Des expériences nord-américaines et brésiliennes émergent un constat : la réduction du travaildu sol est souvent associée à une augmentation <strong>de</strong> la couverture du sol par <strong>de</strong> la biomasse végétalequi assure une protection, en particulier contre les phénomènes érosifs. Toutefois, la mise en œuvre<strong>de</strong> ce principe est extrêmement variable à travers le mon<strong>de</strong> en fonction <strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong> travail et <strong>de</strong>couverture du sol (Kassa, 2007). Dans le cas <strong>de</strong>s hauts plateaux algériens, l’adoption <strong>de</strong> l’agriculture<strong>de</strong> conservation semble découler <strong>de</strong> la nécessité <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong>r la rentabilité <strong>de</strong>s exploitations dansun contexte économique où le coût <strong>de</strong>s intrants est en hausse et où les prix <strong>de</strong>s produits récoltés ainsique les subventions <strong>de</strong> compensation diminuent ou stagnent (Mehnane et Boukhlif, 2011).L’adoption <strong>de</strong> l’agriculture <strong>de</strong> conservation induit une réduction <strong>de</strong>s charges due à la réductionou la suppression complète du labour. Les charges que l'on parvient ainsi à réduire sont cellesrelatives au combustible, à la machinerie et à la main d’œuvre (Bouguendouz et al., 2011). De plusles agriculteurs ont observé que, si cette technologie est bien maitrisée, les ren<strong>de</strong>ments restaient aumême niveau que ceux obtenus en agriculture conventionnelle (Mehnane et Boukhlif, 2011).Un système <strong>de</strong> culture est l’ensemble <strong>de</strong>s modalités techniques mises en œuvre sur <strong>de</strong>sparcelles traitées <strong>de</strong> manière i<strong>de</strong>ntique (Meynard et al., 2001). Ce concept comprend la succession<strong>de</strong>s cultures et les itinéraires techniques qui leurs sont appliqués. Dans l’objectif <strong>de</strong> la durabilité <strong>de</strong>ssystèmes <strong>de</strong> cultures, il doit jouer un rôle important aussi bien pour l’implantation <strong>de</strong>s cultures, dufait qu’il favorise la germination, la levée et le développement racinaire, que pour la conservation <strong>de</strong>l’eau et du sol à travers ses effets sur l’amélioration <strong>de</strong> l’infiltration et les transferts <strong>de</strong> l’eau dans lesol et sur la réduction <strong>de</strong> l’évaporation <strong>de</strong> l’eau, le ruissellement et l’érosion. Le type <strong>de</strong> travail quirépond à ces objectifs est le travail <strong>de</strong> conservation du sol. On distingue <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> travauxconservation du sol: le travail minimum, et le non labour ou le semis direct.Le travail minimum est assimilé aux techniques culturales simplifiées qui sont une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>travail superficiel du sol limitant les interventions sur la parcelle. Le travail minimum a étéinitialement développé en Amérique du Sud où les métho<strong>de</strong>s classiques, importées <strong>de</strong> l’Europe,n'étaient pas adaptées aux conditions pédoclimatiques spécifiques à ce milieu (Heddadj et al., 2005).Le travail minimum ne comporte pas <strong>de</strong> labour inversant, il détruit moins les résidus végétaux, laissésen surface pour couvrir le sol et permet <strong>de</strong> limiter l’infestation <strong>de</strong>s adventices. Le travail minimumnécessite moins <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> travail, donnant à l'agriculteur plus <strong>de</strong> sécurité pour réaliser ses tâchesdans les conditions optimales (Howard et al., 2006).
