point sur le i capitale. Quant
lui,
moi, je me contente de compter les
a©
Catach Nina, û Avant-propos ý
2.
L.G. Vëde¨ nina, ouvrage citë,p.x.
a©
Il est hors de question que je fasse
3.
l'exëge© se des e¨ crits de Leibniz sur
ici
sujet. La© encore, que n'a-t-on dit
le
e¨ crit. Je me contenterai de rappe-
ou
que graª ce a© des recherches d'ordre
ler
biochimiques, le
essentiellement
gëne¨ tique ^ c'est-a© -dire la correspondance
code
entre les nucle¨ otides
acides nucle¨ iques et les acides
des
s des prote¨ ines ^ est actuelle-
amine¨
connu. Pour simpli¢er, disons
ment
le langage utilise¨ par les macro-
que
cules pour transmettre l'informatiomole¨
utilise des combinaisons de
des quatre types possibles de
trois
otides (acgt dans l'adn, acgu
nucle¨
l'arn; qu'il existe vingt acides
dans
setåãcombinaisons possibles
amine¨
trois lettres parmi quatre, appele¨ es
de
ou triplets.Trois de ces combi-
codons
correspondent a© une indicationaisons
d'arreª t de traduction, les soixante
une autres e¨ tant signi¢antes :ûOn
et
qu'un aminoacide est spe¨ ci¢e¨ par
sait
se¨ quence de trois nucle¨ otides,
une
e mot de code ou codon.Les
appele¨
se succe© dent bout a© bout sur
codons
mole¨ cule nucle¨ ique, dont la tra-
la
re¨ gulie© rement se¨ quentielle
duction
re par tranches de trois nucle¨ o-
ope©
Le codon e¨ tant une se¨ quence
tides.
e, les quatre bases permettent
oriente¨
combinaisons.Trois
soixante-quatre
elles, quali¢e¨ es de non-sens,
d'entre
correspondent a© aucun aminoacide,
ne
mais paraissent servir de signes
ponctuation dans la lecture du
de
gëne¨ tique. Le processus de
message
bout a© bout des aminoacides
mise
et la cha|ª ne est donc
s'interrompt,
e lorsque la lecture en arrive
termine¨
un codon non-sens (L' He¨ ritier
a©
et Picard-Bennoun
Philippe
û Ge¨ ne¨ tique ý, Encyclo-
Marguerite,
Universalis, corpus "ò, "ññå,
p×dia
áòâ). ý Certains penseront : û Que
p.
faire ici la ge¨ ne¨ tique ý Tout
vient
pour montrer que la
simplement
point ¢nal. Je comprends encore moins sa pre¨ sence dans l'extrait
de
ci-apre© s, a© moins qu'il ne s'agisse d'un lapsus² :
e¡et, droª le de liberte¨ que celle qu'un (d'un) û point limite ý.
En
passage, vous ne manquerez pas de noter la pre¨ sence du point
(Au
lettrine typographique ci-dessus est particulie© rement re¨ ussie
La
originale. En e¡et, dans un minimum de place, et sans sacri¢er
et
la lisibilite¨ , le typo a su solidariser l'intertitre et le texte qui s'y
a©
La ponctuation du titre refait e¨ galement son apparition.
rapporte.
n'est-ce pas naturel pour un journal qui s'appelle Le Point Ã!
Mais
qu'û [²] avec l'e¨ crit, avec les chi¡res, avec les signes idëo-
C'est
comme la ponctuation, ce n'est pas le meª me langage
graphiques
nous manipulons, mais ce n'en est pas non plus un autre,
que
si l'on peut dire, un langage ``prime''² Avec l'ordinateur,
c'est,
l'e¨ cran de demain, associe¨ bientoª ta© une voix synthe¨ tique, ce
avec
encore autre chose, non pas une autre langue, mais un autre
sera
de communication, plus encore pluridimensionnel²Ä. ý
mode
le cas de l'ordinateur : si la simplicite¨ du langage binaire
Prenons
(0 et 1) lui permet de tout traduire ^ n'est-ce pas un peu
alphabet des pense¨ es humaines ý, la û langue d'Adam ý a© laquelle
l'û
Leibniz (De arte combinatoria, "ååå)Å, son û illisibilite¨ ýa
songeait
le code gëne¨ tique. Cela dit, je
dans
laisse mëditer sur les conse¨ -
vous
des erreurs de ponctuation
quences
peut commettre Dame Nature.
que
raisons (que je de¨ velopperai
Autres
un autre rapport) : tout comme
dans
macromole¨ cules qui portent l'information
les
gëne¨ tique, les racines des
se¨ mitiques sont constitue¨ es
langues
trois lettres. Oui, je sais : il y a le
de
hasard !Lesquatre bases permettent
dieu
soixante-quatre combinaisons,
comme leY| King (la ûbibleý
tout
Chinois) comporte soixante-
des
hexagrammes (ci-contre),
quatre
chiquier soixante-quatre cases²,
l'e¨
jeu de l'Oie qui, lui, n'en
jusqu'au
que soixante-trois. Nous
comporte
que la description du principe
verrons
de formation de ces hexagram-
est universel, puisqu'il a e¨ te¨ de¨ -
mes
aussi bien par un preª tre d'Amon
crit
la xxii e dynastie, que par l'auteur
de
l'Atharva-Vëda, etc., et qu'elle se
de
philosophe-mathe¨ maticien Jo¨ sef
du
ski ("ææå-"ðäâ).
HoeneWron¨
Max Kaltenmark, cette disposition (circulaire
Selon
carre¨ e) des hexagrammes remonterait aux Song
et
e a© VII e sie© cle de notre e© re), probablement meª me aux Han,
(V
approximativement entre áòå av. J.-C. et áäò apr. J.-C.
soit
terminerai avec la gëne¨ tique par
J'en
petite re¨ cre¨ ation.Tout le monde
une
entendu parler du fameux dilemme
a
l'Ýuf et de la poule. Qu'est-ce qui
de
de : l'Ýuf ou la poule Aé mon
prëce©
ce proble© me a e¨ te¨ pose¨ pour "
avis,
âò
En question : la grammaire typographique
points² Aé chacun son ide¨ e!²
sur le i capitale, et celle de l'accent aigu sur le e capitale.)
û ponctuation ý est prësente meª me
retrouvedanslaûLoideCrëation ý

de la note â de la page pre¨ ce¨ dente)
(suite
premie© re fois dans une socie¨ te¨
la
Car, arreª tez-moi si je
matriarcale.
trompe, mais jusqu'a© preuve du
me
sans coq, pas de poussin.
contraire,
quand meª me un absent de
(C'est
Lapoule peut, certes, pondre
taille!²)
un Ýuf sans le concours du coq,
le poussin² qui deviendra
mais
tre une poule² ou un coq!
peut-eª
c° a fait des mille¨ naires qu'on nous
Et
a© re¨ pondre a© un proble© me qui
oblige
il faut bien le reconna|ª tre ^ est
^
mal pose¨ . En¢n, maintenant
bien
sait que la mole¨ cule d'arn
qu'on
capable a© elle seule d'assumer
serait
fonctions des acides nucle¨ iques
les
s du stockage et de la trans-
(charge¨
de l'information ge¨ ne¨ tique)
mission
des prote¨ ines (qui catalysent la
et
et la traduction du message
rëplication
ge¨ ne¨ tique initial), bref que cette
re serait û codante ý² et catalytique
dernie©
et pourrait avoir constitue¨
premie© re unite¨ gëne¨ tique, autorëplicative,
la
a© l'origine de la vie, on
maintenant eª tre peinard. J'ai
devrait
^peut-eª tre a© tort ^ que cela
pense¨
Remarquez, on s'habitue a© tout.
1.
n'y a pas si longtemps, certains
Il
et linotypistes lisaient
monotypistes
bandes perfore¨ es sans proble© me.
les
Si nous reprenons la commande
2.
de âBá ( /):
[Cherche/Remplace]
barre oblique ( /)serta© de¨ limiter
la
des champs ^ cherche, rem-
chacun
option(s) ^, comme indique¨
place,
l'exemple ci-dessous :
dans
S'il n'existe pas, il est toujours
3.
de le fabriquer. C'est ce que
possible
fait a© partir des caracte© res x et y
j'ai
la police msam"ò.
de
Catach Nina, û Avant-propos ý
4.
L.G. Ve¨ de¨ nina, ouvrage citë,
a©
Colignon Jean-Pierre, û La
5.
: un point, ce n'est pas
ponctuation
ý, dansTraverses ãâ,ûLege¨ nie
tout!
la ponctuation ý, fe¨ vrier "ñðð,
de
æ". Il donne, entre autres exemples
p.
æâ) : û Le áæ septembre "ñáâ,
(p.
Mauras e¨ crivait dans L'action
Charles
aise :``Sembat, disait Joseph
franc°
n'a pas de bon sens.''
Caillaux,
áñ du meª me mois, sous le titre
Le
ne¨ la mise au point des û langages de programmation ý, langages
entra|ª
spe¨ ci¢ques dits û e¨ volue¨ s ý, plus accessibles et surtout plus
par l'homme.
lisibles
langage binaire, la phrase : Si lelangage binaire peut se passer
En
toute ponctuation,s'e¨ crit ainsià :
de
010100110110100100100000011011000110010100100000011011000110000101
101110011001110110000101100111011001010010000001100010011010010110
111001100001011010010111001001100101001000000111000001100101011101
010111010000100000011100110110010100100000011100000110000101110011
011100110110010101110010001000000110010000110010100100000011101000
110111101110101011101000110010100100000011100000110111101101110011
00011011101000011101010110000101110100011010010110111101101110
si les se¨ ries binaires de 0 et 1peuvent se passer de ponctuation,
Mais,
il en va tout autrement des langages de programmation
ont besoin d'indicateurs assurant les fonctions de û se¨ paration ý
qui
de û bornage ýÄ.
et
m'a pose¨ re¨ cemment la question suivante : û Dans le cas
On
codi¢cations type Internet, etc., quel signe doit-on utiliser pour
de
la division en ¢n de ligne ý (Certains magazines informatiques
remplacer
utilisent par exemple la paire de ciseaux : z.)
fait, ce proble© me est du meª me type que celui pose¨ par les
En
mathe¨ matiques² qui ne peuvent tenir sur une ligne. Aé
formules
avis, il faut diviser manuellement, a© l'endroit le plus approprie¨
mon
. Pour des questions de lisibilite¨ , il est pre¨ fe¨ rable d'utiliser des
de caracte© res a© chasse ¢xe, type Courier, etc. Par contre, si
polices
il y a, il est important de bien les indiquer. Dans mes sup-
espaces
de cours, j'utilise, comme ici, le symbole suivant : xy
Å.
ports
laissons-la© les exemples sur la ponctuation et re¨ sumons-
Mais,
Pour L.G.Ve¨ de¨ nina et Nina Catach, la ponctuation doit
nous.
tre envisage¨ e dans son ensemble : û [²] ce n'est pas sur un seul
eª
celui de la syntaxe, ou celui du sens, ou celui de l'intonation,
plan,
que travaille la ponctuation. C'est sur tous les plans, se¨ pare¨ s
croise¨ s [²]. ô Si l'on distingue, comme [le fait L.G.Ve¨ de¨ nina],
ou
niveaux syntaxiques : la syntaxe constructive (qui se situe sur
trois
seul plan de surface, en microsyntaxe en gëne¨ ral), la syntaxe
le
(au plan le plus profond, en macrosyntaxe), on peut
sëmantique
que le troisie© me niveau, la syntaxe communicative,assure
considërer
liens entre l'une et l'autre; en un certain sens, la ponctuation
les
donc aux niveaux les plus profonds, au cÝur meª me des
atteint
langagie© res Æ. ý
motivations
savoirrappelëce qu'e¨ crit Montherlant dans ses Carnets²:
Apre©
On reconna|ªt tout de suite un homme de jugement a© l'usage
û
fait du point et virgule ý, J.-P. Colignon poursuit : û Nous
qu'il
permettons d'e¨ largir cette opinion : la ponctuation, en son
nous
re£e© te, exprime, la subtilite¨ ² ou le manque de ¢nesse
ensemble,
individu. ô Comme P.-V. Berthier et nous-meª me le disions
d'un
Le Franc°ais ëcorchë [sic] (Belin e¨ dit., "ñðæ) : ``De nombreuses
dans
s'e¨ tonnent ou esquissent un sourire narquois lorsqu'on
personnes
dit qu'une ponctuation nëgligente, excessive ou omise entra|ª
leur
ne des fautes de syntaxe, la modi¢cation non nëgligeable du
coquille mode© le'', Maurras recti¢ait
``La
:``Un lecteur aux yeux aigus
mon article du jeudi, col. ã,
dans
la ¢n de la note II. `Sembat, disait
a©
Joseph Caillaux, n'a pas de bon "
En question : la grammaire typographique â"
vous inte¨ resserait de le savoir.
/. xy
/. xy
/tga
p.viii-ix.
sens du propos, et, pis, des quiproquos et contresens²'' Ç. ý
me signale la coquille des coquilles

de la note ä de la page pre¨ ce¨ dente)
(suite
au lieu de `Sembat disait :
sens',
Caillaux n'a pas de bon sens'. ý
Joseph
( Jean-Pierre Colignon fait
sens',
que la ponctuation
remarquer
et logique est la suivante :
simple
Sembat disait :``Joseph Caillaux
û
pas de bon sens''. ý Ne¨ cessaire et
n'a
elle n'exige pas le passage
su¤sante,
caracte© re romain au caracte© re
du
et surtout pas le cumul des
italique,
deux.)
Drillon Jacques, ouvrage cite¨ ,
1.
ää. p.
Vëde¨ nina L.G., ouvrage citë,
2.
"áå-"áæ. p.
Catach Nina, û Retour aux
3.
ý,Traverses ãâ, p.ãò-ã".
sources
On sait le soin qu'apportent les diplomates a© la re¨ daction des
û
de traite¨ s² Une virgule mal place¨ e, et c'est une frontie© re
textes
de¨ me¨ nage² Lors des Rencontres de la traduction litte¨ raire
qui
Hubert Nyssen s'est re¨ gale¨ : les nouveaux freudiens
(Arles,"ñðð),
freudiens nouveaux) ``se sont heurte¨ s, dit-il, a© la ponctuation
(les
allemande envoyant queles psychanalystes qui connaissentl'alle-
sont² etc. n'avait pas le meª me sens que les psychanalystes, qui
mand
l'allemand, sont² etc., mais alors pas du tout le meª me
connaissent
ý sens''Ã.
ne croyons surtout pas que la ponctuation n'obe¨ it a© au-
Car
re© gle : û Le caracte© re communicatif de la ponctuation franccune
aise est a © la base de la soi-disant instabilite¨ de la ponctuation,
e par certains linguistes.ô Ils ont remarquë que dans des
constate¨
syntaxiques et se¨ mantiques paralle© les, on n'est jamais
conditions
r de trouver la meª me ponctuation et en ont tire¨ la conclusion
suª
la ponctuation est un phënome© ne qui e¨ chappe a© toute codi-
que
La ponctuation du franc° ais est un moyen linguistique
¢cation.
et mobile, mais non cahotique ni de¨ pendant du simple
souple
ou de la fantaisie individuelle. Si on pose la question de
hasard
(ou du non-emploi) de la ponctuation avec tel ou tel
l'emploi
de la phrase, comme, par exemple :``Faut-il mettre une
membre
apre© s(avant)uncomple¨ ment direct (indirect, circons-
virgule
ö cette question nous semble mal pose¨ e. Il serait e¨ galementanciel)'',
absurde d'interroger quelqu'un sur l'article (de¨ ¢ni, inde¨ -
partitif, ze¨ ro) qui de¨ terminera le mot``table''. La ponctuation
¢ni,
na|ªt des besoins de la situation. Elle obe¨ it aux lois
communicative
et attend ses explorateursÄ. ý
suprasegmentales
cela, c'est bien beau me direz-vous, mais alors, qui doit
Tout
gife¨ rer Aé l'unisson des linguistes, Nina Catach re¨ pond a© sa
le¨
re : û Les compositeurs ont besoin de certitudes. De meª me
manie©
partir du xvii e sie© cle il devient bien di¤cile de re¨ sister aux
qu'a©
et d'avoir son orthographe personnelle, au xviii e sie© cle
normes
entre les auteurs et les imprimeurs, une lutte sourde,
commence,
qui est loin d'eª tre termine¨ e, pour savoir qui a le droit de de¨ ci-
et
de la ponctuation. [²] Deux conceptions s'a¡rontent : pour
der
celle des typographes, la ponctuation n'a a¡aire qu'a© la pre¨ -
l'une,
de l'e¨ crit. Leur conception du texte est ce que j'appellerai
sentation
unilate¨ rale, a© un seul niveau, syntagmatique. Ils sont sourds,
tout le sens pour eux se distribue sur lapage. D'ou© une tendance
et
une de¨ marche fondëe sur la logique, les ``re© gles'' : on met une
a©
ici, un point ici, une majuscule la© . Mais pour ceux dont la
virgule
est le me¨ tier, il n'en va pas de meª me, c'est le sens, l'expres-
parole
, qui est la© a© chaque instant, et qui doit re¨ gler la langue, et le
sivite¨
ô Les grammairiens-philosophes prennent donc la plume
style.
s'expriment vigoureusement, au moins pour trois raisons : proce¨
et
der a© une analyse nëcessaire des rapports nouveaux de l'oral et
l'e¨ crit; se de¨ fendre contre les nouveaux usages qu'on leur impose
de
et qu'ils jugent aberrants; en¢n, donner leurs conseils et leurs
en garde aux meilleurs imprimeurs, qui en sont preneursÅ. ý
mises
maintenant ce qu'en pense un typographe de renom
Voyons
Morison) : û Dans tous les genres durables d'imprimës,
(Stanley
la seule raison d'eª tre de l'imprimeur est de mettre en
âá
En question : la grammaire typographique
valeur non pas son talent, mais celui de l'auteur. ý

Comme certains pourraient ne
1.
conna|ª tre ou se souvenir de
pas
Morison ^ y compris chez
Stanley
professionnels ^ la prudence me
les
û d'enfoncer le clou ý et
commande
rappeler qu'il fut l'auteur de nom-
de
ouvrages sur l'histoire de
breux
de la calligraphie et
l'imprimerie,
la presse quotidienne, conseiller
de
aupre© sdelaMono-
typographique
Corporation, duT|mes et de la
type
University Press, qu'on
Cambridge
doit les polices de caracte© resT|mes,
lui
etc. Bref, tout cela n'est pas
Bembo,
Ce qui, bien entendu, lui avalu,
rien.
lui vaut encore, de nombreux
et
tracteurs qui ne se privent pas de
de¨
traiter û de conservateur con¢rmë
le
les uns et de re¨ volutionnaire
pour
pour les autres ý, e¨ crit
irresponsable
Baudin dans son introduction
Fernand
a© Stanley Morison, Premiers
de la typographie, page áñ*.
principes
Baudin fait en outre
Fernand
que û pour oª ter Stanley
remarquer
du de¨ bat il faudrait refaire
Morison
contemporaine. Ce qui
l'histoire
a© laporte¨ edepersonne(p.áñ).ý
n'est
Je ne mentionne pas le nom de l'e¨ diteur vu
*
l'e¨ dition qu'il en faite a e¨ te¨ mise au pilon.
que
peut-on espe¨ rer une prochaine e¨ dition
Quand
satisfera a© l'esprit du livre Car le texte,
qui
que je sache, est parfaitement au point²
lui,
de¨ cide¨ d'eª tre aimable ^ a© tout le moins je
J'ai
un certain nombre d'e¡orts dans ce sens ^
fais
ne referai donc aucun rapprochement avec
je
Le libe¨ ralisme engendre la de¨ mocratie
2.
et passe irrësistiblement au de¨ -
mocratisme.Quantausocialisme,
ache© ve l'Ýuvre commence¨ eparla
il
mocratie. Jean-Jacques Rousseau
de¨
crit-il pas lui meª me dans une
n'e¨
tresses (Du contrat
desesÝuvresma|ª
mocratie
social,III,"ò)queûlade¨
gëne© re en ochlocratie [gouvernement
de¨
de la populace]. ý Voyons
ce qu'en pense Nicolas
maintenant
un des plus grands pen-
Berdiaev,
russes contemporains, qui,
seurs
a© nombre de nos
contrairement
the¨ oriciens, n'a pas connu
modernes
re¨ volution dans le cadre douillet
la
salon ou dans le tumulte des
d'un
ques, universite¨ s, etc., mais
bibliothe©
dans sa chair : û Le socialisme
bien
pas une invention contempo-
n'est
c'est un principe se¨ culaire qui
raine,
tait de¨ ja© actif dans le monde ancien.
e¨
pourriez lire bien des choses
Vous
a© cet e¨ gard dans le livre
instructives
me semble que tout est dit. Certains ne manqueront sans
Il
pas de trouver ma conclusion un peu courte, de manquer
doute
¢nesse, de nuance(s), etc. Le parrainage e¨ tant se¨ rieux, cela ne
de
toutefois pas me valoir trop de û volëes de bois vert ý²Ã.
devrait
l'avez compris, ce symbole indique que tout ce qui va
Vous
rele© ve du de¨ bat. J'espe© re que la direction de l'Encyclo-
suivre
Universalis ne me tiendra pas rigueur de vulgariser ainsi une
p×dia
ses cre¨ ations en matie© re de ponctuation. L'usage pre¨ vaudra-t-il
de
l'orthographe, le proble© me souleve¨ par laponctuation
Comme
pas innocent. J'entends re¨ gulie© rement parler de de¨ mocrati-
n'est
du me¨ tier. Certains n'ont pas manque¨ de remarquer a© quel
sation
c° a m'agace. Car je le redis pour la e¨ nie© me fois, mes e¨ tudes
point
ne visent pas les amateurs mais bien les professionnels
critiques
la û chose imprime¨ e ý. Les linguistes ne fulminent pas davan-
de
contre les auteurs, mais bien contre les meª mes. C° a m'agace,
tage
il y a belle lurette que la de¨ mocratisation s'est empare¨ e de tous
car
secteurs de la civilisation moderne qui, je le rappelle ^ et je
les
tiendrai aujourd'hui aux quelques commentaires ci-apre© s
m'en
et du Socialisme antiques.
Communisme
y apprendriez que l'antiquite¨
Vous
de¨ ja© une lutte des classes
connaissait
e, les insurrections des mas-
acharne¨
l'avidite¨ et la cupidite¨ des castes
ses,
dantes, la jalousie et l'esprit
posse¨
vengeance des autres. De© s alors,
de
construisait des utopies sociales.
on
Meyer et d'autres ont montre¨
Pelman,
que l'e¨ conomie de la Gre© ce e¨ tait
de¨ veloppe¨ e et plus complexe
plus
nous ne l'avions pense¨ ,quele
que
y existait de¨ ja© , avec toutes
capitalisme
ses contradictions. La lutte des
a e¨ te¨ un phe¨ nome© ne de tous
classes
temps. Les posse¨ dants luttaient
les
les de¨ posse¨ de¨ s. Il y avait la
contre
,lamise© re, et la question du
pauvrete¨
quotidien torturait l'homme.
pain
de la question sociale est
L'origine
ja© dans la vieille male¨ diction biblique
de¨
:``C'est a© la sueur de ton front
tu vas trouver ton pain.'' La
que
conna|ª tcemate¨ rialisme e¨ co-
Bible
Mais c'est au xix e sie© cle
nomique.
le principe socialiste commence
que
se manifester sous sa forme extreª -
a©
[l'auteur fait allusion ici plus
me
rement au communisme].
particulie©
devient de plus en plus dominant,
Il
de¨ termine le style de l'e¨ poque.
il
conomisme de notre sie© cle se fait
L'e¨
On ne saurait y e¨ chapper
totalitaire.
l'ine¨ galite¨ , coll. û Sophia ý, e¨ d.
(De
ge d'Homme, Lausanne [Suisse],
l'Aê
p. "ãñ). ý (Pour ceux qui veu-
"ñæå,
approfondir le sujet, je ne saurailent
trop recommander l'Ýuvre de
auteur.) Les propos tenus par
cet
ois Mitterrand dans sa û Lettre
Franc°
tous les Franc° ais ý du æ avril "ñðð
a©
sont-ils pas le plus bel aveu² :
n'en
Le Franc° ais ne doit pas oublier ^
û
^ qu'une fraction de
notamment
tient au fait que la
son``confort''
est le troisie© me exportateur
France
monde d'armes et que l'Occident
du
toujours moins cher les matie© -
paye
premie© res du tiers monde. Il n'est
res
excessif d'e¨ crirequeles pauvres ¢nan-
pas
lesriches puisque, tous comptes faits,
cent
a constate¨ l'an dernier queles transferts
on
du sud au nord ont dëpassë de
¢nanciers
milliards de dollars les transferts ¢nan-
âò
inverses. Cruelle vëritë : ce sont les
ciers
quinousaident. ý û Marx a bien
pauvres
que le ressort de la plus-value
montrë
la fois tre© s abstrait et tre© ssimple^
^a©
de controª ler la masse des
permet
s qui sont bien mieux entrave¨ s
salarie¨
des cha|ªnes ¢nancie©res que par des
par
mate¨ rielles. Le prole¨ taire de la
cha|ªnes
volution industrielle, tel que l'a de¨ -
re¨
Zola, se trouve souvent dans une
crit
d'abandon pire que celle
situation
l'esclave antique ý, e¨ crit Arnaud-
de
Upinsky dans Comment vous
Aaron
tous la teª te ou la parole coupëe. Le
aurez
et la mort sont les deux poª les de la
calcul
prëface de Marcel Jullian,
politique,
ois-Xavier de Guibert,
Oeil/Franc°
"ññ", p. "ãñ. ( Je vous recom-
Paris,
e¨ galement la lecture des ouvragemande
de cet auteur, qui sont parti-
rement bien documente¨ s quant
culie©
proble© mes qui se posent "
aux
ââ
En question : la grammaire typographique
^re¨ appara|ªta© toutes les e¨ poques critiques de l'histoireÄ.
certaines publications rëcentes sur le me¨ tier.
remarquable de Pelman : Histoiredu

