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Vote d'orientation Vote d'orientation - SNUipp

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Construire le collègede la réussite de tous.Le collège est au cœur des enjeux actuels du systèmeéducatif. Le Président de la République le considèrecomme l’un des “ maux ” essentiels. Le précédentMinistre de l'Education avait clairement révélél'ampleur des bouleversements envisagés en prévenantque “ l’introduction des dispositifs en alternance(…)est une première étape vers la réorganisationen profondeur du collège unique ”.Quant au nouveau Ministre, il ne remet nullement encause, à ce jour, les perspectives ainsi tracées et lesorientations de la circulaire de rentrée; il n'apporteaucun moyen nouveau susceptible d'améliorer lesconditions fortement dégradées de la rentrée 2004. Ilconfirme la mise en place d'une “ nouvelle 3ème ”à partir de la rentrée 2005, qui, sous un habillage légèrementdifférent, reprend le projet d'une “ diversificationaccrue ”, dont on voit mal comment ellepourrait éviter une “ pré-filiarisation ” de fait.Le collège ne saurait pourtant être si vite condamné.Confronté à des mutations considérables et à desexigences nouvelles, sans les moyens pour y faireface, il a plutôt bien résisté, même si des inégalitésimportantes et préoccupantes existent en son sein. Lerapport du HCEE (Haut Conseil à l’Evaluation del’Ecole), commandité pourtant par le Ministère pourle “ grand débat sur l’école ”, lui rend de ce pointde vue - largement justice.I) Le “ collège unique ” enquestiona) Les difficultés du collège face auxnouveaux défisNul ne saurait nier les difficultés que rencontre le collègequi n’a d’“ unique ” que son appellation.La mise en concurrence des établissements, les dérogationsà la carte scolaire, la sélection dictée parune hiérarchie des savoirs et des disciplines, le maintiende filières sélectives, la difficulté de prendre encompte la grande hétérogénéité des élèves -faute demoyens et de formation, tous ces éléments concourentà reproduire dans le collège les inégalités criantesde la société.Le collège, qui peine à faire face à l’échec scolaire,évince du système les plus démunis, au mieux par desdispositifs d'alternance, au pire par l'éviction sans qualification.Malgré les efforts des personnels, c’estbien la nouvelle logique de la massification qui l’emporteainsi : les élèves sont désormais sélectionnéstout au long du cursus en fonction de leurs performances- qui ne sont pas sans liens avec leur conditionsociale - dans une logique de concurrence oùl’école est chargée d’opérer un tri. L’introduction decette logique conduit de plus à des pratiques “ managériales” extrêmement discutables.Les multiples rénovations proposées et jamais évaluéesont fini par susciter le scepticisme des personnelset parfois le découragement, faute de moyensfinanciers appropriés et de personnels suffisants etformés. Elles se sont souvent avérées porteuses derégressions.Aujourd’hui les discours ministériels apparaissentcontradictoires :- à l’heure où les langues vivantes sont reconnuesindispensables, leur horaire d’enseignement est réduit.- au moment où est affichée la priorité de la luttecontre l’illettrisme, les horaires de français sontamputés et la politique d’éducation prioritaire miseen péril.- alors qu’est mise en avant la lutte contre les incivilitéset la violence, on diminue le nombre d’adultesdans les établissements.- quant à l’interdisciplinarité, dont la plupart desenseignants s’accordent à reconnaître l’intérêt, samise en œuvre par le seul biais réducteur et contraignantdes IDD pourrait conduire à un discrédit regrettable.Plus globalement, l’entrée de “ publics nouveaux ”au collège a remis en question les contenus d’enseignementeux-mêmes. Le sens des apprentissages neva plus de soi. La question des motivations devientcruciale. Les difficultés à faire comprendre et intégrercertains savoirs s’intensifient. Ces constats nécessitentun profond travail de réflexion.Ainsi, face à ces exigences nouvelles, le collège estconfronté à des défis qu’il ne peut totalement relever.Les efforts des personnels se heurtent à des politiquesle plus souvent marquées par une volonté desélection et des choix qui refusent l’accès pour tousles jeunes à une culture commune de haut niveau.Scolariser tous les jeunes en refusant les marginalisationset la ségrégation sociale est un enjeu majeurde notre société, avoir une ambition