en Wallonie - Union Wallonne des Entreprises
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RUBRIQUE || FISCALITÉQuelles conséqu<strong>en</strong>ces fiscales ?Et<strong>en</strong>dre ses activités à l'étrangerEt<strong>en</strong>dre ses activités à l’étranger n’est pas sans implications fiscales.Au travers d’un cas d’espèce, Dynamisme Wallon illustre pour vous certaines de ces conséqu<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> matière d’impôt<strong>des</strong> sociétés et de TVA.Par Charles CARLIER, Deloitte Conseils FiscauxDynamisme wallon Juin 200740Du point de vue de l’impôt <strong>des</strong>sociétés, m<strong>en</strong>er <strong>des</strong> activités à l’étrangerpeut <strong>en</strong>traîner la reconnaissanced’un «établissem<strong>en</strong>t stable» (1) par lesautorités fiscales du pays dans lequelles activités sont exercées. La reconnaissanced’un établissem<strong>en</strong>t stableaura comme conséqu<strong>en</strong>ce principalel’imposition à l’étranger <strong>des</strong> rev<strong>en</strong>usqui sont réalisés à l’interv<strong>en</strong>tion de cetétablissem<strong>en</strong>t ainsi que diverses obligationsdéclaratoires à l’étranger. Dupoint de vue de la TVA égalem<strong>en</strong>t,diverses obligations découleront del’activité exercée à l’étranger.Pr<strong>en</strong>ons le cas d’une <strong>en</strong>treprise wallonnespécialisée dans la conceptionet la commercialisation de feuxouverts <strong>des</strong>tinés aux particuliers (sansinstallation et montage <strong>des</strong> feuxouverts). L’<strong>en</strong>treprise <strong>en</strong> forte croissancedécide de créer les conditionsd’une exportation de ses produits versla France. Nous examinons les conséqu<strong>en</strong>cesfiscales pot<strong>en</strong>tielles <strong>des</strong> différ<strong>en</strong>tesphases de conquête du marchéétranger.Phase 1 : Etude du marché étrangerL’<strong>en</strong>treprise va tout d’abord <strong>en</strong>voyerde manière ponctuelle un de ses v<strong>en</strong>deurs<strong>en</strong> France, celui-ci regagnantson domicile <strong>en</strong> Belgique le soir dechacun de ses déplacem<strong>en</strong>ts. La missionde cet employé sera de recueillirun maximum d’informations sur lescli<strong>en</strong>ts pot<strong>en</strong>tiels, leurs exig<strong>en</strong>ces,ainsi que de rec<strong>en</strong>ser les concurr<strong>en</strong>tsfrançais que pourrait avoir l’<strong>en</strong>treprisesur ce marché. Dans cette premièrephase, les autorités fiscales françaises,conformém<strong>en</strong>t à la conv<strong>en</strong>tionconclue <strong>en</strong>tre la Belgique et la France,ne seront pas <strong>en</strong> mesure de reconnaîtreun établissem<strong>en</strong>t stable sur leterritoire français. Aucun rev<strong>en</strong>u nesera donc taxable <strong>en</strong> France. Demême, <strong>en</strong> matière de TVA, cette situationn’aura aucun impact pour l’<strong>en</strong>treprise.Phase 2 : Promotion <strong>des</strong> produits àl’étrangerSur base de l’étude de marché réalisée,il est décidé d’<strong>en</strong>voyer ponctuellem<strong>en</strong>tcertains employés <strong>en</strong> France<strong>en</strong> vue de promouvoir les produits etde pr<strong>en</strong>dre contact avec les premierscli<strong>en</strong>ts pot<strong>en</strong>tiels au travers de la participationà diverses expositions etfoires durant lesquelles aucune command<strong>en</strong>’est <strong>en</strong>registrée ou négociée.Les cli<strong>en</strong>ts français pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>tcontact <strong>en</strong> Belgique avec l’<strong>en</strong>treprisebelge, les comman<strong>des</strong> <strong>en</strong>registrées<strong>en</strong> Belgique sont transportéessur place par l’<strong>en</strong>treprise belge avec<strong>des</strong> véhicules lui appart<strong>en</strong>ant. A cestade, un établissem<strong>en</strong>t stable <strong>en</strong>France ne saurait être reconnu et lesrev<strong>en</strong>us év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t tirés <strong>des</strong>comman<strong>des</strong> <strong>en</strong>registrées ne saurai<strong>en</strong>têtre taxées <strong>en</strong> France dans la mesureou de simples activités auxiliaires oupréparatoires à la v<strong>en</strong>te sont exercées<strong>en</strong> France. En matière de TVA, la situationse complique. En vue de l’organisation<strong>des</strong> foires, <strong>des</strong> marchandisessont <strong>en</strong>voyées de Belgique vers laFrance. A l’issue de la foire, les produitsrevi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Belgique. Ce typed’opération est qualifié pour lesbesoins de la TVA de«non–transfert» (2) . L’administrationbelge de la TVA impose, dans ceshypothèses, de consigner les <strong>en</strong>vois<strong>des</strong> marchandises et leur retour dansun registre spécifique, appelé«registre <strong>des</strong> non-transferts» . Cettesituation n’a pas d’autre influ<strong>en</strong>ce surles obligations déclaratives <strong>en</strong> matièrede TVA de la société <strong>en</strong> Belgique.Phase 3 : Développem<strong>en</strong>t <strong>des</strong>activités à l’étrangerSuite à ses actions de promotion et depublicité, la cli<strong>en</strong>tèle française pr<strong>en</strong>dune ampleur telle que l’<strong>en</strong>treprisebelge expatrie un de ses employés <strong>en</strong>France qui y dispose d’un appartem<strong>en</strong>tloué par l’<strong>en</strong>treprise ainsi que de lacapacité d’<strong>en</strong>gager l’<strong>en</strong>treprise et doncd’<strong>en</strong>registrer et négocier <strong>des</strong> comman<strong>des</strong>.A ce stade, les autoritésfiscales françaises pourront faire valoirl’exist<strong>en</strong>ce d’un établissem<strong>en</strong>t stable<strong>en</strong> France tant au niveau matériel(exist<strong>en</strong>ce d’une base fixe) que personnel(prés<strong>en</strong>ce d’un employé disposanthabituellem<strong>en</strong>t du pouvoir deconclure <strong>des</strong> contrats au nom de l’<strong>en</strong>treprise).Il sera dés lors notamm<strong>en</strong>trequis de t<strong>en</strong>ir une comptabilité spécifique<strong>des</strong> activités françaises et dedéclarer <strong>en</strong> France les rev<strong>en</strong>us netsrecueillis à l’interv<strong>en</strong>tion de l’employésur place qui y seront imposés. Cesrev<strong>en</strong>us déclarés et taxés <strong>en</strong> Franceseront corrélativem<strong>en</strong>t exonérés àl’impôt <strong>des</strong> sociétés <strong>en</strong> Belgique.Cette situation, outre le coût <strong>des</strong> formalitésqu’elle <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre, peut cep<strong>en</strong>dantêtre fiscalem<strong>en</strong>t défavorable sipar exemple l’<strong>en</strong>treprise belge disposaitde pertes fiscales utilisables (3) .En matière de TVA, l’employé belgesera considéré dans cette situationcomme constituant un établissem<strong>en</strong>tdepuis lequel certaines prestationssont r<strong>en</strong>dues pour les besoins de laTVA. Par conséqu<strong>en</strong>t, les opérationsréalisées avec les cli<strong>en</strong>ts de l’<strong>en</strong>treprisebelge <strong>en</strong> application <strong>des</strong> contratsconclus par l’employé <strong>en</strong> Franceseront rattachés (de manière générale)à cet établissem<strong>en</strong>t stable.L’<strong>en</strong>treprise belge devra s’id<strong>en</strong>tifierpour les besoins de la TVA <strong>en</strong> France,y déposer <strong>des</strong> déclarations périodiquesà la TVA et appliquer de la TVAfrançaise sur ces mêmes opérations. ||(1) Selon les conv<strong>en</strong>tions prév<strong>en</strong>tives de double imposition conclues <strong>en</strong>tre laBelgique et la plupart <strong>des</strong> pays étrangers, un «établissem<strong>en</strong>t stable» désigne uneinstallation fixe d’affaires à l’étranger où l’<strong>en</strong>treprise exerce tout ou partie de sonactivité. Les conv<strong>en</strong>tions conclues par la Belgique sont accessibles via l’adresseinternet suivante : www.fisconet.fgov.be(2) Voyez les articles 23 et 24 de l'arrêté royal no1 du 29 décembre 1992,www.fisconet.fgov.be(3) Il convi<strong>en</strong>t de noter que l’<strong>en</strong>treprise pourra, sous certaines conditions, éviter lareconnaissance d’un établissem<strong>en</strong>t stable si elle fait par exemple appel à un commissionnaireindép<strong>en</strong>dant agissant <strong>en</strong> son nom propre pour le compte de l’<strong>en</strong>treprisepour exercer <strong>en</strong> France l’activité exercée par son employé.