13.07.2015 Views

modelo pagemaker - Bibliotecadigital.puc-campinas.edu.br

modelo pagemaker - Bibliotecadigital.puc-campinas.edu.br

modelo pagemaker - Bibliotecadigital.puc-campinas.edu.br

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

egardaient d’une manière vague: Pour s’être découvert troischeveux gris sur les tempes, elle parla beaucoup de sa vieillesse.Souvent des défaillances la prenaient. Un jour même, elle eut uncrachement de sang, et, comme Charles s’empressait, laissantapercevoir son inquiétude:- Ah bah! Répondit-elle, qu’est-ce que cela fait? Charles s’allaréfugier dans son cabinet; et il pleura, les deux coudes sur la table,assis dans son fauteuil de bureau, sous la tête phrénologique. Alorsil écrivit à sa mère pour la prier de venir, et ils eurent ensemble delongues conférences au sujet d’Emma. A quoi se résoudre? quefaire, puisqu’elle se refusait à tout traitement?- Sais-tu ce qu’il faudrait à ta femme? reprenait la mère Bovary. Ceseraient des occupations forcées, des ouvrages manuels! Si elleétait comme tant d’autres, contrainte à gagner son pain, elle n’auraitpas ces vapeurs-là, qui lui viennent d’un tas d’idées qu’elle se fourredans la tête, et du désoeuvrement où elle vit.- Pourtant elle s’occupe, disait Charles.- Ah! elle s’occupe! A quoi donc? A lire des romans, de mauvaislivres, des ouvrages qui sont contre la religion et dans lesquels onse moque des prêtres par des discours tirés de Voltaire. Mais toutcela va loin, mon pauvre enfant, et quelqu’un qui n’a pas de religionfinit toujours par tourner mal. Donc, il fut résolu que l’onempêcherait Emma de lire des romans. L’entreprise ne semblait pointfacile. La bonne dame s’en chargea: elle devait quand elle passeraitpar Rouen, aller en personne chez le loueur de livres et luireprésenter qu’Emma cessait ses abonnements. N’aurait-on pas ledroit d’avertir la police, si le li<strong>br</strong>aire persistait quand même dans sonmétier d’empoisonneur? Les adieux de la belle-mère et de la <strong>br</strong>ufurent secs. Pendant les trois semaines qu’elles étaient restéesensemble, elles n’avaient pas échangé quatre paroles, à part lesinformations et compliments quand elles se rencontraient à table, etle soir avant de se mettre au lit. Madame Bovary mère partit unmercredi, qui était jour de marché à Yonville. La Place, dès le matin,était encom<strong>br</strong>ée par une file de charrettes qui, toutes à cul et les<strong>br</strong>ancards en l’air, s’étendaient le long des maisons depuis l’églisejusqu’à l’auberge. De l’autre côté, il y avait des baraques de toile oùl’on vendait des cotonnades, des couvertures et des bas de laine,avec des licous pour les chevaux et des paquets de rubans bleus,qui par le bout s’envolaient au vent. De la grosse quincaillerie

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!