Sami HAMZA Analyse probabiliste de la vulnérabilité sismique - CSTB
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UNIVERSITÉ DE MARNE-LA-VALLÉE<br />
Année 2007<br />
THÈSE<br />
pour l’obtention du gra<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE MARNE-LA-VALLÉE<br />
Discipline : Mécanique<br />
présentée et soutenue publiquement par<br />
<strong>Sami</strong> <strong>HAMZA</strong><br />
le 2 février 2007<br />
Titre<br />
<strong>Analyse</strong> <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>vulnérabilité</strong> <strong>sismique</strong> <strong>de</strong>s bâtiments<br />
existants : application aux structures à portiques en béton armé<br />
Directeur <strong>de</strong> thèse<br />
M. Guy BONNET<br />
JURY<br />
M. Paolo Emilio PINTO, Prési<strong>de</strong>nt<br />
M. Sergio BELLIZZI, Rapporteur<br />
M. C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> BOUTIN, Rapporteur<br />
M. Guy BONNET, Directeur <strong>de</strong> Thèse<br />
M. Patrick DELMOTTE, Examinateur<br />
M. Christophe DESCELIERS, Examinateur
Remerciements<br />
Je tiens à exprimer ma gratitu<strong>de</strong> à Guy Bonnet, mon directeur <strong>de</strong> thèse, pour <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong><br />
son encadrement, sa disponibilité et son ai<strong>de</strong> continue tout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong> thèse. L’aboutissement<br />
<strong>de</strong> ce travail doit beaucoup à ses qualités scientifiques et humaines.<br />
Je remercie l’ensemble du jury pour sa disponibilité et pour leurs commentaires et leurs critiques<br />
constructives. Je remercie M. Paolo Emilio Pinto pour m’avoir fait l’honneur <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>r mon<br />
jury. Je remercie particulièrement Mrs. Sergio Belizzi et C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Boutin d’avoir accepté <strong>de</strong><br />
rapporter ce travail.<br />
Je tiens aussi à remercier Patrick Delmotte pour les échanges fructueux que nous avons eus et<br />
pour <strong>la</strong> confiance qu’il n’a cessé <strong>de</strong> m’accor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>puis mon DEA. A travers lui, je remercie tous<br />
le personnel du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment, qui a contribué, directement ou<br />
indirectement, au soutien et au suivi <strong>de</strong> ce travail, notamment Mrs Charles Baloche, Ménad<br />
Chenaf et Louis Laret.<br />
Merci aussi à Christophe Desceliers pour toute l’énergie qu’il a fournie pour m’ai<strong>de</strong>r à avancer<br />
dans mon travail, toujours avec l’enthousiasme et <strong>la</strong> sympathie qu’on lui connaît.<br />
Mes remerciements s’adressent aussi à M. Christian Soize pour ses précieux conseils et sa<br />
disponibilité. Je remercie également M. Philippe Bisch <strong>de</strong> Sechaud&Metz pour tout le<br />
temps et l’ai<strong>de</strong> qu’il m’a généreusement accordés.<br />
Je tiens aussi à remercier chaleureusement tous les membres du Laboratoire <strong>de</strong> Mécanique,<br />
qui m’ont accompagnés pendant ces années <strong>de</strong> thèse et les ont rendues plus agréables.<br />
Je ne peux finir sans exprimer ma gratitu<strong>de</strong> à ma famille pour sa présence et son appui. Ainsi,<br />
je remercie mes parents, qui m’ont encouragé à poursuivre mes étu<strong>de</strong>s doctorales et sans qui,<br />
je n’en serais pas là. Je remercie <strong>de</strong> tout coeur ma chère Manel pour le courage et <strong>la</strong> patience<br />
qu’elle déploie pour me supporter et croire en moi sans relâche. J’espère qu’ils trouveront dans<br />
ce travail <strong>de</strong> quoi être fiers <strong>de</strong>s efforts qu’ils ont consentis.<br />
J’ai une pensée aussi pour ma soeur, pour mes frères, ainsi que pour toute ma gran<strong>de</strong> famille<br />
metlinoise et pour tous mes amis qui m’ont apporté, <strong>de</strong> près comme <strong>de</strong> loin, les témoignages <strong>de</strong><br />
leur soutien et <strong>de</strong> leurs encouragements.<br />
A tous, <strong>de</strong> tout coeur, un grand MERCI...<br />
2
Table <strong>de</strong>s matières<br />
1 Etu<strong>de</strong> bibliographique 7<br />
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />
1.2 Comportement au séisme <strong>de</strong>s bâtiments contreventés par portiques à remplissage<br />
en maçonnerie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />
1.2.1 Contexte réglementaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />
1.2.2 Etu<strong>de</strong>s expérimentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12<br />
1.2.3 Modélisation numérique <strong>de</strong> structures avec murs en maçonnerie . . . . . . 16<br />
1.3 Modélisation <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />
1.3.1 Aléas et incertitu<strong>de</strong>s du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />
1.3.2 Modélisation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />
1.4 Stratégie adoptée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27<br />
2 Modèle moyen <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence 29<br />
2.1 Choix <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30<br />
2.2 Stratégie <strong>de</strong> calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />
2.3 I<strong>de</strong>ntification du comportement <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure . . . . . . . . . . . . 33<br />
2.3.1 Comportement <strong>de</strong>s matériaux constitutifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />
2.3.2 Comportement d’éléments structuraux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39<br />
2.3.3 Détermination <strong>de</strong>s paramètres physiques <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> structure . . . . 43<br />
2.3.4 Mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ruine et critères <strong>de</strong> résistance ultime . . . . . . . . . . . . . . . 50<br />
2.4 Modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence et résultats . . . . . . . . . . . . . . . . 56<br />
2.4.1 Modélisation par éléments finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56<br />
2.4.2 Hypothèses <strong>de</strong> calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56<br />
2.4.3 Calcul linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58<br />
2.4.4 Calcul non linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61<br />
2.4.5 Modèle éléments finis simplifié <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure . . . . . . . . . . . . . . . . 68<br />
2.4.6 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70<br />
3 Modélisation <strong>probabiliste</strong> non paramétrique en dynamique linéaire 71<br />
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72<br />
3.2 Construction du modèle réduit moyen en dynamique linéaire . . . . . . . . . . . 72<br />
3.2.1 Construction par analyse modale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72<br />
3.2.2 Résolution numérique du problème matriciel réduit . . . . . . . . . . . . . 74<br />
3.3 Construction du modèle <strong>probabiliste</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76<br />
3.3.1 Information disponible sur les matrices aléatoires . . . . . . . . . . . . . . 76<br />
3.3.2 Normalisation <strong>de</strong>s matrices aléatoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77<br />
3.3.3 Paramètres <strong>de</strong> dispersion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78<br />
3.4 Mise en oeuvre du modèle <strong>probabiliste</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79<br />
3.4.1 Génération <strong>de</strong>s réalisations <strong>de</strong>s matrices aléatoires . . . . . . . . . . . . . 79<br />
3.4.2 Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> convergence stochastique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80<br />
3.4.3 Choix d’observables et <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs statistiques . . . . . . . . . . . . . . 81<br />
3.5 Application à <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84<br />
3
3.5.1 Modèle réduit moyen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84<br />
3.5.2 Modèle <strong>probabiliste</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90<br />
3.5.3 Sensibilité du modèle aux paramètres <strong>de</strong> dispersion . . . . . . . . . . . . . 96<br />
3.6 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105<br />
4 Modélisation <strong>probabiliste</strong> mixte non linéaire 109<br />
4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110<br />
4.2 Construction du modèle réduit moyen en dynamique non linéaire . . . . . . . . . 110<br />
4.2.1 Construction par analyse modale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110<br />
4.2.2 Schéma d’intégration numérique du système dynamique non linéaire . . . 112<br />
4.2.3 Résolution numérique du système non linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . 113<br />
4.2.4 Algorithme <strong>de</strong> <strong>la</strong> résolution du système dynamique non linéaire . . . . . . 115<br />
4.3 Construction du modèle <strong>probabiliste</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116<br />
4.3.1 Variables aléatoires du modèle <strong>probabiliste</strong> paramétrique . . . . . . . . . 116<br />
4.3.2 Information disponible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119<br />
4.3.3 Construction <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> probabilités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122<br />
4.3.4 Génération <strong>de</strong>s réalisations <strong>de</strong>s variables aléatoires . . . . . . . . . . . . . 123<br />
4.3.5 Validation du générateur <strong>de</strong> variables aléatoires . . . . . . . . . . . . . . . 125<br />
4.3.6 Génération <strong>de</strong>s réalisations aléatoires du modèle <strong>probabiliste</strong> mixte . . . . 126<br />
4.4 Application à <strong>la</strong> structure complète . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130<br />
4.4.1 Modèle réduit moyen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130<br />
4.4.2 Modèle <strong>probabiliste</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137<br />
4.5 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152<br />
Conclusions et perspectives 153<br />
A Définition <strong>de</strong> l’élément fini <strong>de</strong> type Timoshenko 163<br />
A.1 Représentation <strong>de</strong> l’élément Timo en calcul linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . 163<br />
A.2 Représentation <strong>de</strong> l’élément Timo en calcul nonlinéaire . . . . . . . . . . . . . . . 164<br />
A.3 Validation <strong>de</strong> l’élément Timo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164<br />
4
Introduction générale<br />
L’évaluation <strong>sismique</strong> <strong>de</strong>s ouvrages anciens ainsi que leur renforcement constitue un enjeu<br />
majeur. En effet, l’expérience acquise, dans une <strong>la</strong>rge mesure, par <strong>de</strong>s analyses post-<strong>sismique</strong>s<br />
montrent que <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s vies humaines est assurée, dès lors que les références réglementaires<br />
para<strong>sismique</strong>s sont appliquées aux constructions.<br />
Dans les zones fortement <strong>sismique</strong>s, l’élimination <strong>de</strong> bâtiments inaptes à résister aux séismes s’est<br />
faite naturellement. Il n’en est pas <strong>de</strong> même dans les zones <strong>de</strong> sismicité modérée, où le bâti existant<br />
a été majoritairement construit avant <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> réglementation <strong>sismique</strong>, comme<br />
c’est le cas en France. L’évaluation <strong>sismique</strong> <strong>de</strong> ce bâti constitue donc un enjeu considérable.<br />
Dans le cadre du Réseau Génie Civil et Urbain mis en p<strong>la</strong>ce par le Ministère <strong>de</strong> l’Equipement, un<br />
groupe <strong>de</strong> travail constitué d’experts français <strong>de</strong> ce domaine a essayé <strong>de</strong> tracer les gran<strong>de</strong>s lignes<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> démarche à suivre pour l’évaluation <strong>sismique</strong> en France. De ce travail, il ressort que le bâti<br />
construit entre 1945 et 1970 comportant <strong>de</strong>s immeubles <strong>de</strong> quelques étages est particulièrement<br />
sensible.<br />
Ce bâti est constitué en gran<strong>de</strong> partie d’ouvrages constitués par <strong>de</strong>s portiques comportant un<br />
remplissage en maçonnerie.<br />
L’objet <strong>de</strong> <strong>la</strong> thèse portera donc principalement sur ce type d’ouvrage.<br />
Une <strong>de</strong>s possibilités serait d’évaluer ce type <strong>de</strong> bâtiment vis à vis <strong>de</strong> <strong>la</strong> réglementation française<br />
actuelle pour les bâtiments neufs. Une telle procédure serait <strong>la</strong>rgement conservative, car <strong>la</strong><br />
réglementation pour les ouvrages neufs repose essentiellement sur une modélisation <strong>de</strong>s ouvrages<br />
en comportement faiblement non-linéaire. Dans le domaine <strong>de</strong> l’évaluation <strong>sismique</strong> du<br />
bâti existant, il est au contraire indispensable d’étudier les ouvrages dans <strong>de</strong>s conditions proches<br />
<strong>de</strong> l’effondrement pour évaluer convenablement <strong>la</strong> réserve <strong>de</strong> sécurité existant dans une configuration<br />
donnée.<br />
Par ailleurs, se pose une autre difficulté dans l’évaluation <strong>sismique</strong>s <strong>de</strong>s ouvrages, liée à <strong>la</strong> difficulté<br />
<strong>de</strong> reconstituer <strong>de</strong> façon exhaustive le dossier technique re<strong>la</strong>tif au projet <strong>de</strong> l’ouvrage. Les<br />
éléments dont dispose l’évaluateur sont souvent très partiels et il est nécessaire alors <strong>de</strong> faire<br />
<strong>de</strong>s hypothèses sur les paramètres à prendre en compte concernant le ferrail<strong>la</strong>ge, les propriétés<br />
<strong>de</strong>s matériaux,...L’absence <strong>de</strong> données précises conduit alors naturellement à traiter ces données<br />
<strong>de</strong> façon <strong>probabiliste</strong>. Au final, le problème <strong>de</strong> l’évaluation <strong>sismique</strong> <strong>de</strong>s ouvrages existants est<br />
alors lié à une modélisation <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong>s ouvrages en contexte fortement non-linéaire.<br />
La thèse porte précisément sur l’évaluation <strong>sismique</strong> <strong>de</strong>s bâtiments en contexte non-linéaire. Elle<br />
se décompose en quatre parties :<br />
La partie 1 décrit <strong>la</strong> bibliographie concernant les principaux aspects <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> :<br />
– comportement au séisme <strong>de</strong>s bâtiments constitués <strong>de</strong> portiques avec remplissage en maçonnerie ;<br />
– modélisation <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s<br />
La partie 2 porte sur <strong>la</strong> modélisation non-linéaire par éléments finis d’une structure <strong>de</strong> référence<br />
sélectionnée par le groupe <strong>de</strong> travail chargé du projet du Réseau Génie Civil et Urbain sur le<br />
renforcement <strong>sismique</strong> du bâti existant.<br />
La partie 3 est afférente au calcul <strong>probabiliste</strong> non-paramétrique linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong><br />
référence.<br />
Enfin, <strong>la</strong> partie 4 se rapporte au calcul <strong>probabiliste</strong> en dynamique non linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> même<br />
structure.<br />
5
Chapitre 1<br />
Etu<strong>de</strong> bibliographique<br />
Sommaire<br />
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />
1.2 Comportement au séisme <strong>de</strong>s bâtiments contreventés par portiques<br />
à remplissage en maçonnerie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />
1.2.1 Contexte réglementaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />
1.2.2 Etu<strong>de</strong>s expérimentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12<br />
1.2.3 Modélisation numérique <strong>de</strong> structures avec murs en maçonnerie . . . . . 16<br />
1.3 Modélisation <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />
1.3.1 Aléas et incertitu<strong>de</strong>s du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />
1.3.2 Modélisation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />
1.4 Stratégie adoptée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27<br />
7
1.1 Introduction<br />
Ce chapitre porte sur <strong>la</strong> bibliographie concernant les principaux points affectant l’étu<strong>de</strong>.<br />
On s’intéressera en particulier aux métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul et <strong>de</strong> dimensionnement <strong>de</strong>s bâtiments en<br />
portique en béton armé avec remplissage en maçonnerie, dans les co<strong>de</strong>s réglementaires et les<br />
programmes <strong>de</strong> recherche, ainsi qu’aux différents modèles développés pour prévoir leur comportement<br />
sous sollicitations <strong>sismique</strong>s.<br />
Dans ce chapitre, seront abordés dans une première partie les modèles réglementaires disponibles<br />
pour estimer le comportement <strong>de</strong>s bâtiments anciens au séisme ; puis, les modèles utilisées dans<br />
<strong>la</strong> littérature pour modéliser le comportement <strong>de</strong>s matériaux constitutifs (acier, béton et blocs<br />
<strong>de</strong> maçonnerie) <strong>de</strong>s bâtiments seront décrits, ainsi que les lois qui définissent leur comportement<br />
dans <strong>la</strong> structure.<br />
Enfin, <strong>la</strong> modélisation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s fera l’objet <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière partie <strong>de</strong> ce chapitre.<br />
1.2 Comportement au séisme <strong>de</strong>s bâtiments contreventés par<br />
portiques à remplissage en maçonnerie<br />
1.2.1 Contexte réglementaire<br />
Réglementation française<br />
La conception et le dimensionnement <strong>de</strong>s bâtiments en zone <strong>sismique</strong> obéissent en France<br />
aux règles PS92 [23], qui sont remp<strong>la</strong>cées progressivement par l’Euroco<strong>de</strong> 8 [22]. Dans l’actuelle<br />
réglementation, le comportement dynamique <strong>de</strong>s bâtiments à portiques en béton armé est basé<br />
sur <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> l’é<strong>la</strong>sticité. Les efforts du comportement nonlinéaire sont représentés <strong>de</strong> façon<br />
simplifié par l’utilisation <strong>de</strong> coefficients <strong>de</strong> comportement. La détermination <strong>de</strong>s efforts dans <strong>la</strong><br />
structure s’effectue en considérant <strong>de</strong>s spectres é<strong>la</strong>stiques normalisés et <strong>de</strong>s accélérations nominales<br />
en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>sismique</strong>. Dans ces règles para<strong>sismique</strong>s, les murs en maçonnerie<br />
ne sont pas considérés comme <strong>de</strong>s éléments structuraux. Leur contribution à <strong>la</strong> résistance aux<br />
séismes est <strong>de</strong> ce fait, généralement, négligée. Le dimensionnement <strong>de</strong>s murs en maçonnerie<br />
est néanmoins abordé dans <strong>la</strong> partie contreventement <strong>de</strong> <strong>la</strong> réglementation (DTU re<strong>la</strong>tives au<br />
contreventement). On peut ainsi vérifier <strong>la</strong> résistance <strong>de</strong>s murs aux sollicitations horizontales<br />
autres que le séisme.<br />
En ne considérant que <strong>la</strong> partie linéaire, les règles para<strong>sismique</strong>s sont donc assez conservatives.<br />
Et bien qu’elles présentent une marge <strong>de</strong> sécurité importante pour assurer <strong>la</strong> tenue <strong>de</strong>s ouvrages<br />
neufs aux séismes, les règles semblent inadaptées pour estimer <strong>la</strong> résistance réelle d’un bâtiment<br />
existant.<br />
Réglementation européenne<br />
Les normes para<strong>sismique</strong>s européennes (Euroco<strong>de</strong> 8) suggèrent l’emploi, en plus <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s<br />
linéaires telles que l’analyse modale ou <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s forces <strong>la</strong>térales, <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s nonlinéaires<br />
statiques (pushover) ou dynamiques. La maçonnerie est définie dans les Euroco<strong>de</strong>s comme un<br />
élément secondaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure, mais <strong>la</strong> participation <strong>de</strong>s murs à <strong>la</strong> résistance aux séismes et<br />
à <strong>la</strong> dissipation d’énergie peut être prise en compte. Des dispositions particulières sont d’ailleurs<br />
proposées pour modéliser le comportement <strong>de</strong>s bâtiments en maçonnerie. La partie 3 <strong>de</strong> l’Euroco<strong>de</strong><br />
8 est dédiée aux règles spécifiques au renforcement et à <strong>la</strong> réparation <strong>de</strong>s bâtiments anciens.<br />
Les états limites définis dans ce cas sont :<br />
– État proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> ruine (NC), caractérisé par <strong>de</strong>s dommages importants et <strong>de</strong> <strong>la</strong>rges<br />
dép<strong>la</strong>cements horizontaux irréversibles. Le bâtiment gar<strong>de</strong> sa capacité portante, mais sa<br />
résistance horizontale est fortement réduite et il est proche <strong>de</strong> l’effondrement,<br />
8
– État <strong>de</strong> dommages significatifs (SD), où <strong>la</strong> structure est significativement endommagée,<br />
<strong>la</strong> résistance aux séismes est amoindrie et les dép<strong>la</strong>cements horizontaux permanents sont<br />
modérés. La réparation du bâtiment est économiquement trop coûteuse.<br />
– État <strong>de</strong> dommages limités (DL), où <strong>la</strong> structure ne subit que <strong>de</strong> légers dégâts. Les éléments<br />
non-structuraux peuvent subir <strong>de</strong>s fissures. Les dép<strong>la</strong>cements horizontaux sont négligeables<br />
et <strong>la</strong> réparation est superficielle et peu coûteuse.<br />
Afin <strong>de</strong> définir un projet <strong>de</strong> réévaluation d’une structure, un certain nombre d’informations utiles<br />
à l’estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> résistance au séisme doivent être collectées. L’Euroco<strong>de</strong> 8 donne<br />
une c<strong>la</strong>ssification en fonction <strong>de</strong>s informations disponibles sur <strong>la</strong> structure :<br />
– Connaissance limitée (KL1) : absence <strong>de</strong> p<strong>la</strong>n d’origine, pas d’information directe sur les<br />
matériaux, réalisation <strong>de</strong> tests in-situ.<br />
– Connaissance normale (KL2) : bonne connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> géométrie et <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong>s<br />
matériaux, p<strong>la</strong>ns partiellement disponibles.<br />
– Connaissance totale (KL3) : p<strong>la</strong>ns disponibles, essais in-situ complets et suivi <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong>s<br />
matériaux.<br />
La connaissance plus ou moins bonne <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure induit dans le cadre déterministe le type <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> métho<strong>de</strong> à utiliser pour l’estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance, ainsi que le niveau <strong>de</strong> sécurité à prendre<br />
en compte : plus l’information sur l’état actuel <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est précise, plus les métho<strong>de</strong>s<br />
non-linéaires <strong>de</strong> calcul seront utilisées, permettant <strong>de</strong> s’approcher <strong>de</strong> <strong>la</strong> limite <strong>de</strong> rupture (NC).<br />
Il est alors possible d’adopter <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> sécurité plus faibles. Les métho<strong>de</strong>s d’analyse<br />
envisageables sont les suivantes :<br />
– Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s forces <strong>la</strong>térales,<br />
– Réponse par analyse modale,<br />
– <strong>Analyse</strong> non-linéaire statique (push-over) : chargement horizontal uniforme, et chargement<br />
prenant en compte <strong>la</strong> déformée du premier mo<strong>de</strong>.<br />
– <strong>Analyse</strong> non-linéaire dynamique en utilisant un accélérogramme.<br />
Le comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est caractérisé par une courbe <strong>de</strong> capacité bilinéaire (cf. fig.<br />
1.1).<br />
F * y<br />
Force horizontale<br />
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11111111111111111<br />
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11111111111111111<br />
00000000000000000<br />
11111111111111111<br />
00000000000000000<br />
11111111111111111<br />
00000000000000000<br />
11111111111111111<br />
*<br />
dy d *<br />
m<br />
0000000<br />
1111111<br />
Dép<strong>la</strong>cement<br />
Fig. 1.1 – Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi é<strong>la</strong>stop<strong>la</strong>stique idéalisée pour le calcul statique non-linéaire<br />
selon l’Euroco<strong>de</strong> 8 : L’énergie réelle <strong>de</strong> déformation doit être égale à l’énergie <strong>de</strong> déformation<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe idéalisée.<br />
Réglementation américaine<br />
Les règles para<strong>sismique</strong>s américaines <strong>de</strong>stinées à <strong>la</strong> réévaluation du bâti existant sont présentées<br />
dans les règles FEMA 274 et 356 [42],[43]. Ces règles proposent 4 métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul possibles :<br />
– Procédure Linéaire Statique (LSP) : le comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est supposé linéaire<br />
jusqu’au dép<strong>la</strong>cement maximal δmax (cf. fig. 1.2). La distribution <strong>de</strong>s charges sur <strong>la</strong> hauteur<br />
9
<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure peut être uniforme, triangu<strong>la</strong>ire ou calculée à partir du premier mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
vibration (cf. fig. 1.3).<br />
– Procédure Linéaire Dynamique (LDP) : <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> spectre <strong>de</strong> réponse ou le chargement<br />
pas à pas à partir d’un accélérogramme peuvent être utilisés.<br />
– Procédure Non-linéaire Statique (NSP) : Le comportement non-linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est<br />
assimilé à une courbe effort-dép<strong>la</strong>cement bilinéaire. La chargement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure peut<br />
être conduit en dép<strong>la</strong>cement ou en force, selon le type <strong>de</strong> comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure :<br />
les structures suffisamment ductiles présentant un adoucissement ou non peuvent être<br />
chargées en dép<strong>la</strong>cement contrôlé. Les structures fragiles et peu ductiles sont contrôlées<br />
en force (cf. fig. 1.4). La courbe type pour une structure ductile contrôlée en dép<strong>la</strong>cement<br />
est donnée à <strong>la</strong> figure 1.5. Les critères <strong>de</strong> ruine sont fixés par les règles pour les différents<br />
états limites considérés.<br />
– Procédure Non-linéaire Dynamique (NDP) : La structure est soumise à une accélération<br />
du sol correspondant un accéléogramme choisi. Le comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est nonlinéaire.<br />
Force horizontale<br />
Rigidité considérée pour le calcul linéaire statique (LSP)<br />
δ max<br />
Dép<strong>la</strong>cement<br />
Fig. 1.2 – Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe linéaire utilisée dans <strong>la</strong> procédure LSP <strong>de</strong>s FEMA.<br />
Distribution triangu<strong>la</strong>ire Distribution uniforme<br />
Distribution suivant le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vibration<br />
Fig. 1.3 – Cas <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> charges horizontales à vérifier pour un calcul linéaire.<br />
10
F<br />
e > 2g<br />
F<br />
g e ∆<br />
g e<br />
∆<br />
g<br />
Courbe Type 1 (ductile avec adoucissement) Courbe Type 2 (ductile sans adoucissement) Courbe Type 3 (fragile)<br />
Fig. 1.4 – Types <strong>de</strong> comportement <strong>de</strong> structure : 1) Structure ductile avec adoucissement 2)<br />
Structure ductile sans adoucissement 3) Structure fragile.<br />
Force normalisée<br />
A<br />
B<br />
e > 2g<br />
IO: état limite <strong>de</strong> service<br />
F<br />
LS: état limite <strong>de</strong> sécurtié <strong>de</strong>s vies<br />
CP:état limite <strong>de</strong> ruine<br />
déformation ou déformation re<strong>la</strong>tive<br />
Fig. 1.5 – Courbe force-dép<strong>la</strong>cement généralisée pour les structures contrôlées en dép<strong>la</strong>cement<br />
11<br />
C<br />
D<br />
E<br />
∆
1.2.2 Etu<strong>de</strong>s expérimentales<br />
Essais pseudo-dynamiques sur modèle physique d’une structure complète<br />
Dans le cadre <strong>de</strong> l’écriture <strong>de</strong> l’Euroco<strong>de</strong> 8, <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> recherche ont été associés<br />
à l’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> règles para<strong>sismique</strong>s européennes dont un programme d’essais pseudodynamiques<br />
d’une structure complète, réalisés au <strong>la</strong>boratoire ELSA (European Laboratory for Structural<br />
Assessment) à Ispra en Italie [72]. La structure testée est un bâtiment à 4 étages à portiques<br />
en béton armé avec ou sans remplissage en maçonnerie. L’essai consiste à soumettre <strong>la</strong> structure<br />
à une série <strong>de</strong> chargements <strong>sismique</strong>s horizontaux par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d’essai pseudo-dynamique [17].<br />
L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> ces essais permet <strong>de</strong> dégager les observations suivantes :<br />
– La présence <strong>de</strong>s panneaux <strong>de</strong> maçonnerie modifie considérablement <strong>la</strong> réponse <strong>sismique</strong> du<br />
bâtiment : les dép<strong>la</strong>cements maximaux en haut <strong>de</strong> chaque poteau sont <strong>la</strong>rgement réduits.<br />
– Les panneaux <strong>de</strong> maçonnerie sont complètement détruits aux 2 premiers étages, ceux du<br />
troisième sont fortement endommagés alors qu’au <strong>de</strong>rnier étage, ils sont restés intacts.<br />
– Lorsque le premier étage ne comporte pas <strong>de</strong> maçonnerie, on note un dép<strong>la</strong>cement concentré<br />
à cet étage (soft-storey effect) et <strong>de</strong>s dommages importants au <strong>de</strong>uxième étage.<br />
Les courbes effort tranchant-dép<strong>la</strong>cement obtenues [6] permettent <strong>de</strong> constater que <strong>la</strong> courbe<br />
enveloppe correspondant au portique avec remplissage en maçonnerie présente au début un comportement<br />
é<strong>la</strong>stique, représentant le comportement <strong>de</strong> l’ensemble portique-maçonnerie comme<br />
celui d’un panneau homogène. Puis, on remarque une baisse <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur due à <strong>la</strong> fissuration <strong>de</strong>s<br />
joints qui est vite suivie par une baisse <strong>de</strong> résistance, induite par <strong>la</strong> dégradation du panneau. Le<br />
comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure se rapproche <strong>de</strong> celui du portique seul.<br />
Essais sur portiques<br />
Un programme d’essais <strong>de</strong> chargement cyclique sur <strong>de</strong>s portiques isolés en béton armé a été<br />
réalisé à l’University of Architecture, Civil Enginnering and Geo<strong>de</strong>sy <strong>de</strong> Sofia en Bulgarie [45].<br />
Les essais réalisés consistent à appliquer sur <strong>de</strong>s portiques un chargement horizontale cyclique<br />
quasi-statique.Les portiques testés sont <strong>de</strong> trois types :<br />
– Type A : portique en béton armé avec remplissage en maçonnerie. Le portique est construit<br />
après le mur <strong>de</strong> maçonnerie et l’adhérence entre les <strong>de</strong>ux est améliorée par <strong>de</strong>s attaches<br />
dans les poteaux ;<br />
– Type B : portique en béton armé avec remplissage en maçonnerie. La maçonnerie est<br />
construite après construction du portique ;<br />
– Type C : Portique en béton armé sans remplissage en maçonnerie.<br />
Une charge verticale équivalente à <strong>la</strong> charge supportée dans un bâtiment à 3 étages est imposée<br />
sur chaque portique. L’essai a permis d’observer les résultats suivants :<br />
– Un comportement é<strong>la</strong>stique <strong>de</strong>s portiques A et B est constaté durant les premiers chargements.<br />
Pour le type B, il y a ouverture du joint entre <strong>la</strong> maçonnerie et <strong>la</strong> structure aux<br />
angles opposés au point d’application <strong>de</strong> <strong>la</strong> force horizontale.<br />
– L’apparition d’une fissure diagonale, due à <strong>la</strong> rupture par effort tranchant du mortier est<br />
observée. La charge horizontale appliquée à <strong>la</strong> rupture du mortier est plus faible dans le<br />
portique A que dans le portique B. Lorsque l’effort horizontal est inversé, les fissures sur<br />
<strong>la</strong> diagonale se referment et d’autres fissures apparaissent sur <strong>la</strong> diagonale opposée ;<br />
– Les fissures s’é<strong>la</strong>rgissent à mesure que l’effort appliqué augmente et il y a apparition <strong>de</strong><br />
petites fissures parallèles à <strong>la</strong> fissure diagonale. Sur le portique, apparaissent <strong>de</strong>s fissures<br />
horizontales et diagonales dans les régions critiques : au bas <strong>de</strong>s poteaux et aux noeuds<br />
entre poteaux et poutres (formation <strong>de</strong> rotules p<strong>la</strong>stiques). L’effort horizontal limite du<br />
modèle A est 10 à 20% plus important que celui du modèle B ; ceci montre bien que<br />
l’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohésion entre le panneau <strong>de</strong> maçonnerie et le portique en béton armé<br />
augmente <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> charge du portique ;<br />
– Après fissuration, <strong>la</strong> résistance horizontale du panneau <strong>de</strong> maçonnerie diminue et l’effort<br />
12
tranchant se reporte sur les poteaux. Le panneau continue <strong>de</strong> se fissurer et d’autres fissures<br />
apparaissent <strong>de</strong> part et d’autre <strong>de</strong>s fissures diagonales, ainsi que le long <strong>de</strong>s poteaux.<br />
Lorsque le panneau <strong>de</strong> maçonnerie est fortement endommagé, le comportement du portique sous<br />
chargement cyclique se rapproche <strong>de</strong> celui du portique seul (formation <strong>de</strong> rotules p<strong>la</strong>stiques aux<br />
extrémités <strong>de</strong>s poteaux, fissuration...).<br />
On note que :<br />
– La présence du panneau <strong>de</strong> maçonnerie augmente <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> charge du portique, cette<br />
augmentation est plus importante pour le modèle A (15%), où <strong>la</strong> cohésion entre le panneau<br />
et le portique est plus forte.<br />
– Le panneau <strong>de</strong> maçonnerie augmente sensiblement <strong>la</strong> rigidité du portique (environ 15 fois<br />
plus importante que pour un portique seul). La rigidité totale diminue à mesure que <strong>la</strong><br />
fissuration du panneau progresse.<br />
– La ductilité <strong>de</strong>s portiques type A et B est inférieure à celle du portique seul, mais reste<br />
notable. Le portique <strong>de</strong> type B est plus ductile que le portique <strong>de</strong> type A.<br />
– La dissipation d’énergie est plus importante en présence <strong>de</strong> panneaux en maçonnerie.<br />
Ces essais montrent bien que même si <strong>la</strong> maçonnerie n’est pas porteuse, elle joue un rôle important<br />
dans <strong>la</strong> tenue <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure au séisme en augmentant <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> charge, <strong>la</strong> rigidité<br />
transversale et <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> dissipation <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong>s portiques. Il paraît donc nécessaire <strong>de</strong><br />
prendre en compte leur influence sur le comportement <strong>sismique</strong> <strong>de</strong>s structures. On note aussi à<br />
travers ces essais l’importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohésion entre portique et panneau dans l’amélioration <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> charge et <strong>de</strong> <strong>la</strong> rigidité <strong>de</strong>s portiques.<br />
Essais sur murs en maçonnerie<br />
Le comportement <strong>de</strong>s murs en maçonnerie a été étudié à travers plusieurs compagnes d’essais.<br />
Il existe peu d’essais <strong>de</strong> ce type en comparaison <strong>de</strong>s essais sur portiques en béton armé<br />
avec remplissage en maçonnerie. Ces essais présentent pourtant l’avantage <strong>de</strong> transmettre directement<br />
les efforts horizontaux aux murs et d’en mesurer les effets sans l’influence du portique<br />
et du contact portique/maçonnerie.<br />
Nous rappelons brièvement les résultats du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (<strong>CSTB</strong>)<br />
([26], [27] et [29]). Pour réaliser ces essais, le <strong>CSTB</strong> a mis au point un portique d’essais <strong>sismique</strong>s.<br />
Il est composé d’un double bâti <strong>de</strong> réaction au milieu duquel le mur testé est construit. Un vérin<br />
hydraulique monté sur un portique <strong>de</strong> réaction permet <strong>de</strong> transmettre au mur un effort statique<br />
ou cyclique alterné (cf. fig. 1.6).<br />
Une première série d’essais a porté sur <strong>de</strong>s murs en maçonnerie creuse en terre cuite [26]. Dans<br />
un second programme expérimental, <strong>la</strong> maçonnerie utilisée est formée <strong>de</strong> blocs en béton cellu<strong>la</strong>ire<br />
autoc<strong>la</strong>vé [29]. Les maquettes testées comportent <strong>de</strong>s chaînages verticaux et horizontaux pour<br />
confiner <strong>la</strong> maçonnerie, augmenter les résistance à <strong>la</strong> flexion et au cisaillement et ancrer le mur à<br />
son support. Les essais ont montré que le mo<strong>de</strong> principal <strong>de</strong> ruine <strong>de</strong>s murs en maçonnerie est dû<br />
au cisaillement <strong>de</strong>s joints <strong>de</strong> mortier et <strong>de</strong>s blocs <strong>de</strong> maçonnerie. Deux faciès <strong>de</strong> fissuration sont<br />
possibles : une fissuration ”en escalier”, périphérique aux blocs (cf. fig. 1.7) due à <strong>la</strong> rupture <strong>de</strong>s<br />
joints horizontaux ou verticaux ou une fissuration traversant les blocs (cf. fig. 1.8). L’apparition<br />
<strong>de</strong> l’un ou <strong>de</strong> l’autre mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> ruine est conditionnée par <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s joints et par <strong>la</strong> résistance<br />
<strong>de</strong>s blocs et <strong>de</strong> leur géométrie. Le comportement du mur est caractérisé par <strong>la</strong> formation <strong>de</strong><br />
bielles qui transmettent les efforts. La géométrie <strong>de</strong>s blocs conditionne l’inclinaison <strong>de</strong> <strong>la</strong> bielle<br />
formée dans le mur.<br />
Les essais sur une maçonnerie constituée <strong>de</strong> blocs en béton ont montré que pour <strong>de</strong>s blocs <strong>de</strong><br />
faible résistance, <strong>la</strong> fissuration à <strong>la</strong> diagonale <strong>de</strong>s blocs est observée en premier ; alors que pour<br />
<strong>de</strong>s blocs plus résistants, <strong>la</strong> fissuration se développe au niveau <strong>de</strong>s joints <strong>de</strong> mortier. De plus, on<br />
note que le remplissage <strong>de</strong>s joints verticaux améliore <strong>la</strong> résistance du mur (jusqu’à 30% pour <strong>la</strong><br />
maçonnerie creuse), ainsi que sa rigidité à <strong>la</strong> rupture (<strong>de</strong>ux fois plus élevée). Ceci conforte les recommandations<br />
<strong>de</strong>s règles para<strong>sismique</strong>s actuelles concernant le remplissage <strong>de</strong>s joints verticaux<br />
13
Vérin hydraulique<br />
Dalle d’essai<br />
d<br />
Portique <strong>de</strong> réaction<br />
Fig. 1.6 – Dispositif expérimental <strong>de</strong>s essais du <strong>CSTB</strong> [26]<br />
000000000000000<br />
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Casque<br />
Brique <strong>de</strong> maçonnerie<br />
Tige d’ancrage<br />
Fig. 1.7 – Faciès <strong>de</strong> fissuration en escalier due à <strong>la</strong> rupture <strong>de</strong>s joints en mortier.<br />
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000000000000000<br />
Fig. 1.8 – Faciès <strong>de</strong> fissuration sur les diagonales <strong>de</strong>s briques due à <strong>la</strong> rupture <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie.<br />
14
en zone <strong>sismique</strong>.<br />
15
1.2.3 Modélisation numérique <strong>de</strong> structures avec murs en maçonnerie<br />
Le comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure dépend fortement <strong>de</strong>s matériaux constitutifs. Il est toutefois<br />
impossible <strong>de</strong> prendre en compte isolément <strong>la</strong> géométrie <strong>de</strong> tous les constituants d’une structure :<br />
béton, acier, blocs <strong>de</strong> maçonnerie. Il est donc nécessaire <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong> modèles <strong>de</strong> composants<br />
intermédiaires pour représenter les éléments structuraux et les matériaux qui les constituent.<br />
Dans un premier temps, le comportement <strong>de</strong>s matériaux constitutifs (béton, acier, blocs <strong>de</strong><br />
maçonnerie) est abordé.<br />
Dans un <strong>de</strong>uxième temps, les modèles utilisés pour représenter le comportement <strong>de</strong> matériaux<br />
à l’échelle <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> structure sont présentés.<br />
Enfin, <strong>la</strong> modélisation d’éléments structuraux est abordée.<br />
Comportement <strong>de</strong>s matériaux constitutifs<br />
Béton Le béton constitue un matériau composite présentant un comportement unidirectionnel<br />
fortement non-linéaire et disymétrique en traction/compression.<br />
Lors d’un chargement cyclique, le béton subissant alternativement <strong>de</strong>s tractions et <strong>de</strong>s compressions,<br />
les fissures s’ouvrent et se referment suivant le sens <strong>de</strong> <strong>la</strong> sollicitation, entraînant,<br />
respectivement, <strong>la</strong> diminution puis l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> rigidité du matériau. Le comportement<br />
unidirectionnel du béton, principalement contrôlé par <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> <strong>la</strong> rigidité du béton, peut<br />
être modélisé par <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> l’endommagement. Le modèle décrit par Mazars [64] définit une<br />
variable d’endommagement isotrope D qui caractérise <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong> rigidité en traction et en<br />
compression :<br />
E = (1 − D)E0, (1.1)<br />
où E et E0 sont les modules d’Young réel et initial du matériau. Cependant, ce modèle n’est pas<br />
adapté au chargement cyclique. D’autres modèles d’endommagement ont été adaptés aux chargements<br />
dynamiques et cycliques, comme le modèle <strong>de</strong> Labor<strong>de</strong>rie [57] qui utilise <strong>de</strong>s variables<br />
d’endommagement différentes en traction et en compression. Ce modèle permet <strong>de</strong> déterminer<br />
une déformation ané<strong>la</strong>stique (cf. fig. 1.9).<br />
Toutefois, le comportement du béton ne peut être résumé au comportement unidirectionnel.<br />
L’apparition <strong>de</strong>s fissures induit en effet, <strong>la</strong> perte du caractère isotrope du matériau. L’anisotopie<br />
ainsi développée modifie le comportement du béton selon <strong>la</strong> direction du chargement et selon<br />
l’orientation <strong>de</strong>s fissures. Afin <strong>de</strong> prendre en compte l’effet <strong>de</strong> cette anisotropie, <strong>de</strong>s modèles<br />
<strong>de</strong> béton ont été développés sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>sticité. En définissant l’évolution<br />
<strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> charge p<strong>la</strong>stiques, le comportement sous chargement multidirectionnel peut être<br />
modélisé.<br />
Acier Le comportement <strong>de</strong> l’acier est symétrique en traction/compression et caractérisé par<br />
une phase é<strong>la</strong>stique jusqu’à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>stification. Un écrouissage jusqu’à <strong>la</strong> rupture est observée.<br />
Plusieurs modèles ont été proposé pour modéliser le comportement <strong>de</strong> l’acier. Dans plusieurs<br />
cas, l’acier est modélisé par une loi é<strong>la</strong>stop<strong>la</strong>stique avec écrouissage cinématique, représenté par<br />
un module d’écrouissage H qui vaut 0 pour le cas d’un matériau é<strong>la</strong>stop<strong>la</strong>stique parfait (cf. fig.<br />
1.10). La pente après p<strong>la</strong>stification Ep vaut alors :<br />
Ep = EH<br />
. (1.2)<br />
(E + H)<br />
La loi <strong>de</strong> Menegotto-Pinto [65] possè<strong>de</strong> un p<strong>la</strong>teau p<strong>la</strong>stique, suivi d’un écrouissage jusqu’à<br />
<strong>la</strong> ruine (ɛu, σu) (cf. fig. 1.11) :<br />
� �4 ɛsu − ɛ<br />
σ = σsu − (σsu − σsy)<br />
. (1.3)<br />
ɛsu − ɛsh<br />
Sous chargement cyclique, l’écrouissage est cinématique. La loi reproduit l’effet Bauschinger.<br />
16
σ(MPa)<br />
Fig. 1.9 – Loi <strong>de</strong> comportement du béton en tracion/compression par <strong>la</strong> loi d’endommagement<br />
<strong>de</strong> Labor<strong>de</strong>rie [57]<br />
σ<br />
σ<br />
su<br />
sy<br />
Contrainte (MPa)<br />
ε sy<br />
Ep = EH/(E+H)<br />
ε<br />
su<br />
ε<br />
Déformation<br />
Fig. 1.10 – Loi <strong>de</strong> comportement é<strong>la</strong>stop<strong>la</strong>stique avec écrouissage positif H<br />
σ<br />
σ<br />
su<br />
sy<br />
Contrainte (MPa)<br />
ε<br />
sy<br />
ε ε<br />
sb<br />
su<br />
Déformation<br />
Fig. 1.11 – Loi <strong>de</strong> comportement Menegotto-Pinto pour l’acier [65]<br />
17
Éléments <strong>de</strong> maçonnerie (briques) Le comportement <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> maçonnerie a été<br />
souvent négligé ou modélisé par <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comportement simplifiées, en raison du fait que <strong>la</strong><br />
maçonnerie est considérée comme un élément non structurel. Afin <strong>de</strong> mieux approcher le comportement<br />
non-linéaire du panneau <strong>de</strong> maçonnerie, <strong>de</strong>s modèles utilisant <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comportement<br />
nonlinéaires ont été développées, d’une part, pour les éléments constituant <strong>la</strong> maçonnerie : mortier<br />
et blocs <strong>de</strong> maçonnerie ; d’autre part, pour l’ensemble ≪mortier-maçonnerie≫.<br />
Ainsi, Dhanasekar et al [21] ont développé un modèle <strong>de</strong> brique <strong>de</strong> maçonnerie en utilisant <strong>de</strong>s<br />
lois non-linéaires permettant <strong>de</strong> reproduire <strong>la</strong> fissuration <strong>de</strong>s briques, <strong>la</strong> rupture du joint <strong>de</strong><br />
mortier, <strong>la</strong> ruine <strong>de</strong>s blocs. Cruz Diaz et al [26] ont proposé une modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> brique <strong>de</strong><br />
maçonnerie par un modèle é<strong>la</strong>stique orthotrope à endommagement isotrope à contraintes p<strong>la</strong>nes.<br />
Le modèle, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong> l’orthotropie, est adapté aux briques <strong>de</strong> maçonnerie à<br />
alvéoles. L’endommagement est introduit par l’intermédiaire d’une variable d’endommagement<br />
sca<strong>la</strong>ire D. Il est fonction <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong>s ”contraintes effectives” dans l’espace <strong>de</strong>s contraintes<br />
p<strong>la</strong>nes. L’endommagement est supposé contrôlé par <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> contrainte principale. La loi<br />
<strong>de</strong> comportement non-linéaire du modèle permet <strong>de</strong> déterminer une cohésion effective ˜σRi dans<br />
une direction i. Ce paramètre permet <strong>de</strong> calculer <strong>la</strong> résistance à <strong>la</strong> compression dans une direction<br />
i, notée σRi, dont <strong>la</strong> fonction décrit une ellipse autour <strong>de</strong>s résistances horizontale et verticale<br />
à <strong>la</strong> compression <strong>de</strong> <strong>la</strong> brique (cf. fig.1.12).<br />
Joint Comme rappelé précé<strong>de</strong>mment, le contact entre <strong>la</strong> maçonnerie et le portique joue un<br />
rôle important dans le comportement <strong>de</strong>s structures testées à Sofia [45] et à Ispra [72], car <strong>la</strong><br />
fissuration du panneau est principalement concentrée à cet endroit. Le choix d’un modèle qui<br />
représente au mieux <strong>la</strong> liaison portique-maçonnerie s’impose donc.<br />
Les premières modélisations <strong>de</strong> portiques avec remplissage en maçonnerie ont préconisé <strong>la</strong><br />
mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> modèles <strong>de</strong> contact portique/panneau. Ainsi, Mallick et Severn [63] ont proposé<br />
un modèle <strong>de</strong> contact à cet effet. King et Panday [55] utilisent le modèle d’interface <strong>de</strong> Goodman<br />
pour modéliser le contact portique/panneau. Le modèle suppose une résistance nulle à <strong>la</strong> traction<br />
perpendicu<strong>la</strong>ire à l’interface et une résistance élevée à <strong>la</strong> compression dans cette direction. La<br />
résistance au cisaillement <strong>de</strong> l’élément dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohésion et du frottement entre les briques.<br />
Lotfi et Sing [59] proposent un modèle d’interface capable <strong>de</strong> représenter l’apparition et <strong>la</strong><br />
propagation <strong>de</strong> fissures sous chargement normal et horizontal. Le modèle d’interface s’appuie<br />
sur une loi <strong>de</strong> comportement é<strong>la</strong>stop<strong>la</strong>stique avec adoucissement. Les surfaces <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sticité sont<br />
