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Sami HAMZA Analyse probabiliste de la vulnérabilité sismique - CSTB

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UNIVERSITÉ DE MARNE-LA-VALLÉE<br />

Année 2007<br />

THÈSE<br />

pour l’obtention du gra<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE MARNE-LA-VALLÉE<br />

Discipline : Mécanique<br />

présentée et soutenue publiquement par<br />

<strong>Sami</strong> <strong>HAMZA</strong><br />

le 2 février 2007<br />

Titre<br />

<strong>Analyse</strong> <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>vulnérabilité</strong> <strong>sismique</strong> <strong>de</strong>s bâtiments<br />

existants : application aux structures à portiques en béton armé<br />

Directeur <strong>de</strong> thèse<br />

M. Guy BONNET<br />

JURY<br />

M. Paolo Emilio PINTO, Prési<strong>de</strong>nt<br />

M. Sergio BELLIZZI, Rapporteur<br />

M. C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> BOUTIN, Rapporteur<br />

M. Guy BONNET, Directeur <strong>de</strong> Thèse<br />

M. Patrick DELMOTTE, Examinateur<br />

M. Christophe DESCELIERS, Examinateur


Remerciements<br />

Je tiens à exprimer ma gratitu<strong>de</strong> à Guy Bonnet, mon directeur <strong>de</strong> thèse, pour <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong><br />

son encadrement, sa disponibilité et son ai<strong>de</strong> continue tout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong> thèse. L’aboutissement<br />

<strong>de</strong> ce travail doit beaucoup à ses qualités scientifiques et humaines.<br />

Je remercie l’ensemble du jury pour sa disponibilité et pour leurs commentaires et leurs critiques<br />

constructives. Je remercie M. Paolo Emilio Pinto pour m’avoir fait l’honneur <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>r mon<br />

jury. Je remercie particulièrement Mrs. Sergio Belizzi et C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Boutin d’avoir accepté <strong>de</strong><br />

rapporter ce travail.<br />

Je tiens aussi à remercier Patrick Delmotte pour les échanges fructueux que nous avons eus et<br />

pour <strong>la</strong> confiance qu’il n’a cessé <strong>de</strong> m’accor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>puis mon DEA. A travers lui, je remercie tous<br />

le personnel du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment, qui a contribué, directement ou<br />

indirectement, au soutien et au suivi <strong>de</strong> ce travail, notamment Mrs Charles Baloche, Ménad<br />

Chenaf et Louis Laret.<br />

Merci aussi à Christophe Desceliers pour toute l’énergie qu’il a fournie pour m’ai<strong>de</strong>r à avancer<br />

dans mon travail, toujours avec l’enthousiasme et <strong>la</strong> sympathie qu’on lui connaît.<br />

Mes remerciements s’adressent aussi à M. Christian Soize pour ses précieux conseils et sa<br />

disponibilité. Je remercie également M. Philippe Bisch <strong>de</strong> Sechaud&Metz pour tout le<br />

temps et l’ai<strong>de</strong> qu’il m’a généreusement accordés.<br />

Je tiens aussi à remercier chaleureusement tous les membres du Laboratoire <strong>de</strong> Mécanique,<br />

qui m’ont accompagnés pendant ces années <strong>de</strong> thèse et les ont rendues plus agréables.<br />

Je ne peux finir sans exprimer ma gratitu<strong>de</strong> à ma famille pour sa présence et son appui. Ainsi,<br />

je remercie mes parents, qui m’ont encouragé à poursuivre mes étu<strong>de</strong>s doctorales et sans qui,<br />

je n’en serais pas là. Je remercie <strong>de</strong> tout coeur ma chère Manel pour le courage et <strong>la</strong> patience<br />

qu’elle déploie pour me supporter et croire en moi sans relâche. J’espère qu’ils trouveront dans<br />

ce travail <strong>de</strong> quoi être fiers <strong>de</strong>s efforts qu’ils ont consentis.<br />

J’ai une pensée aussi pour ma soeur, pour mes frères, ainsi que pour toute ma gran<strong>de</strong> famille<br />

metlinoise et pour tous mes amis qui m’ont apporté, <strong>de</strong> près comme <strong>de</strong> loin, les témoignages <strong>de</strong><br />

leur soutien et <strong>de</strong> leurs encouragements.<br />

A tous, <strong>de</strong> tout coeur, un grand MERCI...<br />

2


Table <strong>de</strong>s matières<br />

1 Etu<strong>de</strong> bibliographique 7<br />

1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />

1.2 Comportement au séisme <strong>de</strong>s bâtiments contreventés par portiques à remplissage<br />

en maçonnerie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />

1.2.1 Contexte réglementaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />

1.2.2 Etu<strong>de</strong>s expérimentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12<br />

1.2.3 Modélisation numérique <strong>de</strong> structures avec murs en maçonnerie . . . . . . 16<br />

1.3 Modélisation <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />

1.3.1 Aléas et incertitu<strong>de</strong>s du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />

1.3.2 Modélisation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />

1.4 Stratégie adoptée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27<br />

2 Modèle moyen <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence 29<br />

2.1 Choix <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30<br />

2.2 Stratégie <strong>de</strong> calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />

2.3 I<strong>de</strong>ntification du comportement <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure . . . . . . . . . . . . 33<br />

2.3.1 Comportement <strong>de</strong>s matériaux constitutifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />

2.3.2 Comportement d’éléments structuraux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39<br />

2.3.3 Détermination <strong>de</strong>s paramètres physiques <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> structure . . . . 43<br />

2.3.4 Mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ruine et critères <strong>de</strong> résistance ultime . . . . . . . . . . . . . . . 50<br />

2.4 Modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence et résultats . . . . . . . . . . . . . . . . 56<br />

2.4.1 Modélisation par éléments finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56<br />

2.4.2 Hypothèses <strong>de</strong> calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56<br />

2.4.3 Calcul linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58<br />

2.4.4 Calcul non linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61<br />

2.4.5 Modèle éléments finis simplifié <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure . . . . . . . . . . . . . . . . 68<br />

2.4.6 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70<br />

3 Modélisation <strong>probabiliste</strong> non paramétrique en dynamique linéaire 71<br />

3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72<br />

3.2 Construction du modèle réduit moyen en dynamique linéaire . . . . . . . . . . . 72<br />

3.2.1 Construction par analyse modale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72<br />

3.2.2 Résolution numérique du problème matriciel réduit . . . . . . . . . . . . . 74<br />

3.3 Construction du modèle <strong>probabiliste</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76<br />

3.3.1 Information disponible sur les matrices aléatoires . . . . . . . . . . . . . . 76<br />

3.3.2 Normalisation <strong>de</strong>s matrices aléatoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77<br />

3.3.3 Paramètres <strong>de</strong> dispersion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78<br />

3.4 Mise en oeuvre du modèle <strong>probabiliste</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79<br />

3.4.1 Génération <strong>de</strong>s réalisations <strong>de</strong>s matrices aléatoires . . . . . . . . . . . . . 79<br />

3.4.2 Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> convergence stochastique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80<br />

3.4.3 Choix d’observables et <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs statistiques . . . . . . . . . . . . . . 81<br />

3.5 Application à <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84<br />

3


3.5.1 Modèle réduit moyen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84<br />

3.5.2 Modèle <strong>probabiliste</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90<br />

3.5.3 Sensibilité du modèle aux paramètres <strong>de</strong> dispersion . . . . . . . . . . . . . 96<br />

3.6 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105<br />

4 Modélisation <strong>probabiliste</strong> mixte non linéaire 109<br />

4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110<br />

4.2 Construction du modèle réduit moyen en dynamique non linéaire . . . . . . . . . 110<br />

4.2.1 Construction par analyse modale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110<br />

4.2.2 Schéma d’intégration numérique du système dynamique non linéaire . . . 112<br />

4.2.3 Résolution numérique du système non linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . 113<br />

4.2.4 Algorithme <strong>de</strong> <strong>la</strong> résolution du système dynamique non linéaire . . . . . . 115<br />

4.3 Construction du modèle <strong>probabiliste</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116<br />

4.3.1 Variables aléatoires du modèle <strong>probabiliste</strong> paramétrique . . . . . . . . . 116<br />

4.3.2 Information disponible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119<br />

4.3.3 Construction <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> probabilités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122<br />

4.3.4 Génération <strong>de</strong>s réalisations <strong>de</strong>s variables aléatoires . . . . . . . . . . . . . 123<br />

4.3.5 Validation du générateur <strong>de</strong> variables aléatoires . . . . . . . . . . . . . . . 125<br />

4.3.6 Génération <strong>de</strong>s réalisations aléatoires du modèle <strong>probabiliste</strong> mixte . . . . 126<br />

4.4 Application à <strong>la</strong> structure complète . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130<br />

4.4.1 Modèle réduit moyen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130<br />

4.4.2 Modèle <strong>probabiliste</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137<br />

4.5 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152<br />

Conclusions et perspectives 153<br />

A Définition <strong>de</strong> l’élément fini <strong>de</strong> type Timoshenko 163<br />

A.1 Représentation <strong>de</strong> l’élément Timo en calcul linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . 163<br />

A.2 Représentation <strong>de</strong> l’élément Timo en calcul nonlinéaire . . . . . . . . . . . . . . . 164<br />

A.3 Validation <strong>de</strong> l’élément Timo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164<br />

4


Introduction générale<br />

L’évaluation <strong>sismique</strong> <strong>de</strong>s ouvrages anciens ainsi que leur renforcement constitue un enjeu<br />

majeur. En effet, l’expérience acquise, dans une <strong>la</strong>rge mesure, par <strong>de</strong>s analyses post-<strong>sismique</strong>s<br />

montrent que <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s vies humaines est assurée, dès lors que les références réglementaires<br />

para<strong>sismique</strong>s sont appliquées aux constructions.<br />

Dans les zones fortement <strong>sismique</strong>s, l’élimination <strong>de</strong> bâtiments inaptes à résister aux séismes s’est<br />

faite naturellement. Il n’en est pas <strong>de</strong> même dans les zones <strong>de</strong> sismicité modérée, où le bâti existant<br />

a été majoritairement construit avant <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> réglementation <strong>sismique</strong>, comme<br />

c’est le cas en France. L’évaluation <strong>sismique</strong> <strong>de</strong> ce bâti constitue donc un enjeu considérable.<br />

Dans le cadre du Réseau Génie Civil et Urbain mis en p<strong>la</strong>ce par le Ministère <strong>de</strong> l’Equipement, un<br />

groupe <strong>de</strong> travail constitué d’experts français <strong>de</strong> ce domaine a essayé <strong>de</strong> tracer les gran<strong>de</strong>s lignes<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> démarche à suivre pour l’évaluation <strong>sismique</strong> en France. De ce travail, il ressort que le bâti<br />

construit entre 1945 et 1970 comportant <strong>de</strong>s immeubles <strong>de</strong> quelques étages est particulièrement<br />

sensible.<br />

Ce bâti est constitué en gran<strong>de</strong> partie d’ouvrages constitués par <strong>de</strong>s portiques comportant un<br />

remplissage en maçonnerie.<br />

L’objet <strong>de</strong> <strong>la</strong> thèse portera donc principalement sur ce type d’ouvrage.<br />

Une <strong>de</strong>s possibilités serait d’évaluer ce type <strong>de</strong> bâtiment vis à vis <strong>de</strong> <strong>la</strong> réglementation française<br />

actuelle pour les bâtiments neufs. Une telle procédure serait <strong>la</strong>rgement conservative, car <strong>la</strong><br />

réglementation pour les ouvrages neufs repose essentiellement sur une modélisation <strong>de</strong>s ouvrages<br />

en comportement faiblement non-linéaire. Dans le domaine <strong>de</strong> l’évaluation <strong>sismique</strong> du<br />

bâti existant, il est au contraire indispensable d’étudier les ouvrages dans <strong>de</strong>s conditions proches<br />

<strong>de</strong> l’effondrement pour évaluer convenablement <strong>la</strong> réserve <strong>de</strong> sécurité existant dans une configuration<br />

donnée.<br />

Par ailleurs, se pose une autre difficulté dans l’évaluation <strong>sismique</strong>s <strong>de</strong>s ouvrages, liée à <strong>la</strong> difficulté<br />

<strong>de</strong> reconstituer <strong>de</strong> façon exhaustive le dossier technique re<strong>la</strong>tif au projet <strong>de</strong> l’ouvrage. Les<br />

éléments dont dispose l’évaluateur sont souvent très partiels et il est nécessaire alors <strong>de</strong> faire<br />

<strong>de</strong>s hypothèses sur les paramètres à prendre en compte concernant le ferrail<strong>la</strong>ge, les propriétés<br />

<strong>de</strong>s matériaux,...L’absence <strong>de</strong> données précises conduit alors naturellement à traiter ces données<br />

<strong>de</strong> façon <strong>probabiliste</strong>. Au final, le problème <strong>de</strong> l’évaluation <strong>sismique</strong> <strong>de</strong>s ouvrages existants est<br />

alors lié à une modélisation <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong>s ouvrages en contexte fortement non-linéaire.<br />

La thèse porte précisément sur l’évaluation <strong>sismique</strong> <strong>de</strong>s bâtiments en contexte non-linéaire. Elle<br />

se décompose en quatre parties :<br />

La partie 1 décrit <strong>la</strong> bibliographie concernant les principaux aspects <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> :<br />

– comportement au séisme <strong>de</strong>s bâtiments constitués <strong>de</strong> portiques avec remplissage en maçonnerie ;<br />

– modélisation <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s<br />

La partie 2 porte sur <strong>la</strong> modélisation non-linéaire par éléments finis d’une structure <strong>de</strong> référence<br />

sélectionnée par le groupe <strong>de</strong> travail chargé du projet du Réseau Génie Civil et Urbain sur le<br />

renforcement <strong>sismique</strong> du bâti existant.<br />

La partie 3 est afférente au calcul <strong>probabiliste</strong> non-paramétrique linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong><br />

référence.<br />

Enfin, <strong>la</strong> partie 4 se rapporte au calcul <strong>probabiliste</strong> en dynamique non linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> même<br />

structure.<br />

5


Chapitre 1<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique<br />

Sommaire<br />

1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />

1.2 Comportement au séisme <strong>de</strong>s bâtiments contreventés par portiques<br />

à remplissage en maçonnerie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />

1.2.1 Contexte réglementaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />

1.2.2 Etu<strong>de</strong>s expérimentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12<br />

1.2.3 Modélisation numérique <strong>de</strong> structures avec murs en maçonnerie . . . . . 16<br />

1.3 Modélisation <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />

1.3.1 Aléas et incertitu<strong>de</strong>s du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />

1.3.2 Modélisation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />

1.4 Stratégie adoptée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27<br />

7


1.1 Introduction<br />

Ce chapitre porte sur <strong>la</strong> bibliographie concernant les principaux points affectant l’étu<strong>de</strong>.<br />

On s’intéressera en particulier aux métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul et <strong>de</strong> dimensionnement <strong>de</strong>s bâtiments en<br />

portique en béton armé avec remplissage en maçonnerie, dans les co<strong>de</strong>s réglementaires et les<br />

programmes <strong>de</strong> recherche, ainsi qu’aux différents modèles développés pour prévoir leur comportement<br />

sous sollicitations <strong>sismique</strong>s.<br />

Dans ce chapitre, seront abordés dans une première partie les modèles réglementaires disponibles<br />

pour estimer le comportement <strong>de</strong>s bâtiments anciens au séisme ; puis, les modèles utilisées dans<br />

<strong>la</strong> littérature pour modéliser le comportement <strong>de</strong>s matériaux constitutifs (acier, béton et blocs<br />

<strong>de</strong> maçonnerie) <strong>de</strong>s bâtiments seront décrits, ainsi que les lois qui définissent leur comportement<br />

dans <strong>la</strong> structure.<br />

Enfin, <strong>la</strong> modélisation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s fera l’objet <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière partie <strong>de</strong> ce chapitre.<br />

1.2 Comportement au séisme <strong>de</strong>s bâtiments contreventés par<br />

portiques à remplissage en maçonnerie<br />

1.2.1 Contexte réglementaire<br />

Réglementation française<br />

La conception et le dimensionnement <strong>de</strong>s bâtiments en zone <strong>sismique</strong> obéissent en France<br />

aux règles PS92 [23], qui sont remp<strong>la</strong>cées progressivement par l’Euroco<strong>de</strong> 8 [22]. Dans l’actuelle<br />

réglementation, le comportement dynamique <strong>de</strong>s bâtiments à portiques en béton armé est basé<br />

sur <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> l’é<strong>la</strong>sticité. Les efforts du comportement nonlinéaire sont représentés <strong>de</strong> façon<br />

simplifié par l’utilisation <strong>de</strong> coefficients <strong>de</strong> comportement. La détermination <strong>de</strong>s efforts dans <strong>la</strong><br />

structure s’effectue en considérant <strong>de</strong>s spectres é<strong>la</strong>stiques normalisés et <strong>de</strong>s accélérations nominales<br />

en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>sismique</strong>. Dans ces règles para<strong>sismique</strong>s, les murs en maçonnerie<br />

ne sont pas considérés comme <strong>de</strong>s éléments structuraux. Leur contribution à <strong>la</strong> résistance aux<br />

séismes est <strong>de</strong> ce fait, généralement, négligée. Le dimensionnement <strong>de</strong>s murs en maçonnerie<br />

est néanmoins abordé dans <strong>la</strong> partie contreventement <strong>de</strong> <strong>la</strong> réglementation (DTU re<strong>la</strong>tives au<br />

contreventement). On peut ainsi vérifier <strong>la</strong> résistance <strong>de</strong>s murs aux sollicitations horizontales<br />

autres que le séisme.<br />

En ne considérant que <strong>la</strong> partie linéaire, les règles para<strong>sismique</strong>s sont donc assez conservatives.<br />

Et bien qu’elles présentent une marge <strong>de</strong> sécurité importante pour assurer <strong>la</strong> tenue <strong>de</strong>s ouvrages<br />

neufs aux séismes, les règles semblent inadaptées pour estimer <strong>la</strong> résistance réelle d’un bâtiment<br />

existant.<br />

Réglementation européenne<br />

Les normes para<strong>sismique</strong>s européennes (Euroco<strong>de</strong> 8) suggèrent l’emploi, en plus <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s<br />

linéaires telles que l’analyse modale ou <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s forces <strong>la</strong>térales, <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s nonlinéaires<br />

statiques (pushover) ou dynamiques. La maçonnerie est définie dans les Euroco<strong>de</strong>s comme un<br />

élément secondaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure, mais <strong>la</strong> participation <strong>de</strong>s murs à <strong>la</strong> résistance aux séismes et<br />

à <strong>la</strong> dissipation d’énergie peut être prise en compte. Des dispositions particulières sont d’ailleurs<br />

proposées pour modéliser le comportement <strong>de</strong>s bâtiments en maçonnerie. La partie 3 <strong>de</strong> l’Euroco<strong>de</strong><br />

8 est dédiée aux règles spécifiques au renforcement et à <strong>la</strong> réparation <strong>de</strong>s bâtiments anciens.<br />

Les états limites définis dans ce cas sont :<br />

– État proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> ruine (NC), caractérisé par <strong>de</strong>s dommages importants et <strong>de</strong> <strong>la</strong>rges<br />

dép<strong>la</strong>cements horizontaux irréversibles. Le bâtiment gar<strong>de</strong> sa capacité portante, mais sa<br />

résistance horizontale est fortement réduite et il est proche <strong>de</strong> l’effondrement,<br />

8


– État <strong>de</strong> dommages significatifs (SD), où <strong>la</strong> structure est significativement endommagée,<br />

<strong>la</strong> résistance aux séismes est amoindrie et les dép<strong>la</strong>cements horizontaux permanents sont<br />

modérés. La réparation du bâtiment est économiquement trop coûteuse.<br />

– État <strong>de</strong> dommages limités (DL), où <strong>la</strong> structure ne subit que <strong>de</strong> légers dégâts. Les éléments<br />

non-structuraux peuvent subir <strong>de</strong>s fissures. Les dép<strong>la</strong>cements horizontaux sont négligeables<br />

et <strong>la</strong> réparation est superficielle et peu coûteuse.<br />

Afin <strong>de</strong> définir un projet <strong>de</strong> réévaluation d’une structure, un certain nombre d’informations utiles<br />

à l’estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> résistance au séisme doivent être collectées. L’Euroco<strong>de</strong> 8 donne<br />

une c<strong>la</strong>ssification en fonction <strong>de</strong>s informations disponibles sur <strong>la</strong> structure :<br />

– Connaissance limitée (KL1) : absence <strong>de</strong> p<strong>la</strong>n d’origine, pas d’information directe sur les<br />

matériaux, réalisation <strong>de</strong> tests in-situ.<br />

– Connaissance normale (KL2) : bonne connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> géométrie et <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong>s<br />

matériaux, p<strong>la</strong>ns partiellement disponibles.<br />

– Connaissance totale (KL3) : p<strong>la</strong>ns disponibles, essais in-situ complets et suivi <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong>s<br />

matériaux.<br />

La connaissance plus ou moins bonne <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure induit dans le cadre déterministe le type <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> métho<strong>de</strong> à utiliser pour l’estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance, ainsi que le niveau <strong>de</strong> sécurité à prendre<br />

en compte : plus l’information sur l’état actuel <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est précise, plus les métho<strong>de</strong>s<br />

non-linéaires <strong>de</strong> calcul seront utilisées, permettant <strong>de</strong> s’approcher <strong>de</strong> <strong>la</strong> limite <strong>de</strong> rupture (NC).<br />

Il est alors possible d’adopter <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> sécurité plus faibles. Les métho<strong>de</strong>s d’analyse<br />

envisageables sont les suivantes :<br />

– Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s forces <strong>la</strong>térales,<br />

– Réponse par analyse modale,<br />

– <strong>Analyse</strong> non-linéaire statique (push-over) : chargement horizontal uniforme, et chargement<br />

prenant en compte <strong>la</strong> déformée du premier mo<strong>de</strong>.<br />

– <strong>Analyse</strong> non-linéaire dynamique en utilisant un accélérogramme.<br />

Le comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est caractérisé par une courbe <strong>de</strong> capacité bilinéaire (cf. fig.<br />

1.1).<br />

F * y<br />

Force horizontale<br />

00000000000000000<br />

11111111111111111<br />

00000000000000000<br />

11111111111111111<br />

00000000000000000<br />

11111111111111111<br />

00000000000000000<br />

11111111111111111<br />

00000000000000000<br />

11111111111111111<br />

00000000000000000<br />

11111111111111111<br />

00000000000000000<br />

11111111111111111<br />

00000000000000000<br />

11111111111111111 E* m<br />

00000000000000000<br />

11111111111111111<br />

00000000000000000<br />

11111111111111111<br />

00000000000000000<br />

11111111111111111<br />

00000000000000000<br />

11111111111111111<br />

00000000000000000<br />

11111111111111111<br />

00000000000000000<br />

11111111111111111<br />

00000000000000000<br />

11111111111111111<br />

*<br />

dy d *<br />

m<br />

0000000<br />

1111111<br />

Dép<strong>la</strong>cement<br />

Fig. 1.1 – Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi é<strong>la</strong>stop<strong>la</strong>stique idéalisée pour le calcul statique non-linéaire<br />

selon l’Euroco<strong>de</strong> 8 : L’énergie réelle <strong>de</strong> déformation doit être égale à l’énergie <strong>de</strong> déformation<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe idéalisée.<br />

Réglementation américaine<br />

Les règles para<strong>sismique</strong>s américaines <strong>de</strong>stinées à <strong>la</strong> réévaluation du bâti existant sont présentées<br />

dans les règles FEMA 274 et 356 [42],[43]. Ces règles proposent 4 métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul possibles :<br />

– Procédure Linéaire Statique (LSP) : le comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est supposé linéaire<br />

jusqu’au dép<strong>la</strong>cement maximal δmax (cf. fig. 1.2). La distribution <strong>de</strong>s charges sur <strong>la</strong> hauteur<br />

9


<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure peut être uniforme, triangu<strong>la</strong>ire ou calculée à partir du premier mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

vibration (cf. fig. 1.3).<br />

– Procédure Linéaire Dynamique (LDP) : <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> spectre <strong>de</strong> réponse ou le chargement<br />

pas à pas à partir d’un accélérogramme peuvent être utilisés.<br />

– Procédure Non-linéaire Statique (NSP) : Le comportement non-linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est<br />

assimilé à une courbe effort-dép<strong>la</strong>cement bilinéaire. La chargement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure peut<br />

être conduit en dép<strong>la</strong>cement ou en force, selon le type <strong>de</strong> comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure :<br />

les structures suffisamment ductiles présentant un adoucissement ou non peuvent être<br />

chargées en dép<strong>la</strong>cement contrôlé. Les structures fragiles et peu ductiles sont contrôlées<br />

en force (cf. fig. 1.4). La courbe type pour une structure ductile contrôlée en dép<strong>la</strong>cement<br />

est donnée à <strong>la</strong> figure 1.5. Les critères <strong>de</strong> ruine sont fixés par les règles pour les différents<br />

états limites considérés.<br />

– Procédure Non-linéaire Dynamique (NDP) : La structure est soumise à une accélération<br />

du sol correspondant un accéléogramme choisi. Le comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est nonlinéaire.<br />

Force horizontale<br />

Rigidité considérée pour le calcul linéaire statique (LSP)<br />

δ max<br />

Dép<strong>la</strong>cement<br />

Fig. 1.2 – Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe linéaire utilisée dans <strong>la</strong> procédure LSP <strong>de</strong>s FEMA.<br />

Distribution triangu<strong>la</strong>ire Distribution uniforme<br />

Distribution suivant le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vibration<br />

Fig. 1.3 – Cas <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> charges horizontales à vérifier pour un calcul linéaire.<br />

10


F<br />

e > 2g<br />

F<br />

g e ∆<br />

g e<br />

∆<br />

g<br />

Courbe Type 1 (ductile avec adoucissement) Courbe Type 2 (ductile sans adoucissement) Courbe Type 3 (fragile)<br />

Fig. 1.4 – Types <strong>de</strong> comportement <strong>de</strong> structure : 1) Structure ductile avec adoucissement 2)<br />

Structure ductile sans adoucissement 3) Structure fragile.<br />

Force normalisée<br />

A<br />

B<br />

e > 2g<br />

IO: état limite <strong>de</strong> service<br />

F<br />

LS: état limite <strong>de</strong> sécurtié <strong>de</strong>s vies<br />

CP:état limite <strong>de</strong> ruine<br />

déformation ou déformation re<strong>la</strong>tive<br />

Fig. 1.5 – Courbe force-dép<strong>la</strong>cement généralisée pour les structures contrôlées en dép<strong>la</strong>cement<br />

11<br />

C<br />

D<br />

E<br />


1.2.2 Etu<strong>de</strong>s expérimentales<br />

Essais pseudo-dynamiques sur modèle physique d’une structure complète<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> l’écriture <strong>de</strong> l’Euroco<strong>de</strong> 8, <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> recherche ont été associés<br />

à l’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> règles para<strong>sismique</strong>s européennes dont un programme d’essais pseudodynamiques<br />

d’une structure complète, réalisés au <strong>la</strong>boratoire ELSA (European Laboratory for Structural<br />

Assessment) à Ispra en Italie [72]. La structure testée est un bâtiment à 4 étages à portiques<br />

en béton armé avec ou sans remplissage en maçonnerie. L’essai consiste à soumettre <strong>la</strong> structure<br />

à une série <strong>de</strong> chargements <strong>sismique</strong>s horizontaux par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d’essai pseudo-dynamique [17].<br />

L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> ces essais permet <strong>de</strong> dégager les observations suivantes :<br />

– La présence <strong>de</strong>s panneaux <strong>de</strong> maçonnerie modifie considérablement <strong>la</strong> réponse <strong>sismique</strong> du<br />

bâtiment : les dép<strong>la</strong>cements maximaux en haut <strong>de</strong> chaque poteau sont <strong>la</strong>rgement réduits.<br />

– Les panneaux <strong>de</strong> maçonnerie sont complètement détruits aux 2 premiers étages, ceux du<br />

troisième sont fortement endommagés alors qu’au <strong>de</strong>rnier étage, ils sont restés intacts.<br />

– Lorsque le premier étage ne comporte pas <strong>de</strong> maçonnerie, on note un dép<strong>la</strong>cement concentré<br />

à cet étage (soft-storey effect) et <strong>de</strong>s dommages importants au <strong>de</strong>uxième étage.<br />

Les courbes effort tranchant-dép<strong>la</strong>cement obtenues [6] permettent <strong>de</strong> constater que <strong>la</strong> courbe<br />

enveloppe correspondant au portique avec remplissage en maçonnerie présente au début un comportement<br />

é<strong>la</strong>stique, représentant le comportement <strong>de</strong> l’ensemble portique-maçonnerie comme<br />

celui d’un panneau homogène. Puis, on remarque une baisse <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur due à <strong>la</strong> fissuration <strong>de</strong>s<br />

joints qui est vite suivie par une baisse <strong>de</strong> résistance, induite par <strong>la</strong> dégradation du panneau. Le<br />

comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure se rapproche <strong>de</strong> celui du portique seul.<br />

Essais sur portiques<br />

Un programme d’essais <strong>de</strong> chargement cyclique sur <strong>de</strong>s portiques isolés en béton armé a été<br />

réalisé à l’University of Architecture, Civil Enginnering and Geo<strong>de</strong>sy <strong>de</strong> Sofia en Bulgarie [45].<br />

Les essais réalisés consistent à appliquer sur <strong>de</strong>s portiques un chargement horizontale cyclique<br />

quasi-statique.Les portiques testés sont <strong>de</strong> trois types :<br />

– Type A : portique en béton armé avec remplissage en maçonnerie. Le portique est construit<br />

après le mur <strong>de</strong> maçonnerie et l’adhérence entre les <strong>de</strong>ux est améliorée par <strong>de</strong>s attaches<br />

dans les poteaux ;<br />

– Type B : portique en béton armé avec remplissage en maçonnerie. La maçonnerie est<br />

construite après construction du portique ;<br />

– Type C : Portique en béton armé sans remplissage en maçonnerie.<br />

Une charge verticale équivalente à <strong>la</strong> charge supportée dans un bâtiment à 3 étages est imposée<br />

sur chaque portique. L’essai a permis d’observer les résultats suivants :<br />

– Un comportement é<strong>la</strong>stique <strong>de</strong>s portiques A et B est constaté durant les premiers chargements.<br />

Pour le type B, il y a ouverture du joint entre <strong>la</strong> maçonnerie et <strong>la</strong> structure aux<br />

angles opposés au point d’application <strong>de</strong> <strong>la</strong> force horizontale.<br />

– L’apparition d’une fissure diagonale, due à <strong>la</strong> rupture par effort tranchant du mortier est<br />

observée. La charge horizontale appliquée à <strong>la</strong> rupture du mortier est plus faible dans le<br />

portique A que dans le portique B. Lorsque l’effort horizontal est inversé, les fissures sur<br />

<strong>la</strong> diagonale se referment et d’autres fissures apparaissent sur <strong>la</strong> diagonale opposée ;<br />

– Les fissures s’é<strong>la</strong>rgissent à mesure que l’effort appliqué augmente et il y a apparition <strong>de</strong><br />

petites fissures parallèles à <strong>la</strong> fissure diagonale. Sur le portique, apparaissent <strong>de</strong>s fissures<br />

horizontales et diagonales dans les régions critiques : au bas <strong>de</strong>s poteaux et aux noeuds<br />

entre poteaux et poutres (formation <strong>de</strong> rotules p<strong>la</strong>stiques). L’effort horizontal limite du<br />

modèle A est 10 à 20% plus important que celui du modèle B ; ceci montre bien que<br />

l’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohésion entre le panneau <strong>de</strong> maçonnerie et le portique en béton armé<br />

augmente <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> charge du portique ;<br />

– Après fissuration, <strong>la</strong> résistance horizontale du panneau <strong>de</strong> maçonnerie diminue et l’effort<br />

12


tranchant se reporte sur les poteaux. Le panneau continue <strong>de</strong> se fissurer et d’autres fissures<br />

apparaissent <strong>de</strong> part et d’autre <strong>de</strong>s fissures diagonales, ainsi que le long <strong>de</strong>s poteaux.<br />

Lorsque le panneau <strong>de</strong> maçonnerie est fortement endommagé, le comportement du portique sous<br />

chargement cyclique se rapproche <strong>de</strong> celui du portique seul (formation <strong>de</strong> rotules p<strong>la</strong>stiques aux<br />

extrémités <strong>de</strong>s poteaux, fissuration...).<br />

On note que :<br />

– La présence du panneau <strong>de</strong> maçonnerie augmente <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> charge du portique, cette<br />

augmentation est plus importante pour le modèle A (15%), où <strong>la</strong> cohésion entre le panneau<br />

et le portique est plus forte.<br />

– Le panneau <strong>de</strong> maçonnerie augmente sensiblement <strong>la</strong> rigidité du portique (environ 15 fois<br />

plus importante que pour un portique seul). La rigidité totale diminue à mesure que <strong>la</strong><br />

fissuration du panneau progresse.<br />

– La ductilité <strong>de</strong>s portiques type A et B est inférieure à celle du portique seul, mais reste<br />

notable. Le portique <strong>de</strong> type B est plus ductile que le portique <strong>de</strong> type A.<br />

– La dissipation d’énergie est plus importante en présence <strong>de</strong> panneaux en maçonnerie.<br />

Ces essais montrent bien que même si <strong>la</strong> maçonnerie n’est pas porteuse, elle joue un rôle important<br />

dans <strong>la</strong> tenue <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure au séisme en augmentant <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> charge, <strong>la</strong> rigidité<br />

transversale et <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> dissipation <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong>s portiques. Il paraît donc nécessaire <strong>de</strong><br />

prendre en compte leur influence sur le comportement <strong>sismique</strong> <strong>de</strong>s structures. On note aussi à<br />

travers ces essais l’importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohésion entre portique et panneau dans l’amélioration <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> charge et <strong>de</strong> <strong>la</strong> rigidité <strong>de</strong>s portiques.<br />

Essais sur murs en maçonnerie<br />

Le comportement <strong>de</strong>s murs en maçonnerie a été étudié à travers plusieurs compagnes d’essais.<br />

Il existe peu d’essais <strong>de</strong> ce type en comparaison <strong>de</strong>s essais sur portiques en béton armé<br />

avec remplissage en maçonnerie. Ces essais présentent pourtant l’avantage <strong>de</strong> transmettre directement<br />

les efforts horizontaux aux murs et d’en mesurer les effets sans l’influence du portique<br />

et du contact portique/maçonnerie.<br />

Nous rappelons brièvement les résultats du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (<strong>CSTB</strong>)<br />

([26], [27] et [29]). Pour réaliser ces essais, le <strong>CSTB</strong> a mis au point un portique d’essais <strong>sismique</strong>s.<br />

Il est composé d’un double bâti <strong>de</strong> réaction au milieu duquel le mur testé est construit. Un vérin<br />

hydraulique monté sur un portique <strong>de</strong> réaction permet <strong>de</strong> transmettre au mur un effort statique<br />

ou cyclique alterné (cf. fig. 1.6).<br />

Une première série d’essais a porté sur <strong>de</strong>s murs en maçonnerie creuse en terre cuite [26]. Dans<br />

un second programme expérimental, <strong>la</strong> maçonnerie utilisée est formée <strong>de</strong> blocs en béton cellu<strong>la</strong>ire<br />

autoc<strong>la</strong>vé [29]. Les maquettes testées comportent <strong>de</strong>s chaînages verticaux et horizontaux pour<br />

confiner <strong>la</strong> maçonnerie, augmenter les résistance à <strong>la</strong> flexion et au cisaillement et ancrer le mur à<br />

son support. Les essais ont montré que le mo<strong>de</strong> principal <strong>de</strong> ruine <strong>de</strong>s murs en maçonnerie est dû<br />

au cisaillement <strong>de</strong>s joints <strong>de</strong> mortier et <strong>de</strong>s blocs <strong>de</strong> maçonnerie. Deux faciès <strong>de</strong> fissuration sont<br />

possibles : une fissuration ”en escalier”, périphérique aux blocs (cf. fig. 1.7) due à <strong>la</strong> rupture <strong>de</strong>s<br />

joints horizontaux ou verticaux ou une fissuration traversant les blocs (cf. fig. 1.8). L’apparition<br />

<strong>de</strong> l’un ou <strong>de</strong> l’autre mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> ruine est conditionnée par <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s joints et par <strong>la</strong> résistance<br />

<strong>de</strong>s blocs et <strong>de</strong> leur géométrie. Le comportement du mur est caractérisé par <strong>la</strong> formation <strong>de</strong><br />

bielles qui transmettent les efforts. La géométrie <strong>de</strong>s blocs conditionne l’inclinaison <strong>de</strong> <strong>la</strong> bielle<br />

formée dans le mur.<br />

Les essais sur une maçonnerie constituée <strong>de</strong> blocs en béton ont montré que pour <strong>de</strong>s blocs <strong>de</strong><br />

faible résistance, <strong>la</strong> fissuration à <strong>la</strong> diagonale <strong>de</strong>s blocs est observée en premier ; alors que pour<br />

<strong>de</strong>s blocs plus résistants, <strong>la</strong> fissuration se développe au niveau <strong>de</strong>s joints <strong>de</strong> mortier. De plus, on<br />

note que le remplissage <strong>de</strong>s joints verticaux améliore <strong>la</strong> résistance du mur (jusqu’à 30% pour <strong>la</strong><br />

maçonnerie creuse), ainsi que sa rigidité à <strong>la</strong> rupture (<strong>de</strong>ux fois plus élevée). Ceci conforte les recommandations<br />

<strong>de</strong>s règles para<strong>sismique</strong>s actuelles concernant le remplissage <strong>de</strong>s joints verticaux<br />

13


Vérin hydraulique<br />

Dalle d’essai<br />

d<br />

Portique <strong>de</strong> réaction<br />

Fig. 1.6 – Dispositif expérimental <strong>de</strong>s essais du <strong>CSTB</strong> [26]<br />

000000000000000<br />

000000000000000 111111111111111<br />

111111111111111<br />

000000000000000<br />

111111111111111 111111111111111<br />

000000000000000<br />

000000000000000<br />

000000000000000 111111111111111<br />

111111111111111<br />

000000000000000<br />

111111111111111 111111111111111<br />

000000000000000<br />

000000000000000<br />

000000000000000 111111111111111<br />

111111111111111<br />

000000000000000<br />

111111111111111 111111111111111<br />

000000000000000<br />

0000000 000000000000000<br />

111111111111111 0000000<br />

1111111<br />

1111111<br />

111111111111111 0000000<br />

1111111<br />

000000000000000<br />

1111111<br />

0000000<br />

0000000 000000000000000<br />

111111111111111 0000000<br />

1111111<br />

1111111<br />

111111111111111 0000000<br />

1111111<br />

000000000000000<br />

1111111<br />

0000000<br />

0000000 000000000000000<br />

111111111111111 0000000<br />

1111111<br />

1111111<br />

111111111111111 0000000<br />

1111111<br />

000000000000000<br />

1111111<br />

0000000<br />

000000000000000 000000000000000<br />

111111111111111 111111111111111<br />

000000000000000<br />

111111111111111<br />

111111111111111<br />

000000000000000<br />

000000000000000 000000000000000<br />

111111111111111 111111111111111<br />

000000000000000<br />

111111111111111<br />

111111111111111<br />

000000000000000<br />

000000000000000 000000000000000<br />

111111111111111 111111111111111<br />

000000000000000<br />

111111111111111<br />

111111111111111<br />

000000000000000<br />

111111111111111 000000000000000<br />

111111111111111<br />

000000000000000<br />

Casque<br />

Brique <strong>de</strong> maçonnerie<br />

Tige d’ancrage<br />

Fig. 1.7 – Faciès <strong>de</strong> fissuration en escalier due à <strong>la</strong> rupture <strong>de</strong>s joints en mortier.<br />

000000000000000<br />

000000000000000 111111111111111<br />

111111111111111<br />

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111111111111111 111111111111111<br />

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000000000000000 111111111111111<br />

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000000000000000<br />

111111111111111 111111111111111<br />

000000000000000<br />

000000000000000<br />

000000000000000 111111111111111<br />

111111111111111<br />

000000000000000<br />

111111111111111 111111111111111<br />

000000000000000<br />

0000000 000000000000000<br />

111111111111111 0000000<br />

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000000000000000<br />

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000000000000000<br />

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111111111111111<br />

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000000000000000 000000000000000<br />

111111111111111 111111111111111<br />

000000000000000<br />

111111111111111<br />

111111111111111<br />

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000000000000000 000000000000000<br />

111111111111111 111111111111111<br />

000000000000000<br />

111111111111111<br />

111111111111111<br />

000000000000000<br />

111111111111111 000000000000000<br />

111111111111111<br />

000000000000000<br />

Fig. 1.8 – Faciès <strong>de</strong> fissuration sur les diagonales <strong>de</strong>s briques due à <strong>la</strong> rupture <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie.<br />

14


en zone <strong>sismique</strong>.<br />

15


1.2.3 Modélisation numérique <strong>de</strong> structures avec murs en maçonnerie<br />

Le comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure dépend fortement <strong>de</strong>s matériaux constitutifs. Il est toutefois<br />

impossible <strong>de</strong> prendre en compte isolément <strong>la</strong> géométrie <strong>de</strong> tous les constituants d’une structure :<br />

béton, acier, blocs <strong>de</strong> maçonnerie. Il est donc nécessaire <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong> modèles <strong>de</strong> composants<br />

intermédiaires pour représenter les éléments structuraux et les matériaux qui les constituent.<br />

Dans un premier temps, le comportement <strong>de</strong>s matériaux constitutifs (béton, acier, blocs <strong>de</strong><br />

maçonnerie) est abordé.<br />

Dans un <strong>de</strong>uxième temps, les modèles utilisés pour représenter le comportement <strong>de</strong> matériaux<br />

à l’échelle <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> structure sont présentés.<br />

Enfin, <strong>la</strong> modélisation d’éléments structuraux est abordée.<br />

Comportement <strong>de</strong>s matériaux constitutifs<br />

Béton Le béton constitue un matériau composite présentant un comportement unidirectionnel<br />

fortement non-linéaire et disymétrique en traction/compression.<br />

Lors d’un chargement cyclique, le béton subissant alternativement <strong>de</strong>s tractions et <strong>de</strong>s compressions,<br />

les fissures s’ouvrent et se referment suivant le sens <strong>de</strong> <strong>la</strong> sollicitation, entraînant,<br />

respectivement, <strong>la</strong> diminution puis l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> rigidité du matériau. Le comportement<br />

unidirectionnel du béton, principalement contrôlé par <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> <strong>la</strong> rigidité du béton, peut<br />

être modélisé par <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> l’endommagement. Le modèle décrit par Mazars [64] définit une<br />

variable d’endommagement isotrope D qui caractérise <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong> rigidité en traction et en<br />

compression :<br />

E = (1 − D)E0, (1.1)<br />

où E et E0 sont les modules d’Young réel et initial du matériau. Cependant, ce modèle n’est pas<br />

adapté au chargement cyclique. D’autres modèles d’endommagement ont été adaptés aux chargements<br />

dynamiques et cycliques, comme le modèle <strong>de</strong> Labor<strong>de</strong>rie [57] qui utilise <strong>de</strong>s variables<br />

d’endommagement différentes en traction et en compression. Ce modèle permet <strong>de</strong> déterminer<br />

une déformation ané<strong>la</strong>stique (cf. fig. 1.9).<br />

Toutefois, le comportement du béton ne peut être résumé au comportement unidirectionnel.<br />

L’apparition <strong>de</strong>s fissures induit en effet, <strong>la</strong> perte du caractère isotrope du matériau. L’anisotopie<br />

ainsi développée modifie le comportement du béton selon <strong>la</strong> direction du chargement et selon<br />

l’orientation <strong>de</strong>s fissures. Afin <strong>de</strong> prendre en compte l’effet <strong>de</strong> cette anisotropie, <strong>de</strong>s modèles<br />

<strong>de</strong> béton ont été développés sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>sticité. En définissant l’évolution<br />

<strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> charge p<strong>la</strong>stiques, le comportement sous chargement multidirectionnel peut être<br />

modélisé.<br />

Acier Le comportement <strong>de</strong> l’acier est symétrique en traction/compression et caractérisé par<br />

une phase é<strong>la</strong>stique jusqu’à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>stification. Un écrouissage jusqu’à <strong>la</strong> rupture est observée.<br />

Plusieurs modèles ont été proposé pour modéliser le comportement <strong>de</strong> l’acier. Dans plusieurs<br />

cas, l’acier est modélisé par une loi é<strong>la</strong>stop<strong>la</strong>stique avec écrouissage cinématique, représenté par<br />

un module d’écrouissage H qui vaut 0 pour le cas d’un matériau é<strong>la</strong>stop<strong>la</strong>stique parfait (cf. fig.<br />

1.10). La pente après p<strong>la</strong>stification Ep vaut alors :<br />

Ep = EH<br />

. (1.2)<br />

(E + H)<br />

La loi <strong>de</strong> Menegotto-Pinto [65] possè<strong>de</strong> un p<strong>la</strong>teau p<strong>la</strong>stique, suivi d’un écrouissage jusqu’à<br />

<strong>la</strong> ruine (ɛu, σu) (cf. fig. 1.11) :<br />

� �4 ɛsu − ɛ<br />

σ = σsu − (σsu − σsy)<br />

. (1.3)<br />

ɛsu − ɛsh<br />

Sous chargement cyclique, l’écrouissage est cinématique. La loi reproduit l’effet Bauschinger.<br />

16


σ(MPa)<br />

Fig. 1.9 – Loi <strong>de</strong> comportement du béton en tracion/compression par <strong>la</strong> loi d’endommagement<br />

<strong>de</strong> Labor<strong>de</strong>rie [57]<br />

σ<br />

σ<br />

su<br />

sy<br />

Contrainte (MPa)<br />

ε sy<br />

Ep = EH/(E+H)<br />

ε<br />

su<br />

ε<br />

Déformation<br />

Fig. 1.10 – Loi <strong>de</strong> comportement é<strong>la</strong>stop<strong>la</strong>stique avec écrouissage positif H<br />

σ<br />

σ<br />

su<br />

sy<br />

Contrainte (MPa)<br />

ε<br />

sy<br />

ε ε<br />

sb<br />

su<br />

Déformation<br />

Fig. 1.11 – Loi <strong>de</strong> comportement Menegotto-Pinto pour l’acier [65]<br />

17


Éléments <strong>de</strong> maçonnerie (briques) Le comportement <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> maçonnerie a été<br />

souvent négligé ou modélisé par <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comportement simplifiées, en raison du fait que <strong>la</strong><br />

maçonnerie est considérée comme un élément non structurel. Afin <strong>de</strong> mieux approcher le comportement<br />

non-linéaire du panneau <strong>de</strong> maçonnerie, <strong>de</strong>s modèles utilisant <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comportement<br />

nonlinéaires ont été développées, d’une part, pour les éléments constituant <strong>la</strong> maçonnerie : mortier<br />

et blocs <strong>de</strong> maçonnerie ; d’autre part, pour l’ensemble ≪mortier-maçonnerie≫.<br />

Ainsi, Dhanasekar et al [21] ont développé un modèle <strong>de</strong> brique <strong>de</strong> maçonnerie en utilisant <strong>de</strong>s<br />

lois non-linéaires permettant <strong>de</strong> reproduire <strong>la</strong> fissuration <strong>de</strong>s briques, <strong>la</strong> rupture du joint <strong>de</strong><br />

mortier, <strong>la</strong> ruine <strong>de</strong>s blocs. Cruz Diaz et al [26] ont proposé une modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> brique <strong>de</strong><br />

maçonnerie par un modèle é<strong>la</strong>stique orthotrope à endommagement isotrope à contraintes p<strong>la</strong>nes.<br />

Le modèle, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong> l’orthotropie, est adapté aux briques <strong>de</strong> maçonnerie à<br />

alvéoles. L’endommagement est introduit par l’intermédiaire d’une variable d’endommagement<br />

sca<strong>la</strong>ire D. Il est fonction <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong>s ”contraintes effectives” dans l’espace <strong>de</strong>s contraintes<br />

p<strong>la</strong>nes. L’endommagement est supposé contrôlé par <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> contrainte principale. La loi<br />

<strong>de</strong> comportement non-linéaire du modèle permet <strong>de</strong> déterminer une cohésion effective ˜σRi dans<br />

une direction i. Ce paramètre permet <strong>de</strong> calculer <strong>la</strong> résistance à <strong>la</strong> compression dans une direction<br />

i, notée σRi, dont <strong>la</strong> fonction décrit une ellipse autour <strong>de</strong>s résistances horizontale et verticale<br />

à <strong>la</strong> compression <strong>de</strong> <strong>la</strong> brique (cf. fig.1.12).<br />

Joint Comme rappelé précé<strong>de</strong>mment, le contact entre <strong>la</strong> maçonnerie et le portique joue un<br />

rôle important dans le comportement <strong>de</strong>s structures testées à Sofia [45] et à Ispra [72], car <strong>la</strong><br />

fissuration du panneau est principalement concentrée à cet endroit. Le choix d’un modèle qui<br />

représente au mieux <strong>la</strong> liaison portique-maçonnerie s’impose donc.<br />

Les premières modélisations <strong>de</strong> portiques avec remplissage en maçonnerie ont préconisé <strong>la</strong><br />

mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> modèles <strong>de</strong> contact portique/panneau. Ainsi, Mallick et Severn [63] ont proposé<br />

un modèle <strong>de</strong> contact à cet effet. King et Panday [55] utilisent le modèle d’interface <strong>de</strong> Goodman<br />

pour modéliser le contact portique/panneau. Le modèle suppose une résistance nulle à <strong>la</strong> traction<br />

perpendicu<strong>la</strong>ire à l’interface et une résistance élevée à <strong>la</strong> compression dans cette direction. La<br />

résistance au cisaillement <strong>de</strong> l’élément dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohésion et du frottement entre les briques.<br />

Lotfi et Sing [59] proposent un modèle d’interface capable <strong>de</strong> représenter l’apparition et <strong>la</strong><br />

propagation <strong>de</strong> fissures sous chargement normal et horizontal. Le modèle d’interface s’appuie<br />

sur une loi <strong>de</strong> comportement é<strong>la</strong>stop<strong>la</strong>stique avec adoucissement. Les surfaces <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sticité sont<br />

<strong>de</strong> type Mohr-Coulomb.<br />

Modélisation à l’échelle intermédiaire par changement d’échelle<br />

La modélisation <strong>de</strong>s matériaux à l’échelle intermédiaire permet <strong>de</strong> représenter le comportement<br />

d’un élément <strong>de</strong> structure (poutre, p<strong>la</strong>que) ”équivalent” qui prend en compte les hétérogénéités.<br />

Cette approche est utilisée pour déterminer le comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie et <strong>de</strong>s poutres<br />

en béton armé.<br />

modèle à fibres La modélisation <strong>de</strong>s poutres et poteaux en béton armé en utilisant les lois <strong>de</strong><br />

comportement locales nécessite souvent une discrétisation fine <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre (béton,<br />

armatures longitudinales et transversales) et l’emploi d’éléments volumiques. La mise en oeuvre<br />

d’un telle modélisation s’avère rapi<strong>de</strong>ment lour<strong>de</strong> et le coût <strong>de</strong> calcul excessif. Pour réduire <strong>la</strong><br />

complexité <strong>de</strong> modélisation, on peut profiter du fait que <strong>la</strong> section <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre est constante<br />

sur une hauteur donnée. L’élément <strong>de</strong> poutre est représenté par sa section et on considère le<br />

reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre comme un assemb<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> fibres <strong>de</strong> mêmes caractéristiques que les différents<br />

éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> section (cf. fig. 1.13). Ces éléments <strong>de</strong> section ont <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comportement locales<br />

semb<strong>la</strong>bles à celles présentées au paragraphe 1.2.3 : Les efforts résultants sont alors obtenus par<br />

intégration sur <strong>la</strong> section.<br />

18


Pour déduire les contraintes sur toute <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> l’élément <strong>de</strong> poutre, le modèle à fibres utilise<br />

les hypothèses simplifiées <strong>de</strong>s théories d’Euler-Bernoulli ou <strong>de</strong> Timoshenko, qui représentent<br />

bien le comportement linéaire et non-linéaire <strong>de</strong>s poutres. Ainsi, il est possible d’utiliser les lois<br />

locales dans <strong>la</strong> section et déterminer ainsi l’interaction dans l’élément <strong>de</strong> poutre entre effort<br />

axial, moment fléchissant et effort tranchant qui apparaissent dans <strong>la</strong> section.<br />

Un modèle à fibre a fait l’objet d’une programmation dans CASTEM. Il a pour support l’élément<br />

fini <strong>de</strong> poutre <strong>de</strong> Timoshenko. Le modèle permet <strong>de</strong> relier les efforts globaux dans l’élément <strong>de</strong><br />

poutre aux déformations globales.<br />

Nx = f(ɛx) (1.4)<br />

My,z = f(χy,z) (1.5)<br />

Ty,z = f(γy,z)) (1.6)<br />

Modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie Dans le panneau <strong>de</strong> maçonnerie, les briques et les joints<br />

en mortier sont arrangés <strong>de</strong> façon périodique. Il est donc naturel <strong>de</strong> considérer comme cellule <strong>de</strong><br />

base l’ensemble briques-joints (cf. fig. 1.14).<br />

La cellule <strong>de</strong> base doit former un matériau homogène et représentatif du comportement macroscopique<br />