Le semis direct consiste à semer directement dans un sol non labouré. Seul un petit sillon estouvert par les organes semeurs du semoir (Michelle, 2009). Boame (2005) rapporte que le semisdirect est une pratique verte et économique qui fait <strong>de</strong>s percées. L’adoption du système semis directse fait pour <strong>de</strong>s raisons économiques, agronomiques et <strong>de</strong> contraintes climatiques (Lopez et al.,1996). En zones semi-ari<strong>de</strong>s, avec <strong>de</strong>s pluviométries très faibles et souvent mal réparties, le semisdirect permet d’effectuer <strong>de</strong>s semis en sec et <strong>de</strong> profiter ainsi <strong>de</strong>s premières pluies. L’adoption dusemis direct permet <strong>de</strong> séquestrer plus <strong>de</strong> carbone, ne perturbe pas les résidus laissés en surface dusol, réduit le ruissellement et contrôle efficacement l’érosion (Carof, 2006). Le semis direct participeaussi à l’amélioration <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> la qualité du sol, à savoir la capacité à fonctionner dansun écosystème particulier pour produire plus <strong>de</strong> biomasse, maintenir la qualité <strong>de</strong> l’air et <strong>de</strong> l’eau etassurer la santé <strong>de</strong>s plantes et <strong>de</strong>s animaux (Carof, 2006).Le semis direct favorise le développement <strong>de</strong>s graminées annuelles et <strong>de</strong>s adventices vivaces(Murphy et al., 2006). Une <strong>de</strong>s raisons, qui explique les changements <strong>de</strong> la composante biologiquedans un système <strong>de</strong> culture sans travail du sol, est la présence <strong>de</strong> ressources nutritionnelles différentespar rapport à un système <strong>de</strong> culture avec travail du sol. Comparé à un sol labouré, les teneurs en azoteet carbone organiques augmentent en semis direct, dans les cinq à dix premiers centimètres <strong>de</strong> sol(Pekrun et al., 2003). Rasmussen (1999) mentionne que cette stratification <strong>de</strong>s matières organiquesrésulte principalement du maintien d’une quantité élevée <strong>de</strong> résidus en surface d’un sol non travaillé.Bales<strong>de</strong>n tet al.,(2000) mettent en évi<strong>de</strong>nce une importante réduction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> minéralisationdu carbone organique en semis direct par rapport à un sol travaillé.6. L’agriculture <strong>de</strong> conservation et le comportement <strong>de</strong> la céréaleDes résultats contradictoires sont rapportés, en ce qui concerne le comportement <strong>de</strong> la céréaleen systèmes conventionnel et <strong>de</strong> conservation dans les régions ari<strong>de</strong>s et semi-ari<strong>de</strong>s. Schillinger(2001) ne trouve pas <strong>de</strong> différences, du point <strong>de</strong> vu comportement <strong>de</strong> la céréale, entre les pratiquesconventionnelles et conservatrices. Par contre les résultats d’autres recherches indiquent <strong>de</strong>sdifférences à l’avantage <strong>de</strong>s pratiques <strong>de</strong> conservation pour le stockage et l’efficience d’utilisation <strong>de</strong>l’eau, le ren<strong>de</strong>ment grain et le coût économique (Lopez et al., 1996 ; Bonfil et al., 1999). Dansd’autres situations, telle que celle rapportée par Lopez et Arrue (1997), le comportement <strong>de</strong> la céréaleest fortement affecté dans le système <strong>de</strong>s pratiques <strong>de</strong> conservation, où le ren<strong>de</strong>ment baisse <strong>de</strong> 50%,comparative à la technique <strong>de</strong> mise en place classique. Cette réduction du ren<strong>de</strong>ment est expliquéepar la compaction <strong>de</strong> l’horizon <strong>de</strong> surface sous la pratique du non labour, ce qui réduit <strong>de</strong> laprogression <strong>de</strong>s racines pour exploiter les couches profon<strong>de</strong>s du sol (Lopez et al., 1996).
- Page 4: LISTE DES FIGURESN° Intitulé Page
- Page 7 and 8: INTRODUCTIONProduire plus de céré
- Page 9 and 10: CHAPITRE I.REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
- Page 11 and 12: Figure1. Origines génétiques des
- Page 13 and 14: Le grain du blé dur sert à la pro
- Page 15 and 16: Figure 2. Cycle de développement d
- Page 17 and 18: Les effets des stress abiotiques et
- Page 19: minéraux et des variables environn
- Page 23 and 24: culture pure, désherbée (Carof, 2
- Page 25 and 26: CHAPITRE ΠMATERIEL ET METHODES
- Page 27 and 28: Figure 4. Semoir du semis directLes
- Page 29 and 30: La perméabilité ou vitesse d’in
- Page 31 and 32: L’humidité du sol est déduite s
- Page 33 and 34: Pour tester la signification des di
- Page 35 and 36: CHAPITRE ШRESULTATSETDISCUSSION
- Page 37 and 38: La variation de la température moy
- Page 39 and 40: En effet la moyenne du nombre d’
- Page 41 and 42: Poids 1000 grains ( g)Nombre épis/
- Page 43 and 44: traitement présente un poids de 10
- Page 45 and 46: Nombre de grains par épiNGM²Campa
- Page 47 and 48: Réduction en % de la valeur du TC8
- Page 49 and 50: Taux de N% et C%Taux de la matière
- Page 51 and 52: Guérif (1994) dit que l’absence
- Page 53 and 54: En effet le semis direct présente
- Page 55 and 56: Component 22,5TM21,5NEEBIO 1BIO0,5N
- Page 57 and 58: labour conventionnel au cours de la
- Page 59 and 60: Références bibliographiquesAbbas
- Page 61 and 62: Bouzerzour H., S. Mahnane, M. Makhl
- Page 63 and 64: de l’eau du blé dur (Triticumdur
- Page 65 and 66: Lahmar R., A. Ruellan. 2007. Dégra
- Page 67 and 68: MunkholmLJ., P. Schjonning, KJ. Ras
- Page 69 and 70: Teasdale, J.R., C.B. Coffmann and R