de la note á de la page pre¨ ce¨ dente)
(suite
a© notre pays. Contre-
actuellement
: l'auteur ayant e¨ crit ce
indication
dans l'intention d'e¨ veiller les
livre
il est fortement de¨ conseille¨
consciences,
de le lire juste avant de s'endor-
c'est le meilleur moyen de faire
mir,
cauchemars.) J'aimerais achever
des
note moins tristement. Pour
cette
montrer a© quel point l'histoire
vous
re¨ pe© te, cette anecdote publie¨ epar
se
et Avenir,n‘åá",novembre
Sciences
Monicagate ý me¨ sopotamien
û
cune¨ iformes accusant le gouverneur
(Tablettes
Une tablette en cunëiforme, de¨ couverte
û
en "ñáæ au nord-est de l'Irak,
rëve© le les minutes d'un proce© s
nous
dut faire grand bruit a© son e¨ po-
qui
c'est-a© -dire en"ãòò av. J.-C.
que,
gouverneur de Nuzi,
Kushshiharbe,
cite¨ importante du royaume de
une
est accuse¨ d'avoir eu des
Mitanni,
pour le moins ``inapproprie¨
relations
es''avec une certaine Humerelli.
aurait, en outre, utilise¨ les transports
Il
royaux pour se rendre aupre© s
la© comme ailleurs, le proble© me qui est pose¨ est bien
Car,
de la liberte¨ face a© l'e¨ galite¨ . û Liberte¨ ,Eè galite¨ , Frater-
celui
ý, telle est la devise de la France. La© encore, je laisse la parole
nite¨
auteurs pre¨ cite¨ s.
aux
Dans La perversion mathëmatique, l'Ýil du pouvoir (û le double
û
des nombres ý, Le Rocher, "ñðä, p. "ä a© âá), nous avions
langage
ja© fait le constat que les grands syste© mesmodernesfonctionnent
de¨
les faits a© l'inverse du langage : la majorite¨ n'est qu'une mino-
dans
;l'e¨ galite¨ implique la disparite¨ ; lavolonte¨ ``ge¨ nërale''n'est que
rite¨
d'une partie ; la pre¨ somption d'innocence de l'accuse¨ n'est
celle
mythe ; la repre¨ sentativite¨ , une ¢ction, etc. ô C'est donc
qu'un
me¨ thode que nous continuerons a© mettre en Ýuvre pour
cette
mysti¢er, par exemple, la chime©re triangulaire : Liberte¨ ,Eè galite¨ ,
de¨
. C'est Rousseau qui nous donne la clef de cette chi-
Fraternite¨
re en livrant le vrai sens des deux premiers mots, liberte¨ et
me©
galite¨ . Dans une citation lumineuse de son Contrat social ^ qui
e¨
la bible des jacobins ^, il prouve que, de© slede¨ part, la liberte¨
fut
l'e¨ galitë ne furent que des moyens techniques pour e¨ tablir l'Eè tat
et
-direl'Eè tat qui ne reconna|ªtaucunlienle¨ gitime
totalitaireabsolu,c'est-a©
en dehors de lui. Chaque terme de la phrase suivante est a©
pour comprendre que ^ dans la bouche de Rousseau comme
peser
dans celle de ses disciples ^ la liberte¨ est faite pour de¨ tacher
de tous les liens qu'il a en dehors de l'Eè tat; tandis que
l'homme
galite¨ est destine¨ ea© l'encha|ª ner au seul service de l'Eè tat-souve-
l'e¨
ô La logique de Rousseau est implacable : Si l'on recherche en
rain.
consiste pre¨ cisëment le plus grand bien de tous, qui doit eª tre la ¢n de
quoi
syste© me de le¨ gislation, on trouvera qu'il serëduit a© deux objets principaux,
tout
la liberte¨ et l'ëgalitë. La libertë, parce que toute de¨ pendance particu-
est autant de force oª tëe au corps de l'Eè tat; l'e¨ galite¨, parce que la liberte¨
lie©re
peut subsistersans elle (Ducontratsocial, livre II, chapitre""). Autre-
ne
dit, l'absence de liberte¨ est un manque a© gagner pour l'Eè tat,
ment
l'absence d'e¨ galite¨ rendrait la servitude``inge¨ rable''²Ã. ý
et
me son de cloche chez Nicolas Berdiaev : û Les principes
Meª
de liberte¨ et d'e¨ galite¨ ne cre¨ ent pas de socie¨ te¨ parfaite, ils
abstraits
pas les droits de l'homme. En e¡et, entre la liberte¨ et
n'assurent
galite¨ , il y a non pas une harmonie mais un antagonisme insur-
l'e¨
l'histoire politique et sociale du xix e sie© cle pre¨ -
montable.Toute
le drame de ce con£it entre l'e¨ galite¨ et la liberte¨ .Lereª ve
sente
combinaison harmonieuse de l'une et de l'autre est une
d'une
rationaliste. Les ambitions de la personne et celles de la
utopie
te¨ , la volonte¨ de la liberte¨ et celle de l'e¨ galite¨ sont a© jamais
socie¨
Le libe¨ ralisme abstrait est tout aussi incapable de
inconciliables.
soudre ce proble© me que l'est le socialisme abstrait. Il s'agit de la
re¨
du cercle. Le proble© me n'a pas de solution sur le plan
quadrature
Aé ces accusations, le gouverneur
d'elle.
re¨ pond, dans un akkadien cate¨ -
:``Non, je n'ai pas couche¨
gorique
elle!'' Mais d'autres tablettes
avec
e¨ tat d'autres malversations, de
font
tournements d'impoª ts et d'abus
de¨
biens royaux. Bien qu'elles ne
de
pas de verdict, l'avenir
mentionnent
e¨ te¨ compromis. ý D'ici a© ce
avoir
interdise certaines fouilles²
qu'on
UpinskyArnaud-Aaron, ouvrage
1.
p. "òå. L'auteur fait remarquer
citë,
äæ que û nous devons a© Rousseau
p.
mythologie, a© Robespierre no-
notre
discours politique, et a© Napole¨ on
tre
institutions. ý
nos
âã
En question : la grammaire typographique
"ññð, page áä :
de la cite¨ de Nuzi de malversations.)
positif et rationnel. Il y aura toujours un con£it entre le de¨ sir sans
politique de Kushshiharbe semble

Berdiaev Nicolas, ouvrage cite¨ ,
1.
"áã-"áä. û Sous le prëtendu re© gne
p.
la liberte¨ , nous sommes plus mal
de
que sous le re© gne de la servi-
encore
Nous avions autrefois cinq
tude.
mille tyranneaux, nous avons
cent
un million d'oppresseurs
aujourd'hui
(Marat). ý
Tresmontant Claude, Proble© mes
2.
notre temps, Oeil/Franc° ois-Xavier
de
Guibert, Paris, "ññ", p. áãä-áãå.
de
livre rassemble les chroniques que
Ce
(correspondant de l'Institut)
l'auteur
crites pour LaVoixdu Nord de"ñææ
ae¨
"ññò : û Monsieur Robert De¨ cout,
a©
en chef de LaVoix du Nord,
rëdacteur
demande¨ en "ñææ si j'accepterais
m'a
crire des chroniques re¨ gulie© res sur
d'e¨
sujets de mon choix. [²] Je dois
des
d'abord rendre hommage a© l'au-
tout
de Monsieur Robert De¨ cout,
dace
a ose¨ , qui a pris le risque de pu-
qui
des chroniques portant sur des
blier
de me¨ taphysique, de the¨ o-
questions
d'exëge© se et de philosophie
logie,
sciences. Ce n'est pas ordinaire.
des
dois rendre aussi hommage a© La
Je
du Nord et la remercier pour sa
Voix
sa tole¨ rance et son hospitalite¨
patience,
. Je ne risque pas trop de me
en avanc° ant qu'aucun autre
tromper
de France, ni du matin ni du
journal
n'aurait accepte¨ de publier re¨ gulie©
soir,
rement de pareilles chroniques.
remercie en¢n Monsieur Roger
Je
apre© s Monsieur Robert
Quesnoyqui,
cout, a bien voulu lire et publier
De¨
chroniques sans jamais me de-
ces
de changer un seul mot
mander
En guise d'avant-propos ý, p. ñ). ý
(û
celles et ceux qui penseraient
Pour
ces propos sont exagëre¨ s : û Pour
que
la de¨ mocratie s'arreª te ou commence
moi,
l'inte¨ reª tdel'Eè tat (Charles
a© domicile'',
Pasqua,``Questions
le áå fe¨ vrier "ñðæ).``Somme¨ ''
TF1,
s'expliquer, un an plus tard, par
de
journaliste, il s'en tirera par la
un
habituelle du double
pirouette
: La France est un Eè tat de droit,
langage
tat n'existepas. Mais, l'inte¨
etlaraisond'Eè
reª t commande quelquefois que les re© gles
la vie de¨ mocratique soient suspendues.
de
oui! Etla Constitutionl'a pre¨ vu. Elle
Eh
l'article "å; elle a pre¨ vu l'ëtat de
aprëvu
ge; elle a prëvu l'ëtat d'urgence. Et je
sie©
continuer a© dëcliner (Charles
pourrais
de ve¨ rite¨ '', An-
Pasqua,``L'heure
2, le ñ mars"ñðð) ý, dans
tenne
ouvrage citë,p.ãå.
UpinskyA.-A.,
de la liberte¨ et celui de l'e¨ galite¨ . La soif de l'e¨ galite¨ constituera
¢n
toujours le danger le plus terrible pour la liberte¨ hu-
elle s'e¨ le© vera contre les droits de l'homme et contre ceux
maine,
Dieu. ô Vous autres, libe¨ raux et socialistes positivistes, vous
de
saisissez gue© re tout l'aspect tragique de ce proble© me. La liberte¨
ne
l'e¨ galite¨ sont incompatibles. La libertë est avant tout le droit a© l'ine¨ -
et
L'e¨ galite¨ est avant tout une atteinte a© la liberte¨ et une limitation
galite¨.
de celle-ci. La liberte¨ d'un eª tre vivant, et non d'un point
matique, se re¨ alise par une distinction qualitative, par une
mathe¨
le¨ vation, par le droit d'augmenter les dimensions et la valeur de
e¨
vie. La liberte¨ est fonction du contenu qualitatif de celle-ci.
sa
galite¨ , elle, s'oppose a© toute distinction et a© tout contenu qua-
L'e¨
de lavie, a© tout droit de s'e¨ lever. L'un des esprits politiques
litatifs
plus remarquables et les plus ¢ns du xix e sie© cle,Tocqueville, a
les
te¨ le premier a© reconna|ªtre ce con£it tragique de la liberte¨ et de
e¨
galite¨ et a© sentir les graves dangers inhe¨ rents a© l'esprit d'e¨ galite¨ .
l'e¨
noble philosophe pensait que rien n'e¨ tait plus facile que d'e¨ tablir
Ce
un gouvernement absolu et despotique chez un peuple ou© les
sociales e¨ taient e¨ gales, et il supposait qu'un tel gouvernement
conditions
aurait prive¨ chacun d'entre eux des principales qua-
spropresa© l'homme. Il convient donc, ajoutait-il, de craindre
lite¨
tout le despotisme aux e¨ poques de¨ mocratiques. John
par-dessus
Mill e¨ prouvait aussi cette crainte pleine de dignite¨ devant
Stuart
nivellement, devant cette``sinisation''europe¨ enne ; il s'inquie¨ -
ce
du sort de la personne humaine dans une socie¨ te¨ de¨ mocratique
tait
posse¨ de¨ e par l'esprit d'e¨ galite¨ Ã. ý
a© ClaudeTresmontant, il rappelle que û labiologie nous
Quant
que chaque eª tre vivant, et donc tout eª tre humain, est une
enseigne
,unpoe© me unique, exclusif, irremplac° able. Les amants
singularite¨
se trompent donc pas lorsqu'ils se disent l'un a© l'autre qu'ils
ne
l'un a© l'autre irremplac° ables. Si chaque eª tre humain est une
sont
unique, originale, inou|«e et qui ne sera pas re¨ pe¨ te¨ e,
composition
est absurde de parler d'e¨ galite¨ au sens strict. La notion d'e¨ galite¨
il
un sens pour les triangles que l'on peut superposer. Elle n'a pas
a
sens pour des eª tres humains dont chacun est unique. Cela
de
tout syste© me politique qui viserait a© annihiler ou
condamne
craser ces di¡e¨ rences, ces singularite¨ sÄ.ý
e¨
maintenant me¨ thode. J.-P. Colignon fait remarquer
Parlons
û la fac° on de pre¨ senter clairement les dialogues, les citations,
que
me¨ connue de la plupart des gens, parce que ces notions e¨ le¨ -
est
d'orthographe sont ignore¨ es des manuels scolaires, ge¨ -
mentaires
ralement, et peu connues des enseignantsÅ. ý Malheureusement,
ne¨
res du monde entier, que fait
boursie©
bourse de NewYork Elle de¨ cre© te
la
simplement une petite pause²
tout
les ploutocrates n'auraient
(pourquoi
eux aussi, leur ponctuation!²);
pas,
tout s'arreª te, le temps de remet-
bref,
les compteurs a© ze¨ ro. Souvenezvoustre
lorsque vous e¨ tiez enfant, alors
vous alliez (ou que votre compagnon
que
de jeu allait) perdre : û Ce jeu
assez de jouer a© ce jeu²). C'est moi
ai
chef, donc c'est moi qui de¨ cide des
le
gles, etc. ý Vous pouvez prendre le
re©
me par n'importe quel bout,
proble©
aboutirez en ¢n de compte toujours
vous
au meª me re¨ sultat. C° a fait des
nairesquec°adure²etc°aneva
mille¨
s'arreª ter tout seul!²
pas
Colignon J.-P., û Un point, ce
3.
pas tout ý,Traverses ãâ,p.æâ.
n'est
âä
En question : la grammaire typographique
nous allons le voir, il ne s'agit pas que des notions e¨ le¨ mentaires.
Quand rien ne va plus sur les places
est comple© tement stupide² (ou j'en

Je n'ai pas voulu tronc° onner les
1.
de l'auteur, sa tirade e¨ tant
propos
de Molie© re ou de La Fontaine.
digne
Upinsky fait remarquer (ou-
A.-A.
citë, p. äá) que : û Ni Rousseau
vrage
Napole¨ on ^ les deux poª les fon-
ni
de notre syste© me politique ^
dateurs
pouvaient supporter La Fontaine.
ne
plus, si l'auteur du Loupetl'agneau
De
tenu a© l'e¨ cart de notre enseigne-
est
c'est que, non seulement il
ment,
nonce impitoyablement les e¨ ter-
de¨
tartu¡eries du pouvoir, mais
nelles
qu'il en donne la recette. Les
encore
n'aiment pas eª tre de¨ masque¨ s
tartu¡es
ils savent trop bien que ``c'est
car
a© son de¨ triment que l'on
toujours
de l'ambigu|« te¨ '' (Cardinal de
sort
tout d'abord ce qu'e¨ crit Cl.Tresmontant a© propos de
Voyons
de l'histoire de la philosophie en Franceà :
l'enseignement
Que se passe-t-il en rëalite¨ Onosea© peine l'avouer, tellement
û
burlesque et inepte, mais il le faut bien. Dans les universite¨ s
c'est
France, en re© gle ge¨ nërale, et sauf de tre© s rares exceptions, les
de
qui sont charge¨ s d'enseigner l'histoire de la philoso-
professeurs
commencent par supposer ou a© faire comme si la pense¨ e
phie,
n'existait pas et n'avait jamais existe¨ ;lapense¨ e de l'Inde,
chinoise
meª me, n'existe pas; la pense¨ ehe¨ bra|«que n'existe pas ; la pense¨ e
de
n'existe pas. N'existe que la pense¨ e grecque et latine, a© par-
arabe
du v e sie© cle environ avant notre e© re, et la pense¨ e europe¨ enne
tir
s'ensuit, a© la condition de couper soigneusement l'histoire de
qui
pense¨ e qui va en gros du premier sie© cle de notre e© re a© l'aube du
la e : toute laphilosophie me¨ die¨ vale, juive, arabe et chre¨ tienne.
xviii
ou seize sie© cles d'histoire de la pense¨ e humaine, qu'est-ce
Quinze
cela Bagatelles. ô Parti d'un si bon pied, on ne s'en tient pas
que
.Tout esprit normalement constitue¨ supposera que, si l'on estime
la©
que la pense¨ ehumainesere¨ duit a© la pense¨ e grecque et latine
puis europëenne, pour e¨ tudier correctement cette histoire, encore
et
faut-il commencer par le commencement et suivre les de¨ ve-
de cette histoire, e¨ tape par e¨ tape, comme c'est le cas
loppements
toute histoire e¨ tudie¨ e scienti¢quement, pour comprendre
pour
qui se passe. Eh bien, pas du tout! Vous n'y eª tes pas. Comment
ce
de-t-on On choisit, au hasard de la fourchette, quelque
proce©
que l'on tient en particulie© re estime, en commenc° ant aussi
auteur
par la ¢n. Par exemple, maints professeurs de philosophie
bien
par Heidegger, un philosophe allemand du xx e sie© -
commencent
qui vient de mourir. Et puis apre© s, on e¨ tudiera quelque livre
cle,
Platon, qui vivait au v e sie© cle avant notre e© re. De la© on passera
de
a© Descartes, qui vivait au xvii e sie© cle de notre e© re, a©
volontiers
que ce ne soit au philosophe allemand Emmanuel Kant,
moins
vivait au xviii e ,ouencorea© un autre philosophe allemand,
qui
qui vivait a© la ¢n du xix e . Le principal, c'est qu'on ne
Nietzsche,
pas l'ordre de l'histoire, et surtout, n'oublions pas de sauter
suive
pieds joints de Platon ou d'Aristote a© Descartes : vingt sie© cles de
a©
pe¨ rilleux. ô C'est ainsi que sont forme¨ s en France, en ce qui
saut
l'histoire de laphilosophie, les e¨ tudiants qui se destinent
concerne
devenir professeurs de philosophie. Les re¨ sultats sont dignes de
a©
me¨ thode employe¨ e. Selon les hasards des programmes, ces e¨ tudiants
la
qui vont devenir professeurs, conna|ªtront tel philosophe
non pas tel autre. Par exemple, un philosophe franc° ais illustre,
mais
qui s'appelle Jean-Paul Sartre, se vante de ne jamais avoir e¨ tu-
Aristote, parce que celui-ci, par suite de ces meª mes hasards,
die¨
s'est jamais trouve¨ au programme. ô En ce moment, en France,
ne
les universitës, et en ce qui concerne l'enseignement de l'histoire
dans
de la philosophie, c'est un me¨ lange sui generis d'anarchie et
despotisme. Anarchie, puisque l'e¨ tude de l'histoire de la pense¨
de
e humaine est aborde¨ e n'importe comment, par n'importe quel
et despotisme puisque dans chaque universite¨ , c'est le professeur
bout;
re¨ gnant qui va imposer le philosophe qui lui para|ªtimpor-
: ici, ce sera Marx, Freud, Nietzsche et Heidegger. La© ce sera
tant
Nietzsche, Freud et Marx. A moins que ce ne soit
Heidegger,
âå
En question : la grammaire typographique
Retz). ý
Freud, Marx, Heidegger et Nietzsche. Il y a encore d'autres com-

