Asie du Sud-Est
RDM le magazine de Rivages du monde vous propose de partir à la découverte de l'Asie du Sud-Est et de la Patagonie pour ce premier numéro.
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POLITIQUE<br />
DANS LA VAGUE<br />
INCERTITUDES<br />
ARGENTINES<br />
Par Éric Domergue ¬<br />
L’ élection présidentielle<br />
en Argentine aura lieu<br />
en octobre prochain.<br />
La présidente actuelle<br />
ne peut se représenter<br />
pour un troisième mandat.<br />
La succession est ouverte.<br />
L’Argentine, qui fêtera le bicentenaire<br />
de son indépendance le 9 juillet 2016,<br />
reste aujourd’hui encore en quête<br />
d’une stabilité politique après des décennies<br />
de guerres civiles et cinq coups<br />
d’État militaires entre 1930 et mars<br />
1976. Le retour à la démocratie en 1983,<br />
avec l’élection <strong>du</strong> radical Raul Alfonsin,<br />
semblait bien fragile. Et pourtant…<br />
Pour la première fois de son histoire,<br />
l’Argentine connaît plus de 30 ans de<br />
démocratie ininterrompue malgré<br />
quelques soubresauts – le plus critique<br />
étant la grande crise de la fin 2001, qui<br />
a vu défiler cinq présidents en une semaine<br />
et qui s’est soldée par 39 morts<br />
lors de la répression des révoltes populaires.<br />
Le redressement qui s’ensuivit a<br />
été difficile.<br />
Bien que malmené par des accrochages<br />
avec le monde de la finance, l’apaisement<br />
retrouvé est évident. Depuis 2003,<br />
ce sont les péronistes Nestor Kirchner<br />
(décédé en 2010) et son épouse Cristina<br />
Fernandez, actuelle présidente, qui<br />
gouvernent un pays polarisé à la veille<br />
de la présidentielle qui se tiendra en octobre<br />
prochain. Après huit ans de gestion,<br />
madame Fernandez reste tout de<br />
même la personnalité politique la plus<br />
populaire mais elle ne peut briguer un<br />
nouveau mandat. Qui sera capable de<br />
lui succéder, dans un contexte où l’opposition<br />
de centre droit, l’unique force<br />
en mesure de lui disputer le pouvoir, se<br />
présente divisée ? Le deuxième centenaire<br />
de la République argentine<br />
connaîtra un nouveau président… difficile<br />
aujourd'hui de savoir lequel. RdM<br />
© 1000 Words / Shutterstock.com<br />
Des élections générales, souhaitées libres et transparentes, auront<br />
lieu en novembre 2015 en Birmanie pour la première fois depuis vingtcinq<br />
ans. Elles feront suite aux élections partielles de 2011, qui avaient<br />
enregistré un véritable raz-de-marée électoral pour la National League<br />
for Democracy, le parti d’Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix en 1991.<br />
Cette dernière, icône bien connue des médias en Europe, mais aussi<br />
grâce au film The Lady de Luc Besson (2011), ne pourra toutefois pas être<br />
candidate, toujours empêchée dans cette démarche par la Constitution<br />
birmane qui interdit à un Birman de se présenter s’il est ou a été marié<br />
à un étranger. Or l’époux d’Aung San Suu Kyi, Michael Aris, décédé en<br />
1999, était de nationalité britannique.<br />
Après quatre ans d’une transition multiforme et très complexe, sans<br />
précédent et sans égal dans le monde, l’évènement, dont la préparation<br />
est d’ores et déjà suivie de près par de nombreuses capitales, sera<br />
historique en raison même de sa<br />
symbolique, au-delà finalement<br />
<strong>du</strong> résultat <strong>du</strong> scrutin.<br />
À la veille de cette échéance<br />
capitale, les évolutions suivies et<br />
les réformes, tant démocratiques<br />
qu’économiques, engagées par<br />
ce pays de 51 millions d’habitants<br />
sont-elles suffisantes ? Située<br />
à la rencontre stratégique<br />
de l’Inde et de la Chine, et<br />
plus vaste que la France, la<br />
Birmanie doit encore relever de<br />
nombreux défis. Alors que les<br />
tensions intercommunautaires<br />
secouent notamment le pays en<br />
Arakan et dans l'État Shan à la<br />
frontière chinoise, l’annonce,<br />
fin mars 2015, d’un projet<br />
d’accord de paix historique<br />
entre le Gouvernement et seize<br />
groupes armés représentant des<br />
minorités ethniques, en conflit<br />
depuis des décennies, ouvre la<br />
porte à un dialogue politique de<br />
bon augure. Toutes les tentatives<br />
précédentes de cessez-le-feu à<br />
l’échelle nationale avaient en<br />
effet échoué.<br />
Interviewée le 10 avril dernier,<br />
Aung San Suu Kyi a déclaré que<br />
son parti était prêt à gouverner,<br />
tout en menaçant de boycotter<br />
les élections – « une option<br />
ouverte », selon ses propres termes<br />
Depuis 2011 la junte<br />
au pouvoir en Birmanie<br />
revendique une volonté<br />
de démocratisation.<br />
Les prochaines élections<br />
confirmeront ou non<br />
ces louables intentions.<br />
Par Amaury Lorin ¬<br />
BIRMANIE :<br />
L’ÉLECTION<br />
TEST<br />
– si la Constitution n’était pas modifiée à temps. Avant d’ajouter : « Ces<br />
élections seront un vrai test pour savoir si la Birmanie est réellement engagée<br />
sur la voie de la démocratie ou non. » L’enjeu des élections de 2015 dépasse<br />
largement le seul cadre birman : il est, en effet, d’importance pour la<br />
stabilité de toute l’ASEAN, un marché de 650 millions de personnes<br />
parmi les plus prometteurs de la planète.<br />
RdM<br />
015 N° 1 / 2015