<strong>de</strong> type Mohr-Coulomb.<br />
Modélisation à l’échelle intermédiaire par changement d’échelle<br />
La modélisation <strong>de</strong>s matériaux à l’échelle intermédiaire permet <strong>de</strong> représenter le comportement<br />
d’un élément <strong>de</strong> structure (poutre, p<strong>la</strong>que) ”équivalent” qui prend en compte les hétérogénéités.<br />
Cette approche est utilisée pour déterminer le comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie et <strong>de</strong>s poutres<br />
en béton armé.<br />
modèle à fibres La modélisation <strong>de</strong>s poutres et poteaux en béton armé en utilisant les lois <strong>de</strong><br />
comportement locales nécessite souvent une discrétisation fine <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre (béton,<br />
armatures longitudinales et transversales) et l’emploi d’éléments volumiques. La mise en oeuvre<br />
d’un telle modélisation s’avère rapi<strong>de</strong>ment lour<strong>de</strong> et le coût <strong>de</strong> calcul excessif. Pour réduire <strong>la</strong><br />
complexité <strong>de</strong> modélisation, on peut profiter du fait que <strong>la</strong> section <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre est constante<br />
sur une hauteur donnée. L’élément <strong>de</strong> poutre est représenté par sa section et on considère le<br />
reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre comme un assemb<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> fibres <strong>de</strong> mêmes caractéristiques que les différents<br />
éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> section (cf. fig. 1.13). Ces éléments <strong>de</strong> section ont <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comportement locales<br />
semb<strong>la</strong>bles à celles présentées au paragraphe 1.2.3 : Les efforts résultants sont alors obtenus par<br />
intégration sur <strong>la</strong> section.<br />
18
Pour déduire les contraintes sur toute <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> l’élément <strong>de</strong> poutre, le modèle à fibres utilise<br />
les hypothèses simplifiées <strong>de</strong>s théories d’Euler-Bernoulli ou <strong>de</strong> Timoshenko, qui représentent<br />
bien le comportement linéaire et non-linéaire <strong>de</strong>s poutres. Ainsi, il est possible d’utiliser les lois<br />
locales dans <strong>la</strong> section et déterminer ainsi l’interaction dans l’élément <strong>de</strong> poutre entre effort<br />
axial, moment fléchissant et effort tranchant qui apparaissent dans <strong>la</strong> section.<br />
Un modèle à fibre a fait l’objet d’une programmation dans CASTEM. Il a pour support l’élément<br />
fini <strong>de</strong> poutre <strong>de</strong> Timoshenko. Le modèle permet <strong>de</strong> relier les efforts globaux dans l’élément <strong>de</strong><br />
poutre aux déformations globales.<br />
Nx = f(ɛx) (1.4)<br />
My,z = f(χy,z) (1.5)<br />
Ty,z = f(γy,z)) (1.6)<br />
Modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie Dans le panneau <strong>de</strong> maçonnerie, les briques et les joints<br />
en mortier sont arrangés <strong>de</strong> façon périodique. Il est donc naturel <strong>de</strong> considérer comme cellule <strong>de</strong><br />
base l’ensemble briques-joints (cf. fig. 1.14).<br />
La cellule <strong>de</strong> base doit former un matériau homogène et représentatif du comportement macroscopique<br />
<strong>de</strong>s briques et <strong>de</strong>s joints dans un panneau <strong>de</strong> maçonnerie soumis à différents types<br />
<strong>de</strong> chargement. Pour aboutir à un tel matériau, plusieurs techniques d’homogénéisation ont<br />
été proposées. L’approche multicouche peut être utilisée en supposant l’ensemble briques/joints<br />
comme un empilement <strong>de</strong> briques et <strong>de</strong> joints - ce qui suppose <strong>de</strong> négliger les joints verticaux. Le<br />
modèle dépend <strong>de</strong> l’épaisseur <strong>de</strong> chaque constituant. En utilisant <strong>de</strong>s modèles prenant en compte<br />
l’endommagement [64] pour le comportement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux couches <strong>de</strong> matériaux, on peut i<strong>de</strong>ntifier<br />
le comportement <strong>de</strong> l’ensemble du milieu multicouche et estimer ses caractéristiques mécaniques.<br />
Le modèle reste néanmoins très sensible à l’épaisseur du joint. Afin <strong>de</strong> prendre en compte <strong>la</strong><br />
contribution du joint vertical, <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> matériau homogénéisé ont été développés en <strong>de</strong>ux<br />
étapes [26] : les briques et les joints horizontaux sont modélisés par une brique et un joint horizontal<br />
; ensuite, le matériau homogénéisé obtenu et un joint vertical forment <strong>la</strong> cellule <strong>de</strong> base<br />
finale (cf. fig. 1.15). Ce processus d’homogénéisation s’adapte bien uniquement dans le cas où<br />
les rigidités <strong>de</strong>s briques Eb et du mortier Em ne sont pas trop éloignées ( Eb ≤ 10).<br />
Em<br />
Une autre technique d’homogénéisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie consiste à chercher à homogénéiser<br />
les déformations <strong>de</strong> <strong>la</strong> cellule <strong>de</strong> base et assurer son équilibre, au lieu d’homogénéiser les caractéristiques<br />
<strong>de</strong>s matériaux constitutifs. Ainsi, Combescure [17] propose une loi <strong>de</strong> comportement<br />
basée sur <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>sticité pour relier les déformations aux efforts généralisés. Le<br />
modèle comporte <strong>de</strong>ux surfaces <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sticité définies par <strong>de</strong>ux critères <strong>de</strong> Rankine re<strong>la</strong>tifs à <strong>la</strong><br />
gran<strong>de</strong> et à <strong>la</strong> petite contrainte principale (en traction et en compression). Les surfaces <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sticité<br />
sont <strong>de</strong>s surfaces carrés dans l’espace <strong>de</strong>s contraintes p<strong>la</strong>nes. La surface intérieure délimite<br />
le domaine é<strong>la</strong>stique du matériau. Elle possè<strong>de</strong> un écrouissage cinématique, qui a une influence<br />
directe sur <strong>la</strong> variable d’écrouissage isotrope <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface extérieure, liée à <strong>la</strong> résistance limite du<br />
matériau (cf. figs. 2.8, 2.9). L’avantage <strong>de</strong> ce modèle est <strong>de</strong> pouvoir modéliser le comportement<br />
non-linéaire dans <strong>la</strong> maçonnerie (fissuration, dégradation <strong>de</strong> résistance, résistance résiduelle) et<br />
<strong>de</strong> reproduire les phénomènes hystérétiques observés sous chargement cyclique. Les détails <strong>de</strong><br />
ce modèle sont présentés dans le paragraphe 2.3.1.<br />
Modélisation finale d’éléments structuraux<br />
Dans l’approche globale ou macroscopique, on modélise <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure comme<br />
un matériau homogène avec <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comportement globales. Ces lois sont <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions entre<br />
une déformation généralisée (rotation, cisaillement ou déformation) et l’effort interne associé<br />
(moment, effort tranchant ou effort normal), sans utiliser explicitement les lois <strong>de</strong> comportement<br />
19
Fig. 1.12 – Résistance en compression dans une direction i σRi en fonction <strong>de</strong>s résistances<br />
verticale σv et horizontale σh et <strong>de</strong> <strong>la</strong> brique [26]<br />
Armatures longitudinales<br />
σ<br />
v<br />
φ<br />
i<br />
σ Ri<br />
σ<br />
h<br />
Armatures transversales<br />
Béton non confiné<br />
Béton confiné<br />
Fig. 1.13 – Modélisation d’une poutre en béton armé par un modèle à fibre<br />
000000000000000<br />
000000000000000 111111111111111<br />
111111111111111<br />
000000000000000<br />
111111111111111 111111111111111<br />
000000000000000<br />
000000000000000<br />
000000000000000 111111111111111<br />
111111111111111<br />
000000000000000<br />
111111111111111 111111111111111<br />
000000000000000<br />
000000000000000<br />
000000000000000 111111111111111<br />
111111111111111<br />
000000000000000<br />
111111111111111 111111111111111<br />
000000000000000<br />
0000000<br />
0000000<br />
1111111<br />
000000000000000<br />
1111111 111111111111111<br />
1111111<br />
000000000000000<br />
111111111111111 0000000<br />
1111111<br />
0000000<br />
0000000<br />
0000000<br />
1111111<br />
000000000000000<br />
1111111 111111111111111<br />
1111111<br />
000000000000000<br />
111111111111111 0000000<br />
1111111<br />
0000000<br />
0000000<br />
0000000<br />
1111111<br />
000000000000000<br />
1111111 111111111111111<br />
1111111<br />
000000000000000<br />
111111111111111 0000000<br />
1111111<br />
0000000<br />
000000000000000<br />
000000000000000 111111111111111<br />
111111111111111<br />
000000000000000<br />
111111111111111 111111111111111<br />
000000000000000<br />
000000000000000<br />
000000000000000 111111111111111<br />
111111111111111<br />
000000000000000<br />
111111111111111 111111111111111<br />
000000000000000<br />
000000000000000<br />
000000000000000 111111111111111<br />
111111111111111<br />
000000000000000<br />
111111111111111 111111111111111<br />
000000000000000<br />
111111111111111<br />
000000000000000<br />
111111111111111 000000000000000<br />
Briques <strong>de</strong> maçonnerie<br />
Joint en mortier<br />
Fig. 1.14 – Ensemble brique/joint <strong>de</strong> mortier à prendre en compte dans une cellule <strong>de</strong> base pour<br />
un modèle semi-local<br />
000000000000000000<br />
111111111111111111<br />
000000000000000000<br />
111111111111111111<br />
000000000000000000<br />
111111111111111111<br />
000000000000000000<br />
111111111111111111<br />
000000000000000000<br />
111111111111111111<br />
Brique<br />
Joint mortier<br />
00 11<br />
00 11<br />
00 11<br />
00 11<br />
00 11<br />
00 11<br />
00 11<br />
00 11<br />
00 11<br />
00 11<br />
00 11<br />
00 11<br />
00 11<br />
00 11<br />
00 11<br />
00 11<br />
00 11<br />
00 11<br />
Matériau homogénéisé<br />
Fig. 1.15 – Homogénéisation en 2 étapes d’une ensemble briques/joints horizontaux et verticaux-<br />
Phase a) homogénéisation <strong>de</strong>s briques et <strong>de</strong>s joints horizontaux par un milieu multicouche 1 -<br />
Phase b) : Homogénéisation du milieu multicouche 1 et <strong>de</strong>s joints verticaux<br />
20
locales.<br />
Ce niveau <strong>de</strong> modélisation présente l’avantage d’alléger les calculs nécessaires à l’étu<strong>de</strong> d’une<br />
structure. Son inconvénient reste <strong>la</strong> détermination <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong>s lois, qui dépen<strong>de</strong>nt non<br />
seulement <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>s matériaux, mais également du comportement <strong>de</strong> l’élément<br />
dans <strong>la</strong> structure. Ces lois globales sont déterminées par <strong>de</strong>s approches phénoménologiques et<br />
<strong>de</strong>s règles semi-empiriques.<br />
Modèles globaux <strong>de</strong>s éléments linéiques : Les modèles globaux développés pour les<br />
éléments linéiques représentent <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions entre le moment et <strong>la</strong> courbure ou <strong>la</strong> rotation<br />
p<strong>la</strong>stique, pour le comportement cyclique en flexion entre l’effort tranchant et <strong>la</strong> distorsion ,<br />
pour le comportement cyclique sous cisaillement. Les modèles globaux sont compatibles avec le<br />
modèle à fibre décrit précé<strong>de</strong>mment pour <strong>de</strong>s sollicitations monotones<br />
Dans les bâtiments à portiques en béton armé, les poteaux et les poutres sont sollicités essentiellement<br />
en flexion. Nous nous intéressons donc par <strong>la</strong> suite aux lois <strong>de</strong> comportement en flexion<br />
<strong>de</strong>s éléments linéiques.<br />
L’observation du comportement au niveau d’une section d’un élément linéique en béton armé<br />
sous chargement horizontale montre 3 phases :<br />
– La fissuration <strong>de</strong> <strong>la</strong> section après une courte phase é<strong>la</strong>stique,<br />
– La p<strong>la</strong>stification <strong>de</strong>s aciers,<br />
– La ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> section, par écrasement du béton et rupture <strong>de</strong>s aciers.<br />
De ce fait, <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion moment-courbure utilisée dans les lois <strong>de</strong> comportement en flexion est<br />
généralement simplifiée en une courbe trilinéaire (phase é<strong>la</strong>stique, fissuration du béton, p<strong>la</strong>stification<br />
<strong>de</strong>s aciers) ou bilinéaire (fissuration du béton et p<strong>la</strong>stification <strong>de</strong>s aciers)(cf. fig. 1.17).<br />
Certains modèles font l’hypothèse que les poutres sont soumises à une flexion simple sans force<br />
normale appliquée. La contribution <strong>de</strong> l’effort normal est ainsi négligée dans ce type <strong>de</strong> loi.<br />
Les modèles avec <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions moment-courbure linéaires ou trilinéaires permettent <strong>de</strong> retrouver<br />
le comportement d’un poteau ou d’une poutre sous chargement monotone, mais sous chargement<br />
cyclique, les cycles hystérétiques sont plus <strong>la</strong>rges et l’énergie dissipée est surestimée [20].<br />
Il convient donc, d’adapter ces modèles au chargement cyclique en modélisant l’hystérésis.<br />
Un premier modèle hystérétique non-linéaire pour les poutres en béton armé a été proposé par<br />
Clough et al [14]. Ce modèle permet <strong>de</strong> prendre en compte <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong> rigidité au rechargement.<br />
Le modèle a été modifié et corrigé par Rid<strong>de</strong>ll et Newmark [75]. Wang et Shah [97] ont<br />
introduit dans le modèle <strong>de</strong> Clough <strong>la</strong> notion d’endommagement cumulé, qui est fonction <strong>de</strong>s<br />
courbures successives. L’un <strong>de</strong>s modèles hystérétiques les plus répandus est celui <strong>de</strong> Takeda. Le<br />
modèle est défini par 16 règles <strong>de</strong> charge/décharge déterminées par les résultats d’un programme<br />
expérimental réalisé à l’Université <strong>de</strong> l’Illilois [94]. La courbe moment-courbure du modèle est<br />
trilinéaire et peut être différente selon le sens du chargement. Une version simplifiée <strong>de</strong> ce modèle<br />
a été proposée (Otani [67], Litton [58]) en considérant une courbe moment-courbure bilinéaire<br />
et 9 ou 11 règles hystérétiques. Saatcioglou et al [78] introduit dans le modèle <strong>de</strong> Takeda <strong>la</strong> prise<br />
en compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong> résistance lors <strong>de</strong> cycles <strong>de</strong> chargement.<br />
Park et al [69] proposent un modèle basé sur une courbe trilinéaire <strong>de</strong> Takeda avec prise en<br />
compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong> rigidité, du pincement et <strong>de</strong> <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong> résistance lors <strong>de</strong>s<br />
cycles. Fajfar [39] propose une autre alternative à <strong>la</strong> modélisation <strong>de</strong>s éléments linéiques par 3<br />
éléments <strong>de</strong> poutres. Les <strong>de</strong>ux éléments non-linéaires d’extrémité sont remp<strong>la</strong>cés dans ce modèle<br />
par <strong>de</strong>ux ressorts en rotation. Ces ressorts représentent les connexions poteau/poutre (cf. fig.<br />
1.18). Ils sont caractérisés par une re<strong>la</strong>tion moment-rotation non-linéaire comme le montre <strong>la</strong><br />
figure 1.19.<br />
Modèlisation globale <strong>de</strong>s panneaux <strong>de</strong> maçonnerie : Plusieurs essais sur <strong>de</strong>s murs en<br />
maçonnerie ([27],[29] ...) ont montré l’apparition d’une bielle <strong>de</strong> compression dans <strong>la</strong> maçonnerie<br />
lors d’une sollicitation horizontale induisant le cisaillement du mur. Ceci conduit à modéliser<br />
le panneau <strong>de</strong> maçonnerie à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> ”bielles”. Un modèle <strong>de</strong> diagonale équivalente a aussi été<br />
21
Eléments non−linéaires <strong>de</strong> maçonnerie<br />
Joint en mortier<br />
000000000<br />
111111111<br />
111111111<br />
000000000<br />
000000000<br />
111111111<br />
111111111<br />
000000000<br />
Brique <strong>de</strong> maçonnerie<br />
Eléments non−linéaires <strong>de</strong> poutre<br />
Armatures d’acier<br />
Béton<br />
Comportement nonlinéaire <strong>de</strong>s matériaux<br />
−1−<br />
Elément représentatif du mur<br />
Comportement nonlinéaire<br />
monotone <strong>de</strong> poutre<br />
−2−<br />
Modèle <strong>de</strong> diagonales équivalentes<br />
Comportement nonlinéaire<br />
cyclique <strong>de</strong> poutre<br />
−3−<br />
Fig. 1.16 – Détermination du comportement global <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> structure<br />
Moment<br />
(φ y,My)<br />
E fissuré<br />
a)<br />
Courbure<br />
Moment<br />
(φ u,Mu)<br />
(φ y,My)<br />
(φ f,Mf)<br />
E<br />
é<strong>la</strong>s<br />
E fissuré<br />
b)<br />
(φ u,Mu)<br />
Courbure<br />
Fig. 1.17 – Formes caractéristiques <strong>de</strong>s courbes moment-courbure <strong>de</strong> lois <strong>de</strong> comportement nonlinéaires<br />
<strong>de</strong>s poutres en béton armé<br />
22
essorts en torsion non linéaire<br />
élément <strong>de</strong> jonction<br />
élément linéaire sans masse<br />
Fig. 1.18 – Modélisation <strong>de</strong> rotules p<strong>la</strong>stiques selon Fajfar [39]<br />
M<br />
Fig. 1.19 – Loi moment-rotation <strong>de</strong>s ressort modélisant les rotules p<strong>la</strong>stiques selon Fajfar [39]<br />
proposé par le <strong>CSTB</strong> [29].<br />
Les modèles utilisant une seule diagonale équivalente sont évi<strong>de</strong>mment insuffisants pour reproduire<br />
le comportement <strong>de</strong>s panneaux <strong>de</strong> maçonnerie sous chargement cyclique, les sollicitations<br />
hors-p<strong>la</strong>n du mur et les défauts <strong>de</strong> liaison portique/panneau. Des modèles ont été proposés qui<br />
adoptent <strong>de</strong>ux ou plusieurs diagonales équivalentes avec <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comportement non-linéaires.<br />
Ainsi, Klinger et Bertero [56] ont proposé le premier modèle <strong>de</strong> diagonales équivalentes avec<br />
<strong>de</strong>s régles hystérétiques. Le modèle comporte <strong>de</strong>ux diagonales équivalentes reliant les joints<br />
poteau/poutre et permet <strong>de</strong> simuler l’adoucissement dans le panneau <strong>de</strong> maçonnerie et <strong>la</strong><br />
dégradation <strong>de</strong> rigidité observée sous chargement cyclique (cf. fig. 1.20). Le modèle <strong>de</strong> Doudoumis<br />
et al [21] a permis <strong>de</strong> simuler <strong>la</strong> perte <strong>de</strong> résistance due au chargement cyclique. La<br />
diagonale équivalente ne résiste qu’en compression et sa loi <strong>de</strong> comportement présente un palier<br />
à <strong>la</strong> résistance maximale du mur, suivi d’un adoucissement jusqu’à <strong>la</strong> ruine (cf. fig. 1.21).<br />
D’autres auteurs ([93], ...) proposent <strong>de</strong>s modèles globaux <strong>de</strong> maçonnerie contenant plus <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux diagonales équivalentes afin d’estimer <strong>la</strong> contribution d’une zone <strong>de</strong> compression plus <strong>la</strong>rge<br />
dans le panneau (cf. fig. 1.22).<br />
D’une façon générale, il est difficile d’extrapoler les modèles <strong>de</strong> ”bielles équivalentes”. La formation<br />
<strong>de</strong> ces bielles dépend fortement du type <strong>de</strong> matériau et <strong>de</strong> <strong>la</strong> géométrie.<br />
23<br />
θ
Décharge<br />
force axiale<br />
Courbe <strong>de</strong> traction<br />
Recharge<br />
Chargement é<strong>la</strong>stique<br />
déformation axiale<br />
Fig. 1.20 – Loi <strong>de</strong> comportement selon Klinger et Bertero [56]<br />
Décharge<br />
Dégradation <strong>de</strong> résistance<br />
jeu initial<br />
force axiale<br />
déformation axiale<br />
Charge et recharge é<strong>la</strong>stique<br />
Fig. 1.21 – Loi <strong>de</strong> comportement selon Doudoumis [21]<br />
Portique<br />
Sens du chargement<br />
Diagonales équivalentes<br />
Fig. 1.22 – Modèle à plusieurs diagonales équivalentes [93]<br />
24
1.3 Modélisation <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s<br />
1.3.1 Aléas et incertitu<strong>de</strong>s du problème<br />
Les gran<strong>de</strong>urs intervenant dans l’estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance d’une structure comportent une<br />
part plus au moins importante d’incertitu<strong>de</strong>. Ces incertitu<strong>de</strong>s induisent une erreur sur l’estimation<br />
que l’on fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure et <strong>de</strong> sa résistance. Il est, <strong>de</strong> ce fait, primordial<br />
d’en tenir compte dans le dimensionnement <strong>de</strong>s structures.<br />
L’estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance d’une structure à un chargement <strong>sismique</strong> comporte encore plus<br />
d’incertitu<strong>de</strong>s par <strong>la</strong> nature aléatoire du chargement lui-même. En plus du chargement, <strong>la</strong> structure<br />
peut comporter <strong>de</strong>s sources d’incertitu<strong>de</strong>s aussi bien dans les caractéristiques mécaniques<br />
<strong>de</strong>s matériaux constitutifs (résistances, composition, montage...) que sur l’assemb<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> ses<br />
éléments, ou les modèles utilisés pour estimer sa résistance globale.<br />
Ces incertitu<strong>de</strong>s sont évi<strong>de</strong>mment bien plus importantes dans le cas <strong>de</strong> bâtiments anciens. Les<br />
règlements et co<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul imposent <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> sécurité pour se prémunir <strong>de</strong> ces aléas.<br />
Le choix <strong>de</strong> ces coefficients <strong>de</strong> sécurité est souvent basé sur <strong>de</strong>s résultats empiriques et le retour<br />
d’expérience. Ces coefficients constituent souvent une bonne approximation à moindre coût, vu<br />
<strong>la</strong> simplicité <strong>de</strong> leur application. Pour le cas <strong>de</strong>s bâtiments existants, l’application <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong><br />
calcul <strong>de</strong>stinées au dimensionnement <strong>de</strong> bâtiments neufs avec les mêmes coefficients <strong>de</strong> sécurité<br />
utilisées pour le bâti neuf comporte le risque d’utiliser <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> calcul inadaptés au comportement<br />
actuel <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure.<br />
Aux incertitu<strong>de</strong>s déjà présentes pour <strong>la</strong> construction neuve, viennent s’ajouter <strong>de</strong> nouvelles inconnues<br />
qui sont :<br />
– répartition <strong>de</strong>s masses dans <strong>la</strong> structure : <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong>s masses peut changer dans le<br />
temps par les charges d’exploitation, les interventions sur le bâtiment (construction ou<br />
démolition <strong>de</strong> cloisons, vérandas, cheminées, carre<strong>la</strong>ge...).<br />
– évolution <strong>de</strong>s caractéristiques mécaniques <strong>de</strong>s matériaux : fissuration du béton, corrosion<br />
<strong>de</strong>s armatures, fatigue <strong>de</strong>s matériaux, .. ;<br />
– évolution <strong>de</strong>s caractéristiques du sol et <strong>de</strong>s fondations : tassement, consolidation... ;<br />
– changement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>stination du bâtiment : changement <strong>de</strong>s charges d’exploitation<br />
– changement du voisinage du bâtiment : les bâtiments voisins peuvent s’appuyer sur le<br />
bâtiment et provoquer <strong>de</strong>s chocs lors d’un séisme .<br />
La précision <strong>de</strong> l’estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance aux séismes d’un bâtiment ancien dépend donc <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
connaissance, non seulement du dimensionnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure à sa construction, mais aussi<br />
<strong>de</strong> toute l’histoire du bâtiment et <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> ses caractéristiques.<br />
1.3.2 Modélisation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s<br />
Modèle paramétrique<br />
Les incertitu<strong>de</strong>s aléatoires d’un modèle <strong>de</strong> bâtiment sont re<strong>la</strong>tives en partie aux données ou<br />
paramètres du modèle. Chaque paramètre i<strong>de</strong>ntifié comme une source d’incertitu<strong>de</strong>s peut être<br />
modélisé par une variable aléatoire. La modélisation <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s paramètres comme variables<br />
aléatoires conduit à une modélisation <strong>probabiliste</strong> ”paramétrique” <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s. Face<br />
au grand nombre <strong>de</strong> paramètres d’une structure et du chargement appliqué, il est nécessaire<br />
<strong>de</strong> limiter le nombre <strong>de</strong> variables aléatoires à considérer et <strong>de</strong> choisir les paramètres les plus<br />
incertains auxquels <strong>la</strong> réponse <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est <strong>la</strong> plus sensible.<br />
Le principal problème à résoudre pour construire un modèle paramétrique robuste rési<strong>de</strong> dans<br />
l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> probabilité <strong>de</strong>s variables aléatoires correspondantes. Il existe dans<br />
<strong>la</strong> bibliographie <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> probabilités qui sont plus ou moins adaptées aux paramètres du<br />
modèle qu’elles représentent. Le recours à <strong>de</strong>s lois usuelles comme <strong>la</strong> loi Gaussienne, Gamma<br />
ou Log-Normale est souvent effectué, bien que le choix d’utiliser <strong>de</strong> telles variables aléatoires<br />
pour modéliser les paramètres du modèle soit souvent purement subjectif, arbitraire et parfois<br />
inconsistant.<br />
25
L’utilisation du principe du maximum d’entropie permet <strong>de</strong> construire les lois <strong>de</strong> probabilité<br />
adéquates <strong>de</strong> façon objective en utilisant uniquement l’information disponible sur les paramètres<br />
considérés ([13], [34]). Les modèles paramétriques sont très répandus dans les étu<strong>de</strong>s <strong>probabiliste</strong>s.<br />
D’ailleurs, les règlements, (tels les Euroco<strong>de</strong>s ou les FEMA), font appel à <strong>de</strong>s modèles<br />
paramétriques pour déterminer <strong>la</strong> fiabilité <strong>de</strong>s structures et calibrer leurs coefficients <strong>de</strong> sécurité.<br />
On cherche en effet <strong>de</strong> plus en plus souvent à estimer <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs <strong>probabiliste</strong>s telles que les<br />
probabilités <strong>de</strong> ruine, <strong>de</strong> défail<strong>la</strong>nce ou <strong>de</strong> dommage. Ces gran<strong>de</strong>urs sont souvent estimées par<br />
<strong>de</strong>s modèles paramétriques ([82], [18]).<br />
Pour le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong>s bâtiments contre les séismes, plusieurs étu<strong>de</strong>s ont été menées<br />
pour estimer <strong>la</strong> fiabilité <strong>de</strong>s bâtiments anciens ou nouveaux face aux séismes. La <strong>vulnérabilité</strong><br />
<strong>de</strong>s bâtiments est estimée par <strong>de</strong>s approches fiabilistes ou <strong>probabiliste</strong>s faisant souvent appel à<br />
<strong>la</strong> modélisation paramétrique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s. En effet, compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature aléatoire <strong>de</strong><br />
l’accélération <strong>sismique</strong>, il paraît inévitable <strong>de</strong> recourir à l’analyse <strong>probabiliste</strong> pour mesurer le<br />
comportement d’une structure au séisme. Ainsi, plusieurs métho<strong>de</strong>s fiabilistes sont présentées<br />
dans <strong>la</strong> littérature pour tenter d’estimer une probabilité <strong>de</strong> ruine d’une structure soumise au<br />
séisme. La présence <strong>de</strong> plusieurs synthèses <strong>de</strong> ces métho<strong>de</strong>s fiabilistes dans <strong>la</strong> littérature scientifique<br />
([73], [30], [11], [4], [81]) dénote <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> cette approche dans <strong>la</strong> prévention<br />
du risque <strong>sismique</strong>. Dans les métho<strong>de</strong>s fiabilistes, nous pouvons distinguer <strong>de</strong>ux approches : <strong>la</strong><br />
première consiste à rendre aléatoire le chargement, par un processus aléatoire ([98], [15]) ; <strong>la</strong><br />
secon<strong>de</strong> privilégie d’introduire l’aléa dans les paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure (rigidités, résistance,<br />
géométrie, ...). Dans ce cas, <strong>la</strong> ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est caractérisée par <strong>la</strong> fonction sca<strong>la</strong>ire<br />
g(X), appelée fonction état limite. Elle dépend <strong>de</strong>s variables aléatoires X <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure et<br />
peut aussi dépendre du temps t, comme dans le cas d’un chargement <strong>sismique</strong>. La structure est<br />
considérée saine tant que g(X, t) est positive et <strong>la</strong> ruine est observée lorsque g(X, t) est négative.<br />
La probabilité <strong>de</strong> ruine Pf correspond alors <strong>la</strong> probabilité pour que g(X, t) < 0 :<br />
Pf { min g(X, t) < 0}<br />
t∈[0,T ]<br />
Pour déterminer cette probabilité, certains modèles ([60], [8], [24]) proposent <strong>de</strong> déterminer une<br />
forme analytique <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction état limite g(X, t) et <strong>de</strong> déterminer Pf par simu<strong>la</strong>tion numérique<br />
<strong>de</strong> Monte Carlo. L’inconvénient <strong>de</strong> cette approche est <strong>la</strong> difficulté d’obtenir <strong>de</strong>s formules analytiques<br />
décrivant le comportement d’une structure au séisme ; sans compter le coût <strong>de</strong> calcul élevé<br />
que nécessite <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> Monte Carlo, pour atteindre <strong>de</strong> faibles probabilité, spécialement<br />
pour <strong>de</strong>s structures complexes et pour un calcul nonlinéaire (voir [77], [66]).<br />
Une autre approche <strong>la</strong>rgement répandue dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>vulnérabilité</strong> <strong>de</strong>s structures est l’approximation<br />
<strong>de</strong>s surfaces d’état limite, caractérisées par l’équation g(X, t) = 0}, à <strong>de</strong>s formes<br />
simples. Les métho<strong>de</strong>s F ORM (First Or<strong>de</strong>r Reliability Method) ou SORM (Second Or<strong>de</strong>r Reliability<br />
Method) peuvent être employés dans ce sens (voir [80], [31],[32]). D’autres modèles<br />
proposent l’approximation <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction état-limite g(X, t) par une surface <strong>de</strong> réponse (voir<br />
[95], [54], [49]).<br />
Dans le programme européen RISK-UE [76], un indice <strong>de</strong> <strong>vulnérabilité</strong> est défini pour chaque<br />
c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> construction représentant <strong>la</strong> <strong>vulnérabilité</strong> <strong>la</strong> plus probable pour ce type <strong>de</strong> bâtiment.<br />
Les dommages subis lors d’un séisme sont estimés en fonction <strong>de</strong> l’indice <strong>de</strong> <strong>vulnérabilité</strong>. Pour<br />
tenir compte <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s, <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> définit une probabilité d’endommagement qui dépend<br />
du taux moyen d’endommagement. On peut ainsi mesurer <strong>la</strong> probabilité d’une structure <strong>de</strong><br />
dépasser un endommagement fixé.<br />
Modèle non paramétrique<br />
Les modèles <strong>probabiliste</strong>s paramétriques permettent <strong>de</strong> prendre en compte l’aléa <strong>de</strong>s données<br />
sur certains paramètres du modèle, mais ne peuvent tenir compte <strong>de</strong>s autres sources d’incertitu<strong>de</strong>s<br />
non paramétrées par le modèle. En effet, l’approche paramétrique n’a accès qu’aux<br />
paramètres définis par <strong>la</strong> modélisation adoptée.<br />
26
Dans <strong>la</strong> modélisation non paramétrique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s, ce sont les opérateurs du problème<br />
qui sont aléatoires. Une mesure <strong>de</strong> probabilité est introduite qui porte sur une c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong>s<br />
opérateurs linéaires définis positifs plus <strong>la</strong>rge que celle définie par les modèles paramétriques.<br />
La modélisation <strong>probabiliste</strong> non paramétrique permet <strong>de</strong> prendre en compte les incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
données et d’une certaine façon les incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> modélisation.<br />
La modélisation est fondée sur l’introduction <strong>de</strong> l’aléa sur les matrices généralisées d’un modèle<br />
matriciel réduit sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s propres. Ces variables aléatoires sont les matrices généralisées<br />
<strong>de</strong> masse, <strong>de</strong> rigidité et d’amortissement dans le cas <strong>de</strong>s sollicitations dynamiques.<br />
Le modèle <strong>probabiliste</strong> non paramétrique a été développé pour <strong>de</strong>s matrices aléatoires symétriques<br />
définies positives ([87, 88]) à partir du principe du maximum d’entropie issu <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong><br />
l’information ([83]).<br />
Dans le cas du modèle non paramétrique, les variables aléatoires sont à valeurs dans l’ensemble<br />
<strong>de</strong>s matrices symétriques définies positives dont les inverses sont du second ordre. La validité <strong>de</strong>s<br />
prévisions <strong>de</strong> ce modèle <strong>probabiliste</strong> a été vérifiée numériquement et expérimentalement sur <strong>de</strong>s<br />
structures complexes (voir [92], [36], [12], [79]). La modélisation non paramétrique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s<br />
s’applique à un <strong>la</strong>rge éventail <strong>de</strong> problèmes <strong>de</strong> réponse forcée linéaire, aussi bien en basses<br />
fréquences ([91]), qu’en moyennes fréquences ([90]). Une première application <strong>de</strong> <strong>la</strong> modélisation<br />
non paramétrique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s au cas d’une sollicitation <strong>sismique</strong> a été présentée par Desceliers<br />
et al pour un problème <strong>de</strong> dynamique non linéaire ([34], [33]).<br />
1.4 Stratégie adoptée<br />
L’estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance <strong>de</strong>s bâtiments anciens aux sollicitations <strong>sismique</strong>s comporte<br />
plusieurs spécificités qui ren<strong>de</strong>nt difficile voire incohérente l’application <strong>de</strong>s règlements para<strong>sismique</strong>s<br />
<strong>de</strong>stinés aux constructions neuves. Ce constat est <strong>de</strong> plus en plus partagé par les<br />
scientifiques et les concepteurs <strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s para<strong>sismique</strong>s, d’où l’apparition <strong>de</strong> règles spécifiques à<br />
<strong>la</strong> réévaluation et au renforcement du bâti existant et le développement <strong>de</strong>s recherches dans ce<br />
domaine.<br />
Il est donc utile <strong>de</strong> concevoir une méthodologie <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse d’une structure à un<br />
chargement <strong>sismique</strong> adapté aux bâtiments anciens.<br />
Nous développons par <strong>la</strong> suite une méthodologie adaptée aux bâtiments à portiques en béton<br />
armé avec remplissage en maçonnerie. Le comportement au séisme est estimé à l’ai<strong>de</strong> d’une<br />
modélisation par éléments finis 3D du bâtiment. Le modèle permet d’introduire différentes lois<br />
<strong>de</strong> comportement linéaires et non-linéaires <strong>de</strong>s éléments constitutifs et d’appliquer <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong><br />
charge statiques et dynamiques, afin <strong>de</strong> comparer les réponses obtenues selon les cas traités.<br />
Compte tenu, d’une façon générale, <strong>de</strong> <strong>la</strong> complexité <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> bâtiment, il nous a paru<br />
plus judicieux d’employer <strong>de</strong>s modèles globaux pour représenter le comportement <strong>de</strong>s éléments<br />
<strong>de</strong> structure (poteaux, poutres, murs en maçonnerie, p<strong>la</strong>nchers). L’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s paramètres<br />
<strong>de</strong> ces lois se fait à l’ai<strong>de</strong> d’une modélisation locale d’éléments isolés (approche locale-globale).<br />
Le calcul déterministe permet <strong>de</strong> donner une estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance d’une structure.<br />
Toutefois, le calcul déterministe se heurte au peu <strong>de</strong> certitu<strong>de</strong> que l’on a sur l’état actuel du<br />
bâtiment, avec tout ce que ce<strong>la</strong> induit comme incertitu<strong>de</strong>s sur les charges, <strong>la</strong> distribution <strong>de</strong>s<br />
masses et les propriétés mécaniques <strong>de</strong>s matériaux. L’emploi <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>probabiliste</strong>s robustes<br />
permet <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong> ces aléas. Ce constat est encore plus vrai dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> réévaluation<br />
d’un bâtiment existant, dont l’histoire a profondément modifié les propriétés mécaniques et physiques.<br />
L’incertitu<strong>de</strong> sur ces paramètres s’en trouve donc augmentée et le nombre <strong>de</strong> variables<br />
aléatoires à considérer <strong>de</strong>vient alors rapi<strong>de</strong>ment élevé. Une modélisation paramétrique est alors<br />
difficilement envisageable, compte tenu <strong>de</strong> ce grand nombre <strong>de</strong> variables aléatoires. De plus, le<br />
peu d’information disponible sur les paramètres rend difficile l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> lois <strong>de</strong> probabilités<br />
objectives pour chaque variable aléatoire. Le modèle non paramétrique semble donc être le<br />
modèle <strong>probabiliste</strong> le mieux adapté à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse é<strong>la</strong>stique dynamique <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure.<br />
La modélisation <strong>probabiliste</strong> non paramétrique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s permet <strong>de</strong> prendre en compte<br />
27
globalement les incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> modélisation (erreurs dues aux fonctions <strong>de</strong> formes <strong>de</strong>s éléments<br />
finis, au mail<strong>la</strong>ge, aux hypothèses concernant <strong>la</strong> cinématique).<br />
Pour <strong>la</strong> réponse non-linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure, les nonlinéarités sont localisées sur <strong>de</strong>s éléments<br />
connus et d’extension limitée. Il est donc possible d’utiliser une modélisation paramétrique pour<br />
mesurer l’incertitu<strong>de</strong> dans ces zones nonlinéaires. Le modèle non paramétrique, appliquée à <strong>la</strong><br />
partie é<strong>la</strong>stique du système dynamique associé au modèle paramétrique appliqué à <strong>la</strong> partie<br />
non-linéaire du même système, formeront ainsi un modèle mixte qui permettra <strong>de</strong> prendre en<br />
compte l’aléa dans l’ensemble du système non-linéaire dynamique.<br />
28
Chapitre 2<br />
Modèle moyen <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong><br />
référence<br />
Sommaire<br />
2.1 Choix <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30<br />
2.2 Stratégie <strong>de</strong> calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />
2.3 I<strong>de</strong>ntification du comportement <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure . . . . 33<br />
2.3.1 Comportement <strong>de</strong>s matériaux constitutifs . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />
2.3.2 Comportement d’éléments structuraux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39<br />
2.3.3 Détermination <strong>de</strong>s paramètres physiques <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> structure . . . 43<br />
2.3.4 Mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ruine et critères <strong>de</strong> résistance ultime . . . . . . . . . . . . . . 50<br />
2.4 Modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence et résultats . . . . . . . . 56<br />
2.4.1 Modélisation par éléments finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56<br />
2.4.2 Hypothèses <strong>de</strong> calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56<br />
2.4.3 Calcul linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58<br />
2.4.4 Calcul non linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61<br />
2.4.5 Modèle éléments finis simplifié <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure . . . . . . . . . . . . . . . 68<br />
2.4.6 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70<br />
29
2.1 Choix <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence<br />
Le présent travail est lié à l’étu<strong>de</strong> engagée par le <strong>CSTB</strong> pour le compte du Réseau Génie Civil<br />
et Urbain (RGCU) sur le renforcement para<strong>sismique</strong> du bâti existant [74]. Il est donc naturel <strong>de</strong><br />
choisir le bâtiment à étudier parmi ceux qui ont été retenus par le groupe <strong>de</strong> travail. Les types<br />
<strong>de</strong> bâtiment retenus par le groupe <strong>de</strong> travail, en vue <strong>de</strong> leur <strong>vulnérabilité</strong> <strong>sismique</strong> et <strong>de</strong> leur<br />
importance dans l’ensemble du parc immobilier, sont :<br />
– Bâtiments réalisés entre 1945 et 1970, contreventés en portiques en béton armé avec remplissage<br />
en maçonnerie,<br />
– Bâtiments réalisés entre 1945 et 1970, contreventés par panneaux <strong>de</strong> maçonnerie porteuse<br />
chaînée.<br />
Dans le cadre <strong>de</strong> ce travail <strong>de</strong> thèse, nous avons choisi d’étudier les bâtiments contreventés en<br />
portiques en béton armé (BA) avec remplissage en maçonnerie. Le groupe <strong>de</strong> travail a sélectionné<br />
une structure <strong>de</strong> référence constituée par une vil<strong>la</strong> comportant un étage (cf. figures 2.1, 2.2, 2.3<br />
et 2.4).<br />
La structure du bâtiment est formée d’une ossature ”poteaux-poutres” en béton armé, avec<br />
3 murs <strong>de</strong> remplissage en maçonnerie. La maçonnerie utilisée dans ce bâtiment est formée <strong>de</strong><br />
blocs d’agglomérés pleins. La structure repose sur un système <strong>de</strong> fondations isolées, reliées par<br />
<strong>de</strong>s poutres qui supportent le p<strong>la</strong>ncher bas du bâtiment. Le p<strong>la</strong>ncher haut (+2,36m) s’appuie<br />
aussi sur un schéma <strong>de</strong> poutres en béton armé. Les p<strong>la</strong>nchers sont en béton armé coulé sur p<strong>la</strong>ce<br />
d’épaisseur 12 cm.<br />
La toiture du bâtiment est formée <strong>de</strong> poutres en béton armé, sur lesquelles sont posés les panneaux<br />
et les tuiles <strong>de</strong> <strong>la</strong> toiture.<br />
Nous présentons ci-<strong>de</strong>ssous les caractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure étudiée, ainsi que <strong>la</strong> distribution<br />
<strong>de</strong> charges appliquées :<br />
– Toiture :<br />
– Charge surfacique <strong>de</strong> <strong>la</strong> toiture (poids propre + charge d’exploitation) : 130 kg/m 2 ,<br />
– Surface totale <strong>de</strong> <strong>la</strong> toiture : 163,1 m 2 ,<br />
– Charge totale <strong>de</strong> <strong>la</strong> toiture supportée par les poutres BA <strong>de</strong> <strong>la</strong> toiture : 21,2 t,<br />
– Charge totale <strong>de</strong> <strong>la</strong> toiture (poutres comprises) : 29,16 t.<br />
– P<strong>la</strong>ncher haut du RDC :<br />
– Surface totale : 167,3 m 2 ,<br />
– Surcharge d’exploitation : 50kg/m 2 ,<br />
– Surcharge totale : 8,37 t.<br />
– P<strong>la</strong>ncher bas <strong>de</strong> RDC :<br />
– Surface totale : 145,8 m 2 ,<br />
– Surcharge d’exploitation : 50kg/m 2 ,<br />
– Charge <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s (autres que les murs en maçonnerie) : 20 kg/m 2 =⇒ 8,2 t,<br />
– Surcharge totale : 7,29 t.<br />
– Centre <strong>de</strong> torsion C :<br />
– Sans mur : XC= 5,26 m XC= -2,05 m,<br />
– Avec murs : XC= 6,51 m XC= -1,03 m.<br />
– Centre <strong>de</strong> gravité G :<br />
– Sans mur : XG= 5,6 m YG= -4,68 m,<br />
– Avec murs : XG= 6,9 m YG= -4,04 m.<br />
30
(a)<br />
(b)<br />
(c)<br />
Y<br />
X<br />
Y<br />
X<br />
Y X<br />
Fig. 2.1 – Vues en perspective (a et b) et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssus (c) du bâtiment <strong>de</strong> référence<br />
31
Fig. 2.2 – P<strong>la</strong>n RDC <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />
Fig. 2.3 – P<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> toiture <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />
Fig. 2.4 – Coupe A-A <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />
32
2.2 Stratégie <strong>de</strong> calcul<br />
L’étu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure sous chargement <strong>sismique</strong> est réalisée à l’ai<strong>de</strong><br />
d’une modélisation numérique par éléments finis à l’ai<strong>de</strong> du co<strong>de</strong> CAST3M 2000. La structure<br />
est modélisée en 3 dimensions, ce qui permet entre autres d’étudier l’effet <strong>de</strong> torsion d’ensemble<br />
et les mouvements hors p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s murs en maçonneries.<br />
La complexité <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure impose l’utilisation d’un niveau <strong>de</strong> modélisation adaptée. Il est, en<br />
effet, difficilement envisageable d’utiliser une modélisation fine <strong>de</strong>s différents matériaux constitutifs<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure (béton, armatures d’acier, blocs <strong>de</strong> maçonnerie..) à l’échelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong><br />
référence. L’utilisation d’éléments structuraux (poutres, panneaux,...) nécessite toutefois l’i<strong>de</strong>ntification<br />
<strong>de</strong> leurs paramètres caractéristiques, qui dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s caractéristiques physiques <strong>de</strong>s<br />
matériaux (résistance à <strong>la</strong> traction/ compression, module d’Young,...).<br />
Pour ce faire, <strong>la</strong> méthodologie suivante <strong>de</strong> passage du niveau local au niveau global <strong>de</strong><br />
modélisation a été utilisée [19] :<br />
– Modélisation fine d’éléments isolés <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure (portique isolé, panneau <strong>de</strong> maçonnerie)<br />
– Détermination et validation <strong>de</strong>s paramètres caractéristiques <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comportement<br />
globales <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> structure.<br />
– Modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure complète par les éléments testés avec les lois <strong>de</strong> comportement<br />
globales<br />
2.3 I<strong>de</strong>ntification du comportement <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />
2.3.1 Comportement <strong>de</strong>s matériaux constitutifs<br />
Une modélisation <strong>de</strong>s matériaux est nécessaire à l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s paramètres caractéristiques<br />
<strong>de</strong>s modèles globaux utilisés pour modéliser les portiques en béton armé. La modélisation d’un<br />
portique simple est faite en utilisant le modèle à fibres imp<strong>la</strong>nté dans CAST3M (cf. fig 2.5). Ce<br />
modèle permet :<br />
– D’une part, <strong>de</strong> déterminer les paramètres du modèle global ;<br />
– D’autre part, <strong>de</strong> comparer les résultats obtenus par les <strong>de</strong>ux niveaux <strong>de</strong> modélisation, pour<br />
pouvoir ainsi justifier l’emploi <strong>de</strong>s modèles globaux, au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence.<br />
Le modèle à fibres permet <strong>de</strong> déterminer <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> comportement <strong>de</strong> l’élément <strong>de</strong> poutre <strong>de</strong><br />
Timoshenko à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription géométrique <strong>de</strong> <strong>la</strong> section et <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comportement<br />
uniaxiales pour chaque matériau constitutif (béton, acier,...).<br />
Béton<br />
Le modèle d’Ottosen [68] est utilisé. Il représente bien les comportements observés dans le<br />
béton, à savoir, l’adoucissement, l’anisotropie dûe à <strong>la</strong> fissuration,... Il s’agit d’un modèle <strong>de</strong><br />
comportement <strong>de</strong>s matériaux fragiles écrit selon l’approche <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> fissuration à direction<br />
fixe (les fissures gar<strong>de</strong>nt une direction constante au cours du calcul). Le critère <strong>de</strong> première<br />
fissuration est un critère <strong>de</strong> contraintes principales maximales (critère <strong>de</strong> Rankine).<br />
La loi <strong>de</strong> comportement est construite en décomposant les déformations en déformations é<strong>la</strong>stiques<br />
et déformations iné<strong>la</strong>stiques dues à <strong>la</strong> fissuration. La re<strong>la</strong>tion entre contraintes et déformations<br />
iné<strong>la</strong>stiques est donnée par l’Eq. (2.1).<br />
� ˙wn<br />
˙wt<br />
�<br />
=<br />
� 1<br />
N<br />
τ<br />
GsN<br />
0<br />
wn<br />
Gs<br />