Je l'ai e¨ crit dans mon rapport
1.
&Typographie, chez l'auteur,
Qualitë
distingue soigneusement le philosophe
je
du the¨ ologien. Ses rëfe¨ rences
sont donc pas obligatoirement les
ne
Que voulez-vous, j'ai un
miennes.
pour les Pe© res de l'Eè glise : û Les
faible
res de l'Eè glise [des premiers sie© cles]
Pe©
nomment ``vrais philosophes''en
se
aux ``sophistes''. Le ``vrai
opposition
ne spe¨ cule pas, ne manipule
philosophe''
pas. Son but n'est ni d'avoir
ni de changer le monde, mais
raison
se transformer lui-meª me par par-
de
a© son propre devenir. ô
ticipation
l'esprit des Pe© res, la``vraie phi-
Dans
rele© ve d'un art d'e¨ clairer,
losophie''
clair''et d'une pratique the¨ -
de``voir
qui prend soin, soigne et
rapeutique
rit ( Jean-Yves Leloup, Introduc-
gue¨
aux ``vrais philosophes'' (Les Pe© res
tion
: un continent oublie¨ de la pensëe
grecs
coll. û La pense¨ eetle
occidentale),
ý, Albin Michel, Paris, "ññð,
sacre¨
ã de couverture). ý Aé sa fac° on,
page
Maritain ("ððá-"ñæâ) ne
Jacques
pas autre chose : û Le mieux que
dit
faire un philosophe, c'est
puisse
la philosophie devant
d'humilier
sagesse des saints. ý
la
Tresmontant Claude, ouvrage
2.
áã.
citë,p.ááa©
Tresmontant Claude, ouvrage
3.
p. áã. Pour prëvenir les û vole¨ es
citë,
bois vert ý de ses colle© gues, l'auteur
de
page áæ : û L'enseignement
prëcise
la philosophie, dans une socie¨ te¨
de
qui respecte la pluralite¨ des
la|«que
spirituelles d'un pays, n'est
familles
que si ceux qui l'enseignent,
possible
eux-meª mes le principe
respectent
scienti¢que et la me¨ -
d'objectivite¨
d'analyse rationnelle qui est
thode
de toutes les autres sciences. Si
celle
n'accepte pas cette mëthode, il
l'on
reste que la subjectivite¨ plus ou
ne
e¡re¨ ne¨ e, le despotisme et
moins
conjugue¨ s [²]. En dehors
l'anarchie
la seule me¨ thode rationnelle et
de
il ne reste que l'arbi-
scienti¢que,
Mais justement, nous disent
traire.
chÝur un grand nombre de nos
en
gues, la philosophie n'est pas
colle©
science. C'est ce qu'ils disent,
une
e¡et, mais la question est de savoir
en
s'il est vrai que l'analyse philo-
ne peut pas acce¨ der a© une
sophique
comparable a© celle des
objectivite¨
possibles.[²]ô Quelques lecteurs auront peut-eª tre
binaisons
que nous exage¨ rions. Mais non. Pour s'en convaincre,
pense¨
su¤t de demander a© feuilleter dans quelque librairie une pre¨ -
il
Histoire de la philosophie en huit tomes. Nous n'en disons
tendue
plus, parce que nous respectons notre plume et que nous lui
pas
les mauvaises fre¨ quentations. Dans cette soi-disant
interdisons
de la philosophie, prenezletomeconsacre¨ au xvii e sie© cle.
Histoire
vous vous frottez les yeux, et vous vous dites : Dëcidë-
D'abord
il faut que je m'ache© te des lunettes. Et puis vous pensez :
ment,
un exemplaire de¨ fectueux. Il doit y manquer quelques cha-
C'est
Apre© sve¨ ri¢cation, il faut vous rendre a© l'e¨ vidence : dans le
pitres.
consacre¨ au xvii e sie© cle de cette pre¨ tendue Histoire dela phi-
tome
qui est en vente dans toute la France et distribue¨ eentre
losophie,
mains des e¨ le© ves, Pascal a e¨ te¨ raye¨ , supprime¨ ,e¨ liminë. Son
les
n'appara|ªtmeª me pas dans la table des matie© res ni a© l'index
nom
noms cite¨ s. De meª me, si vous feuilletez le tome consacre¨ au
des
e sie© cle, vous y trouverez tous les copains et les copains des copains
xx
de celui qui a dirige¨ l'entreprise. Mais il n'y est pas question
des plus grands me¨ taphysiciens de tous les temps et assure¨ -
d'un
du xx e sie© cle, Maurice Blondel. Ni de Jacques Maritain, ni
ment
Gilsonà : eux aussi, ils sont raye¨ s des cadres, interdits
d'Etienne
se¨ jour. Ils n'ont plus droit a© l'existence dans l'enseignement de
de
de la philosophie tel qu'on le comprend aujourd'huiÄ. ý
l'histoire
s avoir fait remarquer que le fond du drame est que l'en-
Apre©
est con¢e¨ a© des litte¨ raires qui n'ont aucune formation
seignement
poursuit : û Ils ne savent meª me pas dans
scienti¢que,Tresmontant
Univers ils vivent. Ils ne connaissent rien de la grande aventure
quel
de la cosmologie au xx e sie© cle, de l'aventure de la physique,
ce qui s'est de¨ couvert en biologie et en biochimie depuis le
de
but de ce sie© cle. Ils ne connaissent rien a© la zoologie, a© la pale¨ -
de¨
a© la neurophysiologie. En re¨ alite¨ , ils ne connaissent rien
ontologie,
rien du re¨ el objectif, c'est-a© -dire le monde, la nature et tout ce
a©
s'y trouve. Leur seule spe¨ cialite¨ , c'est l'histoire de la philosophieÅ.
qui
ý
te¨ spirituel ^ religion, the¨ ologie et me¨ taphysique ^,
ûDucoª
de¨ route est comple© te. Certains s'en re¨ jouiront. Mais n'avons-
la
pas jete¨ le be¨ be¨ avec l'eau du bain En e¡et,Talleyrand ^ ce
nous
de la diplomatie et ce phe¨ nix de la politique qui a surve¨ cu
gënie
tous les rëgimes ^ ne proclamait-il pas, sous la Restauration, a©
a©
mie des sciences morales et politiques, que c'e¨ tait ses e¨ tudes
l'Acade¨
the¨ ologie qui lui avaient e¨ te¨ le plus utile dans sa carrie© re de
de
et de diplomate Et, de la Re¨ volution a© nos jours, de
politique
a© Jean-Marie Tjibaou, combien de re¨ volutionnaires et
Voltaire
novateurs n'ont-ils pas eu l'esprit structure¨ par les je¨ suites, les
de
si toutefois elle accepte le
sciences,
re de l'expe¨ rience. C'est juste-
crite©
ce que la plupart refusent. On
ment
donc que tout le proble© me de
voit
de la philosophie en
l'enseignement
revient a© la question de savoir
France
l'analyse philosophique va comporter
si
ou non un rapport avec la
objective. ý A.-A. Upinsky
rëalite¨
(ouvrage citë, p."äâ) : û [²] lors
ajoute
baccalaurëat de "ñðð, un correcteur
du
de philosophie a dit tout haut
les crite© res de correction ne sont
que
les meª mes qu'il ya dix ans et que
plus
les e¨ le© ves ``le langage ne peut
chez
porter la pense¨ e(A1,leðjuin
plus
aux informations de áò h)''.
"ñðð,
aveu! ý Quel
âæ
En question : la grammaire typographique
oratoriens, les fre© res des e¨ coles chrëtiennes, les pasteurs et les

UpinskyA.-A.,ouvragecitë,p."äá.
2.
Dartan ^ pseudonyme
Jacques
e¨ quipe de âá chercheurs dont
d'une
travaux ont e¨ te¨ coordonne¨ spar
les
Centre international d'e¨ tudes
le
^ e¨ crit le"á janvier"ñåð
bio-sociales
Survivre puis le "ñ septembre
dans
dans Lede¨ ¢europëen(ESF,Paris):
"ñåð
ducation nationale est le pire de
ûL'Eè
maux. Elle est a© la France ce que
nos
mise© re est a© l'Inde : une somme de
la
innombrables, conse¨ quence
maux
petit nombre d'erreurs sociologiques.
d'un
[²] La Sorbonne jette
le marche¨ desmilliersdegarc°ons
sur
de ¢lles gravement de¨ sadapte¨ sau
et
Essayez de raisonner quelqu'un
3.
n'a pas conscience de ce qu'il fait
qui
vous comprendrez. C'est fou ce
et
peut y avoir de prëvenus, etc.,
qu'il
UpinskyA.-A., ouvrage citë,
4.
"á". p.
Platon, La Rëpublique,e¨ ditions
5.
Paris,"ñåå, p. á"ã-á"ä.
Flammarion,
Tout l'art du politique est de``faire
û
(Machiavel). ý ^ û Tout de¨ bat
croire''
passe par le blasphe© me
intellectuel
ý ^ û N'oublions pas, dit
(Voltaire).
que la violence ne vit
Soljenytsine,
seule : elle est intimement asso-
pas
e, par le plus e¨ troit des liens naturelscie¨
au mensonge. Laviolence trouve
seul refuge dans le mensonge, et
son
mensonge est le seul soutien de la
le
homme qui a choisi
violence.Tout
comme moyen doit obli-
laviolence
choisir le mensonge
gatoirement
re© gle. ý
comme
Je rappelle que l'he¨ misphe© re gauche
6.
^ occidental, masculin, yang ^
rëpute¨ pour eª tre celui de l'esprit
est
ge¨ ome¨ trie, alors que l'he¨ misphe© re
de
^ oriental, fe¨ minin, yin ^est
droit
re¨ comme le sie© ge de l'esprit
conside¨
¢nesse. Si les Chinois ont fait
de
distinction depuis fort long-
cette
ils n'en tirent pas le meª me
temps,
: û Toute rëalisation
enseignement
le fruit du contraste de deux
est
``Y|n''et ``Yang'', lequel peut
aspects
tre suggërë en meª me temps dans
eª
domaine du discontinu (temps,
le
minaires! C'est qu'au-dela© de la morale, la the¨ ologie enseigne
se¨
les cate¨ gories immobiles de l'intelligence. ô Nous pour-
faire le meª me genre de constat en biologie, en ge¨ ographie
rions
en histoire, sans oublier les langues anciennes. Seul le machi-
et
mental de l'alge© bre triomphe. Mais l'alge© bre n'est-il pas la
nisme
des perroquetsÃ. ý
science
poursuit : û On nous serine que le niveau des enfants
L'auteur
cesserait d'augmenter. Quel niveau Celui du cerveau gauche
ne
celui du cerveau droit Pour prendre conscience de l'ampleur
ou
trous dans les teª tes, il n'est rien de tel que de mesurer la dimen-
des
des trous dansles programmes. ô Pour peu qu'onveuille bien s'en
sion
la peine, on constate que ce sont les disciplines de base
donner
qui ne sont pas ^ ou qui sont a© peine ^ enseigne¨ es jusqu'au
clefs
at : la grammaire, la rhe¨ torique, l'e¨ loquence, la dialec-
baccalaure¨
l'astronomie, la ge¨ ome¨ trie, l'arithme¨ tique, qui ont e¨ te¨ passetique,
es a© latrappe!Lelatin,legrecetl'histoiresonta© la de¨ riveÄ! ý
cela, bien entendu, a sa raison d'eª tre. Maintenant, a¤rmer
Tout
que tous les acteurs de cette come¨ die en sont conscients, je
ponds cate¨ goriquement : non! Ce qui n'est pas fait pour rassurerÅ
re¨
: û Tocqueville a magistralement bien de¨ crit cette nëcessite¨
^ pour la de¨ mocratie ^ de ne pas laisser au hasard le
politique
veloppement des intelligences. L'e¨ tude de la litte¨ rature grec-
de¨
et latine, dit-il, est la plus utile a© la compre¨ hension de la de¨ -
que
mais elle est nuisible au bon fonctionnement de ses
mocratie,
e¨ conomiques, sociaux et politiques. Autrement dit, en
rouages
mocratie il faut beaucoup de travailleurs industrieux et peu de
de¨
Si l'on s'obstinait a© enseigner a© tous les belles-lettres,
cerveaux.
on aurait des citoyens tre© s polis et tre© s dangereux; car l'ëtat social et
dit-il,
leur donnant, tous les jours, des besoins que l'e¨ ducation ne leur
politique
jamais a© satisfaire, ils troubleraient l'Eè tat, au nom des Grecs et
apprendrait
Romains, au lieu de le fe¨ conder par leur industrie.ô Il est e¨ vident que,
des
les sociëte¨ sdëmocratiques, l'inte¨reª t des individus, aussi bien que la
dans
rete¨ del'Eè tat, exige [sic] quel'e¨ ducation duplusgrand nombre soit scienti¢que,
suª
commerciale et industrielle plutoª tquelittëraire (deTocqueville
l'e¨ tude de la litte¨ rature grecque et latine est particulie©
Alexis,``Pourquoi
rement utile dans les socie¨ te¨ sde¨ mocratiques'', Dela Dëmo-
en Ame¨rique, Garnier-Flammarion, Paris, "ñð", p. æñ a© ð")Æ. ý
cratie
exage© re Pas le moins du monde.Voyons par
Tocqueville
ce qu'e¨ crit Platon dans La Rëpublique. Apre© s avoir distinguë
exemple
deux types de mensonge : le vrai mensonge, celui du peuple
doit eª tre re¨ prime¨ ,etlenoble mensonge, celui du pouvoir ^ aux
qui
des philosophes ^ qui doit eª tre encourage¨ ,ile¨ crit : û Il y a
mains
que nos gouvernants soient oblige¨ s d'user largement de
chance
et de tromperies pour le bien [sic] des gouverne¨ sÇ.ý
mensonges
nos jours, on ne peut plus ouvrir un ouvrage sur l'art, la
De
la pe¨ dagogie², ou© il n'est question de cerveau droit et
typographie,
musique) et dans le domaine
nombres,
du continu (espace, gëomëtrie,
Le ``Y|n-Yang''n'est pas
architecture).
opposition absolue et irre¨ ductible :
une
une intercommunication rythmique
c'est
deux modes rivaux mais complëmen-
de
qui alternativement posse© dent,
taires,
surl'autre, la prioritë [c'est moi qui
l'un
(PetrusTalemarianus,
souligne]
l'architecture naturelle²,e¨ dite¨ par
De
Rouhier, libraire, aux
Alexandre
ditionsVe¨ ga, Paris,"ñãñ, page áð). ý
e¨
âð
En question : la grammaire typographique
UpinskyA.-A.,ouvragecitë,p."äã.
1.
prëcise que l'auteur est, entre au-
Je
tres, professeur de mathe¨ matiques.
monde qu'ils devront servir. ý
irresponsables dans les tribunaux.
de cerveau gaucheÈ. Pour rester dans notre sujet, voyons ce qu'e¨ crit

UpinskyA.-A., ouvragecitë,p.á"á.
1.
Suis-je ``de droite''ou ``de gauche''
û
Berdiaev. Cette question
demande
resse que ceux qui conside© rent
n'inte¨
la surface de la vie et qui
seulement
voient pas la dimension pro-
n'en
On ne se porte ``a© droite''ou
fonde.
gauche''que si l'on se de¨ place a© la
``a©
mouvement d'e¨ le¨ vation
surface.Tout
ou d'approfondissement ne peut
tre ni ``de droite'' ni ``de gauche''.
eª
mouvement vers la surface et en
Ce
le refus des profondeurs, a
surface,
ja© conduit les peuples a© des dissen-
de¨
sanglantes et a© des catastrophes
sions
pouvantables. Je voudrais que com-
e¨
aª t un mouvement vers ce qui
menc°
e¨ leve¨ et profond. Aussi ne suis-je
est
``de droite'' ni ``de gauche'', d'aucune
ni
fac° on. On ne saurait fourrer
ide¨ es dans ces cate¨ gories aussi
mes
qu'impropres. La se¨ paration
vieilles
l'opposition entre gens``de droite''
et
gens ``de gauche''ne font qu'exa-
et
les discordes de l'humanite¨
cerber
en£ammer ses haines. Il faut cher-
et
lave¨ rite¨ et la justice, il faut cherchecher
Dieu, et non pas les inte¨ reª ts de
droite'' ni de ``la gauche''. La ve¨ -
``la
ignore ces cate¨ gories, elle ne se
rite¨
pas au service des mauvais instincts
met
que celles-ci de¨ cha|ª nent (N.
ouvrage citë, p áãò-áã"). ý
Berdiaev,
de la stupiditë de cette
(Conscients
certains politiques veulent
opposition,
û mettre la balle au centre ý. Je
deux remarques : 1‘ dans notre
ferai
ce centre s'appelle traditionnel-
pays,
le marais ; 2‘ il y a û centre ý
lement
centre.) De nos jours, on parle
et
de û lecture rapide ý, de
beaucoup
lectures partielles d'e¨ cre¨ mage ou
û
recherche ý, car, la© encore, le but
de
, ce n'est pas que les gens
recherche¨
ce qu'ils lisent, mais
comprennent
qu'ils ache© tent et consomment.
bien
n'est que de voir ce qui se passe
(Il
les livres scolaires : je sais que
avec
vivons dans un monde ou© tout
nous
tre© s vite, mais certainement pas
va
point d'en refaire une nouvelle
au
dition chaque anne¨ e. Questionnez
e¨
parents et les e¨ le© ves qui cherchent
les
revendre les livres de classe d'une
a©
e sur l'autre. Apre© sonseplaint
anne¨
l'e¨ ducation couª te cher.) En fait,
que
est mis en Ýuvre pour que les
tout
vivent a© la pe¨ riphe¨ riedeleur
gens
tre, pour qu'ils n'approfondissent
eª
Georges Clemenceau l'avait
pas²
ja© remarque¨ :ûIlyadesgensqui
de¨
tout mais qui ne comprennent
savent
Upinsky : û Le langage nominaliste ^ de gauche ^ est
A.-A.
de la ge¨ ome¨ trie, de la me¨ canique, de la technique, de la
celui
de la dialectique, du formalisme, de la complexite¨ croissante,
raison,
de la re¨ alisation, du mouvement, de l'avoir et du discours fort.
langage re¨ aliste ^ de droite ^ est celui du langage naturel, de la
Le
de l'e¨ loquence, de la sensibilite¨ , de la complexite¨ descendante,
vie,
l'invention, de la permanence, de la poe¨ sie de l'eª tre et du discours
de
vrai. ô C'est dans cette perspective d'opposition du naturel et
l'arti¢ciel qu'il faut comprendre le paradoxe lance¨ par Jacques
de
a© ``L'Heure deVe¨ rite¨ '', le áâ janvier "ññò :``La nature est a©
Delors,
mais l'homme est a© gauche.''Attention, casse-cou!Ã. ý
droite
fait, cette distinction entre cerveau gauche et cerveau droit est
En
en Occident depuis fort longtemps, enseigne¨ e et utilise¨ e,
connue
en Chine, dans le monde de laTradition : celui des com-
comme
et autres baª tisseurs de cathe¨ drales, par exemple. Mais il
pagnons
une autre distinction non moins importante, qui explique bien
est
comportements. Je redonne la parole a© ClaudeTresmontant.
des
s avoir rappele¨ que û la liberte¨ , c'est la ma|ªtrise du com-
Apre©
ý (D r Paul Chauchard),Tresmontant pre¨ cise qu'on peut
portement
la liberte¨ humaine si l'on ne prend en considëration que les
nier
programmations de la vieille humanite¨ qui sont inscrites
vieilles
notre pale¨ ocortex Ä. Maintenant, lorsque l'homme prend
dans
de ces tre© s vieilles programmations et en choisit librement
conscience
de nouvelles ^ c'est cela la mutation e¨ vange¨ lique ^, alors il
oit ou© se situe la possibilite¨ de la liberte¨ humaine : û Les travaux
aperc°
deT|nbergen, deVon Frisch sur les abeilles, de Konrad Lo-
de Eibl-Eibesfeldt, de Wolfgang W|cker, de Madame
renz,
qui travaille sur les singes supërieurs, et de bien
Lawich-Goodall
que nous ne pouvons nommer ici [²] nous e¨ clairent sur
d'autres
qui, en l'Homme, est encore animal. Ce sont surtout les com-
ce
sociaux, gre¨ gaires, politiques qui rec° oivent une
portements
re saisissante par ces de¨ couvertes. Le syste© me des castes, la
lumie©
rarchie, les comportements de soumission ou de domination,
hie¨
courtisanerie, la tyrannie, la de¨ fense du territoire, l'agression,
la
sens de la proprie¨ te¨ , la caisse d'e¨ pargne, les rituels amoureux,
le
trouverez tout cela dans les socie¨ te¨ s animales e¨ tudie¨ es par les
vous
ý. En fait, vivant a© cette pe¨ riphe¨ -
rien
ils vont de û rayons en rayons ý,
rie,
ilsprennentunpeudececi,unpeu
cela², puis ils brassent, essaient
de
bien que mal d'en faire la synthe©
tant
se, etc. :
fait l'authentique chercheur : il
Que
un rayon et poursuit sa queª te
prend
relaª che jusqu'a© ce qu'il arrive au
sans
Arrive¨ a© ce centre, il conna|ª t
centre.
principe de tous les rayons. Libre a©
le
d'en e¨ tudier un plus particulie© re-
lui
(cette fois avec un ¢l directeur,
ment
¢l d'Ariane si vous voulez : ce peut
le
tre n'importe quel mode© le ^ asce© se
eª
expe¨ rimentation scienti-
spirituelle,
ou de poursuivre son chemin.
¢que²),
Car ce premier centre n'est pas
but ultime du voyage. Il doit cheminer
le
ainsi, sans ¢n, de centres en
puis de rayons en centres.
rayons,
ceci n'est qu'une image bien
Tout
C'est le cas, par exemple, d'Henri
2.
et de bien d'autres.
Laborit
Tresmontant Claude, ouvrage
3.
p. ñå-ñæ. û Ce qui est anthropo-
citë,
chez l'homme, existe donc
phagie
chez la mante ý, se demande
aussi
âñ
En question : la grammaire typographique
savants cite¨ sÅ.ý
suª r, mais²
avec humour Jean Henri Fabre.

Ce que toutes les traditions de
1.
symbolisent par l'habit
l'humanite¨
peau² : saint Jean Baptiste, dont
de
Christ dira qu'il est le plus grand
le
hommes ne¨ s de la femme (Ancien
des
ne portait-il pas un veª -
Testament)
fait û de poils de chameau ý
tement
â,ã) ý, û d'une peau de chameau ý
(Mt
",å) Mais, au fait, que vient
(Mc
ici le chameau Que signi¢e-
faire
Ce chameau qu'on retrouve
t-il²
ment dans cette parabole du
prëcise¨
Prenons la femme, par exemple.
2.
comme l'homme, elle est libre.
Tout
n'empeª che qu'elle saigne tous les
Il
(Dans ce domaine, la© aussi, il
mois.
a des femmes qui sont plus e¨ gales
y
d'autres.) que
Les hommes ne sont plus alors
3.
sdepeauxdebeª tes : ils reveª -
habille¨
un habit de lumie© re, un habit de
tent
(NouveauTestament). Mais
noces²
que la chose soit rendue possible,
pour
il a fallu l'e¨ ponge. C'est que la
re bestiole que vit le Christ
dernie©
avant de ressusciter, est capa-
mourant
de bien des exploits. Chameaueble
ponge² L'homme nouveau n'a
la meª me me© re : s'adressant au
plus
qu'il aimait (l'apoª tre Jean),
disciple
de laV|erge, le Christ dira sur
parlant
croix : û Voici ta me©re ( Jn"ñ,áæ) ý.
la
nos jours, combien comprennent
De
symboles Ce n'est pourtant
ces
autre langage, qui a ses re© gles,
qu'un
syntaxe, sa ponctuation, etc.
sa
Cetaspectcycliquesertd'ailleurs
4.
nommer de nombreux e¨ tats patho-
a©
nie (folie alterne,
logiques:cyclophre¨
cyclothymie, cyclo|«die²
circulaire),
û C'est de la merde! ý s'est e¨ crie¨
5.
participant a© l'Assemble¨ egëne¨ -
un
de l'Arci (Association romande
rale
correcteurs d'imprimerie), en
des
dernier, a© Estavayer-le-Lac.
avril
parlait de la re¨ forme de l'orthogra-
Il
du franc° ais [²]. ô Au-dela© de
phe
re¨ actions e¨ pidermiques, il faut
telles
constater que toutes les tentativesdere¨
bien
former l'orthographe se sont
es a© l'opposition de conservateurs
heurte¨
acharne¨ s. Mais si l'on examine
ment, a© froid pourrait-on dire,
pose¨
recti¢cations propose¨ es, on
les
qu'une ¢n de non-recevoir
constate
aussi absurde qu'une approbation
est
fait, tout le proble© me consiste a© savoir dans quelles proportions,
En
a© quelle fre¨ quence, etc., l'homme est informe¨ ^je
dire se laisse informer ^ par son pale¨ ocortex, c'est-a© -dire
devrais
les vieilles programmations de la vieille humanite¨ Ã. C'est a©
par
que se rapporte le temps cycliqueÄ : aª ge d'or, aª ge d'argent²
elles
nouvelle humanite¨ , elle ^ celle qui a choisi lavoie de la liberte¨
La
non de la nëcessite¨ ^, vit dans un temps oriente¨ .Danslesreligions
et
du Livre, ce dernier a pour nom : histoireÅ.
l'intelligence est orientëe, la beª tise, elle, est cycliqueÆ. Posez
Si
question embarrassante a© certains scienti¢ques, par exemple.
une
ne vous re¨ pondront pas qu'ils ne savent pas ^ mon dieu! ce
Ils
pas moi qui leur reprocherait de ne pas tout conna|ªtre ^ ils
n'est
diront : û C'est cyclique² C'est normal, c'est cyclique. ý
vous
toutes ces notions de : liberte¨ -e¨ galite¨ ; gauche-droite ;
Bref,
misphe© re gauche-he¨ misphe© re droit; ne¨ ocortex-pale¨ ocortex²
he¨
retrouvent partout. Ce sont elles qui de¨ cha|ª nent et alimentent
se
passions chaque fois qu'il est question de re¨ forme, par exemple
les
: Ne faut-il pas diviser pour mieux re¨ gnerÇ!
de clore ce de¨ bat, j'aimerais illustrer ces questions de
Avant
re© gles, re© glements², de liberte¨ ,e¨ galite¨ , etc., par un exemple
lois,
ne peut plus actuel : ce £e¨ au moderne qu'est le tabacÈ.
on
encore, nous sommes en pre¨ sence de deux camps : celui des
La©
et celui des non-fumeurs; et personne pour arbitrer, car,
fumeurs
nous leurrons pas, les moyens mis en Ýuvre par les autorite¨ s
ne
combattre ce £e¨ au rele© vent non seulement de l'abstraction,
pour
sont parfaitement inutiles et particulie© rement hypocrites : on
mais
ate et inte¨ grale, e¨ crit R. Chatelain
be¨
û Orthographe : une analyse
dans
par point ý, LeGutenberg,n‘"æ,
point
aouª t"ññæ).ýLa© , voyez-vous, nous
áð
la parfaite illustration de tout
avons
qui a e¨ te¨ e¨ voque¨ au cours de ce
ce
bat.Voyez le dessin de la page áå.
de¨
fois que certains individus
Chaque
c'est toujours la meª me
s'expriment,
: s'agit-il d'un pet ou
interrogation
rot Pour une fois, nous avons
d'un
la chance, l'origine ne fait aucun
de
Les deux attitudes ci-dessus,
doute.
a© la dernie© re tentative de re¨ for-
face
de l'orthographe, se retrouvent
me
toutes circonstances. Ici, nous
en
tout d'abord a¡aire a© un troudu-cul
avons
(Lexis)^c'estlecasdeledire
(un participant ), puis a© une personne
^
normalement constitue¨ e, res-
du travail des autres (R.
pectueuse
Car on peut ne pas eª tre
Chatelain).
avec toutes les conclusions
d'accord
Nina Catach et de son e¨ quipe, et
de
pas moins reconna|ªtre la valeur
n'en
travail rëalise¨ . Le mot merde e¨ tant
du
utilise¨ par les professionnels de
fort
û chose imprime¨ e ý : û En France,
la
produit ðò a© ðä % de merde ý²,
on
a© dire certains ^ devons-nous
aiment
qu'il y a ðò a© ðä% de
comprendre
dans la profession, car cette
merdeux
vient bien de quelque part ^
merde
tirade de Rabelais ^ ce û forge-
cette
de la phrase ý qui a donne¨ a© notre
ron
plus de soixante mots nou-
langue
qu'il a cre¨ e¨ sa© partir du latin
veaux,
du grec anciens qu'il parlait cou-
et
(catastrophe, e¨ quilate¨ ral,
ramment
sympathie, cannibale,
cahin-caha,
titanique, perpendiculaire,
paragraphe,
encyclope¨ die, the© me, sarcasme,
misanthrope, paroxysme,
mythologie,
etc.) ^ pour qu'ils renouvellent
vocabulaire : û Appelez-vous
leur
foire, caca, crottes, merde, ¢ente,
ceci
jection, matie© re fe¨ cale, excre¨ ment,
de¨
laisse, chiure, fume¨ e, e¨ tron,
repaire,
se© che ou crottes de bique ý
merdaille
la ¢n du Quart Livre, Rabelais em-
Aé
ces quinze termes pour de¨ signeploie
les excre¨ ments, a© ceci pre© squ'il
la scatologie en tant qu'eschatologie.
utilise
Mais cela sort du cadre de
Ici, je n'analyse que les aspects
6.
peuvent aider a© comprendre
qui
point de vue sur la re¨ forme
mon
la grammaire typographique.
de
ãò
En question : la grammaire typographique
NouveauTestament (Mt "ñ,áã).
ne peut a© la fois produire et gue¨ rir (meª me chose avec les armes).
La mëte¨ o, elle, a ses cyclones, etc.
mon e¨ tude.

