JOURNAL ASMAC No 3 - juin 2019
Fake - Falsifications, impostures et erreurs Gynécologie - La médecine de précision pour le carcinome mammaire Neurologie - Le vieillissement du cerveau Politique - Vers un plafonnement des prestations médicales?
Fake - Falsifications, impostures et erreurs
Gynécologie - La médecine de précision pour le carcinome mammaire
Neurologie - Le vieillissement du cerveau
Politique - Vers un plafonnement des prestations médicales?
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Formation postgraduée/Conditions de travail<br />
petits. D’un autre côté, j’étais fasciné par<br />
ma future profession. Je l’ai toujours vécue<br />
comme passionnante, variée et enrichissante,<br />
et donc satisfaisante. Je n’ai jamais<br />
envisagé de l’abandonner.<br />
C’est ainsi que Jürg Schlup a obtenu en<br />
1988 son titre de spécialiste en médecine interne<br />
générale. Un petit résumé des étapes<br />
qui l’ont mené à ce titre: après avoir posé sa<br />
candidature pour la formation en médecine<br />
de famille pendant ses études et obtenu<br />
une des places très convoitées («8 par année,<br />
mais 108 candidats»), il a travaillé<br />
dans l’administration fédérale. A l’Office<br />
fédéral de l’industrie, des arts et métiers et<br />
du travail (OFIAMT) de l’époque, il s’est<br />
consacré à la médecine du travail et à un<br />
sujet auparavant inconnu de la médecine:<br />
les dangers liés aux germes dans les systèmes<br />
de ventilation et climatisation. Il a<br />
poursuivi son parcours avec la chirurgie, la<br />
médecine interne et la gynécologie/obstétrique<br />
à Langenthal. Ensuite, la pédiatrie,<br />
la psychiatrie et la médecine interne à l’Hôpital<br />
de l’Ile à Berne.<br />
C’est d’ailleurs à Berne qu’il s’est engagé<br />
sur une toute nouvelle voie...<br />
Une lettre de protestation à l’ambassadeur soviétique: l’engagement politique de Jürg Schlup a déjà<br />
débuté au gymnase. (Photo: FMH)<br />
Aujourd’hui, l’<strong>ASMAC</strong> se bat pour que<br />
ses membres ne doivent pas travailler<br />
plus de 50 heures par semaine conformément<br />
à la loi sur le travail. Quelle<br />
était la situation à l’époque?<br />
<strong>No</strong>us avons nous-mêmes pris les choses en<br />
main. J’ai déjà adhéré à l’association pendant<br />
ma première année de formation<br />
postgraduée et été élu au comité de la section<br />
Berne après six mois. J’en suis devenu<br />
le président en 1984 et le suis resté jusqu’en<br />
1987. Durant cette période, nous avons<br />
exigé l’introduction de la semaine de 60<br />
heures, lors d’une conférence de presse<br />
improvisée qui avait rencontré un vif intérêt.<br />
Aussi à l’association faîtière, qui a ensuite<br />
repris cette revendication à son<br />
compte.<br />
Vous parlez de vos horaires de travail.<br />
Quelle était votre situation?<br />
Cela peut s’illustrer à l’exemple de l’Hôpital<br />
régional de Langenthal. Après une semaine<br />
de travail normale du lundi au vendredi,<br />
débutant à 7h et se terminant à 19h,<br />
nous, jeunes médecins, accomplissions<br />
quasiment sans interruption le service du<br />
week-end. Celui-ci durait du samedi à 7h<br />
jusqu’au lundi à 7h. Ensuite recommençait,<br />
sans interruption, le service normal.<br />
Un véritable marathon. Ce n’est que le<br />
week-end suivant que nous avions congé.<br />
Comment avez-vous géré cela?<br />
Même si ça n’a pas toujours été aussi intense<br />
pendant les sept ans de ma formation<br />
postgraduée, cela représentait une<br />
grande contrainte. Aujourd’hui, je réduirais<br />
probablement mon engagement à<br />
80%, notamment pour pouvoir davantage<br />
me consacrer aux enfants quand ils sont<br />
Avec quel succès?<br />
Sans aucun succès direct. Mais avec un bénéfice<br />
indirect: nous avons obtenu la mise<br />
en place d’une sorte de saisie du temps de<br />
travail sous forme de sondages par les cliniques.<br />
Auparavant, il n’y avait rien.<br />
Comment en êtes-vous arrivé là?<br />
L’<strong>ASMAC</strong> a demandé à ses membres de noter<br />
leurs heures. Les cliniques ne voulaient<br />
d’abord pas croire ces chiffres. C’est pourquoi<br />
elles ont elles-mêmes procédé à la<br />
saisie. <strong>No</strong>tre revendication pour une réduction<br />
de la durée de travail est alors ap-<br />
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3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal