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Thèse de Jérôme Giordano soutenue en 2004 - iusti

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Départem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Mécanique Énergétique<br />

École doctorale : Mécanique, Physique et Modélisation<br />

Contribution à la modélisation<br />

numérique <strong>de</strong>s problèmes d’interactions<br />

flui<strong>de</strong>-flui<strong>de</strong> et flui<strong>de</strong>-structure<br />

THÈSE<br />

prés<strong>en</strong>tée et <strong>sout<strong>en</strong>ue</strong> publiquem<strong>en</strong>t le 15 Décembre <strong>2004</strong><br />

pour l’obt<strong>en</strong>tion du<br />

gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> Docteur <strong>de</strong> l’Université d’Aix-Marseille I<br />

(Spécialité : Mécanique Énergétique)<br />

par<br />

Jérôme <strong>Giordano</strong><br />

Composition du jury<br />

Prési<strong>de</strong>nt :<br />

Rapporteurs :<br />

Examinateurs :<br />

Invités :<br />

Roger Martin, Professeur à l’Université <strong>de</strong> Prov<strong>en</strong>ce.<br />

Alain Dervieux, Directeur <strong>de</strong> Recherche à l’INRIA, Sophia Antipolis.<br />

Dany Vandromme, Professeur à l’INSA <strong>de</strong> Rou<strong>en</strong>.<br />

Patrick Vuillermoz, Ingénieur à EADS Space Transportation, Paris.<br />

Yves Burtschell, Maître <strong>de</strong> Confér<strong>en</strong>ce à l’Université <strong>de</strong> Prov<strong>en</strong>ce.<br />

Marc Medale, Professeur à l’Université <strong>de</strong> Prov<strong>en</strong>ce.<br />

David E. Zeitoun, Professeur à l’Université <strong>de</strong> Prov<strong>en</strong>ce.<br />

Olivier Debor<strong>de</strong>s, Professeur à l’EGIM, Marseille.<br />

Laboratoire IUSTI - UMR 6595 : Université <strong>de</strong> Prov<strong>en</strong>ce / CNRS


Remerciem<strong>en</strong>ts<br />

Avant tout, je remercie les membres du jury pour avoir pris le temps <strong>de</strong> juger ce travail.<br />

Je ti<strong>en</strong>s à remercier chaleureusem<strong>en</strong>t Yves Burtschell et Marc Medale pour leur pati<strong>en</strong>ce, leurs<br />

compét<strong>en</strong>ces et leur amitié. Les trois années passées à vos cotés, Yves, Marc, m’ont énormém<strong>en</strong>t<br />

apporté et je vous <strong>en</strong> suis reconnaissant.<br />

Je ne vous oublie pas mes chers acolytes : Hervé Bournot, Lionel Meister et David Brutin,<br />

compagnons <strong>de</strong> galère, ni Jérôme Vic<strong>en</strong>te (qui comme moi est aussi pilote professionnel <strong>en</strong> Moto<br />

GP). Pour tous les fou rires, pour votre amitié et tout le reste, merci.<br />

J’aimerais aussi remercier Pierre Perrier, R<strong>en</strong>é Occelli, Georges Jourdan et Lazhar Houas.<br />

Pour votre g<strong>en</strong>tillesse, votre <strong>en</strong>thousiasme et l’intérêt que vous avez porté à mon travail, merci.<br />

Si l’ambiance <strong>de</strong> travail à l’IUSTI est si agréable et si je suis toujours allé au laboratoire avec<br />

plaisir, c’est grâce à vous : Eric (Valérioooo), Ouamar, Christophe, Jean-Louis, Stéphane, Jean-<br />

Clau<strong>de</strong>, Paul, Guillaume, Patrick, Guy, Valérie, Laetitia, Micheline, Nelly, Christelle, Jeanne...<br />

Je remercie <strong>de</strong> tout mon coeur ma gran<strong>de</strong> famille pour tout ce qu’elle a fait pour moi. Cela a<br />

été un imm<strong>en</strong>se plaisir et une gran<strong>de</strong> fierté <strong>de</strong> vous voir (presque) tous assister à ma sout<strong>en</strong>ance,<br />

merci!!!<br />

Merci aussi Guillaume, Carole (et Eugénie!!), Sébasti<strong>en</strong>, Christian et la famille Roumestan<br />

pour votre amitié.<br />

Enfin, merci ma petite Lili pour tout ce que tu fais pour moi, pour tes <strong>en</strong>couragem<strong>en</strong>ts et<br />

pour ton amour.<br />

i


à ma lili<br />

iii


Sommaire<br />

Table <strong>de</strong>s figures<br />

Liste <strong>de</strong>s tableaux<br />

ix<br />

xiii<br />

Introduction générale 1<br />

Partie I Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’instabilité <strong>de</strong> Richtmyer-Meshkov 5<br />

Chapitre 1 Introduction 7<br />

Chapitre 2 Modèles utilisés pour le calcul <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts 11<br />

2.1 Modèles physiques <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s compressibles . . . . . . . . . 12<br />

2.1.1 Equations <strong>de</strong> conservation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12<br />

2.1.2 Expression <strong>de</strong>s termes sources chimiques . . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />

2.1.3 Modèle réactionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />

2.2 Discrétisation par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s volumes finis . . . . . . . . . . . . . . . . . 14<br />

2.2.1 Modèles numériques pour la simulation d’écoulem<strong>en</strong>ts hyper-<strong>en</strong>thalpiques 14<br />

2.2.2 Erreurs induites par une <strong>de</strong>scription euleri<strong>en</strong>ne dans le cas d’un maillage<br />

mobile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19<br />

2.3 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24<br />

Chapitre 3 Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interaction choc/bulle 25<br />

3.1 Interaction choc/bulle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26<br />

3.1.1 Données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26<br />

3.1.2 Etu<strong>de</strong> du cas lourd/léger avec une bulle <strong>de</strong> Krypton dans <strong>de</strong> l’air . . . 28<br />

3.1.3 Etu<strong>de</strong> du cas léger/lourd avec une bulle d’Hélium dans <strong>de</strong> l’air . . . . 35<br />

3.1.4 Etu<strong>de</strong> du cas <strong>de</strong>nsité similaire avec une bulle d’Azote dans <strong>de</strong> l’air . . 40<br />

3.2 Approche analytique permettant l’évaluation du volume <strong>de</strong> la bulle . . . . . . 41<br />

3.3 Modèle réduit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47<br />

Chapitre 4 Synthèse sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s instabilités <strong>de</strong> Richtmyer-Meshkov 49<br />

Partie II Interactions flui<strong>de</strong>-structure 51<br />

Chapitre 5 Introduction 53<br />

v


Sommaire<br />

Chapitre 6 Modèles utilisés pour le calcul <strong>de</strong>s structures 57<br />

6.1 Modèles physiques <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong>s structures déformables . . . . . . . . 58<br />

6.1.1 Equation locale d’équilibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58<br />

6.1.2 T<strong>en</strong>seurs <strong>de</strong> déformations et <strong>de</strong> contraintes . . . . . . . . . . . . . . . 58<br />

6.1.3 Forme variationnelle pour le problème d’élasto-dynamique . . . . . . . 59<br />

6.2 Discrétisation par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts finis . . . . . . . . . . . . . . . . . 60<br />

6.3 Algorithme <strong>de</strong> Newmark . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61<br />

6.3.1 Validation et influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts β et γ . . . . . . . . . . . . . . 62<br />

6.4 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66<br />

Chapitre 7 Stratégie numérique <strong>de</strong> couplage 69<br />

7.1 Algorithmes <strong>de</strong> couplage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70<br />

7.2 Passage <strong>de</strong>s conditions aux limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71<br />

7.3 Traitem<strong>en</strong>t du maillage dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72<br />

7.4 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74<br />

Chapitre 8 Etu<strong>de</strong> d’un phénomène <strong>de</strong> flottem<strong>en</strong>t d’une plaque plane soumise<br />

à un écoulem<strong>en</strong>t supersonique 75<br />

8.1 Données du cas d’étu<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76<br />

8.2 Recherche du flutter dans le cas d’un flui<strong>de</strong> parfait . . . . . . . . . . . . . . . 80<br />

8.3 Recherche du flutter dans le cas d’un flui<strong>de</strong> visqueux . . . . . . . . . . . . . . 87<br />

8.4 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90<br />

Chapitre 9 Elaboration d’un cas test d’interaction flui<strong>de</strong>-structure 91<br />

9.1 Pérégrinations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92<br />

9.2 Données du cas test . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95<br />

9.3 Etu<strong>de</strong> du mouvem<strong>en</strong>t d’une plaque d’Acier <strong>de</strong> 50 mm × 1 mm . . . . . . . . 98<br />

9.4 Etu<strong>de</strong> du mouvem<strong>en</strong>t d’une plaque d’Acier <strong>de</strong> 40 mm × 1 mm . . . . . . . . 106<br />

9.5 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108<br />

Chapitre 10 Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la tuyère du banc MASCOTE 111<br />

10.1 Données du cas d’étu<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112<br />

10.2 Résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115<br />

10.2.1 Configuration <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115<br />

10.2.2 Déplacem<strong>en</strong>ts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115<br />

10.3 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120<br />

Chapitre 11 Synthèse sur la simulation <strong>de</strong> l’interaction flui<strong>de</strong>-structure 121<br />

Conclusions et Perspectives 123<br />

vi<br />

Annexes 129<br />

Description du dispositif expérim<strong>en</strong>tal 131<br />

1 Dispositif concernant l’interface à perturbations uni-modales 2D . . . . . . . 132<br />

2 Dispositif concernant l’interaction choc/bulle . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133


Annexe A Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interaction d’une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc avec une perturbation<br />

positive et une négative 135<br />

Référ<strong>en</strong>ces 143<br />

vii


Table <strong>de</strong>s figures<br />

1.1 Exemple <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> pertubations induite par l’instabilité <strong>de</strong> Richmyer-Meshkov<br />

8<br />

1.2 Expéri<strong>en</strong>ces réalisées par Jacobs et al. [50], Departm<strong>en</strong>t of Aerospace and Mechanical<br />

Engineering, Arizona . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9<br />

2.1 Champs <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong>s frontières <strong>de</strong>s cellules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20<br />

2.2 Profil <strong>de</strong> masse volumique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21<br />

2.3 Profil <strong>de</strong> vitesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22<br />

3.1 Géométrie du domaine <strong>de</strong> calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26<br />

3.2 Maillage près <strong>de</strong> la bulle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27<br />

3.3 Clichés ombroscopiques et Schlier<strong>en</strong> numérique pour la bulle <strong>de</strong> Krypton, Mach 1,2 29<br />

3.4 Clichés ombroscopiques et Schlier<strong>en</strong> numérique pour la bulle <strong>de</strong> Krypton, Mach 1,2 30<br />

3.5 Déposition et convection <strong>de</strong>s vortex pour la bulle <strong>de</strong> Krypton . . . . . . . . . . . 31<br />

3.6 Confirmation par la simulation <strong>de</strong> la génération et convection <strong>de</strong>s vortex pour la<br />

bulle <strong>de</strong> Krypton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32<br />

3.7 Comparaison bulle/cylindre <strong>de</strong> Krypton à t = 0,94 ms après l’interaction avec un<br />

choc à Mach 1,2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />

3.8 Comparaison simulation/expéri<strong>en</strong>ce pour une bulle <strong>de</strong> Krypton à t = 0,49 ms<br />

après l’interaction avec un choc à Mach 1,7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />

3.9 Dilatation du tore <strong>de</strong> vorticité pour la bulle <strong>de</strong> Krypton . . . . . . . . . . . . . . 34<br />

3.10 Clichés ombroscopiques et Schlier<strong>en</strong> numérique pour la bulle d’Hélium, Mach 1,2 36<br />

3.11 Génération et convection <strong>de</strong>s vortex pour la bulle d’Hélium . . . . . . . . . . . . 37<br />

3.12 Confirmation par la simulation <strong>de</strong> la génération et convection <strong>de</strong>s vortex pour la<br />

bulle d’Hélium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38<br />

3.13 Comparaison bulle/cylindre <strong>de</strong> Krypton à t = 0,280 ms après l’interaction avec<br />

un choc à Mach 1,2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38<br />

3.14 Dilatation du tore <strong>de</strong> vorticité pour la bulle d’Hélium . . . . . . . . . . . . . . . . 39<br />

ix


Table <strong>de</strong>s figures<br />

3.15 Comparaison simulation/expéri<strong>en</strong>ce pour une bulle d’Azote à t = 0,038 ms, t =<br />

0,108 ms, t = 0,248 ms après l’interaction avec un choc à Mach 1,2 . . . . . . . 40<br />

3.16 Interaction d’une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc avec une interface : choc réfléchi (a), faisceau <strong>de</strong><br />

dét<strong>en</strong>tes (b) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41<br />

3.17 Deuxième étape d’intéraction d’une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc avec une interface . . . . . . . . 44<br />

3.18 Evolution du rapport <strong>de</strong> compression, résultats <strong>de</strong> la simulation . . . . . . . . . . 45<br />

3.19 Evolution du rapport <strong>de</strong> compression, résultats <strong>de</strong> la simulation et <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce 46<br />

4.1 Chronologie <strong>de</strong>s mécanismes pilotant l’instabilité <strong>de</strong> Richtmyer-Meshkov . . . . . 50<br />

5.1 Effondrem<strong>en</strong>t du pont <strong>de</strong> Tacoma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53<br />

6.1 Mouvem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> traction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63<br />

6.2 Mouvem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> flexion, déplacem<strong>en</strong>t transversal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64<br />

6.3 Mouvem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> flexion, déplacem<strong>en</strong>t longitudinal . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65<br />

6.4 Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> β et γ sur la flèche <strong>de</strong> la poutre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66<br />

7.1 Algorithme <strong>de</strong> couplage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70<br />

7.2 Passage <strong>de</strong>s conditions aux limites à l’interface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71<br />

7.3 Répartitions <strong>de</strong>s déplacem<strong>en</strong>ts du maillage dynamique . . . . . . . . . . . . . . . 73<br />

7.4 Maillage dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73<br />

8.1 Géométrie du domaine <strong>de</strong> calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76<br />

8.2 Détails <strong>de</strong>s maillages du domaine <strong>de</strong> calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77<br />

8.3 Converg<strong>en</strong>ce du pas <strong>de</strong> couplage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78<br />

8.4 Champ <strong>de</strong> pression initial, cas d’un flui<strong>de</strong> parfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79<br />

8.5 Champ <strong>de</strong> pression au cours d’une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> déformation <strong>de</strong> la plaque, Mach 2,2 80<br />

8.6 Evolution du coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> portance à Mach 2,6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81<br />

8.7 Evolution du coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> portance sur une pério<strong>de</strong> et position correspondante<br />

<strong>de</strong> la plaque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82<br />

8.8 Spectre <strong>de</strong> puissance <strong>de</strong>s FFT du déplacem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> x 1 pour un temps d’exploration<br />

<strong>de</strong> 0,09 s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83<br />

8.9 FFT du C p à 4f p pour un temps d’exploration <strong>de</strong> 0,09 s . . . . . . . . . . . . . . 84<br />

8.10 FFT du C p à 3f p pour un temps d’exploration <strong>de</strong> 0,6 s . . . . . . . . . . . . . . 85<br />

8.11 Décollem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> couche limite, iso-valeurs <strong>de</strong> la masse volumique . . . . . . . . . . 87<br />

8.12 Evolution schématique <strong>de</strong> la pression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88<br />

8.13 Evolution comparée du C p dans le cas flui<strong>de</strong> parfait et flui<strong>de</strong> réel, Mach 2,1 . . . 88<br />

8.14 FFT du déplacem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> x 2 à 9f p pour un temps d’exploration <strong>de</strong> 0,45 s . . . . . 89<br />

x


9.1 Quelques configurations <strong>en</strong>visagées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93<br />

9.2 Quelques résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94<br />

9.3 Montage choisi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95<br />

9.4 Maillage utilisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96<br />

9.5 Analogie avec les phénomènes prés<strong>en</strong>ts dans les boosters <strong>de</strong> fusées . . . . . . . . . 97<br />

9.6 Comparaison simulation/expéri<strong>en</strong>ce, panneau Acier <strong>de</strong> 50 mm × 1 mm . . . . . . 99<br />

9.7 Comparaison simulation/expéri<strong>en</strong>ce, panneau Acier <strong>de</strong> 50 mm × 1 mm . . . . . . 100<br />

9.8 Comparaison simulation/expéri<strong>en</strong>ce, panneau Acier <strong>de</strong> 50 mm × 1 mm . . . . . . 101<br />

9.9 Diagramme (x,t) <strong>de</strong> la masse volumique à y = 65 mm . . . . . . . . . . . . . . . 102<br />

9.10 Evolution <strong>de</strong> la pression pour la plaque <strong>de</strong> 50 mm . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103<br />

9.11 Evolution <strong>de</strong> la flèche pour la plaque <strong>de</strong> 50 mm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104<br />

9.12 Evolution <strong>de</strong> la pression pour la plaque <strong>de</strong> 40 mm . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106<br />

9.13 Evolution <strong>de</strong> la flèche pour la plaque <strong>de</strong> 40 mm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107<br />

9.14 Premiers résultats avec une plaque inclinée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109<br />

9.15 Premiers résultats avec une plaque inclinée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110<br />

10.1 Dessin d’<strong>en</strong>semble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112<br />

10.2 Géométrie du domaine <strong>de</strong> calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113<br />

10.3 Phase d’amorçage <strong>de</strong> la tuyère MASCOTE, fraction massique <strong>de</strong> HO2 et Mach . 116<br />

10.4 Capteur 1 déplacem<strong>en</strong>t suivant x . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117<br />

10.5 Capteur 1 déplacem<strong>en</strong>t suivant y . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117<br />

10.6 Capteur 2 déplacem<strong>en</strong>t suivant x . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118<br />

10.7 Capteur 2 déplacem<strong>en</strong>t suivant y . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118<br />

10.8 Capteur 3 déplacem<strong>en</strong>t suivant x . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119<br />

10.9 Capteur 3 déplacem<strong>en</strong>t suivant y . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119<br />

1 Un cas montage pour un cas test 3D . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126<br />

2 Validation <strong>de</strong> la phase instationnaire avec modèle <strong>de</strong> turbul<strong>en</strong>ce . . . . . . . . . 127<br />

3 Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interaction d’un choc conique et sphérique à t = 0,11 ms et t = 0,20 ms128<br />

1 Tube à choc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132<br />

2 Schéma d’on<strong>de</strong> dans le tube à choc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133<br />

3 Schéma du système <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> vue pour les expéri<strong>en</strong>ces chocs/bulles . . . . . . . 134<br />

A.1 Géométrie du domaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136<br />

A.2 Schlier<strong>en</strong> comparé à une coupe plane laser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137<br />

A.3 Schlier<strong>en</strong> comparé à une coupe plane laser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138<br />

A.4 Schlier<strong>en</strong> comparé à une coupe plane laser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139<br />

xi


Table <strong>de</strong>s figures<br />

A.5 Mécanisme <strong>de</strong> génération <strong>de</strong> vorticite : perturbation négative . . . . . . . . . . . 140<br />

A.6 Mécanisme <strong>de</strong> génération <strong>de</strong> vorticite : perturbation positive . . . . . . . . . . . . 140<br />

A.7 Diagrammes x,t . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141<br />

xii


Liste <strong>de</strong>s tableaux<br />

2.1 Espèces et réactions du modèle <strong>de</strong> Evans et Schexnay<strong>de</strong>r. * : réduction à sept<br />

espèces et huit équations ; †= * + réactions sans dissociation <strong>de</strong> N 2 : réduction à<br />

huit espèces et seize réactions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15<br />

2.2 Constantes cinétiques <strong>de</strong> la chimie <strong>de</strong> Evans et Schexnay<strong>de</strong>r : elles sont données<br />

sous la forme k = AT B exp (−θ/T) avec θ = E a /R. Les numéros <strong>de</strong>s équations<br />

correspon<strong>de</strong>nt à celles du tableau ??. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16<br />

2.3 Conditions initiales du cas test <strong>de</strong> Sod . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19<br />

3.1 Conditions d’<strong>en</strong>trée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26<br />

6.1 Famille d’algorithme <strong>de</strong> Newmark . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62<br />

9.1 Conditions d’<strong>en</strong>trée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95<br />

9.2 Exemples <strong>de</strong> géométrie et matériaux utilisables (issus <strong>de</strong>s équations ??, ??, ??) . 97<br />

10.1 Conditions d’<strong>en</strong>trée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113<br />

xiii


Introduction générale<br />

Complém<strong>en</strong>t <strong>de</strong> choix à l’analyse théorique et aux étu<strong>de</strong>s expérim<strong>en</strong>tales, la modélisation<br />

numérique contribue <strong>de</strong> nos jours activem<strong>en</strong>t à la compréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong> problèmes physiques <strong>de</strong><br />

plus <strong>en</strong> plus complexes. Ce travail <strong>de</strong> thèse consacré à la simulation d’écoulem<strong>en</strong>ts compressibles<br />

à gran<strong>de</strong> vitesse, figés ou réactifs, <strong>en</strong> apporte une illustration supplém<strong>en</strong>taire. Il s’inscrit dans<br />

le cadre plus général d’un programme <strong>de</strong> recherches conduit dans notre laboratoire visant, à<br />

terme, la modélisation numérique du fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> moteur à combustion supersonique <strong>de</strong><br />

type scramjet. En effet, cette technologie <strong>de</strong> propulsion possè<strong>de</strong> un pot<strong>en</strong>tiel très prometteur (le<br />

X − 43 <strong>de</strong> la NASA a ainsi volé à la vitesse record <strong>de</strong> Mach 7), mais son problème majeur reste<br />

<strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ir la combustion H2-Air dans un écoulem<strong>en</strong>t supersonique établi. Ces phénomènes <strong>de</strong><br />

combustion sont très dép<strong>en</strong>dants <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> mélange et <strong>de</strong>s configurations d’on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> choc.<br />

De plus, ces zones <strong>de</strong> mélange peuv<strong>en</strong>t être induites par <strong>de</strong>s instabilités telles que celles <strong>de</strong><br />

Richtmyer-Meshkov. En outre, la position <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> choc, ainsi que les décollem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> couche<br />

limite, sont imposés par la géométrie. Par conséqu<strong>en</strong>t, une étape nouvelle est donc <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre<br />

<strong>en</strong> compte dans la simulation les évolutions géométriques dues aux déformations <strong>de</strong> la structure.<br />

Ainsi, notre objectif est <strong>de</strong> se doter d’outils numériques capables <strong>de</strong> modéliser ces problèmes. C’est<br />

pourquoi, nous avons contribué au développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux co<strong>de</strong>s <strong>de</strong> recherche existant CARBUR<br />

et MARCUS. Le premier est un co<strong>de</strong> volumes finis qui simule <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts instationnaires<br />

compressibles à gran<strong>de</strong> vitesse, réactifs et hors d’équilibre. Il est développé dans le laboratoire<br />

<strong>de</strong>puis une dizaine d’années [16]. L’utilisation <strong>de</strong> ce co<strong>de</strong> a permis, par exemple, <strong>de</strong> concevoir un<br />

système d’aspiration <strong>de</strong> couche limite optimal <strong>en</strong> vu d’accroître le temps <strong>de</strong> rafale <strong>de</strong>s souffleries<br />

supersoniques à choc réfléchi [17]. De même, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s ont été m<strong>en</strong>ées pour montrer l’importance<br />

<strong>de</strong> la prise <strong>en</strong> compte du déséquilibre thermochimique dans la simulation d’écoulem<strong>en</strong>ts à haute<br />

<strong>en</strong>thalpie génératrice [12] et [14]. Plus récemm<strong>en</strong>t, <strong>de</strong>s simulations conduites avec CARBUR ont<br />

apporté une meilleure compréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong> la prédominance <strong>de</strong>s effets visqueux dans les phénomènes<br />

d’hystérésis r<strong>en</strong>contrés dans un écoulem<strong>en</strong>t autour un dard axisymétrique [15]. Le <strong>de</strong>uxième co<strong>de</strong>,<br />

MARCUS, est un co<strong>de</strong> élém<strong>en</strong>ts finis qui modélise la dynamique <strong>de</strong>s structures déformables. Ce<br />

co<strong>de</strong> est égalem<strong>en</strong>t développé dans le laboratoire. Il a été par ailleurs utilisé pour simuler les<br />

instabilités thermo-convectives <strong>de</strong> B<strong>en</strong>ard-Marangoni [75]. Comme la capacité <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

1


Introduction générale<br />

élém<strong>en</strong>ts finis n’est plus à démontrer pour simuler la dynamique <strong>de</strong>s structures déformables, nous<br />

avons choisi d’ét<strong>en</strong>dre MARCUS aux problèmes d’élasto-dynamique.<br />

Afin d’évaluer la capacité et la fiabilité <strong>de</strong> CARBUR pour traiter <strong>de</strong>s instabilités <strong>de</strong> Richtmyer-<br />

Meshkov, nous nous proposons <strong>en</strong> premier lieu <strong>de</strong> simuler l’interaction d’une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc avec<br />

une bulle. Cette simulation sera comparée à <strong>de</strong>s expéri<strong>en</strong>ces. Trois cas d’interaction ont été numériquem<strong>en</strong>t<br />

étudiés et comparés à <strong>de</strong>s expéri<strong>en</strong>ces : une bulle <strong>de</strong> Krypton dans <strong>de</strong> l’air (cas<br />

lourd/léger), une bulle d’Hélium dans <strong>de</strong> l’air (léger/lourd) et une bulle d’Azote dans <strong>de</strong> l’air<br />

(<strong>de</strong>nsités proches). Pour ces différ<strong>en</strong>ts cas, nous proposons une explication <strong>de</strong>s mécanismes pilotant<br />

la distorsion <strong>de</strong> la bulle. De même, une métho<strong>de</strong> d’évaluation analytique du volume final<br />

<strong>de</strong> l’inhomogénéité est proposée, puis confrontée à l’évaluation numérique et expérim<strong>en</strong>tale <strong>de</strong><br />

ce même volume. Ces différ<strong>en</strong>tes étu<strong>de</strong>s permettront <strong>de</strong> conclure sur la validité <strong>de</strong> CARBUR<br />

à décrire le mélange d’espèces gazeuses induit par l’instabilité <strong>de</strong> Richtmyer-Meshkov. Cette<br />

étape constitue ainsi un objectif intermédiaire puisqu’une <strong>de</strong>scription correcte <strong>de</strong> la combustion<br />

supersonique passe par la bonne caractérisation du mélange <strong>de</strong>s espèces réactives.<br />

Le <strong>de</strong>uxième thème abordé est celui <strong>de</strong> la modélisation <strong>de</strong> l’interaction flui<strong>de</strong>-structure. Nous<br />

avons couplé les co<strong>de</strong>s MARCUS et CARBUR pour modéliser cette interaction. Cette thématique<br />

étant nouvelle dans le laboratoire, nous avons d’abord procédé à <strong>de</strong>s étapes <strong>de</strong> validation. La<br />

première étu<strong>de</strong> réalisée concerne le mouvem<strong>en</strong>t d’une plaque plane dont une <strong>de</strong>s faces est soumise<br />

à un écoulem<strong>en</strong>t supersonique. Pour un certain régime d’écoulem<strong>en</strong>t apparaît un phénomène <strong>de</strong><br />

flutter, qui dans le cas particulier d’un flui<strong>de</strong> parfait, peut être prédit par un modèle analytique.<br />

Retrouver ce phénomène <strong>de</strong> résonance dû au couplage aéroélastique permet <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r notre<br />

approche numérique. Une fois le cas du flui<strong>de</strong> parfait traité, nous avons ét<strong>en</strong>du notre simulation<br />

<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte la viscosité du flui<strong>de</strong>.<br />

Confrontés au manque <strong>de</strong> cas test traitant <strong>de</strong> phénomènes instationnaires, nous avons <strong>en</strong>suite<br />

été conduits à concevoir un montage expérim<strong>en</strong>tal pour pallier cette défici<strong>en</strong>ce. Le montage ret<strong>en</strong>u<br />

est constitué d’une plaque plane déformable, maint<strong>en</strong>ue transversale à l’écoulem<strong>en</strong>t d’un tube<br />

à choc. Sous la sollicitation <strong>de</strong> la rafale du tube à choc, le panneau se déforme et oscille. Une<br />

première étu<strong>de</strong> est effectuée pour une plaque 50 mm <strong>de</strong> longueur. Des comparaisons du Schlier<strong>en</strong><br />

numérique et <strong>de</strong>s clichés ombroscopiques, ainsi que l’évolution <strong>de</strong> la pression expérim<strong>en</strong>tale et<br />

numérique au niveau d’un capteur sont réalisées. Pour faire face à <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> déformations<br />

parasites sur le dispositif expérim<strong>en</strong>tal, nous avons considéré l’étu<strong>de</strong> d’une secon<strong>de</strong> plaque <strong>de</strong><br />

40 mm.<br />

Dans une <strong>de</strong>rnière étu<strong>de</strong>, nous simulons les déformations <strong>de</strong> la tuyère du banc MASCOTE <strong>de</strong><br />

ONERA <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte les phénomènes <strong>de</strong> combustion. Les objectifs sont <strong>de</strong> vérifier le<br />

bon comportem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> notre modèle pour traiter d’un cas industriel donné et réaliser un premier<br />

couplage avec un écoulem<strong>en</strong>t réactif. Les résultats ont confirmé la bonne modularité du co<strong>de</strong><br />

ainsi que sa bonne stabilité lors <strong>de</strong> la prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> combustion.<br />

2


Finalem<strong>en</strong>t, nous concluons ce travail <strong>en</strong> dressant les possibilités et domaines <strong>de</strong> validité<br />

<strong>de</strong> nos outils numériques, <strong>en</strong> vue <strong>de</strong> simuler <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts pouvant être r<strong>en</strong>contrés dans un<br />

réacteur supersonique. Nous proposons égalem<strong>en</strong>t les perspectives que nous <strong>en</strong>visageons à plus<br />

ou moins long terme.<br />

3


Première partie<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’instabilité <strong>de</strong><br />

Richtmyer-Meshkov<br />

5


1<br />

Introduction<br />

Quand <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> masses volumiques différ<strong>en</strong>tes, séparés par une interface, sont accélérés,<br />

<strong>de</strong> manière continue ou bi<strong>en</strong> impulsionnelle, il peut apparaître <strong>de</strong>s instabilités <strong>de</strong> mouvem<strong>en</strong>t<br />

résultant <strong>de</strong> l’accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> perturbations géométriques <strong>de</strong> l’interface.<br />

Ainsi, un flui<strong>de</strong> lourd placé au <strong>de</strong>ssus d’un flui<strong>de</strong> léger soumis au champ <strong>de</strong> pesanteur, représ<strong>en</strong>te<br />

une situation instable où la moindre perturbation <strong>de</strong> l’interface séparant les <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s<br />

déstabilise cette <strong>de</strong>rnière et amorce le mouvem<strong>en</strong>t du flui<strong>de</strong> lourd vers le bas, du flui<strong>de</strong> léger vers<br />

le haut. La position finale <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s étant, bi<strong>en</strong> sûr, la situation stable du flui<strong>de</strong> léger <strong>en</strong><br />

haut et du flui<strong>de</strong> lourd <strong>en</strong> bas. Cette instabilité est dite <strong>de</strong> Rayleigh-Taylor (RT) du nom <strong>de</strong> ceux<br />

qui la mir<strong>en</strong>t <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce (Rayleigh <strong>en</strong> 1900 [88] et Taylor <strong>en</strong> 1950 [100]). Notons que dans ce cas<br />

l’accélération <strong>de</strong> l’interface est constante. L’interpénétration <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s peut être découpée<br />

<strong>en</strong> plusieurs régimes : linéaire, non linéaire puis turbul<strong>en</strong>t.<br />

Si maint<strong>en</strong>ant l’interface est fortem<strong>en</strong>t accélérée p<strong>en</strong>dant un court instant, par exemple par le<br />

passage d’une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc, nous parlerons d’instabilité <strong>de</strong> Richtmyer-Meshkov (RM). Du nom<br />

<strong>de</strong> Richtmyer, qui fût le premier à <strong>en</strong> proposer une étu<strong>de</strong> théorique <strong>en</strong> 1960 [89], et <strong>de</strong> Meshkov<br />

qui la validat expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 1969 [77]. Comme pour l’instabilité <strong>de</strong> RT, celle <strong>de</strong> RM<br />

comporte elle aussi divers régimes <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong>s perturbations : linéaire, non linéaire puis<br />

turbul<strong>en</strong>t. Mais contrairem<strong>en</strong>t aux instabilités <strong>de</strong> RT, celles <strong>de</strong> RM apparaiss<strong>en</strong>t quelque soit<br />

le s<strong>en</strong>s du gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité. Sur la figure 1.1 est schématisée la croissance <strong>de</strong>s perturbations<br />

accélérées par une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc qui se déplace d’un flui<strong>de</strong> léger vers un flui<strong>de</strong> lourd.<br />

La compréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong> ce type d’écoulem<strong>en</strong>t revêt une importance capitale pour un grand<br />

nombre d’applications technologiques, telles que la fusion par confinem<strong>en</strong>t inertiel, les explosions<br />

nucléaires, la combustion dans les scramjets, les implosions <strong>de</strong> supernovas, etc. Ainsi durant<br />

les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières déc<strong>en</strong>nies, les instabilités <strong>de</strong> RM sont <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ues un sujet d’étu<strong>de</strong>s théoriques,<br />

expérim<strong>en</strong>tales et numériques. Si les phases <strong>de</strong> croissance linéaire, voire non linéaire sont <strong>de</strong> nos<br />

jours bi<strong>en</strong> caractérisées, la transition vers la turbul<strong>en</strong>ce ainsi que le régime turbul<strong>en</strong>t sont <strong>en</strong>core<br />

7


Chapitre 1. Introduction<br />

Léger<br />

Lourd<br />

On<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc<br />

Pointe<br />

Bulles<br />

Croissance<br />

<strong>de</strong>s<br />

perturbations<br />

Champignon<br />

Pointe<br />

Bulles<br />

Fig. 1.1 – Exemple <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> pertubations induite par l’instabilité <strong>de</strong> Richmyer-Meshkov<br />

mal décrits. Or, le régime turbul<strong>en</strong>t est, par exemple, responsable <strong>de</strong> la trop gran<strong>de</strong> déperdition<br />

d’énergie lors <strong>de</strong> l’implosion <strong>de</strong>s capsules <strong>de</strong> Deutérium, et ainsi empêche l’obt<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> la fusion<br />

atomique. Ceci souligne l’<strong>en</strong>jeu <strong>de</strong> la compréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong> la transition vers la turbul<strong>en</strong>ce.<br />

Expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t, les instabilités <strong>de</strong> RM ont été largem<strong>en</strong>t étudiées. Une manière simple<br />

<strong>de</strong> générer ce type d’écoulem<strong>en</strong>t est d’utiliser un tube à chocs et une interface initialem<strong>en</strong>t<br />

perturbée. La difficulté étant <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ir séparés les <strong>de</strong>ux gaz jusqu’au passage <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> choc.<br />

Ainsi, les premières expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> E. Meshkov fur<strong>en</strong>t réalisées avec une membrane séparatrice <strong>de</strong><br />

0,9 µm d’épaisseur <strong>en</strong> nitrocellulose [77], prés<strong>en</strong>tant une perturbation sinusoïdale <strong>de</strong> longueur<br />

d’on<strong>de</strong> λ = 40 mm et d’amplitu<strong>de</strong> a 0 = 2 mm ou a 0 = 4 mm. Cette perturbation est dite<br />

uni-modale. D’autres expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> ce type fur<strong>en</strong>t réalisées par Oakley et al. [80] <strong>en</strong> 1999 avec<br />

<strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>ntes à fort nombre <strong>de</strong> Mach, <strong>de</strong> même que Brouillette <strong>en</strong> 1989 [11]. Suivant<br />

le même principe Jourdan et Houas [47] ont proposé <strong>de</strong>s expéri<strong>en</strong>ces uni-mo<strong>de</strong> mais avec <strong>de</strong>ux<br />

perturbations (positive-positive et positive-négative) pour les <strong>de</strong>ux cas lourd/léger et léger/lourd.<br />

Nous m<strong>en</strong>tionnerons aussi le dispositif original <strong>de</strong> Jacobs et Nier<strong>de</strong>rhaus pour l’étu<strong>de</strong> d’une<br />

interface <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s soumise à une accélération impulsionnelle générée par le rebond sur<br />

ressort, figure 1.2.<br />

Les perturbations multi-mo<strong>de</strong>s peuv<strong>en</strong>t êtres obt<strong>en</strong>ues par une séparation cette fois-ci plane<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux media à l’ai<strong>de</strong> d’une fine membrane. Les imperfections <strong>de</strong> rupture <strong>de</strong> celle-ci, ainsi<br />

que les bouts résiduels <strong>de</strong> nitrocellulose génèr<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s perturbations aléatoires, voir par exemple<br />

8


Fig. 1.2 – Expéri<strong>en</strong>ces réalisées par Jacobs et al. [50], Departm<strong>en</strong>t of Aerospace and Mechanical<br />

Engineering, Arizona<br />

Houas [46].<br />

Une autre configuration géométrique génératrice <strong>de</strong> ce type d’instabilité consiste à utiliser une<br />

inhomogénéité sphérique ou cylindrique qui subit le passage d’un choc. Ainsi, Haas et Sturtevant<br />

[40] ont étudié l’interaction d’une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc avec un cylindre d’Hélium par une technique<br />

d’ombroscopie. De même Jacobs [49] et plus récemm<strong>en</strong>t Zoldi [113] ont réalisé le même type<br />

d’interaction mais <strong>en</strong> utilisant une métho<strong>de</strong> PLIF. En outre, <strong>de</strong>s expéri<strong>en</strong>ces choc/bulle ont été<br />

réalisées par Layes [67] <strong>en</strong> tube à choc avec une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> diagnostic <strong>de</strong> type ombroscopie. Mais<br />

les difficultés <strong>de</strong> mesure inhér<strong>en</strong>tes aux expéri<strong>en</strong>ces laiss<strong>en</strong>t une place importante aux expéri<strong>en</strong>ces<br />

numériques. Ainsi <strong>de</strong> nombreuses simulations ont été proposées dans la littérature, Quirk et Karni<br />

[87], ainsi que Marquina et Mullet ont simulé les expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> Haas et Sturtevant [40]. Bagadir<br />

et Drikakis [5] ont, quant à eux, caractérisé l’influ<strong>en</strong>ce du Mach <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc inci<strong>de</strong>nte<br />

interagissant avec un cylindre. Sur les pertubations uni ou multi-modales, on notera <strong>en</strong>tre autres<br />

les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Kotelnikov et al. [64], Zabusky et al. [110].<br />

