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Maintenant plus que jamais - World Health Organization

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Rapport sur la santé dans le monde, 2008Les soins de santé primaires – <strong>Maintenant</strong> <strong>plus</strong> <strong>que</strong> <strong>jamais</strong>12Axées sur la maîtrise des coûts et la dérégulation,nombre de réformes apportées dans les années1980 et 1990 aux systèmes de santé ont eu poureffet de renforcer ces tendances. Les pays à revenuélevé ont souvent été capables de mettre en placeune réglementation pour limiter les consé<strong>que</strong>ncesindésirables de ces tendances. Toutefois, dansles pays où l’insuffisance du financement vientencore s’ajouter à des moyens limités en matièrede réglementation, les effets ont été encore <strong>plus</strong>dommageables.L’hospitalocentrisme : des systèmes de santéqui s’articulent autour de l’hôpital et desspécialistesPendant une grande partie du XX e siècle, leshôpitaux, avec leur technologie et leurs subspécialistes,ont joué un rôle essentiel dans la plupartdes systèmes de santé partout dans le monde. 72,73Aujourd’hui, cette importance disproportionnéeaccordée à l’hôpital et à la subspécialisation serévèle être une source importante d’inefficacitéet d’inégalités et elle fait preuve d’une résilienceremarquable. Même si les autorités sanitairesexpriment leur préoccupation avec <strong>plus</strong> d’insistancequ’auparavant, la subspécialisation continueà sévir. 74 Par exemple, dans les pays Membres del’Organisation de Coopération et de Développementéconomi<strong>que</strong>s (OCDE), l’accroissement de 35 % dunombre de médecins au cours des 15 dernièresannées s’expli<strong>que</strong> par l’augmentation du nombrede spécialistes (jusqu’à près de 50 % entre 1990 et2005 – pour une augmentation de seulement 20 %du nombre de généralistes). 75 En Thaïlande, moinsde 20 % des médecins étaient des spécialistes il ya 30 ans ; en 2003 les spécialistes représentaient70 % du corps médical. 76Au nombre des éléments moteurs de cettecroissance figurent les traditions et les intérêtsprofessionnels ainsi <strong>que</strong> le poids économi<strong>que</strong>considérable de l’industrie de la santé – technologieset produits pharmaceuti<strong>que</strong>s (Encadré1.4). Visiblement, un système de soins tertiairesspécialisés qui fonctionne bien répond à unedemande réelle (même si celle-ci est induite, dumoins en partie) : c’est nécessaire, à tout le moins,pour assurer la crédibilité politi<strong>que</strong> du systèmede santé. Toutefois, l’expérience acquise dansles pays industrialisés montre qu’en s’appuyantà l’excès sur les spécialistes, les soins tertiairesn’offrent pas un bon rapport qualité/prix. 72 L’hospitalocentrismeentraîne des coûts très importantsdus à la médicalisation inutile et à l’iatrogenèse, 77et il remet en <strong>que</strong>stion la dimension humaine etsociale de la santé. 73,78 Il comporte également unEncadré 1.4 L’industrie du matérielmédical et celle du médicamentreprésentent des forces économi<strong>que</strong>sde premier planLes dépenses mondiales en matériel et instrumentations àusage médical sont passées de US $145 milliards en 1998 àUS $220 milliards en 2006 : les Etats-Unis représentent 39 % dutotal, l’Union européenne 27 % et le Japon 16 %. 90 Rien qu’auxEtats-Unis, cette industrie emploie <strong>plus</strong> de 411 400 travailleurs,ce qui représente près du tiers de l’ensemble des emplois dela filière des biosciences. 91 En 2006, les Etats‐Unis, l’Unioneuropéenne et le Japon ont dépensé respectivement US $287,US $250 et US $273 par habitant pour l’achat de matériel médical.Dans le reste du monde, ces dépenses sont en moyenne del’ordre de US $6 par habitant et en Afri<strong>que</strong> subsaharienne – unmarché qui présente de grandes possibilités d’expansion – ellessont de US $2,5 par habitant. Le taux de croissance annuel dumarché du matériel médical dépasse 10 %. 92Le poids de l’industrie pharmaceuti<strong>que</strong> dans l’économiemondiale est encore <strong>plus</strong> lourd, avec des ventes qui devraientatteindre US $735 à US $745 milliards en 2008, et un taux decroissance de 6 à 7 %. 93 Là encore, les Etats-Unis représententle <strong>plus</strong> vaste marché mondial avec environ 48 % du total : lesdépenses de médicaments par habitant ont été de US $1141en 2005, soit deux fois <strong>plus</strong> qu’au Canada, en Allemagne ou auRoyaume-Uni et dix fois <strong>plus</strong> qu’au Mexi<strong>que</strong>. 94Les soins spécialisés et les soins en milieu hospitalier sontd’une importance vitale pour ces industries qui dépendent desavances de frais et de la répartition des ris<strong>que</strong>s pour financerdurablement leur expansion. Alors <strong>que</strong> le marché se développepartout, d’importantes différences demeurent entre les pays.Par exemple, il y a au Japon et aux Etats-Unis cinq à huit fois<strong>plus</strong> d’installations d’imagerie par résonance magnéti<strong>que</strong> (IRM)par million d’habitants qu’au Canada ou aux Pays-Bas. En ce quiconcerne la tomographie assistée par ordinateur, les différencessont encore <strong>plus</strong> marquées : il y avait au Japon 92,6 appareilspar million d’habitants en 2002 et 5,8 en 2005 aux Pays-Bas. 95Ces différences montrent qu’il est possible d’influer sur lemarché, principalement par le biais d’incitations appropriéesen matière de paiement et de remboursement et au prix d’uncontrôle réglementaire organisé avec le <strong>plus</strong> grand soin. 96coût d’opportunité : le Liban par exemple, comptedavantage de services de chirurgie cardia<strong>que</strong> parhabitant <strong>que</strong> l’Allemagne, mais n’a pas de programmesvisant à réduire les facteurs de ris<strong>que</strong>de maladies cardio-vasculaires. 79 C’est ainsi <strong>que</strong>des manières inefficaces de traiter des problèmesde santé tendent à supplanter des manières<strong>plus</strong> efficaces, <strong>plus</strong> efficientes et <strong>plus</strong> équitables 80d’organiser les soins et d’améliorer la santé. 81Depuis les années 1980, on s’efforce dans laplupart des pays de l’OCDE de moins avoir recoursaux hôpitaux, aux spécialistes et aux technologies

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