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Journal de Saclay n°31 - CEA Saclay

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40 ans d’astrophysique spatiale au <strong>CEA</strong>ANALYSER LA MATIÈRE COSMIQUEAnalyser la matière venue du cosmos, c’est la première tâche à laquelle se sont attelés lesastrophysiciens du SAp.1A la différence <strong>de</strong>s rayons X et gamma, les « rayonscosmiques » sont constitués <strong>de</strong> particules <strong>de</strong> matière etnon pas <strong>de</strong> grains <strong>de</strong> « lumière ». Ces particules, essentiellement<strong>de</strong>s protons, sont accélérées à <strong>de</strong>s énergiesdéfiant l’imagination. L’Univers contient <strong>de</strong> gigantesquesaccélérateurs <strong>de</strong> particules, près <strong>de</strong> cent mille fois pluspuissants que ne le sera l’accélérateur le plus performant<strong>de</strong> la planète, actuellement en construction au CERN 1 .Cette matière, composée également d’électrons et d’autreséléments en quantités infimes, est la seule qui nousparvienne d’au-<strong>de</strong>là du système solaire. Pour comprendreoù et comment cesparticules se forment, ilfaut mesurer leur énergieet leur composition.Ces mesures sont délicatescar les particulescosmiques sont rares.Par ailleurs, les appareilsdoivent être adaptés àun usage spatial. Parexemple, les détecteursTcherenkov 2 <strong>de</strong> HEAO Csont astucieusementallégés en remplaçant<strong>de</strong>s gaz sous hautepression par <strong>de</strong>s blocsd’aérogel <strong>de</strong> silice, aussi peu <strong>de</strong>nses que le brouillard.2l’explosion, se propagent dans le milieu interstellaire.Alors qu’on sait <strong>de</strong>puis longtemps que les éléments lourdssont issus du « chaudron » <strong>de</strong>s étoiles, l’origine <strong>de</strong>séléments légers est longtemps restée une énigme, qui a étéfinalement résolue par Hubert Reeves dans les années 1970.Il a mis en évi<strong>de</strong>nce le mécanisme <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> certainséléments chimiques : les collisions entre les particulescosmiques et les atomes <strong>de</strong>s milieux traversés engendrent<strong>de</strong>s éléments légers comme le lithium, le béryllium et le bore.1 CERN : Organisation européenne pour la recherche nucléaire, près <strong>de</strong>Genève.2 Détecteur Tcherenkov : en traversant le liqui<strong>de</strong> ou le gaz à une vitessesupérieure à celle <strong>de</strong> la lumière dans ce milieu, les particules cosmiquesinduisent une émission <strong>de</strong> lumière bleutée par les atomes du milieu.C’est cette lumière qui est détectée.3 Supernova : étoile massive qui explose au terme <strong>de</strong> sa «vie » d’étoileen <strong>de</strong>venant momentanément très lumineuse.Quelle composition ?On s’attendait à retrouver dans les rayons cosmiques lacomposition <strong>de</strong>s supernovae 3 , soupçonnées d’être lessources <strong>de</strong> ces particules. Or la mesure a révélé unecomposition plus proche <strong>de</strong> celle du milieu interstellaire que<strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s supernovae. Pourquoi ? Celles-ci apportentbien l’énergie nécessaire pour accélérer les particules,mais par l’intermédiaire <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> choc, qui, suite à12À bord du satellite HEAO C lancé en 1979, une expérience <strong>de</strong>350 kg seulement mesure la composition <strong>de</strong>s particulescosmiques qui sillonnent la Galaxie, un résultat inégaléjusqu’à aujourd’hui.Ulysse est la première son<strong>de</strong> à quitter le plan <strong>de</strong>s planètespour aller explorer les pôles du Soleil. A son bord, un instrumentmesure pour la première fois les paramètres du ventsolaire et <strong>de</strong>s particules cosmiques.4Expériences « tout terrain »« Le ballon était lancé en fin <strong>de</strong> nuit. Il fallait attendre le moment le plus favorable où les vents d’altitu<strong>de</strong> se renversent. Le matériel<strong>de</strong>vait être récupéré pour que les plaques photo puissent être analysées. Il est arrivé que cette quête se transforme en véritableexpédition dans les Alpes, à dos <strong>de</strong> mulets, dans la neige. Une fois, le matériel est tombé sur le toit d’une porcherie. Il n’y a jamaiseu <strong>de</strong> blessé, pas même un cochon… »Lydie Koch-Miramond, astrophysicienne au SAp

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