Dans une e¨ mission te¨ le¨ vise¨ etraitant
1.
de ce £e¨ au, un se¨ nateur-maire,
entendu fumeur lui aussi, s'est
bien
crie¨ : û Si c° a continue comme c° a,
e¨
t on ne pourra meª me plus pe¨ -
bientoª
ý Et nous retrouvons une nou-
ter²
fois notre dessin de la page áå
velle
le vocabulaire de nos amis du livre.
et
point de vue ^ c'est le cas de le
Ce
^ marque tous les esprits, pas
dire
celui des ouvriers du livre
seulement
des politiques. Souvenez-vous de
et
û scienti¢ques ý qui ont explique¨ ,
ces
rire, que les pets des mammi-
sans
res e¨ taient responsables des trous
fe©
la couche d'ozone. Il est vrai
dans
l'e¨ poque des dinosaures² cela
qu'a©
eª tre quelque chose. Ce qui,
devait
son humour habituel, a fait dire
avec
Pierre Desproges :ûComment
a©
que pareilles bestioles,
voulez-vous
pouvaient mesurer jusqu'a© qua-
qui
me© tres de long, puissent s'entendrrante
pe¨ ter. ý N'est-ce pas la meª me
Ici, L. (ne cherchez pas, c'est une
2.
cane) est l'initiale de û le¨ gislateur ý,
me¨
û le¨ gion ý, etc. Ceux qui lisent la
de
dans le texte et non dans les
Bible
Bien entendu, la© comme ailleurs,
3.
existe des exceptions : on peut tre© s
il
fumer une cigarette ou prendre
bien
verre d'alcool sans pour cela eª tre
un
C'est que û la loi ne donne pas les
4.
mes droits aux pauvres qu'aux
meª
ý, e¨ crivait de¨ ja© Plaute (poe© te
riches
latin) au iii e sie© cle avant
comique
chaque partie commence tout d'abord par invoquer la
Bref,
. Je ne vais pas rappeler ici les arguments utilise¨ spar
liberte¨
deux camps, vous les connaissez aussi bien que moi. Dans les
les
ces deux liberte¨ s entrent en con£it. C'est alors qu'intervient
faits,
galitë : fumer ne rele© ve plus de la seule liberte¨ mais du droitÃ.
l'e¨
de cette nouvelle donne, L.Ä entre alors en sce© ne. Et si on
Fort
une petiteloi pour calmer les esprits et pour montrer qu'on
faisait
resse au proble© me, qu'on s'en occupe!²
s'inte¨
qu'est-ce qu'un fumeur De nos jours, dans la majorite¨
Or,
cas, c'est un malade, un drogue¨ Å.
des
qu'un drogue¨ C'est un individu qui ne peut pas se
Qu'est-ce
de quelque chose. Cette chose, ce peut eª tre le tabac, l'alcool,
passer
cannabis, l'hëro|« ne, le cafe¨ ,etc.Enunmot,toutcequipeutrendre
le
un individu de¨ pendant² Il n'y a ici, ni jugement, ni morale.
ce fait est scienti¢quement e¨ tabli et reconnu. Point.
Aujourd'hui,
pour laquelle je ne vois pas tre© s bien ce que vient faire
Raison
loi ici. Si on commence a© pondre une loi pour chacune des maladies²,
la
les tribunaux ne vont plus eª tre seulement û engorge¨ sý.
solution n'e¨ tant apportëe, on fait tout d'abord appel
Aucune
la tole¨ rance.Latole¨ rance ayant, elle aussi, ses limites, viennent
a©
les insultes² Exemple : la publicite¨ reproduite en margeÆ.
alors
l'insulte est remarquablement subtile. Il ne s'agit plus d'un pet,
Ici,
d'une sorte de rot que je quali¢erai de û ce¨ re¨ bral ý. Car ce ne
mais
pas seulement les non-fumeurs qui sont vise¨ s par cette publi-
sont
,ge¨ ne¨ ralement imprime¨ ea© plein papier dans nos magazines,
cite¨
L. e¨ galement.
mais
reconnais volontiers la bonne foi de certains gros fumeurs.
Je
est vrai que parfois ils demandent meª me l'autorisation de fumer.
Il
cela, il faut des circonstances exceptionnelles comme, par
Pour
: un monsieur bien sous tous rapports qui rencontre une
exemple
pour la premie© re fois, etc. L'expërience prouve que la nature
dame
bien vite le dessus ; ses droits, diraient certainsÇ.
reprend
Un contemporain, ex-garde
J.-C.
Sceaux, l'exprimera a© sa fac° on :
des
La loi est une grosse toile d'araigne¨
û
e, qui n'est pas faite pour les
mouches, qui passent au
grosses
mais pour les petites, qui s'y
travers,
ý Franc° ois Mitterrand, lui,
collent.
de û la force injuste de la loi ý.
parlera
Lors d'une re¨ union qui dura la
5.
e, l'animateur nous demanda
matine¨
nous souhaitions faire une pause
si
permettre ^ entre autres ^ aux
pour
de fumer, mais que, si nous
fumeurs
souhaitions pas la faire, il serait
ne
ne¨ reux de la part des non-fumeurs
ge¨
permettre aux fumeurs de û gril-
de
ý, ne serait-ce qu'une cigarette.
ler
entendu ^ vous l'avez compris
Bien
l'animateur e¨ tait fumeur. Bref, ils
^
furent que deux a© vouloir fumer.
ne
et cela jusqu'a© la ¢n de la re¨ u-
fumer,
Les non-fumeurs n'ont rien
nion.
ils ont tout simplement e¨ change¨
dit,
sourire² Car il faut bien le com-
un
un drogue¨ ne se drogue pas
prendre,
plaisir. Il ne cherche pas davan-
par
a© enquiquiner² ses voisins. Il
tage
tout simplement un besoin.
satisfait
plupart du temps, les fumeurs ne
La
rendent meª me plus compte qu'ils
se
La seule chose dont ils se rendent
fument.
compte, c'est qu'ils ne fument
lorsque leur organisme rëclame
plus
duª de fac° on impe¨ rieuse. Les ser-
son
ne sert a© rien d'autre qu'a© les
monner
encore plus agressifs², plus
rendre
aussi. La seule chose que
malheureux
puisse faire, c'est de les amener
l'on
au sevrage. Raison
progressivement
laquelle, la loi!² Comme l'a
pour
remarquer Abraham Lincoln
fait
sie© cle dernier : û L'Eè tatn'apasa© se
au
ler de ce que les citoyens peuvent
meª
eux-meª mes. ý
faire
En question : la grammaire typographique ã"
chose chez nombre d'humains!
commentaires me comprendront.
drogue¨ ou de¨ pendant.
fut donc donne¨ e, elle
L'autorisation
demande¨ e si gentiment. Puis, pra-
fut
tiquement tout le groupe s'est mis a©

Comme le fait remarquer fort
1.
ClaudeTresmontant
justement
citë, page ñá) : û Il n'est pas
(ouvrage
cessaire d'eª tre monothe¨ iste pour
ne¨
que ce ne sont pas les goinfres
observer
ni les buveurs qui ont de¨ couvert
Relativite¨ et que pour rëussir une
la
quelconque, scienti¢que, ar-
Ýuvre
ou meª me une performance
tistique
tique, certaines conditions sont
athle¨
Il y a peu, les me¨ dias nous ont fait
2.
du cas d'une jeune e¨ tudiante
part
architecture qui a duª quitter son
en
cole pour des ennuis de sante¨ dus
e¨
tabagisme, aucun responsable de
au
ducation nationale n'ayant exige¨
l'Eè
ses petits camarades fumeurs
de
cessent de fumer pendant les
qu'ils
et cela malgrë la loi : û Mais
cours,
et la liberte¨ alors! Si c° a la geª ne,
en¢n,
n'a qu'a© partir² ý Fait sans prëce¨
elle
dent, la justice condamnera l'e¨ cole
luiverser des dommages et inte¨ reª ts.
a©
elle ne fera pas le me¨ tier dont
Mais
reª vait. Quant a© son avenir² J'ai
elle
peur qu'elle ne doive s'exiler
bien
Cette maxime n'est pas nouvelle.
3.
se trouve dans la Bible depuis
Elle
longtemps. Aé cette e¨ poque,
bien
ja© , on n'indiquait pas ses sources.
de¨
Car soyons se¨ rieux. De nos jours,
4.
politiques doivent tenir compte
les
rendre des comptes :
et
a© la justice (ce ne sont pas les a¡ai-
^
qui manquent);
res
auxmëdias (qui ne se privent pas
^
re¨ ve¨ ler au grand jourexactions,
de
turpitudes²);
auxe¨ lecteurs (sondages²), etc.
^
ois Mitterrand y ajoutait meª me
Franc°
savant : û Le politique doit se faire
le
modeste devant le sa-
aujourd'hui
[²] Demain ressemblera de
vant.
en moins a© hier parce que
moins
assistons a© un transfert des centres
nous
de de¨ cision du domaine poli-
au domaine scienti¢que, dont
tique
ne nous dit qu'il nous ouvre les
rien
du paradis (Fr. Mitterrand,
portes
d'ouverture de la confe¨ -
``Discours
des laure¨ ats du prix Nobel'',
rence
lyse¨ e, lundi "ð fe¨ vrier "ñðð). ý
Eè
le ¢t remarquer le ge¨ ne¨ ral
Comme
Gaulle :ûCommentvoulez-
de
gouverner un pays qui a plus
vous
trois cents sortes de camenbert. ý
de
ou© tout cela conduit-il Aé ce que les malades,
Maintenant,
drogue¨ s², imposent leurs dëpendances. Dans les faits,
les
des non-fumeurs est progressivement infe¨ ode¨ ea© celle
l'existence
fumeurs.Tout ce qui est pathologie impose sa loi a© ce qui est
des
On nivelle par le bas², un peu plus chaque jourÃ. J'exage© re,
sain.
diront certains Pas le moins du monde Ä!
me
tout a e¨ te¨ pre¨ vu dans le texte fondateur de nos institutions.
Pourtant,
Par exemple, que dit l'article å de la Dëclaration des droits
des droits de l'homme et du citoyen
Dëclaration
áã juin "æñâ
du
å. ^ La liberte¨ est le pouvoir qui appartient a©
Article
de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d'autrui :
l'homme
a pour principe la nature ; pour re© gle la justice ; pour
elle
la loi; sa limite morale est dans cette maxime :
sauvegarde
Ne fais pas a© un autre ce que tu ne veux pas qu'il te soit fait Å.
n'y a pas a© dire, on a fait du chemin depuis. Mais pas force¨ -
Il
dans le bon sens!²
ment
faire deux remarques aux personnes qui s'imaginent
J'aimerais
qu'elles gouvernent ce paysÆ : û Dans l'ancien syste© me, la
encore
te¨ est essentiellement gouvernëe par des hommes ; dans le
socie¨
elle n'est plus gouvernëe que par des principes ý, dira
nouveau,
Saint-Simon.
rement : Appliquez et faites appliquer l'esprit de l'ar-
Premie©
å de la De¨ claration des droits de l'homme et du citoyen,etcesont
ticle
milliers de lois qui deviennent inutiles.
des
mement:Le politique qui, le premier, comprendra que
Deuxie©
principes abstraits de liberte¨ et d'e¨ galite¨ sont a© jamais inconci-
les
qu'ils ne cre¨ ent pas de socie¨ te¨ parfaite et n'assurent pas les
liables,
de l'homme; le politique qui, le premier, substituera le mot
droits
Ce pays est ingouvernable² ý On
û
reprochera de dire haut et fort
lui
que d'autres pensent et/ou disent
ce
bas. (Aé l'avenir, ses experts en
tout
seraient inspire¨ s
communication
le faire s'exprimer en û paraboles ý
de
son illustre prëde¨ cesseur. Le
comme
que ceux a© qui elles sont des-
temps
es les de¨ codent, cela permet de
tine¨
mettre a© l'abri² ou de faire face.)
se
û Eè galite¨ :Qualite¨ de choses ou
5.
personnes e¨ gales. ö Eè gal(e) :
de
dit de ce qui ne prësente aucune
Se
rence de quantitë, de dimension,
di¡e¨
valeur. [²] Se dit de ce qui s'applique
de
a© tout le monde dans les meª -
conditions, de ce qui o¡re les
mes
mes chances a© tous. [²] Se dit de
meª
meª me condition. ö Eè quite¨ :
la
qui consiste a© attribuer a©
Qualite¨
ce a© quoi il a droit naturellement.
chacun
[²] Jeu ëquitable, jeu ou© les
engagëes sont proportionnelles
sommes
aux probabilite¨ s(Lexis). ý En
la di¡e¨ rence tient a© peu de choses.
fait,
Aé ceci pre© squelaliberte¨ nivelle,
que l'ëquitë tient compte des
alors
rences, respecte la personne.
di¡e¨
comme lorsque deux droites
C'est
d'eª tre paralle© les. Au de¨ but,
cessent
cartnesevoitpas,maisplusloin,
l'e¨
C'est la meª me chose avec le lan-
oui.
Ainsi, par exemple, la controversgage.
du Filioque qui provoqua de¨ ¢-
le schisme des Eè glises
nitivement
tiennes ("òäã), et qui continue
chre¨
diviser catholiques et orthodoxes
a©
bientoª tunmille¨ naire, etc.
depuis
ãá
En question : la grammaire typographique
requises, qui sont de fait asce¨ tiques. ý
de l'homme et du citoyen du áã juin "æñâ:
dans un pays comme les Eè tats-Unis.
quitë au mot e¨ galite¨ Ç; celui-la© entrera dans l'histoire. Il lui faudra
e¨
beaucoup de courage et de de¨ termination, car il provo-
toutefois
quera une re¨ volution.
Jacques Chirac sera plus brutal :
personnes qui ont les meª mes droits,

Berdiaev Nicolas, ouvrage cite¨ ,
1.
"äå. p.
Eè coutons une nouvelle fois Nicolas
2.
Berdiaev (ouvrage citë,p."äå):
Vous confondez d'une manie© re
û
fraternite¨ et groupement
fatale
reª ts e¨ conomiques. Dans votre
d'inte¨
jamais, au grand jamais,
royaume,
ne deviendra un fre© re
l'homme
l'homme. Il n'y sera qu'un
pour
Qu'est-ce que ce terme
``camarade''.
tiquement bas) peut avoir de
(esthe¨
avec celui de``fre© re'' Toute
commun
di¡e¨ rence entre le socialisme et le
la
tient a© celle qu'il y a
christianisme
camarade et fre© re. Dans son
entre
re, le fre© re ve¨ ne© re l'homme,
fre©
et la ressemblance de Dieu;
l'image
s'unit a© lui comme a© l'enfant d'un
il
me pe© re. La fraternite¨ suppose
meª
paternite¨ commune. Ceux qui
une
le pe© re et qui le refusent ne
ignorent
pas eª tre fre© res. Le camarade
peuvent
dans son camarade non pas
respecte
mais la classe, la cate¨ gorie
l'homme,
conomique. Il s'unit a© lui selon la
e¨
de ses inte¨ reª ts mate¨ -
communaute¨
Les camarades ne gardent pas
riels.
souvenir d'un pe© re unique, ils ne
le
pas le conna|ª tre ; ce sont des
veulent
prodigues qui refusent de revenir
¢ls
au pe© re.Votre cate¨ gorie socialiste
``camarade'' signi¢e le plus grand
de
pris de l'homme. Elle divise de¨ ¢-
me¨
le genre humain en deux
nitivement
hostiles, et tout devient licite a©
clans
gard du clan ennemi. ý Lors de
l'e¨
xëcution de Louis xvi,unte¨ moin
l'e¨
cette remarque : û On guillotine
fera
pe© re de la France. Bientoª t, ce sera
le
tour de tous les pe© res. ý N'est-ce
au
ce qui se passe un peu plus chaque
pas
Et pour cause : tout pouvoir
jour!
de du pouvoir paternel.
proce©
Par contre, la population active
3.
ce pays ^ celle qui leur permet
de
quelque chose a© manger dans
d'avoir
assiette ^, doit comprendre et
leur
sans broncher leurs incessantes
supporter
û prises d'otages ý.
UpinskyA.-A., ouvragecitë, p.äò.
5.
exemple re¨ cent et personnel,
Un
des centaines, illustrant ce
parmi
crit L.G.Ve¨ de¨ nina a© propos du
qu'e¨
(voir le dernier paragraphe de
tiret
page áå). Le mois dernier, n'ayant
la
ne manqueront pas de me faire remarquer que dans
Certains
de¨ bat il n'ajamais e¨ te¨ question du troisie© me terme de notre
ce
nationale : la Fraternitë. Et pour cause! C'est que le couple
devise
rique liberte¨ -e¨ galitë ne permet pas la fraternitë : û Dans l'ordre
chime¨
l'homme pour l'homme est non pas un fre© re, mais un
naturel,
et les hommes se livrent une lutte acharne¨ e. C'est le darwi-
loup,
quiy re© gneÃ. ý Seul le couple libertë-ëquitë, qui tient compte
nisme
di¡e¨ rences, qui respecte lapersonne², peut nous yconduireÄ.
des
illustrer mon propos, ces deux exemples emprunte¨ sa©
Pour
Upinsky qui montrent la soi-disant solidarite¨ et le ze© le de
A.-A.
fonctionnaires ou contractuelsÅ : û Un jour, un abonnë
certains
te¨ le¨ phone appelle les ptt pour contester une facturation exa-
du
re¨ e. La``pre¨ pose¨ e'' re¨ pond alors aussitoª t : ``Ce n'est pas en vous
ge¨
un de¨ gre© vement que l'on pourra faire baisser les impoª ts,
faisant
car les recettes des ptt c'est le budget de l'Eè tat,etl'Eètat,
voyons,
nous! [sic]''Quelle belle manie© re de couper la teª te aux re¨ cla-
c'est
ý ö û Souvenez-vous de l'importation du gaz alge¨ rien,
mations!Æ.
on nous annonc° a que si le consommateur payait moins
quand
cela serait au de¨ triment du contribuable. Le Franc° ais n'estil
cher,
pas, a© la fois, consommateur et contribuable !Ç. ý
langage est celui des sophistes. Qu'est-ce qu'un sophisme
Ce
C'est un raisonnement logique en apparence, mais faux en re¨ a-
û
, conc° u ou non avec l'intention d'induire en erreur (Lexis). ý
lite¨
de sophismes : ä est a© la fois pair et impair, puisque ä
Exemples
e¨ gal a© á + â. ö Ce qui est plus grand est e¨ gal, puisqu'il est autant
est
et quelque chose en plus. ö Le sophiste demande : û Sais-tu
Coriscus est musicien ý L'adversaire, qui conna|ª tbien
que
re¨ pond : û Oui. ý Nouvelle interrogation : û Sais-tu si
Coriscus,
cache¨ sous ce voile est musicien ý Il re¨ pond qu'il ne
l'homme
sait pas, car il ne sait pas qui est cache¨ . Alors le sophiste soule© ve
le
voile, et argumente ainsi : û Coriscus et l'homme cache¨ sont
le
seul et meª me homme; or tu sais que l'homme cache¨ est mu-
un
donc tu as dis faussement que tu ne savais pas si l'homme
sicien;
est musicien, et tu nies ce que tu as a¤rme¨ et tu a¤rmes ce
cache¨
billets de chemin de fer, avec
deux
urbaine, pour me rendre de
section
Ferte¨ -sous-Jouarre a© Paris. Comme
La
le tiret, les billets sncf ou ratp
sont pas oriente¨ s (aller-retour) :
ne
le deviennent une fois composte¨ s.
ils
gare de l'Est, ayant quelque
Arrive¨
a© faire dans le coin, je n'ai pas
chose
pas le mëtro a© cette station.
pris
j'ai voulu le prendre a© une
Lorsque
station, mon billet a e¨ te¨ refuse¨
autre
le composteur. Je me suis donc
par
au guichet. L'employe¨ :ûMais
rendu
c'est normal que le com-
monsieur,
refuse votre billet, il vous
posteur
prendre le me¨ tro gare de l'Est.
fallait
, il y a abandon de trajet² ý.
La©
J'abre© ge.) Je prends donc mon
(
billet ^ celui du retour ^
second
le composte ^ de ce fait, il devient
je
son tour oriente¨ ^puisjevaquea©
a©
a¡aires. Apre© s quoi je reprends
mes
mëtro ^ cette fois avec un billet
le
^ pour prendre mon train gare
ratp
l'Est. M'attendant ^ en toute logique
de
^ a© cequelemeª me incident
reproduise a© la gare, vous pensez
se
j'avais soigneusement rëpe¨ te¨ mon
si
Eh bien, non! Il n'y a abandon
texte.
trajet qu'a© l'aller, pas au retour.
de
me l'arnaque² est oriente¨ edans
Meª
pays. ( Je sens que je vais laisser de
ce
te¨ un temps la grammaire typographique
coª
pour la û grammaire ý des
administratifs, etc. Aé mon
usages
c° a devrait û faire un tabac ý.)
avis,
Aristote, OrganonVI, les re¨ futations
6.
des sophistes,Eè d. J.Vrin, "ñðæ,
ãâ
En question : la grammaire typographique
qui tu as nie¨ È.
4. UpinskyA.-A., ouvragecitë, p. æ".
pas pris de carte orange, j'ai achete¨
Paris, p. "á et ææ (dans Upinsky²).

