La perception graphique - Melissa
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9 Saturation de la couleur<br />
10 Tonalité de la couleur<br />
Cette mise en exergue des codes élémentaires ouvre la voie à une réflexion sur la<br />
construction des <strong>graphique</strong>s : quels aspects privilégier pour faire passer un message. Quels<br />
codes sont perçus le plus justement par le lecteur Cleveland et McGill se sont penchés sur<br />
l’efficacité de plusieurs de ces codes élémentaires dans un jugement de <strong>perception</strong> <strong>graphique</strong>.<br />
Les deux chercheurs s’intéressent dans leur expérience à un jugement comparatif réalisé sur<br />
un histogramme, un histogramme empilé et un diagramme circulaire. Ils observent que le<br />
code élémentaire majeur est pour l’histogramme simple la position sur une échelle commune.<br />
Pour l’histogramme empilé, il s’agit de la longueur et pour le diagramme circulaire l’angle. Ils<br />
retrouvent alors pour un jugement comparatif (on demande au répondant d’exprimer une<br />
division du <strong>graphique</strong> par rapport à une autre) l’ordre de difficulté qu’ils avaient postulé au<br />
travers du taux d’erreurs des sujets : la position est le code <strong>graphique</strong> le plus performant et<br />
l’angle le moins performant.<br />
II. <strong>La</strong> représentation mentale<br />
Comprendre la <strong>perception</strong> <strong>graphique</strong> amène toutefois à dépasser la seule analyse<br />
technique de l’image qu’est le <strong>graphique</strong>. Il s’agit également de prendre en compte l’être<br />
humain pour qui ce <strong>graphique</strong> est réalisé.<br />
1.) Le rôle des lecteurs<br />
Les chercheurs, comme Cleveland et McGill (1984), ont commencé à mettre l’accent<br />
sur la nature des processus qui ont lieu quand les individus décodent les informations<br />
représentées dans un <strong>graphique</strong>. Il s’agit de considérer non seulement le <strong>graphique</strong> mais aussi<br />
la manière dont le lecteur perçoit l’image et les codes qu’elle porte.<br />
Ainsi, Simkin et Hastie (1987) supposent dans leur expérience que les lecteurs ont des<br />
attentes différentes sur le type d’information qui constituera le message principal selon les<br />
types de <strong>graphique</strong>s. Ils sont donc totalement actifs dans la <strong>perception</strong> du <strong>graphique</strong> puisqu’ils<br />
ont des a priori avant même d’avoir vu les signes qu’il contient.<br />
<strong>La</strong> <strong>perception</strong> de l’information contenue par une image n’est pas étrangère au<br />
fonctionnement de notre cerveau. Monique Le Guen (1999) souligne ainsi l’importance des<br />
informations apportées par le développement récent des neuro-sciences. De manière presque<br />
provocatrice, elle écrit en tête de son article que « l’analyse exploratoire des données est au<br />
cerveau droit ce que l’analyse confirmatoire est au cerveau gauche ». Le traitement de<br />
l’information tient à la communication entre les deux hémisphères. Monique Le Guen met<br />
donc en avant des explications d’ordre psychologique voire biologique. Elle affirme que « si<br />
chacun des deux hémisphères joue sur des registres différents, c’est bien leur complémentarité<br />
qui donne à la pensée toute son efficacité et sa flexibilité. L’un a besoin de l’autre, aucun des<br />
deux ne peut fonctionner seul de manière efficace. » L’image joue donc un rôle très<br />
particulier dans la compréhension.<br />
Monique Le Guen rappelle également le résultat d’expériences menées en psychologie<br />
cognitive qui montrent la supériorité de la reconnaissance visuelle et observent une meilleure<br />
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