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JOURNAL ASMAC No 3 - juin 2019

Fake - Falsifications, impostures et erreurs Gynécologie - La médecine de précision pour le carcinome mammaire Neurologie - Le vieillissement du cerveau Politique - Vers un plafonnement des prestations médicales?

Fake - Falsifications, impostures et erreurs
Gynécologie - La médecine de précision pour le carcinome mammaire
Neurologie - Le vieillissement du cerveau
Politique - Vers un plafonnement des prestations médicales?

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Journal<br />

N o 3, <strong>juin</strong> <strong>2019</strong><br />

<strong>ASMAC</strong><br />

Le journal de l’Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

Fake<br />

Falsifications,<br />

impostures et<br />

erreurs<br />

Page 27<br />

Gynécologie<br />

La médecine de précision<br />

pour le carcinome mammaire<br />

Page 45<br />

Neurologie<br />

Le vieillissement du cerveau<br />

Page 48<br />

Politique<br />

Vers un plafonnement<br />

des prestations médicales?<br />

Page 6


PROTECTIoN<br />

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Sommaire<br />

Editorial<br />

5 Tu ne mentiras point<br />

Politique<br />

6 Un plafond en forme de marteau<br />

8 Musique d’avenir et «guerre des roses»<br />

11 L’essentiel en bref<br />

Formation postgraduée /<br />

Conditions de travail<br />

13 A l’époque, un marathon de 168 heures<br />

18 Apprendre à lire<br />

<strong>ASMAC</strong><br />

19 <strong>No</strong>uvelles des sections<br />

23 <strong>ASMAC</strong>-Inside<br />

25 Conseil juridique de l’<strong>ASMAC</strong><br />

Point de mire: Fake<br />

27 Deepfake – lorsque les images mentent<br />

30 Lorsque des chercheurs créent un<br />

savoir falsifié<br />

32 Lorsque des forces obscures sont<br />

librement à l’œuvre<br />

34 Rester vigilant lors de l’importation de<br />

médicaments<br />

38 Des presti digitateurs chez les<br />

délinquants<br />

40 A la recherche de la vérité<br />

43 Tout faux malheureusement<br />

Perspectives<br />

45 Actualités en anesthésiologie – le rôle<br />

de l’anesthésie dans la chirurgie<br />

tumorale: La médecine de précision,<br />

un facteur de succès<br />

48 Aus der «Praxis»: Alterung des Gehirns:<br />

Charakterisierung mittels MRT<br />

54 Un patient très spécial<br />

MEDISERVICE<br />

55 Le chemin vers le cabinet médical (3):<br />

Plus qu’un poste de travail<br />

58 Boîte aux lettres<br />

59 L’assurance auto vouée à disparaître?<br />

61 Randonnée: deux accessoires pour<br />

avoir le pied sûr<br />

62 Impressum<br />

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STS 0292<br />

LE<br />

VIGARO<br />

291<br />

/ 02.<strong>2019</strong><br />

Plus qu’une newsletter pour la médecine de laboratoire<br />

Dr méd. Edouard H. Viollier, FMH Médecine interne<br />

Dominic Viollier, lic. oec. HSG<br />

Nutrogramme<br />

Complément de l’investigation d’une dénutrition<br />

Prémisse<br />

Avantage<br />

L’âge avançant, de plus en plus de patients souffrent<br />

de dénutrition. Les conséquences de cette dénutrition<br />

sont des capacités physiques et cognitives<br />

diminuées, des troubles de la cicatrisation, une<br />

prédisposition aux infections, une diminution de la<br />

qualité de vie ainsi qu’une augmentation de la morbidité<br />

et de la mortalité.<br />

• Objectivation, étiologie et approche thérapeutique<br />

lors d’une suspicion de dénutrition<br />

• Objectivation du suivi d’un traitement nutritionnel<br />

Interprétation<br />

Reconnaître<br />

la dénutrition<br />

Degré de dénutrition<br />

Valeur de référence modéré moyen sévère<br />

Protéines / Enzymes<br />

Albumine (g/L) 37 – 51 32 – 36 28 – 32 < 28<br />

Préalbumine / TTR (mg/L) 200 – 400 120 – 200 100 – 119 < 100<br />

Retinol Binding Protein (mg/L) 30 – 60 23 – 29 18 – 22 < 18<br />

Vitamines / Métabolisme<br />

Acide folique érythrocytaire (nmol/L) 366 – 1496 310 – 365 195 – 309 < 195<br />

HbA1c < 6.1 % ≥ 6.1 % Suspicion de diabète<br />

Vitamine B12 active (pmol/L) > 40 35 – 40 25 – 34 < 25<br />

Zinc (μmol/L) 12.0 – 26.0 10.1 – 11.9 6.7 – 10.0 < 6.7<br />

Métabolisme du fer<br />

Ferritine (μg/L) 30 – 300 20 – 30 10 – 20 < 10<br />

Inflammation<br />

Protéine C-réactive, CRP (mg/L) < 10 > 10 Signe évocateur d’une inflammation<br />

Thyroïde<br />

TSH (mU/L) 0.55 – 4.78 > 4.78 Signe évocateur d’une hypothyroïdie<br />

Pour une meilleure interprétation, il faut respecter les valeurs de référence mentionnées sur le rapport,<br />

car elles peuvent varier selon l’âge.<br />

Comme certains paramètres peuvent également être influencés par d’autres processus<br />

inflammatoires, l’interprétation doit impérativement être effectuée selon le contexte clinique.<br />

Matériel Tube sérum gel, jaune or (1) Tube EDTA, lilas (6), non centrifugé Tube oligoéléments, bleu (15)<br />

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Information Littérature sur demande<br />

Dr sc. nat. ETH Stefano Longoni, Spécialiste FAMH en médecine de laboratoire, MHA, resp. des départements Production Est / Assurance Qualité<br />

Dr phil. II Maurus Curti, Spécialiste FAMH en médecine de laboratoire, responsable Analyses spéciales<br />

Dr pharm. Sarah Molteni, Spécialiste FAMH en médecine de laboratoire, responsable adj. Assurance qualité<br />

Dr rer. nat. Corinne Ruppen, Candidate Spécialiste FAMH en médecine de laboratoire, Corelab<br />

Dr phil. II Fabrice Stehlin, Candidat Spécialiste FAMH en médecine de laboratoire, chef d’équipe Corelab<br />

Rédaction<br />

Dr méd. Maurice Redondo, FMH Hématologie, Spécialiste FAMH en médecine de laboratoire, responsable du département Production Ouest


Editorial<br />

Tu ne<br />

mentiras point<br />

Catherine Aeschbacher<br />

Rédactrice en chef du<br />

Journal <strong>ASMAC</strong><br />

<strong>No</strong>n, l’interdiction de mentir ne figure pas parmi les dix<br />

commandements; le neuvième commandement dit qu’il ne<br />

faut pas porter de faux témoignage contre son prochain.<br />

Bien sûr, il existe beaucoup de passages dans la bible qui<br />

condamnent le mensonge, mais il fait précisément défaut dans le décalogue.<br />

Peut-être parce que ce commandement est, contrairement aux autres,<br />

si difficile à respecter? D’après une étude publiée par la NZZ en 2018,<br />

chacun ment environ 25 fois par jour. Evidemment, la plupart du<br />

temps il s’agit de petits mensonges pour ne pas froisser son vis-à-vis<br />

ou se tirer élégamment d’une situation critique: «Je dois raccrocher,<br />

quelqu’un sonne à la porte», «tu fais bonne figure en toute circonstance»,<br />

«le gâteau est excellent». <strong>No</strong>us connaissons et utilisons tous<br />

ce genre de phrases creuses. En revanche, le faux témoignage a des<br />

conséquences bien plus graves.<br />

Dans notre Point de mire, nous vous parlons de falsifications, de<br />

théories du complot et d’imposture, des sujets qui dépassent largement<br />

le cadre du pieux mensonge. Grâce aux nouveaux médias, les<br />

falsifications ou fausses nouvelles peuvent être diffusées plus rapidement<br />

et pratiquement sans qu’elles soient filtrées, avec des conséquences<br />

imprévues. Et alors que d’un côté, on enjolive, falsifie ou tait<br />

les faits, la confiance baisse de l’autre et les parois des bulles respectives<br />

deviennent imperméables. Aujourd’hui, il serait pourtant facile,<br />

grâce à Internet, de vérifier les faits.<br />

Et pour élargir quelque peu notre propos, nous ajoutons à ce thème<br />

inquiétant des erreurs historiques et des faux traumatismes.<br />

En prévision des élections fédérales, on assiste à de singulières<br />

cabrioles et pirouettes sous la coupole fédérale, bien sûr à l’intention<br />

de l’électorat intéressé. La politique de la santé n’est pas épargnée,<br />

au contraire: celui qui veut s’assurer les faveurs des citoyens change<br />

vite de bord et fait de petits cadeaux. Il va de soi qu’ils ne sont pas<br />

gratuits. Les coûts de la santé figurent donc logiquement parmi les<br />

thèmes de campagne de plusieurs partis.<br />

On constate aussi un va-et-vient au sujet du pilotage des admissions.<br />

Vous trouverez plus de détails à ce sujet dans la partie Politique.<br />

On vous y informera aussi sur les résultats de la séance de printemps<br />

du Comité central de l’<strong>ASMAC</strong> et de l’assemblée des délégués de<br />

MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong>.<br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 5


Politique<br />

Un plafond en<br />

forme de marteau<br />

Le mal s’approche à pas feutrés. En effet, on préfère ne pas parler<br />

trop fort du plafonnement des prestations médicales, ou alors seulement<br />

dans un langage enjolivé et technique. Ce n’est pas le cas de l’<strong>ASMAC</strong>:<br />

elle ne cache pas la vérité.<br />

Marcel Marti, responsable politique et communication/directeur adjoint de l’<strong>ASMAC</strong><br />

Sous les plafonnements dans le<br />

système de santé se cachent des<br />

effets indésirables tels que le<br />

rationnement et la médecine à<br />

deux vitesses<br />

Celui qui croit que seuls les acrobates<br />

et patineurs artistiques<br />

sont capables de sauts périlleux<br />

et de pirouettes ferait bien de<br />

porter davantage son attention sur le<br />

cirque politique. Là aussi, il y a des championnes<br />

et des champions dans ces disciplines.<br />

Ils donnent le plus volontiers un<br />

aperçu de leurs talents en période préélectorale,<br />

comme maintenant quand ils<br />

se rapprochent des électeurs et qu’ils<br />

constatent (avec peur) que le jour de l’élection,<br />

ils récolteront ce qu’ils ont semé. Autrement<br />

dit, ce sera le jour de vérité.<br />

Vous voulez un exemple? Prenons les<br />

franchises de l’assurance-maladie. Encore<br />

récemment, la majorité bourgeoise du Parlement<br />

annonçait avec tambours et trompettes<br />

sa recette miracle pour réaliser des<br />

économies: l’adaptation de la franchise<br />

minimale de 300 à 500 francs et l’augmentation<br />

régulière de toutes les franchises de<br />

50 francs. Fort heureusement, les deux<br />

idées ont été envoyées, jusqu’à nouvel<br />

avis, aux oubliettes après la session de<br />

printemps – grâce à la volte-face de l’UDC<br />

et du PDC.<br />

Ce qui ne change rien au fait que les<br />

coûts de la santé continueront de marquer<br />

les débats politiques jusqu’aux élections fédérales<br />

du 20 octobre <strong>2019</strong>, notamment<br />

aussi à cause de deux initiatives populaires.<br />

L’une, l’initiative d’allègement des primes<br />

(www.primes-abordables.ch), a été lancée<br />

par le PS. Objectif: aucun ménage ne doit<br />

dépenser plus de 10% du revenu pour les<br />

primes d’assurance-maladie. Pour cela, elle<br />

veut réviser la réduction individuelle des<br />

primes, ce que l’<strong>ASMAC</strong> salue.<br />

«Sauver le système de santé»<br />

L’autre a été lancée par le PDC et porte le<br />

titre à première vue anodin et sympathique<br />

«Baisser les primes – pour un frein aux<br />

coûts de la santé». D’après ses propres<br />

dires, le parti veut «sauver le système de<br />

santé et alléger le fardeau financier qui<br />

pèse sur les payeurs de primes». Pour cela,<br />

l’initiative exige que le Conseil fédéral et les<br />

cantons prennent des mesures pour réduire<br />

les coûts l’année suivante lorsque<br />

Photo: iuyea/Adobe Stock<br />

6<br />

3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal


Politique<br />

l’augmentation moyenne des coûts par personne<br />

assurée et année dans l’assurance<br />

obligatoire des soins (AOS) dépasse de plus<br />

d’un cinquième l’évolution des salaires nominaux<br />

– à condition que les partenaires<br />

tarifaires n’interviennent pas eux-mêmes.<br />

L’Assemblée des délégués de la FMH a<br />

clairement rejeté cette idée, ce qui correspond<br />

au vœu de l’<strong>ASMAC</strong>. Pourtant, le sujet<br />

reste d’actualité, pas seulement à cause<br />

de la récolte des signatures en cours par le<br />

PDC: le Conseil fédéral examine pour sa<br />

part l’introduction d’un objectif de maîtrise<br />

des coûts dans l’AOS. Le Département<br />

fédéral de l’intérieur (DFI) est chargé<br />

d’élaborer un projet y relatif d’ici fin <strong>2019</strong>,<br />

c’est-à-dire après les élections. «En cas de<br />

dépassement de l’objectif fixé, il serait<br />

possible de mettre en place des mesures<br />

correctives», précise le Gouvernement fédéral.<br />

L’accès aux prestations obligatoires<br />

de l’AOS devra toutefois rester garanti.<br />

La façade et la petite porte<br />

L’objectif de maîtrise des coûts est une des<br />

mesures centrales du groupe d’experts qui<br />

a, en 2017, élaboré sur mandat du DFI des<br />

propositions en vue de freiner la hausse des<br />

coûts de l’AOS. Sur la base de ce rapport, le<br />

Conseil fédéral a adopté un programme visant<br />

à contenir les coûts en mars 2018. Il<br />

sera mis en œuvre sous la forme de deux<br />

trains de mesures. Le premier a été mis en<br />

consultation en septembre 2018 et comprenait<br />

déjà un dossier épineux. En effet, une<br />

proposition prévoit que les fournisseurs de<br />

prestations et les assureurs conviennent de<br />

mesures visant à piloter les coûts. Les augmentations<br />

injustifiées des volumes et<br />

coûts auraient pour conséquence des remboursements<br />

par les fournisseurs de prestations.<br />

Si aucun accord n’est trouvé, le<br />

Conseil fédéral peut intervenir.<br />

Cela ne serait rien d’autre que l’introduction<br />

de tarifs dégressifs ou d’un budget<br />

global par la petite porte et signifierait que<br />

la revendication politique de réduire les<br />

coûts de la santé par leur plafonnement et<br />

donc le rationnement caché serait déléguée<br />

aux partenaires tarifaires. C’était cependant<br />

sans compter avec les principaux<br />

intéressés – le corps médical, qui n’acceptera<br />

en aucun cas un tel projet.<br />

Attention à l’augmentation du<br />

volume<br />

Jusqu’à la clôture rédactionnelle, le rapport<br />

sur la consultation relative au 1er volet<br />

de mesures n’avait pas encore été publié.<br />

A l’heure actuelle, on ne sait pas non<br />

plus quelles surprises la deuxième série de<br />

propositions réservera à la fin de l’année,<br />

que ce soit concernant l’objectif de maîtrise<br />

des coûts ou d’autres propositions.<br />

Néanmoins, d’autres problèmes sont en<br />

vue. En avril, la Commission de la santé du<br />

Conseil des Etats a décidé de déposer une<br />

motion relative à la «Prise en compte de<br />

l’accroissement du volume des prestations<br />

dans les négociations tarifaires». Lors de<br />

négociations tarifaires, les partenaires tarifaires<br />

ne doivent pas seulement négocier<br />

les prix, mais aussi simultanément le volume<br />

des prestations. En clair, cela veut<br />

dire qu’il s’agit de limiter le nombre de<br />

prestations médicales.<br />

Considérons le tout d’un autre point de<br />

vue. Chaque année, l’Euro Health Consumer<br />

Index (EHCI) analyse le système de<br />

santé dans 35 pays européens. Pour 2018,<br />

son enquête a montré que la Suisse avait<br />

remplacé les Pays-Bas comme meilleur système<br />

de santé en Europe. Avec 893 points<br />

sur 1000, elle se classe loin devant la France<br />

(11 e rang), l’Allemagne (12 e rang) ou la<br />

Grande-Bretagne (16 e rang), pays qui, dans<br />

les discussions politiques, sont régulièrement<br />

cités lorsqu’il s’agit de comparer la<br />

qualité et les coûts. La Suisse est seule<br />

championne pour ce qui concerne l’accès<br />

aux prestations de santé et brille par des<br />

temps d’attente courts. Pour les résultats de<br />

traitement, elle figure aussi tout en haut du<br />

classement avec la Finlande et la <strong>No</strong>rvège.<br />

Si, on peut faire quelque chose!<br />

L’EHCI porte par contre un regard critique<br />

sur la «structure d’approvisionnement archaïque»,<br />

étant donné qu’une part comparativement<br />

élevée des coûts est engendrée<br />

par les traitements stationnaires. «Ce qui<br />

appuie la revendication de mettre en place<br />

des régions hospitalières supracantonales<br />

et d’introduire le financement uniforme<br />

des prestations ambulatoires et stationnaires<br />

(EFAS)», résume Anja Zyska, présidente<br />

de l’<strong>ASMAC</strong>. De telles mesures pourraient<br />

accroître l’efficience ou réduire les<br />

coûts – tout en gardant à l’esprit que l’excellente<br />

qualité du système de santé suisse<br />

a son prix. «Les propositions pour des tarifs<br />

dégressifs, des plafonnements et des<br />

budgets globaux, qui n’ont pas fait leurs<br />

preuves en Allemagne et aux Pays-Bas, ne<br />

sont toutefois pas la bonne manière de<br />

remédier aux problèmes.»<br />

Avec un budget plafonné, il ne serait<br />

plus possible de fournir les prestations<br />

pour tous les patients et patientes. <strong>No</strong>tamment<br />

les malades chroniques, les patients<br />

âgés et polymorbides en souffriraient. «Si<br />

le budget est épuisé, les prestations seraient<br />

ajournées (temps d’attente) ou refusées»,<br />

met en garde Anja Zyska. Cela équivaudrait<br />

à un rationnement caché, ce qui<br />

risquerait d’entraîner des coûts consécutifs<br />

plus élevés et de conduire à une médecine<br />

à deux vitesses. «En effet, celui qui<br />

veut et peut malgré tout se payer un traitement<br />

essayera de l’obtenir par le biais des<br />

assurances complémentaires – c’est-à-dire<br />

là où il n’existe pas de plafonnement des<br />

coûts.» A cela s’ajoute qu’avec un budget<br />

global, la priorité n’est plus accordée à la<br />

qualité des prestations médicales.<br />

Le jour des élections du 20 octobre<br />

<strong>2019</strong> va passer, mais les dossiers brûlants<br />

de la politique de la santé vont rester – et<br />

avec eux la vigilance et la détermination<br />

de l’<strong>ASMAC</strong> d’apporter son soutien à des<br />

solutions judicieuses et de désigner les solutions<br />

inappropriées par leur nom.<br />

Grève des femmes:<br />

l’<strong>ASMAC</strong> annonce<br />

la couleur<br />

Le 14 <strong>juin</strong>, la Suisse était pour la deuxième<br />

fois placée sous le signe de la<br />

grève des femmes. Pour les femmes<br />

médecins non plus, l’égalité en général<br />

et l’égalité des chances ne sont toujours<br />

pas évidentes. Ainsi, d’après la<br />

statistique médicale de la FMH 2018,<br />

elles représentent la majorité parmi<br />

les moins de 45 ans – et notamment<br />

aussi chez les étudiant(e)s en médecine»,<br />

mais au niveau des médecins<br />

adjoint(e)s et médecins-chef(fe)s,<br />

avec 24,5% et 12,4% respectivement,<br />

elles ne constituent le plus souvent<br />

que l’exception. C’est pourquoi l’AS-<br />

MAC a apporté son soutien à la protestation<br />

des femmes et fait produire à<br />

20 000 exemplaires un badge pour la<br />

grève des femmes qu’elle a distribué<br />

dans les hôpitaux. Par ailleurs, plusieurs<br />

sections ont développé leurs<br />

propres activités. Vous trouverez plus<br />

d’informations à ce sujet sur le site<br />

web de l’association.<br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 7


Politique<br />

Musique d’avenir<br />

et<br />

«guerre des roses»<br />

Lors de sa séance de printemps, le Comité central de l’<strong>ASMAC</strong> s’est<br />

penché sur un large éventail de sujets. <strong>No</strong>tamment les propositions<br />

du Parlement concernant le pilotage des admissions ont suscité le débat.<br />

Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du Journal <strong>ASMAC</strong>. Photos: Severin <strong>No</strong>wacki.<br />

«Quelque part à mi-chemin» pourrait-on<br />

résumer la situation de<br />

nombreux objets sur lesquels se<br />

sont penchés les délégués du Comité<br />

central de l’<strong>ASMAC</strong> lors de leur séance<br />

de printemps. L’organe suprême de l’AS-<br />

MAC s’est réuni le 27 avril à Berne. D’une<br />

part, il s’agissait de traiter les points habituels<br />

à l’ordre du jour tels que rapport annuel,<br />

comptes annuels, etc. D’autre part,<br />

dans de nombreux domaines, il a fallu<br />

prendre des décisions sur la marche à<br />

suivre. Par exemple pour la troisième<br />

vague de la campagne «Plus de médecine<br />

et moins de bureaucratie!». Après avoir<br />

sensibilisé sur le sujet et ancré l’attitude<br />

selon laquelle il est tout à fait possible<br />

d’entreprendre quelque chose contre le<br />

<strong>No</strong>uveau membre<br />

du Comité directeur<br />

Jana Siroka<br />

Présidente de la<br />

section Zurich<br />

Membre du Comité<br />

directeur de<br />

MEDISERVICE<br />

VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

Dès <strong>juin</strong>, cheffe de<br />

clinique au service<br />

des urgences Hirslanden<br />

Zurich<br />

surcroît de travail administratif, il s’agit<br />

maintenant de passer au concret. En effet,<br />

il est prévu d’accompagner une clinique<br />

dans laquelle il y a matière et volonté<br />

d’agir. Conjointement avec l’association<br />

faîtière, les sections vont désigner une<br />

telle «clinique modèle».<br />

La situation est similaire pour la prochaine<br />

étape du projet pour la promotion<br />

du travail à temps partiel. Le concept «Plan<br />

de construction, postes à temps partiel»<br />

selon lequel des modèles existants sont en<br />

quelque sorte mis à disposition sous forme<br />

de «plan bleu» a été élaboré. Il s’agit maintenant<br />

de trouver des cliniques susceptibles<br />

de participer à la mise en œuvre.<br />

Le concept de communication aussi a<br />

été élaboré, certaines parties sont déjà en<br />

phase d’être concrétisées. <strong>No</strong>tamment le<br />

plus gros morceau, le site web. Nul doute<br />

que le site web de l’association politique<br />

n’est plus au goût du jour. Un remaniement<br />

en profondeur est donc nécessaire.<br />

Dans une procédure à plusieurs étapes, les<br />

offres de différentes agences ont été soumises<br />

à un examen détaillé afin de pouvoir<br />

opérer un choix à la mi-mai. Malgré ce processus<br />

complexe et coûteux en termes de<br />

personnel, les responsables espèrent pouvoir<br />

mettre en service le nouveau site web<br />

à la fin de l’année.<br />

La ligne rouge hypothétique<br />

«Les élections fédérales en automne se<br />

profilent à l’horizon. Beaucoup de parlementaires<br />

ne veulent pas mettre en péril<br />

leur réélection et renvoient donc certains<br />

objets aux calendes grecques.» C’est en ces<br />

termes que le vice-président de l’<strong>ASMAC</strong><br />

et conseiller national Angelo Barrile a résumé<br />

l’ambiance actuelle au Palais fédéral.<br />

La réglementation définitive du pilotage<br />

des admissions ne semble par contre<br />

pas être un sujet trop délicat. Le Conseil<br />

national a pris sa décision à la fin de l’année<br />

dernière. Il a certes tenu compte d’une<br />

des propositions formulées par l’<strong>ASMAC</strong><br />

(comme jusqu’ici trois ans d’activité dans<br />

un établissement de formation postgraduée<br />

suisse reconnu, mais désormais dans<br />

la discipline demandée), mais a toutefois<br />

ajouté à sa proposition l’obligation pour<br />

les cantons de prescrire pour chaque discipline<br />

et région un nombre maximal et minimal<br />

de médecins admis à pratiquer, cela<br />

à titre d’alternative à la restriction du libre<br />

choix du médecin. Compte tenu de la suite<br />

du calendrier (adoption du projet après<br />

discussion au Conseil des Etats éventuellement<br />

déjà à la mi-<strong>2019</strong>), les délégués du<br />

CC ont dû prendre des décisions concernant<br />

un éventuel référendum. Car les signatures<br />

nécessaires devraient, le cas<br />

échéant, être récoltées en très peu de<br />

temps et, suivant les circonstances, avant<br />

la prochaine séance du Comité central.<br />

Après une discussion approfondie, la décision<br />

a été sans appel: l’<strong>ASMAC</strong> est favorable<br />

à un référendum commun avec la<br />

FMH, si le libre choix du médecin est menacé.<br />

Si ce point devait être éliminé du<br />

projet et/ou que d’autres aspects devaient<br />

être mis en avant, l’association faîtière et<br />

les sections réexamineront la situation.<br />

8<br />

3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal


Politique<br />

Des perspectives différentes, mais unanimes sur l’orientation: la séance de printemps du Comité central du point de vue de la présidence et de celui<br />

