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RAPPORT ANNUEL D’ACTIVITÉ TRACFIN 2015

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Fiche 6 - Les notaires<br />

Avec 996 déclarations de soupçon en <strong>2015</strong>, la profession<br />

du notariat demeure au 1 er rang des professionnels<br />

déclarants du secteur non financier. Cette réalité est à<br />

nuancer. Tout d’abord l’activité déclarative est en recul<br />

de 4 % par rapport à 2014 et revient à son niveau de<br />

2012 (995 DS). Ensuite, parce que la stagnation autour<br />

de 1 000 informations par an concourt directement à la<br />

nette baisse du poids relatif des notaires dans le flux<br />

déclaratif (29 % du total des déclarations du secteur<br />

non financier en <strong>2015</strong>, contre 57 % en 2012).<br />

Si 95 % des déclarations reçues concernent des opérations<br />

immobilières à usage privé, des champs déclaratifs<br />

entrant dans le périmètre d’intervention de la profession,<br />

au-delà de la sphère immobilière, tels que les successions,<br />

contrats de prêt, donations, ainsi que dans le<br />

domaine commercial (opérations en VEFA, transactions<br />

relatives à des baux commerciaux, cessions de parts,<br />

etc.) restent inexplorés.<br />

Les investissements immobiliers constituent une cible<br />

privilégiée d’intégration de fonds illicites dans l’économie<br />

légale ; la place incontournable des notaires dans<br />

le processus d’acquisition leur confère un rôle majeur<br />

dans la prévention et la détection des opérations de<br />

blanchiment. Dans ce champ d’intervention, l’évolution<br />

du nombre de déclarations ne suit toutefois pas<br />

la hausse du nombre de transactions immobilières, qui<br />

avait atteint 792 000 opérations en novembre <strong>2015</strong> 1 .<br />

Le décalage est plus net dans le secteur des ventes de<br />

biens immobiliers de prestige, qui a connu un véritable<br />

essor en <strong>2015</strong> Paris et province confondues. 2<br />

L’utilisation de la télédéclaration via le portail ERMES<br />

progresse au sein de la profession, avec une part relative<br />

de 60 % de l’ensemble des déclarations. S’agissant des<br />

informations transmises par un canal autre qu’ERMES,<br />

1 déclaration de soupçon sur 6 n’est pas conforme à<br />

l’article R 561 – 31 du code monétaire et financier pour<br />

les motifs de forme suivants : absence de signature,<br />

non-utilisation du formulaire obligatoire disponible<br />

sur le site de Tracfin privant, de fait, le déclarant des<br />

dispositions de l’article L. 561-22 du Code Monétaire et<br />

Financier (CMF) relatif à l’exonération de responsabilité<br />

1 Augmentation de 12 % sur un an du nombre de transactions sur le<br />

marché ancien, augmentation de 10 % des ventes brutes de maisons<br />

individuelles sur les 12 derniers mois (source : Note de conjoncture<br />

immobilière, janvier 2016 publiée sur le site www.notaires.fr : en<br />

novembre <strong>2015</strong>).<br />

2 En <strong>2015</strong>, augmentation de 38 % des transactions par rapport à<br />

2014 pour le réseau BARNES (source : article « immobilier de luxe :<br />

les ultra-riches reviennent à Paris » - Les Echos, 21 janvier 2016.<br />

du professionnel. L’utilisation d’ERMES est l’assurance<br />

d’une déclaration recevable.<br />

Tracfin constate toujours une implication très hétérogène<br />

des professionnels : sur plus de 450 offices notariaux,<br />

moins de 13 % d’entre elles ont adressé au moins<br />

une déclaration au Service en <strong>2015</strong>.<br />

Si le Service relève une amélioration qualitative de certaines<br />

déclarations, un nombre significatif de signalements<br />

ne peut être exploité en raison d’exposés des<br />

faits sommaires, d’absence de documents en appui des<br />

faits déclarés, d’un soupçon reposant seulement sur la<br />

nationalité de l’acquéreur ou de l’absence d’analyse.<br />

L’amélioration de la connaissance du client, à travers<br />

des données actualisées, ainsi que l’envoi systématique<br />

des pièces jointes pertinentes tels que les copies d’actes<br />

notariés, de virements bancaires, de pièces d’identité,<br />

demeure une attente forte du Service.<br />

A cet égard, dans l’hypothèse où le professionnel ne<br />

disposerait pas de l’ensemble des éléments relatifs<br />

à une opération ou si de nouveaux éléments étaient<br />

portés à sa connaissance, l’envoi ultérieur de ces informations<br />

est possible via une déclaration complémentaire.<br />

Ces transmissions, peu utilisées par la profession<br />

(41 déclarations complémentaires en <strong>2015</strong>) permettent<br />

au Service de compléter utilement leurs connaissances<br />

d’un dossier.<br />

Toutes les déclarations de soupçon, déclarations complémentaires<br />

et l’ensemble des pièces jointes transmises<br />

au Service sont strictement protégées, au terme<br />

de l’article L. 561-19 du CMF.<br />

Sur 43 transmissions administratives réalisées pour<br />

motifs disciplinaires aux autorités de contrôle et judiciaires<br />

en <strong>2015</strong>, 7 concernant des notaires en raison de<br />

manquement à leurs obligations légales au titre de la<br />

lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme,<br />

essentiellement pour des défaillances dans leurs<br />

vigilances sur l’origine des fonds, mais aussi en raison<br />

de réponses inadéquat aux droits de communication du<br />

Service.<br />

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<strong>TRACFIN</strong> - <strong>RAPPORT</strong> <strong>ANNUEL</strong> <strong>D’ACTIVITÉ</strong> <strong>TRACFIN</strong> <strong>2015</strong>

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