L'Essentiel Prépas n°13_janvier 2018 HD
L'Essentiel Prépas est la publication mensuelle de l'Essentiel du Sup dédiée aux professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales. Le dossier de mois-ci sera consacré à la diversité dans les grandes écoles.
L'Essentiel Prépas est la publication mensuelle de l'Essentiel du Sup dédiée aux professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales. Le dossier de mois-ci sera consacré à la diversité dans les grandes écoles.
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ENTRETIEN<br />
« Nous voulons<br />
travailler<br />
toujours plus<br />
ensemble<br />
dans l’esprit<br />
d’Artem »<br />
Elles travaillent depuis<br />
près de 20 ans ensemble<br />
mais étaient séparées<br />
géographiquement. Cette<br />
année les trois écoles<br />
membres d’Artem, l’ICN<br />
Business School, Mines<br />
Nancy et l’Ecole nationale<br />
supérieure d’art et de<br />
design de Nancy, se sont<br />
regroupées sur un même<br />
campus. L’occasion<br />
d’encore approfondir une<br />
stratégie d’hybridation<br />
des compétences nous<br />
explique la directrice de<br />
l’ICN, Florence Legros.<br />
Artem ou l’hybridation<br />
des compétences<br />
Il y a près de 20 ans - la<br />
fondation de l’Alliance<br />
Artem date de 1999<br />
-, que les trois écoles<br />
membres d’Artem<br />
(l’Ecole nationale supérieure<br />
d’art et de design<br />
de Nancy, Mines<br />
Nancy et ICN business<br />
school) ont entrepris de<br />
créer des interfaces qui sont aujourd'hui passées dans l’ADN des<br />
écoles. Durant l’intégralité du cursus des actions pédagogiques<br />
impliquent les étudiants des trois écoles par petits groupes : en<br />
première année les « creative business days », en deuxième année<br />
les étudiants se retrouvent chaque vendredi autour de projets<br />
transverses issus d’une problématique venue du monde réel,<br />
et les étudiants de troisième année travaillent ensemble pendant<br />
des périodes bloquées « Artem Insight ». Pendant trois ans ils<br />
apprennent à se connaître avant de se séparer quand ils partent<br />
en stage. « Nous travaillons à un projet de mobilier connecté<br />
pour notre TechLab dans lequel seront à la fois impliqués les<br />
élèves ingénieurs (conception technologique), les étudiants de<br />
l’école d’art (usages et design) et ceux de l’ICN pour l’élaboration<br />
d’un business model rentable », explique le directeur des Mines<br />
Nancy, François Rousseau. Ils travailleront ensemble comme<br />
dans une vraie entreprise. Sur le campus de Saint-Dié-des-Vosges<br />
des Mines ils pourront même construire des prototypes que<br />
pourrait ensuite réaliser une entreprise locale.<br />
Olivier Rollot : Votre école, l’ICN Business School, ainsi que l’école d’ingénieurs<br />
Mines Nancy et l’Ecole nationale supérieure d’art et de design<br />
de Nancy, les trois écoles membres d’Artem, viennent de se regrouper<br />
sur le même campus. Qu’est-ce que cela change pour vos étudiants ?<br />
Florence Legros : D’abord ce sont pour eux de meilleures conditions de<br />
travail. Ensuite la possibilité de travailler toujours plus ensemble dans l’esprit<br />
d’Artem. 20 % des cours de notre programme grande école sont déjà<br />
communs avec ceux des Mines. Tous les vendredis après-midi les étudiants<br />
des trois écoles se retrouvent autour de projets communs. Ensemble ils ont par<br />
exemple inventé une prothèse de bras en 3D l’année dernière et ont travaillé<br />
sur sa programmation avec le CHU de Nancy. Professeurs et étudiants se sont<br />
impliqués à fond sur ce projet. Ils travaillent également sur des projets courts,<br />
« Artem Insight », où ce sont les étudiants qui coachent les entreprises.<br />
O. R : C’est ce qu’on appelle la pluridisciplinarité ?<br />
F. L : Cela va plus loin. Il ne s’agit pas de saupoudrer plusieurs disciplines et<br />
de parler de pluridisciplinarité. Nos étudiants explorent des disciplines dont les<br />
vocabulaires sont très différents au travers de projets communs. Et l’étincelle<br />
naît souvent à la marge de chaque discipline quand les étudiants des autres<br />
écoles s’en emparent pour en repousser les frontières. Ils dépassent des frontières<br />
et pourront demain apporter beaucoup aux entreprises qui les recruteront.<br />
C’est ce qu’on appelle l’intelligence collective dans laquelle trois fois un est<br />
supérieur à trois. Dans la théorie économique traditionnelle on estime que les<br />
rendements ne dépendent que de chaque facteur de production. Dans une<br />
croissance « endogène » la productivité est supérieure à celle des deux autres<br />
facteurs pris séparément. Une usine aura par exemple une meilleure productivité<br />
si elle bénéficie d’une route passant devant sa porte. Dans l’éducation les<br />
rendements sont croissants si vous faites travailler ensemble des personnalités<br />
différentes qui sont associées à ce que fait leur voisin plutôt que concentrées<br />
sur leur seule tâche. Il en découle une profusion d’idées et une productivité bien<br />
supérieure. Artem c’est de l’intelligence collective depuis 18 ans !<br />
O. R : C’est pour ces méthodes que vos étudiants, notamment ceux issus<br />
de CPGE, vous rejoignent ?<br />
>>> suite page 10<br />
L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 9 JANVIER <strong>2018</strong> | N°13