des délégués.<br />

L’embarras du choix<br />

Pour une fois, la présidente de l’<strong>ASMAC</strong><br />

Anja Zyska s’est dite reconnaissante de ne<br />

pas être autorisée à voter sur la remise de<br />

la Rose d’hôpital 2018 compte tenu des nominations.<br />

Cette récompense est décernée<br />

chaque année par l’<strong>ASMAC</strong> à des cliniques<br />

ou hôpitaux pour des initiatives<br />

exceptionnelles dans le domaine de la formation<br />

postgraduée et/ou des conditions<br />

de travail. En raison de la campagne<br />

contre la surcharge administrative, trois<br />

projets qui tentent d’y remédier étaient<br />

nominés cette année: l’Hôpital cantonal<br />

de Lucerne qui a instauré une gestion des<br />

rapports et demandes. Ce département est<br />

dirigé par deux médecins au bénéfice<br />

d’une formation continue en médecine<br />

des assurances. Il traite toutes les demandes<br />

émanant des assurances et les demandes<br />

de garantie de paiement, etc. Cela<br />

permet de régler de façon professionnelle<br />

et efficace environ 50 000 demandes par<br />

année. La clinique de médecine de l’Hôpital<br />

de Thoune faisait aussi partie des nominés.<br />

Celle-ci a mis en place un groupe<br />

de travail «reduce to the max». Il est composé<br />

de représentants du corps médical,<br />

du secrétariat et de l’informatique. Il localise<br />

les obstacles administratifs et cherche<br />

des solutions pour y remédier. Différents<br />

déroulements ont été simplifiés et des<br />

tâches administratives transférées des<br />

médecins vers le secrétariat. Pour finir, le<br />

projet du service de médecine interne du<br />

Centre hospitalier universitaire vaudois<br />

(CHUV) vise un changement fondamental.<br />

Le déroulement de la journée a été modifié<br />

pour accorder la priorité au temps<br />

consacré aux patients. De plus, des recommandations<br />

pour la pratique clinique<br />

pour les onze maladies les plus fréquentes<br />

ont été établies, la formation postgraduée<br />

coordonnée et des secrétaires médicales<br />

engagées selon la clé une secrétaire pour<br />

trois médecins-assistant(e)s. Finalement,<br />

un poste de médecin-cadre a été créé dans<br />

la direction du personnel pour améliorer<br />

les conditions de travail du corps médical.<br />

C’est probablement en raison de ces mesures<br />

globales que le CHUV a au final remporté<br />

cette «guerre des roses». La Rose<br />

d’hôpital 2018 va donc dans le canton de<br />

Vaud.<br />

Un autre choix a par contre été bien<br />

plus facile pour les délégués du CC: ils ont<br />

élu à l’unanimité la présidente de la section<br />

Zurich Jana Siroka au Comité directeur<br />

(voir encadré).<br />

«Tout va bien pour nous»<br />

C’est par cette phrase que le directeur<br />

Marc Schällebaum a résumé la situation<br />

chez MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> lors<br />

de l’assemblée des délégués tenue pendant<br />

l’heure de midi. L’organisation de<br />

prestations de service a une fois de plus<br />

connu une année couronnée de succès.<br />

Contrairement aux prévisions prudentes,<br />

la marche des affaires a été tellement<br />

bonne que la perte inscrite au budget<br />

s’est transformée en bénéfice. Le «Praxis-<br />

Paket» lancé l’année dernière connaît<br />

une demande croissante et rencontre un<br />

écho très positif. De toute évidence, ce<br />

guide offre un véritable soutien à tous<br />

ceux qui réfléchissent à entamer une activité<br />

en cabinet. Dans les prochains<br />

mois, le guide subira une première mise<br />

à jour et sera complété avec des checklists.<br />

Une version française de cette offre<br />

se trouve également en gestation. Comme<br />

à l’<strong>ASMAC</strong>, le site web de MEDISERVICE<br />

a besoin d’un rafraîchissement. L’organisation<br />

se penche actuellement sur la<br />

question.<br />

Changement au<br />

Comité directeur<br />

La bonne nouvelle pour commencer:<br />

avec Helen Manser, le Comité directeur<br />

a pu accueillir un renfort important<br />

à la fin de l’année dernière (vous en<br />

saurez plus en lisant la rubrique<br />

«<strong>ASMAC</strong> Inside» à la page 23). Et pour<br />

continuer, la mauvaise<br />

nouvelle: Hervé<br />

Spechbach, Karin<br />

Etter et Michel<br />

Clément ne siègent<br />

plus au Comité directeur<br />

depuis le début<br />

<strong>2019</strong>. Les trois nous<br />

sont restés fidèles<br />

pendant plusieurs<br />

années et ont enrichi<br />

les débats avec leurs<br />

différentes biographies<br />

professionnelles<br />

et personnalités.<br />

Alors que Karin<br />

Etter et Hervé Spechbach<br />

se sont focalisés<br />

sur la formation<br />

postgraduée, Michel<br />

Clément a porté son<br />

attention sur la<br />

cybersanté.<br />

La présidence et le<br />

Comité directeur de<br />

l’<strong>ASMAC</strong> remercient<br />

chaleureusement le<br />

trio pour son engagement<br />

pour la cause<br />

des jeunes médecins.<br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 9


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Politique<br />

«Petit à petit, ...»<br />

Ce matin, ma fille est de nouveau allée manifester, pour<br />

le climat. <strong>No</strong>n, pas comme pourraient le prétendre<br />

certains, pour sécher les cours le vendredi aprèsmidi<br />

– bien au contraire, c’était lundi à 8h du matin<br />

et son premier jour de vacances.<br />

Pour elle et les milliers d’autres jeunes, il s’agit de l’avenir de<br />

notre planète. Et j’ai l’impression que plus il y a de manifestations<br />

et plus elles sont fréquentes, plus le cercle des personnes<br />

qui se demandent ce qu’elles peuvent personnellement faire<br />

pour sauver le climat s’élargit. En effet, ce phénomène<br />

semble se propager progressivement<br />

dans le reste de la population: plus on parle<br />

de changement climatique, plus il est<br />

probable que l’on choisira au magasin<br />

devant l’étal de légumes le produit<br />

local sans double emballage plastifié,<br />

utilisera le vieux Turmix qui<br />

fonctionne encore bien plutôt que<br />

d’acheter un robot ménager<br />

moderne. Et peut-être que l’on<br />

résistera même à la tentation de<br />

changer à nouveau de portable –<br />

même si notre fournisseur s’efforce<br />

régulièrement de nous séduire en<br />

nous offrant un nouveau téléphone<br />

après deux ans d’abonnement. Et avec<br />

un peu d’optimisme, j’ai bon espoir que le<br />

message parvienne bientôt à la politique,<br />

selon le principe «Petit à petit, l’oiseau fait<br />

son nid».<br />

Néanmoins, l’année <strong>2019</strong> n’est pas seulement placée sous le<br />

signe de la grève des jeunes en faveur du climat. Les femmes<br />

aussi se battent pour une revendication importante: la véritable<br />

égalité en matière de salaire, de durée du travail et de respect.<br />

Et pour se battre pour la reconnaissance de leur travail visible et<br />

invisible, elles sont descendues dans la rue le 14 <strong>juin</strong> partout en<br />

Suisse et ont attiré l’attention par des actions pleines de fantaisie<br />

et parfois bruyantes. Une première journée de protestation<br />

et de grève s’était déjà déroulée le 14 <strong>juin</strong> 1991. Le mouvement<br />

avait été déclenché par le jubilé des dix ans de l’inscription de<br />

l’article sur l’égalité dans la Constitution fédérale qui, à l’époque,<br />

attendait toujours d’être mis en œuvre. Ce n’est qu’en 1996 que la<br />

loi sur l’égalité entre femmes et hommes est finalement entrée<br />

en vigueur.<br />

Malgré cela, aujourd’hui encore, l’égalité n’est pas évidente<br />

pour les femmes en général, ni pour les femmes médecins en<br />

particulier. Les écarts de salaire, l’inégalité des chances dans la<br />

L’essentiel<br />

en bref<br />

formation postgraduée et la carrière professionnelle ainsi que le<br />

harcèlement sexuel sur le lieu de travail restent d’actualité, alors<br />

même que les femmes représentent une part toujours plus<br />

grande du corps médical. L’<strong>ASMAC</strong> reconnaît la nécessité de<br />

rester actif dans ce domaine. C’est pourquoi elle a déjà très tôt<br />

officiellement soutenu la grève des femmes et ses revendications<br />

(voir page 7). Oui, moi aussi, je suis allée manifester avec<br />

ma fille: pour un avenir dans lequel l’égalité de tous, indépendamment<br />

du sexe ou de l’âge, de l’origine ou<br />

de l’orientation, n’est pas seulement inscrite dans la<br />

constitution, mais est réellement vécue.<br />

En tant que médecins, nous savons par la<br />

prévoyance en matière de santé à quel<br />

point il est difficile d’obtenir des<br />

changements de comportement, par<br />

exemple pour la désaccoutumance<br />

au tabac ou le changement de<br />

régime alimentaire en cas d’obésité.<br />

<strong>No</strong>us ne devons pas nous<br />

laisser décourager par les rechutes<br />

temporaires, reprendre systématiquement<br />

le sujet et motiver les<br />

patientes et les patients dans le<br />

changement de comportement.<br />

Il est donc urgent que l’égalité entre<br />

hommes et femmes redevienne un<br />

sujet de discussion, car comme je l’ai déjà<br />

dit précédemment: «Petit à petit, l’oiseau fait<br />

son nid.»<br />

Anja Zyska<br />

Présidente de l’<strong>ASMAC</strong><br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 11


Publireportage<br />

L’importance des graisses de viande<br />

dans l’alimentation<br />

Durant la seconde moitié du XX e siècle, la graisse, et les graisses animales en particulier, ont été<br />

vilipendées par les milieux scientifiques et les médias. On les jugeait sommairement, les estimant<br />

coupables de rendre les gens obèses et malades, sans que la question n’ait été scientifiquement<br />

tirée au clair. Depuis, les efforts entrepris par la recherche ont éclairé d’un jour nouveau les propriétés<br />

des graisses animales. Les résultats obtenus ces dernières années brisent le préjugé selon lequel<br />

les graisses animales présenteraient un risque pour la santé.<br />

pour l’organisme humain. Divers acides gras polyinsaturés à<br />

longue chaîne comme l’acide arachidonique, l’acide eicosapentaénoïque,<br />

l’acide docosapentaénoïque et l’acide docosahexaénoïque<br />

se trouvent toutefois exclusivement dans les<br />

graisses animales (et dans les algues).<br />

Importance pour la santé<br />

Une teneur trop élevée en graisses totales dans l’alimentation<br />

et une composition lipidique déséquilibrée sont régulièrement<br />

mises en relation avec diverses maladies et autres problèmes de<br />

santé. Cette approche, et notamment l’accent mis sur les<br />

«bons» acides gras (polyinsaturés) et les «mauvais» (saturés),<br />

ne résistent pourtant pas à l’examen. Le rapport entre les différents<br />

acides gras et la quantité consommée sont déterminants.<br />

Les graisses sont des composants essentiels à l’alimentation<br />

humaine. Avec les graisses, le corps se constitue des réserves<br />

d’énergie à long terme (dépôts adipeux) auxquels il peut recourir<br />

au besoin. Les graisses sont également importantes<br />

pour l’absorption des vitamines liposolubles (A, D, E, K) et<br />

contiennent des minéraux, des vitamines et des acides gras essentiels.<br />

Les graisses sont essentielles à la fonction des hormones et des<br />

enzymes et diminuent les fluctuations de la glycémie. Le cerveau<br />

humain lui-même ne peut pas se passer de lipides de<br />

haute valeur.<br />

La qualité des graisses de viande<br />

Pour la viande fraîche, la teneur en graisses est aujourd’hui<br />

généralement inférieure à 20 % du poids total, car elle a été<br />

optimisée par une adaptation des conditions d’élevage, d’affouragement<br />

et de détention des animaux au cours des dernières<br />

années.<br />

La composition en acides gras de la graisse de viande dépend en<br />

premier lieu de l’espèce animale dont il s’agit et de son affouragement.<br />

Selon la viande et le morceau considérés, la graisse<br />

contient 30 à 51 % d’acides gras saturés, 38 à 51 % d’acides gras<br />

monoinsaturés et 6 à 30 % d’acides gras polyinsaturés.<br />

Toutes ces graisses et huiles contiennent de l’acide linoléique<br />

et alpha-linolénique, deux acides gras polyinsaturés essentiels<br />

Pour ce qui est des effets sur la santé, il se trouve que la recommandation<br />

selon laquelle il ne faudrait plus consommer de<br />

graisses de viande est inefficace et contre-productive puisque<br />

d’une part, seuls 16 % des graisses absorbées par le consommateur<br />

moyen pro- viennent de viande et que d’autre part, les<br />

graisses de viande fournissent au corps des acides gras essentiels.<br />

Graisses et surpoids<br />

La graisse a un effet modérateur de l’appétit chez différentes<br />

espèces. Ainsi, les repas riches en graisses répriment la ghréline,<br />

une hormone qui stimule l’appétit, et déclenchent une<br />

sensation de satiété. Les graisses ralentissent aussi la vidange<br />

gastrique, ce qui réduit également l’appétit et freine les apports<br />

d’énergie. Les graisses ont ainsi une influence positive et<br />

régulatrice sur notre bilan énergétique, tandis qu’une réduction<br />

de la consommation de graisses se traduit par de fréquentes<br />

sensations de faim et incite souvent à la consommation<br />

immodérée de sucres et de féculents.<br />

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et de la graisse de viande sur www.mon-bout-de-suisse.ch.<br />

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Formation postgraduée/Conditions de travail<br />

A l’époque,<br />

un marathon de<br />

168 heures<br />

Enfin saisir le temps et ne travailler plus que 60 heures!<br />

Celui qui s’entretient avec Jürg Schlup, président de la FMH, le remarque:<br />

les sujets de discorde pendant sa formation postgraduée ressemblent<br />

à ceux d’aujourd’hui. Cependant, bien des choses étaient aussi très<br />

différentes dans les années 1980.<br />

Marcel Marti, responsable politique et communication/directeur adjoint de l’<strong>ASMAC</strong><br />

Il l’a su très tôt: il voulait devenir médecin<br />

de famille et assouvir sa passion<br />

pour la politique. Tout a commencé<br />

au gymnase et ne l’a plus<br />

jamais lâché. Et s’il pouvait une nouvelle<br />

fois choisir aujourd’hui, à l’âge de 63 ans,<br />

cela reviendrait au même. Ce qui ne veut<br />

pas dire que Jürg Schlup referait tout à<br />

l’identique. Par exemple travailler à plein<br />

temps.<br />

M. Schlup, vous avez débuté votre formation<br />

postgraduée en 1982 et fondé<br />

une famille peu de temps après. Comment<br />

parveniez-vous à concilier profession<br />

et vie privée?<br />

Ce n’était pas simple. Il n’existait quasiment<br />

pas de postes à temps partiel et mes<br />

journées de travail étaient particulièrement<br />

longues. De plus, ma femme était<br />

aussi pleinement engagée professionnellement<br />

en tant qu’enseignante. <strong>No</strong>us<br />

avons donc discuté de qui pourrait réduire<br />

son engagement. Au final, c’est elle<br />

qui l’a fait. Et à Berthoud, nous avons<br />

trouvé un endroit idéal pour nous installer.<br />

Cela permettait de réduire la distance<br />

vers les hôpitaux de Langenthal et Berne,<br />

où je travaillais comme médecin-assistant,<br />

avec un petit gain de temps pour la<br />

vie de famille.<br />

En tant que président de l’<strong>ASMAC</strong> Berne et médecin-assistant, Jürg Schlup (à droite) s’est battu pour<br />

la réduction du temps de travail – avec une conséquence inattendue. (Photo: Keystone)<br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 13


Formation postgraduée/Conditions de travail<br />

petits. D’un autre côté, j’étais fasciné par<br />

ma future profession. Je l’ai toujours vécue<br />

comme passionnante, variée et enrichissante,<br />

et donc satisfaisante. Je n’ai jamais<br />

envisagé de l’abandonner.<br />

C’est ainsi que Jürg Schlup a obtenu en<br />

1988 son titre de spécialiste en médecine interne<br />

générale. Un petit résumé des étapes<br />

qui l’ont mené à ce titre: après avoir posé sa<br />

candidature pour la formation en médecine<br />

de famille pendant ses études et obtenu<br />

une des places très convoitées («8 par année,<br />

mais 108 candidats»), il a travaillé<br />

dans l’administration fédérale. A l’Office<br />

fédéral de l’industrie, des arts et métiers et<br />

du travail (OFIAMT) de l’époque, il s’est<br />

consacré à la médecine du travail et à un<br />

sujet auparavant inconnu de la médecine:<br />

les dangers liés aux germes dans les systèmes<br />

de ventilation et climatisation. Il a<br />

poursuivi son parcours avec la chirurgie, la<br />

médecine interne et la gynécologie/obstétrique<br />

à Langenthal. Ensuite, la pédiatrie,<br />

la psychiatrie et la médecine interne à l’Hôpital<br />

de l’Ile à Berne.<br />

C’est d’ailleurs à Berne qu’il s’est engagé<br />

sur une toute nouvelle voie...<br />

Une lettre de protestation à l’ambassadeur soviétique: l’engagement politique de Jürg Schlup a déjà<br />

débuté au gymnase. (Photo: FMH)<br />

Aujourd’hui, l’<strong>ASMAC</strong> se bat pour que<br />

ses membres ne doivent pas travailler<br />

plus de 50 heures par semaine conformément<br />

à la loi sur le travail. Quelle<br />

était la situation à l’époque?<br />

<strong>No</strong>us avons nous-mêmes pris les choses en<br />

main. J’ai déjà adhéré à l’association pendant<br />

ma première année de formation<br />

postgraduée et été élu au comité de la section<br />

Berne après six mois. J’en suis devenu<br />

le président en 1984 et le suis resté jusqu’en<br />

1987. Durant cette période, nous avons<br />

exigé l’introduction de la semaine de 60<br />

heures, lors d’une conférence de presse<br />

improvisée qui avait rencontré un vif intérêt.<br />

Aussi à l’association faîtière, qui a ensuite<br />

repris cette revendication à son<br />

compte.<br />

Vous parlez de vos horaires de travail.<br />

Quelle était votre situation?<br />

Cela peut s’illustrer à l’exemple de l’Hôpital<br />

régional de Langenthal. Après une semaine<br />

de travail normale du lundi au vendredi,<br />

débutant à 7h et se terminant à 19h,<br />

nous, jeunes médecins, accomplissions<br />

quasiment sans interruption le service du<br />

week-end. Celui-ci durait du samedi à 7h<br />

jusqu’au lundi à 7h. Ensuite recommençait,<br />

sans interruption, le service normal.<br />

Un véritable marathon. Ce n’est que le<br />

week-end suivant que nous avions congé.<br />

Comment avez-vous géré cela?<br />

Même si ça n’a pas toujours été aussi intense<br />

pendant les sept ans de ma formation<br />

postgraduée, cela représentait une<br />

grande contrainte. Aujourd’hui, je réduirais<br />

probablement mon engagement à<br />

80%, notamment pour pouvoir davantage<br />

me consacrer aux enfants quand ils sont<br />

Avec quel succès?<br />

Sans aucun succès direct. Mais avec un bénéfice<br />

indirect: nous avons obtenu la mise<br />

en place d’une sorte de saisie du temps de<br />

travail sous forme de sondages par les cliniques.<br />

Auparavant, il n’y avait rien.<br />

Comment en êtes-vous arrivé là?<br />

L’<strong>ASMAC</strong> a demandé à ses membres de noter<br />

leurs heures. Les cliniques ne voulaient<br />

d’abord pas croire ces chiffres. C’est pourquoi<br />

elles ont elles-mêmes procédé à la<br />

saisie. <strong>No</strong>tre revendication pour une réduction<br />

de la durée de travail est alors ap-<br />

14<br />

3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal


Formation postgraduée/Conditions de travail<br />

parue sous un nouveau jour dans les années<br />

1990.<br />

A cette époque, Jürg Schlup travaillait<br />

depuis longtemps comme médecin de famille<br />

à Zollikofen. Il a dirigé son cabinet<br />

pendant 24 ans, dont onze en étant seul et<br />

ensuite avec un partenaire. La constance a<br />

d’ailleurs marqué la suite de son engagement<br />

politique pour sa profession qui l’a<br />

conduit de l’<strong>ASMAC</strong> au comité de la Société<br />

des Médecins du Canton de Berne (SMCB).<br />

Après avoir abandonné la présidence de la<br />

SMCB, il est devenu délégué à la Chambre<br />

médicale en 2012 et a été désigné comme<br />

candidat au Comité central de la FMH – et,<br />

à la surprise générale, élu à la présidence.<br />

Et ce n’est pas tout: son mandat de longue<br />

date au Parlement communal de Zollikofen<br />

pour le PLR reste en mémoire.<br />

D’où vient votre intérêt pour<br />

la politique?<br />

Lorsque j’étais gymnasien, j’ai écrit une<br />

lettre ouverte à l’ambassadeur soviétique<br />

en Suisse cosignée par 250 personnes. Ensemble,<br />

nous protestions en 1974 contre<br />

l’expulsion du lauréat du prix <strong>No</strong>bel de littérature<br />

Alexandre Soljenitsyne de sa patrie.<br />

J’ai donc déjà très tôt remarqué que<br />

mon intérêt pour les processus politiques<br />

allait à l’avenir probablement dépasser le<br />

rôle du simple spectateur. Le sujet de la<br />

durée de travail pendant la formation<br />

postgraduée en a ensuite été la concrétisation.<br />

Malgré le peu de temps dont vous disposiez<br />

en tant que jeune médecin et père<br />

de famille?<br />

Pour moi, la politique professionnelle ne<br />

représentait pas une contrainte supplémentaire,<br />

mais une ressource. Cela m’a<br />

donné de l’énergie pour surmonter des situations<br />

difficiles dans ma profession. <strong>No</strong>tamment<br />

le constat que l’on peut, en tant<br />

que simple «pion», faire bouger les choses<br />

à long terme.<br />

Outre la durée de travail: quels autres<br />

sujets qui sont toujours d’actualité figuraient<br />

parmi les préoccupations des<br />

jeunes médecins pendant votre formation<br />

postgraduée?<br />

La situation il y a 30 ou 35 ans ne peut pas<br />

être comparée à celle d’aujourd’hui. J’ai<br />

cité un exemple: pour les médecins, il<br />

n’existait quasiment pas de postes à temps<br />

partiel dans les hôpitaux, mais aussi la demande<br />

pour de tels postes restait limitée.<br />

Et la médecine trônait sur un piédestal.<br />

Elle était considérée comme la discipline<br />

de pointe absolue – les questions critiques<br />

de la politique et de la société sont venues<br />

plus tard. La priorité était mise sur les nouvelles<br />

maladies telles que le sida ou les<br />

progrès techniques: nous apprenions à<br />

travailler avec la tomodensitométrie et admirions<br />

les premiers appareils IRM en<br />

Suisse. A l’époque, les rapports médicaux<br />

étaient encore dictés et les dossiers médicaux<br />

rédigés à la machine à écrire.<br />

Qu’est-ce que cela signifiait en termes<br />

de bureaucratie?<br />

Il y en avait bien moins qu’aujourd’hui, un<br />

facteur qu’il ne faut pas sous-estimer pour<br />

ce qui concerne la motivation. L’exploitation<br />

de l’hôpital était marquée par davantage<br />

de questions cliniques et la prise en<br />

charge directe des patients. Sans traitement<br />

électronique des données, le reporting<br />

était plus difficile à réaliser ou tout<br />

simplement bien plus limité.<br />

Jürg Schlup garde un excellent souvenir<br />

de sa formation postgraduée. Oui, la<br />

préparation à celle-ci était très bonne pendant<br />

les études. Proche de la pratique. Il a<br />

pu acquérir un grand savoir en tant que<br />

jeune médecin-assistant. Entouré de<br />

bonnes équipes. D’une bonne collaboration<br />

interprofessionnelle. D’un échange précieux<br />

avec les collègues pendant la pause de<br />

midi. Les points critiques? Probablement,<br />

le principal: «A mon époque, il aurait été<br />

important de témoigner plus de reconnaissance<br />

aux formateurs.» C’est-à-dire de leur<br />

donner plus de feed-back et donc se montrer<br />

reconnaissant pour leur transmission du<br />

savoir.<br />

Une déclaration caractéristique pour<br />

le président de la FMH, tant sur le plan du<br />

contenu que de la forme: à la recherche de<br />

l’équilibre et du compromis, au choix minutieux<br />

des mots. Un homme plutôt réservé,<br />

presque silencieux, mais pas effacé. Il a des<br />

opinions claires et les exprime, parce qu’il<br />

sait ce qu’il veut. Avec vigueur, à titre<br />

d’avertissement ou d’exhortation. Mais jamais<br />

en étant bruyant ou blessant. Il préfère<br />

mettre l’accent sur le positif et, en cas de<br />

discorde sur la chose, sauvegarder l’harmonie<br />

sur le plan humain. Il ne veut offenser<br />

personne. Et il peut aussi changer d’avis,<br />

parce qu’il écoute, trie les arguments, les<br />

soupèse et les choisit.<br />

La boucle est bouclée. Il reste toutefois<br />

un point:<br />

Ce qui nous amène à la conclusion.<br />

Pourriez-vous terminer la phrase suivante:<br />

«Moi, médecin-assistant ...»<br />

... je me suis toujours senti très à l’aise.<br />

«Moi,<br />

médecin-assistant ...»<br />

Dans sa nouvelle série, le Journal<br />

<strong>ASMAC</strong> donne la parole à des médecins-assistant(e)s<br />

– anciens et contemporains,<br />

avec différentes biographies<br />

et de toute la Suisse. L’article<br />

veut dresser une image multidimensionnelle<br />

et personnelle de la formation<br />

postgraduée et du parcours professionnel.<br />

Déjà paru: Dina-Maria<br />

Jakob (n°5/ 2018) et Lisa Bircher<br />

(n°1/<strong>2019</strong>).<br />

Vous souhaitez y participer? Alors<br />

adressez-vous à marti@asmac.ch.<br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 15


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Samstag, 2. <strong>No</strong>vember <strong>2019</strong><br />

Stade de Suisse, Bern<br />

Samedi, le 2 novembre <strong>2019</strong><br />

Stade de Suisse, Berne


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des hôpitaux et cabinets suisses, le congrès vous<br />

propose d’intéressants exposés sur les domaines<br />

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il y aura également de nombreux exposants qui<br />