� � ˙σ<br />
˙τ<br />
�<br />
, (2.1)<br />
où wn et wt sont les dép<strong>la</strong>cements re<strong>la</strong>tifs normal et tangent <strong>de</strong>s lèvres <strong>de</strong> <strong>la</strong> fissure, N est <strong>la</strong><br />
rai<strong>de</strong>ur dans <strong>la</strong> direction perpendicu<strong>la</strong>ire à <strong>la</strong> fissure et Gs le coefficient <strong>de</strong> cisaillement.<br />
Ce modèle réalise un coup<strong>la</strong>ge entre les comportements en cisaillement et en traction (lorsque<br />
33
<strong>la</strong> fissure s’ouvre, <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> cisaillement diminue). Il simule aussi <strong>la</strong> refermeture <strong>de</strong>s fissures,<br />
et permet d’effectuer <strong>de</strong>s calculs cycliques et dynamiques.<br />
Les caractéristiques du modèle sont résumées dans le tableau 2.1.<br />
Acier<br />
Paramètre Notation Valeur<br />
Module d’Young E 30000 MPa<br />
Résistance maximale en compression fc 32 MPa<br />
Déformation en compression pour fc εpc = 2fc/E 0,2 %<br />
Résistance maximale à <strong>la</strong> traction Ft 3,2 MPa<br />
Déformation ultime en traction εpt = 10ft/Et 0,1%<br />
Pente d’adoucissement Z 100<br />
Coefficient <strong>de</strong> Poisson ν 0.25<br />
Masse volumique ρ 2500 kg/m 3<br />
Tab. 2.1 – Caractéristiques du béton<br />
Le modèle <strong>de</strong> Menegotto-Pinto [65] est utilisé, qui suppose que sous chargement monotone,<br />
le matériau présente un p<strong>la</strong>teau p<strong>la</strong>stique suivi d’un écrouissage jusqu’à <strong>la</strong> rupture. Le modèle<br />
prend en compte le f<strong>la</strong>mbement sous compression. Les paramètres du modèle <strong>de</strong> l’acier sont<br />
décrites dans le tableau 2.2.<br />
Maçonnerie<br />
Paramètre Notation Valeur<br />
Module d’Young E 200000 MPa<br />
Limite d’é<strong>la</strong>sticité fe 400 MPa<br />
Contrainte limite à <strong>la</strong> rupture feu 500 MPa<br />
Déformation <strong>de</strong> début d’écrouissage Epe 2,3 %<br />
Déformation ultime Epu 9,8%<br />
Coefficient <strong>de</strong> Poisson ν 0,3<br />
Masse volumique ρ 7800 kg/m 3<br />
Tab. 2.2 – Caractéristiques <strong>de</strong> l’acier<br />
La présence d’un remplissage en maçonnerie dans un portique augmente <strong>la</strong> rigidité du portique,<br />
<strong>la</strong> résistance sous chargement horizontale ainsi que <strong>la</strong> dissipation d’énergie. Elle est<br />
néanmoins aussi responsable d’une perte <strong>de</strong> ductilité du portique et <strong>de</strong> <strong>la</strong> transmission d’effort<br />
tranchant important dans les extrémités <strong>de</strong>s poteaux.<br />
Le modèle d’endommagement développé par Combescure [17] est utilisé : il s’agit d’un modèle<br />
basé sur <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>sticité, qui fonctionne en contraintes p<strong>la</strong>nes et qui comporte <strong>de</strong>ux<br />
surfaces <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sticité représentées par <strong>de</strong>s carrés dans l’espace <strong>de</strong>s contraintes principales (cf.<br />
fig. 2.8) :<br />
– une surface intérieure délimite le domaine é<strong>la</strong>stique et possè<strong>de</strong> un écrouissage cinématique ;<br />
– une surface extérieure définit <strong>la</strong> résistance maximale du matériau et est associée à un<br />
écrouissage isotrope.<br />
Les déformations sont décomposées en déformations é<strong>la</strong>stiques et p<strong>la</strong>stiques<br />
δɛ = δɛe + δɛp . (2.2)<br />
34
a) Section <strong>de</strong> poteau<br />
Béton non confiné<br />
Béton confiné<br />
Armatures<br />
b) Section <strong>de</strong> poutre<br />
Fig. 2.5 – Modélisation <strong>de</strong>s sections du poteau (a) et <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre (b) par le modèle à fibre<br />
a) Courbe Résistance en compression-Déformation du béton<br />
X1.E5<br />
3.5<br />
3.0<br />
2.5<br />
2.0<br />
1.5<br />
1.0<br />
0.5<br />
Force(N)<br />
Déformation<br />
0.0<br />
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2 1.4 1.6<br />
X1.E−2<br />
b) Courbe Résistance en traction-Déformation du béton<br />
X1.E4<br />
3.5<br />
3.0<br />
2.5<br />
2.0<br />
1.5<br />
1.0<br />
0.5<br />
Force(N)<br />
Déformation<br />
0.0<br />
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0<br />
X1.E−3<br />
Fig. 2.6 – Loi <strong>de</strong> comportement du béton <strong>de</strong> type Ottosen : en compression, on a un comportement<br />
adoucissant avec résistance résiduelle. En traction, il y a chute <strong>de</strong> résistance jusqu’à <strong>la</strong><br />
ruine [17].<br />
35
L’écoulement p<strong>la</strong>stique se formule à partir <strong>de</strong>s fonctions d’écoulement gi et <strong>de</strong>s multiplicateurs<br />
p<strong>la</strong>stiques δλi comme suit :<br />
g1 g2<br />
δɛp = δλ1 + δλ2 + ... . (2.3)<br />
σ σ<br />
Les critères caractérisant les surfaces <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sticité sont les suivantes :<br />
– Surface intérieure :<br />
En traction :<br />
σ1 − η1 − f ′ t < 0 , (2.4)<br />
σ2 − η1 − f ′ t < 0 ,<br />
Le vecteur (η1, η2) est associé à l’écrouissage cinématique.<br />
En compression<br />
– Surface extérieure :<br />
En traction :<br />
f ′ c − (σ1 − η1) < 0 , (2.5)<br />
f ′ c − (σ2 − η2) < 0 ,<br />
σ1 − kt ft < 0, , (2.6)<br />
σ2 − kt ft < 0, ,<br />
Le vecteur (η1, η2) est associé à l’écrouissage cinématique.<br />
En compression<br />
kc fc − σ1 < 0 (2.7)<br />
kc fc − σ2 < 0<br />
où kc et kt sont les paramètres définissant les écrouissages en traction et en compression.<br />
Les caractéristiques mécaniques <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie sont résumées dans le tableau 2.3.<br />
Joint<br />
Paramètre Notation Valeur<br />
Module <strong>de</strong> cisaillement G 1500 MPa<br />
Coefficient <strong>de</strong> Poisson ν 0,2<br />
Masse volumique ρ 2100 kg/m 3<br />
Tab. 2.3 – Caractéristiques <strong>de</strong>s blocs <strong>de</strong> maçonnerie<br />
Le modèle <strong>de</strong> joint utilisé pour représenter le contact panneau/portique est le modèle <strong>de</strong> joint<br />
avec adoucissement imp<strong>la</strong>nté dans CAST3M ([16]). Le modèle tient compte <strong>de</strong> l’adoucissement<br />
en traction et en cisaillement. Le mécanisme en traction est indépendant du mécanisme en<br />
cisaillement. L’adoucissement en cisaillement est directement lié à l’angle φ <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong><br />
Coulomb. Le phénomène <strong>de</strong> di<strong>la</strong>tance est négligé dans ce modèle.<br />
36
X1.E3<br />
3.0<br />
2.5<br />
2.0<br />
1.5<br />
1.0<br />
0.5<br />
Force (N)<br />
Déformation<br />
0.0<br />
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5<br />
Fig. 2.7 – Loi <strong>de</strong> comportement <strong>de</strong> l’acier : comportement symétrique é<strong>la</strong>stop<strong>la</strong>stique avec<br />
écrouissage positif<br />
Surface p<strong>la</strong>stique exterieure<br />
(Ecrouissage isotrope)<br />
kc fc<br />
(η1,η2)<br />
σ2<br />
kt ft<br />
σ1<br />
Surface p<strong>la</strong>stique interieure<br />
(Ecrouissage cinematique)<br />
Fig. 2.8 – Surfaces <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sticité dans l’espace <strong>de</strong>s contraintes p<strong>la</strong>nes<br />
Chargement monotone<br />
Chargement cyclique<br />
Fig. 2.9 – Loi <strong>de</strong> comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie<br />
37<br />
σ1<br />
Wp<br />
Wp0<br />
ε1
kn<br />
N/t0<br />
N (S = 0)<br />
N/t<br />
φ<br />
δ<br />
p<br />
δ<br />
N < Nt<br />
S S<br />
.<br />
Nt0 Nt0<br />
N<br />
(Nt − N)tang φ<br />
(Nt− N)tang φ0<br />
.<br />
γ p<br />
Fig. 2.10 – Loi <strong>de</strong> comportement du joint portique-maçonnerie<br />
38<br />
ks<br />
Nt<br />
γ<br />
N
2.3.2 Comportement d’éléments structuraux<br />
Poteaux et poutres<br />
Les résultats expérimentaux et le retour d’expérience montrent que les portiques en béton<br />
armé sous chargement cyclique sont caractérisés par le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> rupture correspondant à <strong>la</strong><br />
formation <strong>de</strong>s rotules p<strong>la</strong>stiques en extrémité <strong>de</strong> poteaux. La formation <strong>de</strong> ces rotules peut<br />
provoquer <strong>la</strong> rupture <strong>de</strong>s aciers verticaux <strong>de</strong>s poteaux et <strong>la</strong> ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure.<br />
La modélisation <strong>de</strong> ce comportement conduit à introduire dans chaque poteau un ensemble<br />
composé <strong>de</strong> 3 éléments (cf. figure 2.11) :<br />
– Une barre centrale é<strong>la</strong>stique isotrope. Compte tenu <strong>de</strong> l’apparition <strong>de</strong> fissures dans <strong>la</strong> partie<br />
centrale, le module <strong>de</strong> rigidité employé dans cette partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure correspond à <strong>la</strong><br />
rigidité fissurée. La valeur <strong>de</strong> ce module est déterminée par <strong>la</strong> courbe moment-courbure<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> section.<br />
– 2 barres aux extrémités, qui représentent <strong>la</strong> zone d’apparition <strong>de</strong>s rotules p<strong>la</strong>stiques. La<br />
longueur <strong>de</strong>s rotules est déterminée en fonction <strong>de</strong>s caractéristiques du poteau.<br />
Le même modèle est utilisé pour représenter les poutres <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure, avec une longueur <strong>de</strong><br />
rotule égale à 0,2 m.<br />
La barre centrale a comme support l’élément <strong>de</strong> poutre d’Euler-Bernoulli, alors que les éléments<br />
d’extrémité sont <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> poutre <strong>de</strong> Timoshenko.<br />
La modélisation <strong>de</strong>s rotules p<strong>la</strong>stiques nécessite <strong>de</strong> choisir une loi <strong>de</strong> comportement globale qui<br />
représente au mieux le comportement <strong>de</strong> l’élément structurel. Le choix s’est porté sur une loi<br />
<strong>de</strong> comportement en flexion basée sur le modèle non linéaire <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sticité avec endommagement<br />
proposé par Takeda [94]. Les avantages <strong>de</strong> ce modèle sont les suivants :<br />
– Prise en compte <strong>de</strong> l’endommagement (courbe moment-courbure trilinéaire : phase é<strong>la</strong>stique,<br />
phase après fissuration, phase <strong>de</strong> p<strong>la</strong>stification <strong>de</strong>s aciers).<br />
– Prise en compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge verticale appliquée aux poteaux, par l’intermédiaire <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
courbe moment-courbure introduite dans le modèle.<br />
– Description du comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure sous chargement cyclique, en tenant compte<br />
<strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> pincement et <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong> résistance lors <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> chargement.<br />
Les lois <strong>de</strong> Takeda sont c<strong>la</strong>ssiquement utilisées pour décrire le comportement <strong>de</strong>s sections <strong>de</strong><br />
poutres ou <strong>de</strong> poteaux. Elles relient <strong>la</strong> courbure ou <strong>la</strong> déformation en cisaillement à l’effort<br />
associé (moment fléchissant ou effort tranchant). Les paramètres nécessaires à ce type <strong>de</strong> lois<br />
sont :<br />
– <strong>la</strong> courbe trilinéaire moment-courbure représentant les phases é<strong>la</strong>stique, fissurée et après<br />
p<strong>la</strong>stification (cf. fig. 2.12),<br />
– les paramètres hystérétiques η, β et γ décrivant le comportement cyclique : η pour <strong>la</strong> baisse<br />
<strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur, β pour le pincement et γ pour <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong> résistance.<br />
Panneau <strong>de</strong> maçonnerie<br />
Pour le comportement non-linéaire <strong>de</strong>s murs, le modèle <strong>de</strong> diagonales équivalentes introduit<br />
par D. Combescure [17] est utilisé. Il représente bien le comportement au séisme <strong>de</strong>s murs <strong>de</strong><br />
remplissage en maçonnerie (cf. fig.2.14).<br />
Le modèle <strong>de</strong> diagonales équivalentes comporte un élément barre avec une résistance nulle en<br />
traction et avec une loi uniaxiale en compression décrite ci-<strong>de</strong>ssous :<br />
– Comportement sous chargement monotone<br />
Fissuration : Le comportement est linéaire jusqu’au point (εe , Fe), d’où le module d’Young<br />
s’écrit :<br />
E0 = Fe<br />
Sεe<br />
(2.8)<br />
Le second segment correspond à <strong>la</strong> fissuration du panneau, <strong>la</strong> nonlinéarité est due uniquement<br />
à <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong> rigidité et peut être caractérisée par une variable d’endommagement<br />
39
H<br />
Diagonales equivalentes<br />
L<br />
Rotules p<strong>la</strong>stiques<br />
Fig. 2.11 – Modélisation globale d’un portique par diagonales équivalentes<br />
Moment (N.m)<br />
(C ,M<br />
0 0 )<br />
(C fiss ,M fiss )<br />
E0<br />
(Cp<strong>la</strong>s,Mp<strong>la</strong>s<br />
)<br />
Ep<strong>la</strong>s<br />
Efiss<br />
(C ,M<br />
rup rup )<br />
Courbure(m−1)<br />
Fig. 2.12 – Courbe Moment-courbure caractéristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> Takeda<br />
φy−<br />
My<br />
My+<br />
Me+<br />
My−<br />
φ y+<br />
φ y<br />
My<br />
My+<br />
My−<br />
Fig. 2.13 – Loi <strong>de</strong> comportement <strong>de</strong> Takeda [94]<br />
40<br />
∆ φ=<br />
∆ E+/My+<br />
∆ E+ =Energie dissipée<br />
φy
D entre 0 et Dmax avec :<br />
Dmax = 1 − 1 N<br />
. (2.9)<br />
E0 Sεc<br />
Écrasement <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie : Le comportement est p<strong>la</strong>stique avec écrouissage positif et<br />
négatif. Le module d’Young sécant est égal à (1 − Dmax)E0 et <strong>la</strong> déformation p<strong>la</strong>stique est<br />
égale à :<br />
Nactuel<br />
εp<strong>la</strong>stique = εactuel −<br />
) . (2.10)<br />
(1 − Dmax)SE0<br />
– Règles régissant l’hystérésis<br />
Le comportement hystérétique est défini dans le modèle par 3 paramètres η, β ′ et γ. Il<br />
reproduit les phénomènes <strong>de</strong> glissement et <strong>de</strong> pincement.<br />
Règle <strong>de</strong> décharge : La décharge s’effectue avec le module d’Young endommagé (1 − D)E0<br />
jusqu’à <strong>la</strong> force nulle, puis à force nulle lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase <strong>de</strong> glissement.<br />
Règle <strong>de</strong> recharge : La recharge est définie par <strong>de</strong>s règles en fonction <strong>de</strong>s déformations<br />
totales et p<strong>la</strong>stiques actuelles, <strong>de</strong> <strong>la</strong> déformation p<strong>la</strong>stique ainsi que <strong>de</strong> <strong>la</strong> déformation<br />
correspondant à <strong>la</strong> limite é<strong>la</strong>stique εe.<br />
De <strong>la</strong> traction à <strong>la</strong> compression, <strong>la</strong> première règle correspond au glissement jusqu’à <strong>la</strong><br />
limite εglissement, définie lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge par :<br />
�<br />
εglissement = γεp<strong>la</strong>stique + γ ′ εe ,<br />
εglissement = εactuel si εactuel > γεp<strong>la</strong>stique + γ ′ (2.11)<br />
εe .<br />
La secon<strong>de</strong> phase est effectuée avec une ”rai<strong>de</strong>ur” Kpincement = EpincementS permettant<br />
d’atteindre le point <strong>de</strong> coordonnée (εpincement,βNmax) (cf. fig. 2.14) :<br />
εpincement = εp<strong>la</strong>stique + βNmax<br />
. (2.12)<br />
(1 − D)SE0<br />
La phase <strong>de</strong> recharge é<strong>la</strong>stique jusqu’à <strong>la</strong> courbe <strong>de</strong> première charge est délimitée par <strong>la</strong><br />
déformation :<br />
εlim = εp<strong>la</strong>stique +<br />
Nmax<br />
(1 − D)SE0<br />
(2.13)<br />
Les cycles <strong>de</strong> faible amplitu<strong>de</strong> sont caractérisés par <strong>de</strong>s décharges et recharges é<strong>la</strong>stiques<br />
jusqu’au point εint situé sur le segment défini par les points εglissement et εpincement.<br />
– Dégradation <strong>de</strong> résistance sous chargement cyclique<br />
Le phénomène <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong> résistance est estimé en réduisant <strong>la</strong> force Fmax par <strong>la</strong><br />
formule suivante :<br />
Nmax,modifie = ((1 − θ)e αεp<strong>la</strong>stique,cyc + θ)Fmax<br />
(2.14)<br />
où : α : taux <strong>de</strong> décroissance<br />
θ : pourcentage <strong>de</strong> force résiduelle défini par <strong>la</strong> suite<br />
εp<strong>la</strong>stiquecyc = −Σ < −∆εp<strong>la</strong>stic > : les incréments <strong>de</strong> déformation p<strong>la</strong>stique dans <strong>la</strong> direction<br />
<strong>de</strong> traction<br />
Le comportement du mur est fortement lié aux caractéristiques locales <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie utilisée<br />
et du mortier et à <strong>la</strong> présence ou non <strong>de</strong> joints verticaux dans le mur. Il est donc primordial <strong>de</strong><br />
bien i<strong>de</strong>ntifier les caractéristiques <strong>de</strong>s barres en fonction <strong>de</strong> ces données. Les caractéristiques <strong>de</strong>s<br />
diagonales équivalentes utilisées sont déduites <strong>de</strong>s résultats obtenus par <strong>la</strong> modélisation fine du<br />
portique seul.<br />
P<strong>la</strong>nchers<br />
Les p<strong>la</strong>nchers haut et bas sont modélisés par <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> coques à 4 noeuds. Leur<br />
comportement est supposé é<strong>la</strong>stique.<br />
41
Force axiale N<br />
(ε e ,F<br />
e )<br />
ε glissement<br />
(ε c ,F<br />
c )<br />
ε int<br />
ε pincement<br />
ε p<strong>la</strong>stique<br />
Fmax<br />
βF max<br />
Déformation axiale ε<br />
Fig. 2.14 – Loi <strong>de</strong> comportement <strong>de</strong>s diagonales équivalentes [17]<br />
42
2.3.3 Détermination <strong>de</strong>s paramètres physiques <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> structure<br />
Comme nous l’avons spécifié au paragraphe 2.2, <strong>la</strong> méthodologie adoptée tient en 4 étapes : :<br />
– Modélisation fine <strong>de</strong>s éléments structuraux : portique et panneau <strong>de</strong> maçonnerie,<br />
– Détermination <strong>de</strong>s paramètres physiques <strong>de</strong>s lois globales <strong>de</strong> comportement,<br />
– Validation <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comportement globales par comparaison <strong>de</strong>s réponses <strong>de</strong>s éléments<br />
structuraux au niveau local et au niveau global <strong>de</strong> modélisation,<br />
– Passage au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure complète en utilisant <strong>la</strong> modélisation globale <strong>de</strong>s éléments<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure.<br />
La première étape consiste donc en <strong>la</strong> modélisation fine <strong>de</strong>s éléments linéiques (poteaux et<br />
poutres) et <strong>de</strong>s murs en maçonnerie.<br />
Éléments linéiques<br />
Nous avons modélisé 5 portiques différents correspondant aux 5 différentes sections <strong>de</strong>s poteaux<br />
:<br />
– P1 : h = 15 ; b = 15 (cm)<br />
– P2 : h = 20 ; b = 15 (cm)<br />
– P3 : h = 15 ; b = 20 (cm)<br />
– P4 : h = 15 ; b = 25 (cm)<br />
– P5 : h = 15 ; b = 53,5 (cm)<br />
Les dimensions <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre sont les suivantes : h = 15 ; b = 40(cm) Le portique est supposé<br />
encastré. Un dép<strong>la</strong>cement horizontal Ux est appliqué en tête <strong>de</strong> portique, ainsi qu’une charge<br />
verticale N sur chaque poteau. Le modèle à fibre permet <strong>de</strong> déterminer <strong>la</strong> courbe momentcourbure<br />
<strong>de</strong> l’élément pour différentes valeurs <strong>de</strong> N :<br />
– N1 = 0 MN<br />
– N2 = 0,2 MN<br />
– N3 = 0,3 MN<br />
– N4 = 0,4 MN<br />
La figure 2.15 montre que le chargement vertical sur le portique influe sensiblement sur <strong>la</strong> réponse<br />
du portique à une sollicitation horizontale. La courbe moment-courbure ainsi obtenue est donc<br />
fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge verticale supportée par le portique. Pour le cas <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>, le poids<br />
propre <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure induit une charge verticale sur les poteaux équivalente à <strong>la</strong> charge N2.<br />
Cette valeur est donc retenue pour <strong>la</strong> suite <strong>de</strong>s calculs.<br />
Murs en maçonnerie<br />
L’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> modélisation fine du portique en béton armé avec mur en maçonnerie sert :<br />
– D’une part, à i<strong>de</strong>ntifier les paramètres du modèle global utilisé pour <strong>la</strong> maçonnerie, à savoir<br />
le modèles <strong>de</strong> diagonales équivalentes développé par D.Combescure [17] ;<br />
– D’autre part, à vérifier <strong>la</strong> validité <strong>de</strong> ce modèle pour le cas <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>.<br />
Le modèle fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie est décrit au paragraphe 2.3.2. Il est utilisé pour déterminer les<br />
paramètres du modèle global.<br />
Le modèle <strong>de</strong> maçonnerie a été utilisé par Vita [96] pour modéliser un portique en béton armé<br />
avec remplissage en maçonnerie. Le même principe <strong>de</strong> modélisation est utilisé ici. Un dép<strong>la</strong>cement<br />
horizontal est appliqué en haut du portique. La figure 2.16 donne <strong>la</strong> distribution <strong>de</strong>s déformations<br />
dans le panneau en réponse au dép<strong>la</strong>cement horizontal imposé. On peut remarquer <strong>la</strong> formation<br />
d’une bielle <strong>de</strong> compression sur <strong>la</strong> diagonale du mur en maçonnerie. Ce résultat conforte le choix<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> modélisation du panneau <strong>de</strong> maçonnerie par <strong>de</strong>s diagonales équivalentes qui ne travaillent<br />
qu’en compression.<br />
Pour caractériser <strong>la</strong> loi globale <strong>de</strong>s diagonales équivalentes, on a besoin <strong>de</strong> déterminer :<br />
– La <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong>s diagonales équivalentes<br />
43
Moment (MN)<br />
0.045<br />
0.04<br />
0.035<br />
0.03<br />
0.025<br />
0.02<br />
0.015<br />
0.01<br />
0.005<br />
N0 = 0<br />
N1 = 0,1MN<br />
N2 = 0,2 MN<br />
N3 = 0,4 MN<br />
0<br />
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07<br />
Courbure (m−1)<br />
Fig. 2.15 – Influence du chargement vertical sur <strong>la</strong> courbe ”moment-courbure”<br />
EPS1<br />
>−1.29E−03<br />
< 8.44E−02<br />
−1.0E−03<br />
3.39E−03<br />
1.14E−02<br />
1.95E−02<br />
2.75E−02<br />
3.55E−02<br />
4.36E−02<br />
5.16E−02<br />
5.96E−02<br />
6.76E−02<br />
7.57E−02<br />
8.37E−02<br />
Fig. 2.16 – Déformations dans le panneau <strong>de</strong> maçonnerie dans <strong>la</strong> direction horizontale - X<br />
44
EPS2 >−2.12E−03<br />
< 4.65E−02<br />
−1.74E−03<br />
5.40E−04<br />
2.82E−03<br />
5.09E−03<br />
7.37E−03<br />
9.65E−03<br />
1.19E−02<br />
1.42E−02<br />
1.65E−02<br />
1.88E−02<br />
2.10E−02<br />
2.33E−02<br />
2.56E−02<br />
2.79E−02<br />
3.01E−02<br />
3.24E−02<br />
3.47E−02<br />
3.70E−02<br />
3.92E−02<br />
4.15E−02<br />
4.38E−02<br />
4.61E−02<br />
AMPLITUDE<br />
DEFORMEE<br />
FX FY<br />
Fig. 2.17 – Déformations dans le panneau <strong>de</strong> maçonnerie dans <strong>la</strong> direction verticale - Z<br />
0.12<br />
0.10<br />
0.08<br />
0.06<br />
0.04<br />
0.02<br />
0.00<br />
0.00 0.50 1.00 1.50 2.00 2.50 3.00 3.50<br />
X1.E−2<br />
Fig. 2.18 – Courbes effort tranchant-dép<strong>la</strong>cement en tête du poteau gauche (trait bleu) et du<br />
poteau droit (trait noir) du portique avec remplissage en maçonnerie : le comportement <strong>de</strong>s<br />
poteaux suit l’évolution du panneau <strong>de</strong> maçonnerie : phase é<strong>la</strong>stique, fissuration <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie<br />
et du contact portique/maçonnerie et adoucissement du à <strong>la</strong> détérioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie<br />
jusqu’à un p<strong>la</strong>teau p<strong>la</strong>stique<br />
45
– La courbe non-linéaire ”effort normal-déformation axiale” caractéristique <strong>de</strong>s bielles <strong>de</strong><br />
compression.<br />
– Les paramètres caractérisant le comportement hystérétique.<br />
Largeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> diagonale équivalente : La section <strong>de</strong> <strong>la</strong> diagonale équivalente est particulièrement<br />
importante, car c’est sur cette surface que sont répartis les efforts transmis au panneau par le<br />
portique, suite aux sollicitations horizontales.<br />
L’épaisseur <strong>de</strong> <strong>la</strong> diagonale est i<strong>de</strong>ntique à l’épaisseur du mur en maçonnerie. Il reste à déterminer<br />
<strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> celle-ci dans le p<strong>la</strong>n du mur. Il existe dans <strong>la</strong> bibliographie plusieurs expressions<br />
pour calculer <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> diagonale équivalente au mur <strong>de</strong> maçonnerie [84], [37], [62]...<br />
Une expression simplifiée présentée par Cruz-Diaz [26] est utilisée. Celle-ci met en évi<strong>de</strong>nce <strong>la</strong><br />
corré<strong>la</strong>tion entre <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur équivalente <strong>de</strong> <strong>la</strong> diagonale et <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong>s briques <strong>de</strong> maçonnerie.<br />
� �r l<br />
le = l.<br />
(2.15)<br />
lc<br />
où : l est longueur <strong>de</strong>s briques et (r , lc) sont <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> ca<strong>la</strong>ge tels que :<br />
� Joints verticaux remplis : r = 0, 545; lc = 0, 247<br />
Joints verticaux secs : r = 0, 876; lc = 0, 384<br />
(2.16)<br />
Un autre paramètre caractérise le modèle <strong>de</strong> diagonale utilisé, il s’agit <strong>de</strong> l’endommagement<br />
maximal Dmax. Il est estimé par :<br />
Dmax = 1 − Fc<br />
E0.dc<br />
avec :<br />
– (dc,Fc) : coordonnées du point <strong>de</strong> p<strong>la</strong>stification <strong>de</strong> <strong>la</strong> diagonale<br />
– E0 : module d’Young <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie non fissurée<br />
(2.17)<br />
Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe caractéristique : La loi <strong>de</strong> comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> diagonale équivalente<br />
est décrite par une courbe caractéristique Effort normal-Déformation axiale (N-ɛ). La courbe Nɛ<br />
est obtenue correspond à l’effort et à <strong>la</strong> déformation dans <strong>la</strong> bielle <strong>de</strong> compression formée<br />
dans le panneau <strong>de</strong> maçonnerie par l’application <strong>de</strong> <strong>la</strong> force horizontale T . Il convient donc <strong>de</strong><br />
lier le couple ”Effort horizontal-Dép<strong>la</strong>cement en tête du portique” au couple ”Effort normal-<br />
Déformation axiale” dans <strong>la</strong> diagonale.<br />
La détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe N-ɛ passe par les étapes suivantes :<br />
– Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe effort horizontal-dép<strong>la</strong>cement en tête (Tp,m − u) pour le portique<br />
avec murs en maçonnerie,<br />
– Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe Tp − u pour le portique seul,<br />
– Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe Tm − u pour <strong>la</strong> maçonnerie seule : La rigidité du portique sans<br />
mur (Kp) est déduite <strong>de</strong> celle du portique avec mur (Kp, m) :<br />
Km = Kp,m − Kp<br />
A un dép<strong>la</strong>cement u fixé, l’Eq. (2.18) <strong>de</strong>vient :<br />
(2.18)<br />
Tm = Tp,m − Tp . (2.19)<br />
L’effort tranchant transmis au portique est transformé en effort axial dans <strong>la</strong> bielle formée en<br />
diagonale du mur <strong>de</strong> maçonnerie. La loi effort tranchant-dép<strong>la</strong>cement en tête (Tm − u) obtenue<br />
par modèle fin ou par <strong>de</strong>s résultats expérimentaux, peut donc être transformée en une loi effort<br />
normal-déformation axiale (N − ɛ) caractéristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi Tm − u<br />
46
y<br />
x<br />
α<br />
Sens du chargement<br />
uy εvertical<br />
L<br />
H<br />
ux<br />
ε<br />
θh<br />
horizontal<br />
Fig. 2.19 – Déformation du panneau <strong>de</strong> maçonnerie sous sollicitation horizontale : formation<br />
d’une bielle <strong>de</strong> compression dans le panneau.<br />
Effort tranchant (N)<br />
x 104<br />
14<br />
12<br />
10<br />
8<br />
6<br />
4<br />
2<br />
Portique seul (BF)<br />
Portique avec panneau (IF)<br />
Panneau <strong>de</strong> maçonnerie (M)<br />
0<br />
0 0.005 0.01 0.015 0.02 0.025 0.03<br />
Dép<strong>la</strong>cement en tête du portique(m)<br />
Fig. 2.20 – I<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe caractéristique Dép<strong>la</strong>cement-Effort tranchant du panneau<br />
<strong>de</strong> maçonnerie : <strong>la</strong> courbe re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> maçonnerie seule est <strong>la</strong> différence entre <strong>la</strong> courbe<br />
correspondant au portique avec panneau et celle correspondant au portique seul.<br />
47
et <strong>de</strong>s caractéristiques géométriques du mur.<br />
Les re<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> transformation sont les suivantes :<br />
� ɛaxial = γnx ny − ɛverticaln 2 y<br />
N = T<br />
nx<br />
où γ = ux<br />
H , ɛvertical = uy<br />
H , nx =<br />
, (2.20)<br />
√ L<br />
H2 +L2 et ny<br />
H = √ . Si l’on suppose que <strong>la</strong> déformation ver-<br />
H2 +L2 ticale reste négligeable par rapport à <strong>la</strong> déformation horizontale, on peut alors négliger ɛvertical.<br />
L’Eq. (2.20) donne alors : � ɛaxial = L<br />
N =<br />
L2 +H2 d<br />
√<br />
L2 +H2 L<br />
Tm<br />
(2.21)<br />
La <strong>de</strong>rnière équation permet <strong>de</strong> calculer les valeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> déformation axiale transmise dans <strong>la</strong><br />
bielle <strong>de</strong> compression ɛaxial et <strong>de</strong> l’effort <strong>de</strong> compression subi en fonction <strong>de</strong> l’effort horizontal sur<br />
le portique, du dép<strong>la</strong>cement en tête et <strong>de</strong>s caractéristiques géométriques du mur en maçonnerie<br />
(cf. fig. 2.21).<br />
Choix <strong>de</strong>s paramètres caractérisant l’hystérésis : Le modèle global est caractérisé par <strong>de</strong>s paramètres<br />
qui décrivent le comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> diagonale équivalente sous chargement cyclique.<br />
Ces paramètres sont :<br />
– γm : paramètre <strong>de</strong> pincement,<br />
– αm : paramètre rég<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> position du point <strong>de</strong> rechargement,<br />
– θ : fraction <strong>de</strong> résistance résiduelle après dégradation complète sous chargement cyclique,<br />
– dpl,cyc,obj : déformation p<strong>la</strong>stique cyclique cumulée<br />
– βm : Paramètre rég<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong> résistance sous chargement cyclique,<br />
En se basant sur d’autres étu<strong>de</strong>s ([17], [96]), les valeurs suivantes ont été choisies pour ces<br />
paramètres :<br />
γm = 0.5 ; αm = 0.5 ; θobj = 0.6 ; θf = 0.5<br />
α = −<br />
1<br />
dpl,cyc,obj<br />
Comparaison entre modèle local et modèle global<br />
ln( θobj − θj<br />
) (2.22)<br />
θj<br />
Les résultats obtenus par les <strong>de</strong>ux niveaux <strong>de</strong> modélisation sont comparés sur <strong>la</strong> figure 2.22,<br />
en termes <strong>de</strong> courbe effort-dép<strong>la</strong>cement en tête et <strong>de</strong> courbe moment-courbure. Ils montrent une<br />
bonne concordance entre les <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> modélisations.<br />
48
Effort normal N (N)<br />
x 104<br />
14<br />
12<br />
10<br />
8<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0 1 2 3 4 5 6 7<br />
x 10 −3<br />
0<br />
déformation axiale ε<br />
axial<br />
Fig. 2.21 – Courbe déformation axiale-effort normal dans <strong>la</strong> bielle <strong>de</strong> compression formée dans<br />
le panneau <strong>de</strong> maçonnerie. La courbe est obtenue à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe dép<strong>la</strong>cement en tête-effort<br />
tranchant <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure 2.20.<br />
X1.E−2 Force Horizontale (N)<br />
1.6<br />
1.4<br />
1.2<br />
1.0<br />
0.8<br />
0.6<br />
0.4<br />
0.2<br />
0.0<br />
Dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />
−0.1<br />
0. 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8.<br />
X1.E−2<br />
Fig. 2.22 – Courbes Force horizontale-Dép<strong>la</strong>cement en tête du portique - Comparaison entre<br />
l’approche locale(trait bleu) et l’approche globale (trait noir)<br />
49
2.3.4 Mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ruine et critères <strong>de</strong> résistance ultime<br />
Afin <strong>de</strong> déterminer <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> résistance <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure à un éventuel séisme, il faut<br />
savoir estimer les résistances <strong>de</strong> ruine <strong>de</strong>s éléments structuraux pour pouvoir prédire <strong>la</strong> ruine<br />
totale ou partielle <strong>de</strong> l’ensemble du bâtiment. Dans cette optique, un choix judicieux <strong>de</strong> critères<br />
<strong>de</strong> ruine s’impose pour i<strong>de</strong>ntifier les points faibles <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure.<br />
Comportement en flexion <strong>de</strong>s éléments linéiques<br />
Dans les éléments linéiques (poteaux et poutres), les sollicitations horizontales font apparaître<br />
<strong>de</strong>s rotules p<strong>la</strong>stiques aux extrémités <strong>de</strong> ce type d’élément, dues à leur flexion. Dans les zones<br />
p<strong>la</strong>stiques, <strong>la</strong> ruine peut être atteinte soit par l’éc<strong>la</strong>tement du béton et <strong>la</strong> perte du confinement,<br />
soit par rupture <strong>de</strong>s aciers longitudinaux, en atteignant leur déformation limite. Pour estimer<br />
les valeurs limites avant <strong>la</strong> ruine, <strong>de</strong>ux approches sont possibles :<br />
– Une approche locale, où les déformations limites <strong>de</strong> l’acier et du béton sont estimées,<br />
– Une approche globale où <strong>la</strong> rotation maximale que peut subir l’élément est estimée avec<br />
en général une marge <strong>de</strong> sécurité.<br />
Approche locale : Afin d’estimer les déformations limites <strong>de</strong> l’acier et du béton dans les éléments<br />
linéiques, et parmi les différentes métho<strong>de</strong>s proposées dans <strong>la</strong> literature, nous pouvons citer<br />
l’approche proposée par l’Euroco<strong>de</strong> 8 [22] qui consiste à estimer <strong>la</strong> courbure <strong>de</strong> ruine dans une<br />
section en se basant sur un critère portant sur les allongements en fibre extrême (en traction ou<br />
en compression) : La courbure <strong>de</strong> ruine est le minimum <strong>de</strong>s courbures correspondant à :<br />
– un moment va<strong>la</strong>nt 85% du moment au pic,<br />
– un moment correspondant à <strong>la</strong> déformation ultime dans l’acier ou le béton<br />
Pour l’acier, <strong>la</strong> déformation ultime réglementaire <strong>de</strong> l’Euroco<strong>de</strong> 8 correspond à <strong>la</strong> contrainte<br />
maximale. Pour le béton, elle est égale à <strong>la</strong> déformation correspondant à <strong>la</strong> contrainte va<strong>la</strong>nt 85%<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> contrainte maximale. Priestley propose une secon<strong>de</strong> approche où il donne une estimation<br />
empirique <strong>de</strong>s déformations ultimes [70].<br />
Ainsi, pour l’acier, <strong>la</strong> déformation ɛs est limitée à 60% <strong>de</strong> <strong>la</strong> déformation ultime ɛsu :<br />
ɛs = 0.6ɛsu<br />
(2.23)<br />
Pour <strong>de</strong>s aciers <strong>de</strong> résistance 275 et 420 MPa, les déformations limites peuvent être prises égale à<br />
15% et 10%, respectivement. Pour le béton, si le confinement est jugé satisfaisant, <strong>la</strong> déformation<br />
limite du béton est déterminée par l’Eq. (2.24) :<br />
ɛc = 0.004 +<br />
(1, 4ρsfyɛsu)<br />
f ′ c<br />
(2.24)<br />
où fy est <strong>la</strong> contrainte <strong>de</strong> p<strong>la</strong>stification <strong>de</strong> l’acier, f ′ c <strong>la</strong> résistance ultime réelle, généralement<br />
prise égale à 1,5 fois <strong>la</strong> résistance nominale et ρs le taux <strong>de</strong> confinement :<br />
ρs = 1.5 Av<br />
bc s ,<br />
avec s l’espacement <strong>de</strong>s cadres, Av <strong>la</strong> section totale <strong>de</strong> cadre sur <strong>la</strong> hauteur s et bc <strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> section confinée (limitée par les aciers <strong>de</strong> flexion). Les conditions <strong>de</strong> confinement du béton<br />
ne sont souvent pas remplies pour les poteaux non dimensionnés au séisme. Une déformation<br />
ultime du béton, forfaitairement prise égale à 0.005 est alors adoptée<br />
50
Approche globale : Les critères <strong>de</strong> ruine pour les éléments linéiques sont généralement exprimés<br />
en terme <strong>de</strong> rotation p<strong>la</strong>stique au niveau <strong>de</strong>s extrémités <strong>de</strong>s éléments. Les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul<br />
<strong>de</strong>s rotations limites aboutissent souvent à <strong>de</strong>s formules complexes basées sur l’expérimentation.<br />
Nous présentons pour déterminer les rotations <strong>de</strong> ruine, <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul proposée dans<br />
l’Euroco<strong>de</strong> 8, l’approche <strong>de</strong> Priestley ainsi qu’une formule empirique.<br />
Formules <strong>de</strong> L’EC8 : Euroco<strong>de</strong> 8 dans sa partie 3 présente <strong>de</strong>s formules préconisées pour le<br />
calcul <strong>de</strong>s rotations limites <strong>de</strong> service et <strong>de</strong> ruine pour les poteaux-poutres sous flexion avec et<br />
sans effort normal. La formule générale suivante peut être utilisée dans ce sens pour estimer <strong>la</strong><br />
rotation ultime (<strong>de</strong> ruine) :<br />
θu = ast(1 − 0.38acyc)(1 + asl<br />
1.7 )(1 − 0.37awall)(0.3) ν ×<br />
�<br />
max(0.01; ω ′<br />
max(0.01; ω<br />
�0.2 ( Lv<br />
h )0.425 fyw<br />
(αρsx<br />
25 fc ) (1.45 1000ρd)<br />
, (2.25)<br />
où :<br />
– ast = 0.016 pour les aciers ductiles, 0.0105 pour les aciers fragiles,<br />
– acyc= 1 pour le chargement cyclique, 0 pour le chargement monotone,<br />
– asl = 1 s’il y a glissement <strong>de</strong>s armatures longitudinales, 0 sinon,<br />
– awall = 1 pour les structures avec murs, 0 pour celles avec poteaux-poutres,<br />
– ν : effort axial normalisé,<br />
– ω et ω ′ : ratio mécanique en traction et compression respectivement,<br />
– Lv = moment/effort tranchant,<br />
– ρsx = Asx<br />
bwsh : ratio d’armatures transversales (sh : espacement <strong>de</strong>s cadres),<br />
– ρd : ratio d’armatures diagonales,<br />
– α : facteur <strong>de</strong> confinement effectif :<br />
α =<br />
�<br />
1 − sh<br />
� �<br />
1 −<br />
2hc<br />
sh<br />
� �<br />
1<br />
2hc<br />
Σb2 �<br />
i , (2.26)<br />
6hcbc<br />
où bc et hc sont les dimensions <strong>de</strong> l’âme du béton et bi est <strong>la</strong> distance entre les armatures<br />
longitudinales confinées.<br />
Une secon<strong>de</strong> formule proposée par l’Euroco<strong>de</strong> 8 est inspirée par les travaux <strong>de</strong> Priestley [70] :<br />
où θy est <strong>la</strong> rotation limite <strong>de</strong> service :<br />
θu = θy + (ϕu − ϕy)Lp<br />
Lv<br />
θy = ϕy<br />
3<br />
et Lp est <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotule p<strong>la</strong>stique :<br />
�<br />
1 − 0.5Lp<br />
�<br />
, (2.27)<br />
Lv<br />
0.25ɛdbfy<br />
+ 0.0025 + αsl<br />
(d − d ′ ) √ , (2.28)<br />
fc<br />
Lp = 0.08Lv + 1<br />
60 αsldbfy, (2.29)<br />
avec :<br />
– αsl = 1 s’il y a glissement <strong>de</strong>s armatures longitudinales au niveau <strong>de</strong>s ancrages, 0 sinon.<br />
– db : diamètre <strong>de</strong>s armatures longitudinales,<br />
– ϕu : courbure ultime en considérant <strong>la</strong> contrainte en compression du béton correspondant<br />
à <strong>la</strong> déformation ultime du béton ɛcu,<br />
– ϕy : courbure <strong>de</strong> service en considérant <strong>la</strong> contrainte en traction <strong>de</strong> l’acier correspondant<br />
à <strong>la</strong> déformation utile <strong>de</strong> l’acier ɛsy.<br />
51
Formules <strong>de</strong> Priestley : Priestley présente une autre définition <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotation <strong>de</strong> ruine en fonction<br />
<strong>de</strong>s courbure <strong>de</strong> p<strong>la</strong>stification ϕy et <strong>de</strong> ruine ϕu et <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotule p<strong>la</strong>stique Lp :<br />
θp,u = (ϕu − ϕy)Lp , (2.30)<br />
Lp dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> hauteur du poteau et <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie p<strong>la</strong>stifiée. Elle peut être prise<br />
égale à :<br />
,<br />
2<br />
où Hp est <strong>la</strong> hauteur p<strong>la</strong>stifiée du poteau et qui vaut :<br />
(2.31)<br />
� �<br />
Mu − My<br />
Hp = H<br />
= HEp(ϕu − ϕy)<br />
,<br />
My + Ep(ϕu − ϕy)<br />
(2.32)<br />
Mu<br />
Lp = Hp<br />
– db : diamètre <strong>de</strong>s armatures longitudinales,<br />
– fu : courbure ultime en considérant <strong>la</strong> contrainte en compression du béton correspondant<br />
à <strong>la</strong> déformation ultime du béton ɛcu,<br />
– fy : courbure <strong>de</strong> service en considérant <strong>la</strong> contrainte en traction <strong>de</strong> l’acier correspondant<br />
à <strong>la</strong> déformation utile <strong>de</strong> l’acier ɛsy.<br />
Autres approches : D’autres formules empiriques peuvent être utilisées pour calculer <strong>la</strong> longueur<br />
<strong>de</strong> rotule p<strong>la</strong>stique :<br />
Lp = 0.08 H + 0.022fy dbl, (2.33)<br />
où dbl est le diamètre <strong>de</strong>s barres <strong>de</strong> flexion. La hauteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> section du poteau s’avère aussi être<br />
une approximation assez fiable <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotule p<strong>la</strong>stique. Plusieurs auteurs ([41], [1])<br />
présentent aussi une autre formule empirique pour estimer <strong>la</strong> rotation <strong>de</strong> ruine :<br />
θu = 0.0634<br />
� H<br />
d ′<br />
�0.93 � �0.48 max(ρt; 0.04)<br />
max(νd; 0.05<br />
ω −0.27<br />
t f −0.15<br />
c , (2.34)<br />
où :<br />
– d ′ : hauteur utile <strong>de</strong>s poteaux (H/d ′ : é<strong>la</strong>ncement mécanique <strong>de</strong>s poteaux). Cette formule<br />
est va<strong>la</strong>ble pour 1 < H/D < 7<br />
– νd = σn<br />
: effort normal réduit,<br />
fc<br />
– ρt : ratio volumique <strong>de</strong>s cadres,<br />
– ωt : ratio mécanique d’acier longitudinal ( 0 < ωt < 0.5)<br />
ωt = As<br />
Ac<br />
fy<br />
fc<br />
(2.35)<br />
avec As et Ac les sections d’acier et <strong>de</strong> béton respectivement, fc <strong>la</strong> résistance en compression<br />
du béton et fy <strong>la</strong> limite é<strong>la</strong>stique <strong>de</strong> l’acier.<br />
Résistance à l’effort tranchant<br />
Formules du BAEL : Les règles PS92 [23] et BAEL [2] admettent que <strong>la</strong> résistance à l’effort<br />
tranchant provient <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>s aciers transversaux et <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance en traction du béton.<br />
La résistance à l’effort tranchant est vérifiée grâce à l’Eq. (2.36).<br />
τu = 0.3 k ftj + 0.9 Acadre<br />
b s<br />
fyt, (2.36)<br />
avec :<br />
– ftj : Résistance du béton en traction (2,1 MPa pour un béton <strong>de</strong> 25 MPa),<br />
– fyt : contrainte <strong>de</strong> p<strong>la</strong>stification <strong>de</strong> l’acier <strong>de</strong>s cadres,<br />
– b : profon<strong>de</strong>ur du poteau (perpendicu<strong>la</strong>irement au sens <strong>de</strong> chargement),<br />
52
– d : <strong>la</strong>rgeur du poteau (dans le sens <strong>de</strong> chargement),<br />
– Ac = b d : section du poteau,<br />
– s : espacement <strong>de</strong>s cadres,<br />
– Acadre : section totale <strong>de</strong>s cadres,<br />
– k : facteur dépendant <strong>de</strong> l’effort normal P <strong>de</strong> <strong>la</strong> section :<br />
|P |<br />
– En traction : k = 1 − 10 ,<br />
Ac fc28 |P |<br />
Ac fc28 – En compression : k = 1 + 3 .<br />
Cependant, les règles du BAEL sont trop conservatives et ne permettent pas une estimation<br />
correcte <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> résistance <strong>de</strong>s éléments structuraux à l’effort tranchant. Il convient<br />
<strong>de</strong> choisir d’autres formules pour fournir <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> résistance plus proche <strong>de</strong>s résultats<br />
expérimentaux.<br />
Approche <strong>de</strong> Priestley : Priestley [70] définit <strong>la</strong> résistance à l’effort tranchant <strong>de</strong>s poutres et<br />
<strong>de</strong>s poteaux, comme <strong>la</strong> somme <strong>de</strong>s résistances du béton Vc, <strong>de</strong> l’acier Vs et du poids propre Vp :<br />
où<br />
Vu = Vc + Vs + Vp, (2.37)<br />
Vs = Av fyD ′ cotgθ<br />
, (2.38)<br />
s<br />
avec Av est <strong>la</strong> section totale <strong>de</strong> cadre sur une hauteur s, D ′ le bras <strong>de</strong> levier et θ l’inclinaison <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> bielle, prise égale à 30 0 pour les poteaux comprimés ;<br />
Vc = 0.8 Ac k � fc, (2.39)<br />
le paramètre k dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> ductilité <strong>de</strong>mandée en flexion et varie <strong>de</strong> 0.29 à 0.05.<br />
Pour <strong>la</strong> contribution du poids propre, Priestley suppose que l’effort tranchant est transmis par<br />
un mécanisme <strong>de</strong> bielles inclinée d’un angle α :<br />
Vp = P tan α (2.40)<br />
νp = σn tan α (2.41)<br />
L’angle <strong>de</strong> frottement α est l’angle entre <strong>la</strong> fibre moyenne <strong>de</strong> l’élément et <strong>la</strong> droite reliant les<br />
points d’application <strong>de</strong>s résultantes <strong>de</strong>s contraintes dans le béton <strong>de</strong>s 2 sections situées aux<br />
extrémités du poteau (en tête et en pied).<br />
Autres critères <strong>de</strong> ruine<br />
On peut utiliser les formules développées par le CEB [21] qui prennent en compte <strong>la</strong> plupart<br />
<strong>de</strong>s phénomènes pour aboutir à une analyse assez fine <strong>de</strong>s longueurs d’ancrage nécessaires en fonction<br />
<strong>de</strong>s différents paramètres intervenant. Ces formules restent néanmoins assez conservatives.<br />
Il convient, donc d’apporter quelques modifications à ces formules pour rendre les estimations<br />
plus proches <strong>de</strong>s résultats expérimentaux :<br />
– fb peut être évalué à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> contrainte <strong>de</strong> traction sans coefficient <strong>de</strong> sécurité partiel,<br />
– ftj peut être évalué à t = ∞ en prenant fc = 1.5fc28 [70], par <strong>la</strong> formule du BAEL ou<br />
0.25f 2/3<br />
c<br />
(MPa),<br />
– fy n’intervient pas dans <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> ls. La barre peut être tendue à sa contrainte résistante.<br />
Pour ce qui concerne <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> recouvrement entre 2 barres, il a été constaté qu’elle n’est<br />
pas nettement plus importante que <strong>la</strong> longueur d’ancrage. Cependant par pru<strong>de</strong>nce, B. Fouré<br />
[44] propose <strong>de</strong> prendre lr = 1.2ls.<br />
ls = 1.2γe<br />
� �<br />
emin<br />
1 − 0.15<br />
ϕ<br />
�� �<br />
− 1 1 − 8K ΣAtfyt<br />
�<br />
A fy<br />
53<br />
ϕfy<br />
(12 − ϕ(mm)<br />
10 ) ftj<br />
γb<br />
Acal<br />
. (2.42)<br />
A
L’enrobage d’une barre doit être égal ou supérieur à son diamètre. En situation <strong>sismique</strong>, γs et<br />
γb peuvent être pris égaux à 1 et 1,15 respectivement.<br />
– γe : coefficient <strong>de</strong> sécurité couvrant l’influence <strong>de</strong>s cycles alternés sur l’adhérence. Il peut<br />
être pris à 1.2 en zone courante et 1.35 en zone critique,<br />
– emin : enrobage du paquet formé par les <strong>de</strong>ux barres vis-à-vis <strong>de</strong>s parements et <strong>de</strong>s paquets<br />
voisins,<br />
– Acal/A : traduit l’influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> surabondance <strong>de</strong> section d’acier par rapport à l’acier<br />
calculé,<br />
– K = :<br />
– 0.1 si <strong>la</strong> barre est ancrée dans l’angle d’un cadre ou dans le fond d’une épingle ;<br />
– 0.2 si <strong>la</strong> barre est dans le fond d’un étrier ;<br />
– 0.15 dans l’angle d’un cadre en <strong>de</strong>uxième lit<br />
– 0.05 sinon.<br />
S’il s’agit <strong>de</strong> recouvrement dans les rotules p<strong>la</strong>stiques pour lesquelles le moment ultime est calculé<br />
avec <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> résistance <strong>de</strong> l’acier, il faut remp<strong>la</strong>cer fy par fmax ; fyt peut être remp<strong>la</strong>cé par<br />
ft,max.<br />
Si le recouvrement n’est pas dans une rotule p<strong>la</strong>stique, γe peut être pris égal à 1. ftj peut<br />
être évalué à t = ∞ en prenant fc = 1.5fc28<br />
, par <strong>la</strong> formule du BAEL ou 0.25f 2/3<br />
c<br />
(MPa).<br />
Pour une longueur <strong>de</strong> recouvrement donnée, <strong>la</strong> formule inversée permet <strong>de</strong> remonter à <strong>la</strong> force<br />
<strong>de</strong> recouvrement capable. La vérification du f<strong>la</strong>mbement <strong>de</strong>s armatures comprimées doit être<br />
faite dans les poteaux. Le diamètre <strong>de</strong>s armatures longitudinales et l’espacement <strong>de</strong>s armatures<br />
transversales sont alors liés par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion donnant <strong>la</strong> force critique <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mbement <strong>de</strong> l’armature<br />
longitudinale :<br />
Soit :<br />
π(dbl) 2<br />
4<br />
σs ≤ Fcr = π2 Esl<br />
4s 2 t<br />
st ≤ 0.393dbl<br />
= π2Esπ(dbl) 4 /64<br />
4s2 , (2.43)<br />
t<br />
� Es<br />
σs<br />
, (2.44)<br />
Pour σs = 400 MPa, cette re<strong>la</strong>tion s’écrit : st ≤ 8.79dbl Cependant, cette formule qui néglige<br />
l’effet favorable du béton d’enrobage, peut donner <strong>de</strong>s résultats plus conservatifs que les formules<br />
<strong>de</strong>s normes, auquel cas, il est préférable <strong>de</strong> s’en tenir à celles-ci.<br />
Critères retenus et valeurs limites<br />
Parmi les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ruine possibles pour une structure en portiques en béton armé avec<br />
remplissage en maçonnerie, il convient <strong>de</strong> se limiter aux mo<strong>de</strong>s les plus fréquemment observés,<br />
par le retour d’expérience, pour ce genre <strong>de</strong> structure et les plus dommageables à <strong>la</strong> tenue du<br />
bâtiment. Ainsi, les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ruine <strong>de</strong>s murs <strong>de</strong> remplissage en maçonnerie ne seront pas pris en<br />
compte, car <strong>la</strong> ruine d’un ou plusieurs murs <strong>de</strong> maçonnerie n’implique pas <strong>la</strong> ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />
entière. Les murs en maçonnerie agissent, néanmoins sur <strong>la</strong> ruine globale <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure par <strong>la</strong><br />
perte <strong>de</strong> résistance du portique et <strong>la</strong> transmission d’un effort horizontale supplémentaire aux<br />
extrémités <strong>de</strong>s poteaux, ce qui augmente le risque d’une rupture <strong>de</strong>s poteaux par cisaillement en<br />
tête. Les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ruine jugés les plus probables et les plus préjudiciables à <strong>la</strong> structure sont :<br />
– Ruine <strong>de</strong>s poteaux par flexion : on considère qu’il y a rupture par flexion dans le poteau<br />
s’il atteint une rotation limite p<strong>la</strong>stique θp,u, donnée par <strong>la</strong> formule <strong>de</strong> l’Euroco<strong>de</strong> 8 (Eq.<br />
(2.25))<br />
– Ruine par cisaillement en tête : on considère qu’il y a rupture en tête <strong>de</strong> poteau si l’effort<br />
tranchant atteint l’effort tranchant limite estimé par Priestley, selon l’Eq. (2.37).<br />
Le tableau 2.4 présente les valeurs limites en rotation ultime et en effort tranchant ultime<br />
correspondant aux différentes types <strong>de</strong> poteaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure étudiée.<br />
54
Section 15x15 15x20 20x15 25x15 53.5x15<br />
Sens <strong>de</strong><br />
chargement X Y X Y X Y X Y X Y<br />
Rotation<br />
limite<br />
(rd s−1 )<br />
0.0432 0.0432 0.0458 0.041 0.041 0.0458 0.0369 0.048 0.0305 0.0461<br />
Effort tranchant<br />
limite<br />
(kN)<br />
141.28 141.28 109.81 138.08 138.08 109.81 168.74 113.44 353.77 135.26<br />
Tab. 2.4 – Valeurs limites dans les poteaux<br />
55
2.4 Modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence et résultats<br />
2.4.1 Modélisation par éléments finis<br />
La structure <strong>de</strong> référence est modélisée à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> CAST3M en utilisant l’approche globale<br />
pour <strong>la</strong> représentation <strong>de</strong>s éléments, à savoir :<br />
– Des éléments finis <strong>de</strong> poutre d’Euler-Bernoulli représentent les poutres <strong>de</strong> toiture ainsi<br />
que <strong>la</strong> partie centrale <strong>de</strong>s poteaux et <strong>de</strong>s poutres <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nchers. Ces éléments ne tiennent<br />
pas compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> déformation <strong>de</strong> cisaillement et présentent une répartition linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
courbure,<br />
– Des éléments finis <strong>de</strong> poutre <strong>de</strong> Timoshenko représentent <strong>la</strong> zone d’apparition <strong>de</strong>s rotules<br />
p<strong>la</strong>stiques aux extrémités <strong>de</strong>s poteaux et <strong>de</strong>s poutres <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nchers. L’élément permet<br />
<strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> déformation <strong>de</strong> cisaillement, qui peut être importante dans les<br />
extrémités <strong>de</strong>s éléments linéiques sous chargement <strong>sismique</strong>. La courbure reste constante<br />
sur l’élément,<br />
– Des éléments finis <strong>de</strong> barre sur les diagonales <strong>de</strong>s portiques représentent les murs en<br />
maçonnerie. L’élément barre fonctionne uniquement en traction-compression.<br />
– Des éléments finis <strong>de</strong> coques à 4 noeuds représentent les p<strong>la</strong>nchers bas et haut.<br />
Après avoir comparé les valeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong>s rotules p<strong>la</strong>stiques Lp obtenues par les Eqs.<br />
(2.29), (2.31) et (2.33), il s’est avéré que ces valeurs restent inférieures aux hauteurs <strong>de</strong>s sections<br />
<strong>de</strong>s poteaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. Le choix s’est donc porté sur l’adoption <strong>de</strong>s hauteurs <strong>de</strong>s sections<br />
comme valeurs <strong>de</strong> longueurs <strong>de</strong> rotules.<br />
La nature du sol et l’interaction sol/structure peuvent avoir une influence sur le comportement<br />
<strong>de</strong>s structures au séisme. Afin <strong>de</strong> concentrer l’étu<strong>de</strong> sur le comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure, les<br />
appuis <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure sont supposées encastrés, dans le cadre <strong>de</strong> cette application.<br />
Compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> complexité <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure, les lois globales <strong>de</strong> comportement semblent les<br />
mieux adaptées pour décrire <strong>la</strong> réponse au séisme du bâtiment. Les lois globales développées à<br />
<strong>la</strong> section 2.3.2 sont donc utilisées.<br />
2.4.2 Hypothèses <strong>de</strong> calcul<br />
Chargement <strong>sismique</strong><br />
Dans ce travail <strong>de</strong> thèse, <strong>la</strong> réponse <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure à un chargement <strong>sismique</strong> est étudiée. Une<br />
secousse <strong>sismique</strong> se traduit par <strong>la</strong> propagation <strong>de</strong> différents types d’on<strong>de</strong>s, qui compte tenu <strong>de</strong><br />
l’hétérogénéité du sol, produit en surface un mouvement complexe. Pour i<strong>de</strong>ntifier le mouvement<br />
du sol sur un site, on a recours à <strong>de</strong>s enregistrements du mouvement en différentes stations.<br />
Ces enregistrements se présentent principalement sous forme d’accélérogramme, représentant<br />
l’accélération du sol en une direction donnée en fonction du temps.<br />
Les étu<strong>de</strong>s menées sur les enregistrements <strong>sismique</strong>s montrent que, d’une part, il n’existe pas <strong>de</strong><br />
direction horizontale privilégiée ; d’autre part, que les mouvements suivant les trois directions<br />
<strong>de</strong> l’espace sont indépendants, c’est à dire que le mouvement dans une direction ne peut pas<br />
renseigner sur le mouvement dans une autre. Il est nécessaire <strong>de</strong> ce fait d’avoir pour chaque<br />
direction du mouvement son propre accélérogramme.<br />
Partant <strong>de</strong> ce constat, plusieurs règlements <strong>de</strong> construction para<strong>sismique</strong> ([22], [42], [43]) imposent<br />
<strong>la</strong> détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité résistante du bâtiment en vérifiant sa tenue face au<br />
mouvement <strong>sismique</strong> dans les <strong>de</strong>ux directions horizontales (X,Y) et dans <strong>la</strong> direction verticale<br />
(Z). Le retour d’expérience montre néanmoins que les mouvements horizontaux sont le plus souvent<br />
les plus préjudiciables aux structures. C’est pourquoi, pour notre cas, l’étu<strong>de</strong> s’est restreinte<br />
à estimer <strong>la</strong> résistance du bâtiment aux sollicitations horizontales du séisme suivant l’axe X ;<br />
puis suivant l’axe Y.<br />
Les règles para<strong>sismique</strong>s prévoient <strong>de</strong> superposer les mouvements en X et Y avec une règle <strong>de</strong><br />
pondération du type SX + 0.3SY . A ce sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, cette procédure n’a pas été prise en<br />
56
Fig. 2.23 – Modélisation éléments finis <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />
F<br />
Fig. 2.24 – Effet portique<br />
57<br />
∆<br />
P
compte. Le même mouvement <strong>sismique</strong> est adopté pour SX et SY . Ce mouvement <strong>sismique</strong> est<br />
caractérisé par l’accélérogramme présenté à <strong>la</strong> figure 2.27. Il s’agit d’un accélérogramme issu du<br />
programme d’essais CASSBA [6]. Il correspond au spectre <strong>de</strong> référence S1 avec un amortissement<br />
<strong>de</strong> 5% (cf. fig. 2.28).<br />
Effet portique<br />
On applique à <strong>la</strong> structure un dép<strong>la</strong>cement horizontal dans le sens X, puis dans le sens Y,<br />
équivalent au dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong>s masses <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure (cf. fig. 2.24). Cette étu<strong>de</strong> permet <strong>de</strong><br />
mesurer l’effet du dép<strong>la</strong>cement horizontal <strong>de</strong>s charges verticales : Effet P − ∆.<br />
Sous l’effet <strong>de</strong>s sollicitations horizontales, le dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge verticale induit un moment<br />
supplémentaire dans le poteau.<br />
Pour le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure étudiée, nous remarquons que <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> l’effort normal dans<br />
les poteaux suite à <strong>la</strong> poussée <strong>la</strong>térale reste assez faible ; ce qui permet <strong>de</strong> considérer l’effet<br />
P − ∆ comme négligeable, donc <strong>de</strong> ne pas prendre en compte l’effet <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge verticale dans<br />
le comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure sous chargement horizontal.<br />
2.4.3 Calcul linéaire<br />
<strong>Analyse</strong> modale<br />
L’analyse modale <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est réalisée en considérant <strong>de</strong>ux calculs :<br />
– Le calcul à l’ai<strong>de</strong> du co<strong>de</strong> éléments finis CAST3M : les fréquences propres sont déterminées<br />
à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> CAST3M. La procédure utilisée permet <strong>de</strong> déterminer les valeurs et les mo<strong>de</strong>s<br />
propres d’un système physique à partir <strong>de</strong> sa rigidité et <strong>de</strong> sa masse. Les hypothèses <strong>de</strong><br />
calcul et les conditions aux limites sont les mêmes que celles considérées plus haut (cf.<br />
2.4.2),<br />
– Calcul par les formules forfaitaires : les fréquences <strong>de</strong>s premiers mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vibration sont<br />
calculées par les formules forfaitaires suivantes :<br />
fx = 1<br />
2π<br />
fy = 1<br />
2π<br />
� Ry<br />
, (2.45)<br />
M<br />
�<br />
Rx<br />
, (2.46)<br />
M<br />
où Rx et Ry sont les rigidités <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure dans le sens x et y, respectivement ; et M <strong>la</strong><br />
masse totale au-<strong>de</strong>ssus du rez-<strong>de</strong>-chaussée.<br />
Deux cas <strong>de</strong> conditions aux limites <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure du bâtiment sont considérées :<br />
– Rotation <strong>de</strong>s poteaux bloquée et trans<strong>la</strong>tion hors p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure bloquée : ces hypothèses<br />
servent à comparer les résultats obtenus par le calcul éléments finis (EF) aux<br />
résultats obtenus par les formules forfaitaires.<br />
– Rotation libre <strong>de</strong>s poteaux et trans<strong>la</strong>tion hors p<strong>la</strong>n possible : ces conditions sont plus<br />
proches <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalité et permettent <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong> l’effet <strong>de</strong> <strong>la</strong> torsion dans <strong>la</strong> structure.<br />
Les différents calculs sont conduits pour une structure comportant les portiques en béton armé<br />
avec puis sans mur <strong>de</strong> remplissage en maçonnerie. Les résultats obtenus sont rassemblés dans le<br />
tableau 2.6.<br />
Nous remarquons que pour le cas où <strong>la</strong> rotation et <strong>la</strong> trans<strong>la</strong>tion hors p<strong>la</strong>n sont bloquées, les<br />
valeurs obtenues par le calcul CAST3M sont proches <strong>de</strong> celles obtenues analytiquement par <strong>de</strong>s<br />
formules forfaitaires.<br />
Concernant le <strong>de</strong>uxième cas <strong>de</strong> conditions aux limites, nous remarquons que les fréquences<br />
obtenues par le modèle numérique sont inférieures à celles obtenues par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> forfaitaire.<br />
Ceci est encore plus marqué pour <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième fréquence propre.<br />
Cette différence peut être attribuée à l’effet <strong>de</strong> <strong>la</strong> torsion qui intervient dans <strong>la</strong> structure. En<br />
effet, le centre <strong>de</strong> torsion <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est excentré par rapport au centre <strong>de</strong> gravité, surtout<br />
58
Fréquence propre (Hz)<br />
Mo<strong>de</strong>s propres Sans mur Avec murs<br />
1 3,55 8,08<br />
2 4,77 9,95<br />
3 9,1 15,79<br />
4 18,79 19,29<br />
5 21,28 20.04<br />
Tab. 2.5 – Premiers mo<strong>de</strong>s propres <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure complète<br />
Fréquence propre Sans mur Avec murs<br />
(Hz) Rotation libre Rotation bloquée Rotation libre Rotation bloquée<br />
Calcul EF 3.54 3.55 8.08 9.73<br />
Fy Calcul analytique 4.1 11.0<br />
Écart re<strong>la</strong>tif 13.41% 11.5%<br />
Calcul EF 4.77 7.58 9.95 10.04<br />
Fx Calcul analytique 8,2 11.2<br />
Calcul EF 7.6% 10.4%<br />
Tab. 2.6 – Fréquences propres <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure complète<br />
dans le sens Y. C’est pourquoi, lors d’un mouvement du sol dans le sens X, <strong>la</strong> structure subit<br />
une trans<strong>la</strong>tion et une rotation conjuguées. L’effet <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotation d’ensemble est beaucoup moins<br />
perceptible dans l’autre sens, car l’excentricité en X est moins importante.<br />
Réponse <strong>sismique</strong> par analyse modale et comparaison<br />
Nous étudions dans cette partie, <strong>la</strong> réponse é<strong>la</strong>stique <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure en utilisant les spectres<br />
<strong>de</strong> référence normalisés. Cette métho<strong>de</strong> étant <strong>la</strong>rgement employée dans le dimensionnement <strong>de</strong>s<br />
ouvrages aux séismes, il est utile d’estimer les dép<strong>la</strong>cements maximaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure par <strong>la</strong><br />
métho<strong>de</strong> «réglementaire» - conçue pour les ouvrages neufs - et <strong>de</strong> les comparer avec ceux obtenus<br />
par les calculs non linéaires push-over et dynamique exposés à <strong>la</strong> section 2.4.4.<br />
Le spectre <strong>de</strong> référence utilisé est le spectre S1 <strong>de</strong>s règles PS92 [23] (cf. fig. 2.28).<br />
L’accélération maximale du p<strong>la</strong>ncher γp,max due aux oscil<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure s’écrit en fonction<br />
<strong>de</strong> son dép<strong>la</strong>cement d et <strong>de</strong> <strong>la</strong> pulsation propre ω du bâtiment :<br />
γp,max = ω 2 dmax. (2.47)<br />
En introduisant le coefficient d’amplification dynamique RD(T ), où T est <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> fondamentale<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure, déterminé à l’ai<strong>de</strong> du spectre S1, le dép<strong>la</strong>cement en tête <strong>de</strong>s poteaux<br />
s’écrit :<br />
d = RD(T ) γs,max<br />
ω 2 . (2.48)<br />
L’effort horizontal F généré en haut du p<strong>la</strong>ncher par l’accélération du sol s’exprime :<br />
F = Mγp,max =⇒ F = RD(T )Mγs,max, (2.49)<br />
où γs,max est l’accélération au sol. Les valeurs <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cements en tête <strong>de</strong>s poteaux (au niveau du<br />
p<strong>la</strong>ncher haut du RDC), correspondant à une accélération au sol γs,max = 1 ms −2 sont résumés<br />
dans le tableau 2.7.<br />
Sens X :<br />
Poteaux seuls :<br />
La limite du comportement é<strong>la</strong>stique <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est définie en déterminant le moment limite<br />
é<strong>la</strong>stique dans chaque poteau. En effet, chaque poteau transmet une part <strong>de</strong> l’effort tranchant<br />
59
Dép<strong>la</strong>cement (m) Effort tranchant (kN)<br />
Avec murs Sans mur Avec murs Sans mur<br />
Sens X 0.43 10 −3 0.89 10 −3 170.5 192.1<br />
Sens Y 0.48 10 −3 4.6 10 −3 173.5 245<br />
Tab. 2.7 – Dép<strong>la</strong>cements et efforts tranchant pour γs(t) = 1 m s −2<br />
Accélération maximale (m s −2 )<br />
Dép<strong>la</strong>cement maximal (m)<br />
Avec murs Sans mur<br />
Sens X 1.29 0.55 10 −3 1.1 10 −3<br />
Sens Y 0.89 0.43 10 −3 4.41 10 −3<br />
Tab. 2.8 – Accélérations et dép<strong>la</strong>cements maximaux en phase é<strong>la</strong>stique<br />
et supporte donc un moment fléchissant à ses <strong>de</strong>ux extrémités. Le moment limite est déterminé<br />
en prenant en compte l’effort normal. En comparant le rapport du moment fléchissant limite au<br />
moment supporté par le poteau lors d’une accélération <strong>sismique</strong> égale à 1 m s−2 , on i<strong>de</strong>ntifie le<br />
poteau le plus vulnérable Ainsi l’accélération <strong>sismique</strong> correspondant à <strong>la</strong> limite é<strong>la</strong>stique <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
structure est égale à :<br />
γs,max,e<strong>la</strong>s = Inf( My(limite)<br />
My(γs = 1m s−2 ). (2.50)<br />
)<br />
En utilisant l’Eq. (2.48), on peut déterminer le dép<strong>la</strong>cement maximal dans <strong>la</strong> phase é<strong>la</strong>stique du<br />
comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. Les résultats sont présentées dans le tableau 2.8. Pour estimer<br />
le comportement post-é<strong>la</strong>stique, les règles <strong>de</strong> calcul para<strong>sismique</strong> préconisent l’application d’un<br />
coefficient <strong>de</strong> comportement q pour majorer l’accélération maximale à <strong>la</strong>quelle peut résister une<br />
structure :<br />
γs,max = qγs,max,e<strong>la</strong>s. (2.51)<br />
Ce coefficient <strong>de</strong> comportement est égal à 1,5 pour les bâtiments à portiques en béton armé.<br />
D’où les accélérations maximales qui s’en déduisent :<br />
– Sens X : γs,max = 1.94m s −2 ,<br />
– Sens Y : γs,max = 1.26m s −2 .<br />
Compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> du coefficient <strong>de</strong> comportement, <strong>la</strong> structure résisterait à une<br />
accélération <strong>de</strong> 1,26 m s −2 .<br />
60
2.4.4 Calcul non linéaire<br />
Réponse <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure sous chargement monotone - (push-over)<br />
Chargement : Pour étudier le comportement sous chargement monotone, <strong>la</strong> structure est soumise<br />
à un dép<strong>la</strong>cement imposé au niveau du p<strong>la</strong>ncher haut dans les <strong>de</strong>ux axes horizontaux et les<br />
forces <strong>de</strong> réaction induites par ces dép<strong>la</strong>cements sont calculées. La structure est aussi soumise à<br />
son poids propre.<br />
Les courbes représentées sur <strong>la</strong> figure 2.25 correspon<strong>de</strong>nt aux cas <strong>de</strong> charges suivants :<br />
– Dép<strong>la</strong>cement imposé suivant l’axe X pour <strong>la</strong> structure sans mur en maçonnerie,<br />
– Dép<strong>la</strong>cement imposé suivant l’axe Y pour <strong>la</strong> structure sans mur en maçonnerie,<br />
– Dép<strong>la</strong>cement imposé suivant l’axe X pour <strong>la</strong> structure avec un mur en maçonnerie,<br />
– Dép<strong>la</strong>cement imposé suivant l’axe Y pour <strong>la</strong> structure avec 2 murs en maçonnerie.<br />
<strong>Analyse</strong> <strong>de</strong>s résultats numériques :<br />
L’analyse <strong>de</strong>s courbes obtenues par <strong>la</strong> modélisation du chargement monotone montre que les<br />
courbes <strong>de</strong> capacité <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure sans mur en maçonnerie pour les <strong>de</strong>ux sens <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cements<br />
sont assez différentes. La résistance maximale atteinte pour le sens X pour <strong>la</strong> structure en<br />
portiques seuls est égale à 624 KN, alors que pour <strong>la</strong> même structure dans le sens Y, cette<br />
résistance est <strong>de</strong> 379 KN. La différence entre <strong>la</strong> résistance maximale dans les <strong>de</strong>ux sens montre<br />
une forte disparité entre le comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure en X et en Y.<br />
En comparant <strong>la</strong> courbe <strong>de</strong> capacité <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure sans mur à celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure avec murs,<br />
une nette augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité résistante <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est notable, bien que le nombre<br />
<strong>de</strong> murs ne soit pas important. Cette augmentation est plus importante au début du chargement,<br />
jusqu’à atteindre un premier palier.<br />
Une baisse <strong>de</strong> résistance, qui ramène <strong>la</strong> courbe à un second palier, est ensuite observée.<br />
La première phase est antérieure à <strong>la</strong> phase <strong>de</strong> fissuration <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie. Le portique et le<br />
mur se comportent comme une structure homogène, d’où une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> rigidité et <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> résistance <strong>de</strong> l’ensemble (on peut atteindre une résistance maximale 3 fois supérieure à <strong>la</strong><br />
résistance déterminée sans maçonnerie).<br />
La <strong>de</strong>uxième phase où on observe un premier palier correspond à <strong>la</strong> rupture du joint entre <strong>la</strong><br />
maçonnerie et le portique au niveau <strong>de</strong>s liaisons poteau-poutre.<br />
La phase <strong>de</strong> baisse <strong>de</strong> résistance est associée à <strong>la</strong> fissuration <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie, essentiellement due<br />
à <strong>la</strong> rupture par cisaillement <strong>de</strong>s joints entre les blocs <strong>de</strong> maçonnerie. Les charges horizontales<br />
se reportent progressivement sur le portique.<br />
La <strong>de</strong>rnière phase correspond à <strong>la</strong> rupture quasi totale <strong>de</strong>s joints entre les blocs <strong>de</strong> maçonnerie<br />
et le panneau ne résiste plus que par frottement entre les blocs <strong>de</strong> maçonnerie, ce qui permet<br />
<strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r une résistance totale <strong>de</strong> l’ensemble légèrement supérieure à celle <strong>de</strong>s portiques seuls<br />
(d’environ 50%).<br />
Ces observations coinci<strong>de</strong>nt avec les résultats d’autres étu<strong>de</strong>s ([17],[96]) et essais, notamment<br />
au <strong>CSTB</strong> [29], qui montrent que <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> murs en maçonnerie augmente <strong>la</strong> rigidité et <strong>la</strong><br />
résistance du portique, même après fissuration. Il est à noter aussi qu’en contre partie, les murs<br />
en maçonnerie transmettent aux portiques un effort tranchant supplémentaire aux extrémités<br />
<strong>de</strong>s poteaux, dû à l’apparition <strong>de</strong> bielles en compression dans les murs. Ces efforts peuvent causer<br />
<strong>la</strong> ruine <strong>de</strong>s poteaux par cisaillement, il est donc essentiel <strong>de</strong> prendre en compte ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> ruine<br />
en présence <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie.<br />
Réponse <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure sous chargement dynamique<br />
Chargement :<br />
Dans ce paragraphe, on s’intéresse au comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure sous chargement dynamique.<br />
La procédure du calcul dynamique non linéaire est <strong>la</strong> procédure qui se rapproche le plus du cas<br />
réel d’une sollicitation <strong>sismique</strong>. En effet, une structure soumise à un chargement <strong>sismique</strong>,<br />
61
Effort tranchant (N)<br />
x 105<br />
7<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
0<br />
IF − Y<br />
BF − X<br />
IF − X<br />
BF − Y<br />
−1<br />
0 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1 0.12 0.14 0.16<br />
Dép<strong>la</strong>cement (m)<br />
Fig. 2.25 – Courbes <strong>de</strong> capacité sous chargement horizontal monotone : Dans le sens X avec murs<br />
(IF-X), et sans mur (BF-X) et dans le sens Y avec murs (IF-Y) et sans (BF-Y). Les courbes<br />
correspon<strong>de</strong>nt à l’effort tranchant global <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure résultant du dép<strong>la</strong>cement horizontal<br />
imposé au p<strong>la</strong>ncher haut. La dégradation <strong>de</strong> résistance est due à <strong>la</strong> rupture <strong>de</strong>s aciers dans les<br />
poteaux<br />
Effort tranchant (MN)<br />
0.12<br />
0.1<br />
0.08<br />
0.06<br />
0.04<br />
0.02<br />
0.02<br />
0<br />
0 0.05 0.1 0.15<br />
Dép<strong>la</strong>cement en tête(m)<br />
Fig. 2.26 – Comportement <strong>de</strong>s poteaux sous dép<strong>la</strong>cement horizontal imposé : Courbes effort<br />
tranchant-dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong>s poteaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. La ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure s’initialise dans<br />
les poteaux les moins ductiles. La baisse <strong>de</strong> résistance <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure avec murs est due à<br />
l’écrouissage négatif <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie<br />
62
caractérisé par l’accélération γs(t), peut être modélisée par le système dynamique 2.52 :<br />
[M] a(t) + [C] v(t) + [K(x)] x(t) = − [M] γs(t) (2.52)<br />
où [M], [K] et [C] sont, respectivement, les matrices <strong>de</strong> masse, <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur et d’amortissement<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure et a(t), v(t) et x(t) représentent les vecteurs, respectivement, d’accélération, <strong>de</strong><br />
vitesse et <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure dans son repère re<strong>la</strong>tif.<br />
Les forces appliquées lors du séisme sont, en plus du poids propre <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure, les forces<br />
d’inertie, qui résultent <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en mouvement <strong>de</strong>s masses. Le calcul dynamique non-linéaire<br />
consiste donc à résoudre l’Eq. (2.52), en utilisant l’accélérogramme <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure 2.27.<br />
Cet accélérogramme reproduit le spectre <strong>de</strong> réponse <strong>de</strong> type ”S1” défini dans les règles AFPS92<br />
pour une accélération nominale <strong>de</strong> 0,23g.<br />
<strong>Analyse</strong> <strong>de</strong>s résultats du calcul pas à pas : L’application à <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> plusieurs niveaux<br />
d’accélération permet <strong>de</strong> déterminer l’effort maximal subi par celle-ci et le dép<strong>la</strong>cement maximal<br />
du p<strong>la</strong>ncher lors <strong>de</strong>s cycles <strong>de</strong> chargement. Ainsi, en relevant ces valeurs maximales <strong>de</strong><br />
dép<strong>la</strong>cement du p<strong>la</strong>ncher haut pour chaque niveau d’accélération, <strong>la</strong> courbe <strong>de</strong> capacité dynamique<br />
peut être tracée.<br />
Nous remarquons que <strong>la</strong> courbe obtenue présente un palier horizontal qui est atteint lorsqu’il y<br />
a rupture <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotule p<strong>la</strong>stique et chute <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance. Le calcul étant effectué en imposant un<br />
effort d’inertie sur <strong>la</strong> structure, une décroissance rapi<strong>de</strong> au niveau du palier est observée lorsqu’il<br />
y a chute <strong>de</strong> résistance <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure correspondant à <strong>la</strong> ruine.<br />
Par <strong>de</strong>s calculs <strong>de</strong> proche en proche, il est possible alors d’estimer l’accélération du sol correspondant<br />
à <strong>la</strong> ruine dans chaque cas :<br />
– Sens X : L’accélération maximale supportée par <strong>la</strong> structure est égale à :<br />
– 0.64 g = 6.25m s −2 ; pour <strong>la</strong> structure sans mur.<br />
– 0.67 g = 6.56m s −2 ; pour <strong>la</strong> structure avec murs.<br />
– Sens Y : L’accélération maximale supportée par <strong>la</strong> structure est égale à :<br />
– 0.4 g = 3.9m s −2 ; pour <strong>la</strong> structure sans mur.<br />
– 0.49 g = 4.8m s −2 ; pour <strong>la</strong> structure avec murs.<br />
Comparaison entre les comportements sous chargement statique et dynamique : Dans ce paragraphe,<br />
les courbes <strong>de</strong> capacité obtenues lors du chargement statique et celles obtenues par les<br />
chargements dynamiques sont comparées.<br />
Les courbes «Effort tranchant global - Dép<strong>la</strong>cement en tête» <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure 2.31 montrent une<br />
bonne concordance entre les résultats du calcul pseudostatique et ceux du calcul dynamique.<br />
Nous observons que les courbes coinci<strong>de</strong>nt. Les résistances aux séismes sont proches entre les<br />
<strong>de</strong>ux calculs. Il en est <strong>de</strong> même pour les valeurs <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements maximaux en haut du p<strong>la</strong>ncher,<br />
qui correspon<strong>de</strong>nt au début <strong>de</strong> <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong> résistance dans le cas statique, et au<br />
début du palier horizontal, dans le cas dynamique.<br />
Pour déduire les accélérations maximales au sol correspondant au calcul pseudo-statique par<br />
<strong>la</strong> courbe effort tranchant-dép<strong>la</strong>cement, le raisonnement suivant peut être utilisé : Les efforts<br />
résultant du dép<strong>la</strong>cement imposé à <strong>la</strong> structure sont :<br />
Ft = Kd où K est <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur sécante <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure.<br />
Or, on peut écrire que :<br />
a = ω2d avec ω2 = K<br />
M , où M <strong>la</strong> masse <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure.<br />
D’où :<br />
Ft = M a ⇒ a = Ft<br />
M<br />
a étant l’accélération re<strong>la</strong>tive, déduite du spectre <strong>de</strong> référence S1 en fonction <strong>de</strong> l’accélération<br />
nominale aN par <strong>la</strong> formule :<br />
a(T ) = aNρτRD(T ) (2.53)<br />
63
Accélération du sol (m/s²)<br />
2.5<br />
2<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−2<br />
−2.5<br />
0 2 4 6 8 10<br />
Temps (s)<br />
R d (T)<br />
Fig. 2.27 – Accélérogramme du programme CASSBA<br />
3<br />
2.5<br />
2<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
Spectre normalisé <strong>de</strong> référence S1(PS92)<br />
Spectre normalisé <strong>de</strong> l’accélérogramme<br />
0<br />
0 0.5 1 1.5<br />
Pério<strong>de</strong> T (s)<br />
2 2.5<br />
Fig. 2.28 – Spectre <strong>de</strong> référence normalisé S1 ( amortissement 5%) et comparaison avec le<br />
spectre <strong>de</strong> réponse <strong>de</strong> l’accélérogramme utilisé (CASSBA)<br />
64
Effort tranchant (MN)<br />
0.5<br />
0.4<br />
0.3<br />
0.2<br />
0.1<br />
0<br />
−0.1<br />
−0.2<br />
−0.3<br />
−0.4<br />
−8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8<br />
x 10 −3<br />
−0.5<br />
Dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />
Fig. 2.29 – Courbe Effort tranchant Dép<strong>la</strong>cement sous sollicitation <strong>sismique</strong>.<br />
Accélération du sol(m/s²)<br />
7<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
0<br />
BF Y<br />
IF Y<br />
BF X<br />
IF X<br />
0.02 0.04 0.06<br />
Dép<strong>la</strong>cement en tête (m).<br />
0.08 0.1<br />
Fig. 2.30 – Courbes <strong>de</strong> capacité sous chargement dynamique : Courbes accélération du soldép<strong>la</strong>cement<br />
en tête pour <strong>la</strong> structure avec murs (IF) et sans mur (BF) dans le sens X et Y.<br />
Les extrémités <strong>de</strong>s courbes correspon<strong>de</strong>nt à <strong>la</strong> ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />
65
Calcul statique Calcul dynamique Calcul analytique<br />
Sens X Sans mur 0.41 0.64 0.41<br />
Avec murs 0.42 0.67 0.42<br />
Sens Y Sans mur 0.39 0.4 0.39<br />
Avec murs 0.43 0.49 0.43<br />
Tab. 2.9 – Comparatif <strong>de</strong>s accélérations au sol admissibles par <strong>la</strong> structure (en valeurs <strong>de</strong><br />
l’accélération <strong>de</strong> <strong>la</strong> pesanteur g)<br />
où ρ <strong>la</strong> correction d’amortissement, prise égale à 1 ; τ <strong>la</strong> correction topographique égale à 1 et<br />
RD(T ) l’ordonnée du spectre <strong>de</strong> dimensionnement normalisé à <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> T. L’expression <strong>de</strong><br />
l’accélération nominale au sol <strong>de</strong>vient alors :<br />
aN =<br />
Ft<br />
(M RD(T ))<br />
Sur <strong>la</strong> figure 2.31, on note que les courbes <strong>de</strong> capacité accélération-dép<strong>la</strong>cement issues du chargement<br />
pseudostatique ne correspon<strong>de</strong>nt pas à celles obtenues sous chargement dynamique. Ce<br />
résultat montre que l’estimation <strong>de</strong>s accélérations au sol à partir du chargement statique par<br />
l’intermédiaire <strong>de</strong> spectres normalisés réglementaires n’est pas bien adaptée dans le cas du comportement<br />
non-linéaire. En effet, même en considérant <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur sécante (rai<strong>de</strong>ur endommagée),<br />
les accélérations obtenues restent inférieurs à celles correspondant au chargement dynamique.<br />
Le biais <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d’estimation <strong>de</strong>s accélérations au sol peut être expliqué par le fait que<br />
les spectres normalisés réglementaires supposent un amortissement fixe (5% dans ce cas), alors<br />
que du fait <strong>de</strong>s nonlinéarités, l’amortissement varie dans <strong>la</strong> structure. Cette hypothèse peut<br />
être vérifiée en traçant les courbes <strong>de</strong> capacité correspondant à plusieurs niveaux d’amortissement.<br />
Sur <strong>la</strong> figure 2.32, on peut noter que l’accélération obtenue par chargement dynamique<br />
correspond grossièrement à un amortissement <strong>de</strong> 15%, <strong>la</strong>rgement supérieur aux 5% adoptés.<br />
Les accélérations au sol maximales calculées par les différentes métho<strong>de</strong>s exposées sont<br />
rassemblées dans le tableau 2.9. Il en resort que les résultats du calcul analytique coinci<strong>de</strong>nt<br />
bien avec ceux du calcul pseudo-statique. Par contre, un écart important apparaît entre les<br />
accélérations admissibles obtenues par le calcul pseudo-statique et celles obtenues par le calcul<br />
dynamique.<br />
66
Effort tranchant (MN)<br />
0.7<br />
0.6<br />
0.5<br />
0.4<br />
0.3<br />
XBFstat<br />
XIFstat<br />
YBFstat<br />
0.2<br />
YIFstat<br />
XBFdyna<br />
0.1<br />
XIFdyna<br />
YBFdyna<br />
YIFdyna<br />
0<br />
0 0.05 0.1 0.15<br />
Dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />
Fig. 2.31 – Comparaison <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> capacité sous chargements horizontaux statique et dynamique<br />
: Il y a correspondance au niveau <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements maximaux et <strong>de</strong>s efforts maximaux<br />
obtenus par les <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> chargement<br />
Accélération au sol (m.s-²)<br />
7<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
BF X dynamique<br />
BF X statique amort. 15%<br />
BF X statique amort. 5%<br />
0 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1<br />
Dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />
Fig. 2.32 – Influence <strong>de</strong> l’amortissement sur <strong>la</strong> résistance au séisme : <strong>la</strong> courbe obtenue avec un<br />
amortissement <strong>de</strong> 15% est <strong>la</strong> plus proche <strong>de</strong> l’accélération observée lors du chargement dynamique<br />
67
2.4.5 Modèle éléments finis simplifié <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />
La finesse du mail<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> <strong>la</strong> modélisation éléments finis <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence est<br />
imposée par <strong>la</strong> bonne convergence <strong>de</strong>s résultats du calcul déterministe pour différents cas <strong>de</strong><br />
chargement, dynamique et monotone, suivant les <strong>de</strong>ux directions horizontales, en présence et<br />
en absence <strong>de</strong>s murs <strong>de</strong> remplissage en maçonnerie. Cependant, un mail<strong>la</strong>ge plus grossier bien<br />
qu’inefficace pour l’ensemble <strong>de</strong> ces cas d’étu<strong>de</strong>, s’avère suffisant pour <strong>de</strong>s cas particuliers <strong>de</strong><br />
chargement. Étant donné que dans <strong>la</strong> modélisation <strong>probabiliste</strong>, nous nous limitons à <strong>la</strong> structure<br />
sans murs <strong>de</strong> remplissage et que les lois non linéaires utilisées ne tiennent pas compte <strong>de</strong>s<br />
critères <strong>de</strong> ruine, il est utile <strong>de</strong> chercher une modélisation plus simplifiée <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure qui<br />
donne <strong>de</strong>s résultats proches <strong>de</strong> ceux du modèle utilisé jusque là.<br />
L’avantage du changement <strong>de</strong> l’échelle du mail<strong>la</strong>ge est double :<br />
– <strong>la</strong> réduction du nombre <strong>de</strong> DDLs du modèle moyen, donc <strong>de</strong> <strong>la</strong> dimension <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice<br />
modale, d’où un gain en coût <strong>de</strong> calcul ;<br />
– <strong>la</strong> prise en compte, par <strong>la</strong> modélisation nonparamétrique, <strong>de</strong>s erreurs <strong>de</strong> modélisation<br />
induites par le passage à un mail<strong>la</strong>ge plus grossier.<br />
En gardant le même mail<strong>la</strong>ge pour les poteaux et en simplifiant le mail<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s éléments<br />
linéaires (p<strong>la</strong>ncher, toiture et poutres), <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence peut être représentée par le<br />
modèle éléments finis <strong>de</strong> <strong>la</strong> fig. 2.33.<br />
Fig. 2.33 – Modélisation éléments finis ”simplifiée” <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />
La comparaison <strong>de</strong>s réponses <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux modèles, simplifié et complexe, dans le cas d’un chargement<br />
monotone (cf.fig. 2.34) et dans le cas d’un chargement <strong>sismique</strong> (cf. fig. 2.35), suivant <strong>la</strong><br />
direction X, montre une correspondance parfaite <strong>de</strong>s résultats. Le modèle éléments finis ”simplifié”<br />
peut donc se substituer au modèle éléments finis ”complexe” pour <strong>la</strong> conception du modèle<br />
<strong>probabiliste</strong>. De ce fait, il constituera le modèle moyen <strong>de</strong> <strong>la</strong> modélisation <strong>probabiliste</strong>.<br />
68
Effort tranchant gloabl (N)<br />
x 105<br />
7<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
0<br />
Simplifiée<br />
Complexe<br />
−1<br />
0 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1 0.12 0.14 0.16<br />
Dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />
Fig. 2.34 – Comparaison <strong>de</strong>s courbes Dép<strong>la</strong>cement-Effort tranchant global en fonction du<br />
mail<strong>la</strong>ge dans le cas d’un dép<strong>la</strong>cement imposé.<br />
Effort tranchant global (N)<br />
3<br />
2<br />
1<br />
0<br />
−1<br />
−2<br />
−3<br />
−4<br />
x 105<br />
4<br />
Simplifiée<br />
Complexe<br />
−8 −6 −4 −2 0 2 4 6<br />
x 10 −3<br />
−5<br />
Dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />
Fig. 2.35 – Comparaison <strong>de</strong>s courbes Dép<strong>la</strong>cement-Effort tranchant global en fonction du<br />
mail<strong>la</strong>ge dans le cas d’un chargement <strong>sismique</strong>.<br />
69
2.4.6 Conclusions<br />
L’objectif du calcul déterministe d’un exemple <strong>de</strong> bâtiment à portiques en béton armé était :<br />
– d’une part, <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>la</strong> complexité du problème et <strong>de</strong> proposer une méthodologie<br />
<strong>de</strong> détermination du comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure soumise aux séismes ;<br />
– d’autre part, <strong>de</strong> fournir une modélisation par éléments finis qui constitue un ”modèle<br />
moyen” vis à vis <strong>de</strong> <strong>la</strong> modélisation <strong>probabiliste</strong> développée dans <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> ce travail.<br />
L’approche locale-globale permet d’aboutir à <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> structure avec <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comportement<br />
globales adaptées à <strong>la</strong> modélisation <strong>de</strong> structure complexes, tout en représentant le comportement<br />
non-linéaire et les phénomènes hystérétiques liés au mouvement <strong>sismique</strong>. Ces lois globales<br />
restent perfectibles afin <strong>de</strong> tenir compte d’autres phénomènes observés expérimentalement<br />
ou à l’échelle locale, comme le coup<strong>la</strong>ge flexion/torsion, le comportement hors p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s murs en<br />
maçonnerie...<br />
La comparaison entre le calcul pseudostatique et le calcul dynamique a montré que <strong>la</strong> structure<br />
atteint pratiquement les mêmes résistances aux sollicitations horizontales et <strong>la</strong> même ductilité<br />
dans les <strong>de</strong>ux cas. Cependant, il s’avère que <strong>la</strong> détermination <strong>de</strong>s accélérations au sol à partir<br />
du calcul push-over en utilisant les formules réglementaires ne permettent pas <strong>de</strong> retrouver<br />
les accélérations au sol appliquées lors du chargement dynamique. Ce résultat montre que l’approche<br />
réglementaire n’est pas bien adaptée à l’étu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure lorsqu’on<br />
se situe loin <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase é<strong>la</strong>stique <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure.<br />
La structure ainsi modélisée servira <strong>de</strong> modèle <strong>de</strong> référence pour <strong>la</strong> construction et <strong>la</strong> validation<br />
du modèle réduit moyen dans les modèles <strong>probabiliste</strong>s développés dans <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> ce travail.<br />
70
Chapitre 3<br />
Modélisation <strong>probabiliste</strong> non<br />
paramétrique en dynamique linéaire<br />
Sommaire<br />
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72<br />
3.2 Construction du modèle réduit moyen en dynamique linéaire . . . . 72<br />
3.2.1 Construction par analyse modale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72<br />
3.2.2 Résolution numérique du problème matriciel réduit . . . . . . . . . . . . 74<br />
3.3 Construction du modèle <strong>probabiliste</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76<br />
3.3.1 Information disponible sur les matrices aléatoires . . . . . . . . . . . . . 76<br />
3.3.2 Normalisation <strong>de</strong>s matrices aléatoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77<br />
3.3.3 Paramètres <strong>de</strong> dispersion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78<br />
3.4 Mise en oeuvre du modèle <strong>probabiliste</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . 79<br />
3.4.1 Génération <strong>de</strong>s réalisations <strong>de</strong>s matrices aléatoires . . . . . . . . . . . . 79<br />
3.4.2 Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> convergence stochastique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80<br />
3.4.3 Choix d’observables et <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs statistiques . . . . . . . . . . . . . 81<br />
3.5 Application à <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence . . . . . . . . . . . . . . . . . 84<br />
3.5.1 Modèle réduit moyen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84<br />
3.5.2 Modèle <strong>probabiliste</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90<br />
3.5.3 Sensibilité du modèle aux paramètres <strong>de</strong> dispersion . . . . . . . . . . . . 96<br />
3.6 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105<br />
71
3.1 Introduction<br />
Dans ce chapitre, nous nous intéressons à <strong>la</strong> modélisation <strong>probabiliste</strong> du comportement<br />
linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure sous chargement <strong>sismique</strong>. L’hypothèse d’un comportement linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
structure a un double intérêt : d’une part, les règles para<strong>sismique</strong>s se limitent souvent à <strong>la</strong> partie<br />
é<strong>la</strong>stique <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance du bâtiment. Afin <strong>de</strong> juger <strong>de</strong> <strong>la</strong> robustesse <strong>de</strong>s modèles déterministes<br />
dynamiques du bâtiment, il est souhaitable <strong>de</strong> quantifier <strong>la</strong> sensibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />
aux incertitu<strong>de</strong>s sur <strong>la</strong> partie é<strong>la</strong>stique <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance du bâtiment. Il s’agit donc <strong>de</strong><br />
quantifier l’influence <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie linéaire du modèle dans <strong>la</strong> réponse d’une structure<br />
en viscoé<strong>la</strong>stodynamique linéaire.<br />
Afin <strong>de</strong> modéliser les incertitu<strong>de</strong>s liées à une structure viscoé<strong>la</strong>stique linéaire, <strong>la</strong> modélisation<br />
non paramétrique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s est utilisée ([87],[88]). Cette modélisation tient compte <strong>de</strong>s<br />
incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> modélisation en introduisant un modèle <strong>probabiliste</strong>, non sur les paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
structure, mais sur les matrices généralisées <strong>de</strong> masse, <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur et d’amortissement. Une telle<br />
formu<strong>la</strong>tion <strong>probabiliste</strong> non paramétrique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s modélise ces matrices généralisées du<br />
problème par <strong>de</strong>s variables aléatoires à valeurs dans l’ensemble <strong>de</strong>s matrices réelles, symétriques<br />
et définies positives. La construction du modèle <strong>probabiliste</strong> s’appuie donc sur le modèle réduit<br />
moyen <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure obtenu par décomposition modale.<br />
Nous commencerons donc ce chapitre par l’exposé <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> construction du modèle<br />
réduit moyen, à partir duquel sera construit le modèle <strong>probabiliste</strong>. Ce <strong>de</strong>rnier suit <strong>la</strong> modélisation<br />
<strong>probabiliste</strong> non paramétrique introduite par C. Soize ([87],[88]) et rappelée dans ce chapitre.<br />
Enfin, nous présentons les résultats <strong>de</strong> l’application du modèle <strong>probabiliste</strong> au cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />
<strong>de</strong> référence sans mur en maçonnerie, représentée par sa modélisation éléments finis simplifiée<br />
définie au paragraphe 2.4.5 et soumise à un chargement <strong>sismique</strong> <strong>de</strong> direction X.<br />
3.2 Construction du modèle réduit moyen en dynamique linéaire<br />
Afin <strong>de</strong> mettre en oeuvre l’approche non paramétrique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s, il est nécessaire<br />
d’établir préa<strong>la</strong>blement le modèle réduit moyen du système dynamique linéaire. En effet, <strong>la</strong><br />
factorisation <strong>de</strong> ces matrices est nécessaire pour construire les matrices aléatoires du modèle<br />
réduit stochastique [M], [D] et [K] (voir Eqs. (3.43)-(3.44)), en projetant le modèle discrétisé<br />
par éléments finis sur les n premiers mo<strong>de</strong>s propres du système.<br />
3.2.1 Construction par analyse modale<br />
La modélisation par éléments finis <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence conduit à résoudre en dynamique<br />
linéaire le système matriciel moyen suivant, que nous désignerons par <strong>la</strong> suite comme<br />
étant le modèle matriciel moyen :<br />
[M] ü(t) + [D] ˙u(t) + [K] u(t) = − [M] üs(t); (3.1)<br />
avec t ∈ [0, T ] où T est <strong>la</strong> durée du signal <strong>sismique</strong> et où [M], [D] et [K] sont les matrices (N ×N)<br />
<strong>de</strong> masse, d’amortissement et <strong>de</strong> rigidité, respectivement ; u(t) le vecteur <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements <strong>de</strong>s<br />