On remarquera que, d’une part, peu <strong>de</strong> simulations ont été proposées sur l’interaction d’une<br />

on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc et d’une bulle (mis à part Levy et al. [72] <strong>en</strong> 2003 et plus récemm<strong>en</strong>t Motl et al. [78]<br />

<strong>en</strong> <strong>2004</strong> ) et, d’autre part, l’étu<strong>de</strong> du re-choc d’une interface reste d’actualité, comme l’attest<strong>en</strong>t<br />

les travaux <strong>de</strong> Schilling et al. [93] <strong>en</strong> <strong>2004</strong>. De plus, toutes ces étu<strong>de</strong>s montr<strong>en</strong>t que les approches<br />

numérique et expérim<strong>en</strong>tale sont fortem<strong>en</strong>t complém<strong>en</strong>taires. Le travail que nous proposons dans<br />

cette partie t<strong>en</strong>te <strong>de</strong> t<strong>en</strong>ir compte <strong>de</strong> ces remarques. En effet, les étu<strong>de</strong>s que nous avons m<strong>en</strong>ées<br />

concern<strong>en</strong>t l’interaction d’une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc avec <strong>de</strong>s perturbations uni-modales et une sphère.<br />

En outre, ces simulations sont effectuées <strong>en</strong> parallèle d’expéri<strong>en</strong>ces conduites au laboratoire<br />

par G. Layes, G. Jourdan et L. Houas. Cette collaboration est autant utile aux numérici<strong>en</strong>s<br />

qu’aux expérim<strong>en</strong>tateurs. Nous vali<strong>de</strong>rons notre approche sur les différ<strong>en</strong>tes expéri<strong>en</strong>ces et, par<br />

la suite, nous pourrons ai<strong>de</strong>r à la conception <strong>de</strong> nouvelles expéri<strong>en</strong>ces à moindre coût. De même,<br />

9


Chapitre 1. Introduction<br />

la simulation permet un accès à toutes les quantités physiques, comme la vorticité, les termes<br />

barocliniques, les espèces chimiques, etc., permettant ainsi une meilleure compréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>s<br />

phénomènes mis <strong>en</strong> jeu.<br />

Tout d’abord, nous prés<strong>en</strong>tons les modèles physiques d’un écoulem<strong>en</strong>t compressible réactif<br />

et la métho<strong>de</strong> utilisée pour les discrétiser. Ensuite, nous exposerons les résultats relatifs à l’interaction<br />

choc/bulle, <strong>en</strong> particulier une étu<strong>de</strong> sur l’évolution du volume <strong>de</strong> l’inhomogénéité. Sur<br />

cette géométrie, tous les rapports léger/lourd, lourd/léger et <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité proche ont été traités.<br />

De plus, nous trouverons <strong>en</strong> annexes un brève <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s dispositifs expérim<strong>en</strong>taux utilisés.<br />

Ceci pour permettre <strong>de</strong> mieux cerner les contraintes r<strong>en</strong>contrées par les expérim<strong>en</strong>tateurs,<br />

ainsi que <strong>de</strong> justifier certains choix pour la simulation (les conditions aux limites, etc.). Seront<br />

prés<strong>en</strong>tés égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> annexe, les calculs m<strong>en</strong>és sur l’interaction d’un choc et <strong>de</strong> perturbations<br />

uni-modales. Les expéri<strong>en</strong>ces ont été m<strong>en</strong>ées pour une interface possédant une perturbation positive<br />

et une négative, ainsi que pour une interface disposant <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux perturbations positives.<br />

Dans ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers cas seul le cas lourd/léger est simulé. Enfin nous conclurons sur cette<br />

thématique d’instabilité <strong>de</strong> Richtmyer-Meshkov et <strong>en</strong> dégagerons les perspectives.<br />

10


2<br />

Modèles utilisés pour le calcul <strong>de</strong>s<br />

écoulem<strong>en</strong>ts<br />

Sommaire<br />

2.1 Modèles physiques <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s compressibles . 12<br />

2.1.1 Equations <strong>de</strong> conservation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12<br />

2.1.2 Expression <strong>de</strong>s termes sources chimiques . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />

2.1.3 Modèle réactionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />

2.2 Discrétisation par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s volumes finis . . . . . . . . . . 14<br />

2.2.1 Modèles numériques pour la simulation d’écoulem<strong>en</strong>ts hyper-<strong>en</strong>thalpiques 14<br />

2.2.2 Erreurs induites par une <strong>de</strong>scription euleri<strong>en</strong>ne dans le cas d’un<br />

maillage mobile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19<br />

2.3 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24<br />

Cette partie a pour but <strong>de</strong> prés<strong>en</strong>ter les modèles physiques décrivant <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts compressibles<br />

figés ou réactifs. Ces équations sont discrétisées par une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> volumes finis,<br />

précise au second ordre <strong>en</strong> espace et <strong>en</strong> temps. Le schéma réactionnel <strong>de</strong> la combustion H2 Air<br />

ret<strong>en</strong>u est basé sur celui <strong>de</strong> Evans et Shexnay<strong>de</strong>r [21]. De plus, une simulation d’un cas <strong>de</strong> Sod<br />

avec un maillage mobile montrera les erreurs <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drées par une <strong>de</strong>scription cinématique purem<strong>en</strong>t<br />

euléri<strong>en</strong>ne. L’importance <strong>de</strong> ces erreurs <strong>de</strong>vra nous r<strong>en</strong>seignera sur la possibilité, ou non,<br />

d’utiliser une <strong>de</strong>scription euléri<strong>en</strong>ne dans le cas <strong>de</strong> problèmes à frontières mobiles.<br />

11


Chapitre 2. Modèles utilisés pour le calcul <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts<br />

2.1 Modèles physiques <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s compressibles<br />

2.1.1 Equations <strong>de</strong> conservation<br />

Nous consi<strong>de</strong>rons que l’écoulem<strong>en</strong>t satisfait les hypothèses suivantes :<br />

– le flui<strong>de</strong> est considéré comme un milieu continu;<br />

– son comportem<strong>en</strong>t rhéologique est newtoni<strong>en</strong>;<br />

– il est compressible;<br />

– la force <strong>de</strong> pesanteur est négligeable;<br />

– l’écoulem<strong>en</strong>t est laminaire;<br />

– c’est un mélange <strong>de</strong> Ns espèces <strong>de</strong> gaz parfaits ;<br />

– on compte Nsc espèces chimiques et Nm molécules.<br />

Soi<strong>en</strong>t les équations <strong>de</strong> conservation qui régiss<strong>en</strong>t l’écoulem<strong>en</strong>t flui<strong>de</strong> dans le cadre <strong>de</strong> ces<br />

hypothèses [45], [2] :<br />

– conservation <strong>de</strong> la masse :<br />

∂ρ es<br />

∂t<br />

+ ∂ρ esu es i<br />

∂x i<br />

= ω es (2.1)<br />

où x i la variable d’espace, t la variable temporelle, ρ es est la masse volumique <strong>de</strong> l’espèce<br />

considérée es, u es i la composante <strong>de</strong> sa vitesse dans la direction i et ω es son taux <strong>de</strong><br />

production dû aux réactions chimiques. La vitesse <strong>de</strong> l’espèce est la somme <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong><br />

diffusion u d es i et <strong>de</strong> la vitesse moy<strong>en</strong>ne du mélange u i. Les composantes <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière<br />

se définiss<strong>en</strong>t par la pondération <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> chaque espèce par sa fraction massique :<br />

u i =<br />

∑Ns<br />

es=1<br />

ρ es<br />

ρ u es i =<br />

– conservation <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> mouvem<strong>en</strong>t :<br />

∑Ns<br />

es=1<br />

Y es u es i (2.2)<br />

∂ρu j<br />

∂t<br />

+ ∂ (ρu ju i + pδ ij − τ ij )<br />

∂x i<br />

= 0 (2.3)<br />

où p est la pression du mélange, τ ij le t<strong>en</strong>seur <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> cisaillem<strong>en</strong>t et δij le<br />

symbole <strong>de</strong> Kronecker.<br />

– conservation <strong>de</strong> l’énergie :<br />

∂ρe<br />

∂t + ∂ (ρu ie + u i p − u i τ ij + q i )<br />

∂x i<br />

= 0 (2.4)<br />

où e est l’énergie totale massique et q i le flux <strong>de</strong> chaleur <strong>de</strong> conduction dans la direction i.<br />

– equations <strong>de</strong> relaxation vibrationnelle sur les Nm molécules hors équilibre [39], [16] :<br />

∂ρe vm<br />

∂t<br />

(<br />

+ ∂ρe ∂ q<br />

vmu i vi + ∑ )<br />

Nm<br />

n<br />

ρ s e vm V vj<br />

+<br />

= Ω vib (2.5)<br />

∂x i ∂x i<br />

12


2.1. Modèles physiques <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s compressibles<br />

2.1.2 Expression <strong>de</strong>s termes sources chimiques<br />

L’étu<strong>de</strong> d’ecoulem<strong>en</strong>ts à haute <strong>en</strong>thalpie génératrice impose <strong>de</strong> ne pas préjuger <strong>de</strong> l’état<br />

thermo-chimique du gaz. Ainsi les équations <strong>de</strong> relaxation chimique et vibrationnelle du gaz<br />

doiv<strong>en</strong>t être modélisées afin <strong>de</strong> r<strong>en</strong>dre compte d’un év<strong>en</strong>tuel état à l’équilibre, figé et hors d’équilibre<br />

[81]. Considérons une réaction chimique écrite sous sa forme générique (réactions chimiques<br />

<strong>de</strong> l’air à haute température, combustion, etc.) :<br />

∑Nsc<br />

ν k ′ A k ⇐⇒<br />

k=1<br />

∑Nsc<br />

k=1<br />

ν ′′<br />

k A k (2.6)<br />

où ν<br />

k ′ et ν′′<br />

k<br />

représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t, respectivem<strong>en</strong>t, les coeffici<strong>en</strong>ts stoechiométriques directs et inverses<br />

<strong>de</strong> chaque produits A k ; Nsc étant le nombre total d’espèces qui peuv<strong>en</strong>t réagir. Le taux <strong>de</strong><br />

production molaire <strong>de</strong> l’espèce k se calcule <strong>de</strong> la manière suivante :<br />

dn k<br />

dt<br />

= (ν ′′<br />

k − ν′ k )(K d<br />

∏<br />

l<br />

n ν′ l<br />

l<br />

− K i<br />

∏<br />

l<br />

n ν′′ l<br />

l<br />

) (2.7)<br />

où k d et K i sont les vitesses <strong>de</strong> la réaction directe et inverse et n k = ρ k /M k représ<strong>en</strong>te le nombre<br />

<strong>de</strong> môles <strong>de</strong> l’espèce k par unité <strong>de</strong> volume. Ainsi, pour obt<strong>en</strong>ir le taux <strong>de</strong> production massique<br />

total, on additionne le terme dρ k<br />

dt<br />

sur les N r réactions que conti<strong>en</strong>t le modèle réactif choisi, soit :<br />

∑N r<br />

( ) dnk<br />

ω k = M k<br />

dt<br />

r<br />

r=1<br />

(2.8)<br />

Les vitesses <strong>de</strong> réactions directe K d,r et inverse K i,r repos<strong>en</strong>t sur <strong>de</strong>s lois dép<strong>en</strong>dant ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong> la température <strong>de</strong> la translation T du mélange. La vitesse directe s’écrit :<br />

K d,r = A r T Br exp( −θ r<br />

T ) (2.9)<br />

où les constantes A r , B r et θ r sont respectivem<strong>en</strong>t le facteur pré-expon<strong>en</strong>tiel, l’exposant préexpon<strong>en</strong>tiel<br />

et la température d’activation <strong>de</strong> la réaction numéro r. Ces constantes <strong>de</strong> réaction<br />

sont généralem<strong>en</strong>t déduites par un ajustem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s mesures expérim<strong>en</strong>tales [81]. Les vitesses<br />

<strong>de</strong> réaction inverse K b,r sont, suivant le modèle, soit données <strong>de</strong> la même manière, soit liées à la<br />

vitesse directe au moy<strong>en</strong> la constante d’équilibre K eq,r par la relation :<br />

2.1.3 Modèle réactionnel<br />

K i,r = K d,r<br />

K eq,r<br />

(2.10)<br />

Une réaction chimique est généralem<strong>en</strong>t composée <strong>de</strong> nombreuses réactions élém<strong>en</strong>taires faisant<br />

interv<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s intermédiaires réactionnels. Lorsque l’on veut simuler cette réaction, il faut<br />

<strong>en</strong> fait le faire pour l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s réactions élém<strong>en</strong>taires [76]. Mais le plus souv<strong>en</strong>t on peut<br />

13


Chapitre 2. Modèles utilisés pour le calcul <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts<br />

s’affranchir <strong>de</strong> les pr<strong>en</strong>dre toutes <strong>en</strong> compte <strong>en</strong> faisant un certain nombre d’hypothèses simplificatrices<br />

<strong>en</strong> vue <strong>de</strong> réduire le temps <strong>de</strong> calcul et la place utilisée <strong>en</strong> mémoire. Dans nos travaux,<br />

nous nous intéressons à la combustion <strong>de</strong> l’hydrogène dans l’air. La cinétique <strong>de</strong> cette chimie est<br />

bi<strong>en</strong> connue et fait interv<strong>en</strong>ir une c<strong>en</strong>taine <strong>de</strong> réactions intermédiaires. Cep<strong>en</strong>dant d’un point<br />

<strong>de</strong> vue du temps <strong>de</strong> calcul, il est hors <strong>de</strong> propos <strong>de</strong> vouloir simuler l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> ces réactions.<br />

De nombreux modèles sont disponibles pour cette combustion et nous avons choisi celui d’Evans<br />

et Shexnay<strong>de</strong>r [21] pour notre étu<strong>de</strong>. Evans et Schexnay<strong>de</strong>r propos<strong>en</strong>t dans [21] une cinétique<br />

chimique originale à vingt-cinq équations et douze espèces. Ce schéma intègre une cinétique plus<br />

réduite à sept espèces et huit réactions prés<strong>en</strong>tée par Spiegler et al. [96]. Néanmoins, HO2 joue<br />

un grand rôle dans la combustion mais cette espèce n’est pas prés<strong>en</strong>te dans le schéma cinétique<br />

<strong>de</strong> Spiegler et al. Aussi faisons nous le choix <strong>de</strong> rajouter à cet <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> réactions les équations<br />

du schéma complet <strong>de</strong> Evans et Schexnay<strong>de</strong>r faisant interv<strong>en</strong>ir HO2. Ceci nous donne un schéma<br />

cinétique à huit espèces et seize réactions, c’est à dire plus complet que le modèle <strong>de</strong> Spiegler<br />

et moins onéreux que celui <strong>de</strong> Evans et Schexnay<strong>de</strong>r. Dans ce nouveau schéma, nous faisons<br />

l’hypothèse que N2 n’est pas dissocié aux températures auxquelles nous nous trouvons. Dans le<br />

tableau 2.1, nous faisons figurer l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s espèces et <strong>de</strong>s réactions du modèle <strong>de</strong> Evans et<br />

Schexnay<strong>de</strong>r. Les espèces et réactions marquées par * sont celles du schéma <strong>de</strong> Spiegler. L’ext<strong>en</strong>sion<br />

avec prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> l’espèce HO2 mais sans dissociation <strong>de</strong> N2 rajoute au modèle * les<br />

espèces et réactions i<strong>de</strong>ntifiées par †. Les vitesses <strong>de</strong> réaction directes et inverses sont données<br />

dans le tableau 2.2.<br />

2.2 Discrétisation par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s volumes finis<br />

2.2.1 Modèles numériques pour la simulation d’écoulem<strong>en</strong>ts hyper-<strong>en</strong>thalpiques<br />

Nous avons donné l’expression <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts constituant les équations aux dérivées partielles<br />

(EDP) <strong>de</strong> Navier-Stokes pour un mélange <strong>de</strong> gaz réactifs. Ce système d’équations peut aussi<br />

s’écrire sous la forme vectorielle suivante :<br />

∂U<br />

∂t + −→ [ ]<br />

div F(U) = Ω c (2.11)<br />

où<br />

14<br />

– U représ<strong>en</strong>te le vecteur <strong>de</strong>s variables conservatives, avec u i les composantes <strong>de</strong> la vitesse,


2.2. Discrétisation par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s volumes finis<br />

Espèces<br />

Réactions<br />

*1. H 1. HNO 2 + M ⇋ NO + OH + M †14. OH + OH ⇋ H + HO 2<br />

*2. O 2. NO 2 + M ⇋ NO + O + M †15. H 2 O + O ⇋ H + HO 2<br />

*3. H 2 O *3. H 2 + M ⇋ H + H + M †16. OH + O 2 ⇋ O + HO 2<br />

*4. OH *4. O 2 + M ⇋ O + O + M †17. H 2 O + O 2 ⇋ OH + HO 2<br />

*5. O 2 *5. H 2 O + M ⇋ OH + H + M †18. H 2 O + OH ⇋ H 2 + HO 2<br />

*6. H 2 *6. OH + M ⇋ O + H + M 19. O + N 2 ⇋ N + NO<br />

*7. N 2 †7. HO 2 + M ⇋ H + O 2 + M 20. H + NO ⇋ N + OH<br />

8. N *8. H 2 O + O ⇋ OH + OH 21. O + NO ⇋ N + O 2<br />

9. NO *9. H 2 O + H ⇋ OH + H 2 22. NO + OH ⇋ H + NO 2<br />

10. NO 2 *10. O 2 + H ⇋ OH + O 23. NO + O 2 ⇋ O + NO 2<br />

†11. HO 2 *11. H 2 + O ⇋ OH + H 24. NO 2 + H 2 ⇋ H + HNO 2<br />

12. HNO 2 †12. H 2 + O 2 ⇋ OH + OH 25. NO 2 + OH ⇋ NO + HO 2<br />

†13. H 2 + O 2 ⇋ H + HO 2<br />

Tab. 2.1 – Espèces et réactions du modèle <strong>de</strong> Evans et Schexnay<strong>de</strong>r. * : réduction à sept espèces<br />

et huit équations ; †= * + réactions sans dissociation <strong>de</strong> N 2 : réduction à huit espèces et seize<br />

réactions.<br />

ρ la masse volumique du mélange et Y es les fractions massiques <strong>de</strong>s Ns espèces prés<strong>en</strong>tes :<br />

⎛<br />

U =<br />

⎜<br />

⎝<br />

ρY 1<br />

.<br />

.<br />

.<br />

ρY Ns<br />

ρu 1<br />

ρu 2<br />

ρu 3<br />

ρe<br />

⎞<br />

⎟<br />

⎠<br />

15


Chapitre 2. Modèles utilisés pour le calcul <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts<br />

S<strong>en</strong>s direct<br />

S<strong>en</strong>s inverse<br />

A B θ A B θ<br />

1. 5.0 × 10 17 -1.0 25000 8.0 × 10 15 0.0 -1000<br />

2. 1.1 × 10 16 0.0 32712 1.1 × 10 15 0.0 -941<br />

3. 5.5 × 10 18 -1.0 51987 1.8×10 18 -1.0 0<br />

4. 7.2 × 10 18 -1.0 59340 4.0×10 17 -1.0 0<br />

5. 5.2 × 10 21 -1.5 59386 4.4×10 20 -1.5 0<br />

6. 8.5 × 10 18 -1.0 50830 7.1×10 18 -1.0 0<br />

7. 1.7 × 10 16 0.0 23100 1.1×10 16 0.0 -440<br />

8. 5.8 × 10 13 0.0 9059 5.3×10 12 0.0 503<br />

9. 8.4 × 10 13 0.0 10116 2.0×10 13 0.0 2600<br />

10. 2.2 × 10 14 0.0 8455 1.5×10 13 0.0 0<br />

11. 7.5 × 10 13 0.0 5586 3.0×10 13 0.0 4429<br />

12. 1.7 × 10 13 0.0 24232 5.7×10 11 0.0 14922<br />

13. 1.9 × 10 13 0.0 24100 1.3×10 13 0.0 0<br />

14. 1.7 × 10 11 0.5 21137 6.0×10 13 0.0 0<br />

15. 5.8 × 10 11 0.5 28686 3.0×10 13 0.0 0<br />

16. 3.7 × 10 11 0.64 27840 1.0×10 13 0.0 0<br />

17. 2.0 × 10 11 0.5 36296 1.2×10 13 0.0 0<br />

18. 1.2 × 10 12 0.21 39815 1.7×10 13 0.0 12582<br />

19. 5.0 × 10 13 0.0 37940 1.1×10 13 0.0 0<br />

20. 1.7 × 10 14 0.0 24500 4.5×10 13 0.0 0<br />

21. 2.4 × 10 11 0.5 19200 1.0×10 12 0.5 3120<br />

22. 2.0 × 10 11 0.5 15500 3.5×10 14 0.0 740<br />

23. 1.0 × 10 12 0.0 22800 1.0×10 13 0.0 302<br />

24. 2.4 × 10 13 0.0 14500 5.0×10 11 0.5 1500<br />

25. 1.0 × 10 11 0.5 6000 3.0×10 12 0.5 1200<br />

Tab. 2.2 – Constantes cinétiques <strong>de</strong> la chimie <strong>de</strong> Evans et Schexnay<strong>de</strong>r : elles sont données sous<br />

la forme k = AT B exp (−θ/T) avec θ = E a /R. Les numéros <strong>de</strong>s équations correspon<strong>de</strong>nt à celles<br />

du tableau 2.1.<br />

16


2.2. Discrétisation par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s volumes finis<br />

– Ω c le vecteur <strong>de</strong>s termes sources chimiques :<br />

⎛<br />

Ω c =<br />

⎜<br />

⎝<br />

ω 1<br />

.<br />

.<br />

.<br />

ω Nsc<br />

0<br />

.<br />

.<br />

0<br />

⎞<br />

⎟<br />

⎠<br />

– −→ F (U) est égal à la somme <strong>de</strong>s vecteurs flux dans les trois directions d’espace :<br />

−→ F (U) = F<br />

−→ x1 + G −→ x 2 + H −→ x 3 (2.12)<br />

qui se décompos<strong>en</strong>t eux même <strong>en</strong> une partie convective et diffusive :<br />

−−−→<br />

F(U) = (F c + F d ) −→ x 1 + (G c + G d ) −→ x 2 + (H c + H d ) −→ x 3 (2.13)<br />

Ces flux s’exprim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la manière suivante pour les flux convectifs :<br />

⎛ ⎞ ⎛ ⎞ ⎛ ⎞<br />

ρY 1 u 1<br />

ρY 1 u 2<br />

ρY 1 u 3<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

.<br />

F c =<br />

ρY Ns u 1<br />

G c =<br />

ρY Ns u 2<br />

H c =<br />

ρY Ns u 3<br />

ρu 2 1 + p<br />

ρu 2 u 1<br />

ρu 3 u 1<br />

ρu 1 u 2<br />

ρu 2 2 + p<br />

ρu 3 u 2<br />

⎜<br />

⎝ ρu 1 u ⎟ ⎜<br />

3 ⎠ ⎝ ρu 2 u ⎟ ⎜<br />

3 ⎠ ⎝ ρu 2 3 + p<br />

⎟<br />

⎠<br />

(ρe + p)u 1 (ρe + p)u 2 (ρe + p) u 3<br />

et pour les flux diffusifs :<br />

⎛<br />

⎞ ⎛<br />

ρY 1 u d 1 1<br />

.<br />

.<br />

.<br />

F d =<br />

ρY Ns u d Ns 1<br />

G d =<br />

τ 11<br />

τ 12<br />

⎜<br />

⎝ τ ⎟ ⎜<br />

13 ⎠ ⎝<br />

(u 1 τ 11 + u 2 τ 12 + u 3 τ 12 ) + q 1<br />

⎞<br />

ρY 1 u d 1 2<br />

.<br />

.<br />

.<br />

ρY Ns u d Ns 2<br />

τ 21<br />

τ 22<br />

τ ⎟<br />

23 ⎠<br />

(u 1 τ 21 + u 2 τ 22 + u 3 τ 23 +) + q 2<br />

17


Chapitre 2. Modèles utilisés pour le calcul <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts<br />

et<br />

⎛<br />

H d =<br />

⎜<br />

⎝<br />

⎞<br />

ρY 1 u d 1 3<br />

.<br />

.<br />

.<br />

ρY Ns u d Ns 3<br />

τ 31<br />

τ 32<br />

τ ⎟<br />

33 ⎠<br />

(u 1 τ 31 + u 2 τ 32 + u 3 τ 33 ) + q 3<br />

et dans l’expression <strong>de</strong>s flux diffusifs les termes visqueux pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les formes suivantes :<br />

τ 11 = 4 3 µ∂u 1<br />

− 2 (<br />

∂x 1 3 µ ∂u2<br />

+ ∂u )<br />

3<br />

(2.14)<br />

∂x 2 ∂x 3<br />

τ 22 = 4 3 µ∂u 2<br />

− 2 (<br />

∂x 2 3 µ ∂u1<br />

+ ∂u )<br />

3<br />

(2.15)<br />

∂x 1 ∂x 3<br />

τ 33 = 4 3 µ∂u 3<br />

− 2 (<br />

∂x 3 3 µ ∂u1<br />

+ ∂u )<br />

2<br />

(2.16)<br />

∂x 1 ∂x 2<br />

( ∂u1<br />

τ 12 = τ 21 = µ + ∂u )<br />

2<br />

(2.17)<br />

∂x 2 ∂x 1<br />

( ∂u2<br />

τ 23 = τ 32 = µ + ∂u )<br />

3<br />

(2.18)<br />

∂x 3 ∂x 2<br />

( ∂u3<br />

τ 31 = τ 13 = µ + ∂u )<br />

1<br />

(2.19)<br />

∂x 1 ∂x 3<br />

La géométrie réelle <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t est discrétisée <strong>en</strong> une somme <strong>de</strong> cellules (quadrilatères<br />

Q4) dans lesquelles chaque gran<strong>de</strong>ur physique est supposée constante. Une cellule C i représ<strong>en</strong>te<br />

un volume dV <strong>de</strong> contrôle où l’on peut intégrer l’équation 2.11 ([36], [41]), on obti<strong>en</strong>t la forme<br />

suivante :<br />

∂U i<br />

∂t<br />

∫<br />

C i<br />

dV +<br />

faces<br />

∑<br />

k=1<br />

( (−→Fk )∫<br />

où −→ n est la normale d’une <strong>de</strong>s quatre faces.<br />

∂C k i<br />

−→ n dS<br />

)<br />

= Ω c i<br />

∫<br />

C i<br />

dV (2.20)<br />

La résolution <strong>de</strong> ce système d’équations se fait à l’ordre 2 <strong>en</strong> espace et <strong>en</strong> temps. Le schéma<br />

employé est <strong>de</strong> type Muscl [16]. L’estimation <strong>de</strong>s flux convectifs se fait par la résolution d’un<br />

problème <strong>de</strong> Riemann aux interfaces [102]. La partie diffusive est quand à elle traitée par une<br />

métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ces finies [44].<br />

Dans le cas d’un problème d’interaction flui<strong>de</strong>-structure la géométrie du domaine flui<strong>de</strong> varie,<br />

donc le maillage aussi. Dès lors, il est plus rigoureux d’utiliser une <strong>de</strong>scription cinématique mixte<br />

Arbitrary Lagrangian Eulerian [1]. La forme discrétisée 2.20 <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t<br />

18


2.2. Discrétisation par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s volumes finis<br />

∫ )<br />

∂<br />

(U i dV(t) +<br />

∂t C i<br />

faces<br />

∑<br />

k=1<br />

( (−→Fk<br />

− −→ w k U k<br />

) ∫ ∂C k i<br />

où −→ w k représ<strong>en</strong>te la vitesse <strong>de</strong> la face k <strong>de</strong> la cellule.<br />

−→ n dS<br />

)<br />

= Ω c i<br />

∫<br />

C i<br />

dV(t) (2.21)<br />

Bi<strong>en</strong> qu’une modélisation où la vitesse du maillage soit négligée induise <strong>de</strong>s erreurs, nous<br />

nous proposons d’<strong>en</strong> estimer l’importance.<br />

2.2.2 Erreurs induites par une <strong>de</strong>scription euleri<strong>en</strong>ne dans le cas d’un maillage<br />

mobile<br />

Pour mesurer ces erreurs, nous étudions l’écoulem<strong>en</strong>t dans un tube à choc <strong>en</strong> repr<strong>en</strong>ant<br />

les conditions initiales du premier cas test <strong>de</strong> Sod [95]. Ces conditions sont prés<strong>en</strong>tées dans le<br />

tableau 2.3.<br />

Propriétés Etat 4 Etat 1<br />

γ 1,4 1,4<br />

Pression (Pa) 15 10 5 1 10 5<br />

Température (K) 1000 300<br />

Vitesse (m/s) 0 0<br />

Tab. 2.3 – Conditions initiales du cas test <strong>de</strong> Sod<br />

Le domaine d’écoulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 1 m <strong>de</strong> long est discrétisé par 100 cellules. Le problème est<br />

supposé monodim<strong>en</strong>sionnel. Nous allons simuler le problème avec un maillage fixe, puis mobile.<br />

Pour déformer le maillage, nous imposons à la frontière <strong>de</strong> la cellule initialem<strong>en</strong>t au milieu du<br />

tube, une vitesse. Ainsi, <strong>en</strong> considérant que le maillage reste continu, nous obt<strong>en</strong>ons un champ<br />

<strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong>s frontières <strong>de</strong>s cellules, schématisé sur la figure 2.1.<br />

Nous imposons trois valeurs <strong>de</strong> vitesse à la cellule du milieu : 10 m/s, 20 m/s, 100 m/s.<br />

Nous comparons l’évolution <strong>de</strong>s champs <strong>de</strong> masse volumique et <strong>de</strong> vitesse du flui<strong>de</strong> à t =<br />

0,55 ms pour le maillage fixe, le maillage mobile avec une <strong>de</strong>scription ALE et le maillage mobile<br />

sans ALE.<br />

Les figures 2.2 et 2.3 montr<strong>en</strong>t que, jusqu’à une vitesse <strong>de</strong> maille imposée <strong>de</strong> 20 m/s, la<br />

différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>scriptions ALE et euléri<strong>en</strong>ne n’est pas significative. Les erreurs générées<br />

<strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t par contre très importantes pour une vitesse <strong>de</strong> maille <strong>de</strong> 100 m/s, soit ≈ U flui<strong>de</strong> /4.<br />

Or dans les problèmes d’interactions flui<strong>de</strong>-structure, les vitesses <strong>de</strong> mailles sont imposées par les<br />

vibrations <strong>de</strong> la structure. Ces vitesses <strong>de</strong> vibration sont relativem<strong>en</strong>t faibles vis-à-vis <strong>de</strong> celles<br />

<strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> particulier dans <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts supersoniques. Avec ces considérations et<br />

les conclusions du cas test <strong>de</strong> Sod, nous p<strong>en</strong>sons que <strong>de</strong> ne pas utiliser <strong>de</strong> <strong>de</strong>scription ALE dans<br />

les problèmes d’interactions flui<strong>de</strong>-structure génère <strong>de</strong>s erreurs acceptables, voire négligeables.<br />

19


Chapitre 2. Modèles utilisés pour le calcul <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts<br />

Vitesse imposée<br />

Vitesse <strong>de</strong>s frontières<br />

t<br />

t +dt<br />

Vitesse <strong>de</strong> la frontière <strong>de</strong><br />

la cellule i<br />

temps<br />

Fig. 2.1 – Champs <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong>s frontières <strong>de</strong>s cellules<br />

20


2.2. Discrétisation par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s volumes finis<br />

rho (kg/m 3 )<br />

5<br />

4.5<br />

4<br />

3.5<br />

Maillage fixe<br />

100 m/s ALE<br />

100 m/s sans ALE<br />

20 m/s sans ALE<br />

10 m/s sans ALE<br />

3<br />

2.5<br />

2<br />

1.5<br />

0.25 0.5 0.75<br />

X (m)<br />

Fig. 2.2 – Profil <strong>de</strong> masse volumique<br />

21


Chapitre 2. Modèles utilisés pour le calcul <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts<br />

U (m/s)<br />

450<br />

400<br />

350<br />

300<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

Maillage fixe<br />

100 m/s ALE<br />

100 m/s sans ALE<br />

20 m/s sans ALE<br />

10 m/s sans ALE<br />

0 0.25 0.5 0.75 1<br />

X (m)<br />

Fig. 2.3 – Profil <strong>de</strong> vitesse<br />

22


2.2. Discrétisation par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s volumes finis<br />

L’ext<strong>en</strong>sion aux cas multidim<strong>en</strong>sionnels peut être discutée, car les directions <strong>de</strong>s vitesses caractéristiques<br />

du maillage et <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t peuv<strong>en</strong>t être différ<strong>en</strong>tes. Mais les étu<strong>de</strong>s que nous<br />

prés<strong>en</strong>tons dans ce mémoire aux chapitres 8 et 9, sembl<strong>en</strong>t étayer nos conclusions.<br />

23


Chapitre 2. Modèles utilisés pour le calcul <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts<br />

2.3 Synthèse<br />

Cette partie nous a permit <strong>de</strong> prés<strong>en</strong>ter les modèles décrivant la physique <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts<br />

étudiés ainsi que leur discrétisation. Après avoir exposé les équations <strong>de</strong> conservation et celles<br />

<strong>de</strong> relaxation vibrationnelle, nous avons exprimé les termes sources chimiques. Le schéma réactionnel<br />

<strong>de</strong> combustion utilisé est celui proposé par Evans et Shexnay<strong>de</strong>r augm<strong>en</strong>té d’une espèce<br />

chimique (HO2). Une discrétisation par volumes finis au second ordre <strong>en</strong> temps et <strong>en</strong> espace est<br />

adoptée. Les flux convectifs sont calculés <strong>en</strong> résolvant le problème <strong>de</strong> Riemann à chaque interface,<br />

tandis que, les flux diffusifs sont estimés par une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ces finies. Ensuite, nous<br />

avons prés<strong>en</strong>té la formulation <strong>en</strong> <strong>de</strong>scription cinématique mixte ALE <strong>de</strong>s équations discrétisées.<br />

Cette formulation permet <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte les flux <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drés par la vitesse <strong>de</strong>s frontières<br />

<strong>de</strong>s cellules. Cep<strong>en</strong>dant, nous avons voulu quantifier l’erreur <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée par une <strong>de</strong>scription cinématique<br />

purem<strong>en</strong>t euléri<strong>en</strong>ne dans le cas d’un maillage mobile. La simulation d’un cas test <strong>de</strong><br />

Sod avec un maillage mobile a montré que pour <strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> mailles faibles vis-à-vis <strong>de</strong> celles<br />

<strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t, l’erreur générée est acceptable. Ainsi, dans les problèmes d’interaction flui<strong>de</strong>structure,<br />

nous gar<strong>de</strong>rons, dans l’optique d’une première approche, une formulation purem<strong>en</strong>t<br />

euléri<strong>en</strong>ne <strong>de</strong>s équations.<br />

24


3<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interaction choc/bulle<br />

Sommaire<br />

3.1 Interaction choc/bulle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26<br />

3.1.1 Données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26<br />

3.1.2 Etu<strong>de</strong> du cas lourd/léger avec une bulle <strong>de</strong> Krypton dans <strong>de</strong> l’air . 28<br />

3.1.3 Etu<strong>de</strong> du cas léger/lourd avec une bulle d’Hélium dans <strong>de</strong> l’air . . . 35<br />

3.1.4 Etu<strong>de</strong> du cas <strong>de</strong>nsité similaire avec une bulle d’Azote dans <strong>de</strong> l’air . 40<br />

3.2 Approche analytique permettant l’évaluation du volume <strong>de</strong> la<br />

bulle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41<br />

3.3 Modèle réduit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47<br />

Dans ce chapitre nous prés<strong>en</strong>tons les résultats <strong>de</strong> la modélisation <strong>de</strong> l’interaction choc/bulle.<br />

Trois cas ont été étudiés : une bulle <strong>de</strong> Krypton dans <strong>de</strong> l’air (léger/lourd), une bulle d’Hélium<br />

dans <strong>de</strong> l’air (lourd/léger) et une bulle d’azote dans <strong>de</strong> l’air (<strong>de</strong>nsités proches). Ces simulations<br />

sont comparées aux expéri<strong>en</strong>ces m<strong>en</strong>ées par G. Layes, G. Jourdan et L. Houas. Un bon accord<br />

est trouvé. Ces étu<strong>de</strong>s permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> donner une explication sur les mécanismes pilotant la déformation<br />

<strong>de</strong>s bulles. De même, nous t<strong>en</strong>tons <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> exergue les différ<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> comportem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>tre une bulle et un cylindre soumis à un même choc inci<strong>de</strong>nt. Nous développons égalem<strong>en</strong>t<br />

une métho<strong>de</strong> analytique permettant d’évaluer le volume d’une inhomogénéité soumise au passage<br />

d’un choc. Ainsi, nous comparons l’évolution du volume <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes bulles obt<strong>en</strong>ue par<br />

les trois métho<strong>de</strong>s : analytique, expérim<strong>en</strong>tale et numérique. Nos communications relatives à ce<br />

chapitre sont : [54] et une <strong>en</strong> cours <strong>de</strong> soumission [52].<br />

25


Chapitre 3. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interaction choc/bulle<br />

3.1 Interaction choc/bulle<br />

3.1.1 Données<br />

Les données utilisées pour la simulation doiv<strong>en</strong>t correspondr<strong>en</strong>t à la réalité physique <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce.<br />

La géométrie du domaine est décrite sur la figure 3.1 Notons que, dans la simulation<br />

Paroi<br />

Sortie<br />

Air<br />

293 K, 1 atm<br />

gamma=7/5<br />

Axe <strong>de</strong> symétrie<br />

r =20 mm<br />

He ou Kr<br />

293 K, 1 atm<br />

gamma=5/3<br />

On<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc<br />

inci<strong>de</strong>nte<br />

Entrée<br />

40 mm<br />

160 mm<br />

Fig. 3.1 – Géométrie du domaine <strong>de</strong> calcul<br />

nous supposons le problème axisymétrique : une bulle sphérique dans un tube <strong>de</strong> section circulaire<br />

et non pas une bulle dans un tube <strong>de</strong> section carrée. Cette hypothèse induit une légère<br />

modification <strong>de</strong>s réflexions d’on<strong>de</strong>s et une focalisation sur l’axe <strong>de</strong> symétrie plus importante que<br />

dans la réalité.<br />

L’<strong>en</strong>trée est modélisée <strong>en</strong> résolvant un problème <strong>de</strong> Riemann <strong>en</strong> imposant la vitesse, la température<br />

ainsi que la pression à l’arrière du choc inci<strong>de</strong>nt (voir annexes 11). La simulation est<br />

effectuée pour <strong>de</strong>ux valeurs <strong>de</strong> Mach <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte, les conditions d’<strong>en</strong>trée sont donc :<br />

On<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte Mach 1,2 Mach 1,7<br />

Pression d’<strong>en</strong>trée 151333 Pa 320000 Pa<br />

Vitesse d’<strong>en</strong>trée 105,03 m/s 318,48 m/s<br />

Température d’<strong>en</strong>trée 330,5 K 427,3 K<br />

Tab. 3.1 – Conditions d’<strong>en</strong>trée<br />

Comme on ne pr<strong>en</strong>d pas <strong>en</strong> compte la couche limite inci<strong>de</strong>nte développée lors du passage<br />

<strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc dans tout le tube basse pression, nous avons considéré, dans un premier<br />

temps, aucune condition d’adhér<strong>en</strong>ce du flui<strong>de</strong> aux parois. La sortie utilisée est une sortie zéro<br />

extrapolation. La simulation pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> compte la viscosité <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s ainsi que leur différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong><br />

γ. Le maillage utilisé comporte 1000×200 cellules. La frontière initiale <strong>de</strong> la bulle est ciculaire (le<br />

maillage coïnci<strong>de</strong> initialem<strong>en</strong>t avec l’interface) et nous avons raffiné le maillage près <strong>de</strong> celle-ci<br />

comme le montre la figure 3.2.<br />

26


0.04<br />

0.03<br />

Y<br />

0.02<br />

0.01<br />

0<br />

-0.02 -0.01 0 0.01 0.02 0.03 0.04<br />

X<br />

Fig. 3.2 – Maillage près <strong>de</strong> la bulle


Chapitre 3. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interaction choc/bulle<br />

3.1.2 Etu<strong>de</strong> du cas lourd/léger avec une bulle <strong>de</strong> Krypton dans <strong>de</strong> l’air<br />

Ce premier cas d’étu<strong>de</strong> est celui d’une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc se déplaçant dans un milieu léger (air)<br />

et r<strong>en</strong>contrant une inhomogénéité sphérique lour<strong>de</strong> (Krypton). Nous pouvons calculer le nombre<br />

d’Atwood, avant le passage du choc, correspondant à ces <strong>de</strong>ux gaz, sachant qu’initialem<strong>en</strong>t ils<br />

sont à pression et température ambiantes (P = 1 10 5 Pa et T = 293 K) :<br />

A t = ρ Kr − ρ air<br />

ρ Kr + ρ air<br />

= 0,49 (3.1)<br />

Comme le nombre d’Atwood A t est positif, il ne doit pas y avoir <strong>de</strong> phase <strong>de</strong> retournem<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong> la perturbation, donc <strong>de</strong> retournem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la bulle. Sur les figures 3.3 et 3.4, nous pouvons voir<br />

les clichés expérim<strong>en</strong>taux à gauche –ombroscopie intégrée sur le chemin optique– et numériques<br />

à droite -schlier<strong>en</strong>. Ces images représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t l’évolution <strong>de</strong> la bulle <strong>de</strong> Krypton déformée par le<br />

passage du choc inci<strong>de</strong>nt toutes les 70 µs. Le zéro temporel étant fixé au mom<strong>en</strong>t où le choc<br />

touche la bulle (image 1 <strong>de</strong> 3.3).<br />

Sur l’image 2, on peut voir la forme courbe du choc transmis à la bulle. Ce choc est moins<br />

rapi<strong>de</strong> que le choc inci<strong>de</strong>nt à cause <strong>de</strong> la vitesse du son dans le Krypton (≈ 218 m/s à pression<br />

et température ambiantes) plus faible que dans l’air. De ce fait, le choc transmis reste attaché au<br />

pied du choc inci<strong>de</strong>nt. On remarque une focalisation importante <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s sur l’axe <strong>de</strong> symétrie<br />

quand le choc inci<strong>de</strong>nt a contourné la bulle (image 3). Sur l’image 4, on note <strong>de</strong> multiples<br />

réflexions à l’intérieur <strong>de</strong> la bulle, ainsi que le choc doublem<strong>en</strong>t transmis. C’est aussi à partir <strong>de</strong><br />

ce mom<strong>en</strong>t qu’on distingue un jet qui semble partir à contre s<strong>en</strong>s. Ce jet traverse la bulle et la<br />

transperce plus tard (image 16 sur la figure 3.4). A partir <strong>de</strong> l’image 5 <strong>de</strong>s tourbillons sont visibles<br />

sur le contour <strong>de</strong> l’inhomogénéité. Ces vortex se développ<strong>en</strong>t et provoqu<strong>en</strong>t le ”déversem<strong>en</strong>t” ou<br />

le retournem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la bulle par sa périphérie. Sur l’image 12, on peut considérer l’exist<strong>en</strong>ce d’un<br />

tore <strong>de</strong> vorticité où le reste <strong>de</strong> Krypton semble v<strong>en</strong>ir s’<strong>en</strong>rouler. Cette aspiration du Krypton<br />

t<strong>en</strong>d à diminuer le corps <strong>de</strong> la bulle. Il reste, tout <strong>de</strong> même une pointe <strong>de</strong> Krypton sur l’axe <strong>de</strong><br />

symétrie.<br />

On peut p<strong>en</strong>ser que c’est la vorticité qui pilote la déformation <strong>de</strong> la bulle. Si l’on considère<br />

l’équation suivante :<br />

∂ω/∂t =<br />

−u · ∇ω − ω (∇ · u) + ω · ∇u + 1 ρ 2 ∇ρ × ∇p<br />

( (<br />

+ µ ρ ∇2 ω + ∇ × 1<br />

ρ<br />

+ µ ρ 2 (∇ρ × ∇ × ω) − 4µ<br />

3ρ 2 (∇ρ × ∇ (∇ · u))<br />

(<br />

−<br />

2<br />

3<br />

(∇ · u)(∇µ + 2(∇u) · (∇µ) + (∇µ) × ω)))<br />

Cette équation est issue <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> Picone et Boris [82] sur la génération non-linéaire <strong>de</strong><br />

vorticité par un choc, ω représ<strong>en</strong>te la vorticité, p la pression, ρ la masse volumique et u le vecteur<br />

28


3.1. Interaction choc/bulle<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

7<br />

8<br />

Fig. 3.3 – Clichés ombroscopiques et Schlier<strong>en</strong> numérique pour la bulle <strong>de</strong> Krypton, Mach 1,2<br />

29


Chapitre 3. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interaction choc/bulle<br />

9<br />

10<br />

11<br />

12<br />

13<br />

14<br />

15<br />

16<br />

Fig. 3.4 – Clichés ombroscopiques et Schlier<strong>en</strong> numérique pour la bulle <strong>de</strong> Krypton, Mach 1,2<br />

30


3.1. Interaction choc/bulle<br />

vitesse. Le premier membre <strong>de</strong> la partie droite <strong>de</strong> l’équation représ<strong>en</strong>te le terme d’advection <strong>de</strong><br />

vorticité, le <strong>de</strong>uxième dilatation, le troisième d’étirem<strong>en</strong>t et le quatrième le terme <strong>de</strong> génération<br />

baroclinique. Les termes qui suiv<strong>en</strong>t sont liés à la viscosité. Bi<strong>en</strong> que Hewett et Madnia [43]<br />

ai<strong>en</strong>t souligné l’importance <strong>de</strong> ces termes, nous les négligerons dans un premier temps. Ce choix<br />

<strong>de</strong> ne pas t<strong>en</strong>ir compte <strong>de</strong>s termes induits par la viscosité est justifiable pour les temps courts<br />

jusqu’aux temps intermédiaires. Or nous voulons ici compr<strong>en</strong>dre les mécanismes <strong>de</strong> démarrage<br />

<strong>de</strong> l’instabilité, donc pour les premiers instants. On peut donc se permettre <strong>de</strong> ne pas considérer<br />

les termes inhér<strong>en</strong>ts à la viscosité. En outre, t<strong>en</strong>ter d’expliquer les mécanismes <strong>de</strong> l’instabilité <strong>de</strong><br />

Richtmyer-Meshkov du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la vorticité est une approche relativem<strong>en</strong>t réc<strong>en</strong>te. Après<br />

l’établissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’équation 3.1.2 par Picone et Boris [82], Hawley et Zabusky [42] puis <strong>en</strong>core<br />

Samtaney et Zabusky [90] sont allés plus loin est ont initié le paradigme du vortex.<br />

Par cette équation, on voit que le passage du choc crée une nappe d’effets barocliniques, qui<br />

vont initier la création <strong>de</strong> vorticité. En effet, les gradi<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> pression et <strong>de</strong> masse volumique ne<br />

sont pas colinéaires sur le lieu <strong>de</strong>s points d’intersection (au cours du temps) du choc inci<strong>de</strong>nt et <strong>de</strong><br />

l’interface. Ces termes barocliniques sont la source principale <strong>de</strong> création <strong>de</strong> vorticité. La vorticité<br />

générée à l’intérieur <strong>de</strong> la bulle par la courbure du choc transmis est quasim<strong>en</strong>t négligeable.<br />

Initialem<strong>en</strong>t conc<strong>en</strong>trée sur la frontière séparant les <strong>de</strong>ux gaz, cette nappe <strong>de</strong> vorticité va être<br />

convectée et dilatée par l’écoulem<strong>en</strong>t. Ces mécanismes sont cont<strong>en</strong>us dans les <strong>de</strong>ux membres <strong>de</strong><br />

convection et dilatation <strong>de</strong> l’équation 3.1.2. On p<strong>en</strong>se aussi que la convection intervi<strong>en</strong>t avant la<br />

dilatation. Si on regar<strong>de</strong> sur le schéma 3.5 :<br />

On<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc<br />

inci<strong>de</strong>nte<br />

w<br />

drho<br />

dP<br />

Nappe <strong>de</strong><br />

vorticité<br />

Lourd<br />

Léger<br />

Convection<br />

<strong>de</strong> la nappe<br />

On<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc<br />

tranmise<br />

Fig. 3.5 – Déposition et convection <strong>de</strong>s vortex pour la bulle <strong>de</strong> Krypton<br />

31


Chapitre 3. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interaction choc/bulle<br />

Cette figure montre où se situ<strong>en</strong>t les vortex appart<strong>en</strong>ant à la nappe tourbillonnaire, et suivant<br />

quelle direction ils vont être transportés par l’écoulem<strong>en</strong>t. De plus, la vitesse relative <strong>de</strong>s<br />

tourbillons <strong>en</strong>tre eux, ainsi que leur s<strong>en</strong>s <strong>de</strong> rotation se conjugu<strong>en</strong>t pour déformer la bulle. Ils<br />

provoqu<strong>en</strong>t un déversem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> celle ci par sa périphérie. Numériquem<strong>en</strong>t, nous obt<strong>en</strong>ons la confirmation<br />

<strong>de</strong> ce mécanisme <strong>de</strong> création <strong>de</strong> vorticité, comme le montre la figure 3.6. La zone <strong>en</strong> bleu<br />

foncé correspond au lieu <strong>de</strong> forte vorticité et est confondue avec la frontière <strong>de</strong> la bulle.<br />

rot -37111 -30017 -22923 -15829 -8735 -1641 5454 12548<br />

Forme initiale <strong>de</strong><br />

la bulle<br />

Choc<br />

inci<strong>de</strong>nt<br />

Choc<br />

transmis<br />

t=0,15 ms t=0,07 ms t=0,038 ms t=0,023 ms<br />

Fig. 3.6 – Confirmation par la simulation <strong>de</strong> la génération et convection <strong>de</strong>s vortex pour la bulle<br />

<strong>de</strong> Krypton<br />

Ces mécanismes <strong>de</strong> déformation s’appliqu<strong>en</strong>t aussi au cas d’un cylindre <strong>de</strong> Krypton soumis au<br />

passage d’un choc. La différ<strong>en</strong>tce <strong>en</strong>tre le cas 2D et axisymétrique se situe au niveau <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sité<br />

<strong>de</strong> la vorticité et bi<strong>en</strong> sûr, sur la convection <strong>de</strong> la nappe. De même, il existe une différ<strong>en</strong>ce notable<br />

<strong>en</strong>tre la bulle et le cylindre au niveau du jet inverse. Dans le cas <strong>de</strong> la bulle, il apparaît une pointe<br />

<strong>de</strong> Krypton sur l’axe et dans cette pointe, un jet. C’est ce jet qui traverse la bulle sur l’image<br />

16 <strong>de</strong> la planche 3.4. Pour le cylindre, on retrouve le jet mais pas <strong>de</strong> pointe. On note aussi une<br />

int<strong>en</strong>sité moindre du jet. On explique ces différ<strong>en</strong>ces par la focalisation <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s sur l’axe plus<br />

int<strong>en</strong>se dans le cas <strong>de</strong> la bulle. Les surpressions qui <strong>en</strong> résult<strong>en</strong>t pouss<strong>en</strong>t plus int<strong>en</strong>sém<strong>en</strong>t le jet.<br />

La figure 3.7 résume les différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre le cylindre et la bulle.<br />

Expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t, ce jet a pu être observé par G. Layes, mais pour une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc<br />

inci<strong>de</strong>nte plus forte (Mach 1,7). Sur l’image 3.8, nous comparons la simulation à l’expéri<strong>en</strong>ce<br />

dans ce <strong>de</strong>rnier cas à t = 0,49 ms. Si la prés<strong>en</strong>ce du jet est bi<strong>en</strong> confirmée par l’expéri<strong>en</strong>ce,<br />

on note tout <strong>de</strong> même que la bulle numérique est plus étirée horizontalem<strong>en</strong>t. Verticalem<strong>en</strong>t les<br />

dim<strong>en</strong>sions sont proches <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux bulles. Ceci peut s’expliquer par la forme initiale <strong>de</strong> la bulle<br />

expérim<strong>en</strong>tale déformée par le poids du Krypton. Elle est donc plutôt ovoï<strong>de</strong> avec un diamètre<br />

horizontal plus petit que celui vertical. En outre, dans la simulation le jet a complètem<strong>en</strong>t percé<br />

32


3.1. Interaction choc/bulle<br />

Cylindre (Krypton)<br />

Jet inverse<br />

Pointe<br />

Jet inverse<br />

Bulle (Krypton)<br />

Fig. 3.7 – Comparaison bulle/cylindre <strong>de</strong> Krypton à t = 0,94 ms après l’interaction avec un<br />

choc à Mach 1,2<br />

la bulle contrairem<strong>en</strong>t à l’expéri<strong>en</strong>ce. Si la focalisation <strong>de</strong>s chocs sur l’axe <strong>de</strong> symétrie joue un rôle<br />

primordial dans la formation <strong>de</strong> ce jet, il ne faut pas oublier que dans la simulation la section du<br />

tube à choc est supposée circulaire. Or dans l’expéri<strong>en</strong>ce, la section du tube est carrée. Donc, la<br />

focalisation est certainem<strong>en</strong>t surévaluée dans la simulation, <strong>en</strong>traînant <strong>de</strong> fait un jet plus rapi<strong>de</strong>.<br />

Simulation<br />

Vortex<br />

Expéri<strong>en</strong>ce<br />

Jet<br />

Fig. 3.8 – Comparaison simulation/expéri<strong>en</strong>ce pour une bulle <strong>de</strong> Krypton à t = 0,49 ms après<br />

l’interaction avec un choc à Mach 1,7<br />

Pour les temps longs, il semble que ce soi<strong>en</strong>t les termes <strong>de</strong> dilatation qui prédomin<strong>en</strong>t dans<br />

33


Chapitre 3. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interaction choc/bulle<br />

les mécanismes <strong>de</strong> distorsion <strong>de</strong> la bulle. La bulle se déplace globalem<strong>en</strong>t avec l’air <strong>en</strong>viron<strong>en</strong>t, et<br />

c’est l’<strong>en</strong>roulem<strong>en</strong>t sur lui-même qui est responsable du grossissem<strong>en</strong>t du tore <strong>de</strong> vorticité. Cette<br />

remarque est valable pour le tourbillon qui transperce la bulle : son amplification est elle aussi<br />

due aux termes <strong>de</strong> dilatation. La figure 3.9 montre cette dilatation du tore <strong>de</strong> vorticité principal.<br />

Fig. 3.9 – Dilatation du tore <strong>de</strong> vorticité pour la bulle <strong>de</strong> Krypton<br />

34


3.1. Interaction choc/bulle<br />

3.1.3 Etu<strong>de</strong> du cas léger/lourd avec une bulle d’Hélium dans <strong>de</strong> l’air<br />

Ce <strong>de</strong>uxième cas concerne l’interaction d’une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc se déplaçant dans <strong>de</strong> l’air avec une<br />

bulle d’Hélium. Cette on<strong>de</strong> passe donc, d’un milieu lourd à un milieu léger. Le nombre d’Atwood<br />

correspondant à ce cas est :<br />

A t = ρ He − ρ air<br />

ρ He + ρ air<br />

= −0,78 (3.2)<br />

Le nombre d’Atwood étant négatif, la théorie prédit un retournem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la pertubation<br />

géométrique, donc <strong>de</strong> la bulle. Sur la figure 3.10 est représ<strong>en</strong>tée la distorsion <strong>de</strong> la bulle induite<br />

par l’instabilité <strong>de</strong> Richtmyer-Meshkov.<br />

Sont disposés <strong>en</strong> vis-à-vis, les clichés ombroscopiques <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce à gauche et un Schlier<strong>en</strong><br />

numérique à droite. Comme pour la bulle <strong>de</strong> Krypton, les images sont prises toutes les 70 µs et<br />

le temps zéro correspond à l’impact <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte avec la bulle. On note que le mouvem<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong> la bulle d’Hélium est beaucoup plus rapi<strong>de</strong> que celui <strong>de</strong> Krypton. Sur l’image 1, on distingue<br />

le choc transmis à la bulle. La vitesse du son étant cette fois ci plus rapi<strong>de</strong> dans la bulle que dans<br />

l’air (≈ 1010 m/s dans <strong>de</strong> l’Hélium à pression et température ambiantes) la courbure est inversée<br />

par rapport à la bulle <strong>de</strong> Krypton. Ainsi le choc transmis se détache du pied du choc inci<strong>de</strong>nt et<br />

sort <strong>de</strong> la bulle avant que le choc inci<strong>de</strong>nt l’ait contournée. Ce choc doublem<strong>en</strong>t transmis et l’on<strong>de</strong><br />

inci<strong>de</strong>nte coalesc<strong>en</strong>t <strong>en</strong> un choc plan <strong>en</strong>tre les images 5 et 6. Le retournem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la bulle se fait<br />

par l’axe, au contraire <strong>de</strong> la bulle lour<strong>de</strong>. Sur l’image 3, la forme <strong>en</strong> haricot <strong>de</strong> l’inhomogénéité<br />

témoigne d’une partie arrière <strong>de</strong> la bulle plus rapi<strong>de</strong> que la partie avant. Dès l’image 4, cette<br />

partie arrière a rattrapé l’avant <strong>de</strong> la bulle et perce celle-ci sur l’image 5. A partir <strong>de</strong> cette<br />

image, la bulle se scin<strong>de</strong> <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux tores <strong>de</strong> vorticité. La séparation <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux anneaux semble<br />

s’acc<strong>en</strong>tuer au cours du temps. Comme pour la bulle <strong>de</strong> Krypton, la focalisation importante <strong>de</strong>s<br />

on<strong>de</strong>s réfléchies (images 3, 4 et 5) accélère le retournem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la bulle <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tant la pression<br />

au niveau <strong>de</strong> l’axe <strong>de</strong> symétrie. Les mécanismes induisant le retournem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la bulle d’Hélium<br />

sont les mêmes que pour la bulle <strong>de</strong> Krypton. Au passage d’un choc, il y a création d’une nappe<br />

<strong>de</strong> vorticité qui coïnci<strong>de</strong> avec la frontière <strong>de</strong> la bulle. Mais <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ces distingu<strong>en</strong>t les cas<br />

d’une bulle d’Hélium et <strong>de</strong> Krypton :<br />

– le choc transmis se détache du choc inci<strong>de</strong>nt et donc génère par son passage une première<br />

création <strong>de</strong> vorticité<br />

– le choc inci<strong>de</strong>nt suit le choc transmis et crée à son tour une nappe <strong>de</strong> vorticité, mais sur le<br />

même lieu <strong>de</strong> points : la frontière <strong>de</strong> la bulle. Il y a donc une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la vorticité.<br />

– les termes barocliniques générateurs <strong>de</strong> vorticité sont <strong>de</strong> signes opposés <strong>de</strong> ceux du Krypton<br />

car ils dép<strong>en</strong><strong>de</strong>nt du s<strong>en</strong>s du gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité;<br />

– la courbure du choc transmis est, elle aussi, inversée à cause <strong>de</strong> la vitesse du son dans les<br />

différ<strong>en</strong>ts gaz. C’est ce qui va modifier la convection <strong>de</strong>s tourbillons.<br />

35


Chapitre 3. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interaction choc/bulle<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

7<br />

8<br />

Fig. 3.10 – Clichés ombroscopiques et Schlier<strong>en</strong> numérique pour la bulle d’Hélium, Mach 1,2<br />

36


3.1. Interaction choc/bulle<br />

Ainsi, les vortex générés sont <strong>de</strong> s<strong>en</strong>s contraire et sont convectés par l’écoulem<strong>en</strong>t suivant la<br />

courbure du choc transmis, comme le montre le schéma 3.11. Là aussi, ces <strong>de</strong>ux termes s’ajout<strong>en</strong>t<br />

pour provoquer le retournem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la bulle. En outre, le double passage du choc transmis et du<br />

choc inci<strong>de</strong>nt induit <strong>de</strong>s termes baroclines <strong>de</strong> même signe qui s’ajout<strong>en</strong>t dans la création <strong>de</strong><br />

vorticité.<br />

dP<br />

w<br />

w<br />

On<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

dét<strong>en</strong>tes<br />

drho<br />

Convection<br />

<strong>de</strong> la nappe<br />

Nappe <strong>de</strong><br />

vorticité<br />

On<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc<br />

inci<strong>de</strong>nte<br />

dP<br />

drho<br />

Convection<br />

<strong>de</strong> la nappe<br />

Léger<br />

Lourd<br />

On<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc<br />

tranmise<br />

On<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

dét<strong>en</strong>tes<br />

On<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc<br />

inci<strong>de</strong>nte<br />

Fig. 3.11 – Génération et convection <strong>de</strong>s vortex pour la bulle d’Hélium<br />

Numériquem<strong>en</strong>t, on observe cette double création <strong>de</strong> vortex par les <strong>de</strong>ux chocs. Sur la figure<br />

3.12 la zone <strong>en</strong> rouge foncé est synonyme <strong>de</strong> forte vorticité.<br />

De même, la focalisation plus int<strong>en</strong>se <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s due à l’axisymétrie augm<strong>en</strong>te la surpression<br />

sur l’axe et donc accélère le retournem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la bulle. Cette constatation est confirmée <strong>en</strong><br />

comparant cette simulation choc/bulle à celle choc/cylindre, toujours dans le cas d’Hélium. La<br />

figure 3.13 représ<strong>en</strong>te la déformation d’un cylindre sur la partie supérieure et la déformation<br />

d’une bulle sur la partie inférieure, à t = 280 µs.<br />

Une fois la bulle accélérée à une vitesse moy<strong>en</strong>ne équival<strong>en</strong>te à celle <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t d’air,<br />

la déformation <strong>de</strong> l’inhomogénéité est pilotée par la dilatation <strong>de</strong>s tourbillons. Comme on peut<br />

observer sur la figure 3.14, où est représ<strong>en</strong>tée la fraction massique d’Hélium, le tore <strong>de</strong> vorticité<br />

37


Chapitre 3. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interaction choc/bulle<br />

rot -6745 873 8492 16111 23730 31349 38969 46588<br />

Choc<br />

inci<strong>de</strong>nt<br />

Forme initiale <strong>de</strong><br />

la bulle<br />

Choc<br />

transmis<br />

t=0,04 ms t=0,037 ms t=0,029 ms t=0,020 ms<br />

Fig. 3.12 – Confirmation par la simulation <strong>de</strong> la génération et convection <strong>de</strong>s vortex pour la<br />

bulle d’Hélium<br />

Cylindre (Hélium)<br />

Bulle (Hélium)<br />

Fig. 3.13 – Comparaison bulle/cylindre <strong>de</strong> Krypton à t = 0,280 ms après l’interaction avec un<br />

choc à Mach 1,2<br />

38


3.1. Interaction choc/bulle<br />

grossit et se dilate. On note aussi, une élongation longitudinale <strong>de</strong> la bulle.<br />

Fig. 3.14 – Dilatation du tore <strong>de</strong> vorticité pour la bulle d’Hélium<br />

39


Chapitre 3. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interaction choc/bulle<br />

3.1.4 Etu<strong>de</strong> du cas <strong>de</strong>nsité similaire avec une bulle d’Azote dans <strong>de</strong> l’air<br />

Ce <strong>de</strong>rnier cas est celui d’une bulle d’Azote soumise au passage d’une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc. La<br />

<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> la bulle est donc très proche <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> l’air l’<strong>en</strong>tourant, imposant <strong>de</strong> fait un très<br />

faible gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> masse volumique au travers <strong>de</strong> l’interface. Sur la figure 3.15, nous comparons<br />

le Schlier<strong>en</strong> aux clichés ombroscopiques.<br />

Fig. 3.15 – Comparaison simulation/expéri<strong>en</strong>ce pour une bulle d’Azote à t = 0,038 ms, t =<br />

0,108 ms, t = 0,248 ms après l’interaction avec un choc à Mach 1,2<br />

Comme on pouvait s’y att<strong>en</strong>dre, seule la distorsion <strong>de</strong> la bulle due à sa compression est<br />

observable. La génération <strong>de</strong> la nappe tourbillonnaire, due au termes baroclines, est quasi-nulle<br />

car le gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> masse volumique est trop faible. En outre, le choc transmis a la même célérité<br />

dans la bulle et dans l’air <strong>en</strong>vironn<strong>en</strong>t, donc le choc reste plan. Il n’y a donc pas <strong>de</strong> mécanisme<br />

<strong>de</strong> convection pouvant induire une déformation <strong>de</strong> l’interface <strong>de</strong> la bulle. On note un léger<br />

épaississem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’interface induit par <strong>de</strong> la diffusion visqueuse et numérique.<br />

40


3.2. Approche analytique permettant l’évaluation du volume <strong>de</strong> la bulle<br />

3.2 Approche analytique permettant l’évaluation du volume <strong>de</strong><br />

la bulle<br />

La caractérisation du volume d’une bulle, ou d’une inhomogénéité, soumise à l’instabilité<br />

<strong>de</strong> Richtmyer-Meshkov est intéressante pour compr<strong>en</strong>dre les schémas <strong>de</strong> transmission/réflexion<br />

d’on<strong>de</strong>s. De plus, cela apporte un critère supplém<strong>en</strong>taire <strong>de</strong> validation <strong>de</strong>s simulations. Nous<br />

proposons donc une approche analytique permettant une estimation <strong>de</strong> ce volume. Elle est basée<br />

sur la remarque suivante : comme la masse initiale <strong>de</strong> la bulle est connue, l’évolution du volume<br />

<strong>de</strong> celle-ci est une fonction directe <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> la masse volumique du gaz la constituant.<br />

Or, les variations <strong>de</strong> la masse volumique sont imposées par le passage <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s choc. De plus, on<br />

peut postuler que les vitesses <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes on<strong>de</strong>s (inci<strong>de</strong>nte, transmise, réfléchie) sont mesurées<br />

sur l’axe <strong>de</strong> symétrie du problème. Avec ces hypothèses, on peut ram<strong>en</strong>er le problème à une seule<br />

dim<strong>en</strong>sion (sur l’axe), tout du moins dans une première approche. La difficulté est maint<strong>en</strong>ant <strong>de</strong><br />

connaître le système d’on<strong>de</strong>s issu <strong>de</strong> l’interaction d’un choc et d’une interface. C’est un problème<br />

bi<strong>en</strong> connu qui a été largem<strong>en</strong>t étudié dans les années 50 dans le cadre <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> tube à<br />

choc (taylorisation d’une interface, etc.). Notons <strong>en</strong> particulier les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Glass et Sislian [32].<br />

Considérons les <strong>de</strong>ux systèmes d’on<strong>de</strong> possibles (figure 3.16) consécutifs à l’interaction d’une<br />

on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc et d’une interface. La bulle représ<strong>en</strong>te l’état (1), l’air ambiant l’état (5) et (S 1 ) est<br />

l’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc inci<strong>de</strong>nte.<br />

t<br />

t<br />

S3<br />

3<br />

2<br />

S2<br />

R3<br />

3<br />

2<br />

S2<br />

4<br />

4<br />

S1<br />

5<br />

1<br />

S1<br />

5<br />

1<br />

(a)<br />

x<br />

(b)<br />

x<br />

Fig. 3.16 – Interaction d’une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc avec une interface : choc réfléchi (a), faisceau <strong>de</strong><br />

dét<strong>en</strong>tes (b)<br />

La célérité <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte ainsi que les états initiaux (1) et (5) sont supposés connus.<br />

41


Chapitre 3. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interaction choc/bulle<br />

Pour connaître la nature <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> réfléchie sur l’interface, qui peut être une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc ou un<br />

système d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> dét<strong>en</strong>te, nous utilisons la relation :<br />

E 15 ≶ α 1 + P 54<br />

α 5 + P 54<br />

(3.3)<br />

où E 15 = e 1<br />

e 5<br />

est le rapport <strong>de</strong>s énergies internes <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux gaz à l’état (1) et (5), P 54 = P 5<br />

P 4<br />

le<br />

rapport <strong>de</strong> pression établi par le passage du choc inci<strong>de</strong>nt. Dans la suite nous écrirons ξ ij = ξ i<br />

ξ j<br />

pour une quelconque variable ξ et α i = γ i+1<br />

γ i −1 .<br />

Si nous avons :<br />

E 15 < α 1 + P 54<br />

α 5 + P 54<br />

(3.4)<br />

l’on<strong>de</strong> réfléchie est une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc (schéma (a) <strong>de</strong> la figure 3.16), et si :<br />

E 15 > α 1 + P 54<br />

α 5 + P 54<br />

(3.5)<br />

nous sommes <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’un faisceau d’on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> dét<strong>en</strong>te (schéma (b) <strong>de</strong> la figure 3.16).<br />

La limite E 15 → 0 correspondrait à l’interaction du choc avec un mur rigi<strong>de</strong>, donc une<br />

interface immobile.<br />

Dans le premier type d’interaction nous avons à résoudre l’équation suivante :<br />

où<br />

et<br />

[<br />

] 2<br />

E 15 = (α 1 + P 54 P 43 )h<br />

(1 − P 54 P 43 ) 2 k(P 43 ) 1 P 43 − 1<br />

2 + (3.6)<br />

(α 5 + P 43 ) 1 2<br />

h = α 5P 54 + 1<br />

α 5 + P 54<br />

(3.7)<br />

1 − P 54<br />

k =<br />

(3.8)<br />

(α 5 P 54 + 1) 1 2<br />

La seule inconnue étant P 43 . La valeur du rapport P 43 donne, <strong>en</strong> utilisant les relations <strong>de</strong><br />

Rankine et Hugoniot, le Mach <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> S 3 , la pression P 3 , la masse volumique ρ 3 , la vitesse u 3<br />

et <strong>en</strong> considérant que les gaz suiv<strong>en</strong>t la loi d’état <strong>de</strong>s gaz parfaits, nous avons la température<br />

T 3 . En outre, on sait qu’au travers <strong>de</strong> l’interface séparant les états (2) et (3), la pression et la<br />

vitesse sont conservées, donc P 2 = P 3 et u 2 = u 3 . Connaissant ainsi le rapport P 21 , nous pouvons<br />

calculer le Mach du choc transmis S 2 , et avec cette <strong>de</strong>rnière donnée nous calculons la valeur <strong>de</strong><br />

la masse volumique ρ 2 .<br />

Si l’on revi<strong>en</strong>t au <strong>de</strong>uxième type d’interaction (faisceau d’on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> dét<strong>en</strong>tes), nous avons cette<br />

fois ci à résoudre :<br />

42


3.2. Approche analytique permettant l’évaluation du volume <strong>de</strong> la bulle<br />

avec<br />

[ ]1<br />

P β 5<br />

34 + f(P β 5 E 15<br />

2<br />

34 − P 54 )<br />

− g − 1 = 0 (3.9)<br />

α 1 P 34 + P 54<br />

β i = γ i − 1<br />

γ i<br />

(3.10)<br />

[ ]1<br />

α5 + P 54<br />

2<br />

f =<br />

α 5 P 54 + 1<br />

(3.11)<br />

[<br />

g = (1 − P 54 )<br />

β 5<br />

α 5 P 54 + 1<br />

]1<br />

2<br />

(3.12)<br />

où la seule inconnue est le rapport P 34 . En appliquant la même démarche <strong>de</strong> résolution que<br />

pour le premier cas nous parv<strong>en</strong>ons à calculer toutes les gran<strong>de</strong>urs physiques, <strong>en</strong> particulier la<br />

masse volumique ρ 2 . Si l’on applique cette métho<strong>de</strong> aux bulles, on trouve que l’interaction <strong>de</strong><br />

l’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc inci<strong>de</strong>nte avec la bulle <strong>de</strong> Krypton donne lieu au premier cas d’interaction. Ceci<br />

parait logique, car plus le gaz <strong>en</strong> (1) est lourd, plus il aura t<strong>en</strong>dance à se comporter comme un<br />

mur avec une forte réflexion d’on<strong>de</strong>. Au contraire, pour la bulle d’Hélium, le système d’on<strong>de</strong><br />

s’établissant est le <strong>de</strong>uxième, donc avec une dét<strong>en</strong>te. Là aussi, on peut imaginer que comme la<br />

bulle est légère, son inertie est moindre et donc elle accélère plus vite que l’air, générant un<br />

phénomène d’aspiration. Pour la bulle d’Azote, sa masse volumique très proche <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> l’air<br />

ainsi qu’un même gamma conduis<strong>en</strong>t à un système d’on<strong>de</strong> particulier : l’on<strong>de</strong> réfléchie S 3 peut<br />

être considérée comme une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> Mach. Si cette on<strong>de</strong> S 3 est à Mach 1, elle ne provoque pas <strong>de</strong><br />

variation <strong>de</strong> pression <strong>en</strong>tre les états (4) et (3). Dans ce cas on a P 2 = P 3 = P 4 et donc P 45 = P 21 ,<br />

ce qui implique que le Mach <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> S 3 est i<strong>de</strong>ntique à celui <strong>de</strong> S 1 . Avec ces relations, nous<br />

trouvons : pour la bulle d’Hélium et une on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte à Mach 1,2 :<br />

ρ He<br />

final<br />

Vinitial<br />

He<br />

2 = 0.1897 ⇒ V He<br />

= ρHe 1<br />

ρ He<br />

2<br />

pour la bulle <strong>de</strong> Krypton et une on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nt à Mach 1,2<br />

ρ Kr<br />

final<br />

Vinitial<br />

Kr<br />

2 = 4.7812 ⇒ V Kr<br />

= ρKr 1<br />

ρ Kr<br />

2<br />

pour la bulle d’Hélium et une on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte à Mach 1,7 :<br />

ρ He<br />

final<br />

Vinitial<br />

He<br />

2 = 0.2467 ⇒ V He<br />

= ρHe 1<br />

ρ He<br />

2<br />

pour la bulle <strong>de</strong> Krypton et une on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nt à Mach 1,7 :<br />

ρ Kr<br />

final<br />

Vinitial<br />

Kr<br />

2 = 7.6681 ⇒ V Kr<br />

= ρKr 1<br />

ρ Kr<br />

2<br />

= 0.64 (3.13)<br />

= 0.73 (3.14)<br />

= 0.66 (3.15)<br />

= 0.45 (3.16)<br />

43


Chapitre 3. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interaction choc/bulle<br />

Ces valeurs <strong>de</strong> compressions sont fortem<strong>en</strong>t éloignées <strong>de</strong> celles que nous obt<strong>en</strong>ons numériquem<strong>en</strong>t.<br />

Ceci s’explique par le fait que nous n’avons, à ce sta<strong>de</strong>, pas considéré ce que <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t l’on<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> choc transmise quand elle r<strong>en</strong>contre l’interface arrière <strong>de</strong> la bulle.<br />

Fig. 3.17 – Deuxième étape d’intéraction d’une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc avec une interface<br />

Les schémas d’on<strong>de</strong> possibles sont représ<strong>en</strong>tés sur la figure 3.17. Pour la bulle d’Hélium,<br />

l’on<strong>de</strong> transmise passe d’un gaz léger à un gaz lourd, on retrouve donc une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc réfléchie<br />

sur l’interface (schéma (b ′ ) <strong>de</strong> la figure 3.17). Inversem<strong>en</strong>t, pour la bulle <strong>de</strong> Krypton, cette on<strong>de</strong><br />

passe d’un milieu lourd à un milieu léger, il y a création d’on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> dét<strong>en</strong>te (schéma (a ′′ ) <strong>de</strong><br />

la figure 3.17). En suivant la même approche analytique que pour le premier étage, on peut<br />

calculer la masse volumique <strong>de</strong> la bulle à l’état (3 ′ ). Pour cela, nous supposons connu l’état (5 ′ ),<br />

qui correspond à l’air <strong>de</strong>rrière la bulle. L’on<strong>de</strong> transmise à la bulle d’Hélium est plus rapi<strong>de</strong> que<br />

l’on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte dans l’air. Donc on peut <strong>en</strong> conclure que, lorsque l’on<strong>de</strong> transmise sort <strong>de</strong> la<br />

bulle, elle r<strong>en</strong>contre <strong>de</strong> l’air à l’état initial. Mais l’on<strong>de</strong> S 2 dans le Krypton est plus l<strong>en</strong>te que<br />

l’on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte dans l’air. Il se peut qu’il y ait création d’une autre on<strong>de</strong> transmise par la partie<br />

arrière <strong>de</strong> la bulle qui va se déplacer <strong>en</strong> s<strong>en</strong>s inverse <strong>de</strong> la première. On se retrouve donc dans<br />

le cas d’une interaction avec <strong>de</strong>ux on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> choc. Dans cette première approche, on va tout <strong>de</strong><br />

même supposer que l’on<strong>de</strong> transmise à la bulle <strong>de</strong> Krypton r<strong>en</strong>contre <strong>de</strong> l’air au repos, comme<br />

dans la cas <strong>de</strong> la bulle d’Hélium.<br />

Avec ces considérations et après calculs, nous obt<strong>en</strong>ons :<br />

pour la bulle d’Hélium et une on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte à Mach 1,2 :<br />

