JOURNAL ASMAC No 3 - juin 2019
Fake - Falsifications, impostures et erreurs Gynécologie - La médecine de précision pour le carcinome mammaire Neurologie - Le vieillissement du cerveau Politique - Vers un plafonnement des prestations médicales?
Fake - Falsifications, impostures et erreurs
Gynécologie - La médecine de précision pour le carcinome mammaire
Neurologie - Le vieillissement du cerveau
Politique - Vers un plafonnement des prestations médicales?
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Journal<br />
N o 3, <strong>juin</strong> <strong>2019</strong><br />
<strong>ASMAC</strong><br />
Le journal de l’Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />
Fake<br />
Falsifications,<br />
impostures et<br />
erreurs<br />
Page 27<br />
Gynécologie<br />
La médecine de précision<br />
pour le carcinome mammaire<br />
Page 45<br />
Neurologie<br />
Le vieillissement du cerveau<br />
Page 48<br />
Politique<br />
Vers un plafonnement<br />
des prestations médicales?<br />
Page 6
PROTECTIoN<br />
Complète POUR leS<br />
MédECINS AU vOLANT<br />
Visites à domicile, transports d’urgence, trajets domicile-travail: la diversité de vos<br />
déplacements impose une protection particulière. C’est pourquoi Allianz a créé MediDRIVE,<br />
une assurance véhicules à moteur spécialement conçue pour répondre aux besoins des<br />
membres de MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> dans le cadre de leur activité professionnelle.<br />
MediDRIVE: protection tout-en-un sur mesure<br />
Avec MediDRIVE, vous misez sur la sécurité pour vos déplacements professionnels. Un sinistre<br />
lors d’une intervention? Votre bonus n’en pâtit pas, et vous n’avez pas non plus besoin de payer de<br />
franchise. Même en cas de faute grave ou de retrait de permis, votre assurance automobile vous<br />
protège. Le petit plus: un nettoyage auto au cas où vous en auriez besoin après une intervention.<br />
Quand la prudence est récompensée<br />
Vous connaissez les conséquences des accidents de la circulation. Et vous avez tout à gagner si<br />
vous conduisez prudemment: en l’absence de sinistre, votre prime diminue au fil des ans. Résultat:<br />
votre bonus peut aisément grimper à 70%, en responsabilité civile, comme en casco complète.<br />
Votre couverture en un coup d’œil<br />
Responsabilité civile et casco: accidents lors des trajets domicile-travail, des visites à domicile<br />
ou des transports d’urgence<br />
Protection du bonus en cas de déplacement professionnel<br />
Ni réduction de prestations ni recours en cas de faute grave<br />
Pas de franchise en cas de déplacement professionnel<br />
Assurance vol de la mallette médicale de secours<br />
Dépannage 24 heures sur 24<br />
N’hésitez pas à nous demander conseil, afin de pouvoir compter pleinement, le moment<br />
venu, sur les prestations d’Allianz. Informez-vous dès à présent sur nos solutions d’assurance<br />
attractives.<br />
Contactez-nous via<br />
contrats.faveur@allianz.ch ou<br />
l’un de nos conseillers en assurances<br />
(voir sur www.allianz.ch)<br />
pour une offre individuelle.
Sommaire<br />
Editorial<br />
5 Tu ne mentiras point<br />
Politique<br />
6 Un plafond en forme de marteau<br />
8 Musique d’avenir et «guerre des roses»<br />
11 L’essentiel en bref<br />
Formation postgraduée /<br />
Conditions de travail<br />
13 A l’époque, un marathon de 168 heures<br />
18 Apprendre à lire<br />
<strong>ASMAC</strong><br />
19 <strong>No</strong>uvelles des sections<br />
23 <strong>ASMAC</strong>-Inside<br />
25 Conseil juridique de l’<strong>ASMAC</strong><br />
Point de mire: Fake<br />
27 Deepfake – lorsque les images mentent<br />
30 Lorsque des chercheurs créent un<br />
savoir falsifié<br />
32 Lorsque des forces obscures sont<br />
librement à l’œuvre<br />
34 Rester vigilant lors de l’importation de<br />
médicaments<br />
38 Des presti digitateurs chez les<br />
délinquants<br />
40 A la recherche de la vérité<br />
43 Tout faux malheureusement<br />
Perspectives<br />
45 Actualités en anesthésiologie – le rôle<br />
de l’anesthésie dans la chirurgie<br />
tumorale: La médecine de précision,<br />
un facteur de succès<br />
48 Aus der «Praxis»: Alterung des Gehirns:<br />
Charakterisierung mittels MRT<br />
54 Un patient très spécial<br />
MEDISERVICE<br />
55 Le chemin vers le cabinet médical (3):<br />
Plus qu’un poste de travail<br />
58 Boîte aux lettres<br />
59 L’assurance auto vouée à disparaître?<br />
61 Randonnée: deux accessoires pour<br />
avoir le pied sûr<br />
62 Impressum<br />
Annonce<br />
CH-3860 Meiringen<br />
Telefon +41 33 972 81 11<br />
www.privatklinik-meiringen.ch<br />
Lebensqualität<br />
Ein Unternehmen der Michel Gruppe<br />
Ärztliche Leitung:<br />
Prof. Dr. med. Thomas J. Müller<br />
Wo Patienten auch Gäste sind.
STS 0292<br />
LE<br />
VIGARO<br />
291<br />
/ 02.<strong>2019</strong><br />
Plus qu’une newsletter pour la médecine de laboratoire<br />
Dr méd. Edouard H. Viollier, FMH Médecine interne<br />
Dominic Viollier, lic. oec. HSG<br />
Nutrogramme<br />
Complément de l’investigation d’une dénutrition<br />
Prémisse<br />
Avantage<br />
L’âge avançant, de plus en plus de patients souffrent<br />
de dénutrition. Les conséquences de cette dénutrition<br />
sont des capacités physiques et cognitives<br />
diminuées, des troubles de la cicatrisation, une<br />
prédisposition aux infections, une diminution de la<br />
qualité de vie ainsi qu’une augmentation de la morbidité<br />
et de la mortalité.<br />
• Objectivation, étiologie et approche thérapeutique<br />
lors d’une suspicion de dénutrition<br />
• Objectivation du suivi d’un traitement nutritionnel<br />
Interprétation<br />
Reconnaître<br />
la dénutrition<br />
Degré de dénutrition<br />
Valeur de référence modéré moyen sévère<br />
Protéines / Enzymes<br />
Albumine (g/L) 37 – 51 32 – 36 28 – 32 < 28<br />
Préalbumine / TTR (mg/L) 200 – 400 120 – 200 100 – 119 < 100<br />
Retinol Binding Protein (mg/L) 30 – 60 23 – 29 18 – 22 < 18<br />
Vitamines / Métabolisme<br />
Acide folique érythrocytaire (nmol/L) 366 – 1496 310 – 365 195 – 309 < 195<br />
HbA1c < 6.1 % ≥ 6.1 % Suspicion de diabète<br />
Vitamine B12 active (pmol/L) > 40 35 – 40 25 – 34 < 25<br />
Zinc (μmol/L) 12.0 – 26.0 10.1 – 11.9 6.7 – 10.0 < 6.7<br />
Métabolisme du fer<br />
Ferritine (μg/L) 30 – 300 20 – 30 10 – 20 < 10<br />
Inflammation<br />
Protéine C-réactive, CRP (mg/L) < 10 > 10 Signe évocateur d’une inflammation<br />
Thyroïde<br />
TSH (mU/L) 0.55 – 4.78 > 4.78 Signe évocateur d’une hypothyroïdie<br />
Pour une meilleure interprétation, il faut respecter les valeurs de référence mentionnées sur le rapport,<br />
car elles peuvent varier selon l’âge.<br />
Comme certains paramètres peuvent également être influencés par d’autres processus<br />
inflammatoires, l’interprétation doit impérativement être effectuée selon le contexte clinique.<br />
Matériel Tube sérum gel, jaune or (1) Tube EDTA, lilas (6), non centrifugé Tube oligoéléments, bleu (15)<br />
Prix CHF 239.10<br />
Information Littérature sur demande<br />
Dr sc. nat. ETH Stefano Longoni, Spécialiste FAMH en médecine de laboratoire, MHA, resp. des départements Production Est / Assurance Qualité<br />
Dr phil. II Maurus Curti, Spécialiste FAMH en médecine de laboratoire, responsable Analyses spéciales<br />
Dr pharm. Sarah Molteni, Spécialiste FAMH en médecine de laboratoire, responsable adj. Assurance qualité<br />
Dr rer. nat. Corinne Ruppen, Candidate Spécialiste FAMH en médecine de laboratoire, Corelab<br />
Dr phil. II Fabrice Stehlin, Candidat Spécialiste FAMH en médecine de laboratoire, chef d’équipe Corelab<br />
Rédaction<br />
Dr méd. Maurice Redondo, FMH Hématologie, Spécialiste FAMH en médecine de laboratoire, responsable du département Production Ouest
Editorial<br />
Tu ne<br />
mentiras point<br />
Catherine Aeschbacher<br />
Rédactrice en chef du<br />
Journal <strong>ASMAC</strong><br />
<strong>No</strong>n, l’interdiction de mentir ne figure pas parmi les dix<br />
commandements; le neuvième commandement dit qu’il ne<br />
faut pas porter de faux témoignage contre son prochain.<br />
Bien sûr, il existe beaucoup de passages dans la bible qui<br />
condamnent le mensonge, mais il fait précisément défaut dans le décalogue.<br />
Peut-être parce que ce commandement est, contrairement aux autres,<br />
si difficile à respecter? D’après une étude publiée par la NZZ en 2018,<br />
chacun ment environ 25 fois par jour. Evidemment, la plupart du<br />
temps il s’agit de petits mensonges pour ne pas froisser son vis-à-vis<br />
ou se tirer élégamment d’une situation critique: «Je dois raccrocher,<br />
quelqu’un sonne à la porte», «tu fais bonne figure en toute circonstance»,<br />
«le gâteau est excellent». <strong>No</strong>us connaissons et utilisons tous<br />
ce genre de phrases creuses. En revanche, le faux témoignage a des<br />
conséquences bien plus graves.<br />
Dans notre Point de mire, nous vous parlons de falsifications, de<br />
théories du complot et d’imposture, des sujets qui dépassent largement<br />
le cadre du pieux mensonge. Grâce aux nouveaux médias, les<br />
falsifications ou fausses nouvelles peuvent être diffusées plus rapidement<br />
et pratiquement sans qu’elles soient filtrées, avec des conséquences<br />
imprévues. Et alors que d’un côté, on enjolive, falsifie ou tait<br />
les faits, la confiance baisse de l’autre et les parois des bulles respectives<br />
deviennent imperméables. Aujourd’hui, il serait pourtant facile,<br />
grâce à Internet, de vérifier les faits.<br />
Et pour élargir quelque peu notre propos, nous ajoutons à ce thème<br />
inquiétant des erreurs historiques et des faux traumatismes.<br />
En prévision des élections fédérales, on assiste à de singulières<br />
cabrioles et pirouettes sous la coupole fédérale, bien sûr à l’intention<br />
de l’électorat intéressé. La politique de la santé n’est pas épargnée,<br />
au contraire: celui qui veut s’assurer les faveurs des citoyens change<br />
vite de bord et fait de petits cadeaux. Il va de soi qu’ils ne sont pas<br />
gratuits. Les coûts de la santé figurent donc logiquement parmi les<br />
thèmes de campagne de plusieurs partis.<br />
On constate aussi un va-et-vient au sujet du pilotage des admissions.<br />
Vous trouverez plus de détails à ce sujet dans la partie Politique.<br />
On vous y informera aussi sur les résultats de la séance de printemps<br />
du Comité central de l’<strong>ASMAC</strong> et de l’assemblée des délégués de<br />
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong>.<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 5
Politique<br />
Un plafond en<br />
forme de marteau<br />
Le mal s’approche à pas feutrés. En effet, on préfère ne pas parler<br />
trop fort du plafonnement des prestations médicales, ou alors seulement<br />
dans un langage enjolivé et technique. Ce n’est pas le cas de l’<strong>ASMAC</strong>:<br />
elle ne cache pas la vérité.<br />
Marcel Marti, responsable politique et communication/directeur adjoint de l’<strong>ASMAC</strong><br />
Sous les plafonnements dans le<br />
système de santé se cachent des<br />
effets indésirables tels que le<br />
rationnement et la médecine à<br />
deux vitesses<br />
Celui qui croit que seuls les acrobates<br />
et patineurs artistiques<br />
sont capables de sauts périlleux<br />
et de pirouettes ferait bien de<br />
porter davantage son attention sur le<br />
cirque politique. Là aussi, il y a des championnes<br />
et des champions dans ces disciplines.<br />
Ils donnent le plus volontiers un<br />
aperçu de leurs talents en période préélectorale,<br />
comme maintenant quand ils<br />
se rapprochent des électeurs et qu’ils<br />
constatent (avec peur) que le jour de l’élection,<br />
ils récolteront ce qu’ils ont semé. Autrement<br />
dit, ce sera le jour de vérité.<br />
Vous voulez un exemple? Prenons les<br />
franchises de l’assurance-maladie. Encore<br />
récemment, la majorité bourgeoise du Parlement<br />
annonçait avec tambours et trompettes<br />
sa recette miracle pour réaliser des<br />
économies: l’adaptation de la franchise<br />
minimale de 300 à 500 francs et l’augmentation<br />
régulière de toutes les franchises de<br />
50 francs. Fort heureusement, les deux<br />
idées ont été envoyées, jusqu’à nouvel<br />
avis, aux oubliettes après la session de<br />
printemps – grâce à la volte-face de l’UDC<br />
et du PDC.<br />
Ce qui ne change rien au fait que les<br />
coûts de la santé continueront de marquer<br />
les débats politiques jusqu’aux élections fédérales<br />
du 20 octobre <strong>2019</strong>, notamment<br />
aussi à cause de deux initiatives populaires.<br />
L’une, l’initiative d’allègement des primes<br />
(www.primes-abordables.ch), a été lancée<br />
par le PS. Objectif: aucun ménage ne doit<br />
dépenser plus de 10% du revenu pour les<br />
primes d’assurance-maladie. Pour cela, elle<br />
veut réviser la réduction individuelle des<br />
primes, ce que l’<strong>ASMAC</strong> salue.<br />
«Sauver le système de santé»<br />
L’autre a été lancée par le PDC et porte le<br />
titre à première vue anodin et sympathique<br />
«Baisser les primes – pour un frein aux<br />
coûts de la santé». D’après ses propres<br />
dires, le parti veut «sauver le système de<br />
santé et alléger le fardeau financier qui<br />
pèse sur les payeurs de primes». Pour cela,<br />
l’initiative exige que le Conseil fédéral et les<br />
cantons prennent des mesures pour réduire<br />
les coûts l’année suivante lorsque<br />
Photo: iuyea/Adobe Stock<br />
6<br />
3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal
Politique<br />
l’augmentation moyenne des coûts par personne<br />
assurée et année dans l’assurance<br />
obligatoire des soins (AOS) dépasse de plus<br />
d’un cinquième l’évolution des salaires nominaux<br />
– à condition que les partenaires<br />
tarifaires n’interviennent pas eux-mêmes.<br />
L’Assemblée des délégués de la FMH a<br />
clairement rejeté cette idée, ce qui correspond<br />
au vœu de l’<strong>ASMAC</strong>. Pourtant, le sujet<br />
reste d’actualité, pas seulement à cause<br />
de la récolte des signatures en cours par le<br />
PDC: le Conseil fédéral examine pour sa<br />
part l’introduction d’un objectif de maîtrise<br />
des coûts dans l’AOS. Le Département<br />
fédéral de l’intérieur (DFI) est chargé<br />
d’élaborer un projet y relatif d’ici fin <strong>2019</strong>,<br />
c’est-à-dire après les élections. «En cas de<br />
dépassement de l’objectif fixé, il serait<br />
possible de mettre en place des mesures<br />
correctives», précise le Gouvernement fédéral.<br />
L’accès aux prestations obligatoires<br />
de l’AOS devra toutefois rester garanti.<br />
La façade et la petite porte<br />
L’objectif de maîtrise des coûts est une des<br />
mesures centrales du groupe d’experts qui<br />
a, en 2017, élaboré sur mandat du DFI des<br />
propositions en vue de freiner la hausse des<br />
coûts de l’AOS. Sur la base de ce rapport, le<br />
Conseil fédéral a adopté un programme visant<br />
à contenir les coûts en mars 2018. Il<br />
sera mis en œuvre sous la forme de deux<br />
trains de mesures. Le premier a été mis en<br />
consultation en septembre 2018 et comprenait<br />
déjà un dossier épineux. En effet, une<br />
proposition prévoit que les fournisseurs de<br />
prestations et les assureurs conviennent de<br />
mesures visant à piloter les coûts. Les augmentations<br />
injustifiées des volumes et<br />
coûts auraient pour conséquence des remboursements<br />
par les fournisseurs de prestations.<br />
Si aucun accord n’est trouvé, le<br />
Conseil fédéral peut intervenir.<br />
Cela ne serait rien d’autre que l’introduction<br />
de tarifs dégressifs ou d’un budget<br />
global par la petite porte et signifierait que<br />
la revendication politique de réduire les<br />
coûts de la santé par leur plafonnement et<br />
donc le rationnement caché serait déléguée<br />
aux partenaires tarifaires. C’était cependant<br />
sans compter avec les principaux<br />
intéressés – le corps médical, qui n’acceptera<br />
en aucun cas un tel projet.<br />
Attention à l’augmentation du<br />
volume<br />
Jusqu’à la clôture rédactionnelle, le rapport<br />
sur la consultation relative au 1er volet<br />
de mesures n’avait pas encore été publié.<br />
A l’heure actuelle, on ne sait pas non<br />
plus quelles surprises la deuxième série de<br />
propositions réservera à la fin de l’année,<br />
que ce soit concernant l’objectif de maîtrise<br />
des coûts ou d’autres propositions.<br />
Néanmoins, d’autres problèmes sont en<br />
vue. En avril, la Commission de la santé du<br />
Conseil des Etats a décidé de déposer une<br />
motion relative à la «Prise en compte de<br />
l’accroissement du volume des prestations<br />
dans les négociations tarifaires». Lors de<br />
négociations tarifaires, les partenaires tarifaires<br />
ne doivent pas seulement négocier<br />
les prix, mais aussi simultanément le volume<br />
des prestations. En clair, cela veut<br />
dire qu’il s’agit de limiter le nombre de<br />
prestations médicales.<br />
Considérons le tout d’un autre point de<br />
vue. Chaque année, l’Euro Health Consumer<br />
Index (EHCI) analyse le système de<br />
santé dans 35 pays européens. Pour 2018,<br />
son enquête a montré que la Suisse avait<br />
remplacé les Pays-Bas comme meilleur système<br />
de santé en Europe. Avec 893 points<br />
sur 1000, elle se classe loin devant la France<br />
(11 e rang), l’Allemagne (12 e rang) ou la<br />
Grande-Bretagne (16 e rang), pays qui, dans<br />
les discussions politiques, sont régulièrement<br />
cités lorsqu’il s’agit de comparer la<br />
qualité et les coûts. La Suisse est seule<br />
championne pour ce qui concerne l’accès<br />
aux prestations de santé et brille par des<br />
temps d’attente courts. Pour les résultats de<br />
traitement, elle figure aussi tout en haut du<br />
classement avec la Finlande et la <strong>No</strong>rvège.<br />
Si, on peut faire quelque chose!<br />
L’EHCI porte par contre un regard critique<br />
sur la «structure d’approvisionnement archaïque»,<br />
étant donné qu’une part comparativement<br />
élevée des coûts est engendrée<br />
par les traitements stationnaires. «Ce qui<br />
appuie la revendication de mettre en place<br />
des régions hospitalières supracantonales<br />
et d’introduire le financement uniforme<br />
des prestations ambulatoires et stationnaires<br />
(EFAS)», résume Anja Zyska, présidente<br />
de l’<strong>ASMAC</strong>. De telles mesures pourraient<br />
accroître l’efficience ou réduire les<br />
coûts – tout en gardant à l’esprit que l’excellente<br />
qualité du système de santé suisse<br />
a son prix. «Les propositions pour des tarifs<br />
dégressifs, des plafonnements et des<br />
budgets globaux, qui n’ont pas fait leurs<br />
preuves en Allemagne et aux Pays-Bas, ne<br />
sont toutefois pas la bonne manière de<br />
remédier aux problèmes.»<br />
Avec un budget plafonné, il ne serait<br />
plus possible de fournir les prestations<br />
pour tous les patients et patientes. <strong>No</strong>tamment<br />
les malades chroniques, les patients<br />
âgés et polymorbides en souffriraient. «Si<br />
le budget est épuisé, les prestations seraient<br />
ajournées (temps d’attente) ou refusées»,<br />
met en garde Anja Zyska. Cela équivaudrait<br />
à un rationnement caché, ce qui<br />
risquerait d’entraîner des coûts consécutifs<br />
plus élevés et de conduire à une médecine<br />
à deux vitesses. «En effet, celui qui<br />
veut et peut malgré tout se payer un traitement<br />
essayera de l’obtenir par le biais des<br />
assurances complémentaires – c’est-à-dire<br />
là où il n’existe pas de plafonnement des<br />
coûts.» A cela s’ajoute qu’avec un budget<br />
global, la priorité n’est plus accordée à la<br />
qualité des prestations médicales.<br />
Le jour des élections du 20 octobre<br />
<strong>2019</strong> va passer, mais les dossiers brûlants<br />
de la politique de la santé vont rester – et<br />
avec eux la vigilance et la détermination<br />
de l’<strong>ASMAC</strong> d’apporter son soutien à des<br />
solutions judicieuses et de désigner les solutions<br />
inappropriées par leur nom.<br />
Grève des femmes:<br />
l’<strong>ASMAC</strong> annonce<br />
la couleur<br />
Le 14 <strong>juin</strong>, la Suisse était pour la deuxième<br />
fois placée sous le signe de la<br />
grève des femmes. Pour les femmes<br />
médecins non plus, l’égalité en général<br />
et l’égalité des chances ne sont toujours<br />
pas évidentes. Ainsi, d’après la<br />
statistique médicale de la FMH 2018,<br />
elles représentent la majorité parmi<br />
les moins de 45 ans – et notamment<br />
aussi chez les étudiant(e)s en médecine»,<br />
mais au niveau des médecins<br />
adjoint(e)s et médecins-chef(fe)s,<br />
avec 24,5% et 12,4% respectivement,<br />
elles ne constituent le plus souvent<br />
que l’exception. C’est pourquoi l’AS-<br />
MAC a apporté son soutien à la protestation<br />
des femmes et fait produire à<br />
20 000 exemplaires un badge pour la<br />
grève des femmes qu’elle a distribué<br />
dans les hôpitaux. Par ailleurs, plusieurs<br />
sections ont développé leurs<br />
propres activités. Vous trouverez plus<br />
d’informations à ce sujet sur le site<br />
web de l’association.<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 7
Politique<br />
Musique d’avenir<br />
et<br />
«guerre des roses»<br />
Lors de sa séance de printemps, le Comité central de l’<strong>ASMAC</strong> s’est<br />
penché sur un large éventail de sujets. <strong>No</strong>tamment les propositions<br />
du Parlement concernant le pilotage des admissions ont suscité le débat.<br />
Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du Journal <strong>ASMAC</strong>. Photos: Severin <strong>No</strong>wacki.<br />
«Quelque part à mi-chemin» pourrait-on<br />
résumer la situation de<br />
nombreux objets sur lesquels se<br />
sont penchés les délégués du Comité<br />
central de l’<strong>ASMAC</strong> lors de leur séance<br />
de printemps. L’organe suprême de l’AS-<br />
MAC s’est réuni le 27 avril à Berne. D’une<br />
part, il s’agissait de traiter les points habituels<br />
à l’ordre du jour tels que rapport annuel,<br />
comptes annuels, etc. D’autre part,<br />
dans de nombreux domaines, il a fallu<br />
prendre des décisions sur la marche à<br />
suivre. Par exemple pour la troisième<br />
vague de la campagne «Plus de médecine<br />
et moins de bureaucratie!». Après avoir<br />
sensibilisé sur le sujet et ancré l’attitude<br />
selon laquelle il est tout à fait possible<br />
d’entreprendre quelque chose contre le<br />
<strong>No</strong>uveau membre<br />
du Comité directeur<br />
Jana Siroka<br />
Présidente de la<br />
section Zurich<br />
Membre du Comité<br />
directeur de<br />
MEDISERVICE<br />
VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
Dès <strong>juin</strong>, cheffe de<br />
clinique au service<br />
des urgences Hirslanden<br />
Zurich<br />
surcroît de travail administratif, il s’agit<br />
maintenant de passer au concret. En effet,<br />
il est prévu d’accompagner une clinique<br />
dans laquelle il y a matière et volonté<br />
d’agir. Conjointement avec l’association<br />
faîtière, les sections vont désigner une<br />
telle «clinique modèle».<br />
La situation est similaire pour la prochaine<br />
étape du projet pour la promotion<br />
du travail à temps partiel. Le concept «Plan<br />
de construction, postes à temps partiel»<br />
selon lequel des modèles existants sont en<br />
quelque sorte mis à disposition sous forme<br />
de «plan bleu» a été élaboré. Il s’agit maintenant<br />
de trouver des cliniques susceptibles<br />
de participer à la mise en œuvre.<br />
Le concept de communication aussi a<br />
été élaboré, certaines parties sont déjà en<br />
phase d’être concrétisées. <strong>No</strong>tamment le<br />
plus gros morceau, le site web. Nul doute<br />
que le site web de l’association politique<br />
n’est plus au goût du jour. Un remaniement<br />
en profondeur est donc nécessaire.<br />
Dans une procédure à plusieurs étapes, les<br />
offres de différentes agences ont été soumises<br />
à un examen détaillé afin de pouvoir<br />
opérer un choix à la mi-mai. Malgré ce processus<br />
complexe et coûteux en termes de<br />
personnel, les responsables espèrent pouvoir<br />
mettre en service le nouveau site web<br />
à la fin de l’année.<br />
La ligne rouge hypothétique<br />
«Les élections fédérales en automne se<br />
profilent à l’horizon. Beaucoup de parlementaires<br />
ne veulent pas mettre en péril<br />
leur réélection et renvoient donc certains<br />
objets aux calendes grecques.» C’est en ces<br />
termes que le vice-président de l’<strong>ASMAC</strong><br />
et conseiller national Angelo Barrile a résumé<br />
l’ambiance actuelle au Palais fédéral.<br />
La réglementation définitive du pilotage<br />
des admissions ne semble par contre<br />
pas être un sujet trop délicat. Le Conseil<br />
national a pris sa décision à la fin de l’année<br />
dernière. Il a certes tenu compte d’une<br />
des propositions formulées par l’<strong>ASMAC</strong><br />
(comme jusqu’ici trois ans d’activité dans<br />
un établissement de formation postgraduée<br />
suisse reconnu, mais désormais dans<br />
la discipline demandée), mais a toutefois<br />
ajouté à sa proposition l’obligation pour<br />
les cantons de prescrire pour chaque discipline<br />
et région un nombre maximal et minimal<br />
de médecins admis à pratiquer, cela<br />
à titre d’alternative à la restriction du libre<br />
choix du médecin. Compte tenu de la suite<br />
du calendrier (adoption du projet après<br />
discussion au Conseil des Etats éventuellement<br />
déjà à la mi-<strong>2019</strong>), les délégués du<br />
CC ont dû prendre des décisions concernant<br />
un éventuel référendum. Car les signatures<br />
nécessaires devraient, le cas<br />
échéant, être récoltées en très peu de<br />
temps et, suivant les circonstances, avant<br />
la prochaine séance du Comité central.<br />
Après une discussion approfondie, la décision<br />
a été sans appel: l’<strong>ASMAC</strong> est favorable<br />
à un référendum commun avec la<br />
FMH, si le libre choix du médecin est menacé.<br />
Si ce point devait être éliminé du<br />
projet et/ou que d’autres aspects devaient<br />
être mis en avant, l’association faîtière et<br />
les sections réexamineront la situation.<br />
8<br />
3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal
Politique<br />
Des perspectives différentes, mais unanimes sur l’orientation: la séance de printemps du Comité central du point de vue de la présidence et de celui<br />
des délégués.<br />
L’embarras du choix<br />
Pour une fois, la présidente de l’<strong>ASMAC</strong><br />
Anja Zyska s’est dite reconnaissante de ne<br />
pas être autorisée à voter sur la remise de<br />
la Rose d’hôpital 2018 compte tenu des nominations.<br />
Cette récompense est décernée<br />
chaque année par l’<strong>ASMAC</strong> à des cliniques<br />
ou hôpitaux pour des initiatives<br />
exceptionnelles dans le domaine de la formation<br />
postgraduée et/ou des conditions<br />
de travail. En raison de la campagne<br />