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Apprendre à lire<br />

La dispersion<br />

de données<br />

Souvent, nous décrivons la dispersion<br />

(variance) de données avec<br />

l’écart type. Pour simplifier,<br />

l’écart type correspond à la<br />

distance moyenne entre toutes les valeurs<br />

mesurées d’une caractéristique et leur<br />

moyenne. Prenons à titre d’exemple la<br />

mesure du poids [kg] chez six patients: 57,<br />

88, 102, 76, 67, 96. Le poids moyen de<br />

notre échantillon est de 81 kg.<br />

Pour déterminer l’écart type, nous devons<br />

d’abord calculer la variance. La variance<br />

correspond (environ) à la moyenne des<br />

carrés des écarts (χ i<br />

– χ– )<br />

2<br />

de chaque<br />

obser va tion x i par rapport à la moyenne χ– .<br />

L’écart type est finalement la racine<br />

carrée de la variance, dans notre exemple<br />

(voir la formule mathématique ci-dessous)<br />

Comme l’écart type a la même unité que<br />

les données, il peut être plus facilement<br />

interprété que la variance. Une valeur<br />

plus élevée de l’écart type signifie une<br />

plus grande dispersion des données.<br />

Le principe de base pour les données<br />

normales dit qu’environ deux tiers des<br />

valeurs sont comprises dans un écart type<br />

de la moyenne, 95% des valeurs sont<br />

comprises dans deux écarts types et 99%<br />

des valeurs sont comprises dans trois<br />

écarts types.<br />

Lukas Staub,<br />

spécialiste en<br />

épidémiologie<br />

clinique, membre<br />

de la rédaction<br />

du Journal <strong>ASMAC</strong><br />

18<br />

3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal


<strong>ASMAC</strong><br />

<strong>No</strong>uvelles<br />

des sections<br />

Berne<br />

Le grand chamboulement<br />

la remercions chaleureusement pour tout<br />

le travail accompli qui nous a marqué<br />

durablement.<br />

Photos: màd<br />

Kristina Tänzler a démissionné du comité<br />

lors de l’assemblée générale du 25 avril<br />

<strong>2019</strong>. En sa qualité de vice-présidente,<br />

elle s’est notamment engagée dans les<br />

différentes commissions, en tant que<br />

représentante de l’<strong>ASMAC</strong> Berne auprès<br />

de l’Insel Gruppe et à la Commission de<br />

l’égalité de la faculté de médecine. La<br />

section a toujours pu compter sur elle.<br />

Elle a défendu les revendications des<br />

jeunes médecins avec force et ténacité. Ce<br />

faisant, elle n’a jamais hésité à s’exposer<br />

et mettre le doigt sur les problèmes. <strong>No</strong>us<br />

«Mon engagement pour l’<strong>ASMAC</strong> Berne ne<br />

m’a jamais été fatal sur le plan professionnel.<br />

Je ne peux que recommander à tous<br />

d’emprunter cette voie»: Kristina Tänzler<br />

lors de son départ.<br />

Mirjam Arn, Svenja Ravioli et Alina<br />

Stamm ont été élues à l’unanimité au<br />

comité. Au cours de l’année écoulée, elles<br />

ont déjà fait connaissance du comité et,<br />

fort heureusement, décidé de s’engager<br />

pour la politique professionnelle et de<br />

meilleures conditions de travail. <strong>No</strong>us<br />

nous réjouissons de collaborer avec elles.<br />

Les comptes 2018 n’ont pas suscité de<br />

discussion. Le montant des cotisations<br />

2020 a été approuvé à son niveau actuel<br />

(CHF 100.– pour les membres actifs et<br />

CHF 80.– pour les membres passifs). Le<br />

budget pour l’année à venir est donc<br />

équilibré avec une marge de manœuvre<br />

pour le jubilé des 75 ans de l’association<br />

faîtière et de la section Berne en 2020.<br />

Après les affaires statutaires, les<br />

délégués ont pu savourer un excellent<br />

repas et assister à la légendaire tombola.<br />

Du roman à la nuitée au Grandhotel<br />

Giessbach au lac de Brienz, tous les prix<br />

ont trouvé une heureuse gagnante ou un<br />

heureux gagnant.<br />

La prochaine assemblée générale<br />

aura lieu le 23 avril 2020 à 19h au Berner<br />

Generationenhaus - avec exposé introductif,<br />

apéro dînatoire du restaurant toi<br />

et moi, et bien sûr la tombola.<br />

Le travail à temps partiel est possible –<br />

tentez la chose!<br />

L’<strong>ASMAC</strong> Berne et doppeldoc.ch vous<br />

invitent à une séance d’information<br />

consacrée au travail à temps partiel.<br />

En haut: Mirjam Arn se présente à<br />

l’assemblée générale.<br />

Au millieu: Svenja Ravioli déclare qu’elle<br />

se réjouit de collaborer au comité de<br />

l’<strong>ASMAC</strong> Berne.<br />

En bas: Alina Stamm suit attentivement<br />

l’assemblée générale.<br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 19


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disposition des informations<br />

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de travail. Toutefois, c’est<br />

vous qui apportez la contribution<br />

la plus importante en évaluant<br />

de manière anonyme votre précédent<br />

employeur. Saisissez cette<br />

opportunité pour partager vos<br />

expériences avec d’autres médecins.<br />

Vous créez ainsi une incitation<br />

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et de formation postgraduée<br />

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de contact correspondantes des<br />

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travail après mon congé maternité ?<br />

• Comment puis-je surmonter les<br />

défis quotidiens ?<br />

L’<strong>ASMAC</strong> propose à ses membres les réponses<br />

et solutions à ces questions, et à bien<br />

d’autres encore, dans le cadre d’un coaching<br />

gratuit. Le conseil téléphonique est assuré<br />

par le Bureau UND.<br />

044 462 71 23<br />

info@und-online.ch<br />

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<strong>ASMAC</strong><br />

<strong>No</strong>ra Bienz, présidente de l’<strong>ASMAC</strong> Berne,<br />

ouvre l’assemblée générale <strong>2019</strong>.)<br />

Susanne Ernst, médecin-cheffe suppléante<br />

du service de médecine interne à<br />

l’Hôpital cantonal d’Olten, évoquera ses<br />

expériences et parlera des possibilités de<br />

mise en œuvre. L’exposé sera suivi d’un<br />

débat.<br />

Date: 20 <strong>juin</strong> <strong>2019</strong> à 19h au Raiffeisen<br />

Forum à Berne.<br />

Le programme détaillé sera publié<br />

ultérieurement sur www.vsao-bern.ch.<br />

Janine Junker,<br />

directrice de l’<strong>ASMAC</strong> Berne<br />

Soleure<br />

Changements au comité<br />

Lors de l’assemblée générale de cette<br />

année qui s’est déroulée à l’Hôpital<br />

cantonal d’Olten, nous avons pris congé<br />

de notre président de longue date Felix<br />

Kurth. Après 17 ans au comité et 14 à la<br />

(co-)présidence, il a décidé, pour des<br />

raisons personnelles, de ne plus se<br />

présenter. La section le regrette vivement,<br />

mais se réjouit aussi de pouvoir<br />

compter sur un successeur motivé en la<br />

personne de Michel Clément, qui a<br />

assumé la coprésidence avec Felix Kurth<br />

depuis 2018. Quant à Sebastian Stiebitz,<br />

il succède à Karen Gutscher aux finances,<br />

qui lui apportera son soutien dans la<br />

phase initiale.<br />

De plus, Janine Sinistra, cheffe de<br />

clinique au service de chirurgie de<br />

l’Hôpital des bourgeois de Soleure, a<br />

présenté un projet-pilote intéressant qui<br />

est actuellement en cours au service<br />

des urgences de l’Hôpital des bourgeois:<br />

durant les heures creuses, les médecins-assistant(e)s<br />

sont accompagnés par<br />

des «Medical Scribes». Ce sont des<br />

étudiant(e)s en médecine dès la troisième<br />

année d’études qui s’occupent de certaines<br />

tâches administratives, comme<br />

p. ex. la documentation de l’anamnèse et<br />

de l’état clinique.<br />

La section remanie actuellement son<br />

site web. La mise en œuvre est prévue<br />

dans le courant de l’année. Jusque-là, le<br />

site actuel continuera d’être mis à jour,<br />

notamment aussi avec les dates des<br />

séances du comité et d’autres manifestations.<br />

D’ailleurs, les séances du comité<br />

sont ouvertes à tous les membres qui s’y<br />

intéressent.<br />

Zurich /<br />

Schaffhouse<br />

docdoc est là!<br />

docdoc – la plate-forme sur laquelle nous,<br />

médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de<br />

clinique, pouvons dialoguer sur tous les<br />

sujets concernant notre quotidien<br />

professionnel.<br />

Pendant plus d’une année, nous<br />

avons à l’<strong>ASMAC</strong> ZURICH réfléchi,<br />

bricolé, modifié. Animés par la vision de<br />

réunir les médecins dans un espace<br />

protégé, de constituer une communauté<br />

et de partager et utiliser notre intelligence<br />

collective.<br />

<strong>No</strong>us avons à maintes reprises été surpris<br />

de constater combien de savoir-faire<br />

et de travail étaient nécessaires à la<br />

création d’une telle plate-forme. Soudain,<br />

nous étions entourés de programmeurs,<br />

de chargés de la protection des données,<br />

de fanas d’informatique, de juristes, de<br />

spécialistes de campagnes politiques, de<br />

blogueurs, d’étudiants, de médecins, de<br />

publicitaires – un élargissement d’horizon<br />

incessant. Malgré cet effort, docdoc ne<br />

sera assurément pas parfait, mais connaîtra<br />

un développement continuel.<br />

<strong>No</strong>us nous réjouissons de vous accueillir<br />

au sein de la communauté. Plus nous<br />

utiliserons la plate-forme, plus elle sera<br />

animée et profitable. Pour la recherche<br />

Lynn Grossenbacher,<br />

membre du comité de la section Soleure<br />

d’emploi, pour des sondages, contre les<br />

ennuis, pour les questions médicales ou<br />

juridiques, comme haut-lieu des bonnes<br />

histoires et aperçu du meilleur et du pire<br />

dans le domaine de la formation postgraduée.<br />

Avec toi, nous voulons établir un<br />

contact vers les experts et spécialistes,<br />

partager des nouvelles, philosopher sur<br />

l’équilibre parfait entre vie professionnelle<br />

et vie privée ou mener des discussions<br />

virtuelles.<br />

docdoc est là. Maintenant, c’est à toi<br />

de jouer. www.doc-doc.ch<br />

Jana Siroka,<br />

présidente de l’<strong>ASMAC</strong> Zurich<br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 21


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19. – 22.06.<strong>2019</strong><br />

32 crédits SSMIG<br />

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32 h<br />

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11. – 13.11.<strong>2019</strong><br />

21 h<br />

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05. – 09.11.<strong>2019</strong><br />

40 h<br />

GYNÉCOLOGIE<br />

05. – 06.11.<strong>2019</strong><br />

16 h<br />

PÉDIATRIE<br />

14. – 16.11.<strong>2019</strong><br />

24 h<br />

Localité<br />

Centre de Congrès Beaulieu, Lausanne<br />

Information / Inscription<br />

tél. 041 567 29 80<br />

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<strong>ASMAC</strong><br />

<strong>ASMAC</strong>-Inside<br />

Helen Manser<br />

Lieu de domicile: Zurich<br />

A l’<strong>ASMAC</strong> depuis: 2015<br />

L’<strong>ASMAC</strong> en trois mots:<br />

intéressée, motivée, engagée<br />

Tout a commencé avec le<br />

stéthoscope. Au début de son<br />

parcours à l’<strong>ASMAC</strong>. «C’était<br />

un cadeau pour les nouveaux<br />

membres», explique Helen Manser,<br />

raison pour laquelle elle a déjà adhéré à<br />

l’association lorsqu’elle était étudiante.<br />

Avec un clin d’œil bien sûr, car en<br />

l’écoutant, on remarque vite que son<br />

attention se porte sur tout autre chose.<br />

Déjà les expériences acquises pendant les<br />

études lui ont permis de constater «que<br />

dans notre profession, il ne faut pas tout<br />

accepter ou considérer comme normal».<br />

Elle pense notamment aux horaires de<br />

travail interminables et à la pénurie de<br />

personnel. Des problèmes auxquels elle a<br />

vite été confrontée dans la pratique dans<br />

son rôle de porte-parole des assistant(e)s<br />

et planificatrice des services. «Or, je ne<br />

voulais pas seulement critiquer, mais agir<br />

et faire part de mon opinion.» La solution:<br />

l’<strong>ASMAC</strong>!<br />

Entre-temps, Helen Manser y est très<br />

active. Elle siège depuis 2015 à la direction<br />

de la section Zurich et depuis neuf<br />

mois au Comité directeur de l’association<br />

faîtière. Pourtant, cette femme de 32 ans<br />

aurait bien assez à faire autrement: dans<br />

son travail de médecin-assistante dans un<br />

cabinet pédiatrique avec pour objectif le<br />

titre en médecine interne générale, et<br />

dans le privé avec ses deux enfants en bas<br />

âge.<br />

Avec un tel engagement, son principal<br />

souci à l’<strong>ASMAC</strong> semble évident. Elle<br />

souhaite «qu’à l’avenir, ce soit normal,<br />

aussi en tant que médecin-assistant(e), de<br />

combiner vie de famille et profession, et<br />

que chacun puisse effectuer sa formation<br />

postgraduée sans obstacles et à temps<br />

partiel.» Bien sûr, elle espère être soutenue<br />

par d’autres jeunes collègues dans les<br />

hôpitaux, prêts à s’engager et à mettre en<br />

œuvre de bonnes idées. Finalement, sa<br />

première impression du monde du travail<br />

et même de l’<strong>ASMAC</strong>, c’est-à-dire «un<br />

groupe de messieurs grisonnants», ne<br />

s’est pas confirmée. Et elle souhaite que<br />

cela reste ainsi à l’avenir.<br />

Photo: màd<br />

Feedback-Pool<br />

Une contribution modeste, mais<br />

utile pour une formation<br />

post-graduée et continue de<br />

bonne qualité<br />

Pour une activité ayant trait à la formation médicale postgraduée<br />

et continue, il est très utile de pouvoir sonder régulièrement<br />

l’avis des membres sur un sujet précis. C’est pour ça que<br />

le Feedback-Pool a été mis en place. Faites partie et permettez<br />

à l’<strong>ASMAC</strong> d’élargir quelque peu son horizon dans le ressort<br />

Formation postgraduée et d’appuyer plus largement ses<br />

réflexions.<br />

Plus d’informations sur www.asmac.ch et inscription par<br />

e-mail à l’adresse ribeaud@asmac.ch.<br />

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Les visites sont un instrument pour vérifier et garantir la<br />

qualité de la formation postgraduée dans les établissements<br />

de formation postgraduée. Une équipe de visiteurs composée<br />

de représentants de l’ISFM, de la société de discipline médicale<br />

correspondante et de l’<strong>ASMAC</strong>, visitent une clinique; le<br />

concept et les conditions de formation postgraduée peuvent<br />

ainsi être vérifiés sur place. L’objectif est de détecter et de<br />

mettre à profit les éventuels potentiels d’amélioration, le tout<br />

dans le sens d’un feedback constructif et positif.<br />

Les médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique qui souhaitent<br />

accompagner des visites pour l’<strong>ASMAC</strong> sont priés de<br />

s’annoncer chez Sabrina Ribeaud, notre gestionnaire pour la<br />

formation postgraduée et les visites à l’<strong>ASMAC</strong> (ribeaud@<br />

asmac.ch).<br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 23


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Contrats de travail<br />

à durée déterminée<br />

Photos: màd<br />

J’ai été engagée comme cheffe<br />

de clinique pour une durée<br />

initiale d’un an. Par la suite,<br />

mon contrat a été prolongé<br />

pour trois ans supplémentaires,<br />

jusqu’à la fin <strong>juin</strong> 2020. Aujourd’hui, je<br />

ne suis plus satisfaite des conditions<br />

de travail. Pour des raisons privées<br />

également (déménagement), je souhaite<br />

quitter ce poste au 30 septembre<br />

<strong>2019</strong>. N’ayant pas été très attentive à la<br />

signature de mon contrat, je constate<br />

que celui-ci ne prévoit pas de délai de<br />

résiliation. Comment dois-je procéder?<br />

Le contrat que vous avez signé est un<br />

contrat de travail à durée déterminée<br />

(CDD), valable jusqu’au 30 <strong>juin</strong> 2020.<br />

Cela signifie que le contrat prend fin à<br />

l’échéance du terme prévu, sans qu’il<br />

ne soit nécessaire de donner congé<br />

(cf. art. 334 al. 1 CO). Il prend fin automatiquement<br />

par le seul écoulement du<br />

temps.<br />

Le corollaire, auquel les parties ne<br />

prêtent pas toujours attention lors de leur<br />

engagement, est que le contrat ne peut<br />

pas être résilié de part et d’autre avant le<br />

terme, sauf si le contrat le prévoit expressément.<br />

Seules demeurent les causes<br />

extraordinaires de résiliation (licenciement<br />

immédiat pour juste motif). Ainsi,<br />

vous ne pouvez pas démissionner et seule<br />

une convention de départ intervenant<br />

d’un commun accord peut mettre un<br />

terme anticipé au contrat.<br />

Dans votre situation, il vous appartient<br />

de prendre contact avec votre<br />

employeur pour l’informer de votre<br />

volonté et solliciter son accord. Juridiquement,<br />

l’employeur n’est pas tenu<br />

d’accepter, de sorte que des négociations<br />

parfois ardues peuvent être nécessaires.<br />

Il est donc conseillé de s’y prendre<br />

suffisamment à l’avance.<br />

Certains CDD prévoient toutefois la<br />

possibilité d’une résiliation anticipée.<br />

Cela doit être expressément mentionné<br />

sur le contrat, qui fixera alors des délais<br />

de résiliation. Ce sont les contrats dits de<br />

durée maximale. Parfois, une résiliation<br />

n’est possible que durant la première<br />

année probatoire, mais plus par la suite.<br />

Il est donc impératif de bien analyser le<br />

contenu de votre contrat et des règlements<br />

d’entreprise ou dispositions légales<br />

applicables (p. ex. loi sur le personnel de<br />

l’Etat).<br />

Prenez garde encore à une autre<br />

conséquence négative des CDD: la<br />

protection contre le licenciement en<br />

temps inopportun ne s’applique pas. Le<br />

contrat de travail prend donc fin même<br />

en cas d’incapacité de travail ou en cas de<br />

grossesse, ce qui peut s’avérer particulièrement<br />

discriminatoire pour les femmes.<br />

Dans la pratique, le prétexte de la<br />

formation sert régulièrement à justifier<br />

un engagement à durée déterminée. Les<br />

conséquences négatives qui en résultent<br />

sont bien souvent négligées. N’oubliez<br />

pas que la flexibilité qui découle d’un<br />

contrat à durée déterminée avec possibilité<br />

de résiliation se révèle généralement<br />

favorable surtout à l’employeur!<br />

Véronique Aeby<br />

Juriste de la section Fribourg<br />

Pierre Mauron<br />

Jurist de la section Fribourg<br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 25


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Point de mire<br />

Deepfake –<br />

lorsque les<br />

images mentent<br />

Falsifier des images n’a rien de nouveau. Staline faisait déjà<br />

retoucher des photos pour effacer des camarades tombés en disgrâce.<br />

Aujourd’hui, le progrès technologique permet de se passer des<br />

spécialistes ou d’une habileté particulière.<br />

Andrea Hauser, Bachelor of Science FHO, scip AG<br />

Illustration 1: Sur l’image, on voit Susanne Wille à gauche et Andrea Vetsch à droite. L’image à droite est un deepfake.<br />

Source de la photo: https://www.srf.ch/news/panorama/verblueffende-videofaelschungen-von-magie-nicht-mehr-zu-unterscheiden<br />

Photos: màd<br />

Pour le dire simplement, un deepfake<br />

permet de remplacer un<br />

être vivant ou un objet par un<br />

autre sur une vidéo ou une<br />

image. Actuellement, on échange le plus<br />

souvent des visages, c’est pourquoi l’on<br />

abordera ici cet aspect plus en détail. Lors<br />

de ce changement, seule l’expression du<br />

visage, les mouvements du visage ainsi<br />

que l’environnement de la personne initialement<br />

visibles sur la vidéo sont conservés.<br />

Si le deepfake est bien réussi, il est presque<br />

impossible de constater à l’œil nu qu’il<br />

s’agit d’un enregistrement falsifié. Un reportage<br />

d’actualité diffusé le 15 août 2018<br />

sur la chaîne suisse SRF l’a prouvé de manière<br />

impressionnante. Sur l’image suivante,<br />

reconnaîtriez-vous le visage qui a<br />

été reconstruit par une machine?<br />

Ce qui ne s’obtenait auparavant que<br />

par un traitement compliqué de vidéos et<br />

d’images, devient maintenant accessible à<br />

un large public grâce aux nouvelles technologies.<br />

Chaque personne qui dispose de<br />

suffisamment de motivation, de temps et<br />

de puissance de calcul est en mesure de<br />

créer de telles images et vidéos falsifiées.<br />

Autre condition préalable importante: il<br />

faut un nombre suffisant d’images de la<br />

personne qui sera, au final, le nouveau visage<br />

de la vidéo. Des études ont cependant<br />

montré qu’à partir de 500 images, on peut<br />

déjà créer un deepfake à peu près accep-<br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 27


Point de mire<br />

28<br />

Visage<br />

original A<br />

Visage<br />

original B<br />

Illustration 2: Première étape de la création d’un deepfake. Chaque unité essaie de reconstruire son<br />

visage avec la plus grande précision possible, à partir des données compressées.<br />

Visage<br />

original A<br />

Visage<br />

original B<br />

Illustration 3: Deuxième étape de la création d’un deepfake. On présente maintenant, à la partie<br />

d’une unité qui reconstruit le visage, le matériau du visage à utiliser à présent au lieu du matériau<br />

comprimé de son visage connu. On obtient finalement le deepfake avec l’expression faciale de<br />

l’autre personne.<br />

table. Néanmoins, il faut pour le moment<br />

encore plusieurs milliers d’images pour<br />

obtenir un deepfake de vraiment bonne<br />

qualité. Ce chiffre va probablement encore<br />

baisser avec l’amélioration de la technologie.<br />

Ce volume de plusieurs milliers<br />

d’images paraît certes élevé, mais si l’on<br />

pense qu’à partir d’une minute de vidéo,<br />

on peut obtenir jusqu’à 3600 images, il n’y<br />

a en réalité pas besoin de beaucoup de matériau<br />

pour créer un deepfake.<br />

Comment fabrique-t-on un<br />

deepfake?<br />

Il existe différents algorithmes pour créer<br />

un deepfake. Cependant, ils utilisent tous<br />

le principe de l’intelligence artificielle, en<br />

particulier du deep learning. C’est de là<br />

que vient également le nom de deepfake.<br />

On utilise ce que l’on appelle des réseaux<br />

neuronaux artificiels afin d’effectuer l’ensemble<br />

des calculs. L’algorithme le plus<br />

Visage<br />

comprimé A<br />

Visage<br />

comprimé B<br />

Visage<br />

original A<br />

Visage<br />

original B<br />

Visage<br />

reconstitué A<br />

Visage<br />

reconstitué B<br />

Visage<br />

reconstitué A<br />

avecression<br />

du visage B<br />

Visage<br />

reconstitué B<br />

avecression<br />

du visage A<br />

simple est alors reproduit sous une forme<br />

très abstraite.<br />

Plusieurs étapes sont nécessaires<br />

pour réussir le remplacement d’un visage:<br />

tout d’abord, deux unités séparées sont<br />

entraînées à représenter l’un des deux visages<br />

avec la plus grande précision possible.<br />

Les visages sont en l’occurrence mis<br />

sous un format spécial, compressé. L’unité<br />

doit à présent reconstruire le visage initial<br />

avec la plus grande précision possible, à<br />

partir de ce format compressé.<br />

Dès que ce processus est achevé et<br />

que chaque unité peut reconstruire son<br />

visage avec la plus grande précision possible<br />

à partir des données compressées,<br />

l’échange des visages proprement dit s’effectue<br />

dans une deuxième étape. Le modèle<br />

compressé de l’autre visage est alors<br />

uniquement présenté à la partie d’une<br />

unité qui reconstruit le visage à partir des<br />

données compressées. Etant donné qu’une<br />

unité sait uniquement à quoi ressemble<br />

son visage respectif, cela a pour conséquence<br />

que le visage sur lequel a eu lieu<br />

l’entraînement initial est certes reconstruit<br />

mais qu’il reçoit l’expression faciale<br />

de l’autre visage. Cela se produit car cette<br />

expression a été enregistrée dans les données<br />

comprimées. Voici comment créer un<br />

deepfake.<br />

Quelles sont les répercussions?<br />

A l’origine, les deepfakes se sont fait<br />

connaître du grand public par des deepfakes<br />

de célébrités explicites, qui semblaient<br />

réalistes. Il était fréquent que des<br />

scandales y soient liés. On n’aborde donc<br />

souvent que le côté négatif lors des discussions<br />

sur les deepfakes. Parmi les exemples<br />

négatifs, on citera notamment la pornographie,<br />

les fake news ou les chantages.<br />

Pourtant, il existe également des applications<br />

positives très variées. Le deepfake<br />

recèle de grandes possibilités pour le<br />

monde du cinéma, offrant ainsi un moyen<br />

plus simple de faire «revivre» des acteurs<br />

décédés. En outre il est possible de mettre<br />

en œuvre des traductions de films de manière<br />

encore plus réaliste en faisant<br />

concorder les mouvements de bouche des<br />

acteurs avec ce qui a été effectivement dit.<br />

De plus, des possibilités totalement nouvelles<br />

apparaissent dans le domaine des<br />

films dynamiques dans lesquels on peut<br />

soi-même choisir une partie de l’équipe ou<br />

dans lesquels le spectateur peut même luimême<br />

apparaître comme acteur. Un principe<br />

similaire peut également se transposer<br />

au secteur de la publicité. Une chaîne<br />

de boutiques de mode pourrait ainsi louer<br />

le visage d’une célébrité pendant un mois<br />

afin de l’utiliser pour une campagne publicitaire<br />

actuelle. Les séances photo ne devraient<br />

pas obligatoirement avoir lieu avec<br />

la star en personne mais pourraient être<br />

réalisées avec une personne de stature similaire.<br />

Comme cela a été dit au début, il est<br />

important de noter que la technologie inhérente<br />

aux deepfakes ne peut pas seulement<br />

échanger des visages. En principe,<br />

elle peut permuter tous les objets qui présentent<br />

une structure de base suffisamment<br />

semblable. On citera par exemple la<br />

transformation de chevaux en zèbres ou le<br />

changement d’un style de dessin d’un Picasso<br />

en un Van Gogh. Les limites ne sont<br />

atteintes que par la fin de notre propre<br />

imagination. Et le champ encore plus large<br />

du deep learning offre de nombreuses<br />

autres possibilités aussi étonnantes qu’inquiétantes.<br />

3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal


Point de mire<br />

Illustration 4: Copie d’écran de l’affichage de la progression pendant le processus de calcul réel d’un deepfake.<br />

