Technique communiqué Corrodys > Corrosion influencée par les micro-organismes Les microorganismes sont omniprésents dans la nature, dans les industries ou chez l’Homme. Bénéfique dans des procédés d’élimination de déchets ou de création d’énergie électrique (biopiles), leur présence à la surface des matériaux peut se révéler néfaste, notamment sous forme de biofilms. Egalement appelée bio-corrosion, la corrosion influencée par les micro-organismes (CIM) représente une menace pour l’intégrité des installations dans de nombreux domaines industriels (pétrolier, naval, portuaire, agro-alimentaire, nucléaire…). Lorsque les conditions le permettent, l’utilisation de traitements chimiques antimicrobiens peut s’avérer être une solution efficace. Connaissance Tout matériau en contact avec un milieu biologiquement actif (l’eau de mer, les sols, l’Homme…) est susceptible de souffrir de la CIM. En effet, les microorganismes (bactéries, micro-algues, champignons, virus) colonisent sous forme de biofilms les surfaces des matériaux, et par leur métabolisme bouleversent la physico-chimie à l’interface matériau-environnement influençant et/ou accélérant les mécanismes de corrosion existants. La CIM peut conduire à des dégradations profondes, très rapides (leur progression peut atteindre jusqu’à 1 cm/an) et imprévisibles. Elles peuvent se manifester par la présence de piqûres sur le matériau ou par des dégradations localisées généralement sous des dépôts de corrosion où vivent les microorganismes dangereux pour le matériau. Certains groupes bactériens sont régulièrement incriminés dans les cas de CIM. Les plus connus et les plus recherchés incluent généralement les Bactéries Sulfato-Réductrices dites BSR : elles sont capables de produire localement des quantités très importantes de sulfures initiant/accélérant des phénomènes de corrosion localisée. Néanmoins, des microorganismes appartenant à d’autres groupes métaboliques peuvent également modifier localement les conditions environnementales et influencer les processus de corrosion : les bactéries productrices d’acides, les bactéries méthanogènes, les bactéries ferro-oxydantes ou ferro-réductrices… Différents groupes métaboliques vivent généralement ensemble dans les biofilms, et les produits issus du métabolisme des uns peuvent servir de nutriments aux autres. Piqûres sur matériau Mise en évidence Une phase d’expertise est nécessaire afin de mettre en évidence la bio-corrosion. Cette expertise requiert une pluridisciplinarité des compétences : métallurgie, microbiologie et physico-chimie. Méthodes de lutte Il existe trois catégories de solutions : 1. Les bonnes pratiques de mise en service, d’exploitation et de maintenance des installations 2. Les moyens préventifs : design des systèmes, choix de matériaux, protection cathodique, traitements biocides et/ou anticorrosion 3. Les moyens curatifs : nettoyage mécanique, traitements biocides et, dans les cas extrêmes, changement de matériau Selon les cas, une combinaison de plusieurs solutions peut être appliquée. Zoom sur la solution biocide Corrodys réalise des tests d’évaluation de l’efficacité des produits antimicrobiens, dans des configurations se rapprochant des conditions réelles et avec des microorganismes impliqués dans les phénomènes de CIM. Ainsi, les produits peuvent être testés : • sur des populations bactériennes issues du milieu naturel, plus résistantes que les souches bactériennes de collection ; • en conditions statiques ou en boucle d’essai (circulation et renouvellement avec une culture bactérienne active) ; • sur les flores planctoniques (libres dans le milieu) et/ ou sur les flores sessiles (organisées en biofilms sur des matériaux). L’innocuité de ces produits antimicrobiens sur les matériaux utilisés est également vérifiée. 32 Janvier-Février-Mars 2012 – N°<strong>629</strong>
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