<strong>de</strong>s briques et <strong>de</strong>s joints dans un panneau <strong>de</strong> maçonnerie soumis à différents types<br />

<strong>de</strong> chargement. Pour aboutir à un tel matériau, plusieurs techniques d’homogénéisation ont<br />

été proposées. L’approche multicouche peut être utilisée en supposant l’ensemble briques/joints<br />

comme un empilement <strong>de</strong> briques et <strong>de</strong> joints - ce qui suppose <strong>de</strong> négliger les joints verticaux. Le<br />

modèle dépend <strong>de</strong> l’épaisseur <strong>de</strong> chaque constituant. En utilisant <strong>de</strong>s modèles prenant en compte<br />

l’endommagement [64] pour le comportement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux couches <strong>de</strong> matériaux, on peut i<strong>de</strong>ntifier<br />

le comportement <strong>de</strong> l’ensemble du milieu multicouche et estimer ses caractéristiques mécaniques.<br />

Le modèle reste néanmoins très sensible à l’épaisseur du joint. Afin <strong>de</strong> prendre en compte <strong>la</strong><br />

contribution du joint vertical, <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> matériau homogénéisé ont été développés en <strong>de</strong>ux<br />

étapes [26] : les briques et les joints horizontaux sont modélisés par une brique et un joint horizontal<br />

; ensuite, le matériau homogénéisé obtenu et un joint vertical forment <strong>la</strong> cellule <strong>de</strong> base<br />

finale (cf. fig. 1.15). Ce processus d’homogénéisation s’adapte bien uniquement dans le cas où<br />

les rigidités <strong>de</strong>s briques Eb et du mortier Em ne sont pas trop éloignées ( Eb ≤ 10).<br />

Em<br />

Une autre technique d’homogénéisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie consiste à chercher à homogénéiser<br />

les déformations <strong>de</strong> <strong>la</strong> cellule <strong>de</strong> base et assurer son équilibre, au lieu d’homogénéiser les caractéristiques<br />

<strong>de</strong>s matériaux constitutifs. Ainsi, Combescure [17] propose une loi <strong>de</strong> comportement<br />

basée sur <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>sticité pour relier les déformations aux efforts généralisés. Le<br />

modèle comporte <strong>de</strong>ux surfaces <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sticité définies par <strong>de</strong>ux critères <strong>de</strong> Rankine re<strong>la</strong>tifs à <strong>la</strong><br />

gran<strong>de</strong> et à <strong>la</strong> petite contrainte principale (en traction et en compression). Les surfaces <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sticité<br />

sont <strong>de</strong>s surfaces carrés dans l’espace <strong>de</strong>s contraintes p<strong>la</strong>nes. La surface intérieure délimite<br />

le domaine é<strong>la</strong>stique du matériau. Elle possè<strong>de</strong> un écrouissage cinématique, qui a une influence<br />

directe sur <strong>la</strong> variable d’écrouissage isotrope <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface extérieure, liée à <strong>la</strong> résistance limite du<br />

matériau (cf. figs. 2.8, 2.9). L’avantage <strong>de</strong> ce modèle est <strong>de</strong> pouvoir modéliser le comportement<br />

non-linéaire dans <strong>la</strong> maçonnerie (fissuration, dégradation <strong>de</strong> résistance, résistance résiduelle) et<br />

<strong>de</strong> reproduire les phénomènes hystérétiques observés sous chargement cyclique. Les détails <strong>de</strong><br />

ce modèle sont présentés dans le paragraphe 2.3.1.<br />

Modélisation finale d’éléments structuraux<br />

Dans l’approche globale ou macroscopique, on modélise <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure comme<br />

un matériau homogène avec <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comportement globales. Ces lois sont <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions entre<br />

une déformation généralisée (rotation, cisaillement ou déformation) et l’effort interne associé<br />

(moment, effort tranchant ou effort normal), sans utiliser explicitement les lois <strong>de</strong> comportement<br />

19


Fig. 1.12 – Résistance en compression dans une direction i σRi en fonction <strong>de</strong>s résistances<br />

verticale σv et horizontale σh et <strong>de</strong> <strong>la</strong> brique [26]<br />

Armatures longitudinales<br />

σ<br />

v<br />

φ<br />

i<br />

σ Ri<br />

σ<br />

h<br />

Armatures transversales<br />

Béton non confiné<br />

Béton confiné<br />

Fig. 1.13 – Modélisation d’une poutre en béton armé par un modèle à fibre<br />

000000000000000<br />

000000000000000 111111111111111<br />

111111111111111<br />

000000000000000<br />

111111111111111 111111111111111<br />

000000000000000<br />

000000000000000<br />

000000000000000 111111111111111<br />

111111111111111<br />

000000000000000<br />

111111111111111 111111111111111<br />

000000000000000<br />

000000000000000<br />

000000000000000 111111111111111<br />

111111111111111<br />

000000000000000<br />

111111111111111 111111111111111<br />

000000000000000<br />

0000000<br />

0000000<br />

1111111<br />

000000000000000<br />

1111111 111111111111111<br />

1111111<br />

000000000000000<br />

111111111111111 0000000<br />

1111111<br />

0000000<br />

0000000<br />

0000000<br />

1111111<br />

000000000000000<br />

1111111 111111111111111<br />

1111111<br />

000000000000000<br />

111111111111111 0000000<br />

1111111<br />

0000000<br />

0000000<br />

0000000<br />

1111111<br />

000000000000000<br />

1111111 111111111111111<br />

1111111<br />

000000000000000<br />

111111111111111 0000000<br />

1111111<br />

0000000<br />

000000000000000<br />

000000000000000 111111111111111<br />

111111111111111<br />

000000000000000<br />

111111111111111 111111111111111<br />

000000000000000<br />

000000000000000<br />

000000000000000 111111111111111<br />

111111111111111<br />

000000000000000<br />

111111111111111 111111111111111<br />

000000000000000<br />

000000000000000<br />

000000000000000 111111111111111<br />

111111111111111<br />

000000000000000<br />

111111111111111 111111111111111<br />

000000000000000<br />

111111111111111<br />

000000000000000<br />

111111111111111 000000000000000<br />

Briques <strong>de</strong> maçonnerie<br />

Joint en mortier<br />

Fig. 1.14 – Ensemble brique/joint <strong>de</strong> mortier à prendre en compte dans une cellule <strong>de</strong> base pour<br />

un modèle semi-local<br />

000000000000000000<br />

111111111111111111<br />

000000000000000000<br />

111111111111111111<br />

000000000000000000<br />

111111111111111111<br />

000000000000000000<br />

111111111111111111<br />

000000000000000000<br />

111111111111111111<br />

Brique<br />

Joint mortier<br />

00 11<br />

00 11<br />

00 11<br />

00 11<br />

00 11<br />

00 11<br />

00 11<br />

00 11<br />

00 11<br />

00 11<br />

00 11<br />

00 11<br />

00 11<br />

00 11<br />

00 11<br />

00 11<br />

00 11<br />

00 11<br />

Matériau homogénéisé<br />

Fig. 1.15 – Homogénéisation en 2 étapes d’une ensemble briques/joints horizontaux et verticaux-<br />

Phase a) homogénéisation <strong>de</strong>s briques et <strong>de</strong>s joints horizontaux par un milieu multicouche 1 -<br />

Phase b) : Homogénéisation du milieu multicouche 1 et <strong>de</strong>s joints verticaux<br />

20


locales.<br />

Ce niveau <strong>de</strong> modélisation présente l’avantage d’alléger les calculs nécessaires à l’étu<strong>de</strong> d’une<br />

structure. Son inconvénient reste <strong>la</strong> détermination <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong>s lois, qui dépen<strong>de</strong>nt non<br />

seulement <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>s matériaux, mais également du comportement <strong>de</strong> l’élément<br />

dans <strong>la</strong> structure. Ces lois globales sont déterminées par <strong>de</strong>s approches phénoménologiques et<br />

<strong>de</strong>s règles semi-empiriques.<br />

Modèles globaux <strong>de</strong>s éléments linéiques : Les modèles globaux développés pour les<br />

éléments linéiques représentent <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions entre le moment et <strong>la</strong> courbure ou <strong>la</strong> rotation<br />

p<strong>la</strong>stique, pour le comportement cyclique en flexion entre l’effort tranchant et <strong>la</strong> distorsion ,<br />

pour le comportement cyclique sous cisaillement. Les modèles globaux sont compatibles avec le<br />

modèle à fibre décrit précé<strong>de</strong>mment pour <strong>de</strong>s sollicitations monotones<br />

Dans les bâtiments à portiques en béton armé, les poteaux et les poutres sont sollicités essentiellement<br />

en flexion. Nous nous intéressons donc par <strong>la</strong> suite aux lois <strong>de</strong> comportement en flexion<br />

<strong>de</strong>s éléments linéiques.<br />

L’observation du comportement au niveau d’une section d’un élément linéique en béton armé<br />

sous chargement horizontale montre 3 phases :<br />

– La fissuration <strong>de</strong> <strong>la</strong> section après une courte phase é<strong>la</strong>stique,<br />

– La p<strong>la</strong>stification <strong>de</strong>s aciers,<br />

– La ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> section, par écrasement du béton et rupture <strong>de</strong>s aciers.<br />

De ce fait, <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion moment-courbure utilisée dans les lois <strong>de</strong> comportement en flexion est<br />

généralement simplifiée en une courbe trilinéaire (phase é<strong>la</strong>stique, fissuration du béton, p<strong>la</strong>stification<br />

<strong>de</strong>s aciers) ou bilinéaire (fissuration du béton et p<strong>la</strong>stification <strong>de</strong>s aciers)(cf. fig. 1.17).<br />

Certains modèles font l’hypothèse que les poutres sont soumises à une flexion simple sans force<br />

normale appliquée. La contribution <strong>de</strong> l’effort normal est ainsi négligée dans ce type <strong>de</strong> loi.<br />

Les modèles avec <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions moment-courbure linéaires ou trilinéaires permettent <strong>de</strong> retrouver<br />

le comportement d’un poteau ou d’une poutre sous chargement monotone, mais sous chargement<br />

cyclique, les cycles hystérétiques sont plus <strong>la</strong>rges et l’énergie dissipée est surestimée [20].<br />

Il convient donc, d’adapter ces modèles au chargement cyclique en modélisant l’hystérésis.<br />

Un premier modèle hystérétique non-linéaire pour les poutres en béton armé a été proposé par<br />

Clough et al [14]. Ce modèle permet <strong>de</strong> prendre en compte <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong> rigidité au rechargement.<br />

Le modèle a été modifié et corrigé par Rid<strong>de</strong>ll et Newmark [75]. Wang et Shah [97] ont<br />

introduit dans le modèle <strong>de</strong> Clough <strong>la</strong> notion d’endommagement cumulé, qui est fonction <strong>de</strong>s<br />

courbures successives. L’un <strong>de</strong>s modèles hystérétiques les plus répandus est celui <strong>de</strong> Takeda. Le<br />

modèle est défini par 16 règles <strong>de</strong> charge/décharge déterminées par les résultats d’un programme<br />

expérimental réalisé à l’Université <strong>de</strong> l’Illilois [94]. La courbe moment-courbure du modèle est<br />

trilinéaire et peut être différente selon le sens du chargement. Une version simplifiée <strong>de</strong> ce modèle<br />

a été proposée (Otani [67], Litton [58]) en considérant une courbe moment-courbure bilinéaire<br />

et 9 ou 11 règles hystérétiques. Saatcioglou et al [78] introduit dans le modèle <strong>de</strong> Takeda <strong>la</strong> prise<br />

en compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong> résistance lors <strong>de</strong> cycles <strong>de</strong> chargement.<br />

Park et al [69] proposent un modèle basé sur une courbe trilinéaire <strong>de</strong> Takeda avec prise en<br />

compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong> rigidité, du pincement et <strong>de</strong> <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong> résistance lors <strong>de</strong>s<br />

cycles. Fajfar [39] propose une autre alternative à <strong>la</strong> modélisation <strong>de</strong>s éléments linéiques par 3<br />

éléments <strong>de</strong> poutres. Les <strong>de</strong>ux éléments non-linéaires d’extrémité sont remp<strong>la</strong>cés dans ce modèle<br />

par <strong>de</strong>ux ressorts en rotation. Ces ressorts représentent les connexions poteau/poutre (cf. fig.<br />

1.18). Ils sont caractérisés par une re<strong>la</strong>tion moment-rotation non-linéaire comme le montre <strong>la</strong><br />

figure 1.19.<br />

Modèlisation globale <strong>de</strong>s panneaux <strong>de</strong> maçonnerie : Plusieurs essais sur <strong>de</strong>s murs en<br />

maçonnerie ([27],[29] ...) ont montré l’apparition d’une bielle <strong>de</strong> compression dans <strong>la</strong> maçonnerie<br />

lors d’une sollicitation horizontale induisant le cisaillement du mur. Ceci conduit à modéliser<br />

le panneau <strong>de</strong> maçonnerie à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> ”bielles”. Un modèle <strong>de</strong> diagonale équivalente a aussi été<br />

21


Eléments non−linéaires <strong>de</strong> maçonnerie<br />

Joint en mortier<br />

000000000<br />

111111111<br />

111111111<br />

000000000<br />

000000000<br />

111111111<br />

111111111<br />

000000000<br />

Brique <strong>de</strong> maçonnerie<br />

Eléments non−linéaires <strong>de</strong> poutre<br />

Armatures d’acier<br />

Béton<br />

Comportement nonlinéaire <strong>de</strong>s matériaux<br />

−1−<br />

Elément représentatif du mur<br />

Comportement nonlinéaire<br />

monotone <strong>de</strong> poutre<br />

−2−<br />

Modèle <strong>de</strong> diagonales équivalentes<br />

Comportement nonlinéaire<br />

cyclique <strong>de</strong> poutre<br />

−3−<br />

Fig. 1.16 – Détermination du comportement global <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> structure<br />

Moment<br />

(φ y,My)<br />

E fissuré<br />

a)<br />

Courbure<br />

Moment<br />

(φ u,Mu)<br />

(φ y,My)<br />

(φ f,Mf)<br />

E<br />

é<strong>la</strong>s<br />

E fissuré<br />

b)<br />

(φ u,Mu)<br />

Courbure<br />

Fig. 1.17 – Formes caractéristiques <strong>de</strong>s courbes moment-courbure <strong>de</strong> lois <strong>de</strong> comportement nonlinéaires<br />

<strong>de</strong>s poutres en béton armé<br />

22


essorts en torsion non linéaire<br />

élément <strong>de</strong> jonction<br />

élément linéaire sans masse<br />

Fig. 1.18 – Modélisation <strong>de</strong> rotules p<strong>la</strong>stiques selon Fajfar [39]<br />

M<br />

Fig. 1.19 – Loi moment-rotation <strong>de</strong>s ressort modélisant les rotules p<strong>la</strong>stiques selon Fajfar [39]<br />

proposé par le <strong>CSTB</strong> [29].<br />

Les modèles utilisant une seule diagonale équivalente sont évi<strong>de</strong>mment insuffisants pour reproduire<br />

le comportement <strong>de</strong>s panneaux <strong>de</strong> maçonnerie sous chargement cyclique, les sollicitations<br />

hors-p<strong>la</strong>n du mur et les défauts <strong>de</strong> liaison portique/panneau. Des modèles ont été proposés qui<br />

adoptent <strong>de</strong>ux ou plusieurs diagonales équivalentes avec <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comportement non-linéaires.<br />

Ainsi, Klinger et Bertero [56] ont proposé le premier modèle <strong>de</strong> diagonales équivalentes avec<br />

<strong>de</strong>s régles hystérétiques. Le modèle comporte <strong>de</strong>ux diagonales équivalentes reliant les joints<br />

poteau/poutre et permet <strong>de</strong> simuler l’adoucissement dans le panneau <strong>de</strong> maçonnerie et <strong>la</strong><br />

dégradation <strong>de</strong> rigidité observée sous chargement cyclique (cf. fig. 1.20). Le modèle <strong>de</strong> Doudoumis<br />

et al [21] a permis <strong>de</strong> simuler <strong>la</strong> perte <strong>de</strong> résistance due au chargement cyclique. La<br />

diagonale équivalente ne résiste qu’en compression et sa loi <strong>de</strong> comportement présente un palier<br />

à <strong>la</strong> résistance maximale du mur, suivi d’un adoucissement jusqu’à <strong>la</strong> ruine (cf. fig. 1.21).<br />

D’autres auteurs ([93], ...) proposent <strong>de</strong>s modèles globaux <strong>de</strong> maçonnerie contenant plus <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux diagonales équivalentes afin d’estimer <strong>la</strong> contribution d’une zone <strong>de</strong> compression plus <strong>la</strong>rge<br />

dans le panneau (cf. fig. 1.22).<br />

D’une façon générale, il est difficile d’extrapoler les modèles <strong>de</strong> ”bielles équivalentes”. La formation<br />

<strong>de</strong> ces bielles dépend fortement du type <strong>de</strong> matériau et <strong>de</strong> <strong>la</strong> géométrie.<br />

23<br />

θ


Décharge<br />

force axiale<br />

Courbe <strong>de</strong> traction<br />

Recharge<br />

Chargement é<strong>la</strong>stique<br />

déformation axiale<br />

Fig. 1.20 – Loi <strong>de</strong> comportement selon Klinger et Bertero [56]<br />

Décharge<br />

Dégradation <strong>de</strong> résistance<br />

jeu initial<br />

force axiale<br />

déformation axiale<br />

Charge et recharge é<strong>la</strong>stique<br />

Fig. 1.21 – Loi <strong>de</strong> comportement selon Doudoumis [21]<br />

Portique<br />

Sens du chargement<br />

Diagonales équivalentes<br />

Fig. 1.22 – Modèle à plusieurs diagonales équivalentes [93]<br />

24


1.3 Modélisation <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s<br />

1.3.1 Aléas et incertitu<strong>de</strong>s du problème<br />

Les gran<strong>de</strong>urs intervenant dans l’estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance d’une structure comportent une<br />

part plus au moins importante d’incertitu<strong>de</strong>. Ces incertitu<strong>de</strong>s induisent une erreur sur l’estimation<br />

que l’on fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure et <strong>de</strong> sa résistance. Il est, <strong>de</strong> ce fait, primordial<br />

d’en tenir compte dans le dimensionnement <strong>de</strong>s structures.<br />

L’estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance d’une structure à un chargement <strong>sismique</strong> comporte encore plus<br />

d’incertitu<strong>de</strong>s par <strong>la</strong> nature aléatoire du chargement lui-même. En plus du chargement, <strong>la</strong> structure<br />

peut comporter <strong>de</strong>s sources d’incertitu<strong>de</strong>s aussi bien dans les caractéristiques mécaniques<br />

<strong>de</strong>s matériaux constitutifs (résistances, composition, montage...) que sur l’assemb<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> ses<br />

éléments, ou les modèles utilisés pour estimer sa résistance globale.<br />

Ces incertitu<strong>de</strong>s sont évi<strong>de</strong>mment bien plus importantes dans le cas <strong>de</strong> bâtiments anciens. Les<br />

règlements et co<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul imposent <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> sécurité pour se prémunir <strong>de</strong> ces aléas.<br />

Le choix <strong>de</strong> ces coefficients <strong>de</strong> sécurité est souvent basé sur <strong>de</strong>s résultats empiriques et le retour<br />

d’expérience. Ces coefficients constituent souvent une bonne approximation à moindre coût, vu<br />

<strong>la</strong> simplicité <strong>de</strong> leur application. Pour le cas <strong>de</strong>s bâtiments existants, l’application <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong><br />

calcul <strong>de</strong>stinées au dimensionnement <strong>de</strong> bâtiments neufs avec les mêmes coefficients <strong>de</strong> sécurité<br />

utilisées pour le bâti neuf comporte le risque d’utiliser <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> calcul inadaptés au comportement<br />

actuel <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure.<br />

Aux incertitu<strong>de</strong>s déjà présentes pour <strong>la</strong> construction neuve, viennent s’ajouter <strong>de</strong> nouvelles inconnues<br />

qui sont :<br />

– répartition <strong>de</strong>s masses dans <strong>la</strong> structure : <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong>s masses peut changer dans le<br />

temps par les charges d’exploitation, les interventions sur le bâtiment (construction ou<br />

démolition <strong>de</strong> cloisons, vérandas, cheminées, carre<strong>la</strong>ge...).<br />

– évolution <strong>de</strong>s caractéristiques mécaniques <strong>de</strong>s matériaux : fissuration du béton, corrosion<br />

<strong>de</strong>s armatures, fatigue <strong>de</strong>s matériaux, .. ;<br />

– évolution <strong>de</strong>s caractéristiques du sol et <strong>de</strong>s fondations : tassement, consolidation... ;<br />

– changement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>stination du bâtiment : changement <strong>de</strong>s charges d’exploitation<br />

– changement du voisinage du bâtiment : les bâtiments voisins peuvent s’appuyer sur le<br />

bâtiment et provoquer <strong>de</strong>s chocs lors d’un séisme .<br />

La précision <strong>de</strong> l’estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance aux séismes d’un bâtiment ancien dépend donc <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

connaissance, non seulement du dimensionnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure à sa construction, mais aussi<br />

<strong>de</strong> toute l’histoire du bâtiment et <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> ses caractéristiques.<br />

1.3.2 Modélisation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s<br />

Modèle paramétrique<br />

Les incertitu<strong>de</strong>s aléatoires d’un modèle <strong>de</strong> bâtiment sont re<strong>la</strong>tives en partie aux données ou<br />

paramètres du modèle. Chaque paramètre i<strong>de</strong>ntifié comme une source d’incertitu<strong>de</strong>s peut être<br />

modélisé par une variable aléatoire. La modélisation <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s paramètres comme variables<br />

aléatoires conduit à une modélisation <strong>probabiliste</strong> ”paramétrique” <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s. Face<br />

au grand nombre <strong>de</strong> paramètres d’une structure et du chargement appliqué, il est nécessaire<br />

<strong>de</strong> limiter le nombre <strong>de</strong> variables aléatoires à considérer et <strong>de</strong> choisir les paramètres les plus<br />

incertains auxquels <strong>la</strong> réponse <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est <strong>la</strong> plus sensible.<br />

Le principal problème à résoudre pour construire un modèle paramétrique robuste rési<strong>de</strong> dans<br />

l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> probabilité <strong>de</strong>s variables aléatoires correspondantes. Il existe dans<br />

<strong>la</strong> bibliographie <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> probabilités qui sont plus ou moins adaptées aux paramètres du<br />

modèle qu’elles représentent. Le recours à <strong>de</strong>s lois usuelles comme <strong>la</strong> loi Gaussienne, Gamma<br />

ou Log-Normale est souvent effectué, bien que le choix d’utiliser <strong>de</strong> telles variables aléatoires<br />

pour modéliser les paramètres du modèle soit souvent purement subjectif, arbitraire et parfois<br />

inconsistant.<br />

25


L’utilisation du principe du maximum d’entropie permet <strong>de</strong> construire les lois <strong>de</strong> probabilité<br />

adéquates <strong>de</strong> façon objective en utilisant uniquement l’information disponible sur les paramètres<br />

considérés ([13], [34]). Les modèles paramétriques sont très répandus dans les étu<strong>de</strong>s <strong>probabiliste</strong>s.<br />

D’ailleurs, les règlements, (tels les Euroco<strong>de</strong>s ou les FEMA), font appel à <strong>de</strong>s modèles<br />

paramétriques pour déterminer <strong>la</strong> fiabilité <strong>de</strong>s structures et calibrer leurs coefficients <strong>de</strong> sécurité.<br />

On cherche en effet <strong>de</strong> plus en plus souvent à estimer <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs <strong>probabiliste</strong>s telles que les<br />

probabilités <strong>de</strong> ruine, <strong>de</strong> défail<strong>la</strong>nce ou <strong>de</strong> dommage. Ces gran<strong>de</strong>urs sont souvent estimées par<br />

<strong>de</strong>s modèles paramétriques ([82], [18]).<br />

Pour le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong>s bâtiments contre les séismes, plusieurs étu<strong>de</strong>s ont été menées<br />

pour estimer <strong>la</strong> fiabilité <strong>de</strong>s bâtiments anciens ou nouveaux face aux séismes. La <strong>vulnérabilité</strong><br />

<strong>de</strong>s bâtiments est estimée par <strong>de</strong>s approches fiabilistes ou <strong>probabiliste</strong>s faisant souvent appel à<br />

<strong>la</strong> modélisation paramétrique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s. En effet, compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature aléatoire <strong>de</strong><br />

l’accélération <strong>sismique</strong>, il paraît inévitable <strong>de</strong> recourir à l’analyse <strong>probabiliste</strong> pour mesurer le<br />

comportement d’une structure au séisme. Ainsi, plusieurs métho<strong>de</strong>s fiabilistes sont présentées<br />

dans <strong>la</strong> littérature pour tenter d’estimer une probabilité <strong>de</strong> ruine d’une structure soumise au<br />

séisme. La présence <strong>de</strong> plusieurs synthèses <strong>de</strong> ces métho<strong>de</strong>s fiabilistes dans <strong>la</strong> littérature scientifique<br />

([73], [30], [11], [4], [81]) dénote <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> cette approche dans <strong>la</strong> prévention<br />

du risque <strong>sismique</strong>. Dans les métho<strong>de</strong>s fiabilistes, nous pouvons distinguer <strong>de</strong>ux approches : <strong>la</strong><br />

première consiste à rendre aléatoire le chargement, par un processus aléatoire ([98], [15]) ; <strong>la</strong><br />

secon<strong>de</strong> privilégie d’introduire l’aléa dans les paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure (rigidités, résistance,<br />

géométrie, ...). Dans ce cas, <strong>la</strong> ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est caractérisée par <strong>la</strong> fonction sca<strong>la</strong>ire<br />

g(X), appelée fonction état limite. Elle dépend <strong>de</strong>s variables aléatoires X <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure et<br />

peut aussi dépendre du temps t, comme dans le cas d’un chargement <strong>sismique</strong>. La structure est<br />

considérée saine tant que g(X, t) est positive et <strong>la</strong> ruine est observée lorsque g(X, t) est négative.<br />

La probabilité <strong>de</strong> ruine Pf correspond alors <strong>la</strong> probabilité pour que g(X, t) < 0 :<br />

Pf { min g(X, t) < 0}<br />

t∈[0,T ]<br />

Pour déterminer cette probabilité, certains modèles ([60], [8], [24]) proposent <strong>de</strong> déterminer une<br />

forme analytique <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction état limite g(X, t) et <strong>de</strong> déterminer Pf par simu<strong>la</strong>tion numérique<br />

<strong>de</strong> Monte Carlo. L’inconvénient <strong>de</strong> cette approche est <strong>la</strong> difficulté d’obtenir <strong>de</strong>s formules analytiques<br />

décrivant le comportement d’une structure au séisme ; sans compter le coût <strong>de</strong> calcul élevé<br />

que nécessite <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> Monte Carlo, pour atteindre <strong>de</strong> faibles probabilité, spécialement<br />

pour <strong>de</strong>s structures complexes et pour un calcul nonlinéaire (voir [77], [66]).<br />

Une autre approche <strong>la</strong>rgement répandue dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>vulnérabilité</strong> <strong>de</strong>s structures est l’approximation<br />

<strong>de</strong>s surfaces d’état limite, caractérisées par l’équation g(X, t) = 0}, à <strong>de</strong>s formes<br />

simples. Les métho<strong>de</strong>s F ORM (First Or<strong>de</strong>r Reliability Method) ou SORM (Second Or<strong>de</strong>r Reliability<br />

Method) peuvent être employés dans ce sens (voir [80], [31],[32]). D’autres modèles<br />

proposent l’approximation <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction état-limite g(X, t) par une surface <strong>de</strong> réponse (voir<br />

[95], [54], [49]).<br />

Dans le programme européen RISK-UE [76], un indice <strong>de</strong> <strong>vulnérabilité</strong> est défini pour chaque<br />

c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> construction représentant <strong>la</strong> <strong>vulnérabilité</strong> <strong>la</strong> plus probable pour ce type <strong>de</strong> bâtiment.<br />

Les dommages subis lors d’un séisme sont estimés en fonction <strong>de</strong> l’indice <strong>de</strong> <strong>vulnérabilité</strong>. Pour<br />

tenir compte <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s, <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> définit une probabilité d’endommagement qui dépend<br />

du taux moyen d’endommagement. On peut ainsi mesurer <strong>la</strong> probabilité d’une structure <strong>de</strong><br />

dépasser un endommagement fixé.<br />

Modèle non paramétrique<br />

Les modèles <strong>probabiliste</strong>s paramétriques permettent <strong>de</strong> prendre en compte l’aléa <strong>de</strong>s données<br />

sur certains paramètres du modèle, mais ne peuvent tenir compte <strong>de</strong>s autres sources d’incertitu<strong>de</strong>s<br />

non paramétrées par le modèle. En effet, l’approche paramétrique n’a accès qu’aux<br />

paramètres définis par <strong>la</strong> modélisation adoptée.<br />

26


Dans <strong>la</strong> modélisation non paramétrique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s, ce sont les opérateurs du problème<br />

qui sont aléatoires. Une mesure <strong>de</strong> probabilité est introduite qui porte sur une c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong>s<br />

opérateurs linéaires définis positifs plus <strong>la</strong>rge que celle définie par les modèles paramétriques.<br />

La modélisation <strong>probabiliste</strong> non paramétrique permet <strong>de</strong> prendre en compte les incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

données et d’une certaine façon les incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> modélisation.<br />

La modélisation est fondée sur l’introduction <strong>de</strong> l’aléa sur les matrices généralisées d’un modèle<br />

matriciel réduit sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s propres. Ces variables aléatoires sont les matrices généralisées<br />

<strong>de</strong> masse, <strong>de</strong> rigidité et d’amortissement dans le cas <strong>de</strong>s sollicitations dynamiques.<br />

Le modèle <strong>probabiliste</strong> non paramétrique a été développé pour <strong>de</strong>s matrices aléatoires symétriques<br />

définies positives ([87, 88]) à partir du principe du maximum d’entropie issu <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong><br />

l’information ([83]).<br />

Dans le cas du modèle non paramétrique, les variables aléatoires sont à valeurs dans l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s matrices symétriques définies positives dont les inverses sont du second ordre. La validité <strong>de</strong>s<br />

prévisions <strong>de</strong> ce modèle <strong>probabiliste</strong> a été vérifiée numériquement et expérimentalement sur <strong>de</strong>s<br />

structures complexes (voir [92], [36], [12], [79]). La modélisation non paramétrique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s<br />

s’applique à un <strong>la</strong>rge éventail <strong>de</strong> problèmes <strong>de</strong> réponse forcée linéaire, aussi bien en basses<br />

fréquences ([91]), qu’en moyennes fréquences ([90]). Une première application <strong>de</strong> <strong>la</strong> modélisation<br />

non paramétrique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s au cas d’une sollicitation <strong>sismique</strong> a été présentée par Desceliers<br />

et al pour un problème <strong>de</strong> dynamique non linéaire ([34], [33]).<br />

1.4 Stratégie adoptée<br />

L’estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance <strong>de</strong>s bâtiments anciens aux sollicitations <strong>sismique</strong>s comporte<br />

plusieurs spécificités qui ren<strong>de</strong>nt difficile voire incohérente l’application <strong>de</strong>s règlements para<strong>sismique</strong>s<br />

<strong>de</strong>stinés aux constructions neuves. Ce constat est <strong>de</strong> plus en plus partagé par les<br />

scientifiques et les concepteurs <strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s para<strong>sismique</strong>s, d’où l’apparition <strong>de</strong> règles spécifiques à<br />

<strong>la</strong> réévaluation et au renforcement du bâti existant et le développement <strong>de</strong>s recherches dans ce<br />

domaine.<br />

Il est donc utile <strong>de</strong> concevoir une méthodologie <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse d’une structure à un<br />

chargement <strong>sismique</strong> adapté aux bâtiments anciens.<br />

Nous développons par <strong>la</strong> suite une méthodologie adaptée aux bâtiments à portiques en béton<br />

armé avec remplissage en maçonnerie. Le comportement au séisme est estimé à l’ai<strong>de</strong> d’une<br />

modélisation par éléments finis 3D du bâtiment. Le modèle permet d’introduire différentes lois<br />

<strong>de</strong> comportement linéaires et non-linéaires <strong>de</strong>s éléments constitutifs et d’appliquer <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong><br />

charge statiques et dynamiques, afin <strong>de</strong> comparer les réponses obtenues selon les cas traités.<br />

Compte tenu, d’une façon générale, <strong>de</strong> <strong>la</strong> complexité <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> bâtiment, il nous a paru<br />

plus judicieux d’employer <strong>de</strong>s modèles globaux pour représenter le comportement <strong>de</strong>s éléments<br />

<strong>de</strong> structure (poteaux, poutres, murs en maçonnerie, p<strong>la</strong>nchers). L’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s paramètres<br />

<strong>de</strong> ces lois se fait à l’ai<strong>de</strong> d’une modélisation locale d’éléments isolés (approche locale-globale).<br />

Le calcul déterministe permet <strong>de</strong> donner une estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance d’une structure.<br />

Toutefois, le calcul déterministe se heurte au peu <strong>de</strong> certitu<strong>de</strong> que l’on a sur l’état actuel du<br />

bâtiment, avec tout ce que ce<strong>la</strong> induit comme incertitu<strong>de</strong>s sur les charges, <strong>la</strong> distribution <strong>de</strong>s<br />

masses et les propriétés mécaniques <strong>de</strong>s matériaux. L’emploi <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>probabiliste</strong>s robustes<br />

permet <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong> ces aléas. Ce constat est encore plus vrai dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> réévaluation<br />

d’un bâtiment existant, dont l’histoire a profondément modifié les propriétés mécaniques et physiques.<br />

L’incertitu<strong>de</strong> sur ces paramètres s’en trouve donc augmentée et le nombre <strong>de</strong> variables<br />

aléatoires à considérer <strong>de</strong>vient alors rapi<strong>de</strong>ment élevé. Une modélisation paramétrique est alors<br />

difficilement envisageable, compte tenu <strong>de</strong> ce grand nombre <strong>de</strong> variables aléatoires. De plus, le<br />

peu d’information disponible sur les paramètres rend difficile l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> lois <strong>de</strong> probabilités<br />

objectives pour chaque variable aléatoire. Le modèle non paramétrique semble donc être le<br />

modèle <strong>probabiliste</strong> le mieux adapté à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse é<strong>la</strong>stique dynamique <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure.<br />

La modélisation <strong>probabiliste</strong> non paramétrique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s permet <strong>de</strong> prendre en compte<br />

27


globalement les incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> modélisation (erreurs dues aux fonctions <strong>de</strong> formes <strong>de</strong>s éléments<br />

finis, au mail<strong>la</strong>ge, aux hypothèses concernant <strong>la</strong> cinématique).<br />

Pour <strong>la</strong> réponse non-linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure, les nonlinéarités sont localisées sur <strong>de</strong>s éléments<br />

connus et d’extension limitée. Il est donc possible d’utiliser une modélisation paramétrique pour<br />

mesurer l’incertitu<strong>de</strong> dans ces zones nonlinéaires. Le modèle non paramétrique, appliquée à <strong>la</strong><br />

partie é<strong>la</strong>stique du système dynamique associé au modèle paramétrique appliqué à <strong>la</strong> partie<br />

non-linéaire du même système, formeront ainsi un modèle mixte qui permettra <strong>de</strong> prendre en<br />

compte l’aléa dans l’ensemble du système non-linéaire dynamique.<br />

28


Chapitre 2<br />

Modèle moyen <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong><br />

référence<br />

Sommaire<br />

2.1 Choix <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30<br />

2.2 Stratégie <strong>de</strong> calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />

2.3 I<strong>de</strong>ntification du comportement <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure . . . . 33<br />

2.3.1 Comportement <strong>de</strong>s matériaux constitutifs . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />

2.3.2 Comportement d’éléments structuraux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39<br />

2.3.3 Détermination <strong>de</strong>s paramètres physiques <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> structure . . . 43<br />

2.3.4 Mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ruine et critères <strong>de</strong> résistance ultime . . . . . . . . . . . . . . 50<br />

2.4 Modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence et résultats . . . . . . . . 56<br />

2.4.1 Modélisation par éléments finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56<br />

2.4.2 Hypothèses <strong>de</strong> calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56<br />

2.4.3 Calcul linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58<br />

2.4.4 Calcul non linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61<br />

2.4.5 Modèle éléments finis simplifié <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure . . . . . . . . . . . . . . . 68<br />

2.4.6 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70<br />

29


2.1 Choix <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence<br />

Le présent travail est lié à l’étu<strong>de</strong> engagée par le <strong>CSTB</strong> pour le compte du Réseau Génie Civil<br />

et Urbain (RGCU) sur le renforcement para<strong>sismique</strong> du bâti existant [74]. Il est donc naturel <strong>de</strong><br />

choisir le bâtiment à étudier parmi ceux qui ont été retenus par le groupe <strong>de</strong> travail. Les types<br />

<strong>de</strong> bâtiment retenus par le groupe <strong>de</strong> travail, en vue <strong>de</strong> leur <strong>vulnérabilité</strong> <strong>sismique</strong> et <strong>de</strong> leur<br />

importance dans l’ensemble du parc immobilier, sont :<br />

– Bâtiments réalisés entre 1945 et 1970, contreventés en portiques en béton armé avec remplissage<br />

en maçonnerie,<br />

– Bâtiments réalisés entre 1945 et 1970, contreventés par panneaux <strong>de</strong> maçonnerie porteuse<br />

chaînée.<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> ce travail <strong>de</strong> thèse, nous avons choisi d’étudier les bâtiments contreventés en<br />

portiques en béton armé (BA) avec remplissage en maçonnerie. Le groupe <strong>de</strong> travail a sélectionné<br />

une structure <strong>de</strong> référence constituée par une vil<strong>la</strong> comportant un étage (cf. figures 2.1, 2.2, 2.3<br />

et 2.4).<br />

La structure du bâtiment est formée d’une ossature ”poteaux-poutres” en béton armé, avec<br />

3 murs <strong>de</strong> remplissage en maçonnerie. La maçonnerie utilisée dans ce bâtiment est formée <strong>de</strong><br />

blocs d’agglomérés pleins. La structure repose sur un système <strong>de</strong> fondations isolées, reliées par<br />

<strong>de</strong>s poutres qui supportent le p<strong>la</strong>ncher bas du bâtiment. Le p<strong>la</strong>ncher haut (+2,36m) s’appuie<br />

aussi sur un schéma <strong>de</strong> poutres en béton armé. Les p<strong>la</strong>nchers sont en béton armé coulé sur p<strong>la</strong>ce<br />

d’épaisseur 12 cm.<br />

La toiture du bâtiment est formée <strong>de</strong> poutres en béton armé, sur lesquelles sont posés les panneaux<br />

et les tuiles <strong>de</strong> <strong>la</strong> toiture.<br />

Nous présentons ci-<strong>de</strong>ssous les caractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure étudiée, ainsi que <strong>la</strong> distribution<br />

<strong>de</strong> charges appliquées :<br />

– Toiture :<br />

– Charge surfacique <strong>de</strong> <strong>la</strong> toiture (poids propre + charge d’exploitation) : 130 kg/m 2 ,<br />

– Surface totale <strong>de</strong> <strong>la</strong> toiture : 163,1 m 2 ,<br />

– Charge totale <strong>de</strong> <strong>la</strong> toiture supportée par les poutres BA <strong>de</strong> <strong>la</strong> toiture : 21,2 t,<br />

– Charge totale <strong>de</strong> <strong>la</strong> toiture (poutres comprises) : 29,16 t.<br />

– P<strong>la</strong>ncher haut du RDC :<br />

– Surface totale : 167,3 m 2 ,<br />

– Surcharge d’exploitation : 50kg/m 2 ,<br />

– Surcharge totale : 8,37 t.<br />

– P<strong>la</strong>ncher bas <strong>de</strong> RDC :<br />

– Surface totale : 145,8 m 2 ,<br />

– Surcharge d’exploitation : 50kg/m 2 ,<br />

– Charge <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s (autres que les murs en maçonnerie) : 20 kg/m 2 =⇒ 8,2 t,<br />

– Surcharge totale : 7,29 t.<br />

– Centre <strong>de</strong> torsion C :<br />

– Sans mur : XC= 5,26 m XC= -2,05 m,<br />

– Avec murs : XC= 6,51 m XC= -1,03 m.<br />

– Centre <strong>de</strong> gravité G :<br />

– Sans mur : XG= 5,6 m YG= -4,68 m,<br />

– Avec murs : XG= 6,9 m YG= -4,04 m.<br />

30


(a)<br />

(b)<br />

(c)<br />

Y<br />

X<br />

Y<br />

X<br />

Y X<br />

Fig. 2.1 – Vues en perspective (a et b) et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssus (c) du bâtiment <strong>de</strong> référence<br />

31


Fig. 2.2 – P<strong>la</strong>n RDC <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />

Fig. 2.3 – P<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> toiture <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />

Fig. 2.4 – Coupe A-A <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />

32


2.2 Stratégie <strong>de</strong> calcul<br />

L’étu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure sous chargement <strong>sismique</strong> est réalisée à l’ai<strong>de</strong><br />

d’une modélisation numérique par éléments finis à l’ai<strong>de</strong> du co<strong>de</strong> CAST3M 2000. La structure<br />

est modélisée en 3 dimensions, ce qui permet entre autres d’étudier l’effet <strong>de</strong> torsion d’ensemble<br />

et les mouvements hors p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s murs en maçonneries.<br />

La complexité <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure impose l’utilisation d’un niveau <strong>de</strong> modélisation adaptée. Il est, en<br />

effet, difficilement envisageable d’utiliser une modélisation fine <strong>de</strong>s différents matériaux constitutifs<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure (béton, armatures d’acier, blocs <strong>de</strong> maçonnerie..) à l’échelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong><br />

référence. L’utilisation d’éléments structuraux (poutres, panneaux,...) nécessite toutefois l’i<strong>de</strong>ntification<br />

<strong>de</strong> leurs paramètres caractéristiques, qui dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s caractéristiques physiques <strong>de</strong>s<br />

matériaux (résistance à <strong>la</strong> traction/ compression, module d’Young,...).<br />

Pour ce faire, <strong>la</strong> méthodologie suivante <strong>de</strong> passage du niveau local au niveau global <strong>de</strong><br />

modélisation a été utilisée [19] :<br />

– Modélisation fine d’éléments isolés <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure (portique isolé, panneau <strong>de</strong> maçonnerie)<br />

– Détermination et validation <strong>de</strong>s paramètres caractéristiques <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comportement<br />

globales <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> structure.<br />

– Modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure complète par les éléments testés avec les lois <strong>de</strong> comportement<br />

globales<br />

2.3 I<strong>de</strong>ntification du comportement <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />

2.3.1 Comportement <strong>de</strong>s matériaux constitutifs<br />

Une modélisation <strong>de</strong>s matériaux est nécessaire à l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s paramètres caractéristiques<br />

<strong>de</strong>s modèles globaux utilisés pour modéliser les portiques en béton armé. La modélisation d’un<br />

portique simple est faite en utilisant le modèle à fibres imp<strong>la</strong>nté dans CAST3M (cf. fig 2.5). Ce<br />

modèle permet :<br />

– D’une part, <strong>de</strong> déterminer les paramètres du modèle global ;<br />

– D’autre part, <strong>de</strong> comparer les résultats obtenus par les <strong>de</strong>ux niveaux <strong>de</strong> modélisation, pour<br />

pouvoir ainsi justifier l’emploi <strong>de</strong>s modèles globaux, au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence.<br />

Le modèle à fibres permet <strong>de</strong> déterminer <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> comportement <strong>de</strong> l’élément <strong>de</strong> poutre <strong>de</strong><br />

Timoshenko à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription géométrique <strong>de</strong> <strong>la</strong> section et <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comportement<br />

uniaxiales pour chaque matériau constitutif (béton, acier,...).<br />

Béton<br />

Le modèle d’Ottosen [68] est utilisé. Il représente bien les comportements observés dans le<br />

béton, à savoir, l’adoucissement, l’anisotropie dûe à <strong>la</strong> fissuration,... Il s’agit d’un modèle <strong>de</strong><br />

comportement <strong>de</strong>s matériaux fragiles écrit selon l’approche <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> fissuration à direction<br />

fixe (les fissures gar<strong>de</strong>nt une direction constante au cours du calcul). Le critère <strong>de</strong> première<br />

fissuration est un critère <strong>de</strong> contraintes principales maximales (critère <strong>de</strong> Rankine).<br />

La loi <strong>de</strong> comportement est construite en décomposant les déformations en déformations é<strong>la</strong>stiques<br />

et déformations iné<strong>la</strong>stiques dues à <strong>la</strong> fissuration. La re<strong>la</strong>tion entre contraintes et déformations<br />

iné<strong>la</strong>stiques est donnée par l’Eq. (2.1).<br />

� ˙wn<br />

˙wt<br />

�<br />

=<br />

� 1<br />

N<br />

τ<br />

GsN<br />

0<br />

wn<br />

Gs<br />

� � ˙σ<br />

˙τ<br />

�<br />

, (2.1)<br />

où wn et wt sont les dép<strong>la</strong>cements re<strong>la</strong>tifs normal et tangent <strong>de</strong>s lèvres <strong>de</strong> <strong>la</strong> fissure, N est <strong>la</strong><br />

rai<strong>de</strong>ur dans <strong>la</strong> direction perpendicu<strong>la</strong>ire à <strong>la</strong> fissure et Gs le coefficient <strong>de</strong> cisaillement.<br />

Ce modèle réalise un coup<strong>la</strong>ge entre les comportements en cisaillement et en traction (lorsque<br />

33


<strong>la</strong> fissure s’ouvre, <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> cisaillement diminue). Il simule aussi <strong>la</strong> refermeture <strong>de</strong>s fissures,<br />

et permet d’effectuer <strong>de</strong>s calculs cycliques et dynamiques.<br />

Les caractéristiques du modèle sont résumées dans le tableau 2.1.<br />

Acier<br />

Paramètre Notation Valeur<br />

Module d’Young E 30000 MPa<br />

Résistance maximale en compression fc 32 MPa<br />

Déformation en compression pour fc εpc = 2fc/E 0,2 %<br />

Résistance maximale à <strong>la</strong> traction Ft 3,2 MPa<br />

Déformation ultime en traction εpt = 10ft/Et 0,1%<br />

Pente d’adoucissement Z 100<br />

Coefficient <strong>de</strong> Poisson ν 0.25<br />

Masse volumique ρ 2500 kg/m 3<br />

Tab. 2.1 – Caractéristiques du béton<br />

Le modèle <strong>de</strong> Menegotto-Pinto [65] est utilisé, qui suppose que sous chargement monotone,<br />

le matériau présente un p<strong>la</strong>teau p<strong>la</strong>stique suivi d’un écrouissage jusqu’à <strong>la</strong> rupture. Le modèle<br />

prend en compte le f<strong>la</strong>mbement sous compression. Les paramètres du modèle <strong>de</strong> l’acier sont<br />

décrites dans le tableau 2.2.<br />

Maçonnerie<br />

Paramètre Notation Valeur<br />

Module d’Young E 200000 MPa<br />

Limite d’é<strong>la</strong>sticité fe 400 MPa<br />

Contrainte limite à <strong>la</strong> rupture feu 500 MPa<br />

Déformation <strong>de</strong> début d’écrouissage Epe 2,3 %<br />

Déformation ultime Epu 9,8%<br />

Coefficient <strong>de</strong> Poisson ν 0,3<br />

Masse volumique ρ 7800 kg/m 3<br />

Tab. 2.2 – Caractéristiques <strong>de</strong> l’acier<br />

La présence d’un remplissage en maçonnerie dans un portique augmente <strong>la</strong> rigidité du portique,<br />

<strong>la</strong> résistance sous chargement horizontale ainsi que <strong>la</strong> dissipation d’énergie. Elle est<br />

néanmoins aussi responsable d’une perte <strong>de</strong> ductilité du portique et <strong>de</strong> <strong>la</strong> transmission d’effort<br />

tranchant important dans les extrémités <strong>de</strong>s poteaux.<br />

Le modèle d’endommagement développé par Combescure [17] est utilisé : il s’agit d’un modèle<br />

basé sur <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>sticité, qui fonctionne en contraintes p<strong>la</strong>nes et qui comporte <strong>de</strong>ux<br />

surfaces <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sticité représentées par <strong>de</strong>s carrés dans l’espace <strong>de</strong>s contraintes principales (cf.<br />

fig. 2.8) :<br />

– une surface intérieure délimite le domaine é<strong>la</strong>stique et possè<strong>de</strong> un écrouissage cinématique ;<br />

– une surface extérieure définit <strong>la</strong> résistance maximale du matériau et est associée à un<br />

écrouissage isotrope.<br />

Les déformations sont décomposées en déformations é<strong>la</strong>stiques et p<strong>la</strong>stiques<br />

δɛ = δɛe + δɛp . (2.2)<br />

34


a) Section <strong>de</strong> poteau<br />

Béton non confiné<br />

Béton confiné<br />

Armatures<br />

b) Section <strong>de</strong> poutre<br />

Fig. 2.5 – Modélisation <strong>de</strong>s sections du poteau (a) et <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre (b) par le modèle à fibre<br />

a) Courbe Résistance en compression-Déformation du béton<br />

X1.E5<br />

3.5<br />

3.0<br />

2.5<br />

2.0<br />

1.5<br />

1.0<br />

0.5<br />

Force(N)<br />

Déformation<br />

0.0<br />

0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2 1.4 1.6<br />

X1.E−2<br />

b) Courbe Résistance en traction-Déformation du béton<br />

X1.E4<br />

3.5<br />

3.0<br />

2.5<br />

2.0<br />

1.5<br />

1.0<br />

0.5<br />

Force(N)<br />

Déformation<br />

0.0<br />

0.0 0.5 1.0 1.5 2.0<br />

X1.E−3<br />

Fig. 2.6 – Loi <strong>de</strong> comportement du béton <strong>de</strong> type Ottosen : en compression, on a un comportement<br />

adoucissant avec résistance résiduelle. En traction, il y a chute <strong>de</strong> résistance jusqu’à <strong>la</strong><br />

ruine [17].<br />

35


L’écoulement p<strong>la</strong>stique se formule à partir <strong>de</strong>s fonctions d’écoulement gi et <strong>de</strong>s multiplicateurs<br />

p<strong>la</strong>stiques δλi comme suit :<br />

g1 g2<br />

δɛp = δλ1 + δλ2 + ... . (2.3)<br />

σ σ<br />

Les critères caractérisant les surfaces <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sticité sont les suivantes :<br />

– Surface intérieure :<br />

En traction :<br />

σ1 − η1 − f ′ t < 0 , (2.4)<br />

σ2 − η1 − f ′ t < 0 ,<br />

Le vecteur (η1, η2) est associé à l’écrouissage cinématique.<br />

En compression<br />

– Surface extérieure :<br />

En traction :<br />

f ′ c − (σ1 − η1) < 0 , (2.5)<br />

f ′ c − (σ2 − η2) < 0 ,<br />

σ1 − kt ft < 0, , (2.6)<br />

σ2 − kt ft < 0, ,<br />

Le vecteur (η1, η2) est associé à l’écrouissage cinématique.<br />

En compression<br />

kc fc − σ1 < 0 (2.7)<br />

kc fc − σ2 < 0<br />

où kc et kt sont les paramètres définissant les écrouissages en traction et en compression.<br />

Les caractéristiques mécaniques <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie sont résumées dans le tableau 2.3.<br />

Joint<br />

Paramètre Notation Valeur<br />

Module <strong>de</strong> cisaillement G 1500 MPa<br />

Coefficient <strong>de</strong> Poisson ν 0,2<br />

Masse volumique ρ 2100 kg/m 3<br />

Tab. 2.3 – Caractéristiques <strong>de</strong>s blocs <strong>de</strong> maçonnerie<br />

Le modèle <strong>de</strong> joint utilisé pour représenter le contact panneau/portique est le modèle <strong>de</strong> joint<br />

avec adoucissement imp<strong>la</strong>nté dans CAST3M ([16]). Le modèle tient compte <strong>de</strong> l’adoucissement<br />

en traction et en cisaillement. Le mécanisme en traction est indépendant du mécanisme en<br />

cisaillement. L’adoucissement en cisaillement est directement lié à l’angle φ <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong><br />

Coulomb. Le phénomène <strong>de</strong> di<strong>la</strong>tance est négligé dans ce modèle.<br />

36


X1.E3<br />

3.0<br />

2.5<br />

2.0<br />

1.5<br />

1.0<br />

0.5<br />

Force (N)<br />

Déformation<br />

0.0<br />

0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5<br />

Fig. 2.7 – Loi <strong>de</strong> comportement <strong>de</strong> l’acier : comportement symétrique é<strong>la</strong>stop<strong>la</strong>stique avec<br />

écrouissage positif<br />

Surface p<strong>la</strong>stique exterieure<br />

(Ecrouissage isotrope)<br />

kc fc<br />

(η1,η2)<br />

σ2<br />

kt ft<br />

σ1<br />

Surface p<strong>la</strong>stique interieure<br />

(Ecrouissage cinematique)<br />

Fig. 2.8 – Surfaces <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sticité dans l’espace <strong>de</strong>s contraintes p<strong>la</strong>nes<br />

Chargement monotone<br />

Chargement cyclique<br />

Fig. 2.9 – Loi <strong>de</strong> comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie<br />

