Revue Technica, année 1943, numéro 38 - Histoire de l'École ...

Ecole Centrale de LyonBibliothèque Michel SerresAssociation des Centraliens de Lyonguillotines qui en font de minces lanières. A notre époque, la pénurie de matièrepremière a conduit nos manufactures à ajouter à ce vrai tabac du faux tabac,uniquement constitué par hachage des tiges des plantes dans la proportion de20 à 25 %. Ainsi n'y a-t-il pas à proprement parler de corps étranger dans notrepétun national mais les parties ligneuses des plantes autrefois rejetées sont àprésent. utilisées avec les feuilles elles-mêmes. -La salle du hachage étant au-dessus de la torréfaction, le tabac frais descendde lui-même dans les séchoirs, vastes grilloirs à café constitués d'un cylindrerotatif à. mouvement réglable, à l'intérieur duquel une vis hélicoïdale fait peuà peu progresser l'herbe de l'arrière vers l'avant où elle sort séchéeet légèrementgrillée. Pneumatiquement, elle part vers les masses, immenses cases debois contenant chacune 8.0OO kgs de tabac environ, c'est-à-dire la fabricationquotidienne de la manufacture lyonnaise. Le tabac y séjourne trois à quatresemaines avant d'être de parfum franc susceptible d'utilisation. Des thermomètresplongeant dans la masse permettent d'en surveiller la température qui-nedoit • dépasser 45°, car il ne doit, pas y avoir de fermentation. Si la masses'échauffe trop, on y pratique sans tarder des: tranchées d'aération. ' 'Et notre herbe n'a plus qu'à être entubée ou empaquetée pour être livrée àla passion des hommes. Les cigarettes sont fabriquées par des machines .automatiques,et les paquets de gauloises ou autres sont eux aussi mécaniquementconfectionnés. A Chicago, me disait-on dans mon enfance, on place un cochondans l'entrée d'une machine et les saucissons sortent à l'autre extrémité. Ici letabac est de même entonné d'un côté et les cigarettes jaillissent à l'autre bout ;je dis jaillissent car il s'agit vraiment d'un jet continu débitant 20 cigarettes àla seconde, tronçonnées par un couteau rotatif sur un boudin indéfini obtenupar enrobage d'un cylindre de tabac dans une bande de papier préalablementmarquée du nom de la futvire cigarette. Les petites tiges toutes blanches commedes novices sont empilées dans des cadres qui alimentent les machines à empaqueter: d'un côté le cadre, d'un autre la bande de papier qui, par découpage,constituera le paquet, d'une troisième celle qui, en tranches successives, formerales ' fermetures au timbre de l'Etat et les paquets terminés tombent devant uneouvrière à la cadence d'environ 50 à la minute. Il n'y a plus qu'à les réunir pargroupes de 50 pour la livraison aux débitants.Quant aux paquets de scaferlati, Us sont constitués par des machines analoguesalimentées par des petites balances à fléau où des ouvrières déposent unepoignée de tabac que l'accoutumance leur fait doser avec assez de précision.Après leur confection, ces paquets sont vérifiés par une balance automatique quitrie d'une part les échantillons dé poids normal, à une faible tolérance près*,37http://histoire.ec-lyon.frhttp://bibli.ec-lyon.frhttp://www.centraliens-lyon.net