Comment gérer les deepfakes?<br />

Début août 2018, on a appris que la US Defense<br />

Advanced Research Project Agency<br />

(DARPA) a créé les premiers outils pour<br />

reconnaître des deepfakes. Ces outils qui<br />

peuvent distinguer des vidéos deepfake de<br />

vidéos non falsifiées à l’aide de l’intelligence<br />

artificielle sont cependant à double<br />

tranchant. Car ces outils peuvent également<br />

être utilisés pour améliorer des<br />

deepfakes. On utilise alors l’outil de reconnaissance<br />

pour vérifier les deepfakes créés<br />

et tant que le fake est identifié comme tel,<br />

il n’est pas utilisé. Le fake est ensuite amélioré<br />

et modifié jusqu’à ce que cet outil ne<br />

le reconnaisse plus comme tel. Ainsi, seuls<br />

sont créés des fakes qui ne peuvent plus<br />

être identifiés par cet outil spécifique.<br />

Comme il ne s’agit manifestement pas<br />

d’une solution définitive, on détaillera à<br />

présent quelques autres idées qui pourraient<br />

permettre de reconnaître des deepfakes.<br />

D’une part, il serait concevable<br />

d’insérer un filigrane dans les vidéos officielles,<br />

comme dans les billets de banque.<br />

D’autre part, on pourrait reconnaître<br />

comme vidéos officielles uniquement<br />

celles qui possèdent une signature officiellement<br />

publiée. L’authenticité de la vidéo<br />

peut être vérifiée en comparant les signatures.<br />

En cas de divergence des signatures,<br />

on peut conclure qu’il s’agit d’une vidéo<br />

modifiée.<br />

Et encore un avertissement pour<br />

conclure: on doit s’attendre à ce que la<br />

transformation des visages se fasse dans<br />

un futur pas si lointain de manière dynamique<br />

durant la création d’une vidéo.<br />

scip AG<br />

scip AG à Zurich propose des prestations<br />

de service dans le domaine<br />

de la cybersécurité. Le département<br />

de recherche s’occupe notamment<br />

des technologies actuelles et futures.<br />

La thématique de l’intelligence artificielle<br />

en fait également partie.<br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 29


Point de mire<br />

Lorsque des<br />

chercheurs créent<br />

un savoir falsifié<br />

La célébrité et l’argent ou, au moins, un pas vers le haut sur l’échelle<br />

de la carrière – les raisons de falsifier une étude sont presque toujours les<br />

mêmes. En revanche, les moyens sont plus variés.<br />

Lukas Staub, spécialiste en épidémiologie clinique, membre de la rédaction du Journal <strong>ASMAC</strong><br />

Du poison pour toute la population: les études falsifiées ne nuisent pas seulement à la réputation de ceux qui font de la recherche,<br />

elles peuvent également mettre la santé en péril.<br />

En février 1998, le médecin anglais,<br />

Andrew Wakefield publia<br />

un article dans The Lancet, lequel<br />

établissait un lien entre les<br />

vaccinations ROR et l’autisme sur la base<br />

de douze enfants examinés. En conséquence,<br />

les taux pour la triple vaccination<br />

connurent une baisse considérable en<br />

Grande-Bretagne. Dans le même temps,<br />

les autres chercheurs échouèrent dans<br />

toutes leurs tentatives visant à reproduire<br />

les résultats de Wakefield. En février<br />

2004, le Sunday Times révéla que Wakefield<br />

avait reçu d’importants versements<br />

de la part d’avocats qui défendaient des<br />

parents d’enfants autistes contre le fabricant<br />

du vaccin ROR, avant sa publication.<br />

Ce conflit d’intérêts de Wakefield n’était<br />

connu ni des coauteurs, ni des éditeurs de<br />

la revue. Après des enquêtes officielles de<br />

l’Ordre des médecins britannique, The<br />

Lancet retira complètement la publication<br />

en 2010 et une interdiction d’exercer<br />

en Grande-Bretagne fut promulguée à<br />

l’encontre de Wakefield.<br />

Lorsqu’en 2003, la jeune Elizabeth<br />

Holmes interrompit ses études à l’Université<br />

de Stanford, elle était convaincue de<br />

révolutionner le diagnostic sanguin avec<br />

sa société nouvellement fondée, Theranos.<br />

Les tests génétiques développés par son<br />

entreprise permettraient de réaliser parallèlement<br />

des centaines de tests sur des<br />

quantités infimes de sang. Holmes s’assura<br />

des centaines de millions en fonds d’investisseurs,<br />

elle employa près de 800 personnes<br />

dans sa société et fut citée en 2015<br />

dans le Time Magazine parmi les 100 personnes<br />

les plus influentes du monde. Cependant,<br />

en octobre 2015, de premiers<br />

doutes sur la qualité de l’analyseur de Theranos<br />

furent rendus publics, après quoi<br />

plusieurs autorités américaines, dont la<br />

FDA, commencèrent des enquêtes. En<br />

mars 2018, l’autorité de surveillance de la<br />

Bourse américaine confirma que Theranos<br />

était une fraude de grande ampleur. Manifestement,<br />

l’appareil développé par la société<br />

n’était pas opérationnel, au lieu de<br />

cela, Theranos analysait les échantillons<br />

sanguins envoyés avec des analyseurs classiques<br />

de Siemens. Elizabeth Holmes fut<br />

ensuite licenciée de ses fonctions de chef<br />

de l’entreprise et dut payer USD 500 000,–<br />

d’amende. En outre, elle a interdiction de<br />

diriger une entreprise cotée en Bourse au<br />

cours des dix prochaines années.<br />

Wakefield et Holmes font partie des<br />

exemples les plus spectaculaires de fautes<br />

scientifiques des années passées. La recherche<br />

falsifiée a cependant lieu beaucoup<br />

plus souvent à une petite échelle et de<br />

manière cachée sans faire les gros titres de<br />

Photo: shutterstock/Hanna Kuprevich<br />

30<br />

3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal


Point de mire<br />

la presse internationale. Le nombre des falsifications<br />

est naturellement difficile à<br />

chiffrer. On peut s’en approcher par le biais<br />

de questionnaires anonymes de chercheurs.<br />

Dans une méta-analyse de 18<br />

études publiée en 2009 dans PloS One, près<br />

de 2% des chercheurs interrogés avouaient<br />

avoir inventé ou modifié des données au<br />

moins une fois dans leur carrière. (1) Un<br />

tiers avoua de plus d’autres pratiques douteuses<br />

telles que l’adaptation de résultats<br />

d’études sous la pression de sponsors.<br />

Interrogés sur le comportement de leurs<br />

collègues, 14% des participants firent état<br />

de falsifications sérieuses et jusqu’à 72%<br />

d’autres comportements douteux. Lorsque<br />

de tels faits sont divulgués, le monde de la<br />

recherche doit avouer que les mécanismes<br />

de contrôle ont échoué. Cela est en particulier<br />

souvent gênant pour les revues spécialisées,<br />

c’est pourquoi elles préfèrent retirer<br />

les articles falsifiés en toute discrétion.<br />

Pourquoi les chercheurs falsifient et<br />

où cela conduit-il?<br />

Par «recherche falsifiée», j’entends une falsification<br />

consciente et active de résultats<br />

de recherche dans un objectif d’enrichissement<br />

personnel. Je ne parle pas d’erreurs<br />

dues à une méconnaissance ou à un<br />

manque de vigilance. De même, tous les<br />

résultats de recherche difficilement reproductibles<br />

ne résultent pas tous d’une falsification;<br />

ils peuvent également apparaître<br />

par hasard, lors d’un travail minutieux et<br />

véridique.<br />

Qu’est-ce qui conduit des scientifiques<br />

à mettre sciemment leur carrière en péril<br />

en publiant de faux résultats? Dans les<br />

deux cas décrits au début, l’argent constituait<br />

la principale motivation, dans l’environnement<br />

académique pour le premier et<br />

dans l’économie privée de la Silicon Valley<br />

pour le second. Le désir de célébrité joue<br />

ici souvent un rôle. Mais je pense que la<br />

compétition entre les chercheurs est l’une<br />

des principales raisons de la recherche falsifiée.<br />

Tant que l’octroi de postes académiques<br />

et de fonds de recherche sera principalement<br />

lié au nombre de publications<br />

et moins à leur qualité, les chercheurs seront<br />

contraints de publier à la cadence la<br />

plus rapide possible. En conséquence: des<br />

études banales sont publiées, la même<br />

étude est transmise plusieurs fois sous une<br />

forme légèrement modifiée et, dans le cas<br />

le plus extrême, des données sont falsifiées<br />

ou même inventées.<br />

Falsifier la recherche peut être lourd<br />

de conséquences. Les patients sont dans le<br />

pire des cas traités sur la base de faits falsifiés.<br />

Dans le cas de Wakefield, la population<br />

ayant été induite en erreur, de nombreux<br />

enfants se sont vu priver d’un vaccin<br />

à l’efficacité prouvée. Theranos avait fait<br />

prélever du sang à d’innombrables patients<br />

en sachant que son appareil ne pouvait<br />

absolument pas réaliser les tests proposés.<br />

Une autre conséquence est la perte<br />

de confiance de la population dans les<br />

sciences. Même parmi les chercheurs, la<br />

méfiance est attisée, des groupes indépendants<br />

doivent s’occuper de répéter des<br />

études non crédibles au lieu de développer<br />

leurs propres questions.<br />

Comment a lieu la falsification<br />

Les falsifications peuvent s’effectuer à<br />

toutes les étapes du travail de recherche. La<br />

manipulation de données d’études afin<br />

d’obtenir les résultats souhaités est prépondérante.<br />

Cela peut se produire en<br />

sélectionnant des données de manière<br />

ciblée, en modifiant certains points de données<br />

ou en inventant simplement des données.<br />

Heureusement, il est difficile d’inventer<br />

des données plausibles avec les valeurs<br />

aberrantes et les corrélations entre différentes<br />

variables qui sont habituelles en biologie.<br />

Des procédures statistiques spéciales<br />

permettent de déceler d’éventuelles falsifications<br />

dans des jeux de données douteux.<br />

En outre, les résultats de données correctement<br />

collectées peuvent être déformés<br />

par le choix des méthodes statistiques<br />

d’analyse. Grâce à la sélection des covariables<br />

dans un modèle de régression multivariable,<br />

les résultats d’études peuvent<br />

notamment être influencés de manière ciblée.<br />

Une description précise des méthodes<br />

employées est nécessaire afin de<br />

pouvoir déceler une falsification éventuelle.<br />

De plus, de nombreuses revues spécialisées<br />

exigent des auteurs une déclaration<br />

sur la forme sous laquelle ils mettent<br />

à disposition les données brutes de leur<br />

travail. Ces aspirations à plus de transparence<br />

dans la recherche sont à saluer<br />

même si d’autres questions demeurent ouvertes<br />

par rapport à la propriété des études.<br />

Une autre erreur répandue lors de la<br />

rédaction d’articles spécialisés sont les plagiats.<br />

Ils peuvent aller d’extraits non référencés<br />

de publications existantes jusqu’à<br />

des transcriptions complètes d’études, parfois<br />

dans une autre langue. Ces dernières<br />

années, de célèbres cas ont fait prendre<br />

conscience du danger que représentent les<br />

plagiats. Désormais, les universités soumettent<br />

toutes les thèses déposées à des<br />

logiciels spéciaux qui recherchent des passages<br />

déjà existants sur Internet.<br />

Enfin, je considère que les auteurs<br />

non autorisés font également partie de la<br />

recherche falsifiée. Les critères de l’International<br />

Committee of Medical Journal<br />

Editors sont clairement définis: un auteur<br />

doit participer de manière substantielle à<br />

la réalisation et à la rédaction d’une étude,<br />

doit approuver la version finale et est<br />

coresponsable de l’exactitude de tous les<br />

aspects du travail. (2) Malheureusement,<br />

ces critères ne sont pas très souvent suivis<br />

et les auteurs sont mentionnés sans avoir<br />

fourni l’indispensable collaboration.<br />

Ce que nous pouvons faire<br />

contre cela<br />

Les directives de recherche telles que les<br />

Good Clinical Practice Guidelines servent<br />

à respecter les règles internationalement<br />

acceptées. Les cours de BPC de différentes<br />

universités sont proposés en Suisse et<br />

coordonnés par swissethics. (3) En outre,<br />

l’equator network offre une liste croissante<br />

de directives pour réaliser différentes<br />

conceptions d’études cliniques. (4)<br />

A cela s’ajoutent les mesures techniques<br />

déjà mentionnées: des procédures<br />

statistiques pour analyser une éventuelle<br />

falsification de données, le chargement de<br />

données brutes dans des banques de données<br />

publiques pour la validation d’études<br />

ainsi que la recherche de passages de texte<br />

copiés, à l’aide du logiciel antiplagiat.<br />

La recherche falsifiée au niveau personnel<br />

est la plus délicate. La plupart des<br />

falsifications sont découvertes par des collègues<br />

attentifs au sein de l’équipe.<br />

D’abord, il faut vérifier s’il s’agit réellement<br />

d’une falsification active ou d’une<br />

erreur non intentionnelle. Si la faute est<br />

claire, le dialogue avec toutes les parties<br />

impliquées doit être recherché. L’office de<br />

médiation de l’université peut servir de<br />

médiateur dans de telles situations.<br />

Références<br />

1 Fanelli D (2009). How Many Scientists<br />

Fabricate and Falsify Research? A Systematic<br />

Review and Meta-Analysis of Survey Data. PLoS<br />

ONE 4(5): e5738.<br />

2 ICMJE. Defining the Role of Authors and<br />

Contributors. www.icmje.org/recommendations/<br />

browse/roles-and-responsibilities/definingthe-role-of-authors-and-contributors.html<br />

3 Swissethics. Education and training.<br />

www.swissethics.ch/fortbildung_f.html<br />

4 Equator network. Enhancing the QUAlity<br />

and Transparency Of health Research.<br />

www.equator-network.org<br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 31


Que ce soient les Sages de Sion, les francs-maçons ou<br />

le club des ultrariches, un groupe secret commande le<br />

destin du monde aux yeux des théoriciens du<br />

complot.<br />

Lorsque des<br />

forces obscures<br />

sont librement<br />

à l’œuvre<br />

Des groupes secrets tirent des ficelles invisibles: à l’ère des fake news,<br />

les théories du complot trouvent également un terreau fertile.<br />

Et Internet facilite leur diffusion.<br />

Prof. Dr. Michael Butter, 1 Département d’anglais de l’Université de Tübingen<br />

Photo: Adobe Stock<br />

32<br />

3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal


Point de mire<br />

Théories du complot. Il ne se<br />

passe pas un jour sans que ce<br />

terme n’apparaisse dans les actualités,<br />

et celui qui cherche<br />

tombe rapidement sur un nombre incalculable<br />

de livres et de sites web qui révèlent<br />

de prétendus complots. C’est vrai:<br />

les théories du complot connaissent un<br />

regain en termes de diffusion et d’effet.<br />

Celui-ci se nourrit d’une part de l’essor<br />

d’Internet et d’autre part du renforcement<br />

de mouvements populistes. Certes, les<br />

théories du complot en Europe et aux<br />

Etats-Unis ne sont pas aussi influentes<br />

qu’avant, mais elles ont désormais à nouveau<br />

un impact politique, parfois très problématique.<br />

Trinité de la superstition<br />

Les théories du complot se distinguent par<br />

trois caractéristiques. Elles supposent que<br />

rien n’est dû au hasard, que rien n’est tel<br />

qu’il paraît et que tout est lié. Les théories<br />

du complot prétendent donc qu’il y a un<br />

groupe agissant en secret, les conspirateurs,<br />

qui suivent un plan systématique<br />

afin de prendre le contrôle d’une institution,<br />

d’un pays ou même de toute la planète<br />

ou qu’ils l’ont déjà fait par le passé et<br />

qu’ils veulent à présent assurer et renforcer<br />

leur pouvoir. Les théories du complot<br />

véhiculent ainsi une image du monde et<br />

de l’humain qui semble presque romantique<br />

à l’heure actuelle. Elles partent du<br />

principe que des personnes peuvent<br />

concrétiser leurs projets au sein de petits<br />

groupes sur des années, des décennies<br />

voire des siècles: on pense notamment aux<br />

théories du complot Illuminati.<br />

Savoir stigmatisé<br />

Il est important de définir les théories du<br />

complot avec la plus grande précision possible,<br />

car ce terme est également utilisé au<br />

quotidien pour discréditer des idées indésirables<br />

qui ne constituent pas une théorie<br />

du complot au sens propre. Etre un opposant<br />

aux vaccins ne suffit pas pour être un<br />

théoricien du complot; on ne le devient<br />

que si l’on prétend qu’il existerait des accords<br />

secrets destinés à cacher les effets<br />

nocifs de la vaccination ou que le gouvernement<br />

voudrait même contrôler la population<br />

par les vaccins en lui implantant par<br />

exemple des puces. Les théories du complot<br />

ne sont pas non plus obligatoirement<br />

des fake news, car leurs partisans sont souvent<br />

totalement convaincus qu’ils aident à<br />

révéler la vérité et ils diffusent ainsi de<br />

fausses informations sans en avoir l’intention.<br />

Dans certains cas, il n’est pas toujours<br />

facile de savoir si celui qui diffuse une<br />

théorie du complot y croit ou non. Mais<br />

cela n’a en général aucune importance<br />

quant à son effet.<br />

Etant donné que l’hypothèse selon laquelle<br />

tout aurait été planifié s’oppose aux<br />

convictions des sciences sociales modernes<br />

qui mettent l’accent sur le chaos, la<br />

contingence et les facteurs structurels, les<br />

théories du complot ont été qualifiées de<br />

«savoir stigmatisé» par la recherche. Elles<br />

ont beau compter un nombre considérable<br />

d’adeptes, elles ne sont pas prises au sérieux<br />

par le discours scientifique et le<br />

grand public en raison de leurs postulats<br />

de base erronés. Celui qui les formule doit<br />

s’attendre à être exclu de la communauté<br />

scientifique et même, éventuellement, à<br />

être la cible du mépris social.<br />

Des espaces publics oppositionnels<br />

grâce à Internet<br />

Ce diagnostic vaut uniquement pour les<br />

dernières décennies et pour le monde occidental.<br />

Car du 18 e jusqu’à la fin du 20 e<br />

siècle, la croyance aux théories du complot<br />

en Europe et en Amérique du <strong>No</strong>rd<br />

n’est pas seulement un phénomène de<br />

masse mais également un phénomène<br />

d’élite. Ce n’est qu’à la fin des années 50<br />

que les théories du complot perdent ce statut.<br />

De plus en plus stigmatisées, elles<br />

migrent du centre de la société vers les<br />

marges. Le terme de «théoricien du complot»<br />

devient une insulte. On remarquera<br />

cependant que les théories du complot demeurent<br />

populaires. Elles ont seulement<br />

disparu de la sphère publique où elles<br />

n’étaient plus acceptées pour migrer vers<br />

des sous-cultures qui sont devenues de véritables<br />

espaces publics oppositionnels<br />

avec Internet, avec leurs propres systèmes<br />

médiatiques et leurs propres experts.<br />

Dans ces espaces publics oppositionnels,<br />

les théories du complot sont acceptées<br />

comme un savoir légitime et ont de nouveau<br />

bénéficié d’une grande visibilité, ce<br />

qui a pour conséquence que de plus en<br />

plus de personnes y croient. Des études<br />

montrent que plus de la moitié des Américains<br />

croit à au moins une théorie du complot<br />

ou que des théories courantes en Allemagne<br />

rencontrent un écho chez un quart<br />

à un tiers de la population.<br />

Les théories du complot fondent<br />

l’identité<br />

Cette popularité s’explique par le fait que<br />

les théories du complot remplissent des<br />

fonctions importantes pour l’identité de<br />

ceux qui y croient. Elles excluent le hasard<br />

et la contingence, mettant au lieu de cela<br />

l’accent sur le pouvoir d’action des personnes.<br />

Elles répondent à des représentations<br />

d’individus agissant de manière autonome<br />

qui conviennent mieux au 18 e ou<br />

au 19e siècle qu’au monde contemporain.<br />

De plus, elles permettent d’identifier de<br />

soi-disant coupables. Contrairement aux<br />

théories classiques du bouc émissaire,<br />

dans lesquelles ce sont le plus souvent des<br />

individus qui sont exclus de la communauté,<br />

les théories du complot ont toujours<br />

des collectifs en ligne de mire. Les<br />

théoriciens du complot se rassurent sur<br />

leur propre importance à travers leurs<br />

convictions. C’est justement à une époque<br />

où il n’est pas (encore) (à nouveau) normal<br />

de croire à ces théories, qu’elles permettent<br />

à leurs partisans de se démarquer<br />

de la masse des gens car ils peuvent se prévaloir<br />

d’être surveillés et d’avoir compris<br />

comment le monde fonctionne réellement,<br />

tandis que la majorité l’ignore encore.<br />

Cela explique également pourquoi<br />

les théoriciens du complot croient encore<br />

davantage à ces théories après avoir été<br />

confrontés à des preuves contraires<br />

convaincantes, comme l’ont montré des<br />

études empiriques. Un mécanisme défensif<br />

s’enclenche parce que leur identité se<br />

trouve remise en question.<br />

1<br />

L’auteur est vice-président (Action Vice Chair)<br />

d’un projet d’analyse comparative des théories<br />

du complot (COMPACT – Comparative Analysis<br />

of Conspiracy Theories) de l’organisation<br />

européenne pour la coopération dans le domaine<br />

de la recherche scientifique et technique (COST).<br />

Son introduction à la thématique «Rien n’est tel<br />

qu’il paraît»: Über Verschwörungstheorien<br />

(Propos sur les théories du complot) est parue<br />

l’année dernière chez Suhrkamp.<br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 33


Point de mire<br />

Rester<br />

vigilant lors de<br />

l’importation<br />

de médicaments<br />

Dans nos pays voisins, on trouve de plus en plus souvent des médicaments<br />

contrefaits. Même les professionnels de santé en Suisse achètent<br />

et importent des médicaments défaillants. Swissmedic informe les médecins<br />

et les pharmaciens des risques lors de l’achat en dehors de la chaîne de<br />

distribution suisse et donne des recommandations pour acheter en toute<br />

sécurité des médicaments venant de l’étranger.<br />

Stefan Borner, collaborateur scientifique Contrôle des médicaments illégaux,<br />

Ruth Mosimann, cheffe de la section Contrôle des médicaments illégaux, Swissmedic,<br />

Institut suisse des produits thérapeutiques<br />

L’offre de médicaments sur Internet<br />

est énorme. Outre les préparations<br />

délivrées sans ordonnance,<br />

de nombreux médicaments<br />

et stupéfiants soumis à ordonnance<br />

sont également proposés.<br />

Des organisations illégales agissant à<br />

l’international se cachent souvent derrière<br />

des pages d’accueil qui imitent des sites<br />

professionnels de pharmacies en ligne sérieuses.<br />

Celui qui n’agit pas avec prudence<br />

en commandant des médicaments par Internet<br />

risque fort d’atterrir chez un distributeur<br />

criminel et de tomber sur des marchandises<br />

contrefaites. A côté de médicaments<br />

finis visuellement relativement<br />

bien contrefaits, des comprimés non emballés,<br />

sans notice ou des ampoules injectables<br />

non étiquetées sont également souvent<br />

livrés.<br />

De nombreux particuliers s’exposent<br />

aux dangers associés selon des expériences<br />

de Swissmedic. Ces derniers<br />

temps, l’institut a cependant de plus en<br />

plus souvent constaté que même les professionnels<br />

de santé commandent des médicaments<br />

sur Internet. Cela se produit<br />

souvent en raison de problèmes d’approvisionnement<br />

pour certains médicaments<br />

mais parfois, l’offre de possibilités d’achats<br />

soi-disant avantageuses peut également<br />

jouer un rôle.<br />

Swissmedic avertit régulièrement des<br />

risques qui existent à acheter des médicaments<br />

provenant d’une source inconnue/<br />

indéterminée. Vous trouverez des informations<br />

à ce sujet sur www.swissmedic.ch /<br />

Médicaments à usage humain/Surveillance<br />

du marché/Médicaments par Internet.<br />

Importations interdites<br />

On décrira à présent trois cas d’importation<br />

par des médecins qui<br />

• n’ont pas eu lieu dans les règles de l’art,<br />

• ont été arrêtés par la douane et transférés<br />

à Swissmedic pour évaluation,<br />

• présentaient de sérieuses lacunes concernant<br />

le fournisseur, l’identité du principe<br />

actif, la teneur en principe actif et l’emballage.<br />

• ont abouti à une procédure administrative<br />

payante (PA) qui a conduit à la destruction<br />

de la marchandise.<br />

Ces trois exemples montrent comment les<br />

commandes qui ne s’effectuent pas via le<br />

fournisseur autorisé, avec les autorisations<br />

requises, entraînent des problèmes pour le<br />

médecin prescripteur et peuvent exposer<br />

les patients concernés à des risques sérieux.<br />

Un prix d’achat avantageux ou une<br />

possibilité de commande prétendument<br />

aisée ne doivent pas être un critère déterminant<br />

pour choisir un fournisseur.<br />

Il aurait été très simplement possible<br />

de commander via un fournisseur autorisé<br />

dans tous les exemples mentionnés ciaprès.<br />

Dans l’ensemble de ces cas, des préparations<br />

autorisées avec les principes actifs<br />

souhaités étaient disponibles dans les<br />

pays européens voisins. Outre des exigences<br />

d’autorisation de médicaments<br />

comparables, ces pays possèdent également<br />

des canaux de distribution agréés et<br />

contrôlés.<br />

Photo: màd<br />

34<br />

3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal


Point de mire<br />

Exemple 1: Importation du substitut de<br />

l’Antabus<br />

En raison d’une rupture d’approvisionnement<br />

de l’Antabus® (principe actif: disulfirame),<br />

un médecin a commandé un substitut<br />

de l’étranger. Cette livraison a été<br />

bloquée par la douane suisse et transmise<br />

à Swissmedic pour contrôle. Lors de l’examen<br />

du contenu du paquet, seuls des blisters<br />

sans emballage secondaire, ni information<br />

destinée au patient ont été découverts.<br />

De plus, l’aspect des comprimés<br />

n’était guère convaincant.<br />

Une PA payante a été ouverte contre le<br />

médecin importateur, l’envoi a ensuite été<br />

détruit.<br />

Exemple 2: Importation de mécasermine<br />

(peptide d’IGF) d’Angleterre<br />

Aucun médicament contenant de la mécasermine<br />

n’étant autorisé en Suisse, un médecin<br />

en a commandé via Internet, auprès<br />

d’une source illégale. Le paquet a été envoyé<br />

depuis la Grande-Bretagne, confisqué<br />

par la douane suisse et transmis pour<br />

évaluation à Swissmedic.<br />

Lors de l’examen, il a été constaté que<br />

le paquet contenait quatre ampoules non<br />

étiquetées avec une poudre blanche inconnue.<br />

Conformément à la déclaration<br />

de la douane, il s’agit de mécasermine<br />

(peptide d’IGF).<br />

Une PA payante a été ouverte contre le<br />

médecin importateur, l’envoi a ensuite été<br />

détruit.<br />

Exemple 3: Importation d’un antibiotique<br />

contenant du tinidazole provenant d’Inde<br />

Comme aucun antibiotique contenant du<br />

tinidazole n’est plus autorisé en Suisse, un<br />

médecin a commandé cette préparation<br />

sur Internet. Elle était destinée au traitement<br />

de deux patients.<br />

La livraison en provenance d’Inde a été<br />

confisquée par la douane suisse et transmise<br />

à Swissmedic pour contrôle. Une PA<br />

payante a été ouverte contre le médecin importateur,<br />

l’envoi a ensuite été détruit.<br />

Contrefaçons de médicaments<br />

Dans les cas décrits, il était relativement<br />

simple et clair de détecter les problèmes<br />

de qualité et d’identité. Des organisations<br />

criminelles commercialisent également<br />

des médicaments contrefaits qui ne<br />

peuvent guère se distinguer de l’original,<br />

comme le montre l’exemple suivant:<br />

Exemple 4: Contrefaçon de Symbicort®<br />

Il y a quelques années, une contrefaçon du<br />

médicament Symbicort® a été découverte,<br />

Exemple 2: Envoi confisqué venant d’Angleterre<br />

Fondements juridiques pour l’importation de<br />

médicaments par les professionnels de santé<br />

Avec l’art. 20 al. 2 de la loi sur les produits thérapeutiques (LPTh; RS 812.21), le législateur<br />

a créé la possibilité d’introduire en Suisse, en petites quantités, des médicaments<br />

prêts à l’emploi non autorisés.<br />

Dans l’art. 49 de l’ordonnance sur les autorisations dans le domaine des médicaments<br />