37<br />

σ1<br />

Wp<br />

Wp0<br />

ε1


kn<br />

N/t0<br />

N (S = 0)<br />

N/t<br />

φ<br />

δ<br />

p<br />

δ<br />

N < Nt<br />

S S<br />

.<br />

Nt0 Nt0<br />

N<br />

(Nt − N)tang φ<br />

(Nt− N)tang φ0<br />

.<br />

γ p<br />

Fig. 2.10 – Loi <strong>de</strong> comportement du joint portique-maçonnerie<br />

38<br />

ks<br />

Nt<br />

γ<br />

N


2.3.2 Comportement d’éléments structuraux<br />

Poteaux et poutres<br />

Les résultats expérimentaux et le retour d’expérience montrent que les portiques en béton<br />

armé sous chargement cyclique sont caractérisés par le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> rupture correspondant à <strong>la</strong><br />

formation <strong>de</strong>s rotules p<strong>la</strong>stiques en extrémité <strong>de</strong> poteaux. La formation <strong>de</strong> ces rotules peut<br />

provoquer <strong>la</strong> rupture <strong>de</strong>s aciers verticaux <strong>de</strong>s poteaux et <strong>la</strong> ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure.<br />

La modélisation <strong>de</strong> ce comportement conduit à introduire dans chaque poteau un ensemble<br />

composé <strong>de</strong> 3 éléments (cf. figure 2.11) :<br />

– Une barre centrale é<strong>la</strong>stique isotrope. Compte tenu <strong>de</strong> l’apparition <strong>de</strong> fissures dans <strong>la</strong> partie<br />

centrale, le module <strong>de</strong> rigidité employé dans cette partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure correspond à <strong>la</strong><br />

rigidité fissurée. La valeur <strong>de</strong> ce module est déterminée par <strong>la</strong> courbe moment-courbure<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> section.<br />

– 2 barres aux extrémités, qui représentent <strong>la</strong> zone d’apparition <strong>de</strong>s rotules p<strong>la</strong>stiques. La<br />

longueur <strong>de</strong>s rotules est déterminée en fonction <strong>de</strong>s caractéristiques du poteau.<br />

Le même modèle est utilisé pour représenter les poutres <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure, avec une longueur <strong>de</strong><br />

rotule égale à 0,2 m.<br />

La barre centrale a comme support l’élément <strong>de</strong> poutre d’Euler-Bernoulli, alors que les éléments<br />

d’extrémité sont <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> poutre <strong>de</strong> Timoshenko.<br />

La modélisation <strong>de</strong>s rotules p<strong>la</strong>stiques nécessite <strong>de</strong> choisir une loi <strong>de</strong> comportement globale qui<br />

représente au mieux le comportement <strong>de</strong> l’élément structurel. Le choix s’est porté sur une loi<br />

<strong>de</strong> comportement en flexion basée sur le modèle non linéaire <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sticité avec endommagement<br />

proposé par Takeda [94]. Les avantages <strong>de</strong> ce modèle sont les suivants :<br />

– Prise en compte <strong>de</strong> l’endommagement (courbe moment-courbure trilinéaire : phase é<strong>la</strong>stique,<br />

phase après fissuration, phase <strong>de</strong> p<strong>la</strong>stification <strong>de</strong>s aciers).<br />

– Prise en compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge verticale appliquée aux poteaux, par l’intermédiaire <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

courbe moment-courbure introduite dans le modèle.<br />

– Description du comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure sous chargement cyclique, en tenant compte<br />

<strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> pincement et <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong> résistance lors <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> chargement.<br />

Les lois <strong>de</strong> Takeda sont c<strong>la</strong>ssiquement utilisées pour décrire le comportement <strong>de</strong>s sections <strong>de</strong><br />

poutres ou <strong>de</strong> poteaux. Elles relient <strong>la</strong> courbure ou <strong>la</strong> déformation en cisaillement à l’effort<br />

associé (moment fléchissant ou effort tranchant). Les paramètres nécessaires à ce type <strong>de</strong> lois<br />

sont :<br />

– <strong>la</strong> courbe trilinéaire moment-courbure représentant les phases é<strong>la</strong>stique, fissurée et après<br />

p<strong>la</strong>stification (cf. fig. 2.12),<br />

– les paramètres hystérétiques η, β et γ décrivant le comportement cyclique : η pour <strong>la</strong> baisse<br />

<strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur, β pour le pincement et γ pour <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong> résistance.<br />

Panneau <strong>de</strong> maçonnerie<br />

Pour le comportement non-linéaire <strong>de</strong>s murs, le modèle <strong>de</strong> diagonales équivalentes introduit<br />

par D. Combescure [17] est utilisé. Il représente bien le comportement au séisme <strong>de</strong>s murs <strong>de</strong><br />

remplissage en maçonnerie (cf. fig.2.14).<br />

Le modèle <strong>de</strong> diagonales équivalentes comporte un élément barre avec une résistance nulle en<br />

traction et avec une loi uniaxiale en compression décrite ci-<strong>de</strong>ssous :<br />

– Comportement sous chargement monotone<br />

Fissuration : Le comportement est linéaire jusqu’au point (εe , Fe), d’où le module d’Young<br />

s’écrit :<br />

E0 = Fe<br />

Sεe<br />

(2.8)<br />

Le second segment correspond à <strong>la</strong> fissuration du panneau, <strong>la</strong> nonlinéarité est due uniquement<br />

à <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong> rigidité et peut être caractérisée par une variable d’endommagement<br />

39


H<br />

Diagonales equivalentes<br />

L<br />

Rotules p<strong>la</strong>stiques<br />

Fig. 2.11 – Modélisation globale d’un portique par diagonales équivalentes<br />

Moment (N.m)<br />

(C ,M<br />

0 0 )<br />

(C fiss ,M fiss )<br />

E0<br />

(Cp<strong>la</strong>s,Mp<strong>la</strong>s<br />

)<br />

Ep<strong>la</strong>s<br />

Efiss<br />

(C ,M<br />

rup rup )<br />

Courbure(m−1)<br />

Fig. 2.12 – Courbe Moment-courbure caractéristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> Takeda<br />

φy−<br />

My<br />

My+<br />

Me+<br />

My−<br />

φ y+<br />

φ y<br />

My<br />

My+<br />

My−<br />

Fig. 2.13 – Loi <strong>de</strong> comportement <strong>de</strong> Takeda [94]<br />

40<br />

∆ φ=<br />

∆ E+/My+<br />

∆ E+ =Energie dissipée<br />

φy


D entre 0 et Dmax avec :<br />

Dmax = 1 − 1 N<br />

. (2.9)<br />

E0 Sεc<br />

Écrasement <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie : Le comportement est p<strong>la</strong>stique avec écrouissage positif et<br />

négatif. Le module d’Young sécant est égal à (1 − Dmax)E0 et <strong>la</strong> déformation p<strong>la</strong>stique est<br />

égale à :<br />

Nactuel<br />

εp<strong>la</strong>stique = εactuel −<br />

) . (2.10)<br />

(1 − Dmax)SE0<br />

– Règles régissant l’hystérésis<br />

Le comportement hystérétique est défini dans le modèle par 3 paramètres η, β ′ et γ. Il<br />

reproduit les phénomènes <strong>de</strong> glissement et <strong>de</strong> pincement.<br />

Règle <strong>de</strong> décharge : La décharge s’effectue avec le module d’Young endommagé (1 − D)E0<br />

jusqu’à <strong>la</strong> force nulle, puis à force nulle lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase <strong>de</strong> glissement.<br />

Règle <strong>de</strong> recharge : La recharge est définie par <strong>de</strong>s règles en fonction <strong>de</strong>s déformations<br />

totales et p<strong>la</strong>stiques actuelles, <strong>de</strong> <strong>la</strong> déformation p<strong>la</strong>stique ainsi que <strong>de</strong> <strong>la</strong> déformation<br />

correspondant à <strong>la</strong> limite é<strong>la</strong>stique εe.<br />

De <strong>la</strong> traction à <strong>la</strong> compression, <strong>la</strong> première règle correspond au glissement jusqu’à <strong>la</strong><br />

limite εglissement, définie lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> décharge par :<br />

�<br />

εglissement = γεp<strong>la</strong>stique + γ ′ εe ,<br />

εglissement = εactuel si εactuel > γεp<strong>la</strong>stique + γ ′ (2.11)<br />

εe .<br />

La secon<strong>de</strong> phase est effectuée avec une ”rai<strong>de</strong>ur” Kpincement = EpincementS permettant<br />

d’atteindre le point <strong>de</strong> coordonnée (εpincement,βNmax) (cf. fig. 2.14) :<br />

εpincement = εp<strong>la</strong>stique + βNmax<br />

. (2.12)<br />

(1 − D)SE0<br />

La phase <strong>de</strong> recharge é<strong>la</strong>stique jusqu’à <strong>la</strong> courbe <strong>de</strong> première charge est délimitée par <strong>la</strong><br />

déformation :<br />

εlim = εp<strong>la</strong>stique +<br />

Nmax<br />

(1 − D)SE0<br />

(2.13)<br />

Les cycles <strong>de</strong> faible amplitu<strong>de</strong> sont caractérisés par <strong>de</strong>s décharges et recharges é<strong>la</strong>stiques<br />

jusqu’au point εint situé sur le segment défini par les points εglissement et εpincement.<br />

– Dégradation <strong>de</strong> résistance sous chargement cyclique<br />

Le phénomène <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong> résistance est estimé en réduisant <strong>la</strong> force Fmax par <strong>la</strong><br />

formule suivante :<br />

Nmax,modifie = ((1 − θ)e αεp<strong>la</strong>stique,cyc + θ)Fmax<br />

(2.14)<br />

où : α : taux <strong>de</strong> décroissance<br />

θ : pourcentage <strong>de</strong> force résiduelle défini par <strong>la</strong> suite<br />

εp<strong>la</strong>stiquecyc = −Σ < −∆εp<strong>la</strong>stic > : les incréments <strong>de</strong> déformation p<strong>la</strong>stique dans <strong>la</strong> direction<br />

<strong>de</strong> traction<br />

Le comportement du mur est fortement lié aux caractéristiques locales <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie utilisée<br />

et du mortier et à <strong>la</strong> présence ou non <strong>de</strong> joints verticaux dans le mur. Il est donc primordial <strong>de</strong><br />

bien i<strong>de</strong>ntifier les caractéristiques <strong>de</strong>s barres en fonction <strong>de</strong> ces données. Les caractéristiques <strong>de</strong>s<br />

diagonales équivalentes utilisées sont déduites <strong>de</strong>s résultats obtenus par <strong>la</strong> modélisation fine du<br />

portique seul.<br />

P<strong>la</strong>nchers<br />

Les p<strong>la</strong>nchers haut et bas sont modélisés par <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> coques à 4 noeuds. Leur<br />

comportement est supposé é<strong>la</strong>stique.<br />

41


Force axiale N<br />

(ε e ,F<br />

e )<br />

ε glissement<br />

(ε c ,F<br />

c )<br />

ε int<br />

ε pincement<br />

ε p<strong>la</strong>stique<br />

Fmax<br />

βF max<br />

Déformation axiale ε<br />

Fig. 2.14 – Loi <strong>de</strong> comportement <strong>de</strong>s diagonales équivalentes [17]<br />

42


2.3.3 Détermination <strong>de</strong>s paramètres physiques <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> structure<br />

Comme nous l’avons spécifié au paragraphe 2.2, <strong>la</strong> méthodologie adoptée tient en 4 étapes : :<br />

– Modélisation fine <strong>de</strong>s éléments structuraux : portique et panneau <strong>de</strong> maçonnerie,<br />

– Détermination <strong>de</strong>s paramètres physiques <strong>de</strong>s lois globales <strong>de</strong> comportement,<br />

– Validation <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comportement globales par comparaison <strong>de</strong>s réponses <strong>de</strong>s éléments<br />

structuraux au niveau local et au niveau global <strong>de</strong> modélisation,<br />

– Passage au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure complète en utilisant <strong>la</strong> modélisation globale <strong>de</strong>s éléments<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure.<br />

La première étape consiste donc en <strong>la</strong> modélisation fine <strong>de</strong>s éléments linéiques (poteaux et<br />

poutres) et <strong>de</strong>s murs en maçonnerie.<br />

Éléments linéiques<br />

Nous avons modélisé 5 portiques différents correspondant aux 5 différentes sections <strong>de</strong>s poteaux<br />

:<br />

– P1 : h = 15 ; b = 15 (cm)<br />

– P2 : h = 20 ; b = 15 (cm)<br />

– P3 : h = 15 ; b = 20 (cm)<br />

– P4 : h = 15 ; b = 25 (cm)<br />

– P5 : h = 15 ; b = 53,5 (cm)<br />

Les dimensions <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre sont les suivantes : h = 15 ; b = 40(cm) Le portique est supposé<br />

encastré. Un dép<strong>la</strong>cement horizontal Ux est appliqué en tête <strong>de</strong> portique, ainsi qu’une charge<br />

verticale N sur chaque poteau. Le modèle à fibre permet <strong>de</strong> déterminer <strong>la</strong> courbe momentcourbure<br />

<strong>de</strong> l’élément pour différentes valeurs <strong>de</strong> N :<br />

– N1 = 0 MN<br />

– N2 = 0,2 MN<br />

– N3 = 0,3 MN<br />

– N4 = 0,4 MN<br />

La figure 2.15 montre que le chargement vertical sur le portique influe sensiblement sur <strong>la</strong> réponse<br />

du portique à une sollicitation horizontale. La courbe moment-courbure ainsi obtenue est donc<br />

fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge verticale supportée par le portique. Pour le cas <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>, le poids<br />

propre <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure induit une charge verticale sur les poteaux équivalente à <strong>la</strong> charge N2.<br />

Cette valeur est donc retenue pour <strong>la</strong> suite <strong>de</strong>s calculs.<br />

Murs en maçonnerie<br />

L’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> modélisation fine du portique en béton armé avec mur en maçonnerie sert :<br />

– D’une part, à i<strong>de</strong>ntifier les paramètres du modèle global utilisé pour <strong>la</strong> maçonnerie, à savoir<br />

le modèles <strong>de</strong> diagonales équivalentes développé par D.Combescure [17] ;<br />

– D’autre part, à vérifier <strong>la</strong> validité <strong>de</strong> ce modèle pour le cas <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>.<br />

Le modèle fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie est décrit au paragraphe 2.3.2. Il est utilisé pour déterminer les<br />

paramètres du modèle global.<br />

Le modèle <strong>de</strong> maçonnerie a été utilisé par Vita [96] pour modéliser un portique en béton armé<br />

avec remplissage en maçonnerie. Le même principe <strong>de</strong> modélisation est utilisé ici. Un dép<strong>la</strong>cement<br />

horizontal est appliqué en haut du portique. La figure 2.16 donne <strong>la</strong> distribution <strong>de</strong>s déformations<br />

dans le panneau en réponse au dép<strong>la</strong>cement horizontal imposé. On peut remarquer <strong>la</strong> formation<br />

d’une bielle <strong>de</strong> compression sur <strong>la</strong> diagonale du mur en maçonnerie. Ce résultat conforte le choix<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> modélisation du panneau <strong>de</strong> maçonnerie par <strong>de</strong>s diagonales équivalentes qui ne travaillent<br />

qu’en compression.<br />

Pour caractériser <strong>la</strong> loi globale <strong>de</strong>s diagonales équivalentes, on a besoin <strong>de</strong> déterminer :<br />

– La <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong>s diagonales équivalentes<br />

43


Moment (MN)<br />

0.045<br />

0.04<br />

0.035<br />

0.03<br />

0.025<br />

0.02<br />

0.015<br />

0.01<br />

0.005<br />

N0 = 0<br />

N1 = 0,1MN<br />

N2 = 0,2 MN<br />

N3 = 0,4 MN<br />

0<br />

0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07<br />

Courbure (m−1)<br />

Fig. 2.15 – Influence du chargement vertical sur <strong>la</strong> courbe ”moment-courbure”<br />

EPS1<br />

>−1.29E−03<br />

< 8.44E−02<br />

−1.0E−03<br />

3.39E−03<br />

1.14E−02<br />

1.95E−02<br />

2.75E−02<br />

3.55E−02<br />

4.36E−02<br />

5.16E−02<br />

5.96E−02<br />

6.76E−02<br />

7.57E−02<br />

8.37E−02<br />

Fig. 2.16 – Déformations dans le panneau <strong>de</strong> maçonnerie dans <strong>la</strong> direction horizontale - X<br />

44


EPS2 >−2.12E−03<br />

< 4.65E−02<br />

−1.74E−03<br />

5.40E−04<br />

2.82E−03<br />

5.09E−03<br />

7.37E−03<br />

9.65E−03<br />

1.19E−02<br />

1.42E−02<br />

1.65E−02<br />

1.88E−02<br />

2.10E−02<br />

2.33E−02<br />

2.56E−02<br />

2.79E−02<br />

3.01E−02<br />

3.24E−02<br />

3.47E−02<br />

3.70E−02<br />

3.92E−02<br />

4.15E−02<br />

4.38E−02<br />

4.61E−02<br />

AMPLITUDE<br />

DEFORMEE<br />

FX FY<br />

Fig. 2.17 – Déformations dans le panneau <strong>de</strong> maçonnerie dans <strong>la</strong> direction verticale - Z<br />

0.12<br />

0.10<br />

0.08<br />

0.06<br />

0.04<br />

0.02<br />

0.00<br />

0.00 0.50 1.00 1.50 2.00 2.50 3.00 3.50<br />

X1.E−2<br />

Fig. 2.18 – Courbes effort tranchant-dép<strong>la</strong>cement en tête du poteau gauche (trait bleu) et du<br />

poteau droit (trait noir) du portique avec remplissage en maçonnerie : le comportement <strong>de</strong>s<br />

poteaux suit l’évolution du panneau <strong>de</strong> maçonnerie : phase é<strong>la</strong>stique, fissuration <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie<br />

et du contact portique/maçonnerie et adoucissement du à <strong>la</strong> détérioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie<br />

jusqu’à un p<strong>la</strong>teau p<strong>la</strong>stique<br />

45


– La courbe non-linéaire ”effort normal-déformation axiale” caractéristique <strong>de</strong>s bielles <strong>de</strong><br />

compression.<br />

– Les paramètres caractérisant le comportement hystérétique.<br />

Largeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> diagonale équivalente : La section <strong>de</strong> <strong>la</strong> diagonale équivalente est particulièrement<br />

importante, car c’est sur cette surface que sont répartis les efforts transmis au panneau par le<br />

portique, suite aux sollicitations horizontales.<br />

L’épaisseur <strong>de</strong> <strong>la</strong> diagonale est i<strong>de</strong>ntique à l’épaisseur du mur en maçonnerie. Il reste à déterminer<br />

<strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> celle-ci dans le p<strong>la</strong>n du mur. Il existe dans <strong>la</strong> bibliographie plusieurs expressions<br />

pour calculer <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> diagonale équivalente au mur <strong>de</strong> maçonnerie [84], [37], [62]...<br />

Une expression simplifiée présentée par Cruz-Diaz [26] est utilisée. Celle-ci met en évi<strong>de</strong>nce <strong>la</strong><br />

corré<strong>la</strong>tion entre <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur équivalente <strong>de</strong> <strong>la</strong> diagonale et <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong>s briques <strong>de</strong> maçonnerie.<br />

� �r l<br />

le = l.<br />

(2.15)<br />

lc<br />

où : l est longueur <strong>de</strong>s briques et (r , lc) sont <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> ca<strong>la</strong>ge tels que :<br />

� Joints verticaux remplis : r = 0, 545; lc = 0, 247<br />

Joints verticaux secs : r = 0, 876; lc = 0, 384<br />

(2.16)<br />

Un autre paramètre caractérise le modèle <strong>de</strong> diagonale utilisé, il s’agit <strong>de</strong> l’endommagement<br />

maximal Dmax. Il est estimé par :<br />

Dmax = 1 − Fc<br />

E0.dc<br />

avec :<br />

– (dc,Fc) : coordonnées du point <strong>de</strong> p<strong>la</strong>stification <strong>de</strong> <strong>la</strong> diagonale<br />

– E0 : module d’Young <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie non fissurée<br />

(2.17)<br />

Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe caractéristique : La loi <strong>de</strong> comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> diagonale équivalente<br />

est décrite par une courbe caractéristique Effort normal-Déformation axiale (N-ɛ). La courbe Nɛ<br />

est obtenue correspond à l’effort et à <strong>la</strong> déformation dans <strong>la</strong> bielle <strong>de</strong> compression formée<br />

dans le panneau <strong>de</strong> maçonnerie par l’application <strong>de</strong> <strong>la</strong> force horizontale T . Il convient donc <strong>de</strong><br />

lier le couple ”Effort horizontal-Dép<strong>la</strong>cement en tête du portique” au couple ”Effort normal-<br />

Déformation axiale” dans <strong>la</strong> diagonale.<br />

La détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe N-ɛ passe par les étapes suivantes :<br />

– Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe effort horizontal-dép<strong>la</strong>cement en tête (Tp,m − u) pour le portique<br />

avec murs en maçonnerie,<br />

– Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe Tp − u pour le portique seul,<br />

– Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe Tm − u pour <strong>la</strong> maçonnerie seule : La rigidité du portique sans<br />

mur (Kp) est déduite <strong>de</strong> celle du portique avec mur (Kp, m) :<br />

Km = Kp,m − Kp<br />

A un dép<strong>la</strong>cement u fixé, l’Eq. (2.18) <strong>de</strong>vient :<br />

(2.18)<br />

Tm = Tp,m − Tp . (2.19)<br />

L’effort tranchant transmis au portique est transformé en effort axial dans <strong>la</strong> bielle formée en<br />

diagonale du mur <strong>de</strong> maçonnerie. La loi effort tranchant-dép<strong>la</strong>cement en tête (Tm − u) obtenue<br />

par modèle fin ou par <strong>de</strong>s résultats expérimentaux, peut donc être transformée en une loi effort<br />

normal-déformation axiale (N − ɛ) caractéristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi Tm − u<br />

46


y<br />

x<br />

α<br />

Sens du chargement<br />

uy εvertical<br />

L<br />

H<br />

ux<br />

ε<br />

θh<br />

horizontal<br />

Fig. 2.19 – Déformation du panneau <strong>de</strong> maçonnerie sous sollicitation horizontale : formation<br />

d’une bielle <strong>de</strong> compression dans le panneau.<br />

Effort tranchant (N)<br />

x 104<br />

14<br />

12<br />

10<br />

8<br />

6<br />

4<br />

2<br />

Portique seul (BF)<br />

Portique avec panneau (IF)<br />

Panneau <strong>de</strong> maçonnerie (M)<br />

0<br />

0 0.005 0.01 0.015 0.02 0.025 0.03<br />

Dép<strong>la</strong>cement en tête du portique(m)<br />

Fig. 2.20 – I<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe caractéristique Dép<strong>la</strong>cement-Effort tranchant du panneau<br />

<strong>de</strong> maçonnerie : <strong>la</strong> courbe re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> maçonnerie seule est <strong>la</strong> différence entre <strong>la</strong> courbe<br />

correspondant au portique avec panneau et celle correspondant au portique seul.<br />

47


et <strong>de</strong>s caractéristiques géométriques du mur.<br />

Les re<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> transformation sont les suivantes :<br />

� ɛaxial = γnx ny − ɛverticaln 2 y<br />

N = T<br />

nx<br />

où γ = ux<br />

H , ɛvertical = uy<br />

H , nx =<br />

, (2.20)<br />

√ L<br />

H2 +L2 et ny<br />

H = √ . Si l’on suppose que <strong>la</strong> déformation ver-<br />

H2 +L2 ticale reste négligeable par rapport à <strong>la</strong> déformation horizontale, on peut alors négliger ɛvertical.<br />

L’Eq. (2.20) donne alors : � ɛaxial = L<br />

N =<br />

L2 +H2 d<br />

√<br />

L2 +H2 L<br />

Tm<br />

(2.21)<br />

La <strong>de</strong>rnière équation permet <strong>de</strong> calculer les valeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> déformation axiale transmise dans <strong>la</strong><br />

bielle <strong>de</strong> compression ɛaxial et <strong>de</strong> l’effort <strong>de</strong> compression subi en fonction <strong>de</strong> l’effort horizontal sur<br />

le portique, du dép<strong>la</strong>cement en tête et <strong>de</strong>s caractéristiques géométriques du mur en maçonnerie<br />

(cf. fig. 2.21).<br />

Choix <strong>de</strong>s paramètres caractérisant l’hystérésis : Le modèle global est caractérisé par <strong>de</strong>s paramètres<br />

qui décrivent le comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> diagonale équivalente sous chargement cyclique.<br />

Ces paramètres sont :<br />

– γm : paramètre <strong>de</strong> pincement,<br />

– αm : paramètre rég<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> position du point <strong>de</strong> rechargement,<br />

– θ : fraction <strong>de</strong> résistance résiduelle après dégradation complète sous chargement cyclique,<br />

– dpl,cyc,obj : déformation p<strong>la</strong>stique cyclique cumulée<br />

– βm : Paramètre rég<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong> résistance sous chargement cyclique,<br />

En se basant sur d’autres étu<strong>de</strong>s ([17], [96]), les valeurs suivantes ont été choisies pour ces<br />

paramètres :<br />

γm = 0.5 ; αm = 0.5 ; θobj = 0.6 ; θf = 0.5<br />

α = −<br />

1<br />

dpl,cyc,obj<br />

Comparaison entre modèle local et modèle global<br />

ln( θobj − θj<br />

) (2.22)<br />

θj<br />

Les résultats obtenus par les <strong>de</strong>ux niveaux <strong>de</strong> modélisation sont comparés sur <strong>la</strong> figure 2.22,<br />

en termes <strong>de</strong> courbe effort-dép<strong>la</strong>cement en tête et <strong>de</strong> courbe moment-courbure. Ils montrent une<br />

bonne concordance entre les <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> modélisations.<br />

48


Effort normal N (N)<br />

x 104<br />

14<br />

12<br />

10<br />

8<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0 1 2 3 4 5 6 7<br />

x 10 −3<br />

0<br />

déformation axiale ε<br />

axial<br />

Fig. 2.21 – Courbe déformation axiale-effort normal dans <strong>la</strong> bielle <strong>de</strong> compression formée dans<br />

le panneau <strong>de</strong> maçonnerie. La courbe est obtenue à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe dép<strong>la</strong>cement en tête-effort<br />

tranchant <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure 2.20.<br />

X1.E−2 Force Horizontale (N)<br />

1.6<br />

1.4<br />

1.2<br />

1.0<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0.0<br />

Dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />

−0.1<br />

0. 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8.<br />

X1.E−2<br />

Fig. 2.22 – Courbes Force horizontale-Dép<strong>la</strong>cement en tête du portique - Comparaison entre<br />

l’approche locale(trait bleu) et l’approche globale (trait noir)<br />

49


2.3.4 Mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ruine et critères <strong>de</strong> résistance ultime<br />

Afin <strong>de</strong> déterminer <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> résistance <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure à un éventuel séisme, il faut<br />

savoir estimer les résistances <strong>de</strong> ruine <strong>de</strong>s éléments structuraux pour pouvoir prédire <strong>la</strong> ruine<br />

totale ou partielle <strong>de</strong> l’ensemble du bâtiment. Dans cette optique, un choix judicieux <strong>de</strong> critères<br />

<strong>de</strong> ruine s’impose pour i<strong>de</strong>ntifier les points faibles <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure.<br />

Comportement en flexion <strong>de</strong>s éléments linéiques<br />

Dans les éléments linéiques (poteaux et poutres), les sollicitations horizontales font apparaître<br />

<strong>de</strong>s rotules p<strong>la</strong>stiques aux extrémités <strong>de</strong> ce type d’élément, dues à leur flexion. Dans les zones<br />

p<strong>la</strong>stiques, <strong>la</strong> ruine peut être atteinte soit par l’éc<strong>la</strong>tement du béton et <strong>la</strong> perte du confinement,<br />

soit par rupture <strong>de</strong>s aciers longitudinaux, en atteignant leur déformation limite. Pour estimer<br />

les valeurs limites avant <strong>la</strong> ruine, <strong>de</strong>ux approches sont possibles :<br />

– Une approche locale, où les déformations limites <strong>de</strong> l’acier et du béton sont estimées,<br />

– Une approche globale où <strong>la</strong> rotation maximale que peut subir l’élément est estimée avec<br />

en général une marge <strong>de</strong> sécurité.<br />

Approche locale : Afin d’estimer les déformations limites <strong>de</strong> l’acier et du béton dans les éléments<br />

linéiques, et parmi les différentes métho<strong>de</strong>s proposées dans <strong>la</strong> literature, nous pouvons citer<br />

l’approche proposée par l’Euroco<strong>de</strong> 8 [22] qui consiste à estimer <strong>la</strong> courbure <strong>de</strong> ruine dans une<br />

section en se basant sur un critère portant sur les allongements en fibre extrême (en traction ou<br />

en compression) : La courbure <strong>de</strong> ruine est le minimum <strong>de</strong>s courbures correspondant à :<br />

– un moment va<strong>la</strong>nt 85% du moment au pic,<br />

– un moment correspondant à <strong>la</strong> déformation ultime dans l’acier ou le béton<br />

Pour l’acier, <strong>la</strong> déformation ultime réglementaire <strong>de</strong> l’Euroco<strong>de</strong> 8 correspond à <strong>la</strong> contrainte<br />

maximale. Pour le béton, elle est égale à <strong>la</strong> déformation correspondant à <strong>la</strong> contrainte va<strong>la</strong>nt 85%<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> contrainte maximale. Priestley propose une secon<strong>de</strong> approche où il donne une estimation<br />

empirique <strong>de</strong>s déformations ultimes [70].<br />

Ainsi, pour l’acier, <strong>la</strong> déformation ɛs est limitée à 60% <strong>de</strong> <strong>la</strong> déformation ultime ɛsu :<br />

ɛs = 0.6ɛsu<br />

(2.23)<br />

Pour <strong>de</strong>s aciers <strong>de</strong> résistance 275 et 420 MPa, les déformations limites peuvent être prises égale à<br />

15% et 10%, respectivement. Pour le béton, si le confinement est jugé satisfaisant, <strong>la</strong> déformation<br />

limite du béton est déterminée par l’Eq. (2.24) :<br />

ɛc = 0.004 +<br />

(1, 4ρsfyɛsu)<br />

f ′ c<br />

(2.24)<br />

où fy est <strong>la</strong> contrainte <strong>de</strong> p<strong>la</strong>stification <strong>de</strong> l’acier, f ′ c <strong>la</strong> résistance ultime réelle, généralement<br />

prise égale à 1,5 fois <strong>la</strong> résistance nominale et ρs le taux <strong>de</strong> confinement :<br />

ρs = 1.5 Av<br />

bc s ,<br />

avec s l’espacement <strong>de</strong>s cadres, Av <strong>la</strong> section totale <strong>de</strong> cadre sur <strong>la</strong> hauteur s et bc <strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> section confinée (limitée par les aciers <strong>de</strong> flexion). Les conditions <strong>de</strong> confinement du béton<br />

ne sont souvent pas remplies pour les poteaux non dimensionnés au séisme. Une déformation<br />

ultime du béton, forfaitairement prise égale à 0.005 est alors adoptée<br />

50


Approche globale : Les critères <strong>de</strong> ruine pour les éléments linéiques sont généralement exprimés<br />

en terme <strong>de</strong> rotation p<strong>la</strong>stique au niveau <strong>de</strong>s extrémités <strong>de</strong>s éléments. Les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul<br />

<strong>de</strong>s rotations limites aboutissent souvent à <strong>de</strong>s formules complexes basées sur l’expérimentation.<br />

Nous présentons pour déterminer les rotations <strong>de</strong> ruine, <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul proposée dans<br />

l’Euroco<strong>de</strong> 8, l’approche <strong>de</strong> Priestley ainsi qu’une formule empirique.<br />

Formules <strong>de</strong> L’EC8 : Euroco<strong>de</strong> 8 dans sa partie 3 présente <strong>de</strong>s formules préconisées pour le<br />

calcul <strong>de</strong>s rotations limites <strong>de</strong> service et <strong>de</strong> ruine pour les poteaux-poutres sous flexion avec et<br />

sans effort normal. La formule générale suivante peut être utilisée dans ce sens pour estimer <strong>la</strong><br />

rotation ultime (<strong>de</strong> ruine) :<br />

θu = ast(1 − 0.38acyc)(1 + asl<br />

1.7 )(1 − 0.37awall)(0.3) ν ×<br />

�<br />

max(0.01; ω ′<br />

max(0.01; ω<br />

�0.2 ( Lv<br />

h )0.425 fyw<br />

(αρsx<br />

25 fc ) (1.45 1000ρd)<br />

, (2.25)<br />

où :<br />

– ast = 0.016 pour les aciers ductiles, 0.0105 pour les aciers fragiles,<br />

– acyc= 1 pour le chargement cyclique, 0 pour le chargement monotone,<br />

– asl = 1 s’il y a glissement <strong>de</strong>s armatures longitudinales, 0 sinon,<br />

– awall = 1 pour les structures avec murs, 0 pour celles avec poteaux-poutres,<br />

– ν : effort axial normalisé,<br />

– ω et ω ′ : ratio mécanique en traction et compression respectivement,<br />

– Lv = moment/effort tranchant,<br />

– ρsx = Asx<br />

bwsh : ratio d’armatures transversales (sh : espacement <strong>de</strong>s cadres),<br />

– ρd : ratio d’armatures diagonales,<br />

– α : facteur <strong>de</strong> confinement effectif :<br />

α =<br />

�<br />

1 − sh<br />

� �<br />

1 −<br />

2hc<br />

sh<br />

� �<br />

1<br />

2hc<br />

Σb2 �<br />

i , (2.26)<br />

6hcbc<br />

où bc et hc sont les dimensions <strong>de</strong> l’âme du béton et bi est <strong>la</strong> distance entre les armatures<br />

longitudinales confinées.<br />

Une secon<strong>de</strong> formule proposée par l’Euroco<strong>de</strong> 8 est inspirée par les travaux <strong>de</strong> Priestley [70] :<br />

où θy est <strong>la</strong> rotation limite <strong>de</strong> service :<br />

θu = θy + (ϕu − ϕy)Lp<br />

Lv<br />

θy = ϕy<br />

3<br />

et Lp est <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotule p<strong>la</strong>stique :<br />

�<br />

1 − 0.5Lp<br />

�<br />

, (2.27)<br />

Lv<br />

0.25ɛdbfy<br />

+ 0.0025 + αsl<br />

(d − d ′ ) √ , (2.28)<br />

fc<br />

Lp = 0.08Lv + 1<br />

60 αsldbfy, (2.29)<br />

avec :<br />

– αsl = 1 s’il y a glissement <strong>de</strong>s armatures longitudinales au niveau <strong>de</strong>s ancrages, 0 sinon.<br />

– db : diamètre <strong>de</strong>s armatures longitudinales,<br />

– ϕu : courbure ultime en considérant <strong>la</strong> contrainte en compression du béton correspondant<br />

à <strong>la</strong> déformation ultime du béton ɛcu,<br />

– ϕy : courbure <strong>de</strong> service en considérant <strong>la</strong> contrainte en traction <strong>de</strong> l’acier correspondant<br />

à <strong>la</strong> déformation utile <strong>de</strong> l’acier ɛsy.<br />

51


Formules <strong>de</strong> Priestley : Priestley présente une autre définition <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotation <strong>de</strong> ruine en fonction<br />

<strong>de</strong>s courbure <strong>de</strong> p<strong>la</strong>stification ϕy et <strong>de</strong> ruine ϕu et <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotule p<strong>la</strong>stique Lp :<br />

θp,u = (ϕu − ϕy)Lp , (2.30)<br />

Lp dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> hauteur du poteau et <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie p<strong>la</strong>stifiée. Elle peut être prise<br />

égale à :<br />

,<br />

2<br />

où Hp est <strong>la</strong> hauteur p<strong>la</strong>stifiée du poteau et qui vaut :<br />

(2.31)<br />

� �<br />

Mu − My<br />

Hp = H<br />

= HEp(ϕu − ϕy)<br />

,<br />

My + Ep(ϕu − ϕy)<br />

(2.32)<br />

Mu<br />

Lp = Hp<br />

– db : diamètre <strong>de</strong>s armatures longitudinales,<br />

– fu : courbure ultime en considérant <strong>la</strong> contrainte en compression du béton correspondant<br />

à <strong>la</strong> déformation ultime du béton ɛcu,<br />

– fy : courbure <strong>de</strong> service en considérant <strong>la</strong> contrainte en traction <strong>de</strong> l’acier correspondant<br />

à <strong>la</strong> déformation utile <strong>de</strong> l’acier ɛsy.<br />

Autres approches : D’autres formules empiriques peuvent être utilisées pour calculer <strong>la</strong> longueur<br />

<strong>de</strong> rotule p<strong>la</strong>stique :<br />

Lp = 0.08 H + 0.022fy dbl, (2.33)<br />

où dbl est le diamètre <strong>de</strong>s barres <strong>de</strong> flexion. La hauteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> section du poteau s’avère aussi être<br />

une approximation assez fiable <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotule p<strong>la</strong>stique. Plusieurs auteurs ([41], [1])<br />

présentent aussi une autre formule empirique pour estimer <strong>la</strong> rotation <strong>de</strong> ruine :<br />

θu = 0.0634<br />

� H<br />

d ′<br />

�0.93 � �0.48 max(ρt; 0.04)<br />

max(νd; 0.05<br />

ω −0.27<br />

t f −0.15<br />

c , (2.34)<br />

où :<br />

– d ′ : hauteur utile <strong>de</strong>s poteaux (H/d ′ : é<strong>la</strong>ncement mécanique <strong>de</strong>s poteaux). Cette formule<br />

est va<strong>la</strong>ble pour 1 < H/D < 7<br />

– νd = σn<br />

: effort normal réduit,<br />

fc<br />

– ρt : ratio volumique <strong>de</strong>s cadres,<br />

– ωt : ratio mécanique d’acier longitudinal ( 0 < ωt < 0.5)<br />

ωt = As<br />

Ac<br />

fy<br />

fc<br />

(2.35)<br />

avec As et Ac les sections d’acier et <strong>de</strong> béton respectivement, fc <strong>la</strong> résistance en compression<br />

du béton et fy <strong>la</strong> limite é<strong>la</strong>stique <strong>de</strong> l’acier.<br />

Résistance à l’effort tranchant<br />

Formules du BAEL : Les règles PS92 [23] et BAEL [2] admettent que <strong>la</strong> résistance à l’effort<br />

tranchant provient <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>s aciers transversaux et <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance en traction du béton.<br />

La résistance à l’effort tranchant est vérifiée grâce à l’Eq. (2.36).<br />

τu = 0.3 k ftj + 0.9 Acadre<br />

b s<br />

fyt, (2.36)<br />

avec :<br />

– ftj : Résistance du béton en traction (2,1 MPa pour un béton <strong>de</strong> 25 MPa),<br />

– fyt : contrainte <strong>de</strong> p<strong>la</strong>stification <strong>de</strong> l’acier <strong>de</strong>s cadres,<br />

– b : profon<strong>de</strong>ur du poteau (perpendicu<strong>la</strong>irement au sens <strong>de</strong> chargement),<br />

52


– d : <strong>la</strong>rgeur du poteau (dans le sens <strong>de</strong> chargement),<br />

– Ac = b d : section du poteau,<br />

– s : espacement <strong>de</strong>s cadres,<br />

– Acadre : section totale <strong>de</strong>s cadres,<br />

– k : facteur dépendant <strong>de</strong> l’effort normal P <strong>de</strong> <strong>la</strong> section :<br />

|P |<br />

– En traction : k = 1 − 10 ,<br />

Ac fc28 |P |<br />

Ac fc28 – En compression : k = 1 + 3 .<br />

Cependant, les règles du BAEL sont trop conservatives et ne permettent pas une estimation<br />

correcte <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> résistance <strong>de</strong>s éléments structuraux à l’effort tranchant. Il convient<br />

<strong>de</strong> choisir d’autres formules pour fournir <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> résistance plus proche <strong>de</strong>s résultats<br />

expérimentaux.<br />

Approche <strong>de</strong> Priestley : Priestley [70] définit <strong>la</strong> résistance à l’effort tranchant <strong>de</strong>s poutres et<br />

<strong>de</strong>s poteaux, comme <strong>la</strong> somme <strong>de</strong>s résistances du béton Vc, <strong>de</strong> l’acier Vs et du poids propre Vp :<br />

où<br />

Vu = Vc + Vs + Vp, (2.37)<br />

Vs = Av fyD ′ cotgθ<br />

, (2.38)<br />

s<br />

avec Av est <strong>la</strong> section totale <strong>de</strong> cadre sur une hauteur s, D ′ le bras <strong>de</strong> levier et θ l’inclinaison <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> bielle, prise égale à 30 0 pour les poteaux comprimés ;<br />

Vc = 0.8 Ac k � fc, (2.39)<br />

le paramètre k dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> ductilité <strong>de</strong>mandée en flexion et varie <strong>de</strong> 0.29 à 0.05.<br />

Pour <strong>la</strong> contribution du poids propre, Priestley suppose que l’effort tranchant est transmis par<br />

un mécanisme <strong>de</strong> bielles inclinée d’un angle α :<br />

Vp = P tan α (2.40)<br />

νp = σn tan α (2.41)<br />

L’angle <strong>de</strong> frottement α est l’angle entre <strong>la</strong> fibre moyenne <strong>de</strong> l’élément et <strong>la</strong> droite reliant les<br />

points d’application <strong>de</strong>s résultantes <strong>de</strong>s contraintes dans le béton <strong>de</strong>s 2 sections situées aux<br />

extrémités du poteau (en tête et en pied).<br />

Autres critères <strong>de</strong> ruine<br />

On peut utiliser les formules développées par le CEB [21] qui prennent en compte <strong>la</strong> plupart<br />

<strong>de</strong>s phénomènes pour aboutir à une analyse assez fine <strong>de</strong>s longueurs d’ancrage nécessaires en fonction<br />

<strong>de</strong>s différents paramètres intervenant. Ces formules restent néanmoins assez conservatives.<br />

Il convient, donc d’apporter quelques modifications à ces formules pour rendre les estimations<br />

plus proches <strong>de</strong>s résultats expérimentaux :<br />

– fb peut être évalué à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> contrainte <strong>de</strong> traction sans coefficient <strong>de</strong> sécurité partiel,<br />

– ftj peut être évalué à t = ∞ en prenant fc = 1.5fc28 [70], par <strong>la</strong> formule du BAEL ou<br />

0.25f 2/3<br />

c<br />

(MPa),<br />

– fy n’intervient pas dans <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> ls. La barre peut être tendue à sa contrainte résistante.<br />

Pour ce qui concerne <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> recouvrement entre 2 barres, il a été constaté qu’elle n’est<br />

pas nettement plus importante que <strong>la</strong> longueur d’ancrage. Cependant par pru<strong>de</strong>nce, B. Fouré<br />

[44] propose <strong>de</strong> prendre lr = 1.2ls.<br />

ls = 1.2γe<br />

� �<br />

emin<br />

1 − 0.15<br />

ϕ<br />

�� �<br />

− 1 1 − 8K ΣAtfyt<br />

�<br />

A fy<br />

53<br />

ϕfy<br />

(12 − ϕ(mm)<br />

10 ) ftj<br />

γb<br />

Acal<br />

. (2.42)<br />

A


L’enrobage d’une barre doit être égal ou supérieur à son diamètre. En situation <strong>sismique</strong>, γs et<br />

γb peuvent être pris égaux à 1 et 1,15 respectivement.<br />

– γe : coefficient <strong>de</strong> sécurité couvrant l’influence <strong>de</strong>s cycles alternés sur l’adhérence. Il peut<br />

être pris à 1.2 en zone courante et 1.35 en zone critique,<br />

– emin : enrobage du paquet formé par les <strong>de</strong>ux barres vis-à-vis <strong>de</strong>s parements et <strong>de</strong>s paquets<br />

voisins,<br />

– Acal/A : traduit l’influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> surabondance <strong>de</strong> section d’acier par rapport à l’acier<br />

calculé,<br />

– K = :<br />

– 0.1 si <strong>la</strong> barre est ancrée dans l’angle d’un cadre ou dans le fond d’une épingle ;<br />

– 0.2 si <strong>la</strong> barre est dans le fond d’un étrier ;<br />

– 0.15 dans l’angle d’un cadre en <strong>de</strong>uxième lit<br />

– 0.05 sinon.<br />

S’il s’agit <strong>de</strong> recouvrement dans les rotules p<strong>la</strong>stiques pour lesquelles le moment ultime est calculé<br />

avec <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> résistance <strong>de</strong> l’acier, il faut remp<strong>la</strong>cer fy par fmax ; fyt peut être remp<strong>la</strong>cé par<br />

ft,max.<br />

Si le recouvrement n’est pas dans une rotule p<strong>la</strong>stique, γe peut être pris égal à 1. ftj peut<br />

être évalué à t = ∞ en prenant fc = 1.5fc28<br />

, par <strong>la</strong> formule du BAEL ou 0.25f 2/3<br />

c<br />

(MPa).<br />

Pour une longueur <strong>de</strong> recouvrement donnée, <strong>la</strong> formule inversée permet <strong>de</strong> remonter à <strong>la</strong> force<br />

<strong>de</strong> recouvrement capable. La vérification du f<strong>la</strong>mbement <strong>de</strong>s armatures comprimées doit être<br />

faite dans les poteaux. Le diamètre <strong>de</strong>s armatures longitudinales et l’espacement <strong>de</strong>s armatures<br />

transversales sont alors liés par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion donnant <strong>la</strong> force critique <strong>de</strong> f<strong>la</strong>mbement <strong>de</strong> l’armature<br />

longitudinale :<br />

Soit :<br />

π(dbl) 2<br />

4<br />

σs ≤ Fcr = π2 Esl<br />

4s 2 t<br />

st ≤ 0.393dbl<br />

= π2Esπ(dbl) 4 /64<br />

4s2 , (2.43)<br />

t<br />

� Es<br />

σs<br />

, (2.44)<br />

Pour σs = 400 MPa, cette re<strong>la</strong>tion s’écrit : st ≤ 8.79dbl Cependant, cette formule qui néglige<br />

l’effet favorable du béton d’enrobage, peut donner <strong>de</strong>s résultats plus conservatifs que les formules<br />

<strong>de</strong>s normes, auquel cas, il est préférable <strong>de</strong> s’en tenir à celles-ci.<br />

Critères retenus et valeurs limites<br />

Parmi les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ruine possibles pour une structure en portiques en béton armé avec<br />

remplissage en maçonnerie, il convient <strong>de</strong> se limiter aux mo<strong>de</strong>s les plus fréquemment observés,<br />

par le retour d’expérience, pour ce genre <strong>de</strong> structure et les plus dommageables à <strong>la</strong> tenue du<br />

bâtiment. Ainsi, les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ruine <strong>de</strong>s murs <strong>de</strong> remplissage en maçonnerie ne seront pas pris en<br />

compte, car <strong>la</strong> ruine d’un ou plusieurs murs <strong>de</strong> maçonnerie n’implique pas <strong>la</strong> ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />

entière. Les murs en maçonnerie agissent, néanmoins sur <strong>la</strong> ruine globale <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure par <strong>la</strong><br />

perte <strong>de</strong> résistance du portique et <strong>la</strong> transmission d’un effort horizontale supplémentaire aux<br />

extrémités <strong>de</strong>s poteaux, ce qui augmente le risque d’une rupture <strong>de</strong>s poteaux par cisaillement en<br />

tête. Les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ruine jugés les plus probables et les plus préjudiciables à <strong>la</strong> structure sont :<br />

– Ruine <strong>de</strong>s poteaux par flexion : on considère qu’il y a rupture par flexion dans le poteau<br />

s’il atteint une rotation limite p<strong>la</strong>stique θp,u, donnée par <strong>la</strong> formule <strong>de</strong> l’Euroco<strong>de</strong> 8 (Eq.<br />

(2.25))<br />

– Ruine par cisaillement en tête : on considère qu’il y a rupture en tête <strong>de</strong> poteau si l’effort<br />

tranchant atteint l’effort tranchant limite estimé par Priestley, selon l’Eq. (2.37).<br />

Le tableau 2.4 présente les valeurs limites en rotation ultime et en effort tranchant ultime<br />

correspondant aux différentes types <strong>de</strong> poteaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure étudiée.<br />

54


Section 15x15 15x20 20x15 25x15 53.5x15<br />

Sens <strong>de</strong><br />

chargement X Y X Y X Y X Y X Y<br />

Rotation<br />

limite<br />

(rd s−1 )<br />

0.0432 0.0432 0.0458 0.041 0.041 0.0458 0.0369 0.048 0.0305 0.0461<br />

Effort tranchant<br />

limite<br />

(kN)<br />

141.28 141.28 109.81 138.08 138.08 109.81 168.74 113.44 353.77 135.26<br />

Tab. 2.4 – Valeurs limites dans les poteaux<br />

55


2.4 Modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence et résultats<br />

2.4.1 Modélisation par éléments finis<br />

La structure <strong>de</strong> référence est modélisée à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> CAST3M en utilisant l’approche globale<br />

pour <strong>la</strong> représentation <strong>de</strong>s éléments, à savoir :<br />

– Des éléments finis <strong>de</strong> poutre d’Euler-Bernoulli représentent les poutres <strong>de</strong> toiture ainsi<br />

que <strong>la</strong> partie centrale <strong>de</strong>s poteaux et <strong>de</strong>s poutres <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nchers. Ces éléments ne tiennent<br />

pas compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> déformation <strong>de</strong> cisaillement et présentent une répartition linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

courbure,<br />

– Des éléments finis <strong>de</strong> poutre <strong>de</strong> Timoshenko représentent <strong>la</strong> zone d’apparition <strong>de</strong>s rotules<br />

p<strong>la</strong>stiques aux extrémités <strong>de</strong>s poteaux et <strong>de</strong>s poutres <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nchers. L’élément permet<br />

<strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> déformation <strong>de</strong> cisaillement, qui peut être importante dans les<br />

extrémités <strong>de</strong>s éléments linéiques sous chargement <strong>sismique</strong>. La courbure reste constante<br />

sur l’élément,<br />

– Des éléments finis <strong>de</strong> barre sur les diagonales <strong>de</strong>s portiques représentent les murs en<br />

maçonnerie. L’élément barre fonctionne uniquement en traction-compression.<br />

– Des éléments finis <strong>de</strong> coques à 4 noeuds représentent les p<strong>la</strong>nchers bas et haut.<br />

Après avoir comparé les valeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong>s rotules p<strong>la</strong>stiques Lp obtenues par les Eqs.<br />

(2.29), (2.31) et (2.33), il s’est avéré que ces valeurs restent inférieures aux hauteurs <strong>de</strong>s sections<br />

<strong>de</strong>s poteaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. Le choix s’est donc porté sur l’adoption <strong>de</strong>s hauteurs <strong>de</strong>s sections<br />

comme valeurs <strong>de</strong> longueurs <strong>de</strong> rotules.<br />

La nature du sol et l’interaction sol/structure peuvent avoir une influence sur le comportement<br />

<strong>de</strong>s structures au séisme. Afin <strong>de</strong> concentrer l’étu<strong>de</strong> sur le comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure, les<br />

appuis <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure sont supposées encastrés, dans le cadre <strong>de</strong> cette application.<br />

Compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> complexité <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure, les lois globales <strong>de</strong> comportement semblent les<br />

mieux adaptées pour décrire <strong>la</strong> réponse au séisme du bâtiment. Les lois globales développées à<br />

<strong>la</strong> section 2.3.2 sont donc utilisées.<br />

2.4.2 Hypothèses <strong>de</strong> calcul<br />

Chargement <strong>sismique</strong><br />

Dans ce travail <strong>de</strong> thèse, <strong>la</strong> réponse <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure à un chargement <strong>sismique</strong> est étudiée. Une<br />

secousse <strong>sismique</strong> se traduit par <strong>la</strong> propagation <strong>de</strong> différents types d’on<strong>de</strong>s, qui compte tenu <strong>de</strong><br />

l’hétérogénéité du sol, produit en surface un mouvement complexe. Pour i<strong>de</strong>ntifier le mouvement<br />

du sol sur un site, on a recours à <strong>de</strong>s enregistrements du mouvement en différentes stations.<br />

Ces enregistrements se présentent principalement sous forme d’accélérogramme, représentant<br />

l’accélération du sol en une direction donnée en fonction du temps.<br />

Les étu<strong>de</strong>s menées sur les enregistrements <strong>sismique</strong>s montrent que, d’une part, il n’existe pas <strong>de</strong><br />

direction horizontale privilégiée ; d’autre part, que les mouvements suivant les trois directions<br />

<strong>de</strong> l’espace sont indépendants, c’est à dire que le mouvement dans une direction ne peut pas<br />

renseigner sur le mouvement dans une autre. Il est nécessaire <strong>de</strong> ce fait d’avoir pour chaque<br />

direction du mouvement son propre accélérogramme.<br />

Partant <strong>de</strong> ce constat, plusieurs règlements <strong>de</strong> construction para<strong>sismique</strong> ([22], [42], [43]) imposent<br />

<strong>la</strong> détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité résistante du bâtiment en vérifiant sa tenue face au<br />

mouvement <strong>sismique</strong> dans les <strong>de</strong>ux directions horizontales (X,Y) et dans <strong>la</strong> direction verticale<br />

(Z). Le retour d’expérience montre néanmoins que les mouvements horizontaux sont le plus souvent<br />

les plus préjudiciables aux structures. C’est pourquoi, pour notre cas, l’étu<strong>de</strong> s’est restreinte<br />

à estimer <strong>la</strong> résistance du bâtiment aux sollicitations horizontales du séisme suivant l’axe X ;<br />

puis suivant l’axe Y.<br />

Les règles para<strong>sismique</strong>s prévoient <strong>de</strong> superposer les mouvements en X et Y avec une règle <strong>de</strong><br />

pondération du type SX + 0.3SY . A ce sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, cette procédure n’a pas été prise en<br />

56


Fig. 2.23 – Modélisation éléments finis <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />

F<br />

Fig. 2.24 – Effet portique<br />

57<br />

∆<br />

P


compte. Le même mouvement <strong>sismique</strong> est adopté pour SX et SY . Ce mouvement <strong>sismique</strong> est<br />

caractérisé par l’accélérogramme présenté à <strong>la</strong> figure 2.27. Il s’agit d’un accélérogramme issu du<br />

programme d’essais CASSBA [6]. Il correspond au spectre <strong>de</strong> référence S1 avec un amortissement<br />

<strong>de</strong> 5% (cf. fig. 2.28).<br />

Effet portique<br />

On applique à <strong>la</strong> structure un dép<strong>la</strong>cement horizontal dans le sens X, puis dans le sens Y,<br />

équivalent au dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong>s masses <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure (cf. fig. 2.24). Cette étu<strong>de</strong> permet <strong>de</strong><br />

mesurer l’effet du dép<strong>la</strong>cement horizontal <strong>de</strong>s charges verticales : Effet P − ∆.<br />

Sous l’effet <strong>de</strong>s sollicitations horizontales, le dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge verticale induit un moment<br />

supplémentaire dans le poteau.<br />

Pour le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure étudiée, nous remarquons que <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> l’effort normal dans<br />

les poteaux suite à <strong>la</strong> poussée <strong>la</strong>térale reste assez faible ; ce qui permet <strong>de</strong> considérer l’effet<br />

P − ∆ comme négligeable, donc <strong>de</strong> ne pas prendre en compte l’effet <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge verticale dans<br />

le comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure sous chargement horizontal.<br />

2.4.3 Calcul linéaire<br />

<strong>Analyse</strong> modale<br />

L’analyse modale <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est réalisée en considérant <strong>de</strong>ux calculs :<br />

– Le calcul à l’ai<strong>de</strong> du co<strong>de</strong> éléments finis CAST3M : les fréquences propres sont déterminées<br />

à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> CAST3M. La procédure utilisée permet <strong>de</strong> déterminer les valeurs et les mo<strong>de</strong>s<br />

propres d’un système physique à partir <strong>de</strong> sa rigidité et <strong>de</strong> sa masse. Les hypothèses <strong>de</strong><br />

calcul et les conditions aux limites sont les mêmes que celles considérées plus haut (cf.<br />

2.4.2),<br />

– Calcul par les formules forfaitaires : les fréquences <strong>de</strong>s premiers mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vibration sont<br />

calculées par les formules forfaitaires suivantes :<br />

fx = 1<br />

2π<br />

fy = 1<br />

2π<br />

� Ry<br />

, (2.45)<br />

M<br />

�<br />

Rx<br />

, (2.46)<br />

M<br />

où Rx et Ry sont les rigidités <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure dans le sens x et y, respectivement ; et M <strong>la</strong><br />

masse totale au-<strong>de</strong>ssus du rez-<strong>de</strong>-chaussée.<br />

Deux cas <strong>de</strong> conditions aux limites <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure du bâtiment sont considérées :<br />

– Rotation <strong>de</strong>s poteaux bloquée et trans<strong>la</strong>tion hors p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure bloquée : ces hypothèses<br />

servent à comparer les résultats obtenus par le calcul éléments finis (EF) aux<br />

résultats obtenus par les formules forfaitaires.<br />

– Rotation libre <strong>de</strong>s poteaux et trans<strong>la</strong>tion hors p<strong>la</strong>n possible : ces conditions sont plus<br />

proches <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalité et permettent <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong> l’effet <strong>de</strong> <strong>la</strong> torsion dans <strong>la</strong> structure.<br />

Les différents calculs sont conduits pour une structure comportant les portiques en béton armé<br />

avec puis sans mur <strong>de</strong> remplissage en maçonnerie. Les résultats obtenus sont rassemblés dans le<br />

tableau 2.6.<br />

Nous remarquons que pour le cas où <strong>la</strong> rotation et <strong>la</strong> trans<strong>la</strong>tion hors p<strong>la</strong>n sont bloquées, les<br />

valeurs obtenues par le calcul CAST3M sont proches <strong>de</strong> celles obtenues analytiquement par <strong>de</strong>s<br />

formules forfaitaires.<br />

Concernant le <strong>de</strong>uxième cas <strong>de</strong> conditions aux limites, nous remarquons que les fréquences<br />

obtenues par le modèle numérique sont inférieures à celles obtenues par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> forfaitaire.<br />

Ceci est encore plus marqué pour <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième fréquence propre.<br />

Cette différence peut être attribuée à l’effet <strong>de</strong> <strong>la</strong> torsion qui intervient dans <strong>la</strong> structure. En<br />

effet, le centre <strong>de</strong> torsion <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est excentré par rapport au centre <strong>de</strong> gravité, surtout<br />

58


Fréquence propre (Hz)<br />

Mo<strong>de</strong>s propres Sans mur Avec murs<br />

1 3,55 8,08<br />

2 4,77 9,95<br />

3 9,1 15,79<br />

4 18,79 19,29<br />

5 21,28 20.04<br />

Tab. 2.5 – Premiers mo<strong>de</strong>s propres <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure complète<br />

Fréquence propre Sans mur Avec murs<br />

(Hz) Rotation libre Rotation bloquée Rotation libre Rotation bloquée<br />

Calcul EF 3.54 3.55 8.08 9.73<br />

Fy Calcul analytique 4.1 11.0<br />

Écart re<strong>la</strong>tif 13.41% 11.5%<br />

Calcul EF 4.77 7.58 9.95 10.04<br />

Fx Calcul analytique 8,2 11.2<br />

Calcul EF 7.6% 10.4%<br />

Tab. 2.6 – Fréquences propres <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure complète<br />

dans le sens Y. C’est pourquoi, lors d’un mouvement du sol dans le sens X, <strong>la</strong> structure subit<br />

une trans<strong>la</strong>tion et une rotation conjuguées. L’effet <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotation d’ensemble est beaucoup moins<br />

perceptible dans l’autre sens, car l’excentricité en X est moins importante.<br />

Réponse <strong>sismique</strong> par analyse modale et comparaison<br />

Nous étudions dans cette partie, <strong>la</strong> réponse é<strong>la</strong>stique <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure en utilisant les spectres<br />

<strong>de</strong> référence normalisés. Cette métho<strong>de</strong> étant <strong>la</strong>rgement employée dans le dimensionnement <strong>de</strong>s<br />

ouvrages aux séismes, il est utile d’estimer les dép<strong>la</strong>cements maximaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure par <strong>la</strong><br />

métho<strong>de</strong> «réglementaire» - conçue pour les ouvrages neufs - et <strong>de</strong> les comparer avec ceux obtenus<br />

par les calculs non linéaires push-over et dynamique exposés à <strong>la</strong> section 2.4.4.<br />

Le spectre <strong>de</strong> référence utilisé est le spectre S1 <strong>de</strong>s règles PS92 [23] (cf. fig. 2.28).<br />

L’accélération maximale du p<strong>la</strong>ncher γp,max due aux oscil<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure s’écrit en fonction<br />

<strong>de</strong> son dép<strong>la</strong>cement d et <strong>de</strong> <strong>la</strong> pulsation propre ω du bâtiment :<br />

γp,max = ω 2 dmax. (2.47)<br />

En introduisant le coefficient d’amplification dynamique RD(T ), où T est <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> fondamentale<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure, déterminé à l’ai<strong>de</strong> du spectre S1, le dép<strong>la</strong>cement en tête <strong>de</strong>s poteaux<br />

s’écrit :<br />

d = RD(T ) γs,max<br />

ω 2 . (2.48)<br />

L’effort horizontal F généré en haut du p<strong>la</strong>ncher par l’accélération du sol s’exprime :<br />

F = Mγp,max =⇒ F = RD(T )Mγs,max, (2.49)<br />

où γs,max est l’accélération au sol. Les valeurs <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cements en tête <strong>de</strong>s poteaux (au niveau du<br />

p<strong>la</strong>ncher haut du RDC), correspondant à une accélération au sol γs,max = 1 ms −2 sont résumés<br />

dans le tableau 2.7.<br />

Sens X :<br />

Poteaux seuls :<br />

La limite du comportement é<strong>la</strong>stique <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est définie en déterminant le moment limite<br />

é<strong>la</strong>stique dans chaque poteau. En effet, chaque poteau transmet une part <strong>de</strong> l’effort tranchant<br />

59


Dép<strong>la</strong>cement (m) Effort tranchant (kN)<br />

Avec murs Sans mur Avec murs Sans mur<br />

Sens X 0.43 10 −3 0.89 10 −3 170.5 192.1<br />

Sens Y 0.48 10 −3 4.6 10 −3 173.5 245<br />

Tab. 2.7 – Dép<strong>la</strong>cements et efforts tranchant pour γs(t) = 1 m s −2<br />

Accélération maximale (m s −2 )<br />

Dép<strong>la</strong>cement maximal (m)<br />

Avec murs Sans mur<br />

Sens X 1.29 0.55 10 −3 1.1 10 −3<br />

Sens Y 0.89 0.43 10 −3 4.41 10 −3<br />

Tab. 2.8 – Accélérations et dép<strong>la</strong>cements maximaux en phase é<strong>la</strong>stique<br />

et supporte donc un moment fléchissant à ses <strong>de</strong>ux extrémités. Le moment limite est déterminé<br />

en prenant en compte l’effort normal. En comparant le rapport du moment fléchissant limite au<br />

moment supporté par le poteau lors d’une accélération <strong>sismique</strong> égale à 1 m s−2 , on i<strong>de</strong>ntifie le<br />

poteau le plus vulnérable Ainsi l’accélération <strong>sismique</strong> correspondant à <strong>la</strong> limite é<strong>la</strong>stique <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

structure est égale à :<br />

γs,max,e<strong>la</strong>s = Inf( My(limite)<br />

My(γs = 1m s−2 ). (2.50)<br />

)<br />

En utilisant l’Eq. (2.48), on peut déterminer le dép<strong>la</strong>cement maximal dans <strong>la</strong> phase é<strong>la</strong>stique du<br />

comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. Les résultats sont présentées dans le tableau 2.8. Pour estimer<br />

le comportement post-é<strong>la</strong>stique, les règles <strong>de</strong> calcul para<strong>sismique</strong> préconisent l’application d’un<br />

coefficient <strong>de</strong> comportement q pour majorer l’accélération maximale à <strong>la</strong>quelle peut résister une<br />

structure :<br />

γs,max = qγs,max,e<strong>la</strong>s. (2.51)<br />

Ce coefficient <strong>de</strong> comportement est égal à 1,5 pour les bâtiments à portiques en béton armé.<br />

D’où les accélérations maximales qui s’en déduisent :<br />

– Sens X : γs,max = 1.94m s −2 ,<br />

– Sens Y : γs,max = 1.26m s −2 .<br />

Compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> du coefficient <strong>de</strong> comportement, <strong>la</strong> structure résisterait à une<br />

accélération <strong>de</strong> 1,26 m s −2 .<br />

60


2.4.4 Calcul non linéaire<br />

Réponse <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure sous chargement monotone - (push-over)<br />

Chargement : Pour étudier le comportement sous chargement monotone, <strong>la</strong> structure est soumise<br />

à un dép<strong>la</strong>cement imposé au niveau du p<strong>la</strong>ncher haut dans les <strong>de</strong>ux axes horizontaux et les<br />

forces <strong>de</strong> réaction induites par ces dép<strong>la</strong>cements sont calculées. La structure est aussi soumise à<br />

son poids propre.<br />

Les courbes représentées sur <strong>la</strong> figure 2.25 correspon<strong>de</strong>nt aux cas <strong>de</strong> charges suivants :<br />

– Dép<strong>la</strong>cement imposé suivant l’axe X pour <strong>la</strong> structure sans mur en maçonnerie,<br />

– Dép<strong>la</strong>cement imposé suivant l’axe Y pour <strong>la</strong> structure sans mur en maçonnerie,<br />

– Dép<strong>la</strong>cement imposé suivant l’axe X pour <strong>la</strong> structure avec un mur en maçonnerie,<br />

– Dép<strong>la</strong>cement imposé suivant l’axe Y pour <strong>la</strong> structure avec 2 murs en maçonnerie.<br />

<strong>Analyse</strong> <strong>de</strong>s résultats numériques :<br />

L’analyse <strong>de</strong>s courbes obtenues par <strong>la</strong> modélisation du chargement monotone montre que les<br />

courbes <strong>de</strong> capacité <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure sans mur en maçonnerie pour les <strong>de</strong>ux sens <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cements<br />

sont assez différentes. La résistance maximale atteinte pour le sens X pour <strong>la</strong> structure en<br />

portiques seuls est égale à 624 KN, alors que pour <strong>la</strong> même structure dans le sens Y, cette<br />

résistance est <strong>de</strong> 379 KN. La différence entre <strong>la</strong> résistance maximale dans les <strong>de</strong>ux sens montre<br />

une forte disparité entre le comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure en X et en Y.<br />

En comparant <strong>la</strong> courbe <strong>de</strong> capacité <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure sans mur à celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure avec murs,<br />

une nette augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité résistante <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est notable, bien que le nombre<br />

<strong>de</strong> murs ne soit pas important. Cette augmentation est plus importante au début du chargement,<br />

jusqu’à atteindre un premier palier.<br />

Une baisse <strong>de</strong> résistance, qui ramène <strong>la</strong> courbe à un second palier, est ensuite observée.<br />

La première phase est antérieure à <strong>la</strong> phase <strong>de</strong> fissuration <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie. Le portique et le<br />

mur se comportent comme une structure homogène, d’où une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> rigidité et <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> résistance <strong>de</strong> l’ensemble (on peut atteindre une résistance maximale 3 fois supérieure à <strong>la</strong><br />

résistance déterminée sans maçonnerie).<br />

La <strong>de</strong>uxième phase où on observe un premier palier correspond à <strong>la</strong> rupture du joint entre <strong>la</strong><br />

maçonnerie et le portique au niveau <strong>de</strong>s liaisons poteau-poutre.<br />

La phase <strong>de</strong> baisse <strong>de</strong> résistance est associée à <strong>la</strong> fissuration <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie, essentiellement due<br />

à <strong>la</strong> rupture par cisaillement <strong>de</strong>s joints entre les blocs <strong>de</strong> maçonnerie. Les charges horizontales<br />

se reportent progressivement sur le portique.<br />

La <strong>de</strong>rnière phase correspond à <strong>la</strong> rupture quasi totale <strong>de</strong>s joints entre les blocs <strong>de</strong> maçonnerie<br />

et le panneau ne résiste plus que par frottement entre les blocs <strong>de</strong> maçonnerie, ce qui permet<br />

<strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r une résistance totale <strong>de</strong> l’ensemble légèrement supérieure à celle <strong>de</strong>s portiques seuls<br />

(d’environ 50%).<br />

Ces observations coinci<strong>de</strong>nt avec les résultats d’autres étu<strong>de</strong>s ([17],[96]) et essais, notamment<br />

au <strong>CSTB</strong> [29], qui montrent que <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> murs en maçonnerie augmente <strong>la</strong> rigidité et <strong>la</strong><br />

résistance du portique, même après fissuration. Il est à noter aussi qu’en contre partie, les murs<br />

en maçonnerie transmettent aux portiques un effort tranchant supplémentaire aux extrémités<br />

<strong>de</strong>s poteaux, dû à l’apparition <strong>de</strong> bielles en compression dans les murs. Ces efforts peuvent causer<br />

<strong>la</strong> ruine <strong>de</strong>s poteaux par cisaillement, il est donc essentiel <strong>de</strong> prendre en compte ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> ruine<br />

en présence <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie.<br />

Réponse <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure sous chargement dynamique<br />

Chargement :<br />

Dans ce paragraphe, on s’intéresse au comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure sous chargement dynamique.<br />

La procédure du calcul dynamique non linéaire est <strong>la</strong> procédure qui se rapproche le plus du cas<br />

réel d’une sollicitation <strong>sismique</strong>. En effet, une structure soumise à un chargement <strong>sismique</strong>,<br />

61


Effort tranchant (N)<br />

x 105<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

IF − Y<br />

BF − X<br />

IF − X<br />

BF − Y<br />

−1<br />

0 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1 0.12 0.14 0.16<br />

Dép<strong>la</strong>cement (m)<br />

Fig. 2.25 – Courbes <strong>de</strong> capacité sous chargement horizontal monotone : Dans le sens X avec murs<br />

(IF-X), et sans mur (BF-X) et dans le sens Y avec murs (IF-Y) et sans (BF-Y). Les courbes<br />

correspon<strong>de</strong>nt à l’effort tranchant global <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure résultant du dép<strong>la</strong>cement horizontal<br />

imposé au p<strong>la</strong>ncher haut. La dégradation <strong>de</strong> résistance est due à <strong>la</strong> rupture <strong>de</strong>s aciers dans les<br />

poteaux<br />

Effort tranchant (MN)<br />

0.12<br />

0.1<br />

0.08<br />

0.06<br />

0.04<br />

0.02<br />

0.02<br />

0<br />

0 0.05 0.1 0.15<br />

Dép<strong>la</strong>cement en tête(m)<br />

Fig. 2.26 – Comportement <strong>de</strong>s poteaux sous dép<strong>la</strong>cement horizontal imposé : Courbes effort<br />

tranchant-dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong>s poteaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. La ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure s’initialise dans<br />

les poteaux les moins ductiles. La baisse <strong>de</strong> résistance <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure avec murs est due à<br />

l’écrouissage négatif <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie<br />

62


caractérisé par l’accélération γs(t), peut être modélisée par le système dynamique 2.52 :<br />

[M] a(t) + [C] v(t) + [K(x)] x(t) = − [M] γs(t) (2.52)<br />

où [M], [K] et [C] sont, respectivement, les matrices <strong>de</strong> masse, <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur et d’amortissement<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure et a(t), v(t) et x(t) représentent les vecteurs, respectivement, d’accélération, <strong>de</strong><br />

vitesse et <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure dans son repère re<strong>la</strong>tif.<br />

Les forces appliquées lors du séisme sont, en plus du poids propre <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure, les forces<br />

d’inertie, qui résultent <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en mouvement <strong>de</strong>s masses. Le calcul dynamique non-linéaire<br />

consiste donc à résoudre l’Eq. (2.52), en utilisant l’accélérogramme <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure 2.27.<br />

Cet accélérogramme reproduit le spectre <strong>de</strong> réponse <strong>de</strong> type ”S1” défini dans les règles AFPS92<br />

pour une accélération nominale <strong>de</strong> 0,23g.<br />

<strong>Analyse</strong> <strong>de</strong>s résultats du calcul pas à pas : L’application à <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> plusieurs niveaux<br />

d’accélération permet <strong>de</strong> déterminer l’effort maximal subi par celle-ci et le dép<strong>la</strong>cement maximal<br />

du p<strong>la</strong>ncher lors <strong>de</strong>s cycles <strong>de</strong> chargement. Ainsi, en relevant ces valeurs maximales <strong>de</strong><br />

dép<strong>la</strong>cement du p<strong>la</strong>ncher haut pour chaque niveau d’accélération, <strong>la</strong> courbe <strong>de</strong> capacité dynamique<br />

peut être tracée.<br />

Nous remarquons que <strong>la</strong> courbe obtenue présente un palier horizontal qui est atteint lorsqu’il y<br />

a rupture <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotule p<strong>la</strong>stique et chute <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance. Le calcul étant effectué en imposant un<br />

effort d’inertie sur <strong>la</strong> structure, une décroissance rapi<strong>de</strong> au niveau du palier est observée lorsqu’il<br />

y a chute <strong>de</strong> résistance <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure correspondant à <strong>la</strong> ruine.<br />

Par <strong>de</strong>s calculs <strong>de</strong> proche en proche, il est possible alors d’estimer l’accélération du sol correspondant<br />

à <strong>la</strong> ruine dans chaque cas :<br />

– Sens X : L’accélération maximale supportée par <strong>la</strong> structure est égale à :<br />

– 0.64 g = 6.25m s −2 ; pour <strong>la</strong> structure sans mur.<br />

– 0.67 g = 6.56m s −2 ; pour <strong>la</strong> structure avec murs.<br />

– Sens Y : L’accélération maximale supportée par <strong>la</strong> structure est égale à :<br />

– 0.4 g = 3.9m s −2 ; pour <strong>la</strong> structure sans mur.<br />

– 0.49 g = 4.8m s −2 ; pour <strong>la</strong> structure avec murs.<br />

Comparaison entre les comportements sous chargement statique et dynamique : Dans ce paragraphe,<br />

les courbes <strong>de</strong> capacité obtenues lors du chargement statique et celles obtenues par les<br />

chargements dynamiques sont comparées.<br />

Les courbes «Effort tranchant global - Dép<strong>la</strong>cement en tête» <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure 2.31 montrent une<br />

bonne concordance entre les résultats du calcul pseudostatique et ceux du calcul dynamique.<br />

Nous observons que les courbes coinci<strong>de</strong>nt. Les résistances aux séismes sont proches entre les<br />

<strong>de</strong>ux calculs. Il en est <strong>de</strong> même pour les valeurs <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements maximaux en haut du p<strong>la</strong>ncher,<br />

qui correspon<strong>de</strong>nt au début <strong>de</strong> <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong> résistance dans le cas statique, et au<br />

début du palier horizontal, dans le cas dynamique.<br />

Pour déduire les accélérations maximales au sol correspondant au calcul pseudo-statique par<br />

<strong>la</strong> courbe effort tranchant-dép<strong>la</strong>cement, le raisonnement suivant peut être utilisé : Les efforts<br />

résultant du dép<strong>la</strong>cement imposé à <strong>la</strong> structure sont :<br />

Ft = Kd où K est <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur sécante <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure.<br />

Or, on peut écrire que :<br />

a = ω2d avec ω2 = K<br />

M , où M <strong>la</strong> masse <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure.<br />

D’où :<br />

Ft = M a ⇒ a = Ft<br />

M<br />

a étant l’accélération re<strong>la</strong>tive, déduite du spectre <strong>de</strong> référence S1 en fonction <strong>de</strong> l’accélération<br />

nominale aN par <strong>la</strong> formule :<br />

a(T ) = aNρτRD(T ) (2.53)<br />

63


Accélération du sol (m/s²)<br />

2.5<br />

2<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−2<br />

−2.5<br />

0 2 4 6 8 10<br />

Temps (s)<br />

R d (T)<br />

Fig. 2.27 – Accélérogramme du programme CASSBA<br />

3<br />

2.5<br />

2<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

Spectre normalisé <strong>de</strong> référence S1(PS92)<br />

Spectre normalisé <strong>de</strong> l’accélérogramme<br />

0<br />

0 0.5 1 1.5<br />

Pério<strong>de</strong> T (s)<br />

2 2.5<br />

Fig. 2.28 – Spectre <strong>de</strong> référence normalisé S1 ( amortissement 5%) et comparaison avec le<br />

spectre <strong>de</strong> réponse <strong>de</strong> l’accélérogramme utilisé (CASSBA)<br />

64


Effort tranchant (MN)<br />

0.5<br />

0.4<br />

0.3<br />

0.2<br />

0.1<br />

0<br />

−0.1<br />

−0.2<br />

−0.3<br />

−0.4<br />

−8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8<br />

x 10 −3<br />

−0.5<br />

Dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />

Fig. 2.29 – Courbe Effort tranchant Dép<strong>la</strong>cement sous sollicitation <strong>sismique</strong>.<br />

Accélération du sol(m/s²)<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

BF Y<br />

IF Y<br />

BF X<br />

IF X<br />

0.02 0.04 0.06<br />

Dép<strong>la</strong>cement en tête (m).<br />

0.08 0.1<br />

Fig. 2.30 – Courbes <strong>de</strong> capacité sous chargement dynamique : Courbes accélération du soldép<strong>la</strong>cement<br />

en tête pour <strong>la</strong> structure avec murs (IF) et sans mur (BF) dans le sens X et Y.<br />

Les extrémités <strong>de</strong>s courbes correspon<strong>de</strong>nt à <strong>la</strong> ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />

65


Calcul statique Calcul dynamique Calcul analytique<br />

Sens X Sans mur 0.41 0.64 0.41<br />

Avec murs 0.42 0.67 0.42<br />

Sens Y Sans mur 0.39 0.4 0.39<br />

Avec murs 0.43 0.49 0.43<br />

Tab. 2.9 – Comparatif <strong>de</strong>s accélérations au sol admissibles par <strong>la</strong> structure (en valeurs <strong>de</strong><br />

l’accélération <strong>de</strong> <strong>la</strong> pesanteur g)<br />

où ρ <strong>la</strong> correction d’amortissement, prise égale à 1 ; τ <strong>la</strong> correction topographique égale à 1 et<br />

RD(T ) l’ordonnée du spectre <strong>de</strong> dimensionnement normalisé à <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> T. L’expression <strong>de</strong><br />

l’accélération nominale au sol <strong>de</strong>vient alors :<br />

aN =<br />

Ft<br />

(M RD(T ))<br />

Sur <strong>la</strong> figure 2.31, on note que les courbes <strong>de</strong> capacité accélération-dép<strong>la</strong>cement issues du chargement<br />

pseudostatique ne correspon<strong>de</strong>nt pas à celles obtenues sous chargement dynamique. Ce<br />

résultat montre que l’estimation <strong>de</strong>s accélérations au sol à partir du chargement statique par<br />

l’intermédiaire <strong>de</strong> spectres normalisés réglementaires n’est pas bien adaptée dans le cas du comportement<br />

non-linéaire. En effet, même en considérant <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur sécante (rai<strong>de</strong>ur endommagée),<br />

les accélérations obtenues restent inférieurs à celles correspondant au chargement dynamique.<br />

Le biais <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d’estimation <strong>de</strong>s accélérations au sol peut être expliqué par le fait que<br />

les spectres normalisés réglementaires supposent un amortissement fixe (5% dans ce cas), alors<br />

que du fait <strong>de</strong>s nonlinéarités, l’amortissement varie dans <strong>la</strong> structure. Cette hypothèse peut<br />

être vérifiée en traçant les courbes <strong>de</strong> capacité correspondant à plusieurs niveaux d’amortissement.<br />

Sur <strong>la</strong> figure 2.32, on peut noter que l’accélération obtenue par chargement dynamique<br />

correspond grossièrement à un amortissement <strong>de</strong> 15%, <strong>la</strong>rgement supérieur aux 5% adoptés.<br />

Les accélérations au sol maximales calculées par les différentes métho<strong>de</strong>s exposées sont<br />

rassemblées dans le tableau 2.9. Il en resort que les résultats du calcul analytique coinci<strong>de</strong>nt<br />

bien avec ceux du calcul pseudo-statique. Par contre, un écart important apparaît entre les<br />

accélérations admissibles obtenues par le calcul pseudo-statique et celles obtenues par le calcul<br />

dynamique.<br />

66


Effort tranchant (MN)<br />

0.7<br />

0.6<br />

0.5<br />

0.4<br />

0.3<br />

XBFstat<br />

XIFstat<br />

YBFstat<br />

0.2<br />

YIFstat<br />

XBFdyna<br />

0.1<br />

XIFdyna<br />

YBFdyna<br />

YIFdyna<br />

0<br />

0 0.05 0.1 0.15<br />

Dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />

Fig. 2.31 – Comparaison <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> capacité sous chargements horizontaux statique et dynamique<br />

: Il y a correspondance au niveau <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements maximaux et <strong>de</strong>s efforts maximaux<br />

obtenus par les <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> chargement<br />

Accélération au sol (m.s-²)<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

BF X dynamique<br />

BF X statique amort. 15%<br />

BF X statique amort. 5%<br />

0 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1<br />

Dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />

Fig. 2.32 – Influence <strong>de</strong> l’amortissement sur <strong>la</strong> résistance au séisme : <strong>la</strong> courbe obtenue avec un<br />

amortissement <strong>de</strong> 15% est <strong>la</strong> plus proche <strong>de</strong> l’accélération observée lors du chargement dynamique<br />

67


2.4.5 Modèle éléments finis simplifié <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />

La finesse du mail<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> <strong>la</strong> modélisation éléments finis <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence est<br />

imposée par <strong>la</strong> bonne convergence <strong>de</strong>s résultats du calcul déterministe pour différents cas <strong>de</strong><br />

chargement, dynamique et monotone, suivant les <strong>de</strong>ux directions horizontales, en présence et<br />

en absence <strong>de</strong>s murs <strong>de</strong> remplissage en maçonnerie. Cependant, un mail<strong>la</strong>ge plus grossier bien<br />

qu’inefficace pour l’ensemble <strong>de</strong> ces cas d’étu<strong>de</strong>, s’avère suffisant pour <strong>de</strong>s cas particuliers <strong>de</strong><br />

chargement. Étant donné que dans <strong>la</strong> modélisation <strong>probabiliste</strong>, nous nous limitons à <strong>la</strong> structure<br />

sans murs <strong>de</strong> remplissage et que les lois non linéaires utilisées ne tiennent pas compte <strong>de</strong>s<br />

critères <strong>de</strong> ruine, il est utile <strong>de</strong> chercher une modélisation plus simplifiée <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure qui<br />

donne <strong>de</strong>s résultats proches <strong>de</strong> ceux du modèle utilisé jusque là.<br />

L’avantage du changement <strong>de</strong> l’échelle du mail<strong>la</strong>ge est double :<br />

– <strong>la</strong> réduction du nombre <strong>de</strong> DDLs du modèle moyen, donc <strong>de</strong> <strong>la</strong> dimension <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice<br />

modale, d’où un gain en coût <strong>de</strong> calcul ;<br />

– <strong>la</strong> prise en compte, par <strong>la</strong> modélisation nonparamétrique, <strong>de</strong>s erreurs <strong>de</strong> modélisation<br />

induites par le passage à un mail<strong>la</strong>ge plus grossier.<br />

En gardant le même mail<strong>la</strong>ge pour les poteaux et en simplifiant le mail<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s éléments<br />

linéaires (p<strong>la</strong>ncher, toiture et poutres), <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence peut être représentée par le<br />

modèle éléments finis <strong>de</strong> <strong>la</strong> fig. 2.33.<br />

Fig. 2.33 – Modélisation éléments finis ”simplifiée” <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />

La comparaison <strong>de</strong>s réponses <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux modèles, simplifié et complexe, dans le cas d’un chargement<br />

monotone (cf.fig. 2.34) et dans le cas d’un chargement <strong>sismique</strong> (cf. fig. 2.35), suivant <strong>la</strong><br />

direction X, montre une correspondance parfaite <strong>de</strong>s résultats. Le modèle éléments finis ”simplifié”<br />

peut donc se substituer au modèle éléments finis ”complexe” pour <strong>la</strong> conception du modèle<br />

<strong>probabiliste</strong>. De ce fait, il constituera le modèle moyen <strong>de</strong> <strong>la</strong> modélisation <strong>probabiliste</strong>.<br />

68


Effort tranchant gloabl (N)<br />

x 105<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

Simplifiée<br />

Complexe<br />

−1<br />

0 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1 0.12 0.14 0.16<br />

Dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />

Fig. 2.34 – Comparaison <strong>de</strong>s courbes Dép<strong>la</strong>cement-Effort tranchant global en fonction du<br />

mail<strong>la</strong>ge dans le cas d’un dép<strong>la</strong>cement imposé.<br />

Effort tranchant global (N)<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

−1<br />

−2<br />

−3<br />

−4<br />

x 105<br />

4<br />

Simplifiée<br />

Complexe<br />

−8 −6 −4 −2 0 2 4 6<br />

x 10 −3<br />

−5<br />

Dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />

Fig. 2.35 – Comparaison <strong>de</strong>s courbes Dép<strong>la</strong>cement-Effort tranchant global en fonction du<br />

mail<strong>la</strong>ge dans le cas d’un chargement <strong>sismique</strong>.<br />

69


2.4.6 Conclusions<br />

L’objectif du calcul déterministe d’un exemple <strong>de</strong> bâtiment à portiques en béton armé était :<br />

– d’une part, <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>la</strong> complexité du problème et <strong>de</strong> proposer une méthodologie<br />

<strong>de</strong> détermination du comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure soumise aux séismes ;<br />

– d’autre part, <strong>de</strong> fournir une modélisation par éléments finis qui constitue un ”modèle<br />

moyen” vis à vis <strong>de</strong> <strong>la</strong> modélisation <strong>probabiliste</strong> développée dans <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> ce travail.<br />

L’approche locale-globale permet d’aboutir à <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> structure avec <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comportement<br />

globales adaptées à <strong>la</strong> modélisation <strong>de</strong> structure complexes, tout en représentant le comportement<br />

non-linéaire et les phénomènes hystérétiques liés au mouvement <strong>sismique</strong>. Ces lois globales<br />

restent perfectibles afin <strong>de</strong> tenir compte d’autres phénomènes observés expérimentalement<br />

ou à l’échelle locale, comme le coup<strong>la</strong>ge flexion/torsion, le comportement hors p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s murs en<br />

maçonnerie...<br />

La comparaison entre le calcul pseudostatique et le calcul dynamique a montré que <strong>la</strong> structure<br />

atteint pratiquement les mêmes résistances aux sollicitations horizontales et <strong>la</strong> même ductilité<br />

dans les <strong>de</strong>ux cas. Cependant, il s’avère que <strong>la</strong> détermination <strong>de</strong>s accélérations au sol à partir<br />

du calcul push-over en utilisant les formules réglementaires ne permettent pas <strong>de</strong> retrouver<br />

les accélérations au sol appliquées lors du chargement dynamique. Ce résultat montre que l’approche<br />

réglementaire n’est pas bien adaptée à l’étu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure lorsqu’on<br />

se situe loin <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase é<strong>la</strong>stique <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure.<br />

La structure ainsi modélisée servira <strong>de</strong> modèle <strong>de</strong> référence pour <strong>la</strong> construction et <strong>la</strong> validation<br />

du modèle réduit moyen dans les modèles <strong>probabiliste</strong>s développés dans <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> ce travail.<br />

70


Chapitre 3<br />

Modélisation <strong>probabiliste</strong> non<br />

paramétrique en dynamique linéaire<br />

Sommaire<br />

3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72<br />

3.2 Construction du modèle réduit moyen en dynamique linéaire . . . . 72<br />

3.2.1 Construction par analyse modale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72<br />

3.2.2 Résolution numérique du problème matriciel réduit . . . . . . . . . . . . 74<br />

3.3 Construction du modèle <strong>probabiliste</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76<br />

3.3.1 Information disponible sur les matrices aléatoires . . . . . . . . . . . . . 76<br />

3.3.2 Normalisation <strong>de</strong>s matrices aléatoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77<br />

3.3.3 Paramètres <strong>de</strong> dispersion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78<br />

3.4 Mise en oeuvre du modèle <strong>probabiliste</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . 79<br />

3.4.1 Génération <strong>de</strong>s réalisations <strong>de</strong>s matrices aléatoires . . . . . . . . . . . . 79<br />

3.4.2 Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> convergence stochastique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80<br />

3.4.3 Choix d’observables et <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs statistiques . . . . . . . . . . . . . 81<br />

3.5 Application à <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence . . . . . . . . . . . . . . . . . 84<br />

3.5.1 Modèle réduit moyen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84<br />

3.5.2 Modèle <strong>probabiliste</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90<br />

3.5.3 Sensibilité du modèle aux paramètres <strong>de</strong> dispersion . . . . . . . . . . . . 96<br />

3.6 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105<br />

71


3.1 Introduction<br />

Dans ce chapitre, nous nous intéressons à <strong>la</strong> modélisation <strong>probabiliste</strong> du comportement<br />

linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure sous chargement <strong>sismique</strong>. L’hypothèse d’un comportement linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

structure a un double intérêt : d’une part, les règles para<strong>sismique</strong>s se limitent souvent à <strong>la</strong> partie<br />

é<strong>la</strong>stique <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance du bâtiment. Afin <strong>de</strong> juger <strong>de</strong> <strong>la</strong> robustesse <strong>de</strong>s modèles déterministes<br />

dynamiques du bâtiment, il est souhaitable <strong>de</strong> quantifier <strong>la</strong> sensibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />

aux incertitu<strong>de</strong>s sur <strong>la</strong> partie é<strong>la</strong>stique <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance du bâtiment. Il s’agit donc <strong>de</strong><br />

quantifier l’influence <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie linéaire du modèle dans <strong>la</strong> réponse d’une structure<br />

en viscoé<strong>la</strong>stodynamique linéaire.<br />

Afin <strong>de</strong> modéliser les incertitu<strong>de</strong>s liées à une structure viscoé<strong>la</strong>stique linéaire, <strong>la</strong> modélisation<br />

non paramétrique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s est utilisée ([87],[88]). Cette modélisation tient compte <strong>de</strong>s<br />

incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> modélisation en introduisant un modèle <strong>probabiliste</strong>, non sur les paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

structure, mais sur les matrices généralisées <strong>de</strong> masse, <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur et d’amortissement. Une telle<br />

formu<strong>la</strong>tion <strong>probabiliste</strong> non paramétrique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s modélise ces matrices généralisées du<br />

problème par <strong>de</strong>s variables aléatoires à valeurs dans l’ensemble <strong>de</strong>s matrices réelles, symétriques<br />

et définies positives. La construction du modèle <strong>probabiliste</strong> s’appuie donc sur le modèle réduit<br />

moyen <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure obtenu par décomposition modale.<br />

Nous commencerons donc ce chapitre par l’exposé <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> construction du modèle<br />

réduit moyen, à partir duquel sera construit le modèle <strong>probabiliste</strong>. Ce <strong>de</strong>rnier suit <strong>la</strong> modélisation<br />

<strong>probabiliste</strong> non paramétrique introduite par C. Soize ([87],[88]) et rappelée dans ce chapitre.<br />

Enfin, nous présentons les résultats <strong>de</strong> l’application du modèle <strong>probabiliste</strong> au cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />

<strong>de</strong> référence sans mur en maçonnerie, représentée par sa modélisation éléments finis simplifiée<br />

définie au paragraphe 2.4.5 et soumise à un chargement <strong>sismique</strong> <strong>de</strong> direction X.<br />

3.2 Construction du modèle réduit moyen en dynamique linéaire<br />

Afin <strong>de</strong> mettre en oeuvre l’approche non paramétrique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s, il est nécessaire<br />

d’établir préa<strong>la</strong>blement le modèle réduit moyen du système dynamique linéaire. En effet, <strong>la</strong><br />

factorisation <strong>de</strong> ces matrices est nécessaire pour construire les matrices aléatoires du modèle<br />

réduit stochastique [M], [D] et [K] (voir Eqs. (3.43)-(3.44)), en projetant le modèle discrétisé<br />

par éléments finis sur les n premiers mo<strong>de</strong>s propres du système.<br />

3.2.1 Construction par analyse modale<br />

La modélisation par éléments finis <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence conduit à résoudre en dynamique<br />

linéaire le système matriciel moyen suivant, que nous désignerons par <strong>la</strong> suite comme<br />

étant le modèle matriciel moyen :<br />

[M] ü(t) + [D] ˙u(t) + [K] u(t) = − [M] üs(t); (3.1)<br />

avec t ∈ [0, T ] où T est <strong>la</strong> durée du signal <strong>sismique</strong> et où [M], [D] et [K] sont les matrices (N ×N)<br />

<strong>de</strong> masse, d’amortissement et <strong>de</strong> rigidité, respectivement ; u(t) le vecteur <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements <strong>de</strong>s<br />

N DDLs <strong>de</strong> <strong>la</strong> modélisation éléments finis <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure et üs(t) est le vecteur <strong>de</strong>s accélérations<br />

imposées aux N DDLs du modèle éléments finis dues au chargement <strong>sismique</strong>.<br />

Les valeurs propres λ1 ≤ λ2 ≤ . . . ≤ λN et les vecteurs propres associés {ϕ α }1≤α≤N sont<br />

solutions du problème généralisé aux valeurs propres :<br />

Trouver λ et ϕ �= 0 tels que :<br />

([K] − λ [M])ϕ = 0 (3.2)<br />

Les vecteurs propres {ϕ }1≤α≤N forment une base vectorielle sur <strong>la</strong>quelle u(t) et us(t) peuvent-<br />

α<br />

être décomposés, à t fixé dans [0, T ]. On a donc :<br />

N�<br />

u(t) = qα(t)ϕ (3.3)<br />

α<br />

α=1<br />

72


us(t) =<br />

N�<br />

qs,α(t)ϕ<br />

α<br />

α=1<br />

Pour tout t fixé dans [0, T ], {qα(t)}1≤α≤N est l’ensemble <strong>de</strong>s coordonnées généralisées <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

réponse u(t) sur les mo<strong>de</strong>s {ϕ α }1≤α≤N et {qs,α(t)}1≤α≤N est l’ensemble <strong>de</strong>s coordonnées généralisées<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse us(t) sur les mo<strong>de</strong>s {ϕ α }1≤α≤N. On note u n (t) et u n s (t) les projections <strong>de</strong> u(t)<br />

us(t), respectivement sur les n < N premiers mo<strong>de</strong>s propres ϕ 1 , ϕ 2 , . . . , ϕ n . On a donc :<br />

u(t) =<br />

us(t) =<br />

n�<br />

qα(t)ϕ<br />

α<br />

α=1<br />

n�<br />

qs,α(t)ϕ<br />

α<br />

α=1<br />

On introduit <strong>la</strong> matrice modale [Φ n] qui est une matrice (N × n) réelle dont les éléments sont<br />

les composantes <strong>de</strong>s vecteurs propres {ϕ α }1≤α≤n, on a donc :<br />

Les Eqs. (3.5, 3.6) peuvent alors être réécrites :<br />

[Φ n]jα = {ϕ α }j<br />

(3.4)<br />

(3.5)<br />

(3.6)<br />

(3.7)<br />

u n (t) = [Φ n] q n (t), (3.8)<br />

u n s (t) = [Φ n] q n s (t), (3.9)<br />

où les vecteurs <strong>de</strong>s coordonnées généralisées q n (t) q n s (t) sont définis, pour tout 1 ≤ α ≤ n par :<br />

{q n (t)}α = qα(t) (3.10)<br />

{q n s (t)}α = qs,α(t) (3.11)<br />

En multipliant à gauche par [Φ n] T l’Eq. (3.1), en substituant u(t) par u n (t) et us(t) par u n s (t) ;<br />

et en utilisant les Eqs. (3.10) et (3.11), on montre que q(t) est tel que<br />

[M] ¨q n (t) + [D] ˙q n (t) + [K] q n (t) = − [M] ¨q n s (t), (3.12)<br />

où les matrices (n × n) réelles, symétriques, définies positives [M], [D] et [K] sont définies par :<br />

[M] = [Φ n] T [M] [Φ n] (3.13)<br />

[D] = [Φ n] T [D] [Φ n] , (3.14)<br />

[K] = [Φ n] T [K] [Φ n] . (3.15)<br />

Les vecteurs propres {ϕ α } étant orthogonaux par rapport aux matrices <strong>de</strong> masse [M] et <strong>de</strong><br />

rai<strong>de</strong>ur [K], on a :<br />

[M] αβ = µαδαβ, (3.16)<br />

[K] αβ = µαλαδαβ; (3.17)<br />

où δαβ désigne le symbole <strong>de</strong> Kronecker et µα <strong>la</strong> masse généralisée telle que<br />

µα =< [M] ϕ α , ϕ α >; (3.18)<br />

où < ., . > désigne le produit sca<strong>la</strong>ire euclidien <strong>de</strong> R n .<br />

Les matrices <strong>de</strong> masse généralisées [M] et <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur généralisée [K] sont diagonales. Toutefois,<br />

<strong>la</strong> matrice d’amortissement généralisée n’est, en générale, pas diagonale. Il est très difficile <strong>de</strong><br />

construire le modèle mécanique <strong>de</strong> l’amortissement dans le cas le plus générale. On suppose ici<br />

73


que l’amortissement est <strong>de</strong> type Rayleigh, c’est à dire qu’il existe <strong>de</strong>ux constantes réelles a et b<br />

telles que :<br />

[D] = a [M] + b [K] . (3.19)<br />

La matrice d’amortissement généralisée [D] s’écrit alors :<br />

[D] est alors une matrice diagonale dont les composantes sont :<br />

[D] = a [M] + b [K] . (3.20)<br />

�<br />

[D] αβ = 2ξαµα λαδαβ; (3.21)<br />

où ξα est le taux d’amortissement généralisé du mo<strong>de</strong> (λα, ϕ α ) tel que :<br />

ξα = < [D] ϕ α , ϕ α ><br />

√<br />

2µα λα<br />

3.2.2 Résolution numérique du problème matriciel réduit<br />

(3.22)<br />

Pour chercher <strong>la</strong> solution u n (t) du problème matriciel moyen, il est nécessaire <strong>de</strong> déterminer <strong>la</strong><br />

solution q n (t) du système matriciel défini par l’Eq. (3.12). S’agissant d’un problème d’évolution,<br />

les conditions initiales doivent être réécrites dans le domaine <strong>de</strong>s coordonnées généralisées et sont<br />

q n (0) = 0 et ˙q n (0) = 0. La résolution du problème est obtenue, par approximation numérique,<br />

en utilisant <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> numérique d’intégration <strong>de</strong> Newmark à <strong>de</strong>ux paramètres � δ et �α.<br />

La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Newmark se base sur les expressions suivantes :<br />

˙xk+1 = ˙xk + [(1 − � δ)¨xk + � δ¨xk+1]∆t, (3.23)<br />

xk+1 = xk + ˙xk∆t + [(0.5 − �α)¨xk + �α¨xk+1]∆t 2 . (3.24)<br />

où pour tout entier k ≥ 0, xk = qn (k∆t), ˙xk = ˙q n (k∆t) et ¨xk = ¨q n (k∆t). ∆t est le pas<br />

d’intégration. Afin d’assurer <strong>la</strong> stabilité du schéma d’intégration, les paramètres � δ et �α doivent<br />

être choisis <strong>de</strong> sorte que :<br />

�δ ≥ 0.5 ; �α ≥ 0.25(0.5 + � δ) 2<br />

(3.25)<br />

Le choix <strong>de</strong> ∆t est conditionné par <strong>la</strong> vérification <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux critères :<br />

– Premier critère correspondant à <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> propre <strong>de</strong> l’oscil<strong>la</strong>teur amorti. Il doit y avoir<br />

suffisamment <strong>de</strong> points sur une pério<strong>de</strong> TD.<br />

– Deuxième critère correspondant à <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> <strong>la</strong> force excitatrice : Il doit y avoir<br />

suffisamment <strong>de</strong> points sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> correspondant au rang le plus élevé encore significatif<br />

pour <strong>la</strong> force appliquée.<br />

Un nombre <strong>de</strong> 10 points par pério<strong>de</strong> est une valeur courante représentant un bon compromis.<br />

L’équation d’équilibre à l’instant t = (k + 1)∆t s’écrit :<br />

[M] ¨xk+1 + [D] ˙xk+1 + [K] xk+1 = Fk+1, (3.26)<br />

où Fk+1 = − [M] ¨q n s (k∆t). Donc, en exprimant ¨xk+1 et ˙xk+1 en fonction <strong>de</strong> xk+1 à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

Eqs. (3.23) et (3.24). L’Eq. (3.26) est réécrite en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> seule inconnue xk+1. Cette<br />

inconnue est déterminée par <strong>la</strong> résolution <strong>de</strong> l’équation :<br />

[ � K]xk+1 = � Fk+1<br />

(3.27)<br />

où [ � K] est <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur efficace définie par : [ � K] = [K]+a0 [M]+a1 [D], et � Fk+1 est <strong>la</strong> force effective<br />

à l’instant t = (k + 1)∆t, telle que :<br />

�Fk+1 = Fk+1 + [M] (a0xk + a2 ˙xk + a3¨xk) + [D] (a1xk + a4 ˙xk + a5¨xk)<br />

74


pour chaque instant t<br />

Initialisation :<br />

x0, ˙x0,<br />

¨x0 = [M] −1 (F0 − [D] ˙x0 − [K]x0)<br />

[M]<br />

[D]<br />

réduction modale<br />

[M] , [D] , [K]<br />

Calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur efficace<br />

Calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> force efficace<br />

Résolution <strong>de</strong> l’équation<br />

[ � K]xk = � Fk<br />

[K]<br />

[ � K] = [K] + a0[M] + a1[D]<br />

Détermination <strong>de</strong> ¨xk et ˙xk<br />

¨xk = a0(xk − xk−1) − a2 ˙xk−1 − a3¨xk−1<br />

˙xk = ˙xk−1 + a6¨xk−1 + a7¨xk<br />

Initialisation:<br />

Choix du temps d’échantillonnage<br />

Choix <strong>de</strong>s paramètres<br />

�α, � β<br />

∆t<br />

Calcul <strong>de</strong>s constantes d’intégration: (a1, ..., a7)<br />

�Fk = Fk + [M](a0xk−1 + a2 ˙xk−1 + a3¨xk−1) + [D](a1xk−1 + a4 ˙xk−1 + a5¨xk−1)<br />

où a0, ..., a7 sont les constantes du schéma d’intégration définies par :<br />

a0 = 1<br />

�α∆t 2 , a1 = � δ<br />

�α∆t , a2 = 1<br />

�α∆t<br />

a3 = 1<br />

2�α − 1 , a4 = � δ<br />

�α − 1 , a5 = ∆t<br />

2 ( � δ<br />

− 2);<br />

�α<br />

a6 = ∆t(1 − � δ) , a7 = � δ∆t.<br />

75


3.3 Construction du modèle <strong>probabiliste</strong><br />

Ce sous-chapitre reprend <strong>la</strong> construction du modèle <strong>probabiliste</strong> non paramétrique <strong>de</strong>s matrices<br />

aléatoires généralisées, développé par Soize ([87],[91]).<br />

3.3.1 Information disponible sur les matrices aléatoires<br />

Le modèle <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong>s matrices aléatoires du modèle <strong>probabiliste</strong> non paramétrique<br />

est construit en utilisant le principe du maximum d’entropie et en considérant l’information<br />

objective disponible sur les matrices aléatoires du problème. L’entropie <strong>de</strong> Shannon [83] est une<br />

mesure quantitative <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> associée à <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité d’une variable aléatoire.<br />

En se fixant comme contraintes l’information utilisable concernant une variable aléatoire, on<br />

cherche à déterminer <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité qui permet <strong>de</strong> maximiser l’entropie <strong>de</strong> Shannon ;<br />

ce qui revient à choisir parmi toutes les distributions <strong>de</strong> probabilité qui vérifient les contraintes,<br />

celle qui comporte l’incertitu<strong>de</strong> <strong>la</strong> plus importante [53]. En modélisant les matrices réduites <strong>de</strong><br />

masse, <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur et d’amortissement par les matrices aléatoires [M], [K] et [D], <strong>la</strong> réponse du<br />

système est alors un processus stochastique U in<strong>de</strong>xé sur [0, T ] qui s’écrit :<br />

où Q est un processus stochastique in<strong>de</strong>xé sur [0, T ] tel que :<br />

avec les conditions aux limites suivantes :<br />

U(t) = [Φ n] Q(t), (3.28)<br />

[M] ¨ Q(t) + [D] ˙ Q(t) + [K] Q(t) = − [M] ¨q n s ((t), (3.29)<br />

Q(0) = 0 ; ˙ Q(0) = 0. (3.30)<br />

Les informations utilisables pour <strong>la</strong> construction <strong>de</strong>s matrices généralisées aléatoires [M], [D] et<br />

[K] sont les suivantes :<br />

1. Les matrices [M], [D] et [K] sont <strong>de</strong>s matrices aléatoires à valeurs dans l’ensemble M + n (R)<br />

<strong>de</strong>s matrices (n × n) symétriques définies positives<br />

[M] ∈ M + n (R), (3.31)<br />

[D] ∈ M + n (R), (3.32)<br />

[K] ∈ M + n (R); (3.33)<br />

2. [M], [D] et [K] sont <strong>de</strong>s variables aléatoires dont les valeurs moyennes sont égales aux<br />

matrices généralisées du système matriciel réduit moyen :<br />

où E{.} est l’opérateur d’espérance mathématique ;<br />

E{[M]} = [M] , (3.34)<br />

E{[D]} = [D] , (3.35)<br />

E{[K]} = [K] ; (3.36)<br />

3. Les matrices aléatoires sont définies positives, elles sont donc inversibles presque sûrement.<br />

Pour que <strong>la</strong> variable aléatoire U(t) soit du second ordre, à chaque instant t fixé dans [0, T ],<br />

on montre ([87],[88]) qu’il est nécessaire que [M] −1 , [D] −1 et [K] −1 soient <strong>de</strong>s variables<br />

aléatoires du second ordre à valeurs dans M + n (R) :<br />

où � [A] �F = (tr([A] [A] T ) 1/2 est <strong>la</strong> norme <strong>de</strong> Frobenius.<br />

