Production Maintenance n°64

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Panorama
Quid de la réalité virtuelle
dans la maintenance ?
Si l’industrie du futur se caractérise en grande partie par l’Internet industriel des objets et le monitoring
des équipements visant à assurer une surveillance en temps réel d’un atelier désormais connecté,
elle passe aussi par la réalité virtuelle. Petit aperçu de solutions disponibles aujourd’hui sur le marché…
Metso lance une solution de maintenance
prévisionnelle pour l’industrie minière
La réalité augmentée au service des pompes
et de la robinetterie
©MiddleVR
MiddleVR utilise le virtuel pour améliorer
la réalité industrielle
Vue de l’appli ITXVR en pratique sur une installation du réseau GRTgaz
La start-up francilienne implantée aux portes de Paris, fondée
en 2010 par Sébastien Kuntz, ancien spécialiste de la réalité
virtuelle (RA) chez Dassault Systèmes, a lancé la version
3 d’Improve. Cet outil de RA pour ingénieur CAO concerne
des applications de formations industrielles dédiées aux
prestations de services et de maintenance. « Aujourd’hui,
Improve3 compte près de 300 clients dans le monde, en particulier
en Asie où nous avons ouvert un bureau commercial à
Shanghai ». Parmi ses clients figurent PSA, Renault, Plastic
Omnium, SNCF, EDF, Naval Group ou encore L’Oréal, sans
oublier la Nasa (!), « l’un des pionniers
de la réalité virtuelle », nous apprend le
fondateur de MiddleVR. Concrètement,
les utilisateurs d’Improve3 (industriels
citent précédemment auxquels s’ajoutent
de nombreux sous-traitants et sociétés
d’ingénierie) se servent de cette solution
pour communiquer avec leurs collaborateurs
voire leurs clients via un outil
générique permettant d’accéder à une
ligne industrielle ou une installation
de production de gaz en temps réel et
d’agir dessus. Concrètement, à l’aide
d’un casque – et d’une connexion Internet
naturellement – et dans un simple
pièce, on est en mesure d’ouvrir et de
fermer des vannes, d’agir sur un équipement
en somme. Un outil pour intervenir sur l’équipement en
production ou en maintenance, mais également pour améliorer
certaines installations ; « Improve3 intéresse aussi les ergonomes
grâce à la représentation numérique de l’opérateur avec
des zones qui deviennent rouge lorsqu’il fait un mauvais geste.
N’oublions pas que les TMS représentent 87% des maladies
professionnelles et coûtent près d’un milliard d’euros chaque
année à l’assurance maladie ! » Ça fait réfléchir en effet… en
tout cas, l’outil séduit et a permis à MiddleVR de franchir le
cap du million d’euros de chiffre d’affaires. ●
La réalité augmentée s’invite dans la maintenance de Safran
Metso étoffe sa gamme d’outils numériques Metso Metrics
avec le lancement d’une nouvelle solution de maintenance
prédictive pour l’équipement minier. Celle-ci contribuera à
optimiser la disponibilité et les performances des circuits de
broyage. Cette gamme offre aux acteurs de l’industrie minière
une visibilité accrue sur leurs équipements et processus grâce
à l’analyse, la surveillance de l’état des actifs et la maintenance
prédictive. Les entreprises utilisatrices bénéficieront également
de la technologie et de l’expertise avancées de Metso
pour améliorer la collaboration et la fiabilité des équipements.
Cette solution Internet industriel des objets (IIoT)
est basée sur la plateforme Rockwell Automation Factory-
Talk Cloud, optimisée par Microsoft Azure. Elle collecte en
toute sécurité les données de centaines de capteurs intégrés
dans l’équipement Metso, puis les utilise pour évaluer les
performances des processus et prédire l’usure et la défaillance
des composants.
KSB a lancé un concept de service reposant sur la réalité
augmentée, autrement dit le travail réalisé à l’aide de lunettes
numériques connectées à internet ou à une application
smartphone. Ces lunettes permettent aux utilisateurs ou
aux monteurs d’être guidés par un expert pendant leur intervention
de Service, par vidéo et signal audio. Devant son
écran à son poste de travail usuel, l’expert peut évaluer la
situation à travers les yeux de la personne présente sur le
site. Cette méthode permet par exemple de guider pas à pas
un monteur non spécialisé en pompes tout au long d’interventions
de maintenance courantes. Les lunettes numériques
peuvent également être utilisées pour transmettre des vues
éclatées ou des captures d’écran qui sont affichées dans le
champ de vision correspondant.
© Safran
Présente dans ses sites de production de Safran depuis
déjà plusieurs années, la réalité augmentée pourrait bien
s’étendre aux activités de maintenance. L’exemple avec
une expérimentation menée par Safran Landing Systems.
La réalité augmentée suscite en effet l’intérêt du spécialiste
des trains d’atterrissage comme solution d’aide à la
maintenance. « La documentation réglementaire fournie
par les constructeurs, qui définit les procédures officielles
de réparation, n’est pas exploitable directement par les
opérateurs Safran, explique Francis Rossignol, directeur
Coordination et support MRO chez Safran Landing Systems.
D’autant que les équipements arrivant dans les ateliers
de réparation sont de configurations différentes. » De là,
un premier projet a débuté avec l’aide d’un étudiant de
l’Institut Image de Chalon-sur-Saône afin d’explorer le
potentiel de la réalité augmentée pour guider les opérateurs
dans les tâches de maintenance et automatiser la
rédaction des rapports d’intervention.
Début 2017, un démonstrateur a ainsi été réalisé en collaboration
avec la start-up française Diota, spécialisée dans
la réalité augmentée appliquée à l’industrie. Testé dans
un premier temps sur des maquettes au 1/6 e de trains
d’atterrissage, ce démonstrateur a convaincu aussi bien
les équipes de MRO en interne que les clients auxquels
il a été présenté. L’heure est alors venue de passer à
l’échelle réelle. Sous le nom de projet Argo (Augmented
Reality for Ground Operations), le concept est expérimenté
depuis début 2018 dans deux sites de maintenance de
Safran Landing Systems, afin d’en évaluer les gains en
productivité, qualité et traçabilité. Cette solution devrait
être déployée dans d’autres ateliers de réparation.
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