(OAMéd; RS 812.212.1), cette disposition est précisée s’agissant des médicaments à usage<br />

humain. Les dispositions suivantes s’appliquent aux professionnels de santé. Elles<br />

doivent être remplies cumulativement:<br />

1) 1) Toute personne exerçant une profession médicale et titulaire d’une autorisation<br />

cantonale de remettre des médicaments peut importer, en petites quantités, un<br />

médicament à usage humain prêt à l’emploi non autorisé en Suisse à condition que:<br />

a) le médicament serve au traitement d’un patient donné ou pour les cas d’urgence;<br />

b) le médicament soit autorisé par un pays ayant institué un contrôle des médicaments<br />

équivalent, et si<br />

c) pour le médicament en question:<br />

1. aucun médicament de substitution ne soit autorisé en Suisse;<br />

2. aucun médicament de substitution autorisé ne soit disponible en Suisse, ou<br />

3. si un changement de médication vers un médicament autorisé et disponible<br />

en Suisse ne soit pas approprié.<br />

2) Tout médecin traitant titulaire d’une autorisation cantonale de pratiquer peut<br />

importer, en petites quantités, un médicament à usage humain prêt à l’emploi non<br />

autorisé en Suisse:<br />

a) s’il a effectué une analyse des risques visant à confirmer la pertinence de l’utilisation<br />

et en a communiqué les résultats aux autorités cantonales compétentes<br />

avant de procéder à l’importation, et<br />

b) si le médicament:<br />

1. remplit les exigences au sens de l’al. 1, let a et c, et<br />

2. est autorisé dans le cadre d’un essai clinique par un pays ayant institué un<br />

contrôle des médicaments équivalent.<br />

L’achat de médicaments par des professionnels de santé est également soumis au<br />

devoir de diligence conformément à l’art. 3 LPTh («Quiconque effectue une opération<br />

en rapport avec des produits thérapeutiques est tenu de prendre toutes les mesures<br />

requises par l’état de la science et de la technique afin de ne pas mettre en danger la<br />

santé de l’être humain et des animaux.»).<br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 35


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Point de mire<br />

Exemple 4: Contrefaçon<br />

Point manquant dans l’écriture en braille<br />

laquelle ressemblait à s’y méprendre à<br />

l’original. La contrefaçon était uniquement<br />

décelable par un point manquant<br />

dans l’écriture en braille. De plus, la couleur<br />

rouge sur l’inhalateur pouvait plus<br />

facilement s’enlever en grattant que sur<br />

l’original.<br />

Lorsque ces préparations sont introduites<br />

de manière inaperçue dans la<br />

chaîne de distribution légale, elles présentent<br />

un grand danger pour les patients.<br />

Exemple 5: Contrefaçon d’Iclusig®<br />

Deux grossistes suisses sont impliqués<br />

dans un cas actuel de contrefaçon: en janvier<br />

<strong>2019</strong>, on a découvert que des comprimés<br />

étrangers d’Iclusig® ont été négociés<br />

via la Suisse.<br />

La contrefaçon de ce médicament<br />

comprenait seulement une petite quantité<br />

de paracétamol au lieu du principe actif<br />

déclaré contre la leucémie myéloïde chronique.<br />

Les numéros de lot concernés<br />

n’avaient pas été utilisés pour les emballages<br />

anglais par le fabricant d’origine. Des<br />

marchés étrangers étant concernés, Swissmedic<br />

a déposé un avertissement international<br />

via l’OMS.<br />

Original<br />

Scandale en Allemagne<br />

Dans les pays voisins, des contrefaçons<br />

ont été introduites ces dernières années<br />

via des importations parallèles dans la<br />

chaîne de distribution légale. En Allemagne,<br />

des médicaments contrefaits<br />

contre le cancer ont déclenché un scandale<br />

politique l’an dernier. Dans le Brandebourg,<br />

des médicaments grecs volés dont<br />

l’emballage avait été changé ont dû être<br />

rappelés et retirés du marché. Une organisation<br />

criminelle agissant à l’international<br />

avait découvert un point faible dans la<br />

chaîne de distribution et y avait introduit<br />

les contrefaçons. Ces possibilités apparaissent<br />

parce que les médicaments importés<br />

en parallèle ne parviennent souvent<br />

au point de livraison et au patient<br />

qu’au bout de plusieurs étapes de commerce<br />

intermédiaires à travers différents<br />

pays.<br />

Ce danger est actuellement relativement<br />

faible en Suisse car les importations<br />

parallèles sont rares et contrôlées plus<br />

strictement, contrairement aux pays européens.<br />

Des trajets d’achat courts et simples<br />

à contrôler du fabricant jusqu’aux professionnels<br />

de santé munis de l’autorisation<br />

de remise via des canaux autorisés connus<br />

diminuent le risque que des contrefaçons<br />

soient introduites.<br />

Recommandations pour un achat sûr<br />

Les médicaments ne peuvent en principe<br />

être achetés que via la chaîne de distribution<br />

légale par des grossistes suisses. Les<br />

médicaments préparés selon une formule<br />

propre (lesdites préparations magistrales)<br />

ne doivent pas être importés de l’étranger.<br />

L’ordonnance sur les autorisations<br />

dans le domaine des médicaments (OA-<br />

Méd), article 49, mentionne des exceptions<br />

possibles pour l’achat de médicaments<br />

provenant de l’étranger (voir encadré).<br />

Recommandations:<br />

• Pour l’achat de médicaments autorisés en<br />

Suisse mais temporairement indisponibles<br />

(Out of Stock, en rupture de stock),<br />

les sources d’information suivantes et les<br />

sources d’achat potentielles devraient<br />

être consultées avant de commander à<br />

l’étranger:<br />

– Page d’accueil de Swissmedic (Déclaration<br />

sur les dérogations pour l’importation<br />

«Out of Stock»)<br />

– Grossistes<br />

– Pharmacie hospitalière<br />

• Celui qui souhaite se procurer des médicaments<br />

qui ne sont pas autorisés en<br />

Suisse devrait d’abord clarifier les possibilités<br />

de commande auprès de grossistes<br />

ou de pharmacies en Suisse qui disposent<br />

d’expériences correspondantes dans<br />

l’achat de médicaments à l’étranger.<br />

Si cela est impossible, une commande à<br />

l’étranger peut être envisagée. Les conditions<br />

suivantes devraient obligatoirement<br />

être clarifiées et garanties:<br />

– Le médicament est autorisé dans le<br />

pays d’achat.<br />

– Le pays d’achat dispose d’un contrôle<br />

des médicaments comparable.<br />

– L’achat s’effectue via un commerçant<br />

autorisé.<br />

• Obligation de signalement en cas de<br />

soupçon: quiconque fabrique ou met sur<br />

le marché des produits thérapeutiques<br />

est, selon l’article 59 al. 3bis LPTh, tenu<br />

d’annoncer à Swissmedic tout soupçon<br />

de trafic illégal de produits thérapeutiques,<br />

commis par des tiers, ayant un<br />

rapport avec son activité, l’un de ses produits<br />

ou un composant de ceux-ci. Signalements<br />

correspondants à l’adresse suivante:<br />

medicrime@swissmedic.ch.<br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 37


Point de mire<br />

Des prestidigitateurs<br />

chez<br />

les délinquants<br />

Parmi leurs armes, on citera un sens aigu de la répartie, du charme et un<br />

certain manque de scrupule lorsqu’il s’agit de mentir. Mais les arnaqueurs<br />

sont-ils dangereux, malades ou bien des personnes comme toi et moi?<br />

D r méd. Josef Sachs, spécialiste en psychiatrie et psychothérapie, formation approfondie en psychiatrie et<br />

psychothérapie forensique, Brugg<br />

Parfait camouflage pour la chasse aux personnes crédules: le loup sous une peau de mouton.<br />

Naturellement, beaucoup d’entre<br />

nous ont déjà un peu fraudé,<br />

que ce soit au jeu de cartes, en<br />

remplissant une déclaration<br />

d’impôt, pendant un examen ou dans leur<br />

couple. Malgré cela, nous ne nous qualifierions<br />

pas «d’arnaqueurs». <strong>No</strong>us nous démarquons<br />

clairement des vrais arnaqueurs,<br />

tels que ceux qui utilisent l’astuce du neveu<br />

ou l’imposteur de tinder qui, sous un faux<br />

nom, prétendait être l’héritier d’un empire<br />

du diamant valant des milliards sur l’application<br />

mobile de rencontres, et proposait<br />

des affaires soi-disant lucratives à des entreprises.<br />

Et pourtant nous admirons quelquefois<br />

les personnes qui parviennent, sans<br />

aucune violence, à en tromper d’autres et à<br />

devenir riches du jour au lendemain.<br />

Mentir de manière amusante<br />

Un arnaqueur est quelqu’un qui tire un<br />

avantage pour lui-même en trompant intentionnellement<br />

une autre personne. Un<br />

tel comportement est répréhensible et<br />

passible de poursuites dans certaines<br />

conditions. Les arnaqueurs peuvent être<br />

condamnés à une peine d’emprisonnement<br />

maximale de dix ans. La police a de<br />

Photo: © AdobeStock/Grizzlybärin<br />

38<br />

3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal


Point de mire<br />

plus en plus souvent affaire à ce type<br />

de délinquants. En Suisse, le nombre de<br />

fraudes a doublé au cours des dix dernières<br />

années. La principale raison de<br />

cette augmentation est l’Internet. Cela<br />

simplifie considérablement le travail des<br />

arnaqueurs. En 2016, l’Office fédéral de la<br />

police a reporté 14 033 cas de cybercriminalité,<br />

ce qui correspond à une multiplication<br />

par presque trois en cinq ans.<br />

Les arnaqueurs sont-ils donc des personnes<br />

comme nous, de sorte que nous<br />

sommes tous des arnaqueurs potentiels?<br />

Ou bien ces personnes sont-elles malades?<br />

Ou bien s’agit-il même de criminels dangereux,<br />

prêts à tout?<br />

La condition préalable à une arnaque<br />

réussie est la capacité à mentir de manière<br />

à ce que personne ne découvre la combine.<br />

La meilleure manière d’y parvenir est de<br />

s’exercer assidûment et de se rabâcher les<br />

mêmes fausses histoires jusqu’à presque y<br />

croire soi-même. Pour ceux qui le font<br />

de manière pathologique, la psychiatrie a<br />

inventé le terme de «pseudologia fantastica».<br />

Ce phénomène se rencontre chez<br />

les imposteurs, les narcissiques extravertis<br />

en quête de reconnaissance et les hypocondriaques.<br />

Viktor Lustig, originaire de Bohême,<br />

était un arnaqueur particulièrement talentueux<br />

de la première moitié du 20 e<br />

siècle. Il a même piégé Al Capone, inondé<br />

le marché américain de fausse monnaie et<br />

réussi par deux fois à vendre la Tour Eiffel<br />

à un ferrailleur. Il a résumé sa recette dans<br />

les «Dix commandements de l’arnaqueur».<br />

Il y est par exemple écrit qu’un arnaqueur<br />

doit savoir écouter, qu’il doit toujours<br />

approuver les opinions politiques de ses<br />

interlocuteurs, attendre patiemment que<br />

l’autre dévoile des détails de sa vie privée,<br />

ne jamais s’habiller de manière négligée<br />

et ne jamais se saouler. Un bon arnaqueur<br />

doit toujours aussi être un bon amuseur.<br />

En bonne santé, mais dérangé<br />

La fraude est un délit qui ne peut être<br />

qu’intentionnel. La fraude par négligence<br />

n’existe pas. Ainsi, seul celui qui possède<br />

également la mentalité adéquate peut<br />

frauder. C’est pourquoi l’acte de fraude<br />

impose certaines exigences à son auteur.<br />

Celui qui n’est pas capable de prendre une<br />

résolution, que ce soit pour des raisons<br />

intellectuelles ou en raison d’un trouble<br />

psychique, ne peut pas non plus frauder.<br />

Les criminologues et les psychiatres<br />

forensiques ont identifié certains traits de<br />

caractère qui sont typiques des fraudeurs:<br />

– La plupart d’entre eux ont déjà eu affaire<br />

à la loi lorsqu’ils étaient jeunes et sont<br />

des «criminels polyvalents». Ils ont encore<br />

d’autres délits à leur actif.<br />

– <strong>No</strong>mbre d’entre eux sont professionnellement<br />

instables, d’autres sont commerçants<br />

ou représentants dans des<br />

branches changeantes. Les gérants d’entreprise<br />

sont également légèrement surreprésentés.<br />

Les artisans, les fonctionnaires<br />

et les employés ont moins tendance<br />

à frauder.<br />

– Les fraudeurs font le plus souvent preuve<br />

d’assurance et d’aisance. A l’extérieur, ils<br />

ont l’air d’honnêtes gens.<br />

– La plupart des fraudeurs ont au moins<br />

un niveau d’intelligence moyen.<br />

– De nombreux fraudeurs possèdent une<br />

volonté forte et un entrain exceptionnel.<br />

Lorsqu’ils ont des idées, ils les mettent<br />

immédiatement en œuvre sans se poser<br />

de questions.<br />

– Parfois, les fraudeurs ont tendance à se<br />

surestimer, ce qui les pousse à commettre<br />

des actes irréfléchis.<br />

– Le fraudeur typique n’est pas capable<br />

d’avoir des sentiments vraiment profonds.<br />

Il est doué d’un sens du contact<br />

superficiel mais reste en quelque sorte<br />

distant.<br />

– Souvent, les fraudeurs sont émotionnellement<br />

instables, souffrent de changements<br />

d’humeur fréquents et ont du mal<br />

à mener quelque chose à terme dans leur<br />

vie.<br />

En règle générale, les fraudeurs ont une<br />

bonne santé psychique. Chez certains, les<br />

traits de personnalité du «fraudeur typique»<br />

sont tellement pathologiques que<br />

nous parlons de l’existence d’un trouble de<br />

la personnalité. Il peut en l’occurrence<br />

s’agir d’un trouble de la personnalité<br />

antisociale. C’est-à-dire de personnes qui<br />

ne sont pas capables de s’en tenir aux<br />

règles, qui commettent un grand nombre<br />

d’actes répréhensibles et qui ne peuvent<br />

apprendre de leurs erreurs. Elles sont<br />

superficiellement charmantes mais ne<br />

connaissent pas de sentiments plus profonds.<br />

La peur et la crainte leur sont étrangères.<br />

Il est encore plus fréquent que les<br />

fraudeurs présentant un trouble de la personnalité<br />

narcissique soient fermement<br />

convaincus de leur singularité et de leur<br />

grandeur. Ils sont si enthousiasmés par<br />

leurs prétendues capacités qu’ils n’ont pas<br />

de mal à en convaincre également les<br />

autres. La plupart d’entre eux mènent un<br />

style de vie dispendieux parce que l’autoreprésentation<br />

est essentielle à leur<br />

équilibre psychique. Certains fraudeurs<br />

souffrent d’une dépendance à l’alcool ou à<br />

des drogues. Ils commettent des fraudes<br />

pour financer leur consommation de drogues.<br />

D’autres encore peuvent commettre<br />

des fraudes en raison d’un trouble affectif,<br />

c’est-à-dire d’une dépression ou d’une manie,<br />

parce qu’ils ne peuvent pas satisfaire<br />

autrement leurs obligations ou qu’ils ont<br />

des dépenses trop élevées.<br />

Pas de profil type<br />

La dangerosité des fraudeurs au sens d’un<br />

risque d’atteinte à la vie ou à l’intégrité<br />

corporelle de tiers est faible. Certains traits<br />

de personnalité ou symptômes de maladie<br />

peuvent cependant augmenter la dangerosité.<br />

Le mépris général des règles, des<br />

changements d’humeur fréquents et une<br />

superficialité des sentiments en font partie.<br />

On peut supposer un risque particulier<br />

si les fraudeurs ont déjà montré une propension<br />

accrue à la violence auparavant.<br />

Dans ces cas, les menaces sont toujours à<br />

prendre au sérieux. Les personnes qui ont<br />

professionnellement affaire à des fraudeurs<br />

doivent donc disposer d’un dispositif<br />

de sécurité et d’une formation dans la<br />

gestion des menaces. Les agressions physiques<br />

étant rares, cela a pour conséquence<br />

que personne ne peut recourir à ses<br />

propres expériences riches d’enseignements.<br />

Une formation spécifique est d’autant<br />

plus importante.<br />

<strong>No</strong>us voyons ainsi que les fraudeurs<br />

ne constituent pas un groupe uniforme de<br />

personnes, de la même façon qu’il n’existe<br />

pas non plus de type de personnalité des<br />

voleurs à l’étalage ou des incendiaires. La<br />

plupart sont en bonne santé psychique et<br />

sont inoffensifs en ce qui concerne la violence<br />

physique, mais certains souffrent de<br />

troubles psychiques et quelques-uns présentent<br />

une propension accrue à la violence.<br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 39


Trouver la vérité doit permettre<br />

de découvrir une issue pour sortir<br />

du chaos du souvenir.<br />

A la recherche<br />

de la vérité<br />

Les fake news, les fake facts, les fake stories existent mais le fake<br />

trauma (faux traumatisme) existe-t-il aussi? Et si oui, comment le<br />

distinguer des vrais traumatismes?<br />

Karsten Prause, chef de clinique au Zentrum für psychosoziale Therapien, Psychiatrie Bâle-Campagne<br />

Photo: © Adobe Stock<br />

40<br />

3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal


Point de mire<br />

Le psychiatre et philosophe Karl<br />

Jaspers s’est exprimé en ce<br />

sens: «La vérité est un processus<br />

entre des personnes parlant<br />

sincèrement.» Cette phrase commune du<br />

postmodernisme perturbe par son relativisme.<br />

Le savoir objectif, définitif avait<br />

déjà été aboli par Kant qui disait que<br />

l’Homme ne peut rien reconnaître en dehors<br />

de ses catégories conceptuelles.<br />

La tournure très actuelle de «fake<br />

quelque chose» suggère d’une part à tort<br />

qu’il s’agirait d’un nouveau phénomène,<br />

d’autre part que le concept de vérité objective<br />

existerait encore. Les Hommes racontent<br />

des histoires, des narrations, ils<br />

les disent vraies ou sont peut-être euxmêmes<br />

convaincus qu’elles le sont. Ceux<br />

qui, il y a 20 ans, défendaient encore la<br />

«société du savoir» avec une ferveur positiviste,<br />

se trouvent parfois désemparés<br />

face au «producteur de fake» se présentant<br />

comme la vérité et qui prétend avec insolence<br />

représenter la vérité. Cela concerne<br />

par exemple la recherche pharmacologique<br />

lorsque des études aux résultats indésirables<br />

ne sont pas publiées ou le<br />

nombre croissant des négationnistes qui<br />

nient les souffrances vécues par des personnes<br />

d’abord stigmatisées idéologiquement,<br />

puis traumatisées. Après plusieurs<br />

siècles de déni et de banalisation des personnes<br />

ayant subi un traumatisme psychique,<br />

il existe tout de même aujourd’hui,<br />

dans les Etats démocratiques, une culture<br />

– malheureusement pas inattaquable –<br />

qui s’efforce de prendre au sérieux les personnes<br />

traumatisées et de leur apporter<br />

une aide thérapeutique.<br />

Le traumatisme oublié<br />

Celui qui veut distinguer le faux du vrai<br />

doit d’une part se confronter aux motivations<br />

des locuteurs, d’autre part aux<br />

conditions et aux contenus de ce qui est<br />

dit. Dans le débat autour du traumatisme,<br />

précisément en lien avec les réfugiés, la<br />

question se pose toujours de savoir si ce<br />

qu’une victime a par exemple vécu<br />

comme acte de violence correspond vraiment<br />

aux «faits». En effet, il y a des personnes<br />

qui simulent des maladies. Cela<br />

peut se produire délibérément, de manière<br />

frauduleuse, ou bien il s’agit du<br />

«trouble factice» rare (CIM-10: F68.1) avec<br />

lequel les patientes et les patients sont<br />

certes conscients qu’ils simulent mais ne<br />

savent pas pourquoi.<br />

Il est spécialement fréquent en psychotraumatologie<br />

que des traumatismes<br />

aient été totalement oubliés:<br />

«Williams (1994) et Williams et<br />

Banyard (1997) ont, dans une étude de suivi,<br />

examiné des hommes et des femmes<br />

qui avaient été admis au service des urgences<br />

d’un hôpital au début des années<br />

70 suite à des abus sexuels sur enfants. Ils<br />

ont découvert qu’à l’époque de cette étude<br />

(17 années après), 38% des femmes et 55%<br />

des hommes ne se rappelaient plus de<br />

l’abus qui avait été documenté avant. Sur<br />

les femmes qui s’en souvenaient, 16% reconnaissaient<br />

qu’il y avait, par le passé,<br />

une époque pendant laquelle elles ne se<br />

rappelaient absolument pas que quelque<br />

chose de ce genre leur était arrivé.» [1]<br />

Mais dans ce contexte, les expériences<br />

durant lesquelles de «faux souvenirs»<br />

sont simplement «glissés» aux sujets sont<br />

particulièrement déconcertantes. Lors de<br />

l’expérience «lost in the mall», on présenta<br />

à des étudiants trois histoires vécues de<br />

leur enfance qui avaient été recueillies auprès<br />

de proches. A celles-ci s’ajoutait à<br />

chaque fois une histoire qui n’avait absolument<br />

pas eu lieu. Dans l’évaluation de<br />

ces narrations, 6 sujets sur 24 prétendaient<br />

que l’histoire fausse était vraie et 5<br />

des sujets qui se trompaient qualifiaient<br />

de faux un événement qui avait réellement<br />

eu lieu. [2]<br />

Il est fréquent que nous supposions<br />

que notre mémoire consulte toujours de la<br />

même manière ce qui a été enregistré une<br />

fois et que les contenus restent inchangés.<br />

Mais de récentes études sur la mémoire [3]<br />

ont révélé que la mémoire fonctionne de<br />

manière beaucoup plus «douce» et pragmatique<br />

que ce que nous supposions<br />

jusqu’alors. A chaque récupération d’un<br />

souvenir dans la mémoire dite déclarative,<br />

c’est-à-dire la structure de mémoire qui<br />

enregistre les événements et les informations<br />

traités avec un code linguistique et<br />

sans affect, certains contenus peuvent<br />

changer de manière imprévue. Cela peut<br />

s’expliquer par le fait que les informations<br />

ne sont pas «matériellement inscrites»<br />

mais qu’elles sont représentées de manière<br />

dynamique par un modèle d’activité<br />

neuronal, maintenu de manière constante.<br />

De plus, le cerveau utilise toujours les<br />

mêmes structures neuronales pour le souvenir,<br />

la perception et l’imagination. Dans<br />

notre cerveau, il n’existe pas d’emplacement<br />

de stockage spécifique («disque<br />

dur») pour les informations.<br />

Le SSPT, une maladie du souvenir<br />

On pourrait désigner le syndrome de stress<br />

post-traumatique (SSPT) comme une «maladie<br />

du souvenir»: la personne traumatisée<br />

ne souffre plus de l’événement en luimême<br />

car il est passé mais du souvenir de<br />

celui-ci. Les souvenirs de traumatismes<br />

ont un effet traumatisant car ils n’ont pas<br />

pu être enregistrés dans la mémoire<br />

«froide» déclarative comme récit traité. Ils<br />

sont enregistrés comme un «patchwork affecto-cognitif»<br />

sous la forme de souvenirs<br />

dits fragmentés qui activent constamment<br />

la réaction de stress générale dans la mémoire<br />

«chaude», implicite. Cette mémoire<br />

implicite n’a pas de structure linguistique<br />

et reste fortement liée, dans le vécu du souvenir,<br />

aux sentiments associés alors. Ces<br />

sentiments étant liés aux «images d’horreur»<br />

ou «films intérieurs» correspondants,<br />

les personnes concernées ont de grandes<br />

difficultés à raconter ces expériences traumatiques<br />

de manière cohérente lors d’une<br />

séance thérapeutique ou dans le cadre<br />

d’une procédure de demande d’asile. C’est<br />

ici souvent la manière spéciale, souvent<br />

très honteuse, parfois contradictoire, avec<br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 41