E{� [M] −1 � 2 F } < +∞, (3.37)<br />

E{� [D] −1 � 2 F } < +∞, (3.38)<br />

E{� [K] −1 � 2 F } < +∞; (3.39)<br />

76


3.3.2 Normalisation <strong>de</strong>s matrices aléatoires<br />

Les matrices aléatoires réduites [M], [D] et [K] sont re<strong>la</strong>tives à <strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> nature<br />

différente. Il est donc utile <strong>de</strong> normaliser ces matrices en introduisant <strong>de</strong>s matrices aléatoires<br />

dont <strong>la</strong> valeur moyenne soit <strong>la</strong> matrice i<strong>de</strong>ntité. La normalisation <strong>de</strong>s matrices aléatoires réduites<br />

est faite en considérant <strong>la</strong> factorisation <strong>de</strong> Cholesky <strong>de</strong>s matrices réduites moyennes.<br />

[M] = [L M] T [L M] , (3.40)<br />

[D] = [L D] T [L D] , (3.41)<br />

[K] = [L K] T [L K] , (3.42)<br />

où [L M], [L K] et [L D] sont <strong>de</strong>s matrices triangu<strong>la</strong>ires supérieures.<br />

Il est possible alors d’écrire [M], [D] et [K] sous <strong>la</strong> forme <strong>de</strong>s produits matriciels :<br />

[M] = [L M] T [GM] [L M] , (3.43)<br />

[D] = [L D] T [GD] [L D] ; [K] = [L K] T [GK] [L K] , (3.44)<br />

(3.45)<br />

où [GM], [GD] et [GK] sont <strong>de</strong>s variables aléatoires à valeurs dans M + n (R) dont les valeurs<br />

moyennes sont égales à <strong>la</strong> matrice i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> R n que nous notons [In].<br />

Nous avons donc :<br />

E{[GM]} = [In] , (3.46)<br />

E{[GD]} = [In] , (3.47)<br />

E{[GK]} = [In] ; (3.48)<br />

Compte tenu <strong>de</strong> ces informations, le modèle <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong>s matrices aléatoires peut être<br />

construit en utilisant le principe du maximum d’entropie. Soit [G] une matrice aléatoire réelle<br />

symétrique définie positive représentant les matrices aléatoires réduites normalisées [GM], [GD]<br />

et [GK]. On suppose que <strong>la</strong> distribution <strong>de</strong> probabilité P [G] <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice aléatoire [G] admet<br />

une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité p [G] par rapport à <strong>la</strong> mesure � dG définie sur l’ensemble M S n(R) <strong>de</strong>s<br />

matrices réelles et symétriques, telle que (voir ([87],[88]) :<br />

On a donc :<br />

˜<br />

dG = 2 n(n−1)<br />

4 Π1≤i≤j≤nd [G] ij , (3.49)<br />

P [G]( ˜<br />

dG) = p [G]([G]) ˜<br />

dG (3.50)<br />

La fonction <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité doit vérifier <strong>la</strong> condition <strong>de</strong> normalisation, à savoir :<br />

�<br />

p [G]([G]) ˜ dG = 1 (3.51)<br />

M + n (R)<br />

En considérant les Eqs. (3.37)-(3.39) et (3.46)-(3.48), les informations utilisables pour <strong>la</strong> construction<br />

du modèle <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice aléatoire [G] sont :<br />

[G] ∈ M + n (R), (3.52)<br />

E{[G]} = [In] , (3.53)<br />

E{� [G] −1 � 2 F } < +∞. (3.54)<br />

On montre que <strong>la</strong> condition 3.54 est vérifiée s’il existe un réel ν tel que :<br />

�<br />

ln(<strong>de</strong>t [G])p [G]([G]) ˜ dG = ν, | ν |< ∞ (3.55)<br />

M + n (R)<br />

77


D’autre part, l’équation 3.53 est réécrite :<br />

�<br />

[G] p [G]([G]) ˜ dG = [In] (3.56)<br />

M + n (R)<br />

Pour résumer, le modèle <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice aléatoire [G] introduite dans <strong>la</strong> normalisation<br />

<strong>de</strong>s matrices aléatoires [M], [D] et [K] est construit en utilisant le principe du maximum<br />

d’entropie sous <strong>la</strong> contrainte <strong>de</strong>s informations objectives disponibles suivantes :<br />

[G] ∈ M + � n (R)<br />

M + n (R) [G] p [G]([G]) ˜ dG = [G]<br />

�<br />

M + n (R) p [G]([G]) ˜ dG = 1<br />

�<br />

M + n (R) ln(<strong>de</strong>t [G])p [G]([G]) ˜ dG = ν, | ν |< ∞<br />

⎫<br />

⎪⎬<br />

⎪⎭<br />

(3.57)<br />

L’entropie <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice aléatoire [G] s’écrit sous <strong>la</strong> forme :<br />

�<br />

S(p [G]) = − p [G]([G]) ln(p [G]([G])) ˜ dG (3.58)<br />

M + n (R)<br />

Le principe du maximum d’entropie s’énonce alors :<br />

Trouver p [G] Max(S(p [G])) / p [G] vérifie les contraintes (3.57) (3.59)<br />

Il s’agit d’un problème d’optimisation sous contraintes résolu en utilisant l’approche <strong>de</strong>s multiplicateurs<br />

<strong>de</strong> Lagrange. D’après [88], <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité solution d’un tel problème<br />

s’écrit sous <strong>la</strong> forme<br />

p [G]([G]) = I +<br />

M n (R) ([G]) × CG<br />

1−δ2<br />

(n+1)<br />

× (<strong>de</strong>t([G])) 2δ2 n+1<br />

−<br />

× e 2δ2 tr([G]) , (3.60)<br />

où I M + n (R) est <strong>la</strong> fonction indicatrice <strong>de</strong> M+ n (R), CG est une constante positive <strong>de</strong> normalisation<br />

telle que,<br />

CG = (2π)−n(n−1)/4 ( n+1<br />

2δ2 ) n(n+1)(2δ2 ) −1<br />

Πn j=1<br />

n+1 Γ( 2δ2 + 1−j<br />

2 )<br />

où z ↦→ Γ(z) est <strong>la</strong> fonction gamma définie pour tout z > 0 par<br />

� ∞<br />

Γ(z) =<br />

0<br />

, (3.61)<br />

t z−1 e −t dt, (3.62)<br />

et δ un paramètre sca<strong>la</strong>ire adimensionnel appelé paramètre <strong>de</strong> dispersion et pilotant <strong>la</strong> dispersion<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice aléatoire autour <strong>de</strong> sa moyenne [In]. Les modèles <strong>probabiliste</strong>s <strong>de</strong>s matrices [GM],<br />

[GD] et [GK] sont les mêmes que celui <strong>de</strong> [G] mais avec <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> dispersion δM, δD<br />

et δK propres à chacune <strong>de</strong>s matrices [GM], [GD] et [GK].<br />

3.3.3 Paramètres <strong>de</strong> dispersion<br />

Comme il a été remarqué au paragraphe §3.3.2, le niveau <strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong>s matrices aléatoires<br />

<strong>de</strong> masse, <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur et d’amortissement est contrôlé par les niveaux <strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong>s matrices<br />

[GM], [GD] et [GK] (voir Eqs. (3.43)-(3.44)), qui sont eux-mêmes pilotés par les paramètres <strong>de</strong><br />

dispersion δM, δD et δK. Ces paramètres contrôlent donc <strong>la</strong> dispersion dans les matrices [M],<br />

[D] et [K], respectivement.<br />

Afin <strong>de</strong> donner un sens ”physique” à δM, δD et δK, il est possible <strong>de</strong> montrer que<br />

δM = { E{� [GM] − [GM] �2 F }<br />

� [GM] �2 }<br />

F<br />

1/2 , (3.63)<br />

δK = { E{� [GK] − [GK] �2 F }<br />

� [GK] �2 }<br />

F<br />

1/2 , (3.64)<br />

δD = { E{� [GD] − [GD] �2 F }<br />

� [GD] �2 }<br />

F<br />

1/2 . (3.65)<br />

78


Les paramètres <strong>de</strong> dispersion δM, δD et δK sont indépendants <strong>de</strong> <strong>la</strong> dimension n et doivent être<br />

choisis tel que pour un entier n0 ≥ 1 fixé :<br />

�<br />

n0 + 1<br />

0 < δM <<br />

(3.66)<br />

n0 + 5<br />

�<br />

n0 + 1<br />

0 < δD <<br />

(3.67)<br />

n0 + 5<br />

�<br />

n0 + 1<br />

0 < δK <<br />

(3.68)<br />

n0 + 5<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> ce travail, nous choisissons dans un premier temps <strong>de</strong> fixer ces paramètres<br />

<strong>de</strong> dispersion. Dans un second temps, une étu<strong>de</strong> paramétrique en fonction <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong><br />

dispersion sera effectuée pour estimer l’influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion dans les différentes matrices<br />

sur <strong>la</strong> réponse dynamique <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure.<br />

3.4 Mise en oeuvre du modèle <strong>probabiliste</strong><br />

3.4.1 Génération <strong>de</strong>s réalisations <strong>de</strong>s matrices aléatoires<br />

La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique <strong>de</strong> Monte-Carlo est utilisée comme solveur stochastique<br />

du modèle <strong>probabiliste</strong>. La mise en oeuvre <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong> nécessite un générateur <strong>de</strong><br />

réalisation <strong>de</strong>s matrices aléatoires [GM], [GD] et [GK] suivant les lois <strong>de</strong> probabilité appropriées<br />

et construites au paragraphe § 3.1.<br />

Un tel générateur est présenté dans ([87],[88]). Nous rappelons dans ce paragraphe comment<br />

construire un tel générateur <strong>de</strong> sorte que les réalisations <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice aléatoire [G] suivent <strong>la</strong><br />

loi <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> probabilité P [G] définie par l’Eq. (3.50) du paragraphe §3.3.2. La matrice<br />

[G] étant symétrique et définie positive, elle admet une factorisation <strong>de</strong> Cholesky. On a donc :<br />

[G] = [LG] T [LG] , (3.69)<br />

où [LG] est une matrice aléatoire à valeurs dans l’espace <strong>de</strong>s matrices (n×n) réelles triangu<strong>la</strong>ires<br />

supérieures.<br />

La matrice aléatoire [LG] est construite selon [87] <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon suivante :<br />

1. Les composantes [LG] ij <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice [LG] sont <strong>de</strong>s variables aléatoires indépendantes,<br />

2. On montre que les variables aléatoires [LG] ij tels que i < j < n s’écrivent<br />

[LG] ij = σnUij<br />

σn = δ(n + 1) −1/2<br />

où Uij est une variable aléatoire gaussienne centrée et <strong>de</strong> variance égale à 1.<br />

3. On montre que les éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> diagonale <strong>de</strong> [LG] s’écrivent :<br />

�<br />

[LG] ii = σn 2Vi<br />

(3.70)<br />

(3.71)<br />

(3.72)<br />

où Vi est une variable aléatoire gamma à valeurs positives dont <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong><br />

probabilité pVi (v) par rapport à <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong> Lebesgue dv est définie par :<br />

pVi (v) = IR +(v)<br />

1<br />

Γ( n+1<br />

2δ2 + 1−i<br />

2<br />

n+1 1+j<br />

2δ2 − 2 e<br />

)v −v<br />

(3.73)<br />

Si [A] désigne [M], [D] ou [K] et si [A(θ)] désigne une réalisation <strong>de</strong> [A], alors [A(θ)] est<br />

construite <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon suivante :<br />

1. choix <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> dispersion δA ;<br />

79


2. calcul du paramètre σn (voir Eq. (3.70)) ;<br />

3. génération <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalisation Uij(θ) <strong>de</strong>s variables aléatoires Uij pour tout i < j ≤ n ;<br />

4. génération <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalisation Vi(θ) <strong>de</strong>s variables aléatoires Vi pour tout i ≤ n ;<br />

5. construction <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalisation [LG(θ)] <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice aléatoire [LG] en utilisant les Eqs<br />

(3.70)- (3.72). On a donc :<br />

pour tout i < j ≤ n , [LG(θ)] ij = σnUij(θ) (3.74)<br />

�<br />

pour tout i ≤ n , [LG(θ)] ii = σn 2Vi(θ) (3.75)<br />

6. construction <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalisation [G(θ)] <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice [G] en utilisant l’Eq. (3.69). On a donc :<br />

[G(θ)] = [LG(θ)] T [LG(θ)] , (3.76)<br />

7. construction <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalisation [A(θ)] <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice aléatoire [A] telle que :<br />

[A(θ)] = [L A] T [G(θ)] [L A] , (3.77)<br />

où [L A] désigne respectivement [L M], [L D] et [L K] si [A] désigne respectivement [M], [D]<br />

et [K]<br />

3.4.2 Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> convergence stochastique<br />

La convergence du modèle <strong>probabiliste</strong> non paramétrique est étudiée a posteriori pour estimer<br />

d’une part le nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s nécessaires pour représenter correctement le comportement réel<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure, d’autre part le nombre <strong>de</strong> réalisations suffisant pour garantir <strong>la</strong> convergence <strong>de</strong>s<br />

estimateurs statistiques considérés.<br />

La convergence du modèle réduit moyen vis-à-vis du nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s peut-être analysée en<br />

étudiant l’application n ↦→ � T<br />

0 �qn (t)� 2 dt où �.� est <strong>la</strong> norme euclidienne <strong>de</strong> R n et T est <strong>la</strong><br />

durée du signal <strong>sismique</strong>. De même, <strong>la</strong> convergence du modèle réduit stochastique vis-à-vis<br />

du nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s peut-être analysée en étudiant l’application n ↦→ E{ � T<br />

0 �Qn (t)� 2 dt}. Les<br />

valeurs <strong>de</strong> cette application sont estimées par simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong> Monte-Carlo. Pour<br />

ce<strong>la</strong>, on introduit l’application n ↦→ Conv 2 (n, nS) définie par :<br />

Conv 2 (n, nS) = 1<br />

nS<br />

nS�<br />

ℓ=1<br />

� T<br />

0<br />

� Q n (t, θℓ) � 2 dt. (3.78)<br />

A n et nS fixés, Conv2 (n, nS) est un estimateur statistique <strong>de</strong> E{ � T<br />

0 �Qn (t)�2dt}. On a donc :<br />

lim<br />

nS→+∞ Conv2 � T<br />

(n, nS) = E{ �Q<br />

0<br />

n (t)� 2 dt}. (3.79)<br />

Pour chaque n fixé, le graphe <strong>de</strong> nS ↦→ Conv 2 (n, nS) doit être construit. Pour n fixé, <strong>la</strong> fonction<br />

nS ↦→ Conv2 (n, nS) converge vers une valeur limite � Cn. Pour tout n ≥ 1, <strong>la</strong> suite { � Cn}n≥1<br />

converge vers une valeur limite notée � C telle que :<br />

� T<br />

�C = E{ �Q<br />

0<br />

n (t)� 2 dt}. (3.80)<br />

On estime que <strong>la</strong> convergence stochastique est atteinte, pour tout n et nS suffisamment grands,<br />

lorsque pour tout n ′ ≥ n et n ′ S ≥ on a :<br />

où ε est l’erreur tolérée sur l’estimateur <strong>de</strong> E{ � T<br />

0 �Qn (t)� 2 dt}.<br />

|Conv 2 (n ′ , n ′ S) − � C| < ε (3.81)<br />

80


3.4.3 Choix d’observables et <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs statistiques<br />

Définition <strong>de</strong>s observables<br />

Le choix <strong>de</strong>s observables est étroitement lié à <strong>la</strong> nature du problème dynamique étudié. Pour<br />

le cas du génie para<strong>sismique</strong> et <strong>de</strong> <strong>la</strong> prévention du risque <strong>sismique</strong> dans les bâtiments courants,<br />

sujet <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, l’attention est particulièrement portée sur l’estimation <strong>de</strong>s efforts transmis<br />

à <strong>la</strong> structure et <strong>de</strong>s déformations résultant d’un chargement <strong>sismique</strong>.<br />

Pour le cas <strong>de</strong>s bâtiment en portique en béton armé, <strong>la</strong> ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est essentiellement<br />

due à <strong>la</strong> rupture <strong>de</strong>s poteaux par cisaillement, lorsque l’effort tranchant maximal est dépassé ou<br />

par rupture <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotule p<strong>la</strong>stique, dans le cas où <strong>la</strong> limite <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotation p<strong>la</strong>stique est atteinte.<br />

Soit T Ng (t) le vecteur <strong>de</strong>s efforts internes calculés, aux points <strong>de</strong> Gauss du modèle discrétisé<br />

par éléments finis. A chaque instant t, le vecteur T Ng (t) est fonction du vecteur dép<strong>la</strong>cement<br />

<strong>de</strong>s DDLs du modèle éléments finis. Il existe une application u ↦→ t(u) telle que<br />

T Ng (t) = t(U n (t)) = t([Φ n]Q n (t)) (3.82)<br />

Les gran<strong>de</strong>urs observées dans <strong>la</strong> suite sont :<br />

– l’effort tranchant TP i(t) = {T Ng }XP i , où XP i est le numéro du point <strong>de</strong> Gauss correspondant<br />

à l’effort tranchant en tête du poteau Pi dans <strong>la</strong> direction −→ X, qui est <strong>la</strong> direction du<br />

chargement <strong>sismique</strong> (voir figure 3.1),<br />

– l’effort tranchant global Tg(t) supporté par l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure suivant <strong>la</strong> direction<br />

X, calculé en sommant les efforts tranchants en tête <strong>de</strong>s poteaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure :<br />

Np �<br />

Tg(t) = TP i(t) (3.83)<br />

avec Np le nombre total <strong>de</strong> poteaux.<br />

– <strong>la</strong> rotation RP i = {(U n (t)}YP i , où YP i est le numéro du DDL correspondant à <strong>la</strong> rotation<br />

autour <strong>de</strong> l’axe −→ Y <strong>de</strong> l’élément extrémité du poteau Pi,<br />

– les spectres d’accélération (en g) aux noeuds <strong>de</strong>s poteaux.<br />

La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique <strong>de</strong> Monte Carlo permet d’estimer <strong>la</strong> moyenne et l’écarttype<br />

<strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s observables. Nous obtenons ainsi pour les efforts tranchants TP i :<br />

T P i(t) = E{TP i(t)} � 1<br />

ns �<br />

TP i(t; θℓ) (3.84)<br />

i=1<br />

σTP i (t) = (E{(TP i(t) − T P i(t)) 2 }) 1/2 � ( 1<br />

ns<br />

ℓ=1<br />

ns �<br />

(TP i(t; θℓ) − T P i(t))<br />

ns<br />

ℓ=1<br />

2 ) 1/2<br />

(3.85)<br />

où TP i(t; θ1), ..., TP i(t; θnS ) sont les nS réalisations <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable aléatoire TP i(t). De même, on<br />

a pour l’effort tranchant global Tg(t) :<br />

T g(t) = E{Tg(t)} � 1<br />

ns �<br />

Tg(t; θℓ) (3.86)<br />

ns<br />

ℓ=1<br />

σTg(t) = (E{(Tg(t) − T g(t)) 2 }) 1/2 � ( 1<br />

ns<br />

(Tg(t; θℓ) − T g(t))<br />

ns<br />

ℓ=1<br />

2 ) 1/2<br />

�<br />

(3.87)<br />

où Tg(t; θ1), ..., Tg(t; θnS ) sont les nS réalisations <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable aléatoire Tg(t).<br />

Aussi, <strong>la</strong> moyenne et l’écart-type <strong>de</strong>s rotations RP i s’écrivent respectivement :<br />

RP i(t) = E{RP i(t)} � 1<br />

ns �<br />

RP i(t; θℓ) (3.88)<br />

σRP i (t) = (E{(RP i(t) − R P i(t)) 2 }) 1/2 � ( 1<br />

ns<br />

ℓ=1<br />

ns �<br />

(RP i(t; θℓ) − RP i(t))<br />

ns<br />

ℓ=1<br />

2 ) 1/2<br />

où RP i(t; θ1), ..., RP i(t; θnS ) sont les nS réalisations <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable aléatoire RP i.<br />

81<br />

(3.89)


Spectre <strong>de</strong> réponse<br />

La réponse transitoire stochastique d’un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté libre j peut être caractérisée par<br />

son pseudo-spectre <strong>de</strong>s réponses en accélération Sj(ξ, ω) ([14],[85]). Ce spectre représente les<br />

accélérations maximales (normalisées par rapport à l’accélération <strong>de</strong> <strong>la</strong> pesanteur) d’un ensemble<br />

d’oscil<strong>la</strong>teurs simples, <strong>de</strong> taux d’amortissement ξ et <strong>de</strong> pulsation propre ω, soumis à un<br />

dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> leurs supports égal à <strong>la</strong> réponse transitoire du <strong>de</strong>gré libre j.<br />

Ainsi, <strong>la</strong> réponse du système dynamique au <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté j est notée U n j (t) = {U n (t)}j et<br />

nous considérons un famille d’oscil<strong>la</strong>teurs simples <strong>de</strong> paramètres (ξ, ω) tels que :<br />

ξ ∈]0, 1[, (3.90)<br />

ω ∈ [ωmin, ωmax] (3.91)<br />

Le support <strong>de</strong> chaque oscil<strong>la</strong>teur est supposé soumis à l’excitation U n j<br />

dép<strong>la</strong>cement re<strong>la</strong>tif <strong>de</strong> l’oscil<strong>la</strong>teur par rapport à son support est noté Xn j<br />

(t) avec t ∈ [0, T ]. Le<br />

(t) et est tel que :<br />

¨X n j (t) + 2ξω ˙ X n j (t) + ω 2 X n j (t) = − Ü n j (t) , t ∈ [0, T ], (3.92)<br />

Xj(0) = ˙ Xj(0) = 0. (3.93)<br />

Le spectre <strong>de</strong> réponse en dép<strong>la</strong>cement est obtenu en déterminant pour chaque oscil<strong>la</strong>teur défini<br />

par le couple (ξ, ω) ∈]0, 1[×[ωmin, ωmax], <strong>la</strong> valeur maximale <strong>de</strong> X n j (t)<br />

Le pseudo-spectre <strong>de</strong> réponse en accélération est défini par :<br />

Sdj(ξ, ω) = max<br />

t∈[0,T ] �Xn j (t)�, (3.94)<br />

Saj(ξ, ω) = ω 2 Sdj(ξ, ω) (3.95)<br />

Le spectre normalisé en g est déduit du pseudo-spectre <strong>de</strong> réponse en accélération en le normalisant<br />

par rapport à l’accélération <strong>de</strong> <strong>la</strong> pesanteur g :<br />

Sj(ξ, ω) = 1<br />

g Saj(ξ, ω) (3.96)<br />

Dans le cadre du modèle <strong>probabiliste</strong>, U n j (t) est un processus stochastique in<strong>de</strong>xé sur [0, T ].<br />

Ainsi, d’après les Eqs. (3.94)-(3.96), pour tout ξ et ω fixés, Sj(ξ, ω) est une variable aléatoire<br />

caractérisée par sa moyenne m1j(ξ, ω), son moment du second ordre m2j(ξ, ω), sa variance<br />

Vj(ξ, ω) et son écart-type σj(ξ, ω), définis par :<br />

m1j(ξ, ω) = E{Sj(ξ, ω)} (3.97)<br />

m2j(ξ, ω) = E{Sj(ξ, ω) 2 } (3.98)<br />

Vj(ξ, ω) = m2j(ξ, ω) − m1j(ξ, ω) 2<br />

�<br />

(3.99)<br />

σj(ξ, ω) = Vj(ξ, ω) (3.100)<br />

En définissant <strong>la</strong> variable aléatoire dBj(ξ, ω) = log10(Sj(ξ, ω)), il est possible <strong>de</strong> construire<br />

le domaine <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable aléatoire dBj(ξ, ω) associé au niveau <strong>de</strong> confiance Pc par<br />

<strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s quantiles que nous rappelons au paragraphe suivant.<br />

Domaines <strong>de</strong> confiance<br />

Cas <strong>de</strong>s spectres d’accélération :<br />

Ce paragraphe est concerné par <strong>la</strong> construction du domaine <strong>de</strong> confiance du processus stochastique<br />

{Sj(ξ, ·), in<strong>de</strong>xé sur <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> fréquentielle ]ωmin, ωmax[ pour tout ξ fixé dans R + .<br />

82


Soit ω ↦→ Sj(ξ, ω; θ) une réalisation du processus stochastique Sj(ξ, ·) pour ξ fixé. Le domaine<br />

<strong>de</strong> confiance <strong>de</strong> Sj(ξ, ·) pour un niveau <strong>de</strong> confiance donné Pc ∈ [0, 1] est le domaine du p<strong>la</strong>n<br />

délimité par les enveloppes supérieures ω ↦→ s + j (ξ, ω) et inférieure ω ↦→ s− j (ξ, ω) telles que pour<br />

tout ξ et ω fixés :<br />

P roba(s − j (ξ, ω) < Sj(ξ, ω) ≤ s + j (ξ, ω)) = Pc, (3.101)<br />

La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s quantiles est utilisée pour construire les enveloppes supérieure s + j et inférieure<br />

s − j . Nous rappelons ici, <strong>la</strong> procédure mise en oeuvre dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s quantiles.<br />

Soit FSj(ξ,ω), <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable aléatoire Sj(ξ, ω), pour ξ et ω fixés telle<br />

que :<br />

FSj(ξ,ω)(s) = P roba(Sj(ξ, ω) ≤ s). (3.102)<br />

Pour 0 < p < 1, <strong>la</strong> fonction quantile (ou fractile) p ↦→ ζ(ξ, ω; p) <strong>de</strong> Sj(ξ, ω) est définie par :<br />

ζ(ξ, ω; p) = inf{s/F Sj(ξ,ω)(s) ≥ p} (3.103)<br />

Les valeurs extrêmes s − (ξ, ω) et s + (ξ, ω) du domaine <strong>de</strong> confiance sont alors définies par :<br />

s − (ξ, ω) = ζ(ξ, ω;<br />

1 − Pc<br />

) ; s<br />

2<br />

+ (ξ, ω) = ζ(ξ, ω;<br />

1 + Pc<br />

) (3.104)<br />

2<br />

Les estimateurs statistiques <strong>de</strong> ces enveloppes supérieure et inférieure sont obtenus en considérant<br />

l’estimateur � F Sj(ξ,ω)(s) <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> répartition F Sj(ξ,ω)(s) par simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong><br />

Monte-Carlo.<br />

Notons par s 1 j (ξ, ω) = Sj(ξ, ω; θ1), ..., s nS<br />

j (ξ, ω) = Sj(ξ, ω; θnS ) les ns réalisations indépendantes<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> variable aléatoire Sj(ξ, ω) et par �s 1 j<br />

sociées à s 1 j<br />

(ξ, ω) < ... < �sns<br />

j<br />

(ξ, ω) les réalisations ordonnées as-<br />

(ξ, ω), ..., snS<br />

j (ξ, ω). Les estimateurs <strong>de</strong> s− (ξ, ω) et s + (ξ, ω) sont définis par :<br />

s − j<br />

s + j<br />

(ξ, ω) � �sk−<br />

j (ξ, ω), avec k − = fix[ns(1 − Pc)/2] (3.105)<br />

(ξ, ω) � �sk+<br />

j (ξ, ω), avec k + = fix[ns(1 + Pc)/2] (3.106)<br />

où fix(z) est <strong>la</strong> partie entière du réel z.<br />

Cas <strong>de</strong>s efforts tranchants :<br />

La construction <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s efforts tranchants TP i dans les poteaux se fait<br />

aussi par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s quantiles. Ainsi l’effort tranchant sur chaque poteau définit un champ<br />

stochastique TP i, in<strong>de</strong>xé sur l’intervalle <strong>de</strong> temps [0, T ]. Le domaine <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong> TP i au<br />

niveau <strong>de</strong> confiance Pc ∈ [0, 1] est délimité par les enveloppes supérieure t ↦→ t + i (t) et inférieure<br />

t ↦→ ti(t) telles que pour t fixé, on a :<br />

P roba(t − i (t) < TP i(t) ≤ t + i<br />

(t)) = Pc<br />

(3.107)<br />

i (t) les réalisations ordonnées associées à t1i Les estimateurs <strong>de</strong> t− (t) et t + (t) sont définis par :<br />

où pour tout z ∈ R, fix(z) est <strong>la</strong> partie entière <strong>de</strong> z. Les estimateurs statistiques <strong>de</strong> ces enveloppes<br />

supérieure et inférieure sont construits par simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong> Monte-Carlo. Notons<br />

par t1 i (t) = TP i(t; θ1), ..., t nS<br />

i (t) = TP i(t; θnS les ns réalisations indépendantes <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable<br />

aléatoire TP i(t)) et par �t 1 i (t) < ... < �t ns<br />

(t), ..., tnS<br />

i (t).<br />

t − i (t) � �t k−<br />

i (t), avec k − = fix[ns(1 − Pc)/2] (3.108)<br />

t + i (t) � �t k+<br />

i (t), avec k + = fix[ns(1 + Pc)/2] (3.109)<br />

Cas <strong>de</strong>s rotations :<br />

De <strong>la</strong> même façon que pour l’effort tranchant TP i, les rotations aux poteaux définissent un champ<br />

stochastique RP i, in<strong>de</strong>xé sur l’intervalle <strong>de</strong> temps [0, T ]. Le domaine <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong> RP i(t) au<br />

83


niveau <strong>de</strong> confiance Pc ∈ [0, 1] est délimité par les enveloppes supérieure t ↦→ r + i (t) et inférieure<br />

t ↦→ ri(t) telles que pour t fixé, on :<br />

P roba(r − i (t) < RP i(t) ≤ r + i<br />

(t)) = Pc<br />

(3.110)<br />

Les estimateurs statistiques <strong>de</strong> ces enveloppes supérieure et inférieure sont construits par simu<strong>la</strong>tions<br />

numériques <strong>de</strong> Monte-Carlo. Notons par r1 i (t) = RP i(t; θ1), ..., r nS<br />

i (t) = RP i(t; θnS )<br />

les ns réalisations indépendantes <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable aléatoire RP i(t)) et par �r 1 i (t) < ... < �rns i (t) les<br />

réalisations ordonnées associées à r 1 i<br />

r − i<br />

r + i<br />

(t), ..., rnS<br />

i (t). Les estimateurs <strong>de</strong> r− et r + sont définies par :<br />

(t) � �rk−<br />

i (t), avec k − = fix[ns(1 − Pc)/2] (3.111)<br />

(t) � �rk+<br />

i (t), avec k + = fix[ns(1 + Pc)/2] (3.112)<br />

3.5 Application à <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence<br />

3.5.1 Modèle réduit moyen<br />

La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> résolution du système dynamique linéaire par analyse modale, présentée en 3.2<br />

est appliquée au cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence sans mur en maçonnerie, modélisée par éléments<br />

finis au paragraphe §2.4.5 (cf. fig. 2.33) et soumise à l’accélération <strong>sismique</strong> définie dans §2.4.4<br />

(cf. fig. 2.27). L’accélération est supposée déterministe dans toute l’étu<strong>de</strong>. Par souci <strong>de</strong> c<strong>la</strong>rté <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> méthodologie, nous nous limitons dans toute <strong>la</strong> modélisation <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s à<br />

appliquer l’accélération <strong>sismique</strong> dans <strong>la</strong> direction X (cf. fig. 3.1). La direction X a été choisie<br />

parce que <strong>la</strong> première ruine par flexion <strong>de</strong>s poteaux est atteinte dans cette direction (cf. figs.<br />

2.25 et 2.30). Néanmoins, les mêmes raisonnement et processus <strong>de</strong> calcul peuvent s’appliquer,<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> même façon, à <strong>la</strong> direction Y . La transformée <strong>de</strong> Fourier <strong>de</strong> l’accélérogramme montre que<br />

l’accélération <strong>sismique</strong> présente un spectre compris dans <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquence [0 ;50]Hz (cf. fig.<br />

3.2).<br />

Concernant le temps d’échantillonnage du schéma d’intégration, il doit être choisi suffisamment<br />

petit pour correspondre à <strong>la</strong> fois, aux pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> tous les mo<strong>de</strong>s retenus et à <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

l’accélération imposée.<br />

Étant donné que le pas <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> l’accélérogramme est assez faible<br />

pour satisfaire ces <strong>de</strong>ux critères, nous l’utiliserons comme temps d’échantillonnage ∆t pour le<br />

cas du système dynamique linéaire :<br />

∆tL = 4.53ms<br />

La convergence du modèle réduit moyen est étudiée en analysant l’application n ↦→ Conv 2 (n)<br />

définie par :<br />

Conv 2 (n) =<br />

� T<br />

0<br />

� q n (t) � 2 dt (3.113)<br />

� q �2 = q2 1 + .... + q2 n.<br />

La convergence peut être aussi étudiée en analysant l’application Conv2 T (n) définie par :<br />

Conv 2 � T<br />

T (n) =<br />

0<br />

� t n ([Φ n]q n (t)) � 2 dt (3.114)<br />

où t(u) est le vecteur <strong>de</strong>s efforts tranchants associé à un dép<strong>la</strong>cement u (voir paragraphe §3.4.3).<br />

La convergence est obtenue à partir du nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s pour lequel les fonctions n ↦→ Conv2 (n)<br />

ou n ↦→ Conv2 T (n) atteignent un p<strong>la</strong>teau.<br />

La figure 3.3 représente l’évolution <strong>de</strong> Conv2 (n) en fonction du nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s. La convergence<br />

du modèle réduit est atteinte pour 3 mo<strong>de</strong>s. Ce résultat confirme l’approximation souvent faite<br />

pour le cas <strong>de</strong> bâtiments courants <strong>de</strong> forme régulière (sans forte dissymétrie) et <strong>de</strong> hauteur<br />

84


P6<br />

P3<br />

P5<br />

P2<br />

P4<br />

P10<br />

P1<br />

P9<br />

P15<br />

P14<br />

P8<br />

P20 P19<br />

P13<br />

P7<br />

P18<br />

P12<br />

P17<br />

P11<br />

P16<br />

section 53.5x15<br />

section 25x15<br />

section 20x15<br />

section 15x20<br />

section 15x15<br />

Fig. 3.1 – Désignation <strong>de</strong>s poteaux dans <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence.<br />

10 −4<br />

10 −5<br />

10 −6<br />

10 −7<br />

10 −8<br />

10 −9<br />

10 −10<br />

10<br />

0 20 40 60 80 100<br />

−11<br />

Fréquence (Hz)<br />

Fig. 3.2 – spectre <strong>de</strong> puissance <strong>de</strong> l’accélération imposée. La ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquences du signal est<br />

[0 ;50]Hz.<br />

85


dominante, <strong>de</strong> considérer le premier mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure re<strong>la</strong>tif à une flexion dans le sens <strong>de</strong><br />

l’accélération imposée comme suffisant pour décrire son comportement dynamique [23].<br />

La comparaison <strong>de</strong>s résultats obtenus par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’analyse modale avec ceux obtenus par<br />

<strong>la</strong> modélisation éléments finis dans le cas dynamique linéaire montre une bonne cohérence entre<br />

les <strong>de</strong>ux résultats. En effet, aussi bien les déformations dans les poteaux (cf. fig. 3.4, 3.5) que<br />

les efforts tranchants et moments fléchissants (cf. figs. 3.6, 3.7) montrent une bonne coïnci<strong>de</strong>nce<br />

entre les <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul. Cette vérification permet <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r le modèle réduit moyen<br />

qui servira <strong>de</strong> base au modèle <strong>probabiliste</strong>. Le modèle réduit matriciel moyen nous permet <strong>de</strong><br />

déterminer les spectres d’accélération définis au paragraphe §3.4.3. Dans le cadre <strong>de</strong> ce travail,<br />

nous déterminons les spectres d’accélération correspondant au dép<strong>la</strong>cement dans <strong>la</strong> direction <strong>de</strong><br />

l’accélération <strong>sismique</strong>, notée direction X. Ces spectres sont calculées aux noeuds <strong>de</strong>s poteaux<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. La figure 3.8 présente, comme exemple, les spectres d’accélération obtenus aux<br />

noeuds du poteau P 13.<br />

86


x 10−3<br />

1.8<br />

1.6<br />

1.4<br />

1.2<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

10 0<br />

10 1<br />

10 2<br />

dimension n du modèle réduit<br />

Fig. 3.3 – Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> convergence en mo<strong>de</strong>s du modèle réduit moyen : Graphes <strong>de</strong>s fonctions<br />

n ↦→ Conv 2 (n). La convergence est observée pour 3 mo<strong>de</strong>s.<br />

(a)<br />

(b)<br />

Dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />

Dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

−1<br />

−2<br />

x 10−3<br />

4<br />

10 3<br />

−3<br />

Calcul EF<br />

Calcul modal<br />

−4<br />

0 2 4 6 8 10<br />

Temps (s)<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

−1<br />

−2<br />

x 10−3<br />

4<br />

−3<br />

Calcul EF<br />

Calcul modal<br />

−4<br />

0 0.5 1 1.5<br />

Temps (s)<br />

2 2.5 3<br />

Fig. 3.4 – Comparaison entre le calcul EF et le calcul par analyse modale du dép<strong>la</strong>cement suivant<br />

X à l’extrémité du poteau P13, calcul complet (a) et détaillé (b)<br />

87<br />

10 4


(a)<br />

Rotation (rd)<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

−0.2<br />

−0.4<br />

−0.6<br />

−0.8<br />

−1<br />

x 10−3<br />

1<br />

Calcul EF<br />

Calcul modal<br />

0 2 4 6 8 10<br />

Temps (s)<br />

(b)<br />

Rotation (rd)<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

−0.2<br />

−0.4<br />

−0.6<br />

−0.8<br />

−1<br />

x 10−3<br />

1<br />

Calcul EF<br />

Calcul modal<br />

0 0.5 1 1.5<br />

Temps (s)<br />

2 2.5 3<br />

Fig. 3.5 – Comparaison entre le calcul EF et le calcul par analyse modale <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotation Ry à<br />

l’extrémité du poteau P13, calcul complet (a) et détaillé (b)<br />

(a)<br />

Effort tranchant (N)<br />

x 105<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

Calcul EF<br />

Calcul modal<br />

−2<br />

0 2 4 6 8 10<br />

Temps (s)<br />

(b)<br />

Effort tranchant (N)<br />

x 105<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

Calcul EF<br />

Calcul modal<br />

−2<br />

0 0.5 1 1.5 2 2.5 3<br />

Temps (s)<br />

Fig. 3.6 – Comparaison entre le calcul EF et le calcul par analyse modale <strong>de</strong> l’effort tranchant<br />

Tx à l’extrémité du poteau P13, calcul complet (a) et détaillé (b)<br />

88


(a)<br />

Moment (N.m)<br />

x 105<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

Calcul EF<br />

Calcul modal<br />

−2<br />

0 2 4 6 8 10<br />

Time(s)<br />

(b)<br />

Moment (N.m)<br />

x 105<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

Calcul EF<br />

Calcul modal<br />

−2<br />

0 0.5 1 1.5 2 2.5 3<br />

Time(s)<br />

Fig. 3.7 – Comparaison entre le calcul EF et le calcul par analyse modale du moment fléchissant<br />

My à l’extrémité du poteau P13, calcul complet (a) et détaillé (b)<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

log10(S j (ω))<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−2<br />

−2.5<br />

10 0<br />

10 1<br />

Fréquence (Hz)<br />

Fig. 3.8 – Spectres d’accélération (en g) aux noeuds du poteau P13 dans le modèle moyen- cas<br />

linéaire.<br />

89<br />

10 2


3.5.2 Modèle <strong>probabiliste</strong><br />

<strong>Analyse</strong> <strong>de</strong> convergence<br />

La simu<strong>la</strong>tion numérique <strong>de</strong> Monte Carlo du modèle <strong>probabiliste</strong> est appliquée à <strong>la</strong> structure<br />

<strong>de</strong> référence sans mur en maçonnerie. Les paramètres <strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong>s matrices aléatoires <strong>de</strong><br />

masse, <strong>de</strong> rigidité et d’amortissement généralisées (δM, δD, δK) sont choisis tous égaux à 15%.<br />

Afin d’étudier <strong>la</strong> convergence stochastique du modèle, nous étudions différentes dimensions du<br />

modèle réduit, al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> 2 mo<strong>de</strong>s considérés jusqu’à 1897 mo<strong>de</strong>s, le nombre total <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> structure. Pour chaque dimension n du modèle réduit, le nombre <strong>de</strong> réalisations effectuées<br />

est ns = 600. La figure 3.9 représente les graphes <strong>de</strong>s fonctions nS ↦−→ Conv 2 (n, nS). L’étu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> convergence stochastique ainsi menée montre que le modèle <strong>probabiliste</strong> converge pour un<br />

nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s égal à 15 mo<strong>de</strong>s, et que le nombre <strong>de</strong> réalisations nécessaires à <strong>la</strong> convergence<br />

<strong>de</strong>s estimateurs statistiques du second ordre est <strong>de</strong> 300 réalisations (cf. fig. 3.9). Nous remarquons<br />

que le nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s est supérieur à celui pour le quel le modèle réduit moyen converge. Ceci<br />

s’explique par le fait que <strong>la</strong> génération <strong>de</strong>s matrices aléatoires généralisées implique <strong>la</strong> génération<br />

d’un nouveau modèle matriciel réduit. Ce modèle généré est donc associé à une base <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s<br />

propres différente <strong>de</strong> celle du modèle réduit moyen. De ce fait, <strong>la</strong> projection <strong>de</strong> ce modèle réduit<br />

généré sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s propres du modèle moyen ne permet pas <strong>de</strong> bien représenter<br />

<strong>la</strong> dynamique du système. Il faut donc un nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s plus important que dans le cas<br />

déterministe pour bien représenter <strong>la</strong> dynamique du modèle <strong>probabiliste</strong> généré. Les calculs et<br />

les résultats du modèle <strong>probabiliste</strong> linéaire qui suivent sont donc obtenus avec une matrice<br />

modale (15 × 15), représentant les 15 premiers mo<strong>de</strong>s et pour 300 échantillons <strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion<br />

numérique <strong>de</strong> Monte-Carlo.<br />

2.2<br />

2<br />

1.8<br />

1.6<br />

1.4<br />

1.2<br />

1<br />

2 mo<strong>de</strong>s<br />

3 mo<strong>de</strong>s<br />

8 mo<strong>de</strong>s<br />

10 mo<strong>de</strong>s<br />

15 mo<strong>de</strong>s<br />

20 mo<strong>de</strong>s<br />

200 mo<strong>de</strong>s<br />

1897 mo<strong>de</strong>s<br />

0 100 200 300 400 500 600<br />

Fig. 3.9 – Convergence stochastique du modèle <strong>probabiliste</strong> linéaire : en abscisse, le nombre<br />

<strong>de</strong> réalisations <strong>de</strong> Monte Carlo ; en ordonnée, les normes <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements généralisés <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

structure. La convergence est observée pour 15 mo<strong>de</strong>s et 300 réalisations.<br />

Domaines <strong>de</strong> confiance<br />

Dans l’analyse stochastique linéaire, nous nous intéressons à <strong>de</strong>ux observables caractéristiques<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> ruine dans les structures en portiques en béton armé soumis à un chargement <strong>sismique</strong><br />

et qui sont les efforts tranchants t(u n (t)) et les rotations r(u n (t)) dans les poteaux. La ruine<br />

peut se produire dans un ou plusieurs poteaux par le dépassement <strong>de</strong>s valeurs limites d’effort<br />

tranchant (rupture du poteau par cisaillement) ou <strong>de</strong> rotation (rupture <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotule p<strong>la</strong>stique). Il<br />

90


est donc nécessaire d’observer tout au long du chargement <strong>sismique</strong> le comportement <strong>de</strong> chaque<br />

poteau et <strong>de</strong> calculer, à chaque instant t, l’effort et <strong>la</strong> rotation à ses extrémités. A titre d’exemple<br />

les résultats re<strong>la</strong>tifs au poteau P 13 sont présentés (cf. 3.1). Les critères du choix <strong>de</strong> ce poteau<br />

sont<br />

– Les dimensions importantes <strong>de</strong> sa section font que l’effort tranchant transmis au poteau<br />

est également important.<br />

– La gran<strong>de</strong> rigidité du poteau rend sa ductilité faible, ce qui réduit sa rotation limite.<br />

– La position du poteau au milieu du p<strong>la</strong>ncher, conjugué à sa gran<strong>de</strong> capacité portante rend<br />

très préjudiciable <strong>la</strong> ruine <strong>de</strong> ce poteau. On peut même supposer que <strong>la</strong> ruine <strong>de</strong> ce poteau<br />

entraîne <strong>la</strong> ruine <strong>de</strong> toute <strong>la</strong> structure.<br />

Il est <strong>de</strong> ce fait primordial <strong>de</strong> bien observer <strong>la</strong> résistance du poteau P 13 au cisaillement et à<br />

<strong>la</strong> rupture <strong>de</strong> rotule p<strong>la</strong>stique, sans pour autant négliger le contrôle <strong>de</strong>s autres poteaux <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

structure.<br />

Les domaines <strong>de</strong> confiance pour un niveau <strong>de</strong> probabilité Pc = 95% sont déterminés par<br />

<strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s quantiles exposée au paragraphe §3.4.3. La figure 3.12 présente <strong>la</strong> région <strong>de</strong><br />

confiance pour Pc = 95% pour l’effort tranchant au niveau d’un élément du poteau P 13. Nous<br />

pouvons ainsi délimiter les enveloppes maximales <strong>de</strong> l’effort tranchant dans chaque poteau et<br />

pour l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure et quantifier l’influence <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> modélisation sur<br />

<strong>la</strong> réponse du bâtiment au séisme. De <strong>la</strong> même façon, nous pouvons obtenir les domaines <strong>de</strong><br />

confiance du dép<strong>la</strong>cement en tête du poteau P 13 (cf. fig. 3.10) et <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotation dans <strong>la</strong> zone<br />

d’apparition d’une rotule p<strong>la</strong>stique (cf. fig 3.11).<br />

Spectres d’accélération<br />

Comme pour le cas déterministe, les spectres d’accélération ont été déterminés pour le<br />

dép<strong>la</strong>cement suivant −→ X, pour chaque réalisation numérique <strong>de</strong> Monte-Carlo. L’ensemble <strong>de</strong>s<br />

réalisations permet d’estimer une moyenne <strong>de</strong>s réalisations et <strong>de</strong> déterminer les domaines <strong>de</strong><br />

confiance <strong>de</strong>s ces spectres pour un niveau <strong>de</strong> confiance Pc donné. Ainsi, <strong>la</strong> figure 3.14 présente<br />

les moyennes <strong>de</strong>s spectres d’accélération normés par rapport à l’accélération <strong>de</strong> <strong>la</strong> pesanteur g<br />

aux noeuds du poteau P 13, en considérant 300 réalisations, avec les paramètres <strong>de</strong> dispersion<br />

δM, δD et δK égaux à 15%. On remarque une bonne coïnci<strong>de</strong>nce entre les valeurs moyennes<br />

<strong>de</strong>s spectres et les spectres du modèle moyen (cf. fig. 3.8), ce qui montre que <strong>la</strong> convergence <strong>de</strong><br />

l’estimateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> moyenne <strong>de</strong> ces spectres est réalisée pour ce nombre <strong>de</strong> réalisations et pour<br />

les noeuds considérés.<br />

En considérant un niveau <strong>de</strong> confiance Pc = 95%, nous déterminons les domaines <strong>de</strong> confiance<br />

<strong>de</strong>s spectres d’accélération (en g) par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s quantiles (cf. paragraphe §3.4.3). Nous<br />

remarquons que les domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s spectres restent constants sur <strong>la</strong> hauteur du poteau.<br />

La <strong>la</strong>rgeur du domaine <strong>de</strong> confiance varie avec <strong>la</strong> fréquence : Dans les basses fréquences<br />

(inférieures à 10 Hz), nous observons une <strong>la</strong>rgeur importante, s’ensuit une partie étroite du<br />

domaine <strong>de</strong> confiance, correspondant aux fréquences entre 10 et 70Hz, enfin <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong>vient<br />

constante au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 70Hz et les enveloppes supérieures et inférieures sont parallèles au spectre<br />

du modèle moyen. Ce<strong>la</strong> montre que, dans le domaine <strong>de</strong>s basses fréquences qui contient les<br />

fréquences <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s propres les plus importants dans le comportement dynamique <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure,<br />

le modèle est plutôt sensible aux incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> modélisation introduites par le modèle<br />

non paramétrique. A l’opposé, le modèle est assez robuste par rapport aux incertitu<strong>de</strong>s pour <strong>de</strong>s<br />

fréquences supérieures à 10Hz.<br />

Traitement statistique <strong>de</strong>s observables<br />

Nous avons choisi au paragraphe §3.4.3 <strong>de</strong> nous intéresser à l’étu<strong>de</strong> statistique <strong>de</strong>s observables<br />

suivants :<br />

91


6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

−2<br />

−4<br />

−6<br />

−8<br />

x 10 −3 zones <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements en tête<br />

0 0.5 1 1.5 2 2.5 3<br />

Fig. 3.10 – Graphe <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> confiance pour Pc = 0.95 du dép<strong>la</strong>cement en tête du poteau<br />

P 13<br />

Rotation (rd)<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

x 10−3<br />

1<br />

−1.5<br />

3 3.5 4<br />

Temps (s)<br />

4.5 5<br />

Fig. 3.11 – Graphe <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> confiance pour Pc = 0.95 <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotation à l’extrémité<br />

supérieure du poteau P 13<br />

Effort tranchant (N)<br />

x 105<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−2<br />

−2.5<br />

0 0.5 1 1.5<br />

Temps (s)<br />

2 2.5 3<br />

Fig. 3.12 – Graphe <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> confiance pour Pc = 0.95 <strong>de</strong> l’effort tranchant dans le poteau<br />

P 13<br />

92


– les efforts tranchants TP i(t) aux extrémités <strong>de</strong>s poteaux dans <strong>la</strong> direction du chargement<br />

<strong>sismique</strong>,<br />

– l’effort tranchant global Tg(t) sur l’ensemble <strong>de</strong>s poteaux dans <strong>la</strong> direction du chargement<br />

<strong>sismique</strong>,<br />

– les rotations RP i(t) dans les zones d’apparition <strong>de</strong>s rotules p<strong>la</strong>stiques.<br />

Afin <strong>de</strong> considérer les cas extrêmes <strong>de</strong> chargement, nous étudions les valeurs maximales pendant<br />

le temps T du séisme. Les observables se réduisent ainsi à <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs sca<strong>la</strong>ires.<br />

T max<br />

Pi<br />

T max<br />

g<br />

R max<br />

Pi<br />

= max<br />

t∈[0,T ] �TP i(t)� (3.115)<br />

= max<br />

t∈[0,T ] �Tg(t)� (3.116)<br />

= max<br />

t∈[0,T ] �RP i(t)� (3.117)<br />

L’estimation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> probabilité et <strong>de</strong>s écart-types <strong>de</strong>s observables T max<br />

Pi<br />

, T max<br />

g<br />

et R max<br />

P i<br />

requiert un nombre <strong>de</strong> réalisations supérieur à celui nécessaire à <strong>la</strong> convergence stochastique du<br />

modèle <strong>probabiliste</strong>. Une simu<strong>la</strong>tion numérique composée <strong>de</strong> 5000 réalisations a donc été réalisée<br />

pour approcher ces gran<strong>de</strong>urs statistiques. La figure 3.15 représente les graphes <strong>de</strong>s fonctions<br />

<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité <strong>de</strong> l’effort tranchant maximal du poteau P 13 et <strong>de</strong> l’effort tranchant global<br />

(respectivement a) et b)). Les estimateurs <strong>de</strong>s moyennes <strong>de</strong> ces variables aléatoires obtenues avec<br />

<strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> Monte-Carlo sont 190 KN pour l’effort tranchant maximal dans le poteau P 13<br />

et 730 KN pour l’effort global maximal dans l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure.<br />

La figure 3.16 représente les graphes <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong>s variables aléatoires T max<br />

P13<br />

(a) et T max<br />

g<br />

<strong>de</strong> confiance Pc = 95%.<br />

(b). Les graphes montrent que T max<br />

P13<br />

93<br />

< 211KN et T max<br />

g<br />

< 813KN avec un niveau


7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

log10(S j (ω))<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−2<br />

−2.5<br />

10 0<br />

Cas linéaire − δ M =δ D =δ K =15%<br />

10 1<br />

Fréquence (Hz)<br />

Fig. 3.13 – Moyennes <strong>de</strong>s réalisations <strong>de</strong> Monte-Carlo <strong>de</strong>s spectres d’accélération(en g) pour les<br />

noeuds du poteau P13<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

log 10 (S j (ω)<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−2<br />

−2.5<br />

10 0<br />

10 1<br />

Fréquence (Hz)<br />

Fig. 3.14 – Domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s spectres d’accélération (en g) pour les noeuds du poteau<br />

P13<br />

94<br />

10 2<br />

10 2


a)<br />

3.5<br />

3<br />

2.5<br />

2<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

x 10−5<br />

4<br />

1.2 1.4 1.6 1.8 2 2.2 2.4 2.6 2.8<br />

x 10 5<br />

0<br />

Effort tranchant maximal (N)<br />

b)<br />

x 10−5<br />

1.2<br />

Fig. 3.15 – Graphes <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité <strong>de</strong> T max<br />

Pi<br />

δM = δD = δK = 0.15<br />

a)<br />

niveau <strong>de</strong> confiance<br />

1<br />

0.9<br />

0.8<br />

0.7<br />

0.6<br />

0.5<br />

0.4<br />

0.3<br />

0.2<br />

0.1<br />

95%<br />

1.4 1.6 1.8 2 2.2 2.4<br />

x 10 5<br />

0<br />

Effort tranchant maximal (N)<br />

Fig. 3.16 – Graphes <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong> T max<br />

