22.04.2020 Views

Liège Musées n°4

Bulletin des musées de la Ville de Liège. A lire notamment : de précieux flacons aux saveurs orientales, Petits bouts de textiles multimillénaires, sesterce inédit de Trajan, amulettes scaraboïdes...

Bulletin des musées de la Ville de Liège.
A lire notamment : de précieux flacons aux saveurs orientales, Petits bouts de textiles multimillénaires, sesterce inédit de Trajan, amulettes scaraboïdes...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Des fibres 100 % naturelles<br />

L’utilisation de fibres végétales semble être exclusive<br />

dans les textiles néolithiques, les premiers tissus en<br />

laine provenant uniquement de sites de l’Âge du<br />

bronze. Ce constat doit cependant être nuancé. En<br />

effet, la présence d’ovi-caprinés dans le cheptel<br />

néolithique laisse supposer que cette ressource<br />

n’est pas restée inexploitée. L’emploi de la laine à<br />

l’époque néolithique est envisageable pour plusieurs<br />

raisons. Tout d’abord la combinaison laine-lin possède des<br />

propriétés intéressantes : la laine apporte la chaleur et le lin la<br />

rigidité. En outre, on constate des variations dans l’exploitation<br />

de la culture du lin : elle est abondante au iv e millénaire (Néolithique<br />

moyen) et décline à partir du iii e millénaire. Cette évolution<br />

est inversement proportionnelle à celle de la domestication du<br />

mouton. Enfin, les pesons de métiers deviennent de plus en plus légers, phénomène<br />

à mettre peut-être en relation avec un changement dans le choix de matière<br />

des fils de chaîne.<br />

Nos étoffes cordées attestent l’emploi de deux fibres : le liber,<br />

épais et robuste, est utilisé pour les éléments passifs et le lin, plus<br />

fin et fragile, pour les fils actifs.<br />

Les fibres de liber sont situées entre l’écorce et le tronc d’arbre. Les libers utilisés<br />

dans la confection des textiles sont surtout ceux de chêne et de tilleul. Ces fibres<br />

sont employées directement, sans être filées. Le liber, assoupli et affiné, est très<br />

fréquent dans la confection des étoffes cordées.<br />

Le lin est une des matières premières les plus anciennement exploitées<br />

dans le tissage. Les premières découvertes de lin non domestiqué<br />

(linum bienne) ont été faites en Turquie et sont datées<br />

du viii e millénaire. La forme domestiquée la plus ancienne (linum<br />

usitatissinum) a été découverte en Irak et date du vi e millénaire. Le<br />

lin domestiqué se serait répandu du Proche-Orient via les Balkans<br />

et le Danube jusqu’en Europe où il apparaît dès le Néolithique ancien.<br />

Les découvertes d’étoffes de lin sont rares au Néolithique moyen<br />

et atteignent leur présence maximale au Néolithique récent.<br />

D’après Séverine Monjoie, « Textiles néolithiques conservés<br />

au musée Curtius », Bulletin de l’Institut archéologique<br />

liégeois, t. CXI, 2003, p. 5-14.<br />

Des documents uniques<br />

Ces trois petits bouts de textile toujours présentés sous les plaques de verre qui les<br />

protègent depuis des dizaines d’années sont des documents vraiment insolites que<br />

peu de visiteurs doivent admirer… Mais ils sont là, sous vos yeux, fragiles mais<br />

stables, prêts à témoigner de la dextérité des artisans d’un très très lointain passé.<br />

Ces quelques lignes en attestent.<br />

•<br />

<strong>Liège</strong>•museum<br />

n° 4, juin 2012<br />

9

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!