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DOSSIER Au

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<strong>DOSSIER</strong>compétence transversale et unecompétence disciplinaire, il fautsouvent se référer à une situationd’apprentissage. Si l’on se demande,par exemple, s’il existe une parentéentre la compétence disciplinaire àlire des textes variés (français,langue maternelle) et la compétencetransversale à faire preuve de senséthique, la réponse peut changerradicalement selon la situation d’apprentissageà laquelle on se réfère.Selon que le texte proposé auxélèves est un manifeste en faveur dela stérilisation des personnes handicapéesou un poème sur la beautédu printemps, on pourra ou on nepourra pas établir de relations entrela compétence transversale et lacompétence disciplinaire.On pourrait dire aussi que les liensentre les compétences transversaleset disciplinaires apparaissent deplus en plus explicites à mesure queprogresse la compréhension quel’on a de chacune des compétencestransversales et disciplinaires. <strong>Au</strong>delàdes mots utilisés pour décrireune compétence et ses composantes,il existe des parentés quel’on ne peut pas saisir avant de lesavoir scrutées de près. Ainsi, seulun œil averti reconnaîtra que lacompétence transversale à résoudredes problèmes possède beaucoupde similitudes avec la compétencedisciplinaire à prendre uneposition éclairée sur des situationscomportant un enjeu moral(enseignement moral). On pourraitaffirmer, sans trahir le programmed’enseignement moral, que cettedernière compétence correspondjustement à la résolution de problèmesdans cette branche particulièredu savoir qu’est la morale.Prendre une position éclairée surdes situations comportant unenjeu moral, c’est résoudre desproblèmes moraux. Une fois familiariséavec les compétences disciplinaireset transversales, un enseignantpeut repérer, au-delà desapparences, les parentés et les convergencesentre elles.L’INTERSECTIONUne bonne façon de comprendreles relations entre les compétencesdisciplinaires et transversales consisteà les comparer à des routes. Lemot « transversal » est d’ailleursutilisé depuis des siècles pour parlerde chemins. Dès le 13 e siècle, enfrançais provençal, on disait viatransversala pour « chemin de traverse». <strong>Au</strong>jourd’hui encore, onutilise l’adjectif « transversal » dansle langage de la voirie. Une route estappelée transversale lorsqu’elle encoupe une autre perpendiculairement,lorsqu’elle la traverse à angledroit. Dans cette logique, on peutimaginer que plusieurs compétencestransversales coupent plusieurscompétences disciplinaires perpendiculairement.Qu’est-ce à dire ? Il ya une intersection, un point de rencontre,entre plusieurs compétencesdisciplinaires et plusieurs compétencestransversales. Il s’agit dechemins qui se croisent, se rencontrent,à l’intersection desquels ilexiste une nouvelle réalité. Quandon s’y trouve, on n’est plus ni surl’une ni sur l’autre, mais au coin deSherbrooke et Papineau, par exemple.Il appartient à l’enseignant decréer des situations d’apprentissagequi donneront l'occasion aux élèvesde se trouver dans des lieux decroisement des deux types de compétences.L’ÉCHANGEURLa relation entre une compétencedisciplinaire et une compétencetransversale risque toutefois d’êtreà l’étroit dans l’image d’une intersectionentre deux voies routières,même si celles-ci sont d’immensesboulevards comme les compétencesà écrire des textes variés (français,langue maternelle) ou à exploiterl’information (compétence transversaled’ordre intellectuel). Unesituation d’apprentissage, un projetmené par plusieurs enseignants parexemple, peut se situer au carrefourde plusieurs compétencestransversales et disciplinaires.L’imagerie routière doit alors quitterle coin de la rue pour se déplacervers les immenses échangeursque l’on trouve à la croisée deplusieurs autoroutes. Une situationd’apprentissage dans laquelle lesélèves seraient