ρ ′He<br />

initial<br />

Vfinal<br />

He<br />

3 = 0.2013 ⇒ V He<br />

= ρHe 1<br />

ρ ′He<br />

3<br />

pour la bulle <strong>de</strong> Krypton et une on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nt à Mach 1,2<br />

= 0.81 (3.17)<br />

ρ ′Kr<br />

initial<br />

Vfinal<br />

Kr<br />

3 = 4.3606 ⇒ V Kr<br />

= ρKr 1<br />

ρ ′Kr<br />

3<br />

pour la bulle d’Hélium et une on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte à Mach 1,7 :<br />

= 0.80 (3.18)<br />

44<br />

ρ ′He<br />

initial<br />

Vfinal<br />

He<br />

3 = 0.2900 ⇒ V He<br />

= ρHe 1<br />

ρ ′He<br />

3<br />

pour la bulle <strong>de</strong> Krypton et une on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nt à Mach 1,7 :<br />

= 0.56 (3.19)


3.2. Approche analytique permettant l’évaluation du volume <strong>de</strong> la bulle<br />

ρ ′Kr<br />

initial<br />

Vfinal<br />

Kr<br />

3 = 6.1166 ⇒ V Kr<br />

= ρKr 1<br />

ρ ′Kr<br />

3<br />

= 0.57 (3.20)<br />

On peut calculer un autre étage d’interaction pour la bulle d’Hélium, <strong>en</strong> regardant l’interaction<br />

<strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc transmise-réfléchie avec l’interface avant <strong>de</strong> la bulle, on obti<strong>en</strong>t : pour une<br />

on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte à Mach 1.2<br />

ρ ′He<br />

initial<br />

Vfinal<br />

He<br />

3 = 0.2065 ⇒ V He<br />

et pour une on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte à Mach 1.7<br />

= ρHe 1<br />

ρ ′He<br />

3<br />

= 0.79 (3.21)<br />

ρ ′He<br />

initial<br />

Vfinal<br />

He<br />

3 = 0.3104 ⇒ V He<br />

= ρHe 1<br />

ρ ′He<br />

3<br />

= 0.53 (3.22)<br />

On n’effectuera pas ce <strong>de</strong>rnier calcul pour la bulle <strong>de</strong> Krypton car vis-à-vis <strong>de</strong> l’hypothèse<br />

émise à la <strong>de</strong>uxième étape, il ne serait pas justifiable <strong>de</strong> chercher plus <strong>de</strong> précision.<br />

Pour rev<strong>en</strong>ir au cas <strong>de</strong> la bulle d’Azote, on sait que le faible écart <strong>de</strong> masse volumique <strong>en</strong>tre<br />

la bulle et l’air ambiant, ainsi que le même gamma <strong>de</strong> 1,4 induit une quasi-conservation du Mach<br />

<strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte au travers <strong>de</strong>s interfaces. Donc le calcul <strong>de</strong> masse volumique <strong>de</strong> l’état (2) est<br />

évi<strong>de</strong>nt. Par exemple, on trouve que le volume final <strong>de</strong> bulle représ<strong>en</strong>te 71% du volume initial<br />

pour une on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte à Mach 1,2.<br />

Si l’on compare ces valeurs analytiques <strong>de</strong> compression à celles issues <strong>de</strong> la simulations<br />

(fig. 3.18) on trouve que :<br />

Fig. 3.18 – Evolution du rapport <strong>de</strong> compression, résultats <strong>de</strong> la simulation<br />

– pour la bulle d’Hélium, l’écart <strong>en</strong>tre ces <strong>de</strong>ux valeurs est <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 1%, et ce pour les<br />

<strong>de</strong>ux on<strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>ntes (Mach 1,2 et 1,7). Ce faible écart atteste du bon accord <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

approches ;<br />

– pour la bulle <strong>de</strong> Krypton et pour une on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte à Mach 1,2, l’écart est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong><br />

1%. On conclut, là aussi, à un bon accord <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux approches ;<br />

– pour la bulle <strong>de</strong> Krypton mais pour une on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte à Mach 1,7, l’écart est cette fois<br />

ci <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 7%. Cette plus gran<strong>de</strong> variation est certainem<strong>en</strong>t imputable à l’hypothèse<br />

émise au <strong>de</strong>uxième étage <strong>de</strong> l’interaction choc/interface;<br />

– pour la bulle d’Azote, l’écart est aussi inférieur à 1%.<br />

45


Chapitre 3. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interaction choc/bulle<br />

On note donc, un bon accord du modèle analytique et <strong>de</strong> la simulation sur la valeur finale<br />

du volume <strong>de</strong> la bulle.<br />

Expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t, Layes [67] a mesuré les évolutions du volume d’une bulle d’Hélium et<br />

d’une <strong>de</strong> Krypton soumises à un choc inci<strong>de</strong>nt à Mach 1,2. Nous les avons comparées avec nos<br />

résultats numériques comme le montre la figure 3.19. On remarque que la valeur asymptotique<br />

<strong>de</strong>s volumes semble être la même bi<strong>en</strong> que les écarts soi<strong>en</strong>t importants pour les premiers instants.<br />

Notons qu’il est très difficile <strong>de</strong> mesurer expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t le volume <strong>de</strong> l’inhomogénéité car on<br />

ne sait pas où se trouv<strong>en</strong>t les espèces gazeuses. L’utilisation d’une coupe plane laser <strong>de</strong>vrait<br />

permettre <strong>de</strong>s mesures plus précises. On considère tout <strong>de</strong> même que les écarts, relativem<strong>en</strong>t<br />

faibles, sur la valeur finale du volume vali<strong>de</strong>nt l’approche numérique et donc le modèle analytique.<br />

V/Vo<br />

1<br />

0.9<br />

0.8<br />

0.7<br />

0.6<br />

0.5<br />

0.4<br />

0.3<br />

He Mach 1,2<br />

Kr Mach 1,2<br />

Exp He Mach 1,2<br />

Exp Kr Mach 1,2<br />

0.2<br />

0 0.0005 0.001<br />

temps (s)<br />

Fig. 3.19 – Evolution du rapport <strong>de</strong> compression, résultats <strong>de</strong> la simulation et <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce<br />

Pour conclure, nous pouvons dire (aux vues <strong>de</strong>s faibles écarts <strong>en</strong>tre la simulation et le modèle<br />

analytique) que c’est le système d’on<strong>de</strong> qui pilote l’évolution du volume <strong>de</strong> l’inhomogénéité. Il<br />

semble ne pas y avoir <strong>de</strong> phénomène <strong>de</strong> grossissem<strong>en</strong>t ou <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration induit par l’instabilité<br />

<strong>de</strong> Richtmyer-Meshkov. De plus, le volume final d’une bulle d’Hélium est quasim<strong>en</strong>t i<strong>de</strong>ntique<br />

46


3.3. Modèle réduit<br />

à celui d’une bulle <strong>de</strong> Krypton pour un choc inci<strong>de</strong>nt fixé. Le volume final <strong>de</strong> l’inhomogénéité<br />

dép<strong>en</strong>drait donc uniquem<strong>en</strong>t du couple <strong>de</strong> gammas (γ air /γ Kr ou γ air /γ He ) et <strong>de</strong> la force <strong>de</strong><br />

l’on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte. En outre, à aucun mom<strong>en</strong>t nous n’avons préjugé <strong>de</strong> la forme du volume initial<br />

<strong>de</strong> l’inhomogénéité. Donc, cette métho<strong>de</strong> analytique peut s’appliquer aussi bi<strong>en</strong> à <strong>de</strong>s cylindres<br />

qu’à <strong>de</strong>s bulles "carrées", etc. D’ailleurs, nos simulation sur <strong>de</strong>s cylindres et <strong>de</strong>s bulles "carrées"<br />

confirm<strong>en</strong>t les prédictions théoriques, voir figure 3.18. Nous montrons ainsi que le rapport <strong>de</strong><br />

compression d’une inhomogénéité ne dép<strong>en</strong>d pas <strong>de</strong> sa forme initiale. Ce modèle analytique peut<br />

être utilisé pour vali<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s modèles numériques, mais sa mise <strong>en</strong> œuvre est fastidieuse. D’où la<br />

nécessité d’avoir un modèle réduit plus rapi<strong>de</strong>.<br />

3.3 Modèle réduit<br />

La partie précé<strong>de</strong>nte nous a permis d’évaluer précisém<strong>en</strong>t le volume final d’une inhomogénéité<br />

soumise au passage d’une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc. Nous proposons ici une métho<strong>de</strong> plus rapi<strong>de</strong> pour arriver<br />

à ce resultat. Avec le calcul complet, nous connaissons la valeur <strong>de</strong> la pression qui règne dans<br />

la bulle à l’état (3 ′ ), dans le cas du Krypton, et un étage plus tard pour la bulle d’Hélium<br />

(cas non schématisé). On pourrait imaginer maint<strong>en</strong>ant une seule on<strong>de</strong> fictive, qui ferait passer<br />

l’inhomogénéité <strong>de</strong> son état initial à son état final. Avec les relations <strong>de</strong> Rankine et Hugoniot,<br />

nous pouvons faire correspondre une on<strong>de</strong> au rapport <strong>de</strong> pression P final /P initial .<br />

Les on<strong>de</strong>s fictives serai<strong>en</strong>t les suivantes :<br />

– pour la bulle d’Hélium et une on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte à Mach 1,2, on trouve une on<strong>de</strong> transmise<br />

fictive à Mach 1,17;<br />

– pour la bulle d’Hélium et une on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte à Mach 1,7, on trouve une on<strong>de</strong> transmise<br />

fictive à Mach 1,6;<br />

– pour la bulle <strong>de</strong> Krypton et une on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte à Mach 1,2, on trouve une on<strong>de</strong> transmise<br />

fictive à Mach 1,17;<br />

– pour la bulle <strong>de</strong> Krypton et une on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte à Mach 1,7, on trouve une on<strong>de</strong> transmise<br />

fictive à Mach 1,6.<br />

Deux remarques importantes s’<strong>en</strong> dégag<strong>en</strong>t : les on<strong>de</strong>s transmises fictives sont i<strong>de</strong>ntiques pour<br />

l’Hélium et pour le Krypton et leur Mach est quasim<strong>en</strong>t celui <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte. A partir <strong>de</strong><br />

ces constatations, on peut évaluer la masse volumique <strong>de</strong>s bulles <strong>en</strong> considérant que le Mach<br />

<strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc se conserve au passage <strong>de</strong> l’interface. Cette masse volumique nous donnant le<br />

volume, nous trouvons :<br />

– pour la bulle d’Hélium et une on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte à Mach 1,2, on trouve un volume final <strong>de</strong><br />

77% <strong>de</strong> V 0 ;<br />

– pour la bulle d’Hélium et une on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte à Mach 1,7, on trouve un volume final <strong>de</strong><br />

51% <strong>de</strong> V 0 ;<br />

47


Chapitre 3. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interaction choc/bulle<br />

– pour la bulle <strong>de</strong> Krypton et une on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte à Mach 1,2, on trouve un volume final <strong>de</strong><br />

77% <strong>de</strong> V 0 ;<br />

– pour la bulle <strong>de</strong> Krypton et une on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte à Mach 1,7, on trouve un volume final <strong>de</strong><br />

51% <strong>de</strong> V 0 ;<br />

Comparé aux résultats <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> complète, on trouve un écart inférieur à 3% pour une<br />

on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte à Mach 1,2 et un écart inférieur à 4% pour un choc inci<strong>de</strong>nt à Mach 1,7. Ces<br />

erreurs peuv<strong>en</strong>t être considérées comme acceptable pour une évaluation rapi<strong>de</strong> du rapport <strong>de</strong><br />

compression. Ceci permettra une validation supplém<strong>en</strong>taire, rapi<strong>de</strong>, d’un modèle numérique. On<br />

remarque une fois <strong>de</strong> plus, que la force <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> transmise fictive est la même pour la bulle<br />

d’Hélium que pour la bulle <strong>de</strong> Krypton. Ceci souligne que le volume final dép<strong>en</strong>d uniquem<strong>en</strong>t du<br />

couple <strong>de</strong> gamma.<br />

48


4<br />

Synthèse sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s instabilités <strong>de</strong><br />

Richtmyer-Meshkov<br />

Cette partie traitait <strong>de</strong> l’évolution d’une inhomogénéité soumise au passage d’une on<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

choc. Nous avons ainsi étudié les distorsions <strong>de</strong> trois types <strong>de</strong> bulles placées dans <strong>de</strong> l’air initialem<strong>en</strong>t<br />

au repos. La première bulle était constituée <strong>de</strong> Krypton, la <strong>de</strong>uxième d’Hélium et la <strong>de</strong>rnière<br />

d’Azote. De plus, <strong>de</strong>ux on<strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>ntes ont été considérées : à Mach 1,2 et 1,7. L’écoulem<strong>en</strong>t<br />

qui résulte <strong>de</strong> cette interaction est piloté par les instabilités <strong>de</strong> Richtmyer-Meshkov. L’objectif <strong>de</strong><br />

cette étu<strong>de</strong> était double : d’abord évaluer la pertin<strong>en</strong>ce du co<strong>de</strong> CARBUR à traiter l’évolution<br />

d’une discontinuité <strong>de</strong> gaz accélérée <strong>de</strong> manière impulsionnelle et <strong>en</strong>suite <strong>de</strong> proposer une <strong>de</strong>scription<br />

<strong>de</strong>s mécanismes responsables <strong>de</strong>s distorsions observées. La comparaison <strong>de</strong>s simulations<br />

aux expéri<strong>en</strong>ces conduites dans notre laboratoire a permit <strong>de</strong> montrer la validité <strong>de</strong> notre approche.<br />

En effet, <strong>de</strong>s Schlier<strong>en</strong> numériques comparés à <strong>de</strong>s clichés ombroscopiques montr<strong>en</strong>t que<br />

les déformations <strong>de</strong>s bulles, ainsi que les réflexions et transmissions d’on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> choc sont correctem<strong>en</strong>t<br />

simulées. Une fois affranchis <strong>de</strong> cette étape <strong>de</strong> validation, nous avons t<strong>en</strong>té <strong>de</strong> montrer<br />

la chronologie <strong>de</strong>s mécanismes pilotant l’instabilité. En s’appuyant sur la théorie <strong>de</strong> la vorticité,<br />

ou paradigme <strong>de</strong> la vorticité, nous avons décrit la génération <strong>de</strong> la nappe tourbillonnaire par<br />

les effets barocliniques. Ensuite nous avons montré comm<strong>en</strong>t cette nappe était convectée dans<br />

les différ<strong>en</strong>ts cas <strong>de</strong> bulles, puis comm<strong>en</strong>t les tores <strong>de</strong> vorticité se dilatai<strong>en</strong>t. Cette chronologie<br />

est résumée sur la figure 4.1 où nous proposons égalem<strong>en</strong>t une limitation <strong>de</strong>s régimes linéaire,<br />

non-linéaire et turbul<strong>en</strong>t.<br />

Nous avons égalem<strong>en</strong>t proposé une métho<strong>de</strong> analytique d’évaluation du volume final <strong>de</strong> la<br />

bulle. Basée uniquem<strong>en</strong>t sur les schémas d’on<strong>de</strong>s résultants <strong>de</strong>s interactions chocs-interfaces,<br />

notre métho<strong>de</strong> fournit une estimation du volume conforme à ceux issus <strong>de</strong>s simulations et <strong>de</strong><br />

l’expéri<strong>en</strong>ce (écarts ≈ 1%). N’ayant pas préjugé <strong>de</strong> la forme initiale <strong>de</strong> l’inhomogénéité, cette<br />

approche peut s’appliquer à une géométrie initiale quelconque. De plus, cette quantification du<br />

49


Chapitre 4. Synthèse sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s instabilités <strong>de</strong> Richtmyer-Meshkov<br />

Déposition Convection Dilatation Dilatation et viscosité<br />

temps<br />

Linéaire Non linéaire Turbul<strong>en</strong>t<br />

Fig. 4.1 – Chronologie <strong>de</strong>s mécanismes pilotant l’instabilité <strong>de</strong> Richtmyer-Meshkov<br />

volume final montre que celui-ci ne dép<strong>en</strong>d pas <strong>de</strong> la masse volumique, mais uniquem<strong>en</strong>t du<br />

couple <strong>de</strong> γ et <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc inci<strong>de</strong>nte. Cette donnée peut am<strong>en</strong>er un critère <strong>de</strong><br />

validation supplém<strong>en</strong>taire <strong>de</strong>s modèles numériques.<br />

50


Deuxième partie<br />

Interactions flui<strong>de</strong>-structure<br />

51


5<br />

Introduction<br />

La compréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>s problèmes couplés, tels ceux d’interaction flui<strong>de</strong>-structure est <strong>de</strong>v<strong>en</strong>u<br />

un <strong>en</strong>jeu technologique d’importance pour les mécanici<strong>en</strong>s. Que cela soit pour mieux concevoir<br />

et dim<strong>en</strong>sionner <strong>de</strong> manière optimale :<br />

– un pont (Piperno [84]);<br />

– un navire (Besnier [9], Liang et al. [73] et Ergin et Ugurlu [106]);<br />

– <strong>de</strong>s toiles <strong>de</strong> t<strong>en</strong>tes ou <strong>de</strong> parachutes (Glück et al. [33] et [33] ou Kalro et Tezduyar [62]);<br />

– un cœur artificiel (Zhang et Hisada [111]);<br />

– <strong>de</strong>s turbomachines (Gnesin et Rzadkowski [35]);<br />

– et plus <strong>en</strong>core un avion (Geuzaine et al. [30]);<br />

la caractérisation du couplage mécanique <strong>en</strong>tre l’écoulem<strong>en</strong>t et la structure est <strong>de</strong>v<strong>en</strong>u primordiale.<br />

L’exemple le plus frappant d’un couplage flui<strong>de</strong>-structure est bi<strong>en</strong> sûr celui observé le 7<br />

novembre 1940 sur le pont <strong>de</strong> Tacoma [94]. Sous l’effet unique du v<strong>en</strong>t, le pont fut complètem<strong>en</strong>t<br />

détruit par un phénomène <strong>de</strong> résonance aéroélastique comme on peut le voir sur les images<br />

<strong>de</strong> la figure 5.1. Ce problème <strong>de</strong> flottem<strong>en</strong>t, ou flutter, est l’objet <strong>de</strong>s principales investigations<br />

Fig. 5.1 – Effondrem<strong>en</strong>t du pont <strong>de</strong> Tacoma<br />

m<strong>en</strong>ées sur l’interaction flui<strong>de</strong>-structure. Il apparaît sur <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> ceux propres<br />

à la structure et ne peut donc être prédit que par la prise <strong>en</strong> compte du couplage. Ainsi, <strong>de</strong><br />

nombreuses étu<strong>de</strong>s ont pu, par exemple, établir <strong>de</strong>s régimes <strong>de</strong> résonance aéroélastique pour <strong>de</strong>s<br />

53


Chapitre 5. Introduction<br />

ailes d’avion ou <strong>de</strong>s emp<strong>en</strong>nages. Mais, l’interaction flui<strong>de</strong>-structure ne se limite pas uniquem<strong>en</strong>t<br />

à la recherche <strong>de</strong> couplages aéroélastiques. En particulier dans <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts compressibles,<br />

lieux <strong>de</strong> fortes discontinuités comme les on<strong>de</strong>s chocs, l’évaluation <strong>de</strong>s charges dynamiques sera<br />

bi<strong>en</strong> plus précise si l’on ti<strong>en</strong>t compte <strong>de</strong> l’interaction flui<strong>de</strong>-structure. En effet, les on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> choc<br />

sont très dép<strong>en</strong>dantes <strong>de</strong>s conditions géométriques du domaine d’écoulem<strong>en</strong>t, si celles-ci évolu<strong>en</strong>t<br />

au cours du temps, les positions <strong>de</strong>s chocs seront perturbés. Ainsi, la quantification <strong>de</strong>s pressions<br />

pariétales, nécessaire au bon dim<strong>en</strong>sionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s structures sollicitées, sera plus pertin<strong>en</strong>te s’il<br />

l’on pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> compte les interactions <strong>en</strong>tre l’écoulem<strong>en</strong>t et la structure. Et ceci même si l’on<br />

n’observe pas <strong>de</strong> décalage modal <strong>de</strong>s vibrations <strong>de</strong> la structure. En outre, du point <strong>de</strong> vue du<br />

flui<strong>de</strong>, les phénomènes chimiques (combustion, vibrations moléculaires, etc.) prés<strong>en</strong>ts dans <strong>de</strong>s<br />

écoulem<strong>en</strong>ts hyper-<strong>en</strong>thalpiques, sont eux aussi intimem<strong>en</strong>t liés aux configurations d’on<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

choc. Pour t<strong>en</strong>ir compte <strong>de</strong> ces considérations, notre objectif est <strong>de</strong> mieux compr<strong>en</strong>dre les phénomènes<br />

d’interactions flui<strong>de</strong>-structure dans <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts supersoniques pouvant être hors<br />

d’équilibre. Ce type d’interactions peut se r<strong>en</strong>contrer dans <strong>de</strong>s tuyères <strong>de</strong> moteurs fusées, autour<br />

d’<strong>en</strong>gins à gran<strong>de</strong> vitesse, dans <strong>de</strong>s réacteurs supersoniques <strong>de</strong> type scramjet, etc. Notre approche<br />

est basée sur le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> co<strong>de</strong>s numériques dédiés dont la souplesse <strong>de</strong>vra nous permettre<br />

<strong>de</strong> traiter un vaste champ <strong>de</strong> problèmes. De plus la maturité <strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s flui<strong>de</strong> et structure<br />

développés dans notre laboratoire permet d’<strong>en</strong>visager cet <strong>en</strong>jeu.<br />

En effet, plusieurs approches numériques comparables ont permis d’abor<strong>de</strong>r les problèmes<br />

suivants :<br />

– Schall et al. [92] sur la modélisation d’un jet dans une tuyère;<br />

– Lefrançois et al. [68] sur le couplage aéroélastique dans une tuyère sur-dét<strong>en</strong>due;<br />

– Lardat et al. [66] sur l’étu<strong>de</strong> d’un possible couplage aéroélastique dans un inverseur <strong>de</strong><br />

poussée;<br />

– Gordier et Visbal [37] sur l’étu<strong>de</strong> du flutter d’un panneau avec prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> la<br />

viscosité du flui<strong>de</strong>;<br />

– Yosibash et al. [109], Zwaan et Prananta [114], Kroyer [65] ainsi que Newman et al. [79]<br />

qui ont modélisé l’interaction d’un écoulem<strong>en</strong>t compressible avec <strong>de</strong>s profils d’ailes.<br />

La stratégie que nous avons adoptée ti<strong>en</strong>t compte <strong>de</strong> ces nombreux travaux publiés. Ces <strong>de</strong>rniers<br />

montr<strong>en</strong>t qu’une approche monolithique, c’est-à-dire basée sur un co<strong>de</strong> unique décrivant les <strong>de</strong>ux<br />

problèmes physiques, n’est pas optimale. Une technique numérique plus souple consiste à coupler<br />

<strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s propres à chaque problème, via les conditions aux limites. Bi<strong>en</strong> que performante, il a<br />

été montré que cette métho<strong>de</strong> est s<strong>en</strong>sible aux algorithmes <strong>de</strong> couplage. En effet, pour <strong>de</strong> fort<br />

sous-cyclage du domaine flui<strong>de</strong> il pouvait ne plus y avoir conservation <strong>de</strong> l’énergie échangée,<br />

comme l’ont souligné Piperno et Farhat [85], [86]. Les <strong>de</strong>ux co<strong>de</strong>s que nous avons couplés sont<br />

le co<strong>de</strong> CARBUR et le co<strong>de</strong> MARCUS. Le premier modélise <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts instationnaires<br />

compressibles, figés ou réactifs, à l’équilibre ou hors d’équilibre physico-chimique (cf. chapitre 2).<br />

54


Le second modélise la dynamique <strong>de</strong>s structures déformables. Notons, que la réalisation <strong>de</strong> ce<br />

couplage a débuté dans le cadre <strong>de</strong> cette thèse. Ainsi, une fois les choix d’algorithmes, <strong>de</strong> technique<br />

<strong>de</strong> maillage dynamique, <strong>de</strong> passage <strong>de</strong> conditions aux limites, à priori fixés, notre tâche a consisté,<br />

ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t, à essayer <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r notre approche. L’évolution <strong>de</strong> notre outil numérique s’est<br />

faite <strong>en</strong> essayant <strong>de</strong> décrire <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus précisém<strong>en</strong>t le physique (viscosité, instationnarité,<br />

combustion) sans évolution notable sur un plan purem<strong>en</strong>t géométrique (pas <strong>de</strong> calculs 3D).<br />

Après avoir décrit les modèles physiques <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong>s structures déformables, nous<br />

développons leur discrétisation spatiale et temporelle. Nous abor<strong>de</strong>rons <strong>en</strong>suite la stratégie <strong>de</strong><br />

couplage ret<strong>en</strong>ue. Cette partie concerne donc, le choix <strong>de</strong> l’algorithme, la métho<strong>de</strong> pour traiter<br />

le maillage dynamique ainsi que le passage <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs physiques au niveau <strong>de</strong> l’interface.<br />

Une fois le couplage <strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s construit, nous simulerons le flottem<strong>en</strong>t d’un panneau soumis à<br />

un écoulem<strong>en</strong>t supersonique. Ce premier cas test doit nous permettre <strong>de</strong> vérifier la pertin<strong>en</strong>ce<br />

<strong>de</strong> notre approche dans la détection d’une résonance aéroélastique. Nous ét<strong>en</strong>drons notre étu<strong>de</strong><br />

aux flui<strong>de</strong>s réels dans le but <strong>de</strong> quantifier l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la viscosité sur le mouvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la<br />

plaque. Cette étu<strong>de</strong> ne pouvant pas déterminer la validité du modèle à traiter <strong>de</strong>s phénomènes<br />

instationnaires d’interactions <strong>en</strong> flui<strong>de</strong>s réels, nous avons conçu un montage expérim<strong>en</strong>tal. Ce<br />

montage est composé d’une plaque verticale, déformable, subissant la rafale d’un tube à choc. La<br />

confrontation <strong>de</strong> nos simulations et <strong>de</strong>s expéri<strong>en</strong>ces pourra am<strong>en</strong>er une validation supplém<strong>en</strong>taire.<br />

Une <strong>de</strong>rnière étu<strong>de</strong> est prés<strong>en</strong>tée dans l’objectif <strong>de</strong> tester non seulem<strong>en</strong>t la modularité <strong>de</strong> notre<br />

approche numérique, mais <strong>en</strong>core sa stabilité lors <strong>de</strong> la prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> réactions chimiques<br />

<strong>de</strong> combustion.<br />

55


6<br />

Modèles utilisés pour le calcul <strong>de</strong>s<br />

structures<br />

Sommaire<br />

6.1 Modèles physiques <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong>s structures déformables 58<br />

6.1.1 Equation locale d’équilibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58<br />

6.1.2 T<strong>en</strong>seurs <strong>de</strong> déformations et <strong>de</strong> contraintes . . . . . . . . . . . . . . 58<br />

6.1.3 Forme variationnelle pour le problème d’élasto-dynamique . . . . . 59<br />

6.2 Discrétisation par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts finis . . . . . . . . . 60<br />

6.3 Algorithme <strong>de</strong> Newmark . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61<br />

6.3.1 Validation et influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts β et γ . . . . . . . . . . . . . 62<br />

6.4 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66<br />

Dans ce chapitre nous décrivons brièvem<strong>en</strong>t les modèles physiques utilisés pour décrire la<br />

dynamique d’une structure déformable. Nous prés<strong>en</strong>tons égalem<strong>en</strong>t la métho<strong>de</strong> permettant <strong>de</strong><br />

discrétiser spatialem<strong>en</strong>t et temporellem<strong>en</strong>t ces modèles.<br />

57


Chapitre 6. Modèles utilisés pour le calcul <strong>de</strong>s structures<br />

6.1 Modèles physiques <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong>s structures déformables<br />

Les hypothèses que nous admettons pour ce domaine sont les suivantes :<br />

– le soli<strong>de</strong> est homogène et isotrope;<br />

– la force <strong>de</strong> pesanteur est négligée;<br />

– la structure reste dans le domaine élastique;<br />

– nous ne considérons aucun amortissem<strong>en</strong>t structural.<br />

6.1.1 Equation locale d’équilibre<br />

L’équation locale <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong>s structures déformables s’écrit (<strong>en</strong> négligeant tout<br />

amortissem<strong>en</strong>t structural) :<br />

−→<br />

divσ(M,t) + −→ ∂ 2−−−−−→ U(M,t)<br />

f v = ρ s<br />

∂t 2 (6.1)<br />

où −→ f v représ<strong>en</strong>te les forces volumiques et ρ s la masse volumique du soli<strong>de</strong>. Nous associons à<br />

cette équation <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> conditions aux limites :<br />

– cinématique : −→ U (∀M ∈ ∂ 1 S,t) = −→ U d avec ∂ 1 S définissant le bord <strong>de</strong> la structure S à<br />

déplacem<strong>en</strong>ts imposés −→ U d .<br />

– d’effort : σ(∀M ∈ ∂ 2 S,t) ◦ −→ n = −→ f d avec ∂ 2 S définissant le bord <strong>de</strong> la structure S à efforts<br />

imposés −→ f d et −→ n la normale extérieure au point considéré.<br />

6.1.2 T<strong>en</strong>seurs <strong>de</strong> déformations et <strong>de</strong> contraintes<br />

Le t<strong>en</strong>seur <strong>de</strong>s déformations ε(M,t) est défini par la relation suivante [19] :<br />

ε(M,t) = 1 2<br />

(grad −→ U (M,t) + grad t −→ U (M,t) + grad<br />

−→ U (M,t) grad<br />

t −→ U (M,t)<br />

)<br />

(6.2)<br />

Où −→ U (M,t) est le vecteur déplacem<strong>en</strong>t du point M à l’instant t, tandis que<br />

(grad −→ )<br />

U grad t −→ U<br />

sont les termes quadratiques à l’origine <strong>de</strong>s non-linéarités géométriques du problème <strong>en</strong> gran<strong>de</strong>s<br />

déformations. Ces termes seront négligés dans l’hypothèse <strong>de</strong>s petites déformations.<br />

Le t<strong>en</strong>seur <strong>de</strong>s contraintes est relié au t<strong>en</strong>seur <strong>de</strong>s déformations par la relation <strong>de</strong> comportem<strong>en</strong>t<br />

6.3 :<br />

σ(M,t) = λTr(ε(M,t))I + 2µε (6.3)<br />

Où λ et µ sont les coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> Lamé. Notons aussi que les coeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> Lamé, λ et<br />

µ, regroup<strong>en</strong>t le module d’élasticité E et le module d’élasticité transversal ν comme suit (6.4<br />

et 6.5) :<br />

58


6.1. Modèles physiques <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong>s structures déformables<br />

λ =<br />

µ =<br />

E<br />

2(1 + ν)<br />

Eν<br />

(1 − 2ν)(1 + ν)<br />

La relation 6.3 peut se mettre sous la forme d’un produit <strong>de</strong> matrice :<br />

(6.4)<br />

(6.5)<br />

σ(M,t) = Hε(M,t) (6.6)<br />

où H est le t<strong>en</strong>seur <strong>de</strong> Hooke généralisé.<br />

En utilisant les propriétés <strong>de</strong> symétrie <strong>de</strong>s t<strong>en</strong>seurs σ(M,t) et ε(M,t), on peut écrire 6.6 sous<br />

la forme suivante :<br />

−→ σ (M,t) = H<br />

−→ ε (M,t) (6.7)<br />

avec<br />

−→ σ (M,t) =<br />

−→ σ = 〈σxx , σ yy , σ zz , σ xy , σ xz , σ yz 〉 (6.8)<br />

−→ ε (M,t) =<br />

−→ ε = 〈εxx , ε yy , ε zz , ε xy , ε xz , ε yz 〉 (6.9)<br />

6.1.3 Forme variationnelle pour le problème d’élasto-dynamique<br />

Dans le cas d’un problème d’élasticité, la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts finis consiste à minimiser la<br />

fonctionnelle d’énergie mécanique. Nous allons donc écrire la formulation variationelle du problème.<br />

En appelant cinématiquem<strong>en</strong>t admissible, un champ <strong>de</strong> déplacem<strong>en</strong>t −−−−−→ D(M,t) qui vérifie<br />

la condition limite <strong>de</strong> type cinématique et statiquem<strong>en</strong>t admissible, un champ <strong>de</strong> force −−−−→ f(M,t)<br />

satisfaisant la <strong>de</strong>uxième condition limite. En multipliant l’équation locale d’équilibre 6.1 par un<br />

champ <strong>de</strong> déplacem<strong>en</strong>t virtuel cinématiquem<strong>en</strong>t admissible ( −→ U ∗ (M,t) = −→ U ∗ ) puis <strong>en</strong> l’intégrant<br />

sur le volume <strong>de</strong> la structure et <strong>en</strong> notant ˙v la dérivée par rapport au temps d’une variable v,<br />

nous obt<strong>en</strong>ons l’expression <strong>de</strong>s travaux virtuels W ∗ :<br />

comme<br />

et<br />

∫<br />

W ∗ =<br />

S<br />

−→<br />

U ∗ −→ ∫<br />

div σ dV +<br />

S<br />

∫<br />

S<br />

−→<br />

U ∗ −→<br />

div σ = −→ div<br />

−→<br />

U ∗ −→ ∫<br />

f v dV −<br />

S<br />

−→<br />

[<br />

div σ −→ U ∗] ∫<br />

dV =<br />

∂S<br />

nous pouvons écrire 6.10 sous la forme suivante :<br />

∫<br />

W ∗ = σ −→ U ∗ −→ ∫<br />

n d∂S − tr ( σ ε ∗) ∫<br />

dV +<br />

∂S<br />

S<br />

−→<br />

U ∗ ρ s<br />

¨−→ U dV = 0 (6.10)<br />

[<br />

σ −→ U ∗] − tr ( σ ε ∗) (6.11)<br />

S<br />

σ −→ U ∗ −→ n d∂S (6.12)<br />

−→<br />

U ∗ −→ ∫<br />

f v dV −<br />

S<br />

−→<br />

U ∗ ρ s<br />

¨−→ U dV = 0 (6.13)<br />

59


Chapitre 6. Modèles utilisés pour le calcul <strong>de</strong>s structures<br />

<strong>en</strong> se rappelant que ∂S = ∂ 1 S ∪ ∂ 2 S et que −→ U ∗ est cinématiquem<strong>en</strong>t admissible, on a :<br />

∫<br />

σ −→ U ∗ −→ ∫<br />

−→<br />

n d∂S = U ∗ −→ f d d∂ 2 S (6.14)<br />

∂ 1 S ∪ ∂ 2 S<br />

Finalem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> utilisant la loi <strong>de</strong> Hooke généralisée 6.7, l’expression <strong>de</strong> W ∗ est :<br />

∫<br />

W ∗ −→<br />

= ε ∗ H −→ ∫<br />

−→<br />

ε dV − U ∗ −→ ∫<br />

−→<br />

f v dV − U ∗ −→ ∫<br />

−→<br />

f d d∂ 2 S + U ∗ ¨−→<br />

ρ s U dV = 0 (6.15)<br />

S<br />

S<br />

6.2 Discrétisation par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts finis<br />

∂ 2 S<br />

Les équations précé<strong>de</strong>ntes sont discrétisées par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts finis [6]. Le domaine<br />

S est décomposé <strong>en</strong> un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> sous domaine <strong>de</strong> forme simple. Ceci nous permet d’écrire<br />

que :<br />

pour le domaine intérieur et<br />

pour la frontière <strong>de</strong> S.<br />

S =<br />

∂S =<br />

∑<br />

∂ 2 S<br />

elem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> domaine<br />

∑<br />

elem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> frontiere<br />

S<br />

S e (6.16)<br />

∂S e (6.17)<br />

De plus, nous approximons tous les champs par <strong>de</strong>s fonctions nodales à support compact,<br />

nous avons donc :<br />

−→ U (ξ,t) =<br />

∑<br />

noeuds<br />

−→<br />

U ∗ (ξ,t) = ∑<br />

noeuds<br />

[ −→ U i (ξ,t)N i (ξ,t)] (6.18)<br />

[ −→ U ∗ i (ξ,t)N i (ξ,t)] (6.19)<br />

où N i (ξ,t) sont les fonctions <strong>de</strong> forme associées à la base d’élém<strong>en</strong>ts finis choisis et ξ = {ξ , η , ζ}<br />

la base <strong>de</strong>s coordonnées paramétriques.<br />

En utilisant 6.18 et 6.19 la relation 6.2 liant les déformations aux déplacem<strong>en</strong>ts peut être<br />

écrite sous la forme :<br />

−→ ε = B<br />

−→<br />

Ui (6.20)<br />

et<br />

−→ ε ∗ = B −→ U ∗ i (6.21)<br />

avec B une matrice fonction <strong>de</strong>s dérivées partielles dans l’espace paramétrique.<br />

La forme integrale <strong>de</strong> W ∗ peut s’ecrire sous la forme <strong>de</strong> la somme <strong>de</strong>s formes intégrales<br />

élém<strong>en</strong>taires, soit :<br />

∑<br />

∑<br />

W ∗ =<br />

We ∗ S +<br />

We ∗ ∂S (6.22)<br />

60<br />

elem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> domaine elem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> frontiere


6.3. Algorithme <strong>de</strong> Newmark<br />

Ces relations permett<strong>en</strong>t d’écrire W ∗ sous forme matricielle pour chaque élém<strong>en</strong>t :<br />

We ∗ = −→ (<br />

Ue<br />

∗ [k e ] −→ U e + [m e ] U ¨−→ )<br />

e − [f e ]<br />

(6.23)<br />

avec la matrice <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur élém<strong>en</strong>taire :<br />

∫<br />

[k e ] =<br />

la matrice <strong>de</strong> masse élém<strong>en</strong>taire :<br />

∫<br />

[m e ] =<br />

elem<strong>en</strong>t<br />

elem<strong>en</strong>t<br />

elem<strong>en</strong>t<br />

B t H B dV e (6.24)<br />

ρ N t N dV e (6.25)<br />

le vecteur d’efforts élém<strong>en</strong>taires :<br />

∫<br />

[f e ] = N t −→ ∫<br />

f v dV e + N t −→ f d d∂ 2 elem<strong>en</strong>t (6.26)<br />

∂elem<strong>en</strong>t∈∂ 2 S<br />

où N est la matrice <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> forme.<br />