Pi<br />

δM = δD = δK = 0.15<br />

b)<br />

95<br />

Niveau <strong>de</strong> confiance<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

5 6 7 8 9 10 11<br />

x 10 5<br />

0<br />

Effort tranchant maximal (N)<br />

1<br />

0.9<br />

0.8<br />

0.7<br />

0.6<br />

0.5<br />

0.4<br />

0.3<br />

0.2<br />

0.1<br />

95%<br />

(a) et <strong>de</strong> T max<br />

g<br />

5 6 7 8 9 10<br />

x 10 5<br />

0<br />

Effort tranchant maximal (N)<br />

(a) et <strong>de</strong> T max<br />

g<br />

(b) pour<br />

(b) pour


3.5.3 Sensibilité du modèle aux paramètres <strong>de</strong> dispersion<br />

L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> sensibilité du modèle <strong>probabiliste</strong> aux paramètres <strong>de</strong> dispersion a un double<br />

intérêt : Le premier est une information sur <strong>la</strong> robustesse du modèle. En effet, <strong>la</strong> variation <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> dispersion dans les matrices aléatoires au moyen <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> dispersion fait varier les<br />

incertitu<strong>de</strong>s dans le modèle. Une variation trop importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse du modèle vis à vis<br />

<strong>de</strong> cette variation d’incertitu<strong>de</strong> montre qu’il est sensible aux incertitu<strong>de</strong>s et que <strong>la</strong> modélisation<br />

n’est pas assez robuste.<br />

Le <strong>de</strong>uxième intérêt <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> sensibilité rési<strong>de</strong> dans l’établissement d’une corré<strong>la</strong>tion,<br />

pour une sollicitation donnée, entre les efforts tranchants ou les rotations maximales dans les<br />

poteaux et un niveau d’incertitu<strong>de</strong>, correspondant à un état <strong>de</strong> connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. Une<br />

telle re<strong>la</strong>tion peut être développée pour aboutir à une échelle <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> ruine en fonction,<br />

d’une part, <strong>de</strong> l’amplitu<strong>de</strong> du séisme et d’autre part <strong>de</strong> <strong>la</strong> mesure d’incertitu<strong>de</strong> dans <strong>la</strong> structure<br />

étudiée. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> sensibilité sert aussi d’outil <strong>de</strong> calibrage <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> dispersion pour<br />

retrouver les intervalles <strong>de</strong> confiance correspondant aux résultats expérimentaux. La sensibilité<br />

du modèle <strong>probabiliste</strong> peut être observée par rapport à <strong>de</strong>ux approches :<br />

– La variation du niveau d’incertitu<strong>de</strong> dans l’ensemble <strong>de</strong>s matrices aléatoires, traduite par<br />

une variation simultanée <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> dispersion δM, δD et δK ;<br />

– Une variation indépendante <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> dispersion δM, δD et δK.<br />

Variation simultanée <strong>de</strong>s niveaux d’incertitu<strong>de</strong><br />

La première approche permet d’observer l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure en fonction<br />

du niveau d’incertitu<strong>de</strong> dans le système. Nous pouvons ainsi juger <strong>de</strong> <strong>la</strong> sensibilité du modèle<br />

au niveau d’incertitu<strong>de</strong>. Pour ce<strong>la</strong>, nous traitons plusieurs cas <strong>de</strong> modèles <strong>probabiliste</strong>s vérifiant<br />

<strong>la</strong> condition<br />

δM = δD = δK = δA.<br />

Les valeurs prises par δA dans les différents cas sont 5%, 10%, 15%, 20%, 25%, 33% et 40%. Par<br />

souci <strong>de</strong> c<strong>la</strong>rté, nous ne présenterons sur certaines figures comparatives que les résultats re<strong>la</strong>tifs<br />

aux cas δA = 5%, δA = 15% et δA = 40%. Les figures 3.17-a, 3.18-a et 3.19-a montrent les<br />

régions <strong>de</strong> confiance obtenues pour Pc = 95% pour les différentes cas traités. Les figures 3.17-b,<br />

3.18-b et 3.19-b, représentent les graphes <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction t ↦→ ɛ(t) qui à chaque t associe l’écart<br />

re<strong>la</strong>tif entre l’enveloppe supérieure et <strong>la</strong> réponse du modèle moyen en effort tranchant :<br />

ɛ(t) = �t+ s (t) − T P i(t)�<br />

max �T P i�<br />

(3.118)<br />

Les courbes montrent <strong>de</strong>s écarts re<strong>la</strong>tifs maximaux égaux à 6% , 23% et 82% respectivement aux<br />

cas δA = 5%, δA = 15% et δA = 40%, ce qui donne une augmentation croissante avec le niveau<br />

d’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> confiance en fonction <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> dispersion (cf.<br />

3.20). Nous remarquons aussi que pour un niveau d’incertitu<strong>de</strong> faible (δA ≤ 25%), les enveloppes<br />

du domaine <strong>de</strong> confiance suivent assez bien <strong>la</strong> réponse du système moyen. L’incertitu<strong>de</strong><br />

n’introduit donc pas <strong>de</strong> déca<strong>la</strong>ge par rapport à <strong>la</strong> réponse du modèle moyen ; ces réalisations<br />

numériques se situent toujours autour du modèle moyen. Lorsque le niveau d’incertitu<strong>de</strong> augmente<br />

(δA > 25%), un déphasage se crée entre les enveloppes du domaine <strong>de</strong> confiance et <strong>la</strong><br />

réponse du modèle moyen (cf. figs 3.23 et 3.22). Dans les figures 3.24 et 3.25, nous comparons,<br />

respectivement, les <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> probabilité et les fonctions <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong> l’effort tranchant<br />

maximal T max du poteau P 13. La figure 3.24 montre bien que les courbes ont une base plus <strong>la</strong>rge<br />

P13<br />

en augmentant le niveau d’incertitu<strong>de</strong>, ce qui traduit l’augmentation <strong>de</strong> l’écart-type σT max <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

P13 variable aléatoire T max.<br />

Les estimateurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> moyenne <strong>de</strong> T max sont, au contraire, inversement<br />

P13 P13<br />

proportionnels au niveau d’incertitu<strong>de</strong>.<br />

La figure 3.25 renseigne sur les valeurs limites atteintes lors <strong>de</strong>s réalisations pour un niveau <strong>de</strong><br />

confiance donné. Pour un niveau <strong>de</strong> confiance Pc = 95%, les valeurs limites correspondantes<br />

96


Rotation (rd)<br />

Effort tranchant (N)<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

−0.2<br />

−0.4<br />

−0.6<br />

−0.8<br />

x 10−3<br />

1<br />

(a)<br />

−1<br />

3 3.5 4<br />

Temps (s)<br />

4.5 5<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

x 105<br />

2<br />

(b)<br />

−2<br />

3 3.5 4<br />

Temps (s)<br />

4.5 5<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

(c)<br />

0<br />

0 2 4 6 8 10<br />

Fig. 3.17 – (a) Graphes <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotation en haut du poteau P 13 (b)<br />

Graphes <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong> l’effort tranchant sur le poteau P 13 (zone jaune), <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

réponse du modèle moyen (trait rouge) pour δM = δD = δK = 5% - (c) Écart re<strong>la</strong>tif entre le<br />

modèle moyen et l’enveloppe supérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> confiance<br />

97


Rotation (rd)<br />

Effort tranchant (N)<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

x 10−3<br />

1<br />

(a)<br />

−1.5<br />

3 3.5 4<br />

Temps (s)<br />

4.5 5<br />

x 105<br />

2.5<br />

2<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−2<br />

(b)<br />

−2.5<br />

3 3.5 4<br />

Temps (s)<br />

4.5 5<br />

Ecart re<strong>la</strong>tif (%)<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

(c)<br />

0<br />

0 2 4 6 8 10<br />

Temps (s)<br />

Fig. 3.18 – (a) Graphes <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotation en haut du poteau P 13 (b)<br />

Graphes <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong> l’effort tranchant sur le poteau P 13 (zone bleue), <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

réponse du modèle moyen (trait rouge) pour δM = δD = δK = 15% - (c) Écart re<strong>la</strong>tif entre le<br />

modèle moyen et l’enveloppe supérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> confiance<br />

98


Rotation (rd)<br />

x 10−3<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

(a)<br />

−1.5<br />

3 3.5 4<br />

Temps (s)<br />

4.5 5<br />

Effort tranchant (N)<br />

Ecart re<strong>la</strong>tif (%)<br />

2<br />

1<br />

0<br />

−1<br />

−2<br />

x 105<br />

3<br />

(b)<br />

−3<br />

3 3.5 4<br />

Temps (s)<br />

4.5 5<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

(c)<br />

0<br />

0 2 4 6 8 10<br />

Temps (s)<br />

Fig. 3.19 – (a) Graphes <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotation en haut du poteau P 13 (b)<br />

Graphes <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong> l’effort tranchant sur le poteau P 13 (zone ciel), <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

réponse du modèle moyen (trait rouge) pour δM = δD = δK = 40% - (c) Écart re<strong>la</strong>tif entre le<br />

modèle moyen et l’enveloppe supérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> confiance<br />

99


Ecart re<strong>la</strong>tif maximal<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35 0.4<br />

Valeurs <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> dispersion (δ , δ , δ )<br />

M D K<br />

Fig. 3.20 – Variation <strong>de</strong> l’écart re<strong>la</strong>tif maximal entre l’enveloppe supérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong><br />

confiance et <strong>la</strong> réponse du modèle moyen en fonction <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> dispersion.<br />

au niveau d’incertitu<strong>de</strong> δA = 5%, δA = 15%, δA = 25% et δA = 40% sont respectivement<br />

égales à 195KN, 211KN, 241KN et 303KN. L’augmentation <strong>de</strong>s valeurs limites <strong>de</strong> T max<br />

P13 suivant<br />

l’augmentation du niveau d’incertitu<strong>de</strong> est du même ordre que pour <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur du domaine <strong>de</strong><br />

confiance <strong>de</strong> l’effort tranchant (cf. fig. 3.26).<br />

100


Rotation (rd)<br />

Rotation (rd)<br />

x 10−3<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5 40%<br />

15%<br />

5%<br />

−2<br />

0 0.5 1 1.5<br />

Temps (s)<br />

2 2.5 3<br />

x 10−3<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5 40%<br />

15%<br />

5%<br />

−2<br />

2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 2.9 3 3.1<br />

Temps (s)<br />

Fig. 3.21 – Sensibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse aux paramètres <strong>de</strong> dispersion δM, δD, δK : Graphes <strong>de</strong>s<br />

rotation dans l’élément supérieur du poteau P 13 pour : δM = δD = δK = 0.05 (jaune), δM =<br />

δD = δK = 0.15 (bleu), δM = δD = δK = 0.25 (rouge) et δM = δD = δK = 0.4 (ciel).<br />

101


Effort tranchant (N)<br />

Effort tranchant (N)<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

x 105<br />

2<br />

−2<br />

40%<br />

15%<br />

−2.5 5%<br />

modèle moyen<br />

−3<br />

0 0.5 1 1.5<br />

Temps (s)<br />

2 2.5 3<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−2<br />

−2.5<br />

x 105<br />

2<br />

40%<br />

15%<br />

5%<br />

modèle moyen<br />

−3<br />

2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 2.9 3 3.1<br />

Temps (s)<br />

Fig. 3.22 – Sensibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse aux paramètres <strong>de</strong> dispersion δM, δD, δK : Graphes <strong>de</strong>s<br />

efforts tranchants dans un élément du poteau P 13 pour : δM = δD = δK = 0.05 (jaune),<br />

δM = δD = δK = 0.15 (bleu), δM = δD = δK = 0.25 (rouge) et δM = δD = δK = 0.4 (ciel).<br />

102


log10(S j (ω))<br />

−0.6<br />

−0.8<br />

−1<br />

−1.2<br />

−1.4<br />

−1.6<br />

−1.8<br />

−2<br />

−2.2<br />

−2.4<br />

−2.6<br />

10 0<br />

10 1<br />

Fréquence (Hz)<br />

40%<br />

15%<br />

5%<br />

modèle moyen<br />

Fig. 3.23 – Sensibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse aux paramètres <strong>de</strong> dispersion δM, δD, δK : Graphes <strong>de</strong>s<br />

spectres d’accélération (en g) pour δM = δD = δK = 0.05 (jaune), δM = δD = δK = 0.15 (bleu),<br />

δM = δD = δK = 0.25 (rouge) et δM = δD = δK = 0.4 (ciel)<br />

x 10−5<br />

4.5<br />

4<br />

3.5<br />

3<br />

2.5<br />

2<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5<br />

x 10 5<br />

0<br />

Fig. 3.24 – Graphes <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité du maximum <strong>de</strong> l’effort tranchant<br />

aléatoire pour δM = δD = δK = 0.05 (noir), δM = δD = δK = 0.15 (vert épais),<br />

δM = δD = δK = 0.25 (gris interrompu) et δM = δD = δK = 0.4 (bleu).<br />

103<br />

10 2


1<br />

0.9<br />

0.8<br />

0.7<br />

0.6<br />

0.5<br />

0.4<br />

0.3<br />

P c = 95%<br />

195 KN<br />

211 KN<br />

241 KN<br />

303 KN<br />

1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5<br />

x 10 5<br />

0.2<br />

5%<br />

15%<br />

25%<br />

0.1<br />

40%<br />

limite <strong>de</strong> confiance<br />

0<br />

Fig. 3.25 – Graphes <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> répartition du maximum d’effort tranchant aléatoire sur<br />

un poteau, pour δM = δD = δK = 0.05 (noir), δM = δD = δK = 0.15 (vert épais), δM = δD =<br />

δK = 0.25 (gris interrompu) et δM = δD = δK = 0.4 (bleu)<br />

Effort tranchant maximal limite (KN)<br />

320<br />

300<br />

280<br />

260<br />

240<br />

220<br />

200<br />

180<br />

5 10 15 20 25 30 35 40<br />

Niveau d’incertitu<strong>de</strong> δ (%)<br />

A<br />

Fig. 3.26 – Variation <strong>de</strong> l’effort tranchant maximal limite pour un niveau <strong>de</strong> confiance Pc = 95%<br />

en fonction <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> dispersion<br />

104


Variation distincte <strong>de</strong>s niveaux d’incertitu<strong>de</strong><br />

La variation distincte <strong>de</strong>s niveaux d’incertitu<strong>de</strong>s se traduit dans le cas du modèle <strong>probabiliste</strong><br />

non paramétrique par une variation <strong>de</strong> chaque paramètre <strong>de</strong> dispersion indépendamment <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>ux autres. Cette <strong>de</strong>uxième approche permet d’observer l’influence <strong>de</strong> chaque paramètre sur<br />

<strong>la</strong> propagation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> dans le système et d’i<strong>de</strong>ntifier les sources d’incertitu<strong>de</strong> les plus<br />

importantes. Pour ce cas, nous traitons les différents cas du tableau 3.5.3. Les trois premiers cas<br />

cas 1 2 3 4 5 6<br />

δM 0.15 0 0 0.15 0.15 0<br />

δK 0 0.15 0 0.15 0 0.15<br />

δD 0 0 0.15 0 0.15 0.15<br />

Tab. 3.1 – Différents jeux <strong>de</strong> paramètres <strong>de</strong> dispersion considérés pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> sensibilité<br />

correspon<strong>de</strong>nt à l’hypothèse qu’une seule matrice généralisée, parmi [M], [D] et [K], est supposée<br />

aléatoire. Ce<strong>la</strong> permet <strong>de</strong> quantifier l’importance <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s matrices<br />

dans l’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse du système dynamique linéaire.<br />

La figure 3.27 montre que les domaines <strong>de</strong> confiance du cas 1 (δM = 15%, δD = δK = 0)<br />

et du cas 2 (δK = 15%, δM = δD = 0) se superposent presque en tous points. Le cas 3<br />

(δD = 15%, δM = δK = 0) présente un domaine <strong>de</strong> confiance plus étroit, ce qui montre que<br />

l’incertitu<strong>de</strong> sur <strong>la</strong> matrice généralisée d’amortissement [D] influe moins sur l’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

réponse que n’influent les incertitu<strong>de</strong>s sur les matrices généralisées <strong>de</strong> masse [M] et <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur<br />

[K]. Ce constat est encore vérifié en étudiant les cas 4 à 6. En effet, nous remarquons qu’en<br />

supposant <strong>la</strong> matrice généralisée d’amortissement déterministe (cas 4), nous obtenons, sensiblement,<br />

les mêmes enveloppes <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance que si toutes les matrices généralisées sont<br />

supposées aléatoires (cf. fig. 3.28). L’incertitu<strong>de</strong> dans <strong>la</strong> matrice d’amortissement généralisée intervient<br />

donc, très peu dans <strong>la</strong> propagation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> dans le système dynamique linéaire.<br />

Ce sont les matrices généralisées <strong>de</strong> masse et <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur qui produisent, dans <strong>de</strong>s proportions<br />

équivalentes, l’essentiel <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> dans le système.<br />

3.6 Conclusions<br />

La mise en oeuvre d’un modèle <strong>probabiliste</strong> non paramétrique basée sur le principe du maximum<br />

d’entropie, en dynamique linéaire a permis <strong>de</strong> mettre au point un outil tenant compte <strong>de</strong>s<br />

différentes sources d’incertitu<strong>de</strong>, aussi bien sur les erreurs <strong>de</strong> données, nombreuses dans le cas<br />

<strong>de</strong>s ouvrages existants, que sur les erreurs <strong>de</strong> modélisation. Le modèle non paramétrique se base<br />

uniquement sur les informations objectives connues du système dynamique étudié.<br />

En fixant un niveau d’incertitu<strong>de</strong>, matérialisé par les paramètres <strong>de</strong> dispersion, dans chacune<br />

<strong>de</strong>s matrices généralisées aléatoires, nous avons pu construire <strong>la</strong> réponse stochastique du système<br />

dynamique linéaire et estimer, pour un niveau <strong>de</strong> confiance donnée Pc, les domaines <strong>de</strong> confiance<br />

<strong>de</strong>s efforts tranchants, <strong>de</strong>s rotations et <strong>de</strong>s spectres d’accélération en différents noeuds <strong>de</strong>s poteaux,<br />

considérés comme les points faibles <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure en portiques en béton armé.<br />

L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> sensibilité du modèle aux paramètres <strong>de</strong> dispersion montre que <strong>la</strong> modélisation est<br />

assez robuste aux incertitu<strong>de</strong>s, puisque l’augmentation du niveau d’incertitu<strong>de</strong> accroît progressivement<br />

<strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance observés sans déphasage avec <strong>la</strong> réponse du modèle<br />

moyen. Ceci peut être attribué au faible nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s fondamentaux (3 mo<strong>de</strong>s) dans le cadre<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure étudiée. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> sensibilité montre aussi que l’incertitu<strong>de</strong> dans le système dynamique<br />

linéaire est essentiellement due à <strong>la</strong> dispersion dans les matrices <strong>de</strong> masse et <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur.<br />

Afin <strong>de</strong> réduire les incertitu<strong>de</strong>s dans le système, il convient donc <strong>de</strong> réduire au maximum <strong>la</strong><br />

dispersion afférente à ces <strong>de</strong>ux matrices.<br />

105


Effort tranchant (N)<br />

log10(S j (ω))<br />

x 105<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−2<br />

−2.5<br />

2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 2.9 3 3.1<br />

Temps (s)<br />

−0.8<br />

−1<br />

−1.2<br />

−1.4<br />

−1.6<br />

−1.8<br />

−2<br />

−2.2<br />

10 1<br />

(a)<br />

Fréquence (Hz)<br />

(b)<br />

δ M =δ K =δ D =15%<br />

δ M =15%;δ K =δ D =0<br />

δ K =15%;δ M =δ D =0<br />

δ D =15%;δ M =δ K =0<br />

Fig. 3.27 – Sensibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse aux paramètres <strong>de</strong> dispersion δM, δD, δK : Graphes <strong>de</strong>s<br />

domaines <strong>de</strong> confiance à 95% <strong>de</strong>s efforts tranchants (a) et <strong>de</strong>s spectres d’accélération (en g) (b)<br />

en un noeud du poteau P13 pour : δM = δK = δD = 0.15 (bleu), δM = 0.15; δD = δK = 0<br />

(jaune), δK = 0.15; δM = δD = 0 (rouge), δD = 0.15; δM = δK = 0 (gris c<strong>la</strong>ir).<br />

106


Effort tranchant (N)<br />

log10(S j (ω))<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−2<br />

−0.8<br />

x 10 5<br />

2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 2.9 3 3.1<br />

Temps (s)<br />

−1<br />

−1.2<br />

−1.4<br />

−1.6<br />

−1.8<br />

−2<br />

−2.2<br />

10 1<br />

(a)<br />

Fréquence (Hz)<br />

(b)<br />

δ M =δ K =δ D =15%<br />

δ M =δ K =15%;δ D =0<br />

δ M =δ D =15%;δ K =0<br />

δ K =δ D =15%;δ M =0<br />

Fig. 3.28 – Sensibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse aux paramètres <strong>de</strong> dispersion δM, δD, δK : Graphes <strong>de</strong>s<br />

domaines <strong>de</strong> confiance à 95% <strong>de</strong>s efforts tranchants (a) et <strong>de</strong>s spectres d’accélération (en g) (b)<br />

en un noeud du poteau P13 pour : δM = δK = δD = 0.15 (bleu), δM = δK = 0.15; δD = 0 (vert),<br />

δM = δD = 0.15; δK = 0 (noir), δK = δD = 0.15; δM = 0 (gris).<br />

107<br />

10 2


108


Chapitre 4<br />

Modélisation <strong>probabiliste</strong> mixte non<br />

linéaire<br />

Sommaire<br />

4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110<br />

4.2 Construction du modèle réduit moyen en dynamique non linéaire . 110<br />

4.2.1 Construction par analyse modale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110<br />

4.2.2 Schéma d’intégration numérique du système dynamique non linéaire . . 112<br />

4.2.3 Résolution numérique du système non linéaire . . . . . . . . . . . . . . . 113<br />

4.2.4 Algorithme <strong>de</strong> <strong>la</strong> résolution du système dynamique non linéaire . . . . . 115<br />

4.3 Construction du modèle <strong>probabiliste</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116<br />

4.3.1 Variables aléatoires du modèle <strong>probabiliste</strong> paramétrique . . . . . . . . 116<br />

4.3.2 Information disponible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119<br />

4.3.3 Construction <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> probabilités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122<br />

4.3.4 Génération <strong>de</strong>s réalisations <strong>de</strong>s variables aléatoires . . . . . . . . . . . . 123<br />

4.3.5 Validation du générateur <strong>de</strong> variables aléatoires . . . . . . . . . . . . . . 125<br />

4.3.6 Génération <strong>de</strong>s réalisations aléatoires du modèle <strong>probabiliste</strong> mixte . . . 126<br />

4.4 Application à <strong>la</strong> structure complète . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130<br />

4.4.1 Modèle réduit moyen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130<br />

4.4.2 Modèle <strong>probabiliste</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137<br />

4.5 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152<br />

109


4.1 Introduction<br />

Le comportement non linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est dû à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>stification <strong>de</strong> certains éléments<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure, donc aux lois <strong>de</strong> comportement non linéaire <strong>de</strong>s matériaux qui <strong>la</strong> composent.<br />

Les modèles éléments finis réalisés dans le chapitre 2 montrent que <strong>la</strong> p<strong>la</strong>stification <strong>de</strong>s éléments<br />

<strong>de</strong> structure restent localisée aux extrémités <strong>de</strong>s poteaux. Le reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure gar<strong>de</strong> un<br />

comportement é<strong>la</strong>stique. Il convient donc d’exploiter le modèle <strong>probabiliste</strong> non paramétrique<br />

appliqué plus haut au cas linéaire et <strong>de</strong> considérer le comportement non linéaire au moyen<br />

d’une sollicitation dépendant du dép<strong>la</strong>cement et <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi non linéaire. Le modèle<br />

<strong>probabiliste</strong> comporte donc :<br />

– Un modèle non paramétrique appliqué à <strong>la</strong> partie linéaire du système dynamique,<br />

– Un modèle paramétrique pour tenir compte <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s sur les paramètres <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong><br />

comportement nonlinéaires.<br />

Le modèle non paramétrique ayant été défini dans le chapitre 3, seules les caractéristiques du<br />

modèle paramétrique sont présentées par <strong>la</strong> suite. Le modèle <strong>probabiliste</strong> mixte étant en partie<br />

construit par <strong>la</strong> modélisation non paramétrique, il se base comme pour le cas du système dynamique<br />

linéaire sur un modèle matriciel réduit moyen. Ce modèle moyen diffère <strong>de</strong> celui présenté<br />

au chapitre 3 par <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>s termes nonlinéaires dans les équations. Nous commencerons<br />

donc par décrire <strong>la</strong> conception du modèle réduit moyen, puis nous présenterons <strong>la</strong> construction<br />

du modèle <strong>probabiliste</strong>, pour conclure par une application du modèle <strong>probabiliste</strong> mixte à <strong>la</strong><br />

structure <strong>de</strong> référence sans mur <strong>de</strong> maçonnerie.<br />

4.2 Construction du modèle réduit moyen en dynamique non<br />

linéaire<br />

4.2.1 Construction par analyse modale<br />

Certains éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure peuvent dépasser leur limite é<strong>la</strong>stique et subir une baisse<br />

<strong>de</strong> rigidité ou une p<strong>la</strong>stification. Le vecteur <strong>de</strong>s efforts internes est alors donné par une re<strong>la</strong>tion<br />

non linéaire et dépend notamment du dép<strong>la</strong>cement u(t), <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse ˙u(t) et <strong>de</strong>s paramètres<br />

d’écrouissage λ(t) <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> comportement non linéaire. Plus généralement, le vecteur <strong>de</strong>s<br />

efforts internes peut être perçu comme le résultat d’un opérateur intégro-différentiel appliqué au<br />

processus {u(τ)}0≤τ≤t. Pour le cas <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>, nous avons choisi dans le paragraphe 2.3.2 du<br />

chapitre 2 d’introduire <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> Takeda pour décrire le comportement <strong>de</strong>s éléments nonlinéaires.<br />

Rappelons que <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> comportement <strong>de</strong> Takeda est caractérisée par :<br />

– La courbe tri-linéaire moment-courbure, qui représente <strong>la</strong> partie é<strong>la</strong>stique (segment (0, 0) ;<br />

(C fiss, M fiss)), <strong>la</strong> partie fissurée (segment (C fiss, M fiss) ; (C p<strong>la</strong>s, M p<strong>la</strong>s)) et <strong>la</strong> partie<br />

p<strong>la</strong>stique (segment (C p<strong>la</strong>s, M p<strong>la</strong>s) ; (C rup, M rup)) du comportement <strong>de</strong> l’élément (cf. fig.<br />

4.5) ;<br />

– Les paramètres hystérétiques η, β et γ, qui vérifient les conditions suivantes :<br />

– η ∈ [0,1] : η = 1 : pas <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong> rigidité, η = 0 : rigidité nulle,<br />

– β ∈ [0,1] : β = 0 : pas <strong>de</strong> baisse <strong>de</strong> résistance, β = 1 : détérioration maximale,<br />

– γ ∈ [0,+∞[ : γ ≥ 1 : pas <strong>de</strong> pincement, γ < 1 : pincement.<br />

.<br />

L’ensemble <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi non linéaire <strong>de</strong> Takeda peut être rassemblé dans le vecteur<br />

w défini par<br />

w = (C fiss, C p<strong>la</strong>s, C rup, M fiss, M p<strong>la</strong>s, M rup, η, β, γ).<br />

La structure est alors représentée par sa modélisation éléments finis à N DDLs. Le vecteur <strong>de</strong>s<br />

dép<strong>la</strong>cements u(t) à un instant t ∈ [0, T ] est solution du système différentiel non linéaire suivant :<br />

[M] ü(t) + [D] ˙u(t) + fNL({u(τ)}0≤τ≤t, t; w) = − [M] üs(t) t ∈ [0, T ] (4.1)<br />

110<br />

u(0) = 0 et ˙u(0) = 0


avec<br />

Moment (N.m)<br />

(C ,M<br />

0 0 )<br />

(C fiss ,M fiss )<br />

E0<br />

(Cp<strong>la</strong>s,Mp<strong>la</strong>s<br />

)<br />

Ep<strong>la</strong>s<br />

Efiss<br />

(C ,M<br />

rup rup )<br />

Courbure(m−1)<br />

Fig. 4.1 – Courbe Moment-courbure caractéristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi Takeda<br />

fNL({u(τ)}0≤τ≤t, t; w) = [K] u(t) + gNL({u(τ)}0≤τ≤t, t; w) (4.2)<br />

où :<br />

– [M], [D] et [K] sont, respectivement, les matrices <strong>de</strong> masse, d’amortissement et <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur<br />

du modèle éléments finis moyen (voir paragraphe §3.2).<br />

– fNL({u(τ)}0≤τ≤t, t; w) est le vecteur <strong>de</strong>s efforts internes appliqués aux DDLs du modèle<br />

éléments finis, dus à un dép<strong>la</strong>cement dont l’historique est {u(τ)}0≤τ≤t,<br />

– üs(t) est le vecteur <strong>de</strong>s accélérations induites aux différents noeuds du modèle éléments<br />

finis moyen par le chargement <strong>sismique</strong> (voir paragraphe § 3.2).<br />

Les nonlinéarités sont donc prises en compte par le terme fNL({u(τ)}0≤τ≤t, t; w) qui, d’après<br />

l’Eq. (4.2), est <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux termes :<br />

– un terme <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur linéaire [K]u(t),<br />

– un terme <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur non linéaire gNL({u(τ)}0≤τ≤t, t; w).<br />

En substituant l’Eq. (4.2) dans l’Eq. 4.1, on obtient :<br />

[M] ü(t) + [D] ˙u(t) + [K] u(t) + gNL({u(τ)}0≤τ≤t, t; w) = − [M] üs(t) , t ∈ [0, T ] (4.3)<br />

u(0) = 0 et ˙u(0) = 0<br />

Dans le cas <strong>de</strong>s structures en portiques en béton armé, le comportement non linéaire est essentiellement<br />

observé aux extrémités <strong>de</strong>s poteaux, où apparaissent <strong>de</strong>s rotules p<strong>la</strong>stiques. Les nonlinéarités<br />

sont donc localisées et le nombre d’éléments finis aux quels s’applique une déformation<br />

p<strong>la</strong>stique reste assez réduit par rapport au nombre total d’éléments finis du modèle. La solution<br />

u(t) peut toujours s’écrire :<br />

N�<br />

u(t) = qα(t)ϕ (4.4)<br />

α<br />

α=1<br />

La solution approché un (t) par troncature modale <strong>de</strong> u(t) aux n premiers mo<strong>de</strong>s propres s’écrit<br />

alors :<br />

u n n�<br />

(t) = qα(t)ϕ = [Φ<br />

α n] q n (t), (4.5)<br />

α=1<br />

où [Φ n] est <strong>la</strong> matrice modale définie au paragraphe §3.2.1 par l’Eq. (3.7) et q n (t) ∈ R n est le<br />

vecteur <strong>de</strong>s coordonnées généralisées tel que {q n (t)}α = qα(t) pour tout α ≤ n.<br />

111


En prémultipliant l’Eq. (4.3) par [Φ n] T et en utilisant l’Eq. (4.5), on montre que q n (t) est solution<br />

<strong>de</strong> l’équation matricielle suivante :<br />

[M] ¨q n (t) + [D] ˙q n (t) + [K] q n (t) = − [M] ¨q n s (t) − [Φ n] T gNL({u(τ)}0≤τ≤t, t; w) (4.6)<br />

t ∈ [0, T ] et q(0) = 0 et ˙q(0) = 0<br />

Où : [M] , [D] et [K] sont les matrices généralisées moyennes <strong>de</strong> masse, d’amortissement et <strong>de</strong><br />

rai<strong>de</strong>ur, définies au paragraphe §3.2.1 et où q n s (t) est le vecteur défini à l’Eq. (3.11). A ce niveau,<br />

une approximation est faite en n’utilisant que les mo<strong>de</strong>s d’ordre inférieur à n dans le calcul <strong>de</strong><br />

gNL :<br />

gNL({u(τ)}0≤τ≤t, t; w) � gNL({[Φ n]q n (τ)}0≤τ≤t, t; w) (4.7)<br />

4.2.2 Schéma d’intégration numérique du système dynamique non linéaire<br />

Pour <strong>la</strong> résolution <strong>de</strong> l’Eq. 4.6, le schéma numérique d’intégration <strong>de</strong> Newmark exposé au<br />

paragraphe §3.2.2 est utilisé. Pour chaque instant (k + 1)∆t, l’équation d’équilibre du modèle<br />

matriciel réduit moyen (Eq. 4.6) <strong>de</strong>vient :<br />

[M] ¨xk+1 + [D] ˙xk+1 + [K] xk+1 = F NL<br />

k+1 ({[Φ n]xℓ}0≤ℓ≤k+1; w), (4.8)<br />

où pour tout entier k ≥ 0 et pour un pas d’intégration ∆t :<br />

F NL<br />

k+1 ({[Φ n]xℓ}0≤ℓ≤k+1; w) = − [M] ¨q n s ((k + 1)∆t)<br />

xk+1 = q n ((k + 1)∆t), (4.9)<br />

˙xk+1 = ˙q n ((k + 1)∆t), (4.10)<br />

¨xk+1 = ¨q n ((k + 1)∆t), (4.11)<br />

· · · − [Φ n] T gNL({[Φ n]xℓ}0≤ℓ≤k+1, (k + 1)∆t; w) (4.12)<br />

Rappelons que le schéma numérique d’intégration <strong>de</strong> Newmark se base sur les équations suivantes<br />

:<br />

˙xk+1 = ˙xk + [(1 − � δ)¨xk + � δ¨xk+1]∆t, (4.13)<br />

xk+1 = xk+1 + ˙xk+1∆t + [(0.5 − �α)¨xk+1 + �α¨xk+1]∆t 2 . (4.14)<br />

où �α et � δ sont les paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Newmark, que nous fixons, respectivement égaux<br />

à 0.25 et 0.5.<br />

Des Eqs. (4.13) et (4.14), il est possible d’exprimer ˙xk+1 et ¨xk+1 en fonction <strong>de</strong> xk, ˙xk, ¨xk et<br />

xk+1. En substituant les expressions ainsi trouvées <strong>de</strong> ˙xk+1 et ¨xk+1 dans l’Eq. (4.8), on montre<br />

que xk+1 est solution du système non linéaire :<br />

où [ � K] est <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur efficace définie par :<br />

[ � K]xk+1 = � F NL<br />

k+1 ({[Φ n]xℓ}0≤ℓ≤k+1; w) (4.15)<br />

[ � K] = [K] + a0 [M] + a1 [D] (4.16)<br />

et � FNL k+1 est le terme correspondant aux forces effectives à l’instant (k + 1)∆t, telle que :<br />

�F NL<br />

k+1 ({[Φ n]xℓ}0≤ℓ≤k+1; w) = F NL<br />

k+1 ({[Φ n]xℓ}0≤ℓ≤k+1; w) +<br />

· · · [M] (a0xk + a2 ˙xk + a3¨xk) + [D] (a1xk + a4 ˙xk + a5¨xk) (4.17)<br />

112


où a0, ..., a7 sont les constantes du schéma d’intégration définies par :<br />

a0 = 1<br />

�α∆t 2<br />

a1 = � δ<br />

�α∆t<br />

a2 = 1<br />

�α∆t<br />

(4.18)<br />

(4.19)<br />

(4.20)<br />

a3 = 1<br />

− 1<br />

2�α<br />

(4.21)<br />

a4 = � δ<br />

− 1<br />

�α<br />

(4.22)<br />

a5 = ∆t<br />

2 ( � δ<br />

− 2);<br />

�α<br />

(4.23)<br />

a6 = ∆t(1 − � δ) (4.24)<br />

a7 = � δ∆t. (4.25)<br />

Contrairement à l’Eq. (3.27) du système matriciel moyen linéaire, l’Eq. (4.15) n’est pas linéaire.<br />

La résolution <strong>de</strong> cette équation non linéaire nécessite donc l’emploi d’une métho<strong>de</strong> numérique<br />

pour approcher <strong>la</strong> solution. Nous choisissons dans le cadre <strong>de</strong> cette thèse d’employer <strong>la</strong> métho<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> Newton, présentée ci-après.<br />

4.2.3 Résolution numérique du système non linéaire<br />

On introduit l’application xk+1 ↦→ � � F NL<br />

k+1(xk+1; w) définie par :<br />

��F NL<br />

k+1(xk+1; w) = � F NL<br />

k+1 ({[Φ n]xℓ}0≤ℓ≤k+1; w) (4.26)<br />

où { xℓ}0≤ℓ≤k sont considérés comme <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> � NL<br />

F� k+1 et xk+1 est l’argument <strong>de</strong> cette<br />

fonction. Le système dynamique non linéaire à résoudre dans le schéma d’intégration <strong>de</strong> Newmark<br />

(Eq. 4.8) requiert donc <strong>la</strong> détermination, à chaque instant (k +1)∆t, <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution <strong>de</strong> l’équation<br />

non linéaire suivante :<br />

[ � K]xk+1 = � NL<br />

F� k+1(xk+1; w) (4.27)<br />

La métho<strong>de</strong> itérative <strong>de</strong> Newton-Raphson peut être utilisée pour résoudre ce système non<br />

linéaire. Le principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> est <strong>de</strong> minimiser le résidu Re(xk+1) défini par :<br />

Re(xk+1) = [ � K]xk+1 − � � F NL<br />

k+1(xk+1; w) (4.28)<br />

Le problème <strong>de</strong> minimisation est résolu en approchant <strong>la</strong> solution xk+1 par une métho<strong>de</strong><br />

itérative. A chaque instant (k + 1)∆t, le vecteur xk+1 est construit comme étant <strong>la</strong> limite <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

suite (x p<br />

k+1 )p dont les éléments sont définies par :<br />

Si p = 0 : x 0 k+1 = xk, (4.29)<br />

Si p �= 0 : x p+1<br />

k+1 = xp<br />

k+1 + ∆xp k+1<br />

où pout tout p ≥ 0 et k ≥ 0, le vecteur ∆x p<br />

k+1 est tel que :<br />

∆x p<br />

k+1 = −[ � K p,k+1<br />

T<br />

113<br />

(4.30)<br />

] −1 Re(x p<br />

k+1 ) (4.31)


F<br />

NL<br />

k+1<br />

kF<br />

F<br />

NL<br />

Re(x 1 k+1 )<br />

x k<br />

KT 1<br />

k<br />

x 1<br />

k+1<br />

Re(x 2 k+1 ) Re(x 3 k+1 ) Re(x 4 k+1 )<br />

KT 2<br />

KT 3<br />

x 2<br />

k+1 x 3<br />

k+1<br />

Fig. 4.2 – Métho<strong>de</strong> numérique <strong>de</strong> Newton-Raphson : La solution xk+1 est approchée en calcu<strong>la</strong>nt<br />

<strong>la</strong> tangente [ � K T ] à <strong>la</strong> courbe à chaque itération p<br />

F<br />

NL<br />

Fk+1 k+1<br />

kF<br />

NL<br />

K0<br />

k<br />

x k x<br />

x k+1<br />

3<br />

k+1<br />

Fig. 4.3 – Métho<strong>de</strong> numérique <strong>de</strong> Newton modifiée : La solution xk+1 est approchée en utilisant<br />

<strong>la</strong> matrice tangente initiale [ � K 0]<br />

114<br />

x<br />

k+1<br />

k+1<br />

x<br />

x


[ � K p,k+1<br />

T ] est définie par :<br />

[ � K p,k+1<br />

T<br />

]αβ = ∂{Re}α<br />

∂{x}β<br />

�<br />

�<br />

�<br />

� , (4.32)<br />

p<br />

xk+1 La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Newton-Raphson nécessite peu d’itérations pour converger vers les solutions<br />

<strong>de</strong>s problèmes nonlinéaires. Son principal inconvénient est <strong>de</strong> construire <strong>la</strong> matrice tangente à<br />

chaque itération, ce qui alourdit le coût du calcul et rend le schéma numérique parfois instable.<br />

Une alternative à cette métho<strong>de</strong> est <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> du Quasi-Newton ou Newton modifiée. Dans<br />

ce cas, <strong>la</strong> matrice tangente est supposée égale à une matrice [ � K k+1<br />

T ] constante pour toutes les<br />

itérations p :<br />

[ � K p,k+1<br />

T ] ≈ [ � K k+1<br />

T ], pour tout p ≥ 0, (4.33)<br />

où <strong>la</strong> matrice [ � K k+1<br />

T ] reste à définir. Plusieurs variantes <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> du Quasi-Newton sont<br />

proposées, selon le choix retenu pour construire [ � K k+1<br />

T ]. Un choix possible consiste à construire<br />

<strong>la</strong> matrice telle que :<br />

[ � K k+1<br />

T ] = [ � K 1,k+1<br />

T ] (4.34)<br />

Dans une autre approximation, [ � K k+1<br />

T ] peut être définie par une matrice indépendante <strong>de</strong>s pas<br />

<strong>de</strong> temps (k + 1)∆t (cf. fig. 4.3).<br />

[ � K k+1<br />

T ] = [ � K T] = [ � K 1,0<br />

T ] (4.35)<br />

La <strong>de</strong>rnière option est retenue dans le cadre <strong>de</strong> ce travail. L’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> du<br />

Quasi-Newton permet d’avoir plus <strong>de</strong> stabilité au prix d’une convergence plus lente mais moins<br />

coûteuse en temps <strong>de</strong> calcul, puisque <strong>la</strong> matrice <strong>de</strong> rigidité tangente n’est pas recalculée à chaque<br />

itération ni à chaque pas <strong>de</strong> temps.<br />

4.2.4 Algorithme <strong>de</strong> <strong>la</strong> résolution du système dynamique non linéaire<br />

Initialisation du schéma numérique <strong>de</strong> Newmark<br />

1. Initialisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> suite {xk}k :<br />

x0 = q n 0 = q n (0), (4.36)<br />

˙x0 = ˙q n 0 = ˙q n (0), (4.37)<br />

F NL<br />

0 = − [M] ¨q n s (0) − [Φn] T gNL([Φn]x0, 0; w), (4.38)<br />

¨x0 = ¨q n 0 = [M] −1 (F NL<br />

0 − [D] ˙q n 0 − [K]q n 0 ). (4.39)<br />

2. Choix du pas <strong>de</strong> temps d’échantillonnage ∆t,<br />

3. Choix <strong>de</strong>s paramètres � δ et �α,<br />

4. Calcul <strong>de</strong>s constantes d’intégration, en utilisant les Eqs. (4.18)-(4.25) :<br />

5. Calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur efficace [ � K] en utilisant l’Eq. (4.16),<br />

6. Construction <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice tangente du Quasi-Newton [ � K T] (voir Eq.(4.35)),<br />

Pour chaque instant (k + 1)∆t<br />

(a) Initialisation du Quasi-Newton : x 0 k+1<br />

= xk,<br />

(b) Construction <strong>de</strong> <strong>la</strong> suite {xk+1}p :<br />

– Calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> ”force efficace” non linéaire � NL<br />

F� k+1(x p<br />

k+1<br />

(4.26),<br />

– Calcul du résidu Re(x p<br />

k+1 ) (voir Eq. (4.28)),<br />

115<br />

; w) par l’intermédiaire <strong>de</strong> l’Eq.


– Calcul <strong>de</strong> l’incrément <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement généralisé ∆x p<br />

k+1 en utilisant l’Eq. (4.31),<br />

– Construction du vecteur dép<strong>la</strong>cement généralisé x p+1<br />

k+1<br />

(4.29)),<br />

– Test <strong>de</strong> convergence :<br />

Si : �xp+1<br />

k+1 − xp<br />

k+1� �x p<br />

k+1� < ε3 et �Re(xp<br />

k+1 )�<br />

�[ � K]x p<br />

k+1<br />

alors : xk+1 = x p<br />

k+1 � lim<br />

q→+∞ (xq k+1 )q<br />

à l’itération p + 1 (voir Eq.<br />

� < ε4<br />

où ε3 et ε4 sont les tolérances <strong>de</strong> <strong>la</strong> procédure du Quasi-Newton.<br />

(c) Détermination <strong>de</strong> ¨xk+1 et ˙xk+1 par les Eqs. (4.13) et (4.13).<br />

4.3 Construction du modèle <strong>probabiliste</strong><br />

Comme nous l’avons précisé en introduisant ce chapitre le modèle <strong>probabiliste</strong> mixte se<br />

décompose en un modèle non paramétrique appliqué à <strong>la</strong> partie linéaire du système dynamique<br />

et un modèle paramétrique pour tenir compte <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s sur les paramètres <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong><br />

comportement nonlinéaires. Le modèle non paramétrique a comme variables aléatoires les matrices<br />

généralisées <strong>de</strong> masse, <strong>de</strong> rigidité et d’amortissement [M], [K] et [C] dont les dispersions<br />

sont contrôlées par les paramètres <strong>de</strong> dispersion respectifs δM, δK et δC.<br />

Soit U le processus stochastique in<strong>de</strong>xé sur [0, T ] correspondant à <strong>la</strong> solution du système dynamique<br />

aléatoire non linéaire. De façon analogue au système matriciel réduit moyen défini par<br />

l’Eq. (4.6), U peut être décomposé, comme dans le paragraphe §3.3, selon :<br />

où Q n est un processus stochastique in<strong>de</strong>xé sur [0, T ] tel que :<br />

U(t) = [Φ n] Q n (t), (4.40)<br />

[M] ¨Q n (t) + [D] ˙Q n (t) + [K] Q n (t) =<br />

− [M] ¨q n s (t) − [Φ n] T GNL({[Φ n]Q n (τ)}0≤τ≤t, t, W) (4.41)<br />

avec les conditions aux limites suivantes :<br />

Q n (0) = 0 ; ˙ Q n (0) = 0, (4.42)<br />

et où GNL({[Φ n]Q n (τ)}0≤τ≤t, ., W) est le processus stochastique définissant le terme <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur<br />

non linéaire aléatoire dépendant <strong>de</strong> l’historique du dép<strong>la</strong>cement {[Φ n]Q n (τ)}0≤τ≤t et du vecteur<br />

aléatoire W rassemb<strong>la</strong>nt les variables aléatoires <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi non linéaire <strong>de</strong> Takeda.<br />

Le modèle non paramétrique a été détaillé dans le chapitre 3, c’est pourquoi nous nous contentons<br />

<strong>de</strong> présenter par <strong>la</strong> suite le modèle <strong>probabiliste</strong> paramétrique.<br />

4.3.1 Variables aléatoires du modèle <strong>probabiliste</strong> paramétrique<br />

La loi globale <strong>de</strong> Takeda est définie par :<br />

– La courbe trilinéaire moment-courbure caractéristique,<br />

– Les paramètres hystérétiques η, β et γ.<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> ce travail, les sections sont supposées symétriques. Sur cette hypothèse, les<br />

paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi sont rassemblés dans le tableau 4.1.<br />

Les points <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe moment-courbure doivent vérifier les inégalités 4.43 :<br />

M0 < Mfiss < Mp<strong>la</strong>s < Mrup<br />

C0 < Cfiss < Cp<strong>la</strong>s < Crup<br />

116<br />

(4.43)


Schéma d’intégration numérique <strong>de</strong> Newmark<br />

pour chaque instant t<br />

[M]<br />

réduction<br />

[M]<br />

[D] [K]<br />

modale<br />

[D] [K]<br />

Calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur efficace<br />

[ � K] = [K] + a0[M] + a1[D]<br />

Calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> force efficace<br />

��F NL<br />

k+1(xk+1; w) = � NL<br />

F� k+1 − [Φn] T gNL({[Φ ; w)<br />

n]xk+1}0≤ℓ≤xk+1<br />

Résolution <strong>de</strong> l’équation<br />

[ � K]xk+1 = � � F NL<br />

k+1(xk+1; w)<br />

Réactualisation <strong>de</strong><br />

��F NL,p<br />

k+1 (x p<br />

k+1 ; w)<br />

Initialisation:<br />

Choix du temps d’échantillonnage<br />

Choix <strong>de</strong>s paramètres �α, � β<br />

Calcul <strong>de</strong>s constantes d’intégration:<br />

Initialisation:<br />

Calcul <strong>de</strong>s forces nonlinéaires<br />

; w)<br />

g p<br />

NL ({[Φ n]xk+1}0≤ℓ≤xk+1<br />

x0 k+1 = xk<br />

Calcul <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements réels<br />

u p<br />

k+1 = [Φn]x p<br />

k+1<br />

Calcul <strong>de</strong>s forces linéaires<br />

[K] x p<br />

k+1<br />

Calcul du résidu<br />

Re(x p<br />

k+1 ) = [ � K]x p<br />

k+1 − � NL,p<br />

F� k+1 (xk+1; w)<br />

∆x p<br />

k+1 = −([ � K] −1 )Re(x p<br />

k+1 )<br />

x p+1<br />

k+1 = xp<br />

k+1 + ∆xp k+1<br />

OUI NON<br />

Test <strong>de</strong> convergence<br />

xk+1 = x p<br />

k+1<br />

∆t<br />

Métho<strong>de</strong> numérique du Quasi-Newton<br />

Fig. 4.4 – Algorithme <strong>de</strong> résolution numérique du système dynamique non linéaire<br />

117<br />

(a1, ..., a7)


Moment (N.m)<br />

(C ,M<br />

0 0 )<br />

(C fiss ,M fiss )<br />

E0<br />

(Cp<strong>la</strong>s,Mp<strong>la</strong>s<br />

)<br />

Ep<strong>la</strong>s<br />

Efiss<br />

(C ,M<br />

rup rup )<br />

Courbure(m−1)<br />

Fig. 4.5 – Courbe Moment-courbure caractéristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi Takeda<br />

Dans le cas linéaire, <strong>la</strong> courbure <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre est exprimée en fonction du moment fléchissant,<br />

<strong>de</strong> l’inertie et du module d’Young. On a <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion suivante :<br />

Mfiss<br />

E 0I y<br />

= Cfiss<br />

(4.44)<br />

Les <strong>de</strong>ux autres branches <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe moment-courbure, caractérisant <strong>la</strong> fissuration du béton<br />

et <strong>la</strong> p<strong>la</strong>stification <strong>de</strong>s aciers, sont définies par les points (Cp<strong>la</strong>s, Mp<strong>la</strong>s) et (Crup, Mrup), respectivement.<br />

Ces points permettent <strong>de</strong> déterminer E fiss, module fissuré <strong>de</strong> <strong>la</strong> section (Eq. 4.45) et<br />

E p<strong>la</strong>s son module p<strong>la</strong>stique (Eq. 4.46) :<br />

E fiss = (Mp<strong>la</strong>s − Mfiss)<br />

(Cp<strong>la</strong>s − Cfiss)I y<br />

E p<strong>la</strong>s = (Mrup − Mp<strong>la</strong>s)<br />

(Crup − Cp<strong>la</strong>s)I y<br />

(4.45)<br />

(4.46)<br />

La géométrie <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure est supposée assez bien connue pour considérer les caractéristiques<br />

géométriques du modèle (hauteur et <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> section, inerties) sans incertitu<strong>de</strong>s. Le module<br />

d’Young E 0 étant une donnée du problème dynamique linéaire, les incertitu<strong>de</strong>s sur cette donnée<br />

sont prise en compte par le modèle non paramétrique. Il est, <strong>de</strong> ce fait, inutile <strong>de</strong> considérer E 0<br />

comme une variable aléatoire dans le modèle paramétrique. Il en est <strong>de</strong> même pour le coefficient<br />

<strong>de</strong> Poisson ν, qui sera une variable déterministe. De plus, nous faisons l’hypothèse que les incertitu<strong>de</strong>s<br />

sur les modules <strong>de</strong>s rigidité fissurée E fiss et p<strong>la</strong>stique E p<strong>la</strong>s introduisent une dispersion<br />

<strong>de</strong>s réalisations beaucoup moins importante que celle induite par les incertitu<strong>de</strong>s concernant les<br />

courbures. Cette hypothèse permet <strong>de</strong> considérer ces modules comme gran<strong>de</strong>urs déterministes<br />

et non pas comme <strong>de</strong>s variables aléatoires.<br />

Les autres paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> Takeda sont modélisés par <strong>de</strong>s variables aléatoires, à savoir :<br />

Cfiss, Cp<strong>la</strong>s, Crup, Mfiss, Mp<strong>la</strong>s, Mrup, η , β et γ.<br />

Les variables aléatoires <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> Takeda composent le vecteur aléatoire W défini au paragraphe<br />

§4.3 :<br />

W = (Cfiss, Cp<strong>la</strong>s, Crup, Mfiss, Mp<strong>la</strong>s, Mrup, η, β, γ)<br />

L’ensemble <strong>de</strong>s variables, aléatoires et paramètres déterministes, <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> comportement est<br />

présenté dans le tableau 4.1 avec une détermination <strong>de</strong>s valeurs moyennes. Les lois <strong>de</strong> probabilités<br />

118


Paramètre Notation Valeur moyenne (Ex. 25x15)<br />

Hauteur <strong>de</strong> section h 0.25 m<br />

Largeur <strong>de</strong> section b 0.15 m<br />

Inertie <strong>de</strong> flexion y I y 7e-005 m 4<br />

Inertie <strong>de</strong> flexion z Iz 2e-004 m 4<br />

Module d’Young E 0 30000 MPa<br />

Coefficient <strong>de</strong> Poisson ν 0.25<br />

Moment <strong>de</strong> fissuration Mfiss 10500 N<br />

Courbure <strong>de</strong> fissuration Cfiss 0.0018 m −1<br />

Moment <strong>de</strong> p<strong>la</strong>stification Mp<strong>la</strong>s 22000 N<br />

