RAPPORT ANNUEL D’ACTIVITÉ TRACFIN 2015
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LE RENFORCEMENT DU PÔLE<br />
JURIDIQUE ET JUDICIAIRE<br />
80<br />
Le pôle juridique et judiciaire créé en 2014 et dirigé<br />
par un magistrat de l’ordre judiciaire assurant les fonctions<br />
de conseiller juridique de Tracfin, au sens du Code<br />
monétaire et financier (art. R. 561-34), est notamment<br />
chargé de donner un avis sur l’externalisation des informations<br />
sous forme de transmission judiciaire ou de<br />
transmission spontanée vers les parquets, d’envisager<br />
la qualification pénale la plus adaptée aux faits connus<br />
du Service faisant l’objet du projet de transmission<br />
judiciaire. Il apporte son soutien en cas de réponse à<br />
réquisition judicaire et son concours en cas d’exercice<br />
du droit d’opposition.<br />
En outre, il exerce un rôle de conseiller juridique sur<br />
des points de droit ou sur des réglementations. Il assure<br />
l’interface avec la justice pour établir le suivi judiciaire<br />
d’un dossier. La proposition de qualification pénale,<br />
quand le dossier le permet, n’engage que le Service.<br />
Les missions d’expertises du pôle juridique et judiciaire<br />
sont multiples. Outre l’interface avec les magistrats et<br />
les services chargés de la police judiciaire, il est également<br />
chargé de l’activité juridique du Service :<br />
- réaliser une veille juridique et la formation pénale des<br />
agents de Tracfin ;<br />
- rédiger les textes d’organisation du service, de son<br />
activité opérationnelle ou institutionnelle (dispositions<br />
légales ou réglementaires, arrêtés) notamment<br />
dans le cadre des négociations de la 4 e directive<br />
anti-blanchiment ;<br />
- répondre aux questions des parlementaires, aux questionnaires<br />
et enquêtes adressés par les organismes<br />
publics nationaux comme internationaux ;<br />
- suivre l’actualité juridique internationale et participer,<br />
en tant que de besoin, aux groupes de travail liés à lutte<br />
contre le blanchiment de capitaux et le financement du<br />
terrorisme ;<br />
- sensibiliser les acteurs de la chaîne pénale et de la<br />
coopération opérationnelle.<br />
Enfin, le pôle a été renforcé en <strong>2015</strong> avec l’arrivée d’une<br />
chargée de mission judiciaire et d’un juriste. Il comprend<br />
désormais 7 agents.<br />
MODIFICATIONS DU CMF EN <strong>2015</strong><br />
- La loi n° <strong>2015</strong>-912 du 24 juillet <strong>2015</strong> relative au renseignement et ses textes d’application ont confirmé la place de<br />
Tracfin parmi les services de renseignement spécialisés. Ces services « ont pour missions, en France et à l’étranger, la<br />
recherche, la collecte, l’exploitation et la mise à disposition du Gouvernement des renseignements relatifs aux enjeux<br />
géopolitiques et stratégiques ainsi qu’aux menaces et aux risques susceptibles d’affecter la vie de la Nation.<br />
Ils contribuent à la connaissance et à l’anticipation de ces enjeux ainsi qu’à la prévention et à l’entrave de ces risques<br />
et de ces menaces » (article L. 811-2 du code de la sécurité intérieure).<br />
<strong>TRACFIN</strong> - <strong>RAPPORT</strong> <strong>ANNUEL</strong> <strong>D’ACTIVITÉ</strong> <strong>TRACFIN</strong> <strong>2015</strong><br />
Ces services ont été listés par décret (article R. 811-1 du CSI). Il s’agit de la direction générale de la sécurité<br />
extérieure (DGSE), de la direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD), de la direction du<br />
renseignement militaire (DRM), de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), de la direction nationale<br />
du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED) et de Tracfin.<br />
Outre les techniques de renseignement que peuvent mettre en œuvre ces services, cette loi a introduit un droit de<br />
communication au bénéfice de Tracfin et à destination des entreprises de transport routier, ferroviaire, maritime<br />
ou aérien ou de tout opérateur de voyage ou de séjour (art. L. 561-26 II bis du CMF). Ce droit de communication<br />
peut porter sur « les éléments d’identification des personnes ayant payé ou bénéficié d’une prestation ainsi que les<br />
dates, les heures et les lieux de départ et d’arrivée de ces personnes et, s’il y a lieu, les éléments d’information en sa<br />
possession relatifs aux bagages et aux marchandises transportés ».<br />
Enfin, afin de compléter ce dispositif, une nouvelle obligation pour les entreprises de transport public routier de<br />
personnes, de conserver certaines informations a été introduite dans le code des transports (art. L. 1631-4 du code des<br />
transports). Ces entreprises doivent en effet recueillir l’identité des passagers lorsqu’elles fournissent un service régulier<br />
de transport routier international de voyageurs pour une distance à parcourir supérieure ou égale à 250 kilomètres.