Dans les syndicats², on ne s'appelle
1.
pas û fre© re ý, mais û camarade ý.
aux symboles utilise¨ s :poing
Quant
, , couleurs, etc.!!! Ce n'est pas
leve¨
hasard si, en France, le parc û machines
par
ý (= petites imprimeries) fut,
proportions gardëes, le plus
toutes
au monde.V|ve les nou-
important
technologies!² Au moins,
velles
ont permis d'apporter un peu
elles
ne², si vous voyez ce que je
d'oxyge©
dire. En¢n, meª me les û fe¨ de¨ sý
veux
Ex. : le Nouveau code typographique
s'adaptent.
:lede¨ grade¨ de cyan n'a-t-il
remplace¨ le û rouge & noir ý des
pas
dentes couvertures Quant a© la
prëce¨
En principe, les re¨ formes gouvernementales
2.
ne seront pas les meª mes
le gouvernement en place : de
selon
de droite, etc. C'est la meª me
gauche,
avec les sciences. Prenons le
chose
de la me¨ decine. Dans la Chine
cas
le patient payait le me¨ decin
antique,
rester en bonne santë. S'il tom-
pour
malade, le me¨ decin devait supportebait
les frais mëdicaux, etc. Dans
civilisations modernes, c'est l'inverse
nos
qui se passe. C° a change toutes
perspectives. Puisque nous sommes
les
dans le domaine me¨ dical, un
exemple : la contraception. En
autre
ce ne sont pas les me¨ tho-
Occident,
qui manquent : pilule, prëservatides
(qui d'ailleurs ne sert pas qu'a© la
mais la© le cumul est
contraception,
), chirurgie, marc de cafe¨ ²
autorise¨
feraient nos anciens Chinois :
Que
chercheraient a© comprendre com-
ils
madame Kangourou arrive a©
ment
les naissances, par exemple.
rëguler
fac° on comme une autre d'e¨ viter
Une
e¡ets secondaires de toutes ces
les
(La chevrette ^ madame
mëthodes.
^ elle, a une gestation dif-
Chevreuil
re¨ e. Quant aux escargots ^ hermaphroditefe¨
^ ils peuvent a© la demande
maª le ou femelle.Voila© qui
devenir
pas mal de proble© mes de
rësoudrait
: û Che¨ ri[e], j'en ai marre²
couple
a© ton tour² ý. La canne, en¢n
C'est
^lafemelleducanard^qui,selon
Rostand, s'autoriserait de temps
Jean
temps une petite reproduction
en
parthe¨ nogene© se² LaTradition
par
dit que l'homme re¨ capitule
nous
la Crëation, que l'û arche de
toute
Dans un numëro d'Impact, G.-A.
3.
professeur aucnam, a classe¨
Boutry,
ge¨ ne¨ ral, c° a occupe les esprits un bon moment. Quant a©
En
qui ¢nissent par de¨ clarer forfait, ils sont nombreux.
ceux
dernier exemple, emprunte¨ cette fois a© la û hie¨ rarchie ý.
Un
aux dernie© res gre© ves du transport, un politique, interroge¨
Suite
les me¨ dias sur le service minimum, a re¨ pondu : û Le service
par
est une atteinte a© la liberte¨ , au droit de gre© ve² ý En
minimum
termes, les usagers, eux, n'ont qu'un droit : se taire² et
d'autres
supporter.
de clore ce de¨ bat quelque peu philosophique, ces quelques
Avant
mots en guise de conclusion. Dans nos socie¨ te¨ sde¨ mocrati-
ploutocratiques, technocratiques² que trouvons-nous:des
ques,
libres et responsables, qui conside© rent qu'ils ont des
homme
capitulons
Re¨
cours de ce de¨ bat, nous avons e¨ tudie¨ :
Au
couple chime¨ riquelibertë-ëgalite¨ que nous devrions lirelibertëëquitë;
le
fruits qui sont engendre¨ s par ces deux couples:camaraderiefraternitë
les
Ã, etc.;
couples gauche-droite, cerveau-gauche-cerveau droit, palëocortexnëocortex,
les
etc.;
mes pose¨ s par l'enseignement et leurs conse¨ quences
lesproble©
au niveau scolaire² des e¨ le© ves ; la mainmise des pro-
quant
re¨ gnants, qui imposent leurs copains et les copains des
fesseurs
etc.
copains²;
ces notions, nous allons les retrouver (parfois, sous des
Toutes
di¡e¨ rents), dans les partis, les syndicats, les me¨ tiers, l'ensei-
noms
la recherche, les e¨ crits, les re¨ formes quelles qu'elles
gnement,
(aussi bien celles de l'orthographe que de la grammaire
soient
etc.
typographique²),
il faut bien le comprendre, toute queª te, qu'elle soit spiri-
Car
scienti¢que, artistique, politique², proce© de d'une motivatiotuelle,
: par l'application de principes, par l'emploi de moyens²,
se dirige vers un but. Pour comprendre le pourquoi et le
elle
d'une re¨ forme, il su¤t donc de chercher le(s) mobile(s)
comment
(des) re¨ formateur(s)Ä.
du
ne peut rien comprendre a© une civilisation, a© une branche
On
physiciens selon leur caracte© re et
les
motivation. Il a distingue¨ trois
leur
: û L'ordre que poursuivent
groupes
hommes de la premie© re cate¨ go-
les
c'est une certaine harmonie de
rie,
et, s'ils la cherchent cette
l'Univers
c'est qu'ils l'ont de¨ ja©
harmonie,
e;ilssavent qu'elle existe et
trouve¨
rëcompense, l'accomplissement
leur
leur reª ve unique, c'est la jouissan-
de
contemplative de cette harmonie
ce
e par eux. [²] Cet homme
restitue¨
constamment a© se de¨ passer
travaille
me. Cet homme est un hom-
lui-meª
seul. [²] Son arme, ses moyens
me
re¨ duisent d'ordinaire a© la me¨ dita-
se
Le re¨ sultat de ses e¡orts Un
tion.
principe exprime¨ par une
nouveau
phrase et que les progre© s futurs
simple
font d'ordinaire que con¢rmer et
ne
ne¨ raliser (Newton, Carnot, Pauli,
ge¨
[²] Cette recherche est
Einstein).
eetdelame¨ -
uneaventuredelapense¨
une aventure spirituelle. ý
ditation,
voquant les physiciens de la á e cate¨ -
Eè
il e¨ crit : û L'homme qui cher-
gorie,
une explication est tout autre.
che
pour quali¢er ce qu'il cherche
C'est
les journalistes parlent chaque
que
de contraindrela naturea© se de¨ voiler,
jour
ses secrets a© l'atome.Cethomme
d'arracher
ne cherche pas a© se de¨ passer "
ãã
En question : la grammaire typographique
devoirs ; des de¨ mocrates qui, eux, estiment avoir des droits.
typo, il y en a pour tous les gouª ts²
^
^
^
^
du savoir² tant qu'on ignore les principes qui les fondentÅ. On
Noe¨ ý est aussi en nous. Alors!²)

de la note â de la page pre¨ ce¨ dente)
(suite
me, il cherche a© commander
lui-meª
la nature. [²] Il part de l'expe¨ -
a©
monte un syste© me explicatif,
rience,
aux expe¨ riences avec des
revient
nouveaux, agrandit son
moyens
tire des conse¨ quences, institue
horizon,
des expe¨ riences de ve¨ ri¢cation
ce cycle se re¨ pe© te inde¨ ¢niment.
et
des caracte¨ ristiques de cette
Une
est que les expe¨ riences
recherche
de plus en plus de¨ licates. [²]
sont
troisie© me type de scienti¢que est
Le
dont la joie est de construire
celui
machines utiles : c'est l'inge¨ -
des
ý (G.-A. Boutry nous rap-
nieur.
que l'inge¨ nieur ressuscite le
pelle
dale, qui construisit,
mythedeDe¨
lui-meª me, et pour son ¢ls
pour
des ailes qui leur permirent de
Icare,
chapper de leur prison.Vous vous
s'e¨
tous qu'Icare ¢t un usage
souvenez
de ses ailes et qu'il se rapprocha
abusif
trop du soleil : alors la cire qui
tenait fondit, Icare chut et se tua.
les
Ce mythe d'Icare, usage abusif
û
objet manufacturë, reste, pour
d'un
inge¨ nieurs, e¨ troitement lie¨ au
nous,
dale, e¨ crit Boutry.ý)
mythedeDe¨
laisse a© d'autres le soin de classer
Je
re¨ formateurs de la grammaire
nos
de l'orthographe²
typographique,
N'est-ce pas le cas de la re¨ forme
1.
e par Franc° ois Richaudeau.
propose¨
d'autres, je reconnais volontiers
Comme
ses qualite¨ sentantqu'e¨ diteur.
le remercie meª me d'avoir publie¨
Je
ouvrages comme celui d'Eè mile
des
(Physiologie de la lecture et de
Javal
criture), d'avoir fait conna|ª tre les
l'e¨
de chercheurs e¨ trangers sur
travaux
lisibilite¨ , etc., mais cela ne l'auto-
la
pas a© e¨ crire û n'importe-quoi ý ^
rise
reprendre l'expression de son
pour
Louis Gue¨ ry ^ dans un domaine
ami
n'est manifestement pas le sien.
qui
L'outrecuidance des ``spe¨ cialistes'',
û
crit A.-A. Upinsky, oblige a© rap-
e¨
que l'enfant d'aujourd'hui ne
peler
trise meª me pas les connaissances
ma|ª
base de l'Universite¨ du Moyen
de
ge : le trivium (grammaire, rhe¨ to-
Aê
dialectique) et le quadrivium
rique,
gëome¨ trie, arithmëti-
(astronomie,
et musique). Il faut savoir rester
que
La carence est aussi grave
modeste.
lettres qu'en sciences (ouvrage citë,
en
"äá-"äâ). ý p.
û La mode est la me© re de la Mort
2.
te Leopardi) ý, cite¨ par Massin,
(poe©
peut pas davantage enseigner, re¨ former², tant qu'on ignore
ne
que sont ces principes et comment ils interagissent; sans
ce
leur gene© se, leur histoire, etc.
conna|ªtre
fois sur dix, les re¨ formes (ou les tentatives de re¨ forme),
Neuf
elles ne sont pas le fruit de l'incompe¨ tence et de la pre¨ tentionÃ,
quand
obe¨ issent a© des modesÄ, au pouvoir en placeÅ, etc. Dans le
qui nous occupe ici ^ la grammaire typographique ^,
domaine
cela est e¨ galement vrai pour l'orthographe, ces re¨ formes (ou
mais
de re¨ forme) se font pratiquement toujours au dëtriment
tentatives
laqualite¨ : elles nivellent la cultureÆ. Robespierre le reconna|ªtra
de
Des caves d'Hollenstein a© la Sorbonne
û
ý, Cahiers GUTenberg,n‘âò:
ATypI & Ge¨ rard Blanchard ý, octobre
û
"ññð, p. "á. ö û Ceux qui s'inti-
eux-meª mes les``intellectuels''
tulent
le plus souvent, les plus passifs
sont,
tous les hommes et les plus soumis,
de
les plus obe¨ issants aux modes
gnantes. Ces modes, ils s'y soumettent
re¨
et ils contribuent a© les ampli-
a© les rendre toutes-puissantes,
¢er,
avec les moyens modernes
surtout
communication. Les modes intellectuelles
de
sont des syste© mes cybernë-
qui se nourrissent, qui s'ampli¢entiques
eux-meª mes (Tresmontant
û Incontestablement, la supe¨ riorite¨
3.
des modernes sur les anciens, c'est
compris, une fois pour toutes,
d'avoir
la meilleure manie© re de prendre
que
parole,c'estdeprendre le langage
la
me. Aé quoi bon chercher a©
lui-meª
en dëtail, en aval, quand
convaincre
peut programmer en gros,a© la
on
``Faire exëcuter les lois sur
source
ducation, voila© le secret'', dira
l'e¨
(UpinskyA.-A., ouvrage
Saint-Just
p. "æá). ý citë,
û Il est inte¨ ressant de constater,
4.
xx e sie© cle ^ apothe¨ ose du
qu'au
^ les professeurs qui
nominalisme
l'art de bien e¨ crire se plai-
enseignent
de la multitude de substantifs
gnent
adjectifs et verbes substanti-
(mots,
s) qui ont pris la place des verbes
ve¨
le langage : la langue de bois
dans
con¢te de substantifs. notons que
est
langage populaire, lui, conserve la
le
au verbe.Voila© une lec° on
primaute¨
mëditer (UpinskyA.-A., ouvrage
a©
fait des de¨ ¢nitions utiles,
nominaliste
et non pas des de¨ ¢nitions vraies.
de¨ ¢nitions ne sont donc que des
Ses
de la re¨ alite¨ .Sesmotssere¨ -
fractions
a© des concepts quantitatifs
duisent
que ceux dont notre ëpoque est
tels
e. Aujourd'hui, le bonheur
infeste¨
pas re¨ duit au niveau de vie;
n'est-il
justice a© l'ëgalitë;lafraternite¨ aux
la
sociaux; la qualite¨ de la vie
transferts
l'espërancemathëmatique de vie ; l'opinion
a©
a© des statistiques ; la politique a©
pourcentages e¨ lectoraux; le prestige
des
au salaire ; le peuple a© une majo-
etc. (UpinskyA.-A., ouvrage
ritë;
p. "ñå). Prenons la majoritë,par
citë,
n'est-elle pas devenue plurielle(lagauche
exemple,
plurielle, etc.) Alors
l'actuel premier ministre reª ve
que
temps ou© la gauche se conjuguait
du
singulier, la droite, elle, veut devenir
au
plurielle a© son tour. Il faut bien le
l'ombre² de l'Hydre
reconna|ªtre,
Lerne plane toujours.
de
Exemple : û Pour Louis Gue¨ ry :
5.
pour un sie© cle, e¨ crire 20 ou XX,
``[²]
si crucial Il faut un minimum de
est-ce
gles impe¨ ratives, plus de liberte¨ sa© une
re©
laproductiondetextescomposës
ëpoqueou©
plus l'apanage d'un petit nombre.''
n'est
rapporte¨ s par Jef Tom b e u r,
(propos
De la correction : Codes, re© gles² ý,
û
ation Nume¨ rique, novembre "ññð,
Cre¨
ýToujours le meª me besoin
p.âð-âñ).
re¨ former û par le bas ý. Pourtant,
de
n'y a pas si longtemps, L. Gue¨ ry
il
crivait-ilpasdanssonDictionnaire
n'e¨
"á) : û Je n'ai pas encore trouve¨
(p.
Louis14, de Napole¨ on trois ou de
de
2, mais je ne de¨ sespe© re pas. ý
Jean-Paul
a fait du chemin depuis² Aé mon
Il
l'ami Franc° ois Richaudeau y est
avis,
ãä
En question : la grammaire typographique
me : û Il n'y a rien de plus contraire aux inte¨ reª ts du peuple
lui-meª
de l'e¨ galite¨ que d'eª tre di¤cile sur le langage ý. Encore et tou-
et
l'e¨ galite¨ . Que n'a-t-on pas sacri¢e¨ sur son autelÇ!
jours
ne vais pas faire ici ^ comme pour l'article pre¨ cite¨ de Fran-
Je
c° ois Richaudeau ^ une analyse point par point de ces re¨ formes.
Claude, ouvrage citë, p."òá). ý
citë, p."ñå). ý L'auteur rappelle que le
pour beaucoup.

Je crois utile de rappeler ici que
1.
e¨ tudes critiques sont destine¨ es
mes
un public restreint. L'usage qui est
a©
par la suite de mes e¨ tudes ne me
fait
plus. Sauf, bien entendu,
concerne
on de¨ forme mes propos, etc.
si
Voyons ce qu'e¨ crit sur le sujet
2.
Cohen : û Aé partir du ii e sie© cle
Joseph
notre e© re [²], l'he¨ breu cessapresque
de
d'eª tre une langue de communi-
quotidienne. Progressivement,
cation
de prononcer correcte-
l'habitude
et exactement certains mots
ment
fectifs prëcis s'est perdue. [²] De
de¨
donc que les juifs ne perdent
peur
prononciation exacte de la Bible,
la
Massore© tes ont cre¨ e¨ un nouveau
les
me de notation de voyelles qui
syste©
devait point toucher a© l'ossature
ne
normative d'un texte
consonantique
sacre¨ .Carile¨ tait interdit de
devenu
ou d'ajouter, ne fut-ce
retrancher
le moindre signe, a© ce qui avait
que
ja© e¨ te¨ sancti¢e¨ pour toujours. Ce
de¨
syste© me de vocalisation est
nouveau
en he¨ breu Niqqoud (ponctua-
appele¨
parce qu'il se pre¨ sente essentiellemention)
sous forme de points place¨ s
au-dessous des consonnes,
surtout
quelquefois aussi au-dessus
mais
Joseph, L'e¨ criture he¨ bra|«que,
(Cohen
origine, son ëvolution et ses secrets,
son
d. du Cosmogone, Lyon, "ññæ,
e¨
âòò-âò"). ý En fait, trois syste© mes
p.
vocalisation se sont dëveloppe¨ s:
de
palestinien, le babylonien et le
le
rien. Mais cela sort du cadre de
tibe¨
e¨ tude. cette
û Notariqon ý est un proce¨ de¨ qui
3.
a© combiner les lettres d'un
consiste
ou d'un texte, dans l'ordre ou
mot
un ordre di¡e¨ rent, pour obtenir
dans
Cite¨ par Cohen Joseph, ouvrage
4.
citë,p.âòñ.
Extrait de Cohen Joseph, ouvrage
5.
citë,p.âáã.
Lao-Tzeu,Tao-tei-king, II, âð,
6.
Le¨ onWieger, ouvragecitë,p.ãâ.
dans
Dernie© rement, j'ai e¨ te¨ quali¢e¨ de
7.
puriste ý, il est vrai û sans Ýille© res ý
û
b e u r Jef, û De la correction :
(Tom
re© gles² ý, Crëation Nume¨ -
Codes,
novembre "ññð, p. âð). Aé mon
rique,
cela n'est pas venu tout seul a©
avis,
n'en ai ni l'envie, ni le temps. Qui plus est, les personnes a© qui
Je
e¨ tudes sont destine¨ esà sont souvent plus quali¢e¨ es que moi
mes
faire ces analyses. Je me contenterai donc d'illustrer mon
pour
par quelques exemples.
propos
ons tout d'abord par l'e¨ criture he¨ bra|« que.Tantque
Commenc°
peuple juif fut disperse¨ a© travers le monde, la langue he¨ bra|«que
le
essentiellement utilise¨ ea© des ¢ns religieuses et philosophiques.
fut
communiquer avec les autres peuples, les juifs utilisaient ^
Pour
utilisent encore ^ la langue o¤cielle du pays ou© ils sont ne¨ sou
et
les a recueillis. Depuis la cre¨ ation de l'Eè tat d'Israe« l, en"ñãð, le
qui
d'avoir une langue plus û communicante ý s'est fait sentir.
besoin
la nëcessite¨ d'une re¨ forme, ce qui, dans le monde juif n'est
D'ou©
une mince a¡aireÄ. Je crois que le mieux est que je donne la
pas
aux inte¨ resse¨ s eux-meª mes : û L'auteur du Nouveau diction-
parole
^Abraham Even Chochane, prix d'Israe« l,
nairedelalanguehëbra|«que
dit une fois : ``L'e¨ criture he¨ bra|«que est une e¨ criture NotariqonÅ,
a
n'est valable que pour des e¨ nigmes et devinettes et non pas
elle
un moyen de communication qui convient a© tout le
comme
dans Souvenir de l'Acade¨ mie de la langue hëbra|«que, Presse
monde'',
ñ ("ñåá), p. ñò (en he¨ breu)Æ. ý Aé cela, lors de discus-
universitaire
sur les proble© mes de re¨ forme de l'e¨ criture he¨ bra|«que, l'e¨ crivaisions
David Chim4onovitz (Chim4oni)re¨ pond avec ironie :
Pourquoi ce bruit Que se passe-t-il Des gens qui n'ont pas
û
tudie¨ rencontrent des di¤culte¨ s de lecture Eh bien! Ils n'ont
e¨
apprendre et a© s'appliquer. La recherche de la facilite¨ n'ame© -
qu'a©
qu'a© l'ignorance. (David Chim4onovitz, Lechonenou "á
nera
cite¨ par Isaac Avineri,dansEè criture et orthographe,e¨ ditions
["ñãã],
le-Sifrout,Tel-Aviv, "ñåã, p. ãæ [en he¨ breu])Ç. ý
Mahberot
premier exemple illustre l'e¨ ternelle querelle entre les Anciens
Ce
et les Modernes, entre les traditionalistes et les progressistes.
le deuxie© me exemple a© la Chine antique (vi e -v e s.
J'emprunte
J.-C.). Parlant de l'art de gouverner, Lao-Tzeu explique qu'û a-
av.
s l'oubli de la nature avec ses instincts naturels bons, vinrent
pre©
principes arti¢ciels palliatifs de ce de¨ ¢cit : lesquels sont, dans
les
descendant, la bonte¨ ,l'e¨ quite¨ , les rites et les lois. ô Oui, les
l'ordre
ne sont qu'un pauvre expe¨ dient pour couvrir la perte de la
rites
et de la franchise originelles. Ils sont une source de troubles
droiture
(e¨ tiquette, rubriques) plutoª t que d'ordreÈ. ý Pour Confucius :
La confusion des mots entra|ª ne la confusion des ide¨ es ; la confusion
û
des idëes entra|ª ne le mensonge et la malversation. ý Raison
laquelle û [s'il avait e¨ te¨ ] charge¨ de gouverner, [il aurait commence¨
pour
]parre¨ tablir le sens des mots. ý
vous le savez, tao|«stes et confucianistes n'ont cesse¨ de
Comme
depuis : pour les premiers, les seconds ne sont que des
s'opposer
etc. Pourtant ^ nous le verrons ^ les deux points de
ritualistesÉ,
sont parfaitement le¨ gitimes. Le de¨ bat et l'action ne se placent
vue
au meª me niveau. C'est un peu comme si on opposait la praxis
pas
moine a© celle du cure¨ de campagne, du politique ou du savant.
du
seule e¨ tiquette qu'on m'a colle¨ e,
la
ce ne sera certainement pas la
et
re. En gëne¨ ral, ces e¨ tiquettes
dernie©
avec le milieu. Ainsi, j'ai tout
varient
d'abord e¨ te¨ un û fayot ý (faire des e¨ tu-
ce n'est pas bienvu dans certains
des,
puis un û ritualiste ý, der-
milieux),
rement, un û emmerdeur² ý, un
nie©
aque ý, un û vaniteux ý, etc.
ûparano|«
ãå
En question : la grammaire typographique
de nouvelles signi¢cations.
l'auteur de cet article! Ce n'est pas
C° amërite bien le respect, non!