N DDLs <strong>de</strong> <strong>la</strong> modélisation éléments finis <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure et üs(t) est le vecteur <strong>de</strong>s accélérations<br />
imposées aux N DDLs du modèle éléments finis dues au chargement <strong>sismique</strong>.<br />
Les valeurs propres λ1 ≤ λ2 ≤ . . . ≤ λN et les vecteurs propres associés {ϕ α }1≤α≤N sont<br />
solutions du problème généralisé aux valeurs propres :<br />
Trouver λ et ϕ �= 0 tels que :<br />
([K] − λ [M])ϕ = 0 (3.2)<br />
Les vecteurs propres {ϕ }1≤α≤N forment une base vectorielle sur <strong>la</strong>quelle u(t) et us(t) peuvent-<br />
α<br />
être décomposés, à t fixé dans [0, T ]. On a donc :<br />
N�<br />
u(t) = qα(t)ϕ (3.3)<br />
α<br />
α=1<br />
72
us(t) =<br />
N�<br />
qs,α(t)ϕ<br />
α<br />
α=1<br />
Pour tout t fixé dans [0, T ], {qα(t)}1≤α≤N est l’ensemble <strong>de</strong>s coordonnées généralisées <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
réponse u(t) sur les mo<strong>de</strong>s {ϕ α }1≤α≤N et {qs,α(t)}1≤α≤N est l’ensemble <strong>de</strong>s coordonnées généralisées<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse us(t) sur les mo<strong>de</strong>s {ϕ α }1≤α≤N. On note u n (t) et u n s (t) les projections <strong>de</strong> u(t)<br />
us(t), respectivement sur les n < N premiers mo<strong>de</strong>s propres ϕ 1 , ϕ 2 , . . . , ϕ n . On a donc :<br />
u(t) =<br />
us(t) =<br />
n�<br />
qα(t)ϕ<br />
α<br />
α=1<br />
n�<br />
qs,α(t)ϕ<br />
α<br />
α=1<br />
On introduit <strong>la</strong> matrice modale [Φ n] qui est une matrice (N × n) réelle dont les éléments sont<br />
les composantes <strong>de</strong>s vecteurs propres {ϕ α }1≤α≤n, on a donc :<br />
Les Eqs. (3.5, 3.6) peuvent alors être réécrites :<br />
[Φ n]jα = {ϕ α }j<br />
(3.4)<br />
(3.5)<br />
(3.6)<br />
(3.7)<br />
u n (t) = [Φ n] q n (t), (3.8)<br />
u n s (t) = [Φ n] q n s (t), (3.9)<br />
où les vecteurs <strong>de</strong>s coordonnées généralisées q n (t) q n s (t) sont définis, pour tout 1 ≤ α ≤ n par :<br />
{q n (t)}α = qα(t) (3.10)<br />
{q n s (t)}α = qs,α(t) (3.11)<br />
En multipliant à gauche par [Φ n] T l’Eq. (3.1), en substituant u(t) par u n (t) et us(t) par u n s (t) ;<br />
et en utilisant les Eqs. (3.10) et (3.11), on montre que q(t) est tel que<br />
[M] ¨q n (t) + [D] ˙q n (t) + [K] q n (t) = − [M] ¨q n s (t), (3.12)<br />
où les matrices (n × n) réelles, symétriques, définies positives [M], [D] et [K] sont définies par :<br />
[M] = [Φ n] T [M] [Φ n] (3.13)<br />
[D] = [Φ n] T [D] [Φ n] , (3.14)<br />
[K] = [Φ n] T [K] [Φ n] . (3.15)<br />
Les vecteurs propres {ϕ α } étant orthogonaux par rapport aux matrices <strong>de</strong> masse [M] et <strong>de</strong><br />
rai<strong>de</strong>ur [K], on a :<br />
[M] αβ = µαδαβ, (3.16)<br />
[K] αβ = µαλαδαβ; (3.17)<br />
où δαβ désigne le symbole <strong>de</strong> Kronecker et µα <strong>la</strong> masse généralisée telle que<br />
µα =< [M] ϕ α , ϕ α >; (3.18)<br />
où < ., . > désigne le produit sca<strong>la</strong>ire euclidien <strong>de</strong> R n .<br />
Les matrices <strong>de</strong> masse généralisées [M] et <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur généralisée [K] sont diagonales. Toutefois,<br />
<strong>la</strong> matrice d’amortissement généralisée n’est, en générale, pas diagonale. Il est très difficile <strong>de</strong><br />
construire le modèle mécanique <strong>de</strong> l’amortissement dans le cas le plus générale. On suppose ici<br />
73
que l’amortissement est <strong>de</strong> type Rayleigh, c’est à dire qu’il existe <strong>de</strong>ux constantes réelles a et b<br />
telles que :<br />
[D] = a [M] + b [K] . (3.19)<br />
La matrice d’amortissement généralisée [D] s’écrit alors :<br />
[D] est alors une matrice diagonale dont les composantes sont :<br />
[D] = a [M] + b [K] . (3.20)<br />
�<br />
[D] αβ = 2ξαµα λαδαβ; (3.21)<br />
où ξα est le taux d’amortissement généralisé du mo<strong>de</strong> (λα, ϕ α ) tel que :<br />
ξα = < [D] ϕ α , ϕ α ><br />
√<br />
2µα λα<br />
3.2.2 Résolution numérique du problème matriciel réduit<br />
(3.22)<br />
Pour chercher <strong>la</strong> solution u n (t) du problème matriciel moyen, il est nécessaire <strong>de</strong> déterminer <strong>la</strong><br />
solution q n (t) du système matriciel défini par l’Eq. (3.12). S’agissant d’un problème d’évolution,<br />
les conditions initiales doivent être réécrites dans le domaine <strong>de</strong>s coordonnées généralisées et sont<br />
q n (0) = 0 et ˙q n (0) = 0. La résolution du problème est obtenue, par approximation numérique,<br />
en utilisant <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> numérique d’intégration <strong>de</strong> Newmark à <strong>de</strong>ux paramètres � δ et �α.<br />
La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Newmark se base sur les expressions suivantes :<br />
˙xk+1 = ˙xk + [(1 − � δ)¨xk + � δ¨xk+1]∆t, (3.23)<br />
xk+1 = xk + ˙xk∆t + [(0.5 − �α)¨xk + �α¨xk+1]∆t 2 . (3.24)<br />
où pour tout entier k ≥ 0, xk = qn (k∆t), ˙xk = ˙q n (k∆t) et ¨xk = ¨q n (k∆t). ∆t est le pas<br />
d’intégration. Afin d’assurer <strong>la</strong> stabilité du schéma d’intégration, les paramètres � δ et �α doivent<br />
être choisis <strong>de</strong> sorte que :<br />
�δ ≥ 0.5 ; �α ≥ 0.25(0.5 + � δ) 2<br />
(3.25)<br />
Le choix <strong>de</strong> ∆t est conditionné par <strong>la</strong> vérification <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux critères :<br />
– Premier critère correspondant à <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> propre <strong>de</strong> l’oscil<strong>la</strong>teur amorti. Il doit y avoir<br />
suffisamment <strong>de</strong> points sur une pério<strong>de</strong> TD.<br />
– Deuxième critère correspondant à <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> <strong>la</strong> force excitatrice : Il doit y avoir<br />
suffisamment <strong>de</strong> points sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> correspondant au rang le plus élevé encore significatif<br />
pour <strong>la</strong> force appliquée.<br />
Un nombre <strong>de</strong> 10 points par pério<strong>de</strong> est une valeur courante représentant un bon compromis.<br />
L’équation d’équilibre à l’instant t = (k + 1)∆t s’écrit :<br />
[M] ¨xk+1 + [D] ˙xk+1 + [K] xk+1 = Fk+1, (3.26)<br />
où Fk+1 = − [M] ¨q n s (k∆t). Donc, en exprimant ¨xk+1 et ˙xk+1 en fonction <strong>de</strong> xk+1 à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
Eqs. (3.23) et (3.24). L’Eq. (3.26) est réécrite en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> seule inconnue xk+1. Cette<br />
inconnue est déterminée par <strong>la</strong> résolution <strong>de</strong> l’équation :<br />
[ � K]xk+1 = � Fk+1<br />
(3.27)<br />
où [ � K] est <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur efficace définie par : [ � K] = [K]+a0 [M]+a1 [D], et � Fk+1 est <strong>la</strong> force effective<br />
à l’instant t = (k + 1)∆t, telle que :<br />
�Fk+1 = Fk+1 + [M] (a0xk + a2 ˙xk + a3¨xk) + [D] (a1xk + a4 ˙xk + a5¨xk)<br />
74
pour chaque instant t<br />
Initialisation :<br />
x0, ˙x0,<br />
¨x0 = [M] −1 (F0 − [D] ˙x0 − [K]x0)<br />
[M]<br />
[D]<br />
réduction modale<br />
[M] , [D] , [K]<br />
Calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur efficace<br />
Calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> force efficace<br />
Résolution <strong>de</strong> l’équation<br />
[ � K]xk = � Fk<br />
[K]<br />
[ � K] = [K] + a0[M] + a1[D]<br />
Détermination <strong>de</strong> ¨xk et ˙xk<br />
¨xk = a0(xk − xk−1) − a2 ˙xk−1 − a3¨xk−1<br />
˙xk = ˙xk−1 + a6¨xk−1 + a7¨xk<br />
Initialisation:<br />
Choix du temps d’échantillonnage<br />
Choix <strong>de</strong>s paramètres<br />
�α, � β<br />
∆t<br />
Calcul <strong>de</strong>s constantes d’intégration: (a1, ..., a7)<br />
�Fk = Fk + [M](a0xk−1 + a2 ˙xk−1 + a3¨xk−1) + [D](a1xk−1 + a4 ˙xk−1 + a5¨xk−1)<br />
où a0, ..., a7 sont les constantes du schéma d’intégration définies par :<br />
a0 = 1<br />
�α∆t 2 , a1 = � δ<br />
�α∆t , a2 = 1<br />
�α∆t<br />
a3 = 1<br />
2�α − 1 , a4 = � δ<br />
�α − 1 , a5 = ∆t<br />
2 ( � δ<br />
− 2);<br />
�α<br />
a6 = ∆t(1 − � δ) , a7 = � δ∆t.<br />
75
3.3 Construction du modèle <strong>probabiliste</strong><br />
Ce sous-chapitre reprend <strong>la</strong> construction du modèle <strong>probabiliste</strong> non paramétrique <strong>de</strong>s matrices<br />
aléatoires généralisées, développé par Soize ([87],[91]).<br />
3.3.1 Information disponible sur les matrices aléatoires<br />
Le modèle <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong>s matrices aléatoires du modèle <strong>probabiliste</strong> non paramétrique<br />
est construit en utilisant le principe du maximum d’entropie et en considérant l’information<br />
objective disponible sur les matrices aléatoires du problème. L’entropie <strong>de</strong> Shannon [83] est une<br />
mesure quantitative <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> associée à <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité d’une variable aléatoire.<br />
En se fixant comme contraintes l’information utilisable concernant une variable aléatoire, on<br />
cherche à déterminer <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité qui permet <strong>de</strong> maximiser l’entropie <strong>de</strong> Shannon ;<br />
ce qui revient à choisir parmi toutes les distributions <strong>de</strong> probabilité qui vérifient les contraintes,<br />
celle qui comporte l’incertitu<strong>de</strong> <strong>la</strong> plus importante [53]. En modélisant les matrices réduites <strong>de</strong><br />
masse, <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur et d’amortissement par les matrices aléatoires [M], [K] et [D], <strong>la</strong> réponse du<br />
système est alors un processus stochastique U in<strong>de</strong>xé sur [0, T ] qui s’écrit :<br />
où Q est un processus stochastique in<strong>de</strong>xé sur [0, T ] tel que :<br />
avec les conditions aux limites suivantes :<br />
U(t) = [Φ n] Q(t), (3.28)<br />
[M] ¨ Q(t) + [D] ˙ Q(t) + [K] Q(t) = − [M] ¨q n s ((t), (3.29)<br />
Q(0) = 0 ; ˙ Q(0) = 0. (3.30)<br />
Les informations utilisables pour <strong>la</strong> construction <strong>de</strong>s matrices généralisées aléatoires [M], [D] et<br />
[K] sont les suivantes :<br />
1. Les matrices [M], [D] et [K] sont <strong>de</strong>s matrices aléatoires à valeurs dans l’ensemble M + n (R)<br />
<strong>de</strong>s matrices (n × n) symétriques définies positives<br />
[M] ∈ M + n (R), (3.31)<br />
[D] ∈ M + n (R), (3.32)<br />
[K] ∈ M + n (R); (3.33)<br />
2. [M], [D] et [K] sont <strong>de</strong>s variables aléatoires dont les valeurs moyennes sont égales aux<br />
matrices généralisées du système matriciel réduit moyen :<br />
où E{.} est l’opérateur d’espérance mathématique ;<br />
E{[M]} = [M] , (3.34)<br />
E{[D]} = [D] , (3.35)<br />
E{[K]} = [K] ; (3.36)<br />
3. Les matrices aléatoires sont définies positives, elles sont donc inversibles presque sûrement.<br />
Pour que <strong>la</strong> variable aléatoire U(t) soit du second ordre, à chaque instant t fixé dans [0, T ],<br />
on montre ([87],[88]) qu’il est nécessaire que [M] −1 , [D] −1 et [K] −1 soient <strong>de</strong>s variables<br />
aléatoires du second ordre à valeurs dans M + n (R) :<br />
où � [A] �F = (tr([A] [A] T ) 1/2 est <strong>la</strong> norme <strong>de</strong> Frobenius.<br />
E{� [M] −1 � 2 F } < +∞, (3.37)<br />
E{� [D] −1 � 2 F } < +∞, (3.38)<br />
E{� [K] −1 � 2 F } < +∞; (3.39)<br />
76
3.3.2 Normalisation <strong>de</strong>s matrices aléatoires<br />
Les matrices aléatoires réduites [M], [D] et [K] sont re<strong>la</strong>tives à <strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> nature<br />
différente. Il est donc utile <strong>de</strong> normaliser ces matrices en introduisant <strong>de</strong>s matrices aléatoires<br />
dont <strong>la</strong> valeur moyenne soit <strong>la</strong> matrice i<strong>de</strong>ntité. La normalisation <strong>de</strong>s matrices aléatoires réduites<br />
est faite en considérant <strong>la</strong> factorisation <strong>de</strong> Cholesky <strong>de</strong>s matrices réduites moyennes.<br />
[M] = [L M] T [L M] , (3.40)<br />
[D] = [L D] T [L D] , (3.41)<br />
[K] = [L K] T [L K] , (3.42)<br />
où [L M], [L K] et [L D] sont <strong>de</strong>s matrices triangu<strong>la</strong>ires supérieures.<br />
Il est possible alors d’écrire [M], [D] et [K] sous <strong>la</strong> forme <strong>de</strong>s produits matriciels :<br />
[M] = [L M] T [GM] [L M] , (3.43)<br />
[D] = [L D] T [GD] [L D] ; [K] = [L K] T [GK] [L K] , (3.44)<br />
(3.45)<br />
où [GM], [GD] et [GK] sont <strong>de</strong>s variables aléatoires à valeurs dans M + n (R) dont les valeurs<br />
moyennes sont égales à <strong>la</strong> matrice i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> R n que nous notons [In].<br />
Nous avons donc :<br />
E{[GM]} = [In] , (3.46)<br />
E{[GD]} = [In] , (3.47)<br />
E{[GK]} = [In] ; (3.48)<br />
Compte tenu <strong>de</strong> ces informations, le modèle <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong>s matrices aléatoires peut être<br />
construit en utilisant le principe du maximum d’entropie. Soit [G] une matrice aléatoire réelle<br />
symétrique définie positive représentant les matrices aléatoires réduites normalisées [GM], [GD]<br />
et [GK]. On suppose que <strong>la</strong> distribution <strong>de</strong> probabilité P [G] <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice aléatoire [G] admet<br />
une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité p [G] par rapport à <strong>la</strong> mesure � dG définie sur l’ensemble M S n(R) <strong>de</strong>s<br />
matrices réelles et symétriques, telle que (voir ([87],[88]) :<br />
On a donc :<br />
˜<br />
dG = 2 n(n−1)<br />
4 Π1≤i≤j≤nd [G] ij , (3.49)<br />
P [G]( ˜<br />
dG) = p [G]([G]) ˜<br />
dG (3.50)<br />
La fonction <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité doit vérifier <strong>la</strong> condition <strong>de</strong> normalisation, à savoir :<br />
�<br />
p [G]([G]) ˜ dG = 1 (3.51)<br />
M + n (R)<br />
En considérant les Eqs. (3.37)-(3.39) et (3.46)-(3.48), les informations utilisables pour <strong>la</strong> construction<br />
du modèle <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice aléatoire [G] sont :<br />
[G] ∈ M + n (R), (3.52)<br />
E{[G]} = [In] , (3.53)<br />
E{� [G] −1 � 2 F } < +∞. (3.54)<br />
On montre que <strong>la</strong> condition 3.54 est vérifiée s’il existe un réel ν tel que :<br />
�<br />
ln(<strong>de</strong>t [G])p [G]([G]) ˜ dG = ν, | ν |< ∞ (3.55)<br />
M + n (R)<br />
77
D’autre part, l’équation 3.53 est réécrite :<br />
�<br />
[G] p [G]([G]) ˜ dG = [In] (3.56)<br />
M + n (R)<br />
Pour résumer, le modèle <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice aléatoire [G] introduite dans <strong>la</strong> normalisation<br />
<strong>de</strong>s matrices aléatoires [M], [D] et [K] est construit en utilisant le principe du maximum<br />
d’entropie sous <strong>la</strong> contrainte <strong>de</strong>s informations objectives disponibles suivantes :<br />
[G] ∈ M + � n (R)<br />
M + n (R) [G] p [G]([G]) ˜ dG = [G]<br />
�<br />
M + n (R) p [G]([G]) ˜ dG = 1<br />
�<br />
M + n (R) ln(<strong>de</strong>t [G])p [G]([G]) ˜ dG = ν, | ν |< ∞<br />
⎫<br />
⎪⎬<br />
⎪⎭<br />
(3.57)<br />
L’entropie <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice aléatoire [G] s’écrit sous <strong>la</strong> forme :<br />
�<br />
S(p [G]) = − p [G]([G]) ln(p [G]([G])) ˜ dG (3.58)<br />
M + n (R)<br />
Le principe du maximum d’entropie s’énonce alors :<br />
Trouver p [G] Max(S(p [G])) / p [G] vérifie les contraintes (3.57) (3.59)<br />
Il s’agit d’un problème d’optimisation sous contraintes résolu en utilisant l’approche <strong>de</strong>s multiplicateurs<br />
<strong>de</strong> Lagrange. D’après [88], <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité solution d’un tel problème<br />
s’écrit sous <strong>la</strong> forme<br />
p [G]([G]) = I +<br />
M n (R) ([G]) × CG<br />
1−δ2<br />
(n+1)<br />
× (<strong>de</strong>t([G])) 2δ2 n+1<br />
−<br />
× e 2δ2 tr([G]) , (3.60)<br />
où I M + n (R) est <strong>la</strong> fonction indicatrice <strong>de</strong> M+ n (R), CG est une constante positive <strong>de</strong> normalisation<br />
telle que,<br />
CG = (2π)−n(n−1)/4 ( n+1<br />
2δ2 ) n(n+1)(2δ2 ) −1<br />
Πn j=1<br />
n+1 Γ( 2δ2 + 1−j<br />
2 )<br />
où z ↦→ Γ(z) est <strong>la</strong> fonction gamma définie pour tout z > 0 par<br />
� ∞<br />
Γ(z) =<br />
0<br />
, (3.61)<br />
t z−1 e −t dt, (3.62)<br />
et δ un paramètre sca<strong>la</strong>ire adimensionnel appelé paramètre <strong>de</strong> dispersion et pilotant <strong>la</strong> dispersion<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice aléatoire autour <strong>de</strong> sa moyenne [In]. Les modèles <strong>probabiliste</strong>s <strong>de</strong>s matrices [GM],<br />
[GD] et [GK] sont les mêmes que celui <strong>de</strong> [G] mais avec <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> dispersion δM, δD<br />
et δK propres à chacune <strong>de</strong>s matrices [GM], [GD] et [GK].<br />
3.3.3 Paramètres <strong>de</strong> dispersion<br />
Comme il a été remarqué au paragraphe §3.3.2, le niveau <strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong>s matrices aléatoires<br />
<strong>de</strong> masse, <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur et d’amortissement est contrôlé par les niveaux <strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong>s matrices<br />
[GM], [GD] et [GK] (voir Eqs. (3.43)-(3.44)), qui sont eux-mêmes pilotés par les paramètres <strong>de</strong><br />
dispersion δM, δD et δK. Ces paramètres contrôlent donc <strong>la</strong> dispersion dans les matrices [M],<br />
[D] et [K], respectivement.<br />
Afin <strong>de</strong> donner un sens ”physique” à δM, δD et δK, il est possible <strong>de</strong> montrer que<br />
δM = { E{� [GM] − [GM] �2 F }<br />
� [GM] �2 }<br />
F<br />
1/2 , (3.63)<br />
δK = { E{� [GK] − [GK] �2 F }<br />
� [GK] �2 }<br />
F<br />
1/2 , (3.64)<br />
δD = { E{� [GD] − [GD] �2 F }<br />
� [GD] �2 }<br />
F<br />
1/2 . (3.65)<br />
78
Les paramètres <strong>de</strong> dispersion δM, δD et δK sont indépendants <strong>de</strong> <strong>la</strong> dimension n et doivent être<br />
choisis tel que pour un entier n0 ≥ 1 fixé :<br />
�<br />
n0 + 1<br />
0 < δM <<br />
(3.66)<br />
n0 + 5<br />
�<br />
n0 + 1<br />
0 < δD <<br />
(3.67)<br />
n0 + 5<br />
�<br />
n0 + 1<br />
0 < δK <<br />
(3.68)<br />
n0 + 5<br />
Dans le cadre <strong>de</strong> ce travail, nous choisissons dans un premier temps <strong>de</strong> fixer ces paramètres<br />
<strong>de</strong> dispersion. Dans un second temps, une étu<strong>de</strong> paramétrique en fonction <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong><br />
dispersion sera effectuée pour estimer l’influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion dans les différentes matrices<br />
sur <strong>la</strong> réponse dynamique <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure.<br />
3.4 Mise en oeuvre du modèle <strong>probabiliste</strong><br />
3.4.1 Génération <strong>de</strong>s réalisations <strong>de</strong>s matrices aléatoires<br />
La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique <strong>de</strong> Monte-Carlo est utilisée comme solveur stochastique<br />
du modèle <strong>probabiliste</strong>. La mise en oeuvre <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong> nécessite un générateur <strong>de</strong><br />
réalisation <strong>de</strong>s matrices aléatoires [GM], [GD] et [GK] suivant les lois <strong>de</strong> probabilité appropriées<br />
et construites au paragraphe § 3.1.<br />
Un tel générateur est présenté dans ([87],[88]). Nous rappelons dans ce paragraphe comment<br />
construire un tel générateur <strong>de</strong> sorte que les réalisations <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice aléatoire [G] suivent <strong>la</strong><br />
loi <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> probabilité P [G] définie par l’Eq. (3.50) du paragraphe §3.3.2. La matrice<br />
[G] étant symétrique et définie positive, elle admet une factorisation <strong>de</strong> Cholesky. On a donc :<br />
[G] = [LG] T [LG] , (3.69)<br />
où [LG] est une matrice aléatoire à valeurs dans l’espace <strong>de</strong>s matrices (n×n) réelles triangu<strong>la</strong>ires<br />
supérieures.<br />
La matrice aléatoire [LG] est construite selon [87] <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon suivante :<br />
1. Les composantes [LG] ij <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice [LG] sont <strong>de</strong>s variables aléatoires indépendantes,<br />
2. On montre que les variables aléatoires [LG] ij tels que i < j < n s’écrivent<br />
[LG] ij = σnUij<br />
σn = δ(n + 1) −1/2<br />
où Uij est une variable aléatoire gaussienne centrée et <strong>de</strong> variance égale à 1.<br />
3. On montre que les éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> diagonale <strong>de</strong> [LG] s’écrivent :<br />
�<br />
[LG] ii = σn 2Vi<br />
(3.70)<br />
(3.71)<br />
(3.72)<br />
où Vi est une variable aléatoire gamma à valeurs positives dont <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong><br />
probabilité pVi (v) par rapport à <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong> Lebesgue dv est définie par :<br />
pVi (v) = IR +(v)<br />
1<br />
Γ( n+1<br />
2δ2 + 1−i<br />
2<br />
n+1 1+j<br />
2δ2 − 2 e<br />
)v −v<br />
(3.73)<br />
Si [A] désigne [M], [D] ou [K] et si [A(θ)] désigne une réalisation <strong>de</strong> [A], alors [A(θ)] est<br />
construite <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon suivante :<br />
1. choix <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> dispersion δA ;<br />
79
2. calcul du paramètre σn (voir Eq. (3.70)) ;<br />
3. génération <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalisation Uij(θ) <strong>de</strong>s variables aléatoires Uij pour tout i < j ≤ n ;<br />
4. génération <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalisation Vi(θ) <strong>de</strong>s variables aléatoires Vi pour tout i ≤ n ;<br />
5. construction <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalisation [LG(θ)] <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice aléatoire [LG] en utilisant les Eqs<br />
(3.70)- (3.72). On a donc :<br />
pour tout i < j ≤ n , [LG(θ)] ij = σnUij(θ) (3.74)<br />
�<br />
pour tout i ≤ n , [LG(θ)] ii = σn 2Vi(θ) (3.75)<br />
6. construction <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalisation [G(θ)] <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice [G] en utilisant l’Eq. (3.69). On a donc :<br />
[G(θ)] = [LG(θ)] T [LG(θ)] , (3.76)<br />
7. construction <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalisation [A(θ)] <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice aléatoire [A] telle que :<br />
[A(θ)] = [L A] T [G(θ)] [L A] , (3.77)<br />
où [L A] désigne respectivement [L M], [L D] et [L K] si [A] désigne respectivement [M], [D]<br />
et [K]<br />
3.4.2 Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> convergence stochastique<br />
La convergence du modèle <strong>probabiliste</strong> non paramétrique est étudiée a posteriori pour estimer<br />
d’une part le nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s nécessaires pour représenter correctement le comportement réel<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure, d’autre part le nombre <strong>de</strong> réalisations suffisant pour garantir <strong>la</strong> convergence <strong>de</strong>s<br />
estimateurs statistiques considérés.<br />
La convergence du modèle réduit moyen vis-à-vis du nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s peut-être analysée en<br />
étudiant l’application n ↦→ � T<br />
0 �qn (t)� 2 dt où �.� est <strong>la</strong> norme euclidienne <strong>de</strong> R n et T est <strong>la</strong><br />
durée du signal <strong>sismique</strong>. De même, <strong>la</strong> convergence du modèle réduit stochastique vis-à-vis<br />
du nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s peut-être analysée en étudiant l’application n ↦→ E{ � T<br />
0 �Qn (t)� 2 dt}. Les<br />
valeurs <strong>de</strong> cette application sont estimées par simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong> Monte-Carlo. Pour<br />
ce<strong>la</strong>, on introduit l’application n ↦→ Conv 2 (n, nS) définie par :<br />
Conv 2 (n, nS) = 1<br />
nS<br />
nS�<br />
ℓ=1<br />
� T<br />
0<br />
� Q n (t, θℓ) � 2 dt. (3.78)<br />
A n et nS fixés, Conv2 (n, nS) est un estimateur statistique <strong>de</strong> E{ � T<br />
0 �Qn (t)�2dt}. On a donc :<br />
lim<br />
nS→+∞ Conv2 � T<br />
(n, nS) = E{ �Q<br />
0<br />
n (t)� 2 dt}. (3.79)<br />
Pour chaque n fixé, le graphe <strong>de</strong> nS ↦→ Conv 2 (n, nS) doit être construit. Pour n fixé, <strong>la</strong> fonction<br />
nS ↦→ Conv2 (n, nS) converge vers une valeur limite � Cn. Pour tout n ≥ 1, <strong>la</strong> suite { � Cn}n≥1<br />
converge vers une valeur limite notée � C telle que :<br />
� T<br />
�C = E{ �Q<br />
0<br />
n (t)� 2 dt}. (3.80)<br />
On estime que <strong>la</strong> convergence stochastique est atteinte, pour tout n et nS suffisamment grands,<br />
lorsque pour tout n ′ ≥ n et n ′ S ≥ on a :<br />
où ε est l’erreur tolérée sur l’estimateur <strong>de</strong> E{ � T<br />
0 �Qn (t)� 2 dt}.<br />
|Conv 2 (n ′ , n ′ S) − � C| < ε (3.81)<br />
80
3.4.3 Choix d’observables et <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs statistiques<br />
Définition <strong>de</strong>s observables<br />
Le choix <strong>de</strong>s observables est étroitement lié à <strong>la</strong> nature du problème dynamique étudié. Pour<br />
le cas du génie para<strong>sismique</strong> et <strong>de</strong> <strong>la</strong> prévention du risque <strong>sismique</strong> dans les bâtiments courants,<br />
sujet <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, l’attention est particulièrement portée sur l’estimation <strong>de</strong>s efforts transmis<br />
à <strong>la</strong> structure et <strong>de</strong>s déformations résultant d’un chargement <strong>sismique</strong>.<br />
Pour le cas <strong>de</strong>s bâtiment en portique en béton armé, <strong>la</strong> ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est essentiellement<br />
due à <strong>la</strong> rupture <strong>de</strong>s poteaux par cisaillement, lorsque l’effort tranchant maximal est dépassé ou<br />
par rupture <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotule p<strong>la</strong>stique, dans le cas où <strong>la</strong> limite <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotation p<strong>la</strong>stique est atteinte.<br />
Soit T Ng (t) le vecteur <strong>de</strong>s efforts internes calculés, aux points <strong>de</strong> Gauss du modèle discrétisé<br />
par éléments finis. A chaque instant t, le vecteur T Ng (t) est fonction du vecteur dép<strong>la</strong>cement<br />
<strong>de</strong>s DDLs du modèle éléments finis. Il existe une application u ↦→ t(u) telle que<br />
T Ng (t) = t(U n (t)) = t([Φ n]Q n (t)) (3.82)<br />
Les gran<strong>de</strong>urs observées dans <strong>la</strong> suite sont :<br />
– l’effort tranchant TP i(t) = {T Ng }XP i , où XP i est le numéro du point <strong>de</strong> Gauss correspondant<br />
à l’effort tranchant en tête du poteau Pi dans <strong>la</strong> direction −→ X, qui est <strong>la</strong> direction du<br />
chargement <strong>sismique</strong> (voir figure 3.1),<br />
– l’effort tranchant global Tg(t) supporté par l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure suivant <strong>la</strong> direction<br />
X, calculé en sommant les efforts tranchants en tête <strong>de</strong>s poteaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure :<br />
Np �<br />
Tg(t) = TP i(t) (3.83)<br />
avec Np le nombre total <strong>de</strong> poteaux.<br />
– <strong>la</strong> rotation RP i = {(U n (t)}YP i , où YP i est le numéro du DDL correspondant à <strong>la</strong> rotation<br />
autour <strong>de</strong> l’axe −→ Y <strong>de</strong> l’élément extrémité du poteau Pi,<br />
– les spectres d’accélération (en g) aux noeuds <strong>de</strong>s poteaux.<br />
La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique <strong>de</strong> Monte Carlo permet d’estimer <strong>la</strong> moyenne et l’écarttype<br />
<strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s observables. Nous obtenons ainsi pour les efforts tranchants TP i :<br />
T P i(t) = E{TP i(t)} � 1<br />
ns �<br />
TP i(t; θℓ) (3.84)<br />
i=1<br />
σTP i (t) = (E{(TP i(t) − T P i(t)) 2 }) 1/2 � ( 1<br />
ns<br />
ℓ=1<br />
ns �<br />
(TP i(t; θℓ) − T P i(t))<br />
ns<br />
ℓ=1<br />
2 ) 1/2<br />
(3.85)<br />
où TP i(t; θ1), ..., TP i(t; θnS ) sont les nS réalisations <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable aléatoire TP i(t). De même, on<br />
a pour l’effort tranchant global Tg(t) :<br />
T g(t) = E{Tg(t)} � 1<br />
ns �<br />
Tg(t; θℓ) (3.86)<br />
ns<br />
ℓ=1<br />
σTg(t) = (E{(Tg(t) − T g(t)) 2 }) 1/2 � ( 1<br />
ns<br />
(Tg(t; θℓ) − T g(t))<br />
ns<br />
ℓ=1<br />
2 ) 1/2<br />
�<br />
(3.87)<br />
où Tg(t; θ1), ..., Tg(t; θnS ) sont les nS réalisations <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable aléatoire Tg(t).<br />
Aussi, <strong>la</strong> moyenne et l’écart-type <strong>de</strong>s rotations RP i s’écrivent respectivement :<br />
RP i(t) = E{RP i(t)} � 1<br />
ns �<br />
RP i(t; θℓ) (3.88)<br />
σRP i (t) = (E{(RP i(t) − R P i(t)) 2 }) 1/2 � ( 1<br />
ns<br />
ℓ=1<br />
ns �<br />
(RP i(t; θℓ) − RP i(t))<br />
ns<br />
ℓ=1<br />
2 ) 1/2<br />
où RP i(t; θ1), ..., RP i(t; θnS ) sont les nS réalisations <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable aléatoire RP i.<br />
81<br />
(3.89)
Spectre <strong>de</strong> réponse<br />
La réponse transitoire stochastique d’un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté libre j peut être caractérisée par<br />
son pseudo-spectre <strong>de</strong>s réponses en accélération Sj(ξ, ω) ([14],[85]). Ce spectre représente les<br />
accélérations maximales (normalisées par rapport à l’accélération <strong>de</strong> <strong>la</strong> pesanteur) d’un ensemble<br />
d’oscil<strong>la</strong>teurs simples, <strong>de</strong> taux d’amortissement ξ et <strong>de</strong> pulsation propre ω, soumis à un<br />
dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> leurs supports égal à <strong>la</strong> réponse transitoire du <strong>de</strong>gré libre j.<br />
Ainsi, <strong>la</strong> réponse du système dynamique au <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté j est notée U n j (t) = {U n (t)}j et<br />
nous considérons un famille d’oscil<strong>la</strong>teurs simples <strong>de</strong> paramètres (ξ, ω) tels que :<br />
ξ ∈]0, 1[, (3.90)<br />
ω ∈ [ωmin, ωmax] (3.91)<br />
Le support <strong>de</strong> chaque oscil<strong>la</strong>teur est supposé soumis à l’excitation U n j<br />
dép<strong>la</strong>cement re<strong>la</strong>tif <strong>de</strong> l’oscil<strong>la</strong>teur par rapport à son support est noté Xn j<br />
(t) avec t ∈ [0, T ]. Le<br />
(t) et est tel que :<br />
¨X n j (t) + 2ξω ˙ X n j (t) + ω 2 X n j (t) = − Ü n j (t) , t ∈ [0, T ], (3.92)<br />
Xj(0) = ˙ Xj(0) = 0. (3.93)<br />
Le spectre <strong>de</strong> réponse en dép<strong>la</strong>cement est obtenu en déterminant pour chaque oscil<strong>la</strong>teur défini<br />
par le couple (ξ, ω) ∈]0, 1[×[ωmin, ωmax], <strong>la</strong> valeur maximale <strong>de</strong> X n j (t)<br />
Le pseudo-spectre <strong>de</strong> réponse en accélération est défini par :<br />
Sdj(ξ, ω) = max<br />
t∈[0,T ] �Xn j (t)�, (3.94)<br />
Saj(ξ, ω) = ω 2 Sdj(ξ, ω) (3.95)<br />
Le spectre normalisé en g est déduit du pseudo-spectre <strong>de</strong> réponse en accélération en le normalisant<br />
par rapport à l’accélération <strong>de</strong> <strong>la</strong> pesanteur g :<br />
Sj(ξ, ω) = 1<br />
g Saj(ξ, ω) (3.96)<br />
Dans le cadre du modèle <strong>probabiliste</strong>, U n j (t) est un processus stochastique in<strong>de</strong>xé sur [0, T ].<br />
Ainsi, d’après les Eqs. (3.94)-(3.96), pour tout ξ et ω fixés, Sj(ξ, ω) est une variable aléatoire<br />
caractérisée par sa moyenne m1j(ξ, ω), son moment du second ordre m2j(ξ, ω), sa variance<br />
Vj(ξ, ω) et son écart-type σj(ξ, ω), définis par :<br />
m1j(ξ, ω) = E{Sj(ξ, ω)} (3.97)<br />
m2j(ξ, ω) = E{Sj(ξ, ω) 2 } (3.98)<br />
Vj(ξ, ω) = m2j(ξ, ω) − m1j(ξ, ω) 2<br />
�<br />
(3.99)<br />
σj(ξ, ω) = Vj(ξ, ω) (3.100)<br />
En définissant <strong>la</strong> variable aléatoire dBj(ξ, ω) = log10(Sj(ξ, ω)), il est possible <strong>de</strong> construire<br />
le domaine <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable aléatoire dBj(ξ, ω) associé au niveau <strong>de</strong> confiance Pc par<br />
<strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s quantiles que nous rappelons au paragraphe suivant.<br />
Domaines <strong>de</strong> confiance<br />
Cas <strong>de</strong>s spectres d’accélération :<br />
Ce paragraphe est concerné par <strong>la</strong> construction du domaine <strong>de</strong> confiance du processus stochastique<br />
{Sj(ξ, ·), in<strong>de</strong>xé sur <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> fréquentielle ]ωmin, ωmax[ pour tout ξ fixé dans R + .<br />
82
Soit ω ↦→ Sj(ξ, ω; θ) une réalisation du processus stochastique Sj(ξ, ·) pour ξ fixé. Le domaine<br />
<strong>de</strong> confiance <strong>de</strong> Sj(ξ, ·) pour un niveau <strong>de</strong> confiance donné Pc ∈ [0, 1] est le domaine du p<strong>la</strong>n<br />
délimité par les enveloppes supérieures ω ↦→ s + j (ξ, ω) et inférieure ω ↦→ s− j (ξ, ω) telles que pour<br />
tout ξ et ω fixés :<br />
P roba(s − j (ξ, ω) < Sj(ξ, ω) ≤ s + j (ξ, ω)) = Pc, (3.101)<br />
La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s quantiles est utilisée pour construire les enveloppes supérieure s + j et inférieure<br />
s − j . Nous rappelons ici, <strong>la</strong> procédure mise en oeuvre dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s quantiles.<br />
Soit FSj(ξ,ω), <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable aléatoire Sj(ξ, ω), pour ξ et ω fixés telle<br />
que :<br />
FSj(ξ,ω)(s) = P roba(Sj(ξ, ω) ≤ s). (3.102)<br />
Pour 0 < p < 1, <strong>la</strong> fonction quantile (ou fractile) p ↦→ ζ(ξ, ω; p) <strong>de</strong> Sj(ξ, ω) est définie par :<br />
ζ(ξ, ω; p) = inf{s/F Sj(ξ,ω)(s) ≥ p} (3.103)<br />
Les valeurs extrêmes s − (ξ, ω) et s + (ξ, ω) du domaine <strong>de</strong> confiance sont alors définies par :<br />
s − (ξ, ω) = ζ(ξ, ω;<br />
1 − Pc<br />
) ; s<br />
2<br />
+ (ξ, ω) = ζ(ξ, ω;<br />
1 + Pc<br />
) (3.104)<br />
2<br />
Les estimateurs statistiques <strong>de</strong> ces enveloppes supérieure et inférieure sont obtenus en considérant<br />
l’estimateur � F Sj(ξ,ω)(s) <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> répartition F Sj(ξ,ω)(s) par simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong><br />
Monte-Carlo.<br />
Notons par s 1 j (ξ, ω) = Sj(ξ, ω; θ1), ..., s nS<br />
j (ξ, ω) = Sj(ξ, ω; θnS ) les ns réalisations indépendantes<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> variable aléatoire Sj(ξ, ω) et par �s 1 j<br />
sociées à s 1 j<br />
(ξ, ω) < ... < �sns<br />
j<br />
(ξ, ω) les réalisations ordonnées as-<br />
(ξ, ω), ..., snS<br />
j (ξ, ω). Les estimateurs <strong>de</strong> s− (ξ, ω) et s + (ξ, ω) sont définis par :<br />
s − j<br />
s + j<br />
(ξ, ω) � �sk−<br />
j (ξ, ω), avec k − = fix[ns(1 − Pc)/2] (3.105)<br />
(ξ, ω) � �sk+<br />
j (ξ, ω), avec k + = fix[ns(1 + Pc)/2] (3.106)<br />
où fix(z) est <strong>la</strong> partie entière du réel z.<br />
Cas <strong>de</strong>s efforts tranchants :<br />
La construction <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s efforts tranchants TP i dans les poteaux se fait<br />
aussi par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s quantiles. Ainsi l’effort tranchant sur chaque poteau définit un champ<br />
stochastique TP i, in<strong>de</strong>xé sur l’intervalle <strong>de</strong> temps [0, T ]. Le domaine <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong> TP i au<br />
niveau <strong>de</strong> confiance Pc ∈ [0, 1] est délimité par les enveloppes supérieure t ↦→ t + i (t) et inférieure<br />
t ↦→ ti(t) telles que pour t fixé, on a :<br />
P roba(t − i (t) < TP i(t) ≤ t + i<br />
(t)) = Pc<br />
(3.107)<br />
i (t) les réalisations ordonnées associées à t1i Les estimateurs <strong>de</strong> t− (t) et t + (t) sont définis par :<br />
où pour tout z ∈ R, fix(z) est <strong>la</strong> partie entière <strong>de</strong> z. Les estimateurs statistiques <strong>de</strong> ces enveloppes<br />
supérieure et inférieure sont construits par simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong> Monte-Carlo. Notons<br />
par t1 i (t) = TP i(t; θ1), ..., t nS<br />
i (t) = TP i(t; θnS les ns réalisations indépendantes <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable<br />
aléatoire TP i(t)) et par �t 1 i (t) < ... < �t ns<br />
(t), ..., tnS<br />
i (t).<br />
t − i (t) � �t k−<br />
i (t), avec k − = fix[ns(1 − Pc)/2] (3.108)<br />
t + i (t) � �t k+<br />
i (t), avec k + = fix[ns(1 + Pc)/2] (3.109)<br />
Cas <strong>de</strong>s rotations :<br />
De <strong>la</strong> même façon que pour l’effort tranchant TP i, les rotations aux poteaux définissent un champ<br />
stochastique RP i, in<strong>de</strong>xé sur l’intervalle <strong>de</strong> temps [0, T ]. Le domaine <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong> RP i(t) au<br />
83
niveau <strong>de</strong> confiance Pc ∈ [0, 1] est délimité par les enveloppes supérieure t ↦→ r + i (t) et inférieure<br />
t ↦→ ri(t) telles que pour t fixé, on :<br />
P roba(r − i (t) < RP i(t) ≤ r + i<br />
(t)) = Pc<br />
(3.110)<br />
Les estimateurs statistiques <strong>de</strong> ces enveloppes supérieure et inférieure sont construits par simu<strong>la</strong>tions<br />
numériques <strong>de</strong> Monte-Carlo. Notons par r1 i (t) = RP i(t; θ1), ..., r nS<br />
i (t) = RP i(t; θnS )<br />
les ns réalisations indépendantes <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable aléatoire RP i(t)) et par �r 1 i (t) < ... < �rns i (t) les<br />
réalisations ordonnées associées à r 1 i<br />
r − i<br />
r + i<br />
(t), ..., rnS<br />
i (t). Les estimateurs <strong>de</strong> r− et r + sont définies par :<br />
(t) � �rk−<br />
i (t), avec k − = fix[ns(1 − Pc)/2] (3.111)<br />
(t) � �rk+<br />
i (t), avec k + = fix[ns(1 + Pc)/2] (3.112)<br />
3.5 Application à <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence<br />
3.5.1 Modèle réduit moyen<br />
La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> résolution du système dynamique linéaire par analyse modale, présentée en 3.2<br />
est appliquée au cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence sans mur en maçonnerie, modélisée par éléments<br />
finis au paragraphe §2.4.5 (cf. fig. 2.33) et soumise à l’accélération <strong>sismique</strong> définie dans §2.4.4<br />
(cf. fig. 2.27). L’accélération est supposée déterministe dans toute l’étu<strong>de</strong>. Par souci <strong>de</strong> c<strong>la</strong>rté <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> méthodologie, nous nous limitons dans toute <strong>la</strong> modélisation <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s à<br />
appliquer l’accélération <strong>sismique</strong> dans <strong>la</strong> direction X (cf. fig. 3.1). La direction X a été choisie<br />
parce que <strong>la</strong> première ruine par flexion <strong>de</strong>s poteaux est atteinte dans cette direction (cf. figs.<br />
2.25 et 2.30). Néanmoins, les mêmes raisonnement et processus <strong>de</strong> calcul peuvent s’appliquer,<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> même façon, à <strong>la</strong> direction Y . La transformée <strong>de</strong> Fourier <strong>de</strong> l’accélérogramme montre que<br />
l’accélération <strong>sismique</strong> présente un spectre compris dans <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquence [0 ;50]Hz (cf. fig.<br />
3.2).<br />
Concernant le temps d’échantillonnage du schéma d’intégration, il doit être choisi suffisamment<br />
petit pour correspondre à <strong>la</strong> fois, aux pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> tous les mo<strong>de</strong>s retenus et à <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
l’accélération imposée.<br />
Étant donné que le pas <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> l’accélérogramme est assez faible<br />
pour satisfaire ces <strong>de</strong>ux critères, nous l’utiliserons comme temps d’échantillonnage ∆t pour le<br />
cas du système dynamique linéaire :<br />
∆tL = 4.53ms<br />
La convergence du modèle réduit moyen est étudiée en analysant l’application n ↦→ Conv 2 (n)<br />
définie par :<br />
Conv 2 (n) =<br />
� T<br />
0<br />
� q n (t) � 2 dt (3.113)<br />
� q �2 = q2 1 + .... + q2 n.<br />
La convergence peut être aussi étudiée en analysant l’application Conv2 T (n) définie par :<br />
Conv 2 � T<br />
T (n) =<br />
0<br />
� t n ([Φ n]q n (t)) � 2 dt (3.114)<br />
où t(u) est le vecteur <strong>de</strong>s efforts tranchants associé à un dép<strong>la</strong>cement u (voir paragraphe §3.4.3).<br />
La convergence est obtenue à partir du nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s pour lequel les fonctions n ↦→ Conv2 (n)<br />
ou n ↦→ Conv2 T (n) atteignent un p<strong>la</strong>teau.<br />
La figure 3.3 représente l’évolution <strong>de</strong> Conv2 (n) en fonction du nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s. La convergence<br />
du modèle réduit est atteinte pour 3 mo<strong>de</strong>s. Ce résultat confirme l’approximation souvent faite<br />
pour le cas <strong>de</strong> bâtiments courants <strong>de</strong> forme régulière (sans forte dissymétrie) et <strong>de</strong> hauteur<br />
84
P6<br />
P3<br />
P5<br />
P2<br />
P4<br />
P10<br />
P1<br />
P9<br />
P15<br />
P14<br />
P8<br />
P20 P19<br />
P13<br />
P7<br />
P18<br />
P12<br />
P17<br />
P11<br />
P16<br />
section 53.5x15<br />
section 25x15<br />
section 20x15<br />
section 15x20<br />
section 15x15<br />
Fig. 3.1 – Désignation <strong>de</strong>s poteaux dans <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence.<br />
10 −4<br />
10 −5<br />
10 −6<br />
10 −7<br />
10 −8<br />
10 −9<br />
10 −10<br />
10<br />
0 20 40 60 80 100<br />
−11<br />
Fréquence (Hz)<br />
Fig. 3.2 – spectre <strong>de</strong> puissance <strong>de</strong> l’accélération imposée. La ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquences du signal est<br />
[0 ;50]Hz.<br />
85
dominante, <strong>de</strong> considérer le premier mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure re<strong>la</strong>tif à une flexion dans le sens <strong>de</strong><br />
l’accélération imposée comme suffisant pour décrire son comportement dynamique [23].<br />
La comparaison <strong>de</strong>s résultats obtenus par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’analyse modale avec ceux obtenus par<br />
<strong>la</strong> modélisation éléments finis dans le cas dynamique linéaire montre une bonne cohérence entre<br />
les <strong>de</strong>ux résultats. En effet, aussi bien les déformations dans les poteaux (cf. fig. 3.4, 3.5) que<br />
les efforts tranchants et moments fléchissants (cf. figs. 3.6, 3.7) montrent une bonne coïnci<strong>de</strong>nce<br />
entre les <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul. Cette vérification permet <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r le modèle réduit moyen<br />
qui servira <strong>de</strong> base au modèle <strong>probabiliste</strong>. Le modèle réduit matriciel moyen nous permet <strong>de</strong><br />
déterminer les spectres d’accélération définis au paragraphe §3.4.3. Dans le cadre <strong>de</strong> ce travail,<br />
nous déterminons les spectres d’accélération correspondant au dép<strong>la</strong>cement dans <strong>la</strong> direction <strong>de</strong><br />
l’accélération <strong>sismique</strong>, notée direction X. Ces spectres sont calculées aux noeuds <strong>de</strong>s poteaux<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. La figure 3.8 présente, comme exemple, les spectres d’accélération obtenus aux<br />
noeuds du poteau P 13.<br />
86
x 10−3<br />
1.8<br />
1.6<br />
1.4<br />
1.2<br />
1<br />
0.8<br />
0.6<br />
0.4<br />
0.2<br />
0<br />
10 0<br />
10 1<br />
10 2<br />
dimension n du modèle réduit<br />
Fig. 3.3 – Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> convergence en mo<strong>de</strong>s du modèle réduit moyen : Graphes <strong>de</strong>s fonctions<br />
n ↦→ Conv 2 (n). La convergence est observée pour 3 mo<strong>de</strong>s.<br />
(a)<br />
(b)<br />
Dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />
Dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />
3<br />
2<br />
1<br />
0<br />
−1<br />
−2<br />
x 10−3<br />
4<br />
10 3<br />
−3<br />
Calcul EF<br />
Calcul modal<br />
−4<br />
0 2 4 6 8 10<br />
Temps (s)<br />
3<br />
2<br />
1<br />
0<br />
−1<br />
−2<br />
x 10−3<br />
4<br />
−3<br />
Calcul EF<br />
Calcul modal<br />
−4<br />
0 0.5 1 1.5<br />
Temps (s)<br />
2 2.5 3<br />
Fig. 3.4 – Comparaison entre le calcul EF et le calcul par analyse modale du dép<strong>la</strong>cement suivant<br />
X à l’extrémité du poteau P13, calcul complet (a) et détaillé (b)<br />
87<br />
10 4
(a)<br />
Rotation (rd)<br />
0.8<br />
0.6<br />
0.4<br />
0.2<br />
0<br />
−0.2<br />
−0.4<br />
−0.6<br />
−0.8<br />
−1<br />
x 10−3<br />
1<br />
Calcul EF<br />
Calcul modal<br />
0 2 4 6 8 10<br />
Temps (s)<br />
(b)<br />
Rotation (rd)<br />
0.8<br />
0.6<br />
0.4<br />
0.2<br />
0<br />
−0.2<br />
−0.4<br />
−0.6<br />
−0.8<br />
−1<br />
x 10−3<br />
1<br />
Calcul EF<br />
Calcul modal<br />
0 0.5 1 1.5<br />
Temps (s)<br />
2 2.5 3<br />
Fig. 3.5 – Comparaison entre le calcul EF et le calcul par analyse modale <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotation Ry à<br />
l’extrémité du poteau P13, calcul complet (a) et détaillé (b)<br />
(a)<br />
Effort tranchant (N)<br />
x 105<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
Calcul EF<br />
Calcul modal<br />
−2<br />
0 2 4 6 8 10<br />
Temps (s)<br />
(b)<br />
Effort tranchant (N)<br />
x 105<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
Calcul EF<br />
Calcul modal<br />
−2<br />
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3<br />
Temps (s)<br />
Fig. 3.6 – Comparaison entre le calcul EF et le calcul par analyse modale <strong>de</strong> l’effort tranchant<br />
Tx à l’extrémité du poteau P13, calcul complet (a) et détaillé (b)<br />
88
(a)<br />
Moment (N.m)<br />
x 105<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
Calcul EF<br />
Calcul modal<br />
−2<br />
0 2 4 6 8 10<br />
Time(s)<br />
(b)<br />
Moment (N.m)<br />
x 105<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
Calcul EF<br />
Calcul modal<br />
−2<br />
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3<br />
Time(s)<br />
Fig. 3.7 – Comparaison entre le calcul EF et le calcul par analyse modale du moment fléchissant<br />
My à l’extrémité du poteau P13, calcul complet (a) et détaillé (b)<br />
7<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
log10(S j (ω))<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−2<br />
−2.5<br />
10 0<br />
10 1<br />
Fréquence (Hz)<br />
Fig. 3.8 – Spectres d’accélération (en g) aux noeuds du poteau P13 dans le modèle moyen- cas<br />
linéaire.<br />
89<br />
10 2
3.5.2 Modèle <strong>probabiliste</strong><br />
<strong>Analyse</strong> <strong>de</strong> convergence<br />
La simu<strong>la</strong>tion numérique <strong>de</strong> Monte Carlo du modèle <strong>probabiliste</strong> est appliquée à <strong>la</strong> structure<br />
<strong>de</strong> référence sans mur en maçonnerie. Les paramètres <strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong>s matrices aléatoires <strong>de</strong><br />
masse, <strong>de</strong> rigidité et d’amortissement généralisées (δM, δD, δK) sont choisis tous égaux à 15%.<br />
Afin d’étudier <strong>la</strong> convergence stochastique du modèle, nous étudions différentes dimensions du<br />
modèle réduit, al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> 2 mo<strong>de</strong>s considérés jusqu’à 1897 mo<strong>de</strong>s, le nombre total <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> structure. Pour chaque dimension n du modèle réduit, le nombre <strong>de</strong> réalisations effectuées<br />
est ns = 600. La figure 3.9 représente les graphes <strong>de</strong>s fonctions nS ↦−→ Conv 2 (n, nS). L’étu<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> convergence stochastique ainsi menée montre que le modèle <strong>probabiliste</strong> converge pour un<br />
nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s égal à 15 mo<strong>de</strong>s, et que le nombre <strong>de</strong> réalisations nécessaires à <strong>la</strong> convergence<br />
<strong>de</strong>s estimateurs statistiques du second ordre est <strong>de</strong> 300 réalisations (cf. fig. 3.9). Nous remarquons<br />
que le nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s est supérieur à celui pour le quel le modèle réduit moyen converge. Ceci<br />
s’explique par le fait que <strong>la</strong> génération <strong>de</strong>s matrices aléatoires généralisées implique <strong>la</strong> génération<br />
d’un nouveau modèle matriciel réduit. Ce modèle généré est donc associé à une base <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s<br />
propres différente <strong>de</strong> celle du modèle réduit moyen. De ce fait, <strong>la</strong> projection <strong>de</strong> ce modèle réduit<br />
généré sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s propres du modèle moyen ne permet pas <strong>de</strong> bien représenter<br />
<strong>la</strong> dynamique du système. Il faut donc un nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s plus important que dans le cas<br />
déterministe pour bien représenter <strong>la</strong> dynamique du modèle <strong>probabiliste</strong> généré. Les calculs et<br />
les résultats du modèle <strong>probabiliste</strong> linéaire qui suivent sont donc obtenus avec une matrice<br />
modale (15 × 15), représentant les 15 premiers mo<strong>de</strong>s et pour 300 échantillons <strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion<br />
numérique <strong>de</strong> Monte-Carlo.<br />
2.2<br />
2<br />
1.8<br />
1.6<br />
1.4<br />
1.2<br />
1<br />
2 mo<strong>de</strong>s<br />
3 mo<strong>de</strong>s<br />
8 mo<strong>de</strong>s<br />
10 mo<strong>de</strong>s<br />
15 mo<strong>de</strong>s<br />
20 mo<strong>de</strong>s<br />
200 mo<strong>de</strong>s<br />
1897 mo<strong>de</strong>s<br />
0 100 200 300 400 500 600<br />
Fig. 3.9 – Convergence stochastique du modèle <strong>probabiliste</strong> linéaire : en abscisse, le nombre<br />
<strong>de</strong> réalisations <strong>de</strong> Monte Carlo ; en ordonnée, les normes <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements généralisés <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
structure. La convergence est observée pour 15 mo<strong>de</strong>s et 300 réalisations.<br />
Domaines <strong>de</strong> confiance<br />
Dans l’analyse stochastique linéaire, nous nous intéressons à <strong>de</strong>ux observables caractéristiques<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> ruine dans les structures en portiques en béton armé soumis à un chargement <strong>sismique</strong><br />
et qui sont les efforts tranchants t(u n (t)) et les rotations r(u n (t)) dans les poteaux. La ruine<br />