contre la surcharge administrative, trois<br />
projets qui tentent d’y remédier étaient<br />
nominés cette année: l’Hôpital cantonal<br />
de Lucerne qui a instauré une gestion des<br />
rapports et demandes. Ce département est<br />
dirigé par deux médecins au bénéfice<br />
d’une formation continue en médecine<br />
des assurances. Il traite toutes les demandes<br />
émanant des assurances et les demandes<br />
de garantie de paiement, etc. Cela<br />
permet de régler de façon professionnelle<br />
et efficace environ 50 000 demandes par<br />
année. La clinique de médecine de l’Hôpital<br />
de Thoune faisait aussi partie des nominés.<br />
Celle-ci a mis en place un groupe<br />
de travail «reduce to the max». Il est composé<br />
de représentants du corps médical,<br />
du secrétariat et de l’informatique. Il localise<br />
les obstacles administratifs et cherche<br />
des solutions pour y remédier. Différents<br />
déroulements ont été simplifiés et des<br />
tâches administratives transférées des<br />
médecins vers le secrétariat. Pour finir, le<br />
projet du service de médecine interne du<br />
Centre hospitalier universitaire vaudois<br />
(CHUV) vise un changement fondamental.<br />
Le déroulement de la journée a été modifié<br />
pour accorder la priorité au temps<br />
consacré aux patients. De plus, des recommandations<br />
pour la pratique clinique<br />
pour les onze maladies les plus fréquentes<br />
ont été établies, la formation postgraduée<br />
coordonnée et des secrétaires médicales<br />
engagées selon la clé une secrétaire pour<br />
trois médecins-assistant(e)s. Finalement,<br />
un poste de médecin-cadre a été créé dans<br />
la direction du personnel pour améliorer<br />
les conditions de travail du corps médical.<br />
C’est probablement en raison de ces mesures<br />
globales que le CHUV a au final remporté<br />
cette «guerre des roses». La Rose<br />
d’hôpital 2018 va donc dans le canton de<br />
Vaud.<br />
Un autre choix a par contre été bien<br />
plus facile pour les délégués du CC: ils ont<br />
élu à l’unanimité la présidente de la section<br />
Zurich Jana Siroka au Comité directeur<br />
(voir encadré).<br />
«Tout va bien pour nous»<br />
C’est par cette phrase que le directeur<br />
Marc Schällebaum a résumé la situation<br />
chez MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> lors<br />
de l’assemblée des délégués tenue pendant<br />
l’heure de midi. L’organisation de<br />
prestations de service a une fois de plus<br />
connu une année couronnée de succès.<br />
Contrairement aux prévisions prudentes,<br />
la marche des affaires a été tellement<br />
bonne que la perte inscrite au budget<br />
s’est transformée en bénéfice. Le «Praxis-<br />
Paket» lancé l’année dernière connaît<br />
une demande croissante et rencontre un<br />
écho très positif. De toute évidence, ce<br />
guide offre un véritable soutien à tous<br />
ceux qui réfléchissent à entamer une activité<br />
en cabinet. Dans les prochains<br />
mois, le guide subira une première mise<br />
à jour et sera complété avec des checklists.<br />
Une version française de cette offre<br />
se trouve également en gestation. Comme<br />
à l’<strong>ASMAC</strong>, le site web de MEDISERVICE<br />
a besoin d’un rafraîchissement. L’organisation<br />
se penche actuellement sur la<br />
question.<br />
Changement au<br />
Comité directeur<br />
La bonne nouvelle pour commencer:<br />
avec Helen Manser, le Comité directeur<br />
a pu accueillir un renfort important<br />
à la fin de l’année dernière (vous en<br />
saurez plus en lisant la rubrique<br />
«<strong>ASMAC</strong> Inside» à la page 23). Et pour<br />
continuer, la mauvaise<br />
nouvelle: Hervé<br />
Spechbach, Karin<br />
Etter et Michel<br />
Clément ne siègent<br />
plus au Comité directeur<br />
depuis le début<br />
<strong>2019</strong>. Les trois nous<br />
sont restés fidèles<br />
pendant plusieurs<br />
années et ont enrichi<br />
les débats avec leurs<br />
différentes biographies<br />
professionnelles<br />
et personnalités.<br />
Alors que Karin<br />
Etter et Hervé Spechbach<br />
se sont focalisés<br />
sur la formation<br />
postgraduée, Michel<br />
Clément a porté son<br />
attention sur la<br />
cybersanté.<br />
La présidence et le<br />
Comité directeur de<br />
l’<strong>ASMAC</strong> remercient<br />
chaleureusement le<br />
trio pour son engagement<br />
pour la cause<br />
des jeunes médecins.<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 9
Annonce<br />
amétiq siMed<br />
Krankengeschichte.<br />
Ganz einfach.<br />
amétiq cloud<br />
siMed ist das integrierte Praxisinformationssystem<br />
für anspruchsvolle und erfolgreiche Ärzte.<br />
siMed – die beliebteste Krankengeschichte.<br />
Jetzt auch auf Windows.<br />
Jetzt mehr<br />
Infos lesen:<br />
www.ametiq.com<br />
am_ins_VSAO_188x130_KRANKENGESCHICHTE_190320.indd 1 20.03.19 17:47
Politique<br />
«Petit à petit, ...»<br />
Ce matin, ma fille est de nouveau allée manifester, pour<br />
le climat. <strong>No</strong>n, pas comme pourraient le prétendre<br />
certains, pour sécher les cours le vendredi aprèsmidi<br />
– bien au contraire, c’était lundi à 8h du matin<br />
et son premier jour de vacances.<br />
Pour elle et les milliers d’autres jeunes, il s’agit de l’avenir de<br />
notre planète. Et j’ai l’impression que plus il y a de manifestations<br />
et plus elles sont fréquentes, plus le cercle des personnes<br />
qui se demandent ce qu’elles peuvent personnellement faire<br />
pour sauver le climat s’élargit. En effet, ce phénomène<br />
semble se propager progressivement<br />
dans le reste de la population: plus on parle<br />
de changement climatique, plus il est<br />
probable que l’on choisira au magasin<br />
devant l’étal de légumes le produit<br />
local sans double emballage plastifié,<br />
utilisera le vieux Turmix qui<br />
fonctionne encore bien plutôt que<br />
d’acheter un robot ménager<br />
moderne. Et peut-être que l’on<br />
résistera même à la tentation de<br />
changer à nouveau de portable –<br />
même si notre fournisseur s’efforce<br />
régulièrement de nous séduire en<br />
nous offrant un nouveau téléphone<br />
après deux ans d’abonnement. Et avec<br />
un peu d’optimisme, j’ai bon espoir que le<br />
message parvienne bientôt à la politique,<br />
selon le principe «Petit à petit, l’oiseau fait<br />
son nid».<br />
Néanmoins, l’année <strong>2019</strong> n’est pas seulement placée sous le<br />
signe de la grève des jeunes en faveur du climat. Les femmes<br />
aussi se battent pour une revendication importante: la véritable<br />
égalité en matière de salaire, de durée du travail et de respect.<br />
Et pour se battre pour la reconnaissance de leur travail visible et<br />
invisible, elles sont descendues dans la rue le 14 <strong>juin</strong> partout en<br />
Suisse et ont attiré l’attention par des actions pleines de fantaisie<br />
et parfois bruyantes. Une première journée de protestation<br />
et de grève s’était déjà déroulée le 14 <strong>juin</strong> 1991. Le mouvement<br />
avait été déclenché par le jubilé des dix ans de l’inscription de<br />
l’article sur l’égalité dans la Constitution fédérale qui, à l’époque,<br />
attendait toujours d’être mis en œuvre. Ce n’est qu’en 1996 que la<br />
loi sur l’égalité entre femmes et hommes est finalement entrée<br />
en vigueur.<br />
Malgré cela, aujourd’hui encore, l’égalité n’est pas évidente<br />
pour les femmes en général, ni pour les femmes médecins en<br />
particulier. Les écarts de salaire, l’inégalité des chances dans la<br />
L’essentiel<br />
en bref<br />
formation postgraduée et la carrière professionnelle ainsi que le<br />
harcèlement sexuel sur le lieu de travail restent d’actualité, alors<br />
même que les femmes représentent une part toujours plus<br />
grande du corps médical. L’<strong>ASMAC</strong> reconnaît la nécessité de<br />
rester actif dans ce domaine. C’est pourquoi elle a déjà très tôt<br />
officiellement soutenu la grève des femmes et ses revendications<br />
(voir page 7). Oui, moi aussi, je suis allée manifester avec<br />
ma fille: pour un avenir dans lequel l’égalité de tous, indépendamment<br />
du sexe ou de l’âge, de l’origine ou<br />
de l’orientation, n’est pas seulement inscrite dans la<br />
constitution, mais est réellement vécue.<br />
En tant que médecins, nous savons par la<br />
prévoyance en matière de santé à quel<br />
point il est difficile d’obtenir des<br />
changements de comportement, par<br />
exemple pour la désaccoutumance<br />
au tabac ou le changement de<br />
régime alimentaire en cas d’obésité.<br />
<strong>No</strong>us ne devons pas nous<br />
laisser décourager par les rechutes<br />
temporaires, reprendre systématiquement<br />
le sujet et motiver les<br />
patientes et les patients dans le<br />
changement de comportement.<br />
Il est donc urgent que l’égalité entre<br />
hommes et femmes redevienne un<br />
sujet de discussion, car comme je l’ai déjà<br />
dit précédemment: «Petit à petit, l’oiseau fait<br />
son nid.»<br />
Anja Zyska<br />
Présidente de l’<strong>ASMAC</strong><br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 11
Publireportage<br />
L’importance des graisses de viande<br />
dans l’alimentation<br />
Durant la seconde moitié du XX e siècle, la graisse, et les graisses animales en particulier, ont été<br />
vilipendées par les milieux scientifiques et les médias. On les jugeait sommairement, les estimant<br />
coupables de rendre les gens obèses et malades, sans que la question n’ait été scientifiquement<br />
tirée au clair. Depuis, les efforts entrepris par la recherche ont éclairé d’un jour nouveau les propriétés<br />
des graisses animales. Les résultats obtenus ces dernières années brisent le préjugé selon lequel<br />
les graisses animales présenteraient un risque pour la santé.<br />
pour l’organisme humain. Divers acides gras polyinsaturés à<br />
longue chaîne comme l’acide arachidonique, l’acide eicosapentaénoïque,<br />
l’acide docosapentaénoïque et l’acide docosahexaénoïque<br />
se trouvent toutefois exclusivement dans les<br />
graisses animales (et dans les algues).<br />
Importance pour la santé<br />
Une teneur trop élevée en graisses totales dans l’alimentation<br />
et une composition lipidique déséquilibrée sont régulièrement<br />
mises en relation avec diverses maladies et autres problèmes de<br />
santé. Cette approche, et notamment l’accent mis sur les<br />
«bons» acides gras (polyinsaturés) et les «mauvais» (saturés),<br />
ne résistent pourtant pas à l’examen. Le rapport entre les différents<br />
acides gras et la quantité consommée sont déterminants.<br />
Les graisses sont des composants essentiels à l’alimentation<br />
humaine. Avec les graisses, le corps se constitue des réserves<br />
d’énergie à long terme (dépôts adipeux) auxquels il peut recourir<br />
au besoin. Les graisses sont également importantes<br />
pour l’absorption des vitamines liposolubles (A, D, E, K) et<br />
contiennent des minéraux, des vitamines et des acides gras essentiels.<br />
Les graisses sont essentielles à la fonction des hormones et des<br />
enzymes et diminuent les fluctuations de la glycémie. Le cerveau<br />
humain lui-même ne peut pas se passer de lipides de<br />
haute valeur.<br />
La qualité des graisses de viande<br />
Pour la viande fraîche, la teneur en graisses est aujourd’hui<br />
généralement inférieure à 20 % du poids total, car elle a été<br />
optimisée par une adaptation des conditions d’élevage, d’affouragement<br />
et de détention des animaux au cours des dernières<br />
années.<br />
La composition en acides gras de la graisse de viande dépend en<br />
premier lieu de l’espèce animale dont il s’agit et de son affouragement.<br />
Selon la viande et le morceau considérés, la graisse<br />
contient 30 à 51 % d’acides gras saturés, 38 à 51 % d’acides gras<br />
monoinsaturés et 6 à 30 % d’acides gras polyinsaturés.<br />
Toutes ces graisses et huiles contiennent de l’acide linoléique<br />
et alpha-linolénique, deux acides gras polyinsaturés essentiels<br />
Pour ce qui est des effets sur la santé, il se trouve que la recommandation<br />
selon laquelle il ne faudrait plus consommer de<br />
graisses de viande est inefficace et contre-productive puisque<br />
d’une part, seuls 16 % des graisses absorbées par le consommateur<br />
moyen pro- viennent de viande et que d’autre part, les<br />
graisses de viande fournissent au corps des acides gras essentiels.<br />
Graisses et surpoids<br />
La graisse a un effet modérateur de l’appétit chez différentes<br />
espèces. Ainsi, les repas riches en graisses répriment la ghréline,<br />
une hormone qui stimule l’appétit, et déclenchent une<br />
sensation de satiété. Les graisses ralentissent aussi la vidange<br />
gastrique, ce qui réduit également l’appétit et freine les apports<br />
d’énergie. Les graisses ont ainsi une influence positive et<br />
régulatrice sur notre bilan énergétique, tandis qu’une réduction<br />
de la consommation de graisses se traduit par de fréquentes<br />
sensations de faim et incite souvent à la consommation<br />
immodérée de sucres et de féculents.<br />
«Puzzle des porcs» et informations autour de la viande de porc<br />
et de la graisse de viande sur www.mon-bout-de-suisse.ch.<br />
Proviande<br />
Viande Suisse<br />
3001 Berne<br />
www.viandesuisse.ch<br />
info@proviande.ch
Formation postgraduée/Conditions de travail<br />
A l’époque,<br />
un marathon de<br />
168 heures<br />
Enfin saisir le temps et ne travailler plus que 60 heures!<br />
Celui qui s’entretient avec Jürg Schlup, président de la FMH, le remarque:<br />
les sujets de discorde pendant sa formation postgraduée ressemblent<br />
à ceux d’aujourd’hui. Cependant, bien des choses étaient aussi très<br />
différentes dans les années 1980.<br />
Marcel Marti, responsable politique et communication/directeur adjoint de l’<strong>ASMAC</strong><br />
Il l’a su très tôt: il voulait devenir médecin<br />
de famille et assouvir sa passion<br />
pour la politique. Tout a commencé<br />
au gymnase et ne l’a plus<br />
jamais lâché. Et s’il pouvait une nouvelle<br />
fois choisir aujourd’hui, à l’âge de 63 ans,<br />
cela reviendrait au même. Ce qui ne veut<br />
pas dire que Jürg Schlup referait tout à<br />
l’identique. Par exemple travailler à plein<br />
temps.<br />
M. Schlup, vous avez débuté votre formation<br />
postgraduée en 1982 et fondé<br />
une famille peu de temps après. Comment<br />
parveniez-vous à concilier profession<br />
et vie privée?<br />
Ce n’était pas simple. Il n’existait quasiment<br />
pas de postes à temps partiel et mes<br />
journées de travail étaient particulièrement<br />
longues. De plus, ma femme était<br />
aussi pleinement engagée professionnellement<br />
en tant qu’enseignante. <strong>No</strong>us<br />
avons donc discuté de qui pourrait réduire<br />
son engagement. Au final, c’est elle<br />
qui l’a fait. Et à Berthoud, nous avons<br />
trouvé un endroit idéal pour nous installer.<br />
Cela permettait de réduire la distance<br />
vers les hôpitaux de Langenthal et Berne,<br />
où je travaillais comme médecin-assistant,<br />
avec un petit gain de temps pour la<br />
vie de famille.<br />
En tant que président de l’<strong>ASMAC</strong> Berne et médecin-assistant, Jürg Schlup (à droite) s’est battu pour<br />
la réduction du temps de travail – avec une conséquence inattendue. (Photo: Keystone)<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 13
Formation postgraduée/Conditions de travail<br />
petits. D’un autre côté, j’étais fasciné par<br />
ma future profession. Je l’ai toujours vécue<br />
comme passionnante, variée et enrichissante,<br />
et donc satisfaisante. Je n’ai jamais<br />
envisagé de l’abandonner.<br />
C’est ainsi que Jürg Schlup a obtenu en<br />
1988 son titre de spécialiste en médecine interne<br />
générale. Un petit résumé des étapes<br />
qui l’ont mené à ce titre: après avoir posé sa<br />
candidature pour la formation en médecine<br />
de famille pendant ses études et obtenu<br />
une des places très convoitées («8 par année,<br />
mais 108 candidats»), il a travaillé<br />
dans l’administration fédérale. A l’Office<br />
fédéral de l’industrie, des arts et métiers et<br />
du travail (OFIAMT) de l’époque, il s’est<br />
consacré à la médecine du travail et à un<br />
sujet auparavant inconnu de la médecine:<br />
les dangers liés aux germes dans les systèmes<br />
de ventilation et climatisation. Il a<br />
poursuivi son parcours avec la chirurgie, la<br />
médecine interne et la gynécologie/obstétrique<br />
à Langenthal. Ensuite, la pédiatrie,<br />
la psychiatrie et la médecine interne à l’Hôpital<br />
de l’Ile à Berne.<br />
C’est d’ailleurs à Berne qu’il s’est engagé<br />
sur une toute nouvelle voie...<br />
Une lettre de protestation à l’ambassadeur soviétique: l’engagement politique de Jürg Schlup a déjà<br />
débuté au gymnase. (Photo: FMH)<br />
Aujourd’hui, l’<strong>ASMAC</strong> se bat pour que<br />
ses membres ne doivent pas travailler<br />
plus de 50 heures par semaine conformément<br />
à la loi sur le travail. Quelle<br />
était la situation à l’époque?<br />
<strong>No</strong>us avons nous-mêmes pris les choses en<br />
main. J’ai déjà adhéré à l’association pendant<br />
ma première année de formation<br />
postgraduée et été élu au comité de la section<br />
Berne après six mois. J’en suis devenu<br />
le président en 1984 et le suis resté jusqu’en<br />
1987. Durant cette période, nous avons<br />
exigé l’introduction de la semaine de 60<br />
heures, lors d’une conférence de presse<br />
improvisée qui avait rencontré un vif intérêt.<br />
Aussi à l’association faîtière, qui a ensuite<br />
repris cette revendication à son<br />
compte.<br />
Vous parlez de vos horaires de travail.<br />
Quelle était votre situation?<br />
Cela peut s’illustrer à l’exemple de l’Hôpital<br />
régional de Langenthal. Après une semaine<br />
de travail normale du lundi au vendredi,<br />
débutant à 7h et se terminant à 19h,<br />
nous, jeunes médecins, accomplissions<br />
quasiment sans interruption le service du<br />
week-end. Celui-ci durait du samedi à 7h<br />
jusqu’au lundi à 7h. Ensuite recommençait,<br />
sans interruption, le service normal.<br />
Un véritable marathon. Ce n’est que le<br />
week-end suivant que nous avions congé.<br />
Comment avez-vous géré cela?<br />
Même si ça n’a pas toujours été aussi intense<br />
pendant les sept ans de ma formation<br />
postgraduée, cela représentait une<br />
grande contrainte. Aujourd’hui, je réduirais<br />
probablement mon engagement à<br />
80%, notamment pour pouvoir davantage<br />
me consacrer aux enfants quand ils sont<br />
Avec quel succès?<br />
Sans aucun succès direct. Mais avec un bénéfice<br />
indirect: nous avons obtenu la mise<br />
en place d’une sorte de saisie du temps de<br />
travail sous forme de sondages par les cliniques.<br />
Auparavant, il n’y avait rien.<br />
Comment en êtes-vous arrivé là?<br />
L’<strong>ASMAC</strong> a demandé à ses membres de noter<br />
leurs heures. Les cliniques ne voulaient<br />
d’abord pas croire ces chiffres. C’est pourquoi<br />
elles ont elles-mêmes procédé à la<br />
saisie. <strong>No</strong>tre revendication pour une réduction<br />
de la durée de travail est alors ap-<br />
14<br />
3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal
Formation postgraduée/Conditions de travail<br />
parue sous un nouveau jour dans les années<br />
1990.<br />
A cette époque, Jürg Schlup travaillait<br />
depuis longtemps comme médecin de famille<br />
à Zollikofen. Il a dirigé son cabinet<br />
pendant 24 ans, dont onze en étant seul et<br />
ensuite avec un partenaire. La constance a<br />
d’ailleurs marqué la suite de son engagement<br />
politique pour sa profession qui l’a<br />
conduit de l’<strong>ASMAC</strong> au comité de la Société<br />
des Médecins du Canton de Berne (SMCB).<br />
Après avoir abandonné la présidence de la<br />
SMCB, il est devenu délégué à la Chambre<br />
médicale en 2012 et a été désigné comme<br />
candidat au Comité central de la FMH – et,<br />
à la surprise générale, élu à la présidence.<br />
Et ce n’est pas tout: son mandat de longue<br />
date au Parlement communal de Zollikofen<br />
pour le PLR reste en mémoire.<br />
D’où vient votre intérêt pour<br />
la politique?<br />
Lorsque j’étais gymnasien, j’ai écrit une<br />
lettre ouverte à l’ambassadeur soviétique<br />
en Suisse cosignée par 250 personnes. Ensemble,<br />
nous protestions en 1974 contre<br />
l’expulsion du lauréat du prix <strong>No</strong>bel de littérature<br />
Alexandre Soljenitsyne de sa patrie.<br />
J’ai donc déjà très tôt remarqué que<br />
mon intérêt pour les processus politiques<br />
allait à l’avenir probablement dépasser le<br />
rôle du simple spectateur. Le sujet de la<br />
durée de travail pendant la formation<br />
postgraduée en a ensuite été la concrétisation.<br />
Malgré le peu de temps dont vous disposiez<br />
en tant que jeune médecin et père<br />
de famille?<br />
Pour moi, la politique professionnelle ne<br />
représentait pas une contrainte supplémentaire,<br />
mais une ressource. Cela m’a<br />
donné de l’énergie pour surmonter des situations<br />
difficiles dans ma profession. <strong>No</strong>tamment<br />
le constat que l’on peut, en tant<br />
que simple «pion», faire bouger les choses<br />
à long terme.<br />
Outre la durée de travail: quels autres<br />
sujets qui sont toujours d’actualité figuraient<br />
parmi les préoccupations des<br />
jeunes médecins pendant votre formation<br />
postgraduée?<br />
La situation il y a 30 ou 35 ans ne peut pas<br />
être comparée à celle d’aujourd’hui. J’ai<br />
cité un exemple: pour les médecins, il<br />
n’existait quasiment pas de postes à temps<br />
partiel dans les hôpitaux, mais aussi la demande<br />
pour de tels postes restait limitée.<br />
Et la médecine trônait sur un piédestal.<br />
Elle était considérée comme la discipline<br />
de pointe absolue – les questions critiques<br />
de la politique et de la société sont venues<br />
plus tard. La priorité était mise sur les nouvelles<br />
maladies telles que le sida ou les<br />
progrès techniques: nous apprenions à<br />
travailler avec la tomodensitométrie et admirions<br />
les premiers appareils IRM en<br />
Suisse. A l’époque, les rapports médicaux<br />
étaient encore dictés et les dossiers médicaux<br />
rédigés à la machine à écrire.<br />
Qu’est-ce que cela signifiait en termes<br />
de bureaucratie?<br />
Il y en avait bien moins qu’aujourd’hui, un<br />
facteur qu’il ne faut pas sous-estimer pour<br />
ce qui concerne la motivation. L’exploitation<br />
de l’hôpital était marquée par davantage<br />
de questions cliniques et la prise en<br />
charge directe des patients. Sans traitement<br />
électronique des données, le reporting<br />
était plus difficile à réaliser ou tout<br />
simplement bien plus limité.<br />
Jürg Schlup garde un excellent souvenir<br />
de sa formation postgraduée. Oui, la<br />
préparation à celle-ci était très bonne pendant<br />
les études. Proche de la pratique. Il a<br />
pu acquérir un grand savoir en tant que<br />
jeune médecin-assistant. Entouré de<br />
bonnes équipes. D’une bonne collaboration<br />
interprofessionnelle. D’un échange précieux<br />
avec les collègues pendant la pause de<br />
midi. Les points critiques? Probablement,<br />
le principal: «A mon époque, il aurait été<br />
important de témoigner plus de reconnaissance<br />
aux formateurs.» C’est-à-dire de leur<br />
donner plus de feed-back et donc se montrer<br />
reconnaissant pour leur transmission du<br />
savoir.<br />
Une déclaration caractéristique pour<br />
le président de la FMH, tant sur le plan du<br />
contenu que de la forme: à la recherche de<br />
l’équilibre et du compromis, au choix minutieux<br />
des mots. Un homme plutôt réservé,<br />
presque silencieux, mais pas effacé. Il a des<br />
opinions claires et les exprime, parce qu’il<br />
sait ce qu’il veut. Avec vigueur, à titre<br />
d’avertissement ou d’exhortation. Mais jamais<br />
en étant bruyant ou blessant. Il préfère<br />
mettre l’accent sur le positif et, en cas de<br />
discorde sur la chose, sauvegarder l’harmonie<br />
sur le plan humain. Il ne veut offenser<br />
personne. Et il peut aussi changer d’avis,<br />
parce qu’il écoute, trie les arguments, les<br />
soupèse et les choisit.<br />
La boucle est bouclée. Il reste toutefois<br />
un point:<br />
Ce qui nous amène à la conclusion.<br />
Pourriez-vous terminer la phrase suivante:<br />
«Moi, médecin-assistant ...»<br />
... je me suis toujours senti très à l’aise.<br />
«Moi,<br />
médecin-assistant ...»<br />
Dans sa nouvelle série, le Journal<br />
<strong>ASMAC</strong> donne la parole à des médecins-assistant(e)s<br />
– anciens et contemporains,<br />
avec différentes biographies<br />
et de toute la Suisse. L’article<br />
veut dresser une image multidimensionnelle<br />
et personnelle de la formation<br />
postgraduée et du parcours professionnel.<br />
Déjà paru: Dina-Maria<br />
Jakob (n°5/ 2018) et Lisa Bircher<br />
(n°1/<strong>2019</strong>).<br />
Vous souhaitez y participer? Alors<br />
adressez-vous à marti@asmac.ch.<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 15
Your career starts here.<br />
Samstag, 2. <strong>No</strong>vember <strong>2019</strong><br />
Stade de Suisse, Bern<br />
Samedi, le 2 novembre <strong>2019</strong><br />
Stade de Suisse, Berne
MEDIfuture – Der Kongress für angehende<br />
und junge Ärztinnen und Ärzte<br />
Holen Sie sich praktische Tipps rund um den<br />
Facharzttitel und erfahren Sie Aktuelles aus der<br />
Gesundheitspolitik. Ob im Rega-Helikopter über<br />
den Wolken, mit Médecins sans Frontières im<br />
Ausland oder in Schweizer Spitälern und Praxen,<br />
der Kongress bietet Ihnen spannende Referate zu<br />
den Einsatzgebieten als Ärztin oder Arzt.<br />
Neben praxisnahen Präsentationen werben zahlreiche<br />
Aussteller mit vielfältigen Dienstleistungen<br />
und Karrieremöglichkeiten. Nutzen Sie die einmalige<br />
Gelegenheit sich mit unterschiedlichsten<br />
Partnern auszutauschen.<br />
MEDIfuture – Le congrès pour les futurs<br />
et jeunes médecins.<br />
Obtenez des conseils pratiques autour du titre de<br />
spécialiste et découvrez les dernières nouvelles<br />
de la politique de la santé. Que ce soit dans l’hélicoptère<br />
de la Rega au-dessus des nuages, avec<br />
Médecins sans Frontières à l’étranger ou dans<br />
des hôpitaux et cabinets suisses, le congrès vous<br />
propose d’intéressants exposés sur les domaines<br />
d’activité des médecins.<br />
Outre des présentations proches de la pratique,<br />
il y aura également de nombreux exposants qui<br />
vous feront connaître leurs multiples prestations<br />
et options de carrière. Saisissez cette occasion<br />
unique pour rencontrer différents partenaires.<br />
register now!<br />
www.medifuture.ch<br />
Gewinnen Sie<br />
die Kostenübernahme<br />
Ihres ersten Facharzttitels<br />
im Wert von Fr. 4’000.–!<br />
Gagnez la prise en charge<br />
des coûts du premier titre<br />
de spécialiste d’une valeur<br />
de Fr. 4’000.– !<br />
gemeinsam lösungen finden.
Formation postgraduée/Conditions de travail<br />
Apprendre à lire<br />
La dispersion<br />
de données<br />
Souvent, nous décrivons la dispersion<br />
(variance) de données avec<br />
l’écart type. Pour simplifier,<br />
l’écart type correspond à la<br />
distance moyenne entre toutes les valeurs<br />
mesurées d’une caractéristique et leur<br />
moyenne. Prenons à titre d’exemple la<br />
mesure du poids [kg] chez six patients: 57,<br />
88, 102, 76, 67, 96. Le poids moyen de<br />
notre échantillon est de 81 kg.<br />
Pour déterminer l’écart type, nous devons<br />
d’abord calculer la variance. La variance<br />
correspond (environ) à la moyenne des<br />
carrés des écarts (χ i<br />
– χ– )<br />
2<br />
de chaque<br />
obser va tion x i par rapport à la moyenne χ– .<br />
L’écart type est finalement la racine<br />
carrée de la variance, dans notre exemple<br />
(voir la formule mathématique ci-dessous)<br />
Comme l’écart type a la même unité que<br />
les données, il peut être plus facilement<br />
interprété que la variance. Une valeur<br />
plus élevée de l’écart type signifie une<br />
plus grande dispersion des données.<br />
Le principe de base pour les données<br />
normales dit qu’environ deux tiers des<br />
valeurs sont comprises dans un écart type<br />
de la moyenne, 95% des valeurs sont<br />
comprises dans deux écarts types et 99%<br />
des valeurs sont comprises dans trois<br />
écarts types.<br />
Lukas Staub,<br />
spécialiste en<br />
épidémiologie<br />
clinique, membre<br />
de la rédaction<br />
du Journal <strong>ASMAC</strong><br />
18<br />
3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal
<strong>ASMAC</strong><br />
<strong>No</strong>uvelles<br />
des sections<br />
Berne<br />
Le grand chamboulement<br />
la remercions chaleureusement pour tout<br />
le travail accompli qui nous a marqué<br />
durablement.<br />
Photos: màd<br />
Kristina Tänzler a démissionné du comité<br />
lors de l’assemblée générale du 25 avril<br />
<strong>2019</strong>. En sa qualité de vice-présidente,<br />
elle s’est notamment engagée dans les<br />
différentes commissions, en tant que<br />
représentante de l’<strong>ASMAC</strong> Berne auprès<br />
de l’Insel Gruppe et à la Commission de<br />
l’égalité de la faculté de médecine. La<br />
section a toujours pu compter sur elle.<br />
Elle a défendu les revendications des<br />
jeunes médecins avec force et ténacité. Ce<br />
faisant, elle n’a jamais hésité à s’exposer<br />
et mettre le doigt sur les problèmes. <strong>No</strong>us<br />
«Mon engagement pour l’<strong>ASMAC</strong> Berne ne<br />
m’a jamais été fatal sur le plan professionnel.<br />
Je ne peux que recommander à tous<br />
d’emprunter cette voie»: Kristina Tänzler<br />
lors de son départ.<br />
Mirjam Arn, Svenja Ravioli et Alina<br />
Stamm ont été élues à l’unanimité au<br />
comité. Au cours de l’année écoulée, elles<br />
ont déjà fait connaissance du comité et,<br />
fort heureusement, décidé de s’engager<br />
pour la politique professionnelle et de<br />
meilleures conditions de travail. <strong>No</strong>us<br />
nous réjouissons de collaborer avec elles.<br />
Les comptes 2018 n’ont pas suscité de<br />
discussion. Le montant des cotisations<br />
2020 a été approuvé à son niveau actuel<br />
(CHF 100.– pour les membres actifs et<br />
CHF 80.– pour les membres passifs). Le<br />
budget pour l’année à venir est donc<br />
équilibré avec une marge de manœuvre<br />
pour le jubilé des 75 ans de l’association<br />
faîtière et de la section Berne en 2020.<br />
Après les affaires statutaires, les<br />
délégués ont pu savourer un excellent<br />
repas et assister à la légendaire tombola.<br />
Du roman à la nuitée au Grandhotel<br />
Giessbach au lac de Brienz, tous les prix<br />
ont trouvé une heureuse gagnante ou un<br />
heureux gagnant.<br />
La prochaine assemblée générale<br />
aura lieu le 23 avril 2020 à 19h au Berner<br />
Generationenhaus - avec exposé introductif,<br />
apéro dînatoire du restaurant toi<br />
et moi, et bien sûr la tombola.<br />
Le travail à temps partiel est possible –<br />
tentez la chose!<br />
L’<strong>ASMAC</strong> Berne et doppeldoc.ch vous<br />
invitent à une séance d’information<br />
consacrée au travail à temps partiel.<br />
En haut: Mirjam Arn se présente à<br />
l’assemblée générale.<br />
Au millieu: Svenja Ravioli déclare qu’elle<br />
se réjouit de collaborer au comité de<br />
l’<strong>ASMAC</strong> Berne.<br />
En bas: Alina Stamm suit attentivement<br />
l’assemblée générale.<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 19
Vos besoins,<br />
notre centre d’intérêt<br />
Prestations de l’<strong>ASMAC</strong><br />
Découvrir…<br />
Evaluations, salaires, horaires de<br />
travail, crèches, offres d’emploi<br />
et bien plus encore : Reviewed est<br />
le portail global pour votre carrière,<br />
développé en collaboration<br />
avec l’<strong>ASMAC</strong>. Trouvez, parmi tous<br />
les hôpitaux et établissements de<br />
formation postgraduée suisses, le<br />
poste qui vous convient le mieux.<br />
…Témoigner<br />
Sur Reviewed, les hôpitaux et<br />
sections de l’<strong>ASMAC</strong> mettent à<br />
disposition des informations<br />
importantes relatives aux conditions<br />
de travail. Toutefois, c’est<br />
vous qui apportez la contribution<br />
la plus importante en évaluant<br />
de manière anonyme votre précédent<br />
employeur. Saisissez cette<br />
opportunité pour partager vos<br />
expériences avec d’autres médecins.<br />
Vous créez ainsi une incitation<br />
pour de bonnes conditions de travail<br />
et de formation postgraduée<br />
et profitez vous-même de témoignages<br />
lors de la recherche d’un<br />
emploi.<br />
www.reviewed.ch<br />
<strong>No</strong>us vous soutenons lors de la<br />
recherche de places de crèche.<br />
Une demande au moyen du formulaire<br />
en ligne auprès de l’<strong>ASMAC</strong><br />
suffit, et vous recevrez des informations<br />
relatives à des places<br />
disponibles dans la région de<br />
votre choix ainsi que les données<br />
de contact correspondantes des<br />
crèches.<br />
www2.vsao.ch/creche<br />
Profession de<br />
médecin et famille<br />
• Comment puis-je concilier famille,<br />
loisirs et profession ?<br />
• Comment puis-je reprendre mon<br />
travail après mon congé maternité ?<br />
• Comment puis-je surmonter les<br />
défis quotidiens ?<br />
L’<strong>ASMAC</strong> propose à ses membres les réponses<br />
et solutions à ces questions, et à bien<br />
d’autres encore, dans le cadre d’un coaching<br />
gratuit. Le conseil téléphonique est assuré<br />
par le Bureau UND.<br />
044 462 71 23<br />
info@und-online.ch<br />
www2.vsao.ch/consultation
<strong>ASMAC</strong><br />
<strong>No</strong>ra Bienz, présidente de l’<strong>ASMAC</strong> Berne,<br />
ouvre l’assemblée générale <strong>2019</strong>.)<br />
Susanne Ernst, médecin-cheffe suppléante<br />
du service de médecine interne à<br />
l’Hôpital cantonal d’Olten, évoquera ses<br />
expériences et parlera des possibilités de<br />
mise en œuvre. L’exposé sera suivi d’un<br />
débat.<br />
Date: 20 <strong>juin</strong> <strong>2019</strong> à 19h au Raiffeisen<br />
Forum à Berne.<br />
Le programme détaillé sera publié<br />
ultérieurement sur www.vsao-bern.ch.<br />
Janine Junker,<br />
directrice de l’<strong>ASMAC</strong> Berne<br />
Soleure<br />
Changements au comité<br />
Lors de l’assemblée générale de cette<br />
année qui s’est déroulée à l’Hôpital<br />
cantonal d’Olten, nous avons pris congé<br />
de notre président de longue date Felix<br />
Kurth. Après 17 ans au comité et 14 à la<br />
(co-)présidence, il a décidé, pour des<br />
raisons personnelles, de ne plus se<br />
présenter. La section le regrette vivement,<br />
mais se réjouit aussi de pouvoir<br />
compter sur un successeur motivé en la<br />
personne de Michel Clément, qui a<br />
assumé la coprésidence avec Felix Kurth<br />
depuis 2018. Quant à Sebastian Stiebitz,<br />
il succède à Karen Gutscher aux finances,<br />
qui lui apportera son soutien dans la<br />
phase initiale.<br />
De plus, Janine Sinistra, cheffe de<br />
clinique au service de chirurgie de<br />
l’Hôpital des bourgeois de Soleure, a<br />
présenté un projet-pilote intéressant qui<br />
est actuellement en cours au service<br />
des urgences de l’Hôpital des bourgeois:<br />
durant les heures creuses, les médecins-assistant(e)s<br />
sont accompagnés par<br />
des «Medical Scribes». Ce sont des<br />
étudiant(e)s en médecine dès la troisième<br />
année d’études qui s’occupent de certaines<br />
tâches administratives, comme<br />
p. ex. la documentation de l’anamnèse et<br />
de l’état clinique.<br />
La section remanie actuellement son<br />
site web. La mise en œuvre est prévue<br />
dans le courant de l’année. Jusque-là, le<br />
site actuel continuera d’être mis à jour,<br />
notamment aussi avec les dates des<br />
séances du comité et d’autres manifestations.<br />
D’ailleurs, les séances du comité<br />
sont ouvertes à tous les membres qui s’y<br />
intéressent.<br />
Zurich /<br />
Schaffhouse<br />
docdoc est là!<br />
docdoc – la plate-forme sur laquelle nous,<br />
médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de<br />
clinique, pouvons dialoguer sur tous les<br />
sujets concernant notre quotidien<br />
professionnel.<br />
Pendant plus d’une année, nous<br />
avons à l’<strong>ASMAC</strong> ZURICH réfléchi,<br />
bricolé, modifié. Animés par la vision de<br />
réunir les médecins dans un espace<br />
protégé, de constituer une communauté<br />
et de partager et utiliser notre intelligence<br />
collective.<br />
<strong>No</strong>us avons à maintes reprises été surpris<br />
de constater combien de savoir-faire<br />
et de travail étaient nécessaires à la<br />
création d’une telle plate-forme. Soudain,<br />
nous étions entourés de programmeurs,<br />
de chargés de la protection des données,<br />
de fanas d’informatique, de juristes, de<br />
spécialistes de campagnes politiques, de<br />
blogueurs, d’étudiants, de médecins, de<br />
publicitaires – un élargissement d’horizon<br />
incessant. Malgré cet effort, docdoc ne<br />
sera assurément pas parfait, mais connaîtra<br />
un développement continuel.<br />
<strong>No</strong>us nous réjouissons de vous accueillir<br />
au sein de la communauté. Plus nous<br />
utiliserons la plate-forme, plus elle sera<br />
animée et profitable. Pour la recherche<br />
Lynn Grossenbacher,<br />
membre du comité de la section Soleure<br />
d’emploi, pour des sondages, contre les<br />
ennuis, pour les questions médicales ou<br />
juridiques, comme haut-lieu des bonnes<br />
histoires et aperçu du meilleur et du pire<br />
dans le domaine de la formation postgraduée.<br />
Avec toi, nous voulons établir un<br />
contact vers les experts et spécialistes,<br />
partager des nouvelles, philosopher sur<br />
l’équilibre parfait entre vie professionnelle<br />
et vie privée ou mener des discussions<br />
virtuelles.<br />
docdoc est là. Maintenant, c’est à toi<br />
de jouer. www.doc-doc.ch<br />
Jana Siroka,<br />
présidente de l’<strong>ASMAC</strong> Zurich<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 21
Annonce<br />
Agence matrimoniale<br />
Service Personalisé. Compétent. Sérieux<br />
Kathrin Grüneis se réjouira de vous rencontrer.<br />
Löwenstrasse 25, 8001 Zürich<br />
044 534 19 50<br />
MÉDECINE<br />
INTERNE GÉNÉRALE<br />
Update Refresher<br />
19. – 22.06.<strong>2019</strong><br />
32 crédits SSMIG<br />
04. – 07.12.<strong>2019</strong><br />
32 h<br />
DIABÈTE<br />
20. – 21.06.<strong>2019</strong><br />
14 crédits SSMIG<br />
13 crédits SSED<br />
5 points ASDD<br />
PSYCHIATRIE ET<br />
PSYCHOTHÉRAPIE<br />
11. – 13.11.<strong>2019</strong><br />
21 h<br />
MÉDECINE INTERNE<br />
05. – 09.11.<strong>2019</strong><br />
40 h<br />
GYNÉCOLOGIE<br />
05. – 06.11.<strong>2019</strong><br />
16 h<br />
PÉDIATRIE<br />
14. – 16.11.<strong>2019</strong><br />
24 h<br />
Localité<br />
Centre de Congrès Beaulieu, Lausanne<br />
Information / Inscription<br />
tél. 041 567 29 80<br />
info@fomf.ch | www.fomf.ch
<strong>ASMAC</strong><br />
<strong>ASMAC</strong>-Inside<br />
Helen Manser<br />
Lieu de domicile: Zurich<br />
A l’<strong>ASMAC</strong> depuis: 2015<br />
L’<strong>ASMAC</strong> en trois mots:<br />
intéressée, motivée, engagée<br />
Tout a commencé avec le<br />
stéthoscope. Au début de son<br />
parcours à l’<strong>ASMAC</strong>. «C’était<br />
un cadeau pour les nouveaux<br />
membres», explique Helen Manser,<br />
raison pour laquelle elle a déjà adhéré à<br />
l’association lorsqu’elle était étudiante.<br />
Avec un clin d’œil bien sûr, car en<br />
l’écoutant, on remarque vite que son<br />
attention se porte sur tout autre chose.<br />
Déjà les expériences acquises pendant les<br />
études lui ont permis de constater «que<br />
dans notre profession, il ne faut pas tout<br />
accepter ou considérer comme normal».<br />
Elle pense notamment aux horaires de<br />
travail interminables et à la pénurie de<br />
personnel. Des problèmes auxquels elle a<br />
vite été confrontée dans la pratique dans<br />
son rôle de porte-parole des assistant(e)s<br />
et planificatrice des services. «Or, je ne<br />
voulais pas seulement critiquer, mais agir<br />
et faire part de mon opinion.» La solution:<br />
l’<strong>ASMAC</strong>!<br />
Entre-temps, Helen Manser y est très<br />
active. Elle siège depuis 2015 à la direction<br />
de la section Zurich et depuis neuf<br />
mois au Comité directeur de l’association<br />
faîtière. Pourtant, cette femme de 32 ans<br />
aurait bien assez à faire autrement: dans<br />
son travail de médecin-assistante dans un<br />
cabinet pédiatrique avec pour objectif le<br />
titre en médecine interne générale, et<br />
dans le privé avec ses deux enfants en bas<br />
âge.<br />
Avec un tel engagement, son principal<br />
souci à l’<strong>ASMAC</strong> semble évident. Elle<br />
souhaite «qu’à l’avenir, ce soit normal,<br />
aussi en tant que médecin-assistant(e), de<br />
combiner vie de famille et profession, et<br />
que chacun puisse effectuer sa formation<br />
postgraduée sans obstacles et à temps<br />
partiel.» Bien sûr, elle espère être soutenue<br />
par d’autres jeunes collègues dans les<br />
hôpitaux, prêts à s’engager et à mettre en<br />
œuvre de bonnes idées. Finalement, sa<br />
première impression du monde du travail<br />
et même de l’<strong>ASMAC</strong>, c’est-à-dire «un<br />
groupe de messieurs grisonnants», ne<br />
s’est pas confirmée. Et elle souhaite que<br />
cela reste ainsi à l’avenir.<br />
Photo: màd<br />
Feedback-Pool<br />
Une contribution modeste, mais<br />
utile pour une formation<br />
post-graduée et continue de<br />
bonne qualité<br />
Pour une activité ayant trait à la formation médicale postgraduée<br />
et continue, il est très utile de pouvoir sonder régulièrement<br />
l’avis des membres sur un sujet précis. C’est pour ça que<br />
le Feedback-Pool a été mis en place. Faites partie et permettez<br />
à l’<strong>ASMAC</strong> d’élargir quelque peu son horizon dans le ressort<br />
Formation postgraduée et d’appuyer plus largement ses<br />
réflexions.<br />
Plus d’informations sur www.asmac.ch et inscription par<br />
e-mail à l’adresse ribeaud@asmac.ch.<br />
Ton expérience compte!<br />
Les visites sont un instrument pour vérifier et garantir la<br />
qualité de la formation postgraduée dans les établissements<br />
de formation postgraduée. Une équipe de visiteurs composée<br />
de représentants de l’ISFM, de la société de discipline médicale<br />
correspondante et de l’<strong>ASMAC</strong>, visitent une clinique; le<br />
concept et les conditions de formation postgraduée peuvent<br />
ainsi être vérifiés sur place. L’objectif est de détecter et de<br />
mettre à profit les éventuels potentiels d’amélioration, le tout<br />
dans le sens d’un feedback constructif et positif.<br />
Les médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique qui souhaitent<br />
accompagner des visites pour l’<strong>ASMAC</strong> sont priés de<br />
s’annoncer chez Sabrina Ribeaud, notre gestionnaire pour la<br />
formation postgraduée et les visites à l’<strong>ASMAC</strong> (ribeaud@<br />
asmac.ch).<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 23
Annonce<br />
Du rire et du rêve pour nos<br />
enfants hospitalisés<br />
Espace publicitaire offert.<br />
Grâce à vos dons, les enfants hospitalisés<br />
reçoivent chaque semaine la visite<br />
des docteurs Rêves.<br />
Merci pour votre soutien.<br />
CCP 10-61645-5<br />
theodora.org<br />
Les meilleurs<br />
pronostics pour<br />
votre carrière.<br />
ZürichseeWerbeAG_94x134_CH-FR-DE-IT.indd 1 24.04.19 13:58<br />
De la fin des études à la retraite : grâce à<br />
l’Assurance des Médecins Suisses, les<br />
médecins bénéficient des meilleures solutions<br />
de prévoyance et d’une couverture<br />
du risque optimale à chaque étape de leur<br />
vie. Faites le check-up épargne :<br />
va-cooperative.ch<br />
Couverture du risque<br />
Prévoyance<br />
Partenaire de
<strong>ASMAC</strong><br />
Conseil juridique de l’<strong>ASMAC</strong><br />
Contrats de travail<br />
à durée déterminée<br />
Photos: màd<br />
J’ai été engagée comme cheffe<br />
de clinique pour une durée<br />
initiale d’un an. Par la suite,<br />
mon contrat a été prolongé<br />
pour trois ans supplémentaires,<br />
jusqu’à la fin <strong>juin</strong> 2020. Aujourd’hui, je<br />
ne suis plus satisfaite des conditions<br />
de travail. Pour des raisons privées<br />
également (déménagement), je souhaite<br />
quitter ce poste au 30 septembre<br />
<strong>2019</strong>. N’ayant pas été très attentive à la<br />
signature de mon contrat, je constate<br />
que celui-ci ne prévoit pas de délai de<br />
résiliation. Comment dois-je procéder?<br />
Le contrat que vous avez signé est un<br />
contrat de travail à durée déterminée<br />
(CDD), valable jusqu’au 30 <strong>juin</strong> 2020.<br />
Cela signifie que le contrat prend fin à<br />
l’échéance du terme prévu, sans qu’il<br />
ne soit nécessaire de donner congé<br />
(cf. art. 334 al. 1 CO). Il prend fin automatiquement<br />
par le seul écoulement du<br />
temps.<br />
Le corollaire, auquel les parties ne<br />
prêtent pas toujours attention lors de leur<br />
engagement, est que le contrat ne peut<br />
pas être résilié de part et d’autre avant le<br />
terme, sauf si le contrat le prévoit expressément.<br />
Seules demeurent les causes<br />
extraordinaires de résiliation (licenciement<br />
immédiat pour juste motif). Ainsi,<br />
vous ne pouvez pas démissionner et seule<br />
une convention de départ intervenant<br />
d’un commun accord peut mettre un<br />
terme anticipé au contrat.<br />
Dans votre situation, il vous appartient<br />
de prendre contact avec votre<br />
employeur pour l’informer de votre<br />
volonté et solliciter son accord. Juridiquement,<br />
l’employeur n’est pas tenu<br />
d’accepter, de sorte que des négociations<br />
parfois ardues peuvent être nécessaires.<br />
Il est donc conseillé de s’y prendre<br />
suffisamment à l’avance.<br />
Certains CDD prévoient toutefois la<br />
possibilité d’une résiliation anticipée.<br />
Cela doit être expressément mentionné<br />
sur le contrat, qui fixera alors des délais<br />
de résiliation. Ce sont les contrats dits de<br />
durée maximale. Parfois, une résiliation<br />
n’est possible que durant la première<br />
année probatoire, mais plus par la suite.<br />
Il est donc impératif de bien analyser le<br />
contenu de votre contrat et des règlements<br />
d’entreprise ou dispositions légales<br />
applicables (p. ex. loi sur le personnel de<br />
l’Etat).<br />
Prenez garde encore à une autre<br />
conséquence négative des CDD: la<br />
protection contre le licenciement en<br />
temps inopportun ne s’applique pas. Le<br />
contrat de travail prend donc fin même<br />
en cas d’incapacité de travail ou en cas de<br />
grossesse, ce qui peut s’avérer particulièrement<br />
discriminatoire pour les femmes.<br />
Dans la pratique, le prétexte de la<br />
formation sert régulièrement à justifier<br />
un engagement à durée déterminée. Les<br />
conséquences négatives qui en résultent<br />
sont bien souvent négligées. N’oubliez<br />
pas que la flexibilité qui découle d’un<br />
contrat à durée déterminée avec possibilité<br />
de résiliation se révèle généralement<br />
favorable surtout à l’employeur!<br />
Véronique Aeby<br />
Juriste de la section Fribourg<br />
Pierre Mauron<br />
Jurist de la section Fribourg<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 25
PRATIQUER LA<br />
TÉLÉMÉDECINE ?<br />
Lancez-vous !<br />
GESTION DE<br />
VOTRE TEMPS<br />
RÉMUNÉRATION<br />
ATTRACTIVE<br />
Afin de répondre à la demande croissante<br />
dans la télémédecine, NOUS RECRUTONS<br />
DES MÉDECINS EXPÉRIMENTÉS<br />
en médecine interne générale ou équivalent<br />
souhaitant élargire le spectre de leur activité<br />
DONNEZ DE LA SOUPLESSE À VOTRE AGENDA<br />
depuis l’endroit de votre choix (minimum 4h/sem.<br />
du lundi au vendredi 8-20h et le samedi 10-18h)<br />
LIEU DE TRAVAIL<br />
FLEXIBLE<br />
ORDONNANCE<br />
DIGITALE<br />
AUCUNE CHARGE ADMINISTRATIVE<br />
SUPPLÉMENTAIRE grâce à la simplicité d’usage.<br />
Vous recevrez une formation sur l’utilisation<br />
de la plateforme et nos outils de gestion<br />
ACCÈS AU DOSSIER<br />
PHARMACEUTIQUE<br />
CERTIFICATIONS CH &<br />
DONNÉES SÉCURISÉES<br />
• INDÉPENDANCE<br />
• FLEXIBILITÉ<br />
• SÉCURITÉ<br />
SOIGNEZMOI.CH<br />
VOTRE MÉDECIN SANS ATTENDRE<br />
Rencontrez notre équipe ou demandez<br />
des renseignements à MEDECIN@SOIGNEZMOI.CH
Point de mire<br />
Deepfake –<br />
lorsque les<br />
images mentent<br />
Falsifier des images n’a rien de nouveau. Staline faisait déjà<br />
retoucher des photos pour effacer des camarades tombés en disgrâce.<br />
Aujourd’hui, le progrès technologique permet de se passer des<br />
spécialistes ou d’une habileté particulière.<br />
Andrea Hauser, Bachelor of Science FHO, scip AG<br />
Illustration 1: Sur l’image, on voit Susanne Wille à gauche et Andrea Vetsch à droite. L’image à droite est un deepfake.<br />
Source de la photo: https://www.srf.ch/news/panorama/verblueffende-videofaelschungen-von-magie-nicht-mehr-zu-unterscheiden<br />
Photos: màd<br />
Pour le dire simplement, un deepfake<br />
permet de remplacer un<br />
être vivant ou un objet par un<br />
autre sur une vidéo ou une<br />
image. Actuellement, on échange le plus<br />
souvent des visages, c’est pourquoi l’on<br />
abordera ici cet aspect plus en détail. Lors<br />
de ce changement, seule l’expression du<br />
visage, les mouvements du visage ainsi<br />
que l’environnement de la personne initialement<br />
visibles sur la vidéo sont conservés.<br />
Si le deepfake est bien réussi, il est presque<br />
impossible de constater à l’œil nu qu’il<br />
s’agit d’un enregistrement falsifié. Un reportage<br />
d’actualité diffusé le 15 août 2018<br />
sur la chaîne suisse SRF l’a prouvé de manière<br />
impressionnante. Sur l’image suivante,<br />
reconnaîtriez-vous le visage qui a<br />
été reconstruit par une machine?<br />
Ce qui ne s’obtenait auparavant que<br />
par un traitement compliqué de vidéos et<br />
d’images, devient maintenant accessible à<br />
un large public grâce aux nouvelles technologies.<br />
Chaque personne qui dispose de<br />
suffisamment de motivation, de temps et<br />
de puissance de calcul est en mesure de<br />
créer de telles images et vidéos falsifiées.<br />
Autre condition préalable importante: il<br />
faut un nombre suffisant d’images de la<br />
personne qui sera, au final, le nouveau visage<br />
de la vidéo. Des études ont cependant<br />
montré qu’à partir de 500 images, on peut<br />
déjà créer un deepfake à peu près accep-<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 27
Point de mire<br />
28<br />
Visage<br />
original A<br />
Visage<br />
original B<br />
Illustration 2: Première étape de la création d’un deepfake. Chaque unité essaie de reconstruire son<br />
visage avec la plus grande précision possible, à partir des données compressées.<br />
Visage<br />
original A<br />
Visage<br />
original B<br />
Illustration 3: Deuxième étape de la création d’un deepfake. On présente maintenant, à la partie<br />
d’une unité qui reconstruit le visage, le matériau du visage à utiliser à présent au lieu du matériau<br />
comprimé de son visage connu. On obtient finalement le deepfake avec l’expression faciale de<br />
l’autre personne.<br />
table. Néanmoins, il faut pour le moment<br />
encore plusieurs milliers d’images pour<br />
obtenir un deepfake de vraiment bonne<br />
qualité. Ce chiffre va probablement encore<br />
baisser avec l’amélioration de la technologie.<br />
Ce volume de plusieurs milliers<br />
d’images paraît certes élevé, mais si l’on<br />
pense qu’à partir d’une minute de vidéo,<br />
on peut obtenir jusqu’à 3600 images, il n’y<br />
a en réalité pas besoin de beaucoup de matériau<br />
pour créer un deepfake.<br />
Comment fabrique-t-on un<br />
deepfake?<br />
Il existe différents algorithmes pour créer<br />
un deepfake. Cependant, ils utilisent tous<br />
le principe de l’intelligence artificielle, en<br />
particulier du deep learning. C’est de là<br />
que vient également le nom de deepfake.<br />
On utilise ce que l’on appelle des réseaux<br />
neuronaux artificiels afin d’effectuer l’ensemble<br />
des calculs. L’algorithme le plus<br />
Visage<br />
comprimé A<br />
Visage<br />
comprimé B<br />
Visage<br />
original A<br />
Visage<br />
original B<br />
Visage<br />
reconstitué A<br />
Visage<br />
reconstitué B<br />
Visage<br />
reconstitué A<br />
avecression<br />
du visage B<br />
Visage<br />
reconstitué B<br />
avecression<br />
du visage A<br />
simple est alors reproduit sous une forme<br />
très abstraite.<br />
Plusieurs étapes sont nécessaires<br />
pour réussir le remplacement d’un visage:<br />
tout d’abord, deux unités séparées sont<br />
entraînées à représenter l’un des deux visages<br />
avec la plus grande précision possible.<br />
Les visages sont en l’occurrence mis<br />
sous un format spécial, compressé. L’unité<br />
doit à présent reconstruire le visage initial<br />
avec la plus grande précision possible, à<br />
partir de ce format compressé.<br />
Dès que ce processus est achevé et<br />
que chaque unité peut reconstruire son<br />
visage avec la plus grande précision possible<br />
à partir des données compressées,<br />
l’échange des visages proprement dit s’effectue<br />
dans une deuxième étape. Le modèle<br />
compressé de l’autre visage est alors<br />
uniquement présenté à la partie d’une<br />
unité qui reconstruit le visage à partir des<br />
données compressées. Etant donné qu’une<br />
unité sait uniquement à quoi ressemble<br />
son visage respectif, cela a pour conséquence<br />
que le visage sur lequel a eu lieu<br />
l’entraînement initial est certes reconstruit<br />
mais qu’il reçoit l’expression faciale<br />
de l’autre visage. Cela se produit car cette<br />
expression a été enregistrée dans les données<br />
comprimées. Voici comment créer un<br />
deepfake.<br />
Quelles sont les répercussions?<br />
A l’origine, les deepfakes se sont fait<br />
connaître du grand public par des deepfakes<br />
de célébrités explicites, qui semblaient<br />
réalistes. Il était fréquent que des<br />
scandales y soient liés. On n’aborde donc<br />
souvent que le côté négatif lors des discussions<br />
sur les deepfakes. Parmi les exemples<br />
négatifs, on citera notamment la pornographie,<br />
les fake news ou les chantages.<br />
Pourtant, il existe également des applications<br />
positives très variées. Le deepfake<br />
recèle de grandes possibilités pour le<br />
monde du cinéma, offrant ainsi un moyen<br />
plus simple de faire «revivre» des acteurs<br />
décédés. En outre il est possible de mettre<br />
en œuvre des traductions de films de manière<br />
encore plus réaliste en faisant<br />
concorder les mouvements de bouche des<br />
acteurs avec ce qui a été effectivement dit.<br />
De plus, des possibilités totalement nouvelles<br />
apparaissent dans le domaine des<br />
films dynamiques dans lesquels on peut<br />
soi-même choisir une partie de l’équipe ou<br />
dans lesquels le spectateur peut même luimême<br />
apparaître comme acteur. Un principe<br />
similaire peut également se transposer<br />
au secteur de la publicité. Une chaîne<br />
de boutiques de mode pourrait ainsi louer<br />
le visage d’une célébrité pendant un mois<br />
afin de l’utiliser pour une campagne publicitaire<br />
actuelle. Les séances photo ne devraient<br />
pas obligatoirement avoir lieu avec<br />
la star en personne mais pourraient être<br />
réalisées avec une personne de stature similaire.<br />
Comme cela a été dit au début, il est<br />
important de noter que la technologie inhérente<br />
aux deepfakes ne peut pas seulement<br />
échanger des visages. En principe,<br />
elle peut permuter tous les objets qui présentent<br />
une structure de base suffisamment<br />
semblable. On citera par exemple la<br />
transformation de chevaux en zèbres ou le<br />
changement d’un style de dessin d’un Picasso<br />
en un Van Gogh. Les limites ne sont<br />
atteintes que par la fin de notre propre<br />
imagination. Et le champ encore plus large<br />
du deep learning offre de nombreuses<br />
autres possibilités aussi étonnantes qu’inquiétantes.<br />
3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal
Point de mire<br />
Illustration 4: Copie d’écran de l’affichage de la progression pendant le processus de calcul réel d’un deepfake.<br />
Comment gérer les deepfakes?<br />
Début août 2018, on a appris que la US Defense<br />
Advanced Research Project Agency<br />
(DARPA) a créé les premiers outils pour<br />
reconnaître des deepfakes. Ces outils qui<br />
peuvent distinguer des vidéos deepfake de<br />
vidéos non falsifiées à l’aide de l’intelligence<br />
artificielle sont cependant à double<br />
tranchant. Car ces outils peuvent également<br />
être utilisés pour améliorer des<br />
deepfakes. On utilise alors l’outil de reconnaissance<br />
pour vérifier les deepfakes créés<br />
et tant que le fake est identifié comme tel,<br />
il n’est pas utilisé. Le fake est ensuite amélioré<br />
et modifié jusqu’à ce que cet outil ne<br />
le reconnaisse plus comme tel. Ainsi, seuls<br />
sont créés des fakes qui ne peuvent plus<br />
être identifiés par cet outil spécifique.<br />
Comme il ne s’agit manifestement pas<br />
d’une solution définitive, on détaillera à<br />
présent quelques autres idées qui pourraient<br />
permettre de reconnaître des deepfakes.<br />
D’une part, il serait concevable<br />
d’insérer un filigrane dans les vidéos officielles,<br />
comme dans les billets de banque.<br />
D’autre part, on pourrait reconnaître<br />
comme vidéos officielles uniquement<br />
celles qui possèdent une signature officiellement<br />
publiée. L’authenticité de la vidéo<br />
peut être vérifiée en comparant les signatures.<br />
En cas de divergence des signatures,<br />
on peut conclure qu’il s’agit d’une vidéo<br />
modifiée.<br />
Et encore un avertissement pour<br />
conclure: on doit s’attendre à ce que la<br />
transformation des visages se fasse dans<br />
un futur pas si lointain de manière dynamique<br />
durant la création d’une vidéo.<br />
scip AG<br />
scip AG à Zurich propose des prestations<br />
de service dans le domaine<br />
de la cybersécurité. Le département<br />
de recherche s’occupe notamment<br />
des technologies actuelles et futures.<br />
La thématique de l’intelligence artificielle<br />
en fait également partie.<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 29
Point de mire<br />
Lorsque des<br />
chercheurs créent<br />
un savoir falsifié<br />
La célébrité et l’argent ou, au moins, un pas vers le haut sur l’échelle<br />
de la carrière – les raisons de falsifier une étude sont presque toujours les<br />
mêmes. En revanche, les moyens sont plus variés.<br />
Lukas Staub, spécialiste en épidémiologie clinique, membre de la rédaction du Journal <strong>ASMAC</strong><br />
Du poison pour toute la population: les études falsifiées ne nuisent pas seulement à la réputation de ceux qui font de la recherche,<br />
elles peuvent également mettre la santé en péril.<br />
En février 1998, le médecin anglais,<br />
Andrew Wakefield publia<br />
un article dans The Lancet, lequel<br />
établissait un lien entre les<br />
vaccinations ROR et l’autisme sur la base<br />
de douze enfants examinés. En conséquence,<br />
les taux pour la triple vaccination<br />
connurent une baisse considérable en<br />
Grande-Bretagne. Dans le même temps,<br />
les autres chercheurs échouèrent dans<br />
toutes leurs tentatives visant à reproduire<br />
les résultats de Wakefield. En février<br />
2004, le Sunday Times révéla que Wakefield<br />
avait reçu d’importants versements<br />
de la part d’avocats qui défendaient des<br />
parents d’enfants autistes contre le fabricant<br />
du vaccin ROR, avant sa publication.<br />
Ce conflit d’intérêts de Wakefield n’était<br />
connu ni des coauteurs, ni des éditeurs de<br />
la revue. Après des enquêtes officielles de<br />
l’Ordre des médecins britannique, The<br />
Lancet retira complètement la publication<br />
en 2010 et une interdiction d’exercer<br />
en Grande-Bretagne fut promulguée à<br />
l’encontre de Wakefield.<br />
Lorsqu’en 2003, la jeune Elizabeth<br />
Holmes interrompit ses études à l’Université<br />
de Stanford, elle était convaincue de<br />
révolutionner le diagnostic sanguin avec<br />
sa société nouvellement fondée, Theranos.<br />
Les tests génétiques développés par son<br />
entreprise permettraient de réaliser parallèlement<br />
des centaines de tests sur des<br />
quantités infimes de sang. Holmes s’assura<br />
des centaines de millions en fonds d’investisseurs,<br />
elle employa près de 800 personnes<br />
dans sa société et fut citée en 2015<br />
dans le Time Magazine parmi les 100 personnes<br />
les plus influentes du monde. Cependant,<br />
en octobre 2015, de premiers<br />
doutes sur la qualité de l’analyseur de Theranos<br />
furent rendus publics, après quoi<br />
plusieurs autorités américaines, dont la<br />
FDA, commencèrent des enquêtes. En<br />
mars 2018, l’autorité de surveillance de la<br />
Bourse américaine confirma que Theranos<br />
était une fraude de grande ampleur. Manifestement,<br />
l’appareil développé par la société<br />
n’était pas opérationnel, au lieu de<br />
cela, Theranos analysait les échantillons<br />
sanguins envoyés avec des analyseurs classiques<br />
de Siemens. Elizabeth Holmes fut<br />
ensuite licenciée de ses fonctions de chef<br />
de l’entreprise et dut payer USD 500 000,–<br />
d’amende. En outre, elle a interdiction de<br />
diriger une entreprise cotée en Bourse au<br />
cours des dix prochaines années.<br />
Wakefield et Holmes font partie des<br />
exemples les plus spectaculaires de fautes<br />
scientifiques des années passées. La recherche<br />
falsifiée a cependant lieu beaucoup<br />
plus souvent à une petite échelle et de<br />
manière cachée sans faire les gros titres de<br />
Photo: shutterstock/Hanna Kuprevich<br />
30<br />
3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal
Point de mire<br />
la presse internationale. Le nombre des falsifications<br />
est naturellement difficile à<br />
chiffrer. On peut s’en approcher par le biais<br />
de questionnaires anonymes de chercheurs.<br />
Dans une méta-analyse de 18<br />
études publiée en 2009 dans PloS One, près<br />
de 2% des chercheurs interrogés avouaient<br />
avoir inventé ou modifié des données au<br />
moins une fois dans leur carrière. (1) Un<br />
tiers avoua de plus d’autres pratiques douteuses<br />
telles que l’adaptation de résultats<br />
d’études sous la pression de sponsors.<br />
Interrogés sur le comportement de leurs<br />
collègues, 14% des participants firent état<br />
de falsifications sérieuses et jusqu’à 72%<br />
d’autres comportements douteux. Lorsque<br />
de tels faits sont divulgués, le monde de la<br />
recherche doit avouer que les mécanismes<br />
de contrôle ont échoué. Cela est en particulier<br />
souvent gênant pour les revues spécialisées,<br />
c’est pourquoi elles préfèrent retirer<br />
les articles falsifiés en toute discrétion.<br />
Pourquoi les chercheurs falsifient et<br />
où cela conduit-il?<br />
Par «recherche falsifiée», j’entends une falsification<br />
consciente et active de résultats<br />
de recherche dans un objectif d’enrichissement<br />
personnel. Je ne parle pas d’erreurs<br />
dues à une méconnaissance ou à un<br />
manque de vigilance. De même, tous les<br />
résultats de recherche difficilement reproductibles<br />
ne résultent pas tous d’une falsification;<br />
ils peuvent également apparaître<br />
par hasard, lors d’un travail minutieux et<br />
véridique.<br />
Qu’est-ce qui conduit des scientifiques<br />
à mettre sciemment leur carrière en péril<br />
en publiant de faux résultats? Dans les<br />
deux cas décrits au début, l’argent constituait<br />
la principale motivation, dans l’environnement<br />
académique pour le premier et<br />
dans l’économie privée de la Silicon Valley<br />
pour le second. Le désir de célébrité joue<br />
ici souvent un rôle. Mais je pense que la<br />
compétition entre les chercheurs est l’une<br />
des principales raisons de la recherche falsifiée.<br />
Tant que l’octroi de postes académiques<br />
et de fonds de recherche sera principalement<br />
lié au nombre de publications<br />
et moins à leur qualité, les chercheurs seront<br />
contraints de publier à la cadence la<br />
plus rapide possible. En conséquence: des<br />
études banales sont publiées, la même<br />
étude est transmise plusieurs fois sous une<br />
forme légèrement modifiée et, dans le cas<br />
le plus extrême, des données sont falsifiées<br />
ou même inventées.<br />
Falsifier la recherche peut être lourd<br />
de conséquences. Les patients sont dans le<br />
pire des cas traités sur la base de faits falsifiés.<br />
Dans le cas de Wakefield, la population<br />
ayant été induite en erreur, de nombreux<br />
enfants se sont vu priver d’un vaccin<br />
à l’efficacité prouvée. Theranos avait fait<br />
prélever du sang à d’innombrables patients<br />
en sachant que son appareil ne pouvait<br />
absolument pas réaliser les tests proposés.<br />
Une autre conséquence est la perte<br />
de confiance de la population dans les<br />
sciences. Même parmi les chercheurs, la<br />
méfiance est attisée, des groupes indépendants<br />
doivent s’occuper de répéter des<br />
études non crédibles au lieu de développer<br />
leurs propres questions.<br />
Comment a lieu la falsification<br />
Les falsifications peuvent s’effectuer à<br />
toutes les étapes du travail de recherche. La<br />
manipulation de données d’études afin<br />
d’obtenir les résultats souhaités est prépondérante.<br />
Cela peut se produire en<br />
sélectionnant des données de manière<br />
ciblée, en modifiant certains points de données<br />
ou en inventant simplement des données.<br />
Heureusement, il est difficile d’inventer<br />
des données plausibles avec les valeurs<br />
aberrantes et les corrélations entre différentes<br />
variables qui sont habituelles en biologie.<br />
Des procédures statistiques spéciales<br />
permettent de déceler d’éventuelles falsifications<br />
dans des jeux de données douteux.<br />
En outre, les résultats de données correctement<br />
collectées peuvent être déformés<br />
par le choix des méthodes statistiques<br />
d’analyse. Grâce à la sélection des covariables<br />
dans un modèle de régression multivariable,<br />
les résultats d’études peuvent<br />
notamment être influencés de manière ciblée.<br />
Une description précise des méthodes<br />
employées est nécessaire afin de<br />
pouvoir déceler une falsification éventuelle.<br />
De plus, de nombreuses revues spécialisées<br />
exigent des auteurs une déclaration<br />
sur la forme sous laquelle ils mettent<br />
à disposition les données brutes de leur<br />
travail. Ces aspirations à plus de transparence<br />
dans la recherche sont à saluer<br />
même si d’autres questions demeurent ouvertes<br />
par rapport à la propriété des études.<br />
Une autre erreur répandue lors de la<br />
rédaction d’articles spécialisés sont les plagiats.<br />
Ils peuvent aller d’extraits non référencés<br />
de publications existantes jusqu’à<br />
des transcriptions complètes d’études, parfois<br />
dans une autre langue. Ces dernières<br />
années, de célèbres cas ont fait prendre<br />
conscience du danger que représentent les<br />
plagiats. Désormais, les universités soumettent<br />
toutes les thèses déposées à des<br />
logiciels spéciaux qui recherchent des passages<br />
déjà existants sur Internet.<br />
Enfin, je considère que les auteurs<br />
non autorisés font également partie de la<br />
recherche falsifiée. Les critères de l’International<br />
Committee of Medical Journal<br />
Editors sont clairement définis: un auteur<br />
doit participer de manière substantielle à<br />
la réalisation et à la rédaction d’une étude,<br />
doit approuver la version finale et est<br />
coresponsable de l’exactitude de tous les<br />
aspects du travail. (2) Malheureusement,<br />
ces critères ne sont pas très souvent suivis<br />
et les auteurs sont mentionnés sans avoir<br />
fourni l’indispensable collaboration.<br />
Ce que nous pouvons faire<br />
contre cela<br />
Les directives de recherche telles que les<br />
Good Clinical Practice Guidelines servent<br />
à respecter les règles internationalement<br />
acceptées. Les cours de BPC de différentes<br />
universités sont proposés en Suisse et<br />
coordonnés par swissethics. (3) En outre,<br />
l’equator network offre une liste croissante<br />
de directives pour réaliser différentes<br />
conceptions d’études cliniques. (4)<br />
A cela s’ajoutent les mesures techniques<br />
déjà mentionnées: des procédures<br />
statistiques pour analyser une éventuelle<br />
falsification de données, le chargement de<br />
données brutes dans des banques de données<br />
publiques pour la validation d’études<br />
ainsi que la recherche de passages de texte<br />
copiés, à l’aide du logiciel antiplagiat.<br />
La recherche falsifiée au niveau personnel<br />
est la plus délicate. La plupart des<br />
falsifications sont découvertes par des collègues<br />
attentifs au sein de l’équipe.<br />
D’abord, il faut vérifier s’il s’agit réellement<br />
d’une falsification active ou d’une<br />
erreur non intentionnelle. Si la faute est<br />
claire, le dialogue avec toutes les parties<br />
impliquées doit être recherché. L’office de<br />
médiation de l’université peut servir de<br />
médiateur dans de telles situations.<br />
Références<br />
1 Fanelli D (2009). How Many Scientists<br />
Fabricate and Falsify Research? A Systematic<br />
Review and Meta-Analysis of Survey Data. PLoS<br />
ONE 4(5): e5738.<br />
2 ICMJE. Defining the Role of Authors and<br />
Contributors. www.icmje.org/recommendations/<br />
browse/roles-and-responsibilities/definingthe-role-of-authors-and-contributors.html<br />
3 Swissethics. Education and training.<br />
www.swissethics.ch/fortbildung_f.html<br />
4 Equator network. Enhancing the QUAlity<br />
and Transparency Of health Research.<br />
www.equator-network.org<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 31
Que ce soient les Sages de Sion, les francs-maçons ou<br />
le club des ultrariches, un groupe secret commande le<br />
destin du monde aux yeux des théoriciens du<br />
complot.<br />
Lorsque des<br />
forces obscures<br />
sont librement<br />
à l’œuvre<br />
Des groupes secrets tirent des ficelles invisibles: à l’ère des fake news,<br />
les théories du complot trouvent également un terreau fertile.<br />
Et Internet facilite leur diffusion.<br />
Prof. Dr. Michael Butter, 1 Département d’anglais de l’Université de Tübingen<br />
Photo: Adobe Stock<br />
32<br />
3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal
Point de mire<br />
Théories du complot. Il ne se<br />
passe pas un jour sans que ce<br />
terme n’apparaisse dans les actualités,<br />
et celui qui cherche<br />
tombe rapidement sur un nombre incalculable<br />
de livres et de sites web qui révèlent<br />
de prétendus complots. C’est vrai:<br />
les théories du complot connaissent un<br />
regain en termes de diffusion et d’effet.<br />
Celui-ci se nourrit d’une part de l’essor<br />
d’Internet et d’autre part du renforcement<br />
de mouvements populistes. Certes, les<br />
théories du complot en Europe et aux<br />
Etats-Unis ne sont pas aussi influentes<br />
qu’avant, mais elles ont désormais à nouveau<br />
un impact politique, parfois très problématique.<br />
Trinité de la superstition<br />
Les théories du complot se distinguent par<br />
trois caractéristiques. Elles supposent que<br />
rien n’est dû au hasard, que rien n’est tel<br />
qu’il paraît et que tout est lié. Les théories<br />
du complot prétendent donc qu’il y a un<br />
groupe agissant en secret, les conspirateurs,<br />
qui suivent un plan systématique<br />
afin de prendre le contrôle d’une institution,<br />
d’un pays ou même de toute la planète<br />
ou qu’ils l’ont déjà fait par le passé et<br />
qu’ils veulent à présent assurer et renforcer<br />
leur pouvoir. Les théories du complot<br />
véhiculent ainsi une image du monde et<br />
de l’humain qui semble presque romantique<br />
à l’heure actuelle. Elles partent du<br />
principe que des personnes peuvent<br />
concrétiser leurs projets au sein de petits<br />
groupes sur des années, des décennies<br />
voire des siècles: on pense notamment aux<br />
théories du complot Illuminati.<br />
Savoir stigmatisé<br />
Il est important de définir les théories du<br />
complot avec la plus grande précision possible,<br />
car ce terme est également utilisé au<br />
quotidien pour discréditer des idées indésirables<br />
qui ne constituent pas une théorie<br />
du complot au sens propre. Etre un opposant<br />
aux vaccins ne suffit pas pour être un<br />
théoricien du complot; on ne le devient<br />
que si l’on prétend qu’il existerait des accords<br />
secrets destinés à cacher les effets<br />
nocifs de la vaccination ou que le gouvernement<br />
voudrait même contrôler la population<br />
par les vaccins en lui implantant par<br />
exemple des puces. Les théories du complot<br />
ne sont pas non plus obligatoirement<br />
des fake news, car leurs partisans sont souvent<br />
totalement convaincus qu’ils aident à<br />
révéler la vérité et ils diffusent ainsi de<br />
fausses informations sans en avoir l’intention.<br />
Dans certains cas, il n’est pas toujours<br />
facile de savoir si celui qui diffuse une<br />
théorie du complot y croit ou non. Mais<br />
cela n’a en général aucune importance<br />
quant à son effet.<br />
Etant donné que l’hypothèse selon laquelle<br />
tout aurait été planifié s’oppose aux<br />
convictions des sciences sociales modernes<br />
qui mettent l’accent sur le chaos, la<br />
contingence et les facteurs structurels, les<br />
théories du complot ont été qualifiées de<br />
«savoir stigmatisé» par la recherche. Elles<br />
ont beau compter un nombre considérable<br />
d’adeptes, elles ne sont pas prises au sérieux<br />
par le discours scientifique et le<br />
grand public en raison de leurs postulats<br />
de base erronés. Celui qui les formule doit<br />
s’attendre à être exclu de la communauté<br />
scientifique et même, éventuellement, à<br />
être la cible du mépris social.<br />
Des espaces publics oppositionnels<br />
grâce à Internet<br />
Ce diagnostic vaut uniquement pour les<br />
dernières décennies et pour le monde occidental.<br />
Car du 18 e jusqu’à la fin du 20 e<br />
siècle, la croyance aux théories du complot<br />
en Europe et en Amérique du <strong>No</strong>rd<br />
n’est pas seulement un phénomène de<br />
masse mais également un phénomène<br />
d’élite. Ce n’est qu’à la fin des années 50<br />
que les théories du complot perdent ce statut.<br />
De plus en plus stigmatisées, elles<br />
migrent du centre de la société vers les<br />
marges. Le terme de «théoricien du complot»<br />
devient une insulte. On remarquera<br />
cependant que les théories du complot demeurent<br />
populaires. Elles ont seulement<br />
disparu de la sphère publique où elles<br />
n’étaient plus acceptées pour migrer vers<br />
des sous-cultures qui sont devenues de véritables<br />
espaces publics oppositionnels<br />
avec Internet, avec leurs propres systèmes<br />
médiatiques et leurs propres experts.<br />
Dans ces espaces publics oppositionnels,<br />
les théories du complot sont acceptées<br />
comme un savoir légitime et ont de nouveau<br />
bénéficié d’une grande visibilité, ce<br />
qui a pour conséquence que de plus en<br />
plus de personnes y croient. Des études<br />
montrent que plus de la moitié des Américains<br />
croit à au moins une théorie du complot<br />
ou que des théories courantes en Allemagne<br />
rencontrent un écho chez un quart<br />
à un tiers de la population.<br />
Les théories du complot fondent<br />
l’identité<br />
Cette popularité s’explique par le fait que<br />
les théories du complot remplissent des<br />
fonctions importantes pour l’identité de<br />
ceux qui y croient. Elles excluent le hasard<br />
et la contingence, mettant au lieu de cela<br />
l’accent sur le pouvoir d’action des personnes.<br />
Elles répondent à des représentations<br />
d’individus agissant de manière autonome<br />
qui conviennent mieux au 18 e ou<br />
au 19e siècle qu’au monde contemporain.<br />
De plus, elles permettent d’identifier de<br />
soi-disant coupables. Contrairement aux<br />
théories classiques du bouc émissaire,<br />
dans lesquelles ce sont le plus souvent des<br />
individus qui sont exclus de la communauté,<br />
les théories du complot ont toujours<br />
des collectifs en ligne de mire. Les<br />
théoriciens du complot se rassurent sur<br />
leur propre importance à travers leurs<br />
convictions. C’est justement à une époque<br />
où il n’est pas (encore) (à nouveau) normal<br />
de croire à ces théories, qu’elles permettent<br />
à leurs partisans de se démarquer<br />
de la masse des gens car ils peuvent se prévaloir<br />
d’être surveillés et d’avoir compris<br />
comment le monde fonctionne réellement,<br />
tandis que la majorité l’ignore encore.<br />
Cela explique également pourquoi<br />
les théoriciens du complot croient encore<br />
davantage à ces théories après avoir été<br />
confrontés à des preuves contraires<br />
convaincantes, comme l’ont montré des<br />
études empiriques. Un mécanisme défensif<br />
s’enclenche parce que leur identité se<br />
trouve remise en question.<br />
1<br />
L’auteur est vice-président (Action Vice Chair)<br />
d’un projet d’analyse comparative des théories<br />
du complot (COMPACT – Comparative Analysis<br />
of Conspiracy Theories) de l’organisation<br />
européenne pour la coopération dans le domaine<br />
de la recherche scientifique et technique (COST).<br />
Son introduction à la thématique «Rien n’est tel<br />
qu’il paraît»: Über Verschwörungstheorien<br />
(Propos sur les théories du complot) est parue<br />
l’année dernière chez Suhrkamp.<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 33
Point de mire<br />
Rester<br />
vigilant lors de<br />
l’importation<br />
de médicaments<br />
Dans nos pays voisins, on trouve de plus en plus souvent des médicaments<br />
contrefaits. Même les professionnels de santé en Suisse achètent<br />
et importent des médicaments défaillants. Swissmedic informe les médecins<br />
et les pharmaciens des risques lors de l’achat en dehors de la chaîne de<br />
distribution suisse et donne des recommandations pour acheter en toute<br />
sécurité des médicaments venant de l’étranger.<br />
Stefan Borner, collaborateur scientifique Contrôle des médicaments illégaux,<br />
Ruth Mosimann, cheffe de la section Contrôle des médicaments illégaux, Swissmedic,<br />
Institut suisse des produits thérapeutiques<br />
L’offre de médicaments sur Internet<br />
est énorme. Outre les préparations<br />
délivrées sans ordonnance,<br />
de nombreux médicaments<br />
et stupéfiants soumis à ordonnance<br />
sont également proposés.<br />
Des organisations illégales agissant à<br />
l’international se cachent souvent derrière<br />
des pages d’accueil qui imitent des sites<br />
professionnels de pharmacies en ligne sérieuses.<br />
Celui qui n’agit pas avec prudence<br />
en commandant des médicaments par Internet<br />
risque fort d’atterrir chez un distributeur<br />
criminel et de tomber sur des marchandises<br />
contrefaites. A côté de médicaments<br />
finis visuellement relativement<br />
bien contrefaits, des comprimés non emballés,<br />
sans notice ou des ampoules injectables<br />
non étiquetées sont également souvent<br />
livrés.<br />
De nombreux particuliers s’exposent<br />
aux dangers associés selon des expériences<br />
de Swissmedic. Ces derniers<br />
temps, l’institut a cependant de plus en<br />
plus souvent constaté que même les professionnels<br />
de santé commandent des médicaments<br />
sur Internet. Cela se produit<br />
souvent en raison de problèmes d’approvisionnement<br />
pour certains médicaments<br />
mais parfois, l’offre de possibilités d’achats<br />
soi-disant avantageuses peut également<br />
jouer un rôle.<br />
Swissmedic avertit régulièrement des<br />
risques qui existent à acheter des médicaments<br />
provenant d’une source inconnue/<br />
indéterminée. Vous trouverez des informations<br />
à ce sujet sur www.swissmedic.ch /<br />
Médicaments à usage humain/Surveillance<br />
du marché/Médicaments par Internet.<br />
Importations interdites<br />
On décrira à présent trois cas d’importation<br />
par des médecins qui<br />
• n’ont pas eu lieu dans les règles de l’art,<br />
• ont été arrêtés par la douane et transférés<br />
à Swissmedic pour évaluation,<br />
• présentaient de sérieuses lacunes concernant<br />
le fournisseur, l’identité du principe<br />
actif, la teneur en principe actif et l’emballage.<br />
• ont abouti à une procédure administrative<br />
payante (PA) qui a conduit à la destruction<br />
de la marchandise.<br />
Ces trois exemples montrent comment les<br />
commandes qui ne s’effectuent pas via le<br />
fournisseur autorisé, avec les autorisations<br />
requises, entraînent des problèmes pour le<br />
médecin prescripteur et peuvent exposer<br />
les patients concernés à des risques sérieux.<br />
Un prix d’achat avantageux ou une<br />
possibilité de commande prétendument<br />
aisée ne doivent pas être un critère déterminant<br />
pour choisir un fournisseur.<br />
Il aurait été très simplement possible<br />
de commander via un fournisseur autorisé<br />
dans tous les exemples mentionnés ciaprès.<br />
Dans l’ensemble de ces cas, des préparations<br />
autorisées avec les principes actifs<br />
souhaités étaient disponibles dans les<br />
pays européens voisins. Outre des exigences<br />
d’autorisation de médicaments<br />
comparables, ces pays possèdent également<br />
des canaux de distribution agréés et<br />
contrôlés.<br />
Photo: màd<br />
34<br />
3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal
Point de mire<br />
Exemple 1: Importation du substitut de<br />
l’Antabus<br />
En raison d’une rupture d’approvisionnement<br />
de l’Antabus® (principe actif: disulfirame),<br />
un médecin a commandé un substitut<br />
de l’étranger. Cette livraison a été<br />
bloquée par la douane suisse et transmise<br />
à Swissmedic pour contrôle. Lors de l’examen<br />
du contenu du paquet, seuls des blisters<br />
sans emballage secondaire, ni information<br />
destinée au patient ont été découverts.<br />
De plus, l’aspect des comprimés<br />
n’était guère convaincant.<br />
Une PA payante a été ouverte contre le<br />
médecin importateur, l’envoi a ensuite été<br />
détruit.<br />
Exemple 2: Importation de mécasermine<br />
(peptide d’IGF) d’Angleterre<br />
Aucun médicament contenant de la mécasermine<br />
n’étant autorisé en Suisse, un médecin<br />
en a commandé via Internet, auprès<br />
d’une source illégale. Le paquet a été envoyé<br />
depuis la Grande-Bretagne, confisqué<br />
par la douane suisse et transmis pour<br />
évaluation à Swissmedic.<br />
Lors de l’examen, il a été constaté que<br />
le paquet contenait quatre ampoules non<br />
étiquetées avec une poudre blanche inconnue.<br />
Conformément à la déclaration<br />
de la douane, il s’agit de mécasermine<br />
(peptide d’IGF).<br />
Une PA payante a été ouverte contre le<br />
médecin importateur, l’envoi a ensuite été<br />
détruit.<br />
Exemple 3: Importation d’un antibiotique<br />
contenant du tinidazole provenant d’Inde<br />
Comme aucun antibiotique contenant du<br />
tinidazole n’est plus autorisé en Suisse, un<br />
médecin a commandé cette préparation<br />
sur Internet. Elle était destinée au traitement<br />
de deux patients.<br />
La livraison en provenance d’Inde a été<br />
confisquée par la douane suisse et transmise<br />
à Swissmedic pour contrôle. Une PA<br />
payante a été ouverte contre le médecin importateur,<br />
l’envoi a ensuite été détruit.<br />
Contrefaçons de médicaments<br />
Dans les cas décrits, il était relativement<br />
simple et clair de détecter les problèmes<br />
de qualité et d’identité. Des organisations<br />
criminelles commercialisent également<br />
des médicaments contrefaits qui ne<br />
peuvent guère se distinguer de l’original,<br />
comme le montre l’exemple suivant:<br />
Exemple 4: Contrefaçon de Symbicort®<br />
Il y a quelques années, une contrefaçon du<br />
médicament Symbicort® a été découverte,<br />
Exemple 2: Envoi confisqué venant d’Angleterre<br />
Fondements juridiques pour l’importation de<br />
médicaments par les professionnels de santé<br />
Avec l’art. 20 al. 2 de la loi sur les produits thérapeutiques (LPTh; RS 812.21), le législateur<br />
a créé la possibilité d’introduire en Suisse, en petites quantités, des médicaments<br />
prêts à l’emploi non autorisés.<br />
Dans l’art. 49 de l’ordonnance sur les autorisations dans le domaine des médicaments<br />
(OAMéd; RS 812.212.1), cette disposition est précisée s’agissant des médicaments à usage<br />
humain. Les dispositions suivantes s’appliquent aux professionnels de santé. Elles<br />
doivent être remplies cumulativement:<br />
1) 1) Toute personne exerçant une profession médicale et titulaire d’une autorisation<br />
cantonale de remettre des médicaments peut importer, en petites quantités, un<br />
médicament à usage humain prêt à l’emploi non autorisé en Suisse à condition que:<br />
a) le médicament serve au traitement d’un patient donné ou pour les cas d’urgence;<br />
b) le médicament soit autorisé par un pays ayant institué un contrôle des médicaments<br />
équivalent, et si<br />
c) pour le médicament en question:<br />
1. aucun médicament de substitution ne soit autorisé en Suisse;<br />
2. aucun médicament de substitution autorisé ne soit disponible en Suisse, ou<br />
3. si un changement de médication vers un médicament autorisé et disponible<br />
en Suisse ne soit pas approprié.<br />
2) Tout médecin traitant titulaire d’une autorisation cantonale de pratiquer peut<br />
importer, en petites quantités, un médicament à usage humain prêt à l’emploi non<br />
autorisé en Suisse:<br />
a) s’il a effectué une analyse des risques visant à confirmer la pertinence de l’utilisation<br />
et en a communiqué les résultats aux autorités cantonales compétentes<br />
avant de procéder à l’importation, et<br />
b) si le médicament:<br />
1. remplit les exigences au sens de l’al. 1, let a et c, et<br />
2. est autorisé dans le cadre d’un essai clinique par un pays ayant institué un<br />
contrôle des médicaments équivalent.<br />
L’achat de médicaments par des professionnels de santé est également soumis au<br />
devoir de diligence conformément à l’art. 3 LPTh («Quiconque effectue une opération<br />
en rapport avec des produits thérapeutiques est tenu de prendre toutes les mesures<br />
requises par l’état de la science et de la technique afin de ne pas mettre en danger la<br />
santé de l’être humain et des animaux.»).<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 35
plus simple.<br />
plus efficace.<br />
ensemble.<br />
Patients<br />
Le réseau MediData: le plus vaste réseau pour professionnels<br />
de la santé. Prestataires, assureurs, cantons et<br />
patients – le réseau MediData les interconnecte tous. Pour<br />
l’échange efficace, en toute sécurité et à moindre coût de<br />
données médicales et administratives et pour une meilleure<br />
collaboration entre acteurs de la santé publique suisse.<br />
Laboratoires<br />
Aide et soins<br />
à domicile<br />
Pharmacies<br />
Cantons<br />
Thérapeutes<br />
Hôpitaux<br />
Médecins<br />
Assureurs<br />
www.medidata.ch<br />
INSCRIVEZ-VOUS MAINTENANT
Point de mire<br />
Exemple 4: Contrefaçon<br />
Point manquant dans l’écriture en braille<br />
laquelle ressemblait à s’y méprendre à<br />
l’original. La contrefaçon était uniquement<br />
décelable par un point manquant<br />
dans l’écriture en braille. De plus, la couleur<br />
rouge sur l’inhalateur pouvait plus<br />
facilement s’enlever en grattant que sur<br />
l’original.<br />
Lorsque ces préparations sont introduites<br />
de manière inaperçue dans la<br />
chaîne de distribution légale, elles présentent<br />
un grand danger pour les patients.<br />
Exemple 5: Contrefaçon d’Iclusig®<br />
Deux grossistes suisses sont impliqués<br />
dans un cas actuel de contrefaçon: en janvier<br />
<strong>2019</strong>, on a découvert que des comprimés<br />
étrangers d’Iclusig® ont été négociés<br />
via la Suisse.<br />
La contrefaçon de ce médicament<br />
comprenait seulement une petite quantité<br />
de paracétamol au lieu du principe actif<br />
déclaré contre la leucémie myéloïde chronique.<br />
Les numéros de lot concernés<br />
n’avaient pas été utilisés pour les emballages<br />
anglais par le fabricant d’origine. Des<br />
marchés étrangers étant concernés, Swissmedic<br />
a déposé un avertissement international<br />
via l’OMS.<br />
Original<br />
Scandale en Allemagne<br />
Dans les pays voisins, des contrefaçons<br />
ont été introduites ces dernières années<br />
via des importations parallèles dans la<br />
chaîne de distribution légale. En Allemagne,<br />
des médicaments contrefaits<br />
contre le cancer ont déclenché un scandale<br />
politique l’an dernier. Dans le Brandebourg,<br />
des médicaments grecs volés dont<br />
l’emballage avait été changé ont dû être<br />
rappelés et retirés du marché. Une organisation<br />
criminelle agissant à l’international<br />
avait découvert un point faible dans la<br />
chaîne de distribution et y avait introduit<br />
les contrefaçons. Ces possibilités apparaissent<br />
parce que les médicaments importés<br />
en parallèle ne parviennent souvent<br />
au point de livraison et au patient<br />
qu’au bout de plusieurs étapes de commerce<br />
intermédiaires à travers différents<br />
pays.<br />
Ce danger est actuellement relativement<br />
faible en Suisse car les importations<br />
parallèles sont rares et contrôlées plus<br />
strictement, contrairement aux pays européens.<br />
Des trajets d’achat courts et simples<br />
à contrôler du fabricant jusqu’aux professionnels<br />
de santé munis de l’autorisation<br />
de remise via des canaux autorisés connus<br />
diminuent le risque que des contrefaçons<br />
soient introduites.<br />
Recommandations pour un achat sûr<br />
Les médicaments ne peuvent en principe<br />
être achetés que via la chaîne de distribution<br />
légale par des grossistes suisses. Les<br />
médicaments préparés selon une formule<br />
propre (lesdites préparations magistrales)<br />
ne doivent pas être importés de l’étranger.<br />
L’ordonnance sur les autorisations<br />
dans le domaine des médicaments (OA-<br />
Méd), article 49, mentionne des exceptions<br />
possibles pour l’achat de médicaments<br />
provenant de l’étranger (voir encadré).<br />
Recommandations:<br />
• Pour l’achat de médicaments autorisés en<br />
Suisse mais temporairement indisponibles<br />
(Out of Stock, en rupture de stock),<br />
les sources d’information suivantes et les<br />
sources d’achat potentielles devraient<br />
être consultées avant de commander à<br />
l’étranger:<br />
– Page d’accueil de Swissmedic (Déclaration<br />
sur les dérogations pour l’importation<br />
«Out of Stock»)<br />
– Grossistes<br />
– Pharmacie hospitalière<br />
• Celui qui souhaite se procurer des médicaments<br />
qui ne sont pas autorisés en<br />
Suisse devrait d’abord clarifier les possibilités<br />
de commande auprès de grossistes<br />
ou de pharmacies en Suisse qui disposent<br />
d’expériences correspondantes dans<br />
l’achat de médicaments à l’étranger.<br />
Si cela est impossible, une commande à<br />
l’étranger peut être envisagée. Les conditions<br />
suivantes devraient obligatoirement<br />
être clarifiées et garanties:<br />
– Le médicament est autorisé dans le<br />
pays d’achat.<br />
– Le pays d’achat dispose d’un contrôle<br />
des médicaments comparable.<br />
– L’achat s’effectue via un commerçant<br />
autorisé.<br />
• Obligation de signalement en cas de<br />
soupçon: quiconque fabrique ou met sur<br />
le marché des produits thérapeutiques<br />
est, selon l’article 59 al. 3bis LPTh, tenu<br />
d’annoncer à Swissmedic tout soupçon<br />
de trafic illégal de produits thérapeutiques,<br />
commis par des tiers, ayant un<br />
rapport avec son activité, l’un de ses produits<br />
ou un composant de ceux-ci. Signalements<br />
correspondants à l’adresse suivante:<br />
medicrime@swissmedic.ch.<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 37
Point de mire<br />
Des prestidigitateurs<br />
chez<br />
les délinquants<br />
Parmi leurs armes, on citera un sens aigu de la répartie, du charme et un<br />
certain manque de scrupule lorsqu’il s’agit de mentir. Mais les arnaqueurs<br />
sont-ils dangereux, malades ou bien des personnes comme toi et moi?<br />
D r méd. Josef Sachs, spécialiste en psychiatrie et psychothérapie, formation approfondie en psychiatrie et<br />
psychothérapie forensique, Brugg<br />
Parfait camouflage pour la chasse aux personnes crédules: le loup sous une peau de mouton.<br />
Naturellement, beaucoup d’entre<br />
nous ont déjà un peu fraudé,<br />
que ce soit au jeu de cartes, en<br />
remplissant une déclaration<br />
d’impôt, pendant un examen ou dans leur<br />
couple. Malgré cela, nous ne nous qualifierions<br />
pas «d’arnaqueurs». <strong>No</strong>us nous démarquons<br />
clairement des vrais arnaqueurs,<br />
tels que ceux qui utilisent l’astuce du neveu<br />
ou l’imposteur de tinder qui, sous un faux<br />
nom, prétendait être l’héritier d’un empire<br />
du diamant valant des milliards sur l’application<br />
mobile de rencontres, et proposait<br />
des affaires soi-disant lucratives à des entreprises.<br />
Et pourtant nous admirons quelquefois<br />
les personnes qui parviennent, sans<br />
aucune violence, à en tromper d’autres et à<br />
devenir riches du jour au lendemain.<br />
Mentir de manière amusante<br />
Un arnaqueur est quelqu’un qui tire un<br />
avantage pour lui-même en trompant intentionnellement<br />
une autre personne. Un<br />
tel comportement est répréhensible et<br />
passible de poursuites dans certaines<br />
conditions. Les arnaqueurs peuvent être<br />
condamnés à une peine d’emprisonnement<br />
maximale de dix ans. La police a de<br />
Photo: © AdobeStock/Grizzlybärin<br />
38<br />
3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal
Point de mire<br />
plus en plus souvent affaire à ce type<br />
de délinquants. En Suisse, le nombre de<br />
fraudes a doublé au cours des dix dernières<br />
années. La principale raison de<br />
cette augmentation est l’Internet. Cela<br />
simplifie considérablement le travail des<br />
arnaqueurs. En 2016, l’Office fédéral de la<br />
police a reporté 14 033 cas de cybercriminalité,<br />
ce qui correspond à une multiplication<br />
par presque trois en cinq ans.<br />
Les arnaqueurs sont-ils donc des personnes<br />
comme nous, de sorte que nous<br />
sommes tous des arnaqueurs potentiels?<br />
Ou bien ces personnes sont-elles malades?<br />
Ou bien s’agit-il même de criminels dangereux,<br />
prêts à tout?<br />
La condition préalable à une arnaque<br />
réussie est la capacité à mentir de manière<br />
à ce que personne ne découvre la combine.<br />
La meilleure manière d’y parvenir est de<br />
s’exercer assidûment et de se rabâcher les<br />
mêmes fausses histoires jusqu’à presque y<br />
croire soi-même. Pour ceux qui le font<br />
de manière pathologique, la psychiatrie a<br />
inventé le terme de «pseudologia fantastica».<br />
Ce phénomène se rencontre chez<br />
les imposteurs, les narcissiques extravertis<br />
en quête de reconnaissance et les hypocondriaques.<br />
Viktor Lustig, originaire de Bohême,<br />
était un arnaqueur particulièrement talentueux<br />
de la première moitié du 20 e<br />
siècle. Il a même piégé Al Capone, inondé<br />
le marché américain de fausse monnaie et<br />
réussi par deux fois à vendre la Tour Eiffel<br />
à un ferrailleur. Il a résumé sa recette dans<br />
les «Dix commandements de l’arnaqueur».<br />
Il y est par exemple écrit qu’un arnaqueur<br />
doit savoir écouter, qu’il doit toujours<br />
approuver les opinions politiques de ses<br />
interlocuteurs, attendre patiemment que<br />
l’autre dévoile des détails de sa vie privée,<br />
ne jamais s’habiller de manière négligée<br />
et ne jamais se saouler. Un bon arnaqueur<br />
doit toujours aussi être un bon amuseur.<br />
En bonne santé, mais dérangé<br />
La fraude est un délit qui ne peut être<br />
qu’intentionnel. La fraude par négligence<br />
n’existe pas. Ainsi, seul celui qui possède<br />
également la mentalité adéquate peut<br />
frauder. C’est pourquoi l’acte de fraude<br />
impose certaines exigences à son auteur.<br />
Celui qui n’est pas capable de prendre une<br />
résolution, que ce soit pour des raisons<br />
intellectuelles ou en raison d’un trouble<br />
psychique, ne peut pas non plus frauder.<br />
Les criminologues et les psychiatres<br />
forensiques ont identifié certains traits de<br />
caractère qui sont typiques des fraudeurs:<br />
– La plupart d’entre eux ont déjà eu affaire<br />
à la loi lorsqu’ils étaient jeunes et sont<br />
des «criminels polyvalents». Ils ont encore<br />
d’autres délits à leur actif.<br />
– <strong>No</strong>mbre d’entre eux sont professionnellement<br />
instables, d’autres sont commerçants<br />
ou représentants dans des<br />
branches changeantes. Les gérants d’entreprise<br />
sont également légèrement surreprésentés.<br />
Les artisans, les fonctionnaires<br />
et les employés ont moins tendance<br />
à frauder.<br />
– Les fraudeurs font le plus souvent preuve<br />
d’assurance et d’aisance. A l’extérieur, ils<br />
ont l’air d’honnêtes gens.<br />
– La plupart des fraudeurs ont au moins<br />
un niveau d’intelligence moyen.<br />
– De nombreux fraudeurs possèdent une<br />
volonté forte et un entrain exceptionnel.<br />
Lorsqu’ils ont des idées, ils les mettent<br />
immédiatement en œuvre sans se poser<br />
de questions.<br />
– Parfois, les fraudeurs ont tendance à se<br />
surestimer, ce qui les pousse à commettre<br />
des actes irréfléchis.<br />
– Le fraudeur typique n’est pas capable<br />
d’avoir des sentiments vraiment profonds.<br />
Il est doué d’un sens du contact<br />
superficiel mais reste en quelque sorte<br />
distant.<br />
– Souvent, les fraudeurs sont émotionnellement<br />
instables, souffrent de changements<br />
d’humeur fréquents et ont du mal<br />
à mener quelque chose à terme dans leur<br />
vie.<br />
En règle générale, les fraudeurs ont une<br />
bonne santé psychique. Chez certains, les<br />
traits de personnalité du «fraudeur typique»<br />
sont tellement pathologiques que<br />
nous parlons de l’existence d’un trouble de<br />
la personnalité. Il peut en l’occurrence<br />
s’agir d’un trouble de la personnalité<br />
antisociale. C’est-à-dire de personnes qui<br />
ne sont pas capables de s’en tenir aux<br />
règles, qui commettent un grand nombre<br />
d’actes répréhensibles et qui ne peuvent<br />
apprendre de leurs erreurs. Elles sont<br />
superficiellement charmantes mais ne<br />
connaissent pas de sentiments plus profonds.<br />
La peur et la crainte leur sont étrangères.<br />
Il est encore plus fréquent que les<br />
fraudeurs présentant un trouble de la personnalité<br />
narcissique soient fermement<br />
convaincus de leur singularité et de leur<br />
grandeur. Ils sont si enthousiasmés par<br />
leurs prétendues capacités qu’ils n’ont pas<br />
de mal à en convaincre également les<br />
autres. La plupart d’entre eux mènent un<br />
style de vie dispendieux parce que l’autoreprésentation<br />
est essentielle à leur<br />
équilibre psychique. Certains fraudeurs<br />
souffrent d’une dépendance à l’alcool ou à<br />
des drogues. Ils commettent des fraudes<br />
pour financer leur consommation de drogues.<br />
D’autres encore peuvent commettre<br />
des fraudes en raison d’un trouble affectif,<br />
c’est-à-dire d’une dépression ou d’une manie,<br />
parce qu’ils ne peuvent pas satisfaire<br />
autrement leurs obligations ou qu’ils ont<br />
des dépenses trop élevées.<br />
Pas de profil type<br />
La dangerosité des fraudeurs au sens d’un<br />
risque d’atteinte à la vie ou à l’intégrité<br />
corporelle de tiers est faible. Certains traits<br />
de personnalité ou symptômes de maladie<br />
peuvent cependant augmenter la dangerosité.<br />
Le mépris général des règles, des<br />
changements d’humeur fréquents et une<br />
superficialité des sentiments en font partie.<br />
On peut supposer un risque particulier<br />
si les fraudeurs ont déjà montré une propension<br />
accrue à la violence auparavant.<br />
Dans ces cas, les menaces sont toujours à<br />
prendre au sérieux. Les personnes qui ont<br />
professionnellement affaire à des fraudeurs<br />
doivent donc disposer d’un dispositif<br />
de sécurité et d’une formation dans la<br />
gestion des menaces. Les agressions physiques<br />
étant rares, cela a pour conséquence<br />
que personne ne peut recourir à ses<br />
propres expériences riches d’enseignements.<br />
Une formation spécifique est d’autant<br />
plus importante.<br />
<strong>No</strong>us voyons ainsi que les fraudeurs<br />
ne constituent pas un groupe uniforme de<br />
personnes, de la même façon qu’il n’existe<br />
pas non plus de type de personnalité des<br />
voleurs à l’étalage ou des incendiaires. La<br />
plupart sont en bonne santé psychique et<br />
sont inoffensifs en ce qui concerne la violence<br />
physique, mais certains souffrent de<br />
troubles psychiques et quelques-uns présentent<br />
une propension accrue à la violence.<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 39
Trouver la vérité doit permettre<br />
de découvrir une issue pour sortir<br />
du chaos du souvenir.<br />
A la recherche<br />
de la vérité<br />
Les fake news, les fake facts, les fake stories existent mais le fake<br />
trauma (faux traumatisme) existe-t-il aussi? Et si oui, comment le<br />
distinguer des vrais traumatismes?<br />
Karsten Prause, chef de clinique au Zentrum für psychosoziale Therapien, Psychiatrie Bâle-Campagne<br />
Photo: © Adobe Stock<br />
40<br />
3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal
Point de mire<br />
Le psychiatre et philosophe Karl<br />
Jaspers s’est exprimé en ce<br />
sens: «La vérité est un processus<br />
entre des personnes parlant<br />
sincèrement.» Cette phrase commune du<br />
postmodernisme perturbe par son relativisme.<br />
Le savoir objectif, définitif avait<br />
déjà été aboli par Kant qui disait que<br />
l’Homme ne peut rien reconnaître en dehors<br />
de ses catégories conceptuelles.<br />
La tournure très actuelle de «fake<br />
quelque chose» suggère d’une part à tort<br />
qu’il s’agirait d’un nouveau phénomène,<br />
d’autre part que le concept de vérité objective<br />
existerait encore. Les Hommes racontent<br />
des histoires, des narrations, ils<br />
les disent vraies ou sont peut-être euxmêmes<br />
convaincus qu’elles le sont. Ceux<br />
qui, il y a 20 ans, défendaient encore la<br />
«société du savoir» avec une ferveur positiviste,<br />
se trouvent parfois désemparés<br />
face au «producteur de fake» se présentant<br />
comme la vérité et qui prétend avec insolence<br />
représenter la vérité. Cela concerne<br />
par exemple la recherche pharmacologique<br />
lorsque des études aux résultats indésirables<br />
ne sont pas publiées ou le<br />
nombre croissant des négationnistes qui<br />
nient les souffrances vécues par des personnes<br />
d’abord stigmatisées idéologiquement,<br />
puis traumatisées. Après plusieurs<br />
siècles de déni et de banalisation des personnes<br />
ayant subi un traumatisme psychique,<br />
il existe tout de même aujourd’hui,<br />
dans les Etats démocratiques, une culture<br />
– malheureusement pas inattaquable –<br />
qui s’efforce de prendre au sérieux les personnes<br />
traumatisées et de leur apporter<br />
une aide thérapeutique.<br />
Le traumatisme oublié<br />
Celui qui veut distinguer le faux du vrai<br />
doit d’une part se confronter aux motivations<br />
des locuteurs, d’autre part aux<br />
conditions et aux contenus de ce qui est<br />
dit. Dans le débat autour du traumatisme,<br />
précisément en lien avec les réfugiés, la<br />
question se pose toujours de savoir si ce<br />
qu’une victime a par exemple vécu<br />
comme acte de violence correspond vraiment<br />
aux «faits». En effet, il y a des personnes<br />
qui simulent des maladies. Cela<br />
peut se produire délibérément, de manière<br />
frauduleuse, ou bien il s’agit du<br />
«trouble factice» rare (CIM-10: F68.1) avec<br />
lequel les patientes et les patients sont<br />
certes conscients qu’ils simulent mais ne<br />
savent pas pourquoi.<br />
Il est spécialement fréquent en psychotraumatologie<br />
que des traumatismes<br />
aient été totalement oubliés:<br />
«Williams (1994) et Williams et<br />
Banyard (1997) ont, dans une étude de suivi,<br />
examiné des hommes et des femmes<br />
qui avaient été admis au service des urgences<br />
d’un hôpital au début des années<br />
70 suite à des abus sexuels sur enfants. Ils<br />
ont découvert qu’à l’époque de cette étude<br />
(17 années après), 38% des femmes et 55%<br />
des hommes ne se rappelaient plus de<br />
l’abus qui avait été documenté avant. Sur<br />
les femmes qui s’en souvenaient, 16% reconnaissaient<br />
qu’il y avait, par le passé,<br />
une époque pendant laquelle elles ne se<br />
rappelaient absolument pas que quelque<br />
chose de ce genre leur était arrivé.» [1]<br />
Mais dans ce contexte, les expériences<br />
durant lesquelles de «faux souvenirs»<br />
sont simplement «glissés» aux sujets sont<br />
particulièrement déconcertantes. Lors de<br />
l’expérience «lost in the mall», on présenta<br />
à des étudiants trois histoires vécues de<br />
leur enfance qui avaient été recueillies auprès<br />
de proches. A celles-ci s’ajoutait à<br />
chaque fois une histoire qui n’avait absolument<br />
pas eu lieu. Dans l’évaluation de<br />
ces narrations, 6 sujets sur 24 prétendaient<br />
que l’histoire fausse était vraie et 5<br />
des sujets qui se trompaient qualifiaient<br />
de faux un événement qui avait réellement<br />
eu lieu. [2]<br />
Il est fréquent que nous supposions<br />
que notre mémoire consulte toujours de la<br />
même manière ce qui a été enregistré une<br />
fois et que les contenus restent inchangés.<br />
Mais de récentes études sur la mémoire [3]<br />
ont révélé que la mémoire fonctionne de<br />
manière beaucoup plus «douce» et pragmatique<br />
que ce que nous supposions<br />
jusqu’alors. A chaque récupération d’un<br />
souvenir dans la mémoire dite déclarative,<br />
c’est-à-dire la structure de mémoire qui<br />
enregistre les événements et les informations<br />
traités avec un code linguistique et<br />
sans affect, certains contenus peuvent<br />
changer de manière imprévue. Cela peut<br />
s’expliquer par le fait que les informations<br />
ne sont pas «matériellement inscrites»<br />
mais qu’elles sont représentées de manière<br />
dynamique par un modèle d’activité<br />
neuronal, maintenu de manière constante.<br />
De plus, le cerveau utilise toujours les<br />
mêmes structures neuronales pour le souvenir,<br />
la perception et l’imagination. Dans<br />
notre cerveau, il n’existe pas d’emplacement<br />
de stockage spécifique («disque<br />
dur») pour les informations.<br />
Le SSPT, une maladie du souvenir<br />
On pourrait désigner le syndrome de stress<br />
post-traumatique (SSPT) comme une «maladie<br />
du souvenir»: la personne traumatisée<br />
ne souffre plus de l’événement en luimême<br />
car il est passé mais du souvenir de<br />
celui-ci. Les souvenirs de traumatismes<br />
ont un effet traumatisant car ils n’ont pas<br />
pu être enregistrés dans la mémoire<br />
«froide» déclarative comme récit traité. Ils<br />
sont enregistrés comme un «patchwork affecto-cognitif»<br />
sous la forme de souvenirs<br />
dits fragmentés qui activent constamment<br />
la réaction de stress générale dans la mémoire<br />
«chaude», implicite. Cette mémoire<br />
implicite n’a pas de structure linguistique<br />
et reste fortement liée, dans le vécu du souvenir,<br />
aux sentiments associés alors. Ces<br />
sentiments étant liés aux «images d’horreur»<br />
ou «films intérieurs» correspondants,<br />
les personnes concernées ont de grandes<br />
difficultés à raconter ces expériences traumatiques<br />
de manière cohérente lors d’une<br />
séance thérapeutique ou dans le cadre<br />
d’une procédure de demande d’asile. C’est<br />
ici souvent la manière spéciale, souvent<br />
très honteuse, parfois contradictoire, avec<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 41
Point de mire<br />
laquelle les victimes s’efforcent de raconter<br />
l’indicible qui constitue un signe distinctif<br />
de leur sincérité.<br />
Gestion du traumatisme et tromperie<br />
En tant que psychothérapeute, on peut notamment<br />
avoir à faire à de purs mensonges,<br />
à des exagérations démonstratives,<br />
à de faux souvenirs, à des expériences<br />
dissociées ou banalisées, à de<br />
«vrais» récits d’expérience ou à des souvenirs<br />
refoulés, mais toujours virulents. Les<br />
mots de Jaspers apportent ici une aide: en<br />
partant du principe qu’en tant que thérapeute,<br />
je vise moi-même la neutralité, l’intégrité<br />
et la sincérité, je peux, dans le processus<br />
thérapeutique progressif avec le<br />
patient, trouver de plus en plus d’indications<br />
sur ce qui est «la vérité», au sens intersubjectif.<br />
Cela inclut nécessairement<br />
les «vérités» inconscientes, encore taboues<br />
au niveau intrapsychique (souvenirs<br />
menaçants, aspirations, conflits). Une<br />
approche psychothérapeutique qui lit seulement<br />
les lignes et pas entre les lignes,<br />
c’est-à-dire qui met l’inconscient entre parenthèses,<br />
est ici toujours réductrice. Lors<br />
du travail avec les patients, le thérapeute a<br />
toujours des images et des fantasmes qui<br />
apparaissent à l’intérieur de lui comme<br />
images de contre-transfert. Il peut également<br />
s’agir d’images d’événements traumatiques<br />
imaginées. Le plus grand soin et<br />
la plus grande patience sont nécessaires<br />
pour ne pas suggérer de «false memories»<br />
dans la fragile relation thérapeutique mais<br />
travailler uniquement avec le matériau qui<br />
provient réellement du patient. Chez les<br />
patients présentant de graves troubles, par<br />
exemple un trouble borderline, les événements<br />
traumatisants sont parfois à accepter<br />
impérativement car les conséquences<br />
sont très radicales. Pour utiliser une<br />
image: un cratère de bombe indique le<br />
plus souvent une explosion même si on ne<br />
peut plus ni voir la bombe, ni le souvenir<br />
de celle-ci. Il en va de même pour le débat<br />
sur les réfugiés.<br />
En fin de compte, ceux qui sont également<br />
en mesure ou prêts, de par leur maturité<br />
psychique ou leur attitude intérieure,<br />
à participer, même contre leurs intérêts<br />
psychologiques, matériels ou idéologiques<br />
momentanés au «discours de la<br />
sincérité» sont crédibles, même dans le<br />
discours social. Cela, la personne sincère<br />
le perçoit le plus souvent dès le premier<br />
regard dans les yeux de l’autre.<br />
Bibliographie:<br />
[1] Sachsse U: Traumazentrierte Psychotherapie;<br />
2004; Schattauer GmbH, Stuttgart; 413–435<br />
[2] Loftus EF, Pickrell JE (1995): The<br />
formation of false memories. Psychiatr Ann;<br />
25(12): 720–5<br />
[3] Janssen PL; Joraschky P; Tress W:<br />
Leitfaden Psychosomatische Medizin und<br />
Psychotherapie; 2006; DÄV; Köln; 78–81<br />
<strong>No</strong>us pouvons proposer de bons services aux médecins, parce que nous les comprenons bien.<br />
En tant que membre de MEDISERVICE <strong>ASMAC</strong>, vous appartenez à un groupe privilégié: vous avez<br />
un accès exclusif à un portail de l‘emploi en ligne et sur un agenda en ligne avec des offres de<br />
séminaires. En tant que médecin en formation, vous avez par ailleurs la possibilité de participer à<br />
des congrès de carrière de très haut niveau. www.mediservice-asmac.ch<br />
42<br />
3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal
Point de mire<br />
Certaines représentations perdurent<br />
obstinément bien<br />
qu’elles soient fausses. La plupart<br />
d’entre nous auraient tendance<br />
à dire que les chouettes sont plus<br />
intelligentes que les poules. C’est malheureusement<br />
faux. Les chouettes donnent<br />
cette impression en raison de leur apparence:<br />
de grands yeux tournés vers l’avant.<br />
En termes d’intelligence, elles ne se distinguent<br />
pas des autres oiseaux et sont<br />
éclipsées par les corbeaux et peut-être<br />
même par les poules. Mais les chouettes<br />
bénéficient d’une très bonne image depuis<br />
l’Antiquité. Accompagnant la déesse<br />
Athéna, elles symbolisent la sagesse. Et<br />
grâce à Harry Potter, l’image de la<br />
chouette intelligente influencera également<br />
ceux pour qui la mythologie grecque<br />
ne veut pas dire grand-chose. Les poules<br />
sont du reste des oiseaux vraiment intelligents<br />
qui savent compter et peuvent résoudre<br />
des calculs simples. Selon la recherche,<br />
elles possèdent une sorte de<br />
conscience de soi, une notion du temps<br />
ainsi que de l’empathie et peuvent par<br />
exemple estimer la trajectoire de vol d’un<br />
objet et son lieu d’impact.<br />
Photos: wikimedia<br />
Plus grand que ce que l’on pense – Napoléon Bonaparte dans son bureau (Jacques-Louis David, 1812)<br />
Tout faux<br />
malheureusement<br />
Les lemmings ne commettent pas de suicides collectifs,<br />
la teneur en fer des épinards n’est pas exceptionnelle<br />
et Eve n’a pas donné de pomme à Adam: les idées<br />
populaires fausses ont la vie longue, mais sont rarement<br />
malveillantes, contrairement à la tromperie délibérée.<br />
Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du Journal <strong>ASMAC</strong><br />
Le petit homme et le mauvais élève<br />
Ses ennemis se moquaient de lui en le traitant<br />
de «petit homme» bien que ou peutêtre<br />
justement parce qu’il tenait toute<br />
l’Europe en haleine. Mais quelle taille faisait<br />
réellement Napoléon? Selon son valet,<br />
il mesurait 168,5 centimètres. Quasiment<br />
le même chiffre est noté sur le certificat de<br />
décès. Pour l’époque, Napoléon n’était par<br />
conséquent pas petit mais, au contraire,<br />
un peu plus grand que la moyenne. Mais<br />
d’où vient alors cette légende du «petit<br />
homme»? En dehors du fait que ses opposants<br />
le dénigraient en se moquant de sa<br />
taille, cette moquerie pourrait également<br />
venir d’un malentendu sur les mesures.<br />
Les unités de mesure françaises, pied et<br />
pouce, s’appellent certes comme les unités<br />
de mesure anglaises, «feet» et «inch»,<br />
mais font 2 centimètres de plus. Napoléon<br />
faisait donc 10 centimètres de plus que ce<br />
qu’un anglais comprenait. A cela s’ajoute<br />
le fait que, selon ses contemporains, la<br />
tête de Napoléon était disproportionnée<br />
par rapport à son corps. L’impression que<br />
l’homme était trapu était de plus renforcée<br />
par son tricorne typique. La motivation<br />
de Napoléon pour sa campagne militaire<br />
n’était donc sûrement pas sa petite<br />
taille.<br />
«Les bulletins scolaires d’Einstein<br />
n’étaient pas meilleurs non plus.» Tous les<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 43
Point de mire<br />
élèves que cette phrase a jusqu’ici consolés<br />
de leurs mauvaises notes se trompent.<br />
L’opinion selon laquelle Albert Einstein<br />
était un très mauvais lycéen est fausse.<br />
Elle repose sur un malentendu de son premier<br />
biographe. Celui-ci, allemand, ne<br />
connaissait pas le système de notation<br />
suisse dans lequel la meilleure note est le 6<br />
et non le 1. Lorsqu’il vit les nombreux 5 et<br />
6 sur le certificat de maturité d’Einstein, il<br />
en déduisit des résultats scolaires très insuffisants.<br />
Visiblement, le biographe ne<br />
s’est pas demandé pourquoi Albert Einstein<br />
a quand même pu obtenir la maturité<br />
à l’école cantonale d’Aarau. Certainement<br />
pas une idée de génie.<br />
Le Moyen Age, cette époque si<br />
sombre<br />
Comme les chouettes et les poules, les<br />
époques ont également leur image. Le<br />
Moyen Age est encore généralement<br />
considéré comme sombre, empreint d’une<br />
foi dominant tout et d’autant de superstitions.<br />
Mais cette époque qui a tout de<br />
même duré près de 1000 ans a surtout été<br />
qualifiée de sombre par ceux qui sont nés<br />
après. En particulier, pour mettre en valeur<br />
leurs propres réalisations. Cependant,<br />
de grandes inventions telles que l’imprimerie,<br />
la fabrication du papier, le compas<br />
ou les lunettes, sont nées à cette époque.<br />
La navigation maritime permit l’échange<br />
de marchandises entre l’Europe et l’Asie.<br />
Et non, la majorité des gens au Moyen<br />
Age ne pensaient en aucune façon que la<br />
Terre était plate. Le savoir selon lequel la<br />
Terre est un globe était largement diffusé<br />
depuis l’Antiquité, que ce soit par les astronomes<br />
et les philosophes grecs ou par la<br />
Bible. Des manuscrits du Moyen Age ainsi<br />
que l’un des insignes des empereurs, l’orbe<br />
impériale, qui représente le globe terrestre,<br />
en attestent.<br />
L’hypothèse selon laquelle la chasse<br />
aux sorcières était une expression de la superstition<br />
virulente au Moyen Age est également<br />
fausse. Des chasses aux sorcières<br />
avaient déjà eu lieu de manière sporadique<br />
à l’ère préchrétienne. La sorcellerie traversa<br />
les siècles, le pic de la psychose des sorcières<br />
en Europe se situe entre 1550 et<br />
1650, donc au début de l’époque moderne.<br />
Anna Göldi, la dernière sorcière supposée,<br />
n’a même été exécutée qu’en 1782 à Glaris.<br />
Ni cornes, ni crânes<br />
Qui ne connaît pas Vic le Viking ou Hägar<br />
Dünor? Les Vikings, ces navigateurs du<br />
Grand <strong>No</strong>rd jadis craints et admirés, ont<br />
surtout conquis les chambres d’enfants au<br />
cours des décennies passées. Le symbole de<br />
tout véritable Viking est naturellement son<br />
casque orné de cornes. Malheureusement,<br />
la science n’a trouvé aucun signe indiquant<br />
que les casques de Vikings étaient décorés<br />
de cornes. Ce bel accessoire est une invention<br />
du 19e siècle et l’expression de la représentation<br />
romantique des Vikings. L’auteur<br />
était le costumier Carl Emil Doepler qui<br />
créa cet accessoire à l’occasion de la représentation<br />
de l’Anneau du Nibelung de Richard<br />
Wagner. Le fait qu’il mit des cornes<br />
sur des casques de guerriers allemands et<br />
non scandinaves n’est qu’un détail.<br />
Les Vikings ont certes utilisé des cornes,<br />
cependant comme coupe et pas comme<br />
décoration. Les cornes à boire étaient largement<br />
répandues depuis l’âge du bronze<br />
et étaient utilisées lors d’occasions festives<br />
ou de cérémonies à la place de gobelets.<br />
Il n’est en revanche prouvé nulle part<br />
que les Vikings auraient bu dans les crânes<br />
de leurs ennemis tués.<br />
Il tient le globe terrestre dans sa main:<br />
l’empereur Fédéric Barberousse avec ses fils,<br />
Henri VI et Frédéric, duc de Souabe. (Miniature<br />
de la Chronique des Welfs 1185–1195)<br />
Les Vikings tels qu’on se les représentait au début du 20e siècle. Ici lors de leur arrivée en Amérique.<br />
44<br />
3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal
Perspectives<br />
Actualités en anesthésiologie:<br />
le rôle de l’anesthésie dans la chirurgie tumorale<br />
La médecine<br />
de précision, un<br />
facteur de succès<br />
Une anesthésie adaptée individuellement peut réduire le risque<br />
d’inflammations postopératoires. Qu’en est-il de son impact sur la<br />
chirurgie tumorale, notamment pour le carcinome mammaire?<br />
Martin Schläpfer 1, 2 1, 2, 3<br />
ET Beatrice Beck-Schimmer<br />
Photos: màd<br />
La médecine personnalisée,<br />
c’est-à-dire le traitement d’une<br />
patiente ou d’un patient en<br />
fonction des processus spécifiques<br />
impliqués dans la genèse pathologique<br />
dans l’organisme, fait, on l’espère,<br />
toujours partie du standard de la médecine.<br />
Le concept de la médecine de précision<br />
par contre franchit une étape supplémentaire<br />
et tient notamment compte du<br />
profil génétique et des processus moléculaires<br />
défectueux dans l’organisme du patient<br />
qui ont contribué à l’apparition<br />
d’une maladie. Aujourd’hui, les tests moléculaires<br />
permettent dans certains domaines<br />
d’établir un diagnostic détaillé en<br />
fonction du patient et de définir une procédure<br />
thérapeutique individuelle. La<br />
médecine de précision permet aussi des<br />
affirmations plus précises pour la prévention<br />
et le diagnostic. Grâce aux innovations<br />
techniques dans le domaine de<br />
l’analyse de l’ADN, de l’ARN et de protéines,<br />
cette approche est la plus avancée<br />
dans le domaine de l’oncologie, étant donné<br />
que les tumeurs naissent d’un pilotage<br />
moléculaire défectueux de certaines cellules.<br />
Dans ce contexte se pose la question<br />
de savoir si le type d’anesthésie utilisé<br />
pour la chirurgie tumorale peut avoir un<br />
certain impact sur le succès thérapeutique.<br />
Cet article traite de l’influence<br />
d’une anesthésie générale sur le carcinome<br />
mammaire.<br />
Médicaments anesthésiques<br />
généraux<br />
Il existe deux groupes de médicaments<br />
anesthésiques, celui des volatiles (gazeux)<br />
et celui des substances intraveineuses.<br />
Chacun de ces groupes est divisé selon différentes<br />
classes de substances. Les anesthésiques<br />
volatiles les plus fréquemment<br />
utilisés dans le monde sont les hydrocarbures<br />
halogénés isoflurane, sévoflurane et<br />
desflurane. Un de ces trois anesthésiques<br />
volatiles sera choisi pour le patient suivant<br />
l’établissement et l’équipe en charge de<br />
l’anesthésie. Les principales substances<br />
intraveineuses sont les barbituriques, les<br />
benzodiazépines, l’étomidate, la kétamine,<br />
les agonistes α 2 et le propofol. Ce<br />
dernier est la substance la plus utilisée<br />
dans le monde pour une anesthésie intraveineuse,<br />
étant donné qu’il a une durée<br />
d’action brève, qu’il est bien contrôlable et<br />
que les patients le considèrent généralement<br />
comme agréable.<br />
Une protection contre<br />
l’inflammation<br />
Lors d’une intervention chirurgicale, il<br />
faut parfois brièvement interrompre l’apport<br />
sanguin et donc l’oxygénation d’un<br />
organe pour éviter la perte de sang et l’administration<br />
de produits sanguins avec<br />
tous les effets négatifs que cela implique.<br />
Cela libère, après la reperfusion, des radicaux<br />
d’oxygène et des modulateurs inflammatoires,<br />
ce qui peut provoquer une<br />
inflammation de l’organe, mais aussi systémique,<br />
avec d’éventuelles conséquences<br />
pour le déroulement postopératoire [1].<br />
Dans ce domaine, les anesthésiques volatiles<br />
du groupe des hydrocarbures halogénés<br />
ont montré un effet protecteur sur de<br />
nombreux organes tels que le cœur [2], les<br />
poumons [3] et le foie [4], en inhibant la<br />
réaction inflammatoire par l’immunomodulation<br />
de cellules du système immunitaire<br />
inné telles que les granulocytes, les<br />
macrophages et les cellules tueuses naturelles.<br />
Grâce à ces constatations, nous avons<br />
appris que l’anesthésie influençait le<br />
résultat chirurgical à long terme et devait,<br />
le cas échéant, être adaptée à l’intervention<br />
(illustration).<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 45
Perspectives<br />
Anesthésique<br />
volatile<br />
Anesthésique<br />
intraveineux<br />
Cellules tueuses naturelles<br />
Cellules T cytotoxiques<br />
Cellules T protectrices<br />
Cellules tumorales<br />
La survie de cellules tumorales qui atteignent pendant l’opération un vaisseau et le quittent, suivant la réaction de défense, pour croître et se multiplier<br />
ailleurs.<br />
L’influence sur les tumeurs<br />
malignes<br />
Chaque année en Suisse, plus de 40 000<br />
patients sont atteints d’une tumeur maligne<br />
[5], 54% de ces patients sont des<br />
hommes, 46% des femmes. Excepté la radio-<br />
et chimiothérapie, il faut souvent procéder<br />
à l’ablation du tissu tumoral pour<br />
donner aux personnes touchées les meilleures<br />
conditions de guérison. La plupart<br />
des patients qui doivent se soumettre à<br />
une intervention chirurgicale nécessitent<br />
une anesthésie générale.<br />
Pour de nombreuses tumeurs solides,<br />
l’ablation chirurgicale complète garantit<br />
les meilleures chances de guérison. Il<br />
existe cependant des facteurs importants<br />
lors de l’opération auxquels on attribue<br />
une signification pas totalement élucidée<br />
jusqu’ici. Des cellules tumorales se détachent<br />
de la tumeur primaire pendant<br />
l’intervention et parviennent ensuite dans<br />
le système vasculaire comme «cellules tumorales<br />
circulantes», ce qui représente<br />
une condition pour la colonisation d’autres<br />
organes par des métastases. La survie des<br />
cellules tumorales circulantes dépend<br />
de nombreux facteurs, notamment du<br />
nombre et de l’activité de cellules T auxiliaires<br />
immunosuppressives régulatrices,<br />
mais aussi de cellules tueuses naturelles et<br />
de cellules T cytotoxiques qui interagissent<br />
avec les cellules tumorales. Certaines<br />
cellules tumorales (la plupart du<br />
temps des cellules épithéliales) se transforment<br />
dans le cadre de la genèse de la<br />
tumeur primaire et de la dissémination en<br />
cellules mésenchymateuses (aussi appelée<br />
transition épithélio-mésenchymateuse).<br />
Bien que ces processus soient hautement<br />
complexes, on peut dire qu’un<br />
nombre élevé de cellules T auxiliaires régulatrices<br />
est associé à une détérioration<br />
du pronostic [6], alors que les cellules T<br />
cytotoxiques [7] et les cellules tueuses [8]<br />
naturelles tuent les cellules tumorales. Les<br />
résultats de la recherche sur l’ischémie-reperfusion<br />
laissent à penser que les cellules<br />
inflammatoires sont influencées par le<br />
type d’anesthésie. Se pose donc la question<br />
de savoir si les résultats de la chirurgie<br />
oncologique sont influencés par le type<br />
d’anesthésie?<br />
Les données périopératoires rétrospectives<br />
suggèrent que les anesthésiques<br />
volatiles ont un impact négatif sur la<br />
survie sans récidive et globale [9, 10]. Des<br />
données d’études prospectives, notamment<br />
d’études cliniques randomisées font<br />
cependant encore défaut. Plus nous avons<br />
de données cliniques sur l’effet des différents<br />
anesthésiques disponibles sur des<br />
nouveaux sous-types de tumeur dont la<br />
structure moléculaire a été définie, plus<br />
nous serons en mesure de déterminer si<br />
des anesthésiques spécifiques influencent<br />
l’évolution d’une maladie tumorale et<br />
éventuellement la pratique anesthésique à<br />
l’avenir pour la chirurgie tumorale.<br />
La médecine de précision pour le<br />
carcinome mammaire<br />
Autant en Suisse qu’aux Etats-Unis, le carcinome<br />
mammaire est le type de cancer le<br />
plus souvent diagnostiqué chez les<br />
femmes [5, 11]. En raison de la fréquence, il<br />
y a donc tout intérêt à déterminer la meilleure<br />
anesthésie possible et ses effets. Où<br />
en sommes-nous aujourd’hui?<br />
Il n’existe pour ainsi dire pas d’études<br />
consistantes permettant des déclarations<br />
fiables. Plusieurs études ont examiné s’il<br />
existait une différence entre l’anesthésique<br />
volatile et intraveineux en ce qui<br />
46<br />
3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal
Perspectives<br />
concerne les cellules immunitaires chez<br />
les patientes atteintes d’un carcinome<br />
mammaire après ablation chirurgicale de<br />
la tumeur primaire. Comme l’a montré<br />
une étude, le nombre des cellules T protectrices,<br />
notamment des cellules T cytotoxiques<br />
et des cellules tueuses naturelles,<br />
est similaire pour les deux groupes d’anesthésie<br />
propofol et sévoflurane [12]. De<br />
même, l’activité des cellules T cytotoxiques<br />
et des cellules tueuses dans le<br />
sang de patientes atteintes d’un carcinome<br />
mammaire n’est pas influencée différemment<br />
après une intervention chirurgicale<br />
avec utilisation du propofol ou du sévolfurane<br />
[13]. Ce sont les résultats d’une étude<br />
réalisée avec seulement 23 et 21 patientes<br />
randomisées par bras. Dans une autre<br />
étude, il est apparu que le taux de récidive<br />
précoce (2 ans) après un carcinome mammaire<br />
avec une anesthésie par propofol ou<br />
sévoflurane était comparable, bien qu’un<br />
marqueur de substitution pour les récidives<br />
(vascular endothelial growth factor<br />
c, VEGF-c) était plus élevé dans le groupe<br />
sévoflurane [14].<br />
Ces quelques petites études mettent<br />
en évidence que les données disponibles<br />
sont actuellement très incertaines, notamment<br />
en raison de l’absence de différenciation<br />
du type de tumeur, pour le carcinome<br />
mammaire par exemple suivant<br />
les protéines tumorales telles que récepteur<br />
des œstrogènes ou de la progestérone<br />
et Her 2 (human epidermal growth factor<br />
receptor 2). Une étude réalisée par notre<br />
groupe de recherche à l’Hôpital universitaire<br />
de Zurich analyse actuellement si le<br />
nombre de cellules tumorales circulantes<br />
pendant et après la résection tumorale est<br />
influencé par le type d’anesthésie pour le<br />
carcinome mammaire. Les résultats de<br />
cette étude prospective et randomisée<br />
entre l’anesthésie volatile et au propofol<br />
sont attendus cette année. Globalement,<br />
ces données permettront, avec celles<br />
d’une autre étude, de développer une<br />
anesthésie de précision pour permettre le<br />
choix de la meilleure option anesthésique<br />
possible pour les patientes suivant la spécificité<br />
de la tumeur et des conditions immunologiques.<br />
1<br />
Institut d’anesthésiologie, Hôpital universitaire<br />
de Zurich<br />
2<br />
2 Institut de physiologie, Université de Zurich<br />
Irchel<br />
Références<br />
1. Carden DL, Granger DN: Pathophysiology of ischaemia-reperfusion<br />
injury. J Pathol 2000; 190: 255-66<br />
2. De Hert SG, Cromheecke S, ten Broecke PW, Mertens E, De Blier<br />
NG, Stockman BA, Rodrigus IE, Van der Linden PJ: Effects of propofol<br />
desflurane, and sevoflurane on recovery of myocardial function after<br />
coronary surgery in elderly high-risk patients. Anesthesiology 2003; 99:<br />
314-323<br />
3. Schilling T, Kozian A, Kretzschmar M, Huth C, Welte T, Buhling<br />
F, Hedenstierna G, Hachenberg T: Effects of propofol and desflurane<br />
anaesthesia on the alveolar inflammatory response to one-lung<br />
ventilation. British Journal of Anaesthesia 2007; 99: 368-375<br />
4. Beck-Schimmer B, Breitenstein S, Urech S, De Conno E,<br />
Wittlinger M, Puhan M, Jochum W, Spahn DR, Graf R, Clavien PA: A<br />
Randomized Controlled Trial on Pharmacological Preconditioning in<br />
Liver Surgery Using a Volatile Anesthetic. Annals of Surgery 2008; 248:<br />
909-918<br />
5. Krebs in der Schweiz: wichtige Zahlen. Krebsliga Schweiz.<br />
Massgeblicher Zeitraum 2011-2015, letzte Aktualisierung: Dezember<br />
2018; https://www.krebsliga.ch/ueber-krebs/zahlen-fakten/-dl-/<br />
fileadmin/downloads/sheets/zahlen-krebs-in-der-schweiz.pdf<br />
6. Dranoff G: The therapeutic implications of intratumoral<br />
regulatory T cells. Clin Cancer Res 2005; 11: 8226-9<br />
7. Martinez-Lostao L, Anel A, Pardo J: How Do Cytotoxic<br />
Lymphocytes Kill Cancer Cells? Clinical Cancer Research 2015; 21:<br />
5047-5056<br />
8. Mandal A, Viswanathan C: Natural killer cells: In health and<br />
disease. Hematol Oncol Stem Cell Ther 2015; 8: 47-55<br />
9. Jun IJ, Jo JY, Kim JI, Chin JH, Kim WJ, Kim HR, Lee EH, Choi<br />
IC: Impact of anesthetic agents on overall and recurrence-free survival<br />
in patients undergoing esophageal cancer surgery: A retrospective<br />
observational study. Scientific Reports 2017; 7<br />
10. Symons JA, Myles PS: Myocardial protection with volatile<br />
anaesthetic agents during coronary artery bypass surgery: a meta-analysis.<br />
Br J Anaesth 2006; 97: 127-36<br />
11. Institute NC: Cancer Stat Facts: Cancer of Any Site. 2017<br />
12. Oh CS, Lee J, Yoon TG, Seo EH, Park HJ, Piao L, Lee SH, Kim<br />
SH: Effect of Equipotent Doses of Propofol versus Sevoflurane<br />
Anesthesia on Regulatory T Cells after Breast Cancer Surgery.<br />
Anesthesiology 2018; 129: 921-931<br />
13. Lim JA, Oh CS, Yoon TG, Lee JY, Lee SH, Yoo YB, Yang JH, Kim<br />
SH: The effect of propofol and sevoflurane on cancer cell, natural killer<br />
cell, and cytotoxic T lymphocyte function in patients undergoing breast<br />
cancer surgery: an in vitro analysis. BMC Cancer 2018; 18: 159<br />
14. Yan T, Zhang GH, Wang BN, Sun L, Zheng H: Effects of<br />
propofol/remifentanil-based total intravenous anesthesia versus<br />
sevoflurane-based inhalational anesthesia on the release of VEGF-C<br />
and TGF-beta and prognosis after breast cancer surgery: a prospective,<br />
randomized and controlled study. BMC Anesthesiology 2018; 18<br />
3<br />
Department of Anesthesiology, University of<br />
Illinois at Chicago, USA<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 47
Perspectives<br />
Aus der «Praxis» *<br />
Alterung des<br />
Gehirns:<br />
Charakterisierung<br />
mittels MRT<br />
The Aging Brain: Imaging Correlates on MRI<br />
Susanne Wegener, Klinik für Neurologie, Universitätsspital Zürich<br />
Einleitung<br />
Altern ist ein natürlicher, lebenslanger<br />
Prozess, der Veränderungen<br />
des Gehirns einschliesst.<br />
Dazu gehören Entwicklung und<br />
Wachstum in der Jugend, aber auch<br />
Schrumpfen von Hirnstrukturen im Laufe<br />
des Erwachsenenlebens [1, 2]. Gewisse daraus<br />
resultierende kognitive Leistungseinbussen<br />
sind Teil des normalen Alterns [4,<br />
5]. Neben physiologischen Veränderungen<br />
nimmt aber im Alter auch die Häufigkeit<br />
medizinischer Probleme und vaskulärer<br />
Risikofaktoren wie Bluthochdruck und<br />
Diabetes Typ II zu [6]. Diese Begleiterkrankungen<br />
und andere Umwelteinflüsse, aber<br />
auch genetische Faktoren können dazu<br />
* Der Artikel erschien ursprünglich in der<br />
«Praxis» 2017; 106 (9): 477–481.<br />
MEDISERVICE VSAO-Mitglieder können die<br />
«Praxis» zu äusserst günstigen Konditionen<br />
abonnieren. Details siehe unter www.hogrefe.ch/<br />
downloads/vsao.<br />
Im Artikel verwendete Abkürzungen:<br />
EKG Elektrokardiogramm<br />
MCI Mild Cognitive Impairment<br />
MRT Magnetresonanztomografie<br />
WMH White Matter Hyperintensities<br />
führen, dass Alterungsprozesse des Gehirns<br />
beschleunigt ablaufen. Die häufigsten<br />
strukturellen Veränderungen des Gehirns<br />
im Alter sind Atrophie, Veränderungen<br />
der weissen Substanz in Form von<br />
T2-Hyperintensitäten (White Matter Hyperintensities,<br />
WMH) sowie stumme Hirninfarkte<br />
und Mikroblutungen.<br />
Atrophie<br />
Das Hirnvolumen nimmt beim Erwachsenen<br />
um 0,2–0,5 % pro Jahr ab [7]. Der Abbau<br />
von Hirnsubstanz wird als Atrophie<br />
bezeichnet. Das Gehirn wird leichter; die<br />
Ventrikel und die Hirnfurchen (Sulci) erweitern<br />
sich [8]. Diesen Veränderungen<br />
liegen der Untergang von Nervenzellen<br />
und myelinisierten Fasern, Veränderung<br />
von Anzahl und Aufbau synaptischer<br />
Strukturen sowie die Rückbildung von<br />
Blutgefässen zugrunde [9, 10]. Verschiedene<br />
Hirnregionen sind hiervon unterschiedlich<br />
stark betroffen: Der präfrontale<br />
Kortex atrophiert bereits ab dem 20. Lebensjahr,<br />
während das Kleinhirn erst ab<br />
dem 50. Lebensjahr, dafür aber schneller<br />
an Volumen abnimmt [11, 12]. Die insgesamt<br />
deutlichste Atrophie ist im Frontallappen<br />
zu verzeichnen [1]. Atrophie des<br />
Gehirns lässt sich mit hochauflösenden<br />
MRT-Techniken gut darstellen. Hierbei<br />
werden häufig dreidimensionale T1-gewichtete<br />
Aufnahmen verwendet. Mithilfe<br />
von Diffusions-Tensor-Bildgebung (DTI)<br />
ist es sogar möglich, anatomische Verbindungen<br />
innerhalb des Gehirns darzustellen<br />
und zu quantifizieren [13]. Auch die<br />
weisse Substanz zeigt eine Atrophie, beginnend<br />
um das 20. Lebensjahr, mit einer<br />
frontalen Betonung, die nicht unbedingt<br />
mit einer messbaren Reduktion des Hirnvolumens<br />
einhergehen muss [14].<br />
Beschleunigte Hirnatrophie kann unterschiedliche<br />
Gründe haben. Einerseits<br />
können Hirnstrukturen im Rahmen von<br />
neurodegenerativen Erkrankungen wie<br />
Demenzen sukzessive zugrunde gehen. So<br />
ist die Alzheimer-Demenz durch eine Atrophie<br />
des Temporallappens und des temporo-parietalen<br />
Cortex gekennzeichnet<br />
[15]. Andererseits sind vaskuläre Risikofaktoren<br />
wie hoher Blutdruck und Adipositas<br />
ebenfalls mit einer beschleunigten<br />
(eher globalen) Hirnvolumenminderung<br />
assoziiert [16].<br />
Für den praktischen Arzt stellt sich<br />
häufig die Frage, wie bei einem Patienten<br />
mit einer im MRT beschriebenen Hirnatrophie<br />
umzugehen ist, wenn dieser Befund<br />
nicht gezielt zur Abklärung einer Demenz<br />
erfolgte. Kann aufgrund einer im<br />
MRT dargestellten Atrophie die Diagnose<br />
48<br />
3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal
Perspectives<br />
einer Demenz gestellt werden? Der Begriff<br />
Demenz umschreibt einen Zustand, bei<br />
dem ein Mensch aufgrund von progredienten<br />
kognitiven Leistungseinbussen<br />
nicht mehr in der Lage ist, seinen gewohnten<br />
Alltagsaufgaben nachzukommen. Demenzen<br />
können pathophysiologisch verschiedene<br />
Ursachen haben und klinisch<br />
völlig unterschiedlich ausgeprägt sein.<br />
Etwa 20 % der über 85-Jährigen sind von<br />
einer Demenz betroffen [17]. Häufige Ursachen<br />
sind neben dem Morbus Alzheimer<br />
die vaskuläre Demenz, Lewy-Körperchenund<br />
frontotemporale Demenz. Je nach Art<br />
der dementiellen Erkrankung sind Ausmass<br />
und Lokalisation der Hirnatrophie<br />
unterschiedlich. Vor der Diagnose einer<br />
Demenz müssen andere Erkrankungen<br />
wie Delir oder Depression als Ursache der<br />
kognitiven Störung ausgeschlossen werden.<br />
Wichtig ist also: Die Demenz ist eine<br />
Syndrom-Diagnose, die in erster Linie klinisch<br />
zu stellen ist. Wenn in einem<br />
MRT-Befund eine deutliche, über das Altersmass<br />
hinausgehende Atrophie festgestellt<br />
wurde, sollten Risikofaktoren eruiert<br />
und eine detaillierte Eigen- und Fremdanamnese<br />
bezüglich kognitiver Störungen<br />
erhoben werden. Eine Demenz sollte allerdings<br />
nicht einzig aufgrund eines MRT-Befundes<br />
diagnostiziert werden.<br />
Eine besondere Rolle zwischen normalem<br />
Altern und Demenz nimmt die<br />
leichte kognitive Beeinträchtigung («Mild<br />
Cognitive Impairment, MCI») ein. Die<br />
Diagnose kriterien für MCI sind nicht ganz<br />
einheitlich: Zusammengefasst haben Menschen<br />
mit MCI zwar gewisse kognitive Beeinträchtigungen,<br />
diese sind aber nicht<br />
schwer genug, um zu alltagsrelevanten Defiziten<br />
zu führen [18]. Patienten mit MCI<br />
konvertieren nicht zwangsläufig zu einer<br />
Demenz; im Gegenteil: Viele bleiben lange<br />
Zeit auf gutem Niveau kognitiv stabil [19].<br />
Auch für die Entität MCI wurden mittels<br />
MRT Korrelate gesucht. Dies vor dem Hintergrund,<br />
Patienten mit einem hohen Demenzrisiko<br />
zu identifizieren und potenziellen<br />
Behandlungen zuführen zu können.<br />
So konnte hier eine Abnahme von Faserstrukturen<br />
im Bereich der Fornix<br />
identifiziert werden [20]. Es gilt für MCI wie<br />
für die Demenz: Entscheidend sind die klinischen<br />
Symptome und die Beschwerden<br />
des Patienten. Mögliche Empfehlungen<br />
zur Verminderung von Hirnvolumenabnahme<br />
durch normale oder pathologisch<br />
beschleunigte Alterungsprozesse sind<br />
ähnlich: ein möglichst aktiver körperlicher<br />
und geistiger Lebensstil kann sich positiv<br />
auf die kognitive Leistungsfähigkeit und<br />
möglicherweise auch auf die im MRT nachweisbare<br />
Hirnatrophie auswirken [21].<br />
White Matter Hyperintensities<br />
(WMH)<br />
Neben Atrophie von Hirnstrukturen findet<br />
man im MRT des älteren Menschen<br />
häufig Veränderungen der subkortikalen,<br />
weissen Substanz, die als White Matter<br />
Hyperintensities (WMH) bezeichnet werden.<br />
Zur Darstellung werden in erster Linie<br />
FLAIR(Fluid-Attenuated Inversion Recovery)-Sequenzen<br />
verwendet, bei denen<br />
das Signal von Nervenwasser unterdrückt<br />
wird. So können auch kleinste Läsionen<br />
im Gehirn sichtbar gemacht werden<br />
(Abb. 1).<br />
Photos: màd<br />
Abbildung 1. Veränderungen des Gehirns im Alter. FLAIR-MRTs gesunder Menschen unterschiedlichen Alters mit altersentsprechenden (oberer Zeile)<br />
und über das Altersmass hinausgehenden (untere Zeile) Veränderungen des Gehirns (Atrophie und WMH, Letztere sind durch Pfeile hervorgehoben).<br />
Mit Genehmigung der Klinik für Neuroradiologie, USZ.<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 49
Perspectives<br />
Abbildung 2. Prävalenz unterschiedlicher WML in 993 Teilnehmern (45–87 Jahre) der Österreichischen Schlaganfall- Präventionsstudie. Häufigkeit (in<br />
%) unterschiedlicher WMH in den MRTs gesunder Teilnehmer unterschiedlichen Alters aus der Österreichischen Schlaganfall-Präventionsstudie. Bei<br />
mehreren Individuen waren unterschiedliche Arten von WMH vorhanden.<br />
Wie viele und welche Art von WMH<br />
sind nun mit normalem Altern vereinbar<br />
und was geht darüber hinaus? Muster von<br />
WMH können nach Lokalisation und Form<br />
unterschieden werden: periventrikuläre<br />
und subkortikale (tiefe) WMH. Die verschiedenen<br />
Formen und Schweregrade der<br />
Veränderungen und deren pathophysiologische<br />
Mechanismen wurden von Schmidt<br />
et al. [22] zusammengefasst. Periventrikuläre<br />
WMH sind besonders häufig an den<br />
Vorderhörnern der Seitenventrikel zu erkennen.<br />
In geringer Ausprägung bezeichnet<br />
man sie als «Kappen», in mittlerer Ausprägung<br />
als «Stift-dünne» Linien entlang<br />
der Seitenventrikel und wenn sehr deutlich<br />
und flächig vorhanden als «Halo». Subkortikale<br />
(tiefe) WMH sind initial punktuell,<br />
dann beginnend konfluierend und in voller<br />
Ausprägung konfluierend [22].<br />
Einen Einblick in den natürlichen<br />
Verlauf von WMH bei älteren Menschen<br />
gab die Österreichische Schlaganfall-Präventionsstudie<br />
[3].<br />
WMH sind häufig bei gesunden Personen<br />
im Alter von 45–87 Jahren (Abb. 2). In<br />
der Österreichischen Schlaganfall-Präventionsstudie<br />
konnten bei über der Hälfte<br />
der gesunden
Perspectives<br />
Abbildung 3. WMH und stumme Hirninfarkte in einer Patientin mit CADASIL. 50-jährige Patientin mit gesicherter CADASIL-Erkrankung. A) FLAIR-<br />
MRT mit konfluierenden subkortikalen (tiefen) WMH (*) und periventrikulären HALO-Charakteristika. B) Diffusions-gewichtetes MRT (DWI) demonstriert<br />
einen frischen ischämischen Infarkt in subkortikaler (lakunärer) Konfiguration (Pfeil). Mit Genehmigung der Klinik für Neuroradiologie, USZ.<br />
Kleingefässprozesse und vaskulärer Risikofaktorkonstellationen.<br />
Sie werden mithilfe<br />
von T2*-gewichteten Sequenzen im<br />
MRT sichtbar gemacht. Bei Detektion von<br />
Mikroblutungen im Gehirn ist die Kontrolle<br />
des Blutdrucks entscheidend, um weitere<br />
hypertensive Mikroblutungen oder gar<br />
klinisch manifeste Hirnparenchymblutungen<br />
zu verhindern. Lobäre Mikroblutungen<br />
wiederum können eine Amyloidangiopathie<br />
anzeigen [33]. Menschen mit<br />
vielen Mikroblutungen, besonders in<br />
lobärer Lage, haben ein deutlich erhöhtes<br />
Risiko für Hirnblutungen durch Medikamente<br />
wie Antikoagulantien [34].<br />
Ischämische Hirninfarkte können so<br />
ablaufen, dass der Betroffene keine Symptome<br />
bemerkt. Sie werden dann als «stumme»<br />
Hirninfarkte bezeichnet. Wenngleich<br />
in der Akutphase klinisch stumm, beschleunigen<br />
sie pathologische Alterungsprozesse<br />
des Gehirns und führen zu ähnlichen<br />
Symptomen wie ausgeprägte WMH:<br />
Depression, Verlust kognitiver Fähigkeiten,<br />
Gangstörungen. Im Gegensatz zu<br />
WMH sind diese Symptome eher «stufenartig»<br />
verstärkt, nicht schleichend progredient.<br />
Stumme Hirninfarkte lassen sich<br />
Key messages<br />
• <strong>No</strong>rmale Veränderungen des Gehirns mit dem Alter sind Atrophie und das Auftreten<br />
von Hyperintensitäten der weissen Substanz.<br />
• Stumme Hirninfarkte und Mikroblutungen gehören zu den pathologischen Hirnalterungserscheinungen.<br />
• Wenn Hirnalterung im MRT über das Altersmass hinausgeht, sollten Abklärungen<br />
bezüglich des Vorliegens einer kognitiven Störung und vaskulärer Risikofaktoren<br />
erfolgen.<br />
Lernfragen<br />
1. Sind subkortikale FLAIR-Hyperintensitäten in der weissen Substanz bei Menschen<br />
unter 60 Jahren pathologisch? (Einfachauswahl)<br />
a) Immer<br />
b) Ja, insbesondere, wenn sie ventrikelnah (periventrikulär) sind.<br />
c) Punktuelle, tief-subkortikale und/oder gering ausgeprägte (Kappen-artige) periventrikuläre<br />
FLAIR-Hyperintensitäten können auch bei Gesunden unter 60 Jahren auftreten.<br />
d) Nie<br />
2. Bei Nachweis einer deutlichen Hirnatrophie im MRT als Zufallsbefund … (Mehrfachauswahl)<br />
a) liegt eine Demenz vor.<br />
b) sollte man gezielt nach Symptomen einer dementiellen Entwicklung fragen.<br />
c) kann der Patient an einen Neurologen zur weiteren Abklärung und Beratung zugewiesen<br />
werden.<br />
d) ist eine Therapie erforderlich.<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 51
Perspectives<br />
als Zufallsbefunde bei ca. 4–8 % der<br />
50–60-Jährigen und 25–40 % der über<br />
80-Jährigen nachweisen [35]. Stumme<br />
Hirn infarkte sind oft lakunär (mikroangiopathisch<br />
verursacht, subkortikal gelegen)<br />
und mit WMH assoziiert [36]. Einen Sonderfall<br />
stellt die genetische Disposition zur<br />
Kleingefäss-Ischämie dar, wie bei der<br />
CADASIL-Erkrankung (CADASIL = Cerebral<br />
Autosomal Dominant Arteriopathy with<br />
Subcortical Infarcts and Leucencephalopathy),<br />
wo es aufgrund einer Mutation im<br />
NOTCH-3-Gen zu wiederholten Ischämien<br />
und progredienten WMH kommt (Abb. 3).<br />
Die Diagnose erfolgt bei ausreichendem<br />
Verdacht aufgrund klinischer Symptome<br />
und Bildgebung mithilfe einer gezielten genetischen<br />
Untersuchung [37].<br />
Therapeutische Konsequenzen<br />
von MRT-Veränderungen des<br />
Gehirns im Alter<br />
Aufgrund einer nur moderaten Risikoreduktion<br />
kardiovaskulärer Ereignisse bei<br />
signifikant erhöhtem Blutungsrisiko kann<br />
die routinemässige Anwendung von Aspirin<br />
zur Primärprophylaxe bei älteren<br />
Menschen zur Zeit nicht empfohlen werden<br />
[38, 39]. Wenn im MRT ein klinisch<br />
stummer Hirninfarkt oder über das Altersmass<br />
hinausgehende WMH nachgewiesen<br />
werden, sollten gründliche Abklärungen<br />
zur möglichen Ätiologie durchgeführt<br />
werden. Diese schliessen eine Duplexuntersuchung<br />
der hirnzuführenden<br />
Gefässe, die Suche nach kardialer Embolie-Quelle<br />
mit Langzeit-EKG und Echokardiografie<br />
sowie die Suche nach vaskulären<br />
Risikofaktoren (Diabetes, Dyslipidämie,<br />
24-h-Blutdruck-Messung) ein. Im<br />
Falle eines stummen Hirninfarktes sollte<br />
je nach Befund der Abklärungen eine geeignete<br />
Sekundärprophylaxe für den Patienten<br />
ausgewählt werden. Bei WMH stehen<br />
die Kontrolle der vaskulären Risikofaktoren<br />
und die Motivation zu einem<br />
körperlich und geistig aktiven Lebensstil<br />
im Vordergrund.<br />
Kontakt<br />
PD Dr. med. Susanne Wegener<br />
Klinik für Neurologie<br />
Universitätsspital Zürich<br />
Frauenklinikstrasse 26<br />
8091 Zürich<br />
susanne.wegener@usz.ch<br />
Manuskript eingereicht: 20.12.2016<br />
Manuskript angenommen: 17.1.2017<br />
Interessenskonflikt: Die Autoren erklären,<br />
dass kein Interessenskonflikt besteht.<br />
Zusammenfassung<br />
Unser Gehirn verändert sich mit<br />
zunehmendem Alter. Dieser physiologische<br />
Prozess kann mithilfe von<br />
Magnetresonanztomografie (MRT)<br />
beschrieben werden. Im Laufe des<br />
Lebens kommt es zu Atrophie<br />
(Schrumpfen von Hirnstrukturen)<br />
sowie Auftreten von charakteristischen<br />
MRT-Signal-Hyperintensitäten<br />
in der weissen Substanz. Eine besonders<br />
starke oder frühe Ausprägung<br />
dieser Veränderungen kann pathologisch<br />
sein. Die Abgrenzung zwischen<br />
gesundem Altern und Prozessen mit<br />
Krankheitswert ist dabei nicht einfach.<br />
In diesem Mini-Review sollen<br />
normale Alterungsprozesse des Gehirns<br />
beschrieben und krankhafte<br />
Veränderungen aufgezeigt werden, die<br />
weiterer Abklärung und Behandlung<br />
bedürfen.<br />
Schlüsselwörter: Hirnalterung, MRT,<br />
Hirnatrophie, White Matter Hyperintensities<br />
Résumé<br />
<strong>No</strong>tre cerveau changes lorsque nous<br />
vieillissons. Le processus de vieillissement<br />
physiologique peut être caractérisé<br />
par l’imagerie basée sur la résonnance<br />
magnétique. Une diminution de<br />
la substance cérébrale (atrophie) et le<br />
développement de lésions à l’intérieur<br />
de la substance blanche peuvent être<br />
observés. Si de telles modifications<br />
son particulièrement prononcées ou<br />
surviennent très tôt dans la vie, elles<br />
peuvent ressembler à un vieillissement<br />
pathologique. Différencier un<br />
vieillissement normal d’un processus<br />
dû à une maladie peut être difficile.<br />
Dans cette Mini-Review, notre but est<br />
de décrire les changements cérébraux<br />
survenant lors d’un vieillissement<br />
physiologique, de même que ceux qui<br />
nécessitent des investigations diagnostiques<br />
supplémentaires ainsi<br />
qu’un traitement.<br />
Mots-clés: Vieillissement cérébral,<br />
atrophie cérébrale, hyperdensités<br />
dans la matière blanche<br />
Abstract<br />
Our brain changes as we get older. This<br />
process of physiological aging can be<br />
characterized by Magnetic Resonance<br />
Imaging (MRI). Shrinking of brain<br />
substance (atrophy) and development<br />
of lesions within the brain’s white<br />
matter can be observed. If such<br />
changes are particularly pronounced<br />
or occurring very early in life, they<br />
may resemble pathological aging. To<br />
discriminate between normal aging<br />
and a disease process can be challenging.<br />
In this mini review, our goal is to<br />
describe brain changes in the healthy<br />
aging process and point out pathological<br />
changes of the brain which warrant<br />
further diagnostics and therapy.<br />
Keywords: Brain aging, MRI, brain<br />
atrophy, white matter hyperintensities<br />
52<br />
3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal
Perspectives<br />
Bibliografie<br />
1. DeCarli C, Massaro J,<br />
Harvey D, et al.: Measures of brain<br />
morphology and infarction in the<br />
framingham heart study:<br />
establishing what is normal.<br />
Neurobiol Aging 2005; 26: 491–510.<br />
2. Rushton JP, Ankney CD:<br />
Brain size and cognitive ability:<br />
Correlations with age, sex, social<br />
class, and race. Psychon Bull Rev<br />
1996; 3: 21–36.<br />
3. Schmidt R, Lechner H,<br />
Fazekas F, et al.: Assessment of<br />
cerebrovascular risk profiles in<br />
healthy persons: definition of<br />
research goals and the Austrian<br />
Stroke Prevention Study (ASPS).<br />
Neuroepidemiology 1994; 13:<br />
308–313.<br />
4. Josefsson M, de Luna X,<br />
Pudas S, Nilsson LG, Nyberg L:<br />
Genetic and lifestyle predictors of<br />
15-year longitudinal change in<br />
episodic memory. J Am Geriatr Soc<br />
2012; 60: 2308–2312.<br />
5. Salthouse TA: The<br />
processing-speed theory of adult<br />
age differences in cognition.<br />
Psychol Rev 1996; 103: 403–428.<br />
6. Vasan RS, Levy D: Rates of<br />
progression to hypertension<br />
among non-hypertensive subjects:<br />
implications for blood pressure<br />
screening. Eur Heart J 2002; 23:<br />
1067–1070.<br />
7. Fjell AM, McEvoy L,<br />
Holland D, Dale AM, Walhovd KB,<br />
Alzheimer’s Disease Neuroimaging<br />
Initiative: What is normal in<br />
normal aging? Effects of aging,<br />
amyloid and Alzheimer›s disease<br />
on the cerebral cortex and the<br />
hippocampus. Prog Neurobiol<br />
2014; 117: 20–40.<br />
8. Raz N, Rodrigue KM:<br />
Differential aging of the brain:<br />
patterns, cognitive correlates and<br />
modifiers. Neurosci Biobehav Rev<br />
2006; 30: 730–748.<br />
9. Pakkenberg B, Gundersen<br />
HJ, Mortensen EL, et al.: The<br />
normal brain: a new knowledge in<br />
different fields. Ugeskr Laeger 1997;<br />
159: 723–727.<br />
10. Liu X, Erikson C, Brun A:<br />
Cortical synaptic changes and<br />
gliosis in normal aging, Alzheimer’s<br />
disease and frontal lobe<br />
degeneration. Dementia 1996; 7:<br />
128–134.<br />
11. Raz N, Gunning FM, Head<br />
D, et al.: Selective aging of the<br />
human cerebral cortex observed in<br />
vivo: differential vulnerability of<br />
the prefrontal gray matter. Cereb<br />
Cortex 1997; 7: 268–82.<br />
12. Luft AR, Skalej M, Schulz<br />
JB, et al.: Patterns of age-related<br />
shrink age in cerebellum and<br />
brainstem observed in vivo using<br />
three- dimensional MRI volumetry.<br />
Cereb Cortex 1999; 9: 712–721.<br />
13. Moseley M: Diffusion<br />
tensor imaging and aging – a<br />
review. NMR Biomed 2002; 15:<br />
553–560.<br />
14. Sullivan EV, Pfefferbaum<br />
A: Diffusion tensor imaging and<br />
aging. Neurosci Biobehav Rev<br />
2006; 30: 749–761.<br />
15. Seeley WW, Crawford RK,<br />
Zhou J, Miller BL, Greicius MD:<br />
Neurodegenerative diseases target<br />
large-scale human brain networks.<br />
Neuron 2009; 62: 42–52.<br />
16. Nettiksimmons J, Beckett<br />
L, Schwarz C, Carmichael O,<br />
Fletcher E, Decarli C: Subgroup of<br />
ADNI normal controls characterized<br />
by atrophy and cognitive<br />
decline associated with vascular<br />
damage. Psychol Aging 2013; 28:<br />
191–201.<br />
17. Prince M, Bryce R,<br />
Albanese E, Wimo A, Ribeiro W,<br />
Ferri CP: The global prevalence of<br />
dementia: a systematic review and<br />
metaanalysis. Alzheimers Dement<br />
2013; 9: 63–75 e2.<br />
18. Petersen RC: Mild<br />
cognitive impairment as a<br />
diagnostic entity. J Intern Med<br />
2004; 256: 183–194.<br />
19. Petersen RC, Smith GE,<br />
Waring SC, Ivnik RJ, Tangalos EG,<br />
Kokmen E: Mild cognitive<br />
impairment: clinical characterization<br />
and outcome. Arch Neurol<br />
1999; 56: 303–308.<br />
20. Fletcher E, Raman M,<br />
Huebner P, et al.: Loss of fornix<br />
white matter volume as a predictor<br />
of cognitive impairment in<br />
cognitively normal elderly<br />
individuals. JAMA Neurol 2013; 70:<br />
1389–1395.<br />
21. Smith JC, Lancaster MA,<br />
Nielson KA, et al.: Interactive<br />
effects of physical activity and<br />
APOE-epsilon4 on white matter<br />
tract diffusivity in healthy elders.<br />
Neuroimage 2016; 131:102–112.<br />
22. Schmidt R, Schmidt H,<br />
Haybaeck J, et al.: Heterogeneity in<br />
age-related white matter changes.<br />
Acta Neuropathol 2011; 122:<br />
171–185.<br />
23. Lockhart SN, DeCarli C:<br />
Structural imaging measures of<br />
brain aging. Neuropsychol Rev<br />
2014; 24: 271–289.<br />
24. Carmichael O, Schwarz C,<br />
Drucker D, et al.: Longitudinal<br />
changes in white matter disease<br />
and cognition in the first year of<br />
the Alzheimer disease neuroimaging<br />
initiative. Arch Neurol 2010;<br />
67: 1370–1378.<br />
25. Qiu WQ, Himali JJ, Wolf<br />
PA, DeCarli DC, Beiser A, Au R:<br />
Effects of white matter integrity<br />
and brain volumes on late life<br />
depression in the Framingham<br />
Heart Study. Int J Geriatr<br />
Psychiatry 2016; 32: 214–221.<br />
26. Abraham HM, Wolfson L,<br />
Moscufo N, Guttmann CR, Kaplan<br />
RF, White WB: Cardiovascular risk<br />
factors and small vessel disease of<br />
the brain: Blood pressure, white<br />
matter lesions, and functional<br />
decline in older persons. J Cereb<br />
Blood Flow Metab 2016; 36:<br />
132–142.<br />
27. Inzitari D, Pracucci G,<br />
Poggesi A, et al.: Changes in white<br />
matter as determinant of global<br />
functional decline in older<br />
independent outpatients: three<br />
year follow-up of LADIS (leukoaraiosis<br />
and disability) study cohort.<br />
BMJ 2009; 339: b2477.<br />
28. Simpson JE, Ince PG,<br />
Higham CE, et al.: Microglial<br />
activation in white matter lesions<br />
and nonlesional white matter of<br />
ageing brains. Neuropathol Appl<br />
Neurobiol 2007; 33: 670–683.<br />
29. Haller S, Kovari E,<br />
Herrmann FR, Cuvinciuc V, Tomm<br />
AM, Zulian GB, et al.: Do brain T2/<br />
FLAIR white matter hyperintensities<br />
correspond to myelin loss in<br />
normal aging? A radiologic-neuropathologic<br />
correlation study. Acta<br />
Neuropathol Commun 2013; 1: 14.<br />
30. Gess B, Niederstadt TU,<br />
Ringelstein EB, Schabitz WR:<br />
Clinical relevance of normal and<br />
enlarged Virchow-Robin spaces.<br />
Nervenarzt 2010; 81: 727–733.<br />
31. White WB, Petry NM:<br />
Home blood pressure monitoring<br />
as an intervention to control<br />
hypertension: comment on «Home<br />
blood pressure management and<br />
improved blood pressure control».<br />
Arch Intern Med 2011; 171:<br />
1181–1182.<br />
32. Wirth M, Haase CM,<br />
Villeneuve S, Vogel J, Jagust WJ:<br />
Neuroprotective pathways:<br />
lifestyle activity, brain pathology,<br />
and cognition in cognitively<br />
normal older adults. Neurobiol<br />
Aging 2014; 35: 1873–1882.<br />
33. Greenberg SM, Vernooij<br />
MW, Cordonnier C, et al.: Cerebral<br />
microbleeds: a guide to detection<br />
and interpretation. Lancet Neurol<br />
2009; 8: 165–174.<br />
34. Greenberg SM, Eng JA,<br />
Ning M, Smith EE, Rosand J:<br />
Hemorrhage burden predicts<br />
recurrent intracerebral hemorrhage<br />
after lobar hemorrhage.<br />
Stroke 2004; 35: 1415–1420.<br />
35. Vermeer SE, Longstreth<br />
WT, Jr., Koudstaal PJ: Silent brain<br />
infarcts: a systematic review.<br />
Lancet Neurol 2007;6: 611–619.<br />
36. Ritter MA, Dittrich R,<br />
Ringelstein EB: [Silent brain<br />
infarcts]. Nervenarzt 2011; 82:<br />
1043–1052.<br />
37. Chabriat H, Joutel A,<br />
Dichgans M, Tournier-Lasserve E,<br />
Bousser MG: Cadasil. Lancet<br />
Neurol 2009; 8: 643–653.<br />
38. Guirguis-Blake JM, Evans<br />
CV, Senger CA, Rowland MG,<br />
O›Connor EA, Whitlock EP: Aspirin<br />
for the Primary Prevention of<br />
Cardiovascular Events: A<br />
Systematic Evidence Review for<br />
the US Preventive Services Task<br />
Force. Rockville (MD); Agency for<br />
Healthcare Research and Quality<br />
(US): 2015.<br />
39. Halvorsen S, Andreotti F,<br />
ten Berg JM, et al.: Aspirin therapy<br />
in primary cardiovascular disease<br />
prevention: a position paper of the<br />
European Society of Cardiology<br />
working group on thrombosis. J<br />
Am Coll Cardiol 2014; 64: 319–327.<br />
Antworten zu den Lernfragen<br />
1. Antwort c) ist richtig.<br />
2. Antworten b) und c) sind richtig.<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 53
Perspectives<br />
Un patient très spécial<br />
Toto n’est pas<br />
comme moi<br />
«Docteur, vous devez venir tout<br />
de suite!» La demande de Klose,<br />
soigneur animalier auprès des<br />
grands singes, un homme qui en a<br />
déjà vu beaucoup et qui ne se départ pas<br />
si facilement de son calme, avait plutôt le<br />
ton d’un ordre. Et quand je vis le patient,<br />
je compris alors rapidement pourquoi.<br />
Le bonobo tenait ses deux bras<br />
presque horizontalement, les mains<br />
pendaient mollement vers le bas. Malgré<br />
un mince filet de sang s’écoulant de<br />
celles-ci en direction du sol, on pouvait<br />
remarquer que plusieurs doigts semblaient<br />
détachés de leur contexte anatomique.<br />
Des courbures anormales, des<br />
plaies béantes, des morceaux de doigts<br />
qui ne paraissaient plus tenir qu’à des<br />
lambeaux de peau formaient un tableau<br />
chaotique. Et ceci également parce que<br />
les pieds présentaient une vision aussi<br />
désastreuse.<br />
Qu’est-ce qui s’était passé? «Elles s’en<br />
sont à nouveau prises à lui.» Voilà pour<br />
le commentaire lapidaire du soigneur.<br />
Je l’interrogeai et une histoire en résulta.<br />
Toto, le mâle bonobo adulte vivait avec<br />
ses quatre dames. Une composition de<br />
groupe telle qu’elle existe également<br />
en liberté. Le groupe vit en principe en<br />
matriarcat, les dames décident. Et elles<br />
formulent leur volonté de manière très<br />
claire et agressive. Si le mâle n’est pas<br />
disposé, il n’a que deux moyens d’échapper<br />
à l’accomplissement prévisible de cet<br />
enchaînement d’actions qui commencent<br />
par la demande insistante et se finissent<br />
par l’attaque, laquelle consiste à mordre<br />
tout ce qui est accessible: la fuite ou<br />
l’accouplement. L’animal ne pouvait<br />
pas fuir et le style agressif, typique du<br />
bonobo, de l’accouplement comme<br />
accomplissement n’était pas du goût de<br />
notre Toto. Ou plutôt, il ne l’avait pas<br />
bien appris parce qu’il avait été élevé par<br />
l’homme.<br />
Monsieur Klose avait déjà enfermé le<br />
mâle bonobo dans un box séparé. Celui-ci<br />
n’évita pas la flèche hypodermique qui<br />
arrivait, remplie d’anesthésiant. Oui, il<br />
semblait presque soulagé après l’afflux du<br />
médicament anesthésiant. Sur la table<br />
d’opération, c’était une vision d’horreur.<br />
Plusieurs phalanges avaient été sectionnées<br />
sur les deux mains et quelques<br />
orteils manquaient également aux pieds.<br />
Les plaies correspondantes semblaient<br />
déchirées et écrasées. D’autres morsures<br />
avec des ruptures étaient visibles sur les<br />
bras, les jambes et la tête.<br />
Certaines phalanges qui n’étaient<br />
plus rattachées à la main que lâchement,<br />
par des tissus mous, durent être amputées.<br />
Il fallait alors veiller à un recouvrement<br />
suffisant par l’hypoderme et<br />
l’épiderme pour qu’il y ait une chance que<br />
le singe laisse ses blessures guérir sans les<br />
toucher, ni enlever les sutures immédiatement<br />
après l’opération. Après avoir<br />
utilisé à vue de nez, 300 m de sutures,<br />
toutes les plaies étaient soignées et la<br />
partie «médecine de guerre» était terminée.<br />
Toto se réveilla dans le box et, après<br />
une convalescence de deux heures,<br />
il fut accueilli au sein du groupe par «ses»<br />
dames qui exprimèrent leur enthousiasme.<br />
Cela n’empêcha pas les dames de<br />
l’attaquer de nouveau au bout de<br />
quelques semaines, encore une fois à<br />
cause de son comportement inapproprié.<br />
Au fil des ans, Toto perdit ainsi presque<br />
tous ses doigts et la majorité de ses<br />
orteils. Quel est le sens de cette histoire?<br />
Premièrement, les grands singes ne sont<br />
pas «comme nous», même si cela est<br />
actuellement suggéré par des philosophes<br />
éloquents. Et deuxièmement: nous, les<br />
humains, nous ne rendons pas un réel<br />
service aux singes lorsque nous les<br />
élevons dès leur plus jeune âge – au<br />
contraire!<br />
L’intention était bonne mais irréfléchie: une mauvaise imprégnation entraîna de graves blessures<br />
chez le bonobo Toto.<br />
Prof. Bernd Schildger, directeur du Tierpark<br />
Dählhölzli Berne<br />
Les études de cas datent de l’époque où Bernd<br />
Schildger était vétérinaire au zoo de Francfort.<br />
Photo: RANDO<br />
54<br />
3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal
Le cabinet doit à la fois être fonctionnel, mais aussi accueillant et<br />
correspondre à la personnalité du propriétaire. (®Adobe Stock.com)<br />
Le chemin vers le cabinet médical (3)<br />
Plus qu’un<br />
poste de travail<br />
Le travail occupe une place importante dans la vie. Le cabinet<br />
et son infrastructure doivent par conséquent satisfaire aux besoins<br />
les plus divers.<br />
Patrick Halter, méd. dipl. MBA EM Lyon, membre du Comité directeur de MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
Photo: © Adobe Stock.com<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 55
MEDISERVICE<br />
La transformation et l’aménagement<br />
du cabinet médical font<br />
sans aucun doute partie des<br />
préparations les plus captivantes<br />
sur le chemin vers l’indépendance.<br />
Dès que le cadre a été fixé, il s’agit de donner<br />
vie au cabinet. Un point très important<br />
est l’organisation de l’espace du cabinet,<br />
c’est-à-dire la disposition des locaux<br />
et activités pour garantir des chemins<br />
courts et sans obstacles et consacrer un<br />
maximum de temps aux patients. Par ailleurs,<br />
l’esthétique et l’atmosphère du cabinet<br />
devraient correspondre à la personnalité<br />
de son propriétaire. Des architectes<br />
d’intérieur spécialisés dans ce domaine<br />
peuvent donner beaucoup de conseils<br />
pratiques qui permettent de faire des économies,<br />
par exemple pour le bail ou pour<br />
les ouvriers.<br />
Technologie du cabinet<br />
On entend par technologie du cabinet les<br />
appareils et installations utilisés pour les<br />
patients. Cela comprend notamment le<br />
manomètre, l’oxymètre de pouls et l’ECG.<br />
Généralement, les appareils coûteux et encombrants<br />
pour la radiographie et l’analyse<br />
de laboratoire sont achetés auprès<br />
d’une entreprise spécialisée, alors que les<br />
petits appareils peuvent être obtenus chez<br />
des grossistes pour matériel de cabinet.<br />
Radiologie<br />
Pour pouvoir réaliser des examens radiologiques<br />
dans le cabinet, il faut dans un<br />
premier temps investir: un local spécialement<br />
adapté, un système de radiologie numérique,<br />
la formation et l’examen du médecin<br />
et des assistantes médicales. A cela<br />
s’ajoute une autorisation délivrée par l’Office<br />
fédéral de la santé publique (OSFP) et,<br />
généralement, l’obligation de suivre le<br />
cours «Examens radiologiques à fortes<br />
doses». D’autres conditions et contrôles<br />
concernant la radioprotection s’y ajoutent.<br />
Laboratoire du cabinet<br />
Les médecins installés peuvent effectuer<br />
des analyses de laboratoire dans le cadre<br />
du diagnostic en présence du patient. Le<br />
laboratoire du cabinet permet d’établir ou<br />
de vérifier rapidement et à moindres coûts<br />
un diagnostic. L’analyse est généralement<br />
effectuée par l’assistante médicale. Pour<br />
exploiter un laboratoire du cabinet, les<br />
médecins doivent être titulaires d’une attestation<br />
de formation complémentaire<br />
spécifique. <strong>No</strong>rmalement, celle-ci s’acquiert<br />
dans le cadre d’un cours de trois<br />
jours. Il ne s’agit pas d’une formation pra-<br />
tique dans le travail de laboratoire, mais<br />
d’enseigner les connaissances nécessaires<br />
pour la pratique en vue de gérer un laboratoire<br />
sous sa propre responsabilité. Les<br />
médecins qui gèrent un laboratoire de cabinet<br />
doivent par ailleurs se soumettre à<br />
des contrôles de qualité internes et externes.<br />
Informatique du cabinet<br />
Un cabinet ne peut pas fonctionner sans<br />
informatique. On peut distinguer trois niveaux<br />
de développement: le niveau 1 comprend<br />
les logiciels et le matériel informatique<br />
pour l’assistance administrative,<br />
notamment la saisie des factures. Le niveau<br />
2 inclut la tenue électronique du dossier<br />
médical. Le troisième niveau, qui reste<br />
à atteindre, est le Clinical Decision Support,<br />
c’est-à-dire une aide informatique<br />
pour le diagnostic et le traitement. La plupart<br />
des cabinets opèrent au niveau 2. La<br />
difficulté avec le dossier médical informatisé<br />
est la saisie précise des données: sans<br />
saisie structurée au bon endroit, l’avantage<br />
effectif du dossier médical informatisé<br />
reste discutable. Une aide à la décision<br />
(niveau 3) est exclue lorsque les données<br />
sont classées dans les mauvais champs. En<br />
Suisse, plus de deux douzaines de systèmes<br />
informatiques pour cabinets médicaux<br />
sont disponibles. Difficile dans ces<br />
conditions de faire un choix. L’Institut<br />
pour l’informatique au cabinet (IPI) peut<br />
apporter une aide à la décision (www.<br />
praxisinformatik.ch).<br />
La série consacrée à<br />
l’ouverture du cabinet<br />
médical<br />
<strong>No</strong>tre petite série présente les points<br />
importants dont il faut tenir compte<br />
pour l’ouverture du cabinet médical.<br />
Prochains épisodes:<br />
• Fournisseurs et prestations<br />
(numéro 4/19)<br />
• Droit (numéro 5/19)<br />
• Communication et marketing<br />
(numéro 6/19)<br />
56<br />
3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal
<strong>No</strong>tre réseau de partenaires pour<br />
la fiduciaire, les assurances et la prévoyance<br />
Près de chez vous, dans toute la Suisse<br />
CENTRES DE CONSEIL en assurances, prévoyance et gestion financière<br />
Allcons AG 4153 Reinach Assidu 2363 Montfaucon, 2800 Delémont, 1205 Genève, 6903 Lugano BTAG Versicherungsbroker<br />
AG 3084 Wabern UFS Insurance Broker AG 8810 Horgen VM-F Frank insurance brokers GmbH<br />
9300 Wittenbach Vorsorge Wirz 4058 Basel<br />
PARTENAIRES FIDUCIAIRES pour comptabilité financière, optimisation fiscale, conseil économique<br />
B+A Treuhand AG 6330 Cham Brügger Treuhand AG 3097 Liebefeld/Bern contrust finance ag 6004 Luzern<br />
GMTC Treuhand & Consulting AG 9014 St. Gallen Kontomed Treuhand AG 8807 Freienbach LLK Treuhand AG<br />
4052 Basel Mehr-Treuhand AG 8034 Zürich Quadis Treuhand AG 3952 Susten Sprunger Partner AG 3006 Bern<br />
W&P AG Treuhand Steuern Wirtschaftsprüfung 7001 Chur<br />
Vous trouverez tous les partenaires de conseil en ligne ou appelez-nous sans hésiter.<br />
<strong>No</strong>s membres bénéficient d’un premier entretien gratuit d’une heure pour évaluer leurs besoins.<br />
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
Téléphone 031 350 44 22<br />
info@mediservice-vsao.ch<br />
www.mediservice-vsao.ch<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 57
MEDISERVICE<br />
Boîte aux lettres<br />
Que faire contre les importuns<br />
qui se garent sur mes places<br />
de stationnement?<br />
Mon cabinet dispose de<br />
trois places de stationnement<br />
réservées aux<br />
patients. Pourtant,<br />
d’autres automobilistes s’y garent<br />
régulièrement. Que puis-je faire?<br />
En tant que propriétaire d’une place<br />
de stationnement, vous êtes en droit<br />
de rejeter toute «usurpation» de votre<br />
propriété telle qu’un stationnement<br />
injustifié. Malheureusement, les moyens<br />
légaux sont très limités. Afin d’agir contre<br />
les importuns, vous pouvez demander<br />
une interdiction juridique de stationnement<br />
sur votre propriété.<br />
Comment obtenir une telle interdiction?<br />
– Vous avez besoin d’un extrait du<br />
registre foncier pour votre terrain. Muni<br />
de ce dernier, vous devez contacter<br />
votre tribunal de district et faire établir<br />
une mise à ban pour un cercle indéfini<br />
de personnes.<br />
– Vous devez par ailleurs rendre vraisemblable<br />
l’existence ou l’imminence d’un<br />
trouble, par exemple en le décrivant de<br />
façon plausible et, si possible, en le<br />
documentant au moyen de photos.<br />
– Si la requête est accordée, vous pouvez<br />
poser bien en vue sur votre terrain, à<br />
vos frais, un panneau d’interdiction de<br />
stationner avec mention de l’amende<br />
encourue en cas de non-respect de<br />
l’interdiction. La mise en place et<br />
l’annonce publique relèvent de la<br />
responsabilité de l’administration<br />
compétente. Le montant maximal de<br />
l’amende est défini par le juge.<br />
– Si, malgré la présence du panneau,<br />
l’interdiction de stationner n’est pas<br />
respectée, vous pouvez déposer plainte<br />
contre le conducteur fautif. Conformément<br />
à la jurisprudence du Tribunal<br />
fédéral, vous pouvez exiger une indemnité<br />
d’environ CHF 50.– pour la collecte<br />
des éléments de preuves. En d’autres<br />
termes, vous pouvez déposer sur le<br />
pare-brise du contrevenant un bulletin<br />
de versement de ce montant.<br />
Bon à savoir:<br />
– Si vous appelez un service de mise en<br />
fourrière, vous devrez le payer vousmême<br />
en tant que donneur d’ordre. Le<br />
recours à ce service doit être proportionné.<br />
Le propriétaire du terrain doit<br />
d’abord tenter de contacter le conducteur<br />
ou le détenteur du véhicule fautif.<br />
– Même la police a les mains liées: sur<br />
une propriété privée, elle n’est pas<br />
autorisée à infliger une amende ni à<br />
faire mettre le véhicule en fourrière.<br />
– Il ne faut en aucun cas empêcher<br />
l’importun de repartir. Un tel acte<br />
pourrait être constitutif d’un délit de<br />
contrainte.<br />
AXA-ARAG<br />
AXA-ARAG propose aux membres<br />
de MEDISERVICE une assurance de<br />
protection juridique à des conditions<br />
très avantageuses. Avez-vous d’autres<br />
questions? Contactez MEDISERVICE<br />
VSAO-<strong>ASMAC</strong> par téléphone au<br />
031 350 44 22, ou par e-mail à l’adresse<br />
suivante: info@mediservice-vsao.ch.<br />
Cyril Senn,<br />
juriste spécialisé<br />
en droit pénal<br />
et en droit de la<br />
circulation,<br />
AXA-ARAG<br />
58<br />
3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal
MEDISERVICE<br />
L’assurance<br />
auto vouée<br />
à disparaître?<br />
L’assurance véhicules à moteur figure parmi les principaux domaines<br />
d’activité des assureurs suisses. Néanmoins, à l’heure où la digitalisation<br />
gagne du terrain, les conditions-cadres évoluent à grande vitesse.<br />
Bernd de Wall, Communication d’entreprise, Allianz Suisse<br />
L’exercice relève encore de la<br />
boule de cristal, car quelques années<br />
devraient s’écouler avant<br />
que les véhicules autonomes ne<br />
peuplent les rues. Mais une chose est sûre:<br />
les véhicules de demain seront propres,<br />
sûrs et connectés. Hautement automatisés,<br />
ils communiqueront en permanence<br />
avec des infrastructures externes, telles<br />
que les services météo, les fournisseurs de<br />
cartes numériques, la police de la circulation<br />
ou même des réseaux de services qui,<br />
par exemple, pourraient fournir les données<br />
GPS de places de stationnement disponibles.<br />
A l’avenir, les systèmes de bord<br />
échangeront des données en temps réel<br />
avec d’autres véhicules afin d’éviter les<br />
collisions. En d’autres termes, d’un point<br />
de vue assurantiel, l’autonomisation croissante<br />
des véhicules devrait en principe se<br />
traduire par une baisse considérable du<br />
nombre d’accidents.<br />
Déplacement du risque<br />
A l’heure actuelle, 90% des accidents de la<br />
circulation sont liés à des erreurs de<br />
conduite humaines, alors que seulement<br />
10% sont imputables à des défaillances<br />
techniques. Si, dans 10 ou 15 ans, la<br />
conduite est assumée dans une large mesure<br />
par le véhicule en mode automatisé,<br />
l’influence du facteur humain sur les modèles<br />
d’assurance en sera immanquablement<br />
réduite. Mais le risque ne disparaît<br />
pas pour autant, il ne fait que se déplacer:<br />
de l’humain et ses potentielles erreurs de<br />
conduite vers les systèmes de sécurité du<br />
véhicule. A l’avenir, les assureurs devront<br />
donc surtout évaluer la qualité des systèmes<br />
de sécurité embarqués quant à l’interaction<br />
entre sécurité active et passive.<br />
Il est certain que plus les nouvelles<br />
voitures seront dotées de techniques telles<br />
que les systèmes de freinage d’urgence autonomes,<br />
plus le nombre d’accidents reculera.<br />
Ils ne vont pas pour autant disparaître<br />
de la circulation, car cela impliquerait que<br />
la technologie embarquée soit capable de<br />
parer à tous les dangers dans un nombre<br />
incalculable de situations. <strong>No</strong>us sommes<br />
encore loin d’avoir atteint un tel niveau de<br />
fiabilité, et ne l’atteindrons vraisemblablement<br />
jamais. Autrement dit, même si la<br />
probabilité d’accident est appelée à fortement<br />
diminuer à mesure que les technologies<br />
se perfectionnent, une couverture<br />
d’assurance reste nécessaire. Par ailleurs,<br />
en cas d’accident, la facture deviendra de<br />
plus en plus salée en raison de l’intégration<br />
des capteurs et d’autres équipements<br />
techniques.<br />
Quid de la responsabilité?<br />
Si une voiture robotisée est impliquée<br />
dans un accident ou renverse un piéton,<br />
qui est responsable? Le détenteur du véhicule<br />
ou le constructeur automobile? La<br />
question de la responsabilité fait débat,<br />
mais de nouvelles règles ne sont pour<br />
l’heure pas nécessaires. Le modèle actuel<br />
fondé sur la responsabilité sans faute du<br />
détenteur et l’assurance responsabilité civile<br />
des véhicules à moteur protège également<br />
les victimes d’accidents de la circulation<br />
en cas de dommage du fait d’un<br />
véhicule autonome ou semi-autonome.<br />
Cette protection intègre non seulement le<br />
recours contre le constructeur, mais également<br />
les cas d’accidents causés par un piratage.<br />
L’essentiel est de garantir la protection<br />
des victimes même si la responsabilité<br />
pour faute ne devait plus s’appliquer en<br />
présence de systèmes de conduite automatisée.<br />
À cet égard, la législation actuelle<br />
ne requiert que de menus changements.<br />
En effet, la responsabilité du détenteur du<br />
véhicule est toujours engagée au titre de la<br />
responsabilité à raison du risque, indépendamment<br />
du fait qu’il ait commis une<br />
faute à l’origine de l’accident ou que ce<br />
dernier ait été causé par une défaillance<br />
technique du véhicule. La question d’un<br />
éventuel droit de recours de l’assureur<br />
contre le constructeur automobile en cas<br />
de défaillance technique constitue un sujet<br />
à part entière, mais celui-ci concerne<br />
les sociétés d’assurance, et non les victimes.<br />
La mobilité de demain<br />
Parallèlement aux voitures autonomes,<br />
l’économie du partage constitue égale-<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 59
MEDISERVICE<br />
ment une grande tendance incontournable<br />
pour les sociétés d’assurance.<br />
L’étude «Jung und urban» (jeune et urbain)<br />
réalisée par Allianz révèle par<br />
exemple que pas moins d’un tiers des<br />
jeunes conducteurs interrogés en Suisse se<br />
déclarent prêts à recourir à des solutions<br />
d’autopartage à l’avenir. Afin de répondre<br />
à l’évolution des comportements en la<br />
matière, Allianz Suisse a notamment été<br />
le premier assureur en Suisse à proposer<br />
une «couverture conducteur Premium»<br />
comme protection complémentaire de<br />
l’assurance responsabilité civile privée.<br />
Les utilisateurs de véhicules de tiers sont<br />
ainsi toujours assurés contre les dommages,<br />
quelles que soient la fréquence et<br />
la durée d’utilisation de ces véhicules.<br />
Pour résumer: face à la généralisation<br />
des véhicules entièrement ou partiellement<br />
autonomes, à l’émergence de nouvelles<br />
tendances en matière de mobilité ou<br />
à l’évolution rapide des comportements<br />
des clients, l’assurance auto est encore<br />
promise à un bel avenir. Mais seules les sociétés<br />
d’assurances capables d’apporter<br />
des solutions adaptées aux tendances de<br />
demain – et d’inclure les clients dans cet<br />
élan – tireront encore leur épingle du jeu<br />
en 2030.<br />
Qui dit nouvelles formes de mobilité,<br />
Qui dit nouvelles formes de mobilité, dit nouveaux besoins d’assurance. Pour pouvoir<br />
se déplacer de la manière la plus économique et la plus efficace qui soit, la solution<br />
consistant à combiner des modes de transport traditionnels et modernes, tels que<br />
l’autopartage et l’e-mobilité avec des voitures, des vélos et des scooters gagne en importance.<br />
Une situation qui fait toutefois émerger un certain nombre de questions<br />
en termes d’assurance. En tant qu’assureur, Allianz est résolument orientée mobilité<br />
innovante et durable.<br />
Voilà qui donne du courage:<br />
• Rabais de 10% minimum sur toutes les assurances Allianz pour les membres de<br />
MEDISERVICE<br />
• Des offres individuelles adaptées à vos besoins<br />
Vous trouverez davantage d’informations sur: https://partner.allianz.ch/fr/mediservice/<br />
Allianz Suisse<br />
Contrats de faveur pour entreprises/associations<br />
+41 58 358 50 50<br />
contrats.faveur@allianz.ch<br />
Résilier les assurances complémentaires?<br />
Si vous avez conclu une assurance complémentaire auprès de votre caisse-maladie<br />
(assurance des soins/hôpital mi-privé ou privé) et envisagez de changer d’assureur,<br />
vous devez tenir compte des délais de résiliation. Contrairement à l’assurance de base,<br />
ce sont des délais plus longs qui s’appliquent. Généralement, ils sont de trois à six mois.<br />
Toutefois, les assureurs-maladie encouragent de plus en plus souvent la conclusion<br />
de contrats de plusieurs années. Il faut donc procéder à temps à la vérification de ses<br />
assurances complémentaires. Une résiliation est à tout moment possible sous respect<br />
du délai de résiliation convenu.<br />
Contrairement à l’assurance de base, les prestations dans l’assurance complémentaire<br />
diffèrent d’une caisse-maladie à l’autre. Dans l’assurance complémentaire, les<br />
caisses-maladie peuvent calculer les primes conformément au risque, c’est-à-dire les<br />
échelonner en fonction de l’âge et du sexe. Elles peuvent donc formuler des réserves<br />
ou refuser une proposition d’assurance. Il est donc déconseillé de résilier l’assurance<br />
complémentaire existante sans avoir une confirmation d’admission du futur assureur<br />
en main.<br />
<strong>No</strong>us collaborons avec différents assureurs-maladie et pouvons vous soumettre<br />
des offres attrayantes grâce à nos contrats collectifs. Vous pouvez vous adresser à<br />
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> pour tout renseignement complémentaire.<br />
Tél.: 031 350 44 22, info@mediservice-asmac.ch<br />
Dans l’urgence,<br />
donner les<br />
premiers soins<br />
www.msf.ch<br />
CCP 12-100-2<br />
60<br />
3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal
MEDISERVICE<br />
Randonnée: deux<br />
accessoires pour<br />
avoir le pied sûr<br />
Les excursions en montagne comptent au nombre des loisirs de plein air<br />
les plus appréciés des Suisses. L’équipement de base comporte des chaussures<br />
adaptées, mais aussi, de plus en plus, des bâtons, qui remportent un succès<br />
grandissant auprès des marcheurs.<br />
Sandra Ehrensperger, spécialiste communication d’entreprise<br />
Des chaussures inconfortables<br />
ôtent tout plaisir de marche –<br />
un véritable gâchis pour tout<br />
randonneur. Votre premier<br />
geste avant une sortie devrait être par<br />
conséquent de contrôler l’état de vos<br />
chaussures, pour votre bien-être mais également<br />
pour votre sécurité. Vos chaussures<br />
sont usées ou ne sont pas conçues<br />
pour la marche en montagne? Rendez-vous<br />
sans attendre chez un revendeur<br />
spécialisé afin d’essayer plusieurs paires et<br />
de vous faire conseiller.<br />
Bien choisir ses chaussures<br />
De bonnes chaussures comportent une semelle<br />
antidérapante et offrent un bon<br />
maintien. Elles présentent souvent une<br />
tige un peu plus haute pour protéger les<br />
chevilles. Prenez votre temps et faites<br />
quelques pas avec vos chaussures aux<br />
pieds. Certains magasins sont même équipés<br />
de plans inclinés pour permettre à<br />
l’acheteur d’évoluer sur une pente.<br />
Achetez aussi des chaussettes de randonnée:<br />
elles aident à éviter points de friction<br />
et ampoules. Soumis à l’effort, les<br />
pieds peuvent enfler. Veillez donc, en particulier<br />
si vous portez des chaussettes<br />
épaisses, à choisir des chaussures qui<br />
offrent suffisamment d’espace à l’avant.<br />
Cela vous évitera d’avoir les orteils bleus à<br />
la fin de votre sortie en montagne. Le pied<br />
ne devrait bouger dans la chaussure ni à la<br />
montée ni à la descente. Vous pouvez faire<br />
le test en vous tenant sur la pointe des<br />
pieds.<br />
Avant le départ, il est bon d’imperméabiliser<br />
les chaussures une nouvelle<br />
fois. Nettoyez-les au préalable à l’aide<br />
d’une brosse et d’eau froide et vaporisez le<br />
produit alors qu’elles sont encore humides<br />
pour permettre une meilleure pénétration.<br />
Des bâtons pour préserver les<br />
articulations<br />
C’est surtout dans les descentes que les bâtons<br />
sont utiles. Ils amortissent les chocs<br />
au niveau des genoux et des hanches mais<br />
aussi du dos. Cela est d’autant plus vrai si<br />
vous marchez avec un sac à dos chargé car<br />
le poids est alors mieux réparti sur les articulations.<br />
Sur terrains accidentés, les bâtons<br />
permettent de garder l’équilibre. En<br />
montée, ils aident à avancer. Avec des bâtons,<br />
les muscles des jambes sont moins<br />
sollicités, l’exercice bénéficie aussi aux<br />
bras et au haut du corps.<br />
Taille et technique d’utilisation<br />
des bâtons<br />
La longueur des bâtons de trekking et des<br />
bâtons télescopiques peut être adaptée.<br />
Pour une utilisation optimale, le bras devrait<br />
former un angle droit lorsque vous<br />
tenez le bâton sur terrain plat. En descente,<br />
il est conseillé de rallonger légèrement<br />
la longueur des bâtons (en fonction<br />
de la pente) et, en montée, de la raccourcir<br />
quelque peu.<br />
L’efficacité des bâtons ne se fait ressentir<br />
en ascension que si vous les tenez en<br />
position parallèle devant vous. Amenez le<br />
buste en avant et prenez appui activement<br />
sur les bâtons. Pour réduire les impacts,<br />
veillez à ne pas faire de trop grands pas.<br />
Lors de promenades plus décontractées, il<br />
est préférable de laisser les bâtons de randonnées<br />
à la maison ou de les ranger dans<br />
le sac à dos. En marchant constamment<br />
avec des bâtons, vous risquez d’altérer<br />
votre sens de l’équilibre.<br />
Répondez à l’appel de la montagne<br />
SWICA soutient la campagne «La montagne<br />
en sécurité»: les randonneurs reçoivent<br />
des conseils pratiques afin que la<br />
randonnée en montagne reste une belle<br />
expérience dans la nature.<br />
www.rando-en-securite.ch<br />
Remises exclusives<br />
sur les primes<br />
En tant que membre de MEDISERVICE<br />
VSAO-<strong>ASMAC</strong>, vous bénéficiez d’un<br />
double avantage auprès de SWICA: la<br />
remise au titre de l’assurance collective<br />
est majorée si vous décidez de<br />
participer au système de bonus BENE-<br />
VITA. Grâce à cette association, vous<br />
percevez jusqu’à 30 % de remise sur les<br />
assurances hospitalisation. Et ce n’est<br />
pas tout: SWICA soutient vos efforts en<br />
matière d’activité physique, d’alimentation<br />
et de relaxation par des participations<br />
allant jusqu’à 800 francs par<br />
an. www.swica.ch/fr/mediservice<br />
VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 61
Impressum<br />
Adresses de contact des sections<br />
N o 3 • 38 e année • Juin <strong>2019</strong><br />
Editeur<br />
AG<br />
VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier, Auf der<br />
Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch, tél. 044 250 43 23,<br />
fax 044 250 43 20<br />
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
Bollwerk 10, case postale, 3001 Berne<br />
Téléphone 031 350 44 88<br />
journal@asmac.ch, journal@vsao.ch<br />
www.asmac.ch, www.vsao.ch<br />
Sur mandat de l’<strong>ASMAC</strong><br />
Rédaction<br />
Catherine Aeschbacher (rédactrice en chef),<br />
Giacomo Branger, Franziska Holzner-Arnold,<br />
Kerstin Jost, Lukas Staub, Anna Wang,<br />
Sophie Yammine<br />
Comité directeur<br />
Anja Zyska (présidente), Patrizia Kündig<br />
(vice- présidente), Angelo Barrile (viceprésident),<br />
<strong>No</strong>ra Bienz, Christoph Bosshard,<br />
Marius Suter, Dina-Maria Jakob, Helen<br />
Manser, Gert Printzen, Miodrag Savic, Sergio<br />
Sesia, Robin Walter (swimsa)<br />
Impression et expédition<br />
Stämpfli AG, Wölflistrasse 1, CH-3001 Bern<br />
Téléphone +41 31 300 66 66,<br />
info@staempfli.com, www.staempfli.com<br />
Maquette<br />
Tom Wegner<br />
Illustration de la page de couverture<br />
Till Lauer<br />
Annonces<br />
Zürichsee Werbe AG, Fachmedien,<br />
Markus Haas, Laubisrütistrasse 44, 8712 Stäfa<br />
Telefon 044 928 56 53<br />
E-Mail vsao@fachmedien.ch<br />
Tirage<br />
Exemplaires imprimés: 22 300<br />
Certification des tirages par la REMP/FRP<br />
2018: 21 893 exemplaires<br />
Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />
L’abonnement est inclus dans la contribution<br />
annuelle pour les membres de l’<strong>ASMAC</strong><br />
ISSN 1422-2086<br />
L’édition n o 4/<strong>2019</strong> paraîtra en août <strong>2019</strong>.<br />
Sujet: Signaux<br />
© <strong>2019</strong> by <strong>ASMAC</strong>, 3001 Berne<br />
Printed in Switzerland<br />
BL/BS<br />
VSAO Sektion beider Basel, Geschäftsleiterin und Sekretariat:<br />
lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin, Hauptstrasse 104,<br />
4102 Binningen, tél. 061 421 05 95, fax 061 421 25 60,<br />
sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch<br />
BE VSAO Sektion Bern, Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, tél. 031 381 39 39,<br />
bern@vsao.ch, www.vsao-bern.ch<br />
FR<br />
<strong>ASMAC</strong> section fribourgeoise, Gabriela Kaufmann-Hostettler,<br />
Wattenwylweg 21, 3006 Berne, tél. 031 332 41 10, fax 031 332 41 12,<br />
info@gkaufmann.ch<br />
GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,<br />
Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, amig@amig.ch, www.amig.ch<br />
GR<br />
JU<br />
NE<br />
VSAO Sektion Graubünden, 7000 Chur, Samuel B. Nadig, lic. iur. HSG,<br />
RA Geschäftsführer/Sektionsjurist, tél. 078 880 81 64, info@vsao-gr.ch,<br />
www.vsao-gr.ch<br />
<strong>ASMAC</strong> Jura, 6, chemin des Fontaines, 2800 Delémont,<br />
marie.maulini@h-ju.ch<br />
<strong>ASMAC</strong> section neuchâteloise, Joël Vuilleumier,<br />
avocat, Rue du Musée 6, case postale 2247, 2001 Neuchâtel,<br />
tél. 032 725 10 11, vuilleumier@valegal.ch<br />
SG/AI/AR VSAO Sektion St. Gallen-Appenzell, Bettina Surber, Oberer Graben 44,<br />
9000 St. Gallen, tél. 071 228 41 11, fax 071 228 41 12,<br />
Surber@anwaelte44.ch<br />
SO<br />
TI<br />
TG<br />
VD<br />
VS<br />
VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier, Auf der<br />
Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch, tél. 044 250 43 23,<br />
fax 044 250 43 20<br />
<strong>ASMAC</strong> Ticino, Via Cantonale 8-Stabile Qi, 6805 Mezzovico-Vira,<br />
segretariato@asmact.ch<br />
VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier, Auf der<br />
Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch, tél. 044 250 43 23,<br />
fax 044 250 43 20<br />
ASMAV, case postale 9, 1011 Lausanne-CHUV,<br />
asmav@asmav.ch, www.asmav.ch<br />
ASMAVal, p.a. Maître Valentine Gétaz Kunz,<br />
Ruelle du Temple 4, CP 20, 1096 Cully, contact@asmaval.ch<br />
Suisse centrale (LU, ZG, SZ, GL, OW, NW, UR)<br />
VSAO Sektion Zentralschweiz, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
ZH/SH VSAO ZURICH/SCHAFFHOUSE, avocat Susanne Hasse, Rämistrasse 31,<br />
case postale 160, 8024 Zurich, tél. 044 941 46 78, info@vsao-zh.ch<br />
Publication<strong>2019</strong><br />
CIBLÉ<br />
COMPÉTENT<br />
TRANSPARENT<br />
Label de qualité Q-publication<br />
de l’association média suisses<br />
62<br />
3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal
Polymed – depuis 1968.<br />
Votre fournisseur leader pour<br />
un cabinet médical prospère.<br />
Pour la fondation et le fonctionnement quotidien de votre cabinet :<br />
Conseils personnalisés<br />
Vaste choix de produits<br />
Votre interlocuteur unique<br />
Service après-vente<br />
et support-laboratoire<br />
Conditions avantageuses<br />
Polymed est au service des médecins depuis plus de 50 ans.<br />
Profitez de notre expérience et de notre savoir-faire : plus de<br />
6 000 cabinets aménagés et desservis par nos soins parlent<br />
d’eux-mêmes. <strong>No</strong>us savons ce qui est important et sommes<br />
à votre disposition pour vous conseiller. <strong>No</strong>us prenons le<br />
temps de répondre à vos demandes, veillons au respect des<br />
dispositions légales pour garantir le bon fonctionnement et<br />
assurons le bon déroulement de votre projet.<br />
Polymed est le fournisseur leader en technique médicale,<br />
en fournitures consommables et de laboratoire. Un très large<br />
assortiment vous attend : matériel de pansement, produits<br />
désinfectants et instruments à usage unique aux solutions<br />
de diagnostic cardiovasculaires de pointe en passant par des<br />
systèmes de radiographie et des appareils de laboratoire aux<br />
technologies avancées. <strong>No</strong>us nous chargeons de l’installation,<br />
de la configuration et de la formation. Ainsi, vous maîtrisez<br />
à tout moment le temps, les coûts et les ressources.<br />
Polymed se tient à vos côtés comme partenaire, même après<br />
le lancement de votre activité. <strong>No</strong>tre équipe d’experts vous<br />
assiste au quotidien. Par téléphone ou directement sur place.<br />
Dans toute la Suisse. De plus, la livraison rapide et professionnelle<br />
de vos commandes est effectuée par notre propre service<br />
de livraison ; les commandes passées dans la journée vous<br />
parviennent dès le lendemain.<br />
Polymed dispose de la plus grande équipe de techniciens de<br />
service, de radiologie et de spécialistes de laboratoire. Ils sont<br />
à votre disposition en cas de questions, de problèmes, ainsi<br />
que pour la maintenance et la réparation. A votre service – pour<br />
cabinets médicaux dans toute la Suisse.<br />
Polymed vous propose un système VIP unique en son genre.<br />
Vous bénéficiez de conditions avantageuses et adaptées à vos<br />
besoins. De plus, en tant que client Polymed VIP, vous profitez<br />
même doublement !<br />
Avez-vous des questions ?<br />
<strong>No</strong>us vous renseignons avec plaisir !<br />
Contactez-nous dès maintenant par<br />
téléphone au : 021 643 13 00<br />
© Polymed Medical Center <strong>2019</strong>-01<br />
www.polymed.ch<br />
Plus de 30 000 articles<br />
livrables du stock !<br />
Polymed Medical Center<br />
En Budron B2, CH-1052 Le Mont-sur-Lausanne<br />
Téléphone 021 643 13 00, Téléfax 021 643 13 04<br />
info@polymed.ch, www.polymed.ch
Libre choix:<br />
Orange ou Grapefruit,<br />
les deux sans sucre.<br />
admis par les caisses<br />
✓ Haut dosage<br />
✓ Très bonne<br />
résorption<br />
✓ Goût agréable<br />
1<br />
Information professionnelle abrégée Magnesiocard ® (préparation de magnésium)<br />
C: Magnesii aspartatis hydrochloridum. I: Carence en magnésium, troubles du rythme cardiaque, besoins accrus liés à la pratique sportive de haut niveau et pendant la<br />
grossesse, éclampsie et pré-éclampsie, tétanie et crampes dans les mollets. P: 4.5 mg magnésium par kg de poids corporel / 10-20 mmol magnésium par jour, en 1-3<br />
prises orales selon la forme d’administration (granulés, comprimés effervescents, comprimés pelliculés). CI: Hypersensibilité à un composant du médicament, Magnesiocard<br />
7.5 mmol: ne pas les utiliser pour des patients souffrant d‘une phénylcétonurie. P: Troubles de la fonction rénale, l’administration concomitante des tétracyclines. EI:<br />
Occasionnellement: troubles gastro-intestinaux. E: Comprimés pelliculés (2.5 mmol) 50, 100; granulés (5 mmol) citron et granulés (5 mmol) orange 20*, 50; comprimés<br />
effervescents (7.5 mmol) 20*, 60; granulés (10 mmol) grapefruit et granulés (10 mmol) orange 20*, 50*; ampoules i.v. (10 ml) 10. Cat. B. Pour des informations détaillées,<br />
voir: www.swissmedicinfo.ch. © Biomed AG. 03.2017. All rights reserved.<br />
*admis par les caisses-maladie<br />
1Classen, H.G. et al. Vergleichende tierexperimentelle Untersuchungen über die Resorption von Magnesium als Sulfat, Chlorid, Aspartat und Aspartat-Hydrochlorid aus dem<br />
Magen-Darm-Trakt. Arzneim.-Forsch., 23, 267-271, 1973.<br />
ergoasw.ch