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LA PAIX À PETITS PAS - International Alert

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La Paix à Petits Pas<br />

21<br />

parfois, s’appuie sur des structures communautaires de base pour la mise en œuvre. Le nombre<br />

élevé d’acteurs multiplie d’autant les principes, politiques et méthodes qui interviennent dans la<br />

définition des actions.<br />

En complexifiant la chaîne de prise de décision, cette structure pyramidale réduit la capacité de<br />

décision et d’innovation des acteurs locaux qui deviennent des « sous-traitants ». En conséquence,<br />

les capacités des acteurs locaux à adapter leurs actions aux attentes des communautés qu’elles<br />

entendent servir sont réduites. Les « partenaires » locaux deviennent les maîtres d’œuvre des<br />

politiques des acteurs gouvernementaux ou internationaux ou le relais de messages auxquels ils<br />

n’adhérent pas. « Il est prévisible que STAREC ne nous appellera que lorsque la population va<br />

bouder son programme 26 ».<br />

Enfin, cette organisation pyramidale doit aussi s’analyser dans les rapports complexes qui<br />

unissent (ou désunissent) les organisations de la société civile basées en ville et les organisations<br />

communautaires de base qu’elles mettent en place. Ces relations sont souvent teintées d’une<br />

certaine distance qui caractérise les relations entre le milieu urbain majoritairement instruit et le<br />

milieu rural faiblement instruit. Les tensions qui existent entre les organisations locales d’appui<br />

et les organisations communautaires sont aussi liées au fait que les membres des organisations<br />

d’appui reçoivent un salaire alors qu’ils demandent généralement aux membres des organisations<br />

communautaires de travailler bénévolement.<br />

Zone et niveau d’intervention<br />

Au Nord-Kivu, le territoire de Beni (53 organisations), suivi du territoire du Lubero (44), compte<br />

le plus grand nombre d’intervenants. Le territoire de Masisi vient à la suite avec 25 organisations,<br />

puis Walikale (21), Rutshuru (20) et Nyiragongo (13).<br />

Au Sud-Kivu, ce sont les territoires d’Uvira (33), de Fizi (31) et de Kalehe (29) qui rassemblent<br />

le plus d’acteurs actifs dans le secteur de la paix, la gouvernance et les droits humains. Ces deux<br />

territoires sont suivis de Walungu avec 25 organisations, Kabare (21), Mwenga (17), Idjwi (13)<br />

et Shabunda (6).<br />

Les données relatives aux villes de Goma (37) et de Bukavu (43) doivent être traitées à part. En<br />

tant que chef-lieu de province, ces dernières sont le lieu d’installation et de rayonnement de la<br />

plupart de ces organisations qui, même si elles n’y ont pas d’activités palpables en matière de paix,<br />

y mènent des actions de plaidoyer, de coordination et de représentation.<br />

Ces résultats montrent trois zones de concentration des organisations actives dans le secteur de la<br />

paix, de la gouvernance et des droits humains : une zone à l’extrême sud du Sud-Kivu, une zone<br />

limitrophe entre le Nord et le Sud-Kivu et une zone à l’extrême nord du Nord-Kivu.<br />

Au Nord-Kivu, les territoires de Beni et Lubero reflètent une dynamique associative forte qui<br />

s’articule d’une part autour de l’Église catholique, particulièrement influente dans ces deux<br />

territoires 27 et d’autre part autour du mouvement paysan. Par ailleurs, ces zones sont très densément<br />

peuplées. Enfin, les territoires de Beni et Lubero ont été des territoires d’accueil des déplacés de la<br />

guerre de l’Ituri entre 2002 et 2005 et la région est marquée par la présence de nombreux groupes<br />

armés, notamment les FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda) dans le Sud<br />

Lubero, les ADF/NALU (Alliance of Democratic Forces/National Army for the Liberation of<br />

Uganda) au pied du Mont Ruwenzori mais aussi les Maï-Maï, PARECO et Vurundo.<br />

26 Entretien association locale. Goma. Juin 2010.<br />

27 Romkema (H.). An analysis of the civil society and peace building prospects in the North and South-Kivu. Étude commissionée par Life & Peace<br />

Institute, Uppsala. Novembre 2001. p. 47.

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