peut se produire dans un ou plusieurs poteaux par le dépassement <strong>de</strong>s valeurs limites d’effort<br />
tranchant (rupture du poteau par cisaillement) ou <strong>de</strong> rotation (rupture <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotule p<strong>la</strong>stique). Il<br />
90
est donc nécessaire d’observer tout au long du chargement <strong>sismique</strong> le comportement <strong>de</strong> chaque<br />
poteau et <strong>de</strong> calculer, à chaque instant t, l’effort et <strong>la</strong> rotation à ses extrémités. A titre d’exemple<br />
les résultats re<strong>la</strong>tifs au poteau P 13 sont présentés (cf. 3.1). Les critères du choix <strong>de</strong> ce poteau<br />
sont<br />
– Les dimensions importantes <strong>de</strong> sa section font que l’effort tranchant transmis au poteau<br />
est également important.<br />
– La gran<strong>de</strong> rigidité du poteau rend sa ductilité faible, ce qui réduit sa rotation limite.<br />
– La position du poteau au milieu du p<strong>la</strong>ncher, conjugué à sa gran<strong>de</strong> capacité portante rend<br />
très préjudiciable <strong>la</strong> ruine <strong>de</strong> ce poteau. On peut même supposer que <strong>la</strong> ruine <strong>de</strong> ce poteau<br />
entraîne <strong>la</strong> ruine <strong>de</strong> toute <strong>la</strong> structure.<br />
Il est <strong>de</strong> ce fait primordial <strong>de</strong> bien observer <strong>la</strong> résistance du poteau P 13 au cisaillement et à<br />
<strong>la</strong> rupture <strong>de</strong> rotule p<strong>la</strong>stique, sans pour autant négliger le contrôle <strong>de</strong>s autres poteaux <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
structure.<br />
Les domaines <strong>de</strong> confiance pour un niveau <strong>de</strong> probabilité Pc = 95% sont déterminés par<br />
<strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s quantiles exposée au paragraphe §3.4.3. La figure 3.12 présente <strong>la</strong> région <strong>de</strong><br />
confiance pour Pc = 95% pour l’effort tranchant au niveau d’un élément du poteau P 13. Nous<br />
pouvons ainsi délimiter les enveloppes maximales <strong>de</strong> l’effort tranchant dans chaque poteau et<br />
pour l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure et quantifier l’influence <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> modélisation sur<br />
<strong>la</strong> réponse du bâtiment au séisme. De <strong>la</strong> même façon, nous pouvons obtenir les domaines <strong>de</strong><br />
confiance du dép<strong>la</strong>cement en tête du poteau P 13 (cf. fig. 3.10) et <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotation dans <strong>la</strong> zone<br />
d’apparition d’une rotule p<strong>la</strong>stique (cf. fig 3.11).<br />
Spectres d’accélération<br />
Comme pour le cas déterministe, les spectres d’accélération ont été déterminés pour le<br />
dép<strong>la</strong>cement suivant −→ X, pour chaque réalisation numérique <strong>de</strong> Monte-Carlo. L’ensemble <strong>de</strong>s<br />
réalisations permet d’estimer une moyenne <strong>de</strong>s réalisations et <strong>de</strong> déterminer les domaines <strong>de</strong><br />
confiance <strong>de</strong>s ces spectres pour un niveau <strong>de</strong> confiance Pc donné. Ainsi, <strong>la</strong> figure 3.14 présente<br />
les moyennes <strong>de</strong>s spectres d’accélération normés par rapport à l’accélération <strong>de</strong> <strong>la</strong> pesanteur g<br />
aux noeuds du poteau P 13, en considérant 300 réalisations, avec les paramètres <strong>de</strong> dispersion<br />
δM, δD et δK égaux à 15%. On remarque une bonne coïnci<strong>de</strong>nce entre les valeurs moyennes<br />
<strong>de</strong>s spectres et les spectres du modèle moyen (cf. fig. 3.8), ce qui montre que <strong>la</strong> convergence <strong>de</strong><br />
l’estimateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> moyenne <strong>de</strong> ces spectres est réalisée pour ce nombre <strong>de</strong> réalisations et pour<br />
les noeuds considérés.<br />
En considérant un niveau <strong>de</strong> confiance Pc = 95%, nous déterminons les domaines <strong>de</strong> confiance<br />
<strong>de</strong>s spectres d’accélération (en g) par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s quantiles (cf. paragraphe §3.4.3). Nous<br />
remarquons que les domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s spectres restent constants sur <strong>la</strong> hauteur du poteau.<br />
La <strong>la</strong>rgeur du domaine <strong>de</strong> confiance varie avec <strong>la</strong> fréquence : Dans les basses fréquences<br />
(inférieures à 10 Hz), nous observons une <strong>la</strong>rgeur importante, s’ensuit une partie étroite du<br />
domaine <strong>de</strong> confiance, correspondant aux fréquences entre 10 et 70Hz, enfin <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong>vient<br />
constante au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 70Hz et les enveloppes supérieures et inférieures sont parallèles au spectre<br />
du modèle moyen. Ce<strong>la</strong> montre que, dans le domaine <strong>de</strong>s basses fréquences qui contient les<br />
fréquences <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s propres les plus importants dans le comportement dynamique <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure,<br />
le modèle est plutôt sensible aux incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> modélisation introduites par le modèle<br />
non paramétrique. A l’opposé, le modèle est assez robuste par rapport aux incertitu<strong>de</strong>s pour <strong>de</strong>s<br />
fréquences supérieures à 10Hz.<br />
Traitement statistique <strong>de</strong>s observables<br />
Nous avons choisi au paragraphe §3.4.3 <strong>de</strong> nous intéresser à l’étu<strong>de</strong> statistique <strong>de</strong>s observables<br />
suivants :<br />
91
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
−2<br />
−4<br />
−6<br />
−8<br />
x 10 −3 zones <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements en tête<br />
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3<br />
Fig. 3.10 – Graphe <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> confiance pour Pc = 0.95 du dép<strong>la</strong>cement en tête du poteau<br />
P 13<br />
Rotation (rd)<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
x 10−3<br />
1<br />
−1.5<br />
3 3.5 4<br />
Temps (s)<br />
4.5 5<br />
Fig. 3.11 – Graphe <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> confiance pour Pc = 0.95 <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotation à l’extrémité<br />
supérieure du poteau P 13<br />
Effort tranchant (N)<br />
x 105<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−2<br />
−2.5<br />
0 0.5 1 1.5<br />
Temps (s)<br />
2 2.5 3<br />
Fig. 3.12 – Graphe <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> confiance pour Pc = 0.95 <strong>de</strong> l’effort tranchant dans le poteau<br />
P 13<br />
92
– les efforts tranchants TP i(t) aux extrémités <strong>de</strong>s poteaux dans <strong>la</strong> direction du chargement<br />
<strong>sismique</strong>,<br />
– l’effort tranchant global Tg(t) sur l’ensemble <strong>de</strong>s poteaux dans <strong>la</strong> direction du chargement<br />
<strong>sismique</strong>,<br />
– les rotations RP i(t) dans les zones d’apparition <strong>de</strong>s rotules p<strong>la</strong>stiques.<br />
Afin <strong>de</strong> considérer les cas extrêmes <strong>de</strong> chargement, nous étudions les valeurs maximales pendant<br />
le temps T du séisme. Les observables se réduisent ainsi à <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs sca<strong>la</strong>ires.<br />
T max<br />
Pi<br />
T max<br />
g<br />
R max<br />
Pi<br />
= max<br />
t∈[0,T ] �TP i(t)� (3.115)<br />
= max<br />
t∈[0,T ] �Tg(t)� (3.116)<br />
= max<br />
t∈[0,T ] �RP i(t)� (3.117)<br />
L’estimation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> probabilité et <strong>de</strong>s écart-types <strong>de</strong>s observables T max<br />
Pi<br />
, T max<br />
g<br />
et R max<br />
P i<br />
requiert un nombre <strong>de</strong> réalisations supérieur à celui nécessaire à <strong>la</strong> convergence stochastique du<br />
modèle <strong>probabiliste</strong>. Une simu<strong>la</strong>tion numérique composée <strong>de</strong> 5000 réalisations a donc été réalisée<br />
pour approcher ces gran<strong>de</strong>urs statistiques. La figure 3.15 représente les graphes <strong>de</strong>s fonctions<br />
<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité <strong>de</strong> l’effort tranchant maximal du poteau P 13 et <strong>de</strong> l’effort tranchant global<br />
(respectivement a) et b)). Les estimateurs <strong>de</strong>s moyennes <strong>de</strong> ces variables aléatoires obtenues avec<br />
<strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> Monte-Carlo sont 190 KN pour l’effort tranchant maximal dans le poteau P 13<br />
et 730 KN pour l’effort global maximal dans l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure.<br />
La figure 3.16 représente les graphes <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong>s variables aléatoires T max<br />
P13<br />
(a) et T max<br />
g<br />
<strong>de</strong> confiance Pc = 95%.<br />
(b). Les graphes montrent que T max<br />
P13<br />
93<br />
< 211KN et T max<br />
g<br />
< 813KN avec un niveau
7<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
log10(S j (ω))<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−2<br />
−2.5<br />
10 0<br />
Cas linéaire − δ M =δ D =δ K =15%<br />
10 1<br />
Fréquence (Hz)<br />
Fig. 3.13 – Moyennes <strong>de</strong>s réalisations <strong>de</strong> Monte-Carlo <strong>de</strong>s spectres d’accélération(en g) pour les<br />
noeuds du poteau P13<br />
7<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
log 10 (S j (ω)<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−2<br />
−2.5<br />
10 0<br />
10 1<br />
Fréquence (Hz)<br />
Fig. 3.14 – Domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s spectres d’accélération (en g) pour les noeuds du poteau<br />
P13<br />
94<br />
10 2<br />
10 2
a)<br />
3.5<br />
3<br />
2.5<br />
2<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
x 10−5<br />
4<br />
1.2 1.4 1.6 1.8 2 2.2 2.4 2.6 2.8<br />
x 10 5<br />
0<br />
Effort tranchant maximal (N)<br />
b)<br />
x 10−5<br />
1.2<br />
Fig. 3.15 – Graphes <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité <strong>de</strong> T max<br />
Pi<br />
δM = δD = δK = 0.15<br />
a)<br />
niveau <strong>de</strong> confiance<br />
1<br />
0.9<br />
0.8<br />
0.7<br />
0.6<br />
0.5<br />
0.4<br />
0.3<br />
0.2<br />
0.1<br />
95%<br />
1.4 1.6 1.8 2 2.2 2.4<br />
x 10 5<br />
0<br />
Effort tranchant maximal (N)<br />
Fig. 3.16 – Graphes <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong> T max<br />
Pi<br />
δM = δD = δK = 0.15<br />
b)<br />
95<br />
Niveau <strong>de</strong> confiance<br />
1<br />
0.8<br />
0.6<br />
0.4<br />
0.2<br />
5 6 7 8 9 10 11<br />
x 10 5<br />
0<br />
Effort tranchant maximal (N)<br />
1<br />
0.9<br />
0.8<br />
0.7<br />
0.6<br />
0.5<br />
0.4<br />
0.3<br />
0.2<br />
0.1<br />
95%<br />
(a) et <strong>de</strong> T max<br />
g<br />
5 6 7 8 9 10<br />
x 10 5<br />
0<br />
Effort tranchant maximal (N)<br />
(a) et <strong>de</strong> T max<br />
g<br />
(b) pour<br />
(b) pour
3.5.3 Sensibilité du modèle aux paramètres <strong>de</strong> dispersion<br />
L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> sensibilité du modèle <strong>probabiliste</strong> aux paramètres <strong>de</strong> dispersion a un double<br />
intérêt : Le premier est une information sur <strong>la</strong> robustesse du modèle. En effet, <strong>la</strong> variation <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> dispersion dans les matrices aléatoires au moyen <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> dispersion fait varier les<br />
incertitu<strong>de</strong>s dans le modèle. Une variation trop importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse du modèle vis à vis<br />
<strong>de</strong> cette variation d’incertitu<strong>de</strong> montre qu’il est sensible aux incertitu<strong>de</strong>s et que <strong>la</strong> modélisation<br />
n’est pas assez robuste.<br />
Le <strong>de</strong>uxième intérêt <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> sensibilité rési<strong>de</strong> dans l’établissement d’une corré<strong>la</strong>tion,<br />
pour une sollicitation donnée, entre les efforts tranchants ou les rotations maximales dans les<br />
poteaux et un niveau d’incertitu<strong>de</strong>, correspondant à un état <strong>de</strong> connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. Une<br />
telle re<strong>la</strong>tion peut être développée pour aboutir à une échelle <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> ruine en fonction,<br />
d’une part, <strong>de</strong> l’amplitu<strong>de</strong> du séisme et d’autre part <strong>de</strong> <strong>la</strong> mesure d’incertitu<strong>de</strong> dans <strong>la</strong> structure<br />
étudiée. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> sensibilité sert aussi d’outil <strong>de</strong> calibrage <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> dispersion pour<br />
retrouver les intervalles <strong>de</strong> confiance correspondant aux résultats expérimentaux. La sensibilité<br />
du modèle <strong>probabiliste</strong> peut être observée par rapport à <strong>de</strong>ux approches :<br />
– La variation du niveau d’incertitu<strong>de</strong> dans l’ensemble <strong>de</strong>s matrices aléatoires, traduite par<br />
une variation simultanée <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> dispersion δM, δD et δK ;<br />
– Une variation indépendante <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> dispersion δM, δD et δK.<br />
Variation simultanée <strong>de</strong>s niveaux d’incertitu<strong>de</strong><br />
La première approche permet d’observer l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure en fonction<br />
du niveau d’incertitu<strong>de</strong> dans le système. Nous pouvons ainsi juger <strong>de</strong> <strong>la</strong> sensibilité du modèle<br />
au niveau d’incertitu<strong>de</strong>. Pour ce<strong>la</strong>, nous traitons plusieurs cas <strong>de</strong> modèles <strong>probabiliste</strong>s vérifiant<br />
<strong>la</strong> condition<br />
δM = δD = δK = δA.<br />
Les valeurs prises par δA dans les différents cas sont 5%, 10%, 15%, 20%, 25%, 33% et 40%. Par<br />
souci <strong>de</strong> c<strong>la</strong>rté, nous ne présenterons sur certaines figures comparatives que les résultats re<strong>la</strong>tifs<br />
aux cas δA = 5%, δA = 15% et δA = 40%. Les figures 3.17-a, 3.18-a et 3.19-a montrent les<br />
régions <strong>de</strong> confiance obtenues pour Pc = 95% pour les différentes cas traités. Les figures 3.17-b,<br />
3.18-b et 3.19-b, représentent les graphes <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction t ↦→ ɛ(t) qui à chaque t associe l’écart<br />
re<strong>la</strong>tif entre l’enveloppe supérieure et <strong>la</strong> réponse du modèle moyen en effort tranchant :<br />
ɛ(t) = �t+ s (t) − T P i(t)�<br />
max �T P i�<br />
(3.118)<br />
Les courbes montrent <strong>de</strong>s écarts re<strong>la</strong>tifs maximaux égaux à 6% , 23% et 82% respectivement aux<br />
cas δA = 5%, δA = 15% et δA = 40%, ce qui donne une augmentation croissante avec le niveau<br />
d’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> confiance en fonction <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> dispersion (cf.<br />
3.20). Nous remarquons aussi que pour un niveau d’incertitu<strong>de</strong> faible (δA ≤ 25%), les enveloppes<br />
du domaine <strong>de</strong> confiance suivent assez bien <strong>la</strong> réponse du système moyen. L’incertitu<strong>de</strong><br />
n’introduit donc pas <strong>de</strong> déca<strong>la</strong>ge par rapport à <strong>la</strong> réponse du modèle moyen ; ces réalisations<br />
numériques se situent toujours autour du modèle moyen. Lorsque le niveau d’incertitu<strong>de</strong> augmente<br />
(δA > 25%), un déphasage se crée entre les enveloppes du domaine <strong>de</strong> confiance et <strong>la</strong><br />
réponse du modèle moyen (cf. figs 3.23 et 3.22). Dans les figures 3.24 et 3.25, nous comparons,<br />
respectivement, les <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> probabilité et les fonctions <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong> l’effort tranchant<br />
maximal T max du poteau P 13. La figure 3.24 montre bien que les courbes ont une base plus <strong>la</strong>rge<br />
P13<br />
en augmentant le niveau d’incertitu<strong>de</strong>, ce qui traduit l’augmentation <strong>de</strong> l’écart-type σT max <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
P13 variable aléatoire T max.<br />
Les estimateurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> moyenne <strong>de</strong> T max sont, au contraire, inversement<br />
P13 P13<br />
proportionnels au niveau d’incertitu<strong>de</strong>.<br />
La figure 3.25 renseigne sur les valeurs limites atteintes lors <strong>de</strong>s réalisations pour un niveau <strong>de</strong><br />
confiance donné. Pour un niveau <strong>de</strong> confiance Pc = 95%, les valeurs limites correspondantes<br />
96
Rotation (rd)<br />
Effort tranchant (N)<br />
0.8<br />
0.6<br />
0.4<br />
0.2<br />
0<br />
−0.2<br />
−0.4<br />
−0.6<br />
−0.8<br />
x 10−3<br />
1<br />
(a)<br />
−1<br />
3 3.5 4<br />
Temps (s)<br />
4.5 5<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
x 105<br />
2<br />
(b)<br />
−2<br />
3 3.5 4<br />
Temps (s)<br />
4.5 5<br />
90<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
(c)<br />
0<br />
0 2 4 6 8 10<br />
Fig. 3.17 – (a) Graphes <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotation en haut du poteau P 13 (b)<br />
Graphes <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong> l’effort tranchant sur le poteau P 13 (zone jaune), <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
réponse du modèle moyen (trait rouge) pour δM = δD = δK = 5% - (c) Écart re<strong>la</strong>tif entre le<br />
modèle moyen et l’enveloppe supérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> confiance<br />
97
Rotation (rd)<br />
Effort tranchant (N)<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
x 10−3<br />
1<br />
(a)<br />
−1.5<br />
3 3.5 4<br />
Temps (s)<br />
4.5 5<br />
x 105<br />
2.5<br />
2<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−2<br />
(b)<br />
−2.5<br />
3 3.5 4<br />
Temps (s)<br />
4.5 5<br />
Ecart re<strong>la</strong>tif (%)<br />
90<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
(c)<br />
0<br />
0 2 4 6 8 10<br />
Temps (s)<br />
Fig. 3.18 – (a) Graphes <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotation en haut du poteau P 13 (b)<br />
Graphes <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong> l’effort tranchant sur le poteau P 13 (zone bleue), <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
réponse du modèle moyen (trait rouge) pour δM = δD = δK = 15% - (c) Écart re<strong>la</strong>tif entre le<br />
modèle moyen et l’enveloppe supérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> confiance<br />
98
Rotation (rd)<br />
x 10−3<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
(a)<br />
−1.5<br />
3 3.5 4<br />
Temps (s)<br />
4.5 5<br />
Effort tranchant (N)<br />
Ecart re<strong>la</strong>tif (%)<br />
2<br />
1<br />
0<br />
−1<br />
−2<br />
x 105<br />
3<br />
(b)<br />
−3<br />
3 3.5 4<br />
Temps (s)<br />
4.5 5<br />
90<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
(c)<br />
0<br />
0 2 4 6 8 10<br />
Temps (s)<br />
Fig. 3.19 – (a) Graphes <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotation en haut du poteau P 13 (b)<br />
Graphes <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong> l’effort tranchant sur le poteau P 13 (zone ciel), <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
réponse du modèle moyen (trait rouge) pour δM = δD = δK = 40% - (c) Écart re<strong>la</strong>tif entre le<br />
modèle moyen et l’enveloppe supérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> confiance<br />
99
Ecart re<strong>la</strong>tif maximal<br />
90<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35 0.4<br />
Valeurs <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> dispersion (δ , δ , δ )<br />
M D K<br />
Fig. 3.20 – Variation <strong>de</strong> l’écart re<strong>la</strong>tif maximal entre l’enveloppe supérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong><br />
confiance et <strong>la</strong> réponse du modèle moyen en fonction <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> dispersion.<br />
au niveau d’incertitu<strong>de</strong> δA = 5%, δA = 15%, δA = 25% et δA = 40% sont respectivement<br />
égales à 195KN, 211KN, 241KN et 303KN. L’augmentation <strong>de</strong>s valeurs limites <strong>de</strong> T max<br />
P13 suivant<br />
l’augmentation du niveau d’incertitu<strong>de</strong> est du même ordre que pour <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur du domaine <strong>de</strong><br />
confiance <strong>de</strong> l’effort tranchant (cf. fig. 3.26).<br />
100
Rotation (rd)<br />
Rotation (rd)<br />
x 10−3<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5 40%<br />
15%<br />
5%<br />
−2<br />
0 0.5 1 1.5<br />
Temps (s)<br />
2 2.5 3<br />
x 10−3<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5 40%<br />
15%<br />
5%<br />
−2<br />
2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 2.9 3 3.1<br />
Temps (s)<br />
Fig. 3.21 – Sensibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse aux paramètres <strong>de</strong> dispersion δM, δD, δK : Graphes <strong>de</strong>s<br />
rotation dans l’élément supérieur du poteau P 13 pour : δM = δD = δK = 0.05 (jaune), δM =<br />
δD = δK = 0.15 (bleu), δM = δD = δK = 0.25 (rouge) et δM = δD = δK = 0.4 (ciel).<br />
101
Effort tranchant (N)<br />
Effort tranchant (N)<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
x 105<br />
2<br />
−2<br />
40%<br />
15%<br />
−2.5 5%<br />
modèle moyen<br />
−3<br />
0 0.5 1 1.5<br />
Temps (s)<br />
2 2.5 3<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−2<br />
−2.5<br />
x 105<br />
2<br />
40%<br />
15%<br />
5%<br />
modèle moyen<br />
−3<br />
2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 2.9 3 3.1<br />
Temps (s)<br />
Fig. 3.22 – Sensibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse aux paramètres <strong>de</strong> dispersion δM, δD, δK : Graphes <strong>de</strong>s<br />
efforts tranchants dans un élément du poteau P 13 pour : δM = δD = δK = 0.05 (jaune),<br />
δM = δD = δK = 0.15 (bleu), δM = δD = δK = 0.25 (rouge) et δM = δD = δK = 0.4 (ciel).<br />
102
log10(S j (ω))<br />
−0.6<br />
−0.8<br />
−1<br />
−1.2<br />
−1.4<br />
−1.6<br />
−1.8<br />
−2<br />
−2.2<br />
−2.4<br />
−2.6<br />
10 0<br />
10 1<br />
Fréquence (Hz)<br />
40%<br />
15%<br />
5%<br />
modèle moyen<br />
Fig. 3.23 – Sensibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse aux paramètres <strong>de</strong> dispersion δM, δD, δK : Graphes <strong>de</strong>s<br />
spectres d’accélération (en g) pour δM = δD = δK = 0.05 (jaune), δM = δD = δK = 0.15 (bleu),<br />
δM = δD = δK = 0.25 (rouge) et δM = δD = δK = 0.4 (ciel)<br />
x 10−5<br />
4.5<br />
4<br />
3.5<br />
3<br />
2.5<br />
2<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5<br />
x 10 5<br />
0<br />
Fig. 3.24 – Graphes <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité du maximum <strong>de</strong> l’effort tranchant<br />
aléatoire pour δM = δD = δK = 0.05 (noir), δM = δD = δK = 0.15 (vert épais),<br />
δM = δD = δK = 0.25 (gris interrompu) et δM = δD = δK = 0.4 (bleu).<br />
103<br />
10 2
1<br />
0.9<br />
0.8<br />
0.7<br />
0.6<br />
0.5<br />
0.4<br />
0.3<br />
P c = 95%<br />
195 KN<br />
211 KN<br />
241 KN<br />
303 KN<br />
1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5<br />
x 10 5<br />
0.2<br />
5%<br />
15%<br />
25%<br />
0.1<br />
40%<br />
limite <strong>de</strong> confiance<br />
0<br />
Fig. 3.25 – Graphes <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> répartition du maximum d’effort tranchant aléatoire sur<br />
un poteau, pour δM = δD = δK = 0.05 (noir), δM = δD = δK = 0.15 (vert épais), δM = δD =<br />
δK = 0.25 (gris interrompu) et δM = δD = δK = 0.4 (bleu)<br />
Effort tranchant maximal limite (KN)<br />
320<br />
300<br />
280<br />
260<br />
240<br />
220<br />
200<br />
180<br />
5 10 15 20 25 30 35 40<br />
Niveau d’incertitu<strong>de</strong> δ (%)<br />
A<br />
Fig. 3.26 – Variation <strong>de</strong> l’effort tranchant maximal limite pour un niveau <strong>de</strong> confiance Pc = 95%<br />
en fonction <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> dispersion<br />
104
Variation distincte <strong>de</strong>s niveaux d’incertitu<strong>de</strong><br />
La variation distincte <strong>de</strong>s niveaux d’incertitu<strong>de</strong>s se traduit dans le cas du modèle <strong>probabiliste</strong><br />
non paramétrique par une variation <strong>de</strong> chaque paramètre <strong>de</strong> dispersion indépendamment <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>ux autres. Cette <strong>de</strong>uxième approche permet d’observer l’influence <strong>de</strong> chaque paramètre sur<br />
<strong>la</strong> propagation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> dans le système et d’i<strong>de</strong>ntifier les sources d’incertitu<strong>de</strong> les plus<br />
importantes. Pour ce cas, nous traitons les différents cas du tableau 3.5.3. Les trois premiers cas<br />
cas 1 2 3 4 5 6<br />
δM 0.15 0 0 0.15 0.15 0<br />
δK 0 0.15 0 0.15 0 0.15<br />
δD 0 0 0.15 0 0.15 0.15<br />
Tab. 3.1 – Différents jeux <strong>de</strong> paramètres <strong>de</strong> dispersion considérés pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> sensibilité<br />
correspon<strong>de</strong>nt à l’hypothèse qu’une seule matrice généralisée, parmi [M], [D] et [K], est supposée<br />
aléatoire. Ce<strong>la</strong> permet <strong>de</strong> quantifier l’importance <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s matrices<br />
dans l’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse du système dynamique linéaire.<br />
La figure 3.27 montre que les domaines <strong>de</strong> confiance du cas 1 (δM = 15%, δD = δK = 0)<br />
et du cas 2 (δK = 15%, δM = δD = 0) se superposent presque en tous points. Le cas 3<br />
(δD = 15%, δM = δK = 0) présente un domaine <strong>de</strong> confiance plus étroit, ce qui montre que<br />
l’incertitu<strong>de</strong> sur <strong>la</strong> matrice généralisée d’amortissement [D] influe moins sur l’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
réponse que n’influent les incertitu<strong>de</strong>s sur les matrices généralisées <strong>de</strong> masse [M] et <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur<br />
[K]. Ce constat est encore vérifié en étudiant les cas 4 à 6. En effet, nous remarquons qu’en<br />
supposant <strong>la</strong> matrice généralisée d’amortissement déterministe (cas 4), nous obtenons, sensiblement,<br />
les mêmes enveloppes <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance que si toutes les matrices généralisées sont<br />
supposées aléatoires (cf. fig. 3.28). L’incertitu<strong>de</strong> dans <strong>la</strong> matrice d’amortissement généralisée intervient<br />
donc, très peu dans <strong>la</strong> propagation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> dans le système dynamique linéaire.<br />
Ce sont les matrices généralisées <strong>de</strong> masse et <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur qui produisent, dans <strong>de</strong>s proportions<br />
équivalentes, l’essentiel <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> dans le système.<br />
3.6 Conclusions<br />
La mise en oeuvre d’un modèle <strong>probabiliste</strong> non paramétrique basée sur le principe du maximum<br />
d’entropie, en dynamique linéaire a permis <strong>de</strong> mettre au point un outil tenant compte <strong>de</strong>s<br />
différentes sources d’incertitu<strong>de</strong>, aussi bien sur les erreurs <strong>de</strong> données, nombreuses dans le cas<br />
<strong>de</strong>s ouvrages existants, que sur les erreurs <strong>de</strong> modélisation. Le modèle non paramétrique se base<br />
uniquement sur les informations objectives connues du système dynamique étudié.<br />
En fixant un niveau d’incertitu<strong>de</strong>, matérialisé par les paramètres <strong>de</strong> dispersion, dans chacune<br />
<strong>de</strong>s matrices généralisées aléatoires, nous avons pu construire <strong>la</strong> réponse stochastique du système<br />
dynamique linéaire et estimer, pour un niveau <strong>de</strong> confiance donnée Pc, les domaines <strong>de</strong> confiance<br />
<strong>de</strong>s efforts tranchants, <strong>de</strong>s rotations et <strong>de</strong>s spectres d’accélération en différents noeuds <strong>de</strong>s poteaux,<br />
considérés comme les points faibles <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure en portiques en béton armé.<br />
L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> sensibilité du modèle aux paramètres <strong>de</strong> dispersion montre que <strong>la</strong> modélisation est<br />
assez robuste aux incertitu<strong>de</strong>s, puisque l’augmentation du niveau d’incertitu<strong>de</strong> accroît progressivement<br />
<strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance observés sans déphasage avec <strong>la</strong> réponse du modèle<br />
moyen. Ceci peut être attribué au faible nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s fondamentaux (3 mo<strong>de</strong>s) dans le cadre<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure étudiée. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> sensibilité montre aussi que l’incertitu<strong>de</strong> dans le système dynamique<br />
linéaire est essentiellement due à <strong>la</strong> dispersion dans les matrices <strong>de</strong> masse et <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur.<br />
Afin <strong>de</strong> réduire les incertitu<strong>de</strong>s dans le système, il convient donc <strong>de</strong> réduire au maximum <strong>la</strong><br />
dispersion afférente à ces <strong>de</strong>ux matrices.<br />
105
Effort tranchant (N)<br />
log10(S j (ω))<br />
x 105<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−2<br />
−2.5<br />
2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 2.9 3 3.1<br />
Temps (s)<br />
−0.8<br />
−1<br />
−1.2<br />
−1.4<br />
−1.6<br />
−1.8<br />
−2<br />
−2.2<br />
10 1<br />
(a)<br />
Fréquence (Hz)<br />
(b)<br />
δ M =δ K =δ D =15%<br />
δ M =15%;δ K =δ D =0<br />
δ K =15%;δ M =δ D =0<br />
δ D =15%;δ M =δ K =0<br />
Fig. 3.27 – Sensibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse aux paramètres <strong>de</strong> dispersion δM, δD, δK : Graphes <strong>de</strong>s<br />
domaines <strong>de</strong> confiance à 95% <strong>de</strong>s efforts tranchants (a) et <strong>de</strong>s spectres d’accélération (en g) (b)<br />
en un noeud du poteau P13 pour : δM = δK = δD = 0.15 (bleu), δM = 0.15; δD = δK = 0<br />
(jaune), δK = 0.15; δM = δD = 0 (rouge), δD = 0.15; δM = δK = 0 (gris c<strong>la</strong>ir).<br />
106
Effort tranchant (N)<br />
log10(S j (ω))<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−2<br />
−0.8<br />
x 10 5<br />
2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 2.9 3 3.1<br />
Temps (s)<br />
−1<br />
−1.2<br />
−1.4<br />
−1.6<br />
−1.8<br />
−2<br />
−2.2<br />
10 1<br />
(a)<br />
Fréquence (Hz)<br />
(b)<br />
δ M =δ K =δ D =15%<br />
δ M =δ K =15%;δ D =0<br />
δ M =δ D =15%;δ K =0<br />
δ K =δ D =15%;δ M =0<br />
Fig. 3.28 – Sensibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse aux paramètres <strong>de</strong> dispersion δM, δD, δK : Graphes <strong>de</strong>s<br />
domaines <strong>de</strong> confiance à 95% <strong>de</strong>s efforts tranchants (a) et <strong>de</strong>s spectres d’accélération (en g) (b)<br />
en un noeud du poteau P13 pour : δM = δK = δD = 0.15 (bleu), δM = δK = 0.15; δD = 0 (vert),<br />
δM = δD = 0.15; δK = 0 (noir), δK = δD = 0.15; δM = 0 (gris).<br />
107<br />
10 2
108
Chapitre 4<br />
Modélisation <strong>probabiliste</strong> mixte non<br />
linéaire<br />
Sommaire<br />
4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110<br />
4.2 Construction du modèle réduit moyen en dynamique non linéaire . 110<br />
4.2.1 Construction par analyse modale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110<br />
4.2.2 Schéma d’intégration numérique du système dynamique non linéaire . . 112<br />
4.2.3 Résolution numérique du système non linéaire . . . . . . . . . . . . . . . 113<br />
4.2.4 Algorithme <strong>de</strong> <strong>la</strong> résolution du système dynamique non linéaire . . . . . 115<br />
4.3 Construction du modèle <strong>probabiliste</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116<br />
4.3.1 Variables aléatoires du modèle <strong>probabiliste</strong> paramétrique . . . . . . . . 116<br />
4.3.2 Information disponible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119<br />
4.3.3 Construction <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> probabilités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122<br />
4.3.4 Génération <strong>de</strong>s réalisations <strong>de</strong>s variables aléatoires . . . . . . . . . . . . 123<br />
4.3.5 Validation du générateur <strong>de</strong> variables aléatoires . . . . . . . . . . . . . . 125<br />
4.3.6 Génération <strong>de</strong>s réalisations aléatoires du modèle <strong>probabiliste</strong> mixte . . . 126<br />
4.4 Application à <strong>la</strong> structure complète . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130<br />
4.4.1 Modèle réduit moyen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130<br />
4.4.2 Modèle <strong>probabiliste</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137<br />
4.5 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152<br />
109
4.1 Introduction<br />
Le comportement non linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est dû à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>stification <strong>de</strong> certains éléments<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure, donc aux lois <strong>de</strong> comportement non linéaire <strong>de</strong>s matériaux qui <strong>la</strong> composent.<br />
Les modèles éléments finis réalisés dans le chapitre 2 montrent que <strong>la</strong> p<strong>la</strong>stification <strong>de</strong>s éléments<br />
<strong>de</strong> structure restent localisée aux extrémités <strong>de</strong>s poteaux. Le reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure gar<strong>de</strong> un<br />
comportement é<strong>la</strong>stique. Il convient donc d’exploiter le modèle <strong>probabiliste</strong> non paramétrique<br />
appliqué plus haut au cas linéaire et <strong>de</strong> considérer le comportement non linéaire au moyen<br />
d’une sollicitation dépendant du dép<strong>la</strong>cement et <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi non linéaire. Le modèle<br />
<strong>probabiliste</strong> comporte donc :<br />
– Un modèle non paramétrique appliqué à <strong>la</strong> partie linéaire du système dynamique,<br />
– Un modèle paramétrique pour tenir compte <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s sur les paramètres <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong><br />
comportement nonlinéaires.<br />
Le modèle non paramétrique ayant été défini dans le chapitre 3, seules les caractéristiques du<br />
modèle paramétrique sont présentées par <strong>la</strong> suite. Le modèle <strong>probabiliste</strong> mixte étant en partie<br />
construit par <strong>la</strong> modélisation non paramétrique, il se base comme pour le cas du système dynamique<br />
linéaire sur un modèle matriciel réduit moyen. Ce modèle moyen diffère <strong>de</strong> celui présenté<br />
au chapitre 3 par <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>s termes nonlinéaires dans les équations. Nous commencerons<br />
donc par décrire <strong>la</strong> conception du modèle réduit moyen, puis nous présenterons <strong>la</strong> construction<br />
du modèle <strong>probabiliste</strong>, pour conclure par une application du modèle <strong>probabiliste</strong> mixte à <strong>la</strong><br />
structure <strong>de</strong> référence sans mur <strong>de</strong> maçonnerie.<br />
4.2 Construction du modèle réduit moyen en dynamique non<br />
linéaire<br />
4.2.1 Construction par analyse modale<br />
Certains éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure peuvent dépasser leur limite é<strong>la</strong>stique et subir une baisse<br />
<strong>de</strong> rigidité ou une p<strong>la</strong>stification. Le vecteur <strong>de</strong>s efforts internes est alors donné par une re<strong>la</strong>tion<br />
non linéaire et dépend notamment du dép<strong>la</strong>cement u(t), <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse ˙u(t) et <strong>de</strong>s paramètres<br />
d’écrouissage λ(t) <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> comportement non linéaire. Plus généralement, le vecteur <strong>de</strong>s<br />
efforts internes peut être perçu comme le résultat d’un opérateur intégro-différentiel appliqué au<br />
processus {u(τ)}0≤τ≤t. Pour le cas <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>, nous avons choisi dans le paragraphe 2.3.2 du<br />
chapitre 2 d’introduire <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> Takeda pour décrire le comportement <strong>de</strong>s éléments nonlinéaires.<br />
Rappelons que <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> comportement <strong>de</strong> Takeda est caractérisée par :<br />
– La courbe tri-linéaire moment-courbure, qui représente <strong>la</strong> partie é<strong>la</strong>stique (segment (0, 0) ;<br />
(C fiss, M fiss)), <strong>la</strong> partie fissurée (segment (C fiss, M fiss) ; (C p<strong>la</strong>s, M p<strong>la</strong>s)) et <strong>la</strong> partie<br />
p<strong>la</strong>stique (segment (C p<strong>la</strong>s, M p<strong>la</strong>s) ; (C rup, M rup)) du comportement <strong>de</strong> l’élément (cf. fig.<br />
4.5) ;<br />
– Les paramètres hystérétiques η, β et γ, qui vérifient les conditions suivantes :<br />
– η ∈ [0,1] : η = 1 : pas <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong> rigidité, η = 0 : rigidité nulle,<br />
– β ∈ [0,1] : β = 0 : pas <strong>de</strong> baisse <strong>de</strong> résistance, β = 1 : détérioration maximale,<br />
– γ ∈ [0,+∞[ : γ ≥ 1 : pas <strong>de</strong> pincement, γ < 1 : pincement.<br />
.<br />
L’ensemble <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi non linéaire <strong>de</strong> Takeda peut être rassemblé dans le vecteur<br />
w défini par<br />
w = (C fiss, C p<strong>la</strong>s, C rup, M fiss, M p<strong>la</strong>s, M rup, η, β, γ).<br />
La structure est alors représentée par sa modélisation éléments finis à N DDLs. Le vecteur <strong>de</strong>s<br />
dép<strong>la</strong>cements u(t) à un instant t ∈ [0, T ] est solution du système différentiel non linéaire suivant :<br />
[M] ü(t) + [D] ˙u(t) + fNL({u(τ)}0≤τ≤t, t; w) = − [M] üs(t) t ∈ [0, T ] (4.1)<br />
110<br />
u(0) = 0 et ˙u(0) = 0
avec<br />
Moment (N.m)<br />
(C ,M<br />
0 0 )<br />
(C fiss ,M fiss )<br />
E0<br />
(Cp<strong>la</strong>s,Mp<strong>la</strong>s<br />
)<br />
Ep<strong>la</strong>s<br />
Efiss<br />
(C ,M<br />
rup rup )<br />
Courbure(m−1)<br />
Fig. 4.1 – Courbe Moment-courbure caractéristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi Takeda<br />
fNL({u(τ)}0≤τ≤t, t; w) = [K] u(t) + gNL({u(τ)}0≤τ≤t, t; w) (4.2)<br />
où :<br />
– [M], [D] et [K] sont, respectivement, les matrices <strong>de</strong> masse, d’amortissement et <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur<br />
du modèle éléments finis moyen (voir paragraphe §3.2).<br />
– fNL({u(τ)}0≤τ≤t, t; w) est le vecteur <strong>de</strong>s efforts internes appliqués aux DDLs du modèle<br />
éléments finis, dus à un dép<strong>la</strong>cement dont l’historique est {u(τ)}0≤τ≤t,<br />
– üs(t) est le vecteur <strong>de</strong>s accélérations induites aux différents noeuds du modèle éléments<br />
finis moyen par le chargement <strong>sismique</strong> (voir paragraphe § 3.2).<br />
Les nonlinéarités sont donc prises en compte par le terme fNL({u(τ)}0≤τ≤t, t; w) qui, d’après<br />
l’Eq. (4.2), est <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux termes :<br />
– un terme <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur linéaire [K]u(t),<br />
– un terme <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur non linéaire gNL({u(τ)}0≤τ≤t, t; w).<br />
En substituant l’Eq. (4.2) dans l’Eq. 4.1, on obtient :<br />
[M] ü(t) + [D] ˙u(t) + [K] u(t) + gNL({u(τ)}0≤τ≤t, t; w) = − [M] üs(t) , t ∈ [0, T ] (4.3)<br />
u(0) = 0 et ˙u(0) = 0<br />
Dans le cas <strong>de</strong>s structures en portiques en béton armé, le comportement non linéaire est essentiellement<br />
observé aux extrémités <strong>de</strong>s poteaux, où apparaissent <strong>de</strong>s rotules p<strong>la</strong>stiques. Les nonlinéarités<br />
sont donc localisées et le nombre d’éléments finis aux quels s’applique une déformation<br />
p<strong>la</strong>stique reste assez réduit par rapport au nombre total d’éléments finis du modèle. La solution<br />
u(t) peut toujours s’écrire :<br />
N�<br />
u(t) = qα(t)ϕ (4.4)<br />
α<br />
α=1<br />
La solution approché un (t) par troncature modale <strong>de</strong> u(t) aux n premiers mo<strong>de</strong>s propres s’écrit<br />
alors :<br />
u n n�<br />
(t) = qα(t)ϕ = [Φ<br />
α n] q n (t), (4.5)<br />
α=1<br />
où [Φ n] est <strong>la</strong> matrice modale définie au paragraphe §3.2.1 par l’Eq. (3.7) et q n (t) ∈ R n est le<br />
vecteur <strong>de</strong>s coordonnées généralisées tel que {q n (t)}α = qα(t) pour tout α ≤ n.<br />
111
En prémultipliant l’Eq. (4.3) par [Φ n] T et en utilisant l’Eq. (4.5), on montre que q n (t) est solution<br />
<strong>de</strong> l’équation matricielle suivante :<br />
[M] ¨q n (t) + [D] ˙q n (t) + [K] q n (t) = − [M] ¨q n s (t) − [Φ n] T gNL({u(τ)}0≤τ≤t, t; w) (4.6)<br />
t ∈ [0, T ] et q(0) = 0 et ˙q(0) = 0<br />
Où : [M] , [D] et [K] sont les matrices généralisées moyennes <strong>de</strong> masse, d’amortissement et <strong>de</strong><br />
rai<strong>de</strong>ur, définies au paragraphe §3.2.1 et où q n s (t) est le vecteur défini à l’Eq. (3.11). A ce niveau,<br />
une approximation est faite en n’utilisant que les mo<strong>de</strong>s d’ordre inférieur à n dans le calcul <strong>de</strong><br />
gNL :<br />
gNL({u(τ)}0≤τ≤t, t; w) � gNL({[Φ n]q n (τ)}0≤τ≤t, t; w) (4.7)<br />
4.2.2 Schéma d’intégration numérique du système dynamique non linéaire<br />
Pour <strong>la</strong> résolution <strong>de</strong> l’Eq. 4.6, le schéma numérique d’intégration <strong>de</strong> Newmark exposé au<br />
paragraphe §3.2.2 est utilisé. Pour chaque instant (k + 1)∆t, l’équation d’équilibre du modèle<br />
matriciel réduit moyen (Eq. 4.6) <strong>de</strong>vient :<br />
[M] ¨xk+1 + [D] ˙xk+1 + [K] xk+1 = F NL<br />
k+1 ({[Φ n]xℓ}0≤ℓ≤k+1; w), (4.8)<br />
où pour tout entier k ≥ 0 et pour un pas d’intégration ∆t :<br />
F NL<br />
k+1 ({[Φ n]xℓ}0≤ℓ≤k+1; w) = − [M] ¨q n s ((k + 1)∆t)<br />
xk+1 = q n ((k + 1)∆t), (4.9)<br />
˙xk+1 = ˙q n ((k + 1)∆t), (4.10)<br />
¨xk+1 = ¨q n ((k + 1)∆t), (4.11)<br />
· · · − [Φ n] T gNL({[Φ n]xℓ}0≤ℓ≤k+1, (k + 1)∆t; w) (4.12)<br />
Rappelons que le schéma numérique d’intégration <strong>de</strong> Newmark se base sur les équations suivantes<br />
:<br />
˙xk+1 = ˙xk + [(1 − � δ)¨xk + � δ¨xk+1]∆t, (4.13)<br />
xk+1 = xk+1 + ˙xk+1∆t + [(0.5 − �α)¨xk+1 + �α¨xk+1]∆t 2 . (4.14)<br />
où �α et � δ sont les paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Newmark, que nous fixons, respectivement égaux<br />
à 0.25 et 0.5.<br />
Des Eqs. (4.13) et (4.14), il est possible d’exprimer ˙xk+1 et ¨xk+1 en fonction <strong>de</strong> xk, ˙xk, ¨xk et<br />
xk+1. En substituant les expressions ainsi trouvées <strong>de</strong> ˙xk+1 et ¨xk+1 dans l’Eq. (4.8), on montre<br />
que xk+1 est solution du système non linéaire :<br />
où [ � K] est <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur efficace définie par :<br />
[ � K]xk+1 = � F NL<br />
k+1 ({[Φ n]xℓ}0≤ℓ≤k+1; w) (4.15)<br />
[ � K] = [K] + a0 [M] + a1 [D] (4.16)<br />
et � FNL k+1 est le terme correspondant aux forces effectives à l’instant (k + 1)∆t, telle que :<br />
�F NL<br />
k+1 ({[Φ n]xℓ}0≤ℓ≤k+1; w) = F NL<br />
k+1 ({[Φ n]xℓ}0≤ℓ≤k+1; w) +<br />
· · · [M] (a0xk + a2 ˙xk + a3¨xk) + [D] (a1xk + a4 ˙xk + a5¨xk) (4.17)<br />
112
où a0, ..., a7 sont les constantes du schéma d’intégration définies par :<br />
a0 = 1<br />
�α∆t 2<br />
a1 = � δ<br />
�α∆t<br />
a2 = 1<br />
�α∆t<br />
(4.18)<br />
(4.19)<br />
(4.20)<br />
a3 = 1<br />
− 1<br />
2�α<br />
(4.21)<br />
a4 = � δ<br />
− 1<br />
�α<br />
(4.22)<br />
a5 = ∆t<br />
2 ( � δ<br />
− 2);<br />
�α<br />
(4.23)<br />
a6 = ∆t(1 − � δ) (4.24)<br />
a7 = � δ∆t. (4.25)<br />
Contrairement à l’Eq. (3.27) du système matriciel moyen linéaire, l’Eq. (4.15) n’est pas linéaire.<br />
La résolution <strong>de</strong> cette équation non linéaire nécessite donc l’emploi d’une métho<strong>de</strong> numérique<br />
pour approcher <strong>la</strong> solution. Nous choisissons dans le cadre <strong>de</strong> cette thèse d’employer <strong>la</strong> métho<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> Newton, présentée ci-après.<br />
4.2.3 Résolution numérique du système non linéaire<br />
On introduit l’application xk+1 ↦→ � � F NL<br />
k+1(xk+1; w) définie par :<br />
��F NL<br />
k+1(xk+1; w) = � F NL<br />
k+1 ({[Φ n]xℓ}0≤ℓ≤k+1; w) (4.26)<br />
où { xℓ}0≤ℓ≤k sont considérés comme <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> � NL<br />
F� k+1 et xk+1 est l’argument <strong>de</strong> cette<br />
fonction. Le système dynamique non linéaire à résoudre dans le schéma d’intégration <strong>de</strong> Newmark<br />
(Eq. 4.8) requiert donc <strong>la</strong> détermination, à chaque instant (k +1)∆t, <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution <strong>de</strong> l’équation<br />
non linéaire suivante :<br />
[ � K]xk+1 = � NL<br />
F� k+1(xk+1; w) (4.27)<br />
La métho<strong>de</strong> itérative <strong>de</strong> Newton-Raphson peut être utilisée pour résoudre ce système non<br />
linéaire. Le principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> est <strong>de</strong> minimiser le résidu Re(xk+1) défini par :<br />
Re(xk+1) = [ � K]xk+1 − � � F NL<br />
k+1(xk+1; w) (4.28)<br />
Le problème <strong>de</strong> minimisation est résolu en approchant <strong>la</strong> solution xk+1 par une métho<strong>de</strong><br />
itérative. A chaque instant (k + 1)∆t, le vecteur xk+1 est construit comme étant <strong>la</strong> limite <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
suite (x p<br />
k+1 )p dont les éléments sont définies par :<br />
Si p = 0 : x 0 k+1 = xk, (4.29)<br />
Si p �= 0 : x p+1<br />
k+1 = xp<br />
k+1 + ∆xp k+1<br />
où pout tout p ≥ 0 et k ≥ 0, le vecteur ∆x p<br />
k+1 est tel que :<br />
∆x p<br />
k+1 = −[ � K p,k+1<br />
T<br />
113<br />
(4.30)<br />
] −1 Re(x p<br />
k+1 ) (4.31)
F<br />
NL<br />
k+1<br />
kF<br />
F<br />
NL<br />
Re(x 1 k+1 )<br />
x k<br />
KT 1<br />
k<br />
x 1<br />
k+1<br />
Re(x 2 k+1 ) Re(x 3 k+1 ) Re(x 4 k+1 )<br />
KT 2<br />
KT 3<br />
x 2<br />
k+1 x 3<br />
k+1<br />
Fig. 4.2 – Métho<strong>de</strong> numérique <strong>de</strong> Newton-Raphson : La solution xk+1 est approchée en calcu<strong>la</strong>nt<br />
<strong>la</strong> tangente [ � K T ] à <strong>la</strong> courbe à chaque itération p<br />
F<br />
NL<br />
Fk+1 k+1<br />
kF<br />
NL<br />
K0<br />
k<br />
x k x<br />
x k+1<br />
3<br />
k+1<br />
Fig. 4.3 – Métho<strong>de</strong> numérique <strong>de</strong> Newton modifiée : La solution xk+1 est approchée en utilisant<br />
<strong>la</strong> matrice tangente initiale [ � K 0]<br />
114<br />
x<br />
k+1<br />
k+1<br />
x<br />
x
[ � K p,k+1<br />
T ] est définie par :<br />
[ � K p,k+1<br />
T<br />
]αβ = ∂{Re}α<br />
∂{x}β<br />
�<br />
�<br />
�<br />
� , (4.32)<br />
p<br />
xk+1 La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Newton-Raphson nécessite peu d’itérations pour converger vers les solutions<br />
<strong>de</strong>s problèmes nonlinéaires. Son principal inconvénient est <strong>de</strong> construire <strong>la</strong> matrice tangente à<br />
chaque itération, ce qui alourdit le coût du calcul et rend le schéma numérique parfois instable.<br />
Une alternative à cette métho<strong>de</strong> est <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> du Quasi-Newton ou Newton modifiée. Dans<br />
ce cas, <strong>la</strong> matrice tangente est supposée égale à une matrice [ � K k+1<br />
T ] constante pour toutes les<br />
itérations p :<br />
[ � K p,k+1<br />
T ] ≈ [ � K k+1<br />
T ], pour tout p ≥ 0, (4.33)<br />
où <strong>la</strong> matrice [ � K k+1<br />
T ] reste à définir. Plusieurs variantes <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> du Quasi-Newton sont<br />
proposées, selon le choix retenu pour construire [ � K k+1<br />
T ]. Un choix possible consiste à construire<br />
<strong>la</strong> matrice telle que :<br />
[ � K k+1<br />
T ] = [ � K 1,k+1<br />
T ] (4.34)<br />
Dans une autre approximation, [ � K k+1<br />
T ] peut être définie par une matrice indépendante <strong>de</strong>s pas<br />
<strong>de</strong> temps (k + 1)∆t (cf. fig. 4.3).<br />
[ � K k+1<br />
T ] = [ � K T] = [ � K 1,0<br />
T ] (4.35)<br />
La <strong>de</strong>rnière option est retenue dans le cadre <strong>de</strong> ce travail. L’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> du<br />
Quasi-Newton permet d’avoir plus <strong>de</strong> stabilité au prix d’une convergence plus lente mais moins<br />
coûteuse en temps <strong>de</strong> calcul, puisque <strong>la</strong> matrice <strong>de</strong> rigidité tangente n’est pas recalculée à chaque<br />
itération ni à chaque pas <strong>de</strong> temps.<br />
4.2.4 Algorithme <strong>de</strong> <strong>la</strong> résolution du système dynamique non linéaire<br />
Initialisation du schéma numérique <strong>de</strong> Newmark<br />
1. Initialisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> suite {xk}k :<br />
x0 = q n 0 = q n (0), (4.36)<br />
˙x0 = ˙q n 0 = ˙q n (0), (4.37)<br />
F NL<br />
0 = − [M] ¨q n s (0) − [Φn] T gNL([Φn]x0, 0; w), (4.38)<br />
¨x0 = ¨q n 0 = [M] −1 (F NL<br />
0 − [D] ˙q n 0 − [K]q n 0 ). (4.39)<br />
2. Choix du pas <strong>de</strong> temps d’échantillonnage ∆t,<br />
3. Choix <strong>de</strong>s paramètres � δ et �α,<br />
4. Calcul <strong>de</strong>s constantes d’intégration, en utilisant les Eqs. (4.18)-(4.25) :<br />
5. Calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur efficace [ � K] en utilisant l’Eq. (4.16),<br />
6. Construction <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice tangente du Quasi-Newton [ � K T] (voir Eq.(4.35)),<br />
Pour chaque instant (k + 1)∆t<br />
(a) Initialisation du Quasi-Newton : x 0 k+1<br />
= xk,<br />
(b) Construction <strong>de</strong> <strong>la</strong> suite {xk+1}p :<br />
– Calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> ”force efficace” non linéaire � NL<br />
F� k+1(x p<br />
k+1<br />
(4.26),<br />
– Calcul du résidu Re(x p<br />
k+1 ) (voir Eq. (4.28)),<br />
115<br />
; w) par l’intermédiaire <strong>de</strong> l’Eq.