forte pour cesjeunes est une question de démocratie.b) la circulaire de rentrée 2004 :régressions programméesLes orientations de la circulaire de rentrée 2004attestent du renoncement à construire un collègede la réussite pour tous. Loin de notre ambition dedonner à tous un haut niveau de culture commune etde formation, le gouvernement choisit désormaiscomme objectif prioritaire la mise en place de l’alternancequi organise des sorties précoces du collègevers la voie professionnelle en partenariat avec lesentreprises. Il annonce son intention de mettre enplace “ le plus en amont possible ” une “ véritablediversification du collège ”. On ne traite pas le problèmede l’échec scolaire, on choisit ainsi une solution“ par le bas ”, inappropriée aux besoins de qualificationdes métiers et génératrice d’inégalitésprofondes.Dans le même temps, les conditions d’études desélèves et les conditions de travail des enseignants sedégradent : suppression de postes d’enseignants,encadrement en régression (fin du recrutement desMI-SE, recrutement des assistants d’éducation très endeçà des besoins), diminution de l’offre de formation(suppression d’options), multiplication des servicespartagés entre plusieurs établissements, incitationaux regroupements horaires d’enseignants d’unemême discipline, intégration dans l’horaire de basedes travaux en groupes allégés (langue, SVT, physique,technologie).De plus des actions pédagogiques expérimentéespar des équipes volontaires et évaluées positivementsont remises en cause.Optimiser les moyens à des fins d’économie maximalesemble être la seule ligne de conduite.Parallèlement, des questions et des inquiétudesdemeurent quant aux contenus des nouveaux programmeset au devenir de l’éducation artistique profondémentmenacée. L’accroissement de l’autonomiedes établissements accentue les craintes que lessavoirs et les compétences diffèrent d’un établissementà l’autre. La possibilité de “ substituer auxIDD d’autres modalités d’aide ” reconnaît implicitementl’insuffisance de ce dispositif. Rien de sérieuxne semble prévu pour la formation continue desenseignants.En conséquence, si le collège montre des faiblesses,les “ solutions ” proposées semblent plutôt conduireà aggraver la situation en rejetant la responsabilité surles personnels.II) Notre projet : un collègeréellement démocratique,assurant à tous une culturecommune de qualitéFace aux difficultés réelles du collège, les politiquesconservatrices répondent par l’éviction hors du cursuscommun d’un nombre grandissant de jeunes lesplus en difficulté. La “ différenciation ” des parcoursconduit à la constitution de filières étanches etmarque, de fait, la mise en œuvre d’une logique :l’abandon d’un idéal éducatif pour tous, qui s’appuiesur un discours de fatalité de l’échec scolaire face àun “ noyau dur ” de difficultés, qui serait indépassable.Il est nécessaire de s’opposer à ces orientations et auxconséquences concrètes qui en découlent.Personne aujourd’hui ne peut s’accommoder del’éviction d’une partie de la génération actuelle del’accès à une culture commune et à une formation dequalité. Ni en accepter les conséquences en termessociaux (maintien d’inégalités qui nient le principedémocratique), en termes économiques (toutes lesétudes concluent aujourd’hui à la nécessité de réduireles sorties du cursus scolaire avant le bac et témoignentdu niveau seulement moyen de la France parrapport aux pays de l’OCDE) et en termes culturels(creusement des écarts entre cultures, poids accru descommunautarismes, etc.).Il faut souligner les dangers des orientations précoces:- elles renoncent de fait au principe d’une scolaritéobligatoire, facteur déterminant des parcours sociauxultérieurs.- elles entérinent une sélection par l’échec vers l’enseignementprofessionnel, qui risque d’apparaîtrecomme un remède ultime pour les seuls élèves en difficulté,le dévalorisant ainsi durablement.- elles “ oublient ” les enseignements de multiplesenquêtes qui prouvent que les “ performances cognitives” d’une génération d’élèves sont d’autantmeilleures que le système est moins sélectif. Loin decréer une dynamique pour les défavorisés, commel’affirme hypocritement le ministère, la multiplicationdes sorties du cursus commun - c’est-à-direl’abandon du collège unique - accroît les écarts entreles élèves et entre les établissements.Il faut enfin réaffirmer les conséquences de ce choix21

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