Par assemblage sur l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts du maillage discrétisant le domaine S, nous<br />

arrivons au système matriciel global à résoudre :<br />

.ẋ<br />

M + Kx = F (6.27)<br />

où M représ<strong>en</strong>te la matrice <strong>de</strong> masse, K la matrice <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur et F les efforts généralisés.<br />

6.3 Algorithme <strong>de</strong> Newmark<br />

Nous prés<strong>en</strong>tons les étapes du calcul permettant <strong>de</strong> retrouver l’algorithme <strong>de</strong> Newmark,<br />

algorithme <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce pour la résolution <strong>de</strong>s équations du second ordre <strong>en</strong> temps [48]. Nous<br />

supposerons connues les conditions initiales soit : x(m,t 0 ) = x 0 ∀m ∈ Ω à t 0 = 0, <strong>de</strong> même pour<br />

la vitesse ẋ(m,t 0) = ẋ 0 ∀m ∈ Ω à t 0 = 0. Le principe <strong>de</strong> l’algorithme <strong>de</strong> Newmark consiste à<br />

satisfaire les équations d’équilibre mécanique à l’instant n+1 connaissant les champs aux instants<br />

précé<strong>de</strong>nts, soit :<br />

M .ẋ n+1 + Kx n+1 = F n+1 (6.28)<br />

Ensuite, on recherche <strong>de</strong>s approximations discrètes <strong>de</strong>s dérivées temporelles avec <strong>de</strong>s développem<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong> Taylor au second ordre pour x et au premier ordre pour ẋ :<br />

x n+1 = x n + ∆tẋ n + ∆t2<br />

2<br />

[ ..<br />

(1 − 2β) x n + 2β .ẋ ]<br />

n+1<br />

.<br />

x n+1 = ẋ n + ∆t [ (1 − γ) .ẋ n + γ .ẋ ]<br />

n+1<br />

(6.29)<br />

(6.30)<br />

61


Chapitre 6. Modèles utilisés pour le calcul <strong>de</strong>s structures<br />

Métho<strong>de</strong> Type β γ Ordre <strong>de</strong> précision<br />

Schéma trapézoïdal Implicite 1 4<br />

1<br />

2<br />

2<br />

1<br />

2<br />

2<br />

1<br />

2<br />

2<br />

Accélération linéaire Implicite 1 6<br />

Fox-Goodwin Implicite 1<br />

12<br />

Différ<strong>en</strong>ces finies c<strong>en</strong>trées Explicite 0 1 2<br />

2<br />

Tab. 6.1 – Famille d’algorithme <strong>de</strong> Newmark<br />

où β et γ sont <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts internes à l’algorithme dont certaines valeurs correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s<br />

schémas particuliers, voir tableau 6.1. L’étape précé<strong>de</strong>nte nous a permit d’éliminer les variables<br />

<strong>de</strong> vitesse et <strong>de</strong> position à l’instant n + 1 dans l’équation générale 6.28. De plus si l’on note :<br />

et<br />

˜ẋ n+1 = ẋ n + (1 − γ)∆tẍ n (6.31)<br />

˜x n+1 = x n + ∆tẋ n + ∆t2<br />

2 (1 − 2β)ẍ n (6.32)<br />

on obti<strong>en</strong>t l’équation <strong>de</strong> récurr<strong>en</strong>ce 6.33, nous permettant <strong>de</strong> calculer l’accélération à l’instant<br />

n + 1 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong>s variables cinétiques à l’instant n.<br />

(M + β∆t 2 K)ẍ n+1 = F n+1 + K˜x n+1 (6.33)<br />

Ainsi, si l’on connaît les conditions initiales <strong>de</strong> vitesse et <strong>de</strong> position, respectivem<strong>en</strong>t ẋ 0 et<br />

x 0 , on peut calculer l’accélération a 0 à l’instant t = 0 <strong>en</strong> utilisant l’équation 6.34 :<br />

Ma 0 = F − Kx 0 (6.34)<br />

6.3.1 Validation et influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts β et γ<br />

Considérons une poutre d’acier 1 <strong>de</strong> longueur l = 1 m et d’épaisseur h = 0,02 m, <strong>en</strong>castrée<br />

à une extrémité et libre à l’autre. Nous allons étudier ses mouvem<strong>en</strong>ts propres sur le premier<br />

mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> traction puis <strong>de</strong> flexion. Pour cela, après une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> converg<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la discrétisation<br />

temporelle et spatiale, nous utilisons 100 × 2 élém<strong>en</strong>ts Q 4 et un pas <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> 5 10 −2 s pour<br />

l’étu<strong>de</strong> <strong>en</strong> flexion et <strong>de</strong> 10 −6 s pour l’étu<strong>de</strong> <strong>en</strong> traction. Les pulsations propres <strong>de</strong> la poutre<br />

peuv<strong>en</strong>t être estimées par la théorie <strong>de</strong> la résistance <strong>de</strong>s matériaux, ces valeurs <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ces sont<br />

calculées <strong>en</strong> utilisant les équations suivantes [19] :<br />

1 Module d’élasticité <strong>de</strong> l’acier E = 220 Gpa, masse volumique ρ s = 7600 kg.m −3 , coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> poisson ν = 0, 3<br />

62


6.3. Algorithme <strong>de</strong> Newmark<br />

ω traction = π 2l<br />

la pério<strong>de</strong> correspondante est donc <strong>de</strong> :<br />

et dans le cas <strong>de</strong> la flexion :<br />

T traction =<br />

ω flexion = 1,8752 h<br />

l 2<br />

T flexion =<br />

√<br />

E<br />

ρ s<br />

= 8451,31 rad/s (6.35)<br />

2π<br />

ω traction<br />

= 743,4 µs (6.36)<br />

√<br />

E<br />

12ρ s<br />

= 109,206 rad/s (6.37)<br />

2π<br />

ω flexion<br />

= 57,535 ms (6.38)<br />

Pour simuler ces <strong>de</strong>ux sollicitations, nous déformons au préalable la poutre statiquem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> traction puis, dans un <strong>de</strong>uxième cas, <strong>en</strong> flexion. Nous étudierons les mouvem<strong>en</strong>ts libres <strong>de</strong><br />

la poutre écartée <strong>de</strong> sa position d’équilibre. Sur le graphique 6.1 est tracée, dans le cas <strong>de</strong> la<br />

traction, l’évolution du déplacem<strong>en</strong>t d’un point appart<strong>en</strong>ant à l’extrémité libre <strong>de</strong> la poutre pour<br />

une pério<strong>de</strong>. Dans ce cas nous avons fixé β = 0,25 et γ = 0,5, ce qui nous assure un schéma<br />

précis à l’ordre <strong>de</strong>ux <strong>en</strong> temps, inconditionnellem<strong>en</strong>t stable et sans dissipation numérique.<br />

déplacem<strong>en</strong>t (m)<br />

0.008<br />

0.006<br />

0.004<br />

0.002<br />

0<br />

-0.002<br />

-0.004<br />

-0.006<br />

-0.008<br />

0 0.00025 0.0005 0.00075 0.001<br />

temps (s)<br />

Fig. 6.1 – Mouvem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> traction<br />

63


Chapitre 6. Modèles utilisés pour le calcul <strong>de</strong>s structures<br />

Ce graphique permet <strong>de</strong> relever la valeur <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> propre : Ttraction num = 743,3 µs, l’écart<br />

par rapport à la valeur <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0,1%. Ce très bon accord permet <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r<br />

le modèle dans le cas d’une sollicitation <strong>de</strong> traction.<br />

Sur le graphique 6.2, nous avons tracé l’évolution <strong>de</strong> la flèche <strong>de</strong> la poutre dans le cas d’une<br />

sollicitation <strong>de</strong> flexion. La pério<strong>de</strong> du mouvem<strong>en</strong>t est ainsi estimée à ≈ 55,6 ms, l’écart par<br />

rapport à la valeur analytique est <strong>de</strong> ≈ 3,3%. Cet écart plus important peut être expliqué par<br />

le fait que, dans la simulation, il est délicat <strong>de</strong> solliciter un unique mo<strong>de</strong> flexion. Le cisaillem<strong>en</strong>t<br />

transversal, non pris <strong>en</strong> compte dans le modèle analytique, décale la fréqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> flexion par un<br />

couplage avec le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> traction (<strong>de</strong> plus haute fréqu<strong>en</strong>ce). Ce couplage peut être observé sur<br />

le graphique 6.3, où est tracé le déplacem<strong>en</strong>t suivant l’axe longitudinal. Ces remarques autoris<strong>en</strong>t<br />

par conséqu<strong>en</strong>t la validation dans le cas d’une sollicitation <strong>de</strong> flexion.<br />

déplacem<strong>en</strong>t (m)<br />

0.002<br />

0.0015<br />

0.001<br />

0.0005<br />

0<br />

-0.0005<br />

-0.001<br />

-0.0015<br />

-0.002<br />

0.1 0.2<br />

temps (s)<br />

Fig. 6.2 – Mouvem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> flexion, déplacem<strong>en</strong>t transversal<br />

Dans le cas <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière sollicitation (flexion), nous allons voir l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts<br />

β et γ. Sur les figures 6.4, nous prés<strong>en</strong>tons l’évolution <strong>de</strong> la flèche <strong>de</strong> la poutre pour différ<strong>en</strong>tes<br />

valeurs <strong>de</strong> β et γ.<br />

On retrouve que le schéma est inconditionnellem<strong>en</strong>t stable si 2β ≥ γ ≥ 1 2<br />

et que, lorsque<br />

γ = 0,5, il n’y a pas <strong>de</strong> dissipation numérique. On voit aussi, que mis à part sur la stabilité, β<br />

n’a pas une influ<strong>en</strong>ce importante. Si γ ≠ 0,5 le schéma n’est plus du second ordre et introduit<br />

64


6.3. Algorithme <strong>de</strong> Newmark<br />

déplacem<strong>en</strong>t (m)<br />

1E-08<br />

5E-09<br />

0<br />

-5E-09<br />

-1E-08<br />

0.025 0.05 0.075 0.1<br />

temps (s)<br />

Fig. 6.3 – Mouvem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> flexion, déplacem<strong>en</strong>t longitudinal<br />

<strong>de</strong> la diffusion numérique, ou amortissem<strong>en</strong>t, comme le montr<strong>en</strong>t les graphes <strong>de</strong> la figure 6.4.<br />

65


Chapitre 6. Modèles utilisés pour le calcul <strong>de</strong>s structures<br />

béta croissant<br />

béta=0,25 béta=0,6 béta=0,8<br />

0.002<br />

0.002<br />

0.002<br />

0.0015<br />

0.0015<br />

0.0015<br />

0.001<br />

0.001<br />

0.001<br />

gamma croissant<br />

gamma =0,5<br />

0.0005<br />

0<br />

-0.0005<br />

-0.001<br />

-0.0015<br />

-0.002<br />

0.1 0.2<br />

0.0005<br />

0<br />

-0.0005<br />

-0.001<br />

-0.0015<br />

-0.002<br />

0.1 0.2<br />

0.0005<br />

0<br />

-0.0005<br />

-0.001<br />

-0.0015<br />

-0.002<br />

0.1 0.2<br />

0.002<br />

0.0015<br />

0.001<br />

gamma =0,6<br />

Instable<br />

0.0005<br />

0<br />

-0.0005<br />

-0.001<br />

-0.0015<br />

-0.002<br />

0.1 0.2<br />

0.002<br />

0.002<br />

0.0015<br />

0.0015<br />

gamma =0,7<br />

Instable<br />

0.001<br />

0.0005<br />

0<br />

-0.0005<br />

-0.001<br />

0.001<br />

0.0005<br />

0<br />

-0.0005<br />

-0.001<br />

-0.0015<br />

-0.0015<br />

-0.002<br />

-0.002<br />

0.1 0.2<br />

0.1 0.2<br />

Fig. 6.4 – Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> β et γ sur la flèche <strong>de</strong> la poutre<br />

6.4 Synthèse<br />

Dans ce chapitre nous avons prés<strong>en</strong>té les modèles physiques utiles pour décrire la dynamique<br />

d’une structure déformable. Par la suite, nous avons développé les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> discrétisation,<br />

d’abord spatiale puis temporelle, <strong>de</strong> ces modèles. Ainsi, nous adoptons une discrétisation par<br />

élém<strong>en</strong>ts finis du problème, et sa résolution temporelle est réalisée par le biais d’un algorithme<br />

du second ordre <strong>de</strong> Newmark. L’étu<strong>de</strong> du mouvem<strong>en</strong>t sur le premier mo<strong>de</strong> d’une poutre <strong>en</strong><br />

traction puis <strong>en</strong> flexion nous a permis <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r le co<strong>de</strong>. De même, nous avons mesuré l’influ<strong>en</strong>ce<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux coeffici<strong>en</strong>ts β et γ, internes à l’algorithme <strong>de</strong> Newmark. Ceci nous a conduit à fixer<br />

ces <strong>de</strong>ux coeffici<strong>en</strong>ts à β = 0,25 et γ = 0,5 pour les étu<strong>de</strong>s qui suiv<strong>en</strong>t. Notons que la prise<br />

66


6.4. Synthèse<br />

<strong>en</strong> compte <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s déformations est <strong>en</strong> cours d’implém<strong>en</strong>tation dans le co<strong>de</strong>. N’ayant pas<br />

<strong>en</strong>core validé cette étape, tous les problèmes simulés dans ce mémoire sont supposés respecter<br />

l’hypothèse <strong>de</strong>s petites perturbations.<br />

67


7<br />

Stratégie numérique <strong>de</strong> couplage<br />

Sommaire<br />

7.1 Algorithmes <strong>de</strong> couplage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70<br />

7.2 Passage <strong>de</strong>s conditions aux limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71<br />

7.3 Traitem<strong>en</strong>t du maillage dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . 72<br />

7.4 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74<br />

Nous prés<strong>en</strong>tons ici, la stratégie adoptée pour coupler le co<strong>de</strong> flui<strong>de</strong> au co<strong>de</strong> structure. Tout<br />

d’abord sera exposé l’algorithme <strong>de</strong> couplage, puis comm<strong>en</strong>t sont transferées les gran<strong>de</strong>urs physiques<br />

<strong>de</strong> pression et <strong>de</strong> géométrie au travers <strong>de</strong> l’interface. Ensuite, nous décrirons nos choix<br />

pour traiter la dynamique du maillage.<br />

69


Chapitre 7. Stratégie numérique <strong>de</strong> couplage<br />

7.1 Algorithmes <strong>de</strong> couplage<br />

Dans ce chapitre nous prés<strong>en</strong>tons la stratégie adoptée pour coupler les <strong>de</strong>ux co<strong>de</strong>s numériques<br />

<strong>en</strong> vue <strong>de</strong> traiter les problèmes d’interaction flui<strong>de</strong>-structure. Les <strong>de</strong>ux co<strong>de</strong>s étant autonomes<br />

et complètem<strong>en</strong>t indép<strong>en</strong>dants, le couplage est réalisé par les conditions aux limites propres à<br />

chaque domaine. L’<strong>en</strong>chaînem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s dialogues <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux co<strong>de</strong>s suit un algorithme. Ce type<br />

<strong>de</strong> stratégie est commun lorsque l’on veut coupler <strong>de</strong>ux co<strong>de</strong>s et on peut avoir une bonne idée<br />

<strong>de</strong>s applications <strong>de</strong> cette approche <strong>en</strong> lisant [25]. En outre, <strong>de</strong> nombreux algorithmes ont été<br />

étudiés. On distinguera les algorithmes <strong>en</strong> série, où les co<strong>de</strong>s s’<strong>en</strong>chaîn<strong>en</strong>t l’un après l’autres et<br />

les algorithmes parallèles où les calculs sont simultanés. Notons que dans le cas d’algorithme série,<br />

les <strong>de</strong>ux domaines sont usuellem<strong>en</strong>t décalés temporellem<strong>en</strong>t, voir [23] et [22]. Nous choisissons,<br />

dans un premier temps, l’algorithme le plus simple : série avec <strong>de</strong>s sous-cyclages. Le déroulem<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong>s communications est prés<strong>en</strong>té sur la figure 7.1.<br />

Initialisation<br />

Calculs d'écoulem<strong>en</strong>t<br />

sous-cyclage<br />

nouvelle pression<br />

aux parois<br />

Calculs structure<br />

nouvelle géométrie<br />

du domaine<br />

t < tmax<br />

t = t + dtcouplage<br />

t = tmax<br />

Fin <strong>de</strong> la<br />

simulation<br />

Fig. 7.1 – Algorithme <strong>de</strong> couplage<br />

Le pas temporel <strong>de</strong> couplage est fixé à l’initialisation du calcul au regard <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong><br />

la structure. Par exemple, si l’on peut estimer la pério<strong>de</strong> propre T <strong>de</strong> la structure par un modèle<br />

analytique, nous pr<strong>en</strong>ons usuellem<strong>en</strong>t un pas <strong>de</strong> couplage t c inférieur à T/100. Si on ne peut pas<br />

estimer la pério<strong>de</strong> propre à priori, une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> converg<strong>en</strong>ce est nécessaire. En outre, comme le<br />

70


7.2. Passage <strong>de</strong>s conditions aux limites<br />

calcul <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t est explicite avec un pas <strong>de</strong> temps souv<strong>en</strong>t très faible (inférieur à 10 −6 s),<br />

il y a plusieurs itérations pour le domaine flui<strong>de</strong> par pas <strong>de</strong> couplage. Le pas d’intégration <strong>de</strong><br />

la structure est lui égal au pas <strong>de</strong> couplage t c . Ces choix ne sont pas optimaux pour le temps<br />

<strong>de</strong> calcul, mais dans l’optique d’une première approche, donn<strong>en</strong>t satisfaction. Il a été observé<br />

par Piperno et al. [83], [86] et par Farhat et al. [23], que pour <strong>de</strong> forts sous-cyclages, il pouvait<br />

y avoir non conservation <strong>de</strong> l’énergie <strong>en</strong>tre le flui<strong>de</strong> et la structure. Les simulations que nous<br />

avons m<strong>en</strong>ées n’ont jamais montré <strong>de</strong> problèmes s<strong>en</strong>sibles à ce niveau. Nous avons confronté<br />

notre approche à <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ces et nos résultats sont similaires à ceux trouvés dans la<br />

littérature. Ainsi, nous adopterons, pour l’instant, cette stratégie dans nos simulations.<br />

7.2 Passage <strong>de</strong>s conditions aux limites<br />

Le passage <strong>de</strong>s conditions aux limites, c’est-à-dire <strong>de</strong> la géométrie <strong>de</strong> la structure vers le flui<strong>de</strong><br />

et <strong>de</strong> la pression pariétale <strong>en</strong> retour, est facilité par l’utilisation <strong>de</strong> maillages coïnci<strong>de</strong>nts <strong>en</strong>tre<br />

les <strong>de</strong>ux sous domaines. La figure 7.2 résume cette métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> passage.<br />

Sollicitation mécanique pour<br />

la structure<br />

dS<br />

Pression<br />

Domaine flui<strong>de</strong><br />

Maillages<br />

coïnci<strong>de</strong>nts à<br />

l'interface<br />

Force<br />

nodale<br />

Domaine structure<br />

Vitesse<br />

nodale<br />

Condition cinématique pour<br />

le flui<strong>de</strong><br />

Fig. 7.2 – Passage <strong>de</strong>s conditions aux limites à l’interface<br />

Si l’on néglige les efforts induits par la viscosité vis-à-vis <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong> pression dans le t<strong>en</strong>seur<br />

<strong>de</strong>s contraintes du flui<strong>de</strong>, nous obt<strong>en</strong>ons les relations <strong>de</strong> chargem<strong>en</strong>t mécanique suivantes :<br />

σ(∀M ∈ ∂ 2 S,t) · −→ n = −p · −→ n (7.1)<br />

71


Chapitre 7. Stratégie numérique <strong>de</strong> couplage<br />

et<br />

σ(∀M ∈ ∂ 2 S,t) · −→ t = −→ 0 (7.2)<br />

avec M un point appart<strong>en</strong>ant à la frontière <strong>de</strong> la structure où les efforts sont imposés (∂ 2 S).<br />

7.3 Traitem<strong>en</strong>t du maillage dynamique<br />

Pour traiter les déformations du maillage au cours du temps, nous avons <strong>en</strong>visagé <strong>de</strong>ux<br />

métho<strong>de</strong>s. La première consiste à considérer le maillage comme un structure fictive et à résoudre<br />

un problème <strong>de</strong> dynamique <strong>de</strong>s structures déformables sous une sollicitation cinématique imposée.<br />

Cette métho<strong>de</strong> permet une répartition homogène <strong>de</strong>s déformations sur les mailles dues aux<br />

déplacem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>s frontières. Nous associons au maillage, une rai<strong>de</strong>ur fictive et une masse fictive<br />

et le problème est résolu avec notre modèle traitant la partie soli<strong>de</strong>. Les valeurs <strong>de</strong> ces paramètres<br />

fictifs ne doiv<strong>en</strong>t pas perturber la dynamique <strong>de</strong> la structure réelle. Pour cela nous imposons un<br />

module d’élasticité fictif <strong>de</strong> 1 Pa, ce qui est très faible par rapport au module d’Young typique<br />

<strong>de</strong> nos structure (70 GPa pour <strong>de</strong> l’aluminium et 220 GPa pour <strong>de</strong> l’acier). Concernant la<br />

masse volumique fictive, nous p<strong>en</strong>sions qu’une valeur <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1 kg/m 3 serait acceptable.<br />

Cep<strong>en</strong>dant, dans ce cas, les termes dynamiques et <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur sont du même ordre et la dynamique<br />

du maillage <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t trop importante. Ceci peut provoquer <strong>de</strong>s chevauchem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> mailles dus à<br />

une trop gran<strong>de</strong> inertie. Pour remédier à ce problème, nous diminuons la masse volumique fictive<br />

à 10 −5 kg/m 3 . Ainsi il y a une prédominance <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>vant ceux dynamiques,<br />

on se retrouve <strong>en</strong> quelque sorte, dans un problème <strong>de</strong> statique. En procédant ainsi, le maillage<br />

reste homogène et régulier et l’on conserve les raffinem<strong>en</strong>ts imposés. L’inconvéni<strong>en</strong>t majeur est<br />

que le temps <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t trop important et pour certains cas, le traitem<strong>en</strong>t du maillage<br />

est plus long que celui <strong>de</strong> la structure. Nous nous ori<strong>en</strong>tons donc vers une <strong>de</strong>uxième métho<strong>de</strong><br />

où la répartition <strong>de</strong>s déplacem<strong>en</strong>ts est effectuée au prorata <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong> l’élém<strong>en</strong>t, toujours<br />

pour homogénéiser le champ <strong>de</strong>s déformations. Considérons le déplacem<strong>en</strong>t −→ d d’un nœud <strong>de</strong> la<br />

frontière à répartir sur le maillage. Ce déplacem<strong>en</strong>t a pour composantes dx et dy. On notera −→ d i le<br />

déplacem<strong>en</strong>t à appliquer à la cellule i (dont les composantes sont dx i et dy i ) <strong>de</strong> longueur initiale<br />

−→<br />

li comme sur le schéma 7.3.<br />

Pour que les déformations soi<strong>en</strong>t équival<strong>en</strong>tes pour chaque cellule, nous posons<br />

d’où<br />

−→<br />

di =<br />

−→ −→ −→ L − d li − −→ d i<br />

−→ = −→ (7.3)<br />

L li<br />

(<br />

1 −<br />

−→ L −<br />

−→ d<br />

−→ L<br />

)<br />

−→<br />

li (7.4)<br />

72


7.3. Traitem<strong>en</strong>t du maillage dynamique<br />

di<br />

d<br />

li<br />

L<br />

Fig. 7.3 – Répartitions <strong>de</strong>s déplacem<strong>en</strong>ts du maillage dynamique<br />

et l’on vérifie bi<strong>en</strong> sûr que<br />

∑ −→di<br />

= −→ d (7.5)<br />

Avec ces relations simples, nous obt<strong>en</strong>ons un maillage dynamique qui conserve ses caractéristiques<br />

au cours <strong>de</strong> la simulation, comme le raffinem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s couches limites. De plus, le temps<br />

<strong>de</strong> calcul est faible vis-à-vis <strong>de</strong>s simulations flui<strong>de</strong> et structure. Ainsi, nous ret<strong>en</strong>ons cette métho<strong>de</strong><br />

pour toutes les simulations flui<strong>de</strong>-structure prés<strong>en</strong>tées dans ce mémoire. Nous donnons <strong>en</strong><br />

exemple, le maillage après déformation d’une plaque horizontale soumise au passage d’une on<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> choc sur la figure 7.4.<br />

0.08<br />

0.04<br />

0<br />

0.1 0.2 0.3 0.4 0.5<br />

Fig. 7.4 – Maillage dynamique<br />

73


Chapitre 7. Stratégie numérique <strong>de</strong> couplage<br />

7.4 Synthèse<br />

Dans ce chapitre, nous avons exposé notre stratégie <strong>de</strong> couplage <strong>de</strong> CARBUR et MARCUS<br />

pour simuler <strong>de</strong>s problèmes d’interaction flui<strong>de</strong>-structure. Même si la métho<strong>de</strong> adoptée n’est pas<br />

la plus optimale d’un point <strong>de</strong> vue du temps <strong>de</strong> calcul elle offre plus <strong>de</strong> souplesse <strong>de</strong> mise <strong>en</strong><br />

œuvre dans l’optique d’une première approche. Ainsi, l’algorithme <strong>de</strong> couplage est <strong>de</strong> type série<br />

décalé. En outre, sous adoptons <strong>de</strong>s maillages coïnci<strong>de</strong>nt au niveau <strong>de</strong> l’interface flui<strong>de</strong>-structure.<br />

La dynamique du maillage est prise <strong>en</strong> compte à l’ai<strong>de</strong> d’algorithmes basés sur une répartition<br />

uniforme <strong>de</strong>s déformations.<br />

74


8<br />

Etu<strong>de</strong> d’un phénomène <strong>de</strong> flottem<strong>en</strong>t<br />

d’une plaque plane soumise à un<br />

écoulem<strong>en</strong>t supersonique<br />

Sommaire<br />

8.1 Données du cas d’étu<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76<br />

8.2 Recherche du flutter dans le cas d’un flui<strong>de</strong> parfait . . . . . . . . 80<br />

8.3 Recherche du flutter dans le cas d’un flui<strong>de</strong> visqueux . . . . . . . 87<br />

8.4 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90<br />

Ce chapitre concerne la modélisation numérique du mouvem<strong>en</strong>t d’une plaque horizontale<br />

soumise à un écoulem<strong>en</strong>t supersonique sur une <strong>de</strong> ses faces. Un modèle analytique <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce<br />

prévoit un phénomène <strong>de</strong> flottem<strong>en</strong>t (flutter), donc d’amplification du mouvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la structure,<br />

pour un Mach critique <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t. Ce cas d’étu<strong>de</strong> fait usuellem<strong>en</strong>t office d’étape <strong>de</strong><br />

validation pour les modèles d’interaction flui<strong>de</strong>-structure dans l’hypothèse <strong>de</strong> flui<strong>de</strong> parfait. La<br />

bonne estimation <strong>de</strong> la vitesse critique <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t par nos simulations nous permetra <strong>de</strong><br />

vali<strong>de</strong>r ou non notre approche dans le cas d’écoulem<strong>en</strong>ts non visqueux. Une ext<strong>en</strong>sion aux écoulem<strong>en</strong>ts<br />

visqueux est <strong>en</strong>suite proposée où nous caractérisons l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong><br />

la viscosité. Cette étu<strong>de</strong> à fait l’objet d’un article publié dans la Revue Europé<strong>en</strong>ne <strong>de</strong>s Elém<strong>en</strong>ts<br />

Finis [57], ainsi que <strong>de</strong>ux communications orales [56] et [55].<br />

75


Chapitre 8. Etu<strong>de</strong> d’un phénomène <strong>de</strong> flottem<strong>en</strong>t d’une plaque plane soumise à un écoulem<strong>en</strong>t supersonique<br />

8.1 Données du cas d’étu<strong>de</strong><br />

Considérons une plaque plane <strong>en</strong> Aluminium 2 <strong>de</strong> longueur 500 mm, d’épaisseur 1,35 mm et<br />

<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur unitaire. Sa face supérieure est soumise à un écoulem<strong>en</strong>t supersonique longitudinal<br />

caractérisé par les conditions d’<strong>en</strong>trées : la pression infinie amont P ∞ = 13000 Pa, la masse<br />

volumique ρ ∞ = 0,4 kg/m 3 et le Mach <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t M ∞ . Sur la face inférieure, règne une<br />

pression P ∞ constante. Sur la figure 8.1, nous avons schématisé la géométrie du domaine <strong>de</strong><br />

calcul. Nous supposons que le problème est <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux dim<strong>en</strong>sions.<br />

Sortie<br />

Entrée<br />

Sortie<br />

500 mm<br />

Panneau<br />

déformable<br />

Pression constante, vitesse nulle<br />

500 mm<br />

400 mm<br />

1000 mm<br />

Fig. 8.1 – Géométrie du domaine <strong>de</strong> calcul<br />

Les couplages aéroélastiques sont l’objet <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s et certains modèles analytiques<br />

permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> prédire les problèmes <strong>de</strong> résonance d’ailes, <strong>de</strong> panneaux, etc. Le phénomène <strong>de</strong><br />

flottem<strong>en</strong>t, ou flutter <strong>en</strong> anglais, se produit à <strong>de</strong>s valeurs différ<strong>en</strong>tes <strong>de</strong>s fréqu<strong>en</strong>ces propres <strong>de</strong> la<br />

structure <strong>en</strong> raison <strong>de</strong>s couplages aéroélastiques. Donc, la bonne caractérisation <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t<br />

critique, <strong>en</strong> termes <strong>de</strong> vitesse, pression, etc. nécessite un outil pouvant retranscrire toute la physique<br />

du couplage. C’est pourquoi les problèmes <strong>de</strong> résonance aéroélastique sont pertin<strong>en</strong>ts pour<br />

vali<strong>de</strong>r les modèles numériques. Pour notre cas d’étu<strong>de</strong>, un phénomène <strong>de</strong> flottem<strong>en</strong>t apparait à<br />

Mach 2,1. Cette valeur est calculée grâce à l’équation 8.1 [10].<br />

ρ s h ∂2 w(x)<br />

∂t 2 +<br />

Eh 3 ∂ 4 w(x)<br />

12(1 − ν 2 ) ∂x 4 = − ρ ∞u 2 ∞ ∂w(x)<br />

√<br />

M 2 ∞ − 1<br />

∂x − ρ ∞u ∞ (M 2 ∞ − 2)<br />

(M 2 ∞ − 1)3 2<br />

∂w(x)<br />

∂x<br />

(8.1)<br />

2 <strong>de</strong> masse volumique ρ s = 2710 kg.m −3 , <strong>de</strong> module d’Young E = 77.28 GPa et <strong>de</strong> coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> poisson<br />

ν = 0,3<br />

76


8.1. Données du cas d’étu<strong>de</strong><br />

Dans cette équation ρ s est la masse volumique <strong>de</strong> la structure, E son module d’élasticité, ν<br />

son coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> poisson, h son épaisseur, w(x) le champ <strong>de</strong>s déplacem<strong>en</strong>ts verticaux <strong>de</strong>s points<br />

d’abscisse x appart<strong>en</strong>ant à la plaque et u ∞ est la vitesse <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t à l’infini amont. Le<br />

membre <strong>de</strong> gauche <strong>de</strong> l’équation 8.1 représ<strong>en</strong>te le mouvem<strong>en</strong>t libre <strong>en</strong> flexion d’une poutre ou<br />

d’une plaque. La partie <strong>de</strong> droite modélise l’action mécanique <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t sur la structure<br />

qui, à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la théorie du piston décrite par Bisplinghoff [10], fait correspondre un déplacem<strong>en</strong>t<br />

vertical à une variation <strong>de</strong> pression dans le cas d’un flui<strong>de</strong> parfait. En plus du Mach,<br />

ce modèle estime la pulsation critique du mouvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la plaque à ω critique = 460 rad/s. On<br />

peut remarquer que <strong>de</strong> nombreux auteurs ont utilisé cette problématique dans le but <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r<br />

<strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s numériques, <strong>en</strong> particulier Farhat et al. [23], [22], Piperno et al. [83], [85], [86] et<br />

Lefrançois et al. [69], [68] et plus récemm<strong>en</strong>t Teixeira et Awruch [101].<br />

Pour retrouver le Mach critique <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t, nous faisons varier le Mach infini amont<br />

M ∞ <strong>en</strong>tre [ 1,3 ; 2,8 ].<br />

Le maillage utilisé dans le cas d’un flui<strong>de</strong> parfait (M1) est composé <strong>de</strong> 200 × 100 cellules<br />

régulières, comme le montre la figure 8.2.<br />

M1<br />

Flui<strong>de</strong><br />

Structure<br />

Interface<br />

M2<br />

Flui<strong>de</strong><br />

Fig. 8.2 – Détails <strong>de</strong>s maillages du domaine <strong>de</strong> calcul<br />

Pour la simulation avec prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> la viscosité, le maillage (M2) est utilisé. Il comporte<br />

le même nombre <strong>de</strong> cellules mais avec un progression telle que le rapport <strong>en</strong>tre la première<br />

77


Chapitre 8. Etu<strong>de</strong> d’un phénomène <strong>de</strong> flottem<strong>en</strong>t d’une plaque plane soumise à un écoulem<strong>en</strong>t supersonique<br />

et la <strong>de</strong>rnière cellule soit égal à C 1 /C 100 = 2. 10 −3 et C 1 = 10 −5 . Le maillage <strong>de</strong> la structure est<br />

lui composé <strong>de</strong> 100 × 1 élém<strong>en</strong>t Q 4 .<br />

Nous avons choisi une valeur faible, vis-à-vis <strong>de</strong> la dynamique du problème, du pas temporel <strong>de</strong><br />

couplage ≈ perio<strong>de</strong><br />

100<br />

≈ 1.10 −4 s. Cette valeur doit nous permettre d’assurer un couplage conservatif,<br />

car la loi <strong>de</strong> conservation géométrique est vérifiée pour <strong>de</strong> petits pas <strong>de</strong> temps, comme l’ont<br />

montrée Lesoinne et Farhat dans [70]. De plus une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> converg<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> la<br />

pério<strong>de</strong> du mouvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la plaque <strong>en</strong> fonction du pas <strong>de</strong> couplage confirme notre choix, voir<br />

figure 8.3.<br />

Valeur <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> (s)<br />

0.0145<br />

0.0144<br />

0.0143<br />

0.0142<br />

0.0141<br />

0.014<br />

0.0139<br />

0.0138<br />

0.0137<br />

0.0136<br />

0.0135<br />

0.0134<br />

0.0133<br />

1E-04 2E-04 3E-04 4E-04<br />

Valeur du pas couplage (s)<br />

Fig. 8.3 – Converg<strong>en</strong>ce du pas <strong>de</strong> couplage<br />

Seul le régime périodique établi nous intéresse. Nous n’étudions donc pas la phase transitoire<br />

où la structure se déforme au passage du choc inci<strong>de</strong>nt. Nous allons arbitrairem<strong>en</strong>t fixer la<br />

structure durant l’établissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t. Pour qu’il puisse avoir un champ <strong>de</strong> pression<br />

non uniforme, la structure est initialem<strong>en</strong>t déformée sur son premier mo<strong>de</strong>. Sur cette géométrie,<br />

nous att<strong>en</strong>dons que l’écoulem<strong>en</strong>t soit stationnaire puis nous laissons libre la structure et<br />

donc l’interaction. Cette configuration initiale est bi<strong>en</strong> sûr i<strong>de</strong>ntique pour les différ<strong>en</strong>ts Mach <strong>de</strong><br />

l’écoulem<strong>en</strong>t étudiés. Le champ <strong>de</strong> pression initial est représ<strong>en</strong>té sur la figure 8.4.<br />

78


P (Pa) : 8688 18309 11930 13551 15172 16794 18415<br />

Fig. 8.4 – Champ <strong>de</strong> pression initial, cas d’un flui<strong>de</strong> parfait


Chapitre 8. Etu<strong>de</strong> d’un phénomène <strong>de</strong> flottem<strong>en</strong>t d’une plaque plane soumise à un écoulem<strong>en</strong>t supersonique<br />

8.2 Recherche du flutter dans le cas d’un flui<strong>de</strong> parfait<br />

Dans cette partie la viscosité du flui<strong>de</strong> est supposée nulle. Sur la figure 8.5, nous avons tracé<br />

l’évolution du champ <strong>de</strong> pression <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la position <strong>de</strong> la plaque sur <strong>en</strong>viron une pério<strong>de</strong>.<br />

On peut voir les zones <strong>de</strong> sur-pression <strong>en</strong> rouge et les zones <strong>de</strong> dét<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> bleu. La déformée <strong>de</strong><br />

la plaque reste globalem<strong>en</strong>t celle <strong>de</strong> son premier mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> flexion sauf au passage <strong>de</strong> la position<br />

au repos, où elle accroche un <strong>de</strong>uxième mo<strong>de</strong> <strong>en</strong> "s".<br />

P (Pa) : 6801 9204 11607 14010 16413 18816 21219<br />

t = 6,8 ms<br />

t = 8,8 ms<br />

t = 10,8 ms<br />

t = 12,8 ms<br />

t = 14,8 ms<br />

t = 16,8 ms<br />

t = 18,8 ms<br />

t = 20,8 ms<br />

Fig. 8.5 – Champ <strong>de</strong> pression au cours d’une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> déformation <strong>de</strong> la plaque, Mach 2,2<br />

Pour pouvoir détecter un phénomène <strong>de</strong> résonance, nous allons suivre l’évolution du déplacem<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux points <strong>de</strong> la structure d’abscisse x 1 = 250 mm et x 2 = 350 mm par rapport à<br />

l’origine <strong>de</strong> la plaque ainsi que l’évolution du coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> portance (C p ) <strong>de</strong> celle-ci. Le C p est<br />

défini par :<br />

∫<br />

C p =<br />

plaque<br />

P − P ∞<br />

1<br />

2 ρ dl (8.2)<br />

∞u 2 ∞<br />

Cette variable est utile car elle est proportionnelle à l’effort transmis par le flui<strong>de</strong> à la structure.<br />

Or la résonance du couplage aéroélastique signifie que l’énergie échangée <strong>en</strong>tre le flui<strong>de</strong> et la<br />