Ce sujet me¨ riterait d'eª tre de¨ veloppe¨
1.
, mais cela m'obligerait a© faire
autre de¨ bat. Qui plus est, meª me
un
les traditions du Livre il existe
dans
di¡e¨ rences. Pour un chrëtien
des
pas question de retour-
authentique,
dans l'Eè den, appele¨ a© tort Paradisner
Car, de toutes fac° ons ^ chute
pas ^ l'Homme, qui deviendra
ou
et la femme, n'e¨ tait pas
l'homme
a© y vivre e¨ ternellement.
destine¨
lieu, appele¨ Eè den, n'a rien a© voir
Ce
plus avec notre monde. Si cela
non
e¨ te¨ le cas, nos premiers parents
avait
pu en eª tre chasse¨ spuisque
n'auraient
vivons dans ce monde quali¢e¨
nous
la chute. Pour ceux qui auraient
de
doutes, qu'ils relisent les Pe© res
des
Mon but e¨ tant de de¨ gager les
2.
ici, je sche¨ matise l'e¨ volu-
principes,
de l'e¨ criture a© l'extreª me. Dans
tion
re¨ alite¨ , les choses sont un peu plus
la
parfois certains syste© mes
complexes,
se combinent, etc.
coexistent,
Aé cette e¨ poque, la vocalisation
3.
bien suª r, mais non les signes :
existe
Lorsque Dieu dit que la lumie© re
û
(Gn ",â), il sous-entendait la
soit
ation des points (= voyelles) qui
cre¨
apportë vie et lumie© re aux lettres,
ont
ceux-la© sont leur aª me. Dans le
car
: or,ûlumie© re ý, on re-
mot
le point au-dessus de la
trouve
:ûoý.Celui-cie¨ claire
voyelle
haut comme un phare toutes
d'en
lettres, cette lumie© re continue a©
les
clairer au milieu avec le point du
e¨
:ûouý;puis,enbas,aveclepoint
clairent sur les trois niveaux des
e¨
(d'apre© s Zohar Hadach,
lettres²
des Cantiques æâ,â). ý
Cantique
Sache que les consonnes seules sont
û
corps sans aª me et, pour qu'elles
des
animëes, il faut leur insu¥er
soient
vie, c'est-a© -dire leur adjoindre les
la
de lavocalisation et de la can-
signes
(R. Abraham Ibn Ezra
tilation²
"òñá-""åæ] dans son Com-
[Espagne
sur Exode, introduction áò,").
mentaire
de Cohen Joseph, ouvrage
(Extraits
De nos jours encore, û contrairement
citë.)
au codex, un rouleau deTora
a© lalectureliturgiquedela
destine¨
doit obligatoirement
synagogue,
le seul texte consonantique
porter
toute sa puretë.Ildoiteª tre de¨ -
dans
de tout signe tant de vocalisation
pourvu
que de cantilation, d'ornement,
dehors des traditions du Livre ^ juive, chre¨ tienne, musulmane
En
^ les grandes civilisations passe¨ es vivaient dans un temps
et non dans un temps oriente¨ Ã (ce qui, a© bien des e¨ gards,
cyclique
e¨ galement vrai pour la civilisation contemporaine). Le sche¨ ma
est
cycle est boucle¨ , tout recommence² Et cela a© l'in¢ni.
Lorsqu'un
le temps cyclique, l'aª ge d'or est toujours au commence-
Dans
d'ou© cette nostalgie des origines. Les principes qui le re¨ gissenment,
ne sont pas les meª mes que ceux qui re¨ giront l'aª ge d'argent;
principes qui re¨ gissent l'aª ge d'argent ne sont pas les meª mes que
les
qui devront re¨ gir l'aª ge de bronze, etc.
ceux
exactement la meª me chose avec l'art. Aé l'aube des civilisations,
C'est
l'art est toujours symbolique; sa beaute¨ , tout d'abord im-
va peu a© peu se £e¨ trir² Plus nous avanc° ons dans le
maercible,
plus il devient recherche¨ , utilitaire, re¨ aliste²; l'inspira-
temps,
ce© de la place a© la subjectivite¨ prive¨ e de l'artiste. Perdant toute
tion
il devient mode. C'est la meª me chose avec l'e¨ criture.
signi¢cation,
l'origine, qu'avons-nousÄ.
Aé
criture est consonantique : elle ne comporte ni voyelles, ni
L'e¨
entre les mots, ni ponctuation, comme ci-dessousÅ :
blanc²
nttlllgstllgsstprlhmtllgsstlhmlstnttprlhmttdvntpr
lhrsdlrndcqdvntndvntnlstlvlvstllmrdshmmsllmrbrl
ldnsltnbrmsltnbrnlpsss
ou les cinq livres de Mo|«se sont ëcrits a© la main sur des rouleaux de parchemin
LaTora
Sefer Tora, qui sont utilise¨ s pour la lecture publique a© la synagogue
ou
les taguim û palmettes ý, ou de
comme
ainsi que de toute
points-virgules,
massorëtique (ex. ci-dessus). ý
note
Joseph, ouvrage citë,p."ñä.]
[Cohen
gauche : la ste© le de Mesha4,
Aé
de Moab, milieu du ix e s.
roi
J.-C. (muse¨ e du Louvre,
av.
Paris).
droite : transcription de la
Aé
le de Mesha4.
ste©
ãæ
En question : la grammaire typographique
crit par Lao-Tzeu est tre© s clair :
de¨
(Principe,Voie²) bonte¨ e¨ quite¨ rites lois.
Tao
de l'Eè glise.
du
: û i ý. Ainsi donc, les points
de OUAKNIN
Marc-Alain, Symboles du Juda|« sme,ëd. Assouline, p. ãå).
(extrait
Lettres hëbra|«ques avec leurs û palmettes ý (taguim ou couronnes).

û Arhouta Qadichta ý. La version
1.
de laTora Sichem (Na-
samaritaine
"á"ä/"å. Les mots sont se¨ pare¨ s
blus),
un point. Au centre, le symbole
par
mont Garizim sancti¢e¨ par les
du
comme le Sina|«.Biblio-
Samaritains
que nationale et universitaire
the©
Jërusalem. (Extrait de Cohen J.,
de
û La ste© le de la Maison de David ý.
2.
de victoire sur pierre en
Inscription
noire.Tell Dan (nord d'Israe« l),
basalte e sie© cle avant J.-C., muse¨ e d'Israe« l,
ix
(Extrait de Cohen J.,
Jërusalem.
citë, p. ðñ.)
ouvrage
û La Couronne d'Alep ý, £euron
3.
die¨ vaux, contient
desmanuscritsme¨
Massora (commentaires), la cantilation
la
et la ponctuation attribue¨ es
Aharon ben Moche¨ ben Asher, le
a©
membre de la famille des
dernier
tes. Par ce nom, on appelle
Massore©
copistes-philologues qui ont
les
cu entre le vi e et le x e sie© cle et ont
ve¨
a© l'e¨ tablissement d'un apparat
Ýuvre¨
de la Bible, rapporte Joseph
critique
(ouvrage citë,p."ñã).
Cohen
quelques exemples de cette e¨ volution, propres a© la
Ci-dessous,
latine :
langue
Entetežluižležlogosžetžležlogosžestžpourželohimžetžležlo
gosžestželohimžilžestžentetežpourželohimžtoutždevientžp
aržluižhorsždežluižrienždežcežquižadvientžneždevientženžl
uižestžlažviežlažviežestžlažlumiereždesžhommesžlažlumiere
lu| le logos et le logos est pour eloh|m Et le logos est
Entete
il est entete pour eloh|m Tout dev|ent par lu| hors de lu|
eloh|m
de ce qu| adv|ent ne dev|ent En lu| est la v|e la v|e est la
r|en
des hommes La lum|ere br|lle dans la tenebre ma|s la
lum|ere
lui le logos et le logos est pour elohim. ô Et le logos est
Entete
il est entete pour elohim. ô Tout devient par lui hors de
elohim
rien de ce qui advient ne devient. ô En lui est lavie lavie est la
lui
des hommes. ô La lumiere brille dans la tenebre mais la
lumiere
ponctuation, cantilation, etc., ¢rent progressivement
Accentuation,
leur apparition :
Couronne d'AlephÅ.
La
manuscrit le plus complet
Le
la Bible.T|be¨ riade, ñ"ò.
de
n‘ "de l'institut
Manuscrit
Jërusalem.
Ben-Zvi,
de Cohen Joseph,
(Extrait
ãð
En question : la grammaire typographique
Puis, les mots furent se¨ pare¨ s par un point, parfois une espace.
Arhouta QadichtaÃ. La ste© le de la Maison de David Ä.
ouvrage citë, p. åå.)
brilleždansžlažtenebrežmaisžlažtenebrežnežlžažpasžsaisie
tenebre ne l'a pas sa|s|e
tenebre ne l'a pas saisie.
ouvrage citë,p."ñð)

Andre¨ Chouraqui garde le mot
1.
logos, qui a d'ailleurs droit de
grec
en franc° ais, et qui correspond au
cite¨
he¨ breu et a© la memra arame¨ enne.
daḇar
lui, dit que
ClaudeTresmontant,
traduire logos onalechoixen-
pour
". la parole ; á. le dire ; â. le parler.
tre
a© laTob (Traduction Ýcume¨ -
Quant
de la bible, elle traduit le logos
nique
parVerbe. Je ne rentrerai pas ici
grec
Je rappelle que l'actuelle division
3.
la Bible par chapitres est due a©
de
tienne Langton, archeveª que de
Eè
et fut adopte¨ een"á"ã,
Canterbury,
poque contemporaine de l'e¨ tablissement
e¨
du plan des cathe¨ drales; la
de la Bible en versets, faite
division
l'imprimeur Robert Estienne,
par
de "äää, e¨ poque contemporaine
date
la publication des Ýuvres de Fr.
de
cela pour dire que
Rabelais.Tout
division n'est pas le fruit du
cette
Maintenant, on est libre de
hasard.
rer celle de saint Jëroª me, ou
prëfe¨
Eè vangile deJean, traduction et
4.
de ClaudeTresmontant,e¨ d.
notes
quelques variantes pre© s, cela s'est traduit ainsi dans notre
Aé
: langue
n(Jean)ô 1. ENTEê TE
Ioẖanaª
Enteª te, lui, le logosà et le logos est pour Eloh|ªm, á. et le logos
".
Eloh|ªm, il est enteª te pour Eloh|ªm. â. Tout devient par lui;
est
de lui, rien de ce qui advient ne devient. ã. En lui est lavie ;
hors
vie est la lumie© re des hommes. ä. La lumie© re brille dans la
la
ne© bre, mais la te¨ ne© bre ne l'a pas saisieÄ.
te¨
n(Jean)
Ioẖanaª
Enteª te ".
Enteª te, lui, le logosà et le logos est pour Eloh|ªm,
"
etlelogosestEloh|ªm, il est enteª te pour Eloh|ªm.
á
de¨ veloppement ^ vous l'avez compris ^ n'est pas innocent.
Ce
me permet d'aborder le cas d'un autre type de re¨ formateur, que
Il
quali¢e de û tao|«ste ý.Vous l'avez reconnu ^ j'en fais e¨ tat dans
je
rapport Qualitë &Typographie^ il s'agit de Cl.Tresmontant.
mon
sa traduction et sa pre¨ sentation de l'Eè vangile selon
Ci-dessous,
Jean (","-ä), suivies de ses commentaires :
saint
l'heureuse annonce sur la bouche de iohanan Æ
1
au commencement ëtait le parler Ã
1
le parler ëtait a© dieu
et
dieu il e¨ tait le parler
et
tout par lui a e¨ të crëe¨
3
sans lui rien n'a e¨ te¨ crëe¨
et
en lui ëtait la vie
4
la vie e¨ tait la lumie©re des hommes
et
dans la tëne© bre a resplendi
5etlalumie©re
la tëne© bre ne l'a pas rec° ue
et
Les anciens manuscrits he¨ breux et grecs ne comportaient pas
û
dualite¨ ,a© laquelle nous sommes habitue¨ s depuis l'invention de
la
entre les lettres majuscules et les lettres minuscules.
l'imprimerie,
manuscrits e¨ taient e¨ crits en lettres minuscules, d'autres
Certains
lettres majuscules. Mais dans les manuscrits e¨ crits en minuscules,
en
les noms propres ne sont pas inaugure¨ s par une majuscule.
ne comportaient pas non plus de signes de ponctuation. Nous
Ils
fait comme eux. Nous avons supprime¨ les majuscules et les
avons
de ponctuation. Nous laissons aux mots le soin d'exprimer
signes
de manifester toute leur puissance, sans leur adjoindre cet e¨ le¨ -
et
ãñ
En question : la grammaire typographique
dans les proble© mes de traduction.
De nos jours, nous trouvons aussi ce type de pre¨ sentationÅ :
â
Tout devient par lui; hors de lui, rien de ce qui advient ne devient.
ã
En lui est la vie ; la vie est la lumie© re des hommes.
ä
La lumie© re brille dans la te¨ ne© bre, mais la te¨ ne© bre ne l'a pas saisieÄ.
livre de la Gene© se en arabe.
Le
s la Bible arabe. Leiden, "åáá.
D'apre©
(Extrait de Cohen J., ouvrage cite¨ ,p."æã.)
2luiilëtait au commencement a© dieu
2. Traduction d'Andrë Chouraqui.
de ce qui a ëtë cre¨ ë
qui lui est ante¨ rieure, prëconise¨
celle
e ici par Cl.Tresmontant (voir ciapre©
s, avec ses commentaires).
F.-X. de Guibert, Paris, "ñðã, p. "æ.

Eè vangile deJean,Tresmontant
1.
ouvrage citë,p.ñ.
Claude,
lettres he¨ bra|«ques modernes imprime¨ es,
Les
et cursives.
semi-imprimëes
Je rappelle que l'e¨ criturediteûitalique
2.
ý n'e¨ tait pas obligatoirement
ea© l'origine, mais pouvait
penche¨
tre droite, comme nos minuscules
eª
û romaines ý. C'est la minuscule
dites
(littera antiqua), qui est
humanistique
fait une rede¨ couverte de la caroline
en
minuscule, qui a in£uence¨ le
syste© me d'Itamar benYehruda pour
Le
l'he¨ breu en lettres latines.
transcrire
re page de l'hebdomadaire Deror
Premie©
le "æ novembre "ñââ.
paru
Vëde¨ nina L.G., Pertinencelinguistique
3.
de la pre¨ sentation typographique²
d'emphase inutile qui est la premie© re lettre majuscule. ô La
ment
typographique que nous avons adopte¨ e est celle des
disposition
anciens manuscrits en langue latine de la vieille traduction
plus
livres du NouveauTestament, celle qui a pre¨ ce¨ de¨ la re¨ vision
des
saint Je¨ roª me. Et cette disposition, cette pre¨ sentation des phrases
de
ces anciens manuscrits latins, reproduit e¨ videmment la dis-
dans
qui e¨ tait celle des manuscrits en langue grecque, que les
position
qui ont traduit le NouveauTestament, du grec en latin,
inconnus
sous les yeux. C'est la disposition rationnelle : proposition
avaient
proposition. Elle dispense d'utiliser les signes de ponctuation
par
les anciens manuscrits ne connaissaient pasÃ. ý
que
Les û minuscules ý antiques tenaient plus de l'e¨ cri-
Remarques.
cursive ^ dont nos actuelles italiques sont les plus proches
ture
^ que de nos modernes minuscules (voir illustration
parentesÄ
L'auteur semble d'ailleurs en eª tre conscient puisqu'il
ci-contre).
compose¨ le texte de l'Eè vangile selon saint Jean en italique.
a
a supprime¨ les majuscules et les signes de ponctuation.
Tresmontant
J'ai envie d'e¨ crire : û C'est bien, mais peut mieux faire! ý.
e¡et, pourquoi ne pas avoir supprime¨ e¨ galement les voyelles,
En
entre les mots, etc. Quant a© la disposition typographique
l'espace
e, quali¢ëe par l'auteur de û rationnelle ý, elle n'apas e¨ te¨ re¨ ve¨ -
utilise¨
e par Dieu au mont Sina|«, que je sache. Il a simplement de¨ voile¨
le¨
en æò langues (Talmud, c'est-a© -dire dans toutes les langues)
laTorah
et non seulement en he¨ breu ou en arame¨ en, comme la ma-
des gens le croient. Dans ce domaine, L. G.Ve¨ de¨ nina, par
jorite¨
va beaucoup plus loin. Elle ne trouve pas de¨ raisonnable
exemple,
penser que ^ comme nos amis juifs ^ nous e¨ crivions un jour
de
mots de¨ barrasse¨ s de leurs voyelles : û En principe, il n'est pas
les
d'e¨ crire le franc° ais sans voyelles ý. Elle donne l'exemple
impensable
suivant : û Cx dnt l lng mtrnll st l frnc° s srt cpbls d'jtr ls vlls
pr l prnnctn sns d¡clt nsrmntbl, l plprt d tmpsÅ. ý
crrcts
vous pouvez le remarquer, on peut aller tre© s loin dans
Comme
re¨ formes. Je vais toutefois en rester la© quant a© laproduction des
les
Car ce n'est pas ce qui manque, et ce, quelles que soient
exemples.
capitulons
Re¨
les re¨ formateurs, les le¨ gislateurs, etc., nous avons les parti-
Parmi
de la liberte¨ . Pour eux, il faut le¨ gife¨ rer le moins possible :
sans
Plus on le¨ gife© re, plus il surgit de litiges ý, disait Proudhon.Ce
û
en quelque sorte nos û tao|«stes ý. Appartiennent a© cette cate¨ -
sont
les auteurs qui ont du ge¨ nie ou du talent, quelques spe¨ cia-
gorie
de la langue (linguistes, etc.).
listes
les choses ne sont jamais entie© rement blanches ou
Comme
parmi les re¨ formateurs, le¨ gislateurs, etc., il yabien entendu
noires,
û vilains petits canards ý, ceux qui, sous couvert de liberte¨ , etc.,
les
et pratiquent la de¨ magogie avec un rare talent. Ce sont
cultivent
les spëcialistes du û Oui ² mais ² ý, des û Pourquoi pas ý, etc.
tous
ensuite les û confucianistes ý, ceux qu'on accuse de
V|ennent
de purisme, et que sais-je encore. Dans cette cate¨ gorie,
ritualisme,
Paris,"ñðñ. Pour ceux
Peeters-Selaf,
prëfe© rent les capitales:ûCxdnt
qui
ls vlls crrcts pr l prnnctn
d'jtr
dffclt nsrmntbl, l plprt d
sns
äò
En question : la grammaire typographique
(Extrait de Cohen J., ouvrage citë,p.âáæ.)
dessin de nos caracte© res minuscules.
les e¨ poques auxquelles on se re¨ fe© re, les civilisations, etc.
(Extrait de Cohen J., ouvrage cite¨ ,p.â"ñ.)
llngmtrnllstlfrnc° s srt cpbls
tmps.ý

Catach Nina, û Retour aux
1.
ý,Traverses ãâ,p.ã".Letitre
sources
Catach Nina, û Avant-propos ý
2.
L.G.Vëdinina, ouvr.cit.,p.viii-ix.
a©
û Le parti vraiment national, dira
3.
c'est le parti des masses. ý
Blanqui,
J'insiste, tous les exemples
4.
je produis ont e¨ te¨ re¨ alise¨ s
que
des professionnels de la
par
chose imprime¨ eý.Certains
û
La© , nous sommes en prësence
5.
nouveau courant psychanaly-
d'un
Faire parler une momie, ce
tique.
pas e¨ vident², a© moins de lui
n'est
ses bandelettes. Apre© s le viol
enlever
se¨ pulture, la© , il y aviol tout court.
de
descendant de sans-culotte
Qu'un
permette de û mettre a© poil ý une
se
ou une princesse e¨ gyptienne,
reine
mon avis cela de¨ passe, et de loin,
a©
: c'est un crime de le© semajeste¨
l'outrage²
. Dans ces conditions, reste
Heureusement que la casse e¨ tait
6.
distribue¨ e. Le premier a aurait
bien
Dans ladislas MANDEL, û Eè CRI-
7.
miroir des hommes et des
TURES,
te¨ s ý (ainsi compose¨ ), Atelier
socie¨
e¨ diteur, "ññð, p. áâñ.
Perrousseaux
trouvons bien suª rdesre¨ formateurs, des le¨ gislateurs², mais
nous
et surtout des artisans et des techniciens du livre. Ceux de
d'abord
premie© re cate¨ gorie ^ les û gourous ý ^ ne les appre¨ cient gue© re.
la
Catach, par exemple, a des mots tre© s durs pour eux. Parlant
Nina
laponctuation, dansTraverses ãâ,elledënonce les û exigences impe¨
de
riales et exorbitantes des gens du livre : le dernier domaine du
ou© re¨ gnait un peu de liberte¨ est dangeureusement investi.
code
nous allons voir que ce combat est loin d'eª tre ¢niÃ. ý Dans
Mais
avant-propos au livre de sa colle© gue, L.G.Ve¨ de¨ nina, elle e¨ crit :
son
[²] MmeVe¨ de¨ nina trace une nette rupture avec l'approche tra-
û
fortement marquëe jusqu'ici par le monde rigide et
ditionnelle,
caniquedel'imprimerieÄ.ý
me¨
selon leur milieu d'origine, leur spe¨ cialite¨ , leurs opinions
Bref,
politiques, etc., la plupart du temps tous ces gens
philosophiques,
me¨ connaissent, se critiquent, voire s'insultent.
se
yabien d'autres cate¨ gories, mais je m'en tiendrai la© .Arrivent
Il
ce que nos modernes the¨ oriciens appellent les masses:masses
en¢n
masses laborieuses, mass me¨ dia, etc.Å. Dans le Lexis,
populaires,
trouverez e¨ galement : culture de masse, communication de
vous
mouvements de masse (= mouvements revendicatifs), etc.
masse,
que Ge¨ rard Blanchard appelait les û banlieues de la typographie
Ce
ý. Dans ce domaine, les exemples en disent plus qu'un long
discoursÆ.
connaissez tous maintenant Perrousseaux-typographe,
Vous
Son premier manuel nous a meª me appris a©
Perrousseaux-auteur.
il occupait ses moments de loisir : il û psychanalyse ý les mo-
quoi
e¨ gyptiennes (û Aé partir de certains de leurs hie¨ roglyphes qui
mies
sentaient des sons, les Eè gyptiens auraient pu re¨ aliser un al-
repre¨
mais, coincës dans leur conformisme,ilsn'enontjamaiseu
phabet
e[p."å].ý)Ç.
l'ide¨
allons voir que Perrousseaux-e¨ diteur, ce n'est pas mal
Nous
plus. Aé un certain point de vue, c'est meª me rassurant : l'auteur
non
e¨ gal a© lui-meª me. Il n'y a pas a© dire, c'est tre© s cohe¨ rent tout c° a.
est
son livre-testament : Aideauchoixdela typo-graphie(cours
Dans
rard Blanchard e¨ crit page ã de couverture : û Il s'agit
supërieur),Ge¨
galement d'obtenir, par le croisement de divers crite© res de clas-
e¨
une taxinomie su¤samment ouverte pour inte¨ grer [²] ý.
sement,
le de¨ pliant qui pre¨ sente les á manuels de Perrousseaux
Dans
le cours supe¨ rieur de Ge¨ rard Blanchard, le paragraphe ci-dessus
et
ainsi compose¨ : û Il s'agit e¨ galement d'obtenir une taxicomanieÈ
est
ouverte pour inte¨ grer [²] ý.
su¤samment
alors que j'ai imagine¨ () le petit dialogue suivant :
C'est
correcteur lursien. ^ Yves, mais c° a ne va pas.Tu te rends
Un
si Mëron voit c° a² La© , on est mal² (Trop tard.)
compte,
^ Qu'est-ce que j'ai fait encore
Perrousseaux.
correcteur. ^ Mais en¢n,Yves, ce n'est pas taxicomanie qu'il
Le
composer²
fallait
^ Puisque t'es si malin², c'est quoi qu'il fallait
Perrousseaux.
composer
correcteur. ^ Bien voyons, taximanieɲ
Le
^ T'as raison, je savais bien que û Ge¨ ge¨ ýs'e¨ tait
Perrousseaux.
quelque part : taxinomie, taximanie² neuf lettres. C° a
goure¨
En question : la grammaire typographique ä"
de l'article, lui, est tre© s clair.
ont plus de äò ans.
une seule solution : parler a© sa place.
tre© sbienpudeveniruno.
me pla|ªt bien, c° a. J'ache© te²

