Les Noirs en Suisse - admin.ch
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<strong>Les</strong> <strong>Noirs</strong> <strong>en</strong> <strong>Suisse</strong>. Une vie <strong>en</strong>tre intégration et discrimination<br />
Il ressort du tableau ci-dessus que le racisme interpersonnel et le racisme structurel peuv<strong>en</strong>t<br />
être à la fois insidieux et déclarés. Exemple: la maîtresse qui donne toujours injustem<strong>en</strong>t de<br />
mauvaises notes à une élève abuse insidieusem<strong>en</strong>t de son autorité, tandis qu’un policier qui<br />
traite un noir de «singe» au cours d’un contrôle abuse ouvertem<strong>en</strong>t de son autorité. Un regard<br />
méprisant peut être très éloqu<strong>en</strong>t mais reste insidieux et laisse toujours planer le<br />
doute. Des injures proférées sans raison dans un bus ou dans un magasin sont par contre<br />
une forme déclarée de viol<strong>en</strong>ce, qui ne laisse aucun doute.<br />
5.3 Racisme interpersonnel<br />
On r<strong>en</strong>contre des cas de racisme interpersonnel ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t dans les immeubles locatifs,<br />
au travail ou dans la rue; il implique des acteurs <strong>en</strong>tre lesquels il existe une relation horizontale,<br />
p. ex. <strong>en</strong>tre voisins, collègues de travail ou membres d’une même famille. <strong>Les</strong> actes racistes<br />
commis par des pairs ont une forte connotation émotionnelle dont les composantes<br />
sont viol<strong>en</strong>ce verbale, m<strong>en</strong>aces, fort rejet et parfois aussi viol<strong>en</strong>ce physique (Eckmann et al.<br />
2001, 125-129).<br />
Dans les lieux publics<br />
Madame F. est prise à partie dans un magasin parce qu’elle n’a pas laissé un homme lui<br />
passer devant à la caisse. Il l’insulte: «<strong>Les</strong> g<strong>en</strong>s comme vous vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>Suisse</strong> pour profiter<br />
financièrem<strong>en</strong>t des <strong>Suisse</strong>s. Vous devriez au moins leur céder la place.»<br />
La plupart des <strong>Suisse</strong>s et des <strong>Suisse</strong>sses n’ont aucun respect. Une personne noire att<strong>en</strong>d par<br />
exemple son tour dans un magasin. Quelqu’un <strong>en</strong>tre et on le sert immédiatem<strong>en</strong>t, avant le/la<br />
Noir/e. Ce n’est pas normal. Dans les bureaux aussi, les employés n’ont aucune pati<strong>en</strong>ce avec<br />
les Africains ou ils leur pos<strong>en</strong>t des questions qui ne sont pas permises. Mais parce qu’ils ont affaire<br />
à des <strong>Noirs</strong>, ils se permett<strong>en</strong>t des <strong>ch</strong>oses qu’ils ne dirai<strong>en</strong>t pas à d’autres. C’est tout simplem<strong>en</strong>t<br />
un manque de respect. (F)<br />
Au travail<br />
Lorsque je travaillais comme travailleur de rue dans le milieu de la drogue, j’ai régulièrem<strong>en</strong>t<br />
été insulté par les clo<strong>ch</strong>ards. Ils ne voulai<strong>en</strong>t pas qu’un Noir les aide et me disai<strong>en</strong>t: «Toi, le<br />
Noir, tu n’as ri<strong>en</strong> à faire ici» et faisai<strong>en</strong>t d’autres réflexions racistes. (B)<br />
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