Revue Technica, année 1943, numéro 38 - Histoire de l'Ãcole ...
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Ecole Centrale <strong>de</strong> LyonBibliothèque Michel SerresAssociation <strong>de</strong>s Centraliens <strong>de</strong> Lyon03PIERRE ROUX-BERGER (1910)Notre camara<strong>de</strong> Pierre ROUX-BERGER est mort le13 octobre 1942, à la suite d'une douloureuse maladiequi nécessita <strong>de</strong>ux fois l'intervention du chirurgien.Tous les camara<strong>de</strong>s se rappelleront avec émotion cegrand garçon sympathique dont le cheveu indisciplinésurmontait un visage lumineux. Il vint se joindre ànous au début <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> année, en même tempsPhoto Techniea. P. W. 12.157 que son grand ami THOMERET, dont il partageait lesgoûts. Tous les anciens <strong>de</strong> la promo se souviennent <strong>de</strong> leur installation estivaleau restaurant Bocuse, sur les bords <strong>de</strong> la Saône.Ce qui caractérise ROUX-BERGER dans notre souvenir fut sa personnalitébien accusée. Il avait un goût marqué pour les locomotives et tout ce qui serattachait aux chemins <strong>de</strong> fer. Il fut aussi un géographe distingué, et tout jeune,on <strong>de</strong>vinait en lui le futur globe-trotter. Son tempérament éclectique recherchaittoujours les connaissances ou les horizons nouveaux. C'est ainsi qu'unbeau soir, au Grand-Théâtre <strong>de</strong> Lyon, il découvrit la musique et le charme<strong>de</strong>s ballets ! Peu après, on pouvait le voir à la sortie <strong>de</strong>s cours, filant discrètementprendre sa leçon <strong>de</strong> piano. Ensuite ce fut la danse. Mais, au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>tout, son goût <strong>de</strong>s voyages <strong>de</strong>vait influencer sa vie. Il fit la Gran<strong>de</strong> Guerre dansl'aviation et l'armistice le trouva lieutenant attaché au groupe Koltchack, enSibérie. Son retour en France fut un record <strong>de</strong> lenteur. H mit plus <strong>de</strong> trois anspour rentrer, choisissant toujours l'itinéraire le plus long et s'arrêtant sousn'importe quel prétexte dans chaque ville intéressante : Mouk<strong>de</strong>n, Wladivostock,Schanghaï, Benarès, Honoîulu, San-Francisco et New-York eurent sesvisites. H fut ensuite ingénieur chez Berliet où il s'occupa <strong>de</strong> la mise au point<strong>de</strong>s premiers loco-tracteurs à essence. Chez Zénith il fit un long stage auxlaboratoires d'essais <strong>de</strong>s carburateurs d'aviation. C'est dans cette pério<strong>de</strong> qu'ilfit la connaissance d'une charmante jeune fille qui, peu après, <strong>de</strong>vint sa femme.Mais la vie normale ne suffisait pas à son besoin <strong>de</strong> mouvement ; il fit <strong>de</strong> lapolitique et fut longtemps conseiller général <strong>de</strong> l'Allier, son département. L'œuvreà laquelle il consacra le plus <strong>de</strong> son temps et <strong>de</strong> son enthousiasme fut le« Transsaharien ». Pour répandre cette idée dans le peuple français, il fit, en1932, et à ses frais, plus <strong>de</strong> 300 conférences dans les principales communes <strong>de</strong>France et <strong>de</strong>s colonies. Ses conceptions et ses projets étaient si judicieux, qu'ileut, avant <strong>de</strong> mourir, la joie d'en voir commencer la réalisation par un- Gouvernementqui, enfin, pensait français.Pierre ROUX-BERGER fut une gran<strong>de</strong> figure et une gran<strong>de</strong> âme d'ingénieur.H fut un fidèle <strong>de</strong> notre Association, et <strong>de</strong>ux jours avant sa première opération,c'est-à-dire un mois avant sa mort, il <strong>de</strong>mandait <strong>de</strong>s nouvelles <strong>de</strong> notreécole et <strong>de</strong>s anciens <strong>de</strong> sa promotion dont il conservait chèrement le souvenir.H <strong>de</strong>mandait également le nom <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers ouvrages techniques parus. Notrecamara<strong>de</strong> était le frère du célèbre professeur ROUX-BERGER, <strong>de</strong> Paris, spécialistedu cancer. Par un hasard curieux, ce fut précisément la maladie quiemporta notre ami, le 13 octobre 1942, à 2 heures du matin, dans sa belle propriété<strong>de</strong> Lusigny, à quelques kilomètres <strong>de</strong> Moulins.Un <strong>de</strong>uil <strong>de</strong> plus, pour notre belle promotion déjà si éprouvée !G. VACHON (1910).http://histoire.ec-lyon.frhttp://bibli.ec-lyon.frhttp://www.centraliens-lyon.net