Taxinomie ou taxonomie : science
1.
lois de la classi¢cation; classi¢-
des
suite d'e¨ le¨ ments formant des
cation,
concernant un domaine, des
listes
(uneënumërationtaxinomique),
sciences
Lexis,p."ðãå-"ðãæ.
Lors de la rëe¨ dition des Mëmoires
2.
gëne¨ ral de Gaulle, un journaliste,
du
s avoir vante¨ les qualite¨ sd'e¨ crivain
apre©
de l'ancien prësident, ¢t remar-
que lorsque ce dernier e¨ crivait,
quer
avait toujours a© porte¨ edemain
il
Dans ce domaine, mais pas seulement,
3.
ce milieu est une mine.
J'en veux pour preuve (!) l'article
4.
SylvieThie¨ blemont-Dollet,
de
Les extraterrestres dans les me¨ dias ý,
û
dans communication &langages,
publie¨
""ä, " er trimestre "ññð, e¨ ditions
n‘
Paris, pages âñ a© ä".
Retz,
Pour la petite histoire, le Premier
5.
de l'e¨ poque en avait áäò a©
ministre
service. Le coquin! (On ne va
son
meª me pas me dire qu'il en
quand
l'e¨ levage!) Le Prësident, lui,
faisait
Le pauvre! C'est incroyable,
aucun.
L'auteur, critiquant ouvertement
6.
vertement ses colle© gues dans ses
et
je veux espe¨ rer qu'il saura
articles,
la re¨ ciprocite¨ .
accepter
Je dis quelques mots sur la connotation
7.
page ää.
Je rappelle qu'emphase signi¢e :
8.
pompeuse dans le ton,
exëgaration
choix des mots ou les manie© res ;
le
: mode d'expression compor-
Ling.
une intensite¨ particulie© re et
tant
porter l'accent sur un des
faisant
(ou taxonomie)Ã taxicomanieTaximanie²
Taxinomie
trouverons-nous dans le prochain bouquin e¨ dite¨ parYves
Que
Quand je fais remarquer que certains individus
Perrousseaux
jamais le dictionnaireÄ, je veux espe¨ rer qu'on me croira
n'ouvrent
maintenant.
deuxie© me exemple est empruntë a© l'AdministrationÅ. Nous
Le
devons a© la DGAFP (Direction ge¨ ne¨ rale de l'Administration et
le
la Fonction publique, bureau FP/ñ), qui e¨ dite Point Stat,publi-
de
on ne peut plus se¨ rieuse.
cation
le Point Stat d'aouª t "ññå, nous pouvons lire en page á :
Dans
qu'on y apprend qu'il existe un Type de con- (certains
Outre
meª me un prix; page â : û En "ññã, les laure¨ ats des
obtiennent
ý), la suite du tableau pre¨ cise que ðãæð û individus ý de
consexe
inconnu ý ont e¨ te¨ admis par concours en "ññã. Ce n'est
û
la seule inconnue de ce rapport. Le tableau ci-contre (extrait)
pas
en page ä, nous apprend que chez les admis, â"ãá sont
¢gurant
origine inconnue ý. Plusieurs conclusions s'imposent :
d'û
Il semble bien que les extraterrestres existentÆ.
a)
Ilsontmeª me commence¨ a© se reproduire. Comment : ge¨ nëration
b)
spontanëe (ce n'est plus tre© sa© la mode); parthe¨ nogene© se
pas un mode de ge¨ nëration re¨ serve¨ ); clonage² Allez
(n'est-ce
savoirÇ.
suivant illustre cette manie qu'ont certains individus
L'exemple
de parler de ce qu'ils ne connaissent pas. Parlant des mots a© la
soulignës et en couleur sur leWeb, Jacques Andre¨ e¨ crit dans
fois
dernier grapheª , p. "âÈ : û [²] j'ai vu des pages ou© l'auteur, sans
le
pour eª tre bien suª r qu'on aille bien voir ce qu'il``connote''É
doute
moi qui souligne], mettait aussi ces zones sensibles en ita-
[c'est
gras Mais dans les Eè vangiles, ne lit-on pas : ``En ve¨ rite¨ ,je
lique
le dis²'' Ce qui veut dire simplement ``emphase''Ê : Atten-
vous
passez en gras italique et soulignez : ²''. Apre© s la typographition,
orale de la BibleË, apre© s la typographie de l'imprime¨ ,oncre¨ e
nouvelle typographie pour Internet; il faut lui laisser le temps
une
se stabiliser! ý
de
non, l'expression : û En ve¨ rite¨ , je vous le dis² ý n'a rien
Eh
D'ailleurs, si Jacques Andre¨ connaissait mieux la
d'emphatiqueÃÂ.
û Typographie orale ý; û Composer
9.
en lettres les nombres compose¨ s
les vers (ce qui s'explique alors
dans
la nature orale du texte) ý. Qui a
par
qui Franc° ois Richaudeau,
in£uence¨
Andre¨ ²
Jacques
Tout comme orthotypographie
10.
pas un ne¨ ologisme (c'est-a© -dire
n'est
un mot de cre¨ ation rëcente ou em-
depuis peu a© une autre languprunte¨
; une acception nouvelle d'un
de¨ ja© ancien), comme le prëtend
mot
Andre¨ dans l'article prëcite¨ .
Jacques
mot, il le doit au livre de Jëroª me
Ce
Orthotypographia,re¨ -
Hornschuch,
re¨ e¨ dite¨ par les e¨ ditions des
cemment
Moi j'appelle cela une tra-
Cendres.
traduction qui n'a certainemenduction,
pas duª beaucoup le fatiguer.
äá
En question : la grammaire typographique
outils de la langue franc° aise,
quatre
le û Thomas ý. Seuls les mëdio-
dont
cres² ne se ve¨ ri¢ent jamais.
l'injustice re© gne meª me a© ce niveau.
Bible, il aurait pris un meilleur exemple. Dans l'Eè vangile selon
constituants de la phrase (Lexis).

En fait, û en ve¨ rite¨ ý traduit imparfaitement
1.
le mot he¨ breu amën.
auteurs (Andrë Chouraqui,
Maints
ne le tradui-
ClaudeTresmontant²)
d'ailleurs pas et e¨ crivent :
sent
: û Amën, amën, je
Chouraqui
dis² ý ( Jean â,ä).
vous
: û ame© n ame© njele
Tresmontant
a© vous² ý ( Jean â,ä).
dis
Amen, amen, je dis a© toi² ý, tra-
û
le NouveauTestament interlineduit
aire grec/franc° ais,Jeanâ,ä,p.ã"ä.
existe bien d'autres variantes, mais
Il
û Ame¨ n, ce mot he¨ breu, qui
passons.
une a¤rmation :``j'adhe© re'',
souligne
seulement a e¨ te¨ conserve¨ par le
non
mais y ¢gure
NouveauTestament,
plus souvent que dans l'An-
beaucoup
("âä fois pour âò fois) ý, ëcrit
cien
Chouraqui dans Les Eè vangiles :
A.
Marc, Luc, Jean. (L'Annonce
Matthieu,
Quatre : Matyah, Marcos, Loucas,
des
n), Brepols, "ññò, p. "ðá.
Iohanaª
Ame© name© n : constamment cite¨ en
û
breu original dans la traduction
he¨
de notre Eè vangile ý, prëcise
grecque
(Eè vangile deJean,
Cl.Tresmontant
de Guibert, Paris,"ñðã, p."ä").
F.-X.
ajoute : û Les lecteurs de la traduction
Il
grecque devaient conna|ª tre et
le sens de ce mot. ý
comprendre
breu qui signi¢e :``il en
ûCemothe¨
ainsi'', et qui implique fermete¨ ,
est
rete¨ , solidite¨ . Ainsi, dire `Àmen''
suª
que l'on tient pour vrai ce
signi¢e
vient d'eª tre dit. Cela exprime
qui
certitude, un``oui''plein de foi
une
d'assurance, un accord et un enga-
et
On trouve dans Isa|«e(åä,"å)
gement.
deVe¨ rite¨ '', qui est
l'expression``Dieu
rendue par``Dieu de l'Amen'',
parfois
le a© ses promesses. Il n'y a que
¢de©
Dieu, dit l'apoª tre Paul (á
``Oui''en
","ñ), qui traduit ainsi
Corinthiens
``oui''. Les ¢de© les te¨ moignent
`Àmen''par
de leur foi lorsque au cours de
liturgie ils rëpondent au preª tre :
la
Amen, Amen''. (Vocabulaire
`Àmen,
orthodoxe, Cerf, Paris,"ñðä,
thëologique
"ð-"ñ.) Ame¨ n, ame© n, amen²les
p.
pourraient penser aux
traducteurs
de temps en temps. Car
chantres²
Bien entendu, il existe bien d'autres
2.
ouvrages sur le sujet. Si j'insiste
cette question, c'est tout simplement
sur
parce que notre moderne e¨ du-
nationale ^ partant, les enseignantcation
^ ont tout a© apprendre de la
Jean (",ä"; â,â; â,ä; etc.), nous pouvons lire : û En ve¨ rite¨ Ã, en
saint
rite¨ ,jevousledis²ý.
ve¨
Andre¨ quali¢e û En ve¨ rite¨ , je vous le dis² ý d'û emphase
Jacques
ý. Qu'aurait-il pense¨ de Jean á","ä : Il lui dit² (á fois ; litt. :
dit a© lui); "å : Il lui dit encore, une deuxie© me fois², Il lui dit
Il
fois);"æ : Il lui dit une troisie© me fois², Ie¨ shoua` lui dit²;"ð :
(á
n, ame¨ n, je te dis²; "ñ : Il dit cela², Ayant dit cela, il lui
Ame¨
etc.Tout cela dans le meª me paragraphe.
dit,
me permettre de lui conseiller la lecture des ouvrages
Puis-je
Marcel Jousse :".L'anthropologiedugeste;á.La manducationdela
de
parlant, la parole et le sou¥e;e¨ dite¨ s par GallimardÄ.
parole;â.Le
exemple est loin d'eª tre anodin. Car, qu'il soit conscient
Cet
non, le besoin de de¨ naturer le sens des choses, de les falsi¢er
ou
me, est pre¨ sent chez la majorite¨ de nos contemporains. Quant
meª
parler de certains sujets, cela rele© ve bien souvent de l'exploitÅ.
a©
l'occasion de de¨ velopper tous ces sujets lorsque j'ana-
J'aurai
le livre de Claude Alle© gre, Dieufacea© la science, mais d'ores
lyserai
de¨ ja© j'aimerais vous dire deux mots sur un point dont tout le
et
parle a© tort et a© travers ^ et cela depuis des mille¨ naires ^
monde
point d'empoisonner nos existences : le pe¨ che¨ , dit originel.
au
pour pratiquement tout le monde ^ y compris pour les plus
Car,
dignitaires des traditions du Livre ^ pe¨ che¨ originel = û nuit
hauts
noces ý. Eh bien, non. Eé ve n'a pas fait a© Adam le coup du feu
de
la cheminëe ou des estampes japonaises², pour la bonne
dans
que s'il y avait du feu, il n'y avait pas de chemine¨ e, quant
raison
Japonais, ils pouvaient di¤cilement eª tre ne¨ s, par conse¨ quent,
aux
estampes² Bref, s'il s'est passe¨ quelque chose, c'est avec le
les
La nouvelle Eé ve ^ Marie ^, elle, fera quelque chose de
serpent.
mais, cette fois, avec le Saint-Esprit. Le pe¨ chë originel,
semblable,
un peu comme le Grand Schisme de "òäã entre les Eè glises:
c'est
ne s'est pas fait d'un coup, ce fut un long processus. On ne peut
il
non plus a¤rmer que le fait d'avoir croquë la pommeÆ soit
pas
cause de l'exil de nos û premiers parents ý, etc.
l'unique
si les gens cherchaient a© comprendre les symboles de la
Bref,
dagogie traditionnelle, que ce soit
pe¨
des juifs, des musulmans, des
celle
tiens, des bouddhistes, des chamanes,
chre¨
etc. Dans tous ces milieux,
bien les aveugles que les sourdsmuets²
aussi
peuvent comprendre et sui-
la liturgie par exemple. (Bien
vre
a© condition que ces tradi-
entendu,
ne se soient pas perdues comme
tions
he¨ las bien souvent le cas, meª me
c'est
Parfois, c'est comique aussi. Parlant
3.
spiritualite¨ avec un colle© gue (on
peut pas toujours parler de mëte¨ o
ne
de ses voisins non plus, apre© s tout
ou
un sujet comme un autre), ce
c'est
me dit avec de¨ dain : û Tu
dernier
Moi, je n'ai pas besoin
comprends,
be¨ quilles ý, la cigarette dans une
de
le verre d'alcool dans l'autre.
main,
c'est la pitie¨ qui nous vient.
Parfois,
meª me, alors que je discutais de
Le
avec un confre© re formateur,
physique
des travaux de Stephen
notamment
Hawking, intervient dans notre
W.
bat, disant : û Je n'aime pas la fac° on
de¨
ce type meª le Dieu a© la physi-
dont
ý On se souviendra suª rement
que²
pendant des sie© cles, alors
d'Hawking
mon colle© gue!² Vous-meª mes
que
certainement entendu parler
avez
Chez les juifs d'ailleurs, le fruit
4.
fendu n'est pas issu d'un pommier
de¨
au choix : de la vigne, du ble¨ ,
mais,
¢guier, du ce¨ dratier² tous ces
du
e¨ tant aptes a© rendre compte
symboles
ce myste© re.
de
äâ
En question : la grammaire typographique
Bible et non a© les tourner en ridicule², e¨ voquant la sexualite¨
dans certaines Eè gliseschre¨ tiennes.)
prononciation est tre© s importante.
la
je m'en tiendrai la© pour aujour-
Mais
d'hui. Je ne voudrais pas abuser.
d'Hawking, mais de mon colle© gue

Comme vous le savez, le Chabbat
1.
le jour sancti¢e¨ des juifs. Pour
est
montrer a© quel point la tradition
vous
juive est libe¨ rëecoª te¨ sexualite¨ ,
dessin qui ne manque pas d'humour
ce
^ Sabbath ^, d'E.M. Lilien,
reproduit dans Signes
(Berlin,"ñáò),
&Typographies,
hëbra|«ques.Calligraphies
Damase e¨ diteur [sic], Paris,
jacques
p. "òâ. En e¡et, ce jour, ou© ils
"ññò,
peuvent pas travailler, est particulie©
ne
rement indique¨ pour les caª lins²
qu'ils attendent toujours le
C'est
Messie.
Par exemple, contrairement a© ce
2.
Claude Alle© gre dans son
qu'a¤rme
la Bible ne dit nulle part que le
livre,
existe depuis ã òòò ans. (Au
monde
je signale que les juifs vivent
passage,
l'an äæäñ.) Ce n'est pas parce que
en
l'a¤rment que c'est dans la
certains
: û Car mille ans sont a© tes yeux
Bible
le jour d'hier qui passe, comme
comme
une veille dans la nuit [Ps ñò,ã]. ý
Il y a une chose en tout cas, mes
û
que vous ne devez pas oublier :
amis,
le Seigneur un seul jour est
pour
commemilleansetmilleanscom-
un jour [2 P â,ð]. ý Cette savoureusme
histoire hassidique : û Un juif
au Seigneur :``Mon Dieu,
demande
pour qui mille ans est un jour et
toi
qui un milliard est un centime,
pour
te-moi un centime pour un jour.
preª
pond : Patiente
öLeSeigneurluire¨
jour''. ý Tresmontant a raison. Il
un
s'interdire les mauvaises fre¨ quentations
faut
et ne se ¢er qu'au texte, sur-
lorsqu'on est ministre de l'Eè ducatiotout
nationale² Maintenant, il
que j'explique la signi¢cation
faudrait
du mot mille dans la tradition.
verra cela plus tard. Darwin n'a
On
davantage a¤rme¨ que l'homme
pas
exemple, ils cesseraient de parler de complexe jude¨ o-chre¨ tien
par
Freud n'aurait pas eu sa raison d'eª treÃ. En d'autres termes, la
et
n'est pas responsable des alte¨ rations qu'on lui fait subir, des
Bible
erreurs d'interpre¨ tation², et ce n'est pas faire preuve
nombreuses
que de les colporterÄ.
d'intelligence
vous montrer que ce ne sont pas les jude¨ o-chre¨ tiens qui
Pour
et/ou e¨ crivent les pires beª tises sur la sexualite¨ ², ces deux
disent
dus pre¨ cise¨ ment a© des psychanalystes duª ment patente¨ s.
exemples
tout d'abord ce qu'e¨ crit Ge¨ za Ro¨ heim, psychanalyste
Voyons
ethnologue, dans son e¨ tude sur le chamanisme hongroisÅ :
et
[²] un reª ve de vol est un reª ve d'e¨ rection, [c'est-a© -dire] dans ces
û
ves le corps repre¨ sentelepe¨ nis. Notreconclusion hypothëtiqueserait
reª
le reª ve du vol est l'ëlëment central du chamanisme ý[C'estRöheim
que
souligne]Æ. ý Ce sont les chamanes qui ont duª eª tre contents.
qui
autre exemple, humoristique cette fois, du point ou© l'on
Un
arriver avec les donne¨ es classiques de la psychanalyse, nous
peut
fourni par une disciple de Freud et d'Adler ^ S. Lagerfeld ^
est
a psychanalyse¨ la pre¨ tendue supëriorite¨ , pour elle absur-
laquelle
de l'homme en face de la femme, et le despotisme masculin
de,
l'histoire de la civilisation. La base de tout ceci consisterait
dans
un fait ne¨ vropathique et hyste¨ rique. û Il s'agit d'une ``supercompensation''
en
ne¨ vrotique, due a© un inconscient ``complexe d'in-
riorite¨ '', de¨ rivant du fait que l'homme, a© la di¡e¨ rence de la
fe¨
n'est pas en mesure de s'adonner sans interruption a© l'acte
femme,
Pour compenser ce sens de peineuse infe¨ riorite¨ vis-a© -vis
sexuel.
la femme, l'homme se serait cre¨ e¨ une pre¨ tendue supëriorite¨ en
de
domaines et se serait donc hystëriquement constitue¨ la
d'autres
putation de``sexe fort''et dominateurÇ. ý Il n'y a pas a© dire, avec
re¨
comiques de ce genre, l'humanite¨ progresse.
des
cela pour bien montrer que ce ne sont pas seulement les
Tout
tiers du livre qui vont a© vau-l'eau, mais e¨ galement les auteurs,
me¨
spe¨ cialistes² eux-meª mes. Quant aux e¨ diteurs, l'important,
les
pas de vendre du papier. Je de¨ velopperai tous ces sujets
n'est-ce
non dans un rapport mais dans un livre.
prochainement,
devrais dire ses e¨ pigones ^ oui.
je
suª rque,la© encore, l'homme ne
C'est
prendre corps tant que notre
pouvait
te ne connaissait que les orga-
plane©
unicellulaires. On n'a jamais
nismes
le plus sortir du moins, que je sa-
vu
Maintenant, je comprends fort
che.
que ceux qui sont informe¨ spar
bien
pale¨ ocortex puissent se trouver
leur
points communs avec nos plus
des
û cousins ý. (Sous l'Occupation,
proches
on racontait la petite histoire
: û Tous les hommes sauf
suivante
ayant pe¨ ri, le dernier aviateur
deux
attaque quelque part en Afrique
russe
dernier aviateur allemand. Les
le
avions tombent simultanëment
deux
£ammes, sans faire de survivant.
en
lui dit : ``Aé ton avis, on recommence
et
''. ý)
Ro¨ heim Ge¨ za, HungarianShamanism,
3.
qu'il publia deux ans avant sa
Ce proble© me a e¨ te¨ e¨ galement
mort.
dans son ouvrage posthume,
aborde¨
Monographs
HungarianandVogulMythology:û
of theAmerican Ethnological
ý, xxiii, New-York,"ñäã (cf.
Society
particulier p. ð sq., ãð sq., å"sq.).
en
Cite¨ par Mircea Eliade,dansLe
4.
et les techniques archa|«ques
Chamanisme
l'extase,Payothe© que, Paris, "ñæã,
de
"ðå. p.
Cite¨ par Julius Evola, Masques
5.
visages du spiritualisme contemporain,
et
e¨ ditions de l'homme, Ottawa,
Les
p. åæ. "ñæá,
äã
En question : la grammaire typographique
descendait du singe. Ses disciples ^
chimpanze¨ qui passait par la©
Un
la sce© ne, re¨ £e¨ chit longue-
contemple
ment, puis se tourne vers sa guenon

Notre monde est tre© s paradoxal.
1.
savants sont chaque jour plus
Les
a© s'inte¨ resser aux textes
nombreux
s de toutes les traditions, a© com-
sacre¨
par la Bible. Ainsi, Josef
mencer
inge¨ nieur en chef au
Blumrich,
partement Recherche de la nasa
de¨
Beach, pre© s de Los Angeles),
(Laguna
des rares personnes a© avoir rec° u
une
la nasa la me¨ daille rendue pour
de
exceptionnels, s'est inte¨ resse¨
services
la vision d'Eè ze¨ chiel et a© son char.
a©
savoire¨ tudie¨ le sens de chaque
Apre©
il a construit ce char et invente¨
mot,
roue qui peut se mouvoir dans
cette
les sens (le brevet d'invention
tous
te¨ enregistre¨ le "æ avril "ñæá, sous
ae¨
numëro áãã.ä"ñ (pardonnez-moi
le
la mauvaise qualite¨ de la photo
pour
de ne pas vous montrer ce char,
et
j'ai eu un petit proble© me avec
mais
appareil photographique) :
mon
certaines reprësentations du
(Dans
ce¨ leste chinois, on retrouve le
char
me type de roue.) Ce qui est extraordinaire,
meª
c'est qu'un organisme
la nasa ait accepte¨ de ¢nancer
comme
pareil projet. (Il est vrai que les
sont nombreuses.) En
applications
c'est impensable. Il n'est que
France,
voir le sort qui est re¨ servë aux
de
couvertes de nos chercheurs.
de¨
exemple emprunte¨ a© la Bible :
Autre
trompettes de Jëricho. Le canon
les
ci-dessous est le plus
acoustique
d'Europe. Dans cette
perfectionne¨
rience, les ondes sonores ¢nissent
expe¨
par briser un mur de briques.
pourrais produire de nombreux
Je
exemples.
autres
Encyclop×dia Universalis, Index-
2.
(A-C), Paris, "ññå,
Thesaurus
Kuentz Pierre, û Linguistique et
3.
rature ý, Encyclop×dia Universalis,
litte¨
Lang, alors qu'il e¨ tait ministre de la Culture, voulait que
Jack
cre¨ e¨ un ministe© re de l'Intelligence. Mon dieu! Sur quelles
soit
La remarque est toutefois inte¨ ressante car, s'il a exprime¨
bases
vÝu, n'est-ce pas pre¨ cise¨ ment parce qu'il a constate¨ combien
ce
beª tise e¨ tait pre¨ sente dans nos socie¨ te¨ s. En fait, ce ne serait de¨ ja©
la
si mal si on apprenait aux gens a© avoir le sens du ridiculeÃ.
pas
de quitter les auteurs, e¨ diteurs, journalistes², pour voir
Avant
que cela donne du coª të des typographes, metteurs en page, etc.,
ce
mots a© propos de la connotation.
quelques
la parution du livre-testament de Ge¨ rard Blanchard,
Depuis
typographie ne de¨ note plus : elle connote. Du coup, tout le
la
se met a© connoter : û Je ne comprends pas, la© ²ýöûBien,
monde
c'est pourtant simple, tu ne vois pas que c° a connote! ý ö
voyons,
Maintenant que tu me le dis, je comprends mieux.T'as raison,
û
que c° a connote² ý, etc.
qu'est-ce
que la dënotation : en linguistique, ce terme dësigne
Qu'est-ce
des sens d'un signe, objet d'un consentement entre les
l'ensemble
d'une langue. Quant a© la connotation, c'û est un concept
usagers
a© nommer tout ce qui, dans la signi¢cation, nerele© ve pas de la
servant
notation (ces deux notions se partageant exclusivement la tota-
de¨
du champ de laproduction du sens). Cette dë¢nition ne¨ gative
litë
cesse¨ ,e¨ videmment, de faire proble© me : alors que les valeurs
n'apas
notatives qui structurent le lexique peuvent eª tre assez strictement
de¨
cernëes graª ce a© la de¨ composition en se© mes, toutes les autres
se¨ mantiques de¨ limitent une sorte de cate¨ gorie û fourretout
valeurs
ý, regroupant des phënome© nes de statut di¡e¨ rent, apparem-
tre© she¨ te¨ roge© ne, ouvrant a© l'inde¨ ¢nissable, etc.Ä. ý
ment
n'en dirai pas davantage sur le sujet et laisse a© Pierre Kuentz
Je
soin de conclure : û La confusion qui re© gne autour de la notion
le
connotation fournit une excellente illustration du processus.
de
bien accueillie en milieu litte¨ raire, elle o¡re, en e¡et, a© l'analyse
Fort
des textes, un instrument linguistique a© sa mesure. Certes,
de¨ plore souvent son faible degre¨ d'e¨ laboration scienti¢que.
on
que, telle qu'elle est, elle su¤t au linguiste ; il n'est pas de
C'est
inte¨ reª tdel'e¨ clairer davantage; la pre¨ ciser serait dangereux car
son
ne l'inte¨ resse que de l'exte¨ rieur ; son roª le est de fournir un
elle
a© la notion re¨ ciproque de de¨ notation et de faciliter la neutralisation
alibi
ne¨ cessaire a© la constitution d'un objet linguistique
maintenant le savoir-faire de certains typographes qui ont
Voyons
e¨ te¨ forme¨ sa© l'e¨ cole du plomb puis de la lino, etc.
pourtant
l'exemple de gauche, aucun chi¡re ne manque au nume¨ ro
Dans
te¨ le¨ phone. Il su¤t tout simplement d'ouvrir les paquets. Dans
de
ää
En question : la grammaire typographique
ci¢queÅ. ý spe¨
ne serait pas ininte¨ ressant d'e¨ tudier le couple de¨ notation-
(Il
connotation a© la lumie© re de la science des symboles.)
p. ðäã-ðää.
Corpus"â, p. ðäå.
celui de droite, outre les fautes, vous chercherez longtemps en

