MASSIF DE FONTAINEBLEAU Document d'objectifs ... - Webissimo

Document d’Objectifs du site Natura 2000 « Massif de Fontainebleau »DIREN Ile-de-France – ONFAu 19ème siècle, les pins sont introduits soit pour boiser les terrains oùles plantations de feuillus ont échoué, soit principalement pour reboiser leslandes à bruyère. Ils se partagent actuellement 40 % du terrain, avec le chêne 45% et le hêtre 10 %.Le pâturage s'éteint dans le courant du 19ème siècle pendant que sedéveloppe un phénomène nouveau : le tourisme. Dès 1847, Denecourt, un ancien soldat deNapoléon trace des sentiers de promenade et en 1849, le train arrive jusqu'à Fontainebleau.En même temps, les peintres de Barbizon commencent à être connus et dansl'ambiance romantique passionnée de l'époque, ils s'opposent aux forestiers qui sont accusésde dégrader les paysages par les coupes et les plantations de pins.Pourtant les forestiers tentent dès 1853 un aménagement raisonné de la forêt selonles règles du moment. Ils devront faire des concessions en acceptant dès 1861 des "réservesartistiques" qui vont s'étendre jusqu'à 1692 ha en 1903.Pendant 50 ans, la gestion reste figée sur ce concept de conservation de paysage,malgré la disparition des peintres. A la fin de la guerre, en 1945 et 1946, des coupesexceptionnelles atteignent 200 000 m3/an, soit presque 10 fois les coupes habituelles. Ellesprovoquent de nouveau de violentes protestations. Le concept des réserves artistiquesévolue vers celui de "réserves biologiques" avec un but scientifique plus affirmé.Un aménagement forestier en 1972 entreprend de rajeunir vigoureusement la forêt etde répondre aux attentes du public qui vient désormais massivement en voiture. Les activitésdu public évoluent : randonnées, escalade, camping, pique-nique, course d'orientation ; leschemins sont fermés par des barrières pour limiter la pénétration des véhicules, évitant ladispersion des déchets et les risques d'incendies.Les grandes coupes de régénération soulèvent de nouveau des polémiques malgré uneffort important de communication par des expositions et des visites guidées. Un posted'accueil et d'information du public est même créé en 1979.Dans les années 1990, la contestation prend des formes violentes de la part d'ungroupe qui s'intitule "écoguerriers". Le Directeur J. Dorst du Muséum National d'HistoireNaturelle est missionné pour faire un rapport objectif sur l'état de la forêt.Des études prenant en compte la multitude des problèmes naturalistes, sylvicoles etsociologiques sont mises en chantier en 1993. Elles aboutissent en 1996 à l'aménagementactuel. Il est approuvé officiellement le 21 mai 2004.Sans cesse des voix s'élèvent pour essayer de trouver des mesures de protection"encore plus efficaces" pour lutter contre les dégradations que subit la forêt et ses lisières : lepiétinement, l'érosion, les dépôts d'ordures, les incendies, l'invasion des véhicules à moteur,le grignotage par l'urbanisation et le réseau routier. L'idée de Parc National a été lancéedepuis près de 100 ans mais n'a jamais abouti.♦ VERS UNE PROTECTION CROISSANTE ...La forêt bénéficie cependant de nombreux statuts de protection. Elle est "site classé"depuis 1965. En 1996, les réserves biologiques intégrales sont portées à 580 ha et les réservesdirigées à 1330 ha. En 1998, le massif forestier de Fontainebleau est inclus dans le réseau des"Réserves de Biosphère" de l'UNESCO. En 2002, la forêt et sa périphérie devient "forêt deprotection ». L'ensemble de la forêt domaniale est classé "site Natura 2000" en 2004.- 27 -