amenés à créer unepièce de théâtre pour sensibiliserleurs compagnons et compagnes àl’importance de l’activité physique,par exemple, serait au carrefourd’un grand nombre de compétencestransversales et disciplinaires.En voici quelques-unes, à titre indicatif: parmi les compétences transversales,exploiter l’information,mettre en œuvre sa pensée créatrice,pratiquer des méthodes efficacesde travail et travailler en coopération;parmi les compétencesdisciplinaires, inventer des séquencesdramatiques (art dramatique),mettre en œuvre une démarchevisant à améliorer unehabitude de vie (éducation physique)et agir en prenant en comptedes modes de raisonnement propresaux sciences et à la technologie(science et technologie).SITUATIONS D'APPRENTISSAGECOMPLEXESQuelles sont les conséquences dece qui précède sur l’apprentissagedes compétences transversales etdisciplinaires ?D'abord, comme les compétencesdes deux types sont des savoir-fairecomplexes, leur développement nepeut pas se réduire au seul apprentissagede leurs éléments les plussimples. Il est certes fort utiled'apprendre à parler suffisammentfort pour communiquer oralementd’une manière efficace. Mais 50exercices de projection de la voix neferont pas d'un élève un communicateurefficace. On pourra luiapprendre à présenter ses idées defaçon cohérente, mais 10 exercicessur les relations entre les idées etl'ordre de leur présentation n'enferont pas non plus un orateur persuasif.Il faudra tôt ou tard, et le plustôt sera le mieux, le mettre en situationde communiquer réellement. Ilfaudra le placer en situation complexe,c'est-à-dire dans une situationoù il aura à coordonner, àorchestrer toutes les ressources querequiert la compétence. Dans cettesituation complexe, adaptée à sondéveloppement, il devra bien sûrparler clairement et d’une façonaudible et présenter ses idées selonun déroulement cohérent, tout enmettant en œuvre encore beaucoupd'autres habiletés.<strong>Au</strong> développement de savoir-fairecomplexes correspond donc lamise en place de situations d'apprentissagecomplexes. On dit souventque pour manger un éléphant,il suffit de le découper en petitesbouchées. Cette perspective est partiellementfausse en ce qui touche ledéveloppement des compétencestransversales et disciplinaires. Pourapprendre à interpréter le changementdans une société et lestransformations apportées à sonterritoire (géographie, histoire etéducation à la citoyenneté), on nepeut s'en tenir uniquement auxpetites bouchées comme situer lasociété dans le temps ou situer desévénements sur la ligne du temps.Ces deux opérations sont indispensablesmais insuffisantes. Il fautaffronter cet éléphant qu'est l'interprétationdu changement, quitte àne pas prendre un éléphant tropâgé et trop encombrant pour tenircompte de l'âge et du développementdes élèves. <strong>Au</strong>trement dit,l’enseignant doit créer des situationsdont la complexité est réelle,mais adaptée à l'élève.S'il fallait un argument de plus enfaveur des situations complexes, onpourrait en ajouter un de taille. Unevéritable compétence est destinée àêtre utilisée dans la vraie vie. Or lavraie vie nous place souvent dansdes situations complexes qui requièrentdes savoir-faire de haut niveau.CARREFOUR DESAPPRENTISSAGESUne autre des caractéristiques dessituations qui visent l'apprentissagede compétences disciplinaires ettransversales, c'est qu'elles se trouventtoujours à une intersection decompétences. Dans le plus simpledes cas, il s'agit de l'intersectiond'une compétence transversale etd'une compétence disciplinaire.Pourquoi en va-t-il ainsi ? D'abord,comme on l'a déjà dit, parce qu'ilexiste plusieurs points de rencontreentre les compétences disciplinaireset les compétences transversales.Toutefois, cette raison seuleserait insuffisante. Il faut ajouterque les compétences transversalesVIE 42 Vie pédagogique 116, septembre-octobre2000Photo : Denis Garon

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