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Production Maintenance n°64

Ma maintenance 4.0. un vrai projet d'entreprise !

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technologies<br />

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Grégory Brouillet<br />

Responsable groupe<br />

développement 4.0 de l’usine<br />

Bosch de Rodez, Grégory<br />

Brouillet a initié en 2015 une<br />

réflexion sur l’industrie du<br />

futur à travers la maintenance<br />

et qui a abouti à une démarche<br />

et des résultats concrets.<br />

reportage<br />

La maintenance 4.0,<br />

une des stratégies de Bosch<br />

pour diversifier ses activités<br />

Face à l’évolution du marché de l’automobile, l’usine Bosch de Rodez,<br />

spécialisée dans les composants de moteurs diesel (à l’exemple<br />

des injecteurs), mise aujourd’hui sur l’industrie du futur, en particulier<br />

dans les métiers de la maintenance. Explications au cœur d’une usine<br />

en mouvement.<br />

C’est un nom emblématique à Rodez. Un symbole même ; celui d’une industrie<br />

automobile qui fait vivre depuis de nombreuses années des milliers<br />

de familles. Un marqueur économique fort qui, à l’image de dizaines de<br />

régions en France et en Europe, peut aussi se révéler inquiétant lorsqu’une filière<br />

– en l’occurrence l’automobile – prend subitement un virage technologique à 180°.<br />

« Le retournement brutal du marché du diesel nous impacte inévitablement, précise<br />

Grégory Brouillet, responsable groupe développement 4.0 de l’usine Bosch de<br />

Rodez. C’est pourquoi nous avons créé il y un an un groupe de réflexion industrielle<br />

dont l’objectif est d’ouvrir le site et ses activités à d’autres secteurs et à de nouveaux<br />

produits ou prestations de services afin d’élargir notre portefeuille de clients ».<br />

C’est dit. L’usine aveyronnaise de Bosch (1 500 salariés pour 240M€ de chiffre d’affaires)<br />

souhaite diversifier des activités et ne plus seulement produire des composants<br />

pour les véhicules diesel (soit plusieurs centaines de milliers d’injecteurs pour<br />

la technologie Common-rail, des buses d’injecteur et des bougies de pré-chauffage).<br />

En accord avec la direction générale allemande du groupe et les syndicats<br />

à travers des accords de transition récemment signés, le site de Rodez compte<br />

investir afin d’entamer une diversification de ses activités ; « nous avons le soutien<br />

du groupe Bosch pour une diversification rapide », confirme Grégory Brouillet.<br />

Une première pour le géant allemand dont la maison-mère a pour habitude de<br />

définir et de déployer aux « usines filles » les produits, les standards et les process.<br />

« Nous sommes à un tournant de l’histoire<br />

de l’usine car désormais, c’est à nous<br />

d’aller chercher de nouveaux business ».<br />

Ces nouveaux business, quels seront-ils ?<br />

Le site ruthénois ne s’interdit rien, tant<br />

qu’il parvient à démontrer à la direction<br />

du groupe la rentabilité des nouveaux<br />

produits et services… et mettre naturellement<br />

les compétences au service<br />

de nouvelles prestations, à l’exemple de<br />

développement de solutions connectées<br />

pour la maintenance. ; « nous nous<br />

positionnons aujourd’hui comme prestataire<br />

pour des clients industriels sur des<br />

missions de prestations externes d’automatisme,<br />

d’intégration robotique ou d’industrie<br />

4.0. Nous souhaitons également<br />

nous développer vers des prestations de<br />

conseils et d’accompagnement, en particulier<br />

dans la transformation digitale de<br />

la production, de la maintenance et de la<br />

logistique. Nous possédons déjà un important<br />

savoir-faire dans le domaine et nous<br />

sommes à ce jour en mesure de définir les<br />

besoins des entreprises et d’y répondre,<br />

tant pour les acteurs de l’automobile que<br />

ceux de l’aéronautique ou de l’énergie ».<br />

Une diversification qui passe<br />

par une transformation digitale franche<br />

Aller vite. Face à ce changement culturel, l’usine Bosch n’entend<br />

pas tergiverser. Le défi est de taille et pour le relever, il<br />

n’existe qu’un moyen aujourd’hui : passer à l’industrie 4.0.<br />

Cela, Bosch l’a bien compris et n’a pas attendu que ce phénomène<br />

soit devenu à la mode pour se lancer dans la transformation<br />

digitale de l’usine de Rodez, et ce depuis 2014<br />

(l’initiative a démarré en Allemagne au niveau du groupe en<br />

2011). « “Que peut amener l’I4.0 à la maintenance ?” Telle était<br />

la question à laquelle je devais répondre », précise le responsable<br />

qui mena en 2015 un benchmark sur les projets de<br />

digitalisation de la fonction maintenance. Un an plus tard,<br />

une équipe de quatre personnes est créée spécifiquement sur<br />

ce sujet et en 2018, c’est une équipe entièrement dédiée à la<br />

« transformation digitale globale » qui voit le jour, passant<br />

de ce groupe de quatre personnes à quinze. « La particularité<br />

de mon équipe est d’être composée de gens de tous âges et<br />

issus de différents métiers allant du technicien de maintenance<br />

spécialisé en mécanique à l’apprenti en passant par un doctorant<br />

travaillant sur une thèse dans le domaine de la maintenance<br />

prévisionnelle ». Cette organisation finalisée permet<br />

désormais de déterminer et d’affiner la stratégie à trois ans<br />

sur des sujets à la fois internes et externes à l’entreprise.<br />

Cette transformation digitale passe<br />

avant tout par l’outil de production et<br />

le millier d’équipements que comporte<br />

l’usine de Rodez. Et ce n’est pas chose<br />

aisée compte-tenu de la diversité des<br />

équipements et de leurs anciennetés,<br />

certains étant très automatisés et<br />

connectés depuis longtemps (à l’instar<br />

de la ligne d’assemblage d’injecteurs<br />

par exemple), d’autres étant plus traditionnels.<br />

Dans l’usine, de nombreuses<br />

machines d’usinage, de perçage, de<br />

tournage et de rectification (véritable<br />

Vue aérienne du site de Rodez<br />

18ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°64 • février-mars 2019<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°64 • février-mars 2019 ı19

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