12.07.2015 Views

DOSSIER Au

DOSSIER Au

DOSSIER Au

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>DOSSIER</strong>Photo : Denis GaronNORMAND PARISnotable. Les garçons, en général, sesentent à l’aise dans l’action concrète.Selon lui, les compétences transversalessonnent le glas des cours magistrauxqui engendrent deschercheurs de bonnes réponses.« Nous sommes tous un produit dece moule, et nous avons, d’instinct,tendance à le perpétuer. Cette formed’enseignement encore dominanteva de pair avec un individualismequi s’enracine dans la convictionque le travail d’équipe est lourd,souvent pénible, toujours grandconsommateur de temps. Il nousdonne l’impression de faire du surplace.À première vue, c’est tellementplus simple, plus efficace defaire carrière en solo. »Il est d’avis que les enseignantsdoivent se familiariser sans tarderavec un nouveau vocabulaire en vued’accélérer les débats indispensables.« Nous pourrons ensuitenous poser les vraies questions ettenter d’y répondre collectivement,ouvrir nos portes de classe et travaillerensemble. »Il est carrément partisan de confierà l’assemblée générale des enseignantsle soin de déterminer lesorientations collectives, de désignerles candidats aux fonctions de chefsd’équipe, de chefs de groupe etd’enseignants-ressources. Les collègueslibérés auront des comptes àrendre aux autres.Il se fait modeste en traitant de laquestion délicate de l’évaluationdes compétences transversales. Àl’heure actuelle, il expérimente laformule du portfolio comme solutionde rechange à une formed’évaluation désuète, qu’il se permetd’ailleurs de court-circuiter. Ilconvient qu’il s’agit là d’une véritablerévolution dans la façon deprocéder et que le dispositif n’estpas encore rodé. Il sera indispensabled’évaluer jusqu’à quel pointles élèves ont acquis les compétencestransversales en cultivantd’abord le réflexe de rétroactionchez les apprenants eux-mêmes. Ils’applique à doter les travaux derecherche de clefs de correctionqui faciliteront l’autoévaluation.Pour l’instant, il avoue marcher surdes oeufs... Le portfolio électronique,utilisé dans un contexte devraie vie, lui semble une pisteprometteuse.• Stéphane Masson ou ledroit à l’erreurStéphane enseigne les sciences endeuxième, en quatrième et encinquième secondaire, à l’écoleLe Sommet, à Charlesbourg. Professeurdynamique et innovateur, ilavoue profiter d’un contexte favorablegrâce à la présence d’unedirection avant-gardiste. « Parrapport à la réforme, notre directeurdispose au moins d’une annéed’avance sur le chapitre de l’information,de l’appropriation et de lavolonté de la mettre en œuvre. »Stéphane affirme sa foi dans l’exercicede la collégialité chez lesenseignants, dans l’efficacité deséchanges d’idées entre pairs, dansl’action concrète accomplie sur leterrain même. « Pourquoi ne pasnous accorder le droit à l’erreur,accepter de courir des risques enexpérimentant de nouvelles pistes ?La peur de manquer notre coup, denous planter, paralyse souvent notreeffort pour avancer. »Selon lui, le cadre des compétencestransversales est un bon canevaspour structurer les activités d’enseignementet d’apprentissage. Lesprogrammes actuels ne sont guèreconçus pour le travail en projet.« J’ai l’avantage de travailler avecdes groupes enrichis, aussi ai-je puexpérimenter audacieusement denouvelles avenues. En effet, lerythme d’apprentissage de cesélèves dégage une marge demanoeuvre pour les essais en nouslibérant des contraintes de temps. »À titre de professeur de sciences, ilreconnaît que la réforme du curriculumforce les enseignants àremettre en question leur pratiqueet que ce défi se révèle essoufflantPhoto : Denis GaronSTÉPHANE MASSONpour ceux et celles qui tentent de lerelever trop rapidement. « Pour mapart, j’ai exploré plusieurs pistes,tenté des essais et des expériencesde toutes sortes. J’ai reçu destémoignages d’élèves qui m’ontréconforté. Même ceux qui éprouventdes difficultés d’apprentissageme disent parfois qu’ils apprécientmes nouvelles méthodes, qu’ellesretiennent leur intérêt. » Il a misl’accent sur les compétences encommunication et sur l’exploitationsystématique des TIC.Toute la démarche d’évaluationdoit, selon lui, s’inscrire directementdans la perspective du progrèsde l’élève. « Il appartient àl’élève de s’autocritiquer et des’autoévaluer à partir d’objectifsqu’il s’est consciemment fixés aupréalable. Les jugements que formulentd’autres élèves, à la faveurdes travaux d’équipe, contribuentà l’éclairer utilement sur l’état deson développement sous diversaspects. »Il juge indispensable que les compétencestransversales figurent dansle projet éducatif de l’école et qu’unréférentiel pédagogique assure unminimum de cohérence dansles pratiques sur divers plans, parexemple sur le plan méthodologique.• Pierre Pouliot ou la fin del’homogénéitéPierre enseigne actuellement lagéographie en troisième secondaireà la polyvalente La Baie, dans la villedu même nom. Il a d’abord consacrécinq années à l’enseignementde l’histoire en deuxième secondaire.Dans son approche pédagogique,il s’efforce de varier lesstratégies. Il a eu l’occasion de collaborerà des travaux d’envergurenationale, ce qui lui donne une perspectivelarge sur les questions liéesà la réforme du curriculum et uneinformation privilégiée relativementaux enjeux. C’est sans doutepourquoi il s’est exprimé avecsobriété tout au long de la discussion.Dans son milieu, il est peu questionde la réforme pour le moment.Toutefois, depuis quelques années,l’équipe-école a fait un effortnotable en vue d’intégrer des TICen classe et d’améliorer les méthodesde travail. Ce qui préparedirectement la voie aux compétencestransversales qui « nousrecentrent sur l’objectif de formerun citoyen conscient et ouvert,capable d’aller chercher l’informationet de la décoder. Mais, pour yarriver, les enseignants devront sedéprogrammer et devenir euxmêmescompétents en compétences,leaders dans leur classe etcoopérateurs. »Son intervention la plus vigoureuseest dirigée contre la tendance àl’homogénéité dans la formationdes groupes d’élèves et du dangerqui en résulte de « former des trèscompétents, des compétents et desdemi-compétents, sans parler deslaissés-pour-compte ». Pierre soutientqu’il faut remettre en questionla récupération par les écolespubliques d’une dynamique propreau système privé. Dans sa région,les écoles internationales et lesécoles privées drainent déjà lesmeilleurs élèves. « En regroupantentre eux les élèves forts et en laissantà leur sort les moins doués,PIERRE POULIOTVIE 20 Vie pédagogique 116, septembre-octobre2000Photo : Denis Garon

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!