Les Noirs en Suisse - admin.ch
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<strong>Les</strong> <strong>Noirs</strong> <strong>en</strong> <strong>Suisse</strong>. Une vie <strong>en</strong>tre intégration et discrimination<br />
gée par d’autres victimes de cette forme de racisme qu’on peut qualifier d’universel: les Juifs<br />
et les femmes» (Mutombo 2004). Cette définition est comparée à la xénophobie liée au<br />
temps et au lieu: «<strong>Les</strong> préjugés contre les Kosovars ou les Turcs <strong>en</strong> <strong>Suisse</strong> n’ont pas précédé<br />
ces derniers. Et un Kosovar ou un Turc qui réussit à s’assimiler à un <strong>Suisse</strong> peut ne plus<br />
être victime de préjugés liés à ses origines puisqu’il les aura gommés. <strong>Les</strong> préjugés racistes<br />
rest<strong>en</strong>t difficiles à gommer: un Noir restera un Noir, malgré toute l’assimilation dont il peut<br />
faire preuve. <strong>Les</strong> préjugés et représ<strong>en</strong>tations dont il est victime ne sont gommables que<br />
dans le regard et les perceptions de l’Autre, l’auteur» (Mutombo 2004).<br />
<strong>Les</strong> femmes noires se plaign<strong>en</strong>t d’être considérées comme des objets sexuels, comme des<br />
<strong>ch</strong>oses que l’on peut a<strong>ch</strong>eter. Dans le monde du travail, on estime qu’elles sont particulièrem<strong>en</strong>t<br />
vulnérables et on les exploite d’autant plus. <strong>Les</strong> hommes, pour leur part, racont<strong>en</strong>t<br />
qu’on les juge dangereux et malhonnêtes, qu’ils sont contrôlés de manière abusive par la<br />
police et exposés aux viol<strong>en</strong>ces policières.<br />
Si l’on <strong>en</strong> croit nos interlocuteurs, il vaut mieux vivre <strong>en</strong> <strong>Suisse</strong> romande qu’<strong>en</strong> <strong>Suisse</strong> alémanique<br />
ou au Tessin lorsqu’on est Noir. <strong>Les</strong> personnes interrogées racont<strong>en</strong>t qu’<strong>en</strong> <strong>Suisse</strong><br />
romande, elles ont moins le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’être des étrangers. Généralem<strong>en</strong>t, les personnes<br />
qui ont vécu des deux côtés de la Sarine se s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t mieux intégrées <strong>en</strong> <strong>Suisse</strong> romande.<br />
Une comparaison systématique dépasserait toutefois le cadre de la prés<strong>en</strong>te étude.<br />
En général, les personnes avec qui nous avons parlé ne p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t pas que la situation <strong>en</strong><br />
<strong>Suisse</strong> soit désespérée, malgré les grandes difficultés et les humiliations qu’ils subiss<strong>en</strong>t<br />
dans la vie de tous les jours. Beaucoup considèr<strong>en</strong>t cette situation comme passagère et p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t<br />
qu’elle pourrait s’améliorer si les deux parties concernées – Blancs et <strong>Noirs</strong> – ainsi que<br />
les autorités faisai<strong>en</strong>t certains efforts et étai<strong>en</strong>t mieux s<strong>en</strong>sibilisées au problème.<br />
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