Point de mire<br />

laquelle les victimes s’efforcent de raconter<br />

l’indicible qui constitue un signe distinctif<br />

de leur sincérité.<br />

Gestion du traumatisme et tromperie<br />

En tant que psychothérapeute, on peut notamment<br />

avoir à faire à de purs mensonges,<br />

à des exagérations démonstratives,<br />

à de faux souvenirs, à des expériences<br />

dissociées ou banalisées, à de<br />

«vrais» récits d’expérience ou à des souvenirs<br />

refoulés, mais toujours virulents. Les<br />

mots de Jaspers apportent ici une aide: en<br />

partant du principe qu’en tant que thérapeute,<br />

je vise moi-même la neutralité, l’intégrité<br />

et la sincérité, je peux, dans le processus<br />

thérapeutique progressif avec le<br />

patient, trouver de plus en plus d’indications<br />

sur ce qui est «la vérité», au sens intersubjectif.<br />

Cela inclut nécessairement<br />

les «vérités» inconscientes, encore taboues<br />

au niveau intrapsychique (souvenirs<br />

menaçants, aspirations, conflits). Une<br />

approche psychothérapeutique qui lit seulement<br />

les lignes et pas entre les lignes,<br />

c’est-à-dire qui met l’inconscient entre parenthèses,<br />

est ici toujours réductrice. Lors<br />

du travail avec les patients, le thérapeute a<br />

toujours des images et des fantasmes qui<br />

apparaissent à l’intérieur de lui comme<br />

images de contre-transfert. Il peut également<br />

s’agir d’images d’événements traumatiques<br />

imaginées. Le plus grand soin et<br />

la plus grande patience sont nécessaires<br />

pour ne pas suggérer de «false memories»<br />

dans la fragile relation thérapeutique mais<br />

travailler uniquement avec le matériau qui<br />

provient réellement du patient. Chez les<br />

patients présentant de graves troubles, par<br />

exemple un trouble borderline, les événements<br />

traumatisants sont parfois à accepter<br />

impérativement car les conséquences<br />

sont très radicales. Pour utiliser une<br />

image: un cratère de bombe indique le<br />

plus souvent une explosion même si on ne<br />

peut plus ni voir la bombe, ni le souvenir<br />

de celle-ci. Il en va de même pour le débat<br />

sur les réfugiés.<br />

En fin de compte, ceux qui sont également<br />

en mesure ou prêts, de par leur maturité<br />

psychique ou leur attitude intérieure,<br />

à participer, même contre leurs intérêts<br />

psychologiques, matériels ou idéologiques<br />

momentanés au «discours de la<br />

sincérité» sont crédibles, même dans le<br />

discours social. Cela, la personne sincère<br />

le perçoit le plus souvent dès le premier<br />

regard dans les yeux de l’autre.<br />

Bibliographie:<br />

[1] Sachsse U: Traumazentrierte Psychotherapie;<br />

2004; Schattauer GmbH, Stuttgart; 413–435<br />

[2] Loftus EF, Pickrell JE (1995): The<br />

formation of false memories. Psychiatr Ann;<br />

25(12): 720–5<br />

[3] Janssen PL; Joraschky P; Tress W:<br />

Leitfaden Psychosomatische Medizin und<br />

Psychotherapie; 2006; DÄV; Köln; 78–81<br />

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42<br />

3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal


Point de mire<br />

Certaines représentations perdurent<br />

obstinément bien<br />

qu’elles soient fausses. La plupart<br />

d’entre nous auraient tendance<br />

à dire que les chouettes sont plus<br />

intelligentes que les poules. C’est malheureusement<br />

faux. Les chouettes donnent<br />

cette impression en raison de leur apparence:<br />

de grands yeux tournés vers l’avant.<br />

En termes d’intelligence, elles ne se distinguent<br />

pas des autres oiseaux et sont<br />

éclipsées par les corbeaux et peut-être<br />

même par les poules. Mais les chouettes<br />

bénéficient d’une très bonne image depuis<br />

l’Antiquité. Accompagnant la déesse<br />

Athéna, elles symbolisent la sagesse. Et<br />

grâce à Harry Potter, l’image de la<br />

chouette intelligente influencera également<br />

ceux pour qui la mythologie grecque<br />

ne veut pas dire grand-chose. Les poules<br />

sont du reste des oiseaux vraiment intelligents<br />

qui savent compter et peuvent résoudre<br />

des calculs simples. Selon la recherche,<br />

elles possèdent une sorte de<br />

conscience de soi, une notion du temps<br />

ainsi que de l’empathie et peuvent par<br />

exemple estimer la trajectoire de vol d’un<br />

objet et son lieu d’impact.<br />

Photos: wikimedia<br />

Plus grand que ce que l’on pense – Napoléon Bonaparte dans son bureau (Jacques-Louis David, 1812)<br />

Tout faux<br />

malheureusement<br />

Les lemmings ne commettent pas de suicides collectifs,<br />

la teneur en fer des épinards n’est pas exceptionnelle<br />

et Eve n’a pas donné de pomme à Adam: les idées<br />

populaires fausses ont la vie longue, mais sont rarement<br />

malveillantes, contrairement à la tromperie délibérée.<br />

Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du Journal <strong>ASMAC</strong><br />

Le petit homme et le mauvais élève<br />

Ses ennemis se moquaient de lui en le traitant<br />

de «petit homme» bien que ou peutêtre<br />

justement parce qu’il tenait toute<br />

l’Europe en haleine. Mais quelle taille faisait<br />

réellement Napoléon? Selon son valet,<br />

il mesurait 168,5 centimètres. Quasiment<br />

le même chiffre est noté sur le certificat de<br />

décès. Pour l’époque, Napoléon n’était par<br />

conséquent pas petit mais, au contraire,<br />

un peu plus grand que la moyenne. Mais<br />

d’où vient alors cette légende du «petit<br />

homme»? En dehors du fait que ses opposants<br />

le dénigraient en se moquant de sa<br />

taille, cette moquerie pourrait également<br />

venir d’un malentendu sur les mesures.<br />

Les unités de mesure françaises, pied et<br />

pouce, s’appellent certes comme les unités<br />

de mesure anglaises, «feet» et «inch»,<br />

mais font 2 centimètres de plus. Napoléon<br />

faisait donc 10 centimètres de plus que ce<br />

qu’un anglais comprenait. A cela s’ajoute<br />

le fait que, selon ses contemporains, la<br />

tête de Napoléon était disproportionnée<br />

par rapport à son corps. L’impression que<br />

l’homme était trapu était de plus renforcée<br />

par son tricorne typique. La motivation<br />

de Napoléon pour sa campagne militaire<br />

n’était donc sûrement pas sa petite<br />

taille.<br />

«Les bulletins scolaires d’Einstein<br />

n’étaient pas meilleurs non plus.» Tous les<br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 43


Point de mire<br />

élèves que cette phrase a jusqu’ici consolés<br />

de leurs mauvaises notes se trompent.<br />

L’opinion selon laquelle Albert Einstein<br />

était un très mauvais lycéen est fausse.<br />

Elle repose sur un malentendu de son premier<br />

biographe. Celui-ci, allemand, ne<br />

connaissait pas le système de notation<br />

suisse dans lequel la meilleure note est le 6<br />

et non le 1. Lorsqu’il vit les nombreux 5 et<br />

6 sur le certificat de maturité d’Einstein, il<br />

en déduisit des résultats scolaires très insuffisants.<br />

Visiblement, le biographe ne<br />

s’est pas demandé pourquoi Albert Einstein<br />

a quand même pu obtenir la maturité<br />

à l’école cantonale d’Aarau. Certainement<br />

pas une idée de génie.<br />

Le Moyen Age, cette époque si<br />

sombre<br />

Comme les chouettes et les poules, les<br />

époques ont également leur image. Le<br />

Moyen Age est encore généralement<br />

considéré comme sombre, empreint d’une<br />

foi dominant tout et d’autant de superstitions.<br />

Mais cette époque qui a tout de<br />

même duré près de 1000 ans a surtout été<br />

qualifiée de sombre par ceux qui sont nés<br />

après. En particulier, pour mettre en valeur<br />

leurs propres réalisations. Cependant,<br />

de grandes inventions telles que l’imprimerie,<br />

la fabrication du papier, le compas<br />

ou les lunettes, sont nées à cette époque.<br />

La navigation maritime permit l’échange<br />

de marchandises entre l’Europe et l’Asie.<br />

Et non, la majorité des gens au Moyen<br />

Age ne pensaient en aucune façon que la<br />

Terre était plate. Le savoir selon lequel la<br />

Terre est un globe était largement diffusé<br />

depuis l’Antiquité, que ce soit par les astronomes<br />

et les philosophes grecs ou par la<br />

Bible. Des manuscrits du Moyen Age ainsi<br />

que l’un des insignes des empereurs, l’orbe<br />

impériale, qui représente le globe terrestre,<br />

en attestent.<br />

L’hypothèse selon laquelle la chasse<br />

aux sorcières était une expression de la superstition<br />

virulente au Moyen Age est également<br />

fausse. Des chasses aux sorcières<br />

avaient déjà eu lieu de manière sporadique<br />

à l’ère préchrétienne. La sorcellerie traversa<br />

les siècles, le pic de la psychose des sorcières<br />

en Europe se situe entre 1550 et<br />

1650, donc au début de l’époque moderne.<br />

Anna Göldi, la dernière sorcière supposée,<br />

n’a même été exécutée qu’en 1782 à Glaris.<br />

Ni cornes, ni crânes<br />

Qui ne connaît pas Vic le Viking ou Hägar<br />

Dünor? Les Vikings, ces navigateurs du<br />

Grand <strong>No</strong>rd jadis craints et admirés, ont<br />

surtout conquis les chambres d’enfants au<br />

cours des décennies passées. Le symbole de<br />

tout véritable Viking est naturellement son<br />

casque orné de cornes. Malheureusement,<br />

la science n’a trouvé aucun signe indiquant<br />

que les casques de Vikings étaient décorés<br />

de cornes. Ce bel accessoire est une invention<br />

du 19e siècle et l’expression de la représentation<br />

romantique des Vikings. L’auteur<br />

était le costumier Carl Emil Doepler qui<br />

créa cet accessoire à l’occasion de la représentation<br />

de l’Anneau du Nibelung de Richard<br />

Wagner. Le fait qu’il mit des cornes<br />

sur des casques de guerriers allemands et<br />

non scandinaves n’est qu’un détail.<br />

Les Vikings ont certes utilisé des cornes,<br />

cependant comme coupe et pas comme<br />

décoration. Les cornes à boire étaient largement<br />

répandues depuis l’âge du bronze<br />

et étaient utilisées lors d’occasions festives<br />

ou de cérémonies à la place de gobelets.<br />

Il n’est en revanche prouvé nulle part<br />

que les Vikings auraient bu dans les crânes<br />

de leurs ennemis tués.<br />

Il tient le globe terrestre dans sa main:<br />

l’empereur Fédéric Barberousse avec ses fils,<br />

Henri VI et Frédéric, duc de Souabe. (Miniature<br />

de la Chronique des Welfs 1185–1195)<br />

Les Vikings tels qu’on se les représentait au début du 20e siècle. Ici lors de leur arrivée en Amérique.<br />

44<br />

3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal


Perspectives<br />

Actualités en anesthésiologie:<br />

le rôle de l’anesthésie dans la chirurgie tumorale<br />

La médecine<br />

de précision, un<br />

facteur de succès<br />

Une anesthésie adaptée individuellement peut réduire le risque<br />

d’inflammations postopératoires. Qu’en est-il de son impact sur la<br />

chirurgie tumorale, notamment pour le carcinome mammaire?<br />

Martin Schläpfer 1, 2 1, 2, 3<br />

ET Beatrice Beck-Schimmer<br />

Photos: màd<br />

La médecine personnalisée,<br />

c’est-à-dire le traitement d’une<br />

patiente ou d’un patient en<br />

fonction des processus spécifiques<br />

impliqués dans la genèse pathologique<br />

dans l’organisme, fait, on l’espère,<br />

toujours partie du standard de la médecine.<br />

Le concept de la médecine de précision<br />

par contre franchit une étape supplémentaire<br />

et tient notamment compte du<br />

profil génétique et des processus moléculaires<br />

défectueux dans l’organisme du patient<br />

qui ont contribué à l’apparition<br />

d’une maladie. Aujourd’hui, les tests moléculaires<br />

permettent dans certains domaines<br />

d’établir un diagnostic détaillé en<br />

fonction du patient et de définir une procédure<br />

thérapeutique individuelle. La<br />

médecine de précision permet aussi des<br />

affirmations plus précises pour la prévention<br />

et le diagnostic. Grâce aux innovations<br />

techniques dans le domaine de<br />

l’analyse de l’ADN, de l’ARN et de protéines,<br />

cette approche est la plus avancée<br />

dans le domaine de l’oncologie, étant donné<br />

que les tumeurs naissent d’un pilotage<br />

moléculaire défectueux de certaines cellules.<br />

Dans ce contexte se pose la question<br />

de savoir si le type d’anesthésie utilisé<br />

pour la chirurgie tumorale peut avoir un<br />

certain impact sur le succès thérapeutique.<br />

Cet article traite de l’influence<br />

d’une anesthésie générale sur le carcinome<br />

mammaire.<br />

Médicaments anesthésiques<br />

généraux<br />

Il existe deux groupes de médicaments<br />

anesthésiques, celui des volatiles (gazeux)<br />

et celui des substances intraveineuses.<br />

Chacun de ces groupes est divisé selon différentes<br />

classes de substances. Les anesthésiques<br />

volatiles les plus fréquemment<br />

utilisés dans le monde sont les hydrocarbures<br />

halogénés isoflurane, sévoflurane et<br />

desflurane. Un de ces trois anesthésiques<br />

volatiles sera choisi pour le patient suivant<br />

l’établissement et l’équipe en charge de<br />

l’anesthésie. Les principales substances<br />

intraveineuses sont les barbituriques, les<br />

benzodiazépines, l’étomidate, la kétamine,<br />

les agonistes α 2 et le propofol. Ce<br />

dernier est la substance la plus utilisée<br />

dans le monde pour une anesthésie intraveineuse,<br />

étant donné qu’il a une durée<br />

d’action brève, qu’il est bien contrôlable et<br />

que les patients le considèrent généralement<br />

comme agréable.<br />

Une protection contre<br />

l’inflammation<br />

Lors d’une intervention chirurgicale, il<br />

faut parfois brièvement interrompre l’apport<br />

sanguin et donc l’oxygénation d’un<br />

organe pour éviter la perte de sang et l’administration<br />

de produits sanguins avec<br />

tous les effets négatifs que cela implique.<br />

Cela libère, après la reperfusion, des radicaux<br />

d’oxygène et des modulateurs inflammatoires,<br />

ce qui peut provoquer une<br />

inflammation de l’organe, mais aussi systémique,<br />

avec d’éventuelles conséquences<br />

pour le déroulement postopératoire [1].<br />

Dans ce domaine, les anesthésiques volatiles<br />

du groupe des hydrocarbures halogénés<br />

ont montré un effet protecteur sur de<br />

nombreux organes tels que le cœur [2], les<br />

poumons [3] et le foie [4], en inhibant la<br />

réaction inflammatoire par l’immunomodulation<br />

de cellules du système immunitaire<br />

inné telles que les granulocytes, les<br />

macrophages et les cellules tueuses naturelles.<br />

Grâce à ces constatations, nous avons<br />

appris que l’anesthésie influençait le<br />

résultat chirurgical à long terme et devait,<br />

le cas échéant, être adaptée à l’intervention<br />

(illustration).<br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 45


Perspectives<br />

Anesthésique<br />

volatile<br />

Anesthésique<br />

intraveineux<br />

Cellules tueuses naturelles<br />

Cellules T cytotoxiques<br />

Cellules T protectrices<br />

Cellules tumorales<br />

La survie de cellules tumorales qui atteignent pendant l’opération un vaisseau et le quittent, suivant la réaction de défense, pour croître et se multiplier<br />

ailleurs.<br />

L’influence sur les tumeurs<br />

malignes<br />

Chaque année en Suisse, plus de 40 000<br />

patients sont atteints d’une tumeur maligne<br />

[5], 54% de ces patients sont des<br />

hommes, 46% des femmes. Excepté la radio-<br />

et chimiothérapie, il faut souvent procéder<br />

à l’ablation du tissu tumoral pour<br />

donner aux personnes touchées les meilleures<br />

conditions de guérison. La plupart<br />

des patients qui doivent se soumettre à<br />

une intervention chirurgicale nécessitent<br />

une anesthésie générale.<br />

Pour de nombreuses tumeurs solides,<br />

l’ablation chirurgicale complète garantit<br />

les meilleures chances de guérison. Il<br />

existe cependant des facteurs importants<br />

lors de l’opération auxquels on attribue<br />

une signification pas totalement élucidée<br />

jusqu’ici. Des cellules tumorales se détachent<br />

de la tumeur primaire pendant<br />

l’intervention et parviennent ensuite dans<br />

le système vasculaire comme «cellules tumorales<br />

circulantes», ce qui représente<br />

une condition pour la colonisation d’autres<br />

organes par des métastases. La survie des<br />

cellules tumorales circulantes dépend<br />

de nombreux facteurs, notamment du<br />

nombre et de l’activité de cellules T auxiliaires<br />

immunosuppressives régulatrices,<br />

mais aussi de cellules tueuses naturelles et<br />

de cellules T cytotoxiques qui interagissent<br />

avec les cellules tumorales. Certaines<br />

cellules tumorales (la plupart du<br />

temps des cellules épithéliales) se transforment<br />

dans le cadre de la genèse de la<br />

tumeur primaire et de la dissémination en<br />

cellules mésenchymateuses (aussi appelée<br />

transition épithélio-mésenchymateuse).<br />

Bien que ces processus soient hautement<br />

complexes, on peut dire qu’un<br />

nombre élevé de cellules T auxiliaires régulatrices<br />

est associé à une détérioration<br />

du pronostic [6], alors que les cellules T<br />

cytotoxiques [7] et les cellules tueuses [8]<br />

naturelles tuent les cellules tumorales. Les<br />

résultats de la recherche sur l’ischémie-reperfusion<br />

laissent à penser que les cellules<br />

inflammatoires sont influencées par le<br />

type d’anesthésie. Se pose donc la question<br />

de savoir si les résultats de la chirurgie<br />

oncologique sont influencés par le type<br />

d’anesthésie?<br />

Les données périopératoires rétrospectives<br />

suggèrent que les anesthésiques<br />

volatiles ont un impact négatif sur la<br />

survie sans récidive et globale [9, 10]. Des<br />

données d’études prospectives, notamment<br />

d’études cliniques randomisées font<br />

cependant encore défaut. Plus nous avons<br />

de données cliniques sur l’effet des différents<br />

anesthésiques disponibles sur des<br />

nouveaux sous-types de tumeur dont la<br />

structure moléculaire a été définie, plus<br />

nous serons en mesure de déterminer si<br />

des anesthésiques spécifiques influencent<br />

l’évolution d’une maladie tumorale et<br />

éventuellement la pratique anesthésique à<br />

l’avenir pour la chirurgie tumorale.<br />

La médecine de précision pour le<br />

carcinome mammaire<br />

Autant en Suisse qu’aux Etats-Unis, le carcinome<br />

mammaire est le type de cancer le<br />

plus souvent diagnostiqué chez les<br />

femmes [5, 11]. En raison de la fréquence, il<br />

y a donc tout intérêt à déterminer la meilleure<br />

anesthésie possible et ses effets. Où<br />

en sommes-nous aujourd’hui?<br />

Il n’existe pour ainsi dire pas d’études<br />

consistantes permettant des déclarations<br />

fiables. Plusieurs études ont examiné s’il<br />

existait une différence entre l’anesthésique<br />

volatile et intraveineux en ce qui<br />

46<br />

3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal


Perspectives<br />

concerne les cellules immunitaires chez<br />

les patientes atteintes d’un carcinome<br />

mammaire après ablation chirurgicale de<br />

la tumeur primaire. Comme l’a montré<br />

une étude, le nombre des cellules T protectrices,<br />

notamment des cellules T cytotoxiques<br />

et des cellules tueuses naturelles,<br />

est similaire pour les deux groupes d’anesthésie<br />

propofol et sévoflurane [12]. De<br />

même, l’activité des cellules T cytotoxiques<br />

et des cellules tueuses dans le<br />

sang de patientes atteintes d’un carcinome<br />

mammaire n’est pas influencée différemment<br />

après une intervention chirurgicale<br />

avec utilisation du propofol ou du sévolfurane<br />

[13]. Ce sont les résultats d’une étude<br />

réalisée avec seulement 23 et 21 patientes<br />

randomisées par bras. Dans une autre<br />

étude, il est apparu que le taux de récidive<br />

précoce (2 ans) après un carcinome mammaire<br />

avec une anesthésie par propofol ou<br />

sévoflurane était comparable, bien qu’un<br />

marqueur de substitution pour les récidives<br />

(vascular endothelial growth factor<br />

c, VEGF-c) était plus élevé dans le groupe<br />

sévoflurane [14].<br />

Ces quelques petites études mettent<br />

en évidence que les données disponibles<br />

sont actuellement très incertaines, notamment<br />

en raison de l’absence de différenciation<br />

du type de tumeur, pour le carcinome<br />

mammaire par exemple suivant<br />

les protéines tumorales telles que récepteur<br />

des œstrogènes ou de la progestérone<br />

et Her 2 (human epidermal growth factor<br />

receptor 2). Une étude réalisée par notre<br />

groupe de recherche à l’Hôpital universitaire<br />

de Zurich analyse actuellement si le<br />

nombre de cellules tumorales circulantes<br />

pendant et après la résection tumorale est<br />

influencé par le type d’anesthésie pour le<br />

carcinome mammaire. Les résultats de<br />

cette étude prospective et randomisée<br />

entre l’anesthésie volatile et au propofol<br />

sont attendus cette année. Globalement,<br />

ces données permettront, avec celles<br />

d’une autre étude, de développer une<br />

anesthésie de précision pour permettre le<br />

choix de la meilleure option anesthésique<br />

possible pour les patientes suivant la spécificité<br />

de la tumeur et des conditions immunologiques.<br />

1<br />

Institut d’anesthésiologie, Hôpital universitaire<br />

de Zurich<br />

2<br />

2 Institut de physiologie, Université de Zurich<br />

Irchel<br />

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randomized and controlled study. BMC Anesthesiology 2018; 18<br />

3<br />

Department of Anesthesiology, University of<br />

Illinois at Chicago, USA<br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 47


Perspectives<br />

Aus der «Praxis» *<br />

Alterung des<br />

Gehirns:<br />

Charakterisierung<br />

mittels MRT<br />

The Aging Brain: Imaging Correlates on MRI<br />

Susanne Wegener, Klinik für Neurologie, Universitätsspital Zürich<br />

Einleitung<br />

Altern ist ein natürlicher, lebenslanger<br />

Prozess, der Veränderungen<br />

des Gehirns einschliesst.<br />

Dazu gehören Entwicklung und<br />

Wachstum in der Jugend, aber auch<br />

Schrumpfen von Hirnstrukturen im Laufe<br />

des Erwachsenenlebens [1, 2]. Gewisse daraus<br />

resultierende kognitive Leistungseinbussen<br />

sind Teil des normalen Alterns [4,<br />

5]. Neben physiologischen Veränderungen<br />

nimmt aber im Alter auch die Häufigkeit<br />

medizinischer Probleme und vaskulärer<br />

Risikofaktoren wie Bluthochdruck und<br />

Diabetes Typ II zu [6]. Diese Begleiterkrankungen<br />

und andere Umwelteinflüsse, aber<br />

auch genetische Faktoren können dazu<br />

* Der Artikel erschien ursprünglich in der<br />

«Praxis» 2017; 106 (9): 477–481.<br />

MEDISERVICE VSAO-Mitglieder können die<br />

«Praxis» zu äusserst günstigen Konditionen<br />

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downloads/vsao.<br />

Im Artikel verwendete Abkürzungen:<br />

EKG Elektrokardiogramm<br />

MCI Mild Cognitive Impairment<br />

MRT Magnetresonanztomografie<br />

WMH White Matter Hyperintensities<br />

führen, dass Alterungsprozesse des Gehirns<br />

beschleunigt ablaufen. Die häufigsten<br />

strukturellen Veränderungen des Gehirns<br />

im Alter sind Atrophie, Veränderungen<br />

der weissen Substanz in Form von<br />

T2-Hyperintensitäten (White Matter Hyperintensities,<br />

WMH) sowie stumme Hirninfarkte<br />

und Mikroblutungen.<br />

Atrophie<br />

Das Hirnvolumen nimmt beim Erwachsenen<br />

um 0,2–0,5 % pro Jahr ab [7]. Der Abbau<br />

von Hirnsubstanz wird als Atrophie<br />

bezeichnet. Das Gehirn wird leichter; die<br />

Ventrikel und die Hirnfurchen (Sulci) erweitern<br />

sich [8]. Diesen Veränderungen<br />

liegen der Untergang von Nervenzellen<br />

und myelinisierten Fasern, Veränderung<br />

von Anzahl und Aufbau synaptischer<br />

Strukturen sowie die Rückbildung von<br />

Blutgefässen zugrunde [9, 10]. Verschiedene<br />

Hirnregionen sind hiervon unterschiedlich<br />

stark betroffen: Der präfrontale<br />

Kortex atrophiert bereits ab dem 20. Lebensjahr,<br />

während das Kleinhirn erst ab<br />

dem 50. Lebensjahr, dafür aber schneller<br />

an Volumen abnimmt [11, 12]. Die insgesamt<br />

deutlichste Atrophie ist im Frontallappen<br />

zu verzeichnen [1]. Atrophie des<br />

Gehirns lässt sich mit hochauflösenden<br />

MRT-Techniken gut darstellen. Hierbei<br />

werden häufig dreidimensionale T1-gewichtete<br />

Aufnahmen verwendet. Mithilfe<br />

von Diffusions-Tensor-Bildgebung (DTI)<br />

ist es sogar möglich, anatomische Verbindungen<br />

innerhalb des Gehirns darzustellen<br />

und zu quantifizieren [13]. Auch die<br />

weisse Substanz zeigt eine Atrophie, beginnend<br />

um das 20. Lebensjahr, mit einer<br />

frontalen Betonung, die nicht unbedingt<br />

mit einer messbaren Reduktion des Hirnvolumens<br />

einhergehen muss [14].<br />

Beschleunigte Hirnatrophie kann unterschiedliche<br />

Gründe haben. Einerseits<br />

können Hirnstrukturen im Rahmen von<br />

neurodegenerativen Erkrankungen wie<br />

Demenzen sukzessive zugrunde gehen. So<br />

ist die Alzheimer-Demenz durch eine Atrophie<br />

des Temporallappens und des temporo-parietalen<br />

Cortex gekennzeichnet<br />

[15]. Andererseits sind vaskuläre Risikofaktoren<br />

wie hoher Blutdruck und Adipositas<br />

ebenfalls mit einer beschleunigten<br />

(eher globalen) Hirnvolumenminderung<br />

assoziiert [16].<br />

Für den praktischen Arzt stellt sich<br />

häufig die Frage, wie bei einem Patienten<br />

mit einer im MRT beschriebenen Hirnatrophie<br />

umzugehen ist, wenn dieser Befund<br />

nicht gezielt zur Abklärung einer Demenz<br />

erfolgte. Kann aufgrund einer im<br />

MRT dargestellten Atrophie die Diagnose<br />

48<br />

3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal


Perspectives<br />

einer Demenz gestellt werden? Der Begriff<br />

Demenz umschreibt einen Zustand, bei<br />

dem ein Mensch aufgrund von progredienten<br />

kognitiven Leistungseinbussen<br />

nicht mehr in der Lage ist, seinen gewohnten<br />

Alltagsaufgaben nachzukommen. Demenzen<br />

können pathophysiologisch verschiedene<br />

Ursachen haben und klinisch<br />

völlig unterschiedlich ausgeprägt sein.<br />

Etwa 20 % der über 85-Jährigen sind von<br />

einer Demenz betroffen [17]. Häufige Ursachen<br />

sind neben dem Morbus Alzheimer<br />

die vaskuläre Demenz, Lewy-Körperchenund<br />

frontotemporale Demenz. Je nach Art<br />

der dementiellen Erkrankung sind Ausmass<br />

und Lokalisation der Hirnatrophie<br />

unterschiedlich. Vor der Diagnose einer<br />

Demenz müssen andere Erkrankungen<br />

wie Delir oder Depression als Ursache der<br />

kognitiven Störung ausgeschlossen werden.<br />

Wichtig ist also: Die Demenz ist eine<br />

Syndrom-Diagnose, die in erster Linie klinisch<br />

zu stellen ist. Wenn in einem<br />

MRT-Befund eine deutliche, über das Altersmass<br />

hinausgehende Atrophie festgestellt<br />

wurde, sollten Risikofaktoren eruiert<br />

und eine detaillierte Eigen- und Fremdanamnese<br />

bezüglich kognitiver Störungen<br />

erhoben werden. Eine Demenz sollte allerdings<br />

nicht einzig aufgrund eines MRT-Befundes<br />

diagnostiziert werden.<br />

Eine besondere Rolle zwischen normalem<br />

Altern und Demenz nimmt die<br />

leichte kognitive Beeinträchtigung («Mild<br />

Cognitive Impairment, MCI») ein. Die<br />

Diagnose kriterien für MCI sind nicht ganz<br />

einheitlich: Zusammengefasst haben Menschen<br />

mit MCI zwar gewisse kognitive Beeinträchtigungen,<br />

diese sind aber nicht<br />

schwer genug, um zu alltagsrelevanten Defiziten<br />

zu führen [18]. Patienten mit MCI<br />

konvertieren nicht zwangsläufig zu einer<br />

Demenz; im Gegenteil: Viele bleiben lange<br />

Zeit auf gutem Niveau kognitiv stabil [19].<br />

Auch für die Entität MCI wurden mittels<br />

MRT Korrelate gesucht. Dies vor dem Hintergrund,<br />

Patienten mit einem hohen Demenzrisiko<br />

zu identifizieren und potenziellen<br />

Behandlungen zuführen zu können.<br />

So konnte hier eine Abnahme von Faserstrukturen<br />

im Bereich der Fornix<br />

identifiziert werden [20]. Es gilt für MCI wie<br />

für die Demenz: Entscheidend sind die klinischen<br />

Symptome und die Beschwerden<br />

des Patienten. Mögliche Empfehlungen<br />

zur Verminderung von Hirnvolumenabnahme<br />

durch normale oder pathologisch<br />

beschleunigte Alterungsprozesse sind<br />

ähnlich: ein möglichst aktiver körperlicher<br />

und geistiger Lebensstil kann sich positiv<br />

auf die kognitive Leistungsfähigkeit und<br />

möglicherweise auch auf die im MRT nachweisbare<br />

Hirnatrophie auswirken [21].<br />

White Matter Hyperintensities<br />

(WMH)<br />

Neben Atrophie von Hirnstrukturen findet<br />

man im MRT des älteren Menschen<br />

häufig Veränderungen der subkortikalen,<br />

weissen Substanz, die als White Matter<br />

Hyperintensities (WMH) bezeichnet werden.<br />

Zur Darstellung werden in erster Linie<br />

FLAIR(Fluid-Attenuated Inversion Recovery)-Sequenzen<br />

verwendet, bei denen<br />

das Signal von Nervenwasser unterdrückt<br />

wird. So können auch kleinste Läsionen<br />

im Gehirn sichtbar gemacht werden<br />

(Abb. 1).<br />

Photos: màd<br />

Abbildung 1. Veränderungen des Gehirns im Alter. FLAIR-MRTs gesunder Menschen unterschiedlichen Alters mit altersentsprechenden (oberer Zeile)<br />

und über das Altersmass hinausgehenden (untere Zeile) Veränderungen des Gehirns (Atrophie und WMH, Letztere sind durch Pfeile hervorgehoben).<br />