Courbure <strong>de</strong> p<strong>la</strong>stification Cp<strong>la</strong>s 0.0123 m −1<br />

Moment <strong>de</strong> rupture Mrup 24500 N<br />

Courbure <strong>de</strong> rupture Crup 0.1225 m −1<br />

Paramètre <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong> rigidité η 0.3<br />

Paramètre <strong>de</strong> pincement γ 50<br />

Paramètre <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong> résistance β 0.8<br />

Tab. 4.1 – Paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi non linéaire <strong>de</strong> Takeda<br />

<strong>de</strong> ces variables aléatoires sont construites en utilisant le principe du maximum d’entropie. Pour<br />

ce<strong>la</strong>, on suppose qu’une base <strong>de</strong> données expérimentales construites à partie <strong>de</strong> l’expérimentation<br />

est disponible et comporte suffisamment <strong>de</strong> mesures pour que les estimateurs statistiques <strong>de</strong>s<br />

moyennes et écart-type puissent converger. On suppose donc que par <strong>de</strong>s mesures expérimentales,<br />

les moyennes et les écart-type <strong>de</strong>s variables aléatoires Cfiss, Cp<strong>la</strong>s, Crup, η , β et γ sont connus.<br />

Notons les moyennes et les écart-types <strong>de</strong> ces variables aléatoires :<br />

On a donc :<br />

C fiss = E{Cfiss}, (4.47)<br />

C p<strong>la</strong>s = E{Cp<strong>la</strong>s}, (4.48)<br />

C rup = E{Crup}, (4.49)<br />

η = E{η}, (4.50)<br />

β = E{β}, (4.51)<br />

γ = E{γ}, (4.52)<br />

E{W} = w = (C fiss, C p<strong>la</strong>s, C rup, M fiss, M p<strong>la</strong>s, M rup, η, β, γ) (4.53)<br />

σCfiss = (E{C2 fiss } − C2 fiss )1/2 , (4.54)<br />

σCp<strong>la</strong>s = (E{C2 p<strong>la</strong>s } − C2 p<strong>la</strong>s )1/2 , (4.55)<br />

σCrup = (E{C 2 rup} − C 2 rup) 1/2 , (4.56)<br />

ση = (E{η 2 } − η 2 ) 1/2 , (4.57)<br />

σβ = (E{β 2 } − β 2 ) 1/2 , (4.58)<br />

σγ = (E{γ 2 } − γ 2 ) 1/2 , (4.59)<br />

Les quantités C fiss, C p<strong>la</strong>s, C rup, η, β, γ, σCfiss , σCp<strong>la</strong>s , σCrup, ση, σβ, sont donc supposées connues<br />

et i<strong>de</strong>ntifiées expérimentalement.<br />

4.3.2 Information disponible<br />

Dans ce paragraphe, nous définissons l’ensemble <strong>de</strong>s informations disponibles concernant<br />

les variables aléatoires introduites dans <strong>la</strong> modélisation <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s sur les<br />

119


paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> Takeda. Ces informations seront utilisées comme contraintes dans l’application<br />

du principe du maximum d’entropie pour construire les lois <strong>de</strong> probabilités <strong>de</strong> telles<br />

variables aléatoires.<br />

Courbure <strong>de</strong> fissuration Cfiss<br />

D’un point <strong>de</strong> vue mécanique et en tenant compte <strong>de</strong>s mesures expérimentales introduites<br />

dans le paragraphe 4.3.1 et en utilisant les Eqs. (4.48) et (4.55), on déduit que le modèle <strong>probabiliste</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> variable aléatoire Cfiss doit être construit <strong>de</strong> sorte que :<br />

Courbure <strong>de</strong> p<strong>la</strong>stification Cp<strong>la</strong>s<br />

Cfiss ∈ [0, +∞[, (4.60)<br />

E{Cfiss} = Cfiss (4.61)<br />

E{C 2 fiss } = C2fiss + σ2 Cfiss . (4.62)<br />

D’après l’Eq. 4.43, le modèle <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong> Cp<strong>la</strong>s doit être tel que :<br />

Cp<strong>la</strong>s > Cfiss. (4.63)<br />

On introduit donc une nouvelle variable aléatoire A indépendante statistiquement <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable<br />

aléatoire Cfiss et telle que :<br />

Cp<strong>la</strong>s = A Cfiss. (4.64)<br />

Afin que l’inégalité (4.63) soit vérifiée et afin <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong>s résultats expérimentaux supposés<br />

introduits au paragraphe 4.3.1 et <strong>de</strong>s Eqs (4.48) et (4.55), on montre que le modèle<br />

<strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong> A doit être tel que :<br />

A ∈ [1, +∞[, (4.65)<br />

E{A} = A = C p<strong>la</strong>s/C fiss<br />

L’écart-type <strong>de</strong> A est noté σA et est défini par<br />

(4.66)<br />

E{A 2 } = σ2 Cp<strong>la</strong>s + C2p<strong>la</strong>s σ2 Cfiss + C2 . (4.67)<br />

fiss<br />

σA = (E{A 2 − A 2 }) 1/2<br />

(4.68)<br />

De l’Eq. (4.68), il est c<strong>la</strong>ir que pour qu’un tel modèle <strong>probabiliste</strong> puisse être va<strong>la</strong>ble, il est<br />

nécessaire que :<br />

Courbure <strong>de</strong> rupture Crup<br />

σCp<strong>la</strong>s > Cp<strong>la</strong>s σCfiss . (4.69)<br />

Cfiss D’après l’Eq. 4.43, le modèle <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong> Crup doit être tel que :<br />

Crup > Cp<strong>la</strong>s. (4.70)<br />

On introduit une nouvelle variable aléatoire B statistiquement indépendante <strong>de</strong>s variables aléatoires<br />

A et Cfiss, tel que Crup s’écrive sous <strong>la</strong> forme :<br />

Crup = A B Cfiss<br />

(4.71)<br />

On a donc Crup = B Cp<strong>la</strong>s.<br />

Afin que l’inégalité (4.70) soit vérifiée et pour tenir compte <strong>de</strong>s résultats expérimentaux supposés<br />

120


permettant d’i<strong>de</strong>ntifier les quantités statistiques <strong>de</strong>s Eqs. (4.49) et (4.56), le modèle <strong>probabiliste</strong><br />

<strong>de</strong> B doit être construit <strong>de</strong> sorte que :<br />

B ∈ [1, +∞[, (4.72)<br />

E{B} = C rup/C p<strong>la</strong>s<br />

E{B 2 } = σ2 Crup + C2 rup<br />

σ 2 Cp<strong>la</strong>s + C2 p<strong>la</strong>s<br />

(4.73)<br />

(4.74)<br />

On montre que pour que ce modèle <strong>probabiliste</strong> reste va<strong>la</strong>ble, il est nécessaire que Crup vérifie<br />

<strong>la</strong> condition suivante :<br />

σCrup > Crup σCp<strong>la</strong>s<br />

Cp<strong>la</strong>s (4.75)<br />

où σCrup, C rup, σCp<strong>la</strong>s et C p<strong>la</strong>s sont i<strong>de</strong>ntifiés à partir <strong>de</strong> mesures expérimentales (voir paragraphe<br />

§4.3.1).<br />

Moment <strong>de</strong> fissuration Mfiss<br />

D’après l’Eq. (4.44), les variables aléatoires Mfiss et Cfiss sont statistiquement dépendantes<br />

et sont telles que :<br />

Mfiss = E 0I yCfiss<br />

(4.76)<br />

où E 0 et I y sont <strong>de</strong>s réels fixés. Le modèle <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong> Mfiss se déduit donc directement <strong>de</strong><br />

celui <strong>de</strong> Cfiss. On en déduit que :<br />

Mfiss ∈ [0, +∞[, (4.77)<br />

M fiss = E{Mfiss} = E 0I yC fiss<br />

σMfiss = E{(Mfiss − M fiss) 2 } 1/2 = E 0I yσCfiss<br />

(4.78)<br />

(4.79)<br />

M fiss et σMfiss dépen<strong>de</strong>nt donc explicitement <strong>de</strong> Cfiss et σCfiss . Il n’est pas nécessaire <strong>de</strong> fournir<br />

d’information supplémentaire sur le moment <strong>de</strong> fissuration Mfiss.<br />

Moment <strong>de</strong> p<strong>la</strong>stification Mp<strong>la</strong>s<br />

Le modèle <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable aléatoire Mp<strong>la</strong>s doit être construit en tenant compte <strong>de</strong><br />

l’Eq. (4.45), ce qui donne :<br />

Mp<strong>la</strong>s = Mfiss + I yE fiss(Cp<strong>la</strong>s − Cfiss) (4.80)<br />

Mp<strong>la</strong>s est donc statistiquement dépendante <strong>de</strong> Mfiss, Cp<strong>la</strong>s et Cfiss. La moyenne et l’écart-type<br />

<strong>de</strong> Mp<strong>la</strong>s s’écrivent :<br />

M p<strong>la</strong>s = E{Mp<strong>la</strong>s} = E 0I yC fiss + I yE fiss(C p<strong>la</strong>s − C fiss), (4.81)<br />

σMp<strong>la</strong>s = E{(Mp<strong>la</strong>s − M p<strong>la</strong>s) 2 } 1/2 = I y(σ 2 Cfiss (E 0 − E fiss) 2 + σ 2 Cp<strong>la</strong>s E2 fiss )1/2 . (4.82)<br />

La moyenne et l’écart-type <strong>de</strong> Mp<strong>la</strong>s se déduisent directement <strong>de</strong>s moyennes et écart-type <strong>de</strong><br />

Cfiss et Cp<strong>la</strong>s, il est donc inutile <strong>de</strong> fournir d’informations supplémentaires sur Mp<strong>la</strong>s.<br />

Moment <strong>de</strong> rupture Mrup<br />

La variable aléatoire Mrup est générée en utilisant l’Eq. 4.46 :<br />

Mrup = Mp<strong>la</strong>s + I yE p<strong>la</strong>s(Crup − Cp<strong>la</strong>s) (4.83)<br />

121


Mrup est donc statistiquement dépendant <strong>de</strong> Mp<strong>la</strong>s, Cp<strong>la</strong>s et Crup. On montre que <strong>la</strong> moyenne<br />

et l’écart-type <strong>de</strong> Mrup s’écrivent :<br />

M rup = E{Mrup} = M p<strong>la</strong>s + I yE p<strong>la</strong>s(C rup − C p<strong>la</strong>s) (4.84)<br />

σMrup = E{(Mrup − M rup) 2 } 1/2<br />

σMrup = {σ 2 Mplus + M 2 p<strong>la</strong>s + I2yE 0(σ 2 Crup + σ2 Cp<strong>la</strong>s ) +<br />

· · · + I 2 y(C rup − Cp<strong>la</strong>s) 2 [E 2 0 + E 2 Cfiss p + 2E0E p<br />

(C rup − C p<strong>la</strong>s) ]}1/2<br />

(4.85)<br />

Tout comme pour Mp<strong>la</strong>s, on a montré que <strong>la</strong> moyenne et l’écart-type <strong>de</strong> Mrup dépen<strong>de</strong>nt uniquement<br />

<strong>de</strong>s moyennes et écart-type <strong>de</strong>s variables aléatoires Crup, Cp<strong>la</strong>s et Cfiss. Il est donc inutile<br />

<strong>de</strong> fournir un complément d’information pour Mrup.<br />

Paramètres hystérétiques<br />

D’après <strong>la</strong> définition <strong>de</strong>s paramètres hystérétiques, on a :<br />

η ∈ [0, 1], (4.86)<br />

E{η} = η, (4.87)<br />

E{η 2 } = η 2 + σ 2 η. (4.88)<br />

β ∈ [0, 1], (4.89)<br />

E{β} = β, (4.90)<br />

E{β 2 } = β 2 + σ 2 β . (4.91)<br />

γ ∈ [0, +∞[, (4.92)<br />

E{γ} = γ, (4.93)<br />

E{γ 2 } = γ 2 + σ 2 γ. (4.94)<br />

Selon l’information disponible sur chaque variable aléatoire ( support, moyenne, moment d’ordre<br />

<strong>de</strong>ux ), le principe du maximum d’entropie est utilisé pour déterminer les lois <strong>de</strong> probabilité<br />

générant ces variables.<br />

On peut distinguer <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> lois suivant <strong>la</strong> nature du support <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable :<br />

– Loi <strong>de</strong> type 1 : Support semi-borné, moyenne donnée et écart-type donné ;<br />

– Loi <strong>de</strong> type 2 : support borné, moyenne donnée et écart-type donné.<br />

Le paragraphe suivant s’attache à construire les <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> probabilité <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong> ces lois.<br />

4.3.3 Construction <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> probabilités<br />

Loi <strong>de</strong> type 1<br />

Soit une variable aléatoire X définie sur un support semi-borné [a, +∞[, <strong>de</strong> moyenne mX,<br />

d’écart-type σX. La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité construite en utilisant le principe du maximum d’entropie<br />

s’écrit ([91]) :<br />

pX(x) = I [a,+∞[(x)e −λ0−xλ1−x 2 λ2 (4.95)<br />

où λ0, λ1 et λ2 sont les constantes qui minimisent <strong>la</strong> fonction :<br />

H1(λ0, λ1, λ2) = λ0 + λ1mX + λ2m2 +<br />

122<br />

� +∞<br />

a<br />

e −λ0−xλ1−x 2 λ2 dx (4.96)


�<br />

π<br />

H1(λ0, λ1, λ2) = λ0 + λ1mX + λ2m2 + e<br />

4λ2<br />

−λ2+ λ2 1<br />

4λ2 [1 − erf( � λ2a + λ1<br />

2 √ )] (4.97)<br />

λ2<br />

où m2 = σ2 X + m2 X est le moment d’ordre <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable aléatoire X et où <strong>la</strong> fonction<br />

x ↦→ erf(x) est définie, pour tout x ∈ R, par<br />

Loi <strong>de</strong> type 2<br />

erf(x) = 2<br />

√ π<br />

� x<br />

0<br />

e −t2<br />

dt (4.98)<br />

On suppose que <strong>la</strong> variable aléatoire X est définie sur un support borné [a, b], <strong>de</strong> moyenne<br />

mX, d’écart-type σX. La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité construite en utilisant le principe du maximum<br />

d’entropie s’écrit [91] :<br />

où λ0, λ1 et λ2 sont les constantes qui minimisent <strong>la</strong> fonction :<br />

pX(x) = I [a,b](x)e −λ0−xλ1−x 2 λ2 (4.99)<br />

H2(λ0, λ1, λ2) = λ0 + λ1mX + λ2m2 +<br />

� b<br />

a<br />

e −λ0−xλ1−x 2 λ2 dx (4.100)<br />

�<br />

π<br />

H2(λ0, λ1, λ2) = λ0 + λ1mX + λ2m2 + e<br />

4λ2<br />

−λ2+ λ2 1<br />

4λ2 [erf( � λ2b + λ1<br />

2 √ ) − erf(<br />

λ2<br />

� λ2a + λ1<br />

2 √ )]<br />

λ2<br />

(4.101)<br />

Ces <strong>de</strong>ux lois ont <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> probabilité qui ont <strong>de</strong>s expressions presque simi<strong>la</strong>ires. Toutefois,<br />

les supports et les constantes λ0, λ1 et λ2 dans les Eqs. (4.97) et (4.101) sont différents.<br />

4.3.4 Génération <strong>de</strong>s réalisations <strong>de</strong>s variables aléatoires<br />

Une fois les différentes lois <strong>de</strong> probabilité définies, il faut concevoir les générateurs <strong>de</strong>s variables<br />

aléatoires selon ces lois. Soit U une variable aléatoire <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité u ↦→ pU(u).<br />

Soit X une variable aléatoire <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité x ↦→ pX(x) définie par :<br />

pX(x) = I [a,+∞[(x)e −λ0−xλ1−x 2 λ2 (4.102)<br />

On cherche à construire une application g telle que X = g(U). Une réalisation X(θ) est alors<br />

telle que :<br />

X(θ) = g(U(θ)). (4.103)<br />

Donc si nous disposons d’un générateur <strong>de</strong> variable aléatoire <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité u ↦→<br />

pU(u), nous pourrons construire un générateur <strong>de</strong> variables aléatoire <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité<br />

x ↦→ pX(x). On montre que :<br />

FX(g(u)) = FU(u) (4.104)<br />

où FX et FU sont les fonctions <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong>s variables aléatoires X et U définies par :<br />

FX(x) =<br />

� x<br />

−∞<br />

I [a,+∞[(t)e −λ0−tλ1−t 2 λ2 dt (4.105)<br />

FU(u) =<br />

� u<br />

−∞<br />

pU(v)dv (4.106)<br />

Si X ∈ [a, +∞[ (cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> type 1) ou X ∈ [a, b] (cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> type 2), <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong><br />

répartition s’écrit :<br />

FX(x) =<br />

� x<br />

a<br />

e −λ0−tλ1−t 2 λ2 dt (4.107)<br />

123


qui peut aussi s’écrire :<br />

FX(x) = −<br />

−4λ √ 0λ2 +λ<br />

πe<br />

2 1<br />

4λ 2 (−erf( 2xλ2+λ1<br />

2 √ λ2<br />

2 √ λ2<br />

avec erf <strong>la</strong> fonction définie par l’Eq. (4.98). On a alors :<br />

où :<br />

Soit<br />

FX(g(u)) = −<br />

−4λ √ 0λ2 +λ<br />

πe<br />

2 1<br />

4λ 2 (−erf( 2g(u)λ2+λ1<br />

2 √ λ2<br />

2 √ λ2<br />

) + erf( 2aλ2+λ1<br />

2 √ ))<br />

λ2<br />

) + erf( 2aλ2+λ1<br />

2 √ ))<br />

λ2<br />

(4.108)<br />

(4.109)<br />

g(u) = D erf −1 (A FX(g(u)) + B) − C, (4.110)<br />

A =<br />

D’après l’Eq. 4.104, FX(g(u)) = FU(u) d’où :<br />

2 √ λ2<br />

√ πe − 4λ 0 λ 2 −λ2 1<br />

4λ 2<br />

(4.111)<br />

B = erf( 2aλ2 + λ1<br />

2 √ ) (4.112)<br />

λ2<br />

C = λ1<br />

2λ2<br />

D = 1<br />

√<br />

λ2<br />

(4.113)<br />

(4.114)<br />

(4.115)<br />

g(u) = D erf −1 (A FU(u) + B) − C. (4.116)<br />

Donc si <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> U est donnée et si on dispose d’un générateur <strong>de</strong> réalisations <strong>de</strong> U alors on<br />

peut construire le générateur <strong>de</strong> X en utilisant l’Eq. (4.116).<br />

Par exemple, si U est une variable aléatoire <strong>de</strong> loi uniforme alors<br />

et donc :<br />

⎧<br />

⎨<br />

FU(u) =<br />

⎩<br />

0 sur ] − ∞, 0[<br />

u sur [0, 1],<br />

1 sur ]1, +∞[<br />

(4.117)<br />

g(u) = D erf −1 (A u + B) − C. (4.118)<br />

La variable aléatoire x peut donc être générée par l’intermédiaire d’un générateur <strong>de</strong> loi uniforme<br />

sur [0, 1] et on a :<br />

X(θ) = g(U(θ)) = D erf −1 (A U(θ) + B) − C (4.119)<br />

où X(θ) et U(θ) sont <strong>de</strong>ux réalisations <strong>de</strong>s variables aléatoires X et U.<br />

Pour résumer <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong> génération <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi Takeda à chaque réalisation :<br />

– Génération <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable aléatoire Cfiss et détermination <strong>de</strong> Mfiss par l’Eq 4.76.<br />

– Génération <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable A et détermination <strong>de</strong> Cp<strong>la</strong>s,<br />

– Détermination <strong>de</strong> Mp<strong>la</strong>s,<br />

– Génération <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable B et détermination <strong>de</strong> Crup,<br />

– Détermination <strong>de</strong> Mrup,<br />

– Génération <strong>de</strong>s paramètres hystérétiques η, β et γ<br />

124


Moment (N.m)<br />

x Intervalle <strong>de</strong> confiance à 95% <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe <strong>de</strong> Takeda − 1e6 réalisations<br />

104<br />

3<br />

2.5<br />

2<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

0 0.02 0.04 0.06 0.08<br />

Courbure<br />

0.1 0.12 0.14 0.16<br />

Fig. 4.6 – Intervalle <strong>de</strong> confiance pour un niveau <strong>de</strong> probabilité Pc = 95% - 10 6 réalisations -<br />

En rouge : Courbe moment-courbure du modèle moyen<br />

4.3.5 Validation du générateur <strong>de</strong> variables aléatoires<br />

Le générateur <strong>de</strong> variables aléatoires suivant les lois <strong>de</strong> probabilité <strong>de</strong> types 1 et 2, définies<br />

au paragraphe §4.3 est testé sur un exemple <strong>de</strong> jeu <strong>de</strong> données <strong>de</strong>s paramètres du modèle non<br />

linéaire <strong>de</strong> Takeda. Rappelons que les variables aléatoires retenues dans le modèle <strong>de</strong> Takeda<br />

sont : les courbures (Cfiss, Cp<strong>la</strong>s et Crup) <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe moment-courbure caractéristique <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

loi Takeda ainsi que les moments fléchissant associés (Mfiss, Mp<strong>la</strong>s et Mrup). Les paramètres<br />

hystérétiques η, β et γ complètent <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s variables aléatoires du modèle. Le générateur est<br />

alimenté par <strong>la</strong> donnée <strong>de</strong> <strong>la</strong> moyenne et <strong>de</strong> l’écart-type re<strong>la</strong>tif <strong>de</strong> chaque variable. Les données<br />

utilisées dans ce test <strong>de</strong> validation sont les suivantes :<br />

– M fiss = 10500 N ; σMfiss = 0.05M fiss<br />

– M p<strong>la</strong>s = 22000 N ; σMp<strong>la</strong>s = 0.1M p<strong>la</strong>s<br />

– M rup = 24500 N ; σMrup = 0.15M rup<br />

– C fiss = 0.0018 m −1 ; σCfiss = 0.05C fiss ;<br />

– C p<strong>la</strong>s = 0.0123 m −1 ; σCp<strong>la</strong>s = 0.1C p<strong>la</strong>s ;<br />

– C rup = 0.1225 m −1 ; σCrup = 0.15C rup ;<br />

– η = 0.3 ; ση = 0.2η<br />

– β = 0.8 ; σβ = 0.15β<br />

– γ = 50 ; σγ = 0.1γ.<br />

Afin <strong>de</strong> contrôler au mieux les valeurs extrêmes d’échantillons, pour <strong>de</strong>s probabilités faibles, nous<br />

effectuons 1 million <strong>de</strong> réalisations. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s réalisations effectuées lors du test montre que<br />

les valeurs générées restent bien dans le support <strong>de</strong> définition <strong>de</strong>s variables aléatoires et que <strong>de</strong><br />

plus, ils restent dans les mêmes ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs que les valeurs moyennes, ce qui nous évite<br />

d’obtenir <strong>de</strong>s réalisations physiquement inacceptables <strong>de</strong> chaque variable. Les valeurs minimales<br />

et maximales présentées dans le tableau 4.3.5 montrent que, bien que le support d’une loi puisse<br />

être [0, +∞[, les valeurs générées restent dans le voisinage <strong>de</strong> <strong>la</strong> moyenne et que l’on n’observe<br />

pas <strong>de</strong> valeurs trop éloignées, même pour un faible niveau <strong>de</strong> probabilité.<br />

Ceci se traduit par une dispersion raisonnable <strong>de</strong>s courbes par rapport à <strong>la</strong> courbe du modèle<br />

moyen (cf. fig. 4.6). Les résultats montrent aussi que les inégalités <strong>de</strong> l’Eq. (4.43) entre les<br />

courbures <strong>de</strong> fissuration, <strong>de</strong> p<strong>la</strong>stification et <strong>de</strong> rupture restent toujours vérifiées.<br />

125


Enfin, les estimateurs <strong>de</strong>s moyennes <strong>de</strong>s variables aléatoires considérées convergent bien vers les<br />

moyennes <strong>de</strong> variables introduites comme données <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> probabilité.<br />

Les figures 4.7 montrent les <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> probabilité <strong>de</strong>s variables aléatoires considérées pour<br />

Variables aléatoires Valeur minimale Valeur moyenne Valeur maximale<br />

Courbure <strong>de</strong> fissuration (m −1 ) 0.0013 0.0018 0.0022<br />

Courbure p<strong>la</strong>stique (m −1 ) 0.0084 0.0122 0.0166<br />

Courbure <strong>de</strong> rupture (m −1 ) 0.0724 0.1225 0.1837<br />

Moment <strong>de</strong> fissuration (N) 80800 10500 13000<br />

Moment p<strong>la</strong>stique (N) 16070 22000 28320<br />

Moment <strong>de</strong> rupture (N) 17670 24500 31770<br />

Paramètres η 0.0045 0.3002 0.598<br />

hystérétiques β 0.139 0.8 1<br />

γ 22.93 50 74.44<br />

Tab. 4.2 – Tableau récapitu<strong>la</strong>tif <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s 1 million <strong>de</strong> réalisations aléatoires <strong>de</strong>s paramètres<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> loi Takeda<br />

1 million <strong>de</strong> réalisations. Les fonctions <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité <strong>de</strong>s variables étant déterminées<br />

analytiquement dans le paragraphe § 4.3, nous comparons dans les graphes <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure 4.8<br />

les <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> probabilité obtenues analytiquement avec celles approchées numériquement par<br />

<strong>la</strong> métho<strong>de</strong> numérique <strong>de</strong> Monte-Carlo. Les courbes se superposent bien ce qui montre que le<br />

générateur mis en p<strong>la</strong>ce permet <strong>de</strong> retrouver les <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> probabilités définies par les Eq.<br />

(4.95)-(4.97) et (4.99)-(4.101), caractéristiques <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> probabilités <strong>de</strong> type 1 et 2.<br />

4.3.6 Génération <strong>de</strong>s réalisations aléatoires du modèle <strong>probabiliste</strong> mixte<br />

La convergence en mo<strong>de</strong>s du modèle matriciel réduit non linéaire n’est observée que pour<br />

un nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s beaucoup plus élevé que celui du cas linéaire. Ce<strong>la</strong> montre que les mo<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> fréquence élevée sont <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s locaux dont certains sont indispensables à <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> déformée <strong>de</strong>s éléments où apparaissent les rotules p<strong>la</strong>stiques. Toutefois, ces mo<strong>de</strong>s locaux<br />

n’interviennent pas dans <strong>la</strong> réponse du système dynamique non linéaire, car seuls les mo<strong>de</strong>s<br />

globaux contenus dans <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong> l’accélérogramme sont excités. Il convient donc<br />

d’appliquer le modèle non paramétrique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s sur <strong>la</strong> partie <strong>de</strong>s matrices réduites<br />

correspondant aux mo<strong>de</strong>s excités. La partie correspondant aux mo<strong>de</strong>s locaux reste déterministe.<br />

Si [A] est une matrice aléatoire représentant une <strong>de</strong>s matrices aléatoires réduites <strong>de</strong> masse, <strong>de</strong><br />

rai<strong>de</strong>ur ou d’amortissement, on peut l’écrire sous <strong>la</strong> forme :<br />

où<br />

[A pleine ] =<br />

⎛<br />

⎜<br />

⎝<br />

[A] =<br />

A11 · · · A1 s<br />

.<br />

As 1 · · · Ass<br />

.<br />

⎞<br />

� [A pleine ] 0<br />

0 [A diag ]<br />

⎛<br />

⎟<br />

⎠ et [A diag ⎜<br />

] = ⎝<br />

�<br />

A (s+1)(s+1)<br />

. ..<br />

0<br />

A 1400 1400<br />

⎞<br />

⎟<br />

⎠<br />

(4.120)<br />

où s est l’ordre du mo<strong>de</strong> le plus élevé à prendre en compte dans le modèle non paramétrique. La<br />

métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Monte-Carlo est utilisée pour construire les statistiques sur le modèle mixte. Soit<br />

Cfiss(θ), Cp<strong>la</strong>s(θ), Crup(θ), η(θ), β(θ) et γ(θ) <strong>de</strong>s réalisations <strong>de</strong>s variables aléatoires Cfiss, Cp<strong>la</strong>s,<br />

Crup, η, β et γ, respectivement, pour un échantillon θ. Ces réalisations sont obtenues grâce aux<br />

126


5000<br />

4500<br />

4000<br />

3500<br />

3000<br />

2500<br />

2000<br />

1500<br />

1000<br />

500<br />

0<br />

500<br />

450<br />

400<br />

350<br />

300<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

Courbure <strong>de</strong> fissuration<br />

1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2 2.1 2.2<br />

x 10 −3<br />

0<br />

0.008 0.009 0.01 0.011 0.012 0.013 0.014 0.015 0.016 0.017<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

Courbure <strong>de</strong> p<strong>la</strong>stification<br />

0<br />

0.06 0.08 0.1 0.12 0.14 0.16 0.18 0.2<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

Courbure <strong>de</strong> rupture<br />

Paramètre <strong>de</strong> baisse <strong>de</strong> rigidité (η)<br />

0<br />

0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7<br />

0.09<br />

0.08<br />

0.07<br />

0.06<br />

0.05<br />

0.04<br />

0.03<br />

0.02<br />

0.01<br />

x Moment 10−4<br />

8<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

<strong>de</strong> fissuration<br />

0.8 0.9 1 1.1 1.2 1.3<br />

x 10 4<br />

0<br />

x Moment 10−4<br />

3.5<br />

3<br />

2.5<br />

2<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

<strong>de</strong> p<strong>la</strong>stification<br />

1.6 1.8 2 2.2 2.4 2.6 2.8 3<br />

x 10 4<br />

0<br />

2<br />

1<br />

x 10 −4 Moment <strong>de</strong> rupture<br />

0<br />

20 30 40 50 60 70 80<br />

1.6 1.8 2 2.2 2.4 2.6 2.8 3 3.2<br />

x 10 4<br />

0<br />

3.5<br />

3<br />

2.5<br />

2<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

Paramètre <strong>de</strong> pincement (γ)<br />

0<br />

Paramètre <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong> résistance (β)<br />

0.2 0.4 0.6 0.8 1<br />

Fig. 4.7 – Graphes <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> probabilité <strong>de</strong>s variables aléatoires du modèle paramétrique<br />

pour 1000000 réalisations<br />

127


5000<br />

4500<br />

4000<br />

3500<br />

3000<br />

2500<br />

2000<br />

1500<br />

1000<br />

500<br />

Courbe analytique: Courbure <strong>de</strong> fissuration<br />

1 1.5 2 2.5 3<br />

x 10 −3<br />

0<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9<br />

3.5<br />

3<br />

2.5<br />

2<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

Courbe analytique: Paramètre baisse <strong>de</strong> rigidité (η)<br />

0<br />

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1<br />

0.08<br />

0.07<br />

0.06<br />

0.05<br />

0.04<br />

0.03<br />

0.02<br />

0.01<br />

Courbe analytique: Paramètre <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong> résistance (β)<br />

Courbe analytique: Paramètre <strong>de</strong> pincement (γ)<br />

0<br />

0 50 100 150<br />

5000<br />

4500<br />

4000<br />

3500<br />

3000<br />

2500<br />

2000<br />

1500<br />

1000<br />

500<br />

Courbure <strong>de</strong> fissuration<br />

Numérique<br />

Analytique<br />

1 1.5 2 2.5 3<br />

x 10 −3<br />

0<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

Paramètre <strong>de</strong> baisse <strong>de</strong> rigidité (α)<br />

Numérique<br />

Analytique<br />

0<br />

0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7<br />

3.5<br />

3<br />

2.5<br />

2<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

Paramètre <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong> résistance (β)<br />

Numérique<br />

Analytique<br />

0<br />

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1<br />

0.09<br />

0.08<br />

0.07<br />

0.06<br />

0.05<br />

0.04<br />

0.03<br />

0.02<br />

0.01<br />

Analytique<br />

Numérique<br />

Paramètre <strong>de</strong> pincement (γ)<br />

0<br />

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90<br />

Fig. 4.8 – Comparaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> probabilité analytiques et numériques <strong>de</strong>s variables<br />

aléatoires du modèle paramétrique pour 1000000 réalisations<br />

128


générateurs <strong>de</strong> variables aléatoires <strong>de</strong> type 1 et 2 présentés au paragraphe §4.3.3. Ce<strong>la</strong> permet<br />

<strong>de</strong> construire une réalisation :<br />

W(θ) = (Cfiss(θ), Cp<strong>la</strong>s(θ), Crup(θ), Mfiss(θ), Mp<strong>la</strong>s(θ), Mrup(θ), η(θ), β(θ), γ(θ)),<br />

du vecteur aléatoire W = (Cfiss, Cp<strong>la</strong>s, Crup, Mfiss, Mp<strong>la</strong>s, Mrup, η, β, γ). D’autre part, pour le<br />

même échantillon, les réalisations [Mpleine (θ)], [Dpleine (θ)] et [Kpleine (θ)] sont construites grâce<br />

aux générateurs <strong>de</strong> matrices aléatoires présentées au paragraphe §3.4 avec les paramètres <strong>de</strong><br />

dispersion respectifs, δM, δD et δK et<br />

⎛<br />

⎞<br />

E{[M pleine ]} =<br />

E{[D pleine ]} =<br />

E{[K pleine ]} =<br />

⎜<br />

⎝<br />

⎛<br />

⎜<br />

⎝<br />

⎛<br />

⎜<br />

⎝<br />

M 11 · · · M 1 s<br />

.<br />

M s 1 · · · M ss<br />

D 11 · · · D 1 s<br />

.<br />

D s 1 · · · D ss<br />

K 11 · · · K 1 s<br />

.<br />

K s 1 · · · K ss<br />

Les réalisations <strong>de</strong>s matrices alétoires [M], [D] et [K] sont construites comme suit :<br />

⎛<br />

[M<br />

⎜<br />

[M(θ)] = ⎜<br />

⎝<br />

pleine (θ)]<br />

0<br />

.<br />

0<br />

µs+1<br />

· · ·<br />

. ..<br />

0<br />

0<br />

⎞<br />

⎟<br />

⎠<br />

0 0 µn<br />

⎛<br />

[D<br />

⎜<br />

[D(θ)] = ⎜<br />

⎝<br />

pleine (θ)]<br />

0<br />

.<br />

0<br />

2µs+1ωs+1ξs+1<br />

· · ·<br />

. ..<br />

0<br />

0<br />

⎞<br />

⎟<br />

⎠<br />

0<br />

⎛<br />

[K<br />

⎜<br />

[K(θ)] = ⎜<br />

⎝<br />

0 2µnωnξn<br />

pleine (θ)]<br />

0<br />

0<br />

µs+1ω<br />

· · · 0<br />

2 .<br />

s+1<br />

. ..<br />

⎞<br />

0 ⎟<br />

⎠<br />

.<br />

.<br />

.<br />

⎟<br />

⎠<br />

⎞<br />

⎟<br />

⎠<br />

⎞<br />

⎟<br />

⎠<br />

0 0 µnω 2 n<br />

(4.121)<br />

(4.122)<br />

(4.123)<br />

Puis, pour <strong>la</strong> réalisation θ, le système dynamique matriciel non linéaire <strong>de</strong> l’Eq. (4.41) <strong>de</strong>vient :<br />

[M] ¨Q n (t; θ) + [D] ˙Q n (t; θ) + [K] Q n (t; θ) =<br />

− [M] ¨q n s (t) − [Φ n] T GNL({[Φ n]Q n (τ; θ)}0≤τ≤t, t, W(θ)) (4.124)<br />

t ∈ [0, T ] et Q(0) = 0 et ˙ Q(0) = 0<br />

où Q n (., θ) est une réalisation du processus stochastique Q n , obtenue en résolvant ce système<br />

par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> présentée au paragraphe §4.2.2. on construit alors <strong>la</strong> réalisation du processus<br />

stochastique U(., θ) en utilisant l’Eq. 4.5 :<br />

U(t; θ) = [Φ n]Qn(t; θ). (4.125)<br />

Les réalisations <strong>de</strong>s efforts internes sont aussi construites conformément à <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription du<br />

paragraphe §3.4.3 et <strong>de</strong> l’Eq. 3.82. Les observables statistiques sont celles du chapitre 3 à savoir :<br />

les efforts tranchants dans les éléments finis constituant les poteaux et les rotations dans ces<br />

éléments. Les gran<strong>de</strong>urs statistiques sont obtenues en utilisant les équations (3.84)-(3.89).<br />

129


4.4 Application à <strong>la</strong> structure complète<br />

4.4.1 Modèle réduit moyen<br />

La résolution du système dynamique non linéaire <strong>de</strong> l’Eq. 4.6 par analyse modale, présentée<br />

au paragraphe §4.2 est appliquée à <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence sans mur en maçonnerie, représentée<br />

par sa modélisation par éléments finis simplifiée du paragraphe §2.4.5 (cf. fig. 2.33). La structure<br />

est soumise à <strong>la</strong> même sollicitation <strong>sismique</strong> que celle appliquée dans le cas linéaire (sens X)<br />

et caractérisée par l’accélérogramme <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure 2.27. La structure est caractérisée par un taux<br />

d’amortissement <strong>de</strong> 5%.<br />

Le pas d’échantillonnage du schéma d’intégration numérique <strong>de</strong> Newmark ∆t adopté pour le cas<br />

linéaire s’avère insuffisant pour assurer <strong>la</strong> convergence du système. La résolution du système non<br />

linéaire par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> ”Quasi-Newton” nécessite, en effet, une discrétisation plus fine en<br />

temps. L’analyse <strong>de</strong> convergence montre qu’un pas <strong>de</strong> temps égal à ∆t/5 assure <strong>la</strong> convergence<br />

vers <strong>la</strong> solution non linéaire en chaque instant t pour l’accélération imposée. Le pas<br />

d’échantillonnage <strong>de</strong> schéma <strong>de</strong> Newmark <strong>de</strong>vient alors pour le système dynamique non linéaire :<br />

∆tNL = 9.01ms<br />

L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> convergence en mo<strong>de</strong>s du modèle réduit détermine le nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s nécessaire<br />

et suffisant à <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription complète <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse du système dynamique non linéaire. Pour <strong>la</strong><br />

structure <strong>de</strong> référence, le nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s nécessaire à <strong>la</strong> convergence du modèle réduit moyen<br />

non linéaire est <strong>de</strong> 1400 mo<strong>de</strong>s. Nous remarquons que <strong>la</strong> réduction modale n’apporte pas un gain<br />

important sur <strong>la</strong> dimension <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice modale (1400 mo<strong>de</strong>s pour un nombre total <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s<br />

égal à 1897, soit 73% <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s). Pour tenter une justification à ce nombre élevé<br />

<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s, intéressons nous à l’expression <strong>de</strong>s efforts nonlinéaires dans le modèle réduit moyen.<br />

La figure 4.10 représente le graphe <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction α ↦→ T (α) où T (α) représente le graphe <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

norme L 2 par rapport à t <strong>de</strong>s composantes du vecteur <strong>de</strong>s forces appliquées à chaque DDL du<br />

modèle éléments finis sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s vecteurs propres {ϕ α }0≤α≤N :<br />

T (α) = 1<br />

�ϕ �<br />

α (<br />

� T<br />

� < gNL({[φ ]q<br />

N<br />

0<br />

N (τ)}0≤τ≤t), ϕ > �<br />

α 2 dt) 1/2 , (4.126)<br />

�.� est <strong>la</strong> norme euclidienne <strong>de</strong> R N et < ., . > désigne le produit sca<strong>la</strong>ire euclidien <strong>de</strong> R N .<br />

D’après <strong>la</strong> figure 4.10, on peut remarquer que certains mo<strong>de</strong>s hautes fréquences, bien qu’en<br />

<strong>de</strong>hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquences <strong>de</strong> l’accélérogramme, qui rappelons-le est [0 ;50] Hz, ont une<br />

contribution importante parmi l’ensemble <strong>de</strong>s forces projetées sur <strong>la</strong> matrice modale [Φ n].<br />

Les mo<strong>de</strong>s dont <strong>la</strong> contribution est <strong>la</strong> plus importante correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s points particuliers<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe <strong>de</strong> convergence stochastique (cf. fig. 4.9), ce qui montrent que ces mo<strong>de</strong>s apportent<br />

au modèle réduit moyen une <strong>de</strong>scription plus fine <strong>de</strong>s nonlinéarités localisées. En effet, pour<br />

le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure étudiée, les rotations et dép<strong>la</strong>cements <strong>de</strong>s éléments nonlinéaires ne sont<br />

décrites que par <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fréquences élevées. La prise en compte <strong>de</strong> ces mo<strong>de</strong>s locaux est<br />

indispensable pour traduire fidèlement les dép<strong>la</strong>cements réels <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure et pour reproduire<br />

le comportement non linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure soumise à un chargement <strong>sismique</strong>. Dans le cas non<br />

linéaire, le modèle matriciel réduit moyen est donc <strong>de</strong> dimension n = 1400 mo<strong>de</strong>s. La résolution<br />

du système dynamique non linéaire par l’analyse modale décrite dans <strong>la</strong> paragraphe § 4.2 permet<br />

d’obtenir <strong>de</strong>s résultats très proches <strong>de</strong>s résultats obtenus par <strong>la</strong> modélisation par éléments finis<br />

réalisée avec CAST3M. La comparaison <strong>de</strong>s graphes <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements, rotations,<br />

efforts tranchants et moments en fonction du temps (cf. figures 4.11 - 4.12) en différents poteaux<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure montre une très bonne concordance entre les résultats <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

calcul. Ce résultat est aussi confirmé par <strong>la</strong> comparaison <strong>de</strong>s courbes cycliques dép<strong>la</strong>cementeffort<br />

tranchant (cf. figures 4.15)<br />

La figure 4.16 présente <strong>la</strong> comparaison du dép<strong>la</strong>cement en tête du poteau P 13 entre un calcul<br />

linéaire et un calcul non linéaire. Nous remarquons qu’à partir d’un temps t1, les <strong>de</strong>ux courbes<br />

130


0.9<br />

0.8<br />

0.7<br />

0.6<br />

0.5<br />

0.4<br />

0.3<br />

0.2<br />

0.1<br />

(a)<br />

0<br />

0 500 1000 1500 2000<br />

x (c)<br />

1010<br />

16<br />

14<br />

12<br />

10<br />

8<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

0 500 1000 1500 2000<br />

Fig. 4.9 – Courbes <strong>de</strong> convergence modale : Graphes <strong>de</strong>s fonctions (n) ↦→ Conv2 (n) (a) et<br />

(nS, n) ↦→ Conv2 T (n) (b)en abscisse, <strong>la</strong> dimension du modèle réduit ; en ordonnée, le norme <strong>de</strong><br />

convergence en dép<strong>la</strong>cements généralisés (a) et en efforts tranchants (b). La convergence est<br />

observée pour 1400 mo<strong>de</strong>s<br />

131


2.5<br />

2<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

x 1010<br />

3<br />

0<br />

0 500 1000 1500 2000<br />

Fig. 4.10 – Projection modale <strong>de</strong> <strong>la</strong> force excitatrice : Graphe <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction α ↦→ T (α) La<br />

contribution <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s élevées dans les efforts nonlinéaires projetées sur <strong>la</strong> base modale est non<br />

négligeable.<br />

(a)<br />

dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

−2<br />

−4<br />

−6<br />

x 10−3<br />

8<br />

Calcul EF<br />

Calcul modal<br />

−8<br />

0 2 4 6 8 10<br />

temps (s)<br />

(b)<br />

dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

−2<br />

−4<br />

−6<br />

x 10−3<br />

8<br />

Calcul EF<br />

Calcul modal<br />

−8<br />

0 0.5 1 1.5<br />

temps (s)<br />

2 2.5 3<br />

Fig. 4.11 – Comparaison entre le calcul EF et le calcul par analyse modale du dép<strong>la</strong>cement Ux<br />

dans l’extrémité du poteau P13, calcul complet (a) et détaillée (b)<br />

132


(a)<br />

rotation (rd)<br />

x 10−3<br />

2.5<br />

2<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−2<br />

Calcul EF<br />

Calcul modal<br />

−2.5<br />

0 2 4 6 8 10<br />

temps (s)<br />

(b)<br />

x 10−3<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−2<br />

Calcul EF<br />

Calcul modal<br />

−2.5<br />

0 0.5 1 1.5<br />

temps (s)<br />

2 2.5 3<br />

Fig. 4.12 – Comparaison entre le calcul EF et le calcul par analyse modale <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotation Ry<br />

dans l’extrémité du poteau P13, calcul complet (a) et détaillée (b)<br />

(a)<br />

effort tranchant (N)<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

−0.2<br />

−0.4<br />

−0.6<br />

−0.8<br />

x 105<br />

1<br />

Calcul EF<br />

Calcul modal<br />

−1<br />

0 2 4 6 8 10<br />

temps (s)<br />

(b)<br />

effort tranchant (N)<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

−2<br />

−4<br />

−6<br />

−8<br />

x 104<br />

8<br />

Calcul EF<br />

Calcul modal<br />

−10<br />

0 0.5 1 1.5<br />

temps (s)<br />

2 2.5 3<br />

Fig. 4.13 – Comparaison entre le calcul EF et le calcul par analyse modale <strong>de</strong> l’effort tranchant<br />

Tx dans l’extrémité du poteau P13, calcul complet (a) et détaillée (b)<br />

133


(a)<br />

moment fléchissant (N.m)<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

−0.2<br />

−0.4<br />

−0.6<br />

−0.8<br />

x 105<br />

1<br />

Calcul EF<br />

Calcul modal<br />

−1<br />

0 2 4 6 8 10<br />

temps (s)<br />

(b)<br />

moment fléchissant (N.m)<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

−2<br />

−4<br />

−6<br />

−8<br />

x 104<br />

8<br />

Calcul EF<br />

Calcul modal<br />

−10<br />

0 0.5 1 1.5<br />

temps (s)<br />

2 2.5 3<br />

Fig. 4.14 – Comparaison entre le calcul EF et le calcul par analyse modale du moment fléchissant<br />

My dans l’extrémité du poteau P13, calcul complet (a) et détaillée (b)<br />

effort tranchant (N)<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

−0.2<br />

−0.4<br />

−0.6<br />

−0.8<br />

x 105<br />

1<br />

Calcul EF<br />

Calcul modal<br />

−8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8<br />

x 10 −3<br />

−1<br />

dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />

Fig. 4.15 – Comparaison entre le calcul EF et le calcul par analyse modale - Courbes effort<br />

tranchant-dép<strong>la</strong>cement en tête du poteau P13<br />

134


Dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />

2<br />

0<br />

−2<br />

−4<br />

−6<br />

x 10−3<br />

4<br />

Nonlinéaire<br />

Linéaire<br />

−8<br />

0 0.5 1 1.5<br />

Temps (s)<br />

2 2.5 3<br />

Fig. 4.16 – Comparaison du dép<strong>la</strong>cement en tête du poteau P 13 entre le cas linéaire (rouge<br />

continu) et le cas non linéaire (gris interrompu)<br />

ne coinci<strong>de</strong>nt plus entre elles, ce qui montre que le poteau P 13 a dépassé sa limite é<strong>la</strong>stique<br />

et qu’il y a un écoulement p<strong>la</strong>stique, traduit par <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements plus importants et par <strong>de</strong>s<br />

déformations irréversibles. Les spectres d’accélération aux noeuds du poteau P 13 sont présentés<br />

dans <strong>la</strong> figure 4.17. Nous remarquons qu’à mesure que l’on s’approche <strong>de</strong> <strong>la</strong> base du poteau, le<br />

spectre ”non linéaire” s’éloigne du spectre au même noeud dans le cas linéaire (cf. fig. 4.18).<br />

La réduction sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s propres <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure permet donc <strong>de</strong> résoudre correctement<br />

le système non linéaire dynamique. L’analyse modale sera employée pour obtenir les matrices<br />

réduites <strong>de</strong> masse, <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur et d’amortissement. La modélisation <strong>probabiliste</strong> non paramétrique<br />

peut alors être utilisée pour prendre en compte les incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> modélisation et le modèle<br />

<strong>probabiliste</strong> paramétrique sera utilisé pour prendre en compte les incertitu<strong>de</strong>s sur les données<br />

<strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi non linéaire <strong>de</strong> Takeda.<br />

135


7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

log10(S j (ω))<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−2<br />

10 0<br />

10 1<br />

Fréquence (Hz)<br />

Fig. 4.17 – Spectres d’accélération (en g) aux noeuds du poteau P 13 dans le modèle moyen - cas<br />

non linéaire.<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

log10(S j (ω))<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−2<br />

−2.5<br />

10 0<br />

10 1<br />

Fréquence (Hz)<br />

Fig. 4.18 – Comparaison entre les spectres d’accélération (en g) du modèle moyen aux noeuds<br />

du poteau P 13 : cas linéaire (trait continu) - cas non linéaire (trait interrompu)<br />

136<br />

10 2<br />

10 2


4.4.2 Modèle <strong>probabiliste</strong><br />

Temps d’échantillonnage<br />

Nous avons remarqué dans le paragraphe §4.4.1 que le résolution du système dynamique non<br />

linéaire déterministe dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence nécessite un temps d’échantillonnage<br />

5 fois plus faible que celui adopté pour le système dynamique linéaire. La division par 5 du pas<br />

d’échantillonnage conduit à avoir 5 fois plus <strong>de</strong> pas <strong>de</strong> temps calculés pour <strong>la</strong> même durée<br />

d’intégration qui est <strong>de</strong> 9.2 secon<strong>de</strong>s et qui correspond à <strong>la</strong> durée du séisme choisi. La résolution<br />

d’un tel système a été réalisé pour le cas du modèle moyen déterministe.<br />

Cependant, pour le modèle <strong>probabiliste</strong>, <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique <strong>de</strong> Monte-Carlo requiert <strong>de</strong>s<br />

centaines <strong>de</strong> réalisations, ce qui rend le coût en temps et en capacité <strong>de</strong> calcul trop lourd. A<br />

titre d’exemple, <strong>la</strong> résolution du système non linéaire déterministe nécessite, avec les capacités<br />

d’un ordinateur <strong>de</strong> bureau, 90 min pour traiter plus <strong>de</strong> 10000 pas <strong>de</strong> temps formant <strong>la</strong> durée <strong>de</strong><br />

l’accélérogramme. Ce qui signifie que pour faire 500 réalisations, il faudrait environ 13 jours.<br />

S’ajoute à ce<strong>la</strong> le problème du volume <strong>de</strong>s données à stocker et les ressources en mémoire<br />

nécessaires pour traiter ces calculs. Afin <strong>de</strong> pouvoir utiliser le modèle <strong>probabiliste</strong> non linéaire<br />

dans <strong>de</strong>s conditions ”raisonnables” en temps et en ressources informatiques, nous avons choisi<br />

<strong>de</strong> nous contenter <strong>de</strong> traiter une partie du signal <strong>sismique</strong>.<br />

La partie choisie représente environ le tiers <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> l’accélérogramme. Cette partie<br />

présente l’avantage <strong>de</strong> contenir plusieurs pics d’accélérations dont l’accélération maximale du<br />

séisme, ce qui permet <strong>de</strong> contenir dans <strong>la</strong> réponse déterminée une estimation correcte <strong>de</strong>s<br />

contraintes et <strong>de</strong>s déformations maximales atteintes lors d’une excitation <strong>sismique</strong> complète.<br />

La durée d’intégration est alors égale à 3.15 secon<strong>de</strong>s pour ∆tNL = 9.01 ms, soit près <strong>de</strong> 3500<br />

pas <strong>de</strong> temps calculés.<br />

<strong>Analyse</strong> <strong>de</strong> convergence<br />

La convergence stochastique du modèle <strong>probabiliste</strong> non linéaire est contrôlée par <strong>la</strong> fonction<br />

(n, nS) ↦→ Conv 2 T (n, nS). La partie déterministe <strong>de</strong>s matrices aléatoires rend <strong>la</strong> dimension n du<br />

modèle matriciel réduit égale à 1400. La convergence dépend donc exclusivement du nombre <strong>de</strong><br />

réalisations nS.<br />

La figure 4.19 montre le graphe <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction nS ↦→ Conv 2 T (n, nS). La convergence est observée<br />

pour 300 réalisations, environ. La simu<strong>la</strong>tion numérique <strong>de</strong> Monte-Carlo dans le cas du système<br />

dynamique non linéaire sera effectuée par <strong>la</strong> suite avec 300 réalisations.<br />

Conv 2<br />

T (n,n S )<br />

x 1010<br />

4.7<br />

4.6<br />

4.5<br />

4.4<br />

4.3<br />

4.2<br />

4.1<br />

0 100 200 300 400 500 600 700<br />

Nombre <strong>de</strong> réalisations − n<br />

S<br />

Fig. 4.19 – Courbes <strong>de</strong> convergence modale : Graphes <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction (n, nS) ↦→ Conv2 T (n, nS)).<br />

