Cours Ãconomie hydraulique - EPFL
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<strong>EPFL</strong> - LASEN<br />
<strong>Cours</strong> d’économie <strong>hydraulique</strong><br />
8 ème semestre<br />
Page 25<br />
LASEN<br />
Dans ce contexte, les "pour" et "contre" du développement des privatisations s’affrontent.<br />
Les "pour" la privatisation avancent la garantie de meilleur approvisionnement et sont persuadés<br />
de l’amélioration de la situation actuelle par une prise en main efficace et sont convaincus que les<br />
engagements financiers seront mieux gérés. Les "contre" s’opposent à l’idée de faire de l’eau une<br />
marchandise comme tout autre produit de consommation. En privatisant, que deviendraient les<br />
principes de service public en terme d’accessibilité à tous De quelle latitude décisionnelle les<br />
pouvoirs publics disposeraient-ils alors dans le futur <br />
Encore une fois, la réponse tourne autour des moyens à mettre en œuvre. La Suisse passe pour<br />
un pays plutôt mercantile. Or, le 100% de la gestion de l’eau potable se fait par les 3000 sociétés<br />
publiques communales. A contrario, la France qui a longtemps brandit l’étendard du service (EDF,<br />
Renault, la SNCF, …) voit 80% de son eau potable gérée par 3 sociétés privées ! Le débat sur ce<br />
sujet reste ouvert. La seule chose que l’on peut affirmer, c’est qu’il est indéniable que face aux<br />
enjeux relevés, l’eau potable et consommable a un prix (voir le chapitre 4. Prix de l’eau).<br />
On notera enfin que de plus en plus d’appels d’offres internationaux relatifs à la gestion de<br />
l’alimentation en eau potable de grandes villes sont dirigés vers le secteur privé. Les buts<br />
recherchés par les administrations qui lancent ces concours sont :<br />
- l’amélioration des techniques en terme de performance<br />
- de redorer le blason de l’image commerciale ternie de certains services publics<br />
- de redresser la situation financière parfois catastrophique (pas de facturation, des retards<br />
abyssaux de paiement et un prix de l’eau qui ne couvre pas les charges d’alimentation d’eau<br />
consommable)<br />
Dans ces concours, il n’est pas question systématiquement de privatisation. Il s’agit souvent de<br />
contrats de prestations à terme :<br />
- d’aide à la gestion et à la mise en place d’organisation pérenne<br />
- d’encadrement et de formation du personnel<br />
- d’appui à la maîtrise d’œuvre pour de futurs investissements<br />
- de mise à disposition de personnel hautement qualifié<br />
Sans toujours vouloir diaboliser le phénomène de privatisation, les évolutions intervenues ces<br />
dernières années, spécialement chez les grands bailleurs de fonds internationaux (Banque<br />
Mondiale, …) font apparaître une certaine volonté de trouver un juste équilibre entre public et privé.<br />
En tant que praticien, il est souhaitable que tout soit mis en œuvre techniquement et humainement<br />
pour permettre aux pays demandeurs de savoir-faire et de compétences un transfert de<br />
technologie. L’objectif devrait être d’assurer à terme une gestion autonome des aménagements<br />
dans les règles de l’art apprises et pratiquées.