Mit Genehmigung der Klinik für Neuroradiologie, USZ.<br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 49


Perspectives<br />

Abbildung 2. Prävalenz unterschiedlicher WML in 993 Teilnehmern (45–87 Jahre) der Österreichischen Schlaganfall- Präventionsstudie. Häufigkeit (in<br />

%) unterschiedlicher WMH in den MRTs gesunder Teilnehmer unterschiedlichen Alters aus der Österreichischen Schlaganfall-Präventionsstudie. Bei<br />

mehreren Individuen waren unterschiedliche Arten von WMH vorhanden.<br />

Wie viele und welche Art von WMH<br />

sind nun mit normalem Altern vereinbar<br />

und was geht darüber hinaus? Muster von<br />

WMH können nach Lokalisation und Form<br />

unterschieden werden: periventrikuläre<br />

und subkortikale (tiefe) WMH. Die verschiedenen<br />

Formen und Schweregrade der<br />

Veränderungen und deren pathophysiologische<br />

Mechanismen wurden von Schmidt<br />

et al. [22] zusammengefasst. Periventrikuläre<br />

WMH sind besonders häufig an den<br />

Vorderhörnern der Seitenventrikel zu erkennen.<br />

In geringer Ausprägung bezeichnet<br />

man sie als «Kappen», in mittlerer Ausprägung<br />

als «Stift-dünne» Linien entlang<br />

der Seitenventrikel und wenn sehr deutlich<br />

und flächig vorhanden als «Halo». Subkortikale<br />

(tiefe) WMH sind initial punktuell,<br />

dann beginnend konfluierend und in voller<br />

Ausprägung konfluierend [22].<br />

Einen Einblick in den natürlichen<br />

Verlauf von WMH bei älteren Menschen<br />

gab die Österreichische Schlaganfall-Präventionsstudie<br />

[3].<br />

WMH sind häufig bei gesunden Personen<br />

im Alter von 45–87 Jahren (Abb. 2). In<br />

der Österreichischen Schlaganfall-Präventionsstudie<br />

konnten bei über der Hälfte<br />

der gesunden


Perspectives<br />

Abbildung 3. WMH und stumme Hirninfarkte in einer Patientin mit CADASIL. 50-jährige Patientin mit gesicherter CADASIL-Erkrankung. A) FLAIR-<br />

MRT mit konfluierenden subkortikalen (tiefen) WMH (*) und periventrikulären HALO-Charakteristika. B) Diffusions-gewichtetes MRT (DWI) demonstriert<br />

einen frischen ischämischen Infarkt in subkortikaler (lakunärer) Konfiguration (Pfeil). Mit Genehmigung der Klinik für Neuroradiologie, USZ.<br />

Kleingefässprozesse und vaskulärer Risikofaktorkonstellationen.<br />

Sie werden mithilfe<br />

von T2*-gewichteten Sequenzen im<br />

MRT sichtbar gemacht. Bei Detektion von<br />

Mikroblutungen im Gehirn ist die Kontrolle<br />

des Blutdrucks entscheidend, um weitere<br />

hypertensive Mikroblutungen oder gar<br />

klinisch manifeste Hirnparenchymblutungen<br />

zu verhindern. Lobäre Mikroblutungen<br />

wiederum können eine Amyloidangiopathie<br />

anzeigen [33]. Menschen mit<br />

vielen Mikroblutungen, besonders in<br />

lobärer Lage, haben ein deutlich erhöhtes<br />

Risiko für Hirnblutungen durch Medikamente<br />

wie Antikoagulantien [34].<br />

Ischämische Hirninfarkte können so<br />

ablaufen, dass der Betroffene keine Symptome<br />

bemerkt. Sie werden dann als «stumme»<br />

Hirninfarkte bezeichnet. Wenngleich<br />

in der Akutphase klinisch stumm, beschleunigen<br />

sie pathologische Alterungsprozesse<br />

des Gehirns und führen zu ähnlichen<br />

Symptomen wie ausgeprägte WMH:<br />

Depression, Verlust kognitiver Fähigkeiten,<br />

Gangstörungen. Im Gegensatz zu<br />

WMH sind diese Symptome eher «stufenartig»<br />

verstärkt, nicht schleichend progredient.<br />

Stumme Hirninfarkte lassen sich<br />

Key messages<br />

• <strong>No</strong>rmale Veränderungen des Gehirns mit dem Alter sind Atrophie und das Auftreten<br />

von Hyperintensitäten der weissen Substanz.<br />

• Stumme Hirninfarkte und Mikroblutungen gehören zu den pathologischen Hirnalterungserscheinungen.<br />

• Wenn Hirnalterung im MRT über das Altersmass hinausgeht, sollten Abklärungen<br />

bezüglich des Vorliegens einer kognitiven Störung und vaskulärer Risikofaktoren<br />

erfolgen.<br />

Lernfragen<br />

1. Sind subkortikale FLAIR-Hyperintensitäten in der weissen Substanz bei Menschen<br />

unter 60 Jahren pathologisch? (Einfachauswahl)<br />

a) Immer<br />

b) Ja, insbesondere, wenn sie ventrikelnah (periventrikulär) sind.<br />

c) Punktuelle, tief-subkortikale und/oder gering ausgeprägte (Kappen-artige) periventrikuläre<br />

FLAIR-Hyperintensitäten können auch bei Gesunden unter 60 Jahren auftreten.<br />

d) Nie<br />

2. Bei Nachweis einer deutlichen Hirnatrophie im MRT als Zufallsbefund … (Mehrfachauswahl)<br />

a) liegt eine Demenz vor.<br />

b) sollte man gezielt nach Symptomen einer dementiellen Entwicklung fragen.<br />

c) kann der Patient an einen Neurologen zur weiteren Abklärung und Beratung zugewiesen<br />

werden.<br />

d) ist eine Therapie erforderlich.<br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 51


Perspectives<br />

als Zufallsbefunde bei ca. 4–8 % der<br />

50–60-Jährigen und 25–40 % der über<br />

80-Jährigen nachweisen [35]. Stumme<br />

Hirn infarkte sind oft lakunär (mikroangiopathisch<br />

verursacht, subkortikal gelegen)<br />

und mit WMH assoziiert [36]. Einen Sonderfall<br />

stellt die genetische Disposition zur<br />

Kleingefäss-Ischämie dar, wie bei der<br />

CADASIL-Erkrankung (CADASIL = Cerebral<br />

Autosomal Dominant Arteriopathy with<br />

Subcortical Infarcts and Leucencephalopathy),<br />

wo es aufgrund einer Mutation im<br />

NOTCH-3-Gen zu wiederholten Ischämien<br />

und progredienten WMH kommt (Abb. 3).<br />

Die Diagnose erfolgt bei ausreichendem<br />

Verdacht aufgrund klinischer Symptome<br />

und Bildgebung mithilfe einer gezielten genetischen<br />

Untersuchung [37].<br />

Therapeutische Konsequenzen<br />

von MRT-Veränderungen des<br />

Gehirns im Alter<br />

Aufgrund einer nur moderaten Risikoreduktion<br />

kardiovaskulärer Ereignisse bei<br />

signifikant erhöhtem Blutungsrisiko kann<br />

die routinemässige Anwendung von Aspirin<br />

zur Primärprophylaxe bei älteren<br />

Menschen zur Zeit nicht empfohlen werden<br />

[38, 39]. Wenn im MRT ein klinisch<br />

stummer Hirninfarkt oder über das Altersmass<br />

hinausgehende WMH nachgewiesen<br />

werden, sollten gründliche Abklärungen<br />

zur möglichen Ätiologie durchgeführt<br />

werden. Diese schliessen eine Duplexuntersuchung<br />

der hirnzuführenden<br />

Gefässe, die Suche nach kardialer Embolie-Quelle<br />

mit Langzeit-EKG und Echokardiografie<br />

sowie die Suche nach vaskulären<br />

Risikofaktoren (Diabetes, Dyslipidämie,<br />

24-h-Blutdruck-Messung) ein. Im<br />

Falle eines stummen Hirninfarktes sollte<br />

je nach Befund der Abklärungen eine geeignete<br />

Sekundärprophylaxe für den Patienten<br />

ausgewählt werden. Bei WMH stehen<br />

die Kontrolle der vaskulären Risikofaktoren<br />

und die Motivation zu einem<br />

körperlich und geistig aktiven Lebensstil<br />

im Vordergrund.<br />

Kontakt<br />

PD Dr. med. Susanne Wegener<br />

Klinik für Neurologie<br />

Universitätsspital Zürich<br />

Frauenklinikstrasse 26<br />

8091 Zürich<br />

susanne.wegener@usz.ch<br />

Manuskript eingereicht: 20.12.2016<br />

Manuskript angenommen: 17.1.2017<br />

Interessenskonflikt: Die Autoren erklären,<br />

dass kein Interessenskonflikt besteht.<br />

Zusammenfassung<br />

Unser Gehirn verändert sich mit<br />

zunehmendem Alter. Dieser physiologische<br />

Prozess kann mithilfe von<br />

Magnetresonanztomografie (MRT)<br />

beschrieben werden. Im Laufe des<br />

Lebens kommt es zu Atrophie<br />

(Schrumpfen von Hirnstrukturen)<br />

sowie Auftreten von charakteristischen<br />

MRT-Signal-Hyperintensitäten<br />

in der weissen Substanz. Eine besonders<br />

starke oder frühe Ausprägung<br />

dieser Veränderungen kann pathologisch<br />

sein. Die Abgrenzung zwischen<br />

gesundem Altern und Prozessen mit<br />

Krankheitswert ist dabei nicht einfach.<br />

In diesem Mini-Review sollen<br />

normale Alterungsprozesse des Gehirns<br />

beschrieben und krankhafte<br />

Veränderungen aufgezeigt werden, die<br />

weiterer Abklärung und Behandlung<br />

bedürfen.<br />

Schlüsselwörter: Hirnalterung, MRT,<br />

Hirnatrophie, White Matter Hyperintensities<br />

Résumé<br />

<strong>No</strong>tre cerveau changes lorsque nous<br />

vieillissons. Le processus de vieillissement<br />

physiologique peut être caractérisé<br />

par l’imagerie basée sur la résonnance<br />

magnétique. Une diminution de<br />

la substance cérébrale (atrophie) et le<br />

développement de lésions à l’intérieur<br />

de la substance blanche peuvent être<br />

observés. Si de telles modifications<br />

son particulièrement prononcées ou<br />

surviennent très tôt dans la vie, elles<br />

peuvent ressembler à un vieillissement<br />

pathologique. Différencier un<br />

vieillissement normal d’un processus<br />

dû à une maladie peut être difficile.<br />

Dans cette Mini-Review, notre but est<br />

de décrire les changements cérébraux<br />

survenant lors d’un vieillissement<br />

physiologique, de même que ceux qui<br />

nécessitent des investigations diagnostiques<br />

supplémentaires ainsi<br />

qu’un traitement.<br />

Mots-clés: Vieillissement cérébral,<br />

atrophie cérébrale, hyperdensités<br />

dans la matière blanche<br />

Abstract<br />

Our brain changes as we get older. This<br />

process of physiological aging can be<br />

characterized by Magnetic Resonance<br />

Imaging (MRI). Shrinking of brain<br />

substance (atrophy) and development<br />

of lesions within the brain’s white<br />

matter can be observed. If such<br />

changes are particularly pronounced<br />

or occurring very early in life, they<br />

may resemble pathological aging. To<br />

discriminate between normal aging<br />

and a disease process can be challenging.<br />

In this mini review, our goal is to<br />

describe brain changes in the healthy<br />

aging process and point out pathological<br />

changes of the brain which warrant<br />

further diagnostics and therapy.<br />

Keywords: Brain aging, MRI, brain<br />

atrophy, white matter hyperintensities<br />

52<br />

3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal


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Fletcher E, Decarli C: Subgroup of<br />

ADNI normal controls characterized<br />

by atrophy and cognitive<br />

decline associated with vascular<br />

damage. Psychol Aging 2013; 28:<br />

191–201.<br />

17. Prince M, Bryce R,<br />

Albanese E, Wimo A, Ribeiro W,<br />

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dementia: a systematic review and<br />

metaanalysis. Alzheimers Dement<br />

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18. Petersen RC: Mild<br />

cognitive impairment as a<br />

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19. Petersen RC, Smith GE,<br />

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Huebner P, et al.: Loss of fornix<br />

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21. Smith JC, Lancaster MA,<br />

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APOE-epsilon4 on white matter<br />

tract diffusivity in healthy elders.<br />

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22. Schmidt R, Schmidt H,<br />

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Acta Neuropathol 2011; 122:<br />

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24. Carmichael O, Schwarz C,<br />

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and cognition in the first year of<br />

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25. Qiu WQ, Himali JJ, Wolf<br />

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Effects of white matter integrity<br />

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factors and small vessel disease of<br />

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decline in older persons. J Cereb<br />

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matter as determinant of global<br />

functional decline in older<br />

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and disability) study cohort.<br />

BMJ 2009; 339: b2477.<br />

28. Simpson JE, Ince PG,<br />

Higham CE, et al.: Microglial<br />

activation in white matter lesions<br />

and nonlesional white matter of<br />

ageing brains. Neuropathol Appl<br />

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29. Haller S, Kovari E,<br />

Herrmann FR, Cuvinciuc V, Tomm<br />

AM, Zulian GB, et al.: Do brain T2/<br />

FLAIR white matter hyperintensities<br />

correspond to myelin loss in<br />

normal aging? A radiologic-neuropathologic<br />

correlation study. Acta<br />

Neuropathol Commun 2013; 1: 14.<br />

30. Gess B, Niederstadt TU,<br />

Ringelstein EB, Schabitz WR:<br />

Clinical relevance of normal and<br />

enlarged Virchow-Robin spaces.<br />

Nervenarzt 2010; 81: 727–733.<br />

31. White WB, Petry NM:<br />

Home blood pressure monitoring<br />

as an intervention to control<br />

hypertension: comment on «Home<br />

blood pressure management and<br />

improved blood pressure control».<br />

Arch Intern Med 2011; 171:<br />

1181–1182.<br />

32. Wirth M, Haase CM,<br />

Villeneuve S, Vogel J, Jagust WJ:<br />

Neuroprotective pathways:<br />

lifestyle activity, brain pathology,<br />

and cognition in cognitively<br />

normal older adults. Neurobiol<br />

Aging 2014; 35: 1873–1882.<br />

33. Greenberg SM, Vernooij<br />

MW, Cordonnier C, et al.: Cerebral<br />

microbleeds: a guide to detection<br />

and interpretation. Lancet Neurol<br />

2009; 8: 165–174.<br />

34. Greenberg SM, Eng JA,<br />

Ning M, Smith EE, Rosand J:<br />

Hemorrhage burden predicts<br />

recurrent intracerebral hemorrhage<br />

after lobar hemorrhage.<br />

Stroke 2004; 35: 1415–1420.<br />

35. Vermeer SE, Longstreth<br />

WT, Jr., Koudstaal PJ: Silent brain<br />

infarcts: a systematic review.<br />

Lancet Neurol 2007;6: 611–619.<br />

36. Ritter MA, Dittrich R,<br />

Ringelstein EB: [Silent brain<br />

infarcts]. Nervenarzt 2011; 82:<br />

1043–1052.<br />

37. Chabriat H, Joutel A,<br />

Dichgans M, Tournier-Lasserve E,<br />

Bousser MG: Cadasil. Lancet<br />

Neurol 2009; 8: 643–653.<br />

38. Guirguis-Blake JM, Evans<br />

CV, Senger CA, Rowland MG,<br />

O›Connor EA, Whitlock EP: Aspirin<br />

for the Primary Prevention of<br />

Cardiovascular Events: A<br />

Systematic Evidence Review for<br />

the US Preventive Services Task<br />

Force. Rockville (MD); Agency for<br />

Healthcare Research and Quality<br />

(US): 2015.<br />

39. Halvorsen S, Andreotti F,<br />

ten Berg JM, et al.: Aspirin therapy<br />

in primary cardiovascular disease<br />

prevention: a position paper of the<br />

European Society of Cardiology<br />

working group on thrombosis. J<br />

Am Coll Cardiol 2014; 64: 319–327.<br />

Antworten zu den Lernfragen<br />

1. Antwort c) ist richtig.<br />

2. Antworten b) und c) sind richtig.<br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 53


Perspectives<br />

Un patient très spécial<br />

Toto n’est pas<br />

comme moi<br />

«Docteur, vous devez venir tout<br />

de suite!» La demande de Klose,<br />

soigneur animalier auprès des<br />

grands singes, un homme qui en a<br />

déjà vu beaucoup et qui ne se départ pas<br />

si facilement de son calme, avait plutôt le<br />

ton d’un ordre. Et quand je vis le patient,<br />

je compris alors rapidement pourquoi.<br />

Le bonobo tenait ses deux bras<br />

presque horizontalement, les mains<br />

pendaient mollement vers le bas. Malgré<br />

un mince filet de sang s’écoulant de<br />

celles-ci en direction du sol, on pouvait<br />

remarquer que plusieurs doigts semblaient<br />

détachés de leur contexte anatomique.<br />

Des courbures anormales, des<br />

plaies béantes, des morceaux de doigts<br />

qui ne paraissaient plus tenir qu’à des<br />

lambeaux de peau formaient un tableau<br />

chaotique. Et ceci également parce que<br />

les pieds présentaient une vision aussi<br />

désastreuse.<br />

Qu’est-ce qui s’était passé? «Elles s’en<br />

sont à nouveau prises à lui.» Voilà pour<br />

le commentaire lapidaire du soigneur.<br />

Je l’interrogeai et une histoire en résulta.<br />

Toto, le mâle bonobo adulte vivait avec<br />

ses quatre dames. Une composition de<br />

groupe telle qu’elle existe également<br />

en liberté. Le groupe vit en principe en<br />

matriarcat, les dames décident. Et elles<br />

formulent leur volonté de manière très<br />

claire et agressive. Si le mâle n’est pas<br />

disposé, il n’a que deux moyens d’échapper<br />

à l’accomplissement prévisible de cet<br />

enchaînement d’actions qui commencent<br />

par la demande insistante et se finissent<br />

par l’attaque, laquelle consiste à mordre<br />

tout ce qui est accessible: la fuite ou<br />

l’accouplement. L’animal ne pouvait<br />

pas fuir et le style agressif, typique du<br />

bonobo, de l’accouplement comme<br />

accomplissement n’était pas du goût de<br />

notre Toto. Ou plutôt, il ne l’avait pas<br />

bien appris parce qu’il avait été élevé par<br />

l’homme.<br />

Monsieur Klose avait déjà enfermé le<br />

mâle bonobo dans un box séparé. Celui-ci<br />

n’évita pas la flèche hypodermique qui<br />

arrivait, remplie d’anesthésiant. Oui, il<br />

semblait presque soulagé après l’afflux du<br />

médicament anesthésiant. Sur la table<br />

d’opération, c’était une vision d’horreur.<br />

Plusieurs phalanges avaient été sectionnées<br />

sur les deux mains et quelques<br />

orteils manquaient également aux pieds.<br />

Les plaies correspondantes semblaient<br />

déchirées et écrasées. D’autres morsures<br />

avec des ruptures étaient visibles sur les<br />

bras, les jambes et la tête.<br />

Certaines phalanges qui n’étaient<br />

plus rattachées à la main que lâchement,<br />

par des tissus mous, durent être amputées.<br />

Il fallait alors veiller à un recouvrement<br />

suffisant par l’hypoderme et<br />

l’épiderme pour qu’il y ait une chance que<br />

le singe laisse ses blessures guérir sans les<br />

toucher, ni enlever les sutures immédiatement<br />

après l’opération. Après avoir<br />

utilisé à vue de nez, 300 m de sutures,<br />

toutes les plaies étaient soignées et la<br />

partie «médecine de guerre» était terminée.<br />

Toto se réveilla dans le box et, après<br />

une convalescence de deux heures,<br />

il fut accueilli au sein du groupe par «ses»<br />

dames qui exprimèrent leur enthousiasme.<br />

Cela n’empêcha pas les dames de<br />

l’attaquer de nouveau au bout de<br />

quelques semaines, encore une fois à<br />

cause de son comportement inapproprié.<br />

Au fil des ans, Toto perdit ainsi presque<br />

tous ses doigts et la majorité de ses<br />

orteils. Quel est le sens de cette histoire?<br />

Premièrement, les grands singes ne sont<br />

pas «comme nous», même si cela est<br />

actuellement suggéré par des philosophes<br />

éloquents. Et deuxièmement: nous, les<br />

humains, nous ne rendons pas un réel<br />

service aux singes lorsque nous les<br />

élevons dès leur plus jeune âge – au<br />

contraire!<br />

L’intention était bonne mais irréfléchie: une mauvaise imprégnation entraîna de graves blessures<br />

chez le bonobo Toto.<br />

Prof. Bernd Schildger, directeur du Tierpark<br />

Dählhölzli Berne<br />

Les études de cas datent de l’époque où Bernd<br />

Schildger était vétérinaire au zoo de Francfort.<br />

Photo: RANDO<br />

54<br />

3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal


Le cabinet doit à la fois être fonctionnel, mais aussi accueillant et<br />

correspondre à la personnalité du propriétaire. (®Adobe Stock.com)<br />

Le chemin vers le cabinet médical (3)<br />

Plus qu’un<br />

poste de travail<br />

Le travail occupe une place importante dans la vie. Le cabinet<br />

et son infrastructure doivent par conséquent satisfaire aux besoins<br />

les plus divers.<br />

Patrick Halter, méd. dipl. MBA EM Lyon, membre du Comité directeur de MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

Photo: © Adobe Stock.com<br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 55