La convergence est observée pour 300 réalisations<br />

137


Résultats numériques pour le modèle <strong>probabiliste</strong> mixte<br />

Dans ce paragraphe, nous présentons les résultats numériques obtenus par le modèle <strong>probabiliste</strong><br />

mixte, paramétrique-non paramétrique, pour résoudre le modèle matriciel réduit non linéaire<br />

aléatoire. Compte tenu <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong> convergence, les simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong> Monte-Carlo<br />

nécessitent 300 réalisations. Le traitement statistique <strong>de</strong>s résultats obtenus permet <strong>de</strong> construire<br />

les moyennes <strong>de</strong>s réalisations et <strong>de</strong> tracer les domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s observables statistiques<br />

choisis. Pour ce<strong>la</strong>, nous fixons le niveau <strong>de</strong> confiance Pc à 95%. Les figures 4.20, 4.21, 4.22<br />

présentent les domaines <strong>de</strong> confiance pour un niveau <strong>de</strong> confiance Pc = 95%, respectivement, du<br />

dép<strong>la</strong>cement en tête du poteau P 13, <strong>de</strong>s efforts tranchants et <strong>de</strong>s rotations en haut du même<br />

poteau. La comparaison <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance du dép<strong>la</strong>cement du système linéaire et du<br />

système non linéaire au niveau du poteau P 13 (cf. fig. 4.23) montre que, pour un même niveau<br />

d’incertitu<strong>de</strong>, <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur du domaine <strong>de</strong> confiance est plus importante dans le cas non linéaire.<br />

Ceci indique une sensibilité plus importante aux incertitu<strong>de</strong>s du modèle matriciel réduit non<br />

linéaire par rapport au modèle matriciel réduit linéaire. Les graphes <strong>de</strong>s figures 4.29 et 4.26<br />

montrent que, pour les domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s spectres d’accélération, contrairement au cas<br />

linéaire où <strong>la</strong> propagation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> est <strong>la</strong> même le long du poteau, les noeuds les plus<br />

proches <strong>de</strong> <strong>la</strong> base du poteau présentent, dans le cas non linéaire, <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance<br />

plus <strong>la</strong>rges. La sensibilité du modèle aux incertitu<strong>de</strong>s est plus importante à <strong>la</strong> base qu’en tête<br />

<strong>de</strong>s poteaux. Cette sensibilité est plus marquée aussi pour les fréquences supérieures à 10 Hz.<br />

Les nonlinéarités apportent donc une propagation d’incertitu<strong>de</strong> plus forte dans les noeuds <strong>de</strong>s<br />

poteaux proches <strong>de</strong> l’encastrement et dans le domaine <strong>de</strong>s fréquences [10-100]Hz. Dans le paragraphe<br />

suivant, nous faisons une étu<strong>de</strong> comparative entre les différentes modèles <strong>probabiliste</strong>s<br />

utilisées (paramétrique, non paramétrique et mixte) pour résoudre le système dynamique non<br />

linéaire pour comprendre l’origine <strong>de</strong> <strong>de</strong> l’augmentation du niveau <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> dans les DDLs<br />

observées, par rapport au cas linéaire.<br />

Dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />

4<br />

2<br />

0<br />

−2<br />

−4<br />

−6<br />

−8<br />

x 10−3<br />

6<br />

−10<br />

0 0.5 1 1.5<br />

Temps (s)<br />

2 2.5 3<br />

Fig. 4.20 – Modèle <strong>probabiliste</strong> mixte : Graphe <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> confiance pour Pc = 0.95% du<br />

dép<strong>la</strong>cement en tête du poteau P 13.<br />

138


Rotation (rd)<br />

x 10−3<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−2<br />

−2.5<br />

−3<br />

0 0.5 1 1.5<br />

Temps (s)<br />

2 2.5 3<br />

Fig. 4.21 – Modèle <strong>probabiliste</strong> mixte : Graphe du domaine <strong>de</strong> confiance pour Pc = 0.95% <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

rotation en haut du poteau P 13.<br />

Effort tranchant (N)<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

−2<br />

−4<br />

−6<br />

−8<br />

−10<br />

x 104<br />

8<br />

−12<br />

0 0.5 1 1.5<br />

Temps (s)<br />

2 2.5 3<br />

Fig. 4.22 – Modèle <strong>probabiliste</strong> mixte : Graphe du domaine <strong>de</strong> confiance pour Pc = 0.95% <strong>de</strong><br />

l’effort tranchant en haut du poteau P 13.<br />

dép<strong>la</strong>cement en tête (m)<br />

4<br />

2<br />

0<br />

−2<br />

−4<br />

−6<br />

−8<br />

x 10<br />

6<br />

−3<br />

−10<br />

0 0.5 1 1.5<br />

Temps (s)<br />

2 2.5 3<br />

Fig. 4.23 – Modèle <strong>probabiliste</strong> mixte : Comparaison entre les zones <strong>de</strong> confiance pour Pc = 95%<br />

<strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements au niveau du p<strong>la</strong>ncher : cas non linéaire (bleu) - cas linéaire (jaune)<br />

139


7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

log10(S j (ω))<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−2<br />

10 0<br />

−2.5<br />

10 1<br />

Fréquence (Hz)<br />

Fig. 4.24 – Modèle <strong>probabiliste</strong> mixte : Graphes <strong>de</strong>s spectres d’accélération (en g) <strong>de</strong>s moyennes<br />

<strong>de</strong>s réalisations aléatoires aux noeuds du poteau P13<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

log 10 (S j (ω))<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−2<br />

10 0<br />

−2.5<br />

10 1<br />

Fréquence (Hz)<br />

Fig. 4.25 – Modèle <strong>probabiliste</strong> mixte : Graphes <strong>de</strong>s intervalles <strong>de</strong> confiance pour Pc = 95% <strong>de</strong>s<br />

spectres d’accélération (en g) pour différents noeuds du poteau P13 avec le modèle mixte<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

log 10 (S j (ω)<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−2<br />

10 0<br />

−2.5<br />

10 1<br />

Fréquence (Hz)<br />

Fig. 4.26 – Modèle <strong>probabiliste</strong> mixte : Comparaison entre les domaines <strong>de</strong> confiance pour Pc =<br />

95% <strong>de</strong>s spectres <strong>de</strong>s accélérations (en g) aux noeuds du poteau P13 : cas linéaire (couleurs<br />

c<strong>la</strong>ires) - cas non linéaire (couleurs foncées)<br />

140<br />

10 2<br />

10 2<br />

10 2


Etu<strong>de</strong> comparative <strong>de</strong>s modèles <strong>probabiliste</strong>s<br />

Afin <strong>de</strong> déterminer l’apport <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s modèles <strong>probabiliste</strong>s dans <strong>la</strong> réponse stochastique<br />

du système, les 3 cas suivants ont été étudiés :<br />

– Le modèle <strong>probabiliste</strong> se compose uniquement du modèle paramétrique <strong>de</strong>s valeurs caractéristiques<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> loi non linéaire <strong>de</strong> Takeda. L’avantage <strong>de</strong> ce modèle est <strong>de</strong> mettre<br />

en relief l’influence <strong>de</strong> l’aléa afférent aux paramètres <strong>de</strong> loi <strong>de</strong> Takeda sur <strong>la</strong> réponse du<br />

système par une modélisation <strong>probabiliste</strong> paramétrique. La conception <strong>de</strong> ce modèle paramétrique<br />

est détaillée dans le paragraphe §4.3.<br />

– Le modèle <strong>probabiliste</strong> est composé uniquement d’un modèle non paramétrique, basé sur le<br />

modèle réduit moyen non linéaire. Le modèle non paramétrique a été présenté au chapitre<br />

3 et le modèle matriciel réduit moyen non linéaire est introduit en détails au paragraphe<br />

§4.2.<br />

– Le modèle <strong>probabiliste</strong> se compose <strong>de</strong> <strong>la</strong> combinaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux modèles paramétrique et<br />

non paramétrique. C’est le modèle appelé modèle mixte.<br />

La comparaison <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s différentes modélisations <strong>probabiliste</strong>s sur <strong>la</strong> même structure <strong>de</strong><br />

référence permet <strong>de</strong> quantifier <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong> chaque source d’incertitu<strong>de</strong> (incertitu<strong>de</strong> sur les<br />

données dans le cas paramétrique et incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> modélisation dans le cas non paramétrique)<br />

dans <strong>la</strong> réponse stochastique du modèle matriciel réduit aléatoire <strong>de</strong> l’Eq. (4.41). Les valeurs <strong>de</strong>s<br />

paramètres <strong>de</strong> dispersion utilisées dans le modèle non paramétrique sont :<br />

δM = δD = δK = 15%.<br />

Pour le modèle paramétrique, nous adoptons pour les paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi non linéaire <strong>de</strong> Takeda<br />

les valeurs moyennes correspon<strong>de</strong>nt au modèle éléments finis moyen. Pour les écart-types, les<br />

valeurs suivantes sont adoptées :<br />

– σCfiss = 0.12C fiss ;<br />

– σCp<strong>la</strong>s = 0.17C p<strong>la</strong>s ;<br />

– σCrup = 0.25C rup ;<br />

– ση = 0.2η ;<br />

– σβ = 0.15β ;<br />

– σγ = 0.1γ.<br />

Les variables aléatoires Mfiss, Mp<strong>la</strong>s et Mrup étant statistiquement dépendantes <strong>de</strong> Cfiss, Cp<strong>la</strong>s<br />

et Crup, les écart-types σMfiss , σMp<strong>la</strong>s et σMrup sont déduits <strong>de</strong>s écart-types σCfiss , σCp<strong>la</strong>s et<br />

σCrup par l’intermédiaire <strong>de</strong>s Eqs. (4.79), (4.82) et (4.85), respectivement. Les figures 4.27, 4.28<br />

et 4.29 montrent les domaines <strong>de</strong> confiance au niveau <strong>de</strong> confiance Pc = 95% <strong>de</strong>s spectres<br />

d’accélération aux noeuds du poteau P 13, obtenus par les différents modèles <strong>probabiliste</strong>s (paramétrique,<br />

non paramétrique, mixte, respectivement). L’incertitu<strong>de</strong> liée au modèle <strong>probabiliste</strong><br />

paramétrique semble moins importante que celle liée au modèle non paramétrique, surtout dans<br />

le domaine <strong>de</strong>s basses fréquences [0,15]Hz. Ceci peut être justifié par le fait que dans cet intervalle<br />

<strong>de</strong> fréquences, les premiers mo<strong>de</strong>s intervenant dans <strong>la</strong> dynamique du système sont perturbés<br />

par le modèle non paramétrique et <strong>la</strong> réponse stochastique du système aléatoire en est fortement<br />

influencée. L’incertitu<strong>de</strong> est donc en gran<strong>de</strong> partie due au modèle non paramétrique pour<br />

les basses fréquences. Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> 15 Hz, les <strong>la</strong>rgeurs <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s spectres<br />

obtenus par les <strong>de</strong>ux modèles paramétrique et non paramétrique <strong>de</strong>viennent comparables. La<br />

modélisation est plus sensible aux incertitu<strong>de</strong>s paramétriques pour les fréquences supérieures<br />

à 15Hz. La figure 4.30 présente les domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s spectres obtenus par le modèle<br />

mixte, le modèle paramétrique et non paramétrique. Les spectres <strong>de</strong>s modèles mixte et non paramétrique<br />

se superposent pratiquement dans l’intervalle <strong>de</strong> fréquence [0-10] Hz, alors que pour<br />

<strong>de</strong>s fréquences supérieures, les domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s spectres <strong>de</strong>s modèles paramétrique et<br />

non paramétrique <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong> <strong>la</strong>rgeur équivalente et le domaine <strong>de</strong> confiance du modèle mixte<br />

semble être <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premiers domaines <strong>de</strong> confiance.<br />

La figure 4.4.2 présente les graphes <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance pour un niveau <strong>de</strong> confiance<br />

Pc = 95% <strong>de</strong> l’effort tranchant en haut du poteau P 13, pour les différents modèles <strong>probabiliste</strong>s.<br />

141


7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

log10(S j (ω))<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−2<br />

10 0<br />

−2.5<br />

10 1<br />

Fréquence (Hz)<br />

Fig. 4.27 – Graphes <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance au niveau <strong>de</strong> probabilité Pc = 95% <strong>de</strong>s spectres<br />

d’accélération (en g) pour différents noeuds du poteau P13 avec le modèle paramétrique<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

log10(S j (ω))<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−2<br />

10 0<br />

−2.5<br />

10 1<br />

Fréquence (Hz)<br />

Fig. 4.28 – Graphes <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance au niveau <strong>de</strong> probabilité Pc = 95% <strong>de</strong>s spectres<br />

d’accélération (en g) pour différents noeuds du poteau P13 avec le modèle non paramétrique<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

log 10 (S j (ω))<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−2<br />

10 0<br />

−2.5<br />

10 1<br />

Fréquence (Hz)<br />

Fig. 4.29 – Graphes <strong>de</strong>s intervalles <strong>de</strong> confiance au niveau <strong>de</strong> probabilité Pc = 95% <strong>de</strong>s spectres<br />

d’accélération (en g) pour différents noeuds du poteau P13 avec le modèle mixte<br />

142<br />

10 2<br />

10 2<br />

10 2


log10(S j (ω))<br />

log10(S j (ω))<br />

−0.6<br />

−0.8<br />

−1<br />

−1.2<br />

−1.4<br />

−1.6<br />

−1.8<br />

−2<br />

−2.2<br />

−0.6<br />

−0.8<br />

10 0<br />

−1<br />

−1.2<br />

−1.4<br />

−1.6<br />

−1.8<br />

−2<br />

−2.2<br />

10 0<br />

10 1<br />

Fréquence (Hz)<br />

10 1<br />

Fréquence (Hz)<br />

Fig. 4.30 – Graphes <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s spectres d’accélération (en g) au niveau <strong>de</strong><br />

probabilité Pc = 95% suivant les modèles <strong>probabiliste</strong>s utilisés - modèle paramétrique (jaune),<br />

modèle non paramétrique (rouge) et modèle mixte (bleue)<br />

143<br />

10 2<br />

10 2


Sur <strong>la</strong> figure 4.4.2-a, correspondant au modèle paramétrique, nous remarquons que jusqu’à l’instant<br />

t1 � 0.7 s, il n’y a pas d’incertitu<strong>de</strong> sur <strong>la</strong> réponse. Ceci correspond à <strong>la</strong> partie du signal<br />

<strong>sismique</strong> où <strong>la</strong> structure reste encore dans le domaine é<strong>la</strong>stique. Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> t1, le éléments<br />

nonlinéaires p<strong>la</strong>stifient et <strong>la</strong> loi non linéaire <strong>de</strong> Takeda est sollicitée dans <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> comportement<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. L’incertitu<strong>de</strong> introduite sur les paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> Takeda entraîne<br />

alors une incertitu<strong>de</strong> sur <strong>la</strong> réponse du système dynamique non linéaire. En comparant les domaines<br />

<strong>de</strong> confiance obtenus (cf. fig. 4.34), nous notons que le domaine <strong>de</strong> confiance du modèle<br />

paramétrique reste toujours centré autour du modèle moyen (trait pointillé). Le domaine <strong>de</strong><br />

confiance du modèle mixte englobe les <strong>de</strong>ux autres domaines <strong>de</strong> confiance. Les parts <strong>de</strong>s contributions<br />

du modèle paramétrique et du modèle non paramétrique dans l’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse<br />

du système restent variables suivant le temps. Nous notons néanmoins que <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur du domaine<br />

<strong>de</strong> confiance du modèle paramétrique reste constante, alors que celles <strong>de</strong>s modèles paramétrique<br />

et mixte augmentent avec le temps. La contribution du modèle non paramétrique <strong>de</strong>vient alors<br />

prépondérante au fur et à mesure du déroulement du processus. La figure 4.35 représente les<br />

graphes <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction t ↦→ ɛ(t) qui à chaque t associe l’écart re<strong>la</strong>tif entre l’enveloppe supérieure<br />

du domaine <strong>de</strong> confiance et <strong>la</strong> réponse du modèle moyen en effort tranchant :<br />

ɛ(t) = �t+ s (t) − T P i(t)�<br />

max �T P i�<br />

(4.127)<br />

Les 3 graphes correspon<strong>de</strong>nt aux 3 cas suivants :<br />

– modèle non paramétrique du système dynamique linéaire (trait épais bleu),<br />

– modèle non paramétrique du système dynamique non linéaire (trait pointillé noir),<br />

– modèle mixte du système dynamique non linéaire (trait fin rouge).<br />

Les écarts sont plus importants dans les <strong>de</strong>ux cas nonlinéaires, ce qui montre une sensibilité plus<br />

importante aux incertitu<strong>de</strong>s à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>s nonlinéarités. Dans le système dynamique<br />

non linéaire, <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>s nonlinéarités provoque une augmentation <strong>de</strong> l’aléa, due d’une part,<br />

aux incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> données sur les paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> Takeda, d’autre part, aux incertitu<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> modélisation, plus importantes que dans le cas linéaire.<br />

144


Rotation (rd)<br />

Rotation (rd)<br />

Rotation (rd)<br />

x 10−3<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−2<br />

(a)<br />

−2.5<br />

0 0.5 1 1.5<br />

Temps (s)<br />

2 2.5 3<br />

x 10−3<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−2<br />

(b)<br />

−2.5<br />

0 0.5 1 1.5<br />

Temps (s)<br />

2 2.5 3<br />

x 10−3<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−2<br />

−2.5<br />

(c)<br />

−3<br />

0 0.5 1 1.5<br />

Temps (s)<br />

2 2.5 3<br />

Fig. 4.31 – Graphes <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s rotations en haut du poteau P 13 au niveau<br />

<strong>de</strong> probabilité Pc = 95% : (a) modèle paramétrique - (b) modèle non paramétrique - (c) modèle<br />

mixte<br />

145


Rotation (rd)<br />

Rotation (rd)<br />

x 10−3<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−2<br />

−2.5<br />

0.5<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−2<br />

−2.5<br />

0 0.5 1 1.5<br />

Temps (s)<br />

2 2.5 3<br />

x 10−3<br />

1.5<br />

1<br />

0<br />

2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 2.9 3 3.1<br />

Temps (s)<br />

Fig. 4.32 – Graphes <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s rotations au niveau <strong>de</strong> probabilité Pc = 95%<br />

suivant les modèles <strong>probabiliste</strong>s utilisés - modèle paramétrique (jaune), modèle non paramétrique<br />

(rouge) et modèle mixte (bleue)La partie inférieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure correspond à un zoom entre 2.2<br />

et 3.1 s.<br />

146


Effort tranchant (N)<br />

Effort tranchant (N)<br />

Effort tranchant (N)<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

−2<br />

−4<br />

−6<br />

−8<br />

x 104<br />

8<br />

(a)<br />

−10<br />

0 0.5 1 1.5<br />

Temps (s)<br />

2 2.5 3<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

−2<br />

−4<br />

−6<br />

−8<br />

−10<br />

x 104<br />

8<br />

(b)<br />

−12<br />

0 0.5 1 1.5<br />

Temps (s)<br />

2 2.5 3<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

−2<br />

−4<br />

−6<br />

−8<br />

−10<br />

x 104<br />

8<br />

(c)<br />

−12<br />

0 0.5 1 1.5<br />

Temps (s)<br />

2 2.5 3<br />

Fig. 4.33 – Graphes <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s efforts tranchants au niveau <strong>de</strong> probabilité<br />

Pc = 95% : (a) modèle paramétrique - (b) modèle non paramétrique - (c) modèle mixte<br />

147


Effort tranchant (N)<br />

Effort tranchant (N)<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

−2<br />

−4<br />

−6<br />

−8<br />

−10<br />

x 104<br />

8<br />

Mixte<br />

NonParam<br />

Param<br />

−12<br />

0 0.5 1 1.5<br />

Temps (s)<br />

2 2.5 3<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

−2<br />

−4<br />

−6<br />

−8<br />

−10<br />

−12<br />

x 104<br />

8<br />

Mixte<br />

NonParam<br />

Param<br />

Modèle moyen<br />

2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 2.9 3 3.1<br />

Temps (s)<br />

Fig. 4.34 – Graphes <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s efforts tranchants au niveau <strong>de</strong> probabilité<br />

Pc = 95% suivant les modèles <strong>probabiliste</strong>s utilisés - modèle paramétrique (jaune), modèle non<br />

paramétrique (rouge) et modèle mixte (bleue)-La partie inférieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure correspond à un<br />

zoom entre 2.2 et 3.1 s.<br />

148


Ecart re<strong>la</strong>tif maximal<br />

0.4<br />

0.35<br />

0.3<br />

0.25<br />

0.2<br />

0.15<br />

0.1<br />

0.05<br />

0<br />

0 0.5 1 1.5<br />

Temps (s)<br />

2 2.5 3<br />

Fig. 4.35 – Comparaison <strong>de</strong> <strong>la</strong> sensibilité <strong>de</strong>s modèles aux incertitu<strong>de</strong>s : Graphes <strong>de</strong>s écarts<br />

re<strong>la</strong>tifs entre <strong>la</strong> réponse du modèle moyen et l’enveloppe supérieure du domaine <strong>de</strong> confiance au<br />

niveau <strong>de</strong> probabilité Pc = 95% pour le cas linéaire (trait épais bleu), pour le cas non linéaire<br />

avec le modèle <strong>probabiliste</strong> non paramétrique (trait pointillé noir) et avec le modèle <strong>probabiliste</strong><br />

mixte (trait fin rouge).<br />

149


Probabilité <strong>de</strong> ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />

Dans <strong>la</strong> prévention du risque <strong>sismique</strong>, on cherche souvent à estimer <strong>la</strong> probabilité <strong>de</strong> ruine<br />

d’une structure soumise à un séisme. Ce paramètre qui dépend <strong>de</strong> l’accélération <strong>sismique</strong>, <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> résistance <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure et <strong>de</strong> son environnement est essentiel pour ai<strong>de</strong>r à déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong><br />

l’avenir d’un bâtiment. En réalisant une étu<strong>de</strong> <strong>probabiliste</strong>, nous pouvons déterminer une estimation<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> probabilité <strong>de</strong> ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence en fonction <strong>de</strong> l’amplification<br />

<strong>de</strong> l’accélérogramme <strong>sismique</strong> utilisé. Rappelons, que pour le cas <strong>de</strong>s bâtiments en portiques en<br />

béton armé, avec ou sans remplissage en maçonnerie, nous avons i<strong>de</strong>ntifié au chapitre 2 les points<br />

faibles <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure comme étant les extrémités <strong>de</strong>s poteaux et <strong>de</strong>s poutres <strong>de</strong>s portiques. La<br />

ruine dans ces zones potentiellement fragiles peut se produire soit par rupture du poteau par<br />

cisaillement soit par rupture <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotule p<strong>la</strong>stique en dépassant <strong>la</strong> rotation ultime. Nous avons<br />

déterminé dans le tableau 2.4 au paragraphe §2.3.4 les valeurs limites d’effort tranchant et <strong>de</strong> rotation<br />

correspondant aux différents poteaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence. En faisant l’hypothèse<br />

que <strong>la</strong> ruine d’un seul poteau suffit à causer <strong>la</strong> ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure, alors <strong>la</strong> probabilité <strong>de</strong> ruine<br />

peut-être déterminée par <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique <strong>de</strong> Monte-Carlo en écrivant :<br />

Pr(%) =<br />

� NS<br />

i=1 pi<br />

NS<br />

× 100 (4.128)<br />

où pour chaque réalisation 0 < i ≤ NS,<br />

�<br />

1, si une valeur limite est dépassée (rotation ou cisaillement)<br />

pi =<br />

0, sinon.<br />

(4.129)<br />

En faisant varier l’amplification du signal <strong>sismique</strong> imposée à <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence, nous<br />

déterminons l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> probabilité <strong>de</strong> ruine en fonction <strong>de</strong> l’accélération <strong>sismique</strong> maximale<br />

imposée (cf. fig. 4.36). La détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> probabilité <strong>de</strong> ruine par <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique<br />

<strong>de</strong> Monte Carlo nécessite un grand nombre <strong>de</strong> réalisations pour atteindre <strong>de</strong> faibles probabilités<br />

<strong>de</strong> ruine, ce qui implique un coût <strong>de</strong> calcul élevé surtout pour le système dynamique<br />

non linéaire. Toutefois, pour le cas <strong>de</strong>s bâtiments existants, nous pouvons nous contenter d’une<br />

précision moindre dans le cadre d’un outil d’ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> décision d’une politique <strong>de</strong> réévaluation <strong>de</strong><br />

bâtiments existants. Les résultats obtenus sont comparés aux valeurs d’accélérations maximales<br />

déjà calculées avec <strong>la</strong> modélisation non linéaire déterministe en pushover (amax = 0.41g) et en<br />

dynamique (amax = 0, 64g). Nous remarquons que <strong>la</strong> probabilité <strong>de</strong> ruine <strong>de</strong>vient significative<br />

pour une accélération maximale imposée égale à 0, 58g. Cette valeur se situe entre les <strong>de</strong>ux<br />

valeurs précé<strong>de</strong>ntes, ce qui montre que, d’une part <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> du pushover reste conservative<br />

par rapport à <strong>la</strong> résistance <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure à un chargement <strong>sismique</strong> et d’autre part, <strong>la</strong> prise en<br />

compte <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> réduit l’accélération admissible et fournit donc une sécurité par rapport<br />

à <strong>la</strong> solution déterministe en dynamique non linéaire, en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> plus ou moins bonne<br />

connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure étudiée.<br />

150


Probabilité <strong>de</strong> ruine (%)<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

Pushover: a max = 0,41g<br />

Dynamique: a max = 0,64g<br />

0<br />

0 0.115 0.23 0.345 0.46 0.575 0.69 0.805 0.92 1.035 1.15<br />

Accélération maximale imposée (g)<br />

Fig. 4.36 – Graphe <strong>de</strong> <strong>la</strong> probabilité <strong>de</strong> ruine en fonction <strong>de</strong> l’amplification <strong>de</strong> l’accélérogramme<br />

imposée. Les valeurs d’accélérations limites calculées sur le modèle moyen par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> pushover<br />

ainsi que par <strong>la</strong> calcul dynamique non linéaire ont été reportées<br />

151


4.5 Conclusions<br />

Dans ce chapitre, nous avons commencé par construire le modèle réduit moyen en dynamique<br />

non linéaire en projetant le modèle moyen sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s propres linéaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure.<br />

Les nonlinéarités ont été introduites au moyen <strong>de</strong> ”forces nonlinéaires” appliquées au système,<br />

en plus <strong>de</strong> l’excitation <strong>sismique</strong>. Nous avons validé le modèle réduit en comparant les résultats<br />

obtenus avec ceux du modèle par éléments finis <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. Nous avons constaté que, pour<br />

aboutir à un modèle réduit fiable en dynamique non linéaire, il est nécessaire <strong>de</strong> faire appel à <strong>de</strong>s<br />

mo<strong>de</strong>s localisés, <strong>de</strong> fréquences propres élevés, permettant <strong>de</strong> décrire avec précision <strong>la</strong> déformée<br />

<strong>de</strong>s éléments nonlinéaires. Ceci implique l’utilisation d’un nombre élevée <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s, sauf si on<br />

peut sélectionner les mo<strong>de</strong>s associées aux éléments nonlinéaires et s’affranchir <strong>de</strong>s autres mo<strong>de</strong>s<br />

supérieurs. Une telle sélection fait partie <strong>de</strong>s perspectives <strong>de</strong> ce travail <strong>de</strong> thèse.<br />

A <strong>la</strong> base du modèle réduit moyen développé, nous avons construit un modèle <strong>probabiliste</strong> composé<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ”sous-modèles” <strong>probabiliste</strong>s : un modèle non paramétrique appliqué aux matrices<br />

généralisées <strong>de</strong> masse, d’amortissement et <strong>de</strong> rigidité, et un modèle paramétrique appliqué aux<br />

paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi non linéaire <strong>de</strong> Takeda. L’association <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> modèles permet<br />

<strong>de</strong> tenir compte, à <strong>la</strong> fois <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> modélisation et <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s paramétriques<br />

sur les données <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> comportement non linéaire. Les résultats obtenus montrent que <strong>la</strong><br />

présence <strong>de</strong>s nonlinéarités modifie <strong>la</strong> sensibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> modélisation aux incertitu<strong>de</strong>s : alors que<br />

le modèle est assez robuste aux incertitu<strong>de</strong>s dans le cas dynamique linéaire, il s’avère beaucoup<br />

plus sensible dans le cas dynamique non linéaire. Nous remarquons aussi que les incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

modélisation sont prédominantes par rapport aux incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> données, mais ne suffisent pas à<br />

décrire toute l’incertitu<strong>de</strong> dans le système. Il est donc utile pour ce type <strong>de</strong> structure <strong>de</strong> combiner<br />

l’approche paramétrique et l’approche non paramétrique afin d’obtenir un modèle <strong>probabiliste</strong><br />

mixte pouvant estimer correctement <strong>la</strong> propagation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> dans <strong>la</strong> modélisation.<br />

152


Conclusions et perspectives<br />

Nous avons tenté au travers <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> proposer une méthodologie pour l’estimation<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance <strong>de</strong>s bâtiments existants aux séismes. Compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> dépendance du comportement<br />

d’une structure aux matériaux et au type d’éléments structuraux, une telle méthodologie<br />

est nécessairement liée à un typologie <strong>de</strong> bâtiments donnée. De ce fait, nous avons focalisé notre<br />

étu<strong>de</strong> sur les structures à portiques en béton armé avec remplissage en maçonnerie. Ce choix<br />

est motivé par <strong>la</strong> proportion importante <strong>de</strong> ce genre <strong>de</strong> structure dans l’ensemble du parc immobilier<br />

construit entre 1945 et 1970, c’est à dire avant <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s premières règles<br />

para<strong>sismique</strong>s.<br />

La méthodologie proposée se <strong>de</strong>vait <strong>de</strong> répondre à <strong>de</strong>ux contraintes : <strong>la</strong> première est le souci <strong>de</strong><br />

déterminer une évaluation réaliste du comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure au séisme, ce qui conduit à<br />

étudier <strong>de</strong>s états proches <strong>de</strong> <strong>la</strong> ruine et à s’affranchir <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> sécurité réglementaires<br />

appliquées pour <strong>la</strong> conception <strong>de</strong> bâtiments neufs. La <strong>de</strong>uxième contrainte est <strong>la</strong> présence d’une<br />

multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> sources d’incertitu<strong>de</strong> dans les bâtiments existants. L’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure dans<br />

le temps implique une modification plus au moins profon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>s matériaux,<br />

<strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> fatigue <strong>de</strong>s éléments structuraux, <strong>de</strong> <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong>s efforts, etc... Cet état actuel<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure peut-être i<strong>de</strong>ntifié au moyen <strong>de</strong> certains essais, <strong>de</strong>structifs ou pas, qui restent<br />

néanmoins localisées, lourds à mettre en p<strong>la</strong>ce et entachés d’erreurs.<br />

Pour répondre à ces <strong>de</strong>ux contraintes, nous présentons dans ce travail dans une première approche<br />

une modélisation déterministe nonlinéaire d’une structure <strong>de</strong> référence <strong>de</strong> type ”portiques<br />

en béton armé avec remplissage”. Dans cette modélisation, l’approche locale-globale employée<br />

a permis <strong>de</strong> relier les caractéristiques mécaniques <strong>de</strong>s matériaux constitutifs au comportement<br />

global <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. Les lois <strong>de</strong> comportement globales caractérisant les éléments structuraux<br />

permettent <strong>de</strong>s modélisations numériques plus simples <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure du bâtiment, donc une<br />

exploitation plus accessible. La prise en compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> nonlinéarité <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> comportement<br />

permet <strong>de</strong> suivre l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> manière plus réaliste qu’en utilisant les modèles<br />

réglementaires.<br />

Enfin, en déterminant les critères <strong>de</strong> ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure étudiée, nous avons développé un<br />

modèle <strong>de</strong> prévision <strong>de</strong> <strong>la</strong> ruine dans <strong>la</strong> structure. Un tel modèle, en plus d’estimer <strong>la</strong> résistance<br />

maximale <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure avant <strong>la</strong> ruine, nous renseigne sur le scénario <strong>de</strong> <strong>la</strong> ruine (zone <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

première ruine, ordre successif <strong>de</strong> <strong>la</strong> ruine <strong>de</strong>s poteaux) et <strong>de</strong> <strong>la</strong> source <strong>de</strong> <strong>la</strong> ruine (ruine par<br />

rupture <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotule p<strong>la</strong>stique, ruine par cisaillement d’un poteau, ruine du mur <strong>de</strong> maçonnerie).<br />

Ainsi, nous pouvons déterminer les zones les plus fragiles dans <strong>la</strong> structure et concevoir un<br />

p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> renforcement. En faisant varier les caractéristiques <strong>de</strong>s éléments structuraux dans ce<br />

modèle, nous pouvons mesurer l’impact d’un renforcement d’un poteau, <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence d’un<br />

mur <strong>de</strong> maçonnerie sur <strong>la</strong> résistance globale du bâtiment. Les résultats obtenus montrent que<br />

<strong>la</strong> résistance obtenue par une modélisation nonlinéaire est beaucoup plus importante que <strong>la</strong><br />

résistance estimée par les règlements para<strong>sismique</strong>s avec l’hypothèse d’un comportement linéaire<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. Ceci montre que <strong>la</strong> structure gar<strong>de</strong> une marge importante <strong>de</strong> résistance après<br />

p<strong>la</strong>stification, qui peut être suffisante pour <strong>la</strong> bonne tenue du bâtiment après séisme. Les résultats<br />

montrent aussi <strong>la</strong> contribution non négligeable <strong>de</strong>s murs en maçonnerie dans <strong>la</strong> capacité résistante<br />

du bâtiment, mêmes après fissuration <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie. La maçonnerie peut donc être prise en<br />

compte dans <strong>la</strong> résistance sous sollicitation <strong>sismique</strong> du bâtiment.<br />

153


La modélisation nonlinéaire déterministe, si précise soit elle, n’est pas suffisante pour estimer <strong>la</strong><br />

résistance du bâtiment au séisme à cause <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s sur les paramètres du modèle. Nous<br />

avons donc développé dans le cadre <strong>de</strong> ce travail, un modèle <strong>probabiliste</strong> pour tenir compte <strong>de</strong><br />

ces incertitu<strong>de</strong>s. Le modèle nonlinéaire déterministe compose le modèle moyen sur lequel se base<br />

le modèle <strong>probabiliste</strong>.<br />

Nous avons d’abord présenté <strong>la</strong> modélisation <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s en dynamique linéaire.<br />

Une approche <strong>probabiliste</strong> non paramétrique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s est utilisée pour le modèle proposé.<br />

La modélisation non paramétrique permet <strong>de</strong> prendre en compte les incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> modélisation<br />

et <strong>de</strong> données. Un tel modèle permet <strong>de</strong> déterminer <strong>la</strong> propagation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> dans <strong>la</strong> structure<br />

et <strong>de</strong> mesurer <strong>la</strong> robustesse d’une modélisation face aux incertitu<strong>de</strong>s. La mise en oeuvre<br />

du modèle <strong>probabiliste</strong> et l’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> numérique <strong>de</strong> Monte-Carlo comme solveur<br />

numérique ont permis d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> confiance caractérisant les efforts et les rotations<br />

dans <strong>la</strong> structure et qui correspon<strong>de</strong>nt à un niveau <strong>de</strong> confiance donné. Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

sensibilité vis-à-vis <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion dans les matrices aléatoires généralisées <strong>de</strong> masse, <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur<br />

et d’amortissement a montré que <strong>la</strong> modélisation reste assez robuste aux incertitu<strong>de</strong>s en<br />

dynamique linéaire.<br />

Dans le <strong>de</strong>uxième volet <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>probabiliste</strong>, nous avons développé un modèle <strong>probabiliste</strong><br />

<strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s en dynamique nonlinéaire. Le fait que les éléments susceptibles <strong>de</strong> p<strong>la</strong>stifier<br />

soient d’extension limitée nous conduit à prendre en compte l’effet <strong>de</strong>s nonlinéarités au travers<br />

d’”efforts nonlinéaires” appliqués au système dynamique et concernant seulement les DDLs <strong>de</strong>s<br />

éléments ”nonlinéaires”.<br />

Moyennant ce formalisme, nous avons développé un modèle non paramétrique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s<br />

sur <strong>la</strong> partie linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. Sur <strong>la</strong> partie nonlinéaire, un modèle <strong>probabiliste</strong><br />

paramétrique a été développé pour prendre en compte les incertitu<strong>de</strong>s sur les paramètres <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

loi <strong>de</strong> comportement nonlinéaire. Nous avons ainsi conçu une modélisation mixte paramétriquenon<br />

paramétrique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s.<br />

Une telle modélisation permet, comme pour le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> dynamique linéaire, <strong>de</strong> déterminer <strong>de</strong>s<br />

domaines <strong>de</strong> confiance majorant les efforts, rotations ou spectres induits par <strong>la</strong> sollicitation<br />

<strong>sismique</strong> et d’avoir une marge <strong>de</strong> sécurité par rapport à <strong>la</strong> réponse déterministe <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure.<br />

Nous avons aussi déterminé les probabilité <strong>de</strong> ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure à différents niveaux<br />

d’accélération <strong>sismique</strong>. La probabilité <strong>de</strong> ruine varie rapi<strong>de</strong>ment avec l’accélération maximale<br />

au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> 0.8g.<br />

Nous avons aussi utilisé indépendamment le modèle paramétrique et le modèle non paramétrique<br />

pour évaluer <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong> chaque source d’incertitu<strong>de</strong> à l’incertitu<strong>de</strong> sur <strong>la</strong> réponse stochastique.<br />

Les résultats montrent que, bien que l’incertitu<strong>de</strong> due à <strong>la</strong> modélisation non-paramétrique<br />

soit souvent prédominante, les <strong>de</strong>ux modèles restent complémentaires pour représenter l’ensemble<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> propagation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> ; ceci renforce l’intérêt d’une modélisation mixte <strong>de</strong>s<br />

incertitu<strong>de</strong>s.<br />

De plus, nous avons montré que <strong>la</strong> modélisation est plus sensible aux incertitu<strong>de</strong>s dans le cas <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> dynamique nonlinéaire que dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> dynamique linéaire. La modélisation est dans ce<br />

cas moins robuste.<br />

Le présent travail pourra donner lieu à <strong>de</strong> nouveau développements pour l’améliorer, le<br />

compléter et l’enrichir. Une <strong>de</strong>s perspectives possibles serait d’appliquer les modèles développés<br />

à une structure testée expérimentalement. Des tests sur tables vibrantes par exemple permettraient<br />

<strong>de</strong> fournir une estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse moyenne <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure et <strong>de</strong> déterminer le<br />

niveau <strong>de</strong> dispersion pour le quel <strong>la</strong> modélisation non paramétrique permet <strong>de</strong> contenir <strong>la</strong> dispersion<br />

<strong>de</strong>s résultats expérimentaux.<br />

Une optimisation du nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s nécessaire à <strong>la</strong> convergence du modèle moyen nonlinéaire<br />

pourrait aussi être réalisée. En effet, les mo<strong>de</strong>s supérieurs nécessaires à <strong>la</strong> conver-<br />

154


gence n’interviennent que pour bien décrire <strong>la</strong> déformée <strong>de</strong>s éléments nonlinéaires. Il s’agirait<br />

donc <strong>de</strong> sélectionner, parmi tous les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> rang élevé, les quelques mo<strong>de</strong>s spécifiques aux<br />

éléments nonlinéaires traités. Cette optimisation réduira considérablement le coût en calcul d’une<br />

réalisation aléatoire et permettra donc <strong>de</strong>s simu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> Monte-Carlo à plus gran<strong>de</strong> échelle.<br />

Dans <strong>la</strong> partie <strong>probabiliste</strong> <strong>de</strong> ce travail, nous nous sommes contentés <strong>de</strong> modéliser <strong>la</strong> structure<br />

en portiques sans murs en maçonnerie. Le modèle <strong>de</strong> <strong>la</strong> maçonnerie étant un modèle nonlinéaire,<br />

il requiert <strong>la</strong> conception d’un <strong>de</strong>uxième modèle paramétrique. Une autre perspective serait d’enrichir<br />

le modèle avec un ou plusieurs modèles paramétriques représentant d’autres éléments<br />

nonlinéaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. Le modèle <strong>probabiliste</strong> pourrait être ainsi étendu à <strong>la</strong> modélisation<br />

d’autres structures plus complexes et à d’autres typologies. Enfin, il serait intéressant <strong>de</strong> relier<br />

les incertitu<strong>de</strong>s sur les caractéristiques mécaniques et physiques <strong>de</strong>s matériaux, ou d’éléments<br />

structuraux, aux incertitu<strong>de</strong>s dans les matrices aléatoires généralisées, caractérisées par les paramètres<br />

<strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong> ces matrices.<br />

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[95] Timothy H.J. and Wen Y.K. Response surface method for time-variant reliability analysis.<br />

Journal of Structural Engineering, 122(2) :193–198, 1996.<br />

[96] Vita F. Seismic behaviour of infilled RC frames using non linear mo<strong>de</strong>lling - i<strong>de</strong>ntification<br />

of the equivalent strut and interactions with the RC frame, 2001. Rapport<br />

SEMT/EMSI/RT/01-062/A.<br />

[97] Wang M.L. and Shah S.P. Reinforced concrete hysteresis mo<strong>de</strong>l on the damage concept.<br />

Earthquake Engineering and Structural Dynamics, 8(15) :993–1003, 1987.<br />

[98] Wen Y.K. and Kwei Y. Method for random vibration of hysteretic systems. ASCE Journal<br />

of Engineering Mechanics Division, 102(2) :249–263, 1976.<br />

[99] Zienkiewicz O.C. and Taylor R.L. The finite element method, volume 2. McGRAW-HILL<br />

Book Company, 1991.<br />

161


162


Annexe A<br />

Définition <strong>de</strong> l’élément fini <strong>de</strong> type<br />

Timoshenko<br />

A.1 Représentation <strong>de</strong> l’élément Timo en calcul linéaire<br />

L’élément <strong>de</strong> référence choisi pour représenter les éléments nonlinéaires dans le modèle<br />

déterministe <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure complète, est l’élément <strong>de</strong> poutre <strong>de</strong> Timoshenko imp<strong>la</strong>nté dans<br />

Cast3m. L’élément vérifie les hypothèses <strong>de</strong> Timoshenko, à savoir : les sections p<strong>la</strong>nes restent<br />

p<strong>la</strong>nes mais pas obligatoirement perpendicu<strong>la</strong>ires à <strong>la</strong> fibre moyenne. Les déformations au cisaillement<br />

sont donc prises en compte d’où l’utilité <strong>de</strong> cet élément pour représenter les éléments<br />

soumis à un effort tranchant important.<br />

L’élément Timo <strong>de</strong> Cast3m est un élément linéaire à 2 noeuds avec un seul point <strong>de</strong> Gauss p<strong>la</strong>cé<br />

au centre. Les fonctions <strong>de</strong> forme <strong>de</strong> l’élément sont <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré 1 pour les rotations, les dép<strong>la</strong>cements<br />

transverses et le dép<strong>la</strong>cement axial ; et constantes pour les rotations, les déformations <strong>de</strong> cisaillement<br />

et l’allongement axial. L’élément est ”sous-intégré” pour éviter le blocage en cisaillement.<br />

En représentation linéaire, le dép<strong>la</strong>cement dans l’élément U(x) = (Ux, Uy, Uz) peut s’écrire sous<br />

<strong>la</strong> forme :<br />

U(x) = N 1 (x)U 1 + N 2 (x)U 2<br />

où U 1 et U 2 sont les dép<strong>la</strong>cement nodaux <strong>de</strong> l’élément <strong>de</strong> longueur L et N 1 et N 2 les fonctions<br />

<strong>de</strong> forme telles que :<br />

N 1 (x) = x2 − x<br />

L ;<br />

N 2 (x) =<br />

De même pour les rotations qu’on peut écrire :<br />

x − x1<br />

L .<br />

Θ(x) = N 1 (x)Θ 1 + N 2 (x)Θ 2<br />

; où Θ 1 et Θ 2 sont les rotations nodales.<br />

En écrivant le principe <strong>de</strong>s travaux virtuels pour l’élément, nous pouvons déduire <strong>la</strong> matrice<br />

<strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l’élément, liant les rotations et les dép<strong>la</strong>cements nodaux aux forces et moment<br />

nodaux :e :<br />

K e .U = F e<br />

163


K e 2<br />

EA<br />

0 0 0 0 0 − L<br />

6<br />

= 6<br />

4<br />

EA<br />

0 0 0 0 0<br />

L<br />

GAy<br />

GAy<br />

0<br />

0 0 0<br />

0 − L 2 GAy<br />

GAy<br />

0 0 0<br />

L 2<br />

GAz<br />

0 0<br />

0 − L GAz<br />

0 0 0 − 2 GAz 0 − L GAz<br />

0<br />

2<br />

GJx<br />

0 0 0<br />

0 0 0 0 0 − L GJx 0 0<br />

L<br />

0 0 − GAz<br />

0 − 2 EIy LGAz<br />

GAz<br />

+ 0 0 0<br />

0 − L 4 2 EIy GAz<br />

+ L 0<br />

L 4<br />

GAy<br />

EIz LGAy<br />

0<br />

0 0 0<br />

+ 0 − 2 L 4 GAy<br />

0 0 0 − 2 EIz GAy<br />

+ L L 4<br />

− EA<br />

EA<br />

0 0 0 0 0<br />

0 0 0 0 0<br />

L L<br />

0 − GAy<br />

0 0 0 − L GAy<br />

GAy<br />

0<br />

0 0 0 − 2<br />

L GAy<br />

2<br />

0 0 − GAz<br />

GAz<br />

GAz<br />

GAz<br />

0<br />

0 0 0<br />

0<br />

0<br />

L<br />

2 L<br />

2<br />

0 0 0 − GJx<br />

GJx<br />

0 0 0 0 0<br />

0 0<br />

L L<br />

0 0 − GAz<br />

0 − 2 EIy LGAz<br />

GAz<br />

EIy GAz<br />

+ 0 0 0<br />

0 + L 0<br />

L 4 2<br />

L 4<br />

GAy<br />

0<br />

0 0 0 − 2 EIz LGAy<br />

+ 0 − L 4 GAy<br />

EIz GAy<br />

0 0 0<br />

+ L 2 L 4<br />

A.2 Représentation <strong>de</strong> l’élément Timo en calcul nonlinéaire<br />

La procédure nonlinéaire qui traduit <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> comportement <strong>de</strong> l’élément ”Timo” suivant <strong>la</strong><br />

loi <strong>de</strong> Takeda permet <strong>de</strong> calculer les ”forces nonlinéaires” aux points <strong>de</strong> Gauss <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />

en fonction <strong>de</strong>s déformations <strong>de</strong> l’élément (εx, εy, εz, γxy, γxz et γyz). Les forces nodales sont<br />

ensuite calculées à partir <strong>de</strong> ces forces internes en utilisant les transformations suivantes :<br />

M 1 x = Mx(G)<br />

M 1 y = My(G) − H/2.Tz(G)<br />

M 1 z = Mz(G) + H/2.Ty(G)<br />

F 1 x = Nx(G)<br />

F 1 y,z = Ty,z(G)<br />

M 2 x = −Mx(G)<br />

M 2 y = −(My(G) − H/2.Tz(G))<br />

M 2 z = −(Mz(G) + H/2.Ty(G))<br />

F 2 x = −Nx(G)<br />

F 2 y,z = −Ty,z(G)<br />

En implémentant <strong>la</strong> procédure Takeda et en reliant les forces internes aux forces modales, il<br />

est possible d’observer un comportement nonlinéaire sur l’élément TIMO.<br />

A.3 Validation <strong>de</strong> l’élément Timo<br />

La vérification et <strong>la</strong> validation <strong>de</strong> l’élément Timo implémenté a été faite en considérant <strong>de</strong>ux<br />

cas :<br />

– 1 seul élément : différents cas <strong>de</strong> chargement ont été testés : noeud encastré et noeud<br />

soumis à un dép<strong>la</strong>cement, puis à une rotation ; force appliquée aux noeuds. Les résultats<br />

obtenus sont proches <strong>de</strong> ceux obtenus en utilisant Cast3m.<br />

– une poutre discrétisée en plusieurs éléments : ceci nous permet les assemb<strong>la</strong>ges <strong>de</strong>s matrices<br />

et <strong>de</strong>s vecteurs forces et dép<strong>la</strong>cements. La figure A.1 montre une correspondance parfaite<br />

entre le calcul Castem et le calcul mat<strong>la</strong>b dans le cas d’un chargement dynamique imposé.<br />

164<br />

3<br />

7<br />

5


T<br />

x 104<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

−0.08 −0.06 −0.04 −0.02 0 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1<br />

Fig. A.1 – Courbes effort tranchant-dép<strong>la</strong>cement en tête sous chargement cyclique : comparaison<br />

entre les résultats du calcul Castem et du calcul du modèle programmé dans Mat<strong>la</strong>b.<br />

165


Résumé : Les co<strong>de</strong>s para<strong>sismique</strong>s actuels sont é<strong>la</strong>borés essentiellement pour prévenir le risque<br />

<strong>sismique</strong> dans les constructions neuves. Ces co<strong>de</strong>s étant assez récents, une gran<strong>de</strong> part du parc<br />

immobilier n’est donc pas conforme aux règles para<strong>sismique</strong>s. De plus, <strong>la</strong> méconnaissance <strong>de</strong>s<br />

caractéristiques mécaniques <strong>de</strong>s bâtiments existants rend ces données entachées d’incertitu<strong>de</strong>s<br />

plus ou moins gran<strong>de</strong>s. Le présent travail propose une méthodologie d’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bâtiments existants<br />

pour estimer leur résistance aux séismes jusqu’à <strong>la</strong> ruine. La méthodologie est appliquée<br />

au cas particulier <strong>de</strong>s bâtiments à portiques en béton armé. Elle tient compte d’une part du<br />

comportement non linéaire <strong>de</strong> certains éléments structuraux et <strong>de</strong> leurs états <strong>de</strong> ruine, d’autre<br />

part, <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s liées aux caractéristiques du bâtiment par un modèle <strong>probabiliste</strong>. L’étu<strong>de</strong><br />

est menée sur une structure <strong>de</strong> référence discrétisée par éléments finis. Ses propriétés physiques<br />

sont définies par une approche d’ingénierie standard. Le comportement sous chargement monotone<br />

puis <strong>sismique</strong> est étudié ainsi que <strong>la</strong> ruine <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. Le modèle discrétisé sert ensuite<br />

<strong>de</strong> modèle moyen pour le modèle <strong>probabiliste</strong> développé par <strong>la</strong> suite. La modélisation non paramétrique<br />

<strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s est utilisée pour construire ce modèle dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> dynamique<br />

linéaire. Le modèle est étendu à <strong>la</strong> dynamique non-linéaire par une approche mixte, paramétrique<br />

- non paramétrique. Les différents modèles sont mis en oeuvre numériquement et appliqués à<br />

<strong>la</strong> structure <strong>de</strong> référence pour évaluer l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s sur <strong>la</strong> réponse <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />

aux séismes. Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> sensibilité aux incertitu<strong>de</strong>s et à leurs sources (paramétrique ou non<br />

paramétrique) permet <strong>de</strong> caractériser <strong>la</strong> robustesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> modélisation.<br />

Title : Probabilistic analysis of the seismic reliability of existing building : application to reinforced<br />

concrete frame structure<br />

Abstract : The civil engineering structures contain many sources of uncertainties, specially for<br />

the ageing ones, for which there is <strong>la</strong>ke of data about the initial conditions and the evolution<br />

of the material properties in time. Earthquake regu<strong>la</strong>tions propose for that kind of buildings<br />

to proceed either with linear and nonlinear analysis to evaluate their resistance. This research<br />

aims to propose a methodology to estimate the reliability of a R/C frame structure un<strong>de</strong>r<br />

earthquake, taking into account the non linear behavior of the materials and the uncertainties<br />

in the dynamic system. The mean mo<strong>de</strong>l is based on a a nonlinear finite element mo<strong>de</strong>lling<br />

of the structure. This FEM mo<strong>de</strong>lling allows to completely i<strong>de</strong>ntify the failure mo<strong>de</strong> into the<br />

structure : kind, cause, or<strong>de</strong>r... A stochastic linear analysis is ma<strong>de</strong> using the non parametric<br />

mo<strong>de</strong>l applied to the reduced matrices of mass, stiffness and damping of the mean mo<strong>de</strong>l and a<br />

Monte Carlo procedure. The random nonlinear behavior is then, treated by <strong>de</strong>veloping a mixed<br />

probabilistic mo<strong>de</strong>l, combining a non parametric mo<strong>de</strong>l applied on the reduced dynamic system<br />

and representing the linear part of the structure ; and a parametric mo<strong>de</strong>l applied on the p<strong>la</strong>stic<br />

localised parts of the structural element, representing the nonlinear part. Taking into account the<br />

effects of randomness in the nonlinearities allows us, on the one hand, to estimate the sensitivity<br />

of the structure to linear uncertainties in the case of a nonlinear behavior ; and on another hand,<br />

to compare this sensitivity to the linear and nonlinear uncertainties.<br />

Discipline : Mécanique<br />

Mots-clés : dynamique <strong>de</strong>s structures, lois <strong>de</strong> comportement nonlinéaire, génie para<strong>sismique</strong>,<br />

incertitu<strong>de</strong>s aléatoires, approche locale-globale, modèle <strong>probabiliste</strong> paramétrique-non<br />

paramétrique<br />

Laboratoire : Laboratoire <strong>de</strong> Mécanique (LaM EA2545), Université <strong>de</strong> Marne-<strong>la</strong>-Vallée<br />

5 boulevard Descartes, 77454 Marne-<strong>la</strong>-Vallée Ce<strong>de</strong>x 04<br />

166

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