J'e¨ tudie le cas û Nord Eclair ý dans
1.
autre rapport. En e¡et, il illustre
un
la perfection tout ce que je de¨ nonce
a©
mes e¨ tudes critiques.
dans
Prenez un poignard d'acier.Vous
2.
le ranger dans un fourreau
pouvez
û Leader Price ý est leader. Comme nous allons le voir, la
quoi
a© l'encre û sympathique ý pla|ªt beaucoup.
composition
te¨ ponctuation, la cre¨ ativite¨ est a© son plus haut niveau (je
Coª
que cela se passe de commentaires) :
crois
les exemples qui suivent sont extraits de Nord Eclair Ã,
Tous
Grand quotidien du Nord de la France ý est-il pre¨ cise¨ a© la une.
û
trouve de tout dans cet article : du Perrousseaux (techonoliques),
On
etc. Quant a© la ¢n de l'article, vous pouvez toujours la
saco Vos interpre¨ tations m'inte¨ ressent. annëesssssssss :
Que©
mon avis, il s'agit suª rement d'annëes-lumie© re.
a©
exemples ci-dessus ^ j'en ai des pages comme c° a ^ appartiennent
Les
a© l'ancienne maquette du canard. Depuis peu, le Nord
Nouveau est en¢n disponible. Il faut bien le reconna|ªtre, c'est
Eclair
meª me un peu plus propreÄ. Pour combien de temps
quand
, voyez-vous, les lecteurs du journal ont eu beaucoup de chance.
La©
cre¨ ateurest allë chercher son inspiration au bord de la mer. Que
Le
ses bains de pied lui ont donne¨ des idëes. Imaginez
voulez-vous,
qu'il se soit retire¨ a© la montagne, c'est la teª te dans les
maintenant
qu'il aurait eu(e). Bien entendu, le re¨ sultat n'aurait pas e¨ te¨
nuages
meª me (voir ci-contre).
le
äå
En question : la grammaire typographique
chercher. Avec le deuxie© me exemple, on atteint les sommets :
Coª te¨ cre¨ ativite¨ , il n'y a pas a© dire, c° a bouillonne d'ide¨ es :
or, dans un fourreau en argent,
en
bois, en cuir, en me¨ tal², le poi-
en
gnard, lui, sera toujours en acier.
Aujourd'hui
Me¨ trosports

jus soli (le droit du sol) et du jus
du
(le droit du sang), les Russes
sanguis
une formule tre© s savoureuse :
ont
Une chatte qui fait ses petits dans
û
teaux! ý
unfournefaitpasdesgaª
Upinsky, ouvr. cit.,p.áòð.)
(dans
C'est curieux, mais je ne lis pas la
2.
me information :
meª
l'exemple ci-apre© s, l'encha|ª nement est vraiment remarquable!
Dans
Aé la une, c'est Pur Sang Arabes qui est compose¨ Ã.
encore, je suis tre© sinte¨ resse¨ par ce qu'auront compris les lecteurs.
La©
Pour terminer, ce dernier exemple :
n'est pas donne¨ e par la meª me horloge : il ya la grande (H)
L'heure
la petite (h), la montre d'homme et la montre de femme, etc.
et
te¨ ponctuation, c° a devrait plaire a© Richaudeau.
Coª
on sent bien qu'il y a un pilote a© bord!²
Bref,
annexe, vous trouverez un Petit musëe des horreurs.Tous les
En
sont dus a© des professionnels de la û chose imprime¨ eý.
exemples
pourquoi la de¨ mocratisation a bon dos. Elle existe bien suª r,
C'est
cela n'explique ni pourquoi ni comment des professionnels
mais
ont e¨ te¨ forme¨ sdanslesre© gles de l'art en arrivent a© produire de
qui
aberrations. Faites-le leur remarquer : ils vous insultent²
telles
äæ
En question : la grammaire typographique
Je vous laisse appre¨ cier les deux exemples ci-dessous :
Animaux Arabes Belge
1.
Cela me fait penser aux proble©
parole.
mes lie¨ sa© la nationalite¨ .Aé propos
Coª te¨ re¨ dactionnel, ce n'est pas mal non plusÄ :
Extrait du journal Le Monde.
Extrait du journal Nord Eclair.
voire meª me vous menacent.

Tresmontant Claude, Proble© mes
1.
notre temps,p.áñ.
de
Ce n'est pas par hasard si les Anciens
2.
Eè gyptiens avait fait du scara-
e bousier un symbole de vie, lui,
be¨
apre© s l'avoir roule¨ e en boule,
qui,
C'est comme avec la chirurgie
3.
tique, le re¨ sultat de¨ pend quand
esthe¨
me beaucoup du savoir-faire du
meª
chirurgien.
FAIRE
QUE
Nous ne nous faisons aucune illusion : tout ce que nous avons
û
a© ce sujet ne servira tre© s exactement a© rien. On ne re¨ forme pas
dit
corps si solidement ancre¨ dans ses habitudes intellectuelles
un
lui. Ce que nous en disons, c'est pour ceuxdu dehors, ceux
malgre¨
ne sont pas de la profession, pour qu'ils sachent et compren-
qui
ce qui se passeÃ. ý
nent
Claude Tresmontant s'adresse a© celles et ceux qui ensei-
Ici,
l'histoire de la philosophie, mais ses propos peuvent eª tre
gnent
s mot pour mot aux me¨ tiers du livre : auteurs, e¨ diteurs,
applique¨
typographes, correcteurs, imprimeurs, etc.
journalistes,
ne s'agit nullement de de¨ faitisme, mais de lucidite¨ .Comme
Il
disait V|ctor Hugo, û on ne peut pas dire a© un fait, va-t-en! ý.
le
ce qui est des faits, il me semble en avoir produit su¤sam-
Pour
dans mes e¨ tudes critiques.
ment
ces conditions : que faire Continuer a© faire ce que nous
Dans
toujours fait : nous perfectionner sans cesse et faire pro¢ter
avons
autres ^ quand ils le souhaitent ^ de l'expe¨ rience acquise. Il en
les
toujours e¨ te¨ ainsi. Car ^ ne soyons pas hypocrites ^ tout ce que
a
faisons, nous le faisons d'abord pour nous-meª mes. Ce n'est
nous
qu'on en fait pro¢ter nos semblables. Et il doit en eª tre
qu'ensuite
Avant d'enseigner, il faut commencer par apprendre. Une
ainsi.
diront certains. Malheureusement, dans les faits, elle
lapalissade,
rarement observe¨ e. C'est a© ce stade qu'intervient le sens du
est
: on l'a ou on ne l'a pas. Le respect aussi : comment peuton
ridicule
respecter les autres quand on ne se respecte pas soi-meª me. Il
naturel de dire des beª tises : j'en dis a© longueur de journe¨ e. Je
est
meª me qu'elles sont nëcessaires a© notre e¨ volution. Mais une
dirais
est de les dire au cours d'une discussion entre amis, par
chose
une autre de les e¨ crire et de vouloir les imposer aux au-
exemple,
Aucun des auteurs ayant fait l'objet de mes critiques, n'a
tres.
le moindre errata. Quant a© ceux qui ont lu mon rapport,
produit
sont nombreux a© faire la promotion de ces ouvrages. Non,
ils
ce que nous avons dit ne sert strictement a© rien. Du moins,
tout
l'imme¨ diat. Il faut laisser au û corps ý le temps de faire sa maladie.
dans
Je l'ai de¨ ja© rappele¨ : qui dit de¨ luge, dit arche, arc-en-ciel²
lumie© re triomphe toujours des te¨ ne© bres, la connaissance de
La
la justice de l'injustice² C'est une loi ontologique.
l'ignorance,
adage populaire l'exprime admirablement : û il faut du fumier
Cet
faire des roses ýÄ. Il n'en faut pas trop quand meª me, sinon
pour
roses pe¨ rissent. Mais, la© encore, tout n'est pas perdu : il y a le
les
C'est que Dame Nature a plus d'un tour dans son sac!²
phënix.
la grammaire typographique dans tout cela Eh bien, elle
Et
tape! Elle continue son petit bonhomme de chemin, meª me
s'en
c° a ne pla|ªt pas a© Untel ou Unetelle. Qu'elle ait besoin d'une
si
de jouvence Soit! Cela ne remet pas en cause son utilite¨ .
cure
faut simplement veiller a© ce que ce rajeunissement ne soit pas
Il
par (ou con¢e¨ a© ) n'importe quiÅ.
fait
les û tao|«stes ý ont raison, les poules ne sont plus en mesure
Car
de reconna|ªtre leurs poussins. Ce n'est quand meª me pas pour
si je m'e¨ vertue a© parler d'e¨ tude compare¨ e et raisonnëe. Parce
rien
me semble qu'avant de vouloir re¨ former, il faut passer par la© .
qu'il
En question : la grammaire typographique
äð
faisait de la ¢ente sa nourriture.

Par exemple, cela ne me geª ne absolument
1.
pas de revenir a© l'e¨ poque
davantage les juifs. Que ceux
pas
veulent remonter a© la source le
qui
mais qu'ils aillent jusqu'au
fassent,
bout.
Cela dit, que certains professionnels
2.
continuent a© perpe¨ tuer cette
pour moi c'est aussi important
tradition,
que de classer tel vestige
Aé moins qu'il ne s'agisse de
3.
3. Gutenberg
Fonagy Ivan, û La structure
4.
mantique des guillemets ý, dans
se¨
Le nouveau code typographique,
5.
, comple¨ te¨ et modernise¨ par
rëvise¨
Berthier P.-V., Colignon J.-P.,
6.
ais pratique, Solar,"ñð",
lexiquedufranc°
Catach Nina, La ponctuation,
7.
puf,Paris,"ññã,p.ðæ.
Sur ce point, Richaudeau a raison.
8.
Si la lisibilite¨ typographique
legibility) appartient aux typographes,
(ou
la lisibilite¨ linguistique (ou
elle, appartient uniquement
readability),
aux auteurs. Eè tant entendu
typographique doit
quelalisibilite¨
eª tre subordonne¨ ea© la lisi-
toujours
linguistique. En France, il est
bilite¨
peinecroyablequelesspe¨ cialistes
a©
la langue ne soient pas consulte¨ s
de
les typographes pour la re¨ daction
par
grammaires, codes et autres
des
typographiques. Pourtant,
guides
Morison l'a fort bien exprimë
Stanley
: û Dans tous les genres durables
s, la seule raison d'eª tre de
d'imprime¨
est de mettre en valeur
l'imprimeur
pas son talent, mais celui de
non
ý l'auteur.
en sommes a© un stade ou© la seule correction ne su¤t plus.
Nous
il faut non seulement analyser, comparer², mais e¨ galement
Car
l'histoire, l'e¨ volution de la langue et des techniques, et
conna|ªtre
pas confondre les e¨ poques comme le font pre¨ cise¨ ment certains
ne
ces û tao|« stes ýÃ. Nous ne vivons plus en l'an "òòò avant Je¨ sus-
de
Nous ne vivons pas davantage a© l'e¨ poque des lapicides, des
Christ.
des guillemets, I. Fonagy e¨ crit : û La citation n'est que
Parlant
des acceptions des guillemets simples ou doubles. Ils servent
l'une
marquer en meª me temps : les titres, l'emploi me¨ ta-linguistique
a©
expression, le statut de terme technique, le transfert lexical
d'une
l'attitude ironiqueÆ. ý C'est tre© s bien. Mais la citation, elle, n'a
ou
a© eª tre obligatoirement compose¨ e entre guillemets. C'est une
pas
parmi d'autres. Quant aux guillemets, imaginez que
possibilite¨
le meª me ouvrage se trouvent des titres, des emplois me¨ ta-
dans
d'expressions, des termes techniques, des transferts
linguistiques
et des attitudes ironiques, n'est-ce pas beaucoup deman-
lexicaux
a© ces pauvres guillemets et aux lecteurs
der
Guibert demande que l'abre¨ viation etc. soit compose¨ e
Robert
italique comme lorsqu'elle est compose¨ e au long : et c×tera Ç.
en
certainement tre© s logique, mais a© une e¨ poque ou© latendance
C'est
a© la francisation des expressions latines, n'est-ce pas aller a©
est
contre-courant.
Paul-Valentin Berthier et Jean-Pierre Colignon, nous
Selon
e¨ crire la haute Garonne (£euve), Haute Garonne (bassin
devrions
Haute-Garonne (de¨ partement)È. Ce a© quoi N. Catach
supërieur),
judicieusement remarquer que ces distinctions ne sont pas sans
fait
ner des di¤culte¨ s d'utilisation peu a© la porte¨ edechacunÉ.
entra|ª
la meª me chose avec les majuscules, la ponctuation, etc.
C'est
tout le monde parle de simpli¢cation, mais²
Bref,
pourquoi, je crois qu'avant toute chose, il faut faire l'in-
C'est
des mate¨ riaux ^ anciens et modernes ^ qui s'o¡rent a©
ventaire
Les re¨ £exions du type : û La typo n'a pas a© eª tre souligne¨ eý,
nous.
sont plus de mise.
ne
que je la conc° ois, la grammaire typographique doit moins
Telle
gife¨ rer que d'expliquer ce que sont ces mate¨ riaux, de¨ crire les
le¨
possibles, etc. Elle doit montrer les bonnes utilisa-
combinaisons
Comme les dictionnaires, elle doit rendre compte de l'usagetions.
Elle doit permettre aux auteurs, cre¨ ateurs² de s'exprimer, et
les museler. Ce sont eux qui font l'histoire.
non
me¨ tiers du livre sont au service de la langue et non la lan-
Les
a© leur service. Ce n'est pas a© eux de dire : la© , il faut une majusculgue
; la© , il faut un point; etc.
d'autres termes, la grammaire typographique n'est pas seulement
En
l'a¡aire des typographes. Leur apport dans ce domaine se
sume a© dire ce qu'il est techniquement possible ou non de faire,
re¨
veiller a© la lisibilite¨ typographiqueÊ, a© la cohe¨ rence et a© l'esthe¨ -
a©
de l'ensemble, etc.
tique
de la confrontation entre les divers intervenants : linguis-
C'est
auteurs, palëographes, correcteurs, typographes² que na|ªtra
tes,
grammaire typographique digne de ce nom, qui sera non
une
äñ
En question : la grammaire typographique
la langue e¨ tait e¨ crite uniquement
ou©
des consonnes. Cela ne geª nera
avec
et des copistes. L'aª ge du plomb est re¨ voluÄ : Gutenberg I er
scribes
mort.V|ve Gutenberg II²Å!
est
du passe¨ û monument historique ý.
Traverses ãâ,p.ñò.
Robert Guibert,p."áæ.
p. ãñ.
plus un carcan mais un espace de liberte¨ .

Peut-eª tre comprendra-t-on un
1.
que cette lente de¨ gradation de
jour
communication en gëne¨ ral ^ pas
la
eý^
seulementdelaûchoseimprime¨
pas sans conse¨ quences sur la
n'est
l'e¨ conomie² en un mot,
culture,
la qualite¨ de la vie. (Sur le plan
sur
conomique, par exemple, ce sont
e¨
les techniciens du prëpresse
surtout
en font les frais.)
qui
Ce que Ge¨ rard Blanchard
2.
d'autres a© sa suite appellent les
et
Dieu a donne¨ a© l'homme la ple¨ -
3.
de la liberte¨ .Meª me si certains
nitude
mes s'acharnent a© museler cette
syste©
par tous les moyens, en ¢n de
liberte¨
l'homme reste libre. Libre
compte,
ses cha|ª nes e¨ galement. On ne peut
de
personne a© apprendre, a© faire
obliger
d'intelligence, par exemple.
preuve
contre, on peut ^ et parfois on a
Par
devoir de ^ contraindre au respect.
le
pas le faire, c'est non seulement
Ne
preuve de laª chete¨ ², c'est e¨ gale-
faire
se rendre complice. En socie¨ te¨ ,
ment
toutes choses, la liberte¨ ases
comme
Dans notre pays, ces limites
limites.
de¨ ¢nies dans l'article å de la
sont
claration des droits de l'homme et du
De¨
du áã juin"æñâ. En dehors de
citoyen
le Christ nous le commande :
cela,
Ne donnez pas ce qui est sacre¨ aux
û
ne jetez pas vos perles a© la face
chiens,
cochons, qu'ils ne les pie¨ tinent
des
leurs pattes et, se tournant, vous
de
chirent (Mt æ,å). ý ^ û Ie¨ shoua`dit :
de¨
Laisse les morts ensevelir
``Suis-moi!
leurs morts!'' (Mt ð,áá; Lc ñ,åò). ý
faire mieux que le Christ
Prëtendre
bien pre¨ somptueux. (Voila© qui
serait
du discours des de¨ mocrates
change
tout poil. Que de tels propos de¨ -
de
soit. Ne leur en de¨ plaise,
coi¡ent²,
toutes les e¨ po-
cespropossonttenusa©
par tous ceux qui laissent une
ques,
inde¨ le¨ bile dans l'histoire. Aé
trace
Toª t ou tard, certains chercheront
4.
comprendre. Si nous ne voulons
a©
les de¨ courager de© slede¨ part,
pas
faut-il que les ouvrages de
encore
rence ne se contredisent pas les
rëfe¨
les autres, que les informations
uns
Dournon Jean-Yves, Le dictionnairedes
5.
di¤cultësdufranc°ais, Hachette
Paris, "ññå. Lorsque je compose,
Livre,
corrige, etc., le û Dournon ý
dit, les û tao|«stes ý doivent comprendre que les û confucianistes
Cela
ý ont besoin de repe© res, de certitudes² pour fonctionner.
que les enjeux ne sont pas les meª mesÃ. L'auteur n'a ge¨ nëralement
C'est
a© s'occuper que de lui. Les techniciens du livre, eux, font
d'une cha|ªne et n'ont pas a© traiterlaproduction que d'un seul
partie
ou e¨ diteur. Ils ne peuvent pas non plus refaire le monde tous
auteur
matins, meª me s'ils en ont parfois l'envie.
les
me diront : û C'est bien beau tout cela, mais que fait-
Certains
de ce que nos modernes the¨ oriciens appellent les massesÄ ý
on
simple, il faut faire comme tout le monde.Voyez tout le
C'est
que les savants, techniciens, informaticiens, etc., mettent
savoir-faire
dans lavie quotidienne : robots me¨ nagers, ordinateurs, appa-
photographiques, ve¨ hicules² Nous vivons dans un monde
reils
s. S'imaginer que nos concitoyens vont se mettre a© e¨ tu-
d'assiste¨
la grammaire typographique, la lisibilite¨ ,lesre© gles de mise
dier
page² alors qu'ils ont de¨ ja© beaucoup de mal a© apprendre le
en
ais, n'est-ce pas trop demanderÅ
franc°
majorite¨ des usagers n'attendent qu'une chose : que la ma-
La
fasse le travail a© leur placeÆ. De nos jours, les encyclope¨ dies,
chine
Encyclop×dia Universalis, tiennent sur un cd, quant aux dic-
type
ils tiennent dans le creux de la main. Ainsi, le correcteutionnaires,
orthographique Franklin et ses cartes d'extension Bookman
franco-anglais ou franco-allemand, dictionnaire
(dictionnaires
dique, dictionnaire des synonymes, etc.). Mettez le
encyclope¨
Dournon ýÇ sur une de ces cartes, et ñò % des proble© mes de
û
seront re¨ solus. Aujourd'hui il faut se donner la peine
composition
consulter, demain ce sera la machine qui s'en chargera. Mes
de
sont peut-eª tre durs a© entendre et a© admettre, mais traiter
propos
pollution de la langue² est devenu une priorite¨ . En raison de
la
cela nëcessite la mise en Ýuvre de moyens en rapport.
l'urgence,
d'autres termes, le document papier ne su¤t plus. Certaines
En
donne¨ es de la grammaire typographique doivent e¨ galement
tre inte¨ gre¨ es aux outils informatiques :correcteurs orthographiques,
eª
etc. Sinon, le livre seul restera dans un tiroir.
encore beaucoup a© dire, mais le temps de mes e¨ tudes
J'aurais
sur la typographie est re¨ volu. Maintenant, place a© l'ac-
critiques
En e¡et, il est inadmissible que nos professions ne soient pas
tion.
comme d'autres, a© la garantie du re¨ sultat. Nous vivons
astreintes,
un pays de droit, alors nous ^ car je ne suis pas seul a© penser
dans
^ utiliserons le droit. Comme le disait le Bouddha a© ses dis-
ainsi
: û Ce que vous ne voulez pas comprendre par votre intelligenceciples
vous l'apprendrez par la sou¡rance. ý
attendant, û nul n'e¨ tant prophe© te dans son pays ý, je vais apporter
En
ma petite contribution a© la re¨ vision du Guide du typographe
Dans les pages qui suivent, vous trouverez deux e¨ tudes : la
romand.
re est consacre¨ e aux normes; la seconde, a© la capitale et a© la
premie©
bien souvent mon seul outil de
est
et cela depuis vingt ans.
travail,
tique. Aujourd'hui, je le
protosina|«
en latin. C'est ainsi que m'appelle
fais
veª que. Coª te¨ comportement,
ûmonýe¨
a ne devrait pas beaucoup changer.
c°
åò
En question : la grammaire typographique
û banlieues de la typographie ý.
chacun son mode© le, ses re¨ fe¨ rences!)
majuscule. La suite sera fonction des demandes de nos amis suisses.
meronvs abominabilis È
soient justes et cohërentes, etc.
6. J'ai signe¨ mon dernier rapport en