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l’année prochaine. L’hiver se passa cette attente. MademoiselleRouault s’occupa de son trousseau. Une partie en fut commandée àRouen, et elle se confectionna des chemises et des bonnets denuit, d’après des dessins de modes qu’elle emprunta. Dans lesvisites que Charles faisait à la ferme, on causait des préparatifs dela noce; on se demandait dans quel appartement se donnerait ledîner; on rêvait à la quantité de plats qu’il faudrait et qu’ellesseraient les entrées. Emma eût, au contraire, désiré se marier àminuit, aux flambeaux; mais le père Rouault ne comprit rien à cetteidée. Il y eut donc une noce, où vinrent quarante-trois personnes,où l’on resta seize heures à table, qui recommença le lendemain etquelque peu les jours suivants.IVLes conviés arrivèrent de bonne heure dans des voitures, carriolesà un cheval, chars à bancs à deux roues, vieux ca<strong>br</strong>iolets sanscapote, tapissière à rideaux de cuir, et les jeunes gens des villagesles plus voisins dans des charrettes où ils se tenaient debout, enrang, les mains appuyées sur les ridelles pour ne pas tomber, allantau trot et secoués dur. Il en vint de dix lieues loin, de Goderville, deNormanville et de Cany. On avait invité tous les parents des deuxfamilles, on s’était raccommodé avec les amis <strong>br</strong>ouillés, on avait écrità des connaissances perdues de vue depuis longtemps. De temps àautre, on entendait des coups de fouet derrière la haie; bientôt labarrière s’ouvrait: c’était une carriole qui entrait. Galopant jusqu’à lapremière marche du perron, elle s’y arrêtait court, et vidait sonmonde, qui sortait par tous les côtés en se frottant les genoux eten s’étirant les <strong>br</strong>as. Les dames, en bonnet, avaient des robes à lafaçon de la ville, des chaînes de montre en or, des pèlerines à boutscroisés dans la ceinture, ou de petits fichus de couleur attachésdans le dos avec une épingle, et qui leur découvraient le cou parderrière. Les gamins, vêtus pareillement à leurs papas, semblaientincommodés par leurs habits neufs (beaucoup même étrennèrentce jour-là la première paire de bottes de leur existence), et l’onvoyait à côté d’eux, ne soufflant mot dans la robe blanche de sapremière communion rallongée pour la circonstance, quelque grandefillette de quatorze ou seize ans, leur cousine ou leur soeur aînéesans doute, rougeaude, ahurie, les cheveux gras de pommade à la

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