– Calcul <strong>de</strong> l’incrément <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement généralisé ∆x p<br />
k+1 en utilisant l’Eq. (4.31),<br />
– Construction du vecteur dép<strong>la</strong>cement généralisé x p+1<br />
k+1<br />
(4.29)),<br />
– Test <strong>de</strong> convergence :<br />
Si : �xp+1<br />
k+1 − xp<br />
k+1� �x p<br />
k+1� < ε3 et �Re(xp<br />
k+1 )�<br />
�[ � K]x p<br />
k+1<br />
alors : xk+1 = x p<br />
k+1 � lim<br />
q→+∞ (xq k+1 )q<br />
à l’itération p + 1 (voir Eq.<br />
� < ε4<br />
où ε3 et ε4 sont les tolérances <strong>de</strong> <strong>la</strong> procédure du Quasi-Newton.<br />
(c) Détermination <strong>de</strong> ¨xk+1 et ˙xk+1 par les Eqs. (4.13) et (4.13).<br />
4.3 Construction du modèle <strong>probabiliste</strong><br />
Comme nous l’avons précisé en introduisant ce chapitre le modèle <strong>probabiliste</strong> mixte se<br />
décompose en un modèle non paramétrique appliqué à <strong>la</strong> partie linéaire du système dynamique<br />
et un modèle paramétrique pour tenir compte <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s sur les paramètres <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong><br />
comportement nonlinéaires. Le modèle non paramétrique a comme variables aléatoires les matrices<br />
généralisées <strong>de</strong> masse, <strong>de</strong> rigidité et d’amortissement [M], [K] et [C] dont les dispersions<br />
sont contrôlées par les paramètres <strong>de</strong> dispersion respectifs δM, δK et δC.<br />
Soit U le processus stochastique in<strong>de</strong>xé sur [0, T ] correspondant à <strong>la</strong> solution du système dynamique<br />
aléatoire non linéaire. De façon analogue au système matriciel réduit moyen défini par<br />
l’Eq. (4.6), U peut être décomposé, comme dans le paragraphe §3.3, selon :<br />
où Q n est un processus stochastique in<strong>de</strong>xé sur [0, T ] tel que :<br />
U(t) = [Φ n] Q n (t), (4.40)<br />
[M] ¨Q n (t) + [D] ˙Q n (t) + [K] Q n (t) =<br />
− [M] ¨q n s (t) − [Φ n] T GNL({[Φ n]Q n (τ)}0≤τ≤t, t, W) (4.41)<br />
avec les conditions aux limites suivantes :<br />
Q n (0) = 0 ; ˙ Q n (0) = 0, (4.42)<br />
et où GNL({[Φ n]Q n (τ)}0≤τ≤t, ., W) est le processus stochastique définissant le terme <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur<br />
non linéaire aléatoire dépendant <strong>de</strong> l’historique du dép<strong>la</strong>cement {[Φ n]Q n (τ)}0≤τ≤t et du vecteur<br />
aléatoire W rassemb<strong>la</strong>nt les variables aléatoires <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi non linéaire <strong>de</strong> Takeda.<br />
Le modèle non paramétrique a été détaillé dans le chapitre 3, c’est pourquoi nous nous contentons<br />
<strong>de</strong> présenter par <strong>la</strong> suite le modèle <strong>probabiliste</strong> paramétrique.<br />
4.3.1 Variables aléatoires du modèle <strong>probabiliste</strong> paramétrique<br />
La loi globale <strong>de</strong> Takeda est définie par :<br />
– La courbe trilinéaire moment-courbure caractéristique,<br />
– Les paramètres hystérétiques η, β et γ.<br />
Dans le cadre <strong>de</strong> ce travail, les sections sont supposées symétriques. Sur cette hypothèse, les<br />
paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi sont rassemblés dans le tableau 4.1.<br />
Les points <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe moment-courbure doivent vérifier les inégalités 4.43 :<br />
M0 < Mfiss < Mp<strong>la</strong>s < Mrup<br />
C0 < Cfiss < Cp<strong>la</strong>s < Crup<br />
116<br />
(4.43)
Schéma d’intégration numérique <strong>de</strong> Newmark<br />
pour chaque instant t<br />
[M]<br />
réduction<br />
[M]<br />
[D] [K]<br />
modale<br />
[D] [K]<br />
Calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur efficace<br />
[ � K] = [K] + a0[M] + a1[D]<br />
Calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> force efficace<br />
��F NL<br />
k+1(xk+1; w) = � NL<br />
F� k+1 − [Φn] T gNL({[Φ ; w)<br />
n]xk+1}0≤ℓ≤xk+1<br />
Résolution <strong>de</strong> l’équation<br />
[ � K]xk+1 = � � F NL<br />
k+1(xk+1; w)<br />
Réactualisation <strong>de</strong><br />
��F NL,p<br />
k+1 (x p<br />
k+1 ; w)<br />
Initialisation:<br />
Choix du temps d’échantillonnage<br />
Choix <strong>de</strong>s paramètres �α, � β<br />
Calcul <strong>de</strong>s constantes d’intégration:<br />
Initialisation:<br />
Calcul <strong>de</strong>s forces nonlinéaires<br />
; w)<br />
g p<br />
NL ({[Φ n]xk+1}0≤ℓ≤xk+1<br />
x0 k+1 = xk<br />
Calcul <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements réels<br />
u p<br />
k+1 = [Φn]x p<br />
k+1<br />
Calcul <strong>de</strong>s forces linéaires<br />
[K] x p<br />
k+1<br />
Calcul du résidu<br />
Re(x p<br />
k+1 ) = [ � K]x p<br />
k+1 − � NL,p<br />
F� k+1 (xk+1; w)<br />
∆x p<br />
k+1 = −([ � K] −1 )Re(x p<br />
k+1 )<br />
x p+1<br />
k+1 = xp<br />
k+1 + ∆xp k+1<br />
OUI NON<br />
Test <strong>de</strong> convergence<br />
xk+1 = x p<br />
k+1<br />
∆t<br />
Métho<strong>de</strong> numérique du Quasi-Newton<br />
Fig. 4.4 – Algorithme <strong>de</strong> résolution numérique du système dynamique non linéaire<br />
117<br />
(a1, ..., a7)
Moment (N.m)<br />
(C ,M<br />
0 0 )<br />
(C fiss ,M fiss )<br />
E0<br />
(Cp<strong>la</strong>s,Mp<strong>la</strong>s<br />
)<br />
Ep<strong>la</strong>s<br />
Efiss<br />
(C ,M<br />
rup rup )<br />
Courbure(m−1)<br />
Fig. 4.5 – Courbe Moment-courbure caractéristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi Takeda<br />
Dans le cas linéaire, <strong>la</strong> courbure <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre est exprimée en fonction du moment fléchissant,<br />
<strong>de</strong> l’inertie et du module d’Young. On a <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion suivante :<br />
Mfiss<br />
E 0I y<br />
= Cfiss<br />
(4.44)<br />
Les <strong>de</strong>ux autres branches <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe moment-courbure, caractérisant <strong>la</strong> fissuration du béton<br />
et <strong>la</strong> p<strong>la</strong>stification <strong>de</strong>s aciers, sont définies par les points (Cp<strong>la</strong>s, Mp<strong>la</strong>s) et (Crup, Mrup), respectivement.<br />
Ces points permettent <strong>de</strong> déterminer E fiss, module fissuré <strong>de</strong> <strong>la</strong> section (Eq. 4.45) et<br />
E p<strong>la</strong>s son module p<strong>la</strong>stique (Eq. 4.46) :<br />
E fiss = (Mp<strong>la</strong>s − Mfiss)<br />
(Cp<strong>la</strong>s − Cfiss)I y<br />
E p<strong>la</strong>s = (Mrup − Mp<strong>la</strong>s)<br />
(Crup − Cp<strong>la</strong>s)I y<br />
(4.45)<br />
(4.46)<br />
La géométrie <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est supposée assez bien connue pour considérer les caractéristiques<br />
géométriques du modèle (hauteur et <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> section, inerties) sans incertitu<strong>de</strong>s. Le module<br />
d’Young E 0 étant une donnée du problème dynamique linéaire, les incertitu<strong>de</strong>s sur cette donnée<br />
sont prise en compte par le modèle non paramétrique. Il est, <strong>de</strong> ce fait, inutile <strong>de</strong> considérer E 0<br />
comme une variable aléatoire dans le modèle paramétrique. Il en est <strong>de</strong> même pour le coefficient<br />
<strong>de</strong> Poisson ν, qui sera une variable déterministe. De plus, nous faisons l’hypothèse que les incertitu<strong>de</strong>s<br />
sur les modules <strong>de</strong>s rigidité fissurée E fiss et p<strong>la</strong>stique E p<strong>la</strong>s introduisent une dispersion<br />
<strong>de</strong>s réalisations beaucoup moins importante que celle induite par les incertitu<strong>de</strong>s concernant les<br />
courbures. Cette hypothèse permet <strong>de</strong> considérer ces modules comme gran<strong>de</strong>urs déterministes<br />
et non pas comme <strong>de</strong>s variables aléatoires.<br />
Les autres paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> Takeda sont modélisés par <strong>de</strong>s variables aléatoires, à savoir :<br />
Cfiss, Cp<strong>la</strong>s, Crup, Mfiss, Mp<strong>la</strong>s, Mrup, η , β et γ.<br />
Les variables aléatoires <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> Takeda composent le vecteur aléatoire W défini au paragraphe<br />
§4.3 :<br />
W = (Cfiss, Cp<strong>la</strong>s, Crup, Mfiss, Mp<strong>la</strong>s, Mrup, η, β, γ)<br />
L’ensemble <strong>de</strong>s variables, aléatoires et paramètres déterministes, <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> comportement est<br />
présenté dans le tableau 4.1 avec une détermination <strong>de</strong>s valeurs moyennes. Les lois <strong>de</strong> probabilités<br />
118
Paramètre Notation Valeur moyenne (Ex. 25x15)<br />
Hauteur <strong>de</strong> section h 0.25 m<br />
Largeur <strong>de</strong> section b 0.15 m<br />
Inertie <strong>de</strong> flexion y I y 7e-005 m 4<br />
Inertie <strong>de</strong> flexion z Iz 2e-004 m 4<br />
Module d’Young E 0 30000 MPa<br />
Coefficient <strong>de</strong> Poisson ν 0.25<br />
Moment <strong>de</strong> fissuration Mfiss 10500 N<br />
Courbure <strong>de</strong> fissuration Cfiss 0.0018 m −1<br />
Moment <strong>de</strong> p<strong>la</strong>stification Mp<strong>la</strong>s 22000 N<br />
Courbure <strong>de</strong> p<strong>la</strong>stification Cp<strong>la</strong>s 0.0123 m −1<br />
Moment <strong>de</strong> rupture Mrup 24500 N<br />
Courbure <strong>de</strong> rupture Crup 0.1225 m −1<br />
Paramètre <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong> rigidité η 0.3<br />
Paramètre <strong>de</strong> pincement γ 50<br />
Paramètre <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong> résistance β 0.8<br />
Tab. 4.1 – Paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi non linéaire <strong>de</strong> Takeda<br />
<strong>de</strong> ces variables aléatoires sont construites en utilisant le principe du maximum d’entropie. Pour<br />
ce<strong>la</strong>, on suppose qu’une base <strong>de</strong> données expérimentales construites à partie <strong>de</strong> l’expérimentation<br />
est disponible et comporte suffisamment <strong>de</strong> mesures pour que les estimateurs statistiques <strong>de</strong>s<br />
moyennes et écart-type puissent converger. On suppose donc que par <strong>de</strong>s mesures expérimentales,<br />
les moyennes et les écart-type <strong>de</strong>s variables aléatoires Cfiss, Cp<strong>la</strong>s, Crup, η , β et γ sont connus.<br />
Notons les moyennes et les écart-types <strong>de</strong> ces variables aléatoires :<br />
On a donc :<br />
C fiss = E{Cfiss}, (4.47)<br />
C p<strong>la</strong>s = E{Cp<strong>la</strong>s}, (4.48)<br />
C rup = E{Crup}, (4.49)<br />
η = E{η}, (4.50)<br />
β = E{β}, (4.51)<br />
γ = E{γ}, (4.52)<br />
E{W} = w = (C fiss, C p<strong>la</strong>s, C rup, M fiss, M p<strong>la</strong>s, M rup, η, β, γ) (4.53)<br />
σCfiss = (E{C2 fiss } − C2 fiss )1/2 , (4.54)<br />
σCp<strong>la</strong>s = (E{C2 p<strong>la</strong>s } − C2 p<strong>la</strong>s )1/2 , (4.55)<br />
σCrup = (E{C 2 rup} − C 2 rup) 1/2 , (4.56)<br />
ση = (E{η 2 } − η 2 ) 1/2 , (4.57)<br />
σβ = (E{β 2 } − β 2 ) 1/2 , (4.58)<br />
σγ = (E{γ 2 } − γ 2 ) 1/2 , (4.59)<br />
Les quantités C fiss, C p<strong>la</strong>s, C rup, η, β, γ, σCfiss , σCp<strong>la</strong>s , σCrup, ση, σβ, sont donc supposées connues<br />
et i<strong>de</strong>ntifiées expérimentalement.<br />
4.3.2 Information disponible<br />
Dans ce paragraphe, nous définissons l’ensemble <strong>de</strong>s informations disponibles concernant<br />
les variables aléatoires introduites dans <strong>la</strong> modélisation <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s sur les<br />
119
paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> Takeda. Ces informations seront utilisées comme contraintes dans l’application<br />
du principe du maximum d’entropie pour construire les lois <strong>de</strong> probabilités <strong>de</strong> telles<br />
variables aléatoires.<br />
Courbure <strong>de</strong> fissuration Cfiss<br />
D’un point <strong>de</strong> vue mécanique et en tenant compte <strong>de</strong>s mesures expérimentales introduites<br />
dans le paragraphe 4.3.1 et en utilisant les Eqs. (4.48) et (4.55), on déduit que le modèle <strong>probabiliste</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> variable aléatoire Cfiss doit être construit <strong>de</strong> sorte que :<br />
Courbure <strong>de</strong> p<strong>la</strong>stification Cp<strong>la</strong>s<br />
Cfiss ∈ [0, +∞[, (4.60)<br />
E{Cfiss} = Cfiss (4.61)<br />
E{C 2 fiss } = C2fiss + σ2 Cfiss . (4.62)<br />
D’après l’Eq. 4.43, le modèle <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong> Cp<strong>la</strong>s doit être tel que :<br />
Cp<strong>la</strong>s > Cfiss. (4.63)<br />
On introduit donc une nouvelle variable aléatoire A indépendante statistiquement <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable<br />
aléatoire Cfiss et telle que :<br />
Cp<strong>la</strong>s = A Cfiss. (4.64)<br />
Afin que l’inégalité (4.63) soit vérifiée et afin <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong>s résultats expérimentaux supposés<br />
introduits au paragraphe 4.3.1 et <strong>de</strong>s Eqs (4.48) et (4.55), on montre que le modèle<br />
<strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong> A doit être tel que :<br />
A ∈ [1, +∞[, (4.65)<br />
E{A} = A = C p<strong>la</strong>s/C fiss<br />
L’écart-type <strong>de</strong> A est noté σA et est défini par<br />
(4.66)<br />
E{A 2 } = σ2 Cp<strong>la</strong>s + C2p<strong>la</strong>s σ2 Cfiss + C2 . (4.67)<br />
fiss<br />
σA = (E{A 2 − A 2 }) 1/2<br />
(4.68)<br />
De l’Eq. (4.68), il est c<strong>la</strong>ir que pour qu’un tel modèle <strong>probabiliste</strong> puisse être va<strong>la</strong>ble, il est<br />
nécessaire que :<br />
Courbure <strong>de</strong> rupture Crup<br />
σCp<strong>la</strong>s > Cp<strong>la</strong>s σCfiss . (4.69)<br />
Cfiss D’après l’Eq. 4.43, le modèle <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong> Crup doit être tel que :<br />
Crup > Cp<strong>la</strong>s. (4.70)<br />
On introduit une nouvelle variable aléatoire B statistiquement indépendante <strong>de</strong>s variables aléatoires<br />
A et Cfiss, tel que Crup s’écrive sous <strong>la</strong> forme :<br />
Crup = A B Cfiss<br />
(4.71)<br />
On a donc Crup = B Cp<strong>la</strong>s.<br />
Afin que l’inégalité (4.70) soit vérifiée et pour tenir compte <strong>de</strong>s résultats expérimentaux supposés<br />
120
permettant d’i<strong>de</strong>ntifier les quantités statistiques <strong>de</strong>s Eqs. (4.49) et (4.56), le modèle <strong>probabiliste</strong><br />
<strong>de</strong> B doit être construit <strong>de</strong> sorte que :<br />
B ∈ [1, +∞[, (4.72)<br />
E{B} = C rup/C p<strong>la</strong>s<br />
E{B 2 } = σ2 Crup + C2 rup<br />
σ 2 Cp<strong>la</strong>s + C2 p<strong>la</strong>s<br />
(4.73)<br />
(4.74)<br />
On montre que pour que ce modèle <strong>probabiliste</strong> reste va<strong>la</strong>ble, il est nécessaire que Crup vérifie<br />
<strong>la</strong> condition suivante :<br />
σCrup > Crup σCp<strong>la</strong>s<br />
Cp<strong>la</strong>s (4.75)<br />
où σCrup, C rup, σCp<strong>la</strong>s et C p<strong>la</strong>s sont i<strong>de</strong>ntifiés à partir <strong>de</strong> mesures expérimentales (voir paragraphe<br />
§4.3.1).<br />
Moment <strong>de</strong> fissuration Mfiss<br />
D’après l’Eq. (4.44), les variables aléatoires Mfiss et Cfiss sont statistiquement dépendantes<br />
et sont telles que :<br />
Mfiss = E 0I yCfiss<br />
(4.76)<br />
où E 0 et I y sont <strong>de</strong>s réels fixés. Le modèle <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong> Mfiss se déduit donc directement <strong>de</strong><br />
celui <strong>de</strong> Cfiss. On en déduit que :<br />
Mfiss ∈ [0, +∞[, (4.77)<br />
M fiss = E{Mfiss} = E 0I yC fiss<br />
σMfiss = E{(Mfiss − M fiss) 2 } 1/2 = E 0I yσCfiss<br />
(4.78)<br />
(4.79)<br />
M fiss et σMfiss dépen<strong>de</strong>nt donc explicitement <strong>de</strong> Cfiss et σCfiss . Il n’est pas nécessaire <strong>de</strong> fournir<br />
d’information supplémentaire sur le moment <strong>de</strong> fissuration Mfiss.<br />
Moment <strong>de</strong> p<strong>la</strong>stification Mp<strong>la</strong>s<br />
Le modèle <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable aléatoire Mp<strong>la</strong>s doit être construit en tenant compte <strong>de</strong><br />
l’Eq. (4.45), ce qui donne :<br />
Mp<strong>la</strong>s = Mfiss + I yE fiss(Cp<strong>la</strong>s − Cfiss) (4.80)<br />
Mp<strong>la</strong>s est donc statistiquement dépendante <strong>de</strong> Mfiss, Cp<strong>la</strong>s et Cfiss. La moyenne et l’écart-type<br />
<strong>de</strong> Mp<strong>la</strong>s s’écrivent :<br />
M p<strong>la</strong>s = E{Mp<strong>la</strong>s} = E 0I yC fiss + I yE fiss(C p<strong>la</strong>s − C fiss), (4.81)<br />
σMp<strong>la</strong>s = E{(Mp<strong>la</strong>s − M p<strong>la</strong>s) 2 } 1/2 = I y(σ 2 Cfiss (E 0 − E fiss) 2 + σ 2 Cp<strong>la</strong>s E2 fiss )1/2 . (4.82)<br />
La moyenne et l’écart-type <strong>de</strong> Mp<strong>la</strong>s se déduisent directement <strong>de</strong>s moyennes et écart-type <strong>de</strong><br />
Cfiss et Cp<strong>la</strong>s, il est donc inutile <strong>de</strong> fournir d’informations supplémentaires sur Mp<strong>la</strong>s.<br />
Moment <strong>de</strong> rupture Mrup<br />
La variable aléatoire Mrup est générée en utilisant l’Eq. 4.46 :<br />
Mrup = Mp<strong>la</strong>s + I yE p<strong>la</strong>s(Crup − Cp<strong>la</strong>s) (4.83)<br />
121
Mrup est donc statistiquement dépendant <strong>de</strong> Mp<strong>la</strong>s, Cp<strong>la</strong>s et Crup. On montre que <strong>la</strong> moyenne<br />
et l’écart-type <strong>de</strong> Mrup s’écrivent :<br />
M rup = E{Mrup} = M p<strong>la</strong>s + I yE p<strong>la</strong>s(C rup − C p<strong>la</strong>s) (4.84)<br />
σMrup = E{(Mrup − M rup) 2 } 1/2<br />
σMrup = {σ 2 Mplus + M 2 p<strong>la</strong>s + I2yE 0(σ 2 Crup + σ2 Cp<strong>la</strong>s ) +<br />
· · · + I 2 y(C rup − Cp<strong>la</strong>s) 2 [E 2 0 + E 2 Cfiss p + 2E0E p<br />
(C rup − C p<strong>la</strong>s) ]}1/2<br />
(4.85)<br />
Tout comme pour Mp<strong>la</strong>s, on a montré que <strong>la</strong> moyenne et l’écart-type <strong>de</strong> Mrup dépen<strong>de</strong>nt uniquement<br />
<strong>de</strong>s moyennes et écart-type <strong>de</strong>s variables aléatoires Crup, Cp<strong>la</strong>s et Cfiss. Il est donc inutile<br />
<strong>de</strong> fournir un complément d’information pour Mrup.<br />
Paramètres hystérétiques<br />
D’après <strong>la</strong> définition <strong>de</strong>s paramètres hystérétiques, on a :<br />
η ∈ [0, 1], (4.86)<br />
E{η} = η, (4.87)<br />
E{η 2 } = η 2 + σ 2 η. (4.88)<br />
β ∈ [0, 1], (4.89)<br />
E{β} = β, (4.90)<br />
E{β 2 } = β 2 + σ 2 β . (4.91)<br />
γ ∈ [0, +∞[, (4.92)<br />
E{γ} = γ, (4.93)<br />
E{γ 2 } = γ 2 + σ 2 γ. (4.94)<br />
Selon l’information disponible sur chaque variable aléatoire ( support, moyenne, moment d’ordre<br />
<strong>de</strong>ux ), le principe du maximum d’entropie est utilisé pour déterminer les lois <strong>de</strong> probabilité<br />
générant ces variables.<br />
On peut distinguer <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> lois suivant <strong>la</strong> nature du support <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable :<br />
– Loi <strong>de</strong> type 1 : Support semi-borné, moyenne donnée et écart-type donné ;<br />
– Loi <strong>de</strong> type 2 : support borné, moyenne donnée et écart-type donné.<br />
Le paragraphe suivant s’attache à construire les <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> probabilité <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong> ces lois.<br />
4.3.3 Construction <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> probabilités<br />
Loi <strong>de</strong> type 1<br />
Soit une variable aléatoire X définie sur un support semi-borné [a, +∞[, <strong>de</strong> moyenne mX,<br />
d’écart-type σX. La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité construite en utilisant le principe du maximum d’entropie<br />
s’écrit ([91]) :<br />
pX(x) = I [a,+∞[(x)e −λ0−xλ1−x 2 λ2 (4.95)<br />
où λ0, λ1 et λ2 sont les constantes qui minimisent <strong>la</strong> fonction :<br />
H1(λ0, λ1, λ2) = λ0 + λ1mX + λ2m2 +<br />
122<br />
� +∞<br />
a<br />
e −λ0−xλ1−x 2 λ2 dx (4.96)
�<br />
π<br />
H1(λ0, λ1, λ2) = λ0 + λ1mX + λ2m2 + e<br />
4λ2<br />
−λ2+ λ2 1<br />
4λ2 [1 − erf( � λ2a + λ1<br />
2 √ )] (4.97)<br />
λ2<br />
où m2 = σ2 X + m2 X est le moment d’ordre <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable aléatoire X et où <strong>la</strong> fonction<br />
x ↦→ erf(x) est définie, pour tout x ∈ R, par<br />
Loi <strong>de</strong> type 2<br />
erf(x) = 2<br />
√ π<br />
� x<br />
0<br />
e −t2<br />
dt (4.98)<br />
On suppose que <strong>la</strong> variable aléatoire X est définie sur un support borné [a, b], <strong>de</strong> moyenne<br />
mX, d’écart-type σX. La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité construite en utilisant le principe du maximum<br />
d’entropie s’écrit [91] :<br />
où λ0, λ1 et λ2 sont les constantes qui minimisent <strong>la</strong> fonction :<br />
pX(x) = I [a,b](x)e −λ0−xλ1−x 2 λ2 (4.99)<br />
H2(λ0, λ1, λ2) = λ0 + λ1mX + λ2m2 +<br />
� b<br />
a<br />
e −λ0−xλ1−x 2 λ2 dx (4.100)<br />
�<br />
π<br />
H2(λ0, λ1, λ2) = λ0 + λ1mX + λ2m2 + e<br />
4λ2<br />
−λ2+ λ2 1<br />
4λ2 [erf( � λ2b + λ1<br />
2 √ ) − erf(<br />
λ2<br />
� λ2a + λ1<br />
2 √ )]<br />
λ2<br />
(4.101)<br />
Ces <strong>de</strong>ux lois ont <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> probabilité qui ont <strong>de</strong>s expressions presque simi<strong>la</strong>ires. Toutefois,<br />
les supports et les constantes λ0, λ1 et λ2 dans les Eqs. (4.97) et (4.101) sont différents.<br />
4.3.4 Génération <strong>de</strong>s réalisations <strong>de</strong>s variables aléatoires<br />
Une fois les différentes lois <strong>de</strong> probabilité définies, il faut concevoir les générateurs <strong>de</strong>s variables<br />
aléatoires selon ces lois. Soit U une variable aléatoire <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité u ↦→ pU(u).<br />
Soit X une variable aléatoire <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité x ↦→ pX(x) définie par :<br />
pX(x) = I [a,+∞[(x)e −λ0−xλ1−x 2 λ2 (4.102)<br />
On cherche à construire une application g telle que X = g(U). Une réalisation X(θ) est alors<br />
telle que :<br />
X(θ) = g(U(θ)). (4.103)<br />
Donc si nous disposons d’un générateur <strong>de</strong> variable aléatoire <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité u ↦→<br />
pU(u), nous pourrons construire un générateur <strong>de</strong> variables aléatoire <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité<br />
x ↦→ pX(x). On montre que :<br />
FX(g(u)) = FU(u) (4.104)<br />
où FX et FU sont les fonctions <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong>s variables aléatoires X et U définies par :<br />
FX(x) =<br />
� x<br />
−∞<br />
I [a,+∞[(t)e −λ0−tλ1−t 2 λ2 dt (4.105)<br />
FU(u) =<br />
� u<br />
−∞<br />
pU(v)dv (4.106)<br />
Si X ∈ [a, +∞[ (cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> type 1) ou X ∈ [a, b] (cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> type 2), <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong><br />
répartition s’écrit :<br />
FX(x) =<br />
� x<br />
a<br />
e −λ0−tλ1−t 2 λ2 dt (4.107)<br />
123
qui peut aussi s’écrire :<br />
FX(x) = −<br />
−4λ √ 0λ2 +λ<br />
πe<br />
2 1<br />
4λ 2 (−erf( 2xλ2+λ1<br />
2 √ λ2<br />
2 √ λ2<br />
avec erf <strong>la</strong> fonction définie par l’Eq. (4.98). On a alors :<br />
où :<br />
Soit<br />
FX(g(u)) = −<br />
−4λ √ 0λ2 +λ<br />
πe<br />
2 1<br />
4λ 2 (−erf( 2g(u)λ2+λ1<br />
2 √ λ2<br />
2 √ λ2<br />
) + erf( 2aλ2+λ1<br />
2 √ ))<br />
λ2<br />
) + erf( 2aλ2+λ1<br />
2 √ ))<br />
λ2<br />
(4.108)<br />
(4.109)<br />
g(u) = D erf −1 (A FX(g(u)) + B) − C, (4.110)<br />
A =<br />
D’après l’Eq. 4.104, FX(g(u)) = FU(u) d’où :<br />
2 √ λ2<br />
√ πe − 4λ 0 λ 2 −λ2 1<br />
4λ 2<br />
(4.111)<br />
B = erf( 2aλ2 + λ1<br />
2 √ ) (4.112)<br />
λ2<br />
C = λ1<br />
2λ2<br />
D = 1<br />
√<br />
λ2<br />
(4.113)<br />
(4.114)<br />
(4.115)<br />
g(u) = D erf −1 (A FU(u) + B) − C. (4.116)<br />
Donc si <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> U est donnée et si on dispose d’un générateur <strong>de</strong> réalisations <strong>de</strong> U alors on<br />
peut construire le générateur <strong>de</strong> X en utilisant l’Eq. (4.116).<br />
Par exemple, si U est une variable aléatoire <strong>de</strong> loi uniforme alors<br />
et donc :<br />
⎧<br />
⎨<br />
FU(u) =<br />
⎩<br />
0 sur ] − ∞, 0[<br />
u sur [0, 1],<br />
1 sur ]1, +∞[<br />
(4.117)<br />
g(u) = D erf −1 (A u + B) − C. (4.118)<br />
La variable aléatoire x peut donc être générée par l’intermédiaire d’un générateur <strong>de</strong> loi uniforme<br />
sur [0, 1] et on a :<br />
X(θ) = g(U(θ)) = D erf −1 (A U(θ) + B) − C (4.119)<br />
où X(θ) et U(θ) sont <strong>de</strong>ux réalisations <strong>de</strong>s variables aléatoires X et U.<br />
Pour résumer <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong> génération <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi Takeda à chaque réalisation :<br />
– Génération <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable aléatoire Cfiss et détermination <strong>de</strong> Mfiss par l’Eq 4.76.<br />
– Génération <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable A et détermination <strong>de</strong> Cp<strong>la</strong>s,<br />
– Détermination <strong>de</strong> Mp<strong>la</strong>s,<br />
– Génération <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable B et détermination <strong>de</strong> Crup,<br />
– Détermination <strong>de</strong> Mrup,<br />
– Génération <strong>de</strong>s paramètres hystérétiques η, β et γ<br />
124
Moment (N.m)<br />
x Intervalle <strong>de</strong> confiance à 95% <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe <strong>de</strong> Takeda − 1e6 réalisations<br />
104<br />
3<br />
2.5<br />
2<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
0 0.02 0.04 0.06 0.08<br />
Courbure<br />
0.1 0.12 0.14 0.16<br />
Fig. 4.6 – Intervalle <strong>de</strong> confiance pour un niveau <strong>de</strong> probabilité Pc = 95% - 10 6 réalisations -<br />
En rouge : Courbe moment-courbure du modèle moyen<br />
4.3.5 Validation du générateur <strong>de</strong> variables aléatoires<br />
Le générateur <strong>de</strong> variables aléatoires suivant les lois <strong>de</strong> probabilité <strong>de</strong> types 1 et 2, définies<br />
au paragraphe §4.3 est testé sur un exemple <strong>de</strong> jeu <strong>de</strong> données <strong>de</strong>s paramètres du modèle non<br />
linéaire <strong>de</strong> Takeda. Rappelons que les variables aléatoires retenues dans le modèle <strong>de</strong> Takeda<br />
sont : les courbures (Cfiss, Cp<strong>la</strong>s et Crup) <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe moment-courbure caractéristique <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
loi Takeda ainsi que les moments fléchissant associés (Mfiss, Mp<strong>la</strong>s et Mrup). Les paramètres<br />
hystérétiques η, β et γ complètent <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s variables aléatoires du modèle. Le générateur est<br />
alimenté par <strong>la</strong> donnée <strong>de</strong> <strong>la</strong> moyenne et <strong>de</strong> l’écart-type re<strong>la</strong>tif <strong>de</strong> chaque variable. Les données<br />
utilisées dans ce test <strong>de</strong> validation sont les suivantes :<br />
– M fiss = 10500 N ; σMfiss = 0.05M fiss<br />
– M p<strong>la</strong>s = 22000 N ; σMp<strong>la</strong>s = 0.1M p<strong>la</strong>s<br />
– M rup = 24500 N ; σMrup = 0.15M rup<br />
– C fiss = 0.0018 m −1 ; σCfiss = 0.05C fiss ;<br />
– C p<strong>la</strong>s = 0.0123 m −1 ; σCp<strong>la</strong>s = 0.1C p<strong>la</strong>s ;<br />
– C rup = 0.1225 m −1 ; σCrup = 0.15C rup ;<br />
– η = 0.3 ; ση = 0.2η<br />
– β = 0.8 ; σβ = 0.15β<br />
– γ = 50 ; σγ = 0.1γ.<br />
Afin <strong>de</strong> contrôler au mieux les valeurs extrêmes d’échantillons, pour <strong>de</strong>s probabilités faibles, nous<br />
effectuons 1 million <strong>de</strong> réalisations. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s réalisations effectuées lors du test montre que<br />
les valeurs générées restent bien dans le support <strong>de</strong> définition <strong>de</strong>s variables aléatoires et que <strong>de</strong><br />
plus, ils restent dans les mêmes ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs que les valeurs moyennes, ce qui nous évite<br />
d’obtenir <strong>de</strong>s réalisations physiquement inacceptables <strong>de</strong> chaque variable. Les valeurs minimales<br />
et maximales présentées dans le tableau 4.3.5 montrent que, bien que le support d’une loi puisse<br />
être [0, +∞[, les valeurs générées restent dans le voisinage <strong>de</strong> <strong>la</strong> moyenne et que l’on n’observe<br />
pas <strong>de</strong> valeurs trop éloignées, même pour un faible niveau <strong>de</strong> probabilité.<br />
Ceci se traduit par une dispersion raisonnable <strong>de</strong>s courbes par rapport à <strong>la</strong> courbe du modèle<br />
moyen (cf. fig. 4.6). Les résultats montrent aussi que les inégalités <strong>de</strong> l’Eq. (4.43) entre les<br />
courbures <strong>de</strong> fissuration, <strong>de</strong> p<strong>la</strong>stification et <strong>de</strong> rupture restent toujours vérifiées.<br />
125
Enfin, les estimateurs <strong>de</strong>s moyennes <strong>de</strong>s variables aléatoires considérées convergent bien vers les<br />
moyennes <strong>de</strong> variables introduites comme données <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> probabilité.<br />
Les figures 4.7 montrent les <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> probabilité <strong>de</strong>s variables aléatoires considérées pour<br />
Variables aléatoires Valeur minimale Valeur moyenne Valeur maximale<br />
Courbure <strong>de</strong> fissuration (m −1 ) 0.0013 0.0018 0.0022<br />
Courbure p<strong>la</strong>stique (m −1 ) 0.0084 0.0122 0.0166<br />
Courbure <strong>de</strong> rupture (m −1 ) 0.0724 0.1225 0.1837<br />
Moment <strong>de</strong> fissuration (N) 80800 10500 13000<br />
Moment p<strong>la</strong>stique (N) 16070 22000 28320<br />
Moment <strong>de</strong> rupture (N) 17670 24500 31770<br />
Paramètres η 0.0045 0.3002 0.598<br />
hystérétiques β 0.139 0.8 1<br />
γ 22.93 50 74.44<br />
Tab. 4.2 – Tableau récapitu<strong>la</strong>tif <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s 1 million <strong>de</strong> réalisations aléatoires <strong>de</strong>s paramètres<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> loi Takeda<br />
1 million <strong>de</strong> réalisations. Les fonctions <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité <strong>de</strong>s variables étant déterminées<br />
analytiquement dans le paragraphe § 4.3, nous comparons dans les graphes <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure 4.8<br />
les <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> probabilité obtenues analytiquement avec celles approchées numériquement par<br />
<strong>la</strong> métho<strong>de</strong> numérique <strong>de</strong> Monte-Carlo. Les courbes se superposent bien ce qui montre que le<br />
générateur mis en p<strong>la</strong>ce permet <strong>de</strong> retrouver les <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> probabilités définies par les Eq.<br />
(4.95)-(4.97) et (4.99)-(4.101), caractéristiques <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> probabilités <strong>de</strong> type 1 et 2.<br />
4.3.6 Génération <strong>de</strong>s réalisations aléatoires du modèle <strong>probabiliste</strong> mixte<br />
La convergence en mo<strong>de</strong>s du modèle matriciel réduit non linéaire n’est observée que pour<br />
un nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s beaucoup plus élevé que celui du cas linéaire. Ce<strong>la</strong> montre que les mo<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> fréquence élevée sont <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s locaux dont certains sont indispensables à <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> déformée <strong>de</strong>s éléments où apparaissent les rotules p<strong>la</strong>stiques. Toutefois, ces mo<strong>de</strong>s locaux<br />
n’interviennent pas dans <strong>la</strong> réponse du système dynamique non linéaire, car seuls les mo<strong>de</strong>s<br />
globaux contenus dans <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong> l’accélérogramme sont excités. Il convient donc<br />
d’appliquer le modèle non paramétrique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s sur <strong>la</strong> partie <strong>de</strong>s matrices réduites<br />
correspondant aux mo<strong>de</strong>s excités. La partie correspondant aux mo<strong>de</strong>s locaux reste déterministe.<br />
Si [A] est une matrice aléatoire représentant une <strong>de</strong>s matrices aléatoires réduites <strong>de</strong> masse, <strong>de</strong><br />
rai<strong>de</strong>ur ou d’amortissement, on peut l’écrire sous <strong>la</strong> forme :<br />
où<br />
[A pleine ] =<br />
⎛<br />
⎜<br />
⎝<br />
[A] =<br />
A11 · · · A1 s<br />
.<br />
As 1 · · · Ass<br />
.<br />
⎞<br />
� [A pleine ] 0<br />
0 [A diag ]<br />
⎛<br />
⎟<br />
⎠ et [A diag ⎜<br />
] = ⎝<br />
�<br />
A (s+1)(s+1)<br />
. ..<br />
0<br />
A 1400 1400<br />
⎞<br />
⎟<br />
⎠<br />
(4.120)<br />
où s est l’ordre du mo<strong>de</strong> le plus élevé à prendre en compte dans le modèle non paramétrique. La<br />
métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Monte-Carlo est utilisée pour construire les statistiques sur le modèle mixte. Soit<br />
Cfiss(θ), Cp<strong>la</strong>s(θ), Crup(θ), η(θ), β(θ) et γ(θ) <strong>de</strong>s réalisations <strong>de</strong>s variables aléatoires Cfiss, Cp<strong>la</strong>s,<br />
Crup, η, β et γ, respectivement, pour un échantillon θ. Ces réalisations sont obtenues grâce aux<br />
126
5000<br />
4500<br />
4000<br />
3500<br />
3000<br />
2500<br />
2000<br />
1500<br />
1000<br />
500<br />
0<br />
500<br />
450<br />
400<br />
350<br />
300<br />
250<br />
200<br />
150<br />
100<br />
50<br />
Courbure <strong>de</strong> fissuration<br />
1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2 2.1 2.2<br />
x 10 −3<br />
0<br />
0.008 0.009 0.01 0.011 0.012 0.013 0.014 0.015 0.016 0.017<br />
35<br />
30<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
Courbure <strong>de</strong> p<strong>la</strong>stification<br />
0<br />
0.06 0.08 0.1 0.12 0.14 0.16 0.18 0.2<br />
7<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
Courbure <strong>de</strong> rupture<br />
Paramètre <strong>de</strong> baisse <strong>de</strong> rigidité (η)<br />
0<br />
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7<br />
0.09<br />
0.08<br />
0.07<br />
0.06<br />
0.05<br />
0.04<br />
0.03<br />
0.02<br />
0.01<br />
x Moment 10−4<br />
8<br />
7<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
<strong>de</strong> fissuration<br />
0.8 0.9 1 1.1 1.2 1.3<br />
x 10 4<br />
0<br />
x Moment 10−4<br />
3.5<br />
3<br />
2.5<br />
2<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
<strong>de</strong> p<strong>la</strong>stification<br />
1.6 1.8 2 2.2 2.4 2.6 2.8 3<br />
x 10 4<br />
0<br />
2<br />
1<br />
x 10 −4 Moment <strong>de</strong> rupture<br />
0<br />
20 30 40 50 60 70 80<br />
1.6 1.8 2 2.2 2.4 2.6 2.8 3 3.2<br />
x 10 4<br />
0<br />
3.5<br />
3<br />
2.5<br />
2<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
Paramètre <strong>de</strong> pincement (γ)<br />
0<br />
Paramètre <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong> résistance (β)<br />
0.2 0.4 0.6 0.8 1<br />
Fig. 4.7 – Graphes <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> probabilité <strong>de</strong>s variables aléatoires du modèle paramétrique<br />
pour 1000000 réalisations<br />
127
5000<br />
4500<br />
4000<br />
3500<br />
3000<br />
2500<br />
2000<br />
1500<br />
1000<br />
500<br />
Courbe analytique: Courbure <strong>de</strong> fissuration<br />
1 1.5 2 2.5 3<br />
x 10 −3<br />
0<br />
7<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
0<br />
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9<br />
3.5<br />
3<br />
2.5<br />
2<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
Courbe analytique: Paramètre baisse <strong>de</strong> rigidité (η)<br />
0<br />
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1<br />
0.08<br />
0.07<br />
0.06<br />
0.05<br />
0.04<br />
0.03<br />
0.02<br />
0.01<br />
Courbe analytique: Paramètre <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong> résistance (β)<br />
Courbe analytique: Paramètre <strong>de</strong> pincement (γ)<br />
0<br />
0 50 100 150<br />
5000<br />
4500<br />
4000<br />
3500<br />
3000<br />
2500<br />
2000<br />
1500<br />
1000<br />
500<br />
Courbure <strong>de</strong> fissuration<br />
Numérique<br />
Analytique<br />
1 1.5 2 2.5 3<br />
x 10 −3<br />
0<br />
7<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
Paramètre <strong>de</strong> baisse <strong>de</strong> rigidité (α)<br />
Numérique<br />
Analytique<br />
0<br />
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7<br />
3.5<br />
3<br />
2.5<br />
2<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
Paramètre <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong> résistance (β)<br />
Numérique<br />
Analytique<br />
0<br />
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1<br />
0.09<br />
0.08<br />
0.07<br />
0.06<br />
0.05<br />
0.04<br />
0.03<br />
0.02<br />
0.01<br />
Analytique<br />
Numérique<br />
Paramètre <strong>de</strong> pincement (γ)<br />
0<br />
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90<br />
Fig. 4.8 – Comparaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> probabilité analytiques et numériques <strong>de</strong>s variables<br />
aléatoires du modèle paramétrique pour 1000000 réalisations<br />
128
générateurs <strong>de</strong> variables aléatoires <strong>de</strong> type 1 et 2 présentés au paragraphe §4.3.3. Ce<strong>la</strong> permet<br />
<strong>de</strong> construire une réalisation :<br />
W(θ) = (Cfiss(θ), Cp<strong>la</strong>s(θ), Crup(θ), Mfiss(θ), Mp<strong>la</strong>s(θ), Mrup(θ), η(θ), β(θ), γ(θ)),<br />
du vecteur aléatoire W = (Cfiss, Cp<strong>la</strong>s, Crup, Mfiss, Mp<strong>la</strong>s, Mrup, η, β, γ). D’autre part, pour le<br />
même échantillon, les réalisations [Mpleine (θ)], [Dpleine (θ)] et [Kpleine (θ)] sont construites grâce<br />
aux générateurs <strong>de</strong> matrices aléatoires présentées au paragraphe §3.4 avec les paramètres <strong>de</strong><br />
dispersion respectifs, δM, δD et δK et<br />
⎛<br />
⎞<br />
E{[M pleine ]} =<br />
E{[D pleine ]} =<br />
E{[K pleine ]} =<br />
⎜<br />
⎝<br />
⎛<br />
⎜<br />
⎝<br />
⎛<br />
⎜<br />
⎝<br />
M 11 · · · M 1 s<br />
.<br />
M s 1 · · · M ss<br />
D 11 · · · D 1 s<br />
.<br />
D s 1 · · · D ss<br />
K 11 · · · K 1 s<br />
.<br />
K s 1 · · · K ss<br />
Les réalisations <strong>de</strong>s matrices alétoires [M], [D] et [K] sont construites comme suit :<br />
⎛<br />
[M<br />
⎜<br />
[M(θ)] = ⎜<br />
⎝<br />
pleine (θ)]<br />
0<br />
.<br />
0<br />
µs+1<br />
· · ·<br />
. ..<br />
0<br />
0<br />
⎞<br />
⎟<br />
⎠<br />
0 0 µn<br />
⎛<br />
[D<br />
⎜<br />
[D(θ)] = ⎜<br />
⎝<br />
pleine (θ)]<br />
0<br />
.<br />
0<br />
2µs+1ωs+1ξs+1<br />
· · ·<br />
. ..<br />
0<br />
0<br />
⎞<br />
⎟<br />
⎠<br />
0<br />
⎛<br />
[K<br />
⎜<br />
[K(θ)] = ⎜<br />
⎝<br />
0 2µnωnξn<br />
pleine (θ)]<br />
0<br />
0<br />
µs+1ω<br />
· · · 0<br />
2 .<br />
s+1<br />
. ..<br />
⎞<br />
0 ⎟<br />
⎠<br />
.<br />
.<br />
.<br />
⎟<br />
⎠<br />
⎞<br />
⎟<br />
⎠<br />
⎞<br />
⎟<br />
⎠<br />
0 0 µnω 2 n<br />
(4.121)<br />
(4.122)<br />
(4.123)<br />
Puis, pour <strong>la</strong> réalisation θ, le système dynamique matriciel non linéaire <strong>de</strong> l’Eq. (4.41) <strong>de</strong>vient :<br />
[M] ¨Q n (t; θ) + [D] ˙Q n (t; θ) + [K] Q n (t; θ) =<br />
− [M] ¨q n s (t) − [Φ n] T GNL({[Φ n]Q n (τ; θ)}0≤τ≤t, t, W(θ)) (4.124)<br />
t ∈ [0, T ] et Q(0) = 0 et ˙ Q(0) = 0<br />
où Q n (., θ) est une réalisation du processus stochastique Q n , obtenue en résolvant ce système<br />
par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> présentée au paragraphe §4.2.2. on construit alors <strong>la</strong> réalisation du processus<br />
stochastique U(., θ) en utilisant l’Eq. 4.5 :<br />
U(t; θ) = [Φ n]Qn(t; θ). (4.125)<br />
Les réalisations <strong>de</strong>s efforts internes sont aussi construites conformément à <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription du<br />
paragraphe §3.4.3 et <strong>de</strong> l’Eq. 3.82. Les observables statistiques sont celles du chapitre 3 à savoir :<br />
les efforts tranchants dans les éléments finis constituant les poteaux et les rotations dans ces<br />
éléments. Les gran<strong>de</strong>urs statistiques sont obtenues en utilisant les équations (3.84)-(3.89).<br />
129
4.4 Application à <strong>la</strong> structure complète<br />
4.4.1 Modèle réduit moyen<br />
La résolution du système dynamique non linéaire <strong>de</strong> l’Eq. 4.6 par analyse modale, présentée<br />
au paragraphe §4.2 est appliquée à <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence sans mur en maçonnerie, représentée<br />
par sa modélisation par éléments finis simplifiée du paragraphe §2.4.5 (cf. fig. 2.33). La structure<br />
est soumise à <strong>la</strong> même sollicitation <strong>sismique</strong> que celle appliquée dans le cas linéaire (sens X)<br />
et caractérisée par l’accélérogramme <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure 2.27. La structure est caractérisée par un taux<br />
d’amortissement <strong>de</strong> 5%.<br />
Le pas d’échantillonnage du schéma d’intégration numérique <strong>de</strong> Newmark ∆t adopté pour le cas<br />
linéaire s’avère insuffisant pour assurer <strong>la</strong> convergence du système. La résolution du système non<br />
linéaire par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> ”Quasi-Newton” nécessite, en effet, une discrétisation plus fine en<br />
temps. L’analyse <strong>de</strong> convergence montre qu’un pas <strong>de</strong> temps égal à ∆t/5 assure <strong>la</strong> convergence<br />
vers <strong>la</strong> solution non linéaire en chaque instant t pour l’accélération imposée. Le pas<br />
d’échantillonnage <strong>de</strong> schéma <strong>de</strong> Newmark <strong>de</strong>vient alors pour le système dynamique non linéaire :<br />
∆tNL = 9.01ms<br />
L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> convergence en mo<strong>de</strong>s du modèle réduit détermine le nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s nécessaire<br />
et suffisant à <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription complète <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse du système dynamique non linéaire. Pour <strong>la</strong><br />
structure <strong>de</strong> référence, le nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s nécessaire à <strong>la</strong> convergence du modèle réduit moyen<br />
non linéaire est <strong>de</strong> 1400 mo<strong>de</strong>s. Nous remarquons que <strong>la</strong> réduction modale n’apporte pas un gain<br />
important sur <strong>la</strong> dimension <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice modale (1400 mo<strong>de</strong>s pour un nombre total <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s<br />
égal à 1897, soit 73% <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s). Pour tenter une justification à ce nombre élevé<br />
<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s, intéressons nous à l’expression <strong>de</strong>s efforts nonlinéaires dans le modèle réduit moyen.<br />
La figure 4.10 représente le graphe <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction α ↦→ T (α) où T (α) représente le graphe <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
norme L 2 par rapport à t <strong>de</strong>s composantes du vecteur <strong>de</strong>s forces appliquées à chaque DDL du<br />
modèle éléments finis sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s vecteurs propres {ϕ α }0≤α≤N :<br />
T (α) = 1<br />
�ϕ �<br />
α (<br />
� T<br />
� < gNL({[φ ]q<br />
N<br />
0<br />
N (τ)}0≤τ≤t), ϕ > �<br />
α 2 dt) 1/2 , (4.126)<br />
�.� est <strong>la</strong> norme euclidienne <strong>de</strong> R N et < ., . > désigne le produit sca<strong>la</strong>ire euclidien <strong>de</strong> R N .<br />
D’après <strong>la</strong> figure 4.10, on peut remarquer que certains mo<strong>de</strong>s hautes fréquences, bien qu’en<br />
<strong>de</strong>hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquences <strong>de</strong> l’accélérogramme, qui rappelons-le est [0 ;50] Hz, ont une<br />
contribution importante parmi l’ensemble <strong>de</strong>s forces projetées sur <strong>la</strong> matrice modale [Φ n].<br />
Les mo<strong>de</strong>s dont <strong>la</strong> contribution est <strong>la</strong> plus importante correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s points particuliers<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe <strong>de</strong> convergence stochastique (cf. fig. 4.9), ce qui montrent que ces mo<strong>de</strong>s apportent<br />
au modèle réduit moyen une <strong>de</strong>scription plus fine <strong>de</strong>s nonlinéarités localisées. En effet, pour<br />
le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure étudiée, les rotations et dép<strong>la</strong>cements <strong>de</strong>s éléments nonlinéaires ne sont<br />
décrites que par <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fréquences élevées. La prise en compte <strong>de</strong> ces mo<strong>de</strong>s locaux est<br />
indispensable pour traduire fidèlement les dép<strong>la</strong>cements réels <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure et pour reproduire<br />
le comportement non linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure soumise à un chargement <strong>sismique</strong>. Dans le cas non<br />
linéaire, le modèle matriciel réduit moyen est donc <strong>de</strong> dimension n = 1400 mo<strong>de</strong>s. La résolution<br />
du système dynamique non linéaire par l’analyse modale décrite dans <strong>la</strong> paragraphe § 4.2 permet<br />
d’obtenir <strong>de</strong>s résultats très proches <strong>de</strong>s résultats obtenus par <strong>la</strong> modélisation par éléments finis<br />
réalisée avec CAST3M. La comparaison <strong>de</strong>s graphes <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements, rotations,<br />
efforts tranchants et moments en fonction du temps (cf. figures 4.11 - 4.12) en différents poteaux<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure montre une très bonne concordance entre les résultats <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
calcul. Ce résultat est aussi confirmé par <strong>la</strong> comparaison <strong>de</strong>s courbes cycliques dép<strong>la</strong>cementeffort<br />
tranchant (cf. figures 4.15)<br />
La figure 4.16 présente <strong>la</strong> comparaison du dép<strong>la</strong>cement en tête du poteau P 13 entre un calcul<br />
linéaire et un calcul non linéaire. Nous remarquons qu’à partir d’un temps t1, les <strong>de</strong>ux courbes<br />
130
0.9<br />
0.8<br />
0.7<br />
0.6<br />
0.5<br />
0.4<br />
0.3<br />
0.2<br />
0.1<br />
(a)<br />
0<br />
0 500 1000 1500 2000<br />
x (c)<br />
1010<br />
16<br />
14<br />
12<br />
10<br />
8<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
0 500 1000 1500 2000<br />
Fig. 4.9 – Courbes <strong>de</strong> convergence modale : Graphes <strong>de</strong>s fonctions (n) ↦→ Conv2 (n) (a) et<br />
(nS, n) ↦→ Conv2 T (n) (b)en abscisse, <strong>la</strong> dimension du modèle réduit ; en ordonnée, le norme <strong>de</strong><br />
convergence en dép<strong>la</strong>cements généralisés (a) et en efforts tranchants (b). La convergence est<br />
observée pour 1400 mo<strong>de</strong>s<br />
131
2.5<br />
2<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
x 1010<br />
3<br />
0<br />
0 500 1000 1500 2000<br />
Fig. 4.10 – Projection modale <strong>de</strong> <strong>la</strong> force excitatrice : Graphe <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction α ↦→ T (α) La<br />
contribution <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s élevées dans les efforts nonlinéaires projetées sur <strong>la</strong> base modale est non<br />
négligeable.<br />
(a)<br />
dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
−2<br />
−4<br />
−6<br />
x 10−3<br />
8<br />
Calcul EF<br />
Calcul modal<br />
−8<br />
0 2 4 6 8 10<br />
temps (s)<br />
(b)<br />
dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
−2<br />
−4<br />
−6<br />
x 10−3<br />
8<br />
Calcul EF<br />
Calcul modal<br />
−8<br />
0 0.5 1 1.5<br />
temps (s)<br />
2 2.5 3<br />
Fig. 4.11 – Comparaison entre le calcul EF et le calcul par analyse modale du dép<strong>la</strong>cement Ux<br />
dans l’extrémité du poteau P13, calcul complet (a) et détaillée (b)<br />
132
(a)<br />
rotation (rd)<br />
x 10−3<br />
2.5<br />
2<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−2<br />
Calcul EF<br />
Calcul modal<br />
−2.5<br />
0 2 4 6 8 10<br />
temps (s)<br />
(b)<br />
x 10−3<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−2<br />
Calcul EF<br />
Calcul modal<br />
−2.5<br />
0 0.5 1 1.5<br />
temps (s)<br />
2 2.5 3<br />
Fig. 4.12 – Comparaison entre le calcul EF et le calcul par analyse modale <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotation Ry<br />
dans l’extrémité du poteau P13, calcul complet (a) et détaillée (b)<br />
(a)<br />
effort tranchant (N)<br />
0.8<br />
0.6<br />
0.4<br />
0.2<br />
0<br />
−0.2<br />
−0.4<br />
−0.6<br />
−0.8<br />
x 105<br />
1<br />
Calcul EF<br />
Calcul modal<br />
−1<br />
0 2 4 6 8 10<br />
temps (s)<br />
(b)<br />
effort tranchant (N)<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
−2<br />
−4<br />
−6<br />
−8<br />
x 104<br />
8<br />
Calcul EF<br />
Calcul modal<br />
−10<br />
0 0.5 1 1.5<br />
temps (s)<br />
2 2.5 3<br />
Fig. 4.13 – Comparaison entre le calcul EF et le calcul par analyse modale <strong>de</strong> l’effort tranchant<br />
Tx dans l’extrémité du poteau P13, calcul complet (a) et détaillée (b)<br />
133
(a)<br />
moment fléchissant (N.m)<br />
0.8<br />
0.6<br />
0.4<br />
0.2<br />
0<br />
−0.2<br />
−0.4<br />
−0.6<br />
−0.8<br />
x 105<br />
1<br />
Calcul EF<br />
Calcul modal<br />
−1<br />
0 2 4 6 8 10<br />
temps (s)<br />
(b)<br />
moment fléchissant (N.m)<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
−2<br />
−4<br />
−6<br />
−8<br />
x 104<br />
8<br />
Calcul EF<br />
Calcul modal<br />
−10<br />
0 0.5 1 1.5<br />
temps (s)<br />
2 2.5 3<br />
Fig. 4.14 – Comparaison entre le calcul EF et le calcul par analyse modale du moment fléchissant<br />
My dans l’extrémité du poteau P13, calcul complet (a) et détaillée (b)<br />
effort tranchant (N)<br />
0.8<br />
0.6<br />
0.4<br />
0.2<br />
0<br />
−0.2<br />
−0.4<br />
−0.6<br />
−0.8<br />
x 105<br />
1<br />
Calcul EF<br />
Calcul modal<br />
−8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8<br />
x 10 −3<br />
−1<br />
dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />
Fig. 4.15 – Comparaison entre le calcul EF et le calcul par analyse modale - Courbes effort<br />
tranchant-dép<strong>la</strong>cement en tête du poteau P13<br />
134
Dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />
2<br />
0<br />
−2<br />
−4<br />
−6<br />
x 10−3<br />
4<br />
Nonlinéaire<br />
Linéaire<br />
−8<br />
0 0.5 1 1.5<br />
Temps (s)<br />
2 2.5 3<br />
Fig. 4.16 – Comparaison du dép<strong>la</strong>cement en tête du poteau P 13 entre le cas linéaire (rouge<br />
continu) et le cas non linéaire (gris interrompu)<br />
ne coinci<strong>de</strong>nt plus entre elles, ce qui montre que le poteau P 13 a dépassé sa limite é<strong>la</strong>stique<br />
et qu’il y a un écoulement p<strong>la</strong>stique, traduit par <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements plus importants et par <strong>de</strong>s<br />
déformations irréversibles. Les spectres d’accélération aux noeuds du poteau P 13 sont présentés<br />
dans <strong>la</strong> figure 4.17. Nous remarquons qu’à mesure que l’on s’approche <strong>de</strong> <strong>la</strong> base du poteau, le<br />
spectre ”non linéaire” s’éloigne du spectre au même noeud dans le cas linéaire (cf. fig. 4.18).<br />
La réduction sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s propres <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure permet donc <strong>de</strong> résoudre correctement<br />
le système non linéaire dynamique. L’analyse modale sera employée pour obtenir les matrices<br />
réduites <strong>de</strong> masse, <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur et d’amortissement. La modélisation <strong>probabiliste</strong> non paramétrique<br />
peut alors être utilisée pour prendre en compte les incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> modélisation et le modèle<br />
<strong>probabiliste</strong> paramétrique sera utilisé pour prendre en compte les incertitu<strong>de</strong>s sur les données<br />
<strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi non linéaire <strong>de</strong> Takeda.<br />
135
7<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
log10(S j (ω))<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−2<br />
10 0<br />
10 1<br />
Fréquence (Hz)<br />
Fig. 4.17 – Spectres d’accélération (en g) aux noeuds du poteau P 13 dans le modèle moyen - cas<br />
non linéaire.<br />
7<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
log10(S j (ω))<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−2<br />
−2.5<br />
10 0<br />
10 1<br />
Fréquence (Hz)<br />
Fig. 4.18 – Comparaison entre les spectres d’accélération (en g) du modèle moyen aux noeuds<br />
du poteau P 13 : cas linéaire (trait continu) - cas non linéaire (trait interrompu)<br />
136<br />
10 2<br />
10 2
4.4.2 Modèle <strong>probabiliste</strong><br />
Temps d’échantillonnage<br />
Nous avons remarqué dans le paragraphe §4.4.1 que le résolution du système dynamique non<br />
linéaire déterministe dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence nécessite un temps d’échantillonnage<br />
5 fois plus faible que celui adopté pour le système dynamique linéaire. La division par 5 du pas<br />
d’échantillonnage conduit à avoir 5 fois plus <strong>de</strong> pas <strong>de</strong> temps calculés pour <strong>la</strong> même durée<br />
d’intégration qui est <strong>de</strong> 9.2 secon<strong>de</strong>s et qui correspond à <strong>la</strong> durée du séisme choisi. La résolution<br />
d’un tel système a été réalisé pour le cas du modèle moyen déterministe.<br />
Cependant, pour le modèle <strong>probabiliste</strong>, <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique <strong>de</strong> Monte-Carlo requiert <strong>de</strong>s<br />
centaines <strong>de</strong> réalisations, ce qui rend le coût en temps et en capacité <strong>de</strong> calcul trop lourd. A<br />
titre d’exemple, <strong>la</strong> résolution du système non linéaire déterministe nécessite, avec les capacités<br />
d’un ordinateur <strong>de</strong> bureau, 90 min pour traiter plus <strong>de</strong> 10000 pas <strong>de</strong> temps formant <strong>la</strong> durée <strong>de</strong><br />
l’accélérogramme. Ce qui signifie que pour faire 500 réalisations, il faudrait environ 13 jours.<br />
S’ajoute à ce<strong>la</strong> le problème du volume <strong>de</strong>s données à stocker et les ressources en mémoire<br />
nécessaires pour traiter ces calculs. Afin <strong>de</strong> pouvoir utiliser le modèle <strong>probabiliste</strong> non linéaire<br />
dans <strong>de</strong>s conditions ”raisonnables” en temps et en ressources informatiques, nous avons choisi<br />
<strong>de</strong> nous contenter <strong>de</strong> traiter une partie du signal <strong>sismique</strong>.<br />
La partie choisie représente environ le tiers <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> l’accélérogramme. Cette partie<br />
présente l’avantage <strong>de</strong> contenir plusieurs pics d’accélérations dont l’accélération maximale du<br />
séisme, ce qui permet <strong>de</strong> contenir dans <strong>la</strong> réponse déterminée une estimation correcte <strong>de</strong>s<br />
contraintes et <strong>de</strong>s déformations maximales atteintes lors d’une excitation <strong>sismique</strong> complète.<br />
La durée d’intégration est alors égale à 3.15 secon<strong>de</strong>s pour ∆tNL = 9.01 ms, soit près <strong>de</strong> 3500<br />
pas <strong>de</strong> temps calculés.<br />
<strong>Analyse</strong> <strong>de</strong> convergence<br />
La convergence stochastique du modèle <strong>probabiliste</strong> non linéaire est contrôlée par <strong>la</strong> fonction<br />
(n, nS) ↦→ Conv 2 T (n, nS). La partie déterministe <strong>de</strong>s matrices aléatoires rend <strong>la</strong> dimension n du<br />
modèle matriciel réduit égale à 1400. La convergence dépend donc exclusivement du nombre <strong>de</strong><br />
réalisations nS.<br />
La figure 4.19 montre le graphe <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction nS ↦→ Conv 2 T (n, nS). La convergence est observée<br />
pour 300 réalisations, environ. La simu<strong>la</strong>tion numérique <strong>de</strong> Monte-Carlo dans le cas du système<br />
