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Liège Musées n°4

Bulletin des musées de la Ville de Liège. A lire notamment : de précieux flacons aux saveurs orientales, Petits bouts de textiles multimillénaires, sesterce inédit de Trajan, amulettes scaraboïdes...

Bulletin des musées de la Ville de Liège.
A lire notamment : de précieux flacons aux saveurs orientales, Petits bouts de textiles multimillénaires, sesterce inédit de Trajan, amulettes scaraboïdes...

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Soo Yang Geuzaine<br />

Département des Arts décoratifs<br />

<strong>Musées</strong> de <strong>Liège</strong><br />

Amulettes scaraboïdes<br />

Des croyances à la magie, du religieux au terrestre<br />

Dans l’ancienne Égypte, les amulettes protègent magiquement les hommes, vivants<br />

ou morts : elles préservent les vivants des maladies et des forces maléfiques ; sur<br />

les momies, elles favorisent la renaissance du défunt ou préservent son âme des<br />

embûches de l’au-delà. Leurs différentes formes, divinités ou animaux, sont symboliques<br />

et permettent de bénéficier de leur protection et de leur pouvoir : le lion est<br />

gardien de l’horizon, le lièvre est dieu du xv e nome de Haute-Égypte et le bélier est<br />

l’animal sacré d’Amon. Certaines amulettes avec des signes hiéroglyphiques apportent<br />

la notion abstraite qu’ils symbolisent : parmi les plus efficaces, le pilier djed assure<br />

la stabilité, la colonne papyriforme procure la verdeur, l’œil oudjat symbolise la paix<br />

et la réunification de l’Égypte.<br />

Grâce aux donations d’Albert d’Otreppe<br />

de Bouvette et d’Armand Baar,<br />

la collection égyptienne du Grand<br />

Curtius comporte plusieurs dizaines<br />

d’amulettes de formes variées : colonne<br />

papyriforme, pilier djed, œil oudjat,<br />

Anubis, Bastet, Bès, bélier, lièvre et<br />

scarabée (qui est largement représenté).<br />

Le scarabée garantit l’éternel retour<br />

Cet insecte joue un rôle essentiel car il est le symbole du dieu-créateur Khepri. Son<br />

hiéroglyphe, kheper, sert à écrire les verbes « créer », « devenir », « se transormer »<br />

ainsi qu’à nommer le couronnement du Pharaon Neb-kheperou-Rê (Maître des<br />

transformations du soleil). À l’aide de son front, de ses élytres et de ses pattes antérieures,<br />

le coléoptère forme une boule d’excréments qu’il fait rouler jusqu’à un trou<br />

pour y pondre son œuf. Aux yeux des Égyptiens, le bousier poussant sa boule rappelle<br />

la course du soleil dans le ciel : le scarabée incarne donc le dieu solaire qui<br />

renaît tous les matins et constitue un emblème protecteur, signe de régénération.<br />

Les momies portent souvent des amulettes sous forme de scarabée à hauteur du<br />

cœur, siège de l’esprit. Selon les époques et les règnes, le plat du scarabée peut être<br />

orné, en une ou plusieurs colonnes hiéroglyphiques, de formules magiques, de noms<br />

de divinités protectrices, de prières ou incantations, voire d’extraits du Livre des Morts.<br />

Les scarabées du Grand Curtius<br />

Les amulettes scaraboïdes datent principalement de la Basse Époque, où leur usage<br />

se répand sous l’influence des croyances magiques. Elles sont exécutées dans des<br />

matériaux divers comme le jaspe vert, l’os, la stéatite, le verre, mais surtout dans un<br />

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<strong>Liège</strong>•museum<br />

n° 4, juin 2012<br />

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