80


8.2. Recherche du flutter dans le cas d’un flui<strong>de</strong> parfait<br />

structure croît <strong>de</strong> manière continue ce qui <strong>de</strong>vrait être visible dans l’évolution du C p . Sur le<br />

graphique 8.6 est tracée l’évolution temporelle <strong>de</strong> la portance.<br />

Cp<br />

0<br />

-0.0005<br />

-0.001<br />

-0.0015<br />

-0.002<br />

-0.0025<br />

-0.003<br />

0.05 0.1 0.15<br />

temps (s)<br />

Fig. 8.6 – Evolution du coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> portance à Mach 2,6<br />

On remarque que la portance reste globalem<strong>en</strong>t négative et qu’elle ne suit pas une parfaite<br />

sinusoï<strong>de</strong>. On retrouve logiquem<strong>en</strong>t que, plus la déformée <strong>de</strong> la plaque est importante, plus la<br />

valeur absolue du C p est gran<strong>de</strong>. Pour compr<strong>en</strong>dre la forme <strong>de</strong> cette courbe, nous <strong>de</strong>vons la<br />

regar<strong>de</strong>r <strong>en</strong> détail sur une pério<strong>de</strong>. C’est l’objet du graphique 8.7, où nous faisons correspondre<br />

la position <strong>de</strong> la plaque <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la valeur du C p .<br />

On remarque ainsi que :<br />

– Le C p augm<strong>en</strong>te quand :<br />

– la plaque remonte <strong>en</strong> mo<strong>de</strong> 1 dans la zone "hors flui<strong>de</strong>" (A);<br />

– la plaque <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>d <strong>en</strong> mo<strong>de</strong> 1 dans la zone "flui<strong>de</strong>" (C).<br />

– Le C p décroit quand :<br />

– la plaque remonte <strong>en</strong> mo<strong>de</strong> 1 dans la zone "flui<strong>de</strong>" (B);<br />

– la plaque <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>d <strong>en</strong> mo<strong>de</strong> 1 dans la zone "hors flui<strong>de</strong>" (D).<br />

Cette <strong>de</strong>scription reste valable dans le cas où la plaque est positionnée <strong>en</strong> <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t<br />

et pour n’importe qu’elle vitesse d’écoulem<strong>en</strong>t. Notons que, dans la littérature, on observe<br />

<strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> C p similaires aux notres, comme dans [23] et [22], mais souv<strong>en</strong>t ces courbes sont<br />

décrites comme <strong>de</strong> parfaites sinusoï<strong>de</strong>s, par exemple dans [69].<br />

A l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Transformée <strong>de</strong> Fourrier Rapi<strong>de</strong> (FFT) <strong>de</strong> la portance <strong>en</strong> fonction du temps,<br />

81


Chapitre 8. Etu<strong>de</strong> d’un phénomène <strong>de</strong> flottem<strong>en</strong>t d’une plaque plane soumise à un écoulem<strong>en</strong>t supersonique<br />

A B C D<br />

Cp<br />

0<br />

-0.0005<br />

-0.001<br />

-0.0015<br />

0.05 0.055<br />

0.06<br />

temps (s)<br />

Fig. 8.7 – Evolution du coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> portance sur une pério<strong>de</strong> et position correspondante <strong>de</strong> la<br />

plaque<br />

82


8.2. Recherche du flutter dans le cas d’un flui<strong>de</strong> parfait<br />

ainsi que <strong>de</strong> l’évolution du déplacem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux points x 1 et x 2 , et ce pour chaque valeur<br />

du Mach <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t compris <strong>en</strong>tre Mach [ 1,3 ; 2,8 ], nous pouvons estimer la fréqu<strong>en</strong>ce<br />

fondam<strong>en</strong>tale du problème couplé. En exemple, le spectre issu <strong>de</strong>s FFT <strong>de</strong> la position <strong>de</strong> x 2 est<br />

tracé sur la figure 8.8. L’unité <strong>de</strong> l’amplitu<strong>de</strong> est arbitraire.<br />

Amplitu<strong>de</strong> (U. A )<br />

0.09<br />

0.08<br />

0.07<br />

0.06<br />

0.05<br />

0.04<br />

0.03<br />

0.02<br />

0.01<br />

1, 3<br />

1, 4<br />

1, 5<br />

1, 6<br />

2, 1<br />

2, 2<br />

2, 25<br />

2, 3<br />

2, 4<br />

2, 5<br />

2, 7<br />

2, 8<br />

0<br />

250 500 750 1000<br />

Fréqu<strong>en</strong>ce (Hz)<br />

Fig. 8.8 – Spectre <strong>de</strong> puissance <strong>de</strong>s FFT du déplacem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> x 1 pour un temps d’exploration <strong>de</strong><br />

0,09 s<br />

Cette fréqu<strong>en</strong>ce, que nous noterons f p , est comprise dans l’intervalle [ 71 Hz ; 74 Hz ]. On<br />

peut remarquer que l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t sur la fréqu<strong>en</strong>ce fondam<strong>en</strong>tale semble<br />

faible. Comme les calculs sont longs, les FFT vont nous permettre <strong>de</strong> hiérarchiser plus rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t<br />

les vitesses d’écoulem<strong>en</strong>t les plus proches <strong>de</strong> la résonance. Pour trouver le Mach critique m<strong>en</strong>ant<br />

à la résonance du mouvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la plaque, nous <strong>de</strong>vrions comparer les amplitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s transformées<br />

<strong>de</strong> Fourrier à la fréqu<strong>en</strong>ce fondam<strong>en</strong>tale. Les plus gran<strong>de</strong>s amplitu<strong>de</strong>s correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s<br />

conditions d’écoulem<strong>en</strong>t proches du cas critique. Or, sur un temps d’exploration trop faible, nous<br />

ne pouvons pas départager les courbes à la fréqu<strong>en</strong>ce la fondam<strong>en</strong>tale, il faut alors essayer sur<br />

les ordres supérieurs. Sur la figure 8.9, nous avons tracé les FFT du C p à quatre fois la fréqu<strong>en</strong>ce<br />

fondam<strong>en</strong>tale.<br />

Les courbes <strong>de</strong> Mach 2,2; 2,25 et 2,3 sont quasim<strong>en</strong>t i<strong>de</strong>ntiques et d’amplitu<strong>de</strong>s plus élevées<br />

que les autres. Nous ret<strong>en</strong>ons donc ces valeurs <strong>de</strong> vitesses d’écoulem<strong>en</strong>t pour un calcul plus long,<br />

donc plus précis. Nous ne pouvons pas non plus exclure la courbe <strong>de</strong> Mach 2,1, car trop proche<br />

<strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>ntes. L’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la courbe Mach 1,3 est du même ordre que celle <strong>de</strong> 2,1, mais<br />

le décalage <strong>en</strong> fréqu<strong>en</strong>ce est trop important. Des calculs plus longs à Mach 1,3 montreront un<br />

83


Chapitre 8. Etu<strong>de</strong> d’un phénomène <strong>de</strong> flottem<strong>en</strong>t d’une plaque plane soumise à un écoulem<strong>en</strong>t supersonique<br />

Amplitu<strong>de</strong> (U. A.)<br />

0.06<br />

0.05<br />

0.04<br />

0.03<br />

0.02<br />

1,3<br />

2,2<br />

2,25<br />

2,3<br />

2,1<br />

2,4<br />

2,5<br />

1,3<br />

1,4<br />

1,5<br />

1,6<br />

2,1<br />

2,2<br />

2,25<br />

2,3<br />

2,4<br />

2,5<br />

2,6<br />

2,7<br />

2,8<br />

0.01<br />

0<br />

260 280 300 320<br />

Fréqu<strong>en</strong>ce (Hz)<br />

Fig. 8.9 – FFT du C p à 4f p pour un temps d’exploration <strong>de</strong> 0,09 s<br />

84


8.2. Recherche du flutter dans le cas d’un flui<strong>de</strong> parfait<br />

décrochage et une diminution brutale <strong>de</strong> la valeur du C p , preuve d’un déphasage important. On<br />

note aussi, une décroissance rapi<strong>de</strong> du niveau d’énergie pour <strong>de</strong>s Mach supérieurs à 2,3. On<br />

s’éloigne donc <strong>de</strong> la résonance.<br />

Une simulation est réalisée sur un temps d’exploration <strong>de</strong> 0,6 s pour les Mach 2,1, 2,2 et<br />

2,3. Dans ce cas il est égalem<strong>en</strong>t impossible <strong>de</strong> départager les courbes sur la fondam<strong>en</strong>tale. Pour<br />

comp<strong>en</strong>ser le temps d’exploration <strong>en</strong>core trop faible, nous allons procé<strong>de</strong>r comme précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t<br />

et regar<strong>de</strong>r les ordres supérieurs. C’est à trois fois la fréqu<strong>en</strong>ce fondam<strong>en</strong>tale que nous <strong>de</strong>vons<br />

nous placer pour déterminer le Mach critique, figure 8.10.<br />

Amplitu<strong>de</strong> (U. A.)<br />

0.015<br />

0.01<br />

2,1<br />

2,3<br />

2,2<br />

0.005<br />

0<br />

210 215 220 225<br />

Fréqu<strong>en</strong>ce (Hz)<br />

Fig. 8.10 – FFT du C p à 3f p pour un temps d’exploration <strong>de</strong> 0,6 s<br />

On ne peut pas <strong>en</strong> terme d’amplitu<strong>de</strong>, éliminer une <strong>de</strong>s courbes car elles sont similaires. La<br />

différ<strong>en</strong>ce est que les courbes <strong>de</strong> Mach 2,1 et 2,3 sont plus ouvertes, c’est-à-dire qu’on comm<strong>en</strong>ce à<br />

voir apparaître un déphasage. Donc le Mach critique du flutter serait Mach 2,2. L’écart à la valeur<br />

théorique (2,1) est <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 5%. La pulsation que nous trouvons est <strong>de</strong> ω critique ≈ 455 rad/s,<br />

soit un écart <strong>de</strong> l’or<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1% par rapport à la pulsation donnée par le modèle 8.1. Le bon accord<br />

<strong>en</strong>tre le Mach et la pulsation critique trouvés grâce à la simulation et ceux issus du modèle atteste<br />

<strong>de</strong> la validité <strong>de</strong> notre approche numérique.<br />

Bi<strong>en</strong> que le modèle analytique ne traite pas du cas d’un flui<strong>de</strong> visqueux, il nous apparaît intéressant<br />

d’ét<strong>en</strong>dre le calcul <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte le viscosité. De nombreuses étu<strong>de</strong>s ont montré<br />

85


Chapitre 8. Etu<strong>de</strong> d’un phénomène <strong>de</strong> flottem<strong>en</strong>t d’une plaque plane soumise à un écoulem<strong>en</strong>t supersonique<br />

l’importance <strong>de</strong>s effets visqueux dans <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts supersoniques. Ils peuv<strong>en</strong>t être à l’origine<br />

<strong>de</strong> phénomènes d’hystérésis comme le montr<strong>en</strong>t Burtschell et Zeitoun [13]. En outre, les décollem<strong>en</strong>ts<br />

<strong>de</strong> couche limite modifi<strong>en</strong>t les distributions pariétales <strong>de</strong> pression. Il nous apparaît <strong>de</strong>s lors<br />

capital <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte la viscosité du flui<strong>de</strong> pour modéliser les problèmes d’interactions<br />

flui<strong>de</strong>-structure. C’est l’objet <strong>de</strong> la partie qui suit.<br />

86


8.3. Recherche du flutter dans le cas d’un flui<strong>de</strong> visqueux<br />

8.3 Recherche du flutter dans le cas d’un flui<strong>de</strong> visqueux<br />

La prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> la viscosité permet <strong>de</strong> simuler les décollem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> couches limites,<br />

inexistant <strong>en</strong> flui<strong>de</strong> parfait. Les décollem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> couches limites apparaiss<strong>en</strong>t dans les zone <strong>de</strong><br />

dét<strong>en</strong>tes comme sur la figure 8.11 (sur le graphique l’échelle <strong>de</strong>s y est multipliée par dix pour<br />

mieux voir le décollem<strong>en</strong>t).<br />

Y (m) échelle x 10<br />

0 .04<br />

0 .03<br />

0 .02<br />

0 .01<br />

0<br />

Décollem<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />

la couche limite<br />

-0 .01<br />

0.4 0 .5 0 .6<br />

X (m)<br />

Fig. 8.11 – Décollem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> couche limite, iso-valeurs <strong>de</strong> la masse volumique<br />

Ces décollem<strong>en</strong>ts ont <strong>de</strong>s répercussions importantes sur l’interaction du flui<strong>de</strong> et <strong>de</strong> la structure.<br />

En effet, le détachem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la couche limite joue le rôle d’une paroi fictive pour le flui<strong>de</strong>.<br />

Ainsi, l’écoulem<strong>en</strong>t voit une diminution <strong>de</strong> l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la déformée <strong>de</strong> la plaque dans la zone<br />

<strong>de</strong> dét<strong>en</strong>te. Cette modification géométrique diminue la dét<strong>en</strong>te, donc augm<strong>en</strong>te la pression <strong>de</strong><br />

l’écoulem<strong>en</strong>t sur la ligne <strong>de</strong> glissem<strong>en</strong>t. Or, on sait que dans la zone <strong>de</strong> flui<strong>de</strong> mort il y a conservation<br />

<strong>de</strong> la pression suivant la normale (∂P/∂n = 0), donc la pression à la paroi est celle sur la<br />

ligne <strong>de</strong> glissem<strong>en</strong>t. Ces mécanismes sont schématisés sur la figure 8.12.<br />

Ainsi, l’augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la pression pariétale amène une amplification du mouvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la<br />

plaque. Nous pouvons observer l’augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la pression <strong>en</strong> comparant l’évolution du C p<br />

pour les <strong>de</strong>ux cas flui<strong>de</strong> visqueux et flui<strong>de</strong> parfait, comme sur le graphique 8.13.<br />

Alors qu’on pouvait s’att<strong>en</strong>dre, <strong>en</strong> flui<strong>de</strong> réel, à un amortissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’interaction, on assiste,<br />

au contraire, à une amplification <strong>de</strong> celle-ci. Ainsi, l’évaluation <strong>de</strong> charges latérales sur une paroi<br />

déformable peut être sous-estimée dans le cas d’une simulation <strong>en</strong> flui<strong>de</strong> parfait. Bi<strong>en</strong> que sur<br />

87


Chapitre 8. Etu<strong>de</strong> d’un phénomène <strong>de</strong> flottem<strong>en</strong>t d’une plaque plane soumise à un écoulem<strong>en</strong>t supersonique<br />

a>0<br />

a=0<br />

Paroi<br />

physique<br />

a


8.3. Recherche du flutter dans le cas d’un flui<strong>de</strong> visqueux<br />

cette problématique les conséqu<strong>en</strong>ces ne soi<strong>en</strong>t pas importantes, la prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> la viscosité<br />

<strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tielle pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s problèmes d’interaction flui<strong>de</strong>-structure. Il faut noter aussi<br />

que, si l’apparition <strong>de</strong> décollem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> couches limites modifie la quantité d’énergie transférée<br />

<strong>en</strong>tre le flui<strong>de</strong> et la plaque, il semble qu’il n’y ait pas <strong>de</strong> modification <strong>de</strong> la fréqu<strong>en</strong>ce fondam<strong>en</strong>tale<br />

du phénomène. En effet, si l’on regar<strong>de</strong> les FFT pour la même gamme <strong>de</strong> Mach d’écoulem<strong>en</strong>t<br />

que dans le chapitre précé<strong>de</strong>nt, nous retrouvons f p ≈ 72 Hz. De plus, le Mach critique n’est lui<br />

aussi pas modifié. En comparant l’amplitu<strong>de</strong> et l’ouverture <strong>de</strong>s raies à neuf fois f p , figure 8.14,<br />

on peut <strong>en</strong>cadrer le Mach critique <strong>en</strong>tre [ 2,2 ; 2,3 ], valeur i<strong>de</strong>ntique au cas euléri<strong>en</strong>.<br />

Amplitu<strong>de</strong> (U. A.)<br />

0.004<br />

0.0035<br />

0.003<br />

0.0025<br />

2<br />

2,1<br />

2,2<br />

2,3<br />

2,4<br />

Mach 1,8<br />

Mach 1,9<br />

Mach 2<br />

Mach 2,1<br />

Mach 2,2<br />

Mach 2,3<br />

Mach 2,4<br />

Mach 2,5<br />

Mach 2,6<br />

0.002<br />

0.0015<br />

0.001<br />

2,5<br />

2,6<br />

0.0005<br />

0<br />

650 655 660 665<br />

Fréqu<strong>en</strong>ce (Hz)<br />

Fig. 8.14 – FFT du déplacem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> x 2 à 9f p pour un temps d’exploration <strong>de</strong> 0,45 s<br />

Concernant la pulsation critique, nous l’estimons à ω critique ≈ 457 rad/s, soit à moins <strong>de</strong> 1%<br />

<strong>de</strong> la valeur <strong>en</strong> flui<strong>de</strong> parfait.<br />

89


Chapitre 8. Etu<strong>de</strong> d’un phénomène <strong>de</strong> flottem<strong>en</strong>t d’une plaque plane soumise à un écoulem<strong>en</strong>t supersonique<br />

8.4 Synthèse<br />

Ce chapitre avait pour but l’étu<strong>de</strong> du phénomène <strong>de</strong> flottem<strong>en</strong>t (flutter) d’une plaque <strong>en</strong><br />

aluminium soumise à un écoulem<strong>en</strong>t supersonique sur une <strong>de</strong> ses faces. Disposant d’un modèle<br />

analytique pouvant prédire le Mach critique <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t, cette problématique sert usuellem<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong> cas test pour les modèles numériques d’interaction flui<strong>de</strong>-structure. Ainsi, ayant retrouvé<br />

par nos simulations le phénomène <strong>de</strong> résonance, nous avons validé notre approche dans le cas <strong>de</strong><br />

flui<strong>de</strong>s parfaits. Une ext<strong>en</strong>sion aux flui<strong>de</strong>s visqueux a montré une amplification du mouvem<strong>en</strong>t<br />

et <strong>de</strong>s charges latérales. Alors qu’on pouvait s’att<strong>en</strong>dre à un effet diffusif imputable à la viscosité<br />

du flui<strong>de</strong>, les décollem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> la couche limite provoque l’effet inverse. Ceci souligne la nécessité<br />

d’une modélisation pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte la viscosité pour une bonne estimation <strong>de</strong>s charges et<br />

donc <strong>de</strong> la déformation <strong>de</strong> la structure. Concernant le flottem<strong>en</strong>t du panneau dans ce <strong>de</strong>rnier<br />

cas, nous avons constaté un positionnem<strong>en</strong>t i<strong>de</strong>ntique <strong>en</strong> termes <strong>de</strong> Mach et <strong>de</strong> pulsation par<br />

rapport au cas du flui<strong>de</strong> parfait. Cette problématique nous a permis, <strong>en</strong> outre, <strong>de</strong> développer une<br />

métho<strong>de</strong> d’analyse à l’ai<strong>de</strong> d’outils comme les Transformées <strong>de</strong> Fourrier Rapi<strong>de</strong>s. L’utilisation <strong>de</strong>s<br />

FFT comp<strong>en</strong>se <strong>de</strong>s temps d’exploration trop courts pour <strong>en</strong>cadrer la résonance <strong>de</strong> l’interaction.<br />

Nous <strong>en</strong>visageons actuellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> travailler aussi avec <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s données<br />

par on<strong>de</strong>lettes. Pour conclure, même si nous avons pu vali<strong>de</strong>r notre modèle, cette validation<br />

reste limitée aux problèmes périodiques établis. Or la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> problèmes transitoires nous<br />

apparaît capitale et notre approche doit être validée dans ces cas précis. L’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> tels cas<br />

test nous conduit, dans le prochain chapitre, à élaborer un montage expérim<strong>en</strong>tal d’interaction<br />

flui<strong>de</strong>-structure.<br />

90


9<br />

Elaboration d’un cas test d’interaction<br />

flui<strong>de</strong>-structure<br />

Sommaire<br />

9.1 Pérégrinations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92<br />

9.2 Données du cas test . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95<br />

9.3 Etu<strong>de</strong> du mouvem<strong>en</strong>t d’une plaque d’Acier <strong>de</strong> 50 mm × 1 mm . 98<br />

9.4 Etu<strong>de</strong> du mouvem<strong>en</strong>t d’une plaque d’Acier <strong>de</strong> 40 mm × 1 mm . 106<br />

9.5 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108<br />

Ce chapitre traite <strong>de</strong> l’élaboration d’un cas test d’interaction flui<strong>de</strong>-structure. Le manque<br />

d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ces pouvant servir à vali<strong>de</strong>r les modèles numériques, <strong>en</strong> particulier concernant<br />

les phénomènes transitoires, nous a conduit à concevoir un montage expérim<strong>en</strong>tal disposant d’une<br />

structure déformable soumise au passage d’une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc. Notre dispositif doit s’adapter au<br />

matériel dont dispose l’équipe expérim<strong>en</strong>tale composée <strong>de</strong> G. Jourdan et L. Houas. Notre outil<br />

numérique <strong>de</strong> modélisation nous a permis <strong>de</strong> concevoir et simuler le montage avant sa construction<br />

pour diminuer ses coûts <strong>de</strong> fabrication. Nous prés<strong>en</strong>tons rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t nos investigations qui ont<br />

précédé le montage final que nous décrivons plus <strong>en</strong> détail. Les simulations sont comparées aux<br />

expéri<strong>en</strong>ces et un bon accord est trouvé. Ce travail a fait l’objet d’une publication au journal<br />

international Shock Waves [58].<br />

91


Chapitre 9. Elaboration d’un cas test d’interaction flui<strong>de</strong>-structure<br />

9.1 Pérégrinations<br />

Le montage que nous avons à concevoir doit s’adapter au tube à choc dont l’équipe expérim<strong>en</strong>tale<br />

dispose. Nous voulons que se montage comporte une structure qui se déforme au passage <strong>de</strong><br />

la rafale du tube à choc. On doit faire un compromis <strong>en</strong>tre les déformations les plus importantes<br />

possibles mais aussi les plus rapi<strong>de</strong>s. Les plus gran<strong>de</strong>s pour obt<strong>en</strong>ir une bonne visualisation expérim<strong>en</strong>tale,<br />

les plus rapi<strong>de</strong>s pour obt<strong>en</strong>ir une interaction forte <strong>en</strong>tre la structure et la rafale. De<br />

plus, nous essayons <strong>de</strong> suivre les recommandations proposées par B<strong>en</strong>ay et al. [7] pour la conception<br />

<strong>de</strong> dispositifs expérim<strong>en</strong>taux voués à la validation <strong>de</strong> co<strong>de</strong>s numériques. Ainsi, la géométrie<br />

doit être la plus simple possible et conduire à un écoulem<strong>en</strong>t pouvant être considéré comme 2D.<br />

Une configuration d’écoulem<strong>en</strong>t 2D permet <strong>de</strong> meilleures visualisations et mesures, ainsi qu’une<br />

réduction <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> fabrication. En ce s<strong>en</strong>s, nous p<strong>en</strong>sons qu’utiliser une structure <strong>de</strong> type<br />

plaque plane est une bonne solution. Il est ainsi plus facile d’obt<strong>en</strong>ir un écoulem<strong>en</strong>t 2D et nous<br />

disposons <strong>de</strong> modèles analytiques <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ces décrivant le mouvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> géométrie.<br />

Deux familles <strong>de</strong> configuration sont <strong>en</strong>visageables : à plaque horizontale ou à plaque verticale.<br />

Dans un premier temps, nous avons voulu travailler sur la configuration plaque horizontale.<br />

L’utilisation d’une plaque plane horizontale dans le tube à choc autorise <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s dim<strong>en</strong>sions<br />

pour celle-ci, pouvant aller jusqu’à la totalité <strong>de</strong> la f<strong>en</strong>être d’observation. Cette possibilité permet<br />

<strong>de</strong> grands déplacem<strong>en</strong>ts pour <strong>de</strong> faibles déformations, mais <strong>en</strong> contre partie <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

mouvem<strong>en</strong>t relativem<strong>en</strong>t longues. Nous avons choisi une plaque <strong>de</strong> longueur <strong>de</strong> 500 mm, d’une<br />

épaisseur <strong>de</strong> 2 mm <strong>en</strong>castrée sur une <strong>de</strong> ses extrémités et libre sur l’autre. Pour solliciter cette<br />

structure il faut un écoulem<strong>en</strong>t dissymétrique, pour cela nous ajoutons <strong>de</strong>s générateurs <strong>de</strong> chocs.<br />

L’idée est <strong>de</strong> visualiser expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t les diverses réflexions d’on<strong>de</strong> qui serai<strong>en</strong>t fortem<strong>en</strong>t<br />

dép<strong>en</strong>dantes <strong>de</strong> la position <strong>de</strong> la plaque. Les quelques montages <strong>en</strong>visagés sont prés<strong>en</strong>tés sur la<br />

figure 9.1.<br />

Les simulations d’interaction flui<strong>de</strong>-structure sur ces géométries n’ont pas m<strong>en</strong>é aux résultats<br />

escomptés. Avec ce type <strong>de</strong> structure les déformations sont trop importantes et provoquerai<strong>en</strong>t<br />

la détérioration du tube à choc. De plus elles sont trop l<strong>en</strong>tes. Les figures 9.2 résum<strong>en</strong>t le type<br />

<strong>de</strong> configurations obt<strong>en</strong>ues après le passage du choc inci<strong>de</strong>nt.<br />

Par la suite, l’utilisation d’une plaque plane verticale s’avèrera être une meilleure solution.<br />

92


9.1. Pérégrinations<br />

Montage 1<br />

Tube à chocs<br />

80 mm<br />

Structure déformable<br />

Générateur <strong>de</strong> chocs<br />

Entrée<br />

500 mm<br />

Montage 2<br />

Tube à chocs<br />

Structure déformable<br />

Générateur <strong>de</strong> chocs<br />

Entrée<br />

Montage 3<br />

Tube à chocs<br />

Structure déformable<br />

Générateurs <strong>de</strong> chocs<br />

Entrée<br />

Fig. 9.1 – Quelques configurations <strong>en</strong>visagées<br />

93


Chapitre 9. Elaboration d’un cas test d’interaction flui<strong>de</strong>-structure<br />

La structure se déforme trop et touche le tube à chocs, ce montage est à écarter.<br />

Là aussi la déformation est trop importante.<br />

Rigi<strong>de</strong><br />

Sur ce <strong>de</strong>rnier résultat la structure est arbitrairem<strong>en</strong>t déclarée rigi<strong>de</strong> sur la moitié <strong>de</strong> sa<br />

longueur, afin <strong>de</strong> limiter l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> son mouvem<strong>en</strong>t. Le résultat n'est toujours pas<br />

concluant.<br />

Fig. 9.2 – Quelques résultats<br />

94


9.2. Données du cas test<br />

9.2 Données du cas test<br />

Nous nous ori<strong>en</strong>tons désormais sur une solution avec plaque verticale. La géométrie ret<strong>en</strong>ue<br />

est décrite par la figure 9.3.<br />

10 mm<br />

Capteur <strong>de</strong> pression<br />

Epaisseur<br />

Tube à<br />

choc<br />

Base<br />

indéformable<br />

Structure<br />

déformable<br />

Longueur<br />

15 mm<br />

80 mm<br />

Entrée<br />

250 mm 15 mm<br />

Fig. 9.3 – Montage choisi<br />

Ce montage, simple, comporte une seule partie déformable qui peut être changée rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t<br />

pour tester différ<strong>en</strong>ts matériaux ou géométries. Les mouvem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> la plaque seront assez rapi<strong>de</strong>s<br />

car elle est courte. De plus, même si la flèche reste faible, son influ<strong>en</strong>ce sur la section <strong>de</strong> passage ne<br />

sera pas négligeable. La base est supposée indéformable tout comme les parois du tube. L’<strong>en</strong>trée<br />

est <strong>de</strong> type sub-sonique, dont les conditions sont imposées par l’expéri<strong>en</strong>ce. L’on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte a<br />

un Mach <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1,2. Les relations <strong>de</strong> Rankine-Hugoniot permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> trouver les valeurs<br />

<strong>de</strong> pression, température et vitesse à imposer pour générer cette on<strong>de</strong>, cf. tableau 9.1.<br />

On<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte Mach 1,2<br />

Pression d’<strong>en</strong>trée 151333 Pa<br />

Vitesse d’<strong>en</strong>trée 105,03 m/s<br />

Température d’<strong>en</strong>trée 330,5 K<br />

Tab. 9.1 – Conditions d’<strong>en</strong>trée<br />

Nous considérons qu’il n’y a pas <strong>de</strong> flux <strong>de</strong> chaleur échangé <strong>en</strong>tre l’écoulem<strong>en</strong>t et les murs et<br />

que le flui<strong>de</strong> adhère totalem<strong>en</strong>t aux parois. Ceci nous oblige à adopter un maillage plus fin près<br />

<strong>de</strong>s parois. 80000 cellules <strong>en</strong> 8 blocs ont été utilisés avec une dim<strong>en</strong>sion minimale aux parois <strong>de</strong><br />

0,01 mm suivant la normale. Le maillage est prés<strong>en</strong>té sur la figure 9.4.<br />

A l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> modèles analytiques issues <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> la résistance <strong>de</strong>s matériaux, on réalise<br />

un pré-dim<strong>en</strong>sionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la structure déformable pour trouver le meilleur compromis <strong>en</strong>tre<br />

95


Chapitre 9. Elaboration d’un cas test d’interaction flui<strong>de</strong>-structure<br />

0.08<br />

0.04<br />

0<br />

0 0.1 0.2 0.3<br />

Fig. 9.4 – Maillage utilisé<br />

une gran<strong>de</strong> amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> mouvem<strong>en</strong>t, une vitesse d’oscillation élevée et la non rupture <strong>de</strong> la<br />

piéce. Les relations utiles sont les suivantes :<br />

( ) l 2<br />

σ max = 3∆p<br />

(9.1)<br />

e<br />

f = 3pl4<br />

2Ee 3 (9.2)<br />

ω =<br />

√<br />

Ee 2<br />

ρ s l 4 (9.3)<br />

où ∆p est la différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> pression sollicitant la structure, E son module d’Young, ρ s sa<br />

masse volumique, σ max la contrainte maximale, f sa flèche et ω la pulsation <strong>de</strong> son mouvem<strong>en</strong>t.<br />

En jouant avec les materiaux, l’épaisseur et la longueur <strong>de</strong> la structure on dispose d’une large<br />

gamme d’expéri<strong>en</strong>ces réalisables. Quelques exemples sont prés<strong>en</strong>tés dans le tableau 9.2. Les calculs<br />

pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pour pression <strong>de</strong> chargem<strong>en</strong>t ∆p = 1. 10 5 Pa ce qui correspond à la pression<br />

qu’exerce notre écoulem<strong>en</strong>t sur la plaque.<br />

Les configurations les plus intéressantes sembl<strong>en</strong>t être celles <strong>de</strong>s plaques <strong>en</strong> Acier <strong>de</strong> 1 mm<br />

d’épaisseur, celles <strong>en</strong> Aluminium <strong>de</strong> 1,5 mm et 1 mm d’épaisseur. On remarque aussi que le<br />

Carbone permet d’atteindre <strong>de</strong> hautes fréqu<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> mouvem<strong>en</strong>t. Grâce à ces résultats on peut<br />

fixer la valeur temporelle du pas <strong>de</strong> couplage. En considérant qu’elle doit être <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong><br />

perio<strong>de</strong> min /100 pour que le couplage reste conservatif, nous pr<strong>en</strong>drons un pas <strong>de</strong> couplage <strong>de</strong><br />

10 −5 s.<br />

Les expéri<strong>en</strong>ces sont réalisées dans le tube à choc T80 du laboratoire. Les dim<strong>en</strong>sions du<br />

tube sont données <strong>en</strong> détails dans le chapitre 2 <strong>de</strong> ce mémoire (Dispositif concernant l’interaction<br />

choc/bulle). Le système <strong>de</strong> diagnostic compr<strong>en</strong>d une caméra rapi<strong>de</strong> qui fournit <strong>de</strong>s clichés<br />

1 E = 220 GPa and ρ = 7600 kg.m 3<br />

2 E = 75 GPa and ρ = 2700 kg.m 3<br />

3 matrice epoxy, fibre 0 ◦ , E = 115 GPa and ρ = 1600 kg.m 3<br />

96


9.2. Données du cas test<br />

matériaux longueur épaisseur σ max flèche pulsation pério<strong>de</strong><br />

Acier 1 50 mm 1 mm 750 MPa 4,2 mm 2184 rad.s −1 2,87 ms<br />

Acier 40 mm 1 mm 480 MPa 1,7 mm 3412 rad.s −1 1,84 ms<br />

Acier 50 mm 1.5 mm 333 MPa 1,2 mm 3276 rad.s −1 1,92 ms<br />

Acier 40 mm 1.5 mm 213 MPa 0,5 mm 5119 rad.s −1 1,22 ms<br />

Aluminium 2 50 mm 1.5 mm 333 MPa 3,7 mm 3209 rad.s −1 1,95 ms<br />

Aluminium 50 mm 0,8 mm 1172 MPa rupture rupture rupture<br />

Aluminium 40 mm 1 mm 480 MPa 5,1 mm 3343 rad.s −1 1,87 ms<br />

Carbone 3 50 mm 2 mm 187 MPa 1,0 mm 6883 rad.s −1 0,91 ms<br />

Tab. 9.2 – Exemples <strong>de</strong> géométrie et matériaux utilisables (issus <strong>de</strong>s équations 9.1, 9.2, 9.3)<br />

ombroscopiques <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t. Sur ces photos on pourra aussi mesurer les déplacem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> la<br />

plaque. En outre, nous disposons d’un capteur <strong>de</strong> pression placé <strong>de</strong>vant la structure (fig. 9.3).<br />

Ce relevé <strong>de</strong> pression au cours <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce permet, <strong>en</strong>tre autre, <strong>de</strong> s’assurer <strong>de</strong> bonne qualité<br />

<strong>de</strong>s conditions d’<strong>en</strong>trées du calcul.<br />

Nous soulignons que l’écoulem<strong>en</strong>t induit par cette géométrie, ainsi que les mouvem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> la<br />

partie déformable sont très proches <strong>de</strong> certains problèmes r<strong>en</strong>contrés dans les boosters <strong>de</strong> fusées.<br />

En effet, dans ces boosters, <strong>de</strong>s protections inter-segm<strong>en</strong>ts sépar<strong>en</strong>t les pains <strong>de</strong> combustible qui<br />

<strong>en</strong> brûlant les laiss<strong>en</strong>t apparaître. Ces protections ressembl<strong>en</strong>t alors à notre plaque déformable.<br />

Ces <strong>de</strong>rnières vont se mettre à osciller et vont générer <strong>de</strong>s vortex qui déstabilis<strong>en</strong>t l’écoulem<strong>en</strong>t<br />

dans la tuyère <strong>de</strong> poussée, figure 9.5<br />

Ecoulem<strong>en</strong>t<br />

Protection inter-segm<strong>en</strong>ts<br />

Propergol<br />

Booster<br />

Oscillations<br />

Perturbations<br />

Ecoulem<strong>en</strong>t<br />

Fig. 9.5 – Analogie avec les phénomènes prés<strong>en</strong>ts dans les boosters <strong>de</strong> fusées<br />

Des nombreuse étu<strong>de</strong>s ont été m<strong>en</strong>ées sur ces problèmes, par exemple, par Vuillermoz et<br />

al. [107] à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> simulations couplées flui<strong>de</strong> et structure, par Anthoine et al. [4], [3] <strong>en</strong> supposant<br />

la structure rigi<strong>de</strong>, par Ugurtas [104]avec <strong>de</strong>s systèmes d’injection <strong>en</strong> parois et par une<br />

approche analytique <strong>de</strong> Flandro et Majdalani [26].<br />

97


Chapitre 9. Elaboration d’un cas test d’interaction flui<strong>de</strong>-structure<br />

9.3 Etu<strong>de</strong> du mouvem<strong>en</strong>t d’une plaque d’Acier <strong>de</strong> 50 mm × 1 mm<br />

La comparaison <strong>de</strong>s simulations numériques et <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce va se faire au travers <strong>de</strong> plusieurs<br />

critères. Le but final étant <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r ou non notre approche numérique instationnaire. Les<br />

points <strong>de</strong> comparaisons sont :<br />

– la configuration <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t : position <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> chocs, <strong>de</strong>s vortex, etc.;<br />

– évolution <strong>de</strong> la flèche au cours du temps ;<br />

– évolution <strong>de</strong> la pression au niveau du capteur.<br />

Pour le premier point, nous comparons les photos ombroscopiques à <strong>de</strong>s Schlier<strong>en</strong> numériques<br />

toutes les 70 µs, ce qui fait l’objet <strong>de</strong>s planches <strong>de</strong> figures 9.6, 9.7, 9.8.<br />

L’interaction du choc inci<strong>de</strong>nt et <strong>de</strong> la plaque donne naissance à un choc transmis et un<br />

choc réfléchi (t = 0 s). Derrière le panneau, l’écoulem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>contre un élargissem<strong>en</strong>t brusque<br />

et le front du choc transmis <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t cylindrique (t = 70 µs). Entre t = 280 µs et t = 420 µs<br />

on assiste à un transition <strong>de</strong> Réflexion Régulière (RR) à Réflexion <strong>de</strong> Mach (RM) du choc<br />

<strong>en</strong>tre la structure et la fin du tube. Cette situation est similaire <strong>de</strong> celle que nous trouverons<br />

dans les travaux <strong>de</strong> Sun et Takayama [97], ainsi que dans ceux <strong>de</strong> Abate et Shyy [28], où une<br />

vue d’<strong>en</strong>semble du comportem<strong>en</strong>t d’un écoulem<strong>en</strong>t compressible r<strong>en</strong>contrant un élargissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />

section est prés<strong>en</strong>tée. Devant le panneau, <strong>de</strong>ux chocs réfléchis peuv<strong>en</strong>t être distingués. Le premier<br />

est dû à l’impact du choc inci<strong>de</strong>nt avec la marche et le second avec le panneau lui-même. Ces<br />

<strong>de</strong>ux réflexions donn<strong>en</strong>t naissance par la suite à <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s horizontales piégées <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux<br />

parois du tube, à partir <strong>de</strong> t = 210 µs. Nous notons aussi la création d’un vortex attaché à<br />

l’extrémité supérieure <strong>de</strong> la plaque déformable. Ce vortex se développe et se détache du bord <strong>de</strong><br />

fuite à t = 490 µs, sa vitesse moy<strong>en</strong>ne est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 115 m/s. De plus, il existe un choc lié<br />

au vortex, comme on peut le voir à partir <strong>de</strong> t = 420 µs. Par la suite, la zone tourbillonnaire<br />