dynamique non linéaire sera effectuée par <strong>la</strong> suite avec 300 réalisations.<br />
Conv 2<br />
T (n,n S )<br />
x 1010<br />
4.7<br />
4.6<br />
4.5<br />
4.4<br />
4.3<br />
4.2<br />
4.1<br />
0 100 200 300 400 500 600 700<br />
Nombre <strong>de</strong> réalisations − n<br />
S<br />
Fig. 4.19 – Courbes <strong>de</strong> convergence modale : Graphes <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction (n, nS) ↦→ Conv2 T (n, nS)).<br />
La convergence est observée pour 300 réalisations<br />
137
Résultats numériques pour le modèle <strong>probabiliste</strong> mixte<br />
Dans ce paragraphe, nous présentons les résultats numériques obtenus par le modèle <strong>probabiliste</strong><br />
mixte, paramétrique-non paramétrique, pour résoudre le modèle matriciel réduit non linéaire<br />
aléatoire. Compte tenu <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong> convergence, les simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong> Monte-Carlo<br />
nécessitent 300 réalisations. Le traitement statistique <strong>de</strong>s résultats obtenus permet <strong>de</strong> construire<br />
les moyennes <strong>de</strong>s réalisations et <strong>de</strong> tracer les domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s observables statistiques<br />
choisis. Pour ce<strong>la</strong>, nous fixons le niveau <strong>de</strong> confiance Pc à 95%. Les figures 4.20, 4.21, 4.22<br />
présentent les domaines <strong>de</strong> confiance pour un niveau <strong>de</strong> confiance Pc = 95%, respectivement, du<br />
dép<strong>la</strong>cement en tête du poteau P 13, <strong>de</strong>s efforts tranchants et <strong>de</strong>s rotations en haut du même<br />
poteau. La comparaison <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance du dép<strong>la</strong>cement du système linéaire et du<br />
système non linéaire au niveau du poteau P 13 (cf. fig. 4.23) montre que, pour un même niveau<br />
d’incertitu<strong>de</strong>, <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur du domaine <strong>de</strong> confiance est plus importante dans le cas non linéaire.<br />
Ceci indique une sensibilité plus importante aux incertitu<strong>de</strong>s du modèle matriciel réduit non<br />
linéaire par rapport au modèle matriciel réduit linéaire. Les graphes <strong>de</strong>s figures 4.29 et 4.26<br />
montrent que, pour les domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s spectres d’accélération, contrairement au cas<br />
linéaire où <strong>la</strong> propagation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> est <strong>la</strong> même le long du poteau, les noeuds les plus<br />
proches <strong>de</strong> <strong>la</strong> base du poteau présentent, dans le cas non linéaire, <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance<br />
plus <strong>la</strong>rges. La sensibilité du modèle aux incertitu<strong>de</strong>s est plus importante à <strong>la</strong> base qu’en tête<br />
<strong>de</strong>s poteaux. Cette sensibilité est plus marquée aussi pour les fréquences supérieures à 10 Hz.<br />
Les nonlinéarités apportent donc une propagation d’incertitu<strong>de</strong> plus forte dans les noeuds <strong>de</strong>s<br />
poteaux proches <strong>de</strong> l’encastrement et dans le domaine <strong>de</strong>s fréquences [10-100]Hz. Dans le paragraphe<br />
suivant, nous faisons une étu<strong>de</strong> comparative entre les différentes modèles <strong>probabiliste</strong>s<br />
utilisées (paramétrique, non paramétrique et mixte) pour résoudre le système dynamique non<br />
linéaire pour comprendre l’origine <strong>de</strong> <strong>de</strong> l’augmentation du niveau <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> dans les DDLs<br />
observées, par rapport au cas linéaire.<br />
Dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />
4<br />
2<br />
0<br />
−2<br />
−4<br />
−6<br />
−8<br />
x 10−3<br />
6<br />
−10<br />
0 0.5 1 1.5<br />
Temps (s)<br />
2 2.5 3<br />
Fig. 4.20 – Modèle <strong>probabiliste</strong> mixte : Graphe <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> confiance pour Pc = 0.95% du<br />
dép<strong>la</strong>cement en tête du poteau P 13.<br />
138
Rotation (rd)<br />
x 10−3<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−2<br />
−2.5<br />
−3<br />
0 0.5 1 1.5<br />
Temps (s)<br />
2 2.5 3<br />
Fig. 4.21 – Modèle <strong>probabiliste</strong> mixte : Graphe du domaine <strong>de</strong> confiance pour Pc = 0.95% <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
rotation en haut du poteau P 13.<br />
Effort tranchant (N)<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
−2<br />
−4<br />
−6<br />
−8<br />
−10<br />
x 104<br />
8<br />
−12<br />
0 0.5 1 1.5<br />
Temps (s)<br />
2 2.5 3<br />
Fig. 4.22 – Modèle <strong>probabiliste</strong> mixte : Graphe du domaine <strong>de</strong> confiance pour Pc = 0.95% <strong>de</strong><br />
l’effort tranchant en haut du poteau P 13.<br />
dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />
4<br />
2<br />
0<br />
−2<br />
−4<br />
−6<br />
−8<br />
x 10<br />
6<br />
−3<br />
−10<br />
0 0.5 1 1.5<br />
Temps (s)<br />
2 2.5 3<br />
Fig. 4.23 – Modèle <strong>probabiliste</strong> mixte : Comparaison entre les zones <strong>de</strong> confiance pour Pc = 95%<br />
<strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements au niveau du p<strong>la</strong>ncher : cas non linéaire (bleu) - cas linéaire (jaune)<br />
139
7<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
log10(S j (ω))<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−2<br />
10 0<br />
−2.5<br />
10 1<br />
Fréquence (Hz)<br />
Fig. 4.24 – Modèle <strong>probabiliste</strong> mixte : Graphes <strong>de</strong>s spectres d’accélération (en g) <strong>de</strong>s moyennes<br />
<strong>de</strong>s réalisations aléatoires aux noeuds du poteau P13<br />
7<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
log 10 (S j (ω))<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−2<br />
10 0<br />
−2.5<br />
10 1<br />
Fréquence (Hz)<br />
Fig. 4.25 – Modèle <strong>probabiliste</strong> mixte : Graphes <strong>de</strong>s intervalles <strong>de</strong> confiance pour Pc = 95% <strong>de</strong>s<br />
spectres d’accélération (en g) pour différents noeuds du poteau P13 avec le modèle mixte<br />
7<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
log 10 (S j (ω)<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−2<br />
10 0<br />
−2.5<br />
10 1<br />
Fréquence (Hz)<br />
Fig. 4.26 – Modèle <strong>probabiliste</strong> mixte : Comparaison entre les domaines <strong>de</strong> confiance pour Pc =<br />
95% <strong>de</strong>s spectres <strong>de</strong>s accélérations (en g) aux noeuds du poteau P13 : cas linéaire (couleurs<br />
c<strong>la</strong>ires) - cas non linéaire (couleurs foncées)<br />
140<br />
10 2<br />
10 2<br />
10 2
Etu<strong>de</strong> comparative <strong>de</strong>s modèles <strong>probabiliste</strong>s<br />
Afin <strong>de</strong> déterminer l’apport <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s modèles <strong>probabiliste</strong>s dans <strong>la</strong> réponse stochastique<br />
du système, les 3 cas suivants ont été étudiés :<br />
– Le modèle <strong>probabiliste</strong> se compose uniquement du modèle paramétrique <strong>de</strong>s valeurs caractéristiques<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> loi non linéaire <strong>de</strong> Takeda. L’avantage <strong>de</strong> ce modèle est <strong>de</strong> mettre<br />
en relief l’influence <strong>de</strong> l’aléa afférent aux paramètres <strong>de</strong> loi <strong>de</strong> Takeda sur <strong>la</strong> réponse du<br />
système par une modélisation <strong>probabiliste</strong> paramétrique. La conception <strong>de</strong> ce modèle paramétrique<br />
est détaillée dans le paragraphe §4.3.<br />
– Le modèle <strong>probabiliste</strong> est composé uniquement d’un modèle non paramétrique, basé sur le<br />
modèle réduit moyen non linéaire. Le modèle non paramétrique a été présenté au chapitre<br />
3 et le modèle matriciel réduit moyen non linéaire est introduit en détails au paragraphe<br />
§4.2.<br />
– Le modèle <strong>probabiliste</strong> se compose <strong>de</strong> <strong>la</strong> combinaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux modèles paramétrique et<br />
non paramétrique. C’est le modèle appelé modèle mixte.<br />
La comparaison <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s différentes modélisations <strong>probabiliste</strong>s sur <strong>la</strong> même structure <strong>de</strong><br />
référence permet <strong>de</strong> quantifier <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong> chaque source d’incertitu<strong>de</strong> (incertitu<strong>de</strong> sur les<br />
données dans le cas paramétrique et incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> modélisation dans le cas non paramétrique)<br />
dans <strong>la</strong> réponse stochastique du modèle matriciel réduit aléatoire <strong>de</strong> l’Eq. (4.41). Les valeurs <strong>de</strong>s<br />
paramètres <strong>de</strong> dispersion utilisées dans le modèle non paramétrique sont :<br />
δM = δD = δK = 15%.<br />
Pour le modèle paramétrique, nous adoptons pour les paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi non linéaire <strong>de</strong> Takeda<br />
les valeurs moyennes correspon<strong>de</strong>nt au modèle éléments finis moyen. Pour les écart-types, les<br />
valeurs suivantes sont adoptées :<br />
– σCfiss = 0.12C fiss ;<br />
– σCp<strong>la</strong>s = 0.17C p<strong>la</strong>s ;<br />
– σCrup = 0.25C rup ;<br />
– ση = 0.2η ;<br />
– σβ = 0.15β ;<br />
– σγ = 0.1γ.<br />
Les variables aléatoires Mfiss, Mp<strong>la</strong>s et Mrup étant statistiquement dépendantes <strong>de</strong> Cfiss, Cp<strong>la</strong>s<br />
et Crup, les écart-types σMfiss , σMp<strong>la</strong>s et σMrup sont déduits <strong>de</strong>s écart-types σCfiss , σCp<strong>la</strong>s et<br />
σCrup par l’intermédiaire <strong>de</strong>s Eqs. (4.79), (4.82) et (4.85), respectivement. Les figures 4.27, 4.28<br />
et 4.29 montrent les domaines <strong>de</strong> confiance au niveau <strong>de</strong> confiance Pc = 95% <strong>de</strong>s spectres<br />
d’accélération aux noeuds du poteau P 13, obtenus par les différents modèles <strong>probabiliste</strong>s (paramétrique,<br />
non paramétrique, mixte, respectivement). L’incertitu<strong>de</strong> liée au modèle <strong>probabiliste</strong><br />
paramétrique semble moins importante que celle liée au modèle non paramétrique, surtout dans<br />
le domaine <strong>de</strong>s basses fréquences [0,15]Hz. Ceci peut être justifié par le fait que dans cet intervalle<br />
<strong>de</strong> fréquences, les premiers mo<strong>de</strong>s intervenant dans <strong>la</strong> dynamique du système sont perturbés<br />
par le modèle non paramétrique et <strong>la</strong> réponse stochastique du système aléatoire en est fortement<br />
influencée. L’incertitu<strong>de</strong> est donc en gran<strong>de</strong> partie due au modèle non paramétrique pour<br />
les basses fréquences. Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> 15 Hz, les <strong>la</strong>rgeurs <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s spectres<br />
obtenus par les <strong>de</strong>ux modèles paramétrique et non paramétrique <strong>de</strong>viennent comparables. La<br />
modélisation est plus sensible aux incertitu<strong>de</strong>s paramétriques pour les fréquences supérieures<br />
à 15Hz. La figure 4.30 présente les domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s spectres obtenus par le modèle<br />
mixte, le modèle paramétrique et non paramétrique. Les spectres <strong>de</strong>s modèles mixte et non paramétrique<br />
se superposent pratiquement dans l’intervalle <strong>de</strong> fréquence [0-10] Hz, alors que pour<br />
<strong>de</strong>s fréquences supérieures, les domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s spectres <strong>de</strong>s modèles paramétrique et<br />
non paramétrique <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong> <strong>la</strong>rgeur équivalente et le domaine <strong>de</strong> confiance du modèle mixte<br />
semble être <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premiers domaines <strong>de</strong> confiance.<br />
La figure 4.4.2 présente les graphes <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance pour un niveau <strong>de</strong> confiance<br />
Pc = 95% <strong>de</strong> l’effort tranchant en haut du poteau P 13, pour les différents modèles <strong>probabiliste</strong>s.<br />
141
7<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
log10(S j (ω))<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−2<br />
10 0<br />
−2.5<br />
10 1<br />
Fréquence (Hz)<br />
Fig. 4.27 – Graphes <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance au niveau <strong>de</strong> probabilité Pc = 95% <strong>de</strong>s spectres<br />
d’accélération (en g) pour différents noeuds du poteau P13 avec le modèle paramétrique<br />
7<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
log10(S j (ω))<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−2<br />
10 0<br />
−2.5<br />
10 1<br />
Fréquence (Hz)<br />
Fig. 4.28 – Graphes <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance au niveau <strong>de</strong> probabilité Pc = 95% <strong>de</strong>s spectres<br />
d’accélération (en g) pour différents noeuds du poteau P13 avec le modèle non paramétrique<br />
7<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
log 10 (S j (ω))<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−2<br />
10 0<br />
−2.5<br />
10 1<br />
Fréquence (Hz)<br />
Fig. 4.29 – Graphes <strong>de</strong>s intervalles <strong>de</strong> confiance au niveau <strong>de</strong> probabilité Pc = 95% <strong>de</strong>s spectres<br />
d’accélération (en g) pour différents noeuds du poteau P13 avec le modèle mixte<br />
142<br />
10 2<br />
10 2<br />
10 2
log10(S j (ω))<br />
log10(S j (ω))<br />
−0.6<br />
−0.8<br />
−1<br />
−1.2<br />
−1.4<br />
−1.6<br />
−1.8<br />
−2<br />
−2.2<br />
−0.6<br />
−0.8<br />
10 0<br />
−1<br />
−1.2<br />
−1.4<br />
−1.6<br />
−1.8<br />
−2<br />
−2.2<br />
10 0<br />
10 1<br />
Fréquence (Hz)<br />
10 1<br />
Fréquence (Hz)<br />
Fig. 4.30 – Graphes <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s spectres d’accélération (en g) au niveau <strong>de</strong><br />
probabilité Pc = 95% suivant les modèles <strong>probabiliste</strong>s utilisés - modèle paramétrique (jaune),<br />
modèle non paramétrique (rouge) et modèle mixte (bleue)<br />
143<br />
10 2<br />
10 2
Sur <strong>la</strong> figure 4.4.2-a, correspondant au modèle paramétrique, nous remarquons que jusqu’à l’instant<br />
t1 � 0.7 s, il n’y a pas d’incertitu<strong>de</strong> sur <strong>la</strong> réponse. Ceci correspond à <strong>la</strong> partie du signal<br />
<strong>sismique</strong> où <strong>la</strong> structure reste encore dans le domaine é<strong>la</strong>stique. Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> t1, le éléments<br />
nonlinéaires p<strong>la</strong>stifient et <strong>la</strong> loi non linéaire <strong>de</strong> Takeda est sollicitée dans <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> comportement<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. L’incertitu<strong>de</strong> introduite sur les paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> Takeda entraîne<br />
alors une incertitu<strong>de</strong> sur <strong>la</strong> réponse du système dynamique non linéaire. En comparant les domaines<br />
<strong>de</strong> confiance obtenus (cf. fig. 4.34), nous notons que le domaine <strong>de</strong> confiance du modèle<br />
paramétrique reste toujours centré autour du modèle moyen (trait pointillé). Le domaine <strong>de</strong><br />
confiance du modèle mixte englobe les <strong>de</strong>ux autres domaines <strong>de</strong> confiance. Les parts <strong>de</strong>s contributions<br />
du modèle paramétrique et du modèle non paramétrique dans l’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse<br />
du système restent variables suivant le temps. Nous notons néanmoins que <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur du domaine<br />
<strong>de</strong> confiance du modèle paramétrique reste constante, alors que celles <strong>de</strong>s modèles paramétrique<br />
et mixte augmentent avec le temps. La contribution du modèle non paramétrique <strong>de</strong>vient alors<br />
prépondérante au fur et à mesure du déroulement du processus. La figure 4.35 représente les<br />
graphes <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction t ↦→ ɛ(t) qui à chaque t associe l’écart re<strong>la</strong>tif entre l’enveloppe supérieure<br />
du domaine <strong>de</strong> confiance et <strong>la</strong> réponse du modèle moyen en effort tranchant :<br />
ɛ(t) = �t+ s (t) − T P i(t)�<br />
max �T P i�<br />
(4.127)<br />
Les 3 graphes correspon<strong>de</strong>nt aux 3 cas suivants :<br />
– modèle non paramétrique du système dynamique linéaire (trait épais bleu),<br />
– modèle non paramétrique du système dynamique non linéaire (trait pointillé noir),<br />
– modèle mixte du système dynamique non linéaire (trait fin rouge).<br />
Les écarts sont plus importants dans les <strong>de</strong>ux cas nonlinéaires, ce qui montre une sensibilité plus<br />
importante aux incertitu<strong>de</strong>s à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>s nonlinéarités. Dans le système dynamique<br />
non linéaire, <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>s nonlinéarités provoque une augmentation <strong>de</strong> l’aléa, due d’une part,<br />
aux incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> données sur les paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> Takeda, d’autre part, aux incertitu<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> modélisation, plus importantes que dans le cas linéaire.<br />
144
Rotation (rd)<br />
Rotation (rd)<br />
Rotation (rd)<br />
x 10−3<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−2<br />
(a)<br />
−2.5<br />
0 0.5 1 1.5<br />
Temps (s)<br />
2 2.5 3<br />
x 10−3<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−2<br />
(b)<br />
−2.5<br />
0 0.5 1 1.5<br />
Temps (s)<br />
2 2.5 3<br />
x 10−3<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−2<br />
−2.5<br />
(c)<br />
−3<br />
0 0.5 1 1.5<br />
Temps (s)<br />
2 2.5 3<br />
Fig. 4.31 – Graphes <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s rotations en haut du poteau P 13 au niveau<br />
<strong>de</strong> probabilité Pc = 95% : (a) modèle paramétrique - (b) modèle non paramétrique - (c) modèle<br />
mixte<br />
145
Rotation (rd)<br />
Rotation (rd)<br />
x 10−3<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−2<br />
−2.5<br />
0.5<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−2<br />
−2.5<br />
0 0.5 1 1.5<br />
Temps (s)<br />
2 2.5 3<br />
x 10−3<br />
1.5<br />
1<br />
0<br />
2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 2.9 3 3.1<br />
Temps (s)<br />
Fig. 4.32 – Graphes <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s rotations au niveau <strong>de</strong> probabilité Pc = 95%<br />
suivant les modèles <strong>probabiliste</strong>s utilisés - modèle paramétrique (jaune), modèle non paramétrique<br />
(rouge) et modèle mixte (bleue)La partie inférieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure correspond à un zoom entre 2.2<br />
et 3.1 s.<br />
146
Effort tranchant (N)<br />
Effort tranchant (N)<br />
Effort tranchant (N)<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
−2<br />
−4<br />
−6<br />
−8<br />
x 104<br />
8<br />
(a)<br />
−10<br />
0 0.5 1 1.5<br />
Temps (s)<br />
2 2.5 3<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
−2<br />
−4<br />
−6<br />
−8<br />
−10<br />
x 104<br />
8<br />
(b)<br />
−12<br />
0 0.5 1 1.5<br />
Temps (s)<br />
2 2.5 3<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
−2<br />
−4<br />
−6<br />
−8<br />
−10<br />
x 104<br />
8<br />
(c)<br />
−12<br />
0 0.5 1 1.5<br />
Temps (s)<br />
2 2.5 3<br />
Fig. 4.33 – Graphes <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s efforts tranchants au niveau <strong>de</strong> probabilité<br />
Pc = 95% : (a) modèle paramétrique - (b) modèle non paramétrique - (c) modèle mixte<br />
147
Effort tranchant (N)<br />
Effort tranchant (N)<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
−2<br />
−4<br />
−6<br />
−8<br />
−10<br />
x 104<br />
8<br />
Mixte<br />
NonParam<br />
Param<br />
−12<br />
0 0.5 1 1.5<br />
Temps (s)<br />
2 2.5 3<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
−2<br />
−4<br />
−6<br />
−8<br />
−10<br />
−12<br />
x 104<br />
8<br />
Mixte<br />
NonParam<br />
Param<br />
Modèle moyen<br />
2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 2.9 3 3.1<br />
Temps (s)<br />
Fig. 4.34 – Graphes <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s efforts tranchants au niveau <strong>de</strong> probabilité<br />
Pc = 95% suivant les modèles <strong>probabiliste</strong>s utilisés - modèle paramétrique (jaune), modèle non<br />
paramétrique (rouge) et modèle mixte (bleue)-La partie inférieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure correspond à un<br />
zoom entre 2.2 et 3.1 s.<br />
148
Ecart re<strong>la</strong>tif maximal<br />
0.4<br />
0.35<br />
0.3<br />
0.25<br />
0.2<br />
0.15<br />
0.1<br />
0.05<br />
0<br />
0 0.5 1 1.5<br />
Temps (s)<br />
2 2.5 3<br />
Fig. 4.35 – Comparaison <strong>de</strong> <strong>la</strong> sensibilité <strong>de</strong>s modèles aux incertitu<strong>de</strong>s : Graphes <strong>de</strong>s écarts<br />
re<strong>la</strong>tifs entre <strong>la</strong> réponse du modèle moyen et l’enveloppe supérieure du domaine <strong>de</strong> confiance au<br />
niveau <strong>de</strong> probabilité Pc = 95% pour le cas linéaire (trait épais bleu), pour le cas non linéaire<br />
avec le modèle <strong>probabiliste</strong> non paramétrique (trait pointillé noir) et avec le modèle <strong>probabiliste</strong><br />
mixte (trait fin rouge).<br />
149
Probabilité <strong>de</strong> ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />
Dans <strong>la</strong> prévention du risque <strong>sismique</strong>, on cherche souvent à estimer <strong>la</strong> probabilité <strong>de</strong> ruine<br />
d’une structure soumise à un séisme. Ce paramètre qui dépend <strong>de</strong> l’accélération <strong>sismique</strong>, <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> résistance <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure et <strong>de</strong> son environnement est essentiel pour ai<strong>de</strong>r à déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong><br />
l’avenir d’un bâtiment. En réalisant une étu<strong>de</strong> <strong>probabiliste</strong>, nous pouvons déterminer une estimation<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> probabilité <strong>de</strong> ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence en fonction <strong>de</strong> l’amplification<br />
<strong>de</strong> l’accélérogramme <strong>sismique</strong> utilisé. Rappelons, que pour le cas <strong>de</strong>s bâtiments en portiques en<br />
béton armé, avec ou sans remplissage en maçonnerie, nous avons i<strong>de</strong>ntifié au chapitre 2 les points<br />
faibles <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure comme étant les extrémités <strong>de</strong>s poteaux et <strong>de</strong>s poutres <strong>de</strong>s portiques. La<br />
ruine dans ces zones potentiellement fragiles peut se produire soit par rupture du poteau par<br />
cisaillement soit par rupture <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotule p<strong>la</strong>stique en dépassant <strong>la</strong> rotation ultime. Nous avons<br />
déterminé dans le tableau 2.4 au paragraphe §2.3.4 les valeurs limites d’effort tranchant et <strong>de</strong> rotation<br />
correspondant aux différents poteaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence. En faisant l’hypothèse<br />
que <strong>la</strong> ruine d’un seul poteau suffit à causer <strong>la</strong> ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure, alors <strong>la</strong> probabilité <strong>de</strong> ruine<br />
peut-être déterminée par <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique <strong>de</strong> Monte-Carlo en écrivant :<br />
Pr(%) =<br />
� NS<br />
i=1 pi<br />
NS<br />
× 100 (4.128)<br />
où pour chaque réalisation 0 < i ≤ NS,<br />
�<br />
1, si une valeur limite est dépassée (rotation ou cisaillement)<br />
pi =<br />
0, sinon.<br />
(4.129)<br />
En faisant varier l’amplification du signal <strong>sismique</strong> imposée à <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence, nous<br />
déterminons l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> probabilité <strong>de</strong> ruine en fonction <strong>de</strong> l’accélération <strong>sismique</strong> maximale<br />
imposée (cf. fig. 4.36). La détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> probabilité <strong>de</strong> ruine par <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique<br />
<strong>de</strong> Monte Carlo nécessite un grand nombre <strong>de</strong> réalisations pour atteindre <strong>de</strong> faibles probabilités<br />
<strong>de</strong> ruine, ce qui implique un coût <strong>de</strong> calcul élevé surtout pour le système dynamique<br />
non linéaire. Toutefois, pour le cas <strong>de</strong>s bâtiments existants, nous pouvons nous contenter d’une<br />
précision moindre dans le cadre d’un outil d’ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> décision d’une politique <strong>de</strong> réévaluation <strong>de</strong><br />
bâtiments existants. Les résultats obtenus sont comparés aux valeurs d’accélérations maximales<br />
déjà calculées avec <strong>la</strong> modélisation non linéaire déterministe en pushover (amax = 0.41g) et en<br />
dynamique (amax = 0, 64g). Nous remarquons que <strong>la</strong> probabilité <strong>de</strong> ruine <strong>de</strong>vient significative<br />
pour une accélération maximale imposée égale à 0, 58g. Cette valeur se situe entre les <strong>de</strong>ux<br />
valeurs précé<strong>de</strong>ntes, ce qui montre que, d’une part <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> du pushover reste conservative<br />
par rapport à <strong>la</strong> résistance <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure à un chargement <strong>sismique</strong> et d’autre part, <strong>la</strong> prise en<br />
compte <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> réduit l’accélération admissible et fournit donc une sécurité par rapport<br />
à <strong>la</strong> solution déterministe en dynamique non linéaire, en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> plus ou moins bonne<br />
connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure étudiée.<br />
150
Probabilité <strong>de</strong> ruine (%)<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
Pushover: a max = 0,41g<br />
Dynamique: a max = 0,64g<br />
0<br />
0 0.115 0.23 0.345 0.46 0.575 0.69 0.805 0.92 1.035 1.15<br />
Accélération maximale imposée (g)<br />
Fig. 4.36 – Graphe <strong>de</strong> <strong>la</strong> probabilité <strong>de</strong> ruine en fonction <strong>de</strong> l’amplification <strong>de</strong> l’accélérogramme<br />
imposée. Les valeurs d’accélérations limites calculées sur le modèle moyen par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> pushover<br />
ainsi que par <strong>la</strong> calcul dynamique non linéaire ont été reportées<br />
151
4.5 Conclusions<br />
Dans ce chapitre, nous avons commencé par construire le modèle réduit moyen en dynamique<br />
non linéaire en projetant le modèle moyen sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s propres linéaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure.<br />
Les nonlinéarités ont été introduites au moyen <strong>de</strong> ”forces nonlinéaires” appliquées au système,<br />
en plus <strong>de</strong> l’excitation <strong>sismique</strong>. Nous avons validé le modèle réduit en comparant les résultats<br />
obtenus avec ceux du modèle par éléments finis <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. Nous avons constaté que, pour<br />
aboutir à un modèle réduit fiable en dynamique non linéaire, il est nécessaire <strong>de</strong> faire appel à <strong>de</strong>s<br />
mo<strong>de</strong>s localisés, <strong>de</strong> fréquences propres élevés, permettant <strong>de</strong> décrire avec précision <strong>la</strong> déformée<br />
<strong>de</strong>s éléments nonlinéaires. Ceci implique l’utilisation d’un nombre élevée <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s, sauf si on<br />
peut sélectionner les mo<strong>de</strong>s associées aux éléments nonlinéaires et s’affranchir <strong>de</strong>s autres mo<strong>de</strong>s<br />
supérieurs. Une telle sélection fait partie <strong>de</strong>s perspectives <strong>de</strong> ce travail <strong>de</strong> thèse.<br />
A <strong>la</strong> base du modèle réduit moyen développé, nous avons construit un modèle <strong>probabiliste</strong> composé<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ”sous-modèles” <strong>probabiliste</strong>s : un modèle non paramétrique appliqué aux matrices<br />
généralisées <strong>de</strong> masse, d’amortissement et <strong>de</strong> rigidité, et un modèle paramétrique appliqué aux<br />
paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi non linéaire <strong>de</strong> Takeda. L’association <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> modèles permet<br />
<strong>de</strong> tenir compte, à <strong>la</strong> fois <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> modélisation et <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s paramétriques<br />
sur les données <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> comportement non linéaire. Les résultats obtenus montrent que <strong>la</strong><br />
présence <strong>de</strong>s nonlinéarités modifie <strong>la</strong> sensibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> modélisation aux incertitu<strong>de</strong>s : alors que<br />
le modèle est assez robuste aux incertitu<strong>de</strong>s dans le cas dynamique linéaire, il s’avère beaucoup<br />
plus sensible dans le cas dynamique non linéaire. Nous remarquons aussi que les incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
modélisation sont prédominantes par rapport aux incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> données, mais ne suffisent pas à<br />
décrire toute l’incertitu<strong>de</strong> dans le système. Il est donc utile pour ce type <strong>de</strong> structure <strong>de</strong> combiner<br />
l’approche paramétrique et l’approche non paramétrique afin d’obtenir un modèle <strong>probabiliste</strong><br />
mixte pouvant estimer correctement <strong>la</strong> propagation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> dans <strong>la</strong> modélisation.<br />
152
Conclusions et perspectives<br />
Nous avons tenté au travers <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> proposer une méthodologie pour l’estimation<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance <strong>de</strong>s bâtiments existants aux séismes. Compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> dépendance du comportement<br />
d’une structure aux matériaux et au type d’éléments structuraux, une telle méthodologie<br />
est nécessairement liée à un typologie <strong>de</strong> bâtiments donnée. De ce fait, nous avons focalisé notre<br />
étu<strong>de</strong> sur les structures à portiques en béton armé avec remplissage en maçonnerie. Ce choix<br />
est motivé par <strong>la</strong> proportion importante <strong>de</strong> ce genre <strong>de</strong> structure dans l’ensemble du parc immobilier<br />
construit entre 1945 et 1970, c’est à dire avant <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s premières règles<br />
para<strong>sismique</strong>s.<br />
La méthodologie proposée se <strong>de</strong>vait <strong>de</strong> répondre à <strong>de</strong>ux contraintes : <strong>la</strong> première est le souci <strong>de</strong><br />
déterminer une évaluation réaliste du comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure au séisme, ce qui conduit à<br />
étudier <strong>de</strong>s états proches <strong>de</strong> <strong>la</strong> ruine et à s’affranchir <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> sécurité réglementaires<br />
appliquées pour <strong>la</strong> conception <strong>de</strong> bâtiments neufs. La <strong>de</strong>uxième contrainte est <strong>la</strong> présence d’une<br />
multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> sources d’incertitu<strong>de</strong> dans les bâtiments existants. L’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure dans<br />
le temps implique une modification plus au moins profon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>s matériaux,<br />
<strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> fatigue <strong>de</strong>s éléments structuraux, <strong>de</strong> <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong>s efforts, etc... Cet état actuel<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure peut-être i<strong>de</strong>ntifié au moyen <strong>de</strong> certains essais, <strong>de</strong>structifs ou pas, qui restent<br />
néanmoins localisées, lourds à mettre en p<strong>la</strong>ce et entachés d’erreurs.<br />
Pour répondre à ces <strong>de</strong>ux contraintes, nous présentons dans ce travail dans une première approche<br />
une modélisation déterministe nonlinéaire d’une structure <strong>de</strong> référence <strong>de</strong> type ”portiques<br />
en béton armé avec remplissage”. Dans cette modélisation, l’approche locale-globale employée<br />
a permis <strong>de</strong> relier les caractéristiques mécaniques <strong>de</strong>s matériaux constitutifs au comportement<br />
global <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. Les lois <strong>de</strong> comportement globales caractérisant les éléments structuraux<br />
permettent <strong>de</strong>s modélisations numériques plus simples <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure du bâtiment, donc une<br />
exploitation plus accessible. La prise en compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> nonlinéarité <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comportement<br />
permet <strong>de</strong> suivre l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> manière plus réaliste qu’en utilisant les modèles<br />
réglementaires.<br />
Enfin, en déterminant les critères <strong>de</strong> ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure étudiée, nous avons développé un<br />
modèle <strong>de</strong> prévision <strong>de</strong> <strong>la</strong> ruine dans <strong>la</strong> structure. Un tel modèle, en plus d’estimer <strong>la</strong> résistance<br />
maximale <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure avant <strong>la</strong> ruine, nous renseigne sur le scénario <strong>de</strong> <strong>la</strong> ruine (zone <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
première ruine, ordre successif <strong>de</strong> <strong>la</strong> ruine <strong>de</strong>s poteaux) et <strong>de</strong> <strong>la</strong> source <strong>de</strong> <strong>la</strong> ruine (ruine par<br />
rupture <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotule p<strong>la</strong>stique, ruine par cisaillement d’un poteau, ruine du mur <strong>de</strong> maçonnerie).<br />
Ainsi, nous pouvons déterminer les zones les plus fragiles dans <strong>la</strong> structure et concevoir un<br />
p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> renforcement. En faisant varier les caractéristiques <strong>de</strong>s éléments structuraux dans ce<br />
modèle, nous pouvons mesurer l’impact d’un renforcement d’un poteau, <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence d’un<br />
mur <strong>de</strong> maçonnerie sur <strong>la</strong> résistance globale du bâtiment. Les résultats obtenus montrent que<br />
<strong>la</strong> résistance obtenue par une modélisation nonlinéaire est beaucoup plus importante que <strong>la</strong><br />
résistance estimée par les règlements para<strong>sismique</strong>s avec l’hypothèse d’un comportement linéaire<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. Ceci montre que <strong>la</strong> structure gar<strong>de</strong> une marge importante <strong>de</strong> résistance après<br />
p<strong>la</strong>stification, qui peut être suffisante pour <strong>la</strong> bonne tenue du bâtiment après séisme. Les résultats<br />
montrent aussi <strong>la</strong> contribution non négligeable <strong>de</strong>s murs en maçonnerie dans <strong>la</strong> capacité résistante<br />
du bâtiment, mêmes après fissuration <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie. La maçonnerie peut donc être prise en<br />
compte dans <strong>la</strong> résistance sous sollicitation <strong>sismique</strong> du bâtiment.<br />
153
La modélisation nonlinéaire déterministe, si précise soit elle, n’est pas suffisante pour estimer <strong>la</strong><br />
résistance du bâtiment au séisme à cause <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s sur les paramètres du modèle. Nous<br />
avons donc développé dans le cadre <strong>de</strong> ce travail, un modèle <strong>probabiliste</strong> pour tenir compte <strong>de</strong><br />
ces incertitu<strong>de</strong>s. Le modèle nonlinéaire déterministe compose le modèle moyen sur lequel se base<br />
le modèle <strong>probabiliste</strong>.<br />
Nous avons d’abord présenté <strong>la</strong> modélisation <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s en dynamique linéaire.<br />
Une approche <strong>probabiliste</strong> non paramétrique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s est utilisée pour le modèle proposé.<br />
La modélisation non paramétrique permet <strong>de</strong> prendre en compte les incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> modélisation<br />
et <strong>de</strong> données. Un tel modèle permet <strong>de</strong> déterminer <strong>la</strong> propagation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> dans <strong>la</strong> structure<br />
et <strong>de</strong> mesurer <strong>la</strong> robustesse d’une modélisation face aux incertitu<strong>de</strong>s. La mise en oeuvre<br />
du modèle <strong>probabiliste</strong> et l’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> numérique <strong>de</strong> Monte-Carlo comme solveur<br />
numérique ont permis d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance caractérisant les efforts et les rotations<br />
dans <strong>la</strong> structure et qui correspon<strong>de</strong>nt à un niveau <strong>de</strong> confiance donné. Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
sensibilité vis-à-vis <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion dans les matrices aléatoires généralisées <strong>de</strong> masse, <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur<br />
et d’amortissement a montré que <strong>la</strong> modélisation reste assez robuste aux incertitu<strong>de</strong>s en<br />
dynamique linéaire.<br />
Dans le <strong>de</strong>uxième volet <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>probabiliste</strong>, nous avons développé un modèle <strong>probabiliste</strong><br />
<strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s en dynamique nonlinéaire. Le fait que les éléments susceptibles <strong>de</strong> p<strong>la</strong>stifier<br />
soient d’extension limitée nous conduit à prendre en compte l’effet <strong>de</strong>s nonlinéarités au travers<br />
d’”efforts nonlinéaires” appliqués au système dynamique et concernant seulement les DDLs <strong>de</strong>s<br />
éléments ”nonlinéaires”.<br />
Moyennant ce formalisme, nous avons développé un modèle non paramétrique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s<br />
sur <strong>la</strong> partie linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. Sur <strong>la</strong> partie nonlinéaire, un modèle <strong>probabiliste</strong><br />
paramétrique a été développé pour prendre en compte les incertitu<strong>de</strong>s sur les paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
loi <strong>de</strong> comportement nonlinéaire. Nous avons ainsi conçu une modélisation mixte paramétriquenon<br />
paramétrique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s.<br />
Une telle modélisation permet, comme pour le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> dynamique linéaire, <strong>de</strong> déterminer <strong>de</strong>s<br />
domaines <strong>de</strong> confiance majorant les efforts, rotations ou spectres induits par <strong>la</strong> sollicitation<br />
<strong>sismique</strong> et d’avoir une marge <strong>de</strong> sécurité par rapport à <strong>la</strong> réponse déterministe <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure.<br />
Nous avons aussi déterminé les probabilité <strong>de</strong> ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure à différents niveaux<br />
d’accélération <strong>sismique</strong>. La probabilité <strong>de</strong> ruine varie rapi<strong>de</strong>ment avec l’accélération maximale<br />
au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> 0.8g.<br />
Nous avons aussi utilisé indépendamment le modèle paramétrique et le modèle non paramétrique<br />
pour évaluer <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong> chaque source d’incertitu<strong>de</strong> à l’incertitu<strong>de</strong> sur <strong>la</strong> réponse stochastique.<br />
Les résultats montrent que, bien que l’incertitu<strong>de</strong> due à <strong>la</strong> modélisation non-paramétrique<br />
soit souvent prédominante, les <strong>de</strong>ux modèles restent complémentaires pour représenter l’ensemble<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> propagation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> ; ceci renforce l’intérêt d’une modélisation mixte <strong>de</strong>s<br />
incertitu<strong>de</strong>s.<br />
De plus, nous avons montré que <strong>la</strong> modélisation est plus sensible aux incertitu<strong>de</strong>s dans le cas <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> dynamique nonlinéaire que dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> dynamique linéaire. La modélisation est dans ce<br />
cas moins robuste.<br />
Le présent travail pourra donner lieu à <strong>de</strong> nouveau développements pour l’améliorer, le<br />
compléter et l’enrichir. Une <strong>de</strong>s perspectives possibles serait d’appliquer les modèles développés<br />
à une structure testée expérimentalement. Des tests sur tables vibrantes par exemple permettraient<br />
<strong>de</strong> fournir une estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse moyenne <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure et <strong>de</strong> déterminer le<br />
niveau <strong>de</strong> dispersion pour le quel <strong>la</strong> modélisation non paramétrique permet <strong>de</strong> contenir <strong>la</strong> dispersion<br />
<strong>de</strong>s résultats expérimentaux.<br />
Une optimisation du nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s nécessaire à <strong>la</strong> convergence du modèle moyen nonlinéaire<br />
pourrait aussi être réalisée. En effet, les mo<strong>de</strong>s supérieurs nécessaires à <strong>la</strong> conver-<br />
154
gence n’interviennent que pour bien décrire <strong>la</strong> déformée <strong>de</strong>s éléments nonlinéaires. Il s’agirait<br />
donc <strong>de</strong> sélectionner, parmi tous les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> rang élevé, les quelques mo<strong>de</strong>s spécifiques aux<br />
éléments nonlinéaires traités. Cette optimisation réduira considérablement le coût en calcul d’une<br />
réalisation aléatoire et permettra donc <strong>de</strong>s simu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> Monte-Carlo à plus gran<strong>de</strong> échelle.<br />
Dans <strong>la</strong> partie <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong> ce travail, nous nous sommes contentés <strong>de</strong> modéliser <strong>la</strong> structure<br />
en portiques sans murs en maçonnerie. Le modèle <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie étant un modèle nonlinéaire,<br />
il requiert <strong>la</strong> conception d’un <strong>de</strong>uxième modèle paramétrique. Une autre perspective serait d’enrichir<br />
le modèle avec un ou plusieurs modèles paramétriques représentant d’autres éléments<br />
nonlinéaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. Le modèle <strong>probabiliste</strong> pourrait être ainsi étendu à <strong>la</strong> modélisation<br />
d’autres structures plus complexes et à d’autres typologies. Enfin, il serait intéressant <strong>de</strong> relier<br />
les incertitu<strong>de</strong>s sur les caractéristiques mécaniques et physiques <strong>de</strong>s matériaux, ou d’éléments<br />
structuraux, aux incertitu<strong>de</strong>s dans les matrices aléatoires généralisées, caractérisées par les paramètres<br />
<strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong> ces matrices.<br />
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[95] Timothy H.J. and Wen Y.K. Response surface method for time-variant reliability analysis.<br />
Journal of Structural Engineering, 122(2) :193–198, 1996.<br />
[96] Vita F. Seismic behaviour of infilled RC frames using non linear mo<strong>de</strong>lling - i<strong>de</strong>ntification<br />
of the equivalent strut and interactions with the RC frame, 2001. Rapport<br />
SEMT/EMSI/RT/01-062/A.<br />
[97] Wang M.L. and Shah S.P. Reinforced concrete hysteresis mo<strong>de</strong>l on the damage concept.<br />
Earthquake Engineering and Structural Dynamics, 8(15) :993–1003, 1987.<br />
[98] Wen Y.K. and Kwei Y. Method for random vibration of hysteretic systems. ASCE Journal<br />
of Engineering Mechanics Division, 102(2) :249–263, 1976.<br />
[99] Zienkiewicz O.C. and Taylor R.L. The finite element method, volume 2. McGRAW-HILL<br />
Book Company, 1991.<br />
161
162
Annexe A<br />
Définition <strong>de</strong> l’élément fini <strong>de</strong> type<br />
Timoshenko<br />
A.1 Représentation <strong>de</strong> l’élément Timo en calcul linéaire<br />
L’élément <strong>de</strong> référence choisi pour représenter les éléments nonlinéaires dans le modèle<br />
déterministe <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure complète, est l’élément <strong>de</strong> poutre <strong>de</strong> Timoshenko imp<strong>la</strong>nté dans<br />
Cast3m. L’élément vérifie les hypothèses <strong>de</strong> Timoshenko, à savoir : les sections p<strong>la</strong>nes restent<br />
p<strong>la</strong>nes mais pas obligatoirement perpendicu<strong>la</strong>ires à <strong>la</strong> fibre moyenne. Les déformations au cisaillement<br />
sont donc prises en compte d’où l’utilité <strong>de</strong> cet élément pour représenter les éléments<br />
soumis à un effort tranchant important.<br />
L’élément Timo <strong>de</strong> Cast3m est un élément linéaire à 2 noeuds avec un seul point <strong>de</strong> Gauss p<strong>la</strong>cé<br />
au centre. Les fonctions <strong>de</strong> forme <strong>de</strong> l’élément sont <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré 1 pour les rotations, les dép<strong>la</strong>cements<br />
transverses et le dép<strong>la</strong>cement axial ; et constantes pour les rotations, les déformations <strong>de</strong> cisaillement<br />
et l’allongement axial. L’élément est ”sous-intégré” pour éviter le blocage en cisaillement.<br />
En représentation linéaire, le dép<strong>la</strong>cement dans l’élément U(x) = (Ux, Uy, Uz) peut s’écrire sous<br />
<strong>la</strong> forme :<br />
U(x) = N 1 (x)U 1 + N 2 (x)U 2<br />
où U 1 et U 2 sont les dép<strong>la</strong>cement nodaux <strong>de</strong> l’élément <strong>de</strong> longueur L et N 1 et N 2 les fonctions<br />
<strong>de</strong> forme telles que :<br />
N 1 (x) = x2 − x<br />
L ;<br />
N 2 (x) =<br />
De même pour les rotations qu’on peut écrire :<br />
x − x1<br />
L .<br />
Θ(x) = N 1 (x)Θ 1 + N 2 (x)Θ 2<br />
; où Θ 1 et Θ 2 sont les rotations nodales.<br />
En écrivant le principe <strong>de</strong>s travaux virtuels pour l’élément, nous pouvons déduire <strong>la</strong> matrice<br />
<strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l’élément, liant les rotations et les dép<strong>la</strong>cements nodaux aux forces et moment<br />
nodaux :e :<br />
K e .U = F e<br />
163
K e 2<br />
EA<br />
0 0 0 0 0 − L<br />
6<br />
= 6<br />
4<br />
EA<br />
0 0 0 0 0<br />
L<br />
GAy<br />
GAy<br />
0<br />
0 0 0<br />
0 − L 2 GAy<br />
GAy<br />
0 0 0<br />
L 2<br />
GAz<br />
0 0<br />
0 − L GAz<br />
0 0 0 − 2 GAz 0 − L GAz<br />
0<br />
2<br />
GJx<br />
0 0 0<br />
0 0 0 0 0 − L GJx 0 0<br />
L<br />
0 0 − GAz<br />
0 − 2 EIy LGAz<br />
GAz<br />
+ 0 0 0<br />
0 − L 4 2 EIy GAz<br />
+ L 0<br />
L 4<br />
GAy<br />
EIz LGAy<br />
0<br />
0 0 0<br />
+ 0 − 2 L 4 GAy<br />
0 0 0 − 2 EIz GAy<br />
+ L L 4<br />
− EA<br />
EA<br />
0 0 0 0 0<br />
0 0 0 0 0<br />
L L<br />
0 − GAy<br />
0 0 0 − L GAy<br />
GAy<br />
0<br />
0 0 0 − 2<br />
L GAy<br />
2<br />
0 0 − GAz<br />
GAz<br />
GAz<br />
GAz<br />
0<br />
0 0 0<br />
0<br />
0<br />
L<br />
2 L<br />
2<br />
0 0 0 − GJx<br />
GJx<br />
0 0 0 0 0<br />
0 0<br />
L L<br />
0 0 − GAz<br />
0 − 2 EIy LGAz<br />
GAz<br />
EIy GAz<br />
+ 0 0 0<br />
0 + L 0<br />
L 4 2<br />
L 4<br />
GAy<br />
0<br />
0 0 0 − 2 EIz LGAy<br />
+ 0 − L 4 GAy<br />
EIz GAy<br />
0 0 0<br />
+ L 2 L 4<br />
A.2 Représentation <strong>de</strong> l’élément Timo en calcul nonlinéaire<br />
La procédure nonlinéaire qui traduit <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> comportement <strong>de</strong> l’élément ”Timo” suivant <strong>la</strong><br />
loi <strong>de</strong> Takeda permet <strong>de</strong> calculer les ”forces nonlinéaires” aux points <strong>de</strong> Gauss <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />
en fonction <strong>de</strong>s déformations <strong>de</strong> l’élément (εx, εy, εz, γxy, γxz et γyz). Les forces nodales sont<br />
ensuite calculées à partir <strong>de</strong> ces forces internes en utilisant les transformations suivantes :<br />
M 1 x = Mx(G)<br />
M 1 y = My(G) − H/2.Tz(G)<br />
M 1 z = Mz(G) + H/2.Ty(G)<br />
F 1 x = Nx(G)<br />
F 1 y,z = Ty,z(G)<br />
M 2 x = −Mx(G)<br />
M 2 y = −(My(G) − H/2.Tz(G))<br />
M 2 z = −(Mz(G) + H/2.Ty(G))<br />
F 2 x = −Nx(G)<br />
F 2 y,z = −Ty,z(G)<br />
En implémentant <strong>la</strong> procédure Takeda et en reliant les forces internes aux forces modales, il<br />
est possible d’observer un comportement nonlinéaire sur l’élément TIMO.<br />
A.3 Validation <strong>de</strong> l’élément Timo<br />
La vérification et <strong>la</strong> validation <strong>de</strong> l’élément Timo implémenté a été faite en considérant <strong>de</strong>ux<br />
cas :<br />
– 1 seul élément : différents cas <strong>de</strong> chargement ont été testés : noeud encastré et noeud<br />
soumis à un dép<strong>la</strong>cement, puis à une rotation ; force appliquée aux noeuds. Les résultats<br />
obtenus sont proches <strong>de</strong> ceux obtenus en utilisant Cast3m.<br />
– une poutre discrétisée en plusieurs éléments : ceci nous permet les assemb<strong>la</strong>ges <strong>de</strong>s matrices<br />
et <strong>de</strong>s vecteurs forces et dép<strong>la</strong>cements. La figure A.1 montre une correspondance parfaite<br />
entre le calcul Castem et le calcul mat<strong>la</strong>b dans le cas d’un chargement dynamique imposé.<br />
164<br />
3<br />
7<br />
5
T<br />
x 104<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
0<br />
−0.5<br />
−1<br />
−1.5<br />
−0.08 −0.06 −0.04 −0.02 0 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1<br />
Fig. A.1 – Courbes effort tranchant-dép<strong>la</strong>cement en tête sous chargement cyclique : comparaison<br />
entre les résultats du calcul Castem et du calcul du modèle programmé dans Mat<strong>la</strong>b.<br />
165
Résumé : Les co<strong>de</strong>s para<strong>sismique</strong>s actuels sont é<strong>la</strong>borés essentiellement pour prévenir le risque<br />
<strong>sismique</strong> dans les constructions neuves. Ces co<strong>de</strong>s étant assez récents, une gran<strong>de</strong> part du parc<br />
immobilier n’est donc pas conforme aux règles para<strong>sismique</strong>s. De plus, <strong>la</strong> méconnaissance <strong>de</strong>s<br />
caractéristiques mécaniques <strong>de</strong>s bâtiments existants rend ces données entachées d’incertitu<strong>de</strong>s<br />
plus ou moins gran<strong>de</strong>s. Le présent travail propose une méthodologie d’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bâtiments existants<br />
pour estimer leur résistance aux séismes jusqu’à <strong>la</strong> ruine. La méthodologie est appliquée<br />
au cas particulier <strong>de</strong>s bâtiments à portiques en béton armé. Elle tient compte d’une part du<br />
comportement non linéaire <strong>de</strong> certains éléments structuraux et <strong>de</strong> leurs états <strong>de</strong> ruine, d’autre<br />
part, <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s liées aux caractéristiques du bâtiment par un modèle <strong>probabiliste</strong>. L’étu<strong>de</strong><br />
est menée sur une structure <strong>de</strong> référence discrétisée par éléments finis. Ses propriétés physiques<br />
sont définies par une approche d’ingénierie standard. Le comportement sous chargement monotone<br />
puis <strong>sismique</strong> est étudié ainsi que <strong>la</strong> ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. Le modèle discrétisé sert ensuite<br />
<strong>de</strong> modèle moyen pour le modèle <strong>probabiliste</strong> développé par <strong>la</strong> suite. La modélisation non paramétrique<br />
<strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s est utilisée pour construire ce modèle dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> dynamique<br />
linéaire. Le modèle est étendu à <strong>la</strong> dynamique non-linéaire par une approche mixte, paramétrique<br />
- non paramétrique. Les différents modèles sont mis en oeuvre numériquement et appliqués à<br />
<strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence pour évaluer l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s sur <strong>la</strong> réponse <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />
aux séismes. Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> sensibilité aux incertitu<strong>de</strong>s et à leurs sources (paramétrique ou non<br />
paramétrique) permet <strong>de</strong> caractériser <strong>la</strong> robustesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> modélisation.<br />
Title : Probabilistic analysis of the seismic reliability of existing building : application to reinforced<br />
concrete frame structure<br />
Abstract : The civil engineering structures contain many sources of uncertainties, specially for<br />
the ageing ones, for which there is <strong>la</strong>ke of data about the initial conditions and the evolution<br />
of the material properties in time. Earthquake regu<strong>la</strong>tions propose for that kind of buildings<br />
to proceed either with linear and nonlinear analysis to evaluate their resistance. This research<br />
aims to propose a methodology to estimate the reliability of a R/C frame structure un<strong>de</strong>r<br />
earthquake, taking into account the non linear behavior of the materials and the uncertainties<br />
in the dynamic system. The mean mo<strong>de</strong>l is based on a a nonlinear finite element mo<strong>de</strong>lling<br />
of the structure. This FEM mo<strong>de</strong>lling allows to completely i<strong>de</strong>ntify the failure mo<strong>de</strong> into the<br />
structure : kind, cause, or<strong>de</strong>r... A stochastic linear analysis is ma<strong>de</strong> using the non parametric<br />
mo<strong>de</strong>l applied to the reduced matrices of mass, stiffness and damping of the mean mo<strong>de</strong>l and a<br />
Monte Carlo procedure. The random nonlinear behavior is then, treated by <strong>de</strong>veloping a mixed<br />
probabilistic mo<strong>de</strong>l, combining a non parametric mo<strong>de</strong>l applied on the reduced dynamic system<br />
and representing the linear part of the structure ; and a parametric mo<strong>de</strong>l applied on the p<strong>la</strong>stic<br />
localised parts of the structural element, representing the nonlinear part. Taking into account the<br />
effects of randomness in the nonlinearities allows us, on the one hand, to estimate the sensitivity<br />
of the structure to linear uncertainties in the case of a nonlinear behavior ; and on another hand,<br />
to compare this sensitivity to the linear and nonlinear uncertainties.<br />
Discipline : Mécanique<br />
Mots-clés : dynamique <strong>de</strong>s structures, lois <strong>de</strong> comportement nonlinéaire, génie para<strong>sismique</strong>,<br />
incertitu<strong>de</strong>s aléatoires, approche locale-globale, modèle <strong>probabiliste</strong> paramétrique-non<br />
paramétrique<br />
Laboratoire : Laboratoire <strong>de</strong> Mécanique (LaM EA2545), Université <strong>de</strong> Marne-<strong>la</strong>-Vallée<br />
5 boulevard Descartes, 77454 Marne-<strong>la</strong>-Vallée Ce<strong>de</strong>x 04<br />
166