MEDISERVICE<br />

La transformation et l’aménagement<br />

du cabinet médical font<br />

sans aucun doute partie des<br />

préparations les plus captivantes<br />

sur le chemin vers l’indépendance.<br />

Dès que le cadre a été fixé, il s’agit de donner<br />

vie au cabinet. Un point très important<br />

est l’organisation de l’espace du cabinet,<br />

c’est-à-dire la disposition des locaux<br />

et activités pour garantir des chemins<br />

courts et sans obstacles et consacrer un<br />

maximum de temps aux patients. Par ailleurs,<br />

l’esthétique et l’atmosphère du cabinet<br />

devraient correspondre à la personnalité<br />

de son propriétaire. Des architectes<br />

d’intérieur spécialisés dans ce domaine<br />

peuvent donner beaucoup de conseils<br />

pratiques qui permettent de faire des économies,<br />

par exemple pour le bail ou pour<br />

les ouvriers.<br />

Technologie du cabinet<br />

On entend par technologie du cabinet les<br />

appareils et installations utilisés pour les<br />

patients. Cela comprend notamment le<br />

manomètre, l’oxymètre de pouls et l’ECG.<br />

Généralement, les appareils coûteux et encombrants<br />

pour la radiographie et l’analyse<br />

de laboratoire sont achetés auprès<br />

d’une entreprise spécialisée, alors que les<br />

petits appareils peuvent être obtenus chez<br />

des grossistes pour matériel de cabinet.<br />

Radiologie<br />

Pour pouvoir réaliser des examens radiologiques<br />

dans le cabinet, il faut dans un<br />

premier temps investir: un local spécialement<br />

adapté, un système de radiologie numérique,<br />

la formation et l’examen du médecin<br />

et des assistantes médicales. A cela<br />

s’ajoute une autorisation délivrée par l’Office<br />

fédéral de la santé publique (OSFP) et,<br />

généralement, l’obligation de suivre le<br />

cours «Examens radiologiques à fortes<br />

doses». D’autres conditions et contrôles<br />

concernant la radioprotection s’y ajoutent.<br />

Laboratoire du cabinet<br />

Les médecins installés peuvent effectuer<br />

des analyses de laboratoire dans le cadre<br />

du diagnostic en présence du patient. Le<br />

laboratoire du cabinet permet d’établir ou<br />

de vérifier rapidement et à moindres coûts<br />

un diagnostic. L’analyse est généralement<br />

effectuée par l’assistante médicale. Pour<br />

exploiter un laboratoire du cabinet, les<br />

médecins doivent être titulaires d’une attestation<br />

de formation complémentaire<br />

spécifique. <strong>No</strong>rmalement, celle-ci s’acquiert<br />

dans le cadre d’un cours de trois<br />

jours. Il ne s’agit pas d’une formation pra-<br />

tique dans le travail de laboratoire, mais<br />

d’enseigner les connaissances nécessaires<br />

pour la pratique en vue de gérer un laboratoire<br />

sous sa propre responsabilité. Les<br />

médecins qui gèrent un laboratoire de cabinet<br />

doivent par ailleurs se soumettre à<br />

des contrôles de qualité internes et externes.<br />

Informatique du cabinet<br />

Un cabinet ne peut pas fonctionner sans<br />

informatique. On peut distinguer trois niveaux<br />

de développement: le niveau 1 comprend<br />

les logiciels et le matériel informatique<br />

pour l’assistance administrative,<br />

notamment la saisie des factures. Le niveau<br />

2 inclut la tenue électronique du dossier<br />

médical. Le troisième niveau, qui reste<br />

à atteindre, est le Clinical Decision Support,<br />

c’est-à-dire une aide informatique<br />

pour le diagnostic et le traitement. La plupart<br />

des cabinets opèrent au niveau 2. La<br />

difficulté avec le dossier médical informatisé<br />

est la saisie précise des données: sans<br />

saisie structurée au bon endroit, l’avantage<br />

effectif du dossier médical informatisé<br />

reste discutable. Une aide à la décision<br />

(niveau 3) est exclue lorsque les données<br />

sont classées dans les mauvais champs. En<br />

Suisse, plus de deux douzaines de systèmes<br />

informatiques pour cabinets médicaux<br />

sont disponibles. Difficile dans ces<br />

conditions de faire un choix. L’Institut<br />

pour l’informatique au cabinet (IPI) peut<br />

apporter une aide à la décision (www.<br />

praxisinformatik.ch).<br />

La série consacrée à<br />

l’ouverture du cabinet<br />

médical<br />

<strong>No</strong>tre petite série présente les points<br />

importants dont il faut tenir compte<br />

pour l’ouverture du cabinet médical.<br />

Prochains épisodes:<br />

• Fournisseurs et prestations<br />

(numéro 4/19)<br />

• Droit (numéro 5/19)<br />

• Communication et marketing<br />

(numéro 6/19)<br />

56<br />

3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal


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VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 57


MEDISERVICE<br />

Boîte aux lettres<br />

Que faire contre les importuns<br />

qui se garent sur mes places<br />

de stationnement?<br />

Mon cabinet dispose de<br />

trois places de stationnement<br />

réservées aux<br />

patients. Pourtant,<br />

d’autres automobilistes s’y garent<br />

régulièrement. Que puis-je faire?<br />

En tant que propriétaire d’une place<br />

de stationnement, vous êtes en droit<br />

de rejeter toute «usurpation» de votre<br />

propriété telle qu’un stationnement<br />

injustifié. Malheureusement, les moyens<br />

légaux sont très limités. Afin d’agir contre<br />

les importuns, vous pouvez demander<br />

une interdiction juridique de stationnement<br />

sur votre propriété.<br />

Comment obtenir une telle interdiction?<br />

– Vous avez besoin d’un extrait du<br />

registre foncier pour votre terrain. Muni<br />

de ce dernier, vous devez contacter<br />

votre tribunal de district et faire établir<br />

une mise à ban pour un cercle indéfini<br />

de personnes.<br />

– Vous devez par ailleurs rendre vraisemblable<br />

l’existence ou l’imminence d’un<br />

trouble, par exemple en le décrivant de<br />

façon plausible et, si possible, en le<br />

documentant au moyen de photos.<br />

– Si la requête est accordée, vous pouvez<br />

poser bien en vue sur votre terrain, à<br />

vos frais, un panneau d’interdiction de<br />

stationner avec mention de l’amende<br />

encourue en cas de non-respect de<br />

l’interdiction. La mise en place et<br />

l’annonce publique relèvent de la<br />

responsabilité de l’administration<br />

compétente. Le montant maximal de<br />

l’amende est défini par le juge.<br />

– Si, malgré la présence du panneau,<br />

l’interdiction de stationner n’est pas<br />

respectée, vous pouvez déposer plainte<br />

contre le conducteur fautif. Conformément<br />

à la jurisprudence du Tribunal<br />

fédéral, vous pouvez exiger une indemnité<br />

d’environ CHF 50.– pour la collecte<br />

des éléments de preuves. En d’autres<br />

termes, vous pouvez déposer sur le<br />

pare-brise du contrevenant un bulletin<br />

de versement de ce montant.<br />

Bon à savoir:<br />

– Si vous appelez un service de mise en<br />

fourrière, vous devrez le payer vousmême<br />

en tant que donneur d’ordre. Le<br />

recours à ce service doit être proportionné.<br />

Le propriétaire du terrain doit<br />

d’abord tenter de contacter le conducteur<br />

ou le détenteur du véhicule fautif.<br />

– Même la police a les mains liées: sur<br />

une propriété privée, elle n’est pas<br />

autorisée à infliger une amende ni à<br />

faire mettre le véhicule en fourrière.<br />

– Il ne faut en aucun cas empêcher<br />

l’importun de repartir. Un tel acte<br />

pourrait être constitutif d’un délit de<br />

contrainte.<br />

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AXA-ARAG propose aux membres<br />

de MEDISERVICE une assurance de<br />

protection juridique à des conditions<br />

très avantageuses. Avez-vous d’autres<br />

questions? Contactez MEDISERVICE<br />

VSAO-<strong>ASMAC</strong> par téléphone au<br />

031 350 44 22, ou par e-mail à l’adresse<br />

suivante: info@mediservice-vsao.ch.<br />

Cyril Senn,<br />

juriste spécialisé<br />

en droit pénal<br />

et en droit de la<br />

circulation,<br />

AXA-ARAG<br />

58<br />

3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal


MEDISERVICE<br />

L’assurance<br />

auto vouée<br />

à disparaître?<br />

L’assurance véhicules à moteur figure parmi les principaux domaines<br />

d’activité des assureurs suisses. Néanmoins, à l’heure où la digitalisation<br />

gagne du terrain, les conditions-cadres évoluent à grande vitesse.<br />

Bernd de Wall, Communication d’entreprise, Allianz Suisse<br />

L’exercice relève encore de la<br />

boule de cristal, car quelques années<br />

devraient s’écouler avant<br />

que les véhicules autonomes ne<br />

peuplent les rues. Mais une chose est sûre:<br />

les véhicules de demain seront propres,<br />

sûrs et connectés. Hautement automatisés,<br />

ils communiqueront en permanence<br />

avec des infrastructures externes, telles<br />

que les services météo, les fournisseurs de<br />

cartes numériques, la police de la circulation<br />

ou même des réseaux de services qui,<br />

par exemple, pourraient fournir les données<br />

GPS de places de stationnement disponibles.<br />

A l’avenir, les systèmes de bord<br />

échangeront des données en temps réel<br />

avec d’autres véhicules afin d’éviter les<br />

collisions. En d’autres termes, d’un point<br />

de vue assurantiel, l’autonomisation croissante<br />

des véhicules devrait en principe se<br />

traduire par une baisse considérable du<br />

nombre d’accidents.<br />

Déplacement du risque<br />

A l’heure actuelle, 90% des accidents de la<br />

circulation sont liés à des erreurs de<br />

conduite humaines, alors que seulement<br />

10% sont imputables à des défaillances<br />

techniques. Si, dans 10 ou 15 ans, la<br />

conduite est assumée dans une large mesure<br />

par le véhicule en mode automatisé,<br />

l’influence du facteur humain sur les modèles<br />

d’assurance en sera immanquablement<br />

réduite. Mais le risque ne disparaît<br />

pas pour autant, il ne fait que se déplacer:<br />

de l’humain et ses potentielles erreurs de<br />

conduite vers les systèmes de sécurité du<br />

véhicule. A l’avenir, les assureurs devront<br />

donc surtout évaluer la qualité des systèmes<br />

de sécurité embarqués quant à l’interaction<br />

entre sécurité active et passive.<br />

Il est certain que plus les nouvelles<br />

voitures seront dotées de techniques telles<br />

que les systèmes de freinage d’urgence autonomes,<br />

plus le nombre d’accidents reculera.<br />

Ils ne vont pas pour autant disparaître<br />

de la circulation, car cela impliquerait que<br />

la technologie embarquée soit capable de<br />

parer à tous les dangers dans un nombre<br />

incalculable de situations. <strong>No</strong>us sommes<br />

encore loin d’avoir atteint un tel niveau de<br />

fiabilité, et ne l’atteindrons vraisemblablement<br />

jamais. Autrement dit, même si la<br />

probabilité d’accident est appelée à fortement<br />

diminuer à mesure que les technologies<br />

se perfectionnent, une couverture<br />

d’assurance reste nécessaire. Par ailleurs,<br />

en cas d’accident, la facture deviendra de<br />

plus en plus salée en raison de l’intégration<br />

des capteurs et d’autres équipements<br />

techniques.<br />

Quid de la responsabilité?<br />

Si une voiture robotisée est impliquée<br />

dans un accident ou renverse un piéton,<br />

qui est responsable? Le détenteur du véhicule<br />

ou le constructeur automobile? La<br />

question de la responsabilité fait débat,<br />

mais de nouvelles règles ne sont pour<br />

l’heure pas nécessaires. Le modèle actuel<br />

fondé sur la responsabilité sans faute du<br />

détenteur et l’assurance responsabilité civile<br />

des véhicules à moteur protège également<br />

les victimes d’accidents de la circulation<br />

en cas de dommage du fait d’un<br />

véhicule autonome ou semi-autonome.<br />

Cette protection intègre non seulement le<br />

recours contre le constructeur, mais également<br />

les cas d’accidents causés par un piratage.<br />

L’essentiel est de garantir la protection<br />

des victimes même si la responsabilité<br />

pour faute ne devait plus s’appliquer en<br />

présence de systèmes de conduite automatisée.<br />

À cet égard, la législation actuelle<br />

ne requiert que de menus changements.<br />

En effet, la responsabilité du détenteur du<br />

véhicule est toujours engagée au titre de la<br />

responsabilité à raison du risque, indépendamment<br />

du fait qu’il ait commis une<br />

faute à l’origine de l’accident ou que ce<br />

dernier ait été causé par une défaillance<br />

technique du véhicule. La question d’un<br />

éventuel droit de recours de l’assureur<br />

contre le constructeur automobile en cas<br />

de défaillance technique constitue un sujet<br />

à part entière, mais celui-ci concerne<br />

les sociétés d’assurance, et non les victimes.<br />

La mobilité de demain<br />

Parallèlement aux voitures autonomes,<br />

l’économie du partage constitue égale-<br />

VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 59


MEDISERVICE<br />

ment une grande tendance incontournable<br />

pour les sociétés d’assurance.<br />

L’étude «Jung und urban» (jeune et urbain)<br />

réalisée par Allianz révèle par<br />

exemple que pas moins d’un tiers des<br />

jeunes conducteurs interrogés en Suisse se<br />

déclarent prêts à recourir à des solutions<br />

d’autopartage à l’avenir. Afin de répondre<br />

à l’évolution des comportements en la<br />

matière, Allianz Suisse a notamment été<br />

le premier assureur en Suisse à proposer<br />

une «couverture conducteur Premium»<br />

comme protection complémentaire de<br />

l’assurance responsabilité civile privée.<br />

Les utilisateurs de véhicules de tiers sont<br />

ainsi toujours assurés contre les dommages,<br />

quelles que soient la fréquence et<br />

la durée d’utilisation de ces véhicules.<br />

Pour résumer: face à la généralisation<br />

des véhicules entièrement ou partiellement<br />

autonomes, à l’émergence de nouvelles<br />

tendances en matière de mobilité ou<br />

à l’évolution rapide des comportements<br />

des clients, l’assurance auto est encore<br />

promise à un bel avenir. Mais seules les sociétés<br />

d’assurances capables d’apporter<br />

des solutions adaptées aux tendances de<br />

demain – et d’inclure les clients dans cet<br />

élan – tireront encore leur épingle du jeu<br />

en 2030.<br />

Qui dit nouvelles formes de mobilité,<br />

Qui dit nouvelles formes de mobilité, dit nouveaux besoins d’assurance. Pour pouvoir<br />

se déplacer de la manière la plus économique et la plus efficace qui soit, la solution<br />

consistant à combiner des modes de transport traditionnels et modernes, tels que<br />

l’autopartage et l’e-mobilité avec des voitures, des vélos et des scooters gagne en importance.<br />

Une situation qui fait toutefois émerger un certain nombre de questions<br />

en termes d’assurance. En tant qu’assureur, Allianz est résolument orientée mobilité<br />

innovante et durable.<br />

Voilà qui donne du courage:<br />

• Rabais de 10% minimum sur toutes les assurances Allianz pour les membres de<br />

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• Des offres individuelles adaptées à vos besoins<br />

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Allianz Suisse<br />

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Résilier les assurances complémentaires?<br />

Si vous avez conclu une assurance complémentaire auprès de votre caisse-maladie<br />

(assurance des soins/hôpital mi-privé ou privé) et envisagez de changer d’assureur,<br />

vous devez tenir compte des délais de résiliation. Contrairement à l’assurance de base,<br />

ce sont des délais plus longs qui s’appliquent. Généralement, ils sont de trois à six mois.<br />

Toutefois, les assureurs-maladie encouragent de plus en plus souvent la conclusion<br />

de contrats de plusieurs années. Il faut donc procéder à temps à la vérification de ses<br />

assurances complémentaires. Une résiliation est à tout moment possible sous respect<br />

du délai de résiliation convenu.<br />

Contrairement à l’assurance de base, les prestations dans l’assurance complémentaire<br />

diffèrent d’une caisse-maladie à l’autre. Dans l’assurance complémentaire, les<br />

caisses-maladie peuvent calculer les primes conformément au risque, c’est-à-dire les<br />

échelonner en fonction de l’âge et du sexe. Elles peuvent donc formuler des réserves<br />

ou refuser une proposition d’assurance. Il est donc déconseillé de résilier l’assurance<br />

complémentaire existante sans avoir une confirmation d’admission du futur assureur<br />

en main.<br />

<strong>No</strong>us collaborons avec différents assureurs-maladie et pouvons vous soumettre<br />

des offres attrayantes grâce à nos contrats collectifs. Vous pouvez vous adresser à<br />

MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> pour tout renseignement complémentaire.<br />

Tél.: 031 350 44 22, info@mediservice-asmac.ch<br />

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60<br />

3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal


MEDISERVICE<br />

Randonnée: deux<br />

accessoires pour<br />

avoir le pied sûr<br />

Les excursions en montagne comptent au nombre des loisirs de plein air<br />

les plus appréciés des Suisses. L’équipement de base comporte des chaussures<br />

adaptées, mais aussi, de plus en plus, des bâtons, qui remportent un succès<br />

grandissant auprès des marcheurs.<br />

Sandra Ehrensperger, spécialiste communication d’entreprise<br />

Des chaussures inconfortables<br />

ôtent tout plaisir de marche –<br />

un véritable gâchis pour tout<br />

randonneur. Votre premier<br />

geste avant une sortie devrait être par<br />

conséquent de contrôler l’état de vos<br />

chaussures, pour votre bien-être mais également<br />

pour votre sécurité. Vos chaussures<br />

sont usées ou ne sont pas conçues<br />

pour la marche en montagne? Rendez-vous<br />

sans attendre chez un revendeur<br />

spécialisé afin d’essayer plusieurs paires et<br />

de vous faire conseiller.<br />

Bien choisir ses chaussures<br />

De bonnes chaussures comportent une semelle<br />

antidérapante et offrent un bon<br />

maintien. Elles présentent souvent une<br />

tige un peu plus haute pour protéger les<br />

chevilles. Prenez votre temps et faites<br />

quelques pas avec vos chaussures aux<br />

pieds. Certains magasins sont même équipés<br />

de plans inclinés pour permettre à<br />

l’acheteur d’évoluer sur une pente.<br />

Achetez aussi des chaussettes de randonnée:<br />

elles aident à éviter points de friction<br />

et ampoules. Soumis à l’effort, les<br />

pieds peuvent enfler. Veillez donc, en particulier<br />

si vous portez des chaussettes<br />

épaisses, à choisir des chaussures qui<br />

offrent suffisamment d’espace à l’avant.<br />

Cela vous évitera d’avoir les orteils bleus à<br />

la fin de votre sortie en montagne. Le pied<br />

ne devrait bouger dans la chaussure ni à la<br />

montée ni à la descente. Vous pouvez faire<br />

le test en vous tenant sur la pointe des<br />

pieds.<br />

Avant le départ, il est bon d’imperméabiliser<br />

les chaussures une nouvelle<br />

fois. Nettoyez-les au préalable à l’aide<br />

d’une brosse et d’eau froide et vaporisez le<br />

produit alors qu’elles sont encore humides<br />

pour permettre une meilleure pénétration.<br />

Des bâtons pour préserver les<br />

articulations<br />

C’est surtout dans les descentes que les bâtons<br />

sont utiles. Ils amortissent les chocs<br />

au niveau des genoux et des hanches mais<br />

aussi du dos. Cela est d’autant plus vrai si<br />

vous marchez avec un sac à dos chargé car<br />

le poids est alors mieux réparti sur les articulations.<br />

Sur terrains accidentés, les bâtons<br />

permettent de garder l’équilibre. En<br />

montée, ils aident à avancer. Avec des bâtons,<br />

les muscles des jambes sont moins<br />

sollicités, l’exercice bénéficie aussi aux<br />

bras et au haut du corps.<br />

Taille et technique d’utilisation<br />

des bâtons<br />

La longueur des bâtons de trekking et des<br />

bâtons télescopiques peut être adaptée.<br />

Pour une utilisation optimale, le bras devrait<br />

former un angle droit lorsque vous<br />

tenez le bâton sur terrain plat. En descente,<br />

il est conseillé de rallonger légèrement<br />

la longueur des bâtons (en fonction<br />

de la pente) et, en montée, de la raccourcir<br />

quelque peu.<br />

L’efficacité des bâtons ne se fait ressentir<br />

en ascension que si vous les tenez en<br />

position parallèle devant vous. Amenez le<br />

buste en avant et prenez appui activement<br />

sur les bâtons. Pour réduire les impacts,<br />

veillez à ne pas faire de trop grands pas.<br />

Lors de promenades plus décontractées, il<br />

est préférable de laisser les bâtons de randonnées<br />

à la maison ou de les ranger dans<br />

le sac à dos. En marchant constamment<br />

avec des bâtons, vous risquez d’altérer<br />

votre sens de l’équilibre.<br />

Répondez à l’appel de la montagne<br />

SWICA soutient la campagne «La montagne<br />

en sécurité»: les randonneurs reçoivent<br />

des conseils pratiques afin que la<br />

randonnée en montagne reste une belle<br />

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est majorée si vous décidez de<br />

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percevez jusqu’à 30 % de remise sur les<br />

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pas tout: SWICA soutient vos efforts en<br />

matière d’activité physique, d’alimentation<br />

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VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 3/19 61


Impressum<br />

Adresses de contact des sections<br />

N o 3 • 38 e année • Juin <strong>2019</strong><br />

Editeur<br />

AG<br />

VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier, Auf der<br />

Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch, tél. 044 250 43 23,<br />

fax 044 250 43 20<br />

MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

Bollwerk 10, case postale, 3001 Berne<br />

Téléphone 031 350 44 88<br />

journal@asmac.ch, journal@vsao.ch<br />

www.asmac.ch, www.vsao.ch<br />

Sur mandat de l’<strong>ASMAC</strong><br />

Rédaction<br />

Catherine Aeschbacher (rédactrice en chef),<br />

Giacomo Branger, Franziska Holzner-Arnold,<br />

Kerstin Jost, Lukas Staub, Anna Wang,<br />

Sophie Yammine<br />

Comité directeur<br />

Anja Zyska (présidente), Patrizia Kündig<br />

(vice- présidente), Angelo Barrile (viceprésident),<br />

<strong>No</strong>ra Bienz, Christoph Bosshard,<br />

Marius Suter, Dina-Maria Jakob, Helen<br />

Manser, Gert Printzen, Miodrag Savic, Sergio<br />

Sesia, Robin Walter (swimsa)<br />

Impression et expédition<br />

Stämpfli AG, Wölflistrasse 1, CH-3001 Bern<br />

Téléphone +41 31 300 66 66,<br />

info@staempfli.com, www.staempfli.com<br />

Maquette<br />

Tom Wegner<br />

Illustration de la page de couverture<br />

Till Lauer<br />

Annonces<br />

Zürichsee Werbe AG, Fachmedien,<br />

Markus Haas, Laubisrütistrasse 44, 8712 Stäfa<br />

Telefon 044 928 56 53<br />

E-Mail vsao@fachmedien.ch<br />

Tirage<br />

Exemplaires imprimés: 22 300<br />

Certification des tirages par la REMP/FRP<br />

2018: 21 893 exemplaires<br />

Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />

L’abonnement est inclus dans la contribution<br />

annuelle pour les membres de l’<strong>ASMAC</strong><br />

ISSN 1422-2086<br />

L’édition n o 4/<strong>2019</strong> paraîtra en août <strong>2019</strong>.<br />

Sujet: Signaux<br />

© <strong>2019</strong> by <strong>ASMAC</strong>, 3001 Berne<br />

Printed in Switzerland<br />

BL/BS<br />

VSAO Sektion beider Basel, Geschäftsleiterin und Sekretariat:<br />

lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin, Hauptstrasse 104,<br />

4102 Binningen, tél. 061 421 05 95, fax 061 421 25 60,<br />

sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch<br />

BE VSAO Sektion Bern, Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, tél. 031 381 39 39,<br />

bern@vsao.ch, www.vsao-bern.ch<br />

FR<br />

<strong>ASMAC</strong> section fribourgeoise, Gabriela Kaufmann-Hostettler,<br />

Wattenwylweg 21, 3006 Berne, tél. 031 332 41 10, fax 031 332 41 12,<br />

info@gkaufmann.ch<br />

GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,<br />

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, amig@amig.ch, www.amig.ch<br />

GR<br />

JU<br />

NE<br />

VSAO Sektion Graubünden, 7000 Chur, Samuel B. Nadig, lic. iur. HSG,<br />

RA Geschäftsführer/Sektionsjurist, tél. 078 880 81 64, info@vsao-gr.ch,<br />

www.vsao-gr.ch<br />

<strong>ASMAC</strong> Jura, 6, chemin des Fontaines, 2800 Delémont,<br />

marie.maulini@h-ju.ch<br />

<strong>ASMAC</strong> section neuchâteloise, Joël Vuilleumier,<br />

avocat, Rue du Musée 6, case postale 2247, 2001 Neuchâtel,<br />

tél. 032 725 10 11, vuilleumier@valegal.ch<br />

SG/AI/AR VSAO Sektion St. Gallen-Appenzell, Bettina Surber, Oberer Graben 44,<br />

9000 St. Gallen, tél. 071 228 41 11, fax 071 228 41 12,<br />

Surber@anwaelte44.ch<br />

SO<br />

TI<br />

TG<br />

VD<br />

VS<br />

VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier, Auf der<br />

Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch, tél. 044 250 43 23,<br />

fax 044 250 43 20<br />

<strong>ASMAC</strong> Ticino, Via Cantonale 8-Stabile Qi, 6805 Mezzovico-Vira,<br />

segretariato@asmact.ch<br />

VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier, Auf der<br />

Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch, tél. 044 250 43 23,<br />

fax 044 250 43 20<br />

ASMAV, case postale 9, 1011 Lausanne-CHUV,<br />

asmav@asmav.ch, www.asmav.ch<br />

ASMAVal, p.a. Maître Valentine Gétaz Kunz,<br />

Ruelle du Temple 4, CP 20, 1096 Cully, contact@asmaval.ch<br />

Suisse centrale (LU, ZG, SZ, GL, OW, NW, UR)<br />

VSAO Sektion Zentralschweiz, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

ZH/SH VSAO ZURICH/SCHAFFHOUSE, avocat Susanne Hasse, Rämistrasse 31,<br />

case postale 160, 8024 Zurich, tél. 044 941 46 78, info@vsao-zh.ch<br />

Publication<strong>2019</strong><br />

CIBLÉ<br />

COMPÉTENT<br />

TRANSPARENT<br />

Label de qualité Q-publication<br />

de l’association média suisses<br />

62<br />

3/19 VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal


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C: Magnesii aspartatis hydrochloridum. I: Carence en magnésium, troubles du rythme cardiaque, besoins accrus liés à la pratique sportive de haut niveau et pendant la<br />

grossesse, éclampsie et pré-éclampsie, tétanie et crampes dans les mollets. P: 4.5 mg magnésium par kg de poids corporel / 10-20 mmol magnésium par jour, en 1-3<br />

prises orales selon la forme d’administration (granulés, comprimés effervescents, comprimés pelliculés). CI: Hypersensibilité à un composant du médicament, Magnesiocard<br />

7.5 mmol: ne pas les utiliser pour des patients souffrant d‘une phénylcétonurie. P: Troubles de la fonction rénale, l’administration concomitante des tétracyclines. EI:<br />

Occasionnellement: troubles gastro-intestinaux. E: Comprimés pelliculés (2.5 mmol) 50, 100; granulés (5 mmol) citron et granulés (5 mmol) orange 20*, 50; comprimés<br />

effervescents (7.5 mmol) 20*, 60; granulés (10 mmol) grapefruit et granulés (10 mmol) orange 20*, 50*; ampoules i.v. (10 ml) 10. Cat. B. Pour des informations détaillées,<br />

voir: www.swissmedicinfo.ch. © Biomed AG. 03.2017. All rights reserved.<br />

*admis par les caisses-maladie<br />

1Classen, H.G. et al. Vergleichende tierexperimentelle Untersuchungen über die Resorption von Magnesium als Sulfat, Chlorid, Aspartat und Aspartat-Hydrochlorid aus dem<br />

Magen-Darm-Trakt. Arzneim.-Forsch., 23, 267-271, 1973.<br />

ergoasw.ch

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