<strong>de</strong>meure et <strong>de</strong>s lâchés <strong>de</strong> tourbillons sont visibles à t = 630 µs, t = 840 µs et t = 1050 µs. Nous<br />

avons estimé le Strouhal à 1,15. On remarque aussi, qu’un <strong>de</strong>s tourbillons coalesce avec le vortex<br />

principal, <strong>en</strong>tre la structure et la fin du tube, le faisant ainsi grossir (t = 910 µs). A t = 1050 µs,<br />

il y interaction du vortex principal et <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc réfléchie. Cette on<strong>de</strong> est scindée <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux<br />

et semble s’<strong>en</strong>rouler autour du vortex. Ensuite, ce choc r<strong>en</strong>contre la ligne <strong>de</strong> glissem<strong>en</strong>t qui le<br />

coupe à son tour (t = 1120 µs). Dès lors l’écoulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t complexe et aucune structure<br />

cohér<strong>en</strong>te n’est observable.<br />

Bi<strong>en</strong> que le jeu <strong>de</strong> montage <strong>en</strong>tre le panneau et les parois du tube à choc soit faible, il<br />

provoque <strong>de</strong>s fuites qui perturb<strong>en</strong>t l’écoulem<strong>en</strong>t (à partir <strong>de</strong> t = 70 µs) et génèr<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s effets 3D<br />

indésirables. Du point <strong>de</strong> vue du panneau, son mouvem<strong>en</strong>t, induit par la surpression au passage<br />

du choc inci<strong>de</strong>nt, est visible dès t = 70 µs dans la simulation. Dans l’expéri<strong>en</strong>ce la déformation <strong>de</strong><br />

la structure semble moins importante pour les premiers instants, puis comparable à la simulation<br />

à partir <strong>de</strong> t = 910 µs. En outre, la base qui supporte la plaque semble elle aussi se déformer. Nous<br />

98


9.3. Etu<strong>de</strong> du mouvem<strong>en</strong>t d’une plaque d’Acier <strong>de</strong> 50 mm × 1 mm<br />

t = 0 (s)<br />

Panneau<br />

t = 70 (µs)<br />

Choc<br />

cylindrique<br />

Effets 3D<br />

t = 420 (µs) t = 350 (µs) t = 280 (µs) t = 210 (µs) t = 140 (µs)<br />

Enroulem<strong>en</strong>t<br />

tourbillonnaire<br />

Simulation (Schlier<strong>en</strong>)<br />

Effets 3D<br />

Expéri<strong>en</strong>ce (ombroscopie)<br />

Fig. 9.6 – Comparaison simulation/expéri<strong>en</strong>ce, panneau Acier <strong>de</strong> 50 mm × 1 mm<br />

99


Chapitre 9. Elaboration d’un cas test d’interaction flui<strong>de</strong>-structure<br />

t = 560 (µs)<br />

t = 490 (µs)<br />

t = 980 (µs) t = 910 (µs) t = 840 (µs) t = 770 (µs) t = 700 (µs) t = 630 (µs)<br />

Lâché tourbillonnaire<br />

Lâché tourbillonnaire<br />

Simulation (Schlier<strong>en</strong>)<br />

Lâché tourbillonnaire<br />

Lâché tourbillonnaire<br />

Expéri<strong>en</strong>ce (ombroscopie)<br />

Fig. 9.7 – Comparaison simulation/expéri<strong>en</strong>ce, panneau Acier <strong>de</strong> 50 mm × 1 mm<br />

100


9.3. Etu<strong>de</strong> du mouvem<strong>en</strong>t d’une plaque d’Acier <strong>de</strong> 50 mm × 1 mm<br />

t = 1540 (µs) t = 1470 (µs) t = 1400 (µs) t = 1330 (µs) t = 1260 (µs) t = 1190 (µs) t = 1120 (µs) t = 1050 (µs)<br />

Simulation (Schlier<strong>en</strong>)<br />

Expéri<strong>en</strong>ce (ombroscopie)<br />

Fig. 9.8 – Comparaison simulation/expéri<strong>en</strong>ce, panneau Acier <strong>de</strong> 50 mm × 1 mm<br />

101


Chapitre 9. Elaboration d’un cas test d’interaction flui<strong>de</strong>-structure<br />

<strong>de</strong>vons nous <strong>en</strong> préoccuper car ceci peut être préjudiciable dans la comparaison <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong><br />

la flèche que nous ferons après.<br />

Il est aussi très intéressant d’utiliser un diagramme spatio-temporel (x,t) pour avoir un point<br />

<strong>de</strong> vue différ<strong>en</strong>t sur l’interaction <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts phénomènes.<br />

temps (s)<br />

0.00<br />

0.00<br />

0.00<br />

Mouvem<strong>en</strong>t<br />

du panneau<br />

0.00<br />

0.00<br />

Choc<br />

transmis<br />

réfléchi<br />

Vortex<br />

Choc<br />

réfléchi<br />

0<br />

0<br />

Choc<br />

transmis<br />

0.1 0.2 0.3<br />

Choc<br />

inci<strong>de</strong>nt<br />

X (m)<br />

Fig. 9.9 – Diagramme (x,t) <strong>de</strong> la masse volumique à y = 65 mm<br />

Sur le diagramme 9.9 où l’évolution <strong>de</strong> la masse volumique à l’ordonnée y = 65 mm (extrémité<br />

supérieure <strong>de</strong> la plaque) est représ<strong>en</strong>tée, on peut voir le choc inci<strong>de</strong>nt impacter la structure et<br />

ainsi la mettre <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t. Le mouvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la plaque est une sinusoï<strong>de</strong>. Nous distinguons<br />

aussi le choc réfléchi sur la plaque et le choc transmis. Après la réflexion <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier <strong>en</strong> fond<br />

<strong>de</strong> tube, l’on<strong>de</strong> transmise-réfléchie interagie avec la zone tourbillonnaire. De même, on retrouve<br />

les lâchés tourbillonnaires qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t grossir le vortex principal.<br />

Sur un plan plus quantitatif, nous allons maint<strong>en</strong>ant comparer l’évolution <strong>de</strong> la pression <strong>de</strong><br />

la simulation et <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce au niveau du capteur (cf. fig. 9.10).<br />

La première constatation que l’on peut faire est que la pression <strong>de</strong>rrière le choc inci<strong>de</strong>nt est<br />

i<strong>de</strong>ntique dans la simulation et dans l’expéri<strong>en</strong>ce. Ceci nous assure du bon choix <strong>de</strong>s conditions<br />

initiales pour l’<strong>en</strong>trée. Ensuite, on constate que la dynamique d’évolution est bi<strong>en</strong> retranscrite<br />

102


9.3. Etu<strong>de</strong> du mouvem<strong>en</strong>t d’une plaque d’Acier <strong>de</strong> 50 mm × 1 mm<br />

Pression (Pa)<br />

250000<br />

Choc transmis-réfléchi<br />

200000<br />

Chocs<br />

réfléchis<br />

150000<br />

100000<br />

Choc<br />

inci<strong>de</strong>nt<br />

50 mm Expéri<strong>en</strong>ce<br />

50 mm Simulation<br />

0 0.001 0.002 0.003<br />

temps (s)<br />

Fig. 9.10 – Evolution <strong>de</strong> la pression pour la plaque <strong>de</strong> 50 mm<br />

par la simulation. Un bon accord est trouvé pour les amplitu<strong>de</strong>s jusqu’à t = 1,5 ms. Après les<br />

écarts <strong>en</strong>tre l’expéri<strong>en</strong>ce et la simulation sont plus importants et sont certainem<strong>en</strong>t imputables<br />

à l’arrivée <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> dét<strong>en</strong>tes non prises <strong>en</strong> compte dans la simulation.<br />

Un <strong>de</strong>rnier point <strong>de</strong> comparaison est proposé au travers <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> la flèche. Nous<br />

disposons <strong>de</strong>s mesures du déplacem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’extrémité <strong>de</strong> la plaque relevées sur les photos expérim<strong>en</strong>tales,<br />

<strong>de</strong>s valeurs numériques, <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> et <strong>de</strong> la flèche maximale analytique. Nous avons<br />

tracé sur le graphique 9.11 l’évolution <strong>de</strong> la flèche issue <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce et <strong>de</strong> la simulation. Le<br />

déplacem<strong>en</strong>t maximal <strong>de</strong> l’extrémité <strong>de</strong> la plaque <strong>de</strong> ≈ 6,6 mm <strong>de</strong> la simulation est très proche<br />

<strong>de</strong> celui <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce 6.2 ±0.4 mm. Le modèle analytique estime la flèche maximale à ≈ 4,2 mm,<br />

mais cette sous-évaluation s’explique par la non prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> la dynamique du chargem<strong>en</strong>t.<br />

D’ailleurs, dans la simulation la flèche diminue après l’effet coup <strong>de</strong> marteau pour t<strong>en</strong>dre vers<br />

≈ 5 mm, valeur relativem<strong>en</strong>t proche du modèle analytique. Le bon accord <strong>en</strong>tre la simulation<br />

et l’expéri<strong>en</strong>ce sur la valeur maximale du déplacem<strong>en</strong>t démontre la capacité <strong>de</strong> notre modèle a<br />

capter la dynamique <strong>de</strong> l’interaction. Maint<strong>en</strong>ant, si l’on compare la pério<strong>de</strong> d’oscillation <strong>de</strong> la<br />

plaque, on note que la pério<strong>de</strong> numérique <strong>de</strong> ≈ 2,8 ms est quasi-i<strong>de</strong>ntique à celle analytique<br />

≈ 2,87 ms, l’écart est inférieur à 3%. Néanmoins, la pério<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong><br />

≈ 4,8 ms, donc très éloignée <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux autres valeurs. On pourrait imaginer que la non prise <strong>en</strong><br />

compte <strong>de</strong> l’amortissem<strong>en</strong>t structural dans notre modèle est la source <strong>de</strong> cette écart, mais nous<br />

p<strong>en</strong>sons que sur les premières pério<strong>de</strong>s, l’amortissem<strong>en</strong>t physique <strong>de</strong> la plaque est négligeable<br />

103


Chapitre 9. Elaboration d’un cas test d’interaction flui<strong>de</strong>-structure<br />

Déplacem<strong>en</strong>t (m)<br />

0.007<br />

0.006<br />

0.005<br />

0.004<br />

0.003<br />

0.002<br />

0.001<br />

0<br />

-0.001<br />

-0.002<br />

-0.003<br />

-0.004<br />

-0.005<br />

-0.006<br />

Expéri<strong>en</strong>ce<br />

Simulation<br />

Analytique<br />

0 0.001 0.002 0.003 0.004 0.005<br />

temps (s)<br />

Fig. 9.11 – Evolution <strong>de</strong> la flèche pour la plaque <strong>de</strong> 50 mm<br />

104


9.3. Etu<strong>de</strong> du mouvem<strong>en</strong>t d’une plaque d’Acier <strong>de</strong> 50 mm × 1 mm<br />

et ne peut justifier cette modulation <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale. Une autre explication est <strong>de</strong><br />

p<strong>en</strong>ser que les déformations <strong>de</strong> la base supportant le panneau sont trop importantes. Il y aurait<br />

donc un phénomène <strong>de</strong> couplage <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> et comme la base est longue avec une rai<strong>de</strong>ur faible<br />

(Plexiglas) on doit avoir atténuation <strong>de</strong>s fréqu<strong>en</strong>ces. En outre, ces déformations ont aussi <strong>de</strong>s<br />

répercussions sur l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la flèche. Pour notre modèle, le fait que les pério<strong>de</strong>s analytique<br />

et celle issue la simulation soi<strong>en</strong>t proches est à souligner. La réponse d’une plaque soumise à une<br />

impulsion est naturellem<strong>en</strong>t son premier mo<strong>de</strong> propre et le passage d’un choc peut être considéré<br />

comme une impulsion. Ainsi il été important <strong>de</strong> retrouver cette fréqu<strong>en</strong>ce.<br />

Globalem<strong>en</strong>t la simulation est <strong>en</strong> bon accord avec l’expéri<strong>en</strong>ce et le modèle analytique, comme<br />

les différ<strong>en</strong>tes comparaisons l’ont montré. Par exemple, les chocs et les zones tourbillonnaires sont<br />

correctem<strong>en</strong>t décrits. Cep<strong>en</strong>dant l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la flèche a mis <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s écarts importants et<br />

ne permet pas <strong>de</strong> conclure quant à la validité <strong>de</strong> notre modèle. Si le couplage <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s <strong>en</strong>tre la<br />

base et le panneau est responsable <strong>de</strong> ces variations, une solution rapi<strong>de</strong> pour le vérifier est <strong>de</strong><br />

diminuer les efforts sur la base. Pour cela, ne voulant pas modifier l’écoulem<strong>en</strong>t, le plus simple<br />

est <strong>de</strong> diminuer la surface <strong>de</strong> la plaque. C’est l’objet du prochain chapitre.<br />

105


Chapitre 9. Elaboration d’un cas test d’interaction flui<strong>de</strong>-structure<br />

9.4 Etu<strong>de</strong> du mouvem<strong>en</strong>t d’une plaque d’Acier <strong>de</strong> 40 mm × 1 mm<br />

La dim<strong>en</strong>sion <strong>de</strong> la plaque est modifiée mais la structure <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t est similaire au cas<br />

précè<strong>de</strong>nt. Nous retrouvons les mêmes régions <strong>de</strong> vorticité et les mêmes schémas <strong>de</strong> réflexion. La<br />

comparaison, sur la figure 9.12, <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> la pression au niveau du capteur donnée par la<br />

simulation et mesurée dans l’expéri<strong>en</strong>ce souligne la bonne précision du modèle.<br />

Pression (Pa)<br />

250000<br />

200000<br />

150000<br />

40mm Expéri<strong>en</strong>ce<br />

40mm Simulation<br />

100000<br />

0.001 0.002 0.003<br />

temps (s)<br />

Fig. 9.12 – Evolution <strong>de</strong> la pression pour la plaque <strong>de</strong> 40 mm<br />

La dynamique d’évolution ainsi que les valeurs <strong>de</strong> la pression sont bi<strong>en</strong> retranscrites. Les écarts<br />

sont plus faibles que pour la plaque <strong>de</strong> 50 mm, mais nous observons, là aussi, une diminution<br />

précoce <strong>de</strong> la pression expérim<strong>en</strong>tale certainem<strong>en</strong>t due à l’arrivée <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> dét<strong>en</strong>te.<br />

Pour cette géométrie <strong>de</strong> plaque, le modèle analytique <strong>en</strong> statique donne une valeur <strong>de</strong> flèche<br />

<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> ≈ 1,7 mm, pour la simulation la flèche est d’<strong>en</strong>viron <strong>de</strong> ≈ 2,2 mm et <strong>de</strong> ≈ 1,7 mm<br />

à partir <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième oscillation. L’écart plus important s’explique par la dynamique <strong>de</strong> la<br />

sollicitation dont le modèle analytique ne ti<strong>en</strong>t pas compte. La valeur expérim<strong>en</strong>tale mesurée est<br />

égale à 2,4 ±0,4 mm puis à 1,8 ±0,4 mm. Le graphique 9.13 représ<strong>en</strong>te les variations <strong>de</strong> la flèche<br />

numérique confrontée aux valeurs expérim<strong>en</strong>tales.<br />

Notons l’allure similaire <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux courbes. On retrouve une flèche maximale du même ordre<br />

<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur que celle issue du calcul, l’écart est <strong>de</strong> 8%, ce qui confirme que notre approche est<br />

s<strong>en</strong>sible à la dynamique. De même, la faible diminution d’amplitu<strong>de</strong> du mouvem<strong>en</strong>t est elle aussi<br />

relativem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> modélisée (5% d’écart). En ce qui concerne la pério<strong>de</strong>, la valeur analytique est<br />

≈ 1,84 ms et celle numérique ≈ 1,89 ms, soit un écart inférieur à 3%. La valeur expérim<strong>en</strong>tale<br />

106


9.4. Etu<strong>de</strong> du mouvem<strong>en</strong>t d’une plaque d’Acier <strong>de</strong> 40 mm × 1 mm<br />

Déplacem<strong>en</strong>t (m)<br />

0.007<br />

0.006<br />

0.005<br />

0.004<br />

0.003<br />

0.002<br />

0.001<br />

0<br />

-0.001<br />

-0.002<br />

-0.003<br />

-0.004<br />

-0.005<br />

-0.006<br />

Expéri<strong>en</strong>ce<br />

Simulation<br />

Analytique<br />

0 0.001 0.002 0.003 0.004 0.005<br />

temps (s)<br />

Fig. 9.13 – Evolution <strong>de</strong> la flèche pour la plaque <strong>de</strong> 40 mm<br />

est <strong>de</strong> ≈ 1,9 ms. La valeur numérique est à 3% <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière. Ces trois valeurs sont très<br />

proches et permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r notre co<strong>de</strong>. La diminution <strong>de</strong> la surface soumise à la pression <strong>de</strong><br />

l’écoulem<strong>en</strong>t semble avoir suffisamm<strong>en</strong>t diminué les efforts sur le support. Ainsi, ses déformations<br />

sont négligeables et n’<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dr<strong>en</strong>t pas une déformation perceptible du support.<br />

107


Chapitre 9. Elaboration d’un cas test d’interaction flui<strong>de</strong>-structure<br />

9.5 Synthèse<br />

Le manque <strong>de</strong> cas test concernant l’interaction flui<strong>de</strong>-structure <strong>en</strong> écoulem<strong>en</strong>ts réels compressibles<br />

et instationnaires, nous a conduit à concevoir un montage expérim<strong>en</strong>tal. Ce montage,<br />

d’une géométrie 2D simple, est disposé dans un tube à choc et soumis au passage d’un choc<br />

inci<strong>de</strong>nt à Mach 1,2. Une première série d’expéri<strong>en</strong>ce et simulation est réalisée pour une plaque<br />

<strong>de</strong> 50 mm. Si qualitativem<strong>en</strong>t les résultats numériques sont très proches tant pour la structure<br />

<strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t que pour la déformée <strong>de</strong> la plaque, un couplage <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> dû à la déformation<br />

du support <strong>de</strong> la plaque ne permet pas une validation quantitative. Pour diminuer les efforts<br />

sur cette base, une nouvelle expéri<strong>en</strong>ce est effectuée avec une plaque <strong>de</strong> 40 mm. Dans ce <strong>de</strong>rnier<br />

cas, un bon accord, tant qualitatif que quantitatif, permet une validation complète <strong>de</strong> notre approche<br />

numérique pour traiter <strong>de</strong> problèmes d’interaction flui<strong>de</strong>-structure dans <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts<br />

compressibles, instationnaires et visqueux. Deux perspectives sont <strong>en</strong>trevues. D’une part, le couplage<br />

<strong>en</strong>tre le flui<strong>de</strong> et la structure pourrait être plus fort. En ne s’éloignant pas trop <strong>de</strong> cette<br />

géométrie, nous avons <strong>en</strong>visagé d’incliner la plaque pour augm<strong>en</strong>ter l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la flèche sur<br />

la section <strong>de</strong> passage. Sur les <strong>de</strong>ux figures 9.14 et 9.15, nous montrons les premiers résultats que<br />

nous avons obt<strong>en</strong>us.<br />

La structure <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t comporte <strong>de</strong>s caractéristiques semblables à celles du montage<br />

utilisant une plaque verticale. On retrouve, <strong>en</strong>tre autre, la génération d’une zone tourbillonnaire<br />

attachée au bord <strong>de</strong> fuite <strong>de</strong> la plaque. On imagine que, pour certaines configurations, la plaque<br />

peut quasim<strong>en</strong>t jouer le rôle d’un clapet, modifiant ainsi plus fortem<strong>en</strong>t l’écoulem<strong>en</strong>t. L’idéal<br />

serait que, après une phase transitoire non négligeable, on puisse accrocher un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> couplage<br />

aéroélastique. Mais avec l’unique rafale d’un tube à choc, cela parait difficile à obt<strong>en</strong>ir. Seule<br />

une soufflerie supersonique continue, ou disposant d’un temps <strong>de</strong> rafale conséqu<strong>en</strong>t, permettrait<br />

d’<strong>en</strong>trevoir ce type <strong>de</strong> couplage plus complexe.<br />

La <strong>de</strong>uxième perspective est que, même si la viscosité a été prise <strong>en</strong> compte dans nos simulations,<br />

ce n’est pas elle qui pilote l’écoulem<strong>en</strong>t. Or, nous p<strong>en</strong>sons qu’il <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t indisp<strong>en</strong>sable dans<br />

la simulation <strong>de</strong> l’interaction flui<strong>de</strong>-structure, <strong>de</strong> ne plus considérer le flui<strong>de</strong> comme parfait. En<br />

effet, cette hypothèse interdit la prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong>s décollem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> couches limites qui, <strong>en</strong> plus<br />

<strong>de</strong> changer les configurations <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t, modifi<strong>en</strong>t les charges sur les structures. Il faudrait<br />

concevoir un montage où la viscosité aurait un rôle plus important. Là aussi, l’utilisation <strong>de</strong><br />

soufflerie apporterait certainem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s solutions.<br />

108


9.5. Synthèse<br />

t = 0,5 ms<br />

Fig. 9.14 – Premiers résultats avec une plaque inclinée<br />

109


Chapitre 9. Elaboration d’un cas test d’interaction flui<strong>de</strong>-structure<br />

t = 1 ms<br />

Fig. 9.15 – Premiers résultats avec une plaque inclinée<br />

110


10<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la tuyère du banc MASCOTE<br />

Sommaire<br />

10.1 Données du cas d’étu<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112<br />

10.2 Résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115<br />

10.2.1 Configuration <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115<br />

10.2.2 Déplacem<strong>en</strong>ts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115<br />

10.3 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120<br />

Cette partie a pour objet l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mouvem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> la tuyère du banc MASCOTE <strong>de</strong><br />

l’ONERA. Nous confrontons notre outil <strong>de</strong> modélisation numérique <strong>de</strong> l’interaction flui<strong>de</strong>-structure<br />

à un cas industriel dont l’écoulem<strong>en</strong>t est réactif. Nous vérifions, ainsi, la bonne stabilité <strong>de</strong> la simulation<br />

dès que l’on pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> compte les phénomènes chimiques <strong>de</strong> post-combustion. De même,<br />

ce cas d’étu<strong>de</strong> permet d’utiliser et <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r la modularité du modèle.<br />

111


Chapitre 10. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la tuyère du banc MASCOTE<br />

10.1 Données du cas d’étu<strong>de</strong><br />

La tuyère du banc MASCOTE <strong>de</strong> l’ONERA constitue une configuration industrielle réelle.<br />

Nous <strong>de</strong>vons, à partir du <strong>de</strong>ssin d’<strong>en</strong>semble, déterminer les conditions aux limites <strong>de</strong> types cinématiques<br />

pour la structure les plus proches <strong>de</strong> la réalité. Le <strong>de</strong>ssin d’<strong>en</strong>semble est exposé sur la<br />

figure 10.1.<br />

Fig. 10.1 – Dessin d’<strong>en</strong>semble<br />

Cette tuyère est 2D plane et est refroidie par un circuit d’eau. De plus, elle dispose d’un système<br />

d’injection pariétale d’Hélium ou d’Hydrogène coupant le diverg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux. Nous considérerons<br />

que le diverg<strong>en</strong>t est monobloc et <strong>en</strong>castré au niveau <strong>de</strong> cette injection. Le début du<br />

converg<strong>en</strong>t sera aussi supposé <strong>en</strong>castré. La figure 10.2 résume les conditions aux limites choisies,<br />

ainsi que les principales dim<strong>en</strong>sions. Un relevé <strong>de</strong>s déformations sera fait au niveau <strong>de</strong>s capteurs<br />

1, 2 et 3.<br />

Les conditions d’<strong>en</strong>trées sub-sonique sont exposées dans le tableau 10.1.<br />

La sortie choisie pour le flui<strong>de</strong> est du type sub- super-sonique, permettant ainsi les ré-<strong>en</strong>trées.<br />

Le maillage est constitué <strong>de</strong> 48000 cellules reparties <strong>en</strong> 7 blocs. La dim<strong>en</strong>sion la plus petite <strong>de</strong><br />

112


10.1. Données du cas d’étu<strong>de</strong><br />

Capteur 1<br />

Capteur 2<br />

Capteur 3<br />

<strong>en</strong>castrem<strong>en</strong>t<br />

Paroi adiabatique<br />

Entrée<br />

56 mm<br />

45°<br />

2,5 mm<br />

Flui<strong>de</strong><br />

<strong>en</strong>castrem<strong>en</strong>t<br />

12°<br />

15 mm<br />

24,18 mm<br />

Sortie<br />

Paroi adiabatique<br />

113 mm<br />

178 mm<br />

Fig. 10.2 – Géométrie du domaine <strong>de</strong> calcul<br />

Conditions <strong>en</strong>trées Conditions initiales<br />

Pression d’<strong>en</strong>trée 6 10 6 Pa ou 2 10 6 Pa 1 10 5 Pa<br />

Vitesse d’<strong>en</strong>trée 0 m/s 0 m/s<br />

Température d’<strong>en</strong>trée 1667 K 300 K<br />

Espèces chimiques 32,3% <strong>de</strong> H2 et 67,7% <strong>de</strong> H2O 23% <strong>de</strong> O2 et 77% <strong>de</strong> N2<br />

Tab. 10.1 – Conditions d’<strong>en</strong>trée<br />

113


Chapitre 10. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la tuyère du banc MASCOTE<br />

ces cellules est 10 −5 m perp<strong>en</strong>diculairem<strong>en</strong>t aux parois. Ceci pour une bonne <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> la<br />

couche limite. Le pas <strong>de</strong> couplage est imposé à 10 −5 s, ce qui est peut être un peu élevé vis-à-vis<br />

<strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong> la structure. Nous supposons que le couplage reste conservatif dans cette<br />

première étu<strong>de</strong> mais nous <strong>de</strong>vrons nous assurer, dans l’optique d’une simulation plus précise, que<br />

ce pas est suffisamm<strong>en</strong>t faible. Nous considérons que la tuyère est <strong>en</strong> Aluminium.<br />

114


10.2. Résultats<br />

10.2 Résultats<br />

Notre objectif est <strong>de</strong> vérifier que notre modèle numérique d’interaction flui<strong>de</strong>-structure peut,<br />

avec une mise <strong>en</strong> œvre rapi<strong>de</strong>, simuler une problématique industrielle. Ainsi, même si les résultats<br />

concernant les déformations <strong>de</strong> la tuyère lors <strong>de</strong> sa phase d’amorçage montre un couplage négligeable<br />

<strong>en</strong>tre l’écoulem<strong>en</strong>t et les parois, nous avons vérifié la bonne modularité <strong>de</strong> notre approche,<br />

<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant, par exemple, <strong>en</strong> compte les phénomènes <strong>de</strong> combustion. Deux cas d’écoulem<strong>en</strong>ts ont<br />

été traités, le premier avec une pression d’<strong>en</strong>trée <strong>de</strong> 20 bar et un écoulem<strong>en</strong>t réactif, l’autre avec<br />

une pression <strong>de</strong> 60 bar mais figé.<br />

10.2.1 Configuration <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t<br />

Sur les figures 10.3, nous prés<strong>en</strong>tons la phase d’amorçage <strong>de</strong> la tuyère pour une pression <strong>de</strong><br />

chambre <strong>de</strong> 20 bar. Dans cette simulation les réactions chimiques sont celles <strong>de</strong> combustion. Cette<br />

phase, fortem<strong>en</strong>t instationnaire est la plus délicate à simuler. Les figures <strong>de</strong> droites décriv<strong>en</strong>t<br />

l’évolution du Mach <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t, celles <strong>de</strong> gauches la fraction massique <strong>de</strong> l’espèce HO2<br />

produite par la combustion.<br />

On remarque que les mouvem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> la tuyère sont négligeables et ne modifi<strong>en</strong>t pas l’écoulem<strong>en</strong>t.<br />

La simulation montre que l’espèce HO2 est nettem<strong>en</strong>t conc<strong>en</strong>trée dans la zone <strong>de</strong> mélange,<br />

là où les phénomènes <strong>de</strong> combustion sont les plus int<strong>en</strong>ses. En outre, la forme du converg<strong>en</strong>t est<br />

telle que, p<strong>en</strong>dant l’amorçage, il y a aspiration d’une langue <strong>de</strong> gaz frais v<strong>en</strong>ant du diverg<strong>en</strong>t.<br />

Ceci provoque l’allumage <strong>de</strong> la combustion dans le converg<strong>en</strong>t et donc, la création <strong>de</strong> HO2.<br />

Nous notons aussi <strong>de</strong> multiples réflexions d’on<strong>de</strong>s dans le diverg<strong>en</strong>t qui retar<strong>de</strong>nt considérablem<strong>en</strong>t<br />

l’établissem<strong>en</strong>t d’un jet stationnaire. Cette phase stationnaire confirmera la caractéristique<br />

sur-dét<strong>en</strong>due <strong>de</strong> cette tuyère pour une pression <strong>de</strong> chambre <strong>de</strong> 20 bar. Nous avons effectué un<br />

calcul pour une pression <strong>de</strong> chambre <strong>de</strong> 60 bar, mais <strong>en</strong> écoulem<strong>en</strong>t inerte. Les caractéristiques<br />

<strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t rest<strong>en</strong>t i<strong>de</strong>ntiques : on retrouve les multiples réflexions, l’aspiration d’une langue<br />

<strong>de</strong> gaz frais et les décollem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la couche limite. Ces décollem<strong>en</strong>ts sont situés plus <strong>en</strong> aval<br />

dans la tuyère. Aux niveaux <strong>de</strong>s déformations, même si elles sont plus importantes que pour le<br />

premier calcul, elles n’influ<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t pas l’écoulem<strong>en</strong>t. Notons tout <strong>de</strong> même une déformation <strong>de</strong><br />

l’ordre <strong>de</strong> 10% sous charge <strong>de</strong> la hauteur du col, ce qui peut modifier les conditions souhaités<br />

pour l’écoulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> sortie.<br />

10.2.2 Déplacem<strong>en</strong>ts<br />

Les déplacem<strong>en</strong>ts sont relevés au niveau <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts capteurs, à l’intérieur <strong>de</strong> la tuyère,<br />

suivant les <strong>de</strong>ux directions x (direction <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t) et y (dim<strong>en</strong>sion transversale). Les figures<br />

10.4, 10.5, 10.6, 10.7, 10.8, 10.9 montr<strong>en</strong>t l’évolution <strong>de</strong> ces déplacem<strong>en</strong>ts.<br />

115


Chapitre 10. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la tuyère du banc MASCOTE<br />

YHO2 0 0,001 0,002 0,0035 0,0047 0,006 0,007<br />

M 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5<br />

t=0,331 ms t=0,310 ms t=0,269 ms t=0,248 ms t=0,226 ms<br />

t=0,2 ms<br />

t=0,149 ms<br />

t=0,097 ms<br />

Fig. 10.3 – Phase d’amorçage <strong>de</strong> la tuyère MASCOTE, fraction massique <strong>de</strong> HO2 et Mach<br />

116


10.2. Résultats<br />

Déplacem<strong>en</strong>t (m)<br />

3E-05<br />

2E-05<br />

Capt1 20 bar<br />

Capt1 60 bar<br />

1E-05<br />

0<br />

0.001 0.002 0.003 0.004 0.005 0.006<br />

temps (s)<br />

Fig. 10.4 – Capteur 1 déplacem<strong>en</strong>t suivant x<br />

Déplacem<strong>en</strong>t (m)<br />

3E-05<br />

2E-05<br />

Capt1 20 bar<br />

Capt1 60 bar<br />

1E-05<br />

0<br />

0.001 0.002 0.003 0.004 0.005 0.006<br />

temps (s)<br />

Fig. 10.5 – Capteur 1 déplacem<strong>en</strong>t suivant y<br />

117


Chapitre 10. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la tuyère du banc MASCOTE<br />

Déplacem<strong>en</strong>t (m)<br />

0<br />

-5E-05<br />

Capt2 20 bar<br />

Capt2 60 bar<br />

0.001 0.002 0.003 0.004 0.005 0.006<br />

temps (s)<br />

Fig. 10.6 – Capteur 2 déplacem<strong>en</strong>t suivant x<br />

Déplacem<strong>en</strong>t (m)<br />

0.00025<br />

0.0002<br />

0.00015<br />

Capt2 20 bar<br />

Capt2 60 bar<br />

0.0001<br />

5E-05<br />

0<br />

0.001 0.002 0.003 0.004 0.005 0.006<br />

temps (s)<br />

Fig. 10.7 – Capteur 2 déplacem<strong>en</strong>t suivant y<br />

118


10.2. Résultats<br />

Déplacem<strong>en</strong>t (m)<br />

0.00025<br />

0.0002<br />

0.00015<br />

Capt3 20 bar<br />

Capt3 60 bar<br />

0.0001<br />

5E-05<br />

0<br />

0.001 0.002 0.003 0.004 0.005 0.006<br />

temps (s)<br />

Fig. 10.8 – Capteur 3 déplacem<strong>en</strong>t suivant x<br />

Déplacem<strong>en</strong>t (m)<br />

0.00045<br />

0.0004<br />

0.00035<br />

0.0003<br />

Capt3 20 bar<br />

Capt3 60 bar<br />

0.00025<br />

0.0002<br />

0.00015<br />

0.0001<br />

5E-05<br />

0<br />

0.001 0.002 0.003 0.004 0.005 0.006<br />

temps (s)<br />

Fig. 10.9 – Capteur 3 déplacem<strong>en</strong>t suivant y<br />

119


Chapitre 10. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la tuyère du banc MASCOTE<br />

On observe, dans tous les cas, une accélération initiale puis un amortissem<strong>en</strong>t sinusoïdal vers<br />

la déformation sous charge. On remarque que la fréqu<strong>en</strong>ce d’oscillation est la même pour tous les<br />

capteurs, que cela soit suivant x ou y. Cette fréqu<strong>en</strong>ce est très élevée, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 4300 Hz et<br />

les déplacem<strong>en</strong>ts sont très faibles (inférieur à 0,5 mm). Cep<strong>en</strong>dant, nous avons consci<strong>en</strong>ce que<br />

le pas <strong>de</strong> couplage et le maillage utilisé pour la structure <strong>de</strong>vront tout <strong>de</strong> même être validés, par<br />

une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> converg<strong>en</strong>ce, pour s’assurer <strong>de</strong> ces valeurs <strong>de</strong> la fréqu<strong>en</strong>ce et <strong>de</strong> l’amplitu<strong>de</strong>. Si l’on<br />

observe une légère modulation d’amplitu<strong>de</strong>, la pério<strong>de</strong> d’oscillation semble constante. En outre,<br />

l’accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la section du col est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10%, ce qui modifie la vitesse <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t<br />

par rapport aux calculs théoriques <strong>de</strong> dim<strong>en</strong>sionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la tuyère. Dans cette problématique,<br />

il n’y a pas <strong>de</strong> couplage aéroélastique et certainem<strong>en</strong>t qu’un calcul découplé <strong>de</strong> la structure nous<br />

donnerait les mêmes déformations. De même, comme on considère usuellem<strong>en</strong>t qu’il n’y a pas<br />

<strong>de</strong> couplage aéroélastique dans les tuyères <strong>de</strong> poussées, les calculs sont réalisés <strong>en</strong> supposant la<br />

structure rigi<strong>de</strong>. Mais on peut se poser la question <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce du vibration <strong>de</strong> paroi à 5 KHz<br />

sur une couche limite d’un écoulem<strong>en</strong>t supersonique et <strong>en</strong> particulier sur la turbul<strong>en</strong>ce. Ceci peut<br />

obliger à considérer le problème couplé.<br />

10.3 Synthèse<br />

Cette problématique nous a permis <strong>de</strong> vérifier la bonne modularité <strong>de</strong> notre approche pour<br />

traiter <strong>de</strong>s problèmes d’interaction flui<strong>de</strong>-structure. Ainsi nous montrons que le couplage reste<br />

viable avec la prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong>s phénomènes chimiques, <strong>en</strong> l’occurr<strong>en</strong>ce ici, <strong>de</strong> combustion.<br />

Cette étape est importante, car nous objectif est, à terme, <strong>de</strong> décrire l’interaction flui<strong>de</strong>-structure<br />

dans <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>t hyper-<strong>en</strong>thalpiques, sièges <strong>de</strong> phénomènes physico-chimiques non négligeables.<br />

De plus, bi<strong>en</strong> que les déformations <strong>de</strong> la tuyère MASCOTE soi<strong>en</strong>t négligeables pour<br />

l’écoulem<strong>en</strong>t, les fréqu<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> vibrations soulèv<strong>en</strong>t plusieurs problèmes. En effet on peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />

les répercutions qu’aurai<strong>en</strong>t <strong>de</strong> telles valeurs fréqu<strong>en</strong>ces (≈ 5 kHz) sur une couche limite<br />

<strong>de</strong> moteur fusé. Or le bon dim<strong>en</strong>sionnem<strong>en</strong>t d’une tuyère et le bon <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong> son profil passe par<br />

une bonne caractérisation <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t et plus particulièrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s décollem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> couche<br />

limite. Ceci nous conduit à un <strong>de</strong>uxième problème : peut on modéliser <strong>de</strong> manière correcte <strong>de</strong>s<br />

transfert d’énergie <strong>en</strong>tre le flui<strong>de</strong> et la structure à <strong>de</strong> telles fréqu<strong>en</strong>ces. Nous émettons <strong>de</strong>s réserves<br />

sur notre approche pour traiter, à l’heure actuelle, ce type <strong>de</strong> problèmes. La validité, ou<br />

non, <strong>de</strong> notre outil numérique ne pourra être établi que par une confrontation expérim<strong>en</strong>tale.<br />

MASCOTE étant un banc expérim<strong>en</strong>tal, <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> vibrations pourrai<strong>en</strong>t être effectuées<br />

ainsi que <strong>de</strong>s mesures propres à l’écoulem<strong>en</strong>t, comme <strong>de</strong>s relevés dynamiques <strong>de</strong> pression et <strong>de</strong>s<br />

clichés ombroscopiques. A l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> telles mesures, nous pourrions avancer dans la validation du<br />

modèle.<br />

120


11<br />

Synthèse sur la simulation <strong>de</strong><br />

l’interaction flui<strong>de</strong>-structure<br />

L’objectif <strong>de</strong> cette partie était <strong>de</strong> concevoir un co<strong>de</strong> capable <strong>de</strong> simuler <strong>de</strong>s problèmes d’interaction<br />

flui<strong>de</strong>-structure dans <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts compressibles réactifs. La stratégie numérique<br />

adoptée est basée sur le couplage <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux co<strong>de</strong>s autonomes et indép<strong>en</strong>dants : CARBUR et<br />

MARCUS. Le déroulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s communications <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux co<strong>de</strong>s suit un algorithme sériedécalé.<br />

Au bout d’un pas <strong>de</strong> couplage, le flui<strong>de</strong> impose un chargem<strong>en</strong>t à la structure. Après le<br />

même pas <strong>de</strong> couplage la structure atteint un état déformé qui impose une nouvelle géométrie<br />

<strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t. La dynamique du maillage est traitée par une métho<strong>de</strong> qui répartit <strong>de</strong> manière<br />

homogène les déformations à chaque cellules.<br />

Cette thématique étant nouvelle pour nous, nous avons ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t traité <strong>de</strong>s cas test :<br />

le premier concerne la dynamique d’une plaque plane horizontale soumise à un écoulem<strong>en</strong>t supersonique<br />

sur une <strong>de</strong> ses faces. Pour une certaine vitesse <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t apparaît un régime<br />

critique <strong>de</strong> flottem<strong>en</strong>t. Dans le cas d’un flui<strong>de</strong> parfait, ce régime peut être estimé par un modèle<br />

analytique à Mach 2,1. Numériquem<strong>en</strong>t nous trouvons un Mach critique <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 2,2,<br />

soit un écart <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 5%. Ceci nous permet une première validation du co<strong>de</strong>. Nous avons<br />

<strong>en</strong>suite pris <strong>en</strong> compte la viscosité du flui<strong>de</strong> pour <strong>en</strong> évaluer l’influ<strong>en</strong>ce sur le couplage. Les résultats<br />

montr<strong>en</strong>t que les décollem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> couches limites amplifi<strong>en</strong>t le mouvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la plaque.<br />

Cette constatation souligne l’importance <strong>de</strong> t<strong>en</strong>ir compte <strong>de</strong> la viscosité dans la simulation <strong>de</strong>s<br />

problèmes d’interaction flui<strong>de</strong>-structure. La validation apportée par ce premier cas d’étu<strong>de</strong> est<br />

limitée aux phénomènes périodiques établis. Pour évaluer la fiabilité <strong>de</strong> notre couplage à traiter<br />

<strong>de</strong> phénomènes instationnaires, nous avons conçu un montage expérim<strong>en</strong>tal d’interaction flui<strong>de</strong><br />

structure. Ce <strong>de</strong>rnier est composé d’une plaque déformable <strong>en</strong> Acier, disposée dans un tube<br />

à choc. La comparaison avec <strong>de</strong>s expéri<strong>en</strong>ces conduites pour <strong>de</strong>ux dim<strong>en</strong>sions <strong>de</strong> plaque, apporte<br />

une validation supplém<strong>en</strong>taire. En effet, la simulation décrit correctem<strong>en</strong>t les structures<br />

121


Chapitre 11. Synthèse sur la simulation <strong>de</strong> l’interaction flui<strong>de</strong>-structure<br />

<strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t ainsi que le mouvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la plaque. Cette <strong>de</strong>uxième problématique montre<br />

la bonne précision <strong>de</strong> notre approche dans le cas d’interactions instationnaires. En outre, bi<strong>en</strong><br />

que la viscosité ne soit pas prédominante dans cette configuration d’écoulem<strong>en</strong>t, nous n’avons<br />

pas supposé le flui<strong>de</strong> comme parfait. La <strong>de</strong>rnière étu<strong>de</strong> proposée concerne les déformations <strong>de</strong> la<br />

tuyère MASCOTE lors <strong>de</strong> sa phase d’amorçage. Nous avons ainsi montré le bon comportem<strong>en</strong>t<br />

du couplage numérique lors <strong>de</strong> la prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> phénomènes <strong>de</strong> combustion.<br />

122


Conclusions et Perspectives<br />

Conclusions générales<br />

L’<strong>en</strong>jeu <strong>de</strong> ce travail est <strong>de</strong> contribuer au développem<strong>en</strong>t d’un co<strong>de</strong> numérique <strong>de</strong>stiné, à<br />

moy<strong>en</strong> terme, à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> tuyère <strong>de</strong> moteur fusée, <strong>de</strong> scramjets, etc. Pour compr<strong>en</strong>dre la physique<br />

mise <strong>en</strong> jeu dans ces écoulem<strong>en</strong>ts, nous avons développé et utilisé <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> modélisations<br />

numériques.<br />

La première thématique <strong>de</strong> ce travail <strong>de</strong> thèse traite <strong>de</strong> l’instabilité <strong>de</strong> Richtmyer-Meshkov.<br />

Deux configurations géométriques pouvant générer ce type d’instabilité ont été <strong>en</strong>visagées : l’interaction<br />

d’un choc plan et d’une inhomogénéité sphérique et d’un même choc et d’une interface<br />

perturbée. Dans tous ces cas nous comparons nos simulations aux expéri<strong>en</strong>ces réalisées dans notre<br />

laboratoire. La modélisation <strong>de</strong> l’interaction choc/bulle atteste <strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong> notre co<strong>de</strong> à<br />

capturer une discontinuité d’espèces chimiques. Trois bulles d’espèces différ<strong>en</strong>tes sont étudiées,<br />

une <strong>de</strong> Krypton, une d’Hélium et une d’Azote, les trois étant initialem<strong>en</strong>t placées dans <strong>de</strong> l’air<br />

au repos. Nous avons mis <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce les mécanismes physiques responsables <strong>de</strong>s distorsions<br />

<strong>de</strong> ces inhomogénéités. Plusieurs phases sont distinguées : la première est une déposition d’une<br />

nappe tourbillonnaire due aux effets baroclines. Vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite, la déformation par convection <strong>de</strong><br />

cette nappe. Une fois convectée c’est alors la dilatation, l’<strong>en</strong>roulem<strong>en</strong>t propre <strong>de</strong>s tourbillons, qui<br />

pilote la déformation <strong>de</strong> la bulle. Pour <strong>de</strong>s temps plus longs, on p<strong>en</strong>se que les termes visqueux<br />

intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>de</strong> manière importante. Nous proposons aussi, une métho<strong>de</strong> analytique d’évaluation<br />

du volume final <strong>de</strong> la bulle. Cette métho<strong>de</strong> basée uniquem<strong>en</strong>t sur l’évolution <strong>de</strong> la masse<br />

volumique imposée par le système d’on<strong>de</strong> montre <strong>en</strong> bon accord avec les résultats <strong>de</strong> la simulation<br />

et l’expéri<strong>en</strong>ce. Des étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’interaction du choc avec une interface initialem<strong>en</strong>t perturbée<br />

(annexes) montr<strong>en</strong>t les mêmes mécanismes <strong>de</strong> distorsion <strong>de</strong> l’interface. Dans ce <strong>de</strong>rnier cas aussi,<br />

la comparaison <strong>de</strong> nos simulation et <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce confirme la capacité du modèle à décrire ce<br />

type d’instabilités pour <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> γ relativem<strong>en</strong>t faibles.<br />

Concernant la <strong>de</strong>uxième thématique, l’interaction flui<strong>de</strong>-structure, nous basons notre approche<br />

sur le couplage <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux co<strong>de</strong>s autonomes et indép<strong>en</strong>dants : CARBUR et MARCUS.<br />

Ces <strong>de</strong>ux co<strong>de</strong>s sont couplés à l’ai<strong>de</strong> d’algorithmes au travers <strong>de</strong> leurs conditions aux limites<br />

123


Conclusions et Perspectives<br />

propres. Cette thématique débute avec ce travail <strong>de</strong> thèse et est <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t nouvelle dans notre<br />

laboratoire. Tout d’abords, MARCUS ne servant jusqu’à lors qu’à décrire <strong>de</strong>s instabilités thermoconvectives<br />

<strong>en</strong> écoulem<strong>en</strong>t incompressible, il a fallu co<strong>de</strong>r les élém<strong>en</strong>ts finis propres aux calculs<br />

<strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong>s structures. De plus, nous avons choisi et implém<strong>en</strong>té l’algorithme <strong>de</strong> Newmark<br />

pour la résolution temporelle <strong>de</strong> ces équations. En outre, <strong>de</strong>ux voies ont été utilisées pour<br />

le remaillage dynamique. La première consiste à considérer le maillage comme une structure<br />

fictive. On utilise le co<strong>de</strong> MARCUS pour obt<strong>en</strong>ir la bonne répartition <strong>de</strong>s nœuds après le déplacem<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong>s frontières mobiles du domaine. Cette métho<strong>de</strong> permet une bonne répartition <strong>de</strong>s<br />

déplacem<strong>en</strong>ts sur chaque cellule, donc d’avoir un champ <strong>de</strong> déformation homogène. Son principal<br />

inconvéni<strong>en</strong>t est le temps <strong>de</strong> calcul qu’elle nécessite, souv<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> supérieur au calcul <strong>de</strong> la structure<br />

réelle. Une autre métho<strong>de</strong> est <strong>en</strong>visagée : à l’ai<strong>de</strong> d’un algorithme simple, nous répartissons<br />

les déplacem<strong>en</strong>ts avec une déformation constante par élém<strong>en</strong>t. Cette approche, équival<strong>en</strong>te à la<br />

première, s’avère bi<strong>en</strong> plus rapi<strong>de</strong> et est ret<strong>en</strong>ue pour la suite <strong>de</strong>s calculs.<br />

Ensuite, nous avons couplé les <strong>de</strong>ux co<strong>de</strong>s et étudié le flutter d’une plaque plane soumise à un<br />

écoulem<strong>en</strong>t supersonique sur une <strong>de</strong> ses faces. Cette problématique dispose d’un modèle analytique<br />

pouvant estimer le régime critique <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans l’hypothèse d’un flui<strong>de</strong> parfait. La<br />

résonance du mouvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la plaque est, dans ce cas précis, typiquem<strong>en</strong>t un problème d’aéroélasticité<br />

: elle ne se fait pas sur un mo<strong>de</strong> propre <strong>de</strong> la plaque mais sur une fréqu<strong>en</strong>ce différ<strong>en</strong>te. La<br />

bonne estimation <strong>de</strong> cette résonance permet donc la validation d’un modèle d’interaction flui<strong>de</strong>structure.<br />

En explorant une gamme <strong>de</strong> Mach <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t nous avons chercher à <strong>en</strong>cadrer la<br />

vitesse critique <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t. Une lecture directe <strong>de</strong>s données ne permet pas d’estimer le Mach<br />

critique car les temps d’exploration sont trop courts. Nous avons dû utiliser <strong>de</strong>s transformées<br />

<strong>de</strong> Fourrier rapi<strong>de</strong> FFT pour rechercher la résonance. Ainsi, nous estimons le Mach critique à<br />

≈ 2,2 dans le cas <strong>de</strong> flui<strong>de</strong> parfait, soit un écart <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 5% par rapport à la valeur <strong>de</strong><br />

référ<strong>en</strong>ce. Nous avons ét<strong>en</strong>du notre modélisation aux flui<strong>de</strong>s visqueux. Dans ce cas, même si<br />

le Mach critique <strong>de</strong>meure proche <strong>de</strong> 2,2, nous montrons que les décollem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> couche limite<br />

provoqu<strong>en</strong>t une amplification <strong>de</strong>s mouvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la plaque. Ceci illustre, pour nous, l’importance<br />

<strong>de</strong> ne pas négliger la viscosité du flui<strong>de</strong>. En outre, cette étu<strong>de</strong> souligne le manque <strong>de</strong> cas test,<br />

particulièrem<strong>en</strong>t pour <strong>de</strong>s phénomènes purem<strong>en</strong>t transitoire et non plus périodique. Cette remarque<br />

nous conduit à concevoir un montage expérim<strong>en</strong>tal d’interaction flui<strong>de</strong>-structure. Après<br />

quelques pérégrinations, un montage est finalisé numériquem<strong>en</strong>t et testé dans un tube à choc. Le<br />

dispositif est composé d’une plaque déformable, verticale, qui peut être changée aisém<strong>en</strong>t. Cette<br />

modularité doit nous permettre <strong>de</strong> faire varier la géométrie ainsi que le matériaux <strong>de</strong> la structure<br />

mobile. L’écoulem<strong>en</strong>t est supposé <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux dim<strong>en</strong>sions et un système <strong>de</strong> diagnostic expérim<strong>en</strong>tal<br />

par ombroscopie rapi<strong>de</strong> nous fournit les clichés <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce. Un capteur <strong>de</strong> pression est égalem<strong>en</strong>t<br />

positionné <strong>de</strong>vant la plaque. La forme simple <strong>de</strong> la plaque permet d’utiliser <strong>de</strong>s modèles<br />

analytiques issus <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> la résistance <strong>de</strong>s matériaux servant <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce supplém<strong>en</strong>taire.<br />

124


Une première étu<strong>de</strong> est proposée pour une plaque <strong>de</strong> 50 mm <strong>de</strong> longueur. Si qualitativem<strong>en</strong>t la<br />

structure <strong>de</strong> choc et tourbillonnaire <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t permet une première validation <strong>de</strong> notre approche,<br />

on note une modulation <strong>de</strong> la fréqu<strong>en</strong>ce du mouvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la plaque. Cette variation <strong>de</strong><br />

fréqu<strong>en</strong>ce nous semble imputable à une déformation parasite d’un support supposé rigi<strong>de</strong>. Pour<br />

diminuer les efforts sur cette pièce, nous diminuons la surface frontale <strong>de</strong> la plaque soumise à la<br />

pression <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t. Ces <strong>de</strong>rniers résultats, avec une plaque <strong>de</strong> longueur 40 mm, autorise<br />

une validation complète <strong>de</strong> notre modèle numérique, aussi bi<strong>en</strong> qualitative que quantitative.<br />

Finalem<strong>en</strong>t, pour tester la modularité <strong>de</strong> notre approche pour simuler les problèmes couplés<br />

d’interaction flui<strong>de</strong>-structure, nous décrivons les mouvem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> la tuyère du banc MASCOTE<br />

<strong>de</strong> l’ONERA. La particularité <strong>de</strong> cette tuyère est que l’écoulem<strong>en</strong>t est réactif et est le siège <strong>de</strong><br />

phénomènes <strong>de</strong> post-combustion. Même si les déformations <strong>de</strong> la tuyère sont négligeables <strong>en</strong><br />

termes d’amplitu<strong>de</strong>, nous avons pu constater le bon comportem<strong>en</strong>t du couplage lors <strong>de</strong> la prise<br />

<strong>en</strong> compte <strong>de</strong> ces phénomènes physico-chimique. On remarque, aussi, la fréqu<strong>en</strong>ce très élevée <strong>de</strong>s<br />

déformations <strong>de</strong> la structure, ce qui pourrait v<strong>en</strong>ir exciter la couche limite et être préjudiciable<br />

dans certains types d’écoulem<strong>en</strong>ts.<br />

Perspectives<br />

Tout d’abords, on remarque que très peu <strong>de</strong> problèmes d’interaction flui<strong>de</strong>-structure ne sont<br />

pas 3D. Cette remarque à valeur <strong>de</strong> principale perspective : nous <strong>de</strong>vons ét<strong>en</strong>dre le co<strong>de</strong> CARBUR<br />

aux géométries tridim<strong>en</strong>sionnelles. La réécriture du traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s métriques <strong>de</strong> CARBUR réalisé<br />

au cours <strong>de</strong> cette thèse, <strong>de</strong>vrait nous permettre un passage simplifié au 3D. Certainem<strong>en</strong>t que<br />

d’autres métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> remaillage <strong>de</strong>vront être aussi explorées. Là aussi, le manque <strong>de</strong> cas test peut<br />

nous m<strong>en</strong>er à construire un montage expérim<strong>en</strong>tal d’interaction flui<strong>de</strong>-structure <strong>en</strong> écoulem<strong>en</strong>t<br />

3D. Une première étu<strong>de</strong> pourrait consister à réutiliser le montage prés<strong>en</strong>té dans ce mémoire avec<br />

une plaque <strong>de</strong> largeur inférieure à celle du tube à choc, comme prés<strong>en</strong>té sur la figure 1.<br />

Avec une soufflerie supersonique à écoulem<strong>en</strong>t chaud, on pourrait imaginer <strong>de</strong>s configurations<br />

d’interaction où la viscosité et les réactions chimiques jouerai<strong>en</strong>t un rôle prédominant. Le but<br />

étant, à terme, <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s modèles d’interaction flui<strong>de</strong>-structure dans <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts hyper<strong>en</strong>thalpiques,<br />

tels ceux r<strong>en</strong>contrés dans les tuyères <strong>de</strong> moteur fusée.<br />

De plus, <strong>de</strong>s outils d’analyse idoines <strong>de</strong>vront être mis <strong>en</strong> œuvre pour post-traiter les données<br />

issues <strong>de</strong>s expéri<strong>en</strong>ces et <strong>de</strong>s simulations numériques sur les phénomènes d’interaction flui<strong>de</strong>structure.<br />

Nous avons vu dans ce mémoire, que <strong>de</strong>s transformées <strong>de</strong> Fourrier étai<strong>en</strong>t indisp<strong>en</strong>sables<br />

pour retrouver le régime d’écoulem<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>ant à résonance. Ces transformées comp<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong>s temps d’exploration du problème trop court. On <strong>en</strong>visage d’utiliser aussi <strong>de</strong>s transformées<br />

<strong>en</strong> On<strong>de</strong>lettes. On p<strong>en</strong>se qu’avec un post-traitem<strong>en</strong>t par on<strong>de</strong>lettes, on aurait accès à un nombre<br />

plus important d’informations, comme les bifurcations et les lieux/transferts d’énergie <strong>en</strong>tre le<br />

125


Conclusions et Perspectives<br />

Plaque<br />

Ecoulm<strong>en</strong>t<br />

ri<strong>en</strong>tation<br />

O<br />

Fig. 1 – Un cas montage pour un cas test 3D<br />

flui<strong>de</strong> et la structure. En se basant sur l’expertise et les conclusions du problème <strong>de</strong> la plaque<br />

plane horizontale, nous utilisons différ<strong>en</strong>ts types d’on<strong>de</strong>lette pour retrouver ces conclusions. En<br />

procédant par comparaison, on pourra pr<strong>en</strong>dre le recul nécessaire pour choisir la nature <strong>de</strong>s<br />

on<strong>de</strong>lettes et les utiliser <strong>de</strong> manière pertin<strong>en</strong>te.<br />

Actuellem<strong>en</strong>t, un modèle <strong>de</strong> turbul<strong>en</strong>ce (Spallart-Allmaras) est implém<strong>en</strong>té dans le co<strong>de</strong><br />

CARBUR. Notre objectif est <strong>de</strong> pouvoir modéliser les dissipations dues à la turbul<strong>en</strong>ce dans <strong>de</strong>s<br />

écoulem<strong>en</strong>ts instationnaires. Dans ce s<strong>en</strong>s, nous confrontons le co<strong>de</strong> à une expéri<strong>en</strong>ce d’écoulem<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong>rrière une marche. Sur la figure 2, nous prés<strong>en</strong>tons les résultats <strong>de</strong>s premiers calculs<br />

avec le modèle <strong>de</strong> turbul<strong>en</strong>ce. Avec ces expéri<strong>en</strong>ces, nous pouvons avoir une validation sur la<br />

partie transitoire <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t. De plus, grâce à un temps <strong>de</strong> rafale important, les <strong>de</strong>rnières<br />

images montr<strong>en</strong>t un état quasi-stationnaire <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t, nous pourrons obt<strong>en</strong>ir égalem<strong>en</strong>t<br />

une validation pour les temps tongs pilotés par les dissipations turbul<strong>en</strong>tes. L’implém<strong>en</strong>tation <strong>de</strong><br />

ce modèle <strong>de</strong> turbul<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>vra donc nous permettre <strong>de</strong> mieux décrire les phases turbul<strong>en</strong>tes <strong>de</strong><br />

l’instabilité <strong>de</strong> Richtmyer-Meshkov. La finalité étant <strong>de</strong> modéliser correctem<strong>en</strong>t la combustion<br />

supersonique dans les scramjets, avec prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> l’interaction flui<strong>de</strong>-structure, <strong>de</strong> la turbul<strong>en</strong>ce,<br />

<strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> γ, <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> vibration et dissociation moléculaire, etc. En<br />

outre, un <strong>de</strong>s problèmes les scramjets est <strong>de</strong> définir la géométrie <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>trée supersonique. Pour<br />

126


Ombroscopie<br />

Schlier<strong>en</strong><br />

Fig. 2 – Validation <strong>de</strong> la phase instationnaire avec modèle <strong>de</strong> turbul<strong>en</strong>ce<br />

mieux compr<strong>en</strong>dre les configurations d’écoulem<strong>en</strong>t pouvant exister, et <strong>en</strong> particulier dans <strong>de</strong>s<br />

problèmes axisymétriques, nous étudions l’interaction d’un choc conique et d’un choc sphérique.<br />

Le dispositif actuellem<strong>en</strong>t étudié est décrit sur la figure 3.<br />

127


Conclusions et Perspectives<br />

Cône<br />

Sphère<br />

Fig. 3 – Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interaction d’un choc conique et sphérique à t = 0,11 ms et t = 0,20 ms<br />

128


Annexes<br />

129


Description du dispositif expérim<strong>en</strong>tal<br />

Dans ce chapitre nous prés<strong>en</strong>tons les dispositif expérim<strong>en</strong>taux utilisés dans le <strong>de</strong>ux cas d’interaction<br />

: choc/perturbation uni-modale et choc/bulle. La connaissance <strong>de</strong>s montages nous permet<br />

<strong>de</strong> simuler les problèmes au plus près <strong>de</strong> la réalité physique. En outre, si <strong>de</strong>s hypothèses sont<br />

faites pour simplifier la modélisation, la compréh<strong>en</strong>sion du montage expérim<strong>en</strong>tal pourra ai<strong>de</strong>r<br />

à la localisation <strong>de</strong>s sources d’erreur.<br />

131


Description du dispositif expérim<strong>en</strong>tal<br />

1 Dispositif concernant l’interface à perturbations uni-modales<br />

2D<br />

Les expéri<strong>en</strong>ces sont réalisées dans un premier tube à choc (cf. fig. 1) <strong>de</strong> section carré <strong>de</strong><br />

200 mm × 200 mm et <strong>de</strong> longueur 7250 mm. La chambre <strong>de</strong> haute pression mesure 1650 mm,<br />

la chambre basse pression 5600 mm et la chambre <strong>de</strong> visualisation 600 mm. Cette <strong>de</strong>rnière<br />

comporte <strong>de</strong>ux parois <strong>en</strong> plexiglas. La vitesse <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc est mesurée à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> capteurs<br />

<strong>de</strong> pression disposés tout au long du tube.<br />

Fig. 1 – Tube à choc<br />

La gamme <strong>de</strong> célérité <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc inci<strong>de</strong>nte est comprise <strong>en</strong>tre Mach 1,1 et Mach 3.<br />

Sur le diagramme (x,t) <strong>de</strong> la figure 2 est représ<strong>en</strong>té le schéma d’on<strong>de</strong> prés<strong>en</strong>t dans un tube<br />

à choc après la rupture du diaphragme séparant les chambres haute et basse pression. Sur ce<br />

diagramme espace-temps nous n’avons pas <strong>en</strong>core considéré une interface perturbée. Le domaine<br />

<strong>de</strong> simulation est uniquem<strong>en</strong>t celui <strong>de</strong> chambre <strong>de</strong> visualisation. Comme le tube n’est pas modélisé<br />

dans sa totalité, nous ne pr<strong>en</strong>drons pas <strong>en</strong> compte la couche limite développée <strong>de</strong>rrière le choc<br />

inci<strong>de</strong>nt. Les conditions d’<strong>en</strong>trée <strong>de</strong> la simulation sont donc celles à l’arrière du choc (état ∗r du<br />

diagramme x,t), calculées par les relations <strong>de</strong> Rankine-Hugoniot. De même, nous ne pr<strong>en</strong>ons pas<br />

<strong>en</strong> compte l’arrivée <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> dét<strong>en</strong>tes réfléchies <strong>en</strong> fond <strong>de</strong> tube.<br />

L’interface séparant les gaz d’essais est obt<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> déposant un film <strong>de</strong> nitrocellulose sur<br />

une grille. Cette grille est constitué <strong>de</strong> fils <strong>de</strong> fer <strong>de</strong> 0,8 mm <strong>de</strong> diamètre, disposés tous les<br />

12,5 mm. La forme <strong>de</strong>s perturbations est obt<strong>en</strong>ue par une déformation manuelle <strong>de</strong> cette grille.<br />

132


2. Dispositif concernant l’interaction choc/bulle<br />

HP<br />

BP<br />

t0<br />

t1<br />

t2<br />

temps<br />

Choc réfléchi<br />

t2<br />

Etat (*l)<br />

Etat (*r)<br />

On<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

dét<strong>en</strong>tes<br />

Etat (l)<br />

Interface<br />

On<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc inci<strong>de</strong>nte<br />

Etat (r)<br />

abscisse<br />

t1<br />

t0<br />

Fig. 2 – Schéma d’on<strong>de</strong> dans le tube à choc<br />

La forme finale n’est pas une parfaite sinusoï<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s perturbations <strong>de</strong> faible longueur d’on<strong>de</strong> se<br />

superpos<strong>en</strong>t. On supposera tout <strong>de</strong> même que le mo<strong>de</strong> à gran<strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong> est prépondérant.<br />

Cette hypothèse est vraie pour les temps courts, voire intermédiaires, mais les petites échelles<br />

influ<strong>en</strong>ceront gran<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t le régime turbul<strong>en</strong>t, donc les temps longs. De plus, cette interface<br />

n’est pas réellem<strong>en</strong>t 2D et <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> bord peuv<strong>en</strong>t apparaître. Mais la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> diagnostic<br />

utilisée est celle d’une coupe plane laser, passant au milieu <strong>de</strong> la section du tube à choc. Les<br />

clichés expérim<strong>en</strong>taux représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t donc l’évolution <strong>de</strong> l’instabilité dans ce même plan où l’on<br />

supposera les effets 3D négligeables et non visibles. Une simulation 2D plane n’est donc pas trop<br />

éloignée <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce dans le plan médian. Le dispositif complet <strong>de</strong> diagnostic compr<strong>en</strong>d : un<br />

laser Oxford d’une puissance <strong>de</strong> 20 W pour une fréqu<strong>en</strong>ce d’exposition <strong>de</strong> 50 Hz et une longueur<br />

d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> 530 nm, une camera rapi<strong>de</strong> à tambour (vitesse tang<strong>en</strong>tielle maximale <strong>de</strong> 300 m/s),<br />

<strong>de</strong>s capteurs <strong>de</strong> pression et un oscilloscope.<br />

2 Dispositif concernant l’interaction choc/bulle<br />

Ces expéri<strong>en</strong>ces sont réalisées dans un second tube à choc <strong>de</strong> section carrée <strong>de</strong> 80 mm ×<br />

80 mm et <strong>de</strong> longueur totale est <strong>de</strong> 3750 mm. Il est constitué d’une chambre haute pression <strong>de</strong><br />

750 mm, d’une chambre basse pression <strong>de</strong> 2020 mm et d’une chambre <strong>de</strong> visualisation <strong>de</strong> 980 mm<br />

comportant <strong>de</strong>ux parois <strong>en</strong> plexiglas. Le système <strong>de</strong> diagnostic (fig. 3), <strong>de</strong> type ombroscopie, est<br />

composé d’une lampe flash Nanolite et d’une caméra rapi<strong>de</strong> Strobodrum. La lampe <strong>de</strong> type<br />

Nanolite KL-L assure un flash d’une durée <strong>de</strong> 18 ns avec une énergie <strong>de</strong> 25 mJ toutes les 70 µs.<br />

133


Description du dispositif expérim<strong>en</strong>tal<br />

Fig. 3 – Schéma du système <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> vue pour les expéri<strong>en</strong>ces chocs/bulles<br />

Avec cette métho<strong>de</strong> les photos prises représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t l’intégration <strong>de</strong>s phénomènes sur tout le chemin<br />

optique, donc sur toute la section du tube. Ceci r<strong>en</strong>d l’interprétation <strong>de</strong>s clichés délicate. Comme<br />

pour le cas précè<strong>de</strong>nt, les conditions d’<strong>en</strong>trée sont aussi fixées aux conditions à l’arrière du choc<br />

inci<strong>de</strong>nt, dont la célérité est mesurée avec <strong>de</strong>s capteurs <strong>de</strong> pression. La bulle a, <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne, un<br />

diamètre <strong>de</strong> 40 mm et est séparée du milieu ambiant par une interface <strong>de</strong> savon. Cette étu<strong>de</strong><br />

expérim<strong>en</strong>tale représ<strong>en</strong>te le travail <strong>de</strong> thèse <strong>de</strong> G. Layes et on trouvera dans son mémoire tous<br />

les détails non exposés ici.<br />

134


A<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interaction d’une on<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

choc avec une perturbation positive et<br />

une négative<br />

Dans ce chapitre nous exposons rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t nos résultats sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interaction d’un<br />

choc avec une interface possédant <strong>de</strong>ux perturbations, une positive et une négative. Seul le cas<br />

lourd/léger est abordé. Comme pour l’étu<strong>de</strong> choc/bulle, toutes les simulations sont comparées<br />

avec les expéri<strong>en</strong>ces (G. Jourdan, L. Houas). Sur cette problématique nous trouvons aussi un<br />

bon accord simulations/expéri<strong>en</strong>ces. Nous avons retrouvons les mêmes mécanismes <strong>de</strong> création <strong>de</strong><br />

vorticité pilotant l’instabilité que lors <strong>de</strong> la simulations choc/bulle. Nos communications relatives<br />

à ce chapitre sont : [53] et nous avons participé à [47].<br />

135


Annexe A. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interaction d’une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc avec une perturbation positive et une négative<br />

La géométrie du domaine est prés<strong>en</strong>tée sur le schéma suivant A.1 :<br />

Mur<br />

Mur<br />

Ligne d'extraction du diagramme x,t 2<br />

On<strong>de</strong><br />

inci<strong>de</strong>nte<br />

M= 1.2<br />

200 mm<br />

Ligne d'extraction du diagramme x,t 1<br />

He<br />

293 K, 1 atm<br />

293 K, 1 atm<br />

g=5/3 Mur<br />

=7/5<br />

480 mm<br />

40 mm<br />

Entrée<br />

p= 151 333<br />

Pa<br />

T= 330 K<br />

Fig. A.1 – Géométrie du domaine<br />

Nous avons considéré une condition d’adhér<strong>en</strong>ce du flui<strong>de</strong> sur les parois du tube. De plus, on<br />

voit que l’on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte passe d’un milieu lourd à un milieu léger. Ainsi, le nombre d’Atwood<br />

correspondant étant négatif (= −0,78), nous <strong>de</strong>vons assister à un retournem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s perturbations.<br />

Les figures A.2, A.3 et A.4 montr<strong>en</strong>t l’évolution <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux perturbations soumises au passage<br />

d’une on<strong>de</strong> inci<strong>de</strong>nte à Mach 1,2. Nous avons disposé à droite les résultats issus <strong>de</strong> la simulation<br />

(Schlier<strong>en</strong>) et à gauche les clichés expérim<strong>en</strong>taux (coupe plane laser) toutes les 100 µs.<br />

Comme dans le cas <strong>de</strong> la bulle d’Hélium, on observe un retournem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s perturbations.<br />

Jusqu’à la troisième image <strong>de</strong> la figure A.3 le régime <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> l’instabilité est linéaire.<br />

Sur l’image 4 <strong>de</strong> A.3 on distingue l’interaction du choc réfléchi et <strong>de</strong> l’interface. Cette fois-ci, le<br />

choc passe d’un milieu léger à un milieu lourd, donc sans provoquer <strong>de</strong> retournem<strong>en</strong>t. A partir <strong>de</strong><br />

là, le régime <strong>de</strong> croissance est non-linéaire et l’on constate l’amplification <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> mélanges.<br />

Les mécanismes qui pilot<strong>en</strong>t les distorsions <strong>de</strong> cette interface sont i<strong>de</strong>ntiques à ceux r<strong>en</strong>contrés<br />

dans les cas d’interaction choc/bulle. Il y a d’abord la création d’une nappe baroclinique, celleci<br />

est <strong>en</strong>suite convectée par l’écoulem<strong>en</strong>t (ceci est lié aux réflexions/transmissions <strong>de</strong>s chocs).<br />

Pour <strong>de</strong>s temps plus longs, ce seront la dilatation et la viscosité qui prédomineront. Les <strong>de</strong>ux<br />

figures A.5 et A.6 schématis<strong>en</strong>t ces mécanismes.<br />

On peut aussi comparer la simulation et l’expéri<strong>en</strong>ce sur l’avancem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s perturbations,<br />

ceci à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> diagramme espace-temps (lignes d’extractions schématisées sur la figure A.1. Ces<br />

diagrammes sont prés<strong>en</strong>tés sur la figure suivante :<br />

On peut souligner le bon accord dans le régime linéaire. Pour le régime non-linéaire, les écarts<br />

observés peuv<strong>en</strong>t être la conséqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> modèle <strong>de</strong> turbul<strong>en</strong>ce. Notons tout <strong>de</strong> même<br />

que la difficulté <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> la position expérim<strong>en</strong>tale <strong>de</strong> l’interface peut acc<strong>en</strong>tuer cet écart.<br />

136


Fig. A.2 – Schlier<strong>en</strong> comparé à une coupe plane laser<br />

137


Annexe A. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interaction d’une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc avec une perturbation positive et une négative<br />

Fig. A.3 – Schlier<strong>en</strong> comparé à une coupe plane laser<br />

138


Fig. A.4 – Schlier<strong>en</strong> comparé à une coupe plane laser<br />

139


Annexe A. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interaction d’une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc avec une perturbation positive et une négative<br />

dP<br />

w<br />

w<br />

On<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

dét<strong>en</strong>tes<br />

drho<br />

Convection<br />

<strong>de</strong> la nappe<br />

Nappe <strong>de</strong><br />

vorticité<br />

On<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc<br />

inci<strong>de</strong>nte<br />

dP<br />

drho<br />

Convection<br />

<strong>de</strong> la nappe<br />

Léger<br />

Lourd<br />

On<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc<br />

tranmise<br />

On<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

dét<strong>en</strong>tes<br />

On<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc<br />

inci<strong>de</strong>nte<br />

Fig. A.5 – Mécanisme <strong>de</strong> génération <strong>de</strong> vorticite : perturbation négative<br />

Nappe <strong>de</strong><br />

vorticité<br />

drho<br />

w<br />

Convection<br />

<strong>de</strong> la nappe<br />

Convection<br />

<strong>de</strong> la nappe<br />

dP<br />

On<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc<br />

tranmise<br />

dP<br />

drho<br />

On<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

dét<strong>en</strong>tes<br />

w<br />

Léger<br />

On<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc<br />

inci<strong>de</strong>nte<br />

Lourd<br />

On<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

dét<strong>en</strong>tes<br />

On<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc<br />

tranmise<br />

Fig. A.6 – Mécanisme <strong>de</strong> génération <strong>de</strong> vorticite : perturbation positive<br />

140


Points expérim<strong>en</strong>taux<br />

Points expérim<strong>en</strong>taux<br />

Diagramme 1 Diagramme 2<br />

Fig. A.7 – Diagrammes x,t<br />

141


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Résumé<br />

Cette thèse s’inscrit dans la modélisation <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts hyper-<strong>en</strong>thalpiques, et vise à termes<br />

l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Scramjets. Dans ce cadre, l’interaction flui<strong>de</strong>-flui<strong>de</strong> est déterminante pour modéliser<br />

proprem<strong>en</strong>t le mélange <strong>de</strong>s gaz m<strong>en</strong>ant à la combustion supersonique. De même, la prise <strong>en</strong><br />

compte <strong>de</strong>s déformations <strong>de</strong>s parois est primordiale si l’on veut déterminer les couplages aéroélastiques<br />

et les modifications <strong>de</strong>s configurations <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t. Ainsi, nous avons confronté<br />

notre approche à <strong>de</strong>s expéri<strong>en</strong>ces sur l’interaction choc-bulle, dans le but <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r notre co<strong>de</strong><br />

flui<strong>de</strong> CARBUR pour traiter <strong>de</strong> l’instabilité <strong>de</strong> Richtmyer-Meshkov. Nous avons <strong>en</strong>suite, réalisé<br />

un couplage <strong>de</strong> CARBUR à MARCUS, notre co<strong>de</strong> structure, pour modéliser l’interaction<br />

flui<strong>de</strong>-structure. Ce couplage est validé sur <strong>de</strong>ux cas <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ces : un couplage aéroélastique et<br />

une expéri<strong>en</strong>ce que nous avons concue. Puis une étu<strong>de</strong> d’interaction flui<strong>de</strong> réactif-structure est<br />

proposée au travers <strong>de</strong> l’amorcage <strong>de</strong> la tuyère MASCOTTE (ONERA).<br />

Mots-clés: Modélisation numérique, Richtmyer-Meshkov, interaction flui<strong>de</strong>-structure, combustion<br />

supersonique, Scramjet.<br />

Abstract<br />

This thesis <strong>de</strong>als with the numerical mo<strong>de</strong>lisation of hyper-<strong>en</strong>thalpic fluid flows in or<strong>de</strong>r<br />

to study, in a next step, scramjet reactors. In this context, the fluid-fluid interaction is important<br />

to simulate correctly the combustion of gaz mixing. In a same way, the taking into account of<br />

structure <strong>de</strong>formations is necessary to <strong>de</strong>termine aeroelastic coupling and modifications of fluid<br />

flows configurations. Thus, we have validated our approach by a comparison to experim<strong>en</strong>ts about<br />

shock-bubble interactions in or<strong>de</strong>r to estimate the capacity of our fluid co<strong>de</strong>, carbur, to <strong>de</strong>al with<br />

richtmyer-meshkov instabilities. Th<strong>en</strong>, we have realised the coupling betwe<strong>en</strong> carbur and marcus,<br />

our structure co<strong>de</strong>, to simulate the fluid-structure interaction. This coupling is validated on two<br />

refer<strong>en</strong>ce cases : a flat panel flutter and an experim<strong>en</strong>t which has be<strong>en</strong> <strong>de</strong>signed by us. Finally,<br />

we have simulated the reactive-fluid-structure interaction of the nozzle named mascotte.<br />

Keywords: Numerical simulation, RIchtmyer-Meshkov, fluid-structure interaction, supersonic<br />

combustion, Scramjet.

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