Production Maintenance n° 62
La mesure, élément incontournable de la maintenance
La mesure, élément incontournable de la maintenance
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PRÉVENTION DES RISQUES<br />
POINT DE VUE<br />
Lever les obstacles de la<br />
prévention des risques<br />
dans la maintenance<br />
La diversité des métiers dans la maintenance demeure le<br />
principal obstacle à la mise en place d’une politique efficace<br />
de prévention des risques. Mais ce n’est pas le seul ; le rôle<br />
accru du recours à la sous-traitance n’a pas aidé non plus<br />
à asseoir les bonnes pratiques adoptées au sein même des<br />
entreprises pour les intervenants extérieurs.<br />
La maintenance industrielle se<br />
compose de métiers très diversifiés,<br />
lesquels répondent de fait<br />
à des problématiques de sécurité<br />
complexes et propres à chacun d’eux.<br />
Denis Leblond, directeur commercial<br />
d’Ansell, qui avait témoigné à l’occasion<br />
de précédentes Rencontres organisées<br />
par le Synamap sur les défis de la sécurité<br />
dans la maintenance industrielle, avait<br />
© Olivier Guillon<br />
Malheureusement, les entreprises<br />
n’exigent pas de leurs sous-traitants la<br />
même formation que leurs salariés<br />
déclaré à propos de la maintenance industrielle<br />
qu’elle correspondait à « la diversité<br />
d’industries et au grand nombre de<br />
contextes auxquels les travailleurs doivent<br />
faire face, générant une multitude de<br />
risques. Les intervenants en maintenance<br />
sont confrontés à tous les risques que nous<br />
connaissons : travaux en hauteur, risques<br />
chimiques, risques mécaniques, risques électriques,<br />
bruit… La liste est longue ! »<br />
Pour faire face à cette situation de<br />
« multirisques », les fabricants d’EPI ne<br />
recherchent pas tant la polyvalence attendue<br />
par les techniciens de maintenance<br />
que la focalisation sur un risque donné.<br />
« Une démarche trop simplificatrice peut<br />
s’avérer dangereuse pour le travailleur qui<br />
n’aura pas l’équipement adapté face aux<br />
risques auxquels il est exposé », avait ajouté<br />
Denis Leblond. En se focalisant sur les<br />
risques principaux, on ignore les autres. Et<br />
si les entreprises connaissent généralement<br />
les risques principaux auxquels sont exposés<br />
leurs employés, il n’en pas de même<br />
pour les risques périphériques, or « pour<br />
travailler en sécurité, il faut prévoir au<br />
maximum ». Quant au document unique,<br />
qui demeure un support indispensable à<br />
la garantie de bonnes conditions de sécurité,<br />
celui-ci n’est pas suffisamment suivi,<br />
bon nombre d’entreprises n’allant pas au<br />
bout de la démarche ; le document unique<br />
étant vu avant tout comme un document<br />
administratif – lourd – plus que comme<br />
un outil de travail.<br />
Autre problème de la maintenance industrielle<br />
lié à la sécurité, celui de la sous-traitance.<br />
Pas de statistiques précises « mais on<br />
a largement dépassé les 70% de problèmes<br />
liés à la sous-traitance et à un transfert de<br />
responsabilités, déclarait à son tour Jean-<br />
Luc Betard, coordinateur SPS et directeur<br />
de la société Coregi. On oublie de vérifier<br />
que les sous-traitants ont bien les formations<br />
et les compétences requises par rapport<br />
aux contextes et aux éléments de risques liés<br />
aux interventions ». Bernard Cuny, ancien<br />
président du Synamap, ne manquant pas<br />
de rappeler que « les entreprises n’exigent<br />
pas de leurs sous-traitants la même formation<br />
que leurs salariés ».<br />
58 